1.1.2. L'effet Tobin
L'introduction de l'effet Tobin tire ses sources de l'effet
Mundell-Tobin. En fait selon ce modèle, les taux d'intérêt
nominaux vont augmenter à rythme inférieur à celui de
l'inflation parce qu'en réponse à l'inflation les individus
détiendront une proportion moindre de monnaie et une part plus
importante d'autres actifs dans leur portefeuille. Ceci va conduire à
une baisse des taux d'intérêt. En d'autres mots, une croissance du
taux exogène de la monnaie augmente le taux d'intérêt
nominal et la vitesse de la monnaie, mais diminue le taux
d'intérêt réel. Robert Mundell a été le
premier à présenter l'inflation anticipée comme un effet
économique. Cette théorie a été approfondie par
l'économiste James Tobin.
Tobin a approfondi le modèle de Mundell en suivant
Solow (1956) et Swan(1956) dans leur raisonnement qui stipule que la monnaie
est une réserve de valeur dans l'économie. Selon lui, les
individus substituent la consommation courante à la consommation future
en détenant soit de la monnaie liquide ou en acquérant des
actifs. Dans cette situation, les individus maintiennent leurs
précautions d'équilibre malgré le fait que le capital
offre un taux de rendement plus élevé.
Dans ce mécanisme de portefeuille, si le taux
d'inflation augmente, le taux de rendement de l'avoir monétaire baisse.
Selon Tobin, les agents économiques vont plus tard substituer leur avoir
monétaire à faible taux de rendement au capital. Ce
mécanisme de portefeuille résulte d'un état stable plus
élevé du stock de capital. Ainsi selon Tobin, un taux d'inflation
élevé permet permanemment de croitre le niveau de la production.
Cependant, l'effet sur la croissance de la production est momentané et a
lieu durant une transition d'un état stationnaire à un nouvel
état. C'est pourquoi, selon Tobin l'impact de l'inflation peut
être considéré comme ayant un « effet de chien
paresseux » (« lazy dog effect ») là
où il induit une forte accumulation du capital et une croissance
élevée, seulement jusqu'à ce que le rendement du capital
baisse.
En somme, l'effet Tobin suggère que l'inflation pousse
les individus à substituer leur avoir monétaire à des
actifs lucratifs d'intérêt, qui conduise à une plus grande
intensité de capital et relance la croissance économique. Par
ailleurs, Tobin(1972) a aussi soutenu qu'à cause des rigidités
à la baisse des prix (incluant les salaires), l'ajustement en des prix
relatifs durant la croissance économique pourrait être mieux
réalisé par le mouvement de hausse des prix particuliers.
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