2.2. Le consensus empirique dans l'approche de la nature de
la relation inflation et croissance économique
2.2.1. Une analyse dynamique
de l'inflation et de la croissance économique
Certaines études contrairement aux premières ont
été menées d'une manière dynamique en analysant
les effets à court terme et à long terme de l'inflation sur la
croissance économique. Elles parviennent dans la plupart des cas au
même résultat. Dans le court terme l'inflation a n'a pas d'effet
ou a un impact positif sur la croissance tandis qu'à long terme elle
l'influe négativement.
Ghosh et Phillips (1998) utilisant un large
échantillon, couvrant les pays membres du FMI sur la période 1960
à 1996 ont trouvé qu'à un faible taux d'inflation (moins
de 2à3%) l'inflation et la croissance économique sont
positivement corrélées. Cependant, elles sont négativement
corrélées à un niveau d'inflation élevé. De
même les résultats empiriques de Nell(2000) soutiennent que
l'inflation peut être bénéfique quand elle se situe dans la
zone d'un chiffre, tandis qu'elle impose une croissance plus lente dans la zone
de deux chiffres.
Faria et Carneiro(2001) ont recherché la relation
entre l'inflation et la croissance économique dans le contexte du
Brésil qui a fait l'expérience d'hyperinflation persistante.
Analysant, un modèle bivarié de séries temporelles
(à savoir VAR) avec des données annuelles pour la période
entre 1980 et 1995, ils trouvent que malgré qu'il existe une relation
négative entre l'inflation et la croissance économique dans le
court terme, l'inflation n'affecte pas la croissance économique dans le
long terme. Leurs résultats empiriques aussi soutenaient le concept de
super neutralité de la monnaie dans le long terme. Ceci en retour
fournit la preuve contre le point de vue selon lequel l'inflation affecte la
croissance économique à long terme.
Dans l'étude de Mallik et Chodhurry (2001), ils
examinent la dynamique de court terme et de long terme entre inflation et
croissance économique pour 4 pays d'Asie du Sud : Bangladesh, Inde,
Pakistan, et Sri Lanka. Selon eux, malgré le fait que l'inflation n'est
pas nuisible à court terme pour ces économies, elle pourrait
l'entraver à long terme.
Shamim Ahmed et Golam Mortoza (2005) ont conduit une
étude sur la relation entre l'inflation et la croissance
économique au Bangladesh en utilisant une cointégration et un
modèle à correction d'erreur. Les résultats de cette
analyse démontrent qu'il existe d'une manière significative une
relation négative de long terme entre l'inflation et la croissance
économique. En outre, ils trouvent qu'il y a un point de rupture
structurelle dans ce lien qui pourrait être considéré comme
un seuil.
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