I.1.5. Dégâts
La
Maladie des raies noires (MRN) provoque une importante diminution de la surface
photosynthétique par un dessèchement
généralisé du système foliaire. Elle affecte
beaucoup de cultivars résistants à la Cercosporiose jaune ou
Maladie de Sigatoka (MS), tels ceux du sous-groupe des bananiers plantains
(AAB). Dans les cas extrêmes où le cultivar est
très sensible, toutes les feuilles du plant peuvent être
détruites avant que le régime ne mûrisse. Les bananiers
survivent mais les rendements sont très faibles et les régimes
mûrissent prématurément et de façon inégale.
La réduction de la durée de vie verte rend le transport et la
conservation des fruits improbables (Mourichon, 2003).
La MRN
et la MS peuvent entraîner une défoliation sévère,
mais étant donné que M. fijiensis est plus
pathogénique sur une plus grande gamme d'hôtes, la MRN revêt
un caractère de gravité plus important que la MS. Les maladies de
feuilles font mourir les feuilles, réduisent le poids de régimes
et fruits de bananes ; les régimes affectés par le
mûrissement prématuré au champ contiennent des mouches du
fruit qui réduisent davantage leur valeur commerciale (Tshilenge, 2010).
Les pertes de production dues au M. fijiensis peuvent atteindre, dans
certains cas, plus de 50 % (Mourichon et al., 1997).
I.1.6. Stratégies de lutte
Dans
les exploitations bananières, le traitement contre la MRN est fortement
dépendant des fongicides. Leur action est complétée par
quelques pratiques culturales telles que l'élimination des feuilles et
rejets attaqués, le drainage, le contrôle des mauvaises herbes et
la nutrition minérale, visant à réduire les sources
d'inoculation et à éviter la réunion de conditions
favorables au développement de l'agent pathogène (Marín et
Romero, 1992). L'emploi des fongicides systémiques permet de lutter
efficacement contre cette maladie dans les plantations commerciales, mais leurs
effets sur l'environnement restent préoccupants. La solution la plus
appropriée à long terme est certainement la résistance
génétique, surtout pour les petits exploitants qui ne peuvent
avoir accès à une lutte chimique pour des raisons
économiques (Mourichon et al., 1997).
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