III. DISCUSSION
La discussion de ces résultats portera essentiellement
sur la fréquence de la parturition en présentation du
siège, les caractéristiques sociodémographiques et
obstétricaux des accouchées ainsi que sur la
morbi-mortalité maternelle et néonatale y afférentes.
1. Fréquence des parturitions en présentation du
siège
La présente étude relève une
fréquence de 2,5% des parturitions en présentation du
siège.
La fréquence de la présentation du siège
varie essentiellement en fonction du terme de la grossesse. Elle
s'établit autour de 3 à 4% à terme [1-7, 17, 18].
Dans la littérature, la fréquence globale de la
présentation du siège varie très peu d'un auteur à
l'autre. Notre étude relève une fréquence qui se rapproche
de celles trouvées par PICAUD [19] en 1989 à Libreville au Gabon,
qui a trouvé 2,2% et par DELOTTE [7] entre 1996 et 2005 au CHU de Nice
en France qui a rapporté 2,3%.
Une fréquence de 4,43% a été
notifiée par BADALO [20], en 1992 à Ouagadougou au
Burkina, 5% par ROSENAU [21] en 1990 en France alors que BAETA
[22] au Togo en 2002 rapporte 4%. BUAMBO-BAMANGA [23] en 2006
à Brazzaville a trouvé 4,7% ; en 2004 à Antananarivo
(Madagascar), RAJAONARY [24] a constaté 3,78% et en 2000,
VENDITTELLI [25] en France et NAYAMA [26] en
2000 à Niamey au Niger ont trouvé respectivement 3,7% et 3,2%.
Seuls RIETBERG [27], entre 1995 et 1999 en Hollande et SY [28]
en 2006 en Guinée Conakry ont rapporté les
fréquences les plus élevées dans la littérature qui
sont respectivement de 8,2% et de 9,6%. Les fréquences les plus basses
ont été de 1,24% pour BOOG [29] en 2004
à Nantes en France et de 1,72% pour DOLO [30] en 1990 à Bamako au
Mali.
La comparaison entre les différents auteurs nous parait
difficile dans la mesure où tous n'ont pas utilisé les
mêmes critères de recrutement.
En effet, certains auteurs avaient recensé
l'accouchement du siège dans les grossesses monofoetales à terme
[21, 27], après exclusion des morts foetales in utero.
D'autres auteurs [30], avaient inclus les grossesses multiples
et les morts foetales in utero quelque soit l'âge gestationnel.
2 .
Variété du siège
Au cours de notre étude, la répartition des
variétés de présentation à l'admission était
la suivante : 60% étaient des sièges
décomplétés et 40% étaient des sièges
complets.
Cette prédominance du siège
décomplété est aussi rapportée par plusieurs
auteurs qui ont trouvé des résultats comparables aux
nôtres : en France, BROCHE [31] dans sa série entre 1988 et
2003 au CHU de Besançon a trouvé 64,2% de siège
décomplété, 72,6% pour DESCARGUES [32] entre 1993 et
1999 au CHU de Rouen et 70% pour RAUDRANT [33] en 1999 au CHU de Lyon. Une
étude menée par FARON [18] entre 1996 et 2007
à Bruxelles en Belgique révèle 67,5% des sièges
décomplétés ; 65,1% pour BUAMBO-BAMANGA [23] et
61,53% pour GAMBA [34] en 1999 à Brazzaville.
Vers le 7ème mois de la grossesse, il y a
mutation spontanée du foetus en siège selon la loi d'adaptation
de Pajot (adaptation du contenu au contenant) et à la suite de la
modification de forme de l'utérus liée à la formation du
segment inférieur [3,5]. Au cours de cette mutation, les membres
inférieurs entrent en jeu les premiers puis suivent les fesses ; et
suite à la pesanteur et à certains facteurs (hypotonicité
utérine chez la multipare, hypoplasie utérine chez la nullipare,
etc.), il en résulte un échec de la culbute physiologique
expliquant ainsi la prédominance du siège
décomplété (mode des fesses) retrouvée aussi bien
dans la littérature que dans notre étude [5].
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