Introduction générale
Dans les pays en développement en
générale et au bénin en particulier, la réduction
de la pauvreté et le développement socio-économique et
durable sont des objectifs qui ne peuvent pas être atteints sans le
développement de la micro entreprise à travers la création
de la valeur ajoutée.
Le créateur d'une micro entreprise ou l'entrepreneur
fait généralement face à un besoin de financement
lié au fait qu'il doit payer les facteurs de production en début
de période. Il nécessite ainsi l'existence des institutions
financières pour financer ces entrepreneurs. Ces institutions sont
nées suite à la crise économique grave des années
70 et 80 qui a débouché sur un programme d'ajustement structurel
aux conséquences sociales douloureuses d'un côté ; de
l'autre côté :
- au ralentissement des opérations des banques et leur
faillite dans les années 80 dû au non respect des ratios
prudentiels ;
- à l'impossibilité des systèmes de
financement formels à couvrir tous les besoins des agents
socio-économique ;
- à l'inadéquation des conditions de
crédits bancaires avec les populations majoritairement pauvres.
Par ailleurs, du côté des populations plusieurs
arguments justifient la demande de cette intermédiation : le souci
de ne pas gaspiller, d'épargner, l'envie de constituer un capital pour
le commerce, de réaliser un projet social et/ou économique.
Ainsi, en 1987, les caisses nationales de crédits
agricoles (CNCA) qui étaient étatiques ont cédé la
place au réseau FECECAM (Fédération des Caisses d'Epargne
et de Crédits Agricole Mutuel) non étatique qui est
répartie dans les départements du Bénin sous
l »appellation de URCLCAM (Union Régionale des Caisses Locales
de Crédits Agricole Mutuel) et dans les communes sous l'appellation de
CLCAM (Caisses Locales de Crédit Agricole Mutuel). Ces caisses ont pour
mission de recueillir l'épargne et de la canaliser à des fins
productives dans le milieu à travers l'octroi de crédits,
favoriser l'implication et la responsabilité des ressources du milieu
comme condition du développement économique et durable. En
conséquence, dans un contexte de lutte contre la pauvreté et de
développement durable ; l'activité des caisses locales est
dominée par l'octroi des crédits aux populations rurales et
périurbaines. Dans cette perspective l'accès aux crédits
de ces caisses dépend fortement des conditions non financières.
Ces caisses sont ainsi soumises dans l'exercice de leurs activités
à des risques et à des difficultés liés à la
nature même de l'activité de crédit qui peut influencer
leur pérennité. Ainsi l'activité de financement des
microcrédits présente donc un risque très
élevé surtout dans un environnement d'information imparfaite et
asymétrique. Il est donc important pour les institutions de micro
finance en générale et les CLCAM en particulier d'utiliser les
instruments efficaces pour gérer ce risque. C'est ce qui nous
amène à orienter nos recherches dans ce sens à travers le
thème « la gestion du risque de financement dans les
institutions de micro finance : cas de la CLCAM de Cobly ».
La présente recherche va suivre une démarche qui
va s'articuler autour des points suivants :
· dans un premier chapitre, nous exposerons le cadre
d'étude et la méthodologie de la recherche ;
· dans un deuxième chapitre nous
présenterons le cadre règlementaire, l'organisation et le
fonctionnement de la CLCAM de Cobly ;
· enfin dans le troisième chapitre, nous
analyserons les résultats de manière à vérifier nos
hypothèses et à formuler les suggestions pour une bonne gestion
efficace et efficiente du risque de financement dans les IMF.
Chapitre I : Cadre de l'étude et
méthodologie de la recherche
Section 1 : le cadre théorique de
l'étude
Paragraphe 1 : contexte et problématique
A-contexte
De nos jours, l'accès aux services
financiers et le développement de la micro entreprise sont des grands
piliers du développement économique et durable.
Dans les pays en développement en général
et au Bénin en particulier les populations sont majoritairement rurales
et agricoles et de ce fait sont oubliées des institutions
financières et des banques car elles sont sans revenus fixes et sans
propriétés. De ce fait pour lutter contre la pauvreté et
permettre aux populations pauvres d'avoir accès aux services financiers,
les institutions de micro finance ont été créées
pour ou par les populations à la base dans le but d'assurer leur auto
promotion économique et sociale.
Il est à noter que pendant longtemps, le financement
des activités économiques a été assuré par
les banques, les Caisses Nationales d'Epargne(CNE), le Centre des
Chèques Postaux(CCP), la Caisse Nationale de Crédit
Agricole(CNCA) devenu aujourd'hui réseau(FECECAM) et les
établissements financiers publics. Ces institutions n'offrent que des
services d'épargne et du transfert de fonds ; services qui ne
touchent pas le monde rural. Les banques classiques quant à elles
proposent des conditions financières fortes qui écartent le monde
rural. La Caisse Nationale de Crédit Agricole supposée financer
le monde agricole n'a pas véritablement joué son rôle, son
financement était beaucoup plus tourné vers les fonctionnaires.
Ainsi, avec la nouvelle orientation de l'aide publique au
développement des partenaires du Nord qui ont désormais leur
attention tournée vers le financement des Petites et Moyennes
Entreprises du secteur informel, et pour palier les insuffisances des banques
classiques et établissements financiers beaucoup d'institutions de micro
finance ont été créées.
Au nombre des IMF, opérant au Bénin, nous
pouvons citer le réseau FECECAM qui à travers les CLCAM a permis
un temps soit peu de résoudre les problèmes de financement des
activités paysannes, de l'exploitation des paysans par les usuriers et
d'assurer une proximité effective des services financiers aux
populations rurales.
B-problématique
Au regard de la multitude des institutions de micro finance et
de la concurrence qui en découle d'une part ; de leur vocation de
lutte contre la pauvreté d'autre part les IMF en générale
et les CLCAM en particulier offrent des conditions non financières aux
populations rurales pour leur permettre d'avoir accès au crédit.
Ces pratiques ont conduit la FECECAM à enregistrer de fort taux
d'impayés. D'un montant de 23,5 millions de francs CFA en 1993, les
impayés ont été multipliés par plus de 90 pour
atteindre 2 118,9 millions de francs CFA en 1998 pour l'ensemble du
réseau et d'un taux d'impayé de 18% en 1999 (PNUD- Bénin,
2000) : rapport sur le développement humain au Bénin.
Mise à part la difficulté de réalisation
du gaga, une autre justification des fort taux d'impayés était la
conception de « l'argent froid » développé
par certains emprunteurs et/ou membres de conseils d'administration dans les
caisses qui reçoivent les lignes de crédits extérieurs.
Ces fonds extérieurs appartiendraient au « Blanc
mort ». Il n'ya donc aucune obligation de remboursement.
Depuis plus de cinq années, l'environnement des
institutions de micro finance est dominé par deux concepts : pour
certains, les IMF appauvrissent plus les populations ; pour d'autres,
elles contribuent fortement à la réduction de la pauvreté
et au développement économique (banque de données sur les
systèmes de financement décentralisés).
Face à cette situation, les IMF en
générale et les CLCAM en particulier sont exposées
à plusieurs risques parmi les quels nous avons :
- les risques institutionnels ;
- les risques opérationnels ;
- les risques de gestion financières ; et
- les risques externes.
Dans notre étude, nous allons nous intéresser
aux risques opérationnels notamment le risque de financement dans les
IMF. La grande question est de savoir quels sont les instruments qui
participent efficacement à la gestion du risque de financement ?
Pour répondre à cette question, nous allons nous
fixé des objectifs formuler les hypothèses de recherche.
Paragraphe 2 : objectifs et hypothèses de
recherche
A- objectifs
Pour mener à bien cette étude, nous allons
distinguer l'objectif général et les objectifs
intermédiaires.
1- objectif général
Les institutions de micro finance étant relativement
nouvelles dans le système financier, l'objectif général
est de comprendre dans quelle mesure elles arrivent à gérer le
risque de financement dans un environnement concurrentiel où
l'information n'est pas parfaite. Pour atteindre cet objectif, nous allons
envisager des objectifs intermédiaires.
2-objectifs intermédiaires
Comme objectifs intermédiaires, nous
proposons :
-d'analyser les instruments utilisés pour gérer
le risque de financement ;
-d'analyser les outils d'évaluation du risque de
financement ;
-de faire des propositions en vue de l'amélioration de
la gestion du risque de financement.
B-hypothèses de recherche
Pour pouvoir atteindre nos objectifs, ces hypothèses
sont ainsi fixées :
1. les garanties constituent des instruments de gestion du
risque de financement en micro finance ;
2. les ratios prudentiels et les de gestion de portefeuille
permettent d'évaluer le risque de financement ;
3. l'assistance à la clientèle constitue une
attitude de réduction du risque de financement.
Section 2 : revue de littérature et
méthodologie de la recherche
Paragraphe 1 : revue de littérature
La revue de littérature nous permettra de
définir certains concepts développés par les
différents auteurs sur le thème de recherche qui fait l'objet de
notre étude.
A-Définition de certains concepts
Dans une économie d'endettement, le risque du
prêteur est celui que l'entreprise ou l'emprunteur ne dégage pas
suffisamment de flux pour pouvoir payer les intérêts dus et
assurer le remboursement du capital.
D'après le lexique de gestion de « MARTINET,
ch. Alain » (2000), le risque est un phénomène
correspondant à une situation où le futur n'est
prévisible qu'avec des probabilités par opposition à
l'incertitude qui correspond à un futur totalement imprévisible
(échappement au calcul) et à la certitude qui permet une
prédiction, c'est-à-dire une prévision affectée
d'une probabilité égale à l'unité. A travers cette
définition nous pouvons avoir :
- le risque pur qui est un risque non maîtrisable
lié à un événement aléatoire
indépendant de la volonté des membres de l'organisation
concernée. Il peut être accidentel, politique, financier, social
ou naturel ;
- le risque moral : c'est le surcroît des
sinistres provenant du comportement de l'agent exposé au risque et
tendant à sa réalisation dans le but de se prévaloir d'une
indemnisation ;
- le risque d'immobilisation : risque encouru par l'IMF
de se trouver dans l'impossibilité de rembourser les déposants si
les crédits consentis sont difficilement mobilisables ;
- le risque de remboursement : risque encouru par l'IMF
de perdre le capital prêté ;
- financement : opération qui consiste pour une
personne appelée prêteur d'allouer des fonds à une personne
appelée emprunteur pour la satisfaction de ses besoins d'exploitation ou
d'investissements ;
- crédit : le mot crédit vient du latin
« crederé » qui signifie faire croire, faire
confiance.
Dans le « lexique d'économie »
Dalloz, paris, 1982, Ahmed silem et Jean Marie Albertini pensent que le
crédit est un acte de confiance se traduisant par un prêt en
nature ou en espèce consenti en contre partie d'une promesse de
remboursement dans un délai généralement convenu à
l'avance.
Selon Dutaillis cité par Boudinot et Frabot (1978)
faire crédit, c'est faire confiance, c'est donner librement la
disposition effective d'un bien réel ou d'un pouvoir d'achat contre la
promesse que le même bien ou un bien équivalent vous sera
restitué dans un délais le plus souvent avec une
rémunération de service rendu et danger couru, danger de perte
partielle ou totale que comporte la nature même de ce service. Cette
définition met l'accent non seulement sur la notion de confiance en la
solvabilité de l'emprunteur, mais également celle du risque que
la confiance doit instituer dans la production ou l'obligation d'un
résultat.
- l'asymétrie de l'information provient de
l'imperfection du marché de crédit. Dans un contexte
d'asymétrie informationnelle, le risque conduit à un rationnement
indifférencié qui ressort du domaine du hasard moral et de la
sélection adverse : il y a risque de hasard moral quand le taux
d'intérêt ou le montant du prêt proposé par le
prêteur affecte le comportement de l'emprunteur qui prend alors plus de
risque ; il y a sélection adverse lorsque cela fausse les
critères de choix, par exemple une hausse des taux
d'intérêt fait fuir les emprunteurs de bonne qualité qui
trouvent le taux trop élevé par rapport au risque qu'il
représente, alors que les mauvais emprunteurs acceptent ces
conditions ;
- portefeuille de crédit : c'est l'ensemble des
crédits octroyés par une institution au cours d'une
période donné. Il est le principal actif des IMF ;
- diversification du portefeuille de crédit :
c'est octroyer des crédits dans au moins deux secteurs
d'activités pour réduire le risque ;
- gage : contrat par le quel un débiteur remet
à son créancier un objet mobilier pour garantir
l'exécution de sa dette ;
- le cautionnement est un engagement pris par une tierce
personne (physique ou morale) de satisfaire une obligation souscrite par une
autre personne en cas de défaillance de celle-ci. La caution peut
être individuelle (simple) ou solidaire ;
- l'aval est l'acte par lequel un tiers distinct du
tiré et du tireur garantit le paiement à l'échéance
d'un effet de commerce ;
- l'hypothèque est l(affection d'un immeuble en
garantie d'une dette sans que le débiteur soit toute fois dessaisi de
cet immeuble ;
- le nantissement est un acte par le quel un débiteur
remet un bien meuble ou immeuble lui appartenant à son créancier
à un tiers en garantie de sa dette ;
- garantie : obligation d'assurer à quelqu'un la
jouissance d'une chose, d'un droit ou de lui protéger contre dommage
éventuel ;
- la gestion du risque de financement est l'ensemble des
dispositions (garanties, gage, cautions....) pris par une institution de micro
finance pour amortir partiellement ou totalement le crédit
octroyé à un client en cas de non remboursement ;
- la micro finance : c'est l'offre des services
financiers (crédits, épargne, assurance) aux populations pauvres
exclues du système financier. Cette définition s'analyse
différemment selon qu'on est législateur, praticien ou bailleurs
de fonds.
Pour le législateur, une institution de micro finance
est un groupement de personnes dotées de la personnalité morale,
sans but lucratif à capital variable fond » sur les principes
d'union de solidarité et d'entraide mutuelle et ayant principalement
pour objet de collecter de l'épargne de ses membres et de leur consentir
du crédit.
Pour le bailleur de fonds, la micro finance est une arme qui
permet de préparer les populations à faible revenu à
accéder au système bancaire.
Pour les praticiens, la micro finance est une finance de
proximité par opposition aux procédures administratives des
banques classiques. Ces trois définitions mettent l'accent sur :
· les populations à faible revenu ;
· la spécificité se la micro finance par
rapport au système bancaire ;
· le caractère outil de la micro finance.
B-revue de littérature
Le concept de gestion du risque de façon
générale est très utilisé en gestion et en finance
en particulier. Nous ne pourrons aborder la gestion du risque de financement en
micro finance sans faire une revue de quelques auteurs qui ont
déjà abordé ce problème.
Craig CHURCHUL et Dan COSTER (2000) dans « Manuel de
gestion des risques en micro finance » je cite « le risque
est l'exposition à une forte probabilité de perte. Ce n'est pas
une mauvaise chose en soit. Il est vrai qu'il est indispensable de prendre des
risques pour la bonne marche des activités de micro crédits mais
il est très important de prendre des risques calculés. Ceci
réduit la probabilité de réaliser des pertes et minorise
le degré de la perte au cas où celle-ci arrivait ». De
cette citation il ressort que la gestion du risque à une grande
importance dans les activités des IMF et de ce fait elle implique la
prévention des problèmes potentiels et la décision
anticipée. Pour eux la gestion du risque en micro finance est un
processus continu car la vulnérabilité change avec le temps. Ils
proposent trois étapes pour gérer un risque :
1. identifier les vulnérabilités actuelles et
futures ;
2. suivre l'efficacité des contrôles ;
3. concevoir et mettre en oeuvre les contrôles pour
mitiger les risques.
Pour ces mêmes auteurs, le premier pas pour limiter le
risque de financement implique le choix des clients pour s'assurer qu'ils ont
la volonté et la capacité de rembourser le prêt. Ainsi pour
analyser le profil du client par rapport au crédit, ils proposent
l'utilisation des cinq C pour une meilleure identification du client
(Caractère, Capacité, Capital, Cautionnement, et Condition).
Pour Claude ROYER, dans « calcul, analyse et
gestion de portefeuille à risque » la gestion du risque de
portefeuille doit être évaluée à travers trois
ratios :
1. ratio de portefeuille à risque ;
2. ratio des paiements en retard ; et
3. ratio du taux de recouvrement.
Pour lui le PAR est important pour mesurer le risque actuel et
les pertes potentielles à venir. Ce ratio indique la situation
présente et nous informe des conséquences si rien n'est entrepris
pour corriger la situation. Cet auteur, met l'accent sur le critère
d'évaluation du risque de financement sans proposer des outils pour la
réduction de la probabilité de réalisation du risque.
Pour ODJO D. et GBOSSAME B. (2000), dans «
la FECECAM-Bénin face à la gestion des risques liés
à l'obtention d'une ligne de crédit extérieur »
je cite « le bon fonctionnement des opérations de
crédit dépend en partie du sérieux avec lequel les
dossiers de crédits ont été analysés. Il
dépend également de l'évolution du secteur
d'activité de l'emprunteur et de tout autre événement
pouvant influencer le cours normal de ses activités ». Ainsi,
l'offre de crédit doit être reposée sur une analyse
rigoureuse du risque lié au crédit. Le crédit ne peut
être offert que sur la base de critères économiques et non
ethniques.
Pour AGBODAN M. M. et AMOUSSOUGA G. F. (1995), dans
« les facteurs de performance de l'entreprise, paris » les
dérapages en matière d'offre de crédits constituent la
source principale de la mauvaise gestion dont souffrent les banques. Ils
conduisent le plus souvent à des défaillances fréquentes
des débiteurs et donc à l'enregistrement des impayés.
Ces auteurs montrent encore l'importance d'une bonne gestion
du risque dans l'octroi de crédits pour dire qu'une mauvaise gestion du
risque peut conduire à la faillite des IMF.
Pour aborder dans le même sens AMADOU S. A. (2000),
dans « mobilisation de l'épargne et octroi de crédit
dans le département de l'Atacora, cas des CLCAM de
Djougou,Péhunco et de Pensoulou » a montré que
l'analyse des impayés issus des opérations de crédit
s'explique par le manque de formation sur la gestion des crédits
à l'endroit des bénéficiaires de crédit,
l'insuffisance du suivi de l'emprunteur. Ainsi, pour réduire la
probabilité de perte, il faut une bonne formation et suivi de
l'emprunteur.
Pour Henri Dommel, dans « méthode et outils
de gestion du risque dans les institutions de micro finance : cas du
F I D A » il faut une mise en place des systèmes de
garanties pour une bonne gestion du risque dans les institutions de micro
finance.
Graham A. N. Wright et Léonard Mutesasira, dans
« l'épargne des pauvres et ses risques relatifs »
trouvent qu'il faut gérer le risque de financement en utilisant les
moyens traditionnels à savoir :
1. connaissance de l'emprunteur ;
2. application des plafonds d'endettement ;
3. prise de garanties.
Denis PESHE et Dominique LESAFFRE dans « micro
finance et sécurisation du crédit aux exploitations
familiales » trouvent qu'il faut sécuriser le crédit en
utilisant des politiques de gestion de risque et des fonctions de garantie et
sécuriser les revenus par les couvertures des risques individuels et la
gestion des risques covariants (adopter les stratégies de
diversification des activités productives).
Au regard de cette revue, le risque a une incidence cruciale
sur l'activité des IMF. Il affecte l'efficacité et l'efficience
de ces institutions. De ce point de vue, le point de départ de la
gestion du risque est la détermination des menaces au succès de
l'activité. Ainsi il faut élaborer des stratégies et des
plans pour tenter d'éliminer les risques identifiés afin d'aider
à prendre des décisions éclairées.
Paragraphe 2 : méthodologie de la recherche
Pour parvenir à dire quels sont les instruments qui
participent efficacement à la gestion du risque de financement en micro
finance, nous allons adopter une méthodologie qui présente entre
autres les outils de collecte des données, les outils d'analyse de
données.
A-les outils de collecte de données
1-recherche documentaire
Différents entres de documentation nous ont permis de
comprendre les notions, d'approfondir des concepts et de recueillir des
données nécessaires relatives à nos recherches. Ces
différents documents ont permis de recueillir les différentes
théories relatives à la gestion du risque de financement ou de
crédit qui ont servi de base pour la rédaction de la revue de la
littérature dans cette étude. En plus de ces centres de
documentations, nous avons effectué des recherches sur Internet pour
pouvoir avoir les différentes publications relatives à la gestion
du risque de financement en micro finance.
2-le stage de recherche
Dans le but de collecter des informations pour la
réalisation de la présente étude, nous avons
bénéficié d'un stage de trois mois à la CLCAM de
cobly. Ce stage nous a permis entre autres de comprendre les tâches
assigné es à chaque organe de la CLCAM (conseil
d'administration, comité de crédit, comité de
contrôle, comité de gestion) et les procédures de mise en
place des crédits.
3-le questionnaire
Toujours dans l'objectifs de recueillir des informations, nous
avons élaboré un questionnaire qui a permis de nous entretenir
avec les dirigeants de la CLCAM, surtout le comité de crédit afin
de recueillir leur impressions sur la gestion du risque et les
difficultés auxquelles ils sont confrontés.
B- les outils d'analyse des données
Les outils de travail utilisés dans le cadre de notre
étude sont essentiellement les tableaux et les ratios. Ils permettront
de confirmer ou d'infirmer les différentes hypothèses
retenues.
1-les tableaux
Les tableaux nous permettront de présenter les
données recueillies, d'analyser leur évolution sur les trois
dernières années au niveau de la CLCAM.
2-les ratios
L'analyse par des ratios va consister à calculer les
ratios prudentiels et les indicateurs de qualité du portefeuille et de
les comparer aux normes prévues par la loi PARMEC.
Chapitre II : Présentation de la CLCAM de
cobly
Section 1 : cadre réglementaire et
mission
Paragraphe 1 : cadre réglementaire
La CLCAM de cobly est une association
coopérative de droit privé à personnes et capital
variables. Antérieurement assujettie à l'ordonnance
n° 59 /PR/DR du 28 décembre 1966 portant
statut général de la coopération, elle est actuellement
régie :
-d'une part, par la loi n° 89-014 du 12 mai 1989 portant
adoption des principes généraux du crédit agricole mutuel
en république du Bénin.
-et d'autre part, par la loi n°97-027 du 08 août
1997 portant réglementation des institutions mutualistes ou
coopératives d'épargne et de crédit au Bénin de son
décret d'application n° 98-60 du 09 février 1998 ainsi que
par les instructions de la BCEAO du 10 mars 1998 relatives à la mise en
application de ladite loi.
Depuis le 07 juillet 1993, les caisses locales dont les
premières ont été créées en 1977-1978 se
sont constituées en union régionale qui, à leur tour ont
constitué les fédérations des caisses d'épargne et
de crédit agricole mutuel (FECECAM-Bénin) en remplacement du
projet de réhabilitation des CLCAM. Avec la transformation en 2004 des
caisses villageoises d'épargne et de crédit créées
depuis 1995 en guichets des CLCAM et suivant l'orientation une seule
entité plusieurs guichets, le réseau FECECAM est revenu à
un réseau à trois niveaux implanté sur le territoire
national. Il est composé de :
· 100 CLCAM ;
· 07 URCLCAM ; et de la
· FECECAM.
Paragraphe 2 : Mission
A la base, les CLCAM à travers leurs
guichets ont pour objet, la collecte de l'épargne rurale et la
distribution de crédit en milieu rural et périurbain. Elles
mobilisent l'épargne rurale sous forme de dépôts, de
comptes courants et comptes sur livret puis octroient des prêts à
court et moyens termes. Les prêts sont accordés aux
coopératives, aux groupements, aux paysans individuels ainsi qu'aux
commerçants et aux artisans.
Au niveau des départements, les URCLCAM assurent la
formation, la supervision et le contrôle des activités des CLCAM
à qui elles apportent leur appui technique. Les URCLCAM jouent
également le rôle de banquier des caisses locales de leur zone.
Au niveau national, la FECECAM-Bénin a pour rôle
essentiel de définir la politique générale de gestion,
l'appui technique, la supervision, la formation et la gestion des
excédents de trésorerie des Unions Régionales et des
caisses de base. Elle assure également les fonctions d'inspection et
d'audit interne dans l'ensemble du réseau.
Bien qu'affilé à l'URCLCAM de l'Atacora/Donga,
la CLCAM de Cobly est juridiquement autonome et tient une comptabilité
distincte. L'exercice financier de la CLCAM de Cobly commence le 1er
janvier et finit le 31 décembre depuis l'exercice 1995. A partir de
l'exercice 1998, la comptabilité est tenue suivant le plan comptable
PARMEC/UEMOA.
Section 2 : Organisation et activités
Paragraphe 1 : organisation de la CLCAM de Cobly
La CLCAM de cobly a été
créée en 1978 suite à un assemblé
général constitutif. Sa gestion est assurée par un
comité d'animation et de renaissance composé de sept (07) membres
sociétaires qui désigne en sein deux (02) membres qui font office
de commission de contrôle. Ces organes de gestion et de contrôle
sont appuyés par une équipe technique composée de quatre
(04) salariés dirigés par un gérant.
A- les organes de décision
1- l'Assemblée Générale
Elle est l'instance suprême de la CLCAM.
L'Assemblée Générale Ordinaire (AGO) se réunit au
moins une fois par an en notamment d'adopter les rapports d'activités
produits par le Conseil d'Administration et le comité de contrôle
de l'exercice, d'examiner et approuver les comptes de l'exercice et de donner
quitus aux membres des organes de gestion.
2-le Conseil d'Administration
Il veille au fonctionnement et à la bonne gestion de
la CLCAM. A cet effet, il est chargé d'assurer le respect des
prescriptions légales, de définir la politique de gestion et de
rendre compte périodiquement de sa gestion. LE ca veille surtout
à ce que les taux d'intérêts appliqués soient
conformes à la réglementation.
3-le comité de crédit
Il a la responsabilité d'octroyer et de suivre le
crédit aux membres de la CLCAM conformément aux politiques et
procédures définies. Il est composé de (05) membres
présidé par le gérant de la CLCAM.
B-l'organe d'exécution
Cet organe est composé du gérant, du comptable,
de l'agent de crédit et du caissier.
- le gérant agit sous la responsabilité du CA.
Il est responsable du traitement des opérations relatives à la
part sociale et à la coordination de toutes les activités de la
CLCAM. Il fournit les renseignements requis par les différents organes
décisionnels tout en vaillant à la préservation du
caractère confidentiel des opérations des membres et de toute
autre information.
- le comptable est chargé du traitement financier des
pièces comptables et à l'élaboration des états
financiers de la CLCAM. En un mot il est chargé de tenir la
comptabilité de la CLCAM dans le respect des normes.
- l'agent de crédit est chargé de remplir les
dossiers de demande de crédits selon les normes et de les
présenter au comité de crédit.
- le caissier est responsable des opérations
d'encaissements et des décaissements au guichet.
C-l'organe de contrôle
Le comité de contrôle est chargé de la
surveillance, de la régularité des opérations de la CLCAM
et du contrôle de la gestion. Il assure la vérification de
l'encaisse et des autres éléments de l'actif et s'assure que les
opérations sont effectuées conformément aux dispositions
réglementaires.
Paragraphe 2 : les activités de la CLCAM
La CLCAM de cobly en tant que institution de
promotion du secteur privé, a pour objectif d'aider les organisations
paysannes et des entrepreneurs à créer des richesses et des
emplois en leur apportant un appui financier. Elle a pour activités
principales : l'activité de crédit et l'activité
d'épargne.
A- activité de crédit
L'activité de crédit consiste à mettre en
place des financements adaptés aux besoins des organisations paysannes
et des particuliers. Les crédits offerts par la CLCAM sont de trois
catégories. Il s'agit de :
-le crédit ordinaire ;
-le crédit individuel ;
-le crédit par groupement.
1- le crédit ordinaire
Il s'agit de petits crédits dont le montant varie
entre 30 000F CFA et 50 000F CFA octroyés pour une
durée de 3 à 9 mois aux femmes démunies ne remplissant pas
les conditions d'accès aux crédits.
2- le crédit individuel
Ce crédit est octroyé aux individus toute
catégorie confondue. Sa durée est de 12 mois. Le montant est
compris entre 50 000F et 5000 000F CFA.
3- le crédit par groupement
C'est un crédit accordé à un groupe de
personnes qui se font confiance entre elles. Ces groupements sont
généralement les agriculteurs de coton et des femmes qui font la
transformation agroalimentaire. Le montant est compris entre 100 000F et
4 000 000F CFA.
B- activité d'épargne
Les crédits ci-dessus décrits sont mis en place
sur la base des ressources disponibles dans la CLCAM. Parmi les ressources dont
dispose la CLCAM, l'épargne collectée sous forme de
dépôts à vue de la clientèle (sociétaire ou
non) constitue la principale ressource. L'épargne est une partie du
revenu qui pendant une période donnée, n'est pas consacrée
à la consommation. Au sens courant, épargner signifie faire des
économies, mettre en réserves, c'est aussi sauvegarder un
capital, un patrimoine, une fortune. Elle est synonyme d'accumulation des
richesses (ECHAUDE MAISON C. D. ET al 1998), dictionnaire d'économie
et de sciences sociales, Ed NATTAN.
Chapitre III : Présentation et analyse des
résultats puis suggestions.
La CLCAM est une institution qui se spécialise dans la
mobilisation de l'épargne et l'octroi de crédit aux populations.
Elle met en place une politique propre de collecte de l'épargne,
d'octroi de crédit et de recouvrement de sa créance. Dans ce
chapitre, nous allons apprécier le risque de financement lié
à l'activité de la CLCAM à partir des résultats qui
seront présentés et comparés aux normes prévues par
la loi PARMEC.
Section 1 : conditions d'obtention et
procédure de mise en place du crédit puis couverture de l'encours
crédit aux ressources prêtables
Paragraphe 1 : conditions d'obtention et
procédures de mise en place du crédit.
A- conditions générales
La première condition qu'il faut remplir avant
d'obtenir un crédit à la CLCAM, c'est qu'il faut être
d'abord sociétaire.
Toutefois, il ne suffit pas d'être sociétaire
pour se voir octroyer un crédit dès qu'on le sollicite. Ainsi,
avant tout octroi de crédit, le comité de crédit
procède comme suit :
- Identification du demandeur : une enquête de
moralité est réalisée sur la personne du
demandeur ;
- Identification du projet à financer : le projet
est-il relatif au commerce, à l'artisanat, à
l'agriculture....l'objet du projet, l'utilisation et la description du
crédit ;
- Vérification de l'expérience du demandeur en
matière de crédit (remboursement des crédits
antérieurs) ;
- Appréciation du compte d'exploitation
prévisionnel et du plan de financement du demandeur ;
- Vérification de l'existence de l'une des garanties
suivantes : garanties personnelles (caution simple et caution solidaire),
garanties réelles portant sur des matériels (moto, moulin,
champs, boeufs,....) et l'hypothèque.
B- conditions spécifiques
1- les garanties à constituer
Bien qu'elles ne limitent pas la totalité, elles
couvrent une grande partie du risque. Les différentes garanties
qu'utilise la CLCAM de cobly sont : les garanties non matérielles
et les garanties matérielles.
1-1 les garanties non
matérielles
Avant tous octroi de crédit, une enquête de
moralité et une étude du risque du risque lié à
l'activité est faite, ceci permet d'analyser la qualité de
l'emprunteur d'une part et celui de la rentabilité de son projet
d'autre part.
- Qualité de
l'entrepreneur : à ce niveau, on analyse
l'expérience du client en matière de crédit. Le client
a-t-il déjà obtenu un prêt à la CLCAM ? si oui
quel est le montant ? a-t-il remboursé ? y a-t-il de retard
dans le remboursement ? il faut noter qu'aucune garantie ne peut remplacer
l'honnêteté de l'emprunteur qui est difficile à
appréhender.
- La rentabilité et la viabilité du
projet : la rentabilité et la viabilité sont
analysées à travers le compte d'exploitation prévisionnel
et le plan de financement du projet. Ainsi l'analyse du compte d'exploitation
prévisionnel fait ressortir le résultat prévisionnel qui
permet de calculer la capacité de remboursement global de l'emprunteur
(C.R.G). il est égal au montant disponible de l'emprunteur sur le
montant à rembourser. Selon la loi PARMEC le CRG doit être
supérieur à deux (02). L'analyse du plan de financement fait
ressortir le ratio de participation de l'entrepreneur. Le projet est acceptable
lorsque ce ratio est supérieur ou égal à 35%. Il faut
noter qu'à ce niveau, la clientèle de l'entité
étant agricole et donc ne pouvant pas disposer des données pour
élaborer le compte d'exploitation prévisionnel certains se font
aider par le comité de crédit.
- La caution solidaire : elle
repose sur le principe de solidarité entre les membres du groupe. Elle
est surtout utilisée par les agriculteurs du coton pour obtenir des
prêts dans le cadre des activités agricoles. Ainsi chacun dans le
groupe est étroitement lié au succès de l'activité
de l'autre.
- Les garanties
financières : l'octroi de crédit aux clients
nécessite la constitution par ces derniers d'une épargne
forcée. Le taux du montant est fonction du crédit demandé.
Ainsi le taux est de 20% lorsque le montant du crédit est
inférieur ou égal à 1 000 000F CFA et de 15%
lorsque le montant est supérieur à 1 000 000F CFA.
1-2 les garanties matérielles
Ce sont des biens affectés en garantie d'une dette, ces
biens peuvent appartenir aux demandeurs eux-mêmes ou non, auxquels cas on
parle de cautionnement réel. Le matériel souvent utilisé
par les demandeurs regroupe : les motos, les moulins, les boeufs, les
maisons (hypothèque) ou les terrains.
2- les sûretés personnelles :
Il s'agit du cautionnement qui peut être spécial
ou général. Le cautionnement spécial porte sur une partie
du montant du crédit. Le cautionnement général porte sur
la totalité du crédit. Au sein de la CLCAM de cobly, c'est le
cautionnement spécial qui est utilisé. Il faut noter à ce
niveau que le cautionnement peut être personnel auquel cas tout le
patrimoine de la caution est mis en garantie ; réel, auquel un ou
plusieurs biens spécifiques et individualisés du patrimoine de la
caution sont mis en garantie.
La CLCAM de cobly pratique aussi la cession de salaire, dans
ce cas la caution prend le nom « d'avaliseur ». Le salaire
est mis en garantie du remboursement du prêt contracté par le
demandeur.
C-procédures de mise en place de
crédit.
Pour mettre en place un crédit, le comité
procède comme suit :
-entretien avec le demandeur ;
- analyse de la moralité, du risque de crédit,
de l'environnement, des marchés, des concurrents, des prix et l'impact
des fluctuations économiques et/ou climatiques sur
l'activité ;
- analyse de la situation financière du demandeur
à travers le compte d'exploitation prévisionnel et le plan de
financement du demandeur. Cette analyse permet d'évaluer la CRG de
l'emprunteur et le ratio de participation des entrepreneurs. Lorsque la
capacité de remboursement est supérieur à 2 et le ratio de
participation des entrepreneurs est supérieur à 35%, le projet
est acceptable, le comité vérifie l'existence des garanties ou
d'une caution et donne les modalités de remboursement ;
- enfin déblocage de fonds et mise à disposition
des fonds au demandeur.
D-suivi et incitations aux remboursements
1-politique de suivi
Le suivi consiste à se rendre sur le terrain pour voir
l'utilisation effective du crédit puis à donner de conseils aux
clients pour la bonne marche de leurs activités. Au sein de la CLCAM de
cobly, le suivi est assuré par deux membres du comité de
crédit. Ces membres visitent au moins une fois par mois les clients et
les rappellent la date d'échéance.
2-incitation aux remboursements
Pour pouvoir rentrer en possession des fonds mis en
crédit et donc réduire le risque, la CLCAM de cobly utilise
certains systèmes à savoir :
2-1 système de renouvellement des
clients : le renouvellement de crédit
est fonction de la régularité des échéances
passées. Ainsi :
- Lorsque le client solde son crédit avec zéro
irrégularité de paiement il se trouve dans la catégorie
des bons clients et peut obtenir donc un crédit de montant
supérieur de 50% à 100% ;
- Lorsque le client solde son crédit avec une
irrégularité de paiement, il est moins bon que les clients de la
première catégorie et il est surveillé. Les clients de
cette catégorie peuvent obtenir un renouvellement de crédit dont
le montant est inférieur ou égal au montant du crédit dont
le terme est échu ;
- Lorsque le client solde son crédit avec deux ou trois
irrégularités de paiement, son cas devient préoccupant.
Dans ce cas si le client est coopératif, il peut obtenir un
crédit dont le montant est inférieur à 50% du
précédent ;
- Lorsqu'un client solde son crédit avec au moins
quatre irrégularités de paiement, il est dans la catégorie
des mauvais clients. Son dossier est fermé ou mis en attente selon le
cas ;
- Lorsqu'un client solde son crédit après
passage du contentieux, il est éjecté du portefeuille.
2-2 le système de test de performance
Ce système consiste à limiter le montant du
premier prêt consenti et à augmenter ce montant que lors du
renouvellement du crédit quand le prêt précédent a
été bien remboursé. Ceci limite les risques et motive les
clients qui, dans l'espoir d'obtenir un crédit plus important respect
les échéances de remboursement.
Outre ces systèmes, la CLCAM utilise le système
d'anticipation qui consiste à permettre au client de rembourser sa dette
même si le terme n'est pas échu ; et le système de
rééchelonnement.
Toujours dans l'objectif d'inciter les clients à
rembourser, la CLCAM confectionne les diplômes des meilleurs clients, les
t-shirts et des casquettes.
Paragraphe 2 : couverture de l'encours crédit
aux ressources prêtables.
Dans cette section nous allons présenter les ressources
prêtables, l'encours crédit puis analyser leur
adéquation.
A- présentation de l'état des ressources
prêtables et des crédits octroyés.
1- les ressources prêtables :
les principales ressources prêtables de la CLCAM sont : le capital
social, les intérêts générés par les
crédits octroyés, les dépôts des membres.
1-1 le capital social : il est
constitué des parts sociales souscrites et libérées par
les membres. Le tableau suivant donne l'évolution du capital social
Tableau n°1 :
évolution du capital social (en francs CFA)
Année
|
2003
|
2004
|
2005
|
Capital social
|
10 396 000
|
15 612 000
|
22 639 000
|
Taux d'accroissement
|
-
|
50,17%
|
45,01%
|
Source : états financiers de
la CLCAM de cobly
Il découle de ce tableau que l'institution a
enregistré une progression de son capital social. Cette progression
s'explique par le fait que l'adhésion est subordonnée à la
prise des parts sociales d'une part et d'autre part, et d'autre part,
l'accès à des crédits de montants plus important que celui
de la part social.
1-2 les intérêts
générés par les crédits
octroyés.
Pour financer les activités de crédit, le capital
social peut être insuffisant, pour ce fait les intérêts
générés par les crédits sont utilisés pour
octroyer les crédits. Le tableau suivant nous donne l'évolution
de ces intérêts sur les trois dernières années.
Tableau n°2 :
évolution des intérêts de 2003 à 2005 (en
francs CFA)
Année
|
2003
|
2004
|
2005
|
intérêts
|
16 104 069
|
26 005 878
|
28 733 763
|
Taux d'accroissement
|
-
|
61,49%
|
10,49%
|
Source : états financiers de
la CLCAM de cobly
1-3 les dépôts des
membres :
Ces dépôts des membres ou
bénéficiaires constituent la plus grande ressource de
l'institution pour financer ses activités de crédits. Le tableau
ci-dessous donne l'évolution des dépôts de 2003à
2005
Tableau n°3 :
évolution des dépôts des membres de 2003 à
2005 (en francs CFA)
Année
|
2003
|
2004
|
2005
|
Dépôts
|
135 904 619
|
159 206 760
|
155 842 746
|
Taux d'accroissement
|
-
|
17,15%
|
-02,11%
|
Source : états financiers de
la CLCAM de cobly
La lecture de ce tableau montre que les dépôts sont
en baisse de 2,11% par rapport à l'exercice 2004. Cela peut s'expliquer
par le fait que les déposants trouvent que leur épargne n'est pas
rémunérée (taux de rémunération de 3% l'an
contre un taux d'intérêts sur les crédits de 2% par mois
soit 12%l'an).
2- présentation de l'encours
crédits :
L'octroi de l'encours crédit aux populations constitue
le principal actif de la CLCAM de cobly. Sur les trois dernières
années, l'évolution de cet encours se présente comme
suit :
Tableau n°4 :
évolution de l'encours crédit de 2003 à 2005 (en
francs CFA)
Année
|
2003
|
2004
|
2005
|
Encours crédit
|
66 824 150
|
148 536 455
|
159 601 687
|
Taux d'accroissement
|
-
|
122,28%
|
7,45%
|
Source : états financiers de
la CLCAM de cobly
Tableau n°5 :
répartition de l'encours crédit selon
l'objet.
Secteurs
|
Agriculture
|
Commerce
|
Artisanat
|
Equipements
|
Autres
|
Total
|
années
|
Nombre total de membres bénéficiaires de
crédit
|
531
|
131
|
2
|
3
|
4
|
671
|
2005
|
838
|
102
|
1
|
2
|
3
|
946
|
2004
|
pourcentages
|
79,13%
|
19,52%
|
0,3%
|
0,45%
|
0,6%
|
100%
|
2005
|
88,58%
|
10,78%
|
0,11%
|
0,21%
|
0,32%
|
100%
|
2004
|
Source : états financiers de la CLCAM
de cobly
Les crédits ont connu une augmentation de 122,28% entre
2003 et 2004 et 7,45% entre 2004 et 2005. L'augmentation constatée en
2004 s'explique par le fait qu'en 2004, la CLCAM a utilisé un outil de
gestion de risque qui est la caution solidaire qui permettait aux populations
dépourvues de moyens de garanties d'accéder aux crédits.
Mais en 2005, l'augmentation du crédit a diminué du fait que tous
les membres de la caution solidaire ne sont pas solvables, ce qui a pour
conséquence la création des conflits et des mésententes
entre les populations.
La lecture du tableau de répartition de prêts
selon l'objet nous montre que le portefeuille de crédit est
essentiellement constitué des crédits destinés à
l'agriculture ; 88,58% en 2004 et 79,13% EN 2005. Ce taux à
baissé de 9,45% entre 2004 et 2005 au profit du commerce qui est
passé de 10,78% en 2004 à 19,58% en 2005 ; et autres
secteurs.
Ainsi, le portefeuille de crédit court un grand risque
dans le domaine de l'agriculture ; ceci du fait que le remboursement dans
ce secteur dépend des conditions climatiques et donc à un
phénomène aléatoire.
Tableau n°6 :
évolution des ressources prêtables.
Année
|
2003
|
2004
|
2005
|
Capital social
|
10 396 000
|
15 612 000
|
22 639 000
|
Intérêts
|
16 104 069
|
26 005 878
|
28 733 763
|
Dépôts
|
135 904 619
|
159 206 760
|
155 842 746
|
Total ressources prêtables
|
162 404 688
|
200 824 638
|
207 215 509
|
Taux d'accroissement
|
-
|
23,66%
|
3,18%
|
Source : états financiers de la CLCAM
de cobly
Les ressources prêtables de façon globale augmentent
chaque année ; mais le taux d'augmentation n'est pas le même
sur toutes les années.
B- Analyse de l'adéquation entre ressources
prêtables et encours de crédit de la CLCAM.
Le crédit octroyé aux populations
dépend en partie de la mobilisation des ressources prêtables. Il
est donc nécessaire d'analyser l'adéquation entre ces deux types
d'activités afin de tirer le risque que prend la CLCAM dans l'exercice
de son activité. Le tableau suivant nous donne l'évolution du
ratio de couverture des crédits par les ressources prêtables.
Tableau n° 7 : évolution du ratio de
couverture des crédits par les ressources prêtables.
Ratio
|
Formules
|
Année
|
2003
|
2004
|
2005
|
Couverture des crédits par les ressources
prêtables
|
Ressources prêtables/
Encours de crédits
|
Ressources prêtables
|
162 404 688
|
200 824 638
|
207 215 509
|
Encours de crédit
|
66 824 150
|
148 536 455
|
159 601 687
|
Valeur calculée
|
223,03%
|
135,2%
|
129,83%
|
Source : états financiers de la CLCAM
de cobly
Ce tableau révèle que le ratio de
couverture de crédit par les ressources prêtables de la CLCAM sont
supérieurs à l'unité. Cette situation s'explique par le
fait que le taux débiteur influence les populations qui désormais
préfèrent déposer que d'emprunter.
Section2 : Evaluation du risque, analyse critique
des procédures mises en place, vérification des hypothèses
puis suggestions.
Le risque de financement dans une institution de micro finance
comme la CLCAM de cobly, s'analyse et s'évalue à travers les
ratios prudentiels de la loi PARMEC et de quelques indicateurs financiers.
Paragraphe1 : Evaluation du risque et analyse critique des
procédures.
A- Ratios prudentiels
1-limitation des opérations autres que les
opérations de crédits et d'épargne. Ce ratio est
égal au montant consacré aux opérations autres
qu'épargne et crédit sur le total des risques il doit être
inférieur ou égal à 5%.
Tableau n°8 : évolution du taux de
limitation des opérations autres qu'épargne et
crédit.
Année
|
2003
|
2004
|
2005
|
Montant consacré aux opérations autres
qu'épargne et crédit (I)
|
0
|
0
|
0
|
Total des risques (II)
+crédits sains
+crédits en souffrance
+avances au personnel
+encours des engagements
|
66 824 150
66 610 856
213 564
0
0
|
148 629 455
148 408 634
127 821
93 000
0
|
159 856 687
159 573 243
28444
255 000
0
|
Ratio=(I)/(II)
|
0%
|
0%
|
0%
|
Source : états financiers de la CLCAM
de cobly
Le ratio de limitation des risques liés aux
opérations autres qu'épargne et crédits est de o% sur les
trois dernières années. Les risques liés aux autres
opérations ont été maîtrisés car la norme est
de 5%.
2-Limitation des risques portés par une
institution
Ce ratio mesure le degré du risque porté par
l'institution vis-à-vis des déposants. Ce ratio doit être
inférieur à 2. Il est égal au total des risques sur le
dépôt des membres.
Tableau n°9 : évolution du taux des
risques porté par l'institution.
Année
|
2003
|
2004
|
2005
|
Total des risques (I)
|
66 824 150
|
149 114 669
|
159 970 463
|
Dépôt des membres (II)
|
135 904 619
|
159 206 760
|
155 842 746
|
Ratio=100*(I)/(II)
|
0,49%
|
0,94%
|
1,03%
|
Source : états financiers de la
CLCAM de cobly
Le risque porté par la CLCAM est maîtrisé car
le ratio est inférieur à 2 sur les trois dernières
années, mais la CLCAM devrait faire attention car l'augmentation du
crédit n'est pas couverte par l'augmentation des dépôts des
membres ; c'est ce qui justifie l'augmentation du ratio.
3- couverture des emplois moyens et longs par des
ressources stables.
Tableau n°10 : Evolution du taux de couverture
des emplois moyens et longs par les ressources stables.
Année
|
2003
|
2004
|
2005
|
Dépôt à plus d'un an
+prêts à plus d'un an
+crédits sains à moyen terme
+crédits sains à long terme
+crédits en souffrance
+immobilisations financières nettes
|
0
0
0
0
213 564
|
0
0
790 766
0
127 821
|
0
0
3 500 000
0
28 444
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|