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La gestion du risque de financement dans une institution de micro finance: cas de la CLCAM de Cobly au Bénin (Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuel )

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par Laurent YOKOUA NAMBIMA
Université de Parakou ( Bénin ) - Maà®trise en science de gestion option finance et comptabilité 2006
  

Disponible en mode multipage

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Introduction générale

Dans les pays en développement en générale et au bénin en particulier, la réduction de la pauvreté et le développement socio-économique et durable sont des objectifs qui ne peuvent pas être atteints sans le développement de la micro entreprise à travers la création de la valeur ajoutée.

Le créateur d'une micro entreprise ou l'entrepreneur fait généralement face à un besoin de financement lié au fait qu'il doit payer les facteurs de production en début de période. Il nécessite ainsi l'existence des institutions financières pour financer ces entrepreneurs. Ces institutions sont nées suite à la crise économique grave des années 70 et 80 qui a débouché sur un programme d'ajustement structurel aux conséquences sociales douloureuses d'un côté ; de l'autre côté :

- au ralentissement des opérations des banques et leur faillite dans les années 80 dû au non respect des ratios prudentiels ;

- à l'impossibilité des systèmes de financement formels à couvrir tous les besoins des agents socio-économique ;

- à l'inadéquation des conditions de crédits bancaires avec les populations majoritairement pauvres.

Par ailleurs, du côté des populations plusieurs arguments justifient la demande de cette intermédiation : le souci de ne pas gaspiller, d'épargner, l'envie de constituer un capital pour le commerce, de réaliser un projet social et/ou économique.

Ainsi, en 1987, les caisses nationales de crédits agricoles (CNCA) qui étaient étatiques ont cédé la place au réseau FECECAM (Fédération des Caisses d'Epargne et de Crédits Agricole Mutuel) non étatique qui est répartie dans les départements du Bénin sous l »appellation de URCLCAM (Union Régionale des Caisses Locales de Crédits Agricole Mutuel) et dans les communes sous l'appellation de CLCAM (Caisses Locales de Crédit Agricole Mutuel). Ces caisses ont pour mission de recueillir l'épargne et de la canaliser à des fins productives dans le milieu à travers l'octroi de crédits, favoriser l'implication et la responsabilité des ressources du milieu comme condition du développement économique et durable. En conséquence, dans un contexte de lutte contre la pauvreté et de développement durable ; l'activité des caisses locales est dominée par l'octroi des crédits aux populations rurales et périurbaines. Dans cette perspective l'accès aux crédits de ces caisses dépend fortement des conditions non financières. Ces caisses sont ainsi soumises dans l'exercice de leurs activités à des risques et à des difficultés liés à la nature même de l'activité de crédit qui peut influencer leur pérennité. Ainsi l'activité de financement des microcrédits présente donc un risque très élevé surtout dans un environnement d'information imparfaite et asymétrique. Il est donc important pour les institutions de micro finance en générale et les CLCAM en particulier d'utiliser les instruments efficaces pour gérer ce risque. C'est ce qui nous amène à orienter nos recherches dans ce sens à travers le thème « la gestion du risque de financement dans les institutions de micro finance : cas de la CLCAM de Cobly ».

La présente recherche va suivre une démarche qui va s'articuler autour des points suivants :

· dans un premier chapitre, nous exposerons le cadre d'étude et la méthodologie de la recherche ;

· dans un deuxième chapitre nous présenterons le cadre règlementaire, l'organisation et le fonctionnement de la CLCAM de Cobly ;

· enfin dans le troisième chapitre, nous analyserons les résultats de manière à vérifier nos hypothèses et à formuler les suggestions pour une bonne gestion efficace et efficiente du risque de financement dans les IMF.

Chapitre I : Cadre de l'étude et méthodologie de la recherche

Section 1 : le cadre théorique de l'étude

Paragraphe 1 : contexte et problématique

A-contexte 

De nos jours, l'accès aux services financiers et le développement de la micro entreprise sont des grands piliers du développement économique et durable.

Dans les pays en développement en général et au Bénin en particulier les populations sont majoritairement rurales et agricoles et de ce fait sont oubliées des institutions financières et des banques car elles sont sans revenus fixes et sans propriétés. De ce fait pour lutter contre la pauvreté et permettre aux populations pauvres d'avoir accès aux services financiers, les institutions de micro finance ont été créées pour ou par les populations à la base dans le but d'assurer leur auto promotion économique et sociale.

Il est à noter que pendant longtemps, le financement des activités économiques a été assuré par les banques, les Caisses Nationales d'Epargne(CNE), le Centre des Chèques Postaux(CCP), la Caisse Nationale de Crédit Agricole(CNCA) devenu aujourd'hui réseau(FECECAM) et les établissements financiers publics. Ces institutions n'offrent que des services d'épargne et du transfert de fonds ; services qui ne touchent pas le monde rural. Les banques classiques quant à elles proposent des conditions financières fortes qui écartent le monde rural. La Caisse Nationale de Crédit Agricole supposée financer le monde agricole n'a pas véritablement joué son rôle, son financement était beaucoup plus tourné vers les fonctionnaires.

Ainsi, avec la nouvelle orientation de l'aide publique au développement des partenaires du Nord qui ont désormais leur attention tournée vers le financement des Petites et Moyennes Entreprises du secteur informel, et pour palier les insuffisances des banques classiques et établissements financiers beaucoup d'institutions de micro finance ont été créées.

Au nombre des IMF, opérant au Bénin, nous pouvons citer le réseau FECECAM qui à travers les CLCAM a permis un temps soit peu de résoudre les problèmes de financement des activités paysannes, de l'exploitation des paysans par les usuriers et d'assurer une proximité effective des services financiers aux populations rurales.

B-problématique

Au regard de la multitude des institutions de micro finance et de la concurrence qui en découle d'une part ; de leur vocation de lutte contre la pauvreté d'autre part les IMF en générale et les CLCAM en particulier offrent des conditions non financières aux populations rurales pour leur permettre d'avoir accès au crédit. Ces pratiques ont conduit la FECECAM à enregistrer de fort taux d'impayés. D'un montant de 23,5 millions de francs CFA en 1993, les impayés ont été multipliés par plus de 90 pour atteindre 2 118,9 millions de francs CFA en 1998 pour l'ensemble du réseau et d'un taux d'impayé de 18% en 1999 (PNUD- Bénin, 2000) : rapport sur le développement humain au Bénin.

Mise à part la difficulté de réalisation du gaga, une autre justification des fort taux d'impayés était la conception de « l'argent froid » développé par certains emprunteurs et/ou membres de conseils d'administration dans les caisses qui reçoivent les lignes de crédits extérieurs. Ces fonds extérieurs appartiendraient au « Blanc mort ». Il n'ya donc aucune obligation de remboursement.

Depuis plus de cinq années, l'environnement des institutions de micro finance est dominé par deux concepts : pour certains, les IMF appauvrissent plus les populations ; pour d'autres, elles contribuent fortement à la réduction de la pauvreté et au développement économique (banque de données sur les systèmes de financement décentralisés).

Face à cette situation, les IMF en générale et les CLCAM en particulier sont exposées à plusieurs risques parmi les quels nous avons :

- les risques institutionnels ;

- les risques opérationnels ;

- les risques de gestion financières ; et

- les risques externes.

Dans notre étude, nous allons nous intéresser aux risques opérationnels notamment le risque de financement dans les IMF. La grande question est de savoir quels sont les instruments qui participent efficacement à la gestion du risque de financement ?

Pour répondre à cette question, nous allons nous fixé des objectifs formuler les hypothèses de recherche.

Paragraphe 2 : objectifs et hypothèses de recherche

A- objectifs

Pour mener à bien cette étude, nous allons distinguer l'objectif général et les objectifs intermédiaires.

1- objectif général

Les institutions de micro finance étant relativement nouvelles dans le système financier, l'objectif général est de comprendre dans quelle mesure elles arrivent à gérer le risque de financement dans un environnement concurrentiel où l'information n'est pas parfaite. Pour atteindre cet objectif, nous allons envisager des objectifs intermédiaires.

2-objectifs intermédiaires

Comme objectifs intermédiaires, nous proposons :

-d'analyser les instruments utilisés pour gérer le risque de financement ;

-d'analyser les outils d'évaluation du risque de financement ;

-de faire des propositions en vue de l'amélioration de la gestion du risque de financement.

B-hypothèses de recherche

Pour pouvoir atteindre nos objectifs, ces hypothèses sont ainsi fixées :

1. les garanties constituent des instruments de gestion du risque de financement en micro finance ;

2. les ratios prudentiels et les de gestion de portefeuille permettent d'évaluer le risque de financement ;

3. l'assistance à la clientèle constitue une attitude de réduction du risque de financement.

Section 2 : revue de littérature et méthodologie de la recherche

Paragraphe 1 : revue de littérature

La revue de littérature nous permettra de définir certains concepts développés par les différents auteurs sur le thème de recherche qui fait l'objet de notre étude.

A-Définition de certains concepts

Dans une économie d'endettement, le risque du prêteur est celui que l'entreprise ou l'emprunteur ne dégage pas suffisamment de flux pour pouvoir payer les intérêts dus et assurer le remboursement du capital.

D'après le lexique de gestion de « MARTINET, ch. Alain » (2000), le risque est un phénomène correspondant à une situation où le futur n'est prévisible qu'avec des probabilités par opposition à l'incertitude qui correspond à un futur totalement imprévisible (échappement au calcul) et à la certitude qui permet une prédiction, c'est-à-dire une prévision affectée d'une probabilité égale à l'unité. A travers cette définition nous pouvons avoir :

- le risque pur qui est un risque non maîtrisable lié à un événement aléatoire indépendant de la volonté des membres de l'organisation concernée. Il peut être accidentel, politique, financier, social ou naturel ;

- le risque moral : c'est le surcroît des sinistres provenant du comportement de l'agent exposé au risque et tendant à sa réalisation dans le but de se prévaloir d'une indemnisation ;

- le risque d'immobilisation : risque encouru par l'IMF de se trouver dans l'impossibilité de rembourser les déposants si les crédits consentis sont difficilement mobilisables ;

- le risque de remboursement : risque encouru par l'IMF de perdre le capital prêté ;

- financement : opération qui consiste pour une personne appelée prêteur d'allouer des fonds à une personne appelée emprunteur pour la satisfaction de ses besoins d'exploitation ou d'investissements ;

- crédit : le mot crédit vient du latin « crederé » qui signifie faire croire, faire confiance.

Dans le « lexique d'économie » Dalloz, paris, 1982, Ahmed silem et Jean Marie Albertini pensent que le crédit est un acte de confiance se traduisant par un prêt en nature ou en espèce consenti en contre partie d'une promesse de remboursement dans un délai généralement convenu à l'avance.

Selon Dutaillis cité par Boudinot et Frabot (1978) faire crédit, c'est faire confiance, c'est donner librement la disposition effective d'un bien réel ou d'un pouvoir d'achat contre la promesse que le même bien ou un bien équivalent vous sera restitué dans un délais le plus souvent avec une rémunération de service rendu et danger couru, danger de perte partielle ou totale que comporte la nature même de ce service. Cette définition met l'accent non seulement sur la notion de confiance en la solvabilité de l'emprunteur, mais également celle du risque que la confiance doit instituer dans la production ou l'obligation d'un résultat.

- l'asymétrie de l'information provient de l'imperfection du marché de crédit. Dans un contexte d'asymétrie informationnelle, le risque conduit à un rationnement indifférencié qui ressort du domaine du hasard moral et de la sélection adverse : il y a risque de hasard moral quand le taux d'intérêt ou le montant du prêt proposé par le prêteur affecte le comportement de l'emprunteur qui prend alors plus de risque ; il y a sélection adverse lorsque cela fausse les critères de choix, par exemple une hausse des taux d'intérêt fait fuir les emprunteurs de bonne qualité qui trouvent le taux trop élevé par rapport au risque qu'il représente, alors que les mauvais emprunteurs acceptent ces conditions ;

- portefeuille de crédit : c'est l'ensemble des crédits octroyés par une institution au cours d'une période donné. Il est le principal actif des IMF ;

- diversification du portefeuille de crédit : c'est octroyer des crédits dans au moins deux secteurs d'activités pour réduire le risque ;

- gage : contrat par le quel un débiteur remet à son créancier un objet mobilier pour garantir l'exécution de sa dette ;

- le cautionnement est un engagement pris par une tierce personne (physique ou morale) de satisfaire une obligation souscrite par une autre personne en cas de défaillance de celle-ci. La caution peut être individuelle (simple) ou solidaire ;

- l'aval est l'acte par lequel un tiers distinct du tiré et du tireur garantit le paiement à l'échéance d'un effet de commerce ;

- l'hypothèque est l(affection d'un immeuble en garantie d'une dette sans que le débiteur soit toute fois dessaisi de cet immeuble ;

- le nantissement est un acte par le quel un débiteur remet un bien meuble ou immeuble lui appartenant à son créancier à un tiers en garantie de sa dette ;

- garantie : obligation d'assurer à quelqu'un la jouissance d'une chose, d'un droit ou de lui protéger contre dommage éventuel ;

- la gestion du risque de financement est l'ensemble des dispositions (garanties, gage, cautions....) pris par une institution de micro finance pour amortir partiellement ou totalement le crédit octroyé à un client en cas de non remboursement ;

- la micro finance : c'est l'offre des services financiers (crédits, épargne, assurance) aux populations pauvres exclues du système financier. Cette définition s'analyse différemment selon qu'on est législateur, praticien ou bailleurs de fonds.

Pour le législateur, une institution de micro finance est un groupement de personnes dotées de la personnalité morale, sans but lucratif à capital variable fond » sur les principes d'union de solidarité et d'entraide mutuelle et ayant principalement pour objet de collecter de l'épargne de ses membres et de leur consentir du crédit.

Pour le bailleur de fonds, la micro finance est une arme qui permet de préparer les populations à faible revenu à accéder au système bancaire.

Pour les praticiens, la micro finance est une finance de proximité par opposition aux procédures administratives des banques classiques. Ces trois définitions mettent l'accent sur :

· les populations à faible revenu ;

· la spécificité se la micro finance par rapport au système bancaire ;

· le caractère outil de la micro finance.

B-revue de littérature

Le concept de gestion du risque de façon générale est très utilisé en gestion et en finance en particulier. Nous ne pourrons aborder la gestion du risque de financement en micro finance sans faire une revue de quelques auteurs qui ont déjà abordé ce problème.

Craig CHURCHUL et Dan COSTER (2000) dans « Manuel de gestion des risques en micro finance » je cite « le risque est l'exposition à une forte probabilité de perte. Ce n'est pas une mauvaise chose en soit. Il est vrai qu'il est indispensable de prendre des risques pour la bonne marche des activités de micro crédits mais il est très important de prendre des risques calculés. Ceci réduit la probabilité de réaliser des pertes et minorise le degré de la perte au cas où celle-ci arrivait ». De cette citation il ressort que la gestion du risque à une grande importance dans les activités des IMF et de ce fait elle implique la prévention des problèmes potentiels et la décision anticipée. Pour eux la gestion du risque en micro finance est un processus continu car la vulnérabilité change avec le temps. Ils proposent trois étapes pour gérer un risque :

1. identifier les vulnérabilités actuelles et futures ;

2. suivre l'efficacité des contrôles ;

3. concevoir et mettre en oeuvre les contrôles pour mitiger les risques.

Pour ces mêmes auteurs, le premier pas pour limiter le risque de financement implique le choix des clients pour s'assurer qu'ils ont la volonté et la capacité de rembourser le prêt. Ainsi pour analyser le profil du client par rapport au crédit, ils proposent l'utilisation des cinq C pour une meilleure identification du client (Caractère, Capacité, Capital, Cautionnement, et Condition).

Pour Claude ROYER, dans « calcul, analyse et gestion de portefeuille à risque » la gestion du risque de portefeuille doit être évaluée à travers trois ratios :

1. ratio de portefeuille à risque ;

2. ratio des paiements en retard ; et

3. ratio du taux de recouvrement.

Pour lui le PAR est important pour mesurer le risque actuel et les pertes potentielles à venir. Ce ratio indique la situation présente et nous informe des conséquences si rien n'est entrepris pour corriger la situation. Cet auteur, met l'accent sur le critère d'évaluation du risque de financement sans proposer des outils pour la réduction de la probabilité de réalisation du risque.

Pour ODJO D. et GBOSSAME B. (2000), dans «  la FECECAM-Bénin face à la gestion des risques liés à l'obtention d'une ligne de crédit extérieur » je cite «  le bon fonctionnement des opérations de crédit dépend en partie du sérieux avec lequel les dossiers de crédits ont été analysés. Il dépend également de l'évolution du secteur d'activité de l'emprunteur et de tout autre événement pouvant influencer le cours normal de ses activités ». Ainsi, l'offre de crédit doit être reposée sur une analyse rigoureuse du risque lié au crédit. Le crédit ne peut être offert que sur la base de critères économiques et non ethniques.

Pour AGBODAN M. M. et AMOUSSOUGA G. F. (1995), dans « les facteurs de performance de l'entreprise, paris » les dérapages en matière d'offre de crédits constituent la source principale de la mauvaise gestion dont souffrent les banques. Ils conduisent le plus souvent à des défaillances fréquentes des débiteurs et donc à l'enregistrement des impayés.

Ces auteurs montrent encore l'importance d'une bonne gestion du risque dans l'octroi de crédits pour dire qu'une mauvaise gestion du risque peut conduire à la faillite des IMF.

Pour aborder dans le même sens AMADOU S. A. (2000), dans « mobilisation de l'épargne et octroi de crédit dans le département de l'Atacora, cas des CLCAM de Djougou,Péhunco et de Pensoulou » a montré que l'analyse des impayés issus des opérations de crédit s'explique par le manque de formation sur la gestion des crédits à l'endroit des bénéficiaires de crédit, l'insuffisance du suivi de l'emprunteur. Ainsi, pour réduire la probabilité de perte, il faut une bonne formation et suivi de l'emprunteur.

Pour Henri Dommel, dans « méthode et outils de gestion du risque dans les institutions de micro finance : cas du F I D A » il faut une mise en place des systèmes de garanties pour une bonne gestion du risque dans les institutions de micro finance.

Graham A. N. Wright et Léonard Mutesasira, dans « l'épargne des pauvres et ses risques relatifs » trouvent qu'il faut gérer le risque de financement en utilisant les moyens traditionnels à savoir :

1. connaissance de l'emprunteur ;

2. application des plafonds d'endettement ;

3. prise de garanties.

Denis PESHE et Dominique LESAFFRE dans « micro finance et sécurisation du crédit aux exploitations familiales » trouvent qu'il faut sécuriser le crédit en utilisant des politiques de gestion de risque et des fonctions de garantie et sécuriser les revenus par les couvertures des risques individuels et la gestion des risques covariants (adopter les stratégies de diversification des activités productives).

Au regard de cette revue, le risque a une incidence cruciale sur l'activité des IMF. Il affecte l'efficacité et l'efficience de ces institutions. De ce point de vue, le point de départ de la gestion du risque est la détermination des menaces au succès de l'activité. Ainsi il faut élaborer des stratégies et des plans pour tenter d'éliminer les risques identifiés afin d'aider à prendre des décisions éclairées.

Paragraphe 2 : méthodologie de la recherche

Pour parvenir à dire quels sont les instruments qui participent efficacement à la gestion du risque de financement en micro finance, nous allons adopter une méthodologie qui présente entre autres les outils de collecte des données, les outils d'analyse de données.

A-les outils de collecte de données

1-recherche documentaire

Différents entres de documentation nous ont permis de comprendre les notions, d'approfondir des concepts et de recueillir des données nécessaires relatives à nos recherches. Ces différents documents ont permis de recueillir les différentes théories relatives à la gestion du risque de financement ou de crédit qui ont servi de base pour la rédaction de la revue de la littérature dans cette étude. En plus de ces centres de documentations, nous avons effectué des recherches sur Internet pour pouvoir avoir les différentes publications relatives à la gestion du risque de financement en micro finance.

2-le stage de recherche

Dans le but de collecter des informations pour la réalisation de la présente étude, nous avons bénéficié d'un stage de trois mois à la CLCAM de cobly. Ce stage nous a permis entre autres de comprendre les tâches assigné es à chaque organe de la CLCAM (conseil d'administration, comité de crédit, comité de contrôle, comité de gestion) et les procédures de mise en place des crédits.

3-le questionnaire

Toujours dans l'objectifs de recueillir des informations, nous avons élaboré un questionnaire qui a permis de nous entretenir avec les dirigeants de la CLCAM, surtout le comité de crédit afin de recueillir leur impressions sur la gestion du risque et les difficultés auxquelles ils sont confrontés.

B- les outils d'analyse des données

Les outils de travail utilisés dans le cadre de notre étude sont essentiellement les tableaux et les ratios. Ils permettront de confirmer ou d'infirmer les différentes hypothèses retenues.

1-les tableaux

Les tableaux nous permettront de présenter les données recueillies, d'analyser leur évolution sur les trois dernières années au niveau de la CLCAM.

2-les ratios

L'analyse par des ratios va consister à calculer les ratios prudentiels et les indicateurs de qualité du portefeuille et de les comparer aux normes prévues par la loi PARMEC.

Chapitre II : Présentation de la CLCAM de cobly

Section 1 : cadre réglementaire et mission

Paragraphe 1 : cadre réglementaire

La CLCAM de cobly est une association coopérative de droit privé à personnes et capital variables. Antérieurement assujettie à l'ordonnance

n° 59 /PR/DR du 28 décembre 1966 portant statut général de la coopération, elle est actuellement régie :

-d'une part, par la loi n° 89-014 du 12 mai 1989 portant adoption des principes généraux du crédit agricole mutuel en république du Bénin.

-et d'autre part, par la loi n°97-027 du 08 août 1997 portant réglementation des institutions mutualistes ou coopératives d'épargne et de crédit au Bénin de son décret d'application n° 98-60 du 09 février 1998 ainsi que par les instructions de la BCEAO du 10 mars 1998 relatives à la mise en application de ladite loi.

Depuis le 07 juillet 1993, les caisses locales dont les premières ont été créées en 1977-1978 se sont constituées en union régionale qui, à leur tour ont constitué les fédérations des caisses d'épargne et de crédit agricole mutuel (FECECAM-Bénin) en remplacement du projet de réhabilitation des CLCAM. Avec la transformation en 2004 des caisses villageoises d'épargne et de crédit créées depuis 1995 en guichets des CLCAM et suivant l'orientation une seule entité plusieurs guichets, le réseau FECECAM est revenu à un réseau à trois niveaux implanté sur le territoire national. Il est composé de :

· 100 CLCAM ;

· 07 URCLCAM ; et de la

· FECECAM.

Paragraphe 2 : Mission

A la base, les CLCAM à travers leurs guichets ont pour objet, la collecte de l'épargne rurale et la distribution de crédit en milieu rural et périurbain. Elles mobilisent l'épargne rurale sous forme de dépôts, de comptes courants et comptes sur livret puis octroient des prêts à court et moyens termes. Les prêts sont accordés aux coopératives, aux groupements, aux paysans individuels ainsi qu'aux commerçants et aux artisans.

Au niveau des départements, les URCLCAM assurent la formation, la supervision et le contrôle des activités des CLCAM à qui elles apportent leur appui technique. Les URCLCAM jouent également le rôle de banquier des caisses locales de leur zone.

Au niveau national, la FECECAM-Bénin a pour rôle essentiel de définir la politique générale de gestion, l'appui technique, la supervision, la formation et la gestion des excédents de trésorerie des Unions Régionales et des caisses de base. Elle assure également les fonctions d'inspection et d'audit interne dans l'ensemble du réseau.

Bien qu'affilé à l'URCLCAM de l'Atacora/Donga, la CLCAM de Cobly est juridiquement autonome et tient une comptabilité distincte. L'exercice financier de la CLCAM de Cobly commence le 1er janvier et finit le 31 décembre depuis l'exercice 1995. A partir de l'exercice 1998, la comptabilité est tenue suivant le plan comptable PARMEC/UEMOA.

Section 2 : Organisation et activités

Paragraphe 1 : organisation de la CLCAM de Cobly

La CLCAM de cobly a été créée en 1978 suite à un assemblé général constitutif. Sa gestion est assurée par un comité d'animation et de renaissance composé de sept (07) membres sociétaires qui désigne en sein deux (02) membres qui font office de commission de contrôle. Ces organes de gestion et de contrôle sont appuyés par une équipe technique composée de quatre (04) salariés dirigés par un gérant.

A- les organes de décision

1- l'Assemblée Générale

Elle est l'instance suprême de la CLCAM. L'Assemblée Générale Ordinaire (AGO) se réunit au moins une fois par an en notamment d'adopter les rapports d'activités produits par le Conseil d'Administration et le comité de contrôle de l'exercice, d'examiner et approuver les comptes de l'exercice et de donner quitus aux membres des organes de gestion.

2-le Conseil d'Administration

Il veille au fonctionnement et à la bonne gestion de la CLCAM. A cet effet, il est chargé d'assurer le respect des prescriptions légales, de définir la politique de gestion et de rendre compte périodiquement de sa gestion. LE ca veille surtout à ce que les taux d'intérêts appliqués soient conformes à la réglementation.

3-le comité de crédit

Il a la responsabilité d'octroyer et de suivre le crédit aux membres de la CLCAM conformément aux politiques et procédures définies. Il est composé de (05) membres présidé par le gérant de la CLCAM.

B-l'organe d'exécution

Cet organe est composé du gérant, du comptable, de l'agent de crédit et du caissier.

- le gérant agit sous la responsabilité du CA. Il est responsable du traitement des opérations relatives à la part sociale et à la coordination de toutes les activités de la CLCAM. Il fournit les renseignements requis par les différents organes décisionnels tout en vaillant à la préservation du caractère confidentiel des opérations des membres et de toute autre information.

- le comptable est chargé du traitement financier des pièces comptables et à l'élaboration des états financiers de la CLCAM. En un mot il est chargé de tenir la comptabilité de la CLCAM dans le respect des normes.

- l'agent de crédit est chargé de remplir les dossiers de demande de crédits selon les normes et de les présenter au comité de crédit.

- le caissier est responsable des opérations d'encaissements et des décaissements au guichet.

C-l'organe de contrôle

Le comité de contrôle est chargé de la surveillance, de la régularité des opérations de la CLCAM et du contrôle de la gestion. Il assure la vérification de l'encaisse et des autres éléments de l'actif et s'assure que les opérations sont effectuées conformément aux dispositions réglementaires.

Paragraphe 2 : les activités de la CLCAM

La CLCAM de cobly en tant que institution de promotion du secteur privé, a pour objectif d'aider les organisations paysannes et des entrepreneurs à créer des richesses et des emplois en leur apportant un appui financier. Elle a pour activités principales : l'activité de crédit et l'activité d'épargne.

A- activité de crédit

L'activité de crédit consiste à mettre en place des financements adaptés aux besoins des organisations paysannes et des particuliers. Les crédits offerts par la CLCAM sont de trois catégories. Il s'agit de :

-le crédit ordinaire ;

-le crédit individuel ;

-le crédit par groupement.

1- le crédit ordinaire

Il s'agit de petits crédits dont le montant varie entre 30 000F CFA et 50 000F CFA octroyés pour une durée de 3 à 9 mois aux femmes démunies ne remplissant pas les conditions d'accès aux crédits.

2- le crédit individuel

Ce crédit est octroyé aux individus toute catégorie confondue. Sa durée est de 12 mois. Le montant est compris entre 50 000F et 5000 000F CFA.

3- le crédit par groupement

C'est un crédit accordé à un groupe de personnes qui se font confiance entre elles. Ces groupements sont généralement les agriculteurs de coton et des femmes qui font la transformation agroalimentaire. Le montant est compris entre 100 000F et 4 000 000F CFA.

B- activité d'épargne

Les crédits ci-dessus décrits sont mis en place sur la base des ressources disponibles dans la CLCAM. Parmi les ressources dont dispose la CLCAM, l'épargne collectée sous forme de dépôts à vue de la clientèle (sociétaire ou non) constitue la principale ressource. L'épargne est une partie du revenu qui pendant une période donnée, n'est pas consacrée à la consommation. Au sens courant, épargner signifie faire des économies, mettre en réserves, c'est aussi sauvegarder un capital, un patrimoine, une fortune. Elle est synonyme d'accumulation des richesses (ECHAUDE MAISON C. D. ET al 1998), dictionnaire d'économie et de sciences sociales, Ed NATTAN.

Chapitre III : Présentation et analyse des résultats puis suggestions.

La CLCAM est une institution qui se spécialise dans la mobilisation de l'épargne et l'octroi de crédit aux populations. Elle met en place une politique propre de collecte de l'épargne, d'octroi de crédit et de recouvrement de sa créance. Dans ce chapitre, nous allons apprécier le risque de financement lié à l'activité de la CLCAM à partir des résultats qui seront présentés et comparés aux normes prévues par la loi PARMEC.

Section 1 : conditions d'obtention et procédure de mise en place du crédit puis couverture de l'encours crédit aux ressources prêtables

Paragraphe 1 : conditions d'obtention et procédures de mise en place du crédit.

A- conditions générales

La première condition qu'il faut remplir avant d'obtenir un crédit à la CLCAM, c'est qu'il faut être d'abord sociétaire.

Toutefois, il ne suffit pas d'être sociétaire pour se voir octroyer un crédit dès qu'on le sollicite. Ainsi, avant tout octroi de crédit, le comité de crédit procède comme suit :

- Identification du demandeur : une enquête de moralité est réalisée sur la personne du demandeur ;

- Identification du projet à financer : le projet est-il relatif au commerce, à l'artisanat, à l'agriculture....l'objet du projet, l'utilisation et la description du crédit ;

- Vérification de l'expérience du demandeur en matière de crédit (remboursement des crédits antérieurs) ;

- Appréciation du compte d'exploitation prévisionnel et du plan de financement du demandeur ;

- Vérification de l'existence de l'une des garanties suivantes : garanties personnelles (caution simple et caution solidaire), garanties réelles portant sur des matériels (moto, moulin, champs, boeufs,....) et l'hypothèque.

B- conditions spécifiques

1- les garanties à constituer 

Bien qu'elles ne limitent pas la totalité, elles couvrent une grande partie du risque. Les différentes garanties qu'utilise la CLCAM de cobly sont : les garanties non matérielles et les garanties matérielles.

1-1 les garanties non matérielles

Avant tous octroi de crédit, une enquête de moralité et une étude du risque du risque lié à l'activité est faite, ceci permet d'analyser la qualité de l'emprunteur d'une part et celui de la rentabilité de son projet d'autre part.

- Qualité de l'entrepreneur : à ce niveau, on analyse l'expérience du client en matière de crédit. Le client a-t-il déjà obtenu un prêt à la CLCAM ? si oui quel est le montant ? a-t-il remboursé ? y a-t-il de retard dans le remboursement ? il faut noter qu'aucune garantie ne peut remplacer l'honnêteté de l'emprunteur qui est difficile à appréhender.

- La rentabilité et la viabilité du projet : la rentabilité et la viabilité sont analysées à travers le compte d'exploitation prévisionnel et le plan de financement du projet. Ainsi l'analyse du compte d'exploitation prévisionnel fait ressortir le résultat prévisionnel qui permet de calculer la capacité de remboursement global de l'emprunteur (C.R.G). il est égal au montant disponible de l'emprunteur sur le montant à rembourser. Selon la loi PARMEC le CRG doit être supérieur à deux (02). L'analyse du plan de financement fait ressortir le ratio de participation de l'entrepreneur. Le projet est acceptable lorsque ce ratio est supérieur ou égal à 35%. Il faut noter qu'à ce niveau, la clientèle de l'entité étant agricole et donc ne pouvant pas disposer des données pour élaborer le compte d'exploitation prévisionnel certains se font aider par le comité de crédit.

- La caution solidaire : elle repose sur le principe de solidarité entre les membres du groupe. Elle est surtout utilisée par les agriculteurs du coton pour obtenir des prêts dans le cadre des activités agricoles. Ainsi chacun dans le groupe est étroitement lié au succès de l'activité de l'autre.

- Les garanties financières : l'octroi de crédit aux clients nécessite la constitution par ces derniers d'une épargne forcée. Le taux du montant est fonction du crédit demandé. Ainsi le taux est de 20% lorsque le montant du crédit est inférieur ou égal à 1 000 000F CFA et de 15% lorsque le montant est supérieur à 1 000 000F CFA.

1-2 les garanties matérielles

Ce sont des biens affectés en garantie d'une dette, ces biens peuvent appartenir aux demandeurs eux-mêmes ou non, auxquels cas on parle de cautionnement réel. Le matériel souvent utilisé par les demandeurs regroupe : les motos, les moulins, les boeufs, les maisons (hypothèque) ou les terrains.

2- les sûretés personnelles :

Il s'agit du cautionnement qui peut être spécial ou général. Le cautionnement spécial porte sur une partie du montant du crédit. Le cautionnement général porte sur la totalité du crédit. Au sein de la CLCAM de cobly, c'est le cautionnement spécial qui est utilisé. Il faut noter à ce niveau que le cautionnement peut être personnel auquel cas tout le patrimoine de la caution est mis en garantie ; réel, auquel un ou plusieurs biens spécifiques et individualisés du patrimoine de la caution sont mis en garantie.

La CLCAM de cobly pratique aussi la cession de salaire, dans ce cas la caution prend le nom «  d'avaliseur ». Le salaire est mis en garantie du remboursement du prêt contracté par le demandeur.

C-procédures de mise en place de crédit.

Pour mettre en place un crédit, le comité procède comme suit :

-entretien avec le demandeur ;

- analyse de la moralité, du risque de crédit, de l'environnement, des marchés, des concurrents, des prix et l'impact des fluctuations économiques et/ou climatiques sur l'activité ;

- analyse de la situation financière du demandeur à travers le compte d'exploitation prévisionnel et le plan de financement du demandeur. Cette analyse permet d'évaluer la CRG de l'emprunteur et le ratio de participation des entrepreneurs. Lorsque la capacité de remboursement est supérieur à 2 et le ratio de participation des entrepreneurs est supérieur à 35%, le projet est acceptable, le comité vérifie l'existence des garanties ou d'une caution et donne les modalités de remboursement ;

- enfin déblocage de fonds et mise à disposition des fonds au demandeur.

D-suivi et incitations aux remboursements

1-politique de suivi

Le suivi consiste à se rendre sur le terrain pour voir l'utilisation effective du crédit puis à donner de conseils aux clients pour la bonne marche de leurs activités. Au sein de la CLCAM de cobly, le suivi est assuré par deux membres du comité de crédit. Ces membres visitent au moins une fois par mois les clients et les rappellent la date d'échéance.

2-incitation aux remboursements

Pour pouvoir rentrer en possession des fonds mis en crédit et donc réduire le risque, la CLCAM de cobly utilise certains systèmes à savoir :

2-1 système de renouvellement des clients : le renouvellement de crédit est fonction de la régularité des échéances passées. Ainsi :

- Lorsque le client solde son crédit avec zéro irrégularité de paiement il se trouve dans la catégorie des bons clients et peut obtenir donc un crédit de montant supérieur de 50% à 100% ;

- Lorsque le client solde son crédit avec une irrégularité de paiement, il est moins bon que les clients de la première catégorie et il est surveillé. Les clients de cette catégorie peuvent obtenir un renouvellement de crédit dont le montant est inférieur ou égal au montant du crédit dont le terme est échu ;

- Lorsque le client solde son crédit avec deux ou trois irrégularités de paiement, son cas devient préoccupant. Dans ce cas si le client est coopératif, il peut obtenir un crédit dont le montant est inférieur à 50% du précédent ;

- Lorsqu'un client solde son crédit avec au moins quatre irrégularités de paiement, il est dans la catégorie des mauvais clients. Son dossier est fermé ou mis en attente selon le cas ;

- Lorsqu'un client solde son crédit après passage du contentieux, il est éjecté du portefeuille.

2-2 le système de test de performance

Ce système consiste à limiter le montant du premier prêt consenti et à augmenter ce montant que lors du renouvellement du crédit quand le prêt précédent a été bien remboursé. Ceci limite les risques et motive les clients qui, dans l'espoir d'obtenir un crédit plus important respect les échéances de remboursement.

Outre ces systèmes, la CLCAM utilise le système d'anticipation qui consiste à permettre au client de rembourser sa dette même si le terme n'est pas échu ; et le système de rééchelonnement.

Toujours dans l'objectif d'inciter les clients à rembourser, la CLCAM confectionne les diplômes des meilleurs clients, les t-shirts et des casquettes.

Paragraphe 2 : couverture de l'encours crédit aux ressources prêtables.

Dans cette section nous allons présenter les ressources prêtables, l'encours crédit puis analyser leur adéquation.

A- présentation de l'état des ressources prêtables et des crédits octroyés.

1- les ressources prêtables : les principales ressources prêtables de la CLCAM sont : le capital social, les intérêts générés par les crédits octroyés, les dépôts des membres.

1-1 le capital social : il est constitué des parts sociales souscrites et libérées par les membres. Le tableau suivant donne l'évolution du capital social

Tableau n°1 : évolution du capital social (en francs CFA)

Année

2003

2004

2005

Capital social

10 396 000

15 612 000

22 639 000

Taux d'accroissement

-

50,17%

45,01%

Source : états financiers de la CLCAM de cobly

Il découle de ce tableau que l'institution a enregistré une progression de son capital social. Cette progression s'explique par le fait que l'adhésion est subordonnée à la prise des parts sociales d'une part et d'autre part, et d'autre part, l'accès à des crédits de montants plus important que celui de la part social.

1-2 les intérêts générés par les crédits octroyés.

Pour financer les activités de crédit, le capital social peut être insuffisant, pour ce fait les intérêts générés par les crédits sont utilisés pour octroyer les crédits. Le tableau suivant nous donne l'évolution de ces intérêts sur les trois dernières années.

Tableau n°2 : évolution des intérêts de 2003 à 2005 (en francs CFA)

Année

2003

2004

2005

intérêts

16 104 069

26 005 878

28 733 763

Taux d'accroissement

-

61,49%

10,49%

Source : états financiers de la CLCAM de cobly

1-3 les dépôts des membres :

Ces dépôts des membres ou bénéficiaires constituent la plus grande ressource de l'institution pour financer ses activités de crédits. Le tableau ci-dessous donne l'évolution des dépôts de 2003à 2005

Tableau n°3 : évolution des dépôts des membres de 2003 à 2005 (en francs CFA)

Année

2003

2004

2005

Dépôts

135 904 619

159 206 760

155 842 746

Taux d'accroissement

-

17,15%

-02,11%

Source : états financiers de la CLCAM de cobly

La lecture de ce tableau montre que les dépôts sont en baisse de 2,11% par rapport à l'exercice 2004. Cela peut s'expliquer par le fait que les déposants trouvent que leur épargne n'est pas rémunérée (taux de rémunération de 3% l'an contre un taux d'intérêts sur les crédits de 2% par mois soit 12%l'an).

2- présentation de l'encours crédits :

L'octroi de l'encours crédit aux populations constitue le principal actif de la CLCAM de cobly. Sur les trois dernières années, l'évolution de cet encours se présente comme suit :

Tableau n°4 : évolution de l'encours crédit de 2003 à 2005 (en francs CFA)

Année

2003

2004

2005

Encours crédit

66 824 150

148 536 455

159 601 687

Taux d'accroissement

-

122,28%

7,45%

Source : états financiers de la CLCAM de cobly

Tableau n°5 : répartition de l'encours crédit selon l'objet.

Secteurs

Agriculture

Commerce

Artisanat

Equipements

Autres

Total

années

Nombre total de membres bénéficiaires de crédit

531

131

2

3

4

671

2005

838

102

1

2

3

946

2004

pourcentages

79,13%

19,52%

0,3%

0,45%

0,6%

100%

2005

88,58%

10,78%

0,11%

0,21%

0,32%

100%

2004

Source : états financiers de la CLCAM de cobly

Les crédits ont connu une augmentation de 122,28% entre 2003 et 2004 et 7,45% entre 2004 et 2005. L'augmentation constatée en 2004 s'explique par le fait qu'en 2004, la CLCAM a utilisé un outil de gestion de risque qui est la caution solidaire qui permettait aux populations dépourvues de moyens de garanties d'accéder aux crédits. Mais en 2005, l'augmentation du crédit a diminué du fait que tous les membres de la caution solidaire ne sont pas solvables, ce qui a pour conséquence la création des conflits et des mésententes entre les populations.

La lecture du tableau de répartition de prêts selon l'objet nous montre que le portefeuille de crédit est essentiellement constitué des crédits destinés à l'agriculture ; 88,58% en 2004 et 79,13% EN 2005. Ce taux à baissé de 9,45% entre 2004 et 2005 au profit du commerce qui est passé de 10,78% en 2004 à 19,58% en 2005 ; et autres secteurs.

Ainsi, le portefeuille de crédit court un grand risque dans le domaine de l'agriculture ; ceci du fait que le remboursement dans ce secteur dépend des conditions climatiques et donc à un phénomène aléatoire.

Tableau n°6 : évolution des ressources prêtables.

Année

2003

2004

2005

Capital social

10 396 000

15 612 000

22 639 000

Intérêts

16 104 069

26 005 878

28 733 763

Dépôts

135 904 619

159 206 760

155 842 746

Total ressources prêtables

162 404 688

200 824 638

207 215 509

Taux d'accroissement

-

23,66%

3,18%

Source : états financiers de la CLCAM de cobly

Les ressources prêtables de façon globale augmentent chaque année ; mais le taux d'augmentation n'est pas le même sur toutes les années.

B- Analyse de l'adéquation entre ressources prêtables et encours de crédit de la CLCAM.

Le crédit octroyé aux populations dépend en partie de la mobilisation des ressources prêtables. Il est donc nécessaire d'analyser l'adéquation entre ces deux types d'activités afin de tirer le risque que prend la CLCAM dans l'exercice de son activité. Le tableau suivant nous donne l'évolution du ratio de couverture des crédits par les ressources prêtables.

Tableau n° 7 : évolution du ratio de couverture des crédits par les ressources prêtables.

Ratio

Formules

Année

2003

2004

2005

Couverture des crédits par les ressources prêtables

Ressources prêtables/

Encours de crédits

Ressources prêtables

162 404 688

200 824 638

207 215 509

Encours de crédit

66 824 150

148 536 455

159 601 687

Valeur calculée

223,03%

135,2%

129,83%

Source : états financiers de la CLCAM de cobly

Ce tableau révèle que le ratio de couverture de crédit par les ressources prêtables de la CLCAM sont supérieurs à l'unité. Cette situation s'explique par le fait que le taux débiteur influence les populations qui désormais préfèrent déposer que d'emprunter.

Section2 : Evaluation du risque, analyse critique des procédures mises en place, vérification des hypothèses puis suggestions.

Le risque de financement dans une institution de micro finance comme la CLCAM de cobly, s'analyse et s'évalue à travers les ratios prudentiels de la loi PARMEC et de quelques indicateurs financiers.

Paragraphe1 : Evaluation du risque et analyse critique des procédures.

A- Ratios prudentiels

1-limitation des opérations autres que les opérations de crédits et d'épargne. Ce ratio est égal au montant consacré aux opérations autres qu'épargne et crédit sur le total des risques il doit être inférieur ou égal à 5%.

Tableau n°8 : évolution du taux de limitation des opérations autres qu'épargne et crédit.

Année

2003

2004

2005

Montant consacré aux opérations autres qu'épargne et crédit (I)

0

0

0

Total des risques (II)

+crédits sains

+crédits en souffrance

+avances au personnel

+encours des engagements

66 824 150

66 610 856

213 564

0

0

148 629 455

148 408 634

127 821

93 000

0

159 856 687

159 573 243

28444

255 000

0

Ratio=(I)/(II)

0%

0%

0%

Source : états financiers de la CLCAM de cobly

Le ratio de limitation des risques liés aux opérations autres qu'épargne et crédits est de o% sur les trois dernières années. Les risques liés aux autres opérations ont été maîtrisés car la norme est de 5%.

2-Limitation des risques portés par une institution

Ce ratio mesure le degré du risque porté par l'institution vis-à-vis des déposants. Ce ratio doit être inférieur à 2. Il est égal au total des risques sur le dépôt des membres.

Tableau n°9 : évolution du taux des risques porté par l'institution.

Année

2003

2004

2005

Total des risques (I)

66 824 150

149 114 669

159 970 463

Dépôt des membres (II)

135 904 619

159 206 760

155 842 746

Ratio=100*(I)/(II)

0,49%

0,94%

1,03%

Source : états financiers de la CLCAM de cobly

Le risque porté par la CLCAM est maîtrisé car le ratio est inférieur à 2 sur les trois dernières années, mais la CLCAM devrait faire attention car l'augmentation du crédit n'est pas couverte par l'augmentation des dépôts des membres ; c'est ce qui justifie l'augmentation du ratio.

3- couverture des emplois moyens et longs par des ressources stables.

Tableau n°10 : Evolution du taux de couverture des emplois moyens et longs par les ressources stables.

Année

2003

2004

2005

Dépôt à plus d'un an

+prêts à plus d'un an

+crédits sains à moyen terme

+crédits sains à long terme

+crédits en souffrance

+immobilisations financières nettes

0

0

0

0

213 564

0

0

790 766

0

127 821

0

0

3 500 000

0

28 444

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 






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