2 RESULTATS
2.1 Résultat 1 : Les expériences de la
Commune rurale d'Analavory en matière de crédit agricole avant
l'arrivée de la PAMF
2.1.1 Les établissements de microcrédit
implantés dans la Commune rurale Analavory
Le développement des services relatifs au crédit
agricole dans la CRA a commencé en 1977 avec les activités de la
BTM Miarinarivo [8]. Une caisse du réseau Ombona Tahiry
Ifampisamborana Vola (OTIV) a également été
installée à Miarinarivo en 2009. Cependant, la part de
crédit accordée aux paysans d'Analavory par ces deux
établissements est restée faible jusqu'à présent,
voire même négligeable1. Une raison probable serait le
problème d'éloignement de la caisse/agence par rapport aux
villages des paysans. Jusqu'en 1994, année d'implantation d'une caisse
CECAM à Analavory, la population de la CRA n'a pu
bénéficier que des services offerts par la BTM.
Tableau 5 : Les établissements de
microcrédit de la Commune rurale d'Analavory
EMC
|
Forme de l'EMC
|
Localisation
|
Année d'implantation
|
CECAM
|
Mutualiste
|
Analavory
|
1994
|
CECAM
|
Mutualiste
|
Ankonabe
|
1995
|
PAMF
|
Non mutualiste
|
Analavory
|
Fin Octobre 2008
|
Source : Auteur, 2011
Deux caisses du réseau CECAM effectuent des
opérations de crédit au sein de la CRA : celle d'Analavory et
celle d'Ankonabe. Ainsi, on recense actuellement trois points de services
distributeurs de crédit dans la CRA avec l'installation de la PAMF en
2008.
2.1.2 L'accès au crédit à Analavory
face à la situation nationale
Les graphes 1, 2, 3, 4 ci-après indiquent les
évolutions chiffrées du microcrédit de 2005 à 2008
au niveau national et au niveau de la zone d'étude. Suite à la
non disponibilité de données, les chiffres correspondant aux
quatre dernières années avant l'instauration de la PAMF à
Analavory ont été observés. Les informations relatives
à l'année 2008 concernent à la fois les activités
de la CECAM et les premières opérations de la PAMF.
1 Le nombre de crédits distribués pour
la CRA par la Bank of Africa (BOA) et l'OTIV est réellement
négligeable à cause de l'éloignement entre
Miarinarivo-Analavory. Ces 2 établissements ont
préféré ne pas fournir les données à ce
propos.
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Graphe 1 : Evolutions des nombres de clients ou membres
(Nc/m) avant l'arrivée de la PAMF
Source : CECAM, CNMF, PAMF, 2011 (Cf. Annexe
XX)
Le « Nc/m CRA » désigne la série de
graphe se rapportant aux cumuls des nombres de clients ou membres des EMC de la
CRA. Plus précisément, il concerne les membres de la CECAM
puisque qu'elle a été le seul EMC qui a assuré le service
de la microfinance dans la Commune, avant l'implantation de la PAMF. Le «
Nc/m moyen par Commune » représente l'évolution moyenne des
clients ou membres des EMC à l'intérieur de chaque Commune de
Madagascar. De 2005 à 2008, le Nc/m CRA est toujours supérieur au
Nc/m moyen par Commune. Il avoisine les 1 200 adhérents en 2008, soit
trois fois supérieur à la valeur du Nc/m moyen par Commune
pendant cette même année.
En microfinance, le terme client/membre tient compte à
la fois des bénéficiaires de crédit et des
épargnants. Certes, il est préférable de voir
distinctement les évolutions des nombres de bénéficiaires
de crédit en excluant les nombres d'épargnants mais celles-ci
n'ont pas été disponibles à l'échelle nationale,
empêchant ainsi une étude comparative avec la CRA.
31
Graphe 2 : Evolutions des montants de crédit
déboursés (Mcd) avant l'arrivée de la PAMF
Source : CECAM, CNMF, PAMF, 2011 (Cf. Annexe
XX)
L'appréciation de la somme d'argent empruntée
par les paysans d'Analavory constitue une autre manière
d'appréhender leurs expériences en matière de
crédit agricole. Le « Mcd CRA » désigne la valeur
globale des prêts octroyés au sein de la CRA à chaque
année. Le « Mcd moyen par Commune » concerne le montant des
octrois de crédit que devraient disposer chaque Commune si on se
réfère aux chiffres nationaux. En d'autres termes, la
série de graphe relativeau Mcd indique le montant total de crédit
qu'une localité a bénéficié au cours d'une
année considérée.
D'après le graphique 2, les montants de crédit
octroyés au niveau de la CRA augmentent chaque année et
dépassent largement les moyennes à l'échelle communale.
C'est surtout entre 2006 et 2007 que le Mcd CRA a connu un net essor, passant
de 280 millions d'Ariary à 510 millions d'Ariary.
Graphe 3 : Evolutions des taux de remboursement (Tr)
avant l'arrivée de la PAMF
Source : CECAM, CNMF, PAMF, 2011, (Cf. Annexe
XX)
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Le même phénomène que
précédemment est constaté lors de la comparaison des
évolutions des Tr au 31 Décembre de l'année : les taux au
sein de la CRA excèdent chaque année les pourcentages à
l'échelle nationale avec une moyenne d'écart de 10%.
L'écart diminue au fil du temps. Ce fait résulte d'une certaine
amélioration du Tr national surtout en 2008.
Graphe 4 : Evolutions des taux de
pénétration des ménages en microfinance (Tp) avant
l'arrivée de la PAMF
Source : CECAM, CNMF, PAMF, 2011, (Cf. Annexe
XX)
Le Tp des ménages en microfinance est un indicateur
plus intéressant par rapport aux autres déjà
considérés puisqu'il se réfère à une
population cible : les ménages pauvres [9]. L'écart moyen entre
les deux taux est de 2,5%. Contrairement au Tr, l'écart entre les deux
Tp tend à s'augmenter jusqu'en 2007, ce qui signifie que le taux de
croissance de cet indicateur au niveau de la CRA est légèrement
supérieur à l'accroissement global du Tp au niveau du pays.
Cependant, la différence entre les deux Tp (CRA et national) est devenue
brusquement peu importante en 2008. Dernièrement, l'évolution du
Tp au sein de la zone d'étude n'a pas pu suivre l'aptitude de
progression du Tp national.
2.2 Résultat 2 : Les problèmes
rencontrés par les paysans concernant l'utilisation des services
formels de crédit
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