CONCLUSION GENERALE
Au terme de notre étude qui a porté sur
« rôle de l'armée dans la pacification entre les
nations : cas de la RDC et du RWANDA ». Il a été
question pour nous de rechercher quel rôle doit-on attendre des nos
forces armées dans la quête de la paix entre les nations en
vu d'évaluer leurs chances de réussite en période de
crise ou de guerre. La poursuite de cette quête était
alimentée par un double-souci de compléter les recherches
disponibles en théorie stratégique dans la région des
Grands Lacs et en même temps permettre de comprendre les rôles et
considérations qui président l'engagement des nos gouvernements
quant à l'efficacité et les buts poursuivis par nos forces
armées. De même, cette réflexion pourrait également
être pour les décideurs politiques, un moyen d'évaluer nos
armées par rapport à d'autres armées modernes et un moyen
d'évaluation des décisions prises dans la perspective de
l'amélioration de la politique nationale en matière de
défense.
Cette étude, menée sur la RDC et le Rwanda, a
pris en compte les événements qui se sont déroulées
entre 1960 et 2010, analysés selon la vision réaliste des
relations internationales qui vise l'intérêt
général, et bien entendu, nous nous sommes plus appuyés
sur la période de 1996 à 2003 à cause des conflits qui
caractérisaient les deux pays.
Nous sommes partis du triple questionnement ci -
après :
- pourquoi les armées congolaise et rwandaise
(actuellement FARDC et FRD) ne jouent-elles pas bien leurs
rôles ?
- Est- ce que les FARDC et les FRD sont des armées
républicaines ?;
- Quels types de faiblesses peut-on retenir dans les
capacités militaires de la RDC ?
En terme d'hypothèses à ces questions nous avons
estimé que :
· En tant qu'armée des Pays Satellites, ces deux
armées ont souvent été là pour protéger les
intérêts de Grandes puissances et aider aussi les Dirigeants de
ces deux pays à se maintenir au pouvoir.
· Considérant les abus commis par ces deux
armées contre ceux qu'elles sont sensées protéger, la
désorganisation qui y règnent, la qualité des hommes qui
les constituent etc. Ces armées ne sont pas des armées
républicaines.
· Les faiblesses au sein des ces armées sont
d'ordre : technique, qualitatif, quantitatifs, organisationnel etc.
Comme outils d'analyse, nous permettant de parvenir de
façon adéquate à une réponse à la question
sus-énoncée et vérifier cette anticipation, nous avons
opté pour la méthode comparative ainsi que la méthode
systémique conceptualisée par David Easton, à cause de son
aptitude à rendre lisible le fonctionnement des systèmes et
à cause de son adaptabilité à l'analyse d'une armée
en tant qu'instrument de la politique. Dans la perspective d'une
compréhension suffisante du phénomène nous nous
proposions, le cas échéant, de compléter les limites de
l'approche systémique par l'approche stratégique surtout en ce
qui est de l'explication du fonctionnement interne des FARDC FRD. Nous avons
aussi utilisé la technique documentaire ; la technique d'entretien
et celle d'analyse du contenu pour faciliter l'analyse sous examen et nous
permettre d'amener ce travail à bon port.
Rappelons ici que, outre l'introduction et la conclusion, le
présent travail est compartimenté en cinq chapitres :
Ø Le premier chapitre qui a traité sur
« les considérations
générales » et fournit des précisions
sur les concepts opérationnels de notre étude. Il s'agit de
l'Armée, la pacification, la nation, ainsi qu'une présentation
synthétique de la RDC et du Rwanda.
Ø Le deuxième chapitre s'est
intitulé « Armée dans la théorie
stratégique ou théorie de la sécurité »
et analyse l'armée comme instrument de défense, comme
instrument de dissuasion, comme instrument de coercition ainsi que comme
instrument de statu quo.
Ø Le troisième chapitre a
porté sur « L'Autopsie des armées
congolaise et rwandaise » et nous a permis d'examiner
l'armée rwandaise, armée congolaise, sa constitution
(création), son emploi, sa doctrine, ses missions ainsi ses moyens
matériels et humains.
Ø Le quatrième chapitre quant à
lui, porte le titre: « De l'armée outil de guerre
à l'armée facteur de paix régionale »
et analyse différents points dont : Armée outil de guerre ;
FRD et occupation de la RDC ; Armée facteur de paix
régionale armée instrument de légitime défense
(charte e l'ONU) ; armée instrument de maintien de la paix (
dans le cadre de l'ONU, de l'UA, du Pacte sur la sécurité,
la stabilité et développement de la région des grands
lacs.
Ø Le cinquième chapitre parle de :
« Faiblesse des capacités militaires de la RDC et
sécurité régionale » il analyse les
points suivant : Des FARDC à la création
d'une armée républicaine ainsi que l'Armée
républicaine et défi de la diplomatie congolaise de la
défense.
Après une bonne analyse, nous avons corroboré
toutes nos trois hypothèses par et à travers la
démonstration des faits et des les situations qui, malheureusement,
caractérisent l'armée qui est censées protéger les
institutions de la république, le territoire national et la population.
La RDC doit se doter d'une armée républicaine et moderne arriver
à jouer un rôle mondial, régional, et sous-
régional, c'est-à-dire d'intervenir dans toutes les parties du
monde ou de la région selon le cadre de besoin. Il peut s'agir
d'interventions militaires, mais aussi bien d'interventions politiques ou
diplomatiques, économiques ou idéologiques. Seul le cumul des
capacités d'intervention peut conférer à un Etat le
rôle de la puissance.
Il n'y a pas une vraie croissance politique, un vrai
développement sans engagement de refuser de subir la loi de la nature ou
des hommes nos semblables et nos égaux, sans ambition internationale,
toutes ces qualités ou vertus qui manquent cruellement à
l'intention congolaise de leadership. Pour qu'une armée joue pleinement
son rôle et arrive à assurer la pacification des nations, il faut
avoir une bonne politique de la défense nationale conçue par des
autorités compétentes et ayant une vision claire de ce que sera
la RDC dans les future. «Gouverner, c'est prévoir ;
prévoir, c'est savoir», dit la sagesse populaire. L'heure des choix
difficiles a sonné, pour que la RDC franchisse le cap de l'armée
de transition (les FARDC) vers «l'Armée républicaine de la
RDC», au sens de l'article 188 de la constitution. A cette fin, la RDC
doit inventer une diplomatie de la défense dont la mission est
d'acquérir une capacité de faire, faire faire et interdire de
faire.
Il s'agit de combiner la stratégie de
sécurité contre l'autre (par la capacité de se
défendre ou de dissuader) et la stratégie de
sécurité avec l'autre (par la diplomatie, les institutions
d'intégration économique ou de coopération en
matière de défense).
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