L'union africaine à l'épreuve de la démocratie( Télécharger le fichier original )par christelle GBOH Université catholique de l'Afrique de l'ouest- Unité universtaire d'Abidjan ( Côte d'Ivoire) - Maitrise en droit- option : relations diplomatiques et consulaires 2010 |
CONCLUSIONDepuis 1990, la démocratie est devenue le critère essentiel de légitimation du pouvoir politique. Par conséquent, de nos jours, un pouvoir politique n'est accepté que s'il est dit démocratique par l'ensemble de la communauté internationale. L'Afrique n'est pas en marge de cet impératif. En vérité, le discours de la Baule, prononcé par le Président de la République française François MITTERRAND, le 20 juin 1990, fut un indice charnière de la démocratisation de l'Afrique. Cette intervention marque encore les relations entre la France et l' Afrique. Selon Roland DUMAS, ce discours se résume ainsi : « Le vent de liberté qui a soufflé à l'Est devra inévitablement souffler un jour en direction du Sud (...) Il n'y a pas de développement sans démocratie et il n'y a pas de démocratie sans développement ». L'organisation panafricaine d'alors (l'O.U.A.) s'est faite le porte-parole de cette conception plus ou moins nouvelle. A sa « mort » en 2002, l'Union Africaine a pris l'engagement de continuer son combat. Cette Organisation Internationale de portée régionale s'est attelée à promouvoir la démocratie, à la présenter comme la seule alternative pour le salut du continent africain. Pour y arriver, elle a adopté une démarche à deux niveaux : l'une théorique et l'autre pratique. Relativement à l'aspect théorique, il consiste en réalité à un apport normatif. Concrètement, l'U.A. a intégré la démocratie dans son acte constitutif et de façon singulière dans « la charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance ». Ces actes juridiques forment un ordonnancement juridique consistant au service de la démocratie. La CADEG détaille la vision africaine de ce concept fondamentalement occidental. De cette vision, il ressort que les élections sont la clé de voute du processus démocratique. Elles apparaissent comme le mode d'expression par excellence du peuple. Cependant, elles se doivent d'être caractérisées. En clair, les élections aux dires de l'UA doivent être justes, transparentes et libres. De fait, les changements anti-démocratiques sont sanctionnés et cela à plusieurs niveaux. Quant à l'aspect pratique de la stratégie africaine de promotion de la démocratie, elle se résume en un apport opérationnel. Dans les faits, l'UA appuie les processus électoraux sur le continent. Aussi, dans une logique de paix, travaille-t-elle à appuyer militairement les Etats déjà en conflit. Ces opérations de maintien de la paix sont conduites par le Conseil de Paix et de Sécurité. Bien que cette promotion démocratique soit ambitieuse et louable, elle reste perfectible. Sachons que des limites à la vulgarisation de la démocratie sur le continent ont porté atteinte au rayonnement de cette forme de gouvernement. Ces limites sont de deux types. Tandis que les unes sont endogènes à la charte, les autres lui sont exogènes. Les premières s'articulent autour du lent processus de la ratification qui conduit inexorablement à l'impossibilité de mise en oeuvre de ladite charte. Les secondes quant à elles, sont liées aux difficultés politiques. A ce niveau, il nous est donné de constater des rivalités et des guerres de leadership entre dirigeants africains. Hormis ces luttes de clans, la mainmise des puissances occidentales sur le continent freine grandement la dynamique démocratique. Ces dernières n'agissent que pour leur bien engendrant de ce fait des conséquences irréparables pour le continent. Malheureusement, ils y parviennent avec la complicité de certains leaders africains. Face à ce sombre tableau, faut-il capituler ? Nous répondons par la négative. En effet, des mesures courageuses permettront une démocratisation profonde de l'Afrique. Il est grand temps que cette charte élaborée en 2007 soit mise en oeuvre. Cela requiert un engagement véritable de la part de nos décideurs. Aussi, l'Union à l'africaine doit gagner en force, en maturité et en crédibilité. A notre avis, une meilleure diffusion de la démocratie doit être mise en oeuvre. Celle requerra, en plus du réajustement fonctionnel de l'UA, la synergie des forces en présence à savoir les Etats membres, les médias et les ONG. Nous le comprenons bien la démocratie est l'affaire de tous. Il ressort de notre réflexion, que les Etats africains peinent à mettre en oeuvre la pensée démocratique. Cette fâcheuse réalité, pourrait s'expliquer par l'actuelle configuration de l'UA. Cette dernière se révèle être une simple juxtaposition d'Etats indépendants et souverains. Chacun d'eux agit à tort ou à raison dans son unique intérêt. Le sachant, ne serait-il pas judicieux et profitable à la démocratie véritable qu'émerge enfin les Etats-Unis d'Afrique136(*) ? * 136 Cette dernière à l'image de l'Union Européenne et des Etats-Unis d'Amérique serait le reflet de la solidarité africaine pour une même vision. Ils seraient beaucoup plus qu'un simple rassemblement d'Etats mais une fédération d'Etats. |
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