3.1.2 Les insuffisances de politique agricole congolais
A partir des objectifs définis dans le cadre du plan
quinquennal 1986-1990 et d'autres actions menées visant le redressement
du secteur agricole depuis 1960, il y a lieu de relever un certain nombre de
contraintes qui ont toujours bloqué la relance de l'agriculture.
A. Au niveau des contraintes éco-climatiques
Elles concernent les types de végétation, le
sol, l'échelle de température, la quantité, la
distribution et la rétention de précipitation pluviale. Il s'agit
des données fondamentales naturelles qui constituent des limites pour
l'agriculture. Pourtant, dans les actions définies par les
différentes politiques agricoles, on ne constate pas un effort
réalisé dans le sens de les maitriser ou les atténuer. Or
c'est d'elles que dépendent les types de cultures, la
nécessité plus ou moins impérieuse de procéder
à temps aux divers travaux agricoles à programmer.
B. Au niveau e de la commercialisation
En République Démocratique du Congo, il a
été observé qu'il n'existe pas un circuit de
commercialisation efficace de nature à motiver des efforts tant dans la
sphère de production que dans celle de la commercialisation. Tout semble
avoir été au bon vouloir des intermédiaires.
-En ce qui concerne l'infrastructure de transport
Le réseau routier est tellement endommagé, que
personne à l'heure actuelle, n'est en mesure de dire avec
précision son état. La foret a récupéré une
bonne partie des routes, et les érosions ont détruit ce qui
restait encore en vigueur. Les ponts, pour la plupart en bois, et les bacs sont
devenus presque des dangers publics.
L e réseau ferroviaire, avec de nombreux
déraillements faute des pièces de rechange, ne constitue plus un
moyen sûr. Le charroi automobile, dans presque toutes les provinces, est
pour la quasi-totalité un tas de ferraille roulant.
-En ce qui concerne les prix
En dépit de la libération de prix, l'absence de
marché organisé et d'un circuit de commercialisation, ont pour
effet l'existence des marchés dominés par les
intermédiaires qui spéculent à la baisse au niveau de la
production et à la hausse au niveau du consommateur. Le producteur
agricole, dans ce contexte, n'est plus grand bénéficiaire de la
libération des prix et de ce fait ne se sent pas suffisamment
motivé.
C. Au niveau technique et de la recherche
Il est constaté, à ce niveau, une faiblesse
fantastique de l'encadrement de l'équipement et de l'approvisionnement
des intrants agricoles. La recherche agricole semble, elle aussi, avoir
été abandonnée.
Ø la faiblesse de l'encadrement
Le cultivateur congolais n'est pas suffisamment encadré
dans les différentes structures :
· Au niveau du pouvoir public par le ministère de
l'agriculture
· Au niveau des projets
· Au niveau des sociétés
· Au niveau des centres confessionnels et les
coopératives.
Le manque des moyens de déplacement par les encadreurs,
la maigreur de salaire, s'il est encore payé, de stimulants pour inciter
le métier d'encadreur, seraient à la base de cet état des
choses.
Ø la faiblesse des équipements et
approvisionnement en intrants agricoles
L'équipement en intrants agricoles comprend les
engrains, les semences améliorées, les produits phytosanitaires,
vétérinaires, l'outillage agricole (houe, machette, hache...) et
l'équipement de transformation de produits agricoles (moulins,
décortiqueuses...). Leur cout est tellement élevé que les
agricultures ne savent pas se les procurer, le niveau de vie du paysan
étant très bas.
Ø l'insuffisance de la recherche agricole
L'INERA qui a remplacé L'INEAC ne joue plus son
rôle comme il se doit, faute de chercheurs et des moyens financiers. Les
Capsa (Centre Agricole de Production des Semences Améliorées) qui
sont les exécutifs de l'INERA sont pratiquement tous mis en veilleuse
par manque de moyens financiers, de cadres et d'une infrastructure propre
à la production des semences.
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