II.1.3. Allergies :
Dans un essai randomisé et contrôlé
à double insu contre placebo, l'administration de Lb. rhamnosus
GG à des femmes enceintes pendant quatre semaines avant
l'accouchement, puis à des nourrissons à haut risque d'allergie
pendant six mois, entraîne une réduction importante de la maladie
atopique précoce. Cette étude illustre le potentiel des
micro-organismes probiotiques de moduler la réponse immunitaire et
d'empêcher l'apparition d'allergies (Kalliomaki et
al., 2001).
L'allergie alimentaire du nourrisson se traduit souvent par
l'eczéma atopique. Lors d'une étude clinique sur 27 enfants
nourris au sein et souffrant d'eczéma atopique, les enfants ont
reçu au sevrage soit une formule infantile hypoallergénique soit
la même formule supplémentée avec Lb. rhamnosus GG
et Bifidobacterium lactis Bb-12. Après 2 mois de traitement, la
supplémentation avec les bactéries lactiques a permis une
amélioration plus rapide de l'état atopique dans ce groupe
comparé au groupe placebo (Isolauri et
al., 2000).
Les mécanismes précis n'ont pas
été élucidés, mais l'on s'appuie sur la
capacité des lactobacilles de neutraliser l'augmentation de la
perméabilité intestinale, de renforcer les réponses des
IgA spécifiques de l'intestin, d'encourager la fonction de
barrière des intestins par le rétablissement de microbes normaux,
et de renforcer la transformation du facteur de croissance bêta et la
production d'IL-10 ainsi que des cytokines qui favorisent la production
d'anticorps IgE (FAO/OMS, 2001).
II.1.4. Maladies cardiovasculaires :
Il a déjà été
démontré que l'emploi de lactobacilles probiotiques et des
sous-produits du métabolisme a des effets bénéfiques sur
le coeur, y compris pour la prévention et la thérapie de diverses
cardiopathies ischémiques et abaisse le cholestérol
sérique. Bien que la consultation FAO/OMS estime que ces
résultats sont importants, il est nécessaire de poursuivre les
travaux de recherche et particulièrement les études sur l'homme
avant de pouvoir affirmer que les probiotiques exercent des effets
bénéfiques sur l'appareil cardiovasculaire (Azizpour,
2009).
II.1.5. Action anticancérigène :
Il a déjà été
démontré que les probiotiques peuvent prévenir ou retarder
l'apparition de certains cancers. Cela vient de la connaissance que les membres
de la microflore intestinale peuvent produire des cancérogènes
tels que les nitrosamines. Par conséquent, l'administration
de lactobacilles et de bifidobactéries pourrait
théoriquement modifier la flore, réduisant les niveaux de
ß-glucuronidase et des carcinogènes (Hosoda
et al., 1996).
En outre, deux essais randomisés contrôlés
ont montré que l'administration orale de Lb. casei diminuait de
manière significative le risque de récidive de tumeur
superficielle de vessie chez l'homme (Marteau et Rambaud,
1998).
Des études in vitro avec Lb. rhamnosus
GG et des bifidobactéries et une étude in vivo
utilisant des souches de Lb. rhamnosus GG et LC-705 ainsi que
Propionibacterium sp. ont montré une diminution dans la
disponibilité d'aflatoxines cancérogènes dans la
lumière intestinale (Oatley et al.,
2000).
Dans un autre côté, bien qu'il n'y ait pas de
preuves expérimentales directes de la suppression des cancers par la
consommation de cultures probiotiques ; il existe de nombreuses preuves
indirectes basées sur des études de laboratoires, ce qui ouvre
des perspectives pour l'application des probiotiques dans la prévention
de certains types de cancer et encouragent la recherche dans ce domaine
(Izquierdo, 2009).
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