EPIGRAPHE
" L'homme du commun ne comprend pas que
'la guerre est la continuation de la politique, aussi se contente-t-il de dire
que l'ennemi attaque, que l'ennemi a envahi mon pays, sans se demander dans
quel but on fait la guerre, par quelles classes elle est faite, en vue de quel
objectif politique " (Lénine).
DEDICACE
A tous ceux qui ne cessent de lutter
Pour faire de la RDC un Etat sérieux,
Puissant,
Uni, fort et prospère pour le bien de sa
nation et du monde.
Je suis également convaincu que le
résultat de cette lutte
dépend toujours des efforts et du courage de
chacun dans
ce processus de la modernisation de notre
chère patrie.
A travers cette oeuvre qui a suscité et
entretenu en moi
l'amour de la science et la passion des lettres,
je vous dédie ce travail, fruit de
mes
Inlassables efforts
intellectuels.
Dieu merci Byangoy.
AVANT-PROPOS
Au terme de notre Cycle de licence en Relations
Internationales à l'Université de Lubumbashi, il parait opportun
de remercier et d'exprimer notre gratitude à toute personne qui nous a
aidé d'une manière ou d'une autre dans la réalisation de
ce travail.
Nous remercions infiniment le Professeur NDABEREYE NZITA
Paulin, pour son sens de père scientifique et son souci pour notre
formation. Malgré ses grandissimes tâches, a accepté
d'assurer la direction de ce travail.
Nos remerciements s'adressent également au Professeur
MWAYILA TSHIYEMBE qui nous a codirigé, orienté dans les lignes de
conduite scientifique et a fait de ce travail un échelon de la
connaissance.
Les témoignages de notre gratitude s'adressent aussi
à tous les professeurs, chefs de travaux et assistants de la
faculté des sciences sociales, politiques et administratives,
particulièrement ceux du département des Relations
Internationales pour leurs enseignements et publications nous gratifiés
qui ont ouvert notre esprit.
La reconnaissance est la seule vertu qui nous reste gratuite.
De cela, nous sommes très reconnaissants envers tous ceux qui nous ont
encouragé et nous ont redonné l'espoir d'étudier. Nous
leur devons une fière chandelle.
Grande est notre joie d'exprimer également notre
reconnaissance aux familles BYANGOY MASHAURI Clément
et MUKUBI BULAMBO
Ismaël qui, nonobstant les difficultés de
la vie, ont su nous assurer une bonne éducation qui a fait de nous ce
que nous sommes. Que le tout Puissant les bénisse et les comble une
longue vie.
A tous nos Frères et Soeurs Bruno,
Esperanza, Nickson, Carla, Médard, Hortense, Alide,
Jacquie, Rosette, Jonas, Marco, Muganza, Moussa, Jacob, Belanov,
Eustache, Juris, Bora, Mukamba, Blaise, Sandra, Joël, Julien,
Harmonie, etc.
A tous nos Condisciples ,compagnons de lutte et amis
intimes : chance Neema, Prince
malumosi, Union Sikuli, Van Robert, Gérard, Patrick, Christian Byamungu,
Safari B, Adolph M, Fennec, James M, Claver W, Martin K, Innocent M, Wilson
A, Séraphin B, kazingufu , Benedie K, Erick Z, Laurent M, Didier A,
Louis M, Trésor et tous les non cités qui nous sont
chers, trouvent ici l'expression de notre reconnaissance.
INTRODUCTION
- Choix et intérêt du sujet
* Choix : Le choix du
thème portant sur l'examen du : « rôle de
l'armée dans la pacification entre les nations : cas de la RDC et
du RWANDA » c'est un sujet qui relève de la
théorie stratégique, une composante de la théorie
réaliste.
L'objet des études stratégiques est
l'étude des questions de sécurité, de défense et de
recherche de la paix, avec la possibilité de faire usage des moyens
militaires pour atteindre des fins politiques.
Donc l'armée peut être un facteur de paix ou de
guerre entre les nations, selon les cas. Autrement dit ce sujet
relève d'une approche qui est au carrefour des études
stratégiques et géopolitiques dont l'objet est double : d'une
part, accéder à la connaissance des paramètres de
constitution et d'emploi de la force militaire pour atteindre des fins
politiques; d'autre part, harmoniser la politique étrangère et la
politique de défense en fonction des nécessités de la paix
ou de la guerre.
Par ailleurs l'Afrique est le continent le plus touché
par une suite interrompue de guerres et de violences multiformes qui font des
millions de morts et de blessés, ainsi que des nombreuses populations
déplacées et refugiées. A ces conséquences humaines
désastreuses, s'ajoute un chaos socio-économique.
Un autre constat est que la puissance aujourd'hui se mesure
de plus en plus à une capacité de défense contre les
menaces internes et externes formulées contre un Etat. C'est compte tenu
de tout ce qui précède que nous avons voulu nous interroger sur
la pertinence et/ou l'impact du rôle des FARDC (Forces
Armées de la République Démocratique du Congo) et les
FRD (Forces Rwandaises de la Défense : qui
remplacèrent officiellement l'Armée patriotique
rwandaise « APR »), issue de l'ex-rébellion
tutsi ; dans la pacification des nations.
*Intérêt : Ce sujet est
d'un intérêt à la fois théorique et pratique :
Sur le plan scientifique et donc théorique ; parler de l'apport des
nos armées dans la pacification de nos deux nations rappelle la
théorie même des relations internationales. C'est la dynamique de
la recherche du positionnement et du rayonnement des Etats sur une scène
internationale, qui est caractérisée par la concurrence et la
compétition, les rapports de force et les alliances, les
récupérations et l'opportunisme des acteurs.
Sur un plan pratique, ce travail pourrait permettre de
comprendre les rôles et considérations qui président
l'engagement des nos gouvernements quant à l'efficacité et les
buts poursuivis par nos forces armées. De même, cette
réflexion pourrait également être pour les décideurs
politiques, un moyen d'évaluer nos armées par rapport à
d'autres armées modernes et un moyen d'évaluation des
décisions prises dans la perspective de l'amélioration de la
politique nationale en matière de défense.
- Délimitation du sujet
Tout travail scientifique, n'ayant pas la
possibilité de mieux couvrir ou de comprendre dans sa globalité
tout le champ spatio-temporel d'une réalité, il doit être
clairement délimité :
C'est ainsi que, sur le plan chronologique, notre
travail va de 1960 (l'année marquée par l'indépendance de
la RD Congo, la mutinerie au sain de l'armée, les sécessions
etc.) jusqu' à 2010 (année de grands débats sur la
réforme de l'armée en RDC), tout en mettant un accent sur la
période de 1996 à 2003 (période des différents
conflits entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo).
Toutefois nous prendrons contact avec les événements
passés, chaque fois que cela nous sera utile pour éclaircir un
point ou l'autre dans ce travail.
Et sur le plan spatial, notre analyse va porter
sur les territoires qui constituent la RDC et le Rwanda, deux pays dont nous
cherchons à analyser leurs armées respectives.
- Etat de la question
Pour ne pas forcer une porte déjà
ouverte par la recherche, nous avons procédé à une revue
de littérature renseignant sur la théorie stratégique en
générale et/ou dans les deux pays qui font l'objet de notre
étude à savoir la République Démocratique du Congo
(RDC) et le Rwanda.
· Raymond Aron : dans son
ouvrage « paix et guerre entre les nations » 1(*) ; au terme de son
enquête, il tente de définir la morale de l'action diplomatique,
la stratégie qui donne la meilleure chance de sauver la paix sans
sacrifier la liberté. Enfin, en un exercice de pensée utopique,
il cherche les conditions de paix par la loi. En 1962, lorsque cet ouvrage
paraît, ces conditions ne sont pas réalisées et la paix se
résume à l'absence ou à la limitation des guerres.
L'analyse de Raymond Aron prend place en pleine guerre froide et explicite les
rapports de force qu'impose l'arme nucléaire détenue par quelques
puissances militaires. C'est aussi une réflexion sur le devenir de
l'humanité.
·
Colette Braeckmann : dans son ouvrage
l'enjeu congolais, l'auteur analyse le point sur l'Afrique centrale à la
fin du XXe siècle, situation intérieure en RDC et chez chacun de
ses voisins. La chute du régime le plus corrompu d'Afrique centrale,
devenu le symbole de l'ordre néocolonial, n'a-t-elle pas
été obtenue grâce à l'alliance de plusieurs pays
déterminés à parier sur l'avenir du continent ? La
guerre qui, un an après la chute de Kinshasa, mettra aux prises les
anciens alliés, engendrera une déception à la mesure de
l'espoir qu'avait suscité la « renaissance
africaine », dont le Congo devait être le berceau. Il
apparaît alors que si les pays qui prétendent incarner la nouvelle
Afrique se sont dégagés de l'influence européenne, ils
restent en proie à leurs vieux démons :
l'égoïsme d'État, l'ethnisme, le goût du profit
immédiat, le recours à la violence. Tout à la fois
chronique des événements récents, analyse des forces en
présence (Etats, leaders, ethnies, peuples, grandes puissances,
organisations humanitaires, etc.) et réflexion prospective, cet ouvrage
s'attache aussi à déceler les signes d'espoir au coeur de ce
continent à la dérive.2(*)
· Mulamba Mubyabo Ngeleka : dans
un ouvrage collectif, traite des alliances stratégiques et conflits
armés dans la région des Grands Lacs : exemple du Rwanda et
de la République Démocratique du Congo. Dans sa réflexion,
il examine le rôle que les Etats de la sous région de Grands Lacs
ont joué dans le renversement des régimes dictatoriaux au Rwanda
et en République Démocratique du Congo.3(*)
·
Colette Braeckmann : nous présente
encore la configuration de l'espace congolais après Mobutu : un
espace déchiré par une guerre qui oppose les alliés d'hier
qui ont conduit Laurent Désiré KABILA au pouvoir en RDC. Elle
aborde largement cette guerre dans ses premiers jours, passe en revue les
actions et les parrains engagés, écrit ses principaux enjeux, ses
grands objectifs. Toutefois, elle note que la guerre a conduit à une
impasse tant politique que militaire. Dans sa conclusion elle
énumère quelques conditions pour arriver à une solution
durable, il s'agit entre autres : le désarmement des milices par
une force d'interposition.4(*) Cet auteur, dans une autre analyse5(*), nous retrace la scission des
alliés d'hier maintenant regroupés en camps montés les uns
contre les autres, ayant mis en relief une division autour des
intérêts économiques. De la mort de Laurent
Désiré KABILA à son remplacement par son fils Joseph
KABILA, de la remise en cause du régime KABILA père à la
mise en place des institutions de la transition, BRAECKMANN décrit la
précarité de l'ordre politique en RDC, les
velléités des Etats voisins dont les armées sont
dotées de grandes capacités de projection et la lutte pour le
contrôle de l'exploitation des matières premières. Elle met
aussi en scène des `'aventuriers'' qui ont investi ou qui gagnent dans
cette tragédie de tout un peuple. Enfin, elle parle du rôle des
puissances dans cette crise dont le bilan humanitaire est très lourd,
notamment de leur soutien supposé ou réel auprès des
agresseurs ainsi que de leur engagement dans le dénouement de la
situation.Ces deux ouvrages ont le mérite d'avoir analysé la
confusion qui a régné en Afrique centrale avec les deux guerres
du Congo dans lesquelles les pays des Grands Lacs ont joué un rôle
de première importance. Un décalage de temps les sépare
néanmoins de notre étude suite à l'évolution du
contexte régional des guerres ouvertes vers une guerre civile
masquée, et où la participation des acteurs étrangers
à la RDC devient plutôt subtile dans une crise que les multiples
efforts n'ont pas réussi à faire disparaître. En outre,
nous ne prenons en compte que les pays traditionnellement membres de la CEPGL.
En cela, notre quête parait sectorielle et limitée par rapport aux
deux ouvrages.
· Olivier LANOTTE : aborde les
aspects extérieurs des deux guerres dites de libération, de ses
origines rwandaises à son internationalisation jusqu'à devenir la
première guerre continentale et africaine. Il analyse
géopolitiquement le conflit en dégageant ses enjeux
régionaux ainsi que l'implication des acteurs africains tant internes
qu'étrangers qu'il nomme `'nouveaux parrains'' africains, d'une part, et
évoque d'autre part les enjeux internationaux au coeur desquels il place
l'économie des moyens dans la politique interventionniste des puissances
à certaines parties dans le conflit et le regain d'intérêts
des autres pour les parties ouvertes. Dans son post face signé par
Gérard PRUNIER, ce conflit est présenté comme
« le rejeton monstrueux » du génocide et du non
traitement par la communauté internationale tant du génocide
lui-même que de ses conséquences. LANOTTE part d'une dynamique
externe qui est venue changer le cours des choses en RDC et qui a
imprimé un caractère nouveau aux relations interafricaines, la
possibilité de diviser des Etats autour des intérêts et de
les opposer directement par des affrontements armés. Cette perspective,
sur l'échiquier régional est dépassée, chaque Etat
comptant à agir par une main invisible avec des stratégies de
substitution militaire. En outre, il ne s'agit ici que des rapports entre 3
Etats et d'une rivalité, non plus ouverte mais latente.6(*)
· Paul MATTHIEU, Jean-Claude WILLAME et les
autres : ont analysé en deux parties, les problèmes
politiques, sécuritaires et identitaires qui se sont posés au
Kivu jusqu`en 1999. A coté des guerres paysannes au Nord-Kivu
articulées autour des enjeux fonciers et identitaires aussi bien entre
divers groupes locaux anciennement implantés sur le territoire de cette
province que différents groupes des Banyarwandas présents dans la
région, est développée l' `'Africa War I''. Celle-ci est
une guerre régionale qui a impliqué militairement 7 à 10
Etats africains, 3 mouvements rebelles congolais, de nombreux groupes rebelles
ougandais, rwandais, burundais et angolais, sans compter de multiples acteurs
privés africains et occidentaux. Entre prétexte et
réalité, il dépeint le motif sécuritaire qui a
permis au Rwanda d'attaquer la RDC. Ils évoquent également les
prédations qui se présentent comme un modèle
économique rigoureusement contrôlé par des Seigneurs de
guerre dans une Afrique de comptoirs, conséquence de la guerre.7(*) Ces auteurs nous
éclairent tant sur les acteurs que sur les enjeux en présence.
Cependant, Pour dégager l'originalité
de notre travail par rapport à tous ceux qui précédent, il
sera question pour nous de rechercher quel rôle doit-on attendre des nos
forces armées dans la quête de la paix entre les nations en
vue d'évaluer leurs chances de réussite en période de
crise ou de guerre.
- Problématiques
L'objet d'un travail de recherche selon Madeleine
GRAWITZ répond à la question « qu'est ce que je
cherche ? ». Appliqué à
notre thème de travail pour dégager les problématiques,
les questions suivantes méritent d'être posées :
1. pourquoi les armées congolaise et rwandaise
(actuellement FARDC et FRD) ne jouent-elles pas bien leurs
rôles ?
2. Est- ce que les FARDC et les FRD sont des armées
républicaines ?;
3. Quels types de faiblesses peut-on retenir dans les
capacités militaires de la RDC ?
- Hypothèses
En guise de réponses aux questions
posées ci-haut dans les problématiques, nous pouvons
émettre les hypothèses suivantes :
· En tant qu'armée des Pays Satellites, ces deux
armées ont souvent été là pour protéger les
intérêts de Grandes puissances et aider aussi les Dirigeants de
ces deux pays à se maintenir au pouvoir.
· Considérant les abus commis par ces deux
armées contre ceux qu'elles sont sensées protéger, la
désorganisation qui y règnent, la qualité des hommes qui
les constituent etc. Ces armées ne sont pas des armées
républicaines.
· Les faiblesses au sein des ces armées sont
d'ordre : technique, qualitatif, quantitatif, organisationnel etc.
- Méthodes et techniques
Il s'agit ici de présenter les
méthodes de travail et les techniques de recherche qui seront
utilisées pour mener à bien la recherche. Le travail scientifique
doit s'appuyer sur une démarche rigoureuse et cohérente pour
atteindre le but poursuivi ; c'est ainsi que, pour aboutir à des
résultats escomptés, nous ferons recours aux méthodes
suivantes :
* Méthode systémique :
Elle sert à étudier le fait social en tant que totalité
structurée ; dans une relation systémique ; les
différents éléments ou acteurs sont soudés,
solidaires dans la réalisation de l'objectif. Chaque acteur doit
participer effectivement dans l'accomplissement dudit objectif. Cette
démarche va nous permettre de considérer les
FARDC et les FRD comme deux ensembles des
troupes régulières chargées d'assurer les
opérations offensives ou défensives, les premières en RDC
et les secondes au RWANDA. Dans la perspective d'une compréhension
suffisante du phénomène nous nous proposions, le cas
échéant, de compléter les limites de l'approche
systémique par l'approche stratégique surtout en ce qui est de
l'explication du fonctionnement interne desdits armées.
* Méthode comparative (Homologie structurale)
: Elle permet d'étudier les relations d'interaction entre les
structures homologues, c'est-à-dire de même nature, de part les
critères de leurs définitions et de leur constitution. La
méthode comparative va nous permettre d'étudier quelques
éléments de différence et de ressemblances entres les deux
armées et nous aider également à comprendre les
opérations conjointes entre les FARDC et les FRD contre les FDLR au
Nord-Kivu.
Pour la récolte des données, nous avons recouru
aux techniques ci-après :
a) La technique documentaire en consultant
divers documents portant sur le sujet en examen ; La technique de
participation-observation ; ici, nous avons récolté les
données des discours, symposium du cinquantenaire, etc. ;
b) La technique d'analyse du contenu :
d'après M. GRAWITZ, le choix de l'utilisation de la technique
documentaire se justifie par le fait qu'elle permet au chercheur d'analyser les
réalités se situant dans les documents écrits pour but de
compléter ce que l'on a trouvé sur le terrain. Cette technique va
nous permettre d'obtenir, de ressembler et de consulter les documents
écrits comme les ouvrages, les rapports, les revues, les
mémoires, les TFC, les sites web et autres informations écrites
en rapport avec notre sujet d'étude, afin de reconstituer les faits
à travers la critique de nos sources, le choix des textes, les auteurs,
la compétence de ces derniers, la périodicité et la
provenance etc.
DIFFICULTES RENCONTREESDans la
réalisation de ce travail, nous nous sommes heurtés à des
obstacles de plusieurs ordres, parmi lesquels nous pouvons
citer :L'accession à des informations plus sûres, plus
détaillées et plus complètes du fait que la plupart
d'entre elles sont classées Top secret, verrouillées par le
Secret d'Etat, Secret de défense et Secret militaire ;Nous n'avons
pu atteindre tous les coins de notre terrain d'étude faute de moyens
nécessaires y afférents suite à l'éloignement des
différents points de décisions et d'opérations ;De
même, la forte sensibilité de notre étude ne nous a pas
permis de nous rendre dans certaines maisons, notamment les ministères
de défense, aux quartiers généraux des Etats majors des
armées des pays concernés par notre étude.Pour contourner
ces difficultés, nous avons usé de nos démarches
personnelles, connaissances, compétences, recherches et relations
privées pour glaner le maximum de données.
- SUBDIVISION DU TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion, le présent se
compartimenter à cinq chapitres :
Ø Le premier chapitre qui a traité sur
« les considérations
générales » et fournit des précisions
sur les concepts opérationnels de notre étude. Il s'agit de
l'Armée, la pacification, la nation, ainsi qu'une présentation
synthétique de la RDC et du Rwanda.
Ø Le deuxième chapitre s'est
intitulé « Armée dans la théorie
stratégique ou théorie de la sécurité »
et analyse l'armée comme instrument de défense, comme
instrument de dissuasion, comme instrument de coercition ainsi que comme
instrument de statu quo.
Ø Le troisième
chapitre a porté sur « L'Autopsie des
armées congolaise et rwandaise » et nous a permis
faire d'examiner Armée rwandaise, Armée congolaise, sa
constitution (création), son emploi, sa doctrine, ses missions ainsi ses
moyens matériels et humains.
Ø Le quatrième chapitre quant à
lui, porte le titre: « De l'armée outil de guerre
à l'armée facteur de paix régionale »
et analyse différents points dont : Armée outil de guerre ;
FRD et occupation de la RDC ; Armée facteur de paix
régionale armée instrument de légitime défense
(charte e l'ONU) ; armée instrument de maintien de la paix (
dans le cadre de l'ONU, de l'UA, du Pacte sur la sécurité,
la stabilité et développement de la région des grands
lacs.
Ø Le cinquième chapitre parle de :
« Faiblesse des capacités militaires de la RDC et
sécurité régionale » il analyse les
points suivant : Des FARDC à la création
d'une armée républicaine ainsi que l'Armée
républicaine et défi de la diplomatie congolaise de la
défense.
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES
Le présent chapitre traite
des généralités de notre travail. Le but de ce chapitre
est de fixer les fondements théoriques sur la base desquels
procèdera notre étude
Dans un premier temps, il s'agit
d'éclaircir les concepts utilisés à partir d'un effort de
définition, ensuite nous présenterons la République
Démocratique du Congo et son histoire militaire et Rwanda et son
histoire militaire d'une manière succincte.
SECTION I. ARMEE
Le terme « armée », du latin
armada. A l'origine, il signifie l'armement des navires, d'où le nom
espagnol armada : flotte, armée de mer. Par analogie et
dérogation, on a désigné, sous le vocable d'armée,
l'armée de terre ; la marine prenant le nom de flotte de guerre,
flotte de Commerce, etc.
L'armée est un ensemble
des forces militaires d'un pays, rassemblées,
entraînées, structurées et équipées de
façon à pouvoir entreprendre des manoeuvres guerrières
à caractère offensif (conquête de territoire ennemi) ou
défensif. Par guerre j'entendrai un état de conflit entre deux
Etats, où les divergences d'intérêt sont
réglées par la force et non par le droit. La paix, elle, ne peut
se résumer à une absence de conflit, mais correspond à une
situation où les différents sont réglés par le
droit.
Le terme « armée » peut
désigner l'institution toute entière, regroupant tous les
militaires du pays, ou un ensemble plus restreint composé d'hommes
placés sous la direction d'un commandant militaire ; sous un seul
commandement et affectés à une mission précise.
Dans son sens le plus général, le terme
d'armée s'applique aux moyens d'un Etat, d'un peuple, d'une
collectivité sociale, politique, religieuse ou économique, moyens
comprenant des effectifs organisés, hiérarchisés,
armées, équipés, administrés et militairement
instruits ; leur fin est d'imposer la volonté de l'autorité
supérieure par la force ou la menace de son exercice, soit à
l'intérieur soit à l'extérieur des territoires mouvants ou
fixes, de la collectivité considérée 8(*).
Dans un sens restrictif, le terme d'armée s'applique
aussi à une fraction importante de l'ensemble des moyens militaires
destinés à la défense, d'une frontière, d'une
région, ou à l'exécution d'une mission stratégique
sur un théâtre d'opération
déterminé ;
Des nos jours, on appelle plus exactement armée une
grande unité terrestre, assumant une mission stratégique par la
combinaison et la direction des manoeuvres tactiques des grandes unités
subordonnées, manoeuvres opérées éventuellement
à la suite du déclanchement des feux nucléaires et de
l'exploitation de leurs effets, en liaison ou non, avec une grande unité
aérienne adaptée, et, selon les circonstances, avec les forces
navales.
Différents types d'armées :
Les structures des armées et leur volume ont
varié au cours des périodes historiques. Il est difficile de
définir, avec exactitude, les différents types d'armées,
les désignations ne recouvrent pas de caractères identiques selon
les époques et la localisation géographique.
On peut, néanmoins, distinguer :
v les armées nationales, les milices ;
v les armées féodales ;
v les armées permanentes ;
v les armées de métier, les mercenaires.
Ces appellations ne s'excluent pas les unes des autres :
les mercenaires sont des gens de métier, mais une armée de
métier peut être nationale par son recrutement ; une certaine
organisation des milices constitue parfois une armée
semi-permanente ; (l'armée suisse au cours des deux guerres
mondiales), alors que les armées féodales par nature, ne sont pas
permanentes, mais rassemblées, occasionnellement, pour de courtes
périodes.
SECTION II. LA
PACIFICATION
1. Dans son acception première, le terme désigne
un processus par lequel une zone géographique soumise à
l'anarchie ou à la guerre parvient à retrouver un
équilibre pacifique.9(*)
2. Ce retour au calme étant souvent imposé par
les armes, le substantif est aussi un terme convenu par lequel- non sans
cynisme- les Etats désignent la répression d'une
résistance ou d'une opposition politique armée.
La pacification est comprise ici comme le fait de mettre un
terme à un conflit, c'est la restauration de la paix. On fait souvent
appel au moyen de persuasion morale, afin d'obtenir la satisfaction de
certaines revendications et éviter ainsi le recours à la guerre
en cas de différend, dans le but de parvenir à des
procédures garantissant la sécurité collective.
Dans le cadre de la pacification, souvent on possède
à la signature d'un accord de paix avec les chefs des parties en conflit
en échange d'une amnistie générale pour les crimes commis,
à l'intervention d'une force internationale de maintien de la paix et au
désarmement des différents combattants. Cette pensée
trouve son origine dans le pacifisme qui est un courant politique et
idéologique caractérisé par l'opposition à la
guerre et à toute forme de violence, qui s'exprime de manière
individuelle ou dans le cadre d'un mouvement organisé.
Le pacifisme trouve ses fondements dans des préceptes
moraux ou des croyances religieuses, auxquels s'ajoutent parfois des
considérations sur les implications sociales et politiques de la
guerre.
SECTION III. LA NATION
Nation, groupe humain vivant sur un même
territoire, lié par la conscience d'une histoire, d'une culture, de
traditions et parfois d'une langue commune et formant une entité
politique. Si le sentiment national, suscité par les rois
de France, fait son apparition lors de la guerre de Cent Ans, la
définition actuelle du mot « nation » est le fruit
d'une longue évolution qui n'aboutit qu'au
XIXe siècle, bien que le terme ait existé
antérieurement : ainsi, au XVIIe siècle, le
dictionnaire de Furetière en donne la définition suivante :
« Un grand peuple habitant une même étendue de terre
renfermée en certaines limites ou même sous une certaine
domination », mais le terme n'a pas encore sa connotation
idéologique d'attachement à un ensemble géographique,
d'enracinement dans un terroir. L'Encyclopédie (1765) n'est pas plus
précise et s'attache au constat : « Une quantité
considérable de peuples qui habite une certaine étendue de pays,
renfermée dans de certaines limites, qui obéit au même
gouvernement. »
SECTION IV. REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
République démocratique du
Congo, pays d'Afrique centrale. Sa capitale est Kinshasa.
La RDC est bordée par la république du Congo à
l'ouest, la République centrafricaine et le Soudan au nord, l'Ouganda,
le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie à l'est, la Zambie et
l'Angola au sud.
§1. Brève histoire
de la RDC
Depuis la Constitution de 1967,
révisée en 1978, le Zaïre, dirigé par Mobutu Sese
Seko, se caractérisait par un régime présidentiel
autoritaire à parti unique. Après les manifestations des
étudiants et des opposants de 1989 et 1990, le Zaïre entre dans une
transition chaotique vers la démocratie. En avril 1990, le
président annonce l'abandon du parti unique. L'année suivante,
après de nouvelles grèves et émeutes, soixante partis sont
officiellement reconnus et une Conférence nationale est
constituée, afin de doter le pays d'une nouvelle Constitution, qui doit
être soumise au référendum.
En juin 1994, un nouvel accord entre Mobutu et les partis
d'opposition démocratique permet d'instaurer un partage du pouvoir entre
le président et une institution législative, appelée Haut
Conseil de la République : Parlement de transition. 10(*)
Après sa prise de pouvoir, en mai
1997, Laurent-Désiré Kabila dissout l'ensemble des institutions
et forme un gouvernement constitué de ses proches, assumant seul les
pouvoirs législatif et exécutif. Le pays plonge dans une guerre
civile sanglante, alimentée par l'intervention militaire des pays
environnants. Après l'assassinat, en janvier 2001, de
Laurent-Désiré Kabila, son fils Joseph lui succède
à la tête de l'État. Après des années de
négociations avec les groupes d'opposition armés afin d'aboutir
à une réconciliation nationale, Joseph Kabila instaure en
juillet 2003 un gouvernement d'union nationale. La question de la
répartition du pouvoir pour la direction du pays est
réglée par la mise en place, aux côtés du
président, de quatre vice-présidents représentant les
principales forces d'opposition armées et non armées. Cette
transition démocratique aboutit à l'adoption d'une nouvelle
Constitution, approuvée par référendum en
décembre 2005 et à la tenue, en 2006, d'élections
multipartites, les premières depuis l'indépendance. Ce scrutin
historique, qui concerne 25 millions d'électeurs, est
organisé sous le contrôle d'observateurs internationaux et la
protection de plusieurs milliers de soldats de l'ONU et de l'Union
européenne. Il oppose principalement Joseph Kabila, soutenu par une
trentaine de partis réunis au sein de l'Alliance pour la majorité
présidentielle (AMP), au vice-président Jean-Pierre Bemba, chef
de file du Mouvement de libération du Congo (MLC) -- il est
boycotté par l'opposant de longue date Étienne Tshisekedi, leader
de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).
À l'issue d'un scrutin considéré comme globalement
régulier et marqué par une forte participation, Joseph Kabila est
élu au second tour avec 58,05 % des suffrages.
§ 2. Organisation des
pouvoirs en RDC11(*)
La Constitution adoptée le
17 février 2006 pose les bases d'un État
démocratique. Elle instaure un régime semi-présidentiel
dans un État unitaire, mais fortement décentralisé
-- les vingt-cinq provinces (plus la ville de Kinshasa) qui composent
l'État sont en effet dotées d'une large autonomie exercée
par des Assemblées et des gouvernements provinciaux.
Le chef de l'État est le
président de la République. Il est élu au suffrage
universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. Il nomme le
Premier ministre au sein de la majorité parlementaire. Le Premier
ministre dirige le gouvernement et conduit la politique de la nation,
élaborée en concertation avec le président de la
République. Les domaines clé des affaires
étrangères, de la défense et de la sécurité
sont du ressort commun du président de la République et du
Premier ministre.
Le pouvoir législatif est exercé par
un Parlement composé de deux chambres : l'Assemblée
nationale et le Sénat. L'Assemblée nationale comprend
500 députés élus au suffrage universel direct pour un
mandat de cinq ans. Les sénateurs sont élus au suffrage indirect
par les Assemblées provinciales pour un mandat de cinq ans. Le
gouvernement est responsable devant l'Assemblée nationale, qui peut
voter une motion de censure. Le président de la République a le
pouvoir de dissoudre l'Assemblée nationale en cas de crise persistante
avec le gouvernement. 12(*)
§ 3. Histoire
militaire de la R.D.Congo
L'
histoire
militaire du
Congo-Kinshasa
couvre environ un siècle et demi d'
Histoire à travers l'
Afrique centrale
mais aussi en
Afrique orientale.
La présente partie est donc la synthèse des historiques des
nombreux conflits qui ont ensanglanté le pays et la région depuis
les années 1960.
Le
5
juillet
1960, quelques jours seulement
après la déclaration d'
indépendance,
les
garnisons de la Force
Publique des environs de
Léopoldville
se mutinèrent contre leurs officiers blancs et attaquèrent de
nombreuses cibles européennes. L'insurrection fut à l'origine
d'une panique parmi la population civile d'origine européenne
(essentiellement belge), qui retourna massivement en
Europe, et le nouveau
gouvernement perdit sa crédibilité en se montrant incapable de
contenir les mutins et empêcher les exactions (meurtres, viols et
pillage), prémisses de la
crise congolaise
à venir. Institution coloniale par excellence et honnie de la population
congolaise, la Force Publique fut rebaptisée Armée Nationale du
Congo (ANC), et son commandement fut africanisé.
Ø Armée Nationale du Congo: 1960-1971:
Durant les cinq années qui suivirent, la
sécession des provinces minières du
Katanga et du
Sud-Kasaï,
l'assassinat du leader de l'indépendance
Patrice Lumumba, et
la rébellion qui en résulta, plongèrent le pays dans une
crise sans
précédent. Soutenues par les
Nations
unies dans la crise katangaise, et assistées par les
États-Unis et
Israël dans la
reconquête du territoire rebelle, les troupes de
Mobutu, ancien
sergent-major de la
Force Publique devenu en quelques temps chef d'état-major de l'ANC,
parvinrent à pacifier quelques peu le pays. Mobutu s'imposa alors comme
une personnalité incontournable au Congo. Après avoir
réorganisé l'appareil militaire à son avantage, il mit
à profit sa position, et fort du soutien de la Belgique et de la
CIA, il
mena le
24
novembre
1965 un '
coup
d'État contre
Joseph Kasavubu,
premier
président
du Congo nouvellement indépendant.
Champion du bloc occidental contre l'avancée du
communisme en
Afrique
subsaharienne, Mobutu et son armée
bénéficièrent d'un appui technique déterminant de
la part de la superpuissance américaine, de l'ancienne métropole
belge et de la France. Ainsi, en mai
1968, les puissances
occidentales aidèrent à la formation d'une
brigade de parachutistes,
composée de deux
régiments,
s'articulant eux-mêmes en trois
bataillons.13(*)
Fin octobre
1971, Mobutu lança la
politique du recours à l'authenticité, et le pays fut
renommé «
République du
Zaïre ». Par conséquent l'Armée Nationale du
Congo (ANC) prit le nom de Forces armées zaïroises (FAZ).
Ø Forces Armées Zaïroises:
1971-1997 :En juillet
1975, selon l'
IISS
Military Balance, les FAZ étaient composées de 14 bataillons
d'infanterie, de sept bataillons de garde, de sept bataillons de parachutistes
(hérités la brigade de parachutiste formée en
1968). Il y avait
également un régiment de véhicules blindés et un
bataillon d'infanterie mécanisée. 14(*)
Ø La guerre civile angolaise :
Soutenu par le camp occidental durant la
Guerre froide, Mobutu
engagea en
1975 ses troupes dans la guerre
civile en
Angola, afin de soutenir le
Front
National de Libération de l'Angola (FNLA) contre le '
Mouvement
Populaire pour la Libération de l'Angola (MPLA), d'obédience
marxiste, soutenu par l'
Union
soviétique, et au pouvoir depuis le
11
novembre
1975. Menaçant de
prendre
Luanda, la capitale, les
troupes zaïroises furent finalement défaites par le corps
expéditionnaire
cubain venu au secours d'
Agostinho Neto.
A la suite de ce cuisant échec, la politique
d'ingérence dans les affaires angolaises s'intensifia avec le soutien
des Forces armées zaïroises au
Front
de libération de l'enclave du Cabinda (FLEC) et plus tard à l'
Union
nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA).
En réaction, l'Angola ainsi que les troupes cubaines
basées là, soutinrent en
1977, le
Front
national de libération du Congo (FNLC) et lancèrent en mars
de la même année une offensive dans la riche province
minière du
Katanga, renommée
Shaba en
1971.
Ø La Première Guerre du
Shaba 15(*):
La première attaque, déclenchée le
7 mars et forte de 2 000
hommes, cibla les villes minières proches de la frontière,
notamment
Kolwezi. L'invasion ne
rencontra qu'une résistance mitigée de la part des Forces
armées zaïroises, pourtant en surnombre, équipées par
les puissances occidentales et encadrées par des conseillers militaires
américains, français et belges. Face à cette
déroute, Mobutu fut contraint de demander l'assistance de ses
alliés. La Belgique, les États-Unis et la
France envoyèrent
immédiatement un soutien aéroporté, l'
Égypte fournit
une cinquantaine de pilotes et techniciens renforçant de manière
conséquente la Force aérienne zaïroise, enfin le
Maroc déploya un
contingent aguerri de 1 500 hommes. Le parachutage des troupes
françaises sur Kolwezi le
9 avril, et la
contre-offensive des forces zaïroises et marocaines le
14 avril, entamèrent
la reconquête de la province, causant la fuite de 50 000
réfugiés vers l'Angola. Fin mai, le Shaba était sous
contrôle et le régime de Mobutu sauvé.
Néanmoins, la contre-performance des FAZ,
incapables de garantir seules la défense du pays, mit en exergue
l'affaiblissement chronique des troupes de Mobutu16(*), caractérisées
par des officiers incompétents et corrompus, des soldats
sous-payés qui préférèrent déserter
plutôt que combattre. Mobutu réforma donc l'organisation interne
de l'armée et la chaîne de commandement. Il purgea les FAZ de
25 % de leurs effectifs, jugés déloyales et inefficaces,
intégra l'état-major dans son cabinet présidentiel et
cumula les fonctions de chef d'état-major, de ministre de la
défense et de commandant suprême des FAZ.
Enfin, afin de garantir la sécurité dans la
province du Shaba, il y assigna définitivement la
division
Kamanyola17(*), troupe
d'élite auparavant affectée à la défense de
Kinshasa.
Néanmoins, si, au terme de la Première Guerre du
Shaba, Mobutu tenta de colmater les brèches, rien dans le fond ne
changea. La logique de la Guerre Froide poursuivit son cours et ni
Mobutu, ni
Agostino Neto ne se
décidèrent à arrêter l'entretien des mouvements de
guérilla (
FNLA,
'
FLEC
et
UNITA
d'une part et
FNLC
d'autre part). Dès lors un second conflit paraissait
inévitable.
Ø La Deuxième Guerre du Shaba:
Le leader du
Front
national de libération du Congo (FNLC),
Nathaniel
Mbumba, à la tête de ses "Tigres" katangais, bien
équipés, aguerris et fort de l'encadrement d'officiers
cubains
et
allemands, lança une offensive le
11 mai
1978 sur la ville de
Kolwezi, et prit en otage
les 3 000 européens qui y résident. Après le
ralliement d'une partie des troupes gouvernementales de Kolwezi, les FAZ furent
mis en déroute et Mobutu fut contraint une fois de plus de demander
assistance à ses partenaires traditionnels, à savoir les
États-Unis,
la
France et la
Belgique.
Afin de protéger ses ressortissants, le
16 mai, la France mit en
alerte le
2e REP (Régiment
étranger de parachutistes), qui, par une attaque surprise
(Opération Bonite) rondement menée se rendit entièrement
maître de la ville en quelques jours, mit en fuite les rebelles
katangais, et fit évacuer les otages européens. Par la suite les
parachutistes belges et les troupes d'une force africaine à dominante
marocaine aidèrent la
Légion
étrangère et les FAZ à sécuriser la
région.
Enfin, les
États-Unis
supervisèrent les négociations entre les gouvernements angolais
et zaïrois en vue d'un accord de paix et de l'arrêt du support aux
rébellions respectives par les deux pays. Le Zaïre interrompit
momentanément son aide aux '
FLEC,
FNLA,
et
UNITA
et l'Angola retira son soutien aux séparatistes du Shaba. 18(*)
Ø Les troubles du début des
années 1990 : Le cruel manque de discipline au sein des
forces congolaises se manifesta de nouveau en
1990. En effet, avec le
délitement du
bloc de l'Est et la
fin de la Guerre Froide, le soutien inconditionnel des occidentaux au
Zaïre de Mobutu cessa. Ce dernier, conforté par les relations
personnelles qu'il entretenait avec certains dirigeants occidentaux, continuait
de croire en son impunité et laissa délibérément la
condition des militaires se dégrader afin qu'il ne soit pas
menacé dans sa maîtrise du pouvoir19(*). Mais, en septembre
1991, lors des violentes
émeutes de
Kinshasa, certaines garnisons de la capitale, mécontentes des bas
salaires et des accumulations de retard de paie, finirent par prendre fait et
cause pour les émeutiers. Et les troubles ne furent arrêté
que par la sanglante répression de la
Division
Spéciale Présidentielle (DSP), et par l'intervention des
forces françaises (« Opération Baumier ») et
belges (« Opération Blue Beam »)20(*).
En
1994, à la veille du
génocide
du Rwanda, et des conséquences pour la région des Grands
Lacs, la situation des FAZ est dramatique. En effet, hormis certaines
unités privilégiées telles que la DSP ou la 31ème
Brigade aéroportée, la majorité des autres formations
étaient, depuis une décennie, faiblement entraînées,
mal équipées, et si mal payées, qu'elles avaient
régulièrement recours au racket des populations locales. De
même, la politisation, ainsi que l'ethnicisation progressive des troupes
achevèrent de discréditer aux yeux de la population et des
observateurs internationaux une armée déjà largement
désavouée21(*). Enfin, bien entendu, les FAZ n'avaient pas
échappé, elles non plus, à la détérioration
généralisée des infrastructures zaïroises, victime du
régime clientéliste et kleptomane de Mobutu.
Ø La Première Guerre du Congo:
Dès
1994, la province du
Kivu, à l'Est du pays,
vit l'arrivée d'immenses flots de réfugiés,
composés de
Tutsis et d'
Hutus, fuyant le
génocide
au Rwanda. Accueillies dans des structures humanitaires mis en place non
loin de la frontière orientale, les populations réfugiées
comptèrent rapidement parmi elles nombre de
génocidaires
hutus, désireux d'échapper à l'offensive du
Front
patriotique rwandais (
FPR).
Or, protégés par la communauté
internationale, ces camps humanitaires devinrent rapidement autant de
sanctuaires pour les extrémistes hutus en mal de revanche. Aussi,
Paul Kagamé,
leader du
FPR, et
nouvel homme fort de
Kigali, considérant le
Rwanda menacé par un
retour des milices génocidaires, entreprit d'armer les
Banyamulenge,
Tutsis émigrés
au
Kivu depuis les
années
trente, et vus comme des alliés naturels du
Rwanda.
À la mi-octobre
1996, les camps humanitaires
aux abords de
Bukavu subirent les attaques
de
Banyamulenge
dirigés par un vétéran de la rébellion
muleliste:
Laurent-Désiré
Kabila, reconvertit dans le commerce de l'or et de l'ivoire dans les
années
quatre-vingt.
Partant de la frontière orientale, la rébellion,
équipée et soutenue par le
Rwanda, l'
Ouganda et l'
Angola dispersa les camps de
réfugiés avant de faire marche vers l'ouest, prenant les villes
de
Goma,
Bukavu et
Kisangani, ainsi qu'en
direction du sud vers les régions minières du
Katanga et du
Kasaï. Les
armées rebelles, structurées autour de
Kabila
et de l'
Alliance
des forces démocratiques pour la libération du Congo (
AFDL),
ne rencontrant pas de véritables oppositions, occupèrent des
régions abandonnées par les Forces armées zaïroises
(FAZ). Celles-ci, à l'exception de quelques unités
d'élites, ne recevaient plus de solde depuis des mois, et battirent en
retraite, se rendirent sans combattre ou intégrèrent même
les forces rebelles.
Privé des régions fortes du
Zaïre et
abandonné par ses protecteurs occidentaux, le maréchal
Mobutu fut incapable de faire
face à la situation et ne réussit pas à imposer de
cessez-le-feu à son adversaire.
Aussi, malgré l'élaboration d'un plan de paix de
l''
Organisation
de l'unité africaine (
OUA) reposant sur la cessation
des hostilités et sur l'ouverture d'un dialogue politique, les combats
se poursuivirent. Sur le terrain, les forces de l'
AFDL
continuaient leur progression en direction de
Kinshasa. De même, en
dépit des pressions internationales, la rencontre, le 4 mai 1997, entre
Mobutu et
Laurent-Désiré
Kabila, à bord d'un navire sud-africain, n'aboutit pas.
Le 17 mai 1997, les troupes de l'
AFDL
entrèrent dans
Kinshasa, acclamée
par une population kinoise, excédée par trente ans de
dictature et lassée
du régime mobutiste. Rejetant les symboles du régime mobutiste,
le nouveau pouvoir entreprit alors de gommer une partie des
dénominations nées de la
zaïrianisation :
le pays redevint ainsi la
République
démocratique du Congo, dont
Kabila
s'autoproclama président, le fleuve fut rebaptisé
Congo, le
franc congolais se
substitua à l'ancien
Zaïre, il
en fut de même pour l'hymne national, la devise, ainsi que les forces
armées qui prirent le nom de Forces armées congolaises (FAC)
avant de devenir Forces Armées de la République
Démocratique du Congo (FARDC).
SECTION V. LE RWANDA
Rwanda, pays d'Afrique centrale situé au coeur de la
région des Grands Lacs africains. Sa capitale est Kigali.
Le Rwanda est bordé au nord par l'Ouganda, à
l'est par la Tanzanie, au sud par le Burundi et à l'ouest par la
République démocratique du Congo et le lac Kivu. Sa
densité de population est l'une des plus fortes du continent africain.
C'est l'une des causes du drame humain qu'a vécu le « pays aux
mille collines » depuis 1994, marqué par les massacres de
plusieurs centaines de milliers de Tutsi et de Hutu.
§1. Brève histoire
du Rwanda
La Constitution de 1978 prévoit un
régime de parti unique sous l'égide du Mouvement
révolutionnaire national pour le développement (MRND), à
vocation multiethnique mais en réalité dominé par les
Hutu. Le pouvoir législatif est exercé par une assemblée
élue, le Conseil national du développement (CND), et le pouvoir
exécutif est confié à un président assisté
d'un Conseil des ministres. Le président de la République
rwandaise, le général Juvénal Habyarimana, porté au
pouvoir par un coup d'État en 1973, est réélu en 1978,
1983 et 1988.
Tandis que le régime doit faire
face à partir de 1990 à une rébellion menée par les
troupes du Front patriotique rwandais (FPR), dirigé par d'anciens
exilés tutsi depuis l'Ouganda et soutenu par l'opposition hutu
modérée au Rwanda, une nouvelle Constitution est mise en place en
1991. Elle instaure une démocratie pluraliste. Un poste de Premier
ministre est créé et le CND est remplacé par une
Assemblée nationale de transition.
Un accord sur le partage du pouvoir entre
le MRND, le FPR et les partis d'opposition est signé en
août 1993 à Arusha (Tanzanie). Mais le Premier ministre,
Faustin Twagiramungu, un Hutu modéré, président du
principal parti d'opposition, le Mouvement démocratique
républicain (MDR), ne parvient pas à former le gouvernement de
coalition prévu par ces accords.
Le 6 avril 1994, l'avion transportant les
deux présidents (hutu) du Rwanda, Juvénal Habyarimana, et du
Burundi, Cyprien Ntavyamira, est abattu alors qu'il s'apprête à
atterrir à l'aéroport de Kigali. La mort du président
Habyarimana est immédiatement suivie du massacre systématique des
populations tutsi et de l'assassinat des Hutu modérés par les
milices extrémistes hutu (appelées Interahamwe). Entre avril et
juin, les massacres provoquent entre 800 000 et un million de morts. Par
la suite, le secrétaire général de l'Organisation des
Nations unies (ONU), Boutros Boutros-Ghali, qualifie de génocide le
massacre des Tutsi. Un accord sur le partage du pouvoir
entre le MRND, le FPR et les partis d'opposition est signé en
août 1993 à Arusha (Tanzanie). Mais le Premier ministre,
Faustin Twagiramungu, un Hutu modéré, président du
principal parti d'opposition, le Mouvement démocratique
républicain (MDR), ne parvient pas à former le gouvernement de
coalition prévu par ces accords.
Le 6 avril 1994, l'avion transportant les
deux présidents (hutu) du Rwanda, Juvénal Habyarimana, et du
Burundi, Cyprien Ntavyamira, est abattu alors qu'il s'apprête à
atterrir à l'aéroport de Kigali. La mort du président
Habyarimana est immédiatement suivie du massacre systématique des
populations tutsi et de l'assassinat des Hutu modérés par les
milices extrémistes hutu (appelées Interahamwe). Entre avril et
juin, les massacres provoquent entre 800 000 et un million de morts. Par
la suite, le secrétaire général de l'Organisation des
Nations unies (ONU), Boutros Boutros-Ghali, qualifie de génocide le
massacre des Tutsi. Après la victoire du FPR sur les
Forces armées rwandaises (FAR), un gouvernement de transition est
mis en place le 19 juillet 1994. S'inspirant des accords d'Arusha, il
exclut toutefois le MRND du fait de sa responsabilité dans le
génocide. Largement dominé par le FPR, il possède une
forte composante militaire. S'il est présidé par un Hutu
modéré du FPR, Pasteur Bizimungu, le nouveau gouvernement est en
effet fortement encadré par le général Paul Kagamé,
dirigeant de la rébellion tutsi devenu vice-président et ministre
de la Défense. L'emprise tutsi s'accentue encore par la suite avec les
départs progressifs des Hutu modérés. En mars 2000,
le président Pasteur Bizimungu démissionne. Le 17 avril,
Paul Kagamé, véritable homme fort du régime, est
désigné par le gouvernement et le Parlement pour lui
succéder.
S'il est accusé de dérive
autoritaire par de nombreux opposants et nombre d'observateurs, le
régime de Paul Kagamé mène cependant le Rwanda à
ses premières élections démocratiques. Après
l'adoption d'une nouvelle Constitution, approuvée par
référendum en mai 2003, l'élection
présidentielle du 25 août 2003 tourne au plébiscite
pour Paul Kagamé, élu avec 95,05 p. 100 des suffrages.
Son principal opposant, Faustin Twagiramungu, ancien Premier ministre hutu
modéré, a été accusé pendant la campagne
électorale de « divisionnisme ethnique », une
accusation lourde de conséquences dans un pays traumatisé par le
génocide.
Lors des élections législatives
d'octobre 2003, la coalition formée autour du FPR de Paul
Kagamé s'assure une large victoire avec 73,78 p. 100 des
suffrages, à l'issue d'un scrutin caractérisé par
l'interdiction ou la disqualification des principaux partis ou candidats
indépendants de l'opposition. Deux autres partis dépassent le
seuil des 5 p. 100 des voix, nécessaire pour entrer à
la Chambre des députés : le Parti social-démocrate
(PSD) avec 12,31 p. 100 des voix et le Parti libéral (PL)
avec 10,56 p. 100 des voix.
Supervisé par des observateurs
internationaux, ce processus électoral constitue une étape
fondamentale dans la démocratisation du Rwanda. Selon la mission
d'observation de l'Union européenne (UE), il est néanmoins
entaché d'« irrégularités et de
fraudes » (entraves aux activités de l'opposition,
intimidations, arrestations, etc.).
§2 Organisation des pouvoirs au Rwanda22(*)
- Multipartisme et contrôle des partis
Si elle autorise le multipartisme et
instaure le suffrage universel, la nouvelle Constitution vise, pour nombre
d'observateurs, à maintenir le FPR au pouvoir et à neutraliser
l'opposition. Ainsi, en institutionnalisant le Forum de concertation des partis
et des formations politiques (institution informelle créée en
1994 et placée directement sous le contrôle du FPR), la
Constitution prévoit l'existence d'un organe susceptible de
contrôler les partis. Dans le cadre de la lutte contre l'idéologie
du génocide, la Constitution interdit toute opposition
« divisionniste », ce terme désignant toute forme de
dérive « ethniste ». Aussi, un parti peut-il
être interdit s'il s'identifie à une race, une ethnie, un clan ou
une région.
- Un régime présidentiel fort
La Constitution adoptée en 2003 institue un
régime présidentiel fort. Le pouvoir exécutif est
exercé par le Président de la République, élu au
suffrage universel direct pour un mandat de sept ans renouvelable une fois. Le
président de la République nomme le Premier ministre, ainsi que
les autres membres du gouvernement, sur proposition du Premier ministre. Les
membres du gouvernement sont choisis au sein des partis et formations
politiques en tenant compte de la répartition des sièges à
la Chambre des députés ; en outre, aucun parti ne peut
occuper plus de la moitié des postes gouvernementaux. La règle de
fonctionnement du gouvernement est le consensus ; faute de consensus, le
président de la République tranche souverainement.
- Parlement bicaméral
La nouvelle Constitution instaure un Parlement
bicaméral, constitué d'une Chambre des députés et
d'un Sénat. La Chambre des députés est composée de
80 membres, dont 53 sont élus au suffrage universel direct pour
cinq ans. Les autres 27 membres ne sont pas élus directement :
24 sièges sont réservés aux femmes, élues par
les conseils de districts et de villes ; deux députés sont
élus par le Conseil national de la Jeunesse et un député
est élu par la Fédération des associations des
handicapés.
Le Sénat est composé de
26 membres, dont 12 sont nommés -- huit le sont par le
président de la République et quatre par le Forum des
partis -- et 14 sont élus par diverses institutions ; leur
mandat est de huit ans. Cet organe dispose d'importantes
prérogatives : contrairement à la Chambre des
députés, il ne peut pas être dissout. En outre, c'est le
Président du Sénat qui assure l'intérim du
président de la République
§ 3. Histoire militaire du
Rwanda
Les Forces armées rwandaises (FAR) représentent
l'armée du
Rwanda sous le régime
de
Grégoire
Kayibanda, puis de
Juvénal
Habyarimana. Cette armée était composée presque
entièrement des
Hutu, selon l'
ethnisme en vigueur au
Rwanda de
1959 à juillet
1994. En 1975, deux ans
après le coup d'État de Juvénal Habyarimana, un accord
d'assistance militaire est signé entre la France et le Rwanda.
Dès le début de la guerre civile au Rwanda en octobre 1990, les
FAR subissent une défaite, malgré la mort de Fred Rwigema, chef
du FPR, qui est aussitôt remplacé par Paul Kagamé. La
France envoie un contingent bien équipé pour aider les FAR
à stopper le FPR. C'est l'
Opération
Noroit. Pour réorganiser les FAR, la France décide de mettre
en place un détachement d'aide militaire dont la fonction est de former
les hommes des FAR. Ce détachement d'aide militaire en vient à
former indirectement les miliciens
Interahamwe. Les FAR,
composées en 1990 d'environ 5000 hommes, comptent plus de 50 000 hommes
en 1994. Les soldats de cette armée Hutu sont les initiateurs du
génocide de 1994 contre les
Tutsi et les Hutu
modérés. Dès le début des tueries, le FPR lance une
offensive qui lui permet de gagner du terrain rapidement. Les FAR,
mobilisées par le génocide trop loin du front, ne
réagissent pas assez rapidement pour contrer l'attaque du FPR.
Malgré leur supériorité numérique (le FPR ne compte
que 15 000 hommes), les FAR sont mises en déroute. Elles
entraînent dans leur sillage la milice Interahamwe et des centaines de
milliers de civils Hutu qui fuient l'avancée du FPR.
Des éléments de cette armée sont encore
en fuite au Zaïre (aujourd'hui
République
démocratique du Congo), notamment au sein des
FDLR, et dans divers autres
pays africains.
Depuis
1994 et la prise du pouvoir par
le
FPR, l'armée du Rwanda
s'appelle l'Armée patriotique rwandaise, dite
APR.
Son nom actuel est les
Forces
rwandaises de défense.
CHAPITRE II. ARMEE DANS LA
THEORIE STRATEGIQUE OU THEORIE DE LA SECURITE
Dans Ce chapitre nous analysons l'armée entant
qu'instrument de défense, comme instrument de dissuasion, comme
instrument de coercition ainsi que comme instrument de statu quo.
Plusieurs Illustres stratèges ont, de tout temps,
tenté de déterminer les lois générales
régissant les confrontations entre forces armées. Certaines de
ces lois, de par leur pertinence et leur universalité, ont
été érigées en principes dits "Principes de la
guerre".
Parmi ces principes, il faut citer :
· La conservation de la liberté d'action
· La concentration des efforts
· L'obtention de l'effet de surprise
· La définition et la persistance du but à
atteindre
· Le soutien du moral
· La qualité de l'administration
· L'économie des moyens
· L'unité de commandement
· L'initiative et l'offensive
· La simplicité
· L'anéantissement des forces ennemies.
Ø Les principes
et les règles de l'art militaire
Comme déjà indiqué, il existe plusieurs
manières de présenter les principes de l'art militaire. Le
célèbre historien militaire Henri Bernard qui fut longtemps le
professeur d'histoire militaire de l'École royale militaire (Belgique)
considérait qu'il y avait trois principes de base desquels
découlaient diverses règles. Nous les énumérons
ci-dessous :
· La proportionnalité des buts et des
moyens
o La nécessité du renseignement
· La liberté d'action
o La réunion des forces
o L'inviolabilité de la ligne de communication
o La sûreté
o La dissimulation des intentions à l'ennemi
· Le rendement maximum ou l'économie des
forces
o La réunion du maximum de moyens
o Le maximum d'intensité
o La coopération
o L'unité de commandement
o Le choix du moment
o Le choix de l'endroit
o La surprise
o La vitesse
o La continuité
Dans la fonction de l'utilisation de la force, une
armée peut être un instrument de la défense, un instrument
de dissuasion, un instrument de coercition ou un instrument de statu quo.
· Les enjeux de la sécurité et
les facteurs stratégiques
Fonction de l'utilisation de la force
|
Facteurs qui influencent la stratégie avant
1945
|
Facteurs qui influencent la stratégie
après 1945
|
Défense : mobilisation des ressources
en vue de limiter les dommages encourus lors d'une attaque.
|
Formulation d'une stratégie fondée
essentiellement sur la capacité de faire la guerre. Prédominance
d'une approche militaire privilégiant les concepts d'offensive et
victoire.
|
Formulation d'une stratégie fondée
essentiellement sur la capacité de prévenir la guerre. Approches
surtout psychologiques et diplomatiques privilégiant le concept de
gestion des conflits.
|
Dissuasion : empêcher l'adversaire
d'initier une attaque.
|
Considérations des facteurs militaires et
politico-diplomatiques qui influencent les choix stratégiques.
La dissuasion est le produit de l'équilibre entre les
puissances.
|
Considérations des facteurs technologiques et
existentiels qui influencent les choix stratégiques. La dissuasion est
le produit de l'équilibre de la terreur nucléaire.
|
Coercition : chercher à modifier
le comportement d'un adversaire.
|
Opération de guerre « totale » et
souvent directes afin de réaliser des objectifs politiques. Guerres
conventionnelles de type européen dominent.
|
Opération de guerre
« limitée » et souvent indirectes afin de
réaliser des objectifs politiques. Guerres conventionnelles et
révolutionnaires se déroulant principalement dans le
tiers-monde.
|
Statu quo : manoeuvres symboliques.
|
Dimension de l'intérêt national et importance du
« déséquilibre du rang » entre les Etats.
Recherche du prestige et luttes d'influence
|
Dimension idéologique des conflits modernes et
accentuation des guerres de diversion et du terrorisme. Montée des
acteurs non Étatiques.
|
Ce tableau23(*) ci-dessus explique la question de la pensée
militaire classique en mentionnant les facteurs qui influencent la
stratégie avant et après la fin de la deuxième guerre
mondiale : ça nous permet de comprendre le but recherché
chaque fois qu'une armée est utilisée ; que ça soit
dans le cadre de la défense, de la dissuasion, de la coercition ou
même de la recherche du statu quo.
Trois fonctions de l'utilisation de la force, nous
intéressent les plus dans le cadre de ce chapitre, il s'agit de
l'armée comme instrument de défense, l'armée comme
instrument de dissuasion et l'armée comme instrument de coercition. Pour
plus de détail, Ces trois points vont faire l'objet des trois sections
suivantes :
SECTION I :
ARMÉE COMME INSTRUMENT DE DÉFENSE
La création d'une armée républicaine
n'est en soit une fin, il faut encore doter la République d'une
politique de défense innovante, adaptée aux menaces multiformes
auxquelles le pays peut faire face, en vue d'optimiser les opportunités
et de minimiser les vulnérabilités et arriver ainsi à
accomplir les différentes missions d'une armée
républicaine.
En effet, « Un Etat qui n'élabore pas un
concept de défense adapté à ses besoins, à ses
potentialités, à ses caractères, manque à sa
mission principale et se condamne à la soumission, peut-être
à la disparition 24(*)», pour paraphraser Alain Plantey.
Les armées et les politiques de défense sont
pleinement concernées par le problème de l'influence et des
rôles sociaux ainsi que de politique des idées. Vue des
armées et les politiques de défense, comment cette question se
présente-elle?, les politiques de défense et l'évaluation
de puissance militaire sont, en règle générale,
conçues et analysées, par les analystes comme par les praticiens,
d'un point de vue matériel. La perspective la plus courante est issue
des conceptions réalistes dans l'étude des relations
internationales et du paradigme du choix rationnel. Dans les évaluations
conventionnelles de la puissance et de l'efficacité militaires, ce sont
des facteurs matériels qui sont considérés comme les
déterminants, notamment le nombre des soldats et surtout aujourd'hui le
nombre et la quantité des armements. Si la capacité du
commandement, la surprise et la manoeuvre jouent un rôle, leur influence
est souvent jugé moindre. Parallèlement, la stratégie
militaire semble propice au paradigme de l'acteur rationnel, aux calculs et
à l'expression des intérêts. Données
matérielles quantifiables, maitrise des capacités physiques des
armements et, de là, maitrise de la fabrication des armements et de
leurs emplois caractérisent nombre de conceptions de la puissance
militaire et de ses usages. Depuis l'Antiquité, la rationalité
dans la stratégie militaire a été associée aux
sciences et aux techniques. Ces rapports entre rationalité technique et
rationalité stratégique sont d'ailleurs pour beaucoup dans la
genèse du « paradigme de l'acteur rationnel » dans
le domaine stratégique. Les exigences de la guerre et, plus
généralement, l'action dans un milieu conflictuel sont au coeur
de l'affirmation de la raison d'Etat et des intérêts des Princes,
que l'on croit pouvoir distinguer de leurs croyances religieuses et de leurs
aspirations idéalistes. Force, raison, connaissance : c'est la
« liberté de conscience au fait des armes » qui
apparait ici et que l'on retrouve dans la tradition réaliste en
relations internationales25(*). Les lumières, mais également la
première guerre mondiale et la création des armes
nucléaires vont accentuer ce rapport à la rationalité,
à la science et aux techniques, qui semble, à première
vue, mettre à l'écart les idées, les normes et les
cultures.
De plus, il semble difficile de théoriser la
stratégie sans le paradigme de l'acteur rationnel « (...)
la théorie stratégique, écrit Lucien Poirier, ne se
constitue et ne se justifie qu'en construisant du rationnel, du logique,
malgré et avec les incertitudes propres à ce types
d'action »26(*).
§1. Armée
instrument de légitime défense conformément à la
charte de l'ONU
C'est le droit de pouvoir préserver son
intégrité lorsque l'on est victime d'une agression. En droit
international, c'est la réponse qu'un Etat doit exercer contre un acte
qui met en jeu sa souveraineté.
L'historique du principe de la légitime
défense.
1) Avant le Pacte Briand-Kellog de 1928.
Les Etats pouvaient invoquer la légitime défense
pour répondre aux atteintes qui leur étaient portées.
Cette notion est encadrée juridiquement à partir du
XIXème, suite à l'affaire de la Caroline (1837) entre les USA
à la GB : un bateau américain utilisé par des canadiens
pour détruire des navires anglais, est détruit par les
britanniques dans le port américain où il s'était
réfugié. Les USA ont invoqué une violation de leur
territoire pour réclamer une mise en cause de la responsabilité
de la GB, mais celle-ci a plaidé la légitime défense. Les
parties ont alors adopté un compromis précisant cette notion : la
légitime défense peut être invoquée si elle est
immédiate, impérieuse et qu'il n'y a pas d'autres choix pour se
défendre. Ces conditions ont toujours été reprises, et la
légitime défense est devenue un principe coutumier.
2) Après le Pacte Briand-Kellog de 1928.
Le Pacte prévoit que la légitime défense
est la seule exception admise au principe de l'interdiction définitive
du droit de recourir à la force armée. Les Etats ont donc
utilisé cette notion pour légitimer leurs interventions, et ce
principe est devenu le droit fondamental de recourir à la force,
d'autant plus que les conditions de son invocation sont restées les
mêmes, et qu'aucune procédure n'était prévue.
3) Après la Deuxième Guerre Mondiale et la
Charte des Nations-Unies.
Le principe de légitime défense est
consacré conventionnellement à l'art.51 de la Charte des
Nations-Unies. Les rédacteurs ont craint que les Etats n'en fassent une
utilisation abusive, et ont donc relié cet article à un
système de sécurité collectif27(*) : les Etats qui veulent
utiliser la légitime défense doivent saisir le Conseil de
sécurité de l'ONU pour qu'il se prononce sur cette situation de
légitime défense. Contenu et portée du droit de
légitime défense tel que codifié à l'art.51 de la
Charte.
L'art.51 se trouve dans le Chapitre 7 de la Charte des
Nations-Unies, consacré à l'action du Conseil de
Sécurité des Nations-Unies en vue du maintien et du
rétablissement de la paix.
1) Un droit naturel.
L'art.51 de la Charte des Nations-Unies énonce qu'il
s'agit d'un droit naturel : il est donc immuable et universel. Dès qu'un
Etat existe, ce droit lui est conféré, et aucun texte ne peut le
remettre en cause.
CIJ, 1986 Activités militaires et paramilitaires des
USA au Nicaragua : le droit de légitime défense a un
caractère coutumier. Il redevient un droit positif, susceptible
d'évoluer du fait de la pratique des Etats.
2) Un droit individuel ou collectif.28(*)
Un groupe d'Etat d'une même région peut faire une
application collective de ce droit. Des pactes militaires de défense ont
été conclus : le traité de l'Atlantique Nord (1949), le
pacte de Varsovie (1955)...
La multiplication de ces pactes a mis en danger la
stabilité internationale, car dès qu'un Etat partie au pacte
était agressé, tous les autres signataires pouvaient intervenir
au titre de la légitime défense.
Selon la coutume :
· l'accord de défense collective doit avoir
été librement consenti (pas imposé à l'Etat).
· les Etats-parties à l'accord ne peuvent
intervenir qu'en cas d'agression dirigée contre l'un des Etats-parties
au pacte. Chaque Etat a un droit personnel à utiliser la force
armée pour défendre l'Etat agressé. Ex : en 1967, les USA
sont intervenus au Vietnam en vertu du Traité de l'OTASE (1954).
CIJ, 1986 Activités militaires et paramilitaires des
USA au Nicaragua et contre celui-ci, a posé 2 autres conditions :
· l'Etat agressé doit faire une déclaration
expresse vis-à-vis de ceux dont il sollicite le secours.
· l'agressé doit lui-même qualifier les
faits, d'agression nécessitant l'état de légitime
défense.
3) Un membre des Nations-Unies
La légitime défense de l'art.51 ne devrait
s'appliquer qu'aux parties contractantes des Nations-Unies. En fait, il
s'applique aussi aux autres Etats (Suisse,...) et pourrait même
s'appliquer aux organisations internationales.
4) Un Etat faisant l'objet d'une agression
armée.
La légitime défense ne peut être
invoquée que par un Etat qui a fait l'objet d'une agression
armée.
La Charte des Nations-Unies ne définit pas la notion
d'agression armée : les rédacteurs ne se sont pas entendus sur
une définition (économique ou non,...) et craignaient de
définir trop strictement cette notion.
Un Comité spécial a été
créé en 1967 par l'AGONU pour définir la notion
d'agression : l'art.1 de la résolution 33/14 du 14/12/1974 portant
définition de l'agression, précise que l'agression correspond
à l'emploi de la force armée par un Etat contre la
souveraineté d'un autre Etat, son intégrité territoriale
ou son indépendance politique, ou de toute autre manière
incompatible avec la Charte des Nations-Unies. Cette définition reprend
grossièrement les thèmes énoncés à
l'art.2§4 de la Charte des Nations-Unies.
La CIJ a précisé cette notion : - CIJ, 1986
Activités militaires et paramilitaires des USA au Nicaragua et contre
celui-ci : l'agression armée n'existe qu'en cas d'opération
militaire de grande ampleur. Il n'y a pas forcement une confrontation directe
d'armée à armée : l'envoi de bandes armées dans un
autre Etat suffit.
- Avis CIJ, 1996 Licéité de la menace ou de
l'emploi d'armes nucléaires : la légitime défense ne peut
être invoquée que si l'agression perpétrée contre
l'Etat met en cause sa survie.
Ø L'art.51 de la Charte n'indique pas si la menace
d'une agression armée permet d'invoquer la légitime
défense, et la résolution de 1974 ne comble pas ce vide
juridique. Pour certains auteurs, la pratique des Etats montre qu'une menace
précise et claire d'emploi de la force armée doit suffire
à invoquer la légitime défense. Mais, pour la
majorité des internationalistes, une simple menace d'agression ne peut
suffire, du fait de la difficulté à prouver le caractère
extrêmement dangereux de la menace, et en raison de la stratégie
de dissuasion nucléaire, qui utilise la menace comme gage de
stabilité internationale. Pour certains, seule la menace d'emploi
d'armes non nucléaires pourrait rentrer dans le cadre de cet article.
Ce vide juridique n'est pas comblé : la solution
pourrait résulter d'une convention, coutume, ou de la CIJ.
5) La procédure à suivre.
Le droit de légitime défense ne peut être
exercé que si le CSONU n'a pas pris les mesures nécessaires pour
maintenir la paix.
Le CSONU doit être tenu informé des mesures
prises dans le cadre de la légitime défense.
Cette saisine a été instaurée afin que le
CSONU qualifie la situation, qu'il décide d'une action dans le cadre de
l'ONU, ou à défaut, que l'Etat sache s'il peut utiliser la force
armée pour légitime défense.29(*)
Cette procédure n'a pas été suivie : avec
la guerre froide, le CSONU s'est retrouvé bloqué, et n'a jamais
pu qualifier une situation ni se substituer à un Etat agressé. La
procédure est devenue obsolète : les Etats n'ont plus saisis le
CSONU, ou, lorsqu'ils le saisissaient, ils agissaient avant qu'il ne se
prononce.
Dans l'affaire des Malouines (1982), suite à l'invasion
des Iles Malouines par l'Argentine, la GB a invoqué le droit de
légitime défense, a saisi le CSONU et a engagé des forces
militaires sans attendre de décisions. La résolution 502 du CSONU
constate la rupture de la paix, mais demande juste aux parties de cesser leurs
opérations militaires et de régler pacifiquement leur
différend.
6) Une condition non inscrite à l'art.51 :
l'exigence de proportionnalité des moyens mis en oeuvre.30(*)
L'agresseur doit répondre à l'agressé de
façon strictement proportionnelle à l'agression. Ce principe de
proportionnalité est un principe coutumier contenu dans le droit des
conflits armés.
SECTION II :
ARMÉE COMME INSTRUMENT DE DISSUASION
v La sécurité par dissuasion
Les dirigeants idéalistes penchent a priori pour la
sécurité par la conciliation, tandis que les réalistes ont
plutôt tendance à s'en remettre à la dissuasion.
La condition déterminante du succès d'une
politique de sécurité par apaisement est le caractère
satiable de la puissance révisionniste ou l'aspect limité des
objectifs. En effet, le succès d'une politique de
conciliation « dépend de la volonté ou de la
capacité des antagonistes de trouver un terrain d'attente. Dans le cas
ou les antagonistes sont en permanence agressifs et sans espoir de
conciliation, une politique de pure dissuasion devient la politique
rationnelle. Dans ce cas, la conciliation n'est pas seulement peu
indiquée mais positivement dangereuse, elle encourage l'existence des
nouvelles concessions, d'une part, et de l'autre part, elle renforce
l'adversaire potentiel qui devrait au contraire être
affaibli ».31(*)
La sécurité est celle qui prend son partie de la
conjonction entre l'hostilité et la force, une conjonction d'autant plus
courante que l'accommodement est rare et que la suppression de la force, par
négociation ou guerre, l'est autant. Place le plus souvent devant un
fait accompli de H+F, l'adversaire n'a plus qu'à jouer sa
sécurité sur O, en ôtant à l'ennemi de recourir
rationnellement à ses forces armées. Alors que la
sécurité par la guerre ou le désarmement est la
sécurité par la suppression de capacité de contrainte
elles- mêmes, la sécurité par la dissuasion vise seulement
à empêcher qu'il soit fait d'une capacité dont l'existence
elle- même n'est pas mise en cause. Le recours aux forces armées
est empêché par la création d'un rapport de force tel qu'il
rend ce recours irrationnel, du fait de la perspective ce couts égaux ou
supérieurs à la valeur de l'enjeu. Les fondements psychologiques
et matériels de la sécurité par dissuasion sont donc
respectivement la rationalité de l'adversaire et l'existence d'un
rapport de forces propre à dissuader un acteur rationnel.
En somme, la dissuasion repose sur la rationalité de
l'agresseur potentiel. Cette rationalité met en balance les coûts
que l'agresseur en puissance aura probablement à subir s'il met ses
intentions à exécution et la valeur qu'il attribue à
l'enjeu qu'il convoite.32(*)
Dissuasion nucléaire, dans les relations
internationales, terme désignant une stratégie qui vise à
décourager toute possibilité d'action hostile de la part d'une
puissance ennemie. Une stratégie de dissuasion réussie implique
qu'on puisse mettre l'agresseur potentiel dans un certain état d'esprit.
Un tel effet peut être obtenu soit en convainquant l'agresseur que son
attaque échouera -- « dissuasion par
déni » -- ou que le prix du succès sera
très élevé -- « dissuasion par
punition ». La punition peut être infligée, ou le prix
exigé, soit en organisant une défense efficace, soit en
lançant une riposte.
La possibilité de parvenir à une situation de
dissuasion est présente dans toute situation d'équilibre
militaire relatif et ne constitue en aucune façon un
phénomène moderne.
C'est cependant l'apparition des armes nucléaires qui a
conféré une place centrale à la dissuasion dans le domaine
de la réflexion stratégique. Plusieurs caractéristiques
des armes nucléaires sont à l'origine de ce
phénomène :
· une défense efficace contre une attaque
nucléaire massive étant pratiquement impossible, la
sécurité ne peut être assurée qu'en empêchant
une première attaque ;
· l'efficacité destructrice des armes
nucléaires permet de punir toute agression par une riposte aussi
efficace ;
· la destruction occasionnée par une riposte
nucléaire peut être d'une telle ampleur qu'elle annule tout
avantage produit par l'attaque initiale. Ces considérations propres
à toute stratégie de dissuasion furent renforcées durant
la guerre froide par le fait que les puissances de l'Organisation du
traité de l'Atlantique Nord (OTAN) disposaient d'un arsenal
nucléaire important tout en se considérant inférieures sur
le plan de l'armement conventionnel. Par conséquent, la menace de
riposte nucléaire semblait un bon moyen de dissuader toute agression,
conventionnelle autant que nucléaire. Sous la présidence de
Charles de Gaulle, la France adopta pour sa part une politique nationale de
dissuasion, dite « du faible au fort ».
Au fil du temps, on s'aperçut que la dissuasion
nucléaire présentait des difficultés. Elle ne pouvait
fonctionner que si la menace de riposte était crédible. La
crédibilité requérait à la fois une capacité
matérielle reconnue de riposter et une volonté affichée de
le faire. On s'efforça alors de rendre les capacités de riposte
invulnérables à une « première
frappe », par des dispositifs comme l'installation de missiles dans
des silos blindés ou dans des sous-marins cachés, pour garantir
une « deuxième frappe ». Des divergences apparurent
concernant la crédibilité politique voire de la
légitimité morale d'une riposte nucléaire en cas
d'attaques conventionnelles, même limitées. Certains
stratèges avancèrent qu'il n'était souhaitable d'avoir
recours à la menace de riposte nucléaire que si les attaques
étaient elles-mêmes nucléaires, en d'autres termes,
d'adopter une politique de « non-recours en premier »
à l'arme nucléaire. Aujourd'hui, si le rôle des armes
nucléaires dans la sécurité internationale fait l'objet de
nouveaux débats, le principe même de la dissuasion demeure au
centre de la réflexion stratégique.33(*)
SECTION III : ARMÉE
COMME INSTRUMENT DE COERCITION
D'abord, les stratégies militaires sont souvent
discutées de manière abstraite et elles ne sont pas
reliées aux objectifs politiques qu'elles doivent servir. Des objectifs
différents nécessitent la mise en oeuvre de stratégies
différentes.
Ensuite, le débat sur la meilleure façon
d'utiliser la force armée occulte le fait que l'efficacité de la
force armée ne dépend pas seulement de la volonté et des
capacités de celui qui cherche à faire pression sur un pays ou
une cible, mais aussi et surtout des vulnérabilités des cibles.
Les vulnérabilités déterminent dans quelle mesure les
menaces de l'emploi de la force armée vont pouvoir pousser la cible
à modifier son comportement. Les vulnérabilités
déterminent aussi l'efficacité des stratégies
aériennes, terrestres ou maritimes. Les caractéristiques
politiques et militaires des cibles doivent guider les dirigeants politiques et
les chefs militaires lorsqu'ils élaborent leurs stratégies
militaires - des cibles différentes et des situations différentes
nécessitent des stratégies différentes.
De manière générale, les actions
coercitives fonctionnent le plus efficacement quand elles sont mises en place
au début d'un conflit avant que les parties ne se soient ancrées
dans leurs positions et avant que le conflit soit entré dans une phase
d'affrontement ouvert et violent. Les stratégies coercitives efficaces
doivent pouvoir faire appel à un large éventail de moyens.
À cet égard les mesures économiques à buts
coercitifs et l'usage de la force doivent être pensés comme deux
points complémentaires sur un même spectre coercitif, et non comme
deux instruments coercitifs distincts et indépendants.
CHAPITRE III. AUTOPSIE DES
ARMEES CONGOLAISE ET RWANDAISE
Ce chapitre tente d'examiner
l'armée rwandaise, armée de la R .D Congo, sa constitution
(création), son emploi, sa doctrine, ses missions ainsi ses moyens
matériels et humains.
SECTION I. ARMÉE
CONGOLAISE
Les Forces Armées de la République
Démocratique du Congo (FARDC) sont dans un processus de reconstruction
après la
deuxième
guerre du Congo finie en 2003. Le
gouvernement à Kinshasa, les
Nations
unies (avec la
MONUC d'un effectif total de
22 000 personnels fin 2009), l'
Union
européenne (avec sa mission militaire
EUSEC
RD Congo et sa mission en 2006
EUFOR RD Congo) et
des partenaires bilatéraux comme l'
Angola, l'
Afrique du Sud et la
Belgique essaie de
créer une force viable capable de réaliser les missions qui leur
sont confiées, la plus importante étant la sécurité
et stabilité pour la nation.
Cependant, la réussite de ce processus paraît
incertaine car on assiste à un retour de la
corruption et le
gouvernement congolais éprouve énormément de
difficulté à gérer et contrôler ses forces
armées. On note également un manque de coordination entre les
donateurs internationaux. Enfin, il est très important de souligner que
les FARDC se constituent en partie sur base d'une tentative de regroupement et
d'intégration (le "brassage" et le "mixage") au sein d'une structure de
commandement unique des forces militaires tant du gouvernement légal de
Kinshasa que des anciens mouvements de rébellion qui ont divisé
le pays, en particulier depuis la seconde guerre d'août 2008. Il s'agit
en particulier des mouvements Maï Maï, des troupes du
RCD
Goma, du MLC de Jean Pierre Bemba. De vieux antagonismes existent entre ces
forces qui sont néanmoins censées opérer en harmonie au
sein de l'armée. Les tentatives récentes d'intégrer des
éléments militaires sous l'obédience du
Général Laurent
Nkunda au
Nord Kivu ont
montré la difficulté et les limites de cette stratégie.
Les conflits internes dans l'armée sont de plus en plus
fréquents.
Mais le problème le plus important ne se trouve pas
là. En dépit de l'aide internationale, la R.D.C. Auparavant le
Zaïre, au vu du
profond sous-développement dans laquelle elle s'est enfoncée, n'a
pas les ressources suffisantes pour se doter d'une armée
régulière, bien gérée, dont les forces sont
casernées. L'impossibilité de survivre dans ces conditions les
amène à vivre sur le dos de la population par le biais
d'exactions et de spoliations constantes, principalement en zones rurales. La
paysannerie, déjà la partie la plus pauvre de la population, paye
le plus lourd tribut alors qu'elles sont celles qui devraient être
protégées par l'armée qui exerce en principe un rôle
de maintien de l'ordre public, aux côtés de la police nationale.
On assiste donc à un retour à la situation que le pays a connu
à la fin de l'ère mobutisme où les militaires
étaient devenus la crainte majeure de la population. La MONUC se voit
donc obligée dans certains cas de protéger les populations
civiles des violences qui sont le fait des forces armées.
Cette dramatique évolution s'est encore aggravée
par le nombre croissant de violences sexuelles perpétrées par les
militaires dans les campagnes dans un contexte de relative impunité, les
poursuites engagées contre les auteurs de ces sévices par la
juridiction militaire étant très limitées au regard de
l'étendue du phénomène.
L'Armée congolaise doit être
:
· Apolitique
Pour cela, il faut débriefer sur la guerre et les
briefer sur la paix, leur nouvelle mission. Dès lors, aucune mention ne
devra être faite des origines politiques des éléments.
· Nationale
- Elle doit être ouverte à des Nationaux sans
distinction et sans discrimination,
- Elle doit avoir :
- le même drill
- la même standardisation des équipements
- une seule langue de commandement
- un même uniforme
- une même instruction de base
- une unité de commandement.
· Républicaine
En tant que telle, elle est au service des institutions et de
la communauté nationale, elle ne peut donc être attachée
à une personne ou à un groupe. C'est pourquoi il faut supprimer
le système des Gardes Présidentielles pour les remplacer par un
système de Garde Républicaine.
§1. Constitution ou
création
La constitution et l'emploi d'une armée
républicaine sont des tâches herculéennes. Leur
réalisation exige lucidité, détermination, courage,
patience, débat public entre Congolais, afin de dégager des
idées originales et oser faire table rase des forces armées
fabriquées de bric et des brocs pendant la transition, en vue de parer
au plus pressé et répondre à l'impératif de la
paix. A cette fin, deux préalables sont à accomplir : pas
d'armée républicaine sans une République
démocratique ; les FARDC sont l'antidote à une armée
républicaine.34(*)
Ø Une République démocratique
: comme condition d'existence d'une armée
républicaine
L'horizon de la République démocratique
était une simple profession de foi, au moment où
s'éteignaient les lampions du dialogue intercongolais de Sun City, par
la signature de l'Accord global et inclusif (2002). Aujourd'hui, il est
plausible de penser, même s'il reste encore beaucoup de progrès
à faire, que les fondations d'une république démocratique
ont été érigées dans la constitution du 18
février 2006, qui ne demande qu'à être
améliorée par la réforme.
Ø Les FARDC : obstacle à
l'armée républicaine
Selon l'esprit de l'Accord global et inclusif (2002), les
FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du
Congo) désignent un conglomérat des soldats et des milices qui se
sont affrontés, les armes à la main, avant d'être
malaxés en vue de créer les conditions de la paix, par le partage
de pouvoir d'Etat entre les belligérants (leadership pentagonal 1+4) et
la mise en commun de leur capacité militaire. 35(*)
Dès lors, le chantier FARDC doit être
pensé comme le label d'une armée de transition sinon un
laboratoire d'essais et erreurs, des succès et des échecs devant
servir à imaginer et à façonner les conditions optimales
à la naissance d'une Armée Républicaine de la RDC(AR-RDC).
Or, aussi paradoxal que cela puisse paraître, l'ingénierie de
l'Etat et de ses partenaires va dans le sens contraire. En effet, faute de
perception stratégique d'une armée républicaine, il est
à craindre que les intelligences ne soient pas réveillées,
les dévouements rassemblés, les efforts et l'argent
épargnés. Car, dans l'état actuel de la
déstructuration des FARDC, il est impossible d'en faire une armée
républicaine, même au prix du sang et des larmes.36(*)
Ø Professionnalisation d'une armée
républicaine
Dire que l'armée républicaine est
professionnelle, c'est postuler qu'elle doit être une armée des
spécialistes détenant une compétence et un savoir-faire
toujours renouvelés, adaptés à l'évolution de la
stratégie militaire, selon les menaces, les technologies, les
champs d'action, les métiers de trois forces (terrestre,
aérienne, navale), selon l'article 187 de la constitution.
Il va de soi que l'armée nouvelle a besoin d'une main
d'oeuvre hautement qualifiée notamment dans les domaines de
l'électronique, l'aéronautique, l'automatique, la maintenance des
engins mécaniques ou robotisés, etc. Ce professionnalisme doit se
traduire également dans les modes de commandement, d'équipement,
d'entraînement, de formation, de gestion des carrières, de
recrutement, de la condition militaire, etc.
Ø Recrutement qualitatif
Le premier goulot d'étranglement du professionnalisme
à faire est sauter, est le recrutement des soldats. Celui-ci doit offrir
une quadruple garantie : garantie juridique (respect du droit à
l'égalité d'accès aux emplois publics, reconnu à
tout congolais ; garantie intellectuelle (la compétence ou le
savoir-faire) ; garantie physique (bonne santé) ; garantie
éthique (une moralité éprouvée), au sens de
l'article 189 de la constitution.
Compte tenu de la dégradation
généralisée du niveau d'instruction en RDC, le
diplôme d'Etat de l'enseignement secondaire doit être le seuil
minimal des compétences exigées au recrutement des militaires du
rang.
Pour atteindre cet objectif, l'armée nouvelle doit
être ouverte sur la société notamment les
universités, les instituts supérieurs, les centres de recherche,
sous forme de partenariat de formation et de brassage des savoirs sur les
études de défense devant être intégrées dans
le cursus universitaire. En amont, la construction ou la réhabilitation
des écoles et des centres militaires, doit être une
priorité des priorités.
Ø Gabarit réduit
Le second goulot d'étranglement à faire sauter
est le gabarit de l'armée, en ligne de mire du recrutement. Il s'agit de
répondre à la question suivante : combien faut-il des
troupes ou des soldats pour optimiser le rendement sinon l'efficacité de
l'armée nouvelle ?
Poser le problème en ces termes, c'est rompre
radicalement avec les vieilles lunes d'une armée révolutionnaire,
peuplée des soldats d'analphabètes, puisant leur force dans des
pratiques magico-religieuses.37(*)
En finir avec ce passé milicien, c'est tenter de mettre
en adéquation les fins et les moyens de la défense nationale, en
fonction des mutations de la stratégie militaire, du profil du soldat du
21ème siècle (polyvalence, technicité), de la
mission de défense (défense des intérêts vitaux de
la RDC et contribution à la co-sécurité régionale),
des moyens (humains, matériels, moraux). L'enjeu d'une telle politique
de défense est de déterminer rationnellement le coût
à payer pour cette modernisation et dire qui doit payer, afin que la RDC
se dote d'une capacité de défense dissuasive. Alors, la
polyvalence et la technicité du soldat militent en faveur d'une
armée qualitative (sur la barre de 100.000 hommes), au détriment
d'une armée quantitative ou armée de masse (au-dessus de la barre
de 100.000 hommes).
Dans cet ordre d'idées, la sagesse commande qu'à
l'horizon de la dixième année d'existence des FARDC, les soldats
ne répondant pas aux exigences de l'article 189, soient
méthodiquement préparés à la retraite, dans
l'honneur et la dignité. A condition que, dès maintenant, le
gouvernement mette en oeuvre une nouvelle politique de formation
professionnelle cofinancée avec les partenaires, en vue de leur procurer
un métier plus tard.
Autrement dit, plus drastique sera la réduction des
effectifs, meilleure sera la perspective de constitution d'une armée
nouvelle.38(*)
Ø La condition militaire
Par condition militaire, il faut entendre l'ensemble des
dispositifs organisationnels particuliers encadrant les conditions de travail
et de vie des personnels des armées. Par-delà les
modalités par lesquelles ces conditions de vie et de travail sont
érigées en politique publique par le gouvernement et les
états-majors confrontés au processus de professionnalisation des
armées, il faut souligner que la condition militaire est un
élément central de l'identité revendiquée par
l'institution militaire.39(*)
Parmi les éléments constitutifs de la condition
militaire, il y a lieu de citer les droits civils et politiques, les
obligations, la gestion des carrières, la responsabilité, la
rémunération, la discipline, le logement, la nourriture,
l'habillement, la formation continue, l'entrainement, les soins de
santé, la mobilité, la féminisation, le retour à la
vie civile et la reconversion dans le secteur public ou privé,
l'équipement, le célibat, l'éducation des enfants, les
aides et les compensations diverses, etc.
En effet, aussi loin que l'on puisse remonter dans le temps,
la faillite de la condition militaire est l'une des
vulnérabilités absolues de la RDC. Chemin faisant, le pari de la
professionnalisation de l'armée républicaine ne peut être
gagné, que si la condition militaire était modernisée de
fond en comble. Car, la condition militaire, on ne le répétera
jamais assez, est consubstantielle à la disponibilité permanente
des soldats et de l'encadrement corolaire à l'efficacité
exigée à la tâche.
Pour ce faire, force est de créer un Observatoire
permanent d'évaluation de la condition militaire dont la mission est
d'informer le Gouvernement, le Parlement et l'opinion publique sur les atouts
et les vulnérabilités de l'armée nouvelle ainsi que sur
les moyens d'éradiquer les disfonctionnements.
La publication des études annuelles sur l'état
de la défense nationale, l'organisation des débats de
sensibilisation du pays sur l'effort de la défense, peuvent contribuer
à améliorer la perception et le rendement de l'institution
militaire.
§ 2. Emploi de la force ou
commandement
Une dualité de commandement militaire est
instaurée par la constitution de 18 février 2006. L'article 91
énonce que « Le gouvernement définit en concertation
avec le Président de la République la politique de la Nation et
en assume la responsabilité. Le Gouvernement conduit la politique de la
nation. La défense, la sécurité et les affaires
étrangères sont des domaines de collaboration entre le
Président de la République et le gouvernement. Le Gouvernement
dispose de l'administration publique, des Forces armées, de la Police
nationale et des services de sécurité ».
Concomitamment à cet article, il est stipulé que
« le Président de la République est le commandant
suprême des Forces armées. Il préside le Conseil
supérieur de la défense » (article 83) ; Il
« nomme, les officiers généraux, relève de leurs
fonctions et, le cas échéant, révoque, sur proposition du
Gouvernement délibérée en Conseil des ministres, les
officiers généraux et supérieurs des forces armées
et de la police nationale, le Conseil supérieur de la défense
entendu ; le chef d'état-major général, les chefs
d'état-major et les commandants des grandes unités des forces
armées, le conseil supérieur de la défense
entendu » (article 81).
Cette ambiguïté est inhérente au
régime semi-présidentiel. En effet, faute de choix
éclairé entre le régime présidentiel et le
régime parlementaire, l'irresponsabilité politique du
Président de la République et la responsabilité politique
du gouvernement devant l'Assemblée (article 91), se chevauchent au point
de jeter le doute sur la responsabilité de la gouvernance militaire.
Néanmoins, cette dualité juridique n'est que
symbolique, car la réalité du pouvoir de commandement militaire
en RDC, est exercée par le Président de la République,
assisté du gouvernement et de l'état-major général
des armées. La modernisation des procédures ainsi que la
clarification des responsabilités hiérarchiques sont des
innovations indispensables à l'efficacité et à
l'adaptabilité du commandement suprême aux défis. La
modernisation du pouvoir de commandement militaire doit déboucher sur la
gouvernance militaire dont l'enjeu est double : la rationalisation et
l'optimisation de la chaine de commandement, c'est-à-dire l'action
commandante du Président de la République, du Gouvernement et des
états-majors des armées.
§3. Doctrine
Une doctrine militaire est constituée des principes
fondamentaux selon lesquels l'
armée ou certaines
de ses parties accomplissent leurs tâches pour atteindre les objectifs
nationaux. Ces principes sont déterminants, mais ont besoin pour
être concrétisés d'une évaluation de la situation.
La doctrine militaire fournit également les conditions cadres pour le
développement de l'armée.
Ø Doctrine de défense :
stratégie de projection des forces
a. Armature conceptuelle
Il ne suffit pas de créer une armée
républicaine. Encore faut-il doter la République d'une politique
de défense innovante, adaptée aux menaces multiformes, en vue
d'optimiser les opportunités et de minimiser les
vulnérabilités.
En effet, « Un Etat qui n'élabore pas un
concept de défense adapté à ses besoins, à ses
potentialités, à ses caractères, manque à sa
mission principale et se condamne à la soumission, peut-être
à la disparition 40(*)», pour paraphraser Alain Plantey.
Faute d'avoir compris cette leçon des choses, la RDC
l'a appris à ses dépens depuis l'indépendance,
balançant entre sécessions et rébellions, occupation
étrangère et pillages, massacres et viols systématiques,
zones de non droit et menaces de balkanisation, etc.
Alors, l'urgence s'impose, pour élaborer une
pensée stratégique congolaise au coeur de laquelle, l'Afrique
médiane41(*) est
l'horizon sinon la nouvelle frontière de sécurité et de
paix pour la RDC. Et ce, d'autant plus que la RDC y est contrainte et
forcée par ses 2.345.000 km² de superficie et ses neuf
frontières partagées avec neuf pays voisins, dont les quatre
polarités (Afrique centrale, Afrique australe, Région des Grands,
Golfe de Guinée) constituent les pièces du puzzle.
En d'autres termes, la projection des forces est la
stratégie de défense imposée à la RDC en tant
qu'Etat contingent, aussi bien par sa géographie que par la conscience
historique des menaces et des vulnérabilités de ces cinquante
années d'indépendance.
Certes, on peut objecter que la projection des forces est la
posture stratégique de grandes puissances. Néanmoins, rien
n'interdit aux pays moins puissants de s'en approprier la philosophie,
dès lors que par projection des forces, l'on entend la capacité
à déployer rapidement les unités interarmées
prêtes au combat sur les théâtres des opérations les
plus éloignés possibles du centre décisionnel (mer, terre,
air).
Et ce, non point pour mener des expéditions militaires
à travers le monde, mais plutôt pour optimiser une
stratégie de défense nationale, spécifique aux Etats
continents écartelés par l'immensité de leur espace, la
diversité de leurs richesses, la pluralité culturelle et
identitaire de leurs nations.
Abordée sous cet angle, la projection des forces est
une stratégie de maîtrise de l'immensité spatiale, y
compris des conflictualités réelles ou virtuelles. Dans le cas de
la RDC, la projection des forces est la doctrine des forces localisées
ou des forces pré-positionnées sur les théâtres
d'opérations internes, en fonction des menaces réelles ou
potentielles, selon les scénarios préétablis et
adaptés à la trilogie attaque/défense/riposte.
b. Variables dépendantes
La projection des forces implique une mobilisation et une
disponibilité pleines et entières des hommes, des systèmes
d'armes, de la logistique, des savoir-faire, du renseignement, des
systèmes d'information et de communication etc.
Articulée autour de la mobilité, la
flexibilité, la polyvalence des forces, sa mise en oeuvre est
également dépendante de la maîtrise de l'immensité
spatiale congolaise.
Ø La mobilité des forces
La mobilité des forces en tout temps et en tout lieu
est l'une des clefs de la stratégie de projection des forces. Pour ce
faire, la planification, la coordination, la conduite des opérations
d'attaque ou de soutien s'imposent sur les théâtres internes
préalablement sélectionnés. Elle dépend
également de la modernité technologique des systèmes
d'équipement, de transport et des ravitaillements terre/air/mer.
Ø La flexibilité des forces
La flexibilité des forces, c'est l'idée selon
laquelle une armée moderne doit être « une armée
modulaire », c'est-à-dire composé des petites brigades,
indépendantes, interchangeables, disponibles pour travailler dans
n'importe quelle division.
Le but de la flexibilité est d'accroitre
l'efficacité par l'adaptation précise et sans délai de la
force, au niveau d'effet à produire et de la supériorité
opérationnelle dans tout type d'engagement, en combinant l'emploi des
capacités disponibles avec l'organisation correspondante des forces
interarmées.
Dans cette configuration, la rotation des forces et des moyens
est le défi à relever. Il s'agit d'améliorer la
capacité d'anticipation et l'efficacité d'attaque des forces
projetées, grâce à la disponibilité des hommes et
des systèmes d'armes.
Ø La polyvalence des forces
La polyvalence des forces, c'est l'idée d'après
laquelle, les armées modernes sont celles où le caractère
interarmées des forces est consacré. Le but de cette
modernisation est de créer les conditions d'adaptabilité de la
capacité d'action aux systèmes des commandements et
d'armes.42(*)
Dès lors, la nécessité d'une rupture
radicale avec l'ancien profil du soldat dont la formation était
cloisonnée au métier spécifique de l'armée de
l'air, de l'armée de terre ou de l'armée de mer, s'impose
Dorénavant, un soldat moderne doit être polyvalent,
c'est-à-dire à la fois marin, aviateur et fantassin, voire un
combattant super-formé, super-équipé,
super-entraîné. Tant et si bien que la baisse du nombre des
soldats, est compensée par la polyvalence des soldats, des
systèmes d'armes et la mobilité.
§ 4. Maîtrise de
l'immensité spatiale
Ø Maîtrise infrastructurelle de
l'espace
Au point de vue géographique, la RDC est un espace
éclaté dont l'épine dorsale est le fleuve Congo. Le centre
du pays correspond à la cuvette, constituée d'étendues
forestières et marécageuses où domine la puissance du
vide. A cause de ce vide central, la RDC est un espace
discontinu (à cheval sur l'équateur et les tropiques) et
largement ouvert à l'extérieur, aussi bien, par
l'excentralité de sa capitale Kinshasa que par le basculement
géopolitique des provinces frontalières enclavées (les
plus peuplées et les plus actives économiquement), vers l'Afrique
centrale, la région des Grands lacs, l'Afrique australe, le Golfe de
Guinée.
Il en résulte que la construction à grande
échelle et sur la longue durée des infrastructures
routières, ferroviaires, fluviales, lacustres, aériennes, est la
condition sine qua non de maîtriser l'immensité spatiale de la
République Démocratique du Congo
Ø Maitrise militaire de l'espace
A la maîtrise infrastructurelle,
s'ajoute la maîtrise militaire de l'immensité spatiale congolaise.
Dans ce but, la modernisation de l'armée républicaine suppose une
nouvelle configuration de la géographie militaire de la RDC, axée
sur la mobilité des commandements militaires interarmées au
détriment de la fixité des régions militaires.
L'armature conceptuelle des commandements militaires
interarmées est la mobilité, la flexibilité et la
polyvalence. Placés sous l'autorité du chef d'état major
général des armées, les commandements militaires
interarmées ont pour mission la connaissance et l'anticipation, pour
garantir l'efficacité des fonctions stratégiques. A cette
fin, il est nécessaire de créer six commandements
interarmées dotés chacun des moyens de riposte air/terre/mer,
proportionnels à la nature des menaces, des vulnérabilités
et d'appui tactique en première ligne, selon les scénarios
préétablis, en lieu et place de six anciennes régions
militaire.
Dans cette optique, la nouvelle géographie militaire de
la RDC se présenterait de la manière suivante : le commandement
interarmées Nord (la province de l'Équateur, la Province
Orientale et leurs provinces démembrées par la
décentralisation) avec Kisangani comme pivot ; le commandement
interarmées Est (les trois provinces du Kivu) avec pivot à
Bukavu; le commandement interarmées Sud (le Katanga et ses provinces
démembrées) avec pivot à Lubumbashi; le commandement
interarmées Centre (le Kasaï Occidental, le Kasaï Oriental et
leurs provinces démembrées) avec pivot à Kananga; le
commandement interarmées Ouest (le Bas-Congo, le Bandundu et les
provinces démembrées) avec pivot à Kikwit; le commandement
interarmées de la province capitale, avec pivot Kinshasa.
Une nouvelle cartographie militaire doit passer au peigne fin
les massifs montagneux, les plateaux, les massifs forestiers, le fleuve et ses
affluents, la savane, les lacs, la cuvette et ses marais, le climat, la
végétation, les hautes terres, les groupements humains et
animaux, les zones d'activités industrielles, économiques,
commerciales, touristiques, artistiques, intellectuelles, les noeuds de
communication, les sites minières et énergétiques, etc.
Le défi est de faire de la connaissance et de la
pratique militaire de l'espace national, l'une des tâches primordiales de
la défense nationale. En effet, la connaissance et la pratique
militaires de l'espace sont des ingrédients susceptibles de
débusquer l'ennemi, d'établir les cantonnements, de mettre les
forces en ordre de bataille, de peaufiner les cibles militaires et non
militaires, les villes et les campagnes, etc.
§ 5. Missions
La scène diplomatique régionale est
dominée par la question de la paix et de la Sécurité. Tout
en soutenant les différents efforts de paix, la RDC ne peut exister sans
défense et stratégie, bref, la RDC a besoin d'une Armée.
Cette armée doit être un instrument de dissuasion contre. Tout
danger d'agression, d'anarchie et de division.
La pensée stratégique de l'Armée de
transition est donc d'assister et d'aider la MONUC à assurer
l'intégrité, la paix, la souveraineté, la protection des
personnes et des biens sur toute l'étendue du territoire national. A cet
effet, l'Armée de Transition doit viser la réduction de l'effort
de guerre et la reconstruction d'un environnement pacifique durable en
réduisant l'état de guerre actuel en état de tension de
basse intensité pour dégager la complémentarité qui
doit transformer les différences en forces
Cynégétiques.
Par-delà sa double mission de sauvegarder les
intérêts vitaux de la RDC et de contribuer à la
co-sécurité régionale (dans le cadre soit du Pacte sur la
sécurité, la stabilité et le développement de la
région des grands lacs; soit de l'Union africaine; soit des Nations
unies), l'armée républicaine doit dissuader (faire peur voire
contraindre les forces hostiles potentielles à ne pas prendre des
risques inacceptables en agressant la RDC) et assumer les fonctions de
prévention, de protection, d'intégration nationale, de
résolution des conflits.
§ 6. Moyens
matériels et humains
En 2004, le
budget de la
défense est officiellement de 93,5 millions de
dollars US soit 1,5 %
du
produit national
brut. En 2006, il est estimé à 2,5 % du PNB. 43(*)
Fin 2006, l'armée congolaise compte près de
350 000 hommes selon le
lieutenant
général Kisempia, alors chef d'état-major
général des FARDC, qui a reconnu l'existence de problèmes
d'hébergements des troupes.
Les observateurs militaires étrangers estimait alors
les effectifs de cette armée, en pleine restructuration, à
environ 200 000 hommes, les milices ayant étaient officiellement
intégré dans celle-ci.
En avril
2009, le ministère de la
Défense et l'état-major des Forces armées de la
République démocratique du Congo recense 129 000 hommes sous
les armes44(*)
Ø Matériels terrestres
· FN FAL
· FN FNC
· FN MAG
· M16A1
· AKM-59 et ses
copies
· Mitrailleuse
PKM
· char
T-54/55 20
· char
type-62
48
· char type-59 30/20
(produit par l'
industrie
de l'armement de la République populaire de Chine.
· véhicules blindés de reconnaissance
AML-60 et 90 (60 acheter
d'origine)
· véhicule de transport de troupes
M113 (12)
· véhicule de transport de troupes
Panhard M3 (60 acheter
d'origine)
· véhicule de transport de troupes
VAB
6x6 (une dizaine)
· véhicule de transport de troupes BTR-60 (36)
· une centaine d'
obusiers de calibres divers
(75mm, 122, 152), 6 2S1
· une trentaine de
lance-roquettes
multiples d'origine
russe (107mm, 122mm) et
autant de
mortiers (81 et
120mm), 6 BM-21 tchécoslovaque
· défense anti aérienne :
missile sol-air
9K32 Strela-2,
Rapier (système
suisse)
La grande majorité du parc de véhicules
blindés est alors hors d'usage. Les principaux moyens de transports sont
divers
4x4 et
camions.
Ø Matériels aériens
· 6 hélicoptères de combat
Mi-24 Hind
· 5 hélicoptères Bell 47 (hors-service)
· 4 hélicoptères
Puma
· 2 hélicoptères
SA-316 Alouette III
· 4 avions d'attaque
Soukhoï
Su-25
· 5 avions d'attaque
Dassault Mirage
5
· 14 avions
Aermacchi MB-326
· 2 avions de transport
Lockheed C-130
Hercules
· 12 avions de transport
Cessna 150 et 3 Cessna 310
· 1 727
· 2 MI-17
Le taux de disponibilité et l'entretien de la majeure
partie des moyens aériens est alors minimal voire nul.
Ø Moyens navals
· 1 patrouilleur classe Shanghai II de 120 t
fabriqué en
république
populaire de Chine (un second a coulé en 2000) 45(*)
· 3
patrouilleurs
type Piraña de 125 t fabriqué en
Espagne.
· 3 patrouilleurs type Zhuk de 40 t fabriqué en
Russie.
· 2 vedettes
Même remarque que pour les moyens aériens.
Situation en 2010
Les effectifs en 2010 sont d'environ
130 000 militaires pour l'armée de terre, environ 2 500
pour la marine et 2 000 pour l'armée de l'air, techniciens
compris.
Des investissements ont était fait durant la
décennie pour renouveler le matériel. Pour le 50e
anniversaire de l'indépendance du Congo le 30 juin 2010, un grand
défilé de 15 000 militaires marchant au
Pas de l'oie avec 400
véhicules militaires dont 70 chars de combat à
présenté ceux ci. Voire les types d'armements recensés
46(*)
· 20
T-72 achetés à l'
Ukraine début 2010
pour 84 millions de dollars américains
· Minimum de 20 T-55
· T-59
· 20
BMP-1
· LRM
BM-21 Grad
· LRM
RM-70
· LRM tracté
Type 63 de 107 mm
· Obusier automoteur
2S1
Gvozdika
· Obusier tracté
Type 59 de 130 mm
· ZPU-2 de 14,5 mm sur
camions
Unimog
· 4x4
Toyota
SECTION II. ARMÉE
RWANDAISE
Les Forces armées rwandaises
(FAR) représentent l'armée du
Rwanda sous le régime
de
Grégoire
Kayibanda, puis de
Juvénal
Habyarimana. Cette armée était composée presque
entièrement des
Hutu, selon l'
ethnisme en vigueur au
Rwanda de
1959 à juillet
1994. En 1975, deux ans
après le coup d'État de Juvénal Habyarimana, un accord
d'assistance militaire est signé entre la France et le Rwanda.
Dès le début de la guerre civile au Rwanda en octobre 1990, les
FAR subissent une défaite, malgré la mort de Fred Rwigema, chef
du FPR, qui est aussitôt remplacé par Paul Kagamé. La
France envoie un contingent bien équipé pour aider les FAR
à stopper le FPR. C'est l'
Opération
Noroit. Pour réorganiser les FAR, la France décide de mettre
en place un détachement d'aide militaire dont la fonction est de former
les hommes des FAR. Ce détachement d'aide militaire en vient à
former indirectement les miliciens
Interahamwe. Les FAR,
composées en 1990 d'environ 5000 hommes, comptent plus de 50 000 hommes
en 1994. Les soldats de cette armée Hutu sont les initiateurs du
génocide de 1994 contre les
Tutsi et les Hutu
modérés. Dès le début des tueries, le FPR lance une
offensive qui lui permet de gagner du terrain rapidement. Les FAR,
mobilisées par le génocide trop loin du front, ne
réagissent pas assez rapidement pour contrer l'attaque du FPR.
Malgré leur supériorité numérique (le FPR ne compte
que 15 000 hommes), les FAR sont mises en déroute. Elles
entraînent dans leur sillage la milice Interahamwe et des centaines de
milliers de civils Hutu qui fuient l'avancée du FPR.
Des éléments de cette armée sont encore
en fuite au Zaïre (aujourd'hui
République
démocratique du Congo), notamment au sein des
FDLR, et dans divers autres
pays africains.
Depuis
1994 et la prise du pouvoir par
le
FPR, l'armée du Rwanda
s'appelle l'Armée patriotique rwandaise, dite
APR.
Son nom actuel est les
Forces
rwandaises de défense (FRD).
Selon un récent rapport de la CIA, le Rwanda se trouve
au premier rang mondial des pays qui dépensent le plus dans l'achat de
l'armement. En 2006, il a consacré 13,30% de son Produit
Intérieur Brut (GDP=Gross Domestic Product) aux dépenses
militaires.47(*)
Pour avoir une idée de la monstruosité de ces
dépenses, les États-Unis ont dépensé sur la
même période, 4,06% de son PIB, la Chine 4,30% alors que la
moyenne mondiale se situe à 2,00%. Avec son arsenal, le Rwanda peut se
permettre de désorganiser ses voisins impunément : en 2006,
le Burundi n'a consacré que 5,90% des son PIB aux dépenses
militaires ; l'Ouganda 2,40% et la République Démocratique
du Congo 2,10%. 48(*)
Un autre fait à souligner est que ces dépenses
militaires du Rwanda se font au détriment de la population. Ainsi, alors
que le secteur de l'agriculture occupe 80% de citoyens rwandais, le budget
alloué au Ministère de l'Agriculture pour 2007 est de 19, 542
milliards contre 43, 02 milliards pour les dépenses militaires et 35,84
milliards de francs rwandais pour les services de sécurité (Les
Points Focaux n° 285, du 22 au 28 Juin 2007).
Les conséquences seront désastreuses pour le
Congo. Il va donc continuer la guerre. Or, Kagame est un militariste. Sa
doctrine est fondée sur la guerre préventive et
celle de
paix
armée
qui provient de la doctrine selon laquelle la force militaire est la
première ou la principale garantie pour maintenir la paix.
En août 1993, au cours d'un séminaire pour le
comité central du FPR, Kagame a fait un exposé sur sa
pensée militaire. Il avait dit : « Nous ne sommes pas
nombreux. Nous ne pouvons en aucune manière nous défendre de
façon passive. Notre seule façon de nous défendre est de
prendre l'initiative et d'attaquer. Notre seule force est l'infanterie avec des
armes légères, c'est le mouvement et la surprise pour prendre
l'ennemi de flanc ou de revers. Il faut avancer en cercle, prendre l'ennemi en
tenaille, encercler ses forces par une guerre de mouvement. Le Rwanda ne peut
jamais être attaqué, nous devons faire la guerre sur le terrain
des autres. » Or Kagame estime qu'un danger pour son régime ne
peut venir ni du Burundi, ni de l'Ouganda, ni de la Tanzanie, mais uniquement
du Congo. Les autorités congolaises doivent prendre au sérieux
cette considération dans leur politique de défense.
CHAPITRE IV : DE
L'ARMEE OUTIL DE GUERRE A L'ARMEE FACTEUR DE PAIX REGIONALE
Ce chapitre analyse
différents points dont : Armée outil de guerre ; FRD et
occupation de la RDC ; Armée facteur de paix régionale
armée instrument de légitime défense (charte e
l'ONU) ; armée instrument de maintien de la paix (dans le
cadre de l'ONU, de l'UA, du Pacte sur la sécurité, la
stabilité et développement de la région des grands
lacs.
Rappelons ici que, la géopolitique, selon une
définition du général français Pierre Maurice
Gallois, enseigne les voies de la puissance ; elle étudie les relations
qui existent entre la conduite d'une politique de puissance portée sur
le plan international et le cadre géographique dans lequel elle
s'exerce. Et la politique de puissance par excellence c'est la guerre,
activité définie par le général Prussien Von Carl
Clausewitz comme un conflit de grands intérêts réglé
par le sang et comme l'opération militaire, l'exercice de la contrainte
destinée à continuer la politique (de paix) par d'autres moyens.
Et pour souligner l'importance de la relation de la guerre avec la politique,
le Maréchal Montgomery écrit dans son histoire de la guerre que
les conflits armés ont toujours affecté foncièrement, en
bien ou en mal, les progrès de l'humanité dans tous les
domaines ; le verdict des armes a constitué à tout moment le
facteur décisif dans l'évolution historique sans être le
seul bien entendu. Les guerres sont inhérentes à la nature
humaine ; elle a toujours constitué un moyen d'arbitrage quand
toutes les autres manières d'aboutir à un accord
échouaient et que son jugement dépendait plus de la force que du
droit. C'est pour cette raison que Nicolas Machiavel faisait aux princes le
devoir de faire de l'art de la guerre, leur unique étude et leur seule
occupation parce que l'existence et la grandeur d'un Etat n'étaient
possibles que si le pouvoir militaire avait sa place propre dans le
système politique, puisque une bonne organisation militaire demeure le
fondement de tout Etat.
La géopolitique d'une guerre concerne donc l'analyse
des intentions des acteurs ou la perception et la définition des menaces
à contrer ou les ambitions à réaliser ; la mise en
perspective dans la durée des intentions et de comportements
(continuité, permanence, constantes, ruptures et changements) et surtout
saisir comment ces intentions et comportements structurant la guerre
s'inscrivent territorialement soit, l'impact sur la géographie des
intentions ou opérations de guerre. Appliquée aux institutions de
paix post-conflit, la géopolitique nous renseigne sur la qualité
et la solidité des diplomaties et des politiques de défense en
présence et surtout sur la certitude et l'efficacité
institutionnelle du système de `gouvernance post-conflit.
Il convient ici de mentionner que deux conditions sont
essentielles pour le succès d'une stratégie :
· connaître l'adversaire, ses forces, ses
intentions, ses mouvements,
· bénéficier de la surprise.
C'est pour ces raisons que le renseignement est une fonction
indispensable, un maillon incontournable de la stratégie, et que
l'espionnage est « un des plus vieux métiers du
monde ».
Tout stratège se préoccupe du moral de ses
troupes et s'emploie aussi à agir sur l'esprit de l'adversaire, au
niveau de ses dirigeants et de son opinion publique.
Les manipulations de l'information, les ruses, les mensonges sont de
« bonne guerre » s'ils permettent de tromper,
d'intoxiquer, de dérouter l'ennemi.
La Stratégie militaire quant
à elle, est un nom collectif pour projeter la conduite de
guerre.
Dérivé du
Grec
strategos, la
stratégie a été vue comme « art de
généralités".
La stratégie militaire traite la planification et la
conduite des campagnes, le mouvement et la disposition des forces, et la
déception de l'
ennemi. Le
père de l'étude stratégique moderne,
Karl Von
Clausewitz, définit la stratégie militaire comme
« emploi des batailles pour gagner la fin de la guerre. ».
La stratégie militaire était une d'un trivium des
« arts » ou des « sciences » qui
régissent la conduite de la guerre ; les autres étant
la
tactique, l'exécution des plans et manoeuvre des forces dans la
bataille, et
logistique,
l'entretien d'une armée. La ligne de frontière entre la
stratégie et la tactique est brouillée et parfois la
catégorisation d'une décision est une question d'opinion presque
personnelle.
Stratégie et
la
tactique sont étroitement liées. Tous les deux traitent la
distance, le temps et la force mais la stratégie est grande
échelle tandis que la tactique est petite échelle. À
l'origine on a compris que la stratégie régit le prélude
à une bataille tandis que la tactique commandait son exécution.
Cependant, dans
guerres
mondiales du
20ème
siècle, la distinction entre la manoeuvre et la bataille,
stratégie et tactique, sont devenues brouillées. L'art des
stratégies définit les buts pour réaliser dans une
campagne militaire, alors que la tactique définit les méthodes
pour réaliser ces buts. Les buts stratégiques pourraient
être « nous voulons conquérir le secteur X »,
ou « nous voulons arrêter l'expansion du y de pays dans le
commerce mondial dans le produit Z » ; tandis que les
décisions tactiques s'étendent de « nous allons faire
ceci par une invasion navale du nord du pays X », « nous
allons bloquer les ports du pays Y », toute manière vers le
bas « peloton de C attaquerons tandis que le peloton de D fournit la
couverture du feu ».
L'existence de l'espace territoriale rwandais a toujours
constitué une préoccupation pour les dirigeants de cet
Etat-cité. En conduisant la « guerre de
libération » au Congo, le Rwanda ne cache pas ses
visées expansionnistes. Il veut, par cette guerre, arriver
à « l'organisation d'une conférence internationale
pour redistribuer des terres des Grands Lacs, quitte à réviser
les frontières, puisque avec une densité démographique de
265 habitants au km2, ce pays ne peut abriter tous les Hutus et les Tutsis
devenus par Hasard des Rwandais »49(*) Le manque de terre justifie ainsi la participation du
Rwanda à la guerre de libération du Congo. Le discours du chef de
l'Etat rwandais prononcé à Cyangugu en octobre 1996 est explicite
à ce sujet : « je voudrais dire, commence-t-il, à tous les
rwandais éparpillés ici et là à l'étranger
qu'à l'arrivé des Blancs au Rwanda (...) il s'étendait des
Lacs Rweru et Cyohoha franchissant la chaîne des volcans jusqu'au
Lac Rusumo. Il s'étendait aussi de Rusumo jusqu'aux frontières du
Buhunde et (...) Même la région appelée Bishugi et les
autres situés actuellement au Zaïre, faisaient partie du
Rwanda »50(*).
Plus loin, le Chef de l'Etat rwandais considère les Banyamulenge comme
leurs « congénères » et les territoires
qu'ils habitent comme des espaces géographiques rwandais. Il invite les
Banyamulenge à y demeurer, à rester donc « chez
eux pour corriger et donner la leçon de savoir vivre à ceux
là qui veulent les chasser »51(*)
Ce discours autorise-t-il à penser que le Rwanda
cherche un redécoupage des frontières territoriales ?
Tout porte à répondre par affirmative dans la
mesure où le 30 octobre 1996, la présidence de la
République rwandaise diffusait un communiqué par lequel elle
proposait la tenue d'une conférence de Berlin II qui rediscuterait des
frontières africaines.52(*)
SECTION I. ARMÉE
OUTIL DE GUERRE : ARMEE PATRIOTIQUE RWANDAISE ET OCCUPATION DE LA R.D.CONGO
Le Rwanda s'est principalement impliqué dans la guerre
de libération au Congo pour des raisons liées à la
sécurité nationale, à l'économie (en contre partie
de l'appui que leur accorde le Rwanda dans la guerre de libération du
Congo, les responsables de l'AFDL auraient pris l'engagement d'aider les
autorités rwandaises à accéder aux richesses naturelles de
la République Démocratique du Congo) ainsi qu'à une
visée expansionniste.
Dans une interview accordée au Washington Post, le
Général Kagame avait dit avoir planifié la marche de
l'AFDL sur Kinshasa53(*).
Pour lui, « les rebelles congolais ne jouent qu'un rôle
d'appoint à un processus mené de bout en bout par le
Rwanda »54(*)
qui cherche à tout prix à « extirper du zaïre le
reliquat des ex-forces armées rwandaises et des milices
extrémistes hutus »55(*) tant que ceux-ci se servaient « de
centaines de milliers de boucliers humains ». Le
général rwandais confirme que son « plan de bataille
était simple. Le premier était de démanteler les camps. Le
second était de détruire la structure de l'armée hutu et
des milices (Interahamwe) basés dans et autour des camps, soit en les
contraignant à rentrer au Rwanda, soit à les combattre ou
à les disperser. Le troisième but était plus large :
abattre Mobutu »56(*). Paul Kagame avait pris cette grave décision
à l'issue d'un voyage qu'il avait effectué aux États-Unis
d'Amérique au mois d'août 1996. Au département d'Etat
américain, il avait déclaré que « les camps
des refugiés devraient être démantelés et que si les
Etats- Unis ne s'en chargeaient pas, quelqu'un d'outre pourrait le
faire » 57(*)
La sécurité nationale commandait une telle
mesure quand on sait que des milliers des Hutus fuyant le Rwanda, à la
suite de la victoire de l'APR sur les Hutus, s'étaient entassés
dans des camps des réfugiés en RDC. Dans certains camps comme
ceux de Panzi, Kashusha, Mugunga « qui abritaient surtout les
réfugiés Hutus, les entrainements avaient continué, tous
les jeunes en âge de porter les armes avaient été
recrutés et formés en milices lesquels effectuaient des
expéditions-commandos au Rwanda, dans le but d'éliminer les
témoins gênants, des survivants Tutsis, ou à s'attaquer aux
autorités communales qui avaient eu l'imprudence de collaborer avec le
régime de Kigali »58(*). Les autorités de Kigali avaient une autre
raison particulière d'en vouloir au régime de Mobutu. Celui-ci
allié au Président Juvénal Habyarimana lui avait
prêté main forte en octobre 1990, en lui envoyant un contingent de
500 hommes pour aider les F.A.R à repousser l'A.P.R
Le Rwanda mène une politique d'une rigidité et
d'une fermeté impressionnante qu'il amène à garantir ses
intérêts régionaux immédiats par les forces des
armes en cela, elle mène une politique de puissance agressive. Par cette
agressivité, le Rwanda entend instaurer un équilibre de forces
à sa manière, pour ne pas avoir à subir la loi des
autres.La priorité est faite à la sécurité.
Celle-ci, en même temps qu'elle favorise une gestion durable du
génocide de 1994, permet de faire face à la menace que
constituent les bandes armée appelées « forces
négative » d'idéologie génocidaire
opérant au Burundi et en RDC Joseph MUTABOBA déclare à cet
effet « qu'après tous les conflits que nous avons eus (...) la
sécurité reste la priorité des
priorités ». Sans doute ceci explique-t-il l'écart
déjà comblé par le Rwanda en matière d'armement
pour pouvoir compter sur la scène régionale et rendre vaine toute
tentative d'agression ou de déstabilisation. En effet, l'armée
rwandaise paraît être la plus redoutable de la région. Elle
est dotée d'une impressionnante capacité de projection. Cette
notion signifie qu'elle peut intervenir et employer une force adaptée
à l'extérieur des frontières, incluant des hommes,
système d'armes et logistiques à plusieurs milliers de
Kilomètre dans un bref délai, avec la possibilité de la
soutenir dans la durée, voire préparer le retour de la paix. Elle
est également dotée de moyens de prévention
(renseignements, alliances) extérieures et présentent un atout
dissuasif qui protège le territoire national.
C'est de cet avantage offensif que provient l'orgueil dont le
Rwanda se vante dans la région des Grands Lacs. Cela avait
déjà été démontré lors de l'agression
de la RDC de 1996 à 2003. Elle a constitué par la suite un
puissant instrument de pression sur le gouvernement congolais, chaque fois que
le Rwanda menaçait d'intervenir militairement en RDC depuis la
transition, alors que le gouvernement congolais était accusé
d'armer et de coopérer avec les FDLR, forces négatives
menaçant en permanence l'intégrité territoriale du Rwanda.
Face à la menace des forces négatives, le Rwanda conçoit
le Kivu, en RDC, comme une zone tampon, sur laquelle importent ses
problèmes d'insécurité, en créant une force de
barrage qui permet d'assurer une sécurité relative à ses
frontières. Il s'agit là d'un mécanisme subversif visant
à créer une menace chez autrui pour assurer sa
sécurité. C'est dans ce cadre que nous comprenons le soutien
longtemps décrié du Rwanda, aux rébellions en RDC depuis
2004. De la guerre de 14 jours à Bukavu en 2004 à la
dernière guerre du CNDP de NKUNDA que nous appelons « guerre
du Kivu de 2004 à 2009, la main invisible du Rwanda a agi à
travers ses intermédiaires congolais.
L'existence de cette alliance à toujours
été à la base de sérieuses inquiétudes du
côté rwandais, ce qui a expliqué cette fermeté du
Rwanda à l'égard du Congo. Le poids de l'ingérence aurait
été d'autant plus lourd en cas d'une éventuelle
réconciliation du gouvernement rwandais avec les rebelles Hutus. Dans
ces conditions, le Rwanda serait alors un gouvernement contrôlé.
La meilleure solution donc serait d'inverser les rôles en concevant un
mécanisme de pénétration du côté congolais.
Cette dernière option concourt notamment à la volonté du
Rwanda d'avoir des hommes de confiance dans le régime en place en RDC.
L'intégration du CNDP au sein de l'armée et des institutions du
pays verra cette dernière se réaliser.
§ 1. Armée facteur
de paix régionale
Chaque Etat sérieux doit se doter d'une politique
régionale, nous sous entendons ici son comportement, ses orientations,
et ses options politiques, diplomatiques et stratégiques adoptées
et appliquées une région spécifique.
La région des Grands Lacs africains, pour le rappeler,
est une zone de guerre s'étendant de Luanda à Asmara, espace
géopolitique compris entre l'océan Atlantique et l'océan
Indien. Cet espace a connu cinq grandes crises, mieux six mais dont trois ont
fait l'objet d'un processus régional de paix : la crise de l'Angola, du
Burundi et de la RDC ; tandis que celles de l'Ouganda, du Rwanda et de
l'Éthiopie-Érythrée ont connu une fortune
différente.
Cinq de ses six crises avaient une origine interne,
excepté celle de l'Éthiopie-Érythrée qui
était une guerre internationale de dispute des frontières. Ces
crises dues à l'instabilité politique interne ont eu un
rebondissement régional. Trois de ces cinq crises ont fait l'objet d'un
processus de paix avec implication de missions onusiennes de maintien de la
paix ; seule la crise congolaise et celle du Burundi ont connu des
processus de paix à dimension régionale : le processus d'Arusha
pour le Burundi et celui de Lusaka pour la RDC. Ces deux processus auraient eu
les mêmes faiblesses que celui de la crise angolaise ;
soit, la difficulté vraiment de dominer la conjoncture et d'accoucher
d'un changement de contexte et de solutions de paix durable et consensuelle.
Dans tous ces cas l'objectif stratégique aura été de
sauver la médiation ou la facilitation plutôt que d'aplanir les
différends. La paix obtenue aura été souvent fragile et
précaire ; elle n'est devenue durable en Angola par exemple que par
la victoire militaire du MPLA sur l'Unita à la suite de la mort de Jonas
Savimbi.
La quête régionale de paix et de stabilité
dans la crise de la région des Grands Lacs en RDC aura eu ceci de
particulier, l'incapacité des pays de la région de parvenir par
la guerre à mettre en place un semblant d'ordre sécuritaire
régionale ou de parvenir à un règlement
général et global de la première guerre mondiale africaine
au moyen d'une architecture régionale de sécurité et de
stabilité engageant tous les intervenants externes. La guerre
d'agression contre la RDC traitée comme une guerre civile
internationalisée aboutit à un creux ou un vide
stratégique là où avait existé l'ex-Zaïre
comme pivot géopolitique de l'équilibre régional parce que
la stabilité recherchée dans le cadre de la Conférence
internationale de la région des Grands Lacs manquait et manque
aujourd'hui encore cruellement de supports nationaux et régionaux.
§ 2. Armée,
instrument de maintien de la paix (OMP)
a. dans le cadre de l'ONU,
L'ONU ne disposant donc pas de troupes permanentes, les OMP
sont des forces destinées aux opérations entreprises au coup par
coup et de façon plus ou moins empirique, sous le pavillon de
l'Organisation. Dans ces conditions le terme OMP correspondra à un terme
global comprenant à la fois le soutien militaire aux initiatives
diplomatiques, l'engagement des observateurs et de moniteurs, les actions
traditionnelles de maintien de la paix, le déploiement préventif,
l'assistance humanitaire, la protection et la distribution de secours, la mise
en oeuvre des sanctions et l'imposition de la paix. De même, sera
également considérée comme opération de maintien de
la paix, toute action qui consiste en la prévention, la limitation, la
modération et la cessation d'hostilités internes ou entre Etats
par l'intervention d'un tiers, dirigées par des éléments
internationaux, utilisant des forces militaires, policières et civiles
multinationales, pour maintenir, rétablir, consolider et le cas
échéant imposer la paix59(*)
Au total, le maintien de la paix englobe des situations de
prévention, de « rétablissement de la paix 60(*) », « d'imposition de la
paix 61(*)» et de « consolidation de la
paix 62(*)». Dans ce cadre, la prévention militaire
a pour mandat d'éviter que les différends ne surgissent entre les
parties, d'empêcher qu'un différend existant ne se transforme en
conflit ouvert et, si un conflit éclate, de faire en sorte qu'il ne
s'étende pas.
La relance de l'ONU observée lors de la crise du golf
en 1990 par l'autorité nouvelle du Conseil de Sécurité
(CS) s'est accompagnée d'une évolution rapide de la nature des
OMP. Ce phénomène s'est traduit par l'utilisation du vocable de
`' Générations d'OMP''. C'est ainsi qu'on distingue :
- Les OMP dites de `'Première
Génération'' encore appelées maintien de la paix
traditionnel, instrument aux ambitions modestes qui a été
rarement utilisé, à peine 13 fois au cours des 45
premières années d'existence de l'ONU63(*) ;
et
- les OMP de `'Deuxième génération''
apparues dès la fin des années 80 et caractérisées
par une expansion remarquable tant sur le plan quantitatif (avec un
accroissement de leur nombre dû aux multiplications des conflits dans le
monde ayant caractérisé la période d'après guerre
froide) que sur le plan qualitatif (avec une complexité de plus en plus
grande des missions des soldats de la paix) qui intègre également
des ambitions plus grandes et des risques (dangers) plus marqués64(*)
b. Dans le cadre de l'UA,
La décennie 1990, marquée par la chute du mur de
Berlin, et la fin de la guerre froide a donné lieu à un
reprofilage des engagements internationaux en vue du maintien ou de la
restauration de la paix et la sécurité sur les terrains instables
du continent. En effet, l'écroulement de la menace soviétique sur
les espaces d'influence des puissances occidentales en Afrique est allé
de paire avec la réduction drastique des interventions militaires
occidentales. Ce changement s'est ainsi opéré en donnant lieu
simultanément à une multiplication d'initiatives et
résolutions visant une plus grande responsabilisation des Gouvernements
et armées africaines dans la gestion des crises sur le Continent.
De cette mutation contextuelle, qui a eu la
particularité d'inviter ou même de
« contraindre » l'Afrique à prendre conscience de
ces obligations (face au vide créé par le retrait des
interventions sécuritaire occidentales et devant l'accentuation du
défi de la paix et de la sécurité), il en a
résulté un renforcement des prérogatives et des actions
des Organisations régionales et sous-régionales africaines dans
la conduite des opérations de maintien de la paix, mettant
prioritairement à contribution les armées africaines.
C'est tout le sens des innovations profondes observées
depuis près d'une décennie dans la restructuration et le
renforcement des compétences de l'organisation panafricaine (UA), pour
la gestion des questions de paix et de sécurité sur le continent.
Le rôle majeur qui incombe désormais au Conseil de Paix et de
Sécurité de l'UA, qui adopte des résolutions et instruit
des actions avec le soutien de l'ONU, témoigne de la
responsabilité accrue qui est celle des Etats africains, qui sont
individuellement interpellés à un engagement plus fort en faveur
de l'appui aux initiatives politiques et militaires utiles à la
préservation de la paix sur le continent.
Cette logique de responsabilisation des africains a
également présidé aux mutations profondes observées
dans le fonctionnement des organisations sous-régionales, de plus en
plus dynamiques dans la gestion des conflits 65(*); au même titre qu'il a
déterminé l'avènement des multiples programmes de
renforcement des capacités des armées africaines dans la conduite
des missions de paix.66(*)
Ø Notion de paix et de
sécurité
Les notions de Paix et sécurité, sont
indissociables et complémentaires.
La paix :
La Paix fait référence à des notions de
tranquillité, de sérénité, de quiétude pour
un individu et pour une population. Pour un Etat, être en Paix, c'est
n'être pas en situation de guerre. On se rend compte ainsi que la paix a
laquelle peuvent aspirer les populations n'est pas seulement l'absence de
guerre, la paix est étroitement liée a une notion de
sécurité et de progrès.
La sécurité :
La notion de sécurité comporte plusieurs
aspects ;
La sécurité nationale : a
été la première préoccupation des Etats au
lendemain des Indépendances. Elle implique une conception basée
sur des préoccupations de souveraineté, il s'agit d'assurer la
protection de l'Etat, de la Nation toute entière.
La sécurité
collective : c'est « la sécurité de tous
assurée par tous », elle fait référence encore
une fois a des Etats qui peuvent mettre en commun leurs moyens ou conclure un
Pacte pour assurer leur sécurité face a une agression
extérieure ou a un danger interne (rebellions). Il s'agit
là d'une sorte d'Union sacrée pour la défense commune.
Cette notion de « sécurité collective » fait
également référence à des notions de
développement et de prospérité, on parle
ainsi de « sécurité alimentaire ».
« Il n'y a pas de loi pour celui qui a
faim »- proverbe africain.
La sécurité humaine est une notion qui
place l'individu au centre des préoccupations. Cette notion et son
développement récent, montre que les dirigeants ont compris que
la Paix et la stabilité ne sont pas possibles sans que soit
assurée une certaine sécurité aux populations. Chacun a le
droit de vivre dans un environnement qui lui garantisse un minimum de
sécurité, de libertés, et de bien-être.
Les Etats Africains à travers l'UA reconnaissent et
incluent désormais ces 3 notions dans leur perception de la Paix et de
la Sécurité en Afrique. Ainsi, l'Union Africaine traite de la
« sécurité humaine » en ces termes :
« Les causes des conflits
inter-états exigent qu'on accorde une nouvelle importance à la
sécurité humaine basée non seulement sur des valeurs
politiques mais aussi sur des exigences sociales et
économiques... »
Les Etats proclament dans l'Acte constitutif de l'Union
Africaine :
« Conscients du fait
que le fléau des conflits en Afrique constitue un obstacle majeur au
développement socio -économique du continent, et de la
nécessité de promouvoir la paix, la sécurité et la
stabilité, comme condition préalable à la mise en oeuvre
de notre agenda dans le domaine du développement et de
l'intégration » (Acte constitutif de l'UA
-Préambule).
Ils se fixent pour objectif prioritaire de
« promouvoir la paix, la sécurité et la
stabilité sur le continent » (Art.3 acte constitutif).
Le pacte de non agression et de défense commune
de l'Union Africaine du 31 janvier 2005 stipule en son article 3 point c :
Toute agression ou menace d'agression dirigée
contre l'un quelconque des Etats membres constitue une menace ou une agression
contre l'ensemble des Etats membres de l'Union » (Art.3 c).
Il n'y a pas de paix sans sécurité mais il n'y a
pas de sécurité sans la Paix.
§ 3. Les principes
fondamentaux et la politique africaine commune de défense et de
sécurité
A l'examen des principes proclames dans l'Acte constitutif de
l'Union Africaine et dans celui relatif au CPS, on constate que tout en
rappelant leur attachement a des principes traditionnels de droit international
public, les Etats ont par ailleurs également retenu des principes plus
novateurs.
1. Des principes traditionnels respectueux de la
souveraine et des Etats
L'Union africaine s'inscrit dans le cadre des principes
fondamentaux de la coopération entre Etats définis par le Droit
International Public. Sont ainsi retenus notamment, les principes de
souveraineté, de non ingérence dans les affaires
intérieures des états, de coopération entre Etats, de
Règlement pacifique des différents internationaux... Elle reprend
également à son compte le principe de l'OUA sur
l'intangibilité des frontières issues de la colonisation. Elle
condamne et rejette expressément les changements anticonstitutionnels de
gouvernements.
2. Des principes novateurs : le droit
d'ingérence et d'intervention
a) Intervention à
l'initiative de l'Union : en cas de violations graves du Droit
International Humanitaire
Ainsi, l'Union Africaine proclame le droit de l'Union
d'intervenir dans un Etat membre sur décision de la Conférence
dans le cas de violation graves du droit international humanitaire :
crimes de guerre, génocide ou crimes contre l'humanité.
b) Intervention sur demande d'un Etat
membre : pour rétablir la paix et la sécurité
Elle proclame également le droit pour les Etats membres
de solliciter l'intervention de l'Union pour restaurer la paix et la
sécurité sur leur territoire.
§ 4. La politique
africaine commune de défense et de sécurité
« La sécurité de chaque pays africain
est indissolublement liée à celle des autres pays africains et du
continent dans son ensemble »(UA)
Cette politique reprend les principes contenus dans l'Acte
constitutif mais rajoute d'autres principes et valeurs :
· L'indivisibilité de la sécurité
des Pays africains (un pour tous, tous pour un) ;
· La promotion de la collaboration entre l'union
africaine et les organisations régionales et
sous-régionales ;
· Le principe de vigilance et de
sécurité collective : chaque Etat doit veiller a ne pas mener des
activités ni permettre que soient menées des activités
dans un autre pays incitant a la haine raciale, ethnique, sexiste ou
religieuse, ou a la violence ;
· Le renforcement des liens entre les Nations-Unies et
l'UA.
Suivent ensuite un certain nombre d'objectifs propres à
réaliser ces principes.
Pour la mise en oeuvre de cette politique commune, l'UA met en
place une Architecture de Paix et de sécurité (AAPS)
§ 5. Le conseil de paix
et de sécurité (CPS)
Le PROTOCOLE relatif a la création du CPS a
été adopté à DURBAN le 9 juillet 2002, il est
entré en vigueur le 26 décembre 2003.
Sa mission et ses objectifs : C'est un
organe permanent et un organe de décision. Il est défini comme
étant un « système de sécurité
collective et d'alerte rapide visant à permettre une réaction
rapide et efficace aux situations de conflit et de crise en
Afrique »
Il intervient dans la prévention, la gestion et le
règlement des conflits, ainsi que dans la période de
consolidation de la paix et de la reconstruction.
Ø Du Pacte sur la sécurité, la
stabilité et développement de la région des grands
lacs.
Le réflexe géopoliticien devant chaque crise,
consiste à se demander qui veut quoi ? Comment ?
Pourquoi ? Que veut ce pays qui vient de déclencher une crise, un
conflit, une guerre ? De qui ou de quoi a-t-il peur ? Qu'est-ce qu'il
cherche à étouffer ou à contrarier par la guerre ou quel
avantage géographique ou stratégique et politique veut-il
disposer au terme de la guerre à travers les accords ou pacte de paix et
de stabilité ?
Parce que pour dire qu'une guerre s'est terminée et que
l'on serait vraiment entré dans une période post-conflit, il faut
avoir répondu sans complaisance à cette série de
questions, pour savoir à l'avantage duquel des protagonistes se fait la
paix, et, aussi pour développer à cet égard un mode
conséquent de gouvernance pour que la sécurité, la paix,
la stabilité et l'espoir du développement ne soient fondés
sur des mirages, sur l'illusion et sur l'absence de politique
géostratégique.
Ø La géostratégie de la paix et
de la stabilité régionales :
Elle prend en charge l'examen des actions et des gestes
concernant la gestion des intérêts géopolitiques des
acteurs.
La paix, dit-on, ce n'est pas seulement l'absence de
guerre ; et la guerre, ce n'est pas toujours non plus les affrontements
armés. C'est bien souvent un état d'esprit. C'est pourquoi
l'Unesco a-t-elle été fondée sur le principe que c'est
dans l'esprit des hommes que commence la guerre et c'est par les
activités d'esprit, dont la science et l'éducation qu'il faut
combattre la guerre et construire la culture de la paix.
La paix et la stabilité régionales post-conflits
autour de la guerre de la Région des Grands Lacs en RDC, ce n'est pas
seulement la conclusion d'un pacte de paix et de stabilité et de
nombreux autres accords et protocoles de paix ou de partage en commun des
ressources. C'est de s'assurer que réellement les raisons de la guerre
ont disparu ; que les intentions qui la portaient ont cessé et que
la paix a été réellement signée, surtout que le
post-conflit entretient un nouvel état d'esprit à la base des
diplomaties d'amitié et de solidarité pacificatrices.
Comme signalé ci-haut, la nécessité d'une
conférence internationale sur la paix, la sécurité, la
démocratie et le développement en Afrique des grands lacs s'est
imposée comme une des 9 Voies pour trouver une solution durable aux
conflagrations politiques de l'Afrique des grands Lacs ainsi qu'à
l'amorce de son développement. Aussitôt arrivé au pouvoir
en en mai 1997, le Président Laurent-Désiré Kabila a
tenté de s'approprier l'initiative. Il convoquera en mai 1998, à
Kinshasa, cette conférence avec à l'ordre du jour la
sécurité et la paix en Afrique des Grands lacs. Chacun de ses
principaux invités trouvera chacun des excuses et la conférence
n'aura pas lieu. Ce rendez-vous manqué qui cachait un malaise sera suivi
par le déclenchement des hostilités qui impliqueront, dès
octobre 1996, certains invités d'hier comme le Rwanda, l'Ouganda et le
Burundi.
Fin décembre 1999, le Secrétaire
Général de l'organisation des Nations Unies, M. Kofi Annan,
charge son Représentant spécial pour la région des grands
lacs de recueillir les vues des dirigeants de la région concernant ce
projet. Cette volonté a été rapidement renforcée
par les résolutions 1291 du 24 février 2000 et 1304 du 16 juin
2000 du Conseil de sécurité des Nations Unies qui ont mis en
exergue les menaces pour la paix et la sécurité internationales
que représentait la situation de guerre en République
Démocratique du Congo. Cette conférence internationale viserait
:
- « Inaugurer un processus dans le cadre duquel les
dirigeants des pays de la région des Grands Lacs seront invités
à se réunir en vue de parvenir à un accord sur un ensemble
de principes et de formuler et lancer des programmes d'action visant à
mettre fin au retour cyclique des crises et à garantir une paix, une
sécurité, une démocratie et un développement
durables dans la région. Ce processus sera conçu de façon
à être aussi ouvert que possible et l'on s'efforcera d'y associer
d'autres parties prenantes, et notamment les acteurs non étatiques et la
communauté internationale des bailleurs de fonds. La conférence
sera organisée de façon à manifester l'appui collectif de
la communauté internationale aux efforts déployés par la
région en faveur de la paix, de la stabilité et du
développement. »67(*)
C'est en définitive en novembre 2004 que le premier
sommet de chefs d'Etat et de gouvernement a lieu à Dar-es-Salaam et se
termine par une déclaration d'intention de différentes
délégations. Les onze délégations (Angola, Burundi,
Centrafrique, République du Congo, R.D.Congo, Kenya, Rwanda, Soudan,
Ouganda, Tanzanie et Zambie) décident de construire une région
des grands lacs ouverte à d'autres régions du continent en
bâtissant leur coopération autour des axes prioritaires que sont
la paix et la sécurité, la démocratie et la bonne
gouvernance, le développement économique et l'intégration
régionale, les questions humanitaires et sociales.
Dans l'axe ''paix et sécurité'', la lecture des
conflits cycliques dans les pays de la région des grands lacs est
basée sur une analyse qui situe les causes à deux niveaux :
interne et externe.
Malgré tout ce qui les sépare, la
République démocratique du Congo, le Rwanda, l'Ouganda et le
Burundi sont unis dans une même conviction, à savoir que le
déclenchement, l'aggravation et la persistance des conflits à
l'intérieur de leurs territoires respectifs sont entièrement le
produit des machinations de leurs voisins.
C'est pourquoi ces Etats signataires se sont engagés
à :
- appuyer les processus nationaux de paix dans la
région,68(*)
- coopérer de façon bilatérale et
régionale grâce à l'adoption et l'application effective de
pactes de non agression et de défense commune,
- mettre en place un cadre régional de
sécurité pour la prévention,
- la gestion et le règlement pacifique des conflits,
- lutter contre le génocide,
- renforcer la coopération en matière de
défense et sécurité et promouvoir la confiance,
- promouvoir des politiques communes de lutte contre la
prolifération et le trafic illicite des armes légères et
de petit calibre, ainsi que des mines anti-personnel,
- sécuriser les frontières communes dans le
cadre de stratégies de gestion de proximité des questions
transfrontalières, en consultation avec les populations des ces
zones,
- empêcher tout soutien direct et indirect, toute
livraison d'armes ou toute autre forme d'assistance aux groupes armés
opérant dans la région,
- adopter et mettre en oeuvre des programmes nationaux de
désarmement, de démobilisation et de réinsertion et
assurer une coordination régionale pour le rapatriement et la
réinstallation,
- intensifier la lutte contre la criminalité
transfrontalière et le terrorisme,
- protéger les groupes vulnérables, les
impliquer dans les efforts de paix, la lutte contre la violence sexuelle et
mettre en oeuvre une stratégie régionale de lutte contre la
pandémie du sida.
Le Pacte de Nairobi de Paix et de Stabilisation de la
Région des Grands Lacs n'aurait pas de force encore moins de moyens de
transformer la région des Grands Lacs africains de système de
guerre en système de paix.
L'absence de processus de paix particuliers autour des crises
ougandaise et rwandaise qui se poursuivent par la présence de mouvement
rebelles ou de forces négatives de ces pays sur le territoire congolais;
le refus autrefois de les incorporer dans le processus de paix de Lusaka dont
ces pays étaient signataires dé l'Accord de cessez-le-feu
faisaient acte de reconnaissance du droit de regard de ces pays sur les
affaires congolaises et implicitement feraient prévaloir qu'ils
posséderaient de ce fait de droits acquis en territoire congolais.
Ø Protocole sur la Non-agression et la
défense mutuelle dans la région des Grands Lacs
Africains
Conformément à la disposition de l'article 5 du
Pacte qui stipule que les Etats membres s'engagent à maintenir la paix
et la sécurité eu égard au protocole sur la non-agression
et de la défense mutuelle dans la région des Grands Lacs
Africains, à renoncer à la menace ou à l'utilisation de la
force comme politique ou instrument visant à régler les
différends ou litiges, à atteindre les objectifs nationaux dans
la région des Grands Lacs Africains, à s'abstenir d'envoyer ou de
soutenir des oppositions armées ou des groupes armés et rebelles
sur le territoire d'un autre Etat membre ou de tolérer sur leur
territoire des groupes armés engagés dans les actes de violence
ou de subversion contre le Gouvernement d'un autre Etat, à
coopérer à tous les niveaux en vue du désarmement et du
démantèlement des groupes rebelles armés existants et
à promouvoir une gestion participative conjointe de la
sécurité étatique et humaine aux frontières
communes.
Il sied de noter cependant que ce Pacte a été
conçu et voulu par les Etats signataires comme un traité
international. Les Etats membres ont voulu se conformer à la
volonté exprimée par les chefs d'Etat dans la Déclaration
de Dar-Es-Salaam, de respecter les principes fondamentaux du droit
international pouvant régir les rapports entre ces Etats au-delà
de leurs frontières.
En ce domaine de la non-agression et de la défense
mutuelle, les Etats doivent établir leurs rapports en
considération de la nature et du caractère conflictuels
constatés dans la région depuis une décennie et envisager
certains mécanismes qui peuvent harmoniser leur coopération et
pacifier la région des Grands Lacs Africains. Ils doivent tenir compte
des facteurs qui créent souvent des conflits et perturbent la
sécurité dans la région. Ils s'engagent à
régler pacifiquement leurs conflits et s'invitent au respect des
principes fondamentaux de non-recours à la force entre les Etats
membres.
§ 6. Opération
militaire conjointe RDF-FARDC contre le FDLR au nord Kivu :
opération « Umoja Wetu »
Rappelons qu'après l'agression de la RDC par les Rwanda
et ses alliés, après avoir occupé une partie du territoire
national de la RDC, en faisant près de Cinq millions de morts sans
qu'ils aient indemnisé les familles des victimes ni
présenté des excuses à l'Etat congolais. Fort
curieusement, cette même armée rwandaise avait été
permis par l'Etat congolais à entrer officiellement en RDC pour mener
une opération militaire, conjointement avec les FARDC, contre les
FDLR dans le Nord-Kivu. Situation qui serait à la basa de la
destitution du bureau de l'Assemblée nationale avec à sa
tête VITAL KAMERHE.
Le Rwanda mène une politique d'une rigidité et
d'une fermeté impressionnante qu'il amène à garantir ses
intérêts régionaux immédiats par les forces des
armes en cela, elle mène une politique de puissance agressive. Par cette
agressivité, le Rwanda entend instaurer un équilibre de forces
à sa manière, pour ne pas avoir à subir la loi des
autres.La priorité est faite à la sécurité.
Celle-ci, en même temps qu'elle favorise une gestion durable du
génocide de 1994, permet de faire face à la menace que
constituent les bandes armée appelées « forces
négative » d'idéologie génocidaire
opérant au Burundi et en RDC Joseph MUTABOBA déclare à cet
effet « qu'après tous les conflits que nous avons eus
(...) la sécurité reste la priorité des
priorités ». Sans doute ceci explique-t-il l'écart
déjà comblé par le Rwanda en matière d'armement
pour pouvoir compter sur la scène régionale et rendre vaine toute
tentative d'agression ou de déstabilisation. En effet, l'armée
rwandaise paraît être la plus redoutable de la région. Elle
est dotée d'une impressionnante capacité de projection. Cette
notion signifie qu'elle peut intervenir et employer une force adaptée
à l'extérieur des frontières, incluant des hommes,
système d'armes et logistiques à plusieurs milliers de
Kilomètre dans un bref délai, avec la possibilité de la
soutenir dans la durée, voire préparer le retour de la paix. Elle
est également dotée de moyens de prévention
(renseignements, alliances) extérieures et présentent un atout
dissuasif qui protège le territoire national.
C'est de cet avantage offensif que provient l'orgueil dont le
Rwanda se vante dans la région des Grands Lacs. Cela avait
déjà été démontré lors de l'agression
de la RDC de 1996 à 2003. Elle a constitué par la suite un
puissant instrument de pression sur le gouvernement congolais, chaque fois que
le Rwanda menaçait d'intervenir militairement en RDC depuis la
transition, alors que le gouvernement congolais était accusé
d'armer et de coopérer avec les FDLR, forces négatives
menaçant en permanence l'intégrité territoriale du Rwanda.
Face à la menace des forces négatives, le Rwanda conçoit
le Kivu, en RDC, comme une zone tampon, sur laquelle importent ses
problèmes d'insécurité, en créant une force de
barrage qui permet d'assurer une sécurité relative à ses
frontières. Il s'agit là d'un mécanisme subversif visant
à créer une menace chez autrui pour assurer sa
sécurité. C'est dans ce cadre que nous comprenons le soutien
longtemps décrié du Rwanda, aux rébellions en RDC depuis
2004. De la guerre de 14 jours à Bukavu en 2004 à la
dernière guerre du CNDP de NKUNDA que nous appelons « guerre
du Kivu de 2004 à 2009, la main invisible du Rwanda a agit à
travers ses intermédiaires congolais.69(*)
L'existence de cette alliance à toujours
été à la base de sérieuses inquiétudes du
côté rwandais, ce qui a expliqué cette fermeté du
Rwanda à l'égard du Congo. Le poids de l'ingérence aurait
été d'autant plus lourd en cas d'une éventuelle
réconciliation du gouvernement rwandais avec les rebelles Hutus. Dans
ces conditions, le Rwanda serait alors un gouvernement contrôlé.
La meilleure solution donc serait d'inverser les rôles en concevant un
mécanisme de pénétration du côté congolais.
Cette dernière option concourt notamment à la volonté du
Rwanda d'avoir des hommes de confiance dans le régime en place en RDC.
L'intégration du CNDP au sein de l'armée et des institutions du
pays verra cette dernière se réaliser. Toute cette situation
pousse le Rwanda, sur proposition de l'administration Bush, à signer un
accord avec la RDC pour mener cette fameuse opération conjointe RDC -
FARDC contre les FDLR.
Lors du lancement officiel du retrait des troupes Rwandaises
le mercredi 25 février 2009 à Goma sous la présidence des
Ministres Congolais des Affaires Étrangères et son homologue
Rwandais, Représentants des Chef d'Etat de deux pays. Cette
manifestation purement militaires avait connu deux moments forts à
savoir la prononciation des discours des personnalités principales et le
défilé de troupes conjointes RDF et FARDC, signe marquant la fin
de l'opération « Umoja
Wetu ».
Le Général John NUMBI, commandant des
opérations conjointes RDF FARDC, avait, dans son allocution,
donné le bilan d'un peu plus de 2 mois d'opération militaire
conjointe entre le Rwanda et la RDC au Nord-Kivu : 153 FDLR tués,
13 blessés, 37 capturés, 103 rendus et rapatriés dans leur
pays le Rwanda par le biais de la DDRRR/ Monuc.
A son tour le Ministre des affaires étrangères
de la RDC avait expliqué en critiquant les politiciens du fait qu'ils
prennent toujours des décisions faciles. Il avait ajouté en
louant le Président Joseph KABILA, lui en tant qu'homme politique avait
choisi de prendre une décision difficile alors que ce processus avait
des conséquences graves. Alexis TAMBWE MWAMBA avait tout de même
appelé la Monuc à appuyer les FARDC pour anéantir
totalement les poches résistantes des FDLR. 70(*)
Cette cérémonie avait connu la présence
de 2 Chefs d'Etats Majors des armées rwandaises et congolaises, de 2
ministres de la défense du Rwanda et de la RDC, du représentant
du Secrétaire Général des Nations Unies ainsi que des
ambassadeurs accrédités en RDC, du Secrétaire de la
Conférence des Pays des Grands Lacs et d'une foule nombreuse venue pour
vivre personnellement le retrait des soldats rwandais de la RDC.
L'opérations « Umoja
Wetu » : cette opération conjointe entre les FARD et les
FRD longtemps ennemies a permis à ces deux armées d'intervenir
militairement sur le territoire congolais en Province du Nord-Kivu dans un
contexte surprenant de retournement d'alliances, cette opération visant
la traque des FDLR a aussi scellé l'arrestation de Laurent NKUNDA, son
éviction du CNDP par son chef d'État-major et
l'intégration rapide des troupes du CNDP au sein des FARDC, mettant
ainsi une fin brutale à leur campagne victorieuse.
Néanmoins, quand bien même les autorités
congolaises ne veulent pas avouer que cette mission suicide proposé par
l'administration Bush a été un échec, cette
opération à occasionné des morts et un déplacement
massif de la population civile victime des faits collatéraux.
Malgré le bilan ci-dessus donné par le Général John
NUMBI, cette opération n'a pas été capable
d'anéantir les FDLR.
CHAPITRE 5 : FAIBLESSE
DES CAPACITES MILITAIRES DE LA RDC ET SECURITE REGIONALE
Dans ce chapitre nous analysons les différentes
faiblesses des FARDC et envisage la création d'une armée
républicain et défi de la diplomatie congolaise de la
défense.
Il y a une multitude des faiblesses que la République
Démocratique du Congo affiche, ces faiblesses sont d'ordre
organisationnel, car au sein de l'armée, la défense est
fragilisée suite au niveau d'éducation ou d'instruction, suite au
manque de connaissance des missions des militaires, par manque de connaissance
des objectifs de la sécurité ou mieux des besoins de la
sécurité.
Ceci étant, il est évident que la
sécurité, qu'elle soit nationale ou régionale est un
phénomène globale. Elle implique la mobilisation des forces
productives (capacité de progrès et de survie), des forces
culturelles (capacité de cohésion), des forces militaires
(capacités, d'action, en vue de réaliser des projets vitaux
d'intérêts communs à une ou plusieurs nations71(*).
En faisant l'évaluation de la politique de
défense et de la sécurité de la République
Démocratique du Congo face aux menaces extérieurs, nous trouvons
que cette politique n'a jamais été à la hauteur de
défendre l'intégrité territoriale, contre les
différentes attaques, compte tenu de son incompétence, une
armée : sans connaissance de sa mission, non structurée
c'est-à-dire une armée rempli de désordres.
Tous ces éléments ne peuvent pas permettre
à la République Démocratique du Congo de faire face aux
menaces extérieures car la politique de sécurité va de
paire avec la politique de bon voisinage.
Pour ce faire, il faut à la République
Démocratique du Congo une réorganisation de sa politique de
défense et de sécurité. Il lui sera nécessaire
d'avoir une armée Républicaine, bien équipé,
structurée, avoir une politique de bon voisinage, voir toutes les
informations possibles concernant la sécurité du pays, le
ministère de la défense et de la sécurité doit
être bien organisé.
Ces dernières années de la République
Démocratique du Congo a été ébranlée par une
politique de défense et de sécurité, donnant lieu à
des conflits les plus meurtriers et les plus dévastateurs de toute son
histoire contemporaine. Aujourd'hui de nombreux conflits usent encore en
permanence le pays et ne cessent de livrer au monde un spectacle d'horreurs,
d'atrocités et de barbarie que la communauté internationale
observe médusée.
A ce point, les problèmes de défense et de
sécurité continuent d'être vivement préoccupants en
République Démocratique du Congo. Le pays semble être
marqué de plus en plus du sceau de la violence armée au point
d'apparaitre comme son propre bourreau même après son
affranchissement des tutelles diplomatiques étrangères.
Cette situation s'aggrave encore d'avantage compte tenu des
conséquences néfastes produites par la récente guerre
régionale de près de cinq ans c'est-à-dire entre
1998-2003. L'armée et la police de la République
Démocratique du Congo sont constituées par des
éléments issus de différentes fractions
ex-belligérantes.
Comprendre les enjeux stratégiques de la réforme
du secteur de sécurité en RDC passe par un examen du contexte
historique et politique dans lequel ces institutions ont évolué
depuis l'époque coloniale.
Pendant la colonie, la force publique avait pour rôle
essentiel l'implantation de la colonie et la protection des
intérêts de cette dernière par la force.
Ø De la défense et de la sécurité
de la R.D.C pendant la première République : 1960-1965
Depuis l'époque coloniale, la République
Démocratique du Congo connaissait toujours des problèmes
sérieux au sein de son armée, appelé « Force
Publique ». Cette armée était dirigée par des
officiers militaires étrangers, qui au lieu de chercher la consolidation
de l'armée congolaise de l'époque, ces derniers
privilégiant plus leurs intérêts et ceux de la Belgique.
C'est-à-dire qu'ils n'ont pas souhaité préparer une
armée nationale ou républicaine qui pourra défendre
l'intégrité territoriale contre toutes les attaques provenant de
l'extérieure.
Leurs ambitions étaient de former une armée
politique qui allait travailler au profit de leurs intérêts en
cherchant à manipuler les Congolais car le niveau d'instruction
militaire n'était pas formidable, au sein de cette armée
appelé « Force Publique ».
Les Congolais occupaient des postes inférieurs,
c'est-à-dire que les Congolais étaient des sous-officiers qui
n'avaient aucun pouvoir de commandement.72(*)
Après le départ des colons Belges, la situation
de l'armée Congolaise avait pris une autre ampleur. Pendant la
1ère République, le pays fut plongé dans le
chaos au sein de l'armée. Et chaque parti politique gardait ses
militaires. Au lieu que cette armée soit une armée nationale
capable de défendre et d'assurer la sécurité du pays
contre les agressions extérieures, cette dernière s'est fait au
profit d'un groupe des personnes.73(*)
En effet, cette armée accusait une certaine
vulnérabilité, par le biais de l'appartenance tribale. Les
militaires ne pouvaient rester ensembles à l'action des politiciens avec
lesquels ils partageaient les mêmes préférences tribales.
Certains politiciens favorisèrent la mutinerie. Ce n'est pas donc un
hasard si les tensions de ce mouvement se recrutèrent essentiellement
parmi les militaires du sud équateur et du sud Kasaï, ils
bénéficiaient en fait des encouragements de la PUNA (BOLIKANGO)
et du MNC (KALONJI). La même explication justifie l'attachement du
général LUNDULA à LUMUMBA, Tetela comme lui. Le mouvement
général de la promotion et d'affectation des premiers officiers
nationaux tient compte de ce critère.74(*)
Pour affirmer l'hypothèse selon laquelle l'armée
était au profit d'un groupe de personnes et tribale ; l'exemple que
nous illustrons ici veut montrer déjà le désordre qui
régnait au sein de l'armée Congolaise.
Le règne de la division s'instaure avec les
sécessions. La gendarmerie Katangaise fut organisée par le major
Crève-coeur et équipée d'un important armement
hérité de la force publique. Cette armée se
caractérisait par le fait que ses troupes étaient presque
exclusivement la plus part renvoyé et qu'elle eut recours à des
mercenaires européens, Belges, Français, et autres venus
d'Afrique du Nord, du Zimbabwe, sous la pression de l'ONU. Un katangais, le
général Norbert MUKE, fut nommé commandant en chef. Mais
le Katanga se distingue par ses autres armées particulières
directement rattachés à des autorités
coutumières.75(*)
Cet exemple montre combien de fois cette armée
était de caractère tribale qui privilégiée les
intérêts de leurs parties au lieu qu'elle soit en mesure de
sauvegarder les institutions de la République et de sécuriser
l'intégrité territoriale contre les menaces extérieures.
Mais cette armée ne respectait que le commandement de leurs chefs, des
partis politiques ou de leurs groupes.
Ø De la défense et de la sécurité
pendant la deuxième République :
1965-1997
Cette période est marquée par la prise du
pouvoir par le président MOBUTU qui arrivé au pouvoir, essaie de
relever le niveau des officiers militaires en les envoyant suivre les
formations et mis fin aux désordres qui régnaient pendant la
première République au sein de l'armée. Cela a permis
à la République du Zaïre d'être une puissance
militaire en Afrique ; nous pouvons le confirmer par les interventions au
Tchad, en Angola, au Rwanda, etc. Toutes ces interventions montrent l'effort
qu'a fourni le présidant MOBUTU pour faire de la République du
Zaïre une puissance militaire régionale. Mais malgré toutes
les formations suivies et ces interventions, cette armée restait
toujours une armée tribale, dénationalisée,
personnalisée qui était au profit d'un groupe des personnes.
Nous pouvons le confirmer lors de la guerre de
libération par l'AFDL nous avions vu certains officiers militaires fuir
en abandonnant leur poste pour aller s'installer ailleurs. Tous ces
éléments montrent que l'armée n'était pas un profit
de la nation ainsi que les institutions pour les sécuriser contre toutes
les menaces extérieures car c'était une armée
politisée qui privilégiait les intérêts de leurs
dignitaires.76(*)
Cette armée respectait le commandement de leurs chefs.
Ils y avaient un grand désordre qui régnait au sein de cette
armée ; la population Congolaise était sacrifiée
à la tracasserie militaire, en plus le recrutement se faisait selon leur
affinité tribale. L'armée est l'outillage pour le peuple. Le
comportement des militaires Congolais envers la population était
catastrophiques c'est-à-dire un comportement de
supériorité.
Prenons l'exemple de la division spéciale
présidentielle (DSP) qui était une division spéciale du
chef de l'Etat pour assurer sa propre sécurité et dirigée
sous son commandement. Pendant cette période il y avait le
désordre énorme au sein de l'armée qui avait crée
un fossé à l'accomplissement de ses objectifs traditionnels et
des personnes ainsi que de leurs biens. Une armée qui ne savait se
départager entre la protection présidentielle à celle de
la nation toute entière : c'est une armée au service d'un
individu qui devait subir sa réduction avec la disparition du
régime de Maréchal MOBUTU.
Bref, Pour asseoir son pouvoir, Mobutu s'est appuyé sur
l'armée, baptisée «Forces armées
congolaises» (FAC), instaurant une dictature militaire doublée d'un
monopartisme politique où les pouvoirs de l'État étaient
organisés au sein d'un unique parti, le Mouvement populaire de la
révolution (MPR, 1967-1990), parti-État.
Depuis l'avènement de la guerre de libération
par l'AFDL marquant l'arrivée du président Laurent
Désiré KABILA au pouvoir, la situation de la défense et de
la sécurité s'est empirée suite à la mise en place
de certaines autorités étrangères quand bien même
que son propre fils Joseph KABILA était l'adjoint du chef de l'Etat
Major Général intérimaire James KABAREBE. On avait
remarqué une insécurité totale au sein de l'armée
et en plus tous ceux qui occupaient les postes clefs n'étaient que ceux
qui l'avaient amené au pouvoir.
Les officiers supérieurs n'étaient, pour la
plupart, que les proches du président KABILA c'est-à-dire
Balubakat. Cette armée donnait l'impression d'une armée tribale
au profit d'une personne ou d'un groupe des personnes.77(*)
Il n'y avait aucune franche collaboration entre la population
et les militaires, car le peuple ne se trouvait pas en
sécurité.
Cette situation a amené une confusion totale dans le
pays. On ne savait pas se prononcer réellement si c'était une
armée Congolaise pouvant sécuriser le pays ou une armée
étrangère ou une milice au profit d'un groupe des personnes, car
elle ne sécurisait que le chef de l'Etat et son environnement.
Mais suite au coup d'Etat monté par les
étrangers qui formaient la ceinture de sécurité du chef de
l'Etat, ce dernier s'était senti dans l'obligation de prendre une
décision de les écarter auprès de lui en confiant ces
postes stratégiques aux Congolais. Cette décision prise par le
chef de l'Etat a poussé les ex-commandants de l'armée à
mener une guerre contre la République Démocratique du Congo.
C'est la guerre dite d'agression du 02 Aout 1998. Les mêmes personnes
qui occupaient des postes stratégiques : des
généraux, des colonels et des officiers militaires ont pris la
décision d'agresser le pays.78(*)
Et l'élément montre que l'armée n'avait
pas une bonne politique de défense et de sécurité
nationale, mais l'armée, constituée des étrangers qui ne
pouvaient pas défendre l'intégrité territoriale de la
République Démocratique du Congo ou ses institutions politiques
contre les menaces extérieures.
Relevons certains cas qui nous prouvent que cette armée
était un profit d'un groupe de personnes : les fortes
discriminations en matière de solde au profit des Rwandais et des autres
étrangers qui épaulent les FAC provoquent les rancoeurs, le solde
mensuelle d'un simple soldat Rwandais s'élève à 100
dollars américains, celle des nationaux à 10 dollars et ces
derniers sont irrégulièrement payés.79(*)
Du point de vue des unités constitutives de FAC on
évoque surtout l'existence de la 50ème
(cinquantième) brigade, unité de la force terrestre qui
bénéficie en matière de formation d'une coopération
Tanzanienne. Il y a une autre unité importante : la garde
spéciale pour la sécurité présidentielle (GSSP).
Cette unité a peut être commencé à se mettre en
place à l'étape de la prise de Lubumbashi, son commandant se
nomme Ango-Ango. C'est un fils de Célestin KIFWA et donc un neveu du
chef de l'Etat.
Le commandant adjoint est Mr. MBUMB (un Rund Katangais) qui
fut sous MOBUTU un major au camp CETA du Kinshasa. La GSSP qui comprendra peut
être cinq à six mille (5 à 6000) hommes recrutés
majoritairement parmi les LUBAKAT (surtout dans le territoire de
Manono)80(*).
Il est très nécessaire pour nous de confirmer
encore que les mêmes erreurs continues au sein de notre armée qui
est dirigée par les étrangers. Cette situation est de plus en
plus catastrophique car les grades des officiers militaires sont
distribués comme des gâteaux. Suite aux désordres qui
règnent dans l'armée, les autorités politiques et
militaires échappent à l'effectif même de leurs militaires
pour bien mener le contrôle.
Nous pouvons affirmer que cette armée est
dénationalisée au profit et pour l'intérêt d'un
groupe de s gens car chaque composante a son armée et de toutes ces
armées où les militaires ne respectent que la protection des
leaders, elle n'est pas au service de la nation au contraire la population
devient ennemi auprès de l'armée.
Cette situation ne permet pas à l'armée de bien
sécurisé la population. Prenons la situation de l'Est de la
République Démocratique du Congo où la paix a
été troublée dans la province du Nord-Kivu où les
troupes insurgées du général déchu des forces
armées des FARDC, Laurent NKUNDA BATWARE, ont livré des combats
meurtriers contre les troupes Congolaises entre le 27 de cette même
année.81(*)
Malgré le programme de réinsertion lancé
par le vice président chargé de la défense et de la
sécurité, son excellence RUBERWA, politique dite de
désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), cette
situation semble encore compliquée dans le sens que jusqu'aujourd'hui
toutes ces composante à l'Est de la République
Démocratique du Congo par les troupes de Laurent NKUNDA BATWARE qui
cherchait chaque fois à attaquer la position de l'armée
Congolaise.
L'insécurité ainsi que les cas des violations
règnent sur toute l'étendue de la République
Démocratique du Congo.
Quand on parle de l'armée nationale on sous-entend une
armée au service de la nation chargée de protéger les
personnes et leurs biens, qui veillent à la stabilité des
institutions d'un Etat, sécurise l'intégrité territoriale
contre toutes les attaques.
Mais nous constatons que cette armée contribue à
déstabiliser les institutions de l'Etat. Par exemple le coup d'Etat
organisé par LENGE qui est parvenu à donner la déclaration
à la chaine nationale et échappant d'être capturé
par l'armé Congolaise.
Tous ces éléments montrent que c'est une
armée dénationalisé, personnalisé qu'est au service
et profit de leurs dignitaires.
Les observateurs tiennent pour responsable des
problèmes actuels à la fois la communauté internationale
et le gouvernement : la première parce qu'elle n'a pas su comprendre la
complexité de l'environnement des réformes, fournir une mission
de maintien de la paix d'une ampleur et d'une force suffisantes, investir les
ressources nécessaires et coordonner efficacement les nombreux
initiatives d'assistance bilatérale et multilatérale ; le
gouvernement est, pour sa part, critiqué pour son manque d'engagement
politique dans le processus de réforme, pour avoir accordé la
priorité aux opérations militaires pour défaire les
rebelles au détriment des réformes institutionnelles et à
la protection de la population civile et pour ne pas avoir su s'attaquer
à la culture de l'impunité qui caractérise les forces de
la sécurité.
L'absence de vision commune de la réforme à
mener garantit que la « demande » de réformes continue
d'être exprimée le plus fortement par la communauté
internationale plutôt que par les acteurs nationaux eux-mêmes. Or,
non seulement cette situation accroît la probabilité selon
laquelle les réformes seront soumises aux priorités politiques
d'acteurs extérieurs, mais elle a également des
conséquences pour la durabilité du processus de réforme.
Le renforcement de la demande nationale de réforme en RDC doit donc
être considéré comme une priorité de long terme
fondamentale pour la RSS, sans laquelle il est peu probable que le processus de
réforme puisse durer ou répondre à la situation et aux
besoins spécifiques du pays.
Malgré la prise de conscience de la
nécessité d'une réforme du secteur de la
sécurité et de la justice depuis les dialogues intercongolais,
aucune vision globale congolaise de la réforme de ce secteur ne s'est
dégagée avant la première tentative organisée lors
de la table-ronde sur la réforme du secteur de la sécurité
de février 2008. Depuis, aucun plan stratégique global de la
réforme du secteur de la sécurité n'a suivi, laissant aux
différents acteurs le champ libre de s'organiser sans définir les
interdépendances pouvant conduire à une RRS avec des plans
sectoriels évoluant dans différents sens.
Parallèlement à cette inexistence d'une vision
globale de la réforme du secteur de la sécurité dans le
pays, plusieurs autres facteurs entrent en ligne de compte, notamment le
rôle de plus en plus prépondérant de la coopération
multilatérale et bilatérale et le manque de ressources tant
financières qu'humaines. La volonté politique et les enjeux
sécuritaires dans les provinces de l'Est, dominées par des
guerres successives impliquant des groupes armés congolais et
étrangers contre les Forces armées de la République
Démocratique du Congo, constituent des facteurs supplémentaires
non négligeables.
SECTION I : FARDC
À LA CRÉATION D'UNE ARMÉE RÉPUBLICAINE
En effet, le décryptage du qualificatif
« républicaine » fournit un double
éclairage : d'une part, il établit un lien de
causalité entre l'armée nouvelle et le régime politique la
sous-tendant, c'est-à-dire la république et la démocratie;
d'autre part, il donne un sens à la volonté des élites de
rompre radicalement avec les moeurs sinon les turpitudes d'une force
armée au service du mal, c'est-à-dire le despotisme ou la
tyrannie à savoir : l'ANC (Armée nationale congolais), les
FAZ (Forces armées zaïroises), sans ignorer les milices à la
solde d'un homme, d'un groupe ou des puissances étrangères (AFDL,
RCD, MLC, etc.).
Tels sont l'esprit et la lettre de l'article 188 de la
constitution, énonçant que « Les forces armées
sont républicaines. Elles sont au service de la nation. Elles sont
apolitiques et soumises à l'autorité civile ».
Il s'agit d'une révolution culturelle provoquée
par le traumatisme de la dictature et des guerres rebelles à
répétition, dont les massacres, les viols, les pillages de
ressources, les zones de non droit, traduisent les pires abominations que la
RDC ait connues durant cinquante ans d'indépendance.
A la lumière de cette révolution culturelle,
l'armée républicaine peut être définie comme la
capacité de défense dissuasive au service de la démocratie
(valeurs, lois, institutions), afin de préserver les
intérêts vitaux de la RDC (l'intégrité territoriale,
la protection des personnes et de leurs biens, au sens des articles 187 et 188
de la constitution) et participer aux actions en faveur de la paix
régionale (Pacte sur la sécurité, la stabilité et
le développement dans la région des Grands lacs, Protocole sur la
Non-agression et la défense mutuelle dans la région des Grands
lacs, article 5, alinéa C ; la charte de l'Union africaine (la
Force en attente); CEEAC (Communauté économique des Etats de
l'Afrique centrale) et la FOMAC(Force multinationale de l'Afrique
centrale) ; ONU et les Opérations de maintien de la paix).
SECTION II :
ARMÉE RÉPUBLICAINE ET DÉFI DE LA DIPLOMATIE CONGOLAISE DE
LA DÉFENSE
La conséquence sur le plan diplomatique en serait le
devoir de reconnaissance et de soutien mutuels des régimes ainsi
constitués et la recherche en commun par l'association, la
négociation soutenue par le principe de puissance. Ce qui ne passe pas
nécessairement pas la création des institutions régionales
communes d'intégration. La gestion commune des
menaces que constituent les présences étrangères
dangereuses sur le sol des pays voisins aurait besoin d'une structure de
coopération sécuritaire dont seraient membres tous les anciens
belligérants de la première guerre mondiale africaine en RDC.
Car, la leçon stratégique à tirer de la
belligérance entre pays de la région est celle de leur
incapacité collective à parvenir à une paix
régionale imposée ou construite et assumée ensemble.
La diplomatie congolaise aurait à cet égard un
devoir d'intransigeance et de fermeté assortie cependant de l'engagement
à régionaliser son économie nationale et à mettre
son développement économique et non ses ressources au service de
l'intégration économique régionale et mondiale. Pour y
parvenir, l'Etat congolais aurait aujourd'hui le devoir de réussir la
décentralisation au double plan géopolitique et
économique. La décentralisation doit être perçue
comme la réforme majeure destinée à refonder l'Etat autour
de la quête de la reconstruction de la puissance nationale en vertu des
agressions armées subies et dans le but de renforcement de
l'intégrité territoriale par le renforcement et la surveillance
des frontières. Une politique de défense nationale tous azimut,
vaudrait mieux qu'une politique de dissuasion très peu crédible
dans la phase actuelle de la nation. Il nous faut reterritorialiser le pouvoir
par une plus grande participation citoyenne à la défense
nationale.82(*)
L'immensité du territoire de la République
Démocratique du Congo, oblige cette dernière à adopter une
certaine ligne de conduite vis-à-vis des pays limitrophes.
Elle doit par exemple après avoir formé une
armée forte et républicaine développer certains
mécanismes lui permettant d'être en parfaites communion avec les
pays limitrophes fournissant beaucoup d'effort dans le seul but d'inciter les
autres pays de la sous-région des grands lacs à pouvoir
s'intégrer dans le cadre des organisations internationales
d'intégrations.
C'est dans ce cadre d'idée que nous avons
consacré ce paragraphe à l'étude de quelques
mécanismes pouvant suppléer à l'armée dans le
maintien de l'ordre, de la sécurité et de la défense
nationale.
1. Le renforcement de la politique de bon voisinage.
Il est vrai que jadis le recours au principe de bon voisinage
justifiait la faiblesse de la République Démocratique du Congo
compte tenu des multiples crises qu'elle a connue à partir du 30 juin
1960. Ainsi, il était tout à fait logique que les dirigeants
Congolais face à tous ces problèmes politiques puissent bien
évidement faire recours à ce principe afin de sauvegarder
l'indépendance nouvellement acquise et protéger la
souveraineté de l'Etat et son intégrité territoriale
vis-à-vis des Etats qui l'entourent.
S'il reste vrai qu'entre les Etats seuls les
intérêts sont éternels et perpétuels, il y a donc
risque que les pays voisins de la République Démocratique du
Congo prennent toujours le lux d'agresser le Congo pour obtenir ce dont ils ont
besoin. C'est pourquoi, nous osons croire que le renforcement de la politique
de bon voisinage est plus que nécessaire dans la défense et la
sécurité du territoire national Congolais car, elle empêche
qu'il soit fait usage de la force par les pays limitrophes pour obtenir ce dont
ils cherchent et les contraint de ce fait à le faire dans le respect des
règles internationales préalables établies dans le cadre
de la coopération bilatérale ou multilatérale.
2. La Co-sécurité régionale
Le recours à la notion de Co-sécurité
régionale se justifie par le fait que l'Afrique apparait aujourd'hui
comme le continent ou mieux comme la région la plus affecté par
les guerres et les conflits armées de tout genre.
Ainsi la République Démocratique du Congo devra
par la signature d'accords et traités avec les Etats de la sous
régions des grands lacs Africains amener ces derniers à opter
pour une Co-sécurité régionale vis-à-vis des
menaces qui règnent autour de leurs frontières respectives.
S'agissant par exemple de la question des FDLR dans la partie
Est de la République Démocratique du Congo, ces derniers
constituent une épine dans le pied de la sécurité en
République Démocratique du Congo.
La présence des ces FDLR interhamwe sur le territoire
de la République Démocratique du Congo est devenue aujourd'hui la
raison majeur avancée par le Rwanda pour justifier ses incursions
militaires en République Démocratique du Congo. En disant que ces
derniers constituent une menace permanente du pouvoir politique de
Kigali.83(*)
Or, si le Rwanda souffre réellement de la
présence des FDLR Interahamwe sur le territoire Congolais et que la
République Démocratique du Congo dénonce depuis des
années déjà l'insécurité causée par
les milices d'autres pays de la sous région puissent coaliser pour
finalement mettre fin à cette question. D'autant plus que
l'insécurité causé par les FDLR sur le territoire
Congolais a des répercutions sur les autres pays de la sous
région.
Donc, il est plus nécessaire que les pays de la
sous-région des grands lacs Africains s'inscrivent dans la perspective
de la Co-sécurité de manière à pouvoir identifier
ensembles les menaces qui pèsent sur la survie collective et
déterminer les points de vulnérabilités de leurs pays
respectifs.
§ 1. La politique de
défense et de sécurité face aux menaces extérieures
en RDC
La reforme du secteur de la défense et de la
sécurité constitue le grand défi que doit relever le
République Démocratique du Congo pour assurer le retour à
la paix durable et la stabilité sur l'ensemble du territoire
nationale.
La lecture de l'histoire de nos forces armées renseigne
que de tout temps, les forces armées sont demeurées
monolithiques, de tendance coloniale avec en toile de fond la protection d'un
individu au détriment des institutions de la République
Démocratique du Congo. Cette tendance dont la conséquence
majeure est l'absence d'une doctrine militaire capable de générer
un système de défense fiable et efficient, basé sur la
menace et l'environnement géostratégique, n'a pas permis au pays
de répondre positivement à la consolidation de son tissu
militaire.
La République Démocratique du Congo doit
être dotée d'une armée bien formée, avoir des armes
sophistiquées pour contrecarrer toute agression, en plus de relever le
niveau d'instruction ou de formation militaire tout en leurs faisant connaitre
leurs missions en temps de paix et temps de guerre.
La République Démocratique du Congo étant
l'un des pays du monde qui ont le plus grand nombre de pays voisins et
doté d'une diversité des ressources naturelles, elle est souvent
l'objet de convoitise particulièrement par ces pays voisins et
généralement par les différentes puissances de ce monde .
Il n'est pas facile pour qu'un Etat, entouré par neuf frontières
voisines d'être en paix, s'il n'a pas une bonne politique de
défense et de sécurité qui lui permettra d'assurer la
sécurité de l'intégrité territoriale ou de faire
face aux différentes sortes d'attaques extérieures.
Cette politique de défense et de sécurité
doit avoir des moyens mis en oeuvre par la nation pour assurer sa
défense. Les moyens sont soit de nature militaire et non militaire, la
nation doit avoir la politique qui sera en mesure de défendre les
intérêts fondamentaux en tout temps, en toute circonstance et
contre toutes les formes de menaces.
Cette politique doit avoir les objectifs à atteindre et
s'opposer en tout temps et en toute circonstance par des moyens militaires
à toute forme d'agression dirigée contre les
intérêts fondamentaux de la nation.
Pour bien organiser sa défense et sa
sécurité, la République Démocratique du Congo doit
organiser sa politique de défense qui veut une stratégie
englobant les mesures militaires, diplomatiques, économiques,
scientifiques et d'autres pouvant en permanence garantir au gouvernement la
capacité de parier à toute menace contre
l'intégrité territoriale, la souveraineté et la survie de
la nation. La diversité des menaces doit corresponde à une
diversité des parades pour assurer au gouvernement une grande souplesse
et une liberté d'action dans la gestion des crises, la stratégie
militaire de la République Démocratique du Congo consiste
à dissuader tout ennemi susceptible de menaces d'intégrité
territoriale par l'emploi de la force.
La géostratégie de la République
Démocratique du Congo doit dorénavant être une science
majeure pour permettre à ce pays de jouer une politique de puissance
dans la région de l'Afrique centrale, une politique de défense et
de sécurité en Afrique et celle d'interdépendance dans le
monde.84(*)
L'armée républicaine seule ne suffit pas pour
déterminer une politique de défense et de sécurité
pouvant faire face aux menaces extérieures. Il lui faut une diplomatie
qui est la stratégie qu'on peut mettre en place pour maintenir la paix
durable, et qui peut lui permettre aussi de défendre
l'intégrité territoriale ainsi que les institutions politiques de
la République Démocratique du Congo
Il faudra que cette diplomatie soit basée sur les
effets réels pour qu'il y ait des solutions durables il faut :
l'organisation de la diplomatie, que l'on tienne compte des exigences
géopolitiques, de la République Démocratique du Congo, de
son statut parmi d'autre Etats en Afrique et son organisation social politique.
Ces exigences deviennent comme des valeurs structurales devant être
mise en valeur.85(*)
La République Démocratique du Congo est l'un des
rares pays au monde ayant à lui seul neuf pays avec lesquels elle
partage les frontières, avec une petite ouverture sur l'océan, sa
position au centre de l'Afrique lui impose une certaine politique. D'où
elle ne peut qu'être structurante. Cette position géographique
l'oblige aussi à être un Etat militairement fort.
La République Démocratique du Congo, doit
s'ouvrir à ses voisins à travers des communications de toute
nature : commerciale, économique, culturelle et politique.
Notre pays, la République Démocratique du Congo,
a un avantage considérable d'avoir des peuples qui se retrouvent dans
chacun des pays voisins, c'est donc un élément à
capitaliser afin qu'à travers cette ouverture, le peuple Congolais soit
connu et compris ; c'est ce qui a fait défaut jusqu'ici en
République Démocratique du Congo alors que cet
élément profite grandement dans sa politique extérieure.
La politique de bon voisinage, cette politique dite de bon
voisinage consisterait à protéger les frontières du pays
par la sécurisation des frontières des Etats voisins.
Ainsi la République Démocratique du Congo devra
éviter pour quelque raison que ce soit de servir de base arrière
pour des groupes armés afin de stabiliser d'autres Etats.
Cela implique que la République Démocratique du
Congo doit rester attachée aux chartes des nations-Unies et de l'OUA
ainsi qu'aux résolutions y afférentes en encourageant
l'initiative de la CEPGL.86(*)
Voyons les mérites que le principe de bon voisinage
à apporter pendant la deuxième république. Le principe de
bon voisinage a été productif et a entrainé des fruits
diplomatiques. La réalité à ses frontières a
été renforcée avec les deux pays de l'Est qui faisaient
partie comme lui des territoires coloniaux de la Belgique avec l'aide de la
CEPGL, celles aux dires des observateurs a plus tourné comme une
sécuritaire que comme une organisation promouvant le
développement économique des Etats membres. Ce principe de bon
voisinage lui a servi à amener la sécurité à ses
nombreuses frontières avec les pays limitrophes.87(*)
Il est aussi important que la R.D.C ait encore une politique
d'attraction qui lui permettra d'être considérée comme un
lieu favorable pour décoller politiquement ou économiquement et
d'être considérée aussi comme une plaque tournante en
Afrique.
D'où l'avantage de mettre en valeur ses vertus
géographiques structurantes. Pour se donner un statut structurant, il
faut se faire indispensable et incontournable pour les autres.
C'est-à-dire là que vient le statut et éventuellement son
degré. C`est à partir de ce statut qu'on peut se faire
l'idée du rôle que l'on peut jouer dans le concert des nations.
Si, à travers l'organisation sociale, économique, politique et
culturelle, les autres Etats se rendent compte que leur coopération avec
la République Démocratique du Congo peut leur être utile et
profitable, ils finiront par voir celle-ci jouer un rôle important entant
qu'Etat pouvant permettre une intégration avantageuse pour tous.
Dans ce conditions, il est plus qu'important que des reformes
souvent faites au niveau de l'armée et de la police nationale
Congolais.
La reforme du système de défense et de
sécurité en République Démocratique du Congo
s'appui sur plusieurs documents qui lui donnent toute sa
légitimité. Le premier, l'accord global et inclusif,
signé le 17 décembre 2002 à Pretoria en Afrique du Sud par
la plupart des ex-belligérants Congolais consacre tout un chapitre
à l'armée. Il prévoit ainsi la création d'un
conseil supérieur de la défense dirigé par le
président de la République et chargé entre autres de
donner un avis sur la formation d'une armée intégré et sur
la politique de défense.88(*)
Le deuxième document est la constitution de la
transition ratifié le 02 Avril 2003.89(*) Le troisième est l'acte d'engagement de
Dra-es-Salaam signé par les autres chefs des groupes armées non
signataires de l'accord de Pretoria.
C'est dans ce cadre que le gouvernement Congolais a
adopté en Mai 2005 un plan stratégique de reforme de
l'armée. Ce cadre devrait être basé sur les actions
à mener, évaluer les moyens à mobiliser pour mettre en
oeuvre, et identifier les rôles des différends.
En outre ce plan prévoyait trois étapes dans le
processus de formation d'une armée forte, puissante et
intégrée après le brassage des différentes forces
appartenant aux différents groupes rebelles.
Il s'agit de :
· La formation des brigades d'infanteries pour le
maintien de la sécurité nationale.
· La formation d'une unité de réaction
rapide et,
· L'établissement d'une force de défense
forte à l'horizon 2010.90(*)
Ainsi cette intégration de l'armée et de police
envisagée dans ces trois documents et compris dans les dispositions de
la constitution de la République concerne les forces et groupes
suivants :
· Les ex-mouvements pour la libération du Congo
(MLC) dirigé par Jean-Pierre BEMBA, ex-Vice président Congolais
de la transition et actuel sénateur ;
· Le Rassemblement Congolais pou la démocratie
(RCD) autres fois appelé RCD-Goma dirigé par Azarias RUBERWA,
l'un des ex-quatre vices président de la transition ;
· Le Rassemblement Congolais pour la démocratie
mouvement de libération (RCD-ML), crée par WAMBA DIA WAMBA, puis
dirigé par MBUSA NYA MWISI ;
· le Rassemblement Congolais pour la démocratie
nationale (RCD-N) basé au Nord du l'Iturie ;
· Les Mai-Mai qui recouvrent une pluralité des
milices ethniques et parfois des groupes d'auto-défense,
organisés en force militaire au Nord et Sud-Kivu ainsi que dans le
Katanga ;
· Les signataires de l'acte d'engagement de
Dar-es-Salaam, c'est-à-dire les groupes FENI-PUSIC-UPC/RP, FAP,
FDPC ;
· Enfin les combattants Congolais encore à
l'extérieur du pays.91(*)
La longue liste des ex-belligérants concernés
par le processus de brassage et d'intégration témoigne de
l'ampleur des défis à relever pour réussir la
restructuration.
S'agissant strictement de la structuration de la force
armée, il faut dire que la force armée revêt une importance
capitale dans la défense et la sécurité nationale de la RD
Congo. Elle se présente aujourd'hui comme une condition sine qua non
dans la refondation de la nation Congolaise.
La République Démocratique du Congo doit cesser
de toujours crier à la violation de son intégrité
territoriale, elle doit mettre en tête que dans le réal politique
les Etats n'ont pas d'alliés ou d'amis éternels et des
perpétuels ennemis, seuls les intérêts sont éternels
entre les Etats.
Tant que les pays limitrophes et autres trouveront leurs
intérêts en République Démocratique du Congo, ces
derniers useront de tous les moyens possibles pour les obtenir, y compris la
guerre. Ne dit-on pas que : qui veut la paix prépare la
guerre !92(*)
Les militaires Congolais doivent avoir une conscience de
combattants de façon à se familiariser avec le danger et
banaliser la mort. Mais ce que nous constatons actuellement avec nos forces
militaires armées est très déplorable surtout sur le champ
de bataille. Les militaires Congolais ont très peur de la mort, ils
sont plusieurs à déserter lorsqu'il faut aller combattre
l'ennemi.
Ainsi, seule une formation militaire bien solide peut assurer
un tel courage. A cette formation, il faut ajouter
l'élément équipement militaire. Le monde a tellement
évolué qu'il n'est question aujourd'hui d'ignorer dans les
nouvelles stratégies concernant la reforme du système de
défense et de sécurité l'élément
technologique. L'évolution technologique impose aux stratégies
militaires une adaptation au changement de l'environnement militaire, non
seulement on doit recruter des nouveaux hommes pour une nouvelle force mais on
doit également les adapter en fonction des besoins de la défense
et de la sécurité.
Les soldats Congolais ne doivent pas à cause de la
mauvaise gestion des ressources de l'Etat se sentir inférieur du point
de vue équipement militaire sur le champ des opérations. Le
contraire, affecte dangereusement la morale du combattant.
Ils doivent disposer d'une capacité défensive
crédible sur le respect strict des exigences à savoir :
· L'alerte avancée : Le
positionnement des troupes sur l'étendue de la République doit
être en mesure de repérer très rapidement les points de
vulnérabilité, propice à une attaque extérieur,
connaitre la géographie militaire.
· La réaction rapide : Ce
déploiement des troupes doit se faire rapidement dès qu'une
situation de crise est créée. Ceci oblige des moyens suffisants
de transports adaptés.
· La défense armée
généralisée : Celle-ci est d'autant importante,
dans la capacité défensive crédible, dans la mesure
où elle permet d'avoir un système de défense capable de
repousser toute agression.93(*)
Or, aujourd'hui, il est même difficile de dire si
réellement la République Démocratique du Congo a
réellement une armée. Toutefois, le diagnostic est posé,
il ne reste maintenant que la volonté du pouvoir politique pour la
matérialisation de toutes ces recommandations faites en faveur de la
restructuration et la fondation d'une armée républicaine en
République Démocratique du Congo.94(*) Les exigences externes seront
présentées dans le paragraphe suivant.
§ 2. Champ de la
coopération militaire et partenariats stratégiques
Après avoir indiqué les conditions de
constitution et d'emploi d'une capacité de défense dissuasive en
RDC, il reste à souligner que toute politique de défense a un
coût, et les Congolais doivent en prendre conscience et se
préparer à en payer le prix. Certes, on peut objecter que
l'état misérable des finances publiques de la RDC peut faire
sourire un esprit cartésien. Néanmoins, il ne faut point insulter
l'avenir. Car, si les immenses potentialités de la RDC étaient
mises en valeur et gérées d'une manière optimale, le pays
disposerait des atouts solides pour financer une politique de défense
crédible, à moyen et à long terme. Toutefois, quand bien
même la RDC aurait eu les moyens de sa politique de défense, il
lui manquerait un savoir-faire sinon une l'expertise militaire avisée
détenue par les puissances militaires mondiales.
C'est ici qu'il sied de distinguer des simples accords de
coopération militaire avec les partenariats militaires
stratégiques. Or, pour disposer d'une capacité de défense
dissuasive, la RDC a besoin d'un partenariat militaire stratégique
reposant sur deux critères objectifs : Primo, s'adresser aux meilleurs
afin de pouvoir choisir les puissances disposant d'une industrie militaire
performante, à la lumière des besoins de l'armée
républicaine en équipement, en formation, en entrainement, en
logistique, en management, etc.
Secundo, à l'industrie militaire performance,
s'ajoutent la culture de projection des forces et l'offre publique de
sécurité et de défense à l'échelle mondiale.
Force est, partant de ce portrait-robot, de signer un traité
définissant les termes du partenariat militaire stratégique,
fondé sur le principe que les Etats n'ont pas d'amis, ils n'ont que des
intérêts.
Dans cet ordre d'idées, la RDC doit tenir une balance
égale entre ses intérêts légitimes, à
défendre bec et ongles, et les intérêts légitimes du
ou des partenaires. Tel est le sens de partenariat militaire stratégique
gagnant/gagnant, débarrassé de sentimentalisme, d'amateurisme et
de myopie politique.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de notre étude qui a porté sur
« rôle de l'armée dans la pacification entre les
nations : cas de la RDC et du RWANDA ». Il a été
question pour nous de rechercher quel rôle doit-on attendre des nos
forces armées dans la quête de la paix entre les nations en
vu d'évaluer leurs chances de réussite en période de
crise ou de guerre. La poursuite de cette quête était
alimentée par un double-souci de compléter les recherches
disponibles en théorie stratégique dans la région des
Grands Lacs et en même temps permettre de comprendre les rôles et
considérations qui président l'engagement des nos gouvernements
quant à l'efficacité et les buts poursuivis par nos forces
armées. De même, cette réflexion pourrait également
être pour les décideurs politiques, un moyen d'évaluer nos
armées par rapport à d'autres armées modernes et un moyen
d'évaluation des décisions prises dans la perspective de
l'amélioration de la politique nationale en matière de
défense.
Cette étude, menée sur la RDC et le Rwanda, a
pris en compte les événements qui se sont déroulées
entre 1960 et 2010, analysés selon la vision réaliste des
relations internationales qui vise l'intérêt
général, et bien entendu, nous nous sommes plus appuyés
sur la période de 1996 à 2003 à cause des conflits qui
caractérisaient les deux pays.
Nous sommes partis du triple questionnement ci -
après :
- pourquoi les armées congolaise et rwandaise
(actuellement FARDC et FRD) ne jouent-elles pas bien leurs
rôles ?
- Est- ce que les FARDC et les FRD sont des armées
républicaines ?;
- Quels types de faiblesses peut-on retenir dans les
capacités militaires de la RDC ?
En terme d'hypothèses à ces questions nous avons
estimé que :
· En tant qu'armée des Pays Satellites, ces deux
armées ont souvent été là pour protéger les
intérêts de Grandes puissances et aider aussi les Dirigeants de
ces deux pays à se maintenir au pouvoir.
· Considérant les abus commis par ces deux
armées contre ceux qu'elles sont sensées protéger, la
désorganisation qui y règnent, la qualité des hommes qui
les constituent etc. Ces armées ne sont pas des armées
républicaines.
· Les faiblesses au sein des ces armées sont
d'ordre : technique, qualitatif, quantitatifs, organisationnel etc.
Comme outils d'analyse, nous permettant de parvenir de
façon adéquate à une réponse à la question
sus-énoncée et vérifier cette anticipation, nous avons
opté pour la méthode comparative ainsi que la méthode
systémique conceptualisée par David Easton, à cause de son
aptitude à rendre lisible le fonctionnement des systèmes et
à cause de son adaptabilité à l'analyse d'une armée
en tant qu'instrument de la politique. Dans la perspective d'une
compréhension suffisante du phénomène nous nous
proposions, le cas échéant, de compléter les limites de
l'approche systémique par l'approche stratégique surtout en ce
qui est de l'explication du fonctionnement interne des FARDC FRD. Nous avons
aussi utilisé la technique documentaire ; la technique d'entretien
et celle d'analyse du contenu pour faciliter l'analyse sous examen et nous
permettre d'amener ce travail à bon port.
Rappelons ici que, outre l'introduction et la conclusion, le
présent travail est compartimenté en cinq chapitres :
Ø Le premier chapitre qui a traité sur
« les considérations
générales » et fournit des précisions
sur les concepts opérationnels de notre étude. Il s'agit de
l'Armée, la pacification, la nation, ainsi qu'une présentation
synthétique de la RDC et du Rwanda.
Ø Le deuxième chapitre s'est
intitulé « Armée dans la théorie
stratégique ou théorie de la sécurité »
et analyse l'armée comme instrument de défense, comme
instrument de dissuasion, comme instrument de coercition ainsi que comme
instrument de statu quo.
Ø Le troisième chapitre a
porté sur « L'Autopsie des armées
congolaise et rwandaise » et nous a permis d'examiner
l'armée rwandaise, armée congolaise, sa constitution
(création), son emploi, sa doctrine, ses missions ainsi ses moyens
matériels et humains.
Ø Le quatrième chapitre quant à
lui, porte le titre: « De l'armée outil de guerre
à l'armée facteur de paix régionale »
et analyse différents points dont : Armée outil de guerre ;
FRD et occupation de la RDC ; Armée facteur de paix
régionale armée instrument de légitime défense
(charte e l'ONU) ; armée instrument de maintien de la paix (
dans le cadre de l'ONU, de l'UA, du Pacte sur la sécurité,
la stabilité et développement de la région des grands
lacs.
Ø Le cinquième chapitre parle de :
« Faiblesse des capacités militaires de la RDC et
sécurité régionale » il analyse les
points suivant : Des FARDC à la création
d'une armée républicaine ainsi que l'Armée
républicaine et défi de la diplomatie congolaise de la
défense.
Après une bonne analyse, nous avons corroboré
toutes nos trois hypothèses par et à travers la
démonstration des faits et des les situations qui, malheureusement,
caractérisent l'armée qui est censées protéger les
institutions de la république, le territoire national et la population.
La RDC doit se doter d'une armée républicaine et moderne arriver
à jouer un rôle mondial, régional, et sous-
régional, c'est-à-dire d'intervenir dans toutes les parties du
monde ou de la région selon le cadre de besoin. Il peut s'agir
d'interventions militaires, mais aussi bien d'interventions politiques ou
diplomatiques, économiques ou idéologiques. Seul le cumul des
capacités d'intervention peut conférer à un Etat le
rôle de la puissance.
Il n'y a pas une vraie croissance politique, un vrai
développement sans engagement de refuser de subir la loi de la nature ou
des hommes nos semblables et nos égaux, sans ambition internationale,
toutes ces qualités ou vertus qui manquent cruellement à
l'intention congolaise de leadership. Pour qu'une armée joue pleinement
son rôle et arrive à assurer la pacification des nations, il faut
avoir une bonne politique de la défense nationale conçue par des
autorités compétentes et ayant une vision claire de ce que sera
la RDC dans les future. «Gouverner, c'est prévoir ;
prévoir, c'est savoir», dit la sagesse populaire. L'heure des choix
difficiles a sonné, pour que la RDC franchisse le cap de l'armée
de transition (les FARDC) vers «l'Armée républicaine de la
RDC», au sens de l'article 188 de la constitution. A cette fin, la RDC
doit inventer une diplomatie de la défense dont la mission est
d'acquérir une capacité de faire, faire faire et interdire de
faire.
Il s'agit de combiner la stratégie de
sécurité contre l'autre (par la capacité de se
défendre ou de dissuader) et la stratégie de
sécurité avec l'autre (par la diplomatie, les institutions
d'intégration économique ou de coopération en
matière de défense).
Le champ d'étude est
immense, et l'intérêt que nous pouvons lui accorder trop vaste.
Nous n'avons fait qu'affleurer certains aspects de la réalité de
ces deux armées. Notre humble étude ne peut se prévaloir
en effet d'une totalité, d'une globalité et d'une perfection
qu'elle n'a pas. Il demeure encore de la place dans le vase de la
théorie stratégique entant qu'une composante de la
théorie réaliste. Autrement dit, comme nous l'avons
souligné ci haut, dans les questions de sécurité, de
défense et de recherche de la paix, avec la possibilité de faire
usage des moyens militaires pour atteindre des fins politiques, nous laissons
donc un vide que d'autres chercheurs bien désireux de compléter
ce champ pourront combler. BIBLIOGRAPHIE
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centrale, cerdac, PUL.
15. NGOIE TSHIBAMBE, Germain, « La politique de bon
voisinage. Analyse d'un principe de politique étrangère de la
RDC », in Congo Afrique, n°344, Mai 2008.
16.
RDC :
les effectifs des FARDC désormais connus : 129.000 hommes,
RTL, 25 avril 2009
17. Sandra W. Meditz & Tim Merrill (eds) Zaire: Shaba,
Library of Congress Country Studies, 1993
18. Thierry Charlier, « Défilé
militaire à Kinshasa », dans
Raids,
no 294, novembre 2010.
19. Tom Cooper & Pit Weinert,
Zaire/DR Congo
since 1980, 2 September 2003, Air Combat Information Group, accessed August
2007
20. « La stratégie militaire », in
Wikipédia, L'Encyclopédie libre, HYPERLINK
21. "http://www.wikipedia.org" www.wikipedia.org, 2011
22. http://sadie.markandbeth.net
23. http://
www.musabyimana.be
24. http://
www.provincenordkivu.org
25. http://www.grands lacs.net / doc/
2814.pdf
IV. TRAVAUX INEDITS,
RAPPORTS ET AUTRES DOCUMENTS
1. Amani leo, dépliant du Programme Amani, Goma, Avril
2008.Conseil de sécurité, Vingt-neuvième rapport du
Secrétaire général sur la Mission des Nations-Unies en
République Démocratique du Congo, New York, Septembre 2009.
2. LAURENT MUGISHO : De stratégie militaire
dans la politique étrangère des Etats de la région des
Grands Lacs, TFC (inédit) en R.I, FSSAP, U.O.B, 2008-2009.
3. . MULAMBA NGELEKA : Cours de
Géostratégie L1 R.I, /UNILU, 2009-2010, inédit.
4. . NGOIE Tshibambe, Notes inédites du Cours de
Relations Internationales I, UOB, FSSPA, G1 RI, 2006-2007.
5. . Zourek, J « La notion de légitime
défense en droit international - Rapport provisoire »,
AIDI 56 (1975)
* 1 Aron Raymond, Paix et
guerre entre les nations, Paris, éd. Calmann-Lévy 1962.
* 2 BRAECKMANN, C.,
L'enjeu congolais. L'Afrique centrale après MOBUTU, Bruxelles,
Fayard, 1999.
* 3 MULAMBA NGELEKA :
« Alliances stratégiques et conflits armés dans la
Région des Grands Lacs : exemple du Rwanda et de la
République Démocratique du Congo » in LIKUNDOLI :
mémoire et enquêtes d'histoire congolaise, X 1-2. Conflits et
violences dans l'histoire contemporaine de l'Afrique centrale, cerdac, PUL.
2006
* 4 BRAECKMANN, C., Les
nouveaux prédateurs. La politique des puissances en Afrique
centrale, Bruxelles, Fayard, 2003.
* 5 BRAECKMANN, C., Vers la
deuxième indépendance du Congo, Paris, Kinshasa, Editions Le
Cri, Afrique Editions, 2008
* 6 LANOTTE, O, Guerres
sans frontières en République Démocratique du Congo. De
Joseph Désiré MOBUTU à Joseph KABILA, Bruxelles,
Editions du GRIP, 2006.
* 7 MATTHIEU, P, et WILLAME,
J-C, Conflits et guerre au Kivu et dans la région des Grands Lacs.
Entre tensions locales et escalade régionale, Paris, L'Harmattan,
Cahiers Africains N° 39-40, 1997
* 8 Encyclopaedia Universalis
France S.A 1988
* 9 MOKTHAR Lakelal,
Dictionnaire des Relations Internationales. L'outil indispensable pour
comprendre la nature et les enjeux des liens entre les nations, Paris, Editions
Ellipses, 2006
* 10 Microsoft Encarta
2009.
* 11 Microsoft Encarta,
op.cit
* 12 Idem
* 13 British Military Attache
Kinshasa, Report for the Period Ending 30 June 1970,
FCO 31/577.
* 14
IISS Military Balance
1975-76, p.45
* 15 Sandra W. Meditz & Tim
Merrill: Library of Congress Country Studies, Shaba, (eds) Zaire 1993
* 16 Sandra W. Meditz and Tim
Merrill,
Country
Study for Zaire ,
Library of
Congress, 1993,
* 17 La Division fut
formée en 1974 et entraînée par des officiers de
Corée du
Nord. Elle fut nommée ainsi d'après l'incident de juin 1964
dans la ville de Kamanyola. En 1993, elle est composée de la
11ème, de la 12ème, et de la 14ème Brigade d'infanterie.
Voir Michela Wrong, The Emperor Mobutu, Transition - Issues 81 & 82 (Volume
9, Number 1 and 2), 2000, pp. 92-112
* 18 George, Edward. The
Cuban Intervention in Angola, 1965-1991: From Che Guevara to Cuito
Cuanavale, 2005. Page 136
* 19 Jane's Sentinel
Security Assessment - Central Africa., Jane's Information Group,
Coulsdon, Issue 11 - 2002 p. 289
* 20 Tom Cooper & Pit
Weinert,
Zaire/DR
Congo since 1980, 2 September 2003, Air Combat Information Group,
accessed August 2007
* 21 Jacques Ebenga &
Thierry N'Landu
The
Congolese National Army: In search of an identity , Evolutions and
Revolutions, Pretoria,
Institute
for Security Studies, 2005, p.66-70, 73-74
* 22 Microsoft Encarta,
op.cit
* 23 Michel Fortmann, Thierry
Gongora in études internationales, Volume : 20, (1989)
Fortmann M et Gongora T ; «la pensée militaire
classique », in ......
* 24 Alain Plantey,
« Une diplomatie de la défense », in
Stratégique, 2ème trimestre, 1985
* 25 Etienne Thuau, Raison
d'Etat et pensée politique à l'époque de Richelieu, Paris,
Albin Michel, 2000 (Bibliothèque de l'évolution de
l'humanité) 1re éd : 1966), p. 317-318.
* 26 Lucien Poirier, Essais de
stratégie théorique, Paris, Fondation pour les études de
défense nationale, 1983, p.19
* 27. Zourek, J « La
notion de légitime défense en droit international - Rapport
provisoire », AIDI 56 (1975), p. 1-80.
* 28 Dinh, N. Q ;
Droit international public, LGDJ, coll.
« Traités », 1999.
* 29 Greig, D. W.
« Self-Defence and the Security Council: What Does Article 51
require? », International and Comparative Law Quarterly, 40
(1991).
* 30 J.-P. Cot et A. Pellet,
La Charte des Nations unies, Economica, 1991
* 31 E. LUARD: cite par Mulamba
N.: Conciliation and deterrence. Comparison of biotical strategies in interwar
and postwar periods, Wolds politics, XIX, 2 janvier 1967, P. 177
* 32 MULAMBA NGELEKA :
Cours de Géostratégie L1 R.I, /UNILU, 2009-2010, inédit
* 33 "Dissuasion
nucléaire." Microsoft Encarta, op.cit
* 34 Mwayila
Tshiyembe : GUERRE ET PAIX : RECONCILIATION NATIONALE, PREVENTION DES
CONFLITS, FORMATION ET CONSOLIDATION D'UNE ARMEE REPUBLICAINE. Essai sur la
République Démocratique du Congo (thème exposé au
Symposium du cinquantenaire tenu à Kinshasa du 29 Novembre au 02
Décembre 2010)
* 35 Idem
* 36 Mwayila Tshiyembe :
Op cit.
* 37 Mwayila Tshiyembe :
Op cit.
* 38 Mwayila Tshiyembe :
Op cit.
* 39 Idem
* 40 Alain Plantey,
« Une diplomatie de la défense », in
Stratégique, 2ème trimestre, 1985
* 41 Mwayila Tshiyembe, La
géopolitique de paix en Afrique médiane, Paris, L'Harmattan,
2003
* 42 Mwayila
Tshiyembe : GUERRE ET PAIX. Op cit
* 43
CIA
-The World Fact book
* 44
RDC :
les effectifs des FARDC désormais connus : 129.000 hommes,
RTL, 25 avril 2009
* 45 "http://www.wikipedia.org"
www.wikipedia.org, 2011
* 46 Thierry Charlier,
« Défilé militaire à Kinshasa », dans
Raids,
no 294, novembre 2010, p. 46-47
* 47Cité sur
sadie.markandbeth.net
* 48 Cité sur
www.musabyimana.be
* 49 Jean- Claude WILLAME,
« Laurent Désiré Kabila : les origines d'une
anabase », in Politique Africaine, n° 72, 1998, p. 72.
* 50 Discours du Pasteur
Bizimungu, ex- président de la République du Rwanda,
prononcé à Cyangugu, le 10 octobre 1996 cité par Jean
Claude Willame, les Banyarwanda...op.cit, p. 41
* 51 Idem
* 52 MULAMBA NGELEKA :
« Alliances stratégiques et conflits armés dans la
Région des Grands Lacs : op.cit
* 53 DIALOGUE, n° 201
Cité par Mulamba Ngeleka, Op.cit P. 321
* 54 Jean Claude Willame Op.cit
p. 75
* 55 Frederic FRISTER, in Le
Monde, 18 mars 1997, p.2
* 56 John POMFERT, «
Rwanda led revolt in Congo» in Washington Post, 9 juillet 1997. P.127
* 57 Jean Claude Willame,
Laurent Désiré. Op.cit
* 58 Colette BRAEKMAN et al.
Kabila prend le pouvoir, Bruxelles, GRIP, 1998. P.98
* 59 Lieutenant colonel Louis
Marie Kouna, « les opérations de maintien de la paix
genèse, développement et complexité » in honneur
et fidélité numéro spécial `' force de
défense au service de la paix en Afrique et dans le monde'', 20 mai
2005
* 60 Le
rétablissement de la paix vise à rapprocher des parties hostiles,
essentiellement par des moyens pacifiques prévues par la diplomatie
classique visée dans le chapitre VI de la Charte des nations unies.
* 61 L'imposition de la paix
est une action collective, coercitive qui peut être
déclenchée par le conseil de sécurité en vue de
mettre fin à une menace à la paix et à la
sécurité internationale ou à une rupture de la paix au
moyen d'éventail de mesures allant de la démonstration de la
force( mesure de blocus, sanctions économiques) à l'emploi
effectif de la force(action armée).
* 62 La consolidation de la
paix définit l'action menée après les conflits, en vue de
reconstituer des bases propres à affermir la paix. En effet le passage
de la guerre à la paix, s'il constitue un soulagement évident est
toujours chaotique et douloureux. Depuis la chute du mur de Berlin, la
communauté internationale tente, à travers l'action humanitaire,
la présence militaire et la promotion de la justice pénale
internationale d'accompagner les pays qui sortent de la guerre,
présageant que c'est le meilleur moyen pour que la paix soit durable.
* 63 Louise Fréchette,
« grandeur et misère du maintien de la paix » in S/D
Jocelyn Coulon, guide du maintien de la paix 2005, Athéna
édition, 2008, page52
* 64 Les missions de paix sont
appelées à aller au-delà de faire respecter un cessez-le
feu. Leurs mandats comprennent généralement toute la gamme des
activités nécessaires à la reconstruction des
sociétés déchirées par la guerre. En termes de
dangerosité il convient de tenir compte qu'on déploie les
contingents dans des environnements peu réceptifs à leur
présence.
* 65 Il convient à cet
égard de rappeler les rôles déterminants joués par
les forces ouest africaines d'interposition dans les conflits de Sierra
Léone, du Libéria,..., l'implication active des forces FOMAC et
FOMUC d'Afrique Centrale dans le maintien de la paix en RCA etc.
* 66 Programmes proposés
par les États-Unis (Africa Crisis Response Initiative -ACRI-
créé en 1996 et devenu en 2002 African Crisis Operations Training
Assistance - ACOTA-), la France (avec le Renforcement des Capacités
Africaine de Maintien de la Paix -RECAMP-), la Grande Bretagne, et autres
programmes financés par l'UE, le Japon, le Canada...
* 67 International
Conference on Peace, Security, Democracy and Development in the Great Lakes
Region. A
Concept Paper, paragraphe 27.
* 68 Voir aussi la
Déclaration de Dar-es-Salam sur la paix, la sécurité,
la démocratie et le développement dans la
région des grands lacs, premier sommet des
chefs d'Etat et de Gouvernement Dar-es-Salaam, 19-20 novembre
2004, le paragraphe 5.
* 69 LAURENT
MUGISHO : De stratégie militaire dans la politique
étrangère des Etats de la région des Grands Lacs, TFC
(inédit) en R.I, FSSAP, U.O.B, 2008-2009
* 70
Voir le site : www.provincenordkivu.org
* 71 TSHIYEMBE MWAYILA et
BUKASA MAYELE, l'Afrique face à ses problèmes de
sécurité, Paris, éd. Présence Afrique, 1989,
p.241
* 72MASPERO, François,
Les fleurs du Congo, éd. Bruxelles, 1972, p.190
* 73NDAYWEL, è N'ZIEM,
Isidore, Histoire du Congo, Afrique, éd. 1997, p.589
* 74NDAYWEL, è N'ZIEM,
Isidore, Op.cit, p.600
* 75 Idem, p.601
* 76NDAYWEL, è N'ZIEM,
Isidore, Op.cit, p. 730
* 77BRAECKMAN, C., La
R.D.C : chronique politique d'une entre deux guerres, Paris,
éd. Cerdaf, 1996-1998
* 78BRAECKMAN, C.,
Op.cit, p.9
* 79 Idem, p.97
* 80BRAECKMAN, C.,
Op.cit, p.97
* 81 Idem, p.99.
* 82 Freddy Mulumba : Op
Cit
* 83 TSHIYEMBE MWAYILA et
BUKASA MAYELE, Op. Cit., p.249.
* 84MOVA, S. Henri,
Op.cit, p119
* 85 MUNGALA ASSINDIE
ZANZANG : Le consensus politique et la renaissance de la RDC,
CERDAF, 2002, p.87
* 86 Idem, p.57
* 87NGOIE TSHIBAMBE, Germain,
« La politique de bon voisinage. Analyse d'un principe de politique
étrangère de la RDC », in Congo Afrique,
n°344, Mai 2008, p.45.
* 88 TSHIYEMBE MWAYILA et
BUKASA MAYELE, Op.cit., p.243.
* 89 Journal officiel de la RDC
du 04 Avril 2003 :
http://www.grands lacs.net / doc/
2814.pdf
* 90BOSCHOFF Henri, « Up
date on the status of army integration in the DRC», situation in
Report, ISS, 2/09/2003, p.1.
* 91 TSHIYEMBE MWAYILA et
BUKASA MAYELE, op.Cit, p.243.
* 92 Idem
* 93 TSHIYEMBE MWAYILA et
BUKASA MAYELE, Op. Cit., p.247.
* 94 Colonel Jacques EBENGA,
Op.cit, p.102
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