CONCLUSION
Comment lutter contre la pauvreté à Madagascar ?
Il est évident qu'on devrait agir sur le développement du milieu
rural étant donné que la population malgache est à
majorité rurale. De nombreux aspects sont à considérer
lorsqu'on parle de développement rural. La vulgarisation des nouvelles
techniques est nécessaire mais à quoi sert-elle à
défaut de moyens financiers ? La microfinance se veut d'apporter une
solution à ce problème surtout en termes de microcrédit.
La principale raison de sa promotion est l'inaccessibilité du monde
rural au système bancaire. Les recherches bibliographiques ont
montré que le problème d'accès aux moyens financiers n'est
pas encore résolu malgré la multiplication du nombre des EMC. Le
présent document traite les effets de l'installation d'une IMF au sein
d'une localité en termes d'indicateurs d'accès et par rapport aux
différents facteurs qui peuvent influencer la variation de ces derniers.
Le cas considéré est l'agence de la PAMF qui s'est
implantée au niveau de la CRA vers la fin de l'année 2008.
La première partie de l'étude fournit un
aperçu sur l'état des lieux avant l'arrivée de la PAMF.
L'hypothèse avancée soulignant le fait que le système de
crédit n'est pas nouveau pour la CRA a été
entièrement vérifiée. Les valeurs des indicateurs
d'accès au crédit choisis dans le cadre de l'étude, et
relatifs à la CRA, dépassent tous les niveaux moyens à
l'échelle nationale.
Il a été traité dans une seconde partie
l'hiérarchisation des éléments pouvant agir sur
l'évolution des indicateurs d'accès, relatifs aux facteurs qui
influencent la motivation des paysans à accéder au crédit
formel. Il a été prétendu au départ que
l'éloignement des EMC par rapport au village constitue le premier
facteur déterminant. Cette hypothèse a été
infirmée puisque cette variable est effectivement significative mais
devancée par d'autres facteurs. Toutefois, il faut mentionner que les
résultats de cette étude concernent une zone bien
délimitée qui est la CRA. Dans ce cas, les faits peuvent
être différents d'un endroit à l'autre. Autrement dit,
l'ordre d'importance des facteurs peut varier suivant l'espace
considéré. D'ailleurs, la cause du rejet de l'hypothèse
pourrait résulter du fait que trois points de services opèrent
pour cette localité de 406km2.
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tous les niveaux de facteurs influençant définis
dans la seconde partie de l'étude. L'hypothèse est
infirmée car les contributions existent mais non pas à tous les
niveaux.
En tenant compte de l'envergure du domaine de
microcrédit, on s'est aperçu que la résolution du
problème d'accès ne va pas seul : crédit et foncier sont
étroitement liés. Ainsi, pour un développement rural
efficace, on devrait agir parallèlement sur plusieurs aspects en
même temps. L'installation d'un guichet foncier au sein de la CRA est
à encourager. De même, les coopérations entre EMC, projets
et ONG sont à inciter davantage pour améliorer la situation de
pauvreté en milieu rural (Cf. Annexe XXIX).
Bref, la microfinance évolue. Les types de
crédit sont de plus en plus nombreux. Chaque EMC en milieu rural cherche
à satisfaire les besoins des paysans tout en réalisant
également des bénéfices. La PAMF a prouvé que
l'activité de microcrédit peut à la fois être
rentable et procurer des moyens financiers à un bon nombre de ruraux
exclus du système bancaire. Statistiquement parlant, son implantation
à Analavory a amélioré nettement les indicateurs
d'accès au crédit de cette zone. Ce progrès résulte
de son type de produit « crédit de groupe » résolvant
quelque part le problème de garantie. Ce dernier constitue, en effet,
une des causes majeures affectant la motivation des paysans à effectuer
une demande formelle. La rapidité de ses procédures de traitement
de dossiers explique également l'amélioration des indicateurs
d'accès.
Cependant, une nouvelle problématique arrive à
l'esprit : le prêt auprès des EMC améliore-t-il vraiment
les revenus familiaux du client/membre ?
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