CONCLUSION GENERALE
L'objectif de ce travail était d'une part, d'analyser
l'efficacité de l'APD, et d'autre part, l'effet de la fragilité
sur la croissance économique dans les pays fragiles de l'ASS. De ce
fait, ce travail était subdivisé en trois chapitres. Le premier
chapitre traite la littérature théorique et empirique relative
à la relation entre l'APD et la croissance économique, la
fragilité des institutions et l'efficacité de l'APD.
Le deuxième chapitre s'est focalisé sur
l'analyse descriptive de ces relations dans 19 pays de l'ASS afin de mieux
visualiser la relation entre la fragilité et l'efficacité
de l'APD. Nous avons, par la suite, subdivisé ces 19 pays en trois
catégories à savoir les pays relativement stables, les pays
post-conflit et enfin, les pays en conflit armé. Enfin, le
troisième chapitre a décrit la méthodologie
économétrique des données de panel, constituant l'outil
utilisé dans ce travail, et les résultats des estimations.
D'après la littérature théorique, l'APD
influence positivement la croissance économique via l'augmentation de
l'épargne, du taux d'investissement et la production
agrégée. De plus, l'afflux massif de l'APD ne suffit pas pour
garantir une croissance économique auto-entretenue. D'autres, facteurs
politiques des Etats jouent un rôle important dans l'amélioration
de l'efficacité de l'APD en ASS. D'après la littérature
économique, l'APD est plus efficace dans les pays
bénéficiaires disposant de bonnes politiques économiques,
de bonne gouvernance et de stabilité politique.
L'analyse descriptive quant à elle, montre que dans
les 19 pays considérés de l'ASS, les variables comme
investissement direct étranger, investissement national brut,
l'épargne nationale brute, et le taux d'ouverture commerciale
évoluent en général dans le même sens que le
produit intérieur brut par habitant alors que les variables comme aide
publique au développement, inflation, et la profondeur financière
influent négativement sur la croissance la croissance économique,
cela revient à présumer que notre première
hypothèse n'est pas vérifiée. De plus, les variables de la
fragilité évoluent dans le sens inverse que la croissance
économique. D'une manière globale, dans tous ces pays
de l'ASS, la fragilité influe négativement sur la croissance
économique : ce qui nous permet de confirmer notre seconde
hypothèse selon laquelle la fragilité des Etats influe
négativement sur l'efficacité de l'APD. Quant à l'analyse
empirique, après l'estimation du modèle à effets fixes et
à effets combinés, le constat est que toutes les variables sont
significatives sauf les variables investissement direct étranger et
l'inflation.
Compte tenu des résultats d'estimation des
modèles à effets fixes retenus après le test de
Hausman, l'hypothèse stipulant que l'aide publique au
développement contribue positivement à la croissance
économique dans les pays de l'ASS a été infirmée.
Les variables comme efficacité économique, efficacité
sociale et la légitime sociale influent négativement sur la
croissance économique dans les pays fragiles de l'ASS et cela pour
tous les modèles.
De même, ces résultats conduisent à la
confirmation de la seconde hypothèse selon laquelle la fragilité
influe négativement sur l'efficacité de l'APD. En effet, les
variables comme efficacité économique, efficacité sociale
et légitimité sociale augmentent la significativité
globale des modèles. Dans le même ordre d'idées,
l'effet combiné de la fragilité avec l'APD vient confirmer notre
seconde hypothèse en ce sens que la combinaison de l'APD aux variables
de la fragilité entre autres l'efficacité économique,
l'efficacité sociale et la légitimité sociale agissent
négativement sur la croissance économique.
Vue les résultats obtenus nous suggérons aux
Etats de :
· mettre en place les politiques nationales visant
à rende efficace l'aide publique au développement
c'est-à-dire la bonne gestion, création des infrastructures
nécessaires pour la croissance économique comme la construction
des routes, construction des barrages, et la lutte contre corruption.
· Harmoniser leurs plans d'action avec ceux des bailleurs
pour permettre une plus grande efficacité de l'aide publique au
développement.
· Allouer l'aide publique au développement
reçue aux infrastructures de base essentielles. De cette façon,
elle permet de stimuler la croissance économique.
· Eviter les déficits de devises pour que l'aide
publique au développement soit orientée vers les projets
d'investissement.
· Proposer les secteurs dans lesquels les bailleurs de
fonds peuvent intervenir pour promouvoir la croissance économique.
Bien que nous ayons mené ce travail sur
l'efficacité de l'APD, nous ne prétendons pas avoir
effectué un travail exhaustif sur ce sujet, compte tenu de sa
complexité. En effet, notre travail présente certaines limites
qui ouvrent sur les voies de recherche importantes. Notre proposition s'inscrit
dans le cadre d'intégrer d'autres angles qui n'ont pas été
abordés dans ce travail comme l'efficacité de l'APD et la
démocratie, l'efficacité de l'APD et l'intégration
régionale.
|