A mes parents qui ont fait de moi ce que je
suis ;
A ma mère qui a tant attendu ce jour et
à mon père envers qui je dois tout.
A toute ma famille.
Daignez agréer ce modeste travail en guise
de reconnaissance.
Je tiens à exprimer ma reconnaissance et mes
sentiments de gratitude envers M. le professeur Md. Moncef Ben Slama
pour toute l'aide qu'il m'a apporté. Ses conseils & ses directives
m'ont été d'un très grand secours dans la conception et la
réalisation de ce travail.
Mes remerciements vont également à
toutes les personnes qui m'ont aidé de près ou de loin dans
l'accomplissement de ce travail.
A l'heure où la compétition
entre les sociétés est devenue mondiale et où les grandes
firmes sans drapeau national ou culture dominante se délocalisent,
sous-traitent, achètent et vendent, nouent des alliances avec pour seuls
objectifs le productivisme et le profit, ce sont les pays qui ont une
compétence rare, des avantages comparatifs et une croissance soutenue
qui profitent le plus de la mondialisation.
Par son ouverture sur les marchés extérieurs,
son adhésion aux accords du GATT et de son successeur, l'OMC, ses
accords de création d'une zone de libre échange avec l'union
européenne, la Tunisie a choisi de s'intégrer
irréversiblement à ce nouvel ordre économique mondial.
Et, pour faire face à la concurrence extérieure,
attirer les entreprises étrangères, maintenir ses parts de
marché, conquérir de nouveaux marchés et
s'internationaliser, l'économie tunisienne se doit d'améliorer la
qualité de ses produits et services et d'innover, en d'autres termes,
développer sa compétitivité.
En fait, la notion de compétitivité est
multidimensionnelle intéressant plusieurs domaines et agents
économiques, n'a de sens que si elle est appréhendée dans
une logique comparative intégrant à la fois la dimension
temporelle et spatiale faisant intervenir le comportemental puisqu'elle
dépend de la capacité d'anticipation et d'adaptation aux
mutations économiques qui se dessinent tant à l'échelle
mondiale qu'à l'échelle nationale.
Un tel débat autour de la compétitivité
tient au fait que le concept même de compétitivité
présente plusieurs facettes susceptibles d'avoir différentes
interprétations et qu'une multitude d'indicateurs peuvent être
développés pour traiter un aspect particulier de la
compétitivité.
Dans ce travail, on se propose d'aborder la notion de
compétitivité dans une optique globale :
ü Le premier chapitre essaye, d'abord d'asseoir les
fondements de la relation ouverture-compétitivité avant de
présenter la notion de compétitivité et ses
différentes formes,
ü Le deuxième chapitre se donne pour objet, en
premier lieu, d'évaluer le potentiel compétitif de la Tunisie, et
d'étudier en second, le positionnement de l'économie Tunisienne
dans une logique comparative,
ü En fin, le troisième chapitre,
s'intéresse aux instruments de la politique économique pour faire
face à l'ouverture croissante de l'économie en Tunisie.
LES FONDEMENTS MACROECONOMIQUES DE LA RELATION :
OUVERTURE - COMPETITIVITE
C'est par référence à la
notion d'ouverture qui a été et demeure encore au centre des
préoccupations des économistes, non seulement de
l'économie internationale mais aussi de la théorie de la
croissance notamment des nouvelles théories de croissance dite
« endogène » que la notion de
compétitivité peut être saisie au mieux d'où
l'intérêt de l'analyse de la relation :
ouverture-compétitivité.
Toutefois, il s'avère utile d'avancer le concept
d'ouverture et ses critères avant d'exposer les arguments qui plaident
en sa faveur.
Section 1 : L'ouverture économique :
Un argument de rattrapage
1-1 / Concept d'ouverture :
Dans un article qui date de 1967, Keesing.D.B.
considère que la notion d'ouverture
signifie « l'attention constante et
délibérée pour orienter l'industrie et le commerce
extérieur vers l'étranger ». Il s'agit donc d'un choix
politique basé sur une stratégie dite extravertie, tournée
vers l'extérieur ou encore orientée vers l'extérieur.
Cette stratégie d'extraversion, ajoute l'auteur, est
forcement accompagnée par un niveau d'intervention modérée
de l'Etat.
L'ouverture peut être aussi définie par
référence au critère d'investissement étranger dans
la mesure où une politique d'extraversion est beaucoup plus favorable
à l'investissement direct étranger qu'une politique
orientée vers le marché local.
Par ailleurs, l'identification de l'ouverture peut se faire par
référence à la politique de protection ou d'incitation,
ainsi, une stratégie d'ouverture va de pair avec une déprotection
et une libéralisation des importations.
En résumé, on peut dire qu'une stratégie
d'ouverture peut être source de développement des flux des
échanges notamment les exportations et permet un accès
relativement facile à la technologie, à l'investissement et aux
capitaux étrangers.
1-2/ Les arguments statiques
La libéralisation des échanges
génère via son impact sur les économies d'échelle
et la capacité d'utilisation, une amélioration de l'efficience
des entreprises et une croissance de la productivité au niveau de
l'économie dans son ensemble.
A/ l'argument de la productivité
La promotion des exportations génère des
économies d'échelle, source principale de l'amélioration
de la productivité. En effet, l'accroissement de la demande induit par
l'élargissement de la taille du marché sera traduit par une
augmentation de la production plus que proportionnelle à la hausse des
coûts (baisse du coût moyen).
La croissance de l'output qui en résulte aura un impact
positif sur la productivité.
Or, l'accroissement de la productivité est synonyme
d'une baisse des coûts ou des prix relatifs ce qui génère
des gains de compétitivité.
B/ l'argument des économies d'échelle
L'élargissement de la taille du marché induit
par une politique d'ouverture permet d'exploiter et bénéficier
des économies d'échelle.
En effet, l'existence des économies d'échelles
permet de réduire les coûts réels et par suite
l'augmentation de la productivité.
Il va sans dire que la productivité et
l'économie d'échelle sont deux arguments qui plaident en faveur
de l'ouverture mais cette dernière n'est pas l'unique condition pour en
générer. En effet, le cas des grands pays (exemple : Inde,
Chine...) montre bien que ces économies peuvent se passer de cette
stratégie pour en bénéficier.
D'autre part, l'impact des économies d'échelle
sur la croissance économique et l'amélioration de la
productivité peut être expliqué par les relations
intersectorielles puisque le développement d'une industrie donnée
sera transmis aux autres secteurs par l'intermédiaire des relations
input output ainsi que par les effets de la croissance du revenu sur la demande
des biens de consommation.
C/ L'argument de la capacité d'utilisation
La principale justification de cet argument réside dans
l'idée selon laquelle la spécialisation et les
opportunités dans la croissance des exportations contribuent à
une plus grande capacité d'utilisation qui à son tour peut
être génératrice des avantages comparatifs.
En plus de l'amélioration de la capacité
d'utilisation suite à l'accroissement de la demande, l'ouverture permet
d'améliorer l'efficacité ou l'efficience économique.
D/ l'argument de l'efficience technique ou des gains
d'efficience
L'argument qui fonde les gains d'efficience
générés par les politiques d'ouverture est basé
sur l'intensification de la concurrence étrangère qui pousse les
producteurs à se mouvoir des positions inefficientes vers les positions
d'efficience potentielles et d'éviter les gaspillages.
1-3/ les arguments dynamiques : selon La théorie
de la croissance endogène
A l'instar de la théorie traditionnelle de
l'échange qui fonde la relation ouverture - compétitivité
sur des arguments essentiellement statiques, la nouvelle théorie de
croissance dite « endogène » dont les chefs de fil sont
Paul Romer et Robert Lucas, considère que les comportements d'agents
sont déterminants et même décisifs quant au rythme de la
croissance économique et par suite influent sur le potentiel
compétitif de l'économie.
Dans le cadre de cette théorie où la croissance
économique est conçue comme « un processus
autoentretenu » grâce non seulement à l'accumulation des
facteurs conventionnels (travail, capital) mais aussi aux activités et
variables tels que l'apprentissage, l'innovation technologique, la recherche
& développement, ainsi que le capital humain, qui secrètent
des externalités dynamiques justifiant l'existence des rendements
d'échelle croissants donnant ainsi le caractère endogène
de la croissance.
A/ l'argument des externalités liées
à l'accumulation des connaissances
Les externalités sont entendues dans ce contexte comme
des rendements d'échelle externes où l'accroissement de la taille
de l'industrie dans son ensemble ou encore du marché,
génère des effets positifs essentiellement technologiques et qui
profitent à chaque firme individuelle.
L'externalité dans ce sens, est un savoir induit hors
marché qui exerce un effet positif durable sur la productivité
des entreprises et qui apparaît alors comme une source de
compétitivité structurelle.
B/L'argument de l'apprentissage par la pratique
Le principe de cet argument découle du fait que la
seule répétition des activités engendre le
développement du savoir, approfondit les compétences et permet
d'améliorer les performances, en d'autres termes, « la
pratique est une forme de connaissance et une source de
progrès ».
La pratique apparaît donc comme facteur contribuant
à l'amélioration de l'efficience et par suite au renforcement du
potentiel compétitif.
C/ L'argument technologique
Face à la concurrence accrue qu'impose l'ouverture.
L'assimilation, l'adaptation et la maîtrise de la technologie existante
ne sont plus suffisantes.
L'entrepreneur se voit dans l'obligation de promouvoir la
recherche & développement favorisant l'innovation technologique
permettant ainsi de fabriquer de nouveaux équipements ou de produits
intermédiaires de meilleures qualités.
Les rendements d'échelle sont donc
réalisés à l'intérieur des firmes et contribuent
à l'amélioration de la productivité qui est la source de
compétitivité structurelle.
D/L'argument du capital humain
Le capital humain peut être défini comme
étant l'ensemble des compétences acquises par l'expérience
et la formation dans l'entreprise et par le biais de l'enseignement
scolaire.
L'accumulation du capital humain entraîne l'accumulation
des connaissances et du savoir technologique. En effet, le capital humain est
capable de produire des biens physiques ainsi que des connaissances nouvelles,
il est de la sorte considéré comme un facteur à part
entière dans le processus de production des biens finaux. (Lucas)
L'ouverture apparaît donc comme un facteur stimulant de
développement du capital humain en raison de la nécessité
d'un pays à consolider son aptitude à concurrencer par le biais
de l'adaptation et de l'innovation technologique.
C'est la combinaison de toutes ces potentialités, qui
en définitive, déterminent l'aptitude d'une économie, d'un
pays, à affronter durablement la concurrence internationale et lui
procure des avantages compétitifs dynamiques qui fondent la
compétitivité structurelle.
Ayant fourni les principaux arguments de la relation ouverture
- compétitivité, il serait utile à présent
d'exposer les différents concepts et types de
compétitivité.
Section 2 : La compétitivité
2-1/ concept de compétitivité
« La
compétitivité est l'aptitude à vendre ce qui est
produit », de cette définition très
générale découlent plusieurs caractéristiques de la
compétitivité dont on se propose dans ce cadre de travail de
déterminer celles qui ont trait à l'économie toute
entière, dans une optique globale.
A/ La compétitivité selon Malinvaud
Malinvaud conçoit la compétitivité
globalement comme « la capacité à supporter la
concurrence du marché. ».Elle dépend donc dans un pays
de la nature, de la qualité et de l'abondance des biens et services que
ses producteurs offrent sur le marché. De surcroît, la
compétitivité est une notion relative dans le sens où elle
est évaluée par référence aux niveaux de
compétitivité des autres pays concurrents.
B/ La compétitivité selon Bellon
La compétitivité pour un pays donné,
selon Bellon, est sa capacité à tirer profit des ressources aussi
bien naturelles que humaines, de sa capacité d'adaptation et de sa
position concurrentielle de ses entreprises.
Par ailleurs, l'auteur caractérise la
compétitivité par les cinq dimensions suivantes :
- La dimension productive.
- La dimension technologique.
- La dimension commerciale.
- La dimension financière et monétaire.
- La dimension institutionnelle.
Section 3 : Types de
compétitivité :
On se propose dans ce qui suit de préciser que la
compétitivité n'est pas une notion unitaire globale. Une
distinction entre ses différents types s'impose :
3-1/ compétitivité statique
Il s'agit d'une compétitivité conjoncturelle,
réversible, qui dépend, en fait, des coûts ou des prix
relatifs, qualifiée souvent de compétitivité
« Manipulable ».
A/ Compétitivité - coût :
Un pays se trouve dans une situation de
compétitivité - coût, lorsqu'une baisse relative des
coûts de production lui permet d'augmenter ses exportations, de gagner
des parts de marché, d'équilibrer la balance commerciale ou
d'accroître son excèdent. Cette compétitivité -
coût se réfère à la comparaison internationale des
coûts et se ramène souvent à une comparaison des
coûts en travail, eux-mêmes dépendants des salaires, des
charges sociales et de la productivité, tels qu'il sont décrits
dans la théorie Ricardienne.
En effet, un indice de compétitivité -
coût (CC) peut être dégagé en faisant le rapport
entre les coûts de production unitaire d'un bien local et ceux de ce
même bien produit à l'étranger, la formule s'écrira
alors :
Coût de production unitaire du
bien « i » du pays
CC =
Coût de production unitaire du
bien « i » à l'étranger
Un pays est dit compétitif ou possédant un
avantage comparatif, si son rapport de compétitivité - coût
est inférieur à l'unité.
Il va sans dire que cette théorie basée sur les
avantages comparatifs tels qu'ils sont analysés chez Ricardo se voit de
nos jours dépassée et ce en raison non seulement de ses
hypothèses peu réalistes mais, surtout de l'avènement
d'autres facteurs agissant sur les coûts.
B/ Compétitivité - prix
Ce type de Compétition
qui n'est pas totalement indépendant du système des
coûts, est basé essentiellement sur le taux de change et ses
fluctuations.
Si pour les pays développés, le taux de change
est généralement flottant, son appréciation ou encore sa
dépréciation tiennent aux mécanismes du marché,
les pays en voie de développement adoptent
généralement un régime de change fixe se protégeant
ainsi contre les aléas du marché international en jouant sur la
baisse du taux de change. En d'autres termes la dévaluation
s'opère dans un contexte de déficit de la balance commerciale
entraînant un déficit des opérations courantes et donc une
pression à la baisse sur le cours de la monnaie.
En règle générale, le déficit
provient d'une inflation plus forte dans le pays que dans le reste du Monde, de
fait, il est possible de distinguer les dévaluations défensives,
qui ont pour but de « remettre les pendules à
l'heure. » en ajustant sur la parité d'achat et les
dévaluations offensives qui visent une sous- évaluation de la
monnaie, les exportations sont ainsi rendues moins
chères.
Il va sans dire que lorsque la compétitivité
repose moins sur les prix que la nature des produits, les effets
néfastes de la dévaluation risquent de l'emporter sur les effets
positifs.
Par ailleurs, des indicateurs de mesure de la
compétitivité - prix sont utilisés par l'OCDE pour
comparer les positions compétitives relatives de ses pays membres, il
s'agit de la compétitivité à
l'importation qui est mesurée par l'écart entre le prix
des producteurs sur le marché K et celui de leurs concurrents :
Pk - PMk
Où Pk et PMK
représentent respectivement le prix de production sur le
marché K et le prix d'importation sur le même marché.
Quant à la compétitivité à
l'exportation est représentée par le différentiel
entre le prix d'exportation d'un pays et celui de ses concurrents sur leurs
marchés en communs :
PXi - PCXi
Où PXi et PCXi représentent
respectivement le prix d'exportation du pays « i » et le
prix ses concurrents.
Enfin, l'indicateur de compétitivité
globale est mesuré par une moyenne pondérée des
compétitivités à l'importation et à
l'exportation :
(1 - mii) (PXi -
PCXi) + mii (1-Si i) (Pk -
PMk )
où mii et Si i
représentent respectivement la part de la demande intérieure dans
la demande totale adressée à « i » et la
part de la production dans le total de l'offre de « i »
.
3-2 / Compétitivité dynamique :
La compétitivité dynamique doit être
distinguée de la compétitivité statique (ou
compétitivité structurelle) par le fait qu'elle est basée
sur des facteurs hors prix et tient à ce qu'un producteur se maintient
ou progresse sur un marché en raison de la nature de ses produits
(l'électronique Japonaise, la haute couture Française...), elle
dépend de facteurs tels que les performances des produits vendus, la
fiabilité, l'image de marque, les conditions de financement ou de
consommation...
Les prix jouent un rôle secondaire et une baisse
(hausse) des prix dans le cadre d'une dépréciation
(appréciation) de la monnaie a peu d'impact sur la
compétitivité.
Il apparaît donc évident que les piliers de cette
compétitivité est la réalisation d'économies
d'échelle, source d'avantage de coût ,d'une part, la recherche et
l'innovation technologique, source de différenciations des produits,
d'une autre part.
A/ L'économie d'échelle
D'une manière générale, on peut dire que
les rendements d'échelle sont croissants lorsque la production augmente
dans des proportions plus importantes que les quantités d'intrants ou de
facteurs de production mis en oeuvre.
En fait, il existe deux types de rendements
d'échelle : Interne et Externe.
C Les rendements d'échelle sont dits internes à
l'entreprise lorsqu'ils sont limités à l'effet des
quantités d'intrants utilisées par une firme donnée sur sa
propre production uniquement. En réalité, la réalisation
d'économies d'échelle, est à l'origine, dûe
à l'existence du phénomène d'indivisibilité
lié à la nature de production, puisqu'il y a
indivisibilité chaque fois que la capacité de production en
termes d'équipements ou d'autres types d'intrants ne peut être
adaptée au volume de production souhaité.
C Les rendements d'échelle sont dits externes à
l'entreprise lorsque le coût par unité dépend de la
dimension de l'industrie et non nécessairement de la dimension d'une
firme quelconque en particulier. Ces économies, lorsqu'elles sont
étendues, permettent pour un pays possédant au départ une
industrie importante, de maintenir son avantage même si un autre pays
pourrait potentiellement produire les mêmes biens à un coût
plus faible.
B/ Différenciations des produits et avantages
technologiques
Il est clair que la compétitivité-prix de
certains pays en voie de développement a obligé les pays riches
à développer la compétitivité structurelle qui est
relative aux caractéristiques intrinsèques du produit comme sa
qualité, le degré d'innovation qu'il renferme, la
notoriété de la marque ...
En fait, pour maintenir sa position compétitive, une
entreprise doit diversifier ses produits, c'est à dire elle doit
être à l'écoute des besoins et attentes de ses clients,
cela peut être aperçu de deux façons :
1) Une différenciation verticale des produits :
entendu comme une offre de gamme complète de produits, adaptée
à la diversité des revenus ;
2) Une différenciation horizontale et ce dans
l'objectif de contenir la diversité des goûts.
Il va sans dire que l'avantage technologique exprimé
essentiellement par l'innovation et le progrès technique, constitue un
acquis pour les pays avancés qui va leur servir à maintenir leur
compétitivité et leur hégémonie économique
et donc creuser l'écart en matière de développement avec
les pays suiveurs.
Toutefois, ce schéma peut déboucher sur une
analyse en terme de cycle de vie des produits. En effet, si un produit est
lancé dans un pays qui l'a crée (il s'agit
généralement d'un pays développé jouissant d'un
potentiel d'innovation) puis, exporté lorsque la demande
s'accroît, vers des pays d'égal niveau de développement.
Ensuite, la production une fois normalisée, la recherche
d'économies sur les coûts peut justifier une délocalisation
de la fabrication dans des pays où la main d'oeuvre est bon
marché, qualifiée et disciplinée.
La délocalisation peut ne concerner que certains
segments d'activités : première transformation, montage,
centres de recherche, réseaux de distribution, sièges sociaux
(dans les paradis fiscaux), etc. Les inégalités de
développement entre nations dépendent alors de l'importance de la
valeur ajoutée par chaque segment et de ce qu'il en restera sur place
comme contre partie en revenus (salaires, profits et intérêt).
Le rattrapage des pays en voie de développement
apparaît donc comme l'accumulation du capital en vue d'acquérir
dans un premier temps, les moyens d'adaptation et d'imitation technologique
puis, vient l'innovation proprement dite dans un objectif ultime de se tailler
définitivement une part dans un marché mondial où la
concurrence est de plus en plus rude.
EVALUATION ET ETUDE COMPARATIVE DU POTENTIEL COMPETITIF
DE L'ÉCONOMIE TUNISIENNE VIS-À-VIS DE SES CONCURRENTS
Dans ce chapitre, on s'est donné pour
tâche de présenter un ensemble de résultats d'un point de
vue globale.
Sans prétendre l'exhaustivité, on se propose de
donner un éclairage sur quelques aspects liés à la
compétitivité de l'économie Tunisienne puis, on va
apprécier la position compétitive de l'économie en se
basant sur une logique comparative.
Il serait donc utile de décrire, avant tout,
l'environnement international dans lequel agit notre pays.
Section 1 : Environnement international
Dans un tel contexte de globalisation et de mutations rapides
où les opportunités de profit sans cesse renouvelées,
sont rendues possibles par l'ouverture des économies nationales sur les
marchés extérieurs.
C'est également, un contexte de course à la
productivité et à la compétitivité, dans lequel
évoluent les entreprises, contexte où la concurrence
internationale se fait de plus en plus dure et où la demande est de plus
en plus exigeante.
Les conséquences de ces mutations de l'environnement
économique international sont multiples ; d'abord, la
concurrence s'accentue non seulement entre les entreprises mais aussi au
niveau des nations sur tous les marchés tout en s'élargissant
à des domaines tels que l'accès aux nouvelles technologies et
à l'information, de surcroît, le décloisonnement et la
déréglementation des marchés ont bouleversé
l'environnement traditionnel des entreprises au point de les obliger à
chercher en permanence une meilleure efficacité dans leur gestion et
à se doter d'outils de production flexibles afin de pouvoir se mettre
à l'heure des changements des marchés et d'y répondre dans
les conditions requises de qualité, de coûts et de délais.
Enfin, ces mutations n'ont pas laissé l'Etat indifférent, dans le
sens où les autorités publiques sont astreintes à
reconsidérer leurs politiques économiques nationales prenant en
compte les accords régulant le fonctionnement de l'économie
mondiale et satisfaire à la volonté sans cesse affirmée
des pays à s'intégrer de plus en plus dans cette
économie.
En analysant la structure des échanges internationaux
(Annexe 1), on constate que la mondialisation a profité
inégalement aux différentes régions du monde puisque
près de 80% des échanges de biens se font au sein de l'espace
économique constitué par l'ALENA, l'Europe de l'ouest, le Japon
et les nouveaux pays industrialisés (NPI), le même constat peut se
faire quant aux investissements directs étrangers (IDE) qui se
réalisent à concurrence de 75% au sein de ce même espace .
On remarque également que la part de ce
« club » en termes d'exportation s'est vue augmenter durant
les périodes étudiées passant de 71,3 % à 81,3 %
et de 71,2 % à 79,5 % au niveau des importations. Ce mouvement de
renforcement de la part de ces régions s'accompagne d'une
intensification des échanges intra zones représentant 45,6% de
ceux-ci au cours de la période 1991- 1994 contre 38,8 % pendant la
période 1970- 1980, quant aux échanges extra zones, le tableau
montre la baisse de la part de l'ALENA et de l'Europe de l'ouest dans le
commerce mondial, laissant le Japon et les NPI augmenter leurs parts sur le
marché mondial.
Reste à soulever un fait marquant, c'est que dans cette
évolution des échanges internationaux, le Monde Arabe se voit de
plus en plus marginalisé en passant de 8,5 % à 4 % au
niveau des exportations et de 5,3 % à 3,8 % au niveau des
importations.
Pour ce qui est de l'investissement direct étranger,
il y a deux tendances, l'une relative à la part revenant à
l'ALENA s'orientant vers le reste du monde accusant une baisse et ce en
passant de 31,4% à 18,8%, l'autre tendance décrivant la part
de l'Europe de l'ouest, du Japon et NPI est à la hausse passant
respectivement de 55,5% à 61, 1% et de 10,9% à 15 ,8%.
Quant à l'attractivité, l'Europe de l'ouest
demeure la principale région de destination et ce en dépit de la
baisse de sa part (53,4% contre 41,7%) alors que celles de l'ALENA, le Japon et
NPI se sont accrues respectivement de 5,4 points et de 3,4points.
Toujours sur le plan d'attractivité des IDE, les autres
zones réceptrices accaparent 22,2% en 1994 contre 19,3% durant la
période (1970 - 1980).
SECTION 2 : Evaluation du potentiel
compétitif de la Tunisie
On se propose d'examiner dans cette section ; les
facteurs qui déterminent la compétitivité d'un pays selon
une optique globale, à savoir la croissance du PIB par habitant en PPA
et le solde commercial de biens en % du PIB, ainsi que l'évolution des
échanges extérieurs en % de PIB, enfin la productivité
globale de facteurs qui constitue l'un des principaux déterminants de
croissance du PIB par tête.
2-1/ croissance du PIB et solde commercial :
Il est question dans cette analyse de voir en quoi la
compétitivité explique la capacité d'une économie
à profiter de la mondialisation.
En analysant le tableau (Annexe 2), les
remarques suivantes s'imposent :
De prime abord, il est fort utile de remarquer que le
degré d'ouverture est influencé dans une large mesure par la
taille de l'économie d'un pays. En effet, plus cette taille est
réduite et plus le pays en question ressent le besoin de s'ouvrir afin
d'accéder à des niveaux de croissance et de développement
plus élevés.
Aussi faut-il soulever que le fait d'appartenir à une
zone et d'avoir un degré de dynamisme joue un rôle fort important
dans l'amélioration du bien-être et le développement d'un
pays sans toutefois être déterminants, il convient à ce
titre de souligner le rôle déterministe de la politique
économique adoptée, de sa cohérence et de sa
capacité à réaliser les arbitrages et les
équilibres requis entre ses différentes composantes.
Enfin concernant la Tunisie, on remarque que malgré un
accroissement du PIB par tête dépassant la moyenne de
l'échantillon, le solde commercial n'a pas suivi du fait d'une relative
détérioration de la balance de biens (-8% contre -11,7%) et ce en
dépit de l'essor qu'a connu le secteur des services accusant ainsi une
légère baisse (-4 % contre -4,3%).
L'enseignement qui ressort de cette analyse est la forte
nécessité pour la Tunisie d'améliorer sa balance de biens
en comptant principalement sur le secteur manufacturier et ce eu égard
à :
- la faible dotation du pays en ressources naturelles.
- la forte dépendance des aléas climatiques du
secteur agricole.
Par ailleurs, l'expérience internationale montre que
les pays ayant les meilleures performances sont ceux où la contribution
du secteur manufacturier est importante d'autant plus que le poids des services
dans l'échange international ne dépasse les 20% des
échanges de marchandises.
2-2 / L'évolution des échanges
extérieurs de biens
Vu L'importance du commerce des marchandises au niveau des
flux mondiaux et son rôle déterminant dans la formation du solde
commercial à l'échelle mondiale et en particulier à celui
de la Tunisie, il convient donc d'analyser l'évolution des
échanges de biens afin d'apprécier au mieux la
compétitivité de l'économie Tunisienne.
|
1981 -1986
|
1987 -1990
|
1991 -1995
|
Croissance des exportations en volume
|
3,8
|
10,8
|
6,0
|
Croissances des importations en volume
|
-0,3
|
9,8
|
3,7
|
Taux de couverture en volume
|
45,0
|
66,6
|
70,1
|
Taux de couverture en valeur
|
57,6
|
71,9
|
69,7
|
Termes de l'échange
|
128,0
|
108,0
|
99,0
|
Evolution des échanges extérieurs
de biens (%)
Compilation IEQ, source : CHELEM
La première remarque qui jaillit de ce tableau, c'est
l'évolution moins rapide de l'importation comparée à celle
des exportations. En effet, durant la période allant de 1981 à
1995 les exportations ont connu un rythme de croissance de 6,9 % alors que
celui des importations n'a enregistré que 4,5 %.
En raisonnant par période, on découvre que les
importations ont connu une baisse de 0,3 % durant la période (1981-1986)
traduisant une faiblesse de l'économie en cette période de
stagnation où les termes de l'échanges atteignaient les 128 %,
vient ensuite, la période (1987-1990) caractérisée par une
forte progression des échanges extérieurs, 10,8 % pour les
exportations et 9,08 % pour les importations malgré une nette
dégradation au niveau des termes de l'échange (108 % contre 128
%).
La troisième période étudiée qui
s'étale de 1991 à 1995, a été marquée par
un ralentissement aussi bien au niveau des exportations que celui des
importations, ayant enregistré respectivement 6 % et 3,7 % ; ceci
peut se comprendre par la conjoncture internationale était
défavorable (guerre du Golfe 1991), de surcroît, les conditions
climatiques difficile qui ont sévi sur le pays (1994 - 1995).
Sur un autre plan, l'évolution des échanges
extérieurs s'est traduite par une amélioration du taux de
couverture tout en accusant une détérioration des termes de
l'échange passant de 1,41 en 1981 à 0,95 en 1995 s'expliquant
par la croissance moins forte des prix à l'exportation par rapport
à ceux des importations (voir graphique 2).
2-3/ La productivité globale des facteurs (PGF)
La contribution des facteurs tels que la qualité,
l'innovation, la réactivité, la flexibilité, la
maîtrise des circuits d'approvisionnement et de commercialisation, les
délais de livraison, le service après vente, le
développement des connaissances et des compétences..., à
l'amélioration de la compétitivité, est
appréhendée à travers un indicateur synthétique
à savoir la PGF
L'analyse de l'évolution de la PGF pour le
système productif pris dans son ensemble montre que :
La contribution de la PGF a connu une amélioration
durant la période (1987 -1990) par rapport à celle de (1980
-1986) passant de -14,3 % à 55,1 % reflétant une meilleure
utilisation des facteurs de production suite à la mise en oeuvre du
Programme d'Ajustement Structurel (PAS).
Durant la troisième période (1991 - 1994), la
contribution de la PGF a enregistré un fléchissement par
rapport à la période précédente (23,6 % contre 51,1
%) qui peut être expliqué par un certain épuisement des
gisements de productivité découlant des capacités
précédemment installées.
Evolution et contribution de la PGF à la
croissance
(Système productif)
|
Accroissement annuel moyen
|
Contribution à la
croissance
|
1980-86
|
1987-90
|
1991-94
|
1980-86
|
1987-90
|
1991-94
|
Secteur productif
|
|
|
|
|
|
|
.Travail
|
1,9
|
2,0
|
2,4
|
41,9
|
27,1
|
43,1
|
. capital
|
7,8
|
3,1
|
4,3
|
72,4
|
17,9
|
33,3
|
.PGF
|
-0,5
|
2,8
|
0,9
|
-14,3
|
55,1
|
23,6
|
Compilation IEQ2001.
En outre, si on pousse l'analyse au secteur manufacturier, il
convient de relever que la contribution de la PGF est supérieure
à celle de l'ensemble du système productif toutes périodes
confondues et qu'elle ne cesse de s'améliorer tout au long de la
période de référence (1980 -1994) expliquant ainsi plus
de la moitié de la croissance.
Evolution et contribution de la PGF à la
croissance
(Secteur
manufacturier)
|
Accroissement annuel moyen
|
Contribution à la
croissance
|
1980-86
|
1987-90
|
1991-94
|
1980-86
|
1987-90
|
1991-94
|
Industries manufacturières
|
|
|
|
|
|
|
.Travail
|
4,1
|
3,1
|
2,9
|
43,2
|
31,0
|
32,8
|
. capital
|
8,7
|
2,9
|
2,4
|
40,9
|
12,7
|
12,2
|
.PGF
|
1,0
|
3,9
|
3,3
|
15,9
|
56,3
|
54,9
|
Compilation IEQ2001.
De ce diagnostic, se dégagent les
enseignements suivants :
Ø Une tendance à la baisse de la contribution de
la productivité globale des facteurs à la croissance qui semble
se confirmer pour l'ensemble du système productif puisqu'elle est
passé de 55,1% sur la période (1987-1990) à 23,6% durant
la période 1991-1994 et à 21,2% au cours de la période
(1991- 1996).
Ø La même tendance est généralement
observée, même si elle est moins accentuée, au niveau du
secteur manufacturier puisque, après avoir atteint 56,3% en moyenne sur
la période (1987- 1990), elle a été de 54,9% lors de la
période (1991-1994) pour ne plus être que de 45,1% durant la
période s'étalant de (1991 à 1996).
Ø Cette tendance s'explique, essentiellement, par
l'amenuisement progressif des marges de production de capacités
installées et non utilisées dont l'impact s'est fait d'autant
plus ressentir en fin de période.
Une telle tendance de la PGF interpelle des actions
vigoureuses à différents niveaux pour pouvoir en faire un
instrument clé de l'amélioration de la
compétitivité qui pourrait être déterminante pour
l'amélioration des performances futures de l'économie
tunisienne.
Parmi ces actions l'accent devrait être mis
sur :
- Le niveau de qualification de la main d'oeuvre.
- La qualité des investissements.
Section 3 : Positionnement de la
compétitivité Tunisienne
On se propose dans cette section de présenter un
ensemble de résultats relatifs à la position compétitive
de la Tunisie par rapport aux autres pays et ce en adoptant la méthode
de scoring tout en se referant à des critères qui varient selon
le facteur sélectionné et étudié ci-dessous.
Il est à signaler que le choix des pays de
l'échantillon répond non seulement au souci de comparer la
Tunisie à ses principaux concurrents mais aussi à la
nécessité de relativiser les résultats enregistrés
par rapport à ceux réalisés par les pays les plus
performants.
En effet, mettre en compétition l'économie
tunisienne et mesurer ses performances par rapport à celles des pays
retenus, présente l'avantage d'identifier et visualiser aussi bien les
atouts que les insuffisances, dans une logique de positionnement
compétitif relatif.
3-1/ Stabilité macroéconomique et
soutenabilité de la croissance :
L'importance que revêt ce facteur est que l'une des
conditions essentielles que se doit d'observer un pays pour s'assurer une
croissance soutenable, est de garantir la stabilité de son cadre
macroéconomique.
En effet, la préservation des équilibres
globaux, aussi bien internes qu'externes ainsi que la maîtrise de
l'inflation améliorent, par la meilleure visibilité et
réduction de l'incertitude qu'il autorisent, les conditions
d'accès d'une économie au marché financier international,
la réactivité du secteur privé et ses anticipations et,
par la même, la compétitivité et les perspectives de
croissance du pays.
En combinant les sept principales variables reflétant
les équilibres globaux en plus de l'inflation (Annexe
3), l'économie tunisienne occupe la cinquième place de
cet échantillon se positionnant dans la catégorie des pays
à performances intermédiaires grâce notamment à sa
politique macroéconomique appropriée qui a permis de ramener
l'inflation à un niveau relativement appréciable de l'ordre de
3,1 % (4eme rang).
Aussi faut- il préciser que sur le plan
d'équilibre budgétaire, la Tunisie a su bénéficier
des recettes de privatisation (Année 1998) pour ramener son
déficit budgétaire à un niveau exceptionnellement bas
à savoir 0,8 % (3eme rang).
Il convient de faire remarquer que la dette de long terme
représente près de 90% de la dette totale reflétant une
bonne structure et une aisance quant aux remboursements.
Toutefois, il est à relever que pour ce qui est de la
variable couverture en mois d'importations qui dépend entre autres de la
structure des importations, la part des investissements étrangers en
portefeuille et le degré de libéralisation du marché des
capitaux, la Tunisie malgré son dernier rang avec 2,2 mois, ne pourrait
être jugée éventuellement faible que dans la perspective de
l'instauration de la convertibilité totale du Dinar (Annexe
4).
STABILITE MACRO- ET SOUTENABILITE DE LA
CROISSANCE
GROUPEMENT EN FONCTION DES RESULTATS
Source : Rapport IEQ 2001
3-2 / Performance du secteur manufacturier
Les résultats enregistrés par une
économie en matière de performance de compétitivité
industrielle sont souvent interprétés comme étant des
indicateurs de sa capacité à répondre aux exigences d'une
concurrence et d'une compétition accentuée, et de consolider ses
positions aussi bien sur le marché extérieur qu'intérieur.
Dans ce cadre , et en raisonnant sur la performance du secteur
manufacturier , la Tunisie se voit attribuée le 45eme rang
sur un total de 87 pays classés en 1998 accusant une régression
de 5 places par rapport au classement de l'année 1985.
Le classement a été élaboré sur la
base de 4 critères synthétisés en un seul indicateur (CIP)
portant sur :
1. La valeur ajoutée industrielle par tête (en
dollars).
2. La part de moyenne et haute technologie dans la valeur
ajoutée manufacturière en %.
3. L'exportation manufacturière par tête (en
dollars).
4. La part de moyenne et haute technologie dans l'exportation
manufacturière en %.
Chaque critère est mesuré par un indicateur
calculé selon la formule générale suivante :
Xi, j - Min (Xi, j
)
Ii, j
=
Max (Xi, j) - Min (Xi,
j)
Avec : Xi, j = la valeur de la
performance « j » du pays « i ».
Max (Xi, j) = la valeur de la
performance la plus élevée dans le Monde.
Min (Xi, j)= la valeur de la performance la
plus petite dans le Monde.
Enfin, l'indicateur de performance composite est obtenu en
appliquant la formule suivante :
NB : on a supposé que les
coefficients de pondérations sont équivalents à 1
|
Rang par performance industrielle
compétitive
|
Valeur ajouté industrielle par tête
(va/tête)
($)
|
Part de moyenne et de haute technologie dans la V.A
manufacturé (%)
|
Exportations manufacturées par tête
($)
|
Part de moyenne et de haute technologie dans
l'exportation manufacturée (%)
|
Economie
|
1998
|
1985
|
1998
|
1985
|
1998
|
1985
|
1998
|
1985
|
1998
|
1985
|
Singapore
|
1
|
6
|
6178,4
|
1681,1
|
80
|
67
|
32713,0
|
7657,7
|
74,3
|
39,9
|
Japon
|
4
|
2
|
7083,5
|
3286,8
|
66
|
64
|
2929,8
|
1422,6
|
81,1
|
80,0
|
Allemagne
|
5
|
3
|
5866,3
|
2530,6
|
64
|
64
|
5939,0
|
2125,1
|
64,8
|
61,3
|
France
|
11
|
10
|
4761,9
|
2084,1
|
53
|
50
|
4486,3
|
1507,3
|
58,4
|
48,7
|
Portugal
|
26
|
26
|
2631,2
|
708,2
|
31
|
33
|
2336,0
|
544,3
|
39,7
|
25,2
|
Hongrie
|
27
|
34
|
947,1
|
653,3
|
46
|
58
|
2017, 0
|
71,3
|
58,8
|
5,8
|
Pologne
|
34
|
25
|
779,2
|
626,6
|
45
|
44
|
628,5
|
186,2
|
35,7
|
37,8
|
Chine
|
37
|
61
|
287,0
|
100,6
|
51
|
49
|
135,4
|
5,8
|
36,6
|
4,1
|
Turquie
|
38
|
36
|
695,1
|
244,1
|
38
|
32
|
360,7
|
115,1
|
23,5
|
18,2
|
Grèce
|
40
|
33
|
927,5
|
548,4
|
31
|
29
|
758,0
|
334,9
|
17,9
|
10,5
|
Tunisie
|
45
|
40
|
390,0
|
174,8
|
19
|
25
|
554,1
|
115,1
|
15,5
|
15,0
|
Indonésie
|
49
|
65
|
115,0
|
85,6
|
40
|
25
|
132,0
|
23,7
|
15,5
|
1,9
|
Maroc
|
53
|
46
|
219,3
|
110,3
|
25
|
25
|
111,9
|
55,4
|
12,4
|
8,9
|
Egypte
|
57
|
67
|
326,1
|
132,6
|
39
|
31
|
36,5
|
9,8
|
8,8
|
0,7
|
Classement par Performance de
Compétitivité Industrielle (1985 - 1998)
Source : UNIDO Score bord data base (Industrial Development
Report 2002 / 2003)
En observant de plus près l'échantillon, on peut
remarquer qu'à l'exception de la Singapour qui a réalisé
un saut spectaculaire sur tous les plans et qui désormais occupe la
tête de la hiérarchie mondiale, les pays qui ont
amélioré leurs compétitivités, ont connu surtout un
gain en VA comme le montre le cas de l'Egypte qui a vu sa VA
manufacturée passer de 132,6 $ en 1985 à 326,1 $ en1998, de la
Hongrie (653,3 $ contre 947,1 $ ) ou encore de la Chine (100,6 $ contre 287,0
$ ) qui a surtout bénéficié de son ouverture sur le Monde
en augmentant son volume de biens exportés passant de 5,8 $ par
tête à 135,4 $ par tête (1998) .
La Hongrie, qui malgré la diminution de sa part de
moyenne et haute technologie dans la VA du secteur manufacturier pris dans son
ensemble (58% contre 46%), a consacré tout son effort dans
l'augmentation de cette part dans le secteur exportateur passant de 5,8 % en
1985 à 58,8 % en 1998.
Quant aux pays qui ont accusé un recul dans le
classement, ils ont surtout perdu des parts en haute technologie dans leurs
exportations comme le montre l'exemple de la Tunisie, qui malgré une
augmentation en volume d'exportation (554,1$ /tête contre 115,1$
/tête) et en VA/tête (390 $ contre 174,8 $) a perdu des places dans
ce classement.
Enfin, il importe de signaler que la perte de place dans ce
classement mondial de compétitivité peut être suite
à l'émergence d'autres pays et non d'une défaillance.
Performance de compétitivité
industrielle
Groupement en fonction des résultats
Pays
|
Nombre de places gagnées ou perdues
Entre 1985 et 1998.
|
Chine
|
+24
|
Indonésie
|
+16
|
Egypte
|
+10
|
Hongrie
|
+7
|
Singapour
|
+5
|
Portugal
|
0
|
France
|
-1
|
Japon
|
-2
|
Allemagne
|
-2
|
Turquie
|
-2
|
Tunisie
|
-5
|
Maroc
|
-7
|
Grèce
|
-7
|
Pologne
|
-9
|
Source : UNIDO (industrial devlopment report 2002
-2003)
3-3/ Attractivité du territoire et investissement
direct étranger (IDE) :
Dans une économie ouverte, l'importance de
l'investissement direct étranger n'est plus à démontrer,
non seulement pour les ressources en devises qu'il procure et par là sa
contribution aux besoins de financement de l'économie, pour le transfert
de technologie qu'il apporte et les bénéfices sociaux
supplémentaires en raison des connaissances et de la formation qu'il
diffuse mais ,en plus , pour l'effet multiplicateur sur l'économie qu'il
génère et l'effet d'externalité qu'il induit sur les
autres entreprises .
De ce fait , l'attractivité d'un territoire est devenue
un des facteurs déterminants de la compétitivité , se
mesurant en termes d'indicateurs reflétant la qualité de
l'infrastructure routière , le niveau de dépense en santé
par habitant , en éducation en % du PIB, le nombre de lignes
téléphoniques pour 1000 habitants,etc.
L'analyse du tableau (Annexe 5) montre que la
Tunisie a consenti un effort important en matière du
développement et de valorisation du capital humain en consacrant une
enveloppe de 7,7 % de son PNB aux dépenses d'éducation et en
ayant un niveau de dépenses en santé de 118 $ par habitant soit
plus de la somme des dépenses par tête, de l'Egypte (48 $) et du
Maroc (49 $) réunis.
Il est aisé de constater que le niveau de la demande en
biens d'équipement dans la structure des importations totales est de
l'ordre de 22,4 % ce qui révèle ; d'une part, le
degré du transfert technologique qu'en profite l'économie
tunisienne, et d'autre part, le niveau de dépendance de
l'étranger en matière de recherche & développement.
La Tunisie se place par ailleurs comme le premier pays
d'accueil de la rive Sud de la Méditerranée en recevant en
moyenne par habitant, plus d'IDE que le Maroc, l'Egypte et même la
Turquie.
A noter que les investissements directs étrangers
représentent 3,3 % du PIB de la Tunisie contre 1,3 % pour l'Egypte, 0,9
% pour le Maroc et 0,5 % pour la Turquie.
Le tableau ci-dessous récapitule le classement qu'on
vient d'évoquer en l'étayant avec les différents
indicateurs qui le constituent à savoir :
1) IDE en % du PIB.
2) Cote crédit investisseur institutionnel.
3) Routes goudronnées en % du réseau routier.
4) Nombre de lignes téléphoniques pour 1000
habitants.
5) Coût téléphonique moyen des communications
vers les Etats-Unis.
6) Dépense publique au titre de l'éducation en % du
PNB.
7) Importation des biens d'équipement en % des
importations totales.
8) Dépense de santé par habitant.
|
pays
|
variables
|
Rang global
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
Résultats supérieurs
|
Singapour
|
1
|
1
|
5
|
1
|
2
|
15
|
1
|
2
|
1
|
Résultats
intermédiaires
|
Tchéquie
Grèce
Thaïlande
Hongrie
Pologne
Tunisie
|
5
14
2
7
8
10
|
2
4
8
5
6
7
|
1
7
4
15
10
8
|
3
2
11
4
8
12
|
5
3
9
1
10
4
|
4
14
7
9
2
1
|
7
11
2
4
12
9
|
3
1
10
4
6
9
|
2
3
4
5
6
7
|
Résultats faibles
|
Slovaquie
Chine
Jordanie
Roumanie
Egypte
Bulgarie
Turquie
Maroc
Inde
Indonésie
|
11
4
6
3
12
9
16
13
15
17
|
12
3
14
15
10
17
13
11
9
16
|
13
-
1
11
9
6
16
12
14
13
|
6
13
10
9
14
5
7
15
17
16
|
11
16
17
12
15
8
6
13
14
6
|
5
10
3
10
7
12
16
5
12
17
|
13
3
-
10
5
16
5
15
14
8
|
5
15
8
11
14
12
7
13
16
17
|
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
|
Attractivité du territoire et IDE
(Groupement en fonction des résultats)
Source : rapport IEQ 2001
3-3-1/ Attractivité et risque - pays
La Tunisie jouit d'un capital confiance sur le marché
financier international, confiance que justifie l'appréciation positive
du risque -Tunisie par les institutions internationales de notation qui
confèrent à la Tunisie « le grade
d'investissement » :
ü Selon la COFACE, la Compagnie
Française pour l'Assurance du Commerce Extérieur, la Tunisie a un
assez bon risque comme cotation à moyen terme et un risque faible pour
le long terme. D'autre part, Euromoney classe la Tunisie au
51eme rang sur une échelle de 180 pays (country risk,
Londres, mars 1999).
ü Quant à la compagnie publique italienne
d'assurance à l'exportation la
« SACE », a rehaussé la Tunisie
en classe A. cette marque de confiance est dûe notamment à sa
classification en troisième catégorie de risque d'après
l'OCDE, à l'attribution de « investment grade »,
à la bonne gestion de sa dette et également à la
stabilité politique dont elle jouit.
ü Selon la publication du Middle East & North Africa
« MENA Report » pour
l'année 2002 sur le risque - pays, la Tunisie est classée
2eme meilleur risque - pays (risque 6,5) par rapport
aux 19 pays de la région et ce après les Emirats Arabes Unies
(risque 8) et devançant le Maroc (risque 6), l'Egypte (risque 5,8),
l'Algérie (risque 3,3) et la Jordanie (risque 5). cette marque de
confiance est dûe notamment à sa stabilité sociopolitique
interne, à son engagement à poursuivre les reformes
économiques et au développement de son commerce
extérieur.
ü L'agence européenne de notation IBCA a
attribué à l'économie tunisienne la BBB, améliorant
ainsi son ancienne notation qu'était de BBB-.
Comparaison du risque - pays
|
Moody's Investor service
|
Standard & Poor's
|
Pologne
|
Baa1
|
BBB+
|
Tunisie
|
Baa3
|
BBB
|
Sud Afrique
|
Baa3
|
BBB-
|
Roumanie
|
B2
|
B+
|
Turquie
|
B1
|
B-
|
Malaisie
|
Baa2
|
BBB
|
Egypte
|
Ba1
|
BBB-
|
(janvier 2002)
Source : Agence «Standard &
Poor's »
Agence « Moody's Investor
service ».
3-3-2/ Positionnement de
l'attractivité de l'économie Tunisienne
La Tunisie a été classée, pour la
première fois, dans le rapport mondial sur la
compétitivité, élaboré annuellement par le forum
économique mondial de Davos & l'Université Américaine
Harvard,ce rapport fait autorité dans le monde des affaires.
Les investisseurs étrangers utilisent les informations
qu'il publie comme une source crédible pour prendre des décisions
de délocalisation à l'étranger.
a) compétitivité macro -
économique :
Sur un total de 80 pays classés en 2002, la Tunisie
occupe le 34eme rang pour la compétitivité globale. Le
classement a été élaboré sur la base d'indicateurs
objectifs relatifs aux :
1. cadre économique en générale.
2. progrès technologique.
3. l'environnement des entreprises.
4. réglementation en vigueur.
5. la capacité de mobilisation des IDE.
6. grands équilibres financiers.
Classement selon l'indice de
compétitivité
Globale et de croissance
pays
|
2002
|
2001
|
Etats-Unis
|
1
|
2
|
Espagne
|
22
|
22
|
Portugal
|
23
|
25
|
France
|
30
|
20
|
Chine
|
33
|
39
|
Tunisie
|
34
|
-
|
Grèce
|
38
|
38
|
Italie
|
39
|
26
|
Maroc
|
55
|
-
|
Turquie
|
69
|
54
|
Source : Davos & Harvard (rapport annuel 2002 -
2003)
Il est fort remarquable que la Tunisie se classe, au plan
macro-économique juste après des pays comme la chine
(33eme), la France (30eme) et bien avant l'Italie
(39eme) et la Turquie (69eme).
Ce résultat dont l'impact est considérable pour
l'économie tunisienne, vient améliorer l'attractivité de
la Tunisie en tant que site de production.
b) compétitivité
micro-économique :
Au plan micro-économique, le classement
est effectué sur la base de trois principaux critères :
· Maîtrise de l'innovation technologique
(50%)
· L'efficacité et la transparence des institutions
publiques (25%)
· La disponibilité d'un environnement incitatif
aux affaires (25%).
pays
|
2002
|
2001
|
Etats-Unis
|
1
|
2
|
France
|
15
|
13
|
Italie
|
24
|
23
|
Espagne
|
25
|
24
|
Tunisie
|
32
|
-
|
Portugal
|
36
|
33
|
Chine
|
38
|
42
|
Grèce
|
43
|
48
|
Maroc
|
48
|
-
|
Turquie
|
54
|
35
|
Classement selon l'indice de
compétitivité micro-économique
Source : Davos & Harvard (rapport annuel
2002-2003)
On remarque que la Tunisie devance des pays comme le Portugal
(36eme) et la Grèce (43eme) et surclassant tous
les pays du sud méditerranéen dont seul le Maroc
(48eme) accède pour la première fois à ce
classement.
3- 4 / compétitivité du cadre légal et
réglementaire
Avec la mondialisation de l'économie, la
réglementation est de plus en plus un élément
décisif de la compétitivité des entreprises à
condition de savoir l'utiliser à bon escient et de l'adapter à
ses besoins. En mettant en place un environnement juridique stable, transparent
et adapté au contexte mondiale et aux objectifs de croissance et
d'ouverture de l'économie, la réglementation peut jouer le
rôle d'un levier économique.
3- 4- 1/ Libéralisation économique
Sur le plan macroéconomique, l'American Héritage
Foundation, a eu à évaluer « le risque
Tunisie » dans son rapport annuel dénommé
« Indicateur de libéralisation économique »
qui analyse la situation d'une centaine de pays.
Le rapport repartit ces pays en quatre
catégories :
1. pays à économie libéralisée.
2. pays globalement libéralisée.
3. économie non libéralisée
4. pays à économie dirigée
Economie
|
Indicateur de libéralisation économique
|
Economie protégée
|
5
|
Roumanie
|
3,65
|
Malaisie
|
3,00
|
Turquie
|
2,9
|
Tunisie
|
2,9
|
France
|
2,5
|
Allemagne
|
2,1
|
Economie libérale
|
0
|
The2003 index of economic
freedom
Source : The American Heritage Foundation
La Tunisie a été classée (37eme) dans la
catégorie des « pays à économie globalement
libéralisée » avec des pays comme l'Allemagne, la
France et l'Italie mais aussi avec des pays arabes tels que la Jordanie
(39eme),le Maroc (40 eme ).
La place qu'occupe la Tunisie dans ce classement est dûe
aux caractéristiques suivantes :
Ø Investissement libre pour les nationaux et les
étrangers dans de nombreux secteurs d'activités.
Ø 96 % de la production sont soumis à la
concurrence internationale.
Ø 87 % des prix à la production sont
régis par les mécanismes du marché.
Ø Le nombre d'entreprises privatisées a atteint
163 unités à la fin de l'année 2002.l'investissement
étranger a contribué à près de 75,6 % des produits
de cession.
Ø Des projets de services publics sont ouverts aux
entreprises privées nationales et étrangères dans le cadre
de la concession (centrale électrique, station
d'épuration...).
3- 4- 2 / Transparence
La législation et la réglementation tunisiennes
favorisent la transparence à tous les niveaux :
ü Les marchés publics et les privatisations se
font systématiquement dans le cadre d'appels d'offres.
ü La loi sur la concurrence et les prix, mise en oeuvre
depuis 1991, consacre les règles de la transparence dans les
transactions commerciales.
ü Un système comptable normalisé,
inspiré de celui en vigueur dans les pays de l'OCDE.
Par ailleurs, selon l'indice de perception de la corruption
(IPC) publié par « Transparency International », la
Tunisie figure à la 39eme place parmi 102 pays avec un score
de 4,8 devançant ainsi tous les pays arabes, la majorité des pays
africains et ceux de la région MENA et même certains pays
européens (Grèce, République Tchèque...).
Classement selon score IPC (2002)
rang
|
pays
|
Score IPC
|
(1)
|
Haut niveau de transparence
|
10
|
20
|
Belgique
|
7,1
|
25
|
France
|
6,3
|
33
|
Hongrie
|
4,9
|
38
|
Afrique du sud
|
4,8
|
39
|
Tunisie
|
4,8
|
44
|
Grèce
|
4,2
|
49
|
Pologne
|
4,0
|
52
|
République tchèque
|
3,7
|
65
|
Turquie
|
3,2
|
(102)
|
Haut niveau de corruption
|
0
|
Source : Transparency International 2002
3-4-3/ Taxation
Afin d'encourager, l'investissement, d'assurer
l'égalité de tous devant l'impôt et de freiner
l'évasion fiscale, une réforme du système fiscal a
été adopté permettant une fiscalité directe, plus
neutre, transparente, simple et au service de la compétitivité et
du libre-échangisme.
Ces reformes ont été accompagnées de
l'aménagement des différentes taxes et impôts indirects par
l'introduction de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et la
réduction progressive des droits de douanes :
Ø L'impôt unique sur les revenus des personnes
physiques et sur les bénéfices des sociétés :
l'impôt sur les sociétés est de 35 % en règle
générale et de 10 % pour les sociétés agricoles,
l'artisanat et les petits métiers.
Ø Les droits de douanes sont d'un maximum de 43
% : un programme de démantèlement tarifaire est
engagé depuis 1996 au niveau des produits industriels en provenance de
l'union européenne et de certains pays du sud de la
Méditerranée, dans la perspective d'instaurer une totale zone de
libre échange à l'horizon de 2008.
Comparaison des taux d'imposition sur les
sociétés
(janvier 2000)
pays
|
Taux d'imposition sur les sociétés
(%)
|
Canada
|
44,6
|
Allemagne
|
42,8
|
Japon
|
42
|
Portugal
|
37,4
|
Espagne
|
35
|
Tunisie
|
35
|
Source : KPMG corporate tax rates survey (janvier 2000)
Pour conclure, il convient de mettre en
exergue certains éclairages d'ordre général.
Il est vrai que le processus de mondialisation et de
globalisation a été favorable pour des régions au
détriment d'autres, seulement, il y a lieu de souligner que
l'appartenance d'un pays à une zone dynamique joue un rôle
important mais non déterminant dans l'amélioration de son
bien-être économique et social.
Désormais, la compétitivité ne
s'évalue plus en termes de bas salaires, de dévaluation, de
compression des coûts et de marges mais elle est tributaire d'un ensemble
de nouveaux facteurs tels que la qualité, l'innovation, la
flexibilité, la maîtrise des circuits d'approvisionnement et de
commercialisation, le développement des connaissances et des
compétences...
Enfin, il convient de préciser que les performances
d'un pays et son positionnement compétitif sont également
tributaires de la politique économique (et même sociale)
adoptée, de sa cohérence et de sa capacité à
susciter les adaptations nécessaires en matière de comportements
et à réaliser les arbitrages et les équilibres
adéquats entre ses différentes composantes.
Finalement, il ressort de ce qui précède qu'une
intégration accrue et réussie dans le processus de
mondialisation, avec les exigences de compétitivité qu'elle
impose, n'est possible que dans la mesure où un pays parvienne à
relever d'une manière significative le niveau et la qualité du
capital physique et humain. Cet effort d'accumulation devra se faire dans un
environnement modifié tant en ce qui concerne les sources de financement
interne et externe que le degré d'ouverture de l'économie et le
rôle du secteur privé.
LE DEFI DE COMPETITIVITE : POLITIQUES
ET ORIENTATIONS
On se propose dans ce chapitre de relever les
résultats et les acquis enregistrés par la Tunisie en
matière de compétitivité, puis en soulevant les sources de
faiblesses, on essayera de présenter les objectifs et les politiques qui
ont pour mission de renforcer et de consolider la compétitivité
de l'économie tunisienne
Section I : Les retombées positives de
la politique d'ouverture
La poursuite du processus d'ouverture de l'économie, la
consolidation de l'intégration au sein de l'économie mondiale, le
renforcement du positionnement sur les marchés extérieurs et la
préservation des équilibres globaux, se sont traduits par
l'amélioration de la compétitivité globale et
l'accroissement des capacités à l'exportation.
Cela s'est traduit également par la baisse de
l'écart des taux de croissance du revenu par habitant entre la Tunisie
et les pays industrialisés (0,27% par an au cours des quinze
dernières années) comme en témoigne l'évolution de
l'indicateur de rattrapage.
En effet, la période du IXe plan (1997
-2001) a permis d'améliorer la compétitivité et de
renforcer les bases d'une économie émergente grâce à
l'approfondissement et la diversification des reformes engagées sur le
plan économique concernant surtout :
Ø La consolidation de l'ouverture et la
libéralisation de l'économie et son intégration effective
dans l'économie mondiale à travers la poursuite du programme de
démantèlement tarifaire tel que défini dans l'accord
d'association avec l'union européenne ainsi que la mise en oeuvre de
l'accord relatif à l'institution de la zone arabe de libre
échange et des accords bilatéraux.
Ø La promotion du rôle du secteur privé et
la multiplication des mesures incitatives à l'investissement et à
l'exportation à travers la simplification des procédures et
l'adaptation du cadre juridique aux normes internationales en vigueur ainsi que
la mise en place d'un cadre juridique et institutionnel pour la promotion du
commerce électronique.
Ø L'exécution du programme de mise à
niveau du secteur industriel qui vise l'amélioration du rendement des
entreprises, la promotion de leurs ressources humaines et l'assainissement de
leur situation financière afin de renforcer leur
compétitivité. Le nombre d'entreprises ayant adhéré
à ce programme a ainsi atteint à la fin de l'année 2001
plus de 2000 entreprises dont 1100 ont obtenu l'approbation de leur programme
de mise à niveau pour un montant d'investissement d'environ 2,1
milliards de dinars et parmi lesquelles 140 entreprises ont été
certifiées ISO, soit 45% de l'ensemble des entreprises certifiées
à l'échelle nationale.
Ø L'accélération du rythme
d'exécution du programme de privatisation des entreprises publiques et
l'élargissement de ce programme aux grandes entreprises dans divers
secteurs. depuis le lancement en 1987 de ce programme, 329 opérations de
privatisation ont été effectuées concernant 159
entreprises publiques dont 78 ont été privatisées entre
1997 et 2001. La participation étrangère à la
réalisation de ce programme représente près de 64% des
recettes de privatisation. Ce processus a également concerné la
réalisation de certaines opérations de concession dans les
domaines de l'infrastructure, des services publics de la production
d'électricité et de transport.
Ø L'approfondissement des reformes du secteur financier
qui vise à offrir aux entreprises des services financiers
adéquats et des financement appropriés.
Ø La mise en oeuvre d'un programme ambitieux de
promotion de la formation professionnelle et le renforcement de la
capacité d'accueil pour couvrir différents domaines
économiques incluant en particulier les nouvelles technologies de
l'information et de la communication (NTIC) ainsi que l'amélioration de
la qualité du système de formation sur la base d'un partenariat
effectif avec le secteur productif dans les différentes étapes de
l'action de la formation.
Ø L'approfondissement des reformes fiscales en vue
d'améliorer le rendement du système et de faire face au manque
à gagner engendré par le démantèlement tarifaire et
ce par l'élargissement de base d'imposition, la limitation des
régimes spécifiques et forfaitaires, l'élargissement de la
retenu à la source , la promulgation du code des droits et
procédures fiscaux , l'élargissement de la TVA à de
nouveaux domaines et la révision des taxes minimales et des taxes
grevant certains produits et services.
Section Il : les faiblesses de la
Compétitivité tunisienne
L'orientation de plus en plus poussée vers une
politique d'ouverture avait pour motif principal l'amélioration de la
compétitivité et un meilleur positionnement de l'économie
tunisienne sur des marchés extérieurs.
Or, on a pu relever au cours de ce processus malgré
les indicateurs positifs que la compétitivité de
l'économie comporte toujours quelques sources de faiblesses dont
l'existence de certaines remonte à la période de la mise en
oeuvre du programme d'ajustement structurel (PAS) où la manipulation du
taux de change et d'incitations à l'offre butent sur des
phénomènes d'inélasticité se traduisant par un
coût relativement important.
A cet effet, il y a lieu de souligner qu'il est risqué
et même illusoire de croire qu'il est possible de rattraper un retard
structurel de compétitivité moyennant des corrections du taux de
change ou à un jeu d'incitation.
D'autres sources de faiblesses se voient attribuées
soit à la conjoncture internationale qui sévit la plus part des
pays en voie en développement notamment la Tunisie, soit aux
problèmes relatifs aux secteurs productifs et financiers et qui se
résument en :
Ø L'amorce d'un processus régressif de la
contribution de la compétitivité - prix en raison de
l'accentuation de la concurrence sur les marchés à l'exportation,
qui, n'a pas été accompagnée d'une compression suffisante
des coûts des facteurs de production ;
Ø Une diminution des parts de marché qui s'explique
par l'orientation de nos exportations vers des marchés traditionnels
limités et par le poids prépondérant de certains produits,
comme le Textile et l'Habillement, dont la demande mondiale est en train de
fléchir ;
Ø L'orientation de l'investissement privé vers les
secteurs les moins exposés à la concurrence
étrangère. la répartition sectorielle des investissements
privés révèle une nette diminution de la part des
industries manufacturières au profit d'autres secteurs ;
Ø L'apparition de pressions sur les paiements
extérieurs, ayant pour origine l'aggravation du déficit
commercial et la capacité de financement du secteur bancaire en raison
de la stabilisation de la part des créances classées à un
niveau relativement élevé .
En outre, il convient de signaler que le principal handicap
qui heurte la politique d'ouverture et la promotion des exportations est
l'absence de l'effet de compétitivité structurelle
découlant de certaines contraintes qui caractérisent aujourd'hui
l'économie tunisienne.
Ces contraintes sont relatives notamment à
l'insuffisance de maîtrise technologique, à la sous accumulation
du capital humain et à la faiblesse des effets de multiplication et
d'intégration sectorielle.
Section III : Le Xeme Plan de
développement : Consolider la compétitivité
La planification tunisienne est une planification à
moyen terme (5 ans) qui programme dans des plans de développement
économique et social, les objectifs de la politique économique
dans l'ensemble des secteurs en tenant compte de la conjoncture nationale et
internationale. Le plan a un caractère indicatif et les
réalisations sont évaluées à la fin de
l'année dans le budget économique.
Quarante ans après son premier plan (1961- 1964), la
Tunisie en est actuellement à son Xeme Plan de
développement couvrant la période (2002 -2006).
3-1/ La croissance économique : Un objectif
principal
La réalisation d'une croissance économique
soutenue et durable constitue l'un des principaux objectifs de la
période 2002 -2006.
La croissance devrait atteindre 5,5% en moyenne par an
consolidant le taux de 5,3% réalisé au cours du IXeme
plan. Ce niveau de croissance permettra, sur la base d'un croit
démographique annuel de 0,9%, d'augmenter le revenu par habitant de 4,8%
par an. L'objectif de croissance retenu se base sur une contribution plus
efficace de l'ensemble des secteurs économiques suite aux efforts
continus pour la mise à niveau de l'appareil productif et
l'amélioration de la compétitivité de l'entreprise.
Il suppose en particulier :
Ø Une croissance de la valeur ajoutée du secteur
des services de près de 7,5% en moyenne par an, résultant surtout
de l'essor du secteur des télécommunications dont la croissance
annuelle moyenne serait de 21,6% environ concrétisant ainsi
l'orientation stratégique d'asseoir l'économie du savoir.
Ø Un développement important du secteur des
industries manufacturières et en particulier des industries
mécaniques et électriques qui enregistrent une croissance moyenne
de 5,8% consolidant ainsi le taux de 7,8% réalisé au cours du
IXeme Plan.
Ø Une amélioration de la contribution de la
productivité globale des facteurs (PGF) qui serait de 44% contre 36 % au
cours du IXeme Plan grâce à la modernisation continue
de l'appareil de production et la maîtrise des nouvelles technologies.
Ø Une progression des exportations d'environ 6% en
moyenne par an aux prix constants, permettant de porter le volume des
exportations à 47% du PIB durant la période (2002-2006) contre
44,4% durant la période (1997-2001).
Ø Une augmentation du volume des investissements qui
atteindra au cours du Xeme Plan 47,2 milliards de dinars contre 31,5
milliards de dinars au cours du IXeme Plan. Cette augmentation
repose essentiellement sur la consolidation de la part du secteur privé
appelée à représenter 58,5% du total des investissements
en 2006 contre 55% en 2001.
3-2 / Renforcement de la compétitivité : Une
condition nécessaire
Afin de concrétiser les objectifs tracés et de
relever les défis résultant des mutations prévues au plans
national et international, l'économie tunisienne se voit dans
l'obligation de consolider sa compétitivité dans le but de
conquérir davantage de marchés extérieurs et d'affronter
la concurrence livrée par les produits étrangers sur le
marché intérieur. Cela sera rendu possible par :
C Une meilleure valorisation des avantages comparatifs dont
dispose le pays en matière de ressources humaines au niveau de
l'éducation, la formation et l'apprentissage tout au long de la vie
professionnelle en instaurant un système de formation continue,
favorisant l'amélioration des qualifications et une meilleure adaptation
aux nouveaux modes de travail et de production.
C Par l'impulsion scientifique et technologique en
créant des structures spécialisées en haute technologie,
pouvant servir de locomotive pour la dynamique de création, de recherche
& développement, appuyant par la même, l'entreprise à
développer ses capacités productives et à améliorer
sa rentabilité.
C L'intensification de la modernisation de l'infrastructure
structurante en renforçant le réseau routier,
l'aménagement des zones industrielles, la mise à niveau des ports
et des aéroports ainsi que les prestations de services s'y rattachant.
Des efforts particuliers seront déployés pour améliorer
les services de télécommunications tout en maîtrisant les
coûts y afférents, eu égard au rôle qui lui est
assigné pour conforter l'action de développement et la
création d'emploi. l'action portera sur le renforcement de la
compétitivité et l'ouverture du secteur à l'initiative
privée, et ce en parallèle avec les efforts
déployés pour moderniser le cadre législatif et
organisationnel du secteur et pour former les ressources humaines
qualifiées et exploiter les opportunités offertes par le commerce
électronique.
C L'amélioration de la qualité des services
administratifs de manière à consolider le respect des
règles de la concurrence loyale, la diffusion de l'information
économique et l'assistance à l'exploration des
opportunités d'investissement et d'exportation, tout en veillant
à réduire les autorisations administratives et à
encourager l'initiative privée
C Par la maîtrise des équilibres financiers
globaux, d'une part, et la modernisation du système bancaire, en
favorisant une plus grande concurrence entre les banques, d'autre part, ainsi
que la modernisation du marché financier dans le cadre d'un programme
visant à inciter les entreprises à recourir aux sources de
financement direct, à diversifier et développer les instruments
de mobilisation de l'épargne à long terme et à poursuivre
les opérations d'ouverture des capitaux des entreprises publiques et
d'amélioration du système d'information sur les
sociétés cotées en bourse.
Il convient de faire remarquer que l'amélioration de la
compétitivité au rythme souhaité demeure tributaire du
développement de l'initiative privée notamment en matière
d'investissement, d'exportation et de l'adoption de choix sectoriels s'appuyant
sur des créneaux novateurs de nature à faire de la Tunisie un
site régional pour l'implantation des activités à haute
valeur ajoutée.
Il est vrai que l'adoption d'une politique d'ouverture est
dictée par la nécessité d'un pays, en particulier en voie
de développement, de se mettre dans un contexte plus propice à
une croissance plus élevée et à une amélioration du
bien-être de par l'élargissement des marchés, de la
multiplication et le développement des échanges ainsi que les
délocalisations et les possibilités de transfert
technologique.
Seulement, cette stratégie n'est pas synonyme d'une
amélioration de la compétitivité laquelle
compétitivité est définie comme une condition
nécessaire voire primordiale pour profiter des perspectives prometteuses
qu'offre la mondialisation.
En effet, la théorie de la croissance endogène
nous enseigne que lorsque les facteurs structurels de
compétitivité sont insuffisamment mobilisés, l'ouverture
sur l'extérieur peut se traduire au contraire par un renforcement des
inégalités de développement pouvant mener à un
blocage du processus de croissance et de compétitivité.
Il s'agit en particulier des avantages comparatifs dont
dispose un pays en matière de ressources humaines, d'aptitude à
la maîtrise technologique et d'une infrastructure structurante.
C'est en ce sens que le Xeme Plan définit
ses politiques et orientations fondamentales en exigeant l'intensification des
efforts en vue de préserver la compétitivité - prix tout
en essayant de la hisser à des niveaux plus élevés
moyennant l'amélioration de productivité des facteurs de
production,d'accorder également un intérêt accru aux
déterminants de la compétitivité hors - prix et
l'orientation des efforts vers l'innovation , la qualité, la
flexibilité et la maîtrise des circuits d'approvisionnement et du
distribution.
ANNEXE I
STRUCTURE DES ÉCHANGES DE BIENS ET IDE (EN
%)
Importations
|
Japon & NPI
|
ALENA
|
Europe de l'Ouest
|
Monde Arabe
|
Afrique Sub-Saharien
|
Reste du Monde
|
Monde
|
IDE
|
Exportations
|
70-80
|
91-94
|
70-80
|
91-94
|
70-80
|
91-94
|
70-80
|
91-94
|
70-80
|
91-94
|
70-80
|
91-94
|
70-80
|
91-94
|
70-80
|
91-94
|
JAPON &NPI
|
2,4
|
5,6
|
23
|
3,2
|
1,2
|
2,6
|
1,8
|
1,2
|
0,3
|
0,2
|
2,0
|
2,8
|
9,9
|
15,6
|
5,8
|
9,2
|
ALENA
|
3,1
|
5,5
|
6,4
|
7,6
|
3,6
|
3,8
|
1,0
|
0,4
|
0,6
|
0,3
|
2,2
|
2,4
|
16,9
|
20,0
|
21,4
|
26,8
|
Eur. Ouest
|
1,8
|
3,4
|
4,2
|
3,5
|
30,0
|
32,4
|
4,2
|
1,5
|
1,6
|
0,7
|
2,7
|
2,4
|
44,4
|
43,9
|
53,4
|
41,7
|
M. Arabe
|
0,7
|
0,6
|
0,7
|
0,5
|
2,6
|
1,8
|
0,5
|
0,3
|
0,1
|
0,1
|
0,7
|
0,6
|
5,3
|
3,8
|
1,6
|
0,9
|
Af.Sub. Sah
|
0,5
|
0,3
|
0,3
|
0,1
|
1,8
|
0,8
|
0,0
|
0,0
|
0,2
|
0,2
|
0,2
|
0,1
|
3,1
|
1,5
|
4,8
|
4,1
|
Reste du M
|
1,9
|
3,1
|
2,8
|
2,1
|
5,1
|
4,4
|
1,0
|
0,6
|
0,3
|
0,1
|
9,4
|
4,8
|
20,4
|
15,1
|
12,9
|
17,2
|
MONDE
|
10,3
|
18,6
|
16,7
|
17,0
|
44,3
|
45,7
|
8,5
|
4,0
|
3,1
|
1,6
|
17,1
|
13,1
|
100
|
100
|
|
|
IDE
|
10,9
|
15,8
|
31,4
|
18,8
|
55,5
|
61,1
|
0,4
|
0,6
|
0,6
|
0,3
|
1,3
|
3,4
|
|
|
100
|
100
|
ANNEXE II
PIB PAR TÊTE ET SOLDES
EXTERIEURS
|
Population en Million
|
Indice PIB* par tête Monde=100
|
Accroiss. PIB/tête
($ de 1990)
|
Exportation en % du PIB
($ courant)
|
Importation en % du PIB
($ courant)
|
Solde de biens en % du PIB
($ courant)
|
Solde biens & Serv.
($ courant)
|
|
1994
|
1970
|
1994
|
70-94
|
87-94
|
70-75
|
91-94
|
70-75
|
91-94
|
70-75
|
91-94
|
70-75
|
91-94
|
Thaïlande
|
59,4
|
46,8
|
113,9
|
5,3
|
8,3
|
12,3
|
27,1
|
17,8
|
32,3
|
-5,4
|
-5,2
|
-6,3
|
-6,6
|
Corée du sud
|
44,5
|
56,1
|
201,4
|
7,1
|
7,3
|
17,6
|
24,9
|
26,9
|
24,3
|
-9,3
|
0,6
|
-10,0
|
0,1
|
Taiwan
|
21,0
|
83,1
|
280,6
|
6,8
|
6,2
|
34,4
|
38,7
|
30,4
|
31,1
|
4,0
|
7,6
|
2,2
|
3,9
|
Malaisie
|
19,5
|
71,9
|
148,8
|
4,6
|
5,8
|
42,6
|
72,7
|
29,9
|
60,0
|
12,7
|
12,7
|
8,9
|
8,3
|
Chili
|
14,0
|
163,5
|
196,9
|
2,4
|
5,3
|
13,9
|
22,9
|
13,9
|
23,8
|
0,9
|
1,4
|
-1,0
|
1,5
|
Indonésie
|
189,9
|
29,7
|
61,9
|
4,6
|
4,8
|
20,5
|
24,6
|
14,3
|
17,6
|
6,2
|
7,0
|
3,1
|
4,0
|
Portugal
|
9,9
|
153,4
|
210,1
|
2,9
|
3,2
|
3,3
|
19,7
|
23,9
|
30,6
|
-10,6
|
-10,9
|
-9,1
|
-9,5
|
Inde
|
916,0
|
19,2
|
22,1
|
2,1
|
3,0
|
4,1
|
8,0
|
4,7
|
8,6
|
-0,6
|
-0,6
|
-0,9
|
-1,1
|
Espagne
|
39,2
|
200,3
|
243,2
|
2,3
|
2,7
|
7,1
|
12,7
|
13,2
|
17,1
|
-6,1
|
-4,4
|
-2,2
|
-1,5
|
Tunisie
|
8,8
|
64,1
|
91,0
|
3,0
|
2,2
|
16,0
|
27,0
|
24,0
|
38,7
|
-8,0
|
-11,7
|
-4,0
|
-4,3
|
Pakistan
|
126,3
|
30,7
|
36,3
|
2,2
|
2,1
|
10,7
|
13,2
|
16,6
|
18,4
|
-5,9
|
-5,3
|
Nd
|
Nd
|
Argentine
|
33,9
|
172,4
|
141,3
|
0,7
|
1,9
|
4,3
|
5,6
|
4,1
|
7,3
|
0,4
|
-0,2
|
0,0
|
-1,1
|
Turquie
|
60,6
|
103,7
|
117,1
|
2,0
|
1,8
|
3,9
|
10,2
|
8,0
|
15,5
|
-4,2
|
-5,3
|
-4,1
|
-1,8
|
Maroc
|
26,6
|
58,7
|
67,6
|
2,1
|
1,2
|
16,8
|
19,2
|
19,5
|
26,7
|
-2,7
|
-7,5
|
-2,0
|
-3,8
|
Nigeria
|
97,9
|
33,6
|
25,1
|
0,4
|
1,1
|
18,1
|
31,8
|
13,6
|
19,5
|
-8,6
|
11,2
|
-5,1
|
6,9
|
Philippines
|
67,2
|
47,3
|
41,8
|
1,0
|
1,0
|
17,4
|
20,6
|
20,1
|
30,5
|
-2,7
|
-9,9
|
-3,2
|
-6,1
|
Gerce
|
10,4
|
168,3
|
194,0
|
2,1
|
0,9
|
6,9
|
9,9
|
18,9
|
23,3
|
-12,0
|
-13,4
|
-9,4
|
-7,8
|
Mexique
|
93,0
|
142,2
|
137,7
|
1,4
|
0,7
|
3,6
|
8,8
|
7,4
|
16,0
|
-2,7
|
-5,5
|
-1,6
|
-4,9
|
Egypte
|
56,9
|
56,7
|
74,5
|
2,7
|
-0,1
|
11,8
|
9,7
|
24,2
|
26,2
|
-7,6
|
-16,5
|
-9,2
|
-8,7
|
Brésil
|
159,0
|
84,8
|
103,4
|
2,4
|
-0,4
|
6,8
|
7,9
|
10,7
|
5,9
|
-1,3
|
2,7
|
-2,4
|
2,0
|
Sénégal
|
8,3
|
46,6
|
27,5
|
-0,6
|
-1,1
|
21,2
|
15,5
|
35,7
|
21,2
|
-8,1
|
-6,0
|
-8,7
|
-6,1
|
Algérie
|
27,5
|
70,4
|
56,7
|
0,7
|
-2,6
|
23,9
|
23,1
|
31,8
|
17,7
|
-0,8
|
6,3
|
-4,3
|
5,3
|
Jordanie
|
4,2
|
106,9
|
86,3
|
0,8
|
-2,9
|
11,5
|
24,1
|
63,5
|
58,9
|
-35,2
|
-30,6
|
-39,3
|
23,4
|
Cote d'ivoire
|
13,8
|
55,9
|
25,7
|
-1,7
|
-4,5
|
34,1
|
29,3
|
32,1
|
17,5
|
7,6
|
11,5
|
0,2
|
2,0
|
TOTAL
|
210,8
|
51,1
|
63,5
|
2,4
|
2,2
|
9,1
|
16,3
|
11,1
|
17,6
|
-2,0
|
-1,3
|
-2,0
|
-1,3
|
Compilation IEQ, source CHELEM
* exprimé en parité de pouvoir d'achat (PPA)
(Annexe 3)
Stabilité macro-économique et
Soutenabilité
De la croissance
|
pays
|
variables
|
Rang global
|
I
|
II
|
III
|
IV
|
V
|
VI
|
VII
|
Résultats supérieurs
|
Singapour
Chine
Egypte
|
1
2
12
|
1
5
6
|
1
2
7
|
13
10
6
|
1
2
3
|
3
2
1
|
2
1
5
|
1
2
3
|
Résultats
intermédiaires
|
Pologne
Tunisie
Inde
Maroc
Thaïlande
Bulgarie
Slovaquie
Tchéquie
|
9
7
11
13
3
14
6
4
|
4
3
15
10
8
2
13
7
|
5
9
3
12
14
15
10
8
|
5
3
2
1
16
7
12
17
|
4
8
10
13
9
12
6
5
|
5
17
8
10
4
6
16
12
|
11
4
12
3
9
14
8
10
|
4
5
6
7
8
9
10
11
|
Résultats faibles
|
Hongrie
Jordanie
Roumanie
Grèce
Turquie
Indonésie
|
5
17
16
15
10
8
|
14
12
9
17
16
11
|
13
16
4
6
11
17
|
8
4
9
15
14
11
|
15
7
14
17
11
16
|
14
11
15
7
13
9
|
13
6
16
7
17
15
|
12
13
14
15
16
17
|
Source : IEQ 2001
Avec :
I- Épargne intérieure brute en % du PIB.
II- Solde budgétaire en % du PIB.
III- Dette extérieure en % du PIB.
IV- Dette à long terme / dette totale.
V- Service de la dette en % des exportations.
VI- Couverture en mois d'importation.
VII- Taux d'inflation.
(Annexe 4)
Stabilité macro-économique et
Soutenabilité
de la croissance
PAYS
|
Épargne intérieure
Brute en% du PIB
|
Solde budgétaire en % du PIB
|
Dette extérieure en % du PIB
|
Dette à long terme/dette totale
|
Service de la dette en % des exportations
|
Couverture en mois d'importation
|
Taux d'inflation
|
|
Bulgarie
Chine
Tchéquie
Egypte
Inde
Indonésie
Maroc
Pologne
Roumanie
Singapour
Slovaquie
Thaïlande
Tunisie
Turquie
Hongrie
Grèce
Jordanie
|
13,7
42,6
28,5
15,8
20,9
24,1
14,7
21,3
9,2
51,3
28,2
41,8
25,1
21,1
28,4
11,8
3,8
|
1,4
-1,2
-2,6
-2,4
-6,9
-3,2
-3,1
-1,2
-2,9
2,4
-5,3
-2,7
-0,8
-7
-6
-8,4
-3,3
|
80,8
16,1
44,9
38,6
22,8
160,2
58,2
30,1
24,9
13,8
48,6
77,4
47,3
51,3
59,8
33,6
114,8
|
84,1
81,9
60,7
86,7
95,3
80,6
99,4
87,0
82,3
78,0
78,1
68,9
89,4
72,9
83,3
69,0
87,5
|
22,1
8,6
15,2
9,5
20,6
33,0
23,0
9,7
23,5
2,0
15,9
19,2
18,6
21,2
27,3
45,0
16,4
|
5,8
9,7
4,1
9,9
5,7
5,3
4,4
5,9
3,4
7,3
2,4
6,4
2,2
4,1
3,7
5,8
4,2
|
22,3
-0,8
10,7
4,2
13,2
57,6
2,9
11,7
59,1
-0,3
6,7
8,1
3,1
84,6
14,4
4,8
4,4
|
Source : WDI (2000)
ANNEXE 5
ATTRACTIVITÉ DU TERRITOIRE ET
IDE
Pays
|
IDE en % PIB
|
Cote crédit investisseur
institutionnel
|
Routes goudronné et en % du réseau
routier
|
Nbre de lignes tel. Pour 1000 habitants
|
Coût tel. Moyen des communica. Vers les
USA
|
Dépense publique au titre de l'éducation
en % PNB
|
Importation des biens d'équipement en % des
imports totales
|
Dépense de santé par habitant
|
Bulgarie
|
3,3
|
26,3
|
92,0
|
328,9
|
3,5
|
3,2
|
13,4
|
59
|
Chine
|
4,6
|
57,7
|
nd
|
69,6
|
6,7
|
3,6
|
30,0
|
33
|
Tchèque
|
4,5
|
59,1
|
100,0
|
363,9
|
3,3
|
5,1
|
25,3
|
384
|
Egypte
|
1,3
|
43,2
|
78,1
|
60,2
|
5,8
|
4,8
|
26,3
|
48
|
Inde
|
0,6
|
44,9
|
45,7
|
22,0
|
5,4
|
3,2
|
18,2
|
18
|
Indonésie
|
-0,4
|
32,9
|
46,3
|
27,0
|
3,3
|
1,4
|
23,4
|
6
|
Maroc
|
0,9
|
42,4
|
50,0
|
54,4
|
4,5
|
5,0
|
15,4
|
49
|
Pologne
|
4,0
|
54,0
|
65,0
|
227,6
|
3,7
|
7,5
|
21,4
|
242
|
Roumanie
|
5,3
|
33,8
|
60,0
|
162,4
|
4,3
|
3,6
|
22,1
|
65
|
Singapore
|
8,6
|
82,3
|
97,3
|
562,0
|
1,8
|
3,0
|
35,8
|
841
|
Slovaquie
|
2,8
|
41,7
|
98,9
|
286,3
|
4,0
|
5,0
|
20,7
|
255
|
Thaïlande
|
6,2
|
47,5
|
97,5
|
83,5
|
3,6
|
4,8
|
30,3
|
112
|
Tunisie
|
3,3
|
49,0
|
78,9
|
80,6
|
2,7
|
7,7
|
22,4
|
118
|
Turquie
|
0,5
|
37,8
|
25,0
|
254,1
|
3,3
|
2,2
|
26,3
|
177
|
Hongrie
|
4,0
|
54,1
|
43,1
|
336,0
|
1,7
|
4,6
|
26,7
|
290
|
Grèce
|
0,8
|
54,6
|
91,8
|
522,0
|
2,6
|
3,1
|
21,7
|
1016
|
Jordanie
|
4,2
|
36,8
|
100,0
|
86,0
|
8,5
|
6,8
|
nd
|
123
|
Sources : IQE WDI 2001 ( 99 & 2000 )
(Annexe 6)
Concept et définition
Productivité globale des
facteurs
(PGF)
Pour mesurer l'efficacité générale d'une
économie, on s'aperçoit qu'il n'est pas réaliste d'isoler
la contribution de chaque facteur alors que c'est au contraire leur
contribution qu'est plus ou moins productive, il est préférable
donc de calculer la PGF. Celle-ci mesure la croissance du PIB non attribuable
à la croissance des facteurs physiques de production.
Ces gains de productivité traduisant une meilleure
utilisation des facteurs de production, permettent non seulement d'assurer une
maîtrise des coûts, une préservation et une augmentation des
parts de marchés, mais aussi, et surtout, de concilier entre
l'efficacité économique et l'amélioration du
bien-être social.
. . . .
PGF = PIB - á K - (1-á) L
Où :
PIB : valeur ajoutée en volume.
K : stock de capital en volume.
L : emploi.
d k/k
á : élasticité du capital
définie comme étant
dPIB/PIB
. : Le point renvoie au taux de croissance de la variable
concernée.
LES OUVRAGES :
v Aglietta M. et Boyer. (1982), pôles de
compétitivité, stratégie industrielle et politique
macro-économique, ronéo, cepremap, N ° 8223.
v Bellon B., (1991), la compétitivité, in
aréna R., Benzoni L, de Brandt J. et Romani PM (éditeurs),
Traité d'économie industrielle, Economica.
v Nezeys Bertrand, La compétitivité
internationale, Paris, Economica.
v Malinvaud E. (1988), La compétitivité
nationale, Revue des sciences morales et politiques, Paris, Economica.
v Jean Brilman, gagner la compétitivité, les
éditions d'organisation (1991).
v Krugman Paul R. et Obstfeld M. (1992), Economie
internationale, De Boeck Université, Bruxelles.
Les Cours Universitaires :
v Croissance & technologie, cours de 3e
année de Croissance & politique économique, Ben Slama
Md. Moncef, FSEG, Tunis (2001/ 2002).
v Relations économiques internationales, cours de 3e
année Sciences économiques, Md . H. Lahoual, FESG,
Tunis, (2001/2002).
Études & rapports :
v Compétitivité de l'économie tunisienne,
IEQ, Journée d'étude du 30 avril 1998.
v Rapport sur la compétitivité de
l'économie tunisienne, Les cahiers de l'IEQ, N °
spécial, mars 2001.
v Approche méthodologique pour l'analyse de la
compétitivité (dec.2001).
v Colloque international, Régime de change &
compétitivité en Tunisie et au Maroc, M. Aglietta et C. Baullaud,
28 &29 janvier 1999.
v Xeme Plan de développement (2002-2006).
v Entreprendre en Tunisie, Publi- performances, juin 1998.
v « Politiques d'ouverture et
Compétitivité » ; mémoire DEA, FSEG de
Tunis, (1993), NSIRI L. OMRANE.
Les articles :
v Les nouvelles dimensions de la compétitivité,
l'économiste Maghrébin, N °306, janvier 2002.
v La Tunisie au palmarès de Davos et de Harvard, La
Presse de Tunisie, N ° 21518 ,15/10/2002.
DÉDICACES
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION GÉNÉRALE
.....................................................................P1
CHAPITRE I : Les fondements macroéconomiques
de la relation : Ouverture- Compétitivité
.........................................................P3
Section 1 : L'ouverture économique : Un
argument de rattrapage .......................P3
1-1/ Concept
d'ouverture ............................................................................P3
1-2/ Les arguments statiques
......................................................................P4
1-3/ Les arguments dynamiques : Selon la théorie de
la croissance endogène......P5
Section 2 : La compétitivité
......................................................................P7
2-1/ concept de compétitivité
......................................................................P7
Section 3 : types de compétitivité
.............................................................P8
3-1/ compétitivité statique
..........................................................................P8
3-2/ compétitivité dynamique
.....................................................................P10
Chapitre II : Évaluation et étude
comparative du potentiel compétitif de l'économie Tunisienne
vis-à-vis de ses concurrents
..........................................................................P13
Section 1 : Environnement international
.................................................P13
Section 2 : Évaluation du potentiel
compétitif de la Tunisie ......................P13
2-1/ croissance du PIB et solde commercial.
................................................P15
2-2/ l'évolution des échanges extérieurs de
biens ..........................................P16
2-3/ la productivité globale des facteurs (PGF)
............................................. P18
Section 3 : Positionnement de l'économie
tunisienne ................................P20
3-1/ Stabilité macro-économique et
Soutenabilité de la croissance
....................P21
3-2/ Performance du secteur
manufacturier..................................................P22
3-3/ Attractivité du territoire et investissement direct
étranger (IDE) ..................P25
3-3-1/ Attractivité et risque - pays
..............................................................P28
3-3-2/ Positionnement de l'attractivité de
l'économie tunisienne .......................P29
a) Compétitivité
Macro-économique
b) Compétitivité
Micro-économique
3-4/ Compétitivité du cadre légal et
réglementaire ..........................................P30
3-4-1/ Libéralisation économique
...............................................................P31
3-4-2/ Transparence
................................................................................P32
3-4-3/ Taxation
.......................................................................................P33
Conclusion
...........................................................................P35
Chapitre III : Le défi de
compétitivité :
Politiques et
Orientations..................................... P36
Section 1 :
Les retombées positives de la politique
d'ouverture de la Tunisie..............P36
Section 2 : les faiblesses de la
compétitivité tunisienne .............................P38
Section 3 : Le Xeme Plan de
développement : Consolider la compétitivité
......P39
3-1/ la croissance économique :
Un objectif principal ..................................P39
3-2/ le renforcement de compétitivité :
Une condition nécessaire..................P40
Conclusion Générale
.............................................................P43
Annexes
..............................................................................P44
Références bibliographiques