I.1.2. Formes de l'Aide Publique
au Développement
Dans la littérature, l'APD se présente sous
plusieurs formes. En effet, à coté de l'aide octroyée par
les Organisations Non Gouvernementales (ONG) qui permet de mettre en oeuvre de
courtes opérations ponctuelles de moindre échelle, il existe
également l'aide projet et l'aide programme que les pays de l'ASS
utilisent pour le développement depuis longtemps.
· Aide des ONG
La Banque Mondiale précise que l'octroi de l'aide par
les ONG est efficace dans la mesure où l'aide arrive directement aux
bénéficiaires. Certaines ONG allouent leur aide sous forme
d'assistance technique spécialisée dans certains domaines comme
la gestion des affaires, l'éducation, la santé, l'assistance
à des enfants et des femmes. D'autres se spécialisent dans des
aides d'urgence.
Les ONG ont des façons très favorables
d'atteindre leurs objectifs par rapport à l'aide classique (aide
bilatérale et multilatérale). Elles se proposent d'atteindre les
pauvres et de les faire participer dans la prise des décisions afin de
répondre de façon efficace à la demande globale. Elles
enseignent à la population cible comment se prendre en charge, en
valorisant les ressources locales au lieu d'agir d'Etat à Etat. Les
ONG agissent de personne à personne et pour ce, améliore
l'efficacité de l'aide envers les pays fragiles.
Le financement du développement par les donateurs non
membres du CAD, par les ONG et autres organisations de la société
civile internationale reste significative depuis l'adoption des OMD (ONU,
2010). On estime que l'aide en provenance des pays non membres du CAD
s'évaluait autour de 8,5 milliards de dollar américain en 2007,
soit près de 7,5% des flux du CAD et environ 7,1milliards de dollars
américain du total provenaient des pays membres de l'OCDE et
dirigés vers les PVD.
· Aide projet et aide programme
L'aide projet sert à financer un projet
spécifique pouvant prendre la forme d'une construction d'infrastructure
ou de mise en place d'une unité de production. Quant à l'aide
programme, elle vise à financer une partie du plan de
développement du pays bénéficiaire. Il faut entendre
l'aide programme comme un prêt -programme pouvant servir à payer
les intérêts sur la dette extérieure contractée par
un pays.
I. 1. 3. Allocation de l'Aide
Publique au Développement
Le sommet de G20, en avril 2009, souligne combien il est
important de ne pas réduire les engagements de l'APD pendant la crise. A
part les retards d'exécution constatés par rapport à
l'objectif global, qui est de réduire la pauvreté, il existe
également un retard de couverture dans la répartition de l'APD.
La part de l'APD allouée aux pays fragiles de l'Afrique Subsaharienne a
cru de façon marginale entre 2000 et 2007. Et n'a pas favorisé
les pays les plus dépourvus et possédant le plus grand nombre des
pauvres.
De même, en 2007, le premier bénéficiaire
de l'APD était l'Irak suivi par l'Afghanistan; ensemble les deux pays
ont reçu environ 1 /6 de l'APD allouée par pays en
provenance du CAD.
Par région, l'ASS reste le premier
bénéficiaire de l'APD avec un doublement de fonds reçu en
dollars américains des Etats Unis entre 2000 et 2007. L'Asie occidentale
vient en deuxième position et les montants qu'elle a reçus
à titre de l'aide ont augmenté au cours de cette période.
Cependant, la hausse est imputable aux efforts d'allégement de la dette
extérieure multilatérale (ONU, 2009). Quant à l'APD dans
le cadre des relations multilatérales orientée vers l'ASS entre
1980 et 1992, elle était estimée en moyenne aux environs de 38%
(Sinkan, 1995). En 2000 les donateurs ont transféré 50 milliards
de dollars vers l'ASS, soit environ 0,22% du RNB contre 0,35% en 1997, 0,25% en
1996 et 0,35% entre 1994 et 1995.
Cette diminution de l'aide trouve son explication dans les
organisations bureaucratiques, peu soucieuses des principes économiques
qui visent à accroitre l'efficacité de l'APD entre autres les
politiques des pays bénéficiaires. Cet état des faits a
entrainé l'inefficacité l'APD et alimentait la corruption et la
mauvaise gestion des ressources disponibles. D'où la décision des
donateurs de réduire le volume de l'aide ou tout simplement de se
désengager. D'autre part, les pays bénéficiaires
expliquent que la réduction d'aide est due aux conditionnalités
formulées par les pays donateurs.
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