1.4.3. L'Amélioration du
Climat d'investissement et des Politiques Publiques en République
Démocratique du Congo
Le climat d'investissement est défini comme
étant l'ensemble de facteurs à caractère à la fois
politique, économique, administratif, juridique qu'infrastructurel, qui
déterminent la décision d'investir dans un pays donné.
Plus que les exonérations fiscales, l'état du
climat des affaires dans un pays est un important incitateur d'implantation des
investissements, dans la mesure où ces derniers ne peuvent s'orienter
que vers les milieux qui leur paraissent cléments, c'est-à-dire
propices au développement harmonieux et durable de leurs affaires.
Force est de reconnaître que l'état actuel du
climat d'investissement en République Démocratique du Congo
continue à poser quelques problèmes dans certains de ses aspects,
en dépit des efforts non moins considérables qui ont
déjà été fournis pour son assainissement. C'est
cette situation qui justifie du reste l'action de l'ANAPI en ce
domaine.
En effet, sur le plan politique, le pays vient de sortir de la
situation de guerre qui l'a caractérisée depuis plus de 5 ans. La
situation politique est sûrement en train de se normaliser avec la tenue
des élections généralisées, avec l'appui de la
communauté internationale.
Cependant, en dépit de cette évolution positive
de la situation politique, certains parmi les grands investisseurs dans le
monde ne manqueront pas de se mettre dans une situation d'expectative, sur
séant ainsi toutes initiatives en terme d'investissement.
S'agissant du volet économique, il importe de
mentionner, au titre des efforts gouvernementaux déployés pour
l'assainissement du climat d'investissement, d'importantes mesures
arrêtées à cet effet, notamment d'une part l'adoption du
libéralisme économique traduite par la libéralisation des
marchés minier et pétrolier, l'adoption du système du taux
flottant de change, la reprise de la coopération avec les institutions
financières internationales, la promulgation de nouveaux textes de lois
en vue de stimuler les initiatives privées (Code des investissements,
Code minier, Code forestier, Code de travail,...). D'autre part, plusieurs
programmes de développement ont été définis et
appliqués par le Gouvernement, avec l'appui de la Banque Mondiale.
Toutes ces mesures qui se sont déjà traduites
par l'évolution positive du taux de croissance du PIB
pourraient davantage favoriser l'émergence de l'économie
Congolaise si elles avaient fait l'objet d'exécution concrète sur
le terrain.
Certes, une chose est la prise des mesures, et une autre est
leur application effective, laquelle est conditionnée bien souvent, par
l'adoption des mesures d'exécution demeurées, elles,
inchangées.
Il est clair que des efforts doivent continuer à
être fournis pour assainir davantage le climat des affaires, notamment
pour la réduction des taux de la fiscalité intérieure, de
parafiscalité, des coûts opérationnels (coût de
l'électricité, de l'eau, de transport,...) et l'assainissement du
secteur bancaire dans le but de favoriser le financement des activités
économiques.
Quant au volet administratif, il faut relever les questions
liées aux rémunérations que perçoivent les agents
de l'Etat et l'insuffisance de leur encadrement, qui sont à la base des
pratiques de rançonnements et de tracasseries de toutes sortes qu'ils
exercent sur les investisseurs. Par ailleurs, il faut signaler la lourdeur et
la complexité qui entourent les procédures de licenciement des
travailleurs ainsi que l'octroi des licences et diverses autorisations
administratives.
Sur le plan des infrastructures (routières,
énergétiques et de télécommunication, notamment),
force est de reconnaître que celles-ci sont si pas inexistantes, du moins
insuffisantes ou en état de déliquescence dans bon nombre de
sites à l'intérieur du pays. Ce qui repousse toute idée
d'investir dans lesdites contées du pays, et explique la concentration
des investissements dans la capitale.
Enfin sur le plan juridique, il convient de relever que la
plupart de textes juridiques régissant la matière
économique au Congo paraissent obsolètes et inadaptés. Il
s'agit notamment du Décret du 27 février 1887 sur les
sociétés commerciales, l'Arrêté Royal du 22 juin
1926 sur la société par action à responsabilité
limitée, l'Ordonnance n°66-260 du 24 avril 1966 subordonnant
à des garanties financières l'immatriculation au registre de
commerce des étrangers, des sociétés
étrangères et certaines sociétés Congolaises, la
Loi n°73/009 du 5 janvier 1973 particulier sur le commerce, etc.
Outre cela, il s'avère de signaler aussi que l'image
positive d'un pays sur les plans politique, économique et social est un
incitateur important dans l'attraction des investissements.
Actuellement, l'image de notre pays est encore
négativement perçue dans bon nombre de pays. Cette situation
tient notamment aux mesures économiques inappropriées prises par
le passé, à la situation de belligérance à l'Est du
pays, à l'insuffisance des infrastructures, à la non
compétitivité des coûts opérationnels, à la
persistance des tracasseries administratives et à la corruption, etc.
Cependant, bien des choses ont déjà changé, à la
faveur des efforts déployés par le Gouvernement.
Ainsi, bien que le climat des affaires ne soit pas totalement
assaini, l'on constate que des investisseurs s'intéressent de plus en
plus au pays, compte tenu sans doute d'innombrables opportunités
d'investissement qu'il présente (Ressources naturelles
spécifiques à la République Démocratique du Congo,
situation géographique particulière, importance de la population,
richesse du sol,...).
Il y a ainsi lieu de poursuivre en même temps que les
actions tendant à l'amélioration du climat des affaires, celles
visant la génération des investissements.
Lesdites actions devront cependant être ciblées
en tenant compte des pays d'une part, et des secteurs d'autre part.
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