DEDICACE
« Au nom D'ALLAH le tout puissant et
miséricordieux, louange et gloire à DIEU qui m'a permis de mener
à bien ce travail ».
Je dédie le présent mémoire à ma
mère Maimounatou Zibbo Maiga : vous êtes pour moi un sujet de
fierté. Vous m'avez toujours appris le sens de la responsabilité,
de la raison, du devoir et de la confiance en soi. Au-delà des mots et
des phrases, aucune parole ne saurait exprimer mon éternel attachement,
mon profond amour, ma perpétuelle affection et l'infinie gratitude que
je vous dois. Car votre place dans mon coeur est particulière, nulle
dédicace et nulle parole ne peuvent exprimer mon profond amour à
votre égard. Je sais que vous avez été toujours
fière de moi et j'espère que vous le serez plus aujourd'hui.
Puisse Dieu vous comble au delà de toute attente.
REMERCIEMENTS
Qu'il me soit permis de te témoigner ma gratitude oh
Eternel !
La vie de l'homme est un véritable parcours de
combattant. Ainsi, nul ne peut se vanter d'être le seul artisan de sa
réussite. Conscient de ce fait, je tiens à témoigner ma
profonde gratitude à :
v Mon père feu IDRISSA MAIGA, arraché
très tôt à notre affection. Que ce travail soit pour lui
l'un des fruits de l'arbre qu'il a planté avant de nous quitter. Que ton
âme repose en paix.
v Ma tante chérie Safiatou MAIGA, tu n'as
ménagé aucun effort pour peaufiner ma personnalité et pour
la réalisation de ce travail qui est le tien. Dieu saura te
récompenser au delà de toute espérance.
v Mon père : Idrissa Sidy MAIGA, ton
soutien ne m'a jamais fait défaut. Puisse Dieu vous prête longue
vie pour goûter aux fruits de ce travail.
v Mes tontons et tantes : Feu Youssouf Maiga, Moussa
Yousouf,Nouhoum Moussa, , Djibrilla Maiga,Adama Zibo, Mariam Attaher je ne
saurai vous dissocier de ce travail qui est le fruit de vos soutiens et
encouragements.
v Je ne saurais oublier toutes mes grandes soeurs et mes
grands frères : Aissata Idrissa,SafiatouIdrissa ,Jemila Idrissa,Salamata
Moussa ,Abdoulaye Maiga,Abdourahim Maiga, Mariam Maiga,Seydou
Dembélé,Fadimata Maiga,Djibrilla Maiga, Attaher Maiga ,Idrissa
Maiga, Abdou Maiga , pour le soutien tant financier que moral qu'ils m'ont
apporté tout au long de ce travail. Je leur dis infiniment merci.
v Je tiens, par ailleurs à adresser mes sincères
remerciements à Abdoulaye Samaké qui m'a aidé tout au
long de mon parcours scolaire. Aucun mot ne saurait exprimer mon
éternel attachement, ma profonde reconnaissance, et l'infinie gratitude
que je te dois. Je te souhaite tout le bonheur et le succès que tu
mérites tant.
v A Mon directeur de mémoire :Monsieur DOUMBIA
Chienkoro Directeur des Finances et du Matériel adjoint au
Ministère de l'Administration Territoriale et des Collectivités
Locales, Professeur de Droit Public à la Faculté des Sciences
Juridiques et Politiques de Bamako qui a bien accordé à mes
efforts une attention bienveillante. Il a dirigé ce mémoire en me
traçant la marche à suivre et a enrichi cette recherche par ses
remarques et ses conseils. Que Dieu le tout puissant le lui rende au
centuple.
v Je suis très reconnaissant à nos
éminents professeurs de la faculté des sciences juridiques
et politiques de Bamako dont l'expérience et les connaissances
m'ont permis d'améliorer ma formation. Plus
particulièrement à Monsieur Baba Berthé, Djibon
Dembélé, Nagoungou Sanou, Hamzata Haidara, Aly Kola
Koita. Je vous serais reconnaissante.
v A l'ensemble du personnel de la mairie de la commune v de
Bamako, plus particulièrement à :
v Monsieur Magassouba secrétaire général,
Madame Coumba Kanté chef comptable de la mairie qui m'ont
facilité les recherches. Que Dieu vous offre une vie pleine de
succès et de bonheur.
v La terre nous fait attendre ses présents à
chaque saison, mais on recueille à chaque instant les fruits de
l'amitié, de ce fait mes remerciements vont à l'endroit de ces
amis : Dramane Diarra, Drissa Dembéle, Hamidou Keita, Mohamed Ag
Baraika, Mariam Yalcouyé, Fatoumata Mallé, Mariam Guindo.
Je remercie enfin tous ceux dont j'ai dû
malheureusement taire les noms, mais qui m'ont été d'une grande
utilité, je suis consciente que ces simples lignes ne suffiront pas pour
exprimer ma totale gratitude, mais en lisant le travail, sachez qu'il est aussi
votre oeuvre.
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
AMAP : Agence Malienne de Presse et de
Publicité
ANICT: Agence Nationale d'Investissement des
Collectivités Territoriales
APAD : Association euro-africaine pour l'anthropologie du
changement social et du développement
CAP : Centre d'Animation Pédagogique
CEMAC : Communauté Economique et Monétaire
de l'Afrique Centrale
CV : Commune V
CIFAL : Centre International de Formation des
Autorités/Acteurs Locaux
CT: Collectivités Territoriales
FICT: Fonds d'Investissement des Collectivités
Territoriales
GIE : Groupement d'intérêt économique
IBID : Ibidem est une
locution
latine signifiant « même endroit », C'est le
terme utilisé dans les références d'un document, pour
éviter la répétition lorsque la même
source
a été citée dans la référence
précédente
MATCL: Ministère de l'Administration Territoriale et
des Collectivités Locales
OCDE: Organisation de coopération et de
développement économiques
OP.CIT : Opus citatum est une
locution latine qui
signifie « oeuvre citée »; c'est le terme
utilisé dans les références d'un document, pour
éviter la répétition lorsque la même
source a
été cité précédemment, mais à un
endroit assez éloigné.
PIB: le produit intérieur brut
PTF: Partenaire technique et financier
RGPH: Recensement Général de la
Population et de l'Habitat
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Les
généralités sur la gestion financière de la
commune V
Chapitre I : Les ressources
financières de la commune V
Section 1 : Le cadre légal des
ressources
Section 2 : Le processus
budgétaire de la commune
Chapitre II : L'analyse de la
mobilisation des ressources financières dans la commune V
Section1 : Le recouvrement des
ressources fiscales
Section 2 : Analyse des ressources
financières
DEUXIEME PARTIE: Les difficultés et solutions
de la mobilisation des ressources financières dans la commune
v
Chapitre I : Les causes des
difficultés de la mobilisation des ressources financières
Section 1 : Les difficultés de
mobilisation relevant de l'Etat
Section 2 : Les difficultés de
mobilisation relevant de la municipalité
Chapitre II : Les solutions de la
mobilisation de ressources financières
Section 1 : Les solutions
préconisées au niveau de l'Etat
Section 2 : Les solutions
préconisées au niveau municipal
Conclusion
Dans la décennie 90, la plus part des pays d'Afrique
subsahariens sous pression internationale se sont engagés dans un
mouvement quasi-général de décentralisation. Cette
dernière est perçue comme un moyen de mettre le citoyen au coeur
des affaires étatiques, après l'échec des
différentes politiques publiques menées ça et là au
lendemain des indépendances.
Le mali appartient à cet ensemble sous régional
qui dès son indépendance en 1960 a voulu mettre en oeuvre une
politique de décentralisation qui apparait clairement dans les textes
les plus importants, notamment les différentes constitutions. Mais cette
décentralisation va se heurter à des nombreuses
difficultés.
En effet sous la première république (22
septembre 1960-19 novembre 1968), la décentralisation pouvait être
difficilement une priorité car optant pour le socialisme, les
autorités d'alors étaient beaucoup soucieuses de la
réalisation de l'unité nationale.
Quant à la deuxième république
(19 novembre 1968-26 mars 1991), avec le régime militaire on
assiste à une gestion très centralisée des ressources avec
l'accumulation des difficultés économiques.
Certes les régimes successifs ont apporté des
changements quant au système administratif du pays mais le processus
de décentralisation n'a pas dépassé le stade d'affirmation
de principes sous la première et la deuxième
République.
La troisième République est née d'une
insurrection populaire parachevée par un coup d'état militaire le
26 mars 1991.La conférence nationale de 1992 a décidé
l'instauration de la démocratie et a opté pour la gestion
décentralisée du pays.
L'adoption de plusieurs textes1 a été
décisifs dans le processus de décentralisation au Mali dont
la loi n°93-008 du 11/02/1993 déterminant les conditions de la
libre administration des collectivités territoriales, et la loi
n°96-059 du 04/11/1996 portant création des communes, on assiste
à la floraison des communes sur toute l'étendue du territoire
national. Il y a en au total 7032 communes dont 684 nouvelles, 49
cercles, et 8 régions plus le district de Bamako. Toutes les
collectivités sont dotées de la personnalité morale et de
l'autonomie financière. Donc cette décentralisation est le fruit
d'un long processus.
Apres une brève historique de la
décentralisation au Mali, pour bien appréhender le thème
il faut savoir ce que signifie la décentralisation.
La décentralisation est un système
d'organisation des structures administratives de l'Etat qui accorde des
pouvoirs de décision et de gestion à des organes autonomes
régionaux ou locaux (collectivités territoriales,
établissements publics) 3. Pourtant, la constitution de la
3ème République du Mali en date du 25
février 1992 ne semble pas donner une définition de ces
institutions appelées « collectivités
territoriales ». Elle se limite à disposer que :
« Les collectivités territoriales sont créées et
administrées dans les conditions définies par la loi4». A s'en tenir à la
définition que nous donne le lexique des termes juridiques, les
collectivités territoriales « désignent des
entités de droit public correspondant à des groupements humains
géographiquement localisés sur une portion
déterminée du territoire nationale, auxquels l'Etat a
conféré la personnalité juridique et le pouvoir de
s'administrer par des autorités élues »5
Un des objectifs assignés à la
décentralisation est de favoriser une meilleure mobilisation de
l'épargne locale. Et aussi un des principes clés de la
décentralisation est que tout exercice de compétences doit
s'accompagner du transfert des ressources nécessaires à
l'exercice de ces compétences. En d'autres termes le transfert des
compétences consiste au partage des rôles et des
responsabilités entre l'Etat et les collectivités territoriales
afin de permettre à celles-ci d'assumer leur mission de conception, de
programmation et de mise en oeuvre des actions de développement.
Selon l'article 98 de la constitution « les
collectivités s'administrent librement par des conseils élus et
dans les conditions fixées par la loi.»6
C'est dans ce sens que la loi n°93-008 du 11
février 1993 modifiée, et déterminant les conditions de
la libre administration des collectivités territoriales dispose
«Tout transfert de compétences à une collectivité
doit être accompagnée du transfert concomitant par l'Etat à
celle-ci des ressources et moyens nécessaires à l'exercice normal
de ces compétences »
Les ressources financières notamment les recettes
fiscales constituent une des composantes majeures des ressources d'une commune.
Elles constituent avec les ressources humaines et les ressources techniques les
trois types de ressources pour les collectivités7.
Depuis l'expansion de la politique de
décentralisation en 1999, les communes du Mali, connaissent
d'énormes difficultés dans la mobilisation des ressources qui
leur sont attribuées par les textes de la République. Ainsi, le
constat est que dans beaucoup de communes les problèmes se situent
à plusieurs niveaux : le faible niveau de recouvrement des
impôts et taxes, le faible rendement des services administratifs de la
collectivité, le manque de confiance entre élus et populations,
la mauvaise gestion des ressources financières, l'absence d'une prise
d'initiative communale concrète pour des solutions adéquates afin
de mobiliser les ressources potentielles, et aussi l'incapacité
d'honorer les contribution pour accéder au fond d'investissement des
collectivités territoriales (ANICT).
Au regard de la complexité de la mobilisation des
ressources financières, il est primordial de faire part à l'Etat,
des partenaires Techniques et Financiers, et des élus locaux de
développer les stratégies efficientes pour rendre la
décentralisation surtout financière effective afin de promouvoir
le développement local voire nationale.
Le choix de ce thème se justifie essentiellement par le
fait que plus d'une décennie après le démarrage des
communes le constat est que malgré l'identification des ressources que
la loi met à la disposition des collectivités territoriales,
elles restent confrontées à des difficultés de
mobilisation ; c'est cet état de fait qui motive le choix de ce
thème.
Le terme « mobilisation » n'a pas un sens
univoque. Mobiliser, c'est requérir ou faire appel à quelque
chose.8
Dans notre contexte, la mobilisation des ressources
financières dans une commune est l'action de requérir ou de faire
appel à des financements (fonds) pour son développement.
Un thème d'actualité aussi intéressant ne
saurait être mieux conçu qu'à travers l'étude d'un
cas particulier : la commune V du district de Bamako.
«Créée par l'ordonnance n°78-34/CMLN
du 18 août 1978, modifiée par la loi n°82-29/AN-RM du 02
fevrier1982, la commune V couvre une superficie de 41km2 et comprend
huit (8) quartiers administratifs : Quartier-Mali,Badalabougou,
Torokorobougou, Sema1, Daoudabougou, Sabalibougou, Kalaban Coura,et
Baco-Djicoroni. La commune est limitée :
ü à l'est par le cours du marigot Sogoniko, du lit
du fleuve Niger jusqu'au pont des Martyrs de longitude 7° 8' 50'' ouest et
de latitude 19° 33' 23'' nord.
ü de ce pont une ligne droite d'orientation Sud-ouest
passant à 150m à l'ouest des installations de l'aéroport
de Sénou et aboutissant à l'extrême sud du District.
ü au nord et au nord ouest par la portion du fleuve Niger
comprise entre la limite est et la limite Sud du District.
ü au Sud ouest par la portion de la limite Sud du
District comprise entre le fleuve NIGER et la limite est de la commune II.
Selon les résultats du dernier Recensement Général
de la Population et de l'Habitat (RGPH) de 2009, la population totale de la
commune V est estimée à 414 668 habitants, dont 49,8% de
femmes et 50,2% d'hommes. Cette population est largement dominée par les
jeunes de moins de 30 ans.
Sur le plan politico-administratif, la Commune V est
dirigée par un conseil communal composé de 45 conseillers, dont
11 femmes. Il existe un centre principal d'état civil et cinq (05)
centres secondaires repartis entre les quartiers suivants (Badalabougou,
Daoudabougou, Sabalibougou, Kalaban-coura, et Baco djicoroni).
Au regard de la complexité de la mobilisation des
ressources financières, il est primordial de faire part à l'Etat,
des partenaires Techniques et Financiers, et des élus locaux de
développer les stratégies efficientes pour rendre la
décentralisation surtout financière effective afin de promouvoir
le développement local voire nationale.
Le choix de ce thème se justifie essentiellement par le
fait que plus d'une décennie après le démarrage des
communes le constat est que malgré l'identification des ressources que
la loi met à la disposition des collectivités territoriales,
elles restent confrontées à des difficultés de
mobilisation ; c'est cet état de fait qui motive le choix de ce
thème.
Le terme « mobilisation » n'a pas un sens
univoque. Mobiliser, c'est requérir ou faire appel à quelque
chose.8
Dans notre contexte, la mobilisation des ressources
financières dans une commune est l'action de requérir ou de faire
appel à des financements (fonds) pour son développement.
Un thème d'actualité aussi intéressant ne
saurait être mieux conçu qu'à travers l'étude d'un
cas particulier : la commune V du district de Bamako.
«Créée par l'ordonnance n°78-34/CMLN
du 18 août 1978, modifiée par la loi n°82-29/AN-RM du 02
fevrier1982, la commune V couvre une superficie de 41km2 et comprend
huit (8) quartiers administratifs : Quartier-Mali,Badalabougou,
Torokorobougou, Sema1, Daoudabougou, Sabalibougou, Kalaban Coura,et
Baco-Djicoroni. La commune est limitée :
ü à l'est par le cours du marigot Sogoniko, du lit
du fleuve Niger jusqu'au pont des Martyrs de longitude 7° 8' 50'' ouest et
de latitude 19° 33' 23'' nord.
ü de ce pont une ligne droite d'orientation Sud-ouest
passant à 150m à l'ouest des installations de l'aéroport
de Sénou et aboutissant à l'extrême sud du District.
ü au nord et au nord ouest par la portion du fleuve Niger
comprise entre la limite est et la limite Sud du District.
ü au Sud ouest par la portion de la limite Sud du
District comprise entre le fleuve NIGER et la limite est de la commune II.
Selon les résultats du dernier Recensement
Général de la Population et de l'Habitat (RGPH) de 2009, la
population totale de la commune V est estimée à 414 668
habitants, dont 49,8% de femmes et 50,2% d'hommes. Cette population est
largement dominée par les jeunes de moins de 30 ans.
Sur le plan politico-administratif, la Commune V est
dirigée par un conseil communal composé de 45 conseillers, dont
11 femmes. Il existe un centre principal d'état civil et cinq (05)
centres secondaires repartis entre les quartiers suivants (Badalabougou,
Daoudabougou, Sabalibougou, Kalaban-coura, et Baco djicoroni).
Les généralités sur la gestion
financière de la commune V
La commune V dispose d'un budget et des ressources propres.
Il convient alors d'étudier les ressources
financières de la commune (chapitre I) puis faire une
analyse sur la mobilisation des ces ressources (chapitre II).
Chapitre I : Les ressources
financières de la commune
Les ressources financières sont des sources de revenus
dont dispose la commune pour pouvoir subvenir à ses besoins.
Nous allons d'abord déterminer le cadre légal
de ces ressources (section1) ensuite de décrire le
processus budgétaire dans la commune V (section2).
Section 1 : Le cadre
légal des ressources
La commune en plus de sa mission de développement
assume des charges. Il s'agit des charges d'investissement et de
fonctionnement. Elle paye des indemnités au maire,
à ses adjoints et aux conseillers, les salaires du personnel de la
commune comme le secrétaire, le régisseur, de formation et de
déplacements, etc. Pour l'exercice des compétences qui lui sont
dévolues par la loi, la commune V dispose de ressources
financières. Nous entendons par cadre légal, l'ensemble des
textes législatifs ou réglementaires déterminant les
ressources de la commune, de ce fait nous étudierons les ressources
financières étatique transférés à la commune
V (paragraphe 1) et les ressources financières relevant de la
commune (paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Les ressources financières
étatiques transférées à la commune10
Les ressources des CT sont régies par un ensemble de
textes.il s'agit de :
- La loi n° 93-008 du 11/02/1993, déterminant les
conditions de la libre administration des collectivités territoriales,
modifiée par la loi n° 96-056 du 16/10/1996 ;
- La loi n° 95-034 du 12/04/1995 portant Code des
Collectivités Territoriales en République du Mali modifiée
par la loi n° 98-010 du 15/06/1998 et par la loi n° 98-066 du
30/12/1998 ;
- La loi n° 00-044 du 07 juillet 2000 déterminant
les ressources fiscales des communes, des cercles et des régions,
modifiée par la loi n°2011-036 du 15 juillet 2011. Cette
dernière loi répartit le produit de certains impôts d'Etat
entre les communes, les cercles et les régions. La partie qui revient
à la commune est la suivante:
- 40 % des contributions du montant des patentes et licences
;
- 80 % du montant de la taxe de développement
régional et local;
-le montant intégral de la taxe sur les armes à
feu ;
-le montant intégral de l'impôt sur les
traitements et salaires des personnes payées sur le budget de la commune
et les démembrements ;
Aux termes de la loi n° 93-008 ; article 11, les
communes peuvent instituer des taxes à leurs profit après
délibération de leur conseil.
Paragraphe 2 : les ressources financières
relevant de la commune
L'argent étant le nerf de la guerre il va de soi qu'une
commune sans ressources financières ne peut être viable. Cependant
les moyens de l'Etat malien étant limités, pour satisfaire les
besoins de plus en plus croissants des populations il est nécessaire
pour les communes, d'aller vers une mobilisation des ressources propres. Ces
ressources sont produites à travers les taxes. Ainsi les taxes
instituées par la commune est adoptée après
délibération du conseil communal. Il s'agirait ainsi des
taxes11 suivantes :
* Taxes sur les spectacles et divertissements : 10% des
recettes brutes et 50 00 par spectacle pour la promotion des produits ;
* Taxe sur les appareils de jeu installés dans les
lieux publics : appareils automatiques maximum de 15 000 FCFA par an et
par appareil, autres appareils maximum de 5 000 FCFA par an et par appareil
;
* Taxe sur les débits de boissons, gargotes
rôtisseries et autres :Boissons alcoolisées 75 000/an,
non alcoolisées 30 000/an, rôtisserie principale 30000/an,
secondaire 18000/an, boucherie principale 20 000/an, secondaire
18 000/an, boulangerie :18 000/an, super marché 300 000
/an, alimentation générales 100 000 /an ;moyenne
50 000/an, petite 30 000/an, grande pâtisserie 100 000/an,
petites pâtisseries 60 000/an, restaurant :24 000/an, gargotes
18 000/an, poissonnerie grossiste 50 000/an, détaillant
18 000/an, glacier 18 000/an, borne fontaine 10 000 /an, aire de
lavage :36 000/an, moulins 18 000 /an ;
* Taxes sur les établissements de nuits, dancing et
hôtels : hôtels 4 étoiles 400 000 /an, 2
étoile 200 000 /an, 1 étoile 100 000/an, renouvellement
100 000, boite de nuit, espaces de loisirs, culturels, sportifs, motel,
résidence touristiques, Snacks Bar : 100 000 / an
renouvellement annuel 100 000, auberges 75 000/an renouvellement
75 000, pension 50 000 /an renouvellement 50 000 ;
* Taxe sur les bals, tam-tam et réjouissances
similaires : jusqu'à zéro heure 2500, au delà de
zéro heure 5000.
* Taxe sur la publicité et l'affichage dans les lieux
publics : par affiche 500F et par mois, par banderole 1000 F et par mois,
panneau publicitaire 500f/m2, enseigne lumineuses publicitaires
5000 /m2, panneaux indicatifs 2500/m2, projection ou annonce
dans les salles de spectacle, les marches et autres lieux publics 2000 par
semaine, haut parleur donnant sur la voie publique ; haut parleur fixe 500
/j, mobile 1000 /j et par haut parleur ;
* Taxes sur les installations portant sur les
activités technologiques et artisanales : ateliers de couture de 1
à 3 machines 6000 /an,4à 6 machines 18 000/an,7 à
plus de 10 machines 50 000 /an ;blanchisserie artisanales, plomberie,
horlogerie, tresseurs, cabines téléphoniques, boutiques
dépanneur, radios, studio photos, kiosques, ateliers maintenances
télé, ferrailleurs tisserand poteries, cabines
téléphoniques ,soudures, menuiseries-bois, produits de
beauté, merceries-fabrique de clef, cyber café, vidéos
clubs, ciné vidéos et Play station, fabrique de savon, fabriques
de briques, charges de batteries, frigoristes, vulcanisateurs, :18
000/an, garages concessionnaires 200 000/an, garages simples
50 000/an, garages avec pont élévateur 100 000/an,
fabrique de carreaux 100 000 /an, bijouterie, teinturières,
fabrique de balustres 24 000/an ,fabrique de potos ,construction
métallique ,ébénistes industrielle :50 000 /an
,construction industrielle 100 000,ébénistes
25 000/an, pressings modernes 30 000 /an ,laboratoires
photos :30 000/an ;
*Taxe sur les prestataires de service :kiosque PMU
27 000/an, Malitel-Orange 27 000/an, bureau d'études, de
prestations agences immobilière, entreprises, business center, bureaux
de change, assurances, architectures, cabinets d'avocat, notaires, huissiers,
commissaires priseur :75 000/an auto école un véhicule
50 000 /an, plus d'un véhicule 100 000/an, GIE 30000 /an,
Western Union et Money Gram 200 000 /an, EDM.SA, Sotelma sa ,Orange
MALI 3000 000 /an ,Polyclinique 200 000 /an, laboratoire
simples, imagerie médicale, cliniques 75 000/an
,cliniques+Laboratoires d'analyse 150 000/an, point de vente de
matériels médicaux, point de vente de matériels sanitaires
30 000/an, pharmacopées 25 000/an, pharmacie
vétérinaires 25 000/an ;
*Taxe sur l'usage privatif du
domaine :installations de terrasses et auvents-gargotes et autres
installations similaires 250 F/m2/an ;dépôt et stockages
temporaires et installation provisoires pour travaux et occupations similaire
temporaires 100F/M2 par jour ou fraction de m2 ou 5000 F/par semaine,
étalagistes, cyclomoteurs et vélos casse,
18 000/an ;auto casse-entrepôt de bois -de fer sur domaine
public 6000F/mois ;72 000/an ; ventes véhicules neuf
200 000/an, véhicule casse 100 000/an, motos neuves
75 000/an, motos casse 50 000/an, de vélos 25 000/an
,quincaillerie occupant le domaine public :100 000/an ;quincaillerie
moyennes 50 000 /an, vente battants 18 000/an, pièces
détachées 30 000 /an, moyennes 15 000/an, Boutique de
Casse :50 000 :an, petites casse, échanges bouteilles de gaz,
ventes de pagnes ,location chaises bâchés tribunes 18 000/an,
ventes de ciment, ventes de carreaux, vitrerie/aluminium, antiquaires
50 000/an, conteneurs 30 000/an, unité industrielle, boutique
de meubles,100 000/an ;
|
|
*Taxes sur les installations à caractères
commercial ou artisanal : fleuristes B, boutiques détaillant, de
céréales, réparateurs de : motos 18 000 /an,
papeterie, librairies, écoles, medersas 1er cycle et 1 er
cycle, crèche et maternelle 30 000/an, spiros 10 000/an et par
spiros, écoles, medersas 2eme cycle, 100 000/an, jardin d'enfants,
1 et 2 eme cycle, imprimeries, écoles et medersas 1 et 2
EME cycle boutiques grossiste 50 000/an, écoles et
medersas universitaires 200 000/an, radios et journaux 20 000/an,
jardin d'enfants 15 000/an, droits d'installation de 6m2
16 500, au-delà 2500F/m2, installations sur places,
trottoir et voies publiques autres que les marchés 10F/M2 par jour ou 2
55 F par mètre carré par semaine ;
*Taxes sur l'installation de pompes de distribution publique,
d'hydrocarbure : les pompes mélangeurs 10000 /an, les
pompes mobiles 18 000/an, huiles et
dérivés détaillés 30 000/an, grossistes
50 000, installation fixe montées sur citernes souterraines
15 000 par pompe, par nature de carburant/an ;
*Taxes sur les marchés à bétails :
Badalabougou 300 000 /an, Sabalibougou, 400 000/an,
Daoudabougou 150 000/an ;
*Taxes sur l'extraction de sable, moellon, gravier, ou
latérite : autorisation d'exploitation 100 00/an, droits
d'exploitation 100F/m 3 ;
*Taxes sur les prestations de service portant sur les
fonciers : constats des demandes d'autorisation de construire
10 000fcfa/, demande constats des demandes de ventes, achat et transfert
de titre 10 000fcfa par demande ; constats et enquête de
régularisation foncière, identification de parcelle 5000 F par
demande, dépôts de demande de parcelle d'habitat 9000F(TDRL),
autres demandes provisoires 3000F (TDRL) ;
*Taxes sur prestations administratives : copies
d'état civil, livret de famille, certificat de vie individuel ou
collectif, certification : 100F copies, certificats de
déménagement, certificat de célibataire, certificat de
tutelle, publications de ban : 3 000 F/certificat, légalisation,
certificat de soutient de famille, copies littérales mariage, naissance,
décès, certificats matrimoniaux, livret de famille 1 000F/,
amendes pour préjudice causés à la mairie 9 000 f
à 18 000F, quitus fiscal : 9 000F, taxes
électricité, duplicata de carnet de famille : 500F ;
En fin les amendes de préjudice : pour le non
paiement de la taxe : 9000f/CFA, bris de scellé : 20 000
f/CFA.
Pour accomplir ses missions, la commune dispose d'un budget.
Ce dernier fait l'objet d'un processus d'élaboration, d'exécution
et de contrôle.
|
Section 2 : Le processus budgétaire de la
commune
Le processus budgétaire est la démarche suivie
dans l'élaboration, le contrôle et l'exécution du budget.
Nous allons étudier d'abord le processus d'élaboration du budget
(paragraphe 1) ensuite son processus d'exécution et
son contrôle (paragraphe 2).
Paragraphe1 : L'élaboration
du budget
Le budget se définit comme étant « un
acte par lequel sont prévues et autorisés par
l'Assemblée délibérante, les recettes et les
dépenses de la collectivité pour un exercice budgétaire.
De ce fait il obéit à quatre principes qui
sont :
- le principe d'annualité cela signifie que le budget
soit défini pour une période de douze mois allant du 1er janvier
au 31 décembre ;
-le principe d'universalité cela signifie que le budget
doit retracer toutes les recettes et dépenses sans
compensation ;
-le principe d'unité suppose que toutes les recettes et
les dépenses figurent dans un document budgétaire unique, ce
principe souffre des exceptions « cas des budgets
annexes » ;
-la règle de l'équilibre réel qui
implique l'existence d'un équilibre entre les recettes et les
dépenses des collectivités, ainsi qu'entre les différentes
parties du budget (sections de fonctionnement et
d'investissement). »12
Elaborer un budget c'est de le préparer sur la base
des informations financières et doit évidemment se faire dans le
respect des objectifs et des priorités de la politique de la
collectivité. Il est élaboré par le Maire et adopté
par l'autorité délibérante (qui est le conseil communal
composé de 45 conseillers en commune v).L'élaboration doit
intervenir plusieurs acteurs d'abord une commission au niveau de la marie
composée de(le président de la commission des finances du conseil
communal, secrétaire général, chef de service financier et
comptable, régisseur des dépenses du billeteur, comptable
matières, chef de la section recouvrement, percepteur de la commune v
représentant du contrôle financier auprès de la mairie),
cette dernière concerte « les chefs de quartiers et leurs
conseillers ,ensuite la population »13 pour leur
écouter afin de prendre leurs préoccupations relatives au bien
être de la commune. Ensuite l'organe délibérant
procède au vote du projet budgétaire. Il
est ensuite approuvé par l'autorité de tutelle (le
préfet).Lorsque ce budget n'a pas été voté en
équilibre, l'ordonnateur de la commune le soumet dans les dix jours de
sa réception à une seconde lecture de l'organe
délibérant. Celui-ci doit statuer dans les huit jours, et le
budget est renvoyé immédiatement à l'autorité
d'approbation. Après cette nouvelle délibération si le
budget n'est pas voté en équilibre ou s'il n'est pas
retourné à l'autorité d'approbation dans le délai
d'un mois à compter de son renvoi à l'ordonnateur, la
faculté de régler le budget revient à l'autorité de
tutelle. Lorsque le budget n'est pas approuvé avant le début de
l'année budgétaire, les dépenses de fonctionnement
continuent d'être exécutées jusqu'à la fin du
1er trimestre.
La structure d'un budget comporte différentes
parties : la section de fonctionnement et la section d'investissement qui
se composent, toutes deux, d'une colonne dépenses et d'une colonne
recettes. À l'intérieur de chaque colonne, il existe des
chapitres, qui correspondent à chaque type de dépense ou de
recette, ces chapitres étant eux-mêmes divisés en articles.
La section de fonctionnement regroupe toutes les
dépenses nécessaires au fonctionnement de la collectivité
(charges à caractère général, de personnel, de
gestion courante, intérêts de la dette, dotations aux
amortissements, provisions) ,et toutes les recettes que la
collectivité peut percevoir des transferts de charges, de prestations de
services, des dotations de l'État, des impôts et taxes, et
éventuellement, des reprises sur provisions et amortissement que la
collectivité a pu effectuer.
La section d'investissement comporte en
dépenses : le remboursement de la dette et les dépenses
d'équipement de la collectivité (travaux en cours,
opérations pour le compte de tiers...) et en recettes les
emprunts, les dotations et subventions de l'État. 14
Après l'élaboration du budget, il s'en suit
qu'il doit être contrôlé et exécuter afin de le
rendre opérationnel.
Paragraphe 2 : L'exécution et le contrôle
du budget 15
L'exécution est l'opération par laquelle le
budget de la commune passe en phase de réalisation ;
l'exécution du budget de la collectivité fait intervenir
l'ordonnateur et le comptable. L'ordonnateur, qui est l'exécutif des
collectivités (maire, présidents du conseil général
ou régional), donne l'ordre d'engager les dépenses et de
recouvrer les recettes, mais ne peut pas manipuler les fonds publics. Le
comptable public est chargé d'exécuter les dépenses et les
recettes selon les indications de l'ordonnateur, mais il ne lui est pas
subordonné. Il est responsable personnellement et sur son propre argent
de ces opérations. C'est un fonctionnaire de l'État
dépendant du corps des comptables du Trésor.
Pour les dépenses, il y a quatre opérations,
trois relevant de l'ordonnateur (phase administrative) et une du comptable
(phase comptable) :
-l'engagement : décision par laquelle
l'ordonnateur décide d'effectuer une dépense. Elle se traduit par
l'affectation des crédits nécessaires au règlement de la
dépense ;
- la liquidation : il s'agit de vérifier la
réalité de la dette de la collectivité et de fixer le
montant de la dépense ;
- l'ordonnancement : c'est le paiement par lequel
l'ordonnateur donne l'ordre au comptable de payer ;
- le paiement par le comptable : il procède
d'abord à certaines vérifications, portant sur la
régularité des opérations précédentes, et
ensuite au paiement de la dépense.
Pour les recettes, se succèdent également phases
administrative et comptable :
- l'émission d'un ordre de recettes (phase
administrative) : la collectivité constate qu'un administré
doit s'acquitter d'une somme correspondant à un service qui lui a
été rendu (paiement de cantines scolaires...) ;
- le contrôle notamment de l'existence de l'autorisation
de percevoir la recette et son recouvrement, c'est-à-dire son
encaissement par le comptable public, constitue la phase comptable.
L'exécution du budget communal est soumis à un
triple contrôle. Il s'agit des contrôles administratif, politique
et juridictionnel.
- Le contrôle administratif qui consiste à
vérifier la gestion de l'ordonnateur et du comptable, il est
effectué par les Ministres chargés des Collectivités
Territoriales et celui chargé des Finances. Ces derniers
vérifient si les actes de l'ordonnateur sont légaux
c'est-à-dire de sa conformité aux loi et règlements
à cette occasion il doit vérifier :la compétence de
l'autorité qui a pris la décision ; le respect des
formes et des procédés(conformité entre la
présentation du budget et le cadre comptable respect des règles
de convocation et de tenue des séances de l'organe
délibérant) ; la conformité aux loi et
règlements(par exemple la présence de dépenses interdites
telles que les subventions aux cultes et aux partis politiques). S'ils
constatent une illégalité, ces derniers défèrent
la délibération budgétaire au tribunal administratif en
vue de le soumettre à nouveau au vote du conseil. Celui du comptable se
tient sur place et sur pièce.
-le contrôle politique suppose le contrôle de la
population sur les finances locales. Le citoyen dispose l'accès à
l'information relative aux affaires de la collectivité, ainsi tout
citoyen peut assister aux délibérations du conseil municipal,
consulter ses délibérations comme les budgets de sa commune (loi n°95-034 ; article 30 du code des
collectivités territoriales) ; puisque les élections
municipales se tient tous les cinq ans, le contrôle politique donne
l'occasion aux citoyens de sanctionner les élus locaux, candidats aux
élections.
-Enfin nous avons le contrôle juridictionnel qui est
exercé par la section des comptes de la cour suprême, s'effectue
généralement quand le conseil communal rejette
définitivement le budget.
|
Chapitre II : L'analyse de la mobilisation des
ressources financières dans la commune V
Nous entendons par « mobilisation des
ressources » l'action de requérir des fonds pour faire face
aux charges de la commune. Ainsi, pour pouvoir mobiliser des fonds, la commune
V a besoin de recouvrer les taxes et les impôts que la loi met à
sa disposition.
Le recouvrement des recettes fiscales est indispensable pour
le développement de la commune. Ces recettes fiscales permettent
à la commune de réaliser ses objectifs.
Pour ce faire, nous allons étudier le recouvrement des
recettes fiscales (section 1) avant d'analyser les recettes
de la commune (section 2).
Section 1: Le recouvrement des recettes fiscales de la commune
Partant du fait qu'il obéit à des modes, et des
procédures de recouvrement, nous examinerons les modes de recouvrement
d'une part (paragraphe 1) et le mécanisme de
recouvrement d'autre part (paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Les modes de recouvrement
Le recouvrement est « une opération qui
consiste à récupérer les taxes des redevables pour le
compte des collectivités. Nous pouvons citer trois modes de
recouvrement »16 : le recouvrement spontané ou
anticipé consiste au contribuable de régler ces taxes avant le
délai. Le recouvrement ordonné est le fait de procéder
à des exigences pour aboutir au contribuable de payer. Ensuite le
recouvrement forcé qui est le fait de forcer les contribuables qui nese
sont pas acquittés de leur taxes avant la date d'exigibilité de
payer par des moyens contraignants qui sont :le
commandement(définit par une sommation avec frais, car à partir
de cette étape on commence à ajouter au montant principal des
intérêts), la notification de fermeture (intervient trois jours
après le commandement), la saisie( intervient trois jours après
la fermeture du local) et enfin la vente( intervient huit jours après la
saisie.).Enfin nous avons les amendes qui constituent un moyen de dissuasion
des redevables. Ce faisant elles doivent être suivies avec rigueur, comme
amende nous pouvons citer les pénalités pour retard, les
intérêts de retard et les pénalités pour bris de
scellés.
Les impôts et taxes de la commune sont recouvrés
suivant un mécanisme bien précis.
Paragraphe 2 : Le mécanisme de recouvrement des recettes17
La commune V est divisé en 6 secteurs de recouvrement,
à chaque secteur est composé d'un chef de poste, un
régisseur de recette et les agents de poursuites, ces derniers sont
munis des badges de la mairie. La mission des différents secteurs
est : le recensement des contribuables d'un secteur donné,
émettre des avis de paiements et procèdent ainsi au recouvrement.
En commune V il existe 16 marchés opérationnels dont six(6) en
gestion déléguées et dix(10) en gestion directes. Les six
sont repartis entre les groupements d'intérêts économiques
(GIE) suivants : Saniya Damu (2 marchés dont guarantiguibougou et
kalaban koura principal) ; Birimissi Diabali (2 marchés dont ceux
de badalabougou et baco-djicoroni) ; GIE Espoir (Daoudabougou
principal) ; GIE Djiguiya( Torokorobougou).Les collecteurs ont 20% de
leurs collectes et sont payés chaque trimestre. Ensuite les
régisseurs des secteurs précités se chargent de reverser
l'argent au niveau du régisseur principal. Chaque année on
procède à un recensement et à une révision des
taxes.
L'analyse des modes et le mécanisme de fonctionnement
des recouvrements nous a permis de comprendre ce domaine. Elle nous conduira
ainsi à analyser les ressources de la commune V.
Section 2 : L'analyse de la mobilisation des
ressources financières dans la commune V
Les revenus financiers de la commune V sont essentiellement
constitués des revenus endogènes comprenant des recettes
fiscales(les revenus issus des prestations de services administratifs, des
équipements marchands, et d'autres taxes sur divers produits) et les
recettes non fiscales(les produits du domaine public, le domaine privé
et d'autres revenus des divers produits du domaine) et des revenus
exogènes (les subventions de l'Etat, les emprunts, don ,legs et enfin
les aides financières des partenaires étrangers).
D'une manière cohérente, nous examinerons d'abord les revenus
endogènes (paragraphe 1) puis les revenus exogènes (paragraphe
2).
|
Paragraphe 1 : Analyse des ressources endogènes
de la commune V
Nos analyses nous prouvent que les revenus endogènes
sont issus : des revenus des prestations des services
administratifs, de la gestion des équipements marchands et de
l'exploitation du domaine. Pour argumenter, il s'avère indispensable de
présenter des données chiffrées. D'où les tableaux
ci-après : le premier présentant les revenus des prestations
des services administratifs le second représente les recettes issues de
la gestion des équipements marchands et enfin les recettes issues de
l'exploitation du domaine.
Tableau 1 : Les revenus des
prestations des services administratifs18
Types de services
|
2008
|
2009
|
2010
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PREVISIONS
|
REALISATIONS
|
TAUX
|
PREVISIONS
|
REALISATIONS
|
TAUX
|
PREVISIONS
|
REALISATIONS
|
TAUX
|
Légalisation
|
15 000 000
|
4 532 000
|
30%
|
15 000 000
|
5 777 000
|
39%
|
15 000 000
|
4 584 000
|
31%
|
Livret de famille
|
35 000 000
|
24 135 000
|
69%
|
35 000 000
|
26 655 500
|
76%
|
30 000 000
|
30 400 000
|
101%
|
Acte d'Etat civil
|
15 000 000
|
2 282 000
|
15%
|
15 000 000
|
6 477 000
|
43%
|
15 000 000
|
9 437 000
|
63%
|
Autres actes
|
5 000 000
|
2 855 000
|
57%
|
5 000 000
|
2 054 000
|
41%
|
5 000 000
|
1 781 500
|
36%
|
Total
|
56 500 000
|
33 804 000
|
60%
|
56 500 00
|
40 963 500
|
73%
|
56 500 000
|
46 202 500
|
82%
|
Analyse : La prestation des
services administratifs est génératrice de revenus financiers
pour la commune v. Il s'agit entre autres des délivrances d'actes
d'état civil, de livrets ou carnets de famille, des
légalisations, etc. Ces services administratifs ne semblent pas
connaitre de difficultés majeures. Le taux est croissant en fonction des
années.
Tableau 2 : Les revenus issus des
équipements marchands19
Types d'équipements marchands
|
2008
|
2009
|
2010
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PREVISIONS
|
REALISATIONS
|
TAUX
|
PREVISIONS
|
REALISATIONS
|
TAUX
|
PREVISIONS
|
REALISATIONS
|
TAUX
|
Droits de place sur les marchés et
foires
|
78 500 000
|
38767895
|
49%
|
78500000
|
39212452
|
50%
|
130 000 000
|
47 101 400
|
36%
|
Droit de stationnement et d'occupation de la voie
publique
|
78 500 000
|
38767754
|
49%
|
78500000
|
39212452
|
50%
|
130 000 000
|
47 101 400
|
36%
|
Redevance appareils distributeurs d'essences
|
3 000 000
|
1 520 500
|
51%
|
3 000 000
|
2 153 000
|
72%
|
5 000 000
|
2 632 500
|
53%
|
Vente d'eau
|
6 000 000
|
2 153 000
|
36%
|
6 000 000
|
2 182 500
|
36%
|
6000 000
|
2141 500
|
36%
|
Total
|
166 000 000
|
81 209 149
|
49%
|
166 000 000
|
82 760 404
|
50%
|
271 000 000
|
98 976 8 00
|
37%
|
Analyse : Les équipements
marchands font également partie des facteurs générateurs
de revenus pour la commune v. Les revenus issus de leur gestion doit être
pris en compte dans les recettes de la commune. Dans la gestion des
équipements marchands, nous pouvons constater que le taux de
réalisation est plus ou moins croissant en fonction des années.
Cela est dû à des facteurs d'ordre économique ou social
tels que le faible revenu des habitants et la démobilisation qui s'est
installée dans les consciences. Le renforcement de la capacité de
mobilisation des ressources financières issues des équipements
collectifs marchands figure en bonne place dans la stratégie de
financement des collectivités territoriales. Grâce à la
compétence dévolue par le législateur d'établir et
de gérer des équipements marchands, l'augmentation des ressources
financières propres aux communes devrait non seulement permettre de
promouvoir certaines activités économiques locales clés
(marchés, abattoirs, gares routières, entre autres) mais surtout
d'accroître l'autonomie communale en faveur du développement
local. Un avantage des ressources issues des équipements marchands est
qu'elles sont pérennes.
Tableau 3 : les revenus issus de l'exploitation du
domaine20
Types du domaine d'exploitation
|
2008
|
2009
|
2010
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PREVISIONS
|
REALISATIONS
|
TAUX
|
PREVISIONS
|
REALISATIONS
|
TAUX
|
PREVISIONS
|
REALISATIONS
|
TAUX
|
Taxe sur l'autorisation de construire
|
10 000 000
|
4 850 000
|
49%
|
10 000 000
|
5 500 000
|
55%
|
10 000 000
|
4 792 000
|
48%
|
Taxe sur l'usage privatif du domaine public
|
50 000 000
|
34 172 500
|
68%
|
50 000 000
|
34 274 750
|
69%
|
50 000 000
|
49 622 250
|
99%
|
Redevance et recette d'utilisation du domaine
public
|
109 000 000
|
54 945 135
|
58%
|
108 500 000
|
63 240 953
|
58%
|
172 000 000
|
67 327 270
|
39%
|
Produit des services du domaine et vente
diverses
|
375 590 000
|
169 878 040
|
48%
|
375 600 000
|
138 511 341
|
37%
|
414 100 000
|
162 314 930
|
39%
|
Concessions, redevances et taxes
funéraires
|
20 000 000
|
12 458 260
|
62%
|
20 000 000
|
19 693 001
|
98%
|
30 000 000
|
15 451 870
|
50%
|
Revenus des immeubles
|
150 500 000
|
80 481 905
|
35%
|
170 500 000
|
33 204 515
|
19%
|
160 000 000
|
44 619 910
|
28%
|
Autres loyers
|
100 000 000
|
64 003 000
|
64%
|
100 000 000
|
20 618 000
|
21%
|
80 000 000
|
2750 000
|
2%
|
Total
|
815 090 000
|
420 788 840
|
52%
|
834 600 000
|
315 042 560
|
38%
|
916 100 000
|
346 878 230
|
38%
|
Analyse :
En fonction des années le taux de réalisation
est plus ou moins croissant, on constate les efforts déployés par
les responsables communales. La commune v dispose d'un potentiel important de
ressources non fiscales à partir de la taxation des
propriétés bâties et non bâties. En effet, la loi
autorise les communes à fixer des redevances sur des parcelles à
usage résidentiel ou commercial. La mairie contribue de façon
significative à l'attribution de ces parcelles aux usagers. Les analyses
de terrain ont montré qu'après la taxation ordinaire lors du
paiement des parcelles, les maires s'intéressent peu à la
fixation des redevances sur les parcelles suivant qu'elles sont mises en valeur
ou pas, alors que l'exploitation des parcelles à usage
résidentiel ou commercial est très importante statistiquement.
L'exploitation insuffisante de ce créneau s'explique en partie par le
fait que les autorités communales ne parviennent pas à mettre en
place un système efficace d'identification et de mobilisation des
ressources financières internes.
Paragraphe 2 : Analyse des
ressources exogènes de la commune V
« Les ressources extérieures reposent
essentiellement sur les subventions de l'Etat et les apports financiers des
organismes internationaux partenaires; La répartition des ressources
fiscales entre l'État et les collectivités est un lourd fardeau
pour la mobilisation et la gestion des ressources financières au
désavantage des communes. Le montant destiné aux communes est
notoirement insuffisant et il est encore difficile d'y accéder. Ce
phénomène est accentué par l'unicité des caisses,
c'est-à-dire que les communes n'ont pas le droit légal de garder
les fonds publics à leur niveau. Ces fonds doivent êtres
déposés au Trésor public, qui peut alors les utiliser pour
financer d'autres dépenses. ). Les autorités maliennes en
collaboration avec les PTF à travers le fond d'investissement des
collectivités territoriales (FICT de l'ANICT) définissent des
dispositifs spécifiques pour y accéder à ces financements.
Les dispositions législatives permettent aux collectivités
d'assurer en partie leur financement en procédant à la recherche
de partenaires financiers nationaux ou internationaux. Plusieurs projets
d'investissements et de renforcement des capacités des communes ont
été réalisés de cette manière. Cette
coopération prend plusieurs formes: jumelages; actions de
solidarité; coopération technique et coopération
économique »21.De ce fait il serait plus
approprié de faire une analyse de recettes extérieures (patentes,
Subvention d'investissement reçu recettes d'investissement/ANICT,
Subventions d'investissement d'organismes internationaux, Taxe
de développement local).Tableau4 : les revenus issus des
apports extérieurs22
Types de recettes
|
2008
|
2009
|
2010
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PREVISIONS
|
REALISATIONS
|
TAUX
|
PREVISIONS
|
REALISATIONS
|
TAUX
|
PREVISIONS
|
REALISATIONS
|
TAUX
|
Subvention d'investissement reçu
|
1 411 985 515
|
340 312 108
|
24%
|
951 885 515
|
204 070 564
|
21%
|
650 000 000
|
16 3711 023
|
25%
|
Subvention d'investissement de l'Etat
ANICT
|
1 060 100 000
|
307 812 108
|
29%
|
600 000 000
|
204 070 564
|
34%
|
400 000 000
|
163 681 021
|
41%
|
Subventions d'investissement d'organismes
internationaux
|
351 885 515
|
32 500 000
|
9%
|
351 885 515
|
0
|
0%
|
250 000 000
|
30 000
|
0%
|
Patentes
|
140 470 260
|
68 798 691
|
49%
|
100 000 000
|
75 356 686
|
75%
|
150 000 000
|
88 290 158
|
58%
|
Taxe de développement local
|
221 499 000
|
145 709 520
|
66%
|
40 000 000
|
15 381 096
|
38%
|
200 000 000
|
19 590 508
|
10%
|
Total
|
2 986 591 190
|
763 993 859
|
26%
|
2 043 771 030
|
498 878 910
|
48%
|
1 650 000 000
|
435 302 710
|
26%
|
Analyse
Le taux de réalisation est plus ou moins
décroissant en fonction des années. Compte tenu de la non
négligence des apports externes au bon développement de la
commune v ; on constate des déficits sur ces recettes
financières. Le constat d'ensemble sur ces recouvrements laisse
entrevoir qu'elles ne sont toujours pas à la hauteur des attentes des
autorités communales. Il faut noter également que ces fonds
externes représentent souvent une part assez importante de la surface
financière communale mais pose les questions fondamentales de la
durabilité de cette situation et de son caractère ambigu ;
car une commune dépendante trop des ressources financières
externes ne peut pas légitimement revendiquer son autonomie
financière réelle.
Il est important de souligner qu'à travers l'ensemble
des analyses ; la commune v du district de Bamako compte sur ses
ressources internes pour son bon fonctionnement.
L'ensemble des revenus précités sont les
maillons clés autour desquels est structuré l'espace communal.
Ainsi leur bonne gestion devrait être un levier d'impulsion au
développement local.
Il ressort de cette analyse que pour l'exercice des
compétences qui lui sont dévolues par la loi, la CV dispose des
ressources financières. Malgré l'apport interne de ces revenus,
elle aurait également besoin de moyens pour financer des
activités telles que la réalisation des espaces de divertissement
notamment un terrain de sport, jardin public pour les jeunes de sabalibougou,
des moyens efficaces pour la gestion des ordures ménagères et
eaux usées, le pavage des rues etc.
Les ressources financières constitueraient le premier
instrument de la politique du développement local, du fait qu'elle
n'arrive pas à mobiliser suffisamment ses ressources financières
pour pouvoir fonctionner correctement et d'investir à fond dans le
développement, nous nous sommes donner la tâche de mettre en
exergue les difficultés aux quelles elle est confrontée afin
d'en proposer des solutions.
Les difficultés et solutions de la mobilisation
des ressources financières dans la commune v
La commune V, à l'instar des autres communes devrait
pouvoir mobiliser les ressources qui lui sont reconnues par la loi pour son
fonctionnement normal. Faute d'une mobilisation effective elle connaitra des
difficultés financières qui se répercuteront sur son bon
fonctionnement. Dans la visée d'une décentralisation
financière effective, il est indispensable de pallier ces
difficultés.
Cependant malgré les multiples impôts et taxes
que la loi met à sa disposition, la CV est butée à des
difficultés de mobilisation.
D'une manière générale, il s'avère
nécessaire de mettre en exergue ces difficultés dans un premier
chapitre et les solutions préconisées pour une bonne mobilisation
des ressources dans le second chapitre.
Chapitre I : Les causes des difficultés de
mobilisation des ressources financières
Les causes des difficultés de mobilisation
financières ne pourraient être autres que les facteurs qui ont pu
l'engendrer. Les principaux facteurs de ces difficultés de mobilisation
relèveraient en partie de l'Etat et d'autre part de la commune
elle-même.
Nous examinerons les difficultés de mobilisation
relevant de l'Etat (section 1) et celles qui relèvent de la gestion de
la municipalité (section 2)
Section 1 : Les difficultés de mobilisation
relevant de l'Etat
Les causes de difficultés de mobilisation des
ressources financières sont nombreuses. Nous analyserons les causes dues
à la faiblesse du niveau général des ressources publiques
(paragraphe 1) puis les difficultés émanant du
dysfonctionnement de la chaîne fiscale et la lenteur du processus de
transferts de compétences de ressources (paragraphe 2).
Paragraphe 1 : les causes dues à la faiblesse
du niveau général des ressources publiques
L'Etat ne peut décentraliser des ressources
financières qu'il n'a pas. Selon François Paul Yatta, la crise
financière aiguë que connaissent les Etats les met en effet dans la
quasi-impossibilité de transférer aux collectivités
locales des ressources financières qu'ils ont eux-mêmes bien du
mal à réunir du fait du niveau général de
pauvreté des populations. « Mais l'Afrique est aussi la
région du monde où le niveau de mise en commun des ressources en
vue de l'action publique est le plus faible. Les prélèvements
fiscaux et parafiscaux n'excèdent nulle part les 17% du PIB ; ils
tournent en règle générale autour de 10 % dans la
majorité des pays africains, alors qu'ils se situent à des
niveaux avoisinant 20 à 25 % en Amérique latine, et 40 % à
50 % dans les pays de l'OCDE. La prépondérance du secteur
informel dans les économies africaines n'est sans doute pas
étrangère à cette situation. Mais il faut aussi
évoquer la faiblesse de la base fiscale qui fait que le poids de la
fiscalité est partagé par un nombre relativement restreint de
contribuables, qui eux, se considèrent comme surimposés : 10 %
des contribuables sont à l'origine de 80 % des recettes fiscales. Ceci
n'est pas en faveur d'une extension du civisme fiscal, alors que ces pays sont
encore largement sous-fiscalisés »23. Alors, il
pourrait y avoir des facteurs émanant du dysfonctionnement de la
chaîne fiscale et de la lenteur du processus de transferts de
compétence et de ressources expliquent les difficultés de
mobilisation de ressources financières dans la commune.
Paragraphe 2 : le dysfonctionnement de la chaîne
fiscale et la lenteur du processus de transferts de compétences et
de ressources.
La répartition des ressources fiscales entre
l'État et les collectivités est un lourd fardeau pour la
mobilisation et la gestion des ressources financières au
désavantage des communes. Le montant destiné aux communes est
notoirement insuffisant et il est encore difficile d'y accéder. Ce
phénomène est accentué par l'unicité des caisses,
c'est-à-dire que les communes n'ont pas le droit légal de garder
les fonds publics à leur niveau. Ces fonds doivent êtres
déposés au trésor public, qui peut alors les utiliser pour
financer d'autres dépenses. En ce qui concerne les ressources
partagées, le taux est défini par l'article 11 de la loi
n°2011-036 du 15 juillet 2011, mais les services de la perception et du
trésor ne communiquent pas aux communes les détails
nécessaires à la jouissance de leurs ressources, qu'elles soient
internes ou externes. Il s'agit des informations sur le montant exact, la
période de disponibilité des liquidités, etc.
« Il n'existe pas de mécanisme simple et
efficace d'identification et de maîtrise de l'assiette fiscale. En
conséquence de quoi l'essentiel des exécutions budgétaires
ne se fait qu'après le premier trimestre et le plus souvent à la
fin de l'année et de façon précipitée par rapport
aux exigences légales des procédures. Dans les communes en
général et la commune V en particulier le personnel est
insuffisant ou indisponible, peu qualifié et non motivé et il n'y
a pas d'appui technique et ni d'accompagnement suffisant de l'État.
Cette situation contribue aussi à la difficulté
de maîtrise des sources potentielles de ressources financières
internes par les autorités locales. En effet, le manque de ressources
humaines qualifiées pour la mise à jour du fichier des
contribuables, le recensement de la base imposable généralement
mal fait qui réduit d'autant le nombre de contribuables dans le
répertoire, l'inadaptation du système fiscal aux
réalités socio-économiques du milieu, l'absence de
sensibilisation des contribuables aggravée par l'incivisme de ceux-ci,
sont autant de facteurs qui ne favorisent pas un meilleur recouvrement des
ressources financières locales. Il apparait ainsi à
lumière de notre analyse que la gestion financière n'est pas
maîtrisée au niveau national. La maîtrise de la
matière imposable est à discuter et malgré la
détermination légale des ressources locales, les résultats
ne semblent pas refléter les attentes »24.
Malgré les efforts déployés par le MATCL
(réalisation d'une étude en vue d'une bonne analyse et une
meilleure compréhension des difficultés et contraintes
liées aux transferts des compétences, l'élaboration d'un
programme triennal d'accompagnement des transferts de compétence, la
mise en place d'une commission interministérielle de pilotage des
transferts de compétences), force est de constater que des obstacles
restent à franchir quant à l'atteinte de l'objectif en la
matière. En effet depuis juin 2002, seuls 3 décrets fixant
les détails des compétences transférées de l'Etat
aux Collectivités Territoriales en matière d'éducation, de
santé et hydraulique rurale et urbaine ont été
adoptés et tardent à se concrétiser, faute d'une
volonté des administrations centrales de se dessaisir de certaines
fonctions mais aussi faute de moyens financiers pour que le transfert de
compétences aux CT s'accompagne du transfert de ressources. Ceci
dit, le transfert de la plupart des compétences d'ordre
général initialement exercées par les représentants
de l'Etat au niveau des collectivités territoriales et
transférées à ces dernières lors du
démarrage de la décentralisation, a très vite fait face
à la résistance de la citadelle administrative nourrie des
décennies d'esprit jacobin. L'attitude des représentants de
l'Etat dénote de la prégnance d'une culture
résistante au changement et sont peu enclin à la confiance
et au transfert effectif des compétences aux élus locaux. Du
côté de l'administration, certains agents mettent en doute la
capacité de gestion des collectivités territoriales qui sont
appelées à reprendre une partie de leurs prérogatives.
Sans doute, force est de constater que de nombreux facteurs émanant de
l'Etat entrainent les difficultés dans la mobilisation des ressources
financières. Cependant, d'autres facteurs provenant de la
municipalité entrainent des difficultés de mobilisation des
ressources financières.
Section 2 : Les difficultés de mobilisation
relevant de la municipalité
La prise en compte de la population dans la gestion des
affaires de la commune apparait comme une donnée capitale. Elle peut
aussi s'annoncer comme un facteur de mobilisation ou de démobilisation
dans la commune. En plus de cela, les autorités communales y trouvent
également leur part de responsabilité.
Il sera examiné les difficultés de
mobilisation tenant à la population (paragraphe 1) avant
d'étudier les causes relevant des autorités communales
(paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Les causes tenant à la
population
Les citoyens sont les acteurs incontournables dans
l'exécution des programmes communaux. Ils sont les bras armés de
la commune. Ils participent peu aux séances du conseil. Cependant, le
niveau d'implication des populations de la commune V dans la gestion des
affaires locales reste très limité et dans la plupart des cas
inexistant. La population ne s'intéressant pas à la gestion de la
commune ignore ces droits et n'en jouit pas. Elle développe
l'idée selon laquelle « la gestion des affaires communales
relève de la seule compétence des autorités localement
élues». Or, sans son implication dans la
gestion de la commune, elle ignorerait la gestion qui est faite des
impôts et taxes perçues sur elle. Par ce fait, elle ne serait pas
encouragée à payer ses contributions fiscales. A son avis, cela
profite seulement aux responsables de la commune. Cela peut être dû
au faite que la population de la commune V est en grande partie
illettrée ou parce que ceux qui sont instruits n'ont pas suffisamment le
temps pour s'intéresser à la gestion de la commune.
Par ailleurs, les citoyens sont peu informés sur la vie
des collectivités territoriales et exercent par voie de
conséquence, très de peu de contrôle sur l'action
communale. Les procès verbaux des sessions des conseils des
collectivités territoriales, les choix définitifs des
priorités d'investissements et des options budgétaires, le
contenu des comptes administratifs des maires sont autant d'informations
utiles, mais qui demeurent inconnues de la majorité des citoyens des
collectivités territoriales.
En outre, il convient de noter qu'avec le faible niveau de
revenus des habitants, il n'est guère facile d'exiger d'eux une
contribution fiscale. Par ailleurs, l'engagement des populations pour payer des
impôts et taxes pourrait s'accroître si en retour, elles pouvaient
bénéficier d'infrastructures sociales et communautaires ou sous
forme de services sociaux améliorés.
De notre analyse, il ressort que la population de la commune V
ne paraît la seule responsable de ces difficultés de
mobilisation. Une grande part de responsabilité incombe aux responsables
de la commune.
Paragraphe 2 : Les causes tenant aux responsables de
la commune
Les causes de démobilisation financière tenant
aux responsables de la commune sont nombreuses dont les plus notoires
sont : l'électoralisme25 et la
faiblesse concession à mettre en oeuvre des politiques locales.
L'électoralisme serait devenu
une entrave au recouvrement. En effet, pour ne pas compromettre les chances du
maire aux prochaines échéances électorales, le
régisseur ne peut exercer de trop fortes pressions sur certains
redevables.
Les responsables communales africaines en
général et notamment ceux de la commune V doivent encore
convaincre sur leurs capacités à concevoir et à mettre en
oeuvre des politiques locales ; le terme du mandat électif ne
coïncide plus avec le terme des actions engagées dans ces domaines
chaque mandature poursuit des actions engagées par la mandature
précédente et lègue à la mandature suivante des
engagements qui pèseront sur sa propre politique. Il s'avère
également nécessaire de prendre en compte au niveau de la commune
V l'absence de sanctions à l'encontre des mauvais payeurs. Cela
pourrait encourager le refus de payer les impôts. Les contribuables qui
s'acquittent du paiement de leurs impôts seraient tentés de
prendre l'exemple sur ceux qui ne les paient pas. Par ailleurs, le
dysfonctionnement des conseils communaux et les conflits internes sont aussi
une réalité. Il a aussi une influence sur le paiement des taxes
et impôts. Dans certains cas, des conseillers communaux ayant une
sensibilité politique différente de celle du maire entravent
souvent ses actions. Par ce fait, ils découragent les habitants de la
commune surtout leurs partisans dans l'acquittement de leur contribution
fiscale. En plus, il y a l'absence de sanctions à l'endroit de ceux qui
détourneraient des fonds à des fins autres que celles pour
lesquelles ils sont destinées. L'administration de tutelle ne devrait
pas rester passive à cela ; si la population de la commune V qui se
tue à payer les impôts et les taxes ne voit aucune
réalisation faite en matière de développement, elle sera
forcement découragée à s'acquitter de sa contribution
fiscale.
La mise en exergue des difficultés de mobilisation de
ressources financières dans cette commune s'avère d'une
importance capitale. Cependant, il faudrait signaler qu'elles ne peuvent
être toutes soulignées. Seules les plus tenantes apparaissent dans
cette étude. De la connaissance de ces difficultés de
mobilisation des ressources financières dans la commune V, la
proposition de solutions ne semble pas être une chose difficile. Elle ne
pourrait tenir compte que des grands axes.
Chapitre II : Les solutions de la
mobilisation de ressources financières
Pour remédier aux difficultés de mobilisation,
des solutions sont préconisées tant au niveau de l'Etat (section
1) qu'au niveau municipal (section 2).
Section 1 : Les solutions
préconisées au niveau de l'Etat
Afin de permettre une bonne mobilisation des ressources
financières dans les communes le gouvernement doit axer sur les points
suivants : la redéfinition de son rôle (paragraphe 1), et
échanger sur les expériences positives en matière de
décentralisation financière (paragraphe 2).
Paragraphe 1 : la redéfinition du rôle
de l'Etat
« La réglementation de la
décentralisation manque souvent de cohérence avec certaines
parties de la législation nationale ce qui amène une certaine
confusion très dommageable sur le rôle de l'État dans le
processus de mobilisation des ressources des collectivités. Une remise
en perspective est indispensable afin de définir clairement ce
rôle et d'évaluer la pertinence et la portée des
propositions qui seront formulées. Il semble aussi essentiel de donner
un contenu au champ fiscal des collectivités et ses implications. Il
importe en premier lieu de bien situer définir au préalable le
champ fiscal des collectivités locales, c'est-à-dire de
définir la notion d'impôt local. L'impôt local, dans le sens
strict, est un impôt non seulement circonscrit à l'espace local,
mais également instauré, assis et recouvré sous le
contrôle des autorités locales.
Dans le large sens, les impôts locaux comprennent non
seulement les perceptions répondant à la définition
ci-dessus, mais aussi tous les impôts levés par l'État et
reversés ou partagés avec les collectivités territoriales
décentralisées »26. Les efforts doivent se
centrer sur :
- la Définition d'une stratégie qui relie
étroitement performances locales dans la mobilisation des ressources et
bénéfice des concours et subventions de l'Etat : Le
problème qui se pose est celui de l'appréciation du niveau
d'effort à, fournir. Les formules de partage de ressources entre l'Etat
et cette collectivité territoriale devraient donc inclure des
incitations positives en matière de mobilisation de ressources
financières. Mais en même temps une attention également
accordée à la qualité de la dépense locale. Les
formules de décentralisation financière devraient en
conséquence intégrer des bonus en faveur de la commune v au cas
où elle aurait de bons ratios de gestion.
- le renforcement la capacité des administrations
communales ou municipales en personnel qualifié pour des services
clés.
-l'évaluation ou auditer régulièrement la
gestion des communes ou des municipalités afin d'introduire la culture
d'une bonne gestion des deniers publics axée sur la performance à
la base.
- l'encouragement des communes et les municipalités
qui font preuve d'initiatives et de rigueur dans la gestion des deniers publics
afin de susciter l'émulation entre les autorités locales.
- faciliter l'accès aux fonds de l'ANICT.
- l'aménagement des marchés existants afin
d'assurer le meilleur suivi des contribuables ;
- le décongestionnement des marchés centraux
avec la création de nouveaux marchés dans les zones
périphériques ;
- l'élaboration d'un plan de trésorerie qui
servira de tableau de bord pour les décideurs et les acteurs qui sont
sur le terrain ;
- la maîtrise de la matière imposable à
travers des rencontres de concertation avec toutes les structures
impliquées dans le processus (impôts, trésor, AMAP, forces
de sécurité, les mairies) ;
- l'implication de tous les acteurs dans le processus en
particulier les chefs de quartier, les élus et les leaders
d'opinions ;
- la sensibilisation permanente des contribuables ;
- la sensibilisation des acteurs à travers les
médias ;
- insérer la notion de décentralisation dans
les programmes des écoles depuis le primaire.
A l'instar de cette redéfinition du rôle de
l'Etat il est important de mettre en exergue l'échange sur les
expériences positives en matière de décentralisation.
Paragraphe 2 : Les échanges sur les
expériences positives en matière de décentralisation
financière.
Les décentralisations africaines suivent des
trajectoires différenciées selon l'histoire, le système
politique, la culture administrative et financière, et les moyens
d'action propres à chaque pays. Il en résulte une somme
d'expériences intéressantes à partager, avec comme
principe de base la recherche de la plus grande autonomie possible des
collectivités locales. «Le recensement, la capitalisation et
le partage de ces expériences doivent permettre de créer
progressivement une intelligence partagée de la décentralisation
financière en Afrique. Le résultat attendu à l'issue de
cet échange est double : d'une part amener les Etats à admettre
la nécessité d'un ajustement institutionnel des recettes et
dépenses publiques au profit des collectivités locales, pour
porter la part de ces dernières à 15 % à 20 % des
dépenses et recettes publiques dans les dix années à venir
; d'autre part montrer qu'une instrumentation existe dans les différents
pays dont l'adaptation permet de concrétiser la volonté
d'accompagner la délégation de compétences avec la
délégation de moyens de les exercer aux collectivités
locales.
L'échange devrait également concerner les
instruments de gestion des finances locales, et pourquoi ne pas, viser à
terme l'harmonisation de tels instruments au niveau des différentes
zones économiques et monétaires, comme cela est actuellement
envisagé dans les pays membres de l'UEMOA et de la CEMAC.L'initiative du
Centre International de Formation des Autorités/Acteurs locaux (CIFAL)
sis à Ouagadougou (Burkina Faso) devrait être salutaire dans ce
domaine. Elle permet l'échange d'expériences en matière de
mobilisation des ressources locales afin de parvenir à
l'élaboration de stratégies efficaces pour la mobilisation des
ressources financières dans les collectivités territoriales des
pays participants. Il s'ensuit qu'il est non seulement nécessaire
d'impliquer le gouvernement mais également les acteurs
municipaux »27.
Section 2 : Les solutions
préconisées au niveau municipal
Au niveau municipal les solutions doivent être
adopté tant sur le plan du renforcement de la communication entre les
acteurs communaux et celui de la coopération intercommunale.
Paragraphe1 : Le Renforcement de la communication et
la compétence des acteurs communaux
L'engagement des acteurs au niveau local est un facteur
déterminant pour la mobilisation et la bonne gestion des ressources
financières locales. Cependant leurs efforts doivent être
axés sur les points suivants :
- Un bon système de concertation/dialogue interne et
externe transparent permet à la commune d'être plus visible et
plus performante. Promouvoir le contrôle citoyen et la reddition de
comptes afin de permettre aux contribuables d'être plus rassurés
et d'adhérer plus facilement à une conscience citoyenne pour une
réduction de l'incivisme fiscal.
- « La consolidation de la synergie d'action des
acteurs, tant politiques qu'économiques, est un facteur important de
mobilisation. Les communes doivent prendre conscience du fait que la
mobilisation des citoyens dépend en grande partie d'une meilleure prise
en compte de leurs activités économiques (sécurisation des
activités agro-sylvo-pastorales en milieu rural) et de la qualité
de la gestion des ressources fiscales collectées; c'est seulement alors
qu'il sera possible de parler de développement durable des communes.
L'approche concertée et la gouvernance locale constituent un tremplin
pour mieux mobiliser et gérer les ressources communales. Le
succès d'un tel processus dépend du leadership de
l'autorité locale, de la confiance établie entre les
autorités communales et les contribuables, de la motivation effective
des acteurs à s'impliquer davantage dans les différentes
activités de développement. Une franche collaboration de tous les
partenaires est donc nécessaire pour une amélioration de la
gouvernance financière au niveau local. Ainsi, le leadership des
dirigeants communaux et leur capacité de gestion est un facteur
déterminant. En effet, la créativité des leaders communaux
est capitale dans la gestion des mairies en général et dans le
cadre de la mobilisation des ressources en particulier.
Cette capacité des dirigeants à faire face aux
différentes situations pour supprimer les goulots d'étranglement
doit faire l'objet d'une attention particulière dans le cadre des
actions de renforcement. Elle peut être un facteur potentiel qui est
souvent à la base des succès et des échecs dans le cadre
de la mobilisation des ressources »28.
-Améliorer les connaissances des opérateurs
économiques des populations imposables/ taxables. Par conséquent,
il convient de maîtriser la fiscalité locale, d'éveiller
l'intérêt de la participation de toutes et de tous à
travers l'utilisation de moyens locaux de communication accessibles.
-Le recrutement de personnel qualifié est un
déterminant pour le bon fonctionnement du service financier et
économique de l'administration communale; sa motivation en cas de
résultats satisfaisants couplée à des sanctions en cas de
piètres résultats; la conception et l'exécution d'un
dispositif rapproché de suivi permettent d'améliorer les
performances.
-Une bonne planification des services de recouvrement,
notamment ceux chargés de la gestion des marchés, permettra au
maire de mieux maîtriser ses recettes en améliorant la gestion, le
suivi et le contrôle des revenus domaniaux, les revenus des services
municipaux et les revenus des petites taxes municipales. Pour ce faire, la
commune doit disposer en permanence d'un tableau de bord indispensable pour
remédier au pilotage à vue.
Les indicateurs de performances regroupés dans un
tableau constitueront un outil précieux de direction et de
décision. Par conséquent, les responsables municipaux devront
être attentifs à leur évolution.
A l'instar du renforcement de communication et
compétence des acteurs communaux ; il s'avère fondamental de
renforcer la coopération intercommunale.
Paragraphe2 : Le Renforcement de la
coopération intercommunale.
Au terme de l'article 21 de la loi 93-008 du 11 février
1993 modifiée déterminant les conditions de la libre
administration des collectivités territoriales ; « les
collectivités territoriales peuvent entreprendre des actions de
coopération entre elles».
La coopération intercommunale est une relation
établie entre plusieurs communes en vue de gérer ensemble des
activités ou services publics ou de réaliser des projets de
développement en commun. L'objectif de cette coopération entre
communes est simple, il vise à rendre possible la réalisation
d'une oeuvre ou le fonctionnement d'un service qui excède par son
ampleur ou par son coût les moyens dont dispose chacune des communes
participantes. Cette décision de coopération est fondée
sur la libre volonté des communes appartenant à un même
espace territorial et partageant parfois certaines
réalités. «Pour remédier aux faiblesses des
recettes fiscales les responsables communaux doivent exploiter la piste de
l'intercommunalité de gestion qui permettra aux communes de chercher
à réaliser des économies d'échelle et à
optimiser la gestion du service rendu. Construire
l'intercommunalité par la gestion signifie pour les communes de se
regrouper pour gérer ensemble une activité ou un service
d'intérêt général technique (électrification,
adduction d'eau, ramassage des ordures ménagères...) soit une
activité qui, par nature, dépasse les limites territoriales des
communes (transport, urbanisme, assainissement ...). Elles transfèrent
donc leur compétence de gestion du service considéré
à un établissement public, nouvelle structure intercommunale.
Se regrouper et mettre ses moyens en commun permet alors
d'atteindre une taille critique offrant la possibilité aux
municipalités d'offrir des services qu'elles n'auraient pu assurer par
leurs propres moyens. Cette forme d'intercommunalité permet
également aux communes à développer une meilleure
expertise et à accroître leur pouvoir de négociation vis
à vis du prestataire du service. Son intérêt est purement
économique. Le constat est simple puis qu'il est plus rentable de
gérer un service à plusieurs (plus de moyens de financement,
économies d'échelle, investissements conjoints,
équipements raisonnés...) »29.
Dans l'ensemble il s'agirait des solutions visant la
mobilisation des ressources financières dans les collectivités
locales du Mali d'une manière générale ; cependant
leurs succès profitent à l'ensemble des CT dont fait partie la
commune V.
Il est trop tôt pour faire un bilan de la réforme
de décentralisation au Mali qui n'est qu'à ses débuts, la
décentralisation traverse un chemin jalonné d'épine avec
des hauts et des bas, des pour et des contre avec leur cortège de menace
sur le processus qu'il faut remédier. Par ailleurs il faut noter que
dès le début de la décentralisation au Mali, la
mobilisation des ressources locales a été une des
activités centrales des collectivités territoriales. Elle
apparait comme un maillon essentiel du développement de la commune et de
l'amélioration des conditions de vie des populations. En
réalité, la pérennité et la viabilité
économique de la commune supposeraient avant tout une
disponibilité des ressources financières. Il est important pour
les collectivités territoriales d'améliorer la mobilisation de
leurs ressources internes si elles veulent pérenniser leur existence,
gagner en crédibilité et se développer.
La viabilité des communes, et surtout la
crédibilité des responsables communaux, sont
généralement mesurées à travers leur
capacité, voire leur ingéniosité à
savoir mobiliser les ressources pour leur commune et à mettre en oeuvre
leur plan de développement communal.
La problématique de la mobilisation des ressources
financières comporte plusieurs composantes qui doivent être
traitées à différents niveaux et avec plusieurs acteurs.
Pour mieux cerner la problématique et conduire une analyse approfondie,
il est bon de l'aborder sous un angle multi- acteurs. La décomposition
du processus de mobilisation des ressources en ses différents
éléments est un exercice complexe. Dans le processus, il faut
aussi s'assurer que tout le monde joue son rôle.
Cela nécessite donc un système d'appui conseil
rapproché à l'endroit de tous les acteurs et des synergies entre
différents partenaires qui visent les mêmes objectifs, à
savoir le renforcement des capacités des communes pour une meilleure
prise en main du développement local. Les acteurs sont dans un processus
d'apprentissage et de construction de la démocratie locale. L'engagement
soutenu des acteurs à tous les niveaux, l'implication des responsables
communaux dans le processus et leur appropriation des techniques et des outils
qui ont été développés sont les déterminants
essentiels du succès de la mobilisation et la gestion des ressources
locales.
Le leadership des responsables communaux constitue un
pilier important pour approfondir la démocratie et la gouvernance
locales, en offrant aux citoyens des espaces appropriés pour s'exprimer
et trouver des réponses à leurs interrogations car une
communication transparente est l'un des facteurs importants qui favorisent la
bonne gouvernance locale. « Il faut mettre l'accent sur la pratique
de la transparence et la justification des décisions prises,
l'établissement de comptes d'exploitation pour certains services; une
meilleure gestion et une reddition des comptes des fonds mobilisés. En
effet, les études de cas font ressortir un lien étroit entre le
niveau de mobilisation des recettes et la recevabilité. Cela donne plus
de crédibilité à la gestion locale et plus de pertinence
à l'autonomie des communes, les rendant ainsi plus responsables de leur
destin. Il s'agit d'une meilleure articulation entre la logique de
l'impôt et la dynamique participative des citoyens et usagers dans un
cadre concerté »30.
Je nourris enfin l'espoir que cette publication servira de
source d'inspiration aux acteurs travaillant au niveau local pour entamer,
poursuivre et réussir des actions de mobilisation et de gestion
participative des ressources financières au niveau local en vue des
services de base de qualité de plus en plus accessibles aux
populations.
Ouvrages:
* Lexique des termes juridiques, 17ème
édition, Dalloz, page 137
* François Paul Yatta, la décentralisation
financière en Afrique : succès, problèmes et
contraintes, Partenariat pour le développement(PDM) 2000, p8 ;
* Brehima KASSIBO, la décentralisation au Mali :
état des lieux de bulletin d'Association euro-africaine pour
l'anthropologie du changement social et du développement (APAD) ;
* MATCL, Etat d'Avancement en 2007 de la mise en oeuvre
de la décentralisation au Mali ; Note de
synthèse ; Bamako janvier 2008, p31 ;
*Cahier de participant au forum de Bamako sur le
développement urbain 23, 24,25 février 2010, p56 ;
* G. Galamo,
F. Ngomsu, D Koné, Y. Sous : Accroitre les
ressources financières des communes en Afrique de l'ouest,
p95 ;
* BAGAYOKO Abdrahamane Faraban : Réflexions sur le
processus de décentralisation au Mali, p 10 ;
* CIFAL, stratégies et outils d'aide à la
mobilisation des ressources locales, Juin 2009, p15.
Textes législatifs et
réglementaires :
- La loi n° 93-008 du 11/02/1993, déterminant les
conditions de la libre administration des collectivités territoriales,
modifiée par la loi n° 96-056 du 16/10/1996 ;
- La loi n° 95-034 du 12/04/1995 portant Code des
Collectivités Territoriales en République du Mali modifiée
par la loi n° 98-010 du 15/06/1998 et par la loi n° 98-066 du
30/12/1998 ;
- La loi n° 00-044 du 07 juillet 2000 déterminant
les ressources fiscales des communes, des cercles et des régions,
modifiée par la loi n°2011-036 du 15 juillet 2011
- La loi n°96-059 de la 04/11/1996 portante
création des communes ;
- L'ordonnance n°78-34/CMLN du 18 août 1978,
modifiée par la loi n°82-29/AN-RM du 02 fevrier1982.
Quelques mémoires :
Youssouf BENGALY et Sidy CAMARA : Mobilisation des
ressources financières dans les collectivités territoriales du
Mali, cas de la commune rurale de Sangarebougu,2008, Faculté des
Sciences Juridiques et Politique(FSJP), p.51 ;
Sagbo Rogatien AKOHOU GBACADA : La Mobilisation des
ressources locales dans les collectivités décentralisées
du Benin: cas de la Commune d'Abomey, 2005 Faculté ses
Lettres Arts et Sciences Humaines du BENIN, p.45 ;
Bréhima Aguibou TRAORE et Aboubacar TRAORE :
Analyse des recettes fiscales des collectivités territoriales : cas
de la commune IV, Faculté des Sciences Juridiques et Economiques (FSJE),
2005, p.66 ;
Moussa Namory KEITA et Moussa SISSOUMA : Evaluation de la
stratégie de mobilisation des ressources locales : cas de la mairie
du district de Bamako, 2006, Faculté des Sciences Juridiques et
Economiques(FSJE), p.64 ;
Ousmane SY : la décentralisation en Afrique
subsaharienne MALI ; mémoire de master, Université de
Franche-Comté; Octobre 2005 ; p 106.
Quelques sites internet :
www.dgi.finances. gov.ml,
www.pact-mali.org ,
www.wikipedia.org,
www.mediadico.com,
www.vie-publique.fr/decouverte_instit,
www.memoireonline.com,
www.matcl.gov.ml .
Dédicace.....................................................................................I
Remerciements............................................................................II
Liste des sigles et
abréviations......................................................IV
Sommaire...................................................................................V
Introduction .....................................................................1
Première partie : Les
généralités sur la gestion financière de la
commune
V................................................................................5
Chapitre I : Les ressources financières de la
commune V...................5
Section 1 : Le cadre légal des
ressources.................................................5
Paragraphe1 : Les ressources financières
étatiques transférées à la
commune.................................................................................
.5
Paragraphe2 : Les ressources financières relevant
de la commune ...... 6
Section 2 : Le processus budgétaire de la
commune...........................9
Paragraphe1 : L'élaboration du budget
............................................9
Paragraphe2 L'exécution et le contrôle du
budget ......................10-11
Chapitre II : L'analyse de la mobilisation des ressources
financières dans la commune
V...........................................................................12
Section1 : Le recouvrement des ressources
fiscales.........................12
Paragraphe1 : Les modes de recouvrement
....................................12
Paragraphe2 : Le mécanisme de recouvrement des
recettes..........12-13
Section 2 : Analyse des ressources
financières................................13
Paragraphe1 : Analyse des ressources endogènes
.........................14
Paragraphe2 : Analyse des ressources exogènes
...........................18
Deuxième partie : Les difficultés et
solutions de la mobilisation des ressources financières dans la commune
v.........................................20
Chapitre I : Les causes des difficultés de la
mobilisation des ressources
financières...............................................................................................20
Section 1 : Les difficultés de mobilisation
relevant de l'Etat................20
Paragraphe1 : Les causes dues à la faiblesse du
niveau général des ressources
publiques..........................................................................20-21
Paragraphe2 : Le dysfonctionnement de la chaîne
fiscale et la lenteur du processus de transferts de compétences et
de ressources.............21-22
Section 2 : Les difficultés de mobilisation
relevant de la municipalité ....22
Paragraphe1 : Les causes tenant à la
population.........................22-23
Paragraphe2 : Les causes tenant aux responsables
de la commune ...23
Chapitre II : Les solutions de la mobilisation de
ressources
financières................................................................................24
Section 1 : Les solutions préconisées au
niveau de l'Etat..................24
Paragraphe1 : La redéfinition du rôle de
l'Etat .............................24-25
Paragraphe2 : Les échanges d'expériences
positives en matière de décentralisation
financière.......................................................25-26
Section 2 : Les solutions préconisées au
niveau municipal ....................26
Paragraphe1 : Le renforcement de la communication et la
compétence des acteurs
communaux.........................................................26-27
Paragraphe2 : Le renforcement la coopération
intercommunale......27-28
Conclusion :.............................................................................................29
Bibliographie.............................................................................31
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