Chapitre IV :
APPROCHE ECONOMETRIQUE
L'objet de ce travail est de déterminer l'impact du
secteur agricole sur l'économie congolaise par l'investissement dans ce
secteur.
A cet effet, la mesure de l'impact de l'agriculture sur
l'économie congolaise se fera à l'aide d'un modèle
économique. Il s'agit d'estimer une relation entre les performances
économiques du secteur agricole par les investissements et la
croissance économique. Afin de s'affranchir des aléas dus
à l'application des méthodes de régression linéaire
classique sur les données évoluant dans le temps, le
développement récent sur l'économétrie des
séries temporelles seront utilisées.
Dans la littérature économique, l'approche
traditionnelle utilisée pour mesurer l'impact du secteur agricole sur la
croissance économique se fera en déterminant l'effet des
investissements (dépenses en capital dans le secteur agricole) dans le
secteur agricole sur la croissance de la production agricole et sur la
croissance économique.
Les dépenses en capital dans le secteur agricole sont
considérées comme exogènes ; ces performances servent
à expliquer d' une part l'évolution de la production agricole et
la croissance.
Mais cette méthodologie sera critiquée.
KANWAR(2000) a travaillé sur la croissance économique et
l'agriculture, a suggéré que pour évaluer la relation
entre l'agriculture et les restes de l'économie, le secteur agricole
ne devrait pas être considéré comme exogène, le cas
échéant, cela doit être prouvé à priori. Il a
également proposé des méthodes de cointégration
afin d'éviter le problème de régression fallacieuse.
YAO(2000), a montré le lien entre les secteurs peuvent
exister dans plusieurs sens. Si l'industrie bénéficie des
ressources issues du secteur agricole comme le montrent les différentes
théories présentées au Chapitre 2, la productivité
du secteur agricole s'améliore par l'utilisation des machines et engrais
issus du secteur industriel, le développement du secteur non agricole
peut également poser celui du secteur agricole.
De plus BELLA(2009), a montré l'existence de relation
de long terme entre le taux de croissance du PIB réel par tête, le
taux de croissance des PIB agricole, l'industrie et les services.
Dans cette relation de long terme, le taux de croissance du
PIB réel agricole entre avec coefficient négatif et significatif.
Pour lui la croissance du secteur agricole n'a pas causé celle des
autres secteurs sur la période de 1966-2005 au Cameroun.
Pour le cas de ce travail, il est loin de montrer ces
différents résultats, au contraire ils nous ont permis d'amener
nos réflexions dans le même ordre d'idée tout en cherchant
le lien qui peut exister entre investir dans le secteur agricole et son
incidence sur la production agricole et voir aussi l'impact de tous les deux
sur la croissance économique de la RDC.
Peu des travaux économétriques sur ce sujet
existent encore, suite à la complexité qu'a le secteur agricole,
donc nous nous sommes servis de travaux ci-dessus pour bien mener nos analyses
en prenant un modèle spécifique dont VAR.
La mesure de l'impact de l'agriculture sur la croissance
économique se fait en analysant d'abord l'investissement
(dépenses en capital), production agricole et la croissance en cherchant
des relations entre deux à deux pour savoir s'il existe des relations
biridirectionnelles. Cette mesure de l'impact sera faite à l'aide d'un
modèle VAR. Ce modèle devrait permettre d'atteindre l'objectif
fixé dans ce travail à savoir déterminer l'impact de
l'agriculture sur la croissance économique par investissements dans ce
secteur et de voir si les investissements ont déterminé la
croissance de la production agricole et aussi la croissance
économique.
Les modèles VAR ne font pas de restrictions à
priori sur l'exogèneité des variables. Il s'agit
d'une modélisation sans autre restriction à priori que le
choix des variables sélectionnées et du nombre de retard.
4.1. PRESENTATION DES DONNEES
La mesure de l'impact des investissements sur le secteur
agricole et sur la croissance économique sera faite par VAR. Ce
modèle devrait permettre d'atteindre l'objectif fixé dans ce
travail à savoir de déterminer l'impact des investissements sur
le secteur agricole et sur la croissance économique.
Il permettra également de prouver la
véracité des hypothèses formulées à
l'introduction. L'idée générale est qu'à partir des
données sur les différentes activités en RDC couvrant une
longue période, il s'est mis en exergue, grâce aux techniques
statistiques et économétriques la relation qui existe entre les
performances économiques obtenues dans le secteur agricole en RDC.
La grandeur utilisée pour mesurer les performances
économiques est le PIB. Il représente l'ensemble des richesses
créées au sein d'une économie au cours d'une
année.
Il donne la meilleure mesure du niveau d'activités.
Trois variables sont utilisées dans le modèle :
· Croissance du PIB réel par habitant notée
DGP
· Production agricole notée PROAGR
· Les dépenses en capital dans le secteur agricole
noté EPAGR ;
Toutes les données sont annuelles et couvrent la
période allant de 1974 à 2007. Ces données proviennent de
la Banque Mondiale et du ministère de l'Agriculture.
La table des données est présentée en
annexes, une description plus détaillée de ces données
sera faite ci-dessous.
4.1.1. Taux de croissance du PIB réel par habitant
(DGP)
Le PIB réel par habitant représente la valeur du
PIB réel rapportée à la population totale, il donne une
idée de la part moyenne qui revient à chaque habitant dans la
richesse totale créée au cours d'une année.
Il est utilisé comme un indicateur de bien -être.
Le taux de croissance du PIB réel par habitant représente la
variation relative du PIB réel par tête d'une année
à l'autre.
Il se calcule suivant la formule suivante :
Taux de croissance du PIB= 100
La figure ci-dessous représente l'évolution de
cette variable en RDC sur la période allant de 1974 à 2007.
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Figure 1. Évolution du taux de croissance du PIB par
tête en RDC
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