2.1.1.2. Des Besoins
Propres ?
Il semble que des besoins particuliers soient effectivement
émis par ces entreprises. Toutefois des spécificités
existent entre les entreprises de TIC de manière
générale et les Start-up de TIC.
2.1.1.2.1. Entreprises
Classiques
Les besoins émis sont premièrement liés
à l'activité de haute technologie exercée par ces
sociétés. Ceux-ci induisent des besoins en personnel
qualifié, en matériel adapté (TIC), la
présence de laboratoires et d'organismes de recherche, l'existence
d'entreprises de services. Ces besoins sont davantage liés à
l'activité qu'à la forme de l'entreprise en elle-même.
L'autre élément qui ressort de l'étude de
ces sociétés est leur besoin à s'inscrire dans un milieu
d'acteurs complémentaires. Ceci se traduit par une densité
d'échange assez forte avec des acteurs « connexes »
de type laboratoires, écoles de haute formation, entreprises de
services. Il est donc possible d'affirmer que ces entreprises dégagent
des besoins spécifiques, en lien avec leur activité de haute
technologie.
2.1.1.2.2. Start-up de TIC
Concernant les Start-up de TIC, celles-ci
dégagent des besoins en lien avec l'activité TIC, de
même que les entreprises « classiques » mais, elles
émettent, possèdent également des exigences propres
liées à leur forme de « jeune pousse ».
En effet, leur rythme de croissance rapide induit des besoins
rapides en apports financiers, Recherche et Développement, personnels
qualifiés. Ainsi, cette société ressent la même
exigence que les structures « classiques » de TIC
mais à un rythme plus rapide.
Egalement, les Start-up, du fait de leur croissance rapide,
possède souvent une structure administrative et financière
fragile. Le fort développement de ces sociétés fragilise
souvent leur structure, cette situation ayant grandement participé
à la rapidité et la violence de la récession qui a
touché les entreprises de haute technologie. Il existe dans cet aspect
une lacune réelle qui nécessite d'être comblée et
constituant un besoin propre à ces sociétés, ressenti de
manière importante.
Ce type d'entreprise étant née avec le fort
développement de la nouvelle économie, celles-ci restent
très liées aux fluctuations de cette dernière.
Il a été constaté que les entreprises de
TIC (classiques et Start-up) dégagent des caractéristiques
globales de fonctionnement découlant sur des besoins propres. Elles
peuvent donc donner lieu à des politiques locales mais dans la prise en
compte de deux variables :
§ L'activité : TIC ;
§ Le type de société (Grande entreprise,
PME classique ou Start-up).
Ces variables sont, dans les réalités
économiques quotidiennes, liées l'une à l'autre mais
nécessitent d'être distinguées à la fois parce
qu'elles n'agissent pas de la manière, mais aussi parce que les Start-up
n'exercent pas uniquement dans le secteur des TIC.
Une question fondamentale se pose : Est-ce que ces
politiques et outils locaux répondent-ils efficacement aux besoins des
entreprises de TIC ?
En France, deux décennies après la promulgation
des lois de décentralisation, la plupart des collectivités
locales sont particulièrement actives dans le soutien à la
création, à l'implantation ou au développement
d'activités économiques sur leur territoire.
Au-delà de la diversité des outils
employés, les stratégies locales diffèrent fortement dans
leurs résultats, selon le contexte économique et la
spécialisation initiale du territoire, les efforts faits par les acteurs
publics pour se coordonner ou se faire concurrence, ou en fonction des moyens
financiers dont dispose la collectivité concernée.
La répartition spatiale des activités de
TIC traduit encore la dominance parisienne puisque la capitale
concentre 49% des activités informatiques (conseil en système
informatique, réalisation de logiciels, traitement de données,
activités de banque de données). Toutefois, onze régions
de province cumulent 42% de ces activités ce qui démontre
également d'une hétérogénéité au sein
de la province. Ceci peut s'expliquer par la présence, au sein de ces
régions, d'agglomération grandes (Marseille, Lyon, Lille) mais
aussi moyennes (Bordeaux, Metz, Montpellier, Nancy, Nantes, Nice,
Orléans, Rennes, Strasbourg).
Le fait que certaines agglomérations arrivent à
« tirer leur épingle du jeu » s'explique notamment
en ce que celles-ci ont engagé depuis plusieurs années une
politique incitative vis-à-vis des entreprises de TIC.
? L'Avancée Technopolitaine
Nées en 1969 avec le parc Sophia Antipolis, les
technopoles sont aujourd'hui présentes sur l'ensemble du territoire
Français, en particulier grâce à l'action des pouvoirs
publics locaux. Toutefois, il semble que l'enthousiasme du début se soit
essoufflé car les attentes en terme d'emplois n'ont pas toujours
été satisfaites.
Les technopoles, depuis leur mise en place, ont
évolué de différentes manières en adoptant une
grande modification de leurs principes de fonctionnement, une
spécialisation forte ou la mise en oeuvre de démarches
incitatives majeurs (Poitiers et le Futuroscope).
D'une manière générale, les technopoles
ont évolué vers l'adoption de trois métiers aujourd'hui
décrits par France Technopoles Entreprises Innovation :
§ L'animation et la mise en réseau des
compétences : favoriser les synergies entre l'industrie et la
recherche ainsi que la connexion et l'interaction des
compétence ;
§ L'ingénierie de projets innovants :
détecter, sélectionner et accompagner les projets
innovants ;
§ La marketing du territoire et l'accueil des
entreprises : assurer la promotion des compétences et des
pôles d'excellence.
? La Naissance de nouvelles Politiques et de nouveaux
outils
Les politiques de soutien aux entreprises de TIC ont
évolué au cours des années, compte tenu des changements
entraînés par la nouvelle économie et la naissance de
nouveaux types de sociétés. Ainsi, parallèlement à
la progression des logiques technopolitaines de nouveaux outils ont vu le jour
s'attachant non seulement à l'activité innovante exercée
par l'entreprise (TIC, biosciences,...) mais aussi au type de
société. Dans cette logique sont nés les incubateurs dont
l'objectif est d'aider à la concrétisation de projet innovant.
Ces outils ont notamment pour mission de renforcer la structure administrative
et financière des entreprises innovantes de type Start-up afin de leur
permettre de se développer de manière plus stable et durable, ce
qui a parfois fait défaut à ces dernières.
Les incubateurs se situent en quelque sorte en amont des
fonctions exercées par les technopoles et permettent de soutenir
l'émergence de projets porteurs.
Par ailleurs, les aides directes (incitations
foncières, financières,...) ont également
proportionnellement diminué. Ces dernières, bien qu'elles
puissent s'avérer attractives ont parfois généré
des comportements opportunistes de la part des entreprises amenant à se
pencher sur des soutiens autres. Cependant, au-delà de ces effets
négatifs, c'est surtout l'évolution des besoins des entreprises
qui a amené les acteurs publics locaux à se pencher sur d'autres
types de soutien aux activités innovantes. Dans le domaine des hautes
technologies les PMEs et Start-up donnent aujourd'hui le ton mais
autant cette économie peut s'avérer porteuse autant elle est
fragile et nécessite, au sein des agglomérations moyennes
d'être épaulée.
Certaines agglomérations moyennes atteignent
aujourd'hui, après plusieurs années politiques locales
incitatives, un certain seuil de maturité. Il s'ouvre une
réflexion nouvelle sur la manière de favoriser davantage cette
situation favorable. Les politiques locales semblent s'engager aujourd'hui vers
une réflexion de système, cette dernière consiste non pas
à créer de nouveaux outils directement au contact des entreprises
mais fédérer les acteurs et les outils existant pour favoriser la
dynamique locale.
Le but de ce système est d'organiser les
potentialités existantes dans l'agglomération et de comprendre
quels mécanismes peuvent permettre de favoriser le dynamisme local et
l'attraction des entreprises de secteur tels que celui des TIC.
Pour agir, ces systèmes adoptent trois orientations
majeures :
§ Soutenir la filière d'amont en aval :
étudier les facteurs amonts et avals existants autour de l'entreprise de
TIC moteur afin de créer des « cycles de
vie » plus dynamiques ;
§ Favoriser les relations interentreprises ;
§ Prendre en compte le tissu d'entreprises et les
dynamiques locales : effectuer un diagnostic territorial
élaboré permettant d'établir les forces et faiblesses du
milieu et notamment les potentialités du secteur économique que
l'on souhaite soutenir.
La logique de système met également en
évidence l'importance du milieu local dans les politiques de
développement des agglomérations moyennes. Le
développement local ne constitue pas une science exacte, plusieurs
facteurs locaux venant troubler la systématisation des logiques. Cette
absence de cadre analytique induit certaines difficultés dans la mise en
oeuvre des politiques locales. Dans ce sens, l'importance du diagnostic
territorial n'en parait que plus grande pour le prolongement des politiques
locales et la mise en oeuvre de systèmes.
? Répondre efficacement aux Besoins ?
Les Start-up et de manière plus générale
les entreprises de TIC sont porteuses de spécificités et
dégagent donc des besoins propres.
Les outils de développement local aux entreprises
innovantes ne s'adressent uniquement à un secteur d'activité
(TIC ou autre) mais à plusieurs. Il apparaît en
effet que les outils de développement local sont souvent partagés
entre la forme de l'entreprise et l'activité.
Ainsi, concernant la forme de l'entreprise des outils tels que
les incubateurs ont été créés pour répondre
aux besoins dégagés par les formes émergeantes
liées à la nouvelle économie. Concernant les entreprises
de TIC de manière plus globale, le soutien apporté a,
comme ils avaient pu le voir, grandement évolué au cours des
années. Les réussites ont cependant été diverses
selon la bonne prise en compte du milieu local dès le départ et
l'inscription dans la durée des projets.
Aujourd'hui, ces politiques répondent assez bien aux
besoins des entreprises de TIC dans les agglomérations
où elles se sont ancrées dans le milieu local et agit de
manière durable. Elles apportent un renforcement des synergies
aboutissant à la réflexion de système et l'accessoire
à la dimension métropolitaine.
L'hypothèse selon laquelle la mise en place d'outils et
de politiques spécifiques est nécessaire pour le bon
développement des entreprises de TIC s'avère vrai compte
tenu de la spécificité de ces entreprises.
Cependant il n'apparaît pas que ces politiques locales
comportent des différences incompatibles avec celles permettant
l'attraction d'entreprises d'autres secteurs de haute technologie (les
technopoles et incubateurs sont pluridisciplinaire,...).
Concernant la question générale portant sur la
pertinence à développer des politiques d'attraction des
entreprises de TIC dans les agglomérations moyennes, il
apparaît que certaines agglomérations moyennes ont su
générer de bonnes dynamiques locales.
Toutefois, ces politiques nécessitent pour leur bon
déroulement :
§ Une bonne analyse des potentialités
locales ;
§ Une inscription dans la durée afin d'impliquer
les acteurs et favoriser la mise en place des réseaux.
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