INTRODUCTION GENERALE
0.1. PROBLEMATIQUE
Le développement peut être partiellement
compris comme l'expansion de l'économie officielle ou des diverses
activités économiques réalisées sous le ressort de
l'état, régies par des arrangements institutionnels officiels
sous forme de contrats, de réglementation et de fiscalité et la
diminution des activités ne relevant pas du ressort de l'état.
S'il a longtemps été dit que le secteur
agricole de la RDC avait le potentiel de devenir un grenier à grain de
l'Afrique, on constante que les représentants gouvernementaux ne sont
pas parvenus à mettre en place d'importants changements structurels
depuis l'indépendance et que le pays continue à importer la
nourriture (Bokamba, 1986). La production agricole a stagné ou
baissé de façon constante tandis que les infrastructures et les
équipements mal entretenus, se sont progressivement endommagés.
Dans l'ensemble, la performance du secteur agricole
étant catastrophique, la croissance de la production des denrées
de consommation courante ne parvenait pas à suivre le rythme de
croissance estimée de la population depuis le début des
années 70. La croissance de ce secteur (englobant à la fois
l'agriculture commerciale et l'agriculture de substance) était par
conséquent particulièrement lente depuis l'indépendance.
En 1992, exception faite de certains produits comme le café, les
fèves de cacao et les arachides, les produits agricoles n'atteignaient
pas les niveaux de production enregistrés avant l'indépendance.
L'agriculture de substance employait près de 60% de la population active
du pays. Toute fois, ne disposant d'aucun outil technologique adéquat,
les paysans congolais n'étaient pas en mesure de produire suffisamment
pour satisfaire les besoins croissants de zones urbaines. En 1970, ce secteur
avait contribué à l'ordre de 6.6% dans le PIB. En 1980 ce chiffre
avait grimpé à 18.9 % et en 1986 à 20%. On notera
cependant que cette hausse était davantage liée à la
baisse d'autres secteurs qu'à des progrès réalisés
dans le domaine agricole dans la mesure où la valeur de la production
agricole diminua en chiffres absolus, dans le contexte de l'inflation
galopante du pays (Leslie, 1993, pp.126-28).Les fonds d'aide au
développement déployés par l'intermédiaire
d'organismes gouvernementaux et couvrant les produits agricoles dans le cadre
du programme américain, furent dérobés par certains
représentants de l'État occupant des postes bien en vue.
Une enquête menée en 2001 a montré
que 27% des ménages en RDC mangent un seul repas par jour, tandis que 2%
de la population ne mangent pas chaque jour. (J. Ulimwengu, 2008, IFPRI /
MINAGRI). La population frappée par l'insécurité
alimentaire était estimée à 64% en 2001 et à 73% en
2002. En 1991, cette population était estimée à 31%. Le
prix du blé et du maïs a doublé, de même que celui du
riz, de l'huile végétale et des produits laitiers depuis 2003. Le
coût de la vie est en hausse rapide dans les villes.
La consommation alimentaire journalière en RDC
exprimée en calories et en grammes de protéines est restée
plus ou moins normale jusqu'en 1992-1993, et depuis lors elle n'a cessé
de se détériorer pour atteindre seulement 1.514 calories et 24,3
grammes de protéines en 2000 (E. Tollens, 2003).
L'observation la plus frappante est la consommation du manioc
estimée à 288 kg par personne par an en 2000, avec une production
générale annuelle de manioc de 15.959.000 tonnes, soit 859,5
calories représentant 57 % et une consommation de céréales
par tête de 274 calories, soit 18%.
Une enquête de la FAO menée en 2002 sur la
consommation des ménages de Kinshasa qui portrait sur 2000
ménages sélectionnés du centre à la
périphérie, avait révélé que la consommation
moyenne par jour était de 1.349 calories et 36 g de protéines.
Ainsi, les habitants de Kinshasa consommaient presque deux fois moins de
calories que la moyenne mondiale de 2.750 calories.
Au centre de Kinshasa, la moyenne était de 1.579
calories et 46 g de protéines contre 1.165 calories et 27 g de
protéines à la périphérie. La même tendance a
été observée à Lubumbashi, Kikwit (1.835 calories
et 32,6 g de protéines) et Kindu (1.116 calories et 22,4 g de
protéines). Des résultats similaires ont été
signalés dans les districts des provinces du Nord et du Sud Kivu par ACF
(Action contre la faim), ainsi qu'au Nord Katanga et Tanganyika par FH (Food
for the Hungry) dans les enquêtes de 2008 et de 2009.
Les enquêtes nutritionnelles ont
révélé que le taux général de malnutrition
parmi les enfants de moins de 5 ans se situe entre 10 et 20% dans les districts
de Kinshasa, alors qu'il est plus élevé à
l'intérieur. (Kasaï 24 %, UNICEF / MoH, 2008). La situation
nutritionnelle en RDC reste très critique dans les régions des
provinces de l'Est (Kivu) qui sont en guerre civile. Les indicateurs
estimés montrent encore une situation stationnaire ou en
détérioration continue (Kankonde et Tollens, 2001).
L'analyse du secteur agricole effectuée en 2003
avec l'appui de la Banque Mondiale a révélé que des
contraintes perçues dans le secteur agricole sont de deux niveaux :
endogène et exogène. Les contraintes exogènes suivantes
affectent l'expansion du secteur agricole en RDC : (a) les politiques
économiques pratiquées par les gouvernements successifs qui ont
dirigé le pays ; (b) les pillages de 1991 et 1992 ; (c) la
dégradation des infrastructures économiques ; etc. Les
contraintes endogènes identifiées sont : (a) la
dégradation des infrastructures qui appuient les activités
commerciales, menant à la non compétitivité des produits
dans le secteur agricole ; (b) les services agricoles de base
inadéquats, ayant donnés lieu à une faible
productivité dans le secteur agricole ; (c) la faible
capacité organisationnelle et technique des organisations de producteurs
et (d) l'insécurité foncière. (M. Kapambwe, 2009).Tenant
compte de cette situation nous nous sommes donné le choix d'analyser
l'investissement dans le secteur agricole et la croissance économique en
RD. Congo.
0.2.QUESTION DE RECHERCHE
La question de recherche que nous avons retenue pour ce
travail est celle-ci : « Est- ce que les investissements dans le
secteur agricole en République Démocratique du Congo ont
favorisé la production agricole ? Quels peuvent avoir
été les effets sur la croissance.
0.3 HYPOTHESE DU TRAVAIL
Nous avons retenu comme hypothèse de travail,
l'investissement dans le secteur agricole permet à augmenter la
production agricole et cette augmentation peut avoir un impact positif sur la
croissance économique et l'amélioration de condition de vie des
populations congolaises.
0.4 CHOIX ET INTERET DU SUJET
a. Choix du sujet
Le choix du sujet a été piloté par notre
observation et gout pour l'exploration scientifique. La
prépondérance qu'occupe l'agriculture dans l'économie
congolaise que ce soit sur le plan de la sécurité alimentaire
,des recettes en devises ,de l'emploi ou du développement national en
général et de l'ampleur de la pauvreté , ont
stimulé en nous cette curiosité de savoir comment l'agriculture
qui a été toujours à l'ordre du jour de tous les
gouvernements de la R.D.C ne parvient pas à se relancer pour permettre
aux populations congolaises en général et celles des milieux
ruraux en particulier d'améliorer leurs condition de vie.
b. Intérêt du sujet
Ce sujet revêt un intérêt particulier dans
ce sens que, non seulement ça nous permet de relever les insuffisances
dans ce secteur mais aussi il nous permet de savoir la cause du déclin
du secteur agricole en particulier et celui de l'économie congolaise en
général. En plus nombreux sont ceux qui pensent, comme moi avant
d'appréhender ce sujet que l'agriculture joue un rôle
prépondérant dans tous les pays qui veulent se lancer dans le
processus du développement.
0.5 DELIMITATION DU SUJET
Notre travail est limité dans l'espace
géographique de la République Démocratique du Congo et
dans le temps, notre travail s'étale de 1960 à 2000.
0.6 APPROCHE METHODOLOGIQUE
Concernant l'approche méthodologique
utilisée pour mesurer l'impact de l'investissement dans le secteur
agricole et de celui-ci sur la croissance économique, une approche
traditionnelle était d'estimer une relation entre les différentes
variables qui composent les investissements dans le secteur agricole et la
production agricole et celle-ci son impact sur la croissance économique
en RDC. Les investissements dans secteur agricole étaient
considérés comme exogène. Il s'agit d'évaluer
l'effet des investissements dans l'accroissement de la production agricole
considérée comme endogènes et de voir si cet accroissement
peut avoir d'effet sur la croissance économique. Mais il existe des
possibilités d'interaction bidirectionnelle entre les investissements
dans le secteur agricole et la production agricole et celle-ci et la croissance
économique, et en plus, l'exogèneité des investissements
doivent d'abord être établis comme le suggère KANWAR
(2000).
Afin de s'affranchir des problèmes de
régression fallacieuse sur les données temporelles, les
résultats récents sur l'économétrie des
séries chronologiques ont été exploités. Notamment
l'utilisation des modèles vectoriels autorégressifs (VAR) et les
propriétés de Co-intégration.
0.7 CANEVAS DU TRAVAIL
En plus de l'introduction générale et de la
conclusion générale, ce travail est structuré autour de
quatre chapitres comme suit : le chapitre 1. Parle des fondements
théoriques des investissements dans le secteur agricole et de la
croissance économique ; le chapitre 2. Le secteur agricoles et la
croissance économique ; le troisième parle des
investissements dans le secteur agricole en R.D.C et le dernier parle de la
méthodologie économétrique utilisée et les
résultats qui constituent le chapitre 4. En fin nous formulerons des
recommandations à partir de ces résultats.
Chapitre I
FONDEMENT THEORIQUE DU ROLE DES INVESTISSEMENTS DANS LE
SECTEUR AGRICOLE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
I.1. INTRODUCTION
Il existe une certaine unanimité au sein des
économistes sur l'importance du secteur agricole dans une
économie en développement. De la pensée des physiocrates
jusqu'aux écrits des auteurs comptemporains, le secteur agricole demeure
un pilier important sur lequel doit s'appuyer tout décollage de
l'économie.
Les historiens font d'ailleurs remarquer que dans nombreux
pays dits développés d'aujourd'hui, la révolution agraire
a été un préalable à la révolution
industrielle. Cette vision justifie la place centrale qu'occupe l'agriculture
dans la théorie du développement.
L'agriculture soutenue par l'augmentation des investissements
aura comme effet, l'augmentation sensible de la part des produits agricoles
transformés en produits différenciés à forte valeur
ajoutée. L'investissement dans le secteur agricole permet aussi
l'amélioration de la productivité agricole et porte sur le
développement de l'agriculture business et des agro-industries. Cet
investissement tien aussi des forces économiques, sociales et politiques
positives qui donnent un nouvel élan à la croissance et au
développement à savoir le potentiel que représentent les
marchés agro-alimentaires nationaux, les possibilités de
substitution des importations de produits alimentaires à forte valeur
ajoutée et les taux rapides d'urbanisation sur le pays. Puisque
l'investissement joue un rôle clé dans la croissance
économique, nous sommes amenés à nous demander par quels
mécanismes il peut agir sur la création de richesses ? Nous
verrons que, l'investissement est source de croissance parce qu'il stimule la
demande globale dans un pays.
I.2. L'INVESTISSEMENT DANS LE SECTEUR AGRICOLE
L'investissement correspond aux
dépenses destinées à augmenter le potentiel productif dans
une entreprise, mais également à la réalisation
d'équipements collectifs par l'Etat.
Le rapport entre l'investissement et la
croissance agricole n'est pas évident sur le plan statistique. Rares ont
été les projections qui analysaient les implications de la
croissance agricole au niveau de l'investissement. Depuis les années 60,
les modèles de croissance économique du type Harrod/Domar relient
la croissance à long terme de la production totale à des
changements dans le capital immobilisé, mais il est difficile
d'établir une relation ayant réellement une valeur statistique
entre les investissements et la production agricoles, au niveau global. En
effet, il est difficile d'une part de définir l'investissement agricole
et d'autre part, de le mesurer ? Dans un petit nombre de pays en
développement seulement, les statistiques de la comptabilité
nationale indiquent la formation de capital par secteur et, quand c'est le cas,
les chiffres sont difficiles à interpréter. La formation brute du
capital fixe dans l'agriculture, en pourcentage du produit intérieur
brut(PIB), est très variable et sa relation avec la croissance ne
ressort pas clairement. Cela est dû aux difficultés que pose, sur
le plan méthodologique, l'évaluation des investissements dans
l'économie non commerciale et à l'influence d'autres facteurs
tels que l'emploi d'intrants ; les conditions climatiques et les
variations de la qualité et de la productivité du capital ainsi
que les décalages très divers entre les investissements et le
résultat obtenu pour différents types d'investissements. Peu
études économétriques sont réalisées car
elles demandent une grande quantité de données et elles sont
couteuses. Les résultats n'ont pas toujours une grande valeur
statistique. Au niveau supérieur de ségrégation ou dans un
projet particulier, l'analyse des couts-avantages est une activité de
routine et les difficultés diminuent, sans toute fois disparaitre.
D'après BINSWANGER(1993), la croissance agricole est le résultat
combiné d'une série de relations de cause à effet qui
s'enchainent, notamment des facteurs exogènes et des
possibilités, grâce aux interventions du secteur public face aux
réactions du secteur privé et des agriculteurs.
I.2.1. FACTEURS EXOGENES
Ces facteurs sont l'environnement agro-économique
naturel, la croissance démographique, les progrès automatiques
des technologies et les possibilités commerciales internationales. La
dotation en ressources naturelles a une grande influence sur les
décisions d'investissement. Les investissements réalisés
par les secteurs publics et privés sont fortement influencés par
le patrimoine naturel, favorisant les régions les plus positives que
négatives sur la croissance économique. La croissance de la
production doit être étayée par une demande effective et
une main d'oeuvre active. En ce sens, la population peut être un
élément moteur. En revanche, elle peut être une entrave
où la malnutrition ou la mauvaise santé réduisent
l'efficacité de la main d'oeuvre, si le nombre d'inactifs qui sont
tributaires du système productif devient excessif, et les populations
qui n'ont pas accès aux technologies appropriées ou à des
incitations endommagent l'environnement. Dans de nombreux pays en
développement, ce sont les effets négatifs de la croissance
démographique qui prédominent. Le système commercial
international détermine les possibilités qu'ont les pays de tirer
profit de leurs avantages comparatifs et conditionne la structure de
l'investissement agricole et les scénarios de croissance. Par exemple,
après les négociations du cycle d'Uruguay de l'accord
général sur les tarifs douaniers et le commerce(GATT), les
échanges des produits agricoles modifieront la structure de la
production agricole et créeront des possibilités de croissance
agricole dans quelques pays, alors que dans d'autres, ils entrainent des
ajustements. On peut encore accentuer considérablement la
libéralisation des échanges de produits agricoles, d'où
peut venir une croissance agricole supplémentaire dans quelques pays et
une amélioration du bien être des consommateurs dans d'autres. Les
modifications autonomes des technologies dérivant de la recherche
fondamentale ou stratégie ou encore de ses retombées peuvent
créer des possibilités d'investissement et de la croissance
agricole. Les possibilités naissent quand des progrès
technologiques sont accomplis, même s'ils ne sont pas toujours
bénéfiques du point de vue social ou écologique. On peut
prendre pour exemple les filets synthétiques dans le secteur des
pèches, le sirop de glucose dans les industries consommatrices de sucre
ou les progrès biotechnologiques en matière d'élevage.
I.2.2. INTERVENTIONS PUBLIQUES
Le rôle du secteur public est de
façonner l'environnement, en définissant les politiques et en
investissant dans les infrastructures de base et dans le capital humain afin de
créer des externalités positives qui encourageront les
opérations du secteur privé. Au niveau plus
général, la stabilité politique et un cadre institutionnel
et politique stable et prévisible, un équilibre macro
économique garantissant les équilibres monétaires,
budgétaires et extérieur, des taux de change réalistes et
des marchés libres des capitaux sont des conditions indispensables pour
attirer les investissements. Il faut en suite qu'il existe des services publics
régulateurs pour que les opérations et les transactions
privées puissent se dérouler dans un cadre institutionnel sur,
ces mécanismes pourraient notamment garantir la sécurité
des régimes fonciers, les contrôles sanitaires, la protection des
contrats et de la propriété et un accès équitable
aux garanties prévues par la loi. Dans le passé, les politiques
de nombreux pays en développement ont été
caractérisées par une discrimination anti-agricole se traduisant
par les mesures telles que : surévaluation des monnaies nationales,
taxation excessive des exportations agricoles, protection du secteur
industriel, intervention du gouvernement dans la commercialisation des produits
agricoles par le contrôle des prix, importance excessive des offices de
commercialisation para-étatiques, réglementations administratives
restreignant la libre circulation des biens et sous--équipement des
zones rurales en services publics. Depuis les années 80, des programmes
d'ajustement structurel ont tenté d'éliminer ces distorsions et
de rendre les économies plus réceptives aux investissements. Le
climat d'investissement peut être notamment amélioré par
les mesures suivantes : redéfinition des rôles des secteurs
publics et privés, décentralisation des prises de
décisions (notamment rôle des ONG et approches participatives dans
les programmes du développement), récupération des couts
et durabilité financière des services gouvernementaux. Les
mesures garantissant les mêmes chances pour tous et luttant, par une
action ciblée, contre la pauvreté sont également
importantes car elles créent un climat de stabilité sociale et
politique et mettent en valeur les ressources humaines sous utilisées.
Dans pratiquement tous les pays en développement, le processus
d'ajustement n'est pas encore achevé et le contexte
général continue de favoriser les investissements.
L'investissement public est essentiel, lorsque l'investissement privé
n'est pas en mesure de fournir un service indispensable, en raison de
défaillances du marché ou parce qu'il s'agit d'un bien public.
C'est le cas des infrastructures majeures, telles que l'irrigation, les routes
rurales, la recherche agricole et la vulgarisation axée sur les petits
exploitants, ainsi que pour la majeure partie des services d'éducation
et de santé. Les investissements de ce type stimulent pratiquement
toujours l'emploi d'intrants et la production agricole.
I.2.3. REACTIONS DU SECTEUR PRIVE
A de faibles niveaux de revenu, l'investissement
des ménages agricoles est en premier lieu déterminé par
des besoins de survie. Tant qu'un minimum de sécurité alimentaire
n'est pas atteint, les décisions d'investissement sont
caractérisées par une forte aversion contre le risque et par une
préférence pour les résultats rapides qui peuvent aller
à l'encontre de la durabilité et de l'efficacité. A des
niveaux de revenus plus élevés, les ménages d'agriculteurs
peuvent être hautement réceptifs aux incitations
extérieures. Malgré la quantité de données requises
et les problèmes d'interprétation, quelques études sur les
création du secteur privé à un environnement favorable
crée par les interventions des pouvoirs publics ont été
publiées de temps à autres (BINSWANGER,1989 ; craig, pardey
et Roseboom, 1994). Des études transnationales montrent que la
production agricole et la demande de facteurs de production réagissent
à des améliorations apportées dans divers domaines
(santé humaine et éducation, recherche et vulgarisation,
densité des réseaux routiers, nombres des filiales de banques
rurales etc.) et que ces réactions sont significatives sur le plan
statistique. Les analyses de l'investissement du secteur privé dans des
services et installations avant et après récoltes sont plus rares
et cette question mériterait une étude plus approfondie. Les
données dont dispose laissent penser que les services de soutien
privés répondent de façon plus modérée
à une infrastructure et à un cadre général
favorables et que la production agricole est fortement stimulée par la
disponibilité de ces services.
Bref, la littérature ci-dessus, montre les
contributions qui devront être apportées par les secteurs
privés et publics, ainsi que le rôle de l'aide
extérieure.
L'étude WAT 2010 base ses projections de la production
agricole sur la demande effective projetée, sur la structure de
production et le patrimoine naturel des différentes régions du
monde. On obtient ainsi un modèle mondial qui peut être
utilisé, comme l'avons fait ci-après, comme première
approche permettant de prévoir les investissements agricoles requis.
Etant donné que les ressources, naturelles mondiales sont soumises
à une pression croissante et que les bonnes terres inexploitées
se font rares, la croissance agricole devra reposer de plus en plus sur
l'intensification des cultures, qui est synonyme d'investissements. Les
personnes vulnérables sur le plan alimentaire, encore nombreuses, n'ont
pas les moyens d'acheter des aliments ; leur demande s'ajoute à
celle prise en compte dans le modèle WAT 20103 et rend encore plus
complexes les estimations sur les investissements requis et sur leur
orientation.
En outre, l'investissement n'aura pas pour seul objet de
soutenir la croissance de la production agricole, il devra aussi garantir
l'exploitation durable des ressources.
Par ailleurs, la croissance démographique se ralentit
dans le monde entier et si les revenus augmentent, la demande alimentaire
effectivement ne s'accroit pas dans les mêmes proportions. La technologie
continue à progresser et tend à réduire les besoins
d'investissement par unité de production. On ne sait pas très
bien quelles seront les implications pour les besoins nets d'investissements
agricoles, d'autant que les ressources ne sont pas systématiquement
comptabilisées, mais il est certain que la qualité et la
composition de l'investissement doivent changer radialement pour
refléter le nouvel environnement économique qui s'est
dessiné au cours des 20 dernières années et qui a
été caractérisé par l'ajustement structurel, par
l'ouverture de l'économie mondiale et par une évolution
alimentaire mondial.
I.3. CROISSANCE ECONOMIQUE
L'étude de la théorie de croissance dans le
processus de développement préoccupe non seulement l'attention
des économistes classiques et néoclassiques, mais
également de nos jours. Celle de beaucoup d'agents économiques.
Cet intérêt porte notamment sur son histoire, les facteurs qui
l'engendrent ; la déterminent, l'accélèrent, la
freinent, le rôle qu'elle joue dans le processus de développement
( bien être), ses principales caractéristiques, les relations
entre elles, d'une part, et la formation, l'éducation, l'environnement,
le capital, la consommation et le progrès technique d'autre part,
etc.
I.3.1. UNE BREVE HISTOIRE DES THEORIS DE LA CROISSANCE
La croissance est-elle synonyme du bien être ? La
réponse est claire : non ! La croissance est
appréhendée par usage des critères quantitatifs.
Alors que la croissance économique se
réfère aux changements quantitatifs, le développement
comme le bien être, lui inclut aussi des phénomènes
qualitatifs comme, par exemple, la qualité de l'éducation et de
l'enseignement, des changements salutaires à effets positifs pour le
bien être des individus et de la communauté toute
entière.
En effet, d'après SIMON KUZNETS et de nombreux autres
économistes, la notion de croissance économique ne prend un sens
précis que s'il est possible d'en mesurer quantitativement les
données. A cet égard, l'indicateur le plus couramment
utilisé pour mesurer la croissance est le produit intérieur
brut(PIB). La croissance économique est nécessaire au processus
du développement.
L'analyse de croissance occupe une place importante
déjà dans les questions que se posent les économistes
classiques.
1. APPROCHE DES CLASSIQUES
Selon les penseurs classiques intéressés au
phénomène de la croissance économique, le sujet
traité est la recherche, la description et la prévention des
caractéristiques de la croissance économique. Le débat
portent essentiellement sur l'aspect équilibré de la croissance.
Parmi les protagonistes de cette façon de voir, il y a lieu de citer
particulièrement : ADAM SMITH(1790-1790), THOMAS MALTHUS
(1766-1834), DAVID RICARDO(1772-1823) et KARL MARX(1818-1883). En effet, ces
auteurs assistent à la révolution industrielle et ils
s'intéressent à très près à ses
conséquences. Ils cherchent à donner une explication scientifique
des forces qui gouvernent le fonctionnement et le développement de
l'activité économique. Pour Adam Smith, a
assisté à ce que l'on appelle, l'époque protocapitaliste.
Dans son analyse, il a mis l'accent sur le rôle des économies
d'échelle, de la spécialisation et du commerce international. Il
est aussi l'inventeur de l'approche historique dans l'analyse comparative de la
croissance.
Il a négligé le rôle du progrès
technique dans la croissance en mettant l'accent surtout sur les
économies d'échelle et sur la division du travail. Pour
Thomas Malthus, il avait un schéma de croissance
basé sur deux secteurs : les ressources naturelles et le
travail.
Il a totalement négligé le rôle potentiel
du progrès technique et de la formation du capital. Le mécanisme
principal qui conditionne la croissance correspondait, selon Malthus, à
la pression imposée par la croissance démographique et par les
besoins imposée par la croissance démographique et par les
besoins de subsistance de cette population croissante. L'équilibre est
alors atteint uniquement grâce aux différentes catastrophes :
la famine, la peste, la guerre...
Il préconisait alors d'adopter des politiques actives
en vue d'éviter ces catastrophes, en favorisant les mariages tardifs,
l'abstinence sexuelle...
Bref il va insister sur le réinvestissement productif
de surplus. En suite David Ricardo, Il reconnait clairement
la puissance productive supplémentaire qui peut provenir des machines et
les perspectives de croissance fortes que ces derniers peuvent fournir aux
secteurs non agricoles.
Etant en partie influencé par Malthus, il
considère que les gains de productivité ne peuvent apparaitre que
dans l'industrie. Mais l'utilisation progressive des terres de moins en moins
fertiles ne peut que tirer vers le haut les prix agricoles et donc les
salaires de substance. Cela doit conduire à l'épuisement des
profits et donc, à l'arrêt de l'expansion économique
(l'Etat stationnaire des classiques J.S. MILL). Bref il va aussi insister sur
le réinvestissement productif de surplus. Pour Karl
Marx, il est sans contester l'économiste classique qui a
l'analyse la plus riche du capitalisme. Il a notamment rejeté le
pessimisme de Malthus et Ricardo en reconnaissant la puissance productive qui
réside dans la production en usine et le rôle de l'accumulation
accéléré du capital fixe dans le progrès
économique. Il a anticipé une expansion continue du commerce et
la concentration de la production dans des unités de plus en plus
grandes, sources d'économies d'échelle.
Il a néanmoins souligné la possibilité
d'un ralentissement de la croissance par la difficulté de soutenir un
progrès technique continu. Il a quand même considéré
que cette baisse tendancielle du taux de profit pourrait être
contrebalancée par d'autres facteurs. Ce progrès technique et
l'accumulation du capital sont donc les deux services de la croissance chez
Marx et SCHUMPETER : Par rapport à Marx,
Schumpeter met l'accent sur le progrès technique plutôt que sur
l'accumulation du capital. Il rejette totalement l'analyse de Malthus et de
Ricardo concernant la contrainte imposée par la pression de la
population.
Schumpeter distingue deux modèles d'opérations
d'une économie capitaliste : le flux circulaire qui correspond
à une situation où la technologie est statique et le
développement économique où la technologie et
l'organisation de la production changent avec une dynamique soutenue par des
innovations. On a alors une suite d'équilibres potentiels qui ne sont
jamais atteints car les innovations successives déplacent continument
l'économie.
Le rôle de l'entrepreneur apparait alors pleinement dans
la recherche et la mise en oeuvre des innovations comme sources de profit. Ces
innovations correspondent à l'invention et la réalisation de
nouvelles combinaisons qui peuvent correspondre à :
- l'introduction des nouveaux biens ;
- l'introduction des nouvelles méthodes de
productions ;
- l'ouverture de nouveaux marchés ;
- la découverte et la conquête de nouvelles
sources de matière premières ;
- une nouvelle organisation pour l'industrie.
Pour résumer, l'économie de l'innovation et des
idées et des idées est une économie de biens non rivaux,
en partie exclusifs grâce aux brevets, qui induit des effets
d'externalité et rendements croissants donc l'existence d'une
concurrence imparfaite. Bref, il a insisté sur le rôle de
l'entrepreneur comme grappes d'innovation. En fin HARROD,
parle d'un modèle à un seul secteur de production (un seul bien)
et à un seul pays. Il étend le modèle keynésien de
base en y incluant la dynamique du capital (l'investissement) et de l'emploi
(la population active) Harrod s'interroge sur la capacité des
économies capitalistes à réaliser une croissance qui
respecte l'équilibre du marché du bien et de celui de travail
simultanément. Il a posé donc deux problèmes :
· Problème de court terme d'existence de
l'équilibre ;
· Problème de long terme de stabilité de
l'équilibre.
Le modèle Harrod était bien sûre conforme
aux sentiments qui avaient ces économistes à la sortie de la
crise de 1929. Mais les tarentes glorieuses correspondaient à un
sentiment de confiance dans la croissance équilibrée. Bref, le
taux de croissance est fonction du rapport entre le taux d'épargne et le
taux d'investissement.
2. APPROCHE DE NEO-CLASSIQUE
Les penseurs néoclassiques reprochent aux classiques
essentiellement ceci : ils appliquent les hypothèses d'analyse de
courte période à l'étude de la longue période de
la croissance économique. Puisque à long terme les
différents paramètres de l'analyse deviennent flexibles
d'où le problème du « fil de rasoir » ne
devait pas se poser. Ainsi donc, pour les
néoclassiques, « la croissance est nécessairement
équilibrée par la flexibilité des prix des facteurs de
production, permet d'en assurer le plein emploi ». en d'autre mots,
s'il y a excès d'offre de travail (du par exemple à la croissance
démographique), cela fera baissé le salaire, cette situation
incitera les entreprises à rechercher davantage de main d'oeuvre et donc
à choisir une combinaison des facteurs moins capitalistes.
De cette façon, la substitution du travail permettre
l'éclosion de la croissance économique et d'assurer le plein
emploi, quelle que soit l'ampleur de la croissance démographique et
celle de la croissance économique. Bref, la croissance est
équilibrée en plein emploi puisque l'intensité
capitalistique et la quantité s'ajustent à la quantité de
travail.
L'un des représentant et protagonistes authentique de
l'approche néoclassique est ROBERT SOLOW. Il a publié, en 1956,
une contribution à la théorie de la croissance économique.
Pour SOLOW, cherche effectivement à rétablir la
validité de la croissance équilibrée en relâchant
une hypothèse importante de Harrod : la fixité des prix qui
implique la fixité des coefficients de production. Solow va introduire
une technologie avec des facteurs substituables. Cela va modifier radicalement
les résultats négatifs de Harrod. Ce modèle est
publié par Solow en 1956. L'onde de choc de la crise de 1929 n'est pas
encore dissipée et le débat sur la stabilité du
capitalisme est très vif. Keynes répond en affirmant que l'Etat
à un rôle régulateur à jouer à court terme.
En théorie de la croissance, Harrod et Domar, montre que la croissance
des économies capitalistes est instable. Le modèle de Solow est
une réponse à cette affirmation. Il montre que la croissance est
stable, grâce à l'introduction d'une fonction de production ayant
des propriétés particulières. Le coeur du modèle
de Solow est en effet la fonction de production néoclassique.
Y=F (K, L)
(1)
où L, est le nombre des travailleurs et K, est le stock
du capital.
Alors la fonction de production utilisée est la
fonction Cobb douglas :
Y= L1-á
K á (2)
Et la résolution du modèle se fait de
manière très simple en passant en variables par tête.
Y/L=f
(k)=ká , (3) et l'on a
rK =áY et wL= (1-á) Y.
k =K/L est le capital par tête, et y=Y/L est le revenu
par tête. En prenant la dérivée logarithmique, on trouve
k./k= K./K
-L./L=k./k -n (4)
L'évolution du stock de capital s'écrit donc
= - ä
= - ä -á = -ä-n (5)
D'où l'on trouve l'équation forte simple.
=sf(k) -(ä+n)k ; (6)
avec le niveau du capital par tête ko
donné.
Ce modèle simple explique donc les différences
de niveau par les différences de taux d'épargne, mais n'explique
pas encore les différences.
Figure 1. Dynamique de taux de croissance ni même
l'existence d'un taux de croissance par tête strictement positif.
Par ailleurs, cette période connait d'importantes
découvertes scientifiques de très grande ampleur :
relativité générale, mécanique quantique (laser,
nucléair, transitor). Le modèle de Solow introduit un
progrès technique exogène, fruit de l'activité
scientifique dont les déterminants ne sont pas économiques.
En incorporant le progrès technique le modèle
devient
Y=F (AtK,L).
(7)
Le progrès technique augmente la productivité du
capital.
Remarque : dans le cas de Cobb -Douglas, la
neutralité du progrès technique dans les sens de Hicks, Harrod et
Solow est équivalente d'où :
Y=F (K, AtL),
(8)
Atest le progrès technique qui est
exogène et qui croit au taux a. Donc l'évolution de
l'économie peut se résumer par les trois équations
suivantes :
= sF(K,AtL)-äK (9)
= n
= a
La théorie des déterminants économiques
dans le rythme de progrès techniques est réalisée bien
plus tard, et donnera lieu à la théorie de la croissance
endogène. Le modèle de Solow, montre que dans sa forme la plus
simple, il justifie une intervention publique systématique pour
permettre une croissance optimale des économies de marché.
Cependant, les insuffisances«Solowiennes » sont telles que
certainséconomistes vont s'y plonger davantage. C'est le cas en
l'occurrence de MANKIW-ROMER-WEIL(1992). En ce qui concerne Le rapport
Meadows (1972) et l'approche systémique, l'objectif principal
des auteurs du rapport Meadow était la reconnaissance dans un
contexte mondial des interdépendances et inter actions de 5 facteurs
critiques : explosion démographique, production alimentaire,
industrialisation, épuisement des ressources naturelles et la
pollution. Partant du constant que la quasi-totalité des
activités humaines obéissent à une loi de nature
exponentielle (les cinq variables évolueraient selon une progression
géométrique). Ces auteurs ont illustrés que la croissance
de la population humaine obéit à une loi exponentielle (suite
géométrique selon Malthus).
La structure du système qui traduit la dynamique de la
croissance de la population est schématisée
ci-dessous :251652096
NAISSANCE PAR AN
251646976251658240251657216251656192251655168251654144251653120
DECES PAR AN
251650048
POPULATION
251649024 (+) (-)
251664384251661312251659264251660288251667456251668480
TAUX DE NATALITE
251648000
TAUX DE MORTALITE
251651072
251666432251663360
251665408251662336
Ce système à deux boucles. Celle de gauche est
positive, elle représente ce que l'on peut déduire de la courbe
de croissance exponentielle observée. Etant donnée une population
à taux de natalité constant, plus cette population est
élevée, plus le nombre de naissances annuelles sera
élevé. La boucle de droite est négative,
l'évolution d'une population est fonction du taux moyen de
mortalité lequel reflète l'état global de santé
d'une population. La mortalité tend à déduire
l'accroissement de la population. A taux de mortalité constant, un
accroissement de la population tend à accroitre la mortalité
annuelle en valeur absolue. Un nombre de décès diminues la
population ce qui toujours à taux de mortalité constant
provoquera l'année suivante, un nombre de décès inferieur
à l'année.
3. CROISSANCE ENDOGENE
Le modèle de Solow n'explique pas la croissance, il
signalait simplement que grâce au progrès technique, la croissance
peut perdurer. Pour le tenant de la théorie de la croissance
endogène, le progrès technique ne tombe pas du ciel. La
croissance est ainsi assimilée à un phénomène auto
entretenu par accumulation de quatre facteurs principaux : la technologie,
le capital physique, le capital humain et le capital public. Le rythme
d'accumulation de ces variables dépend de choix économiques,
c'est pourquoi on parle de la théorie de la croissance endogène.
Cette théorie à été publiée pour la
première fois par PaulROMER(1986) qui a cependant
renouvelé l'analyse en proposant un modèle qui repose sur les
phénomènes des externalités entre les firmes : en
investissant dans nouvel équipement, une firme se donne les moyens
d'accroitre sa propre production mais également celles des autres firmes
concurrentes ou non. Pour Romer, le changement technique sera d'autant plus
intense que les innovateurs espéreront en tirer un profit important. Le
progrès technique n'est pas exogène, il est produit.
Pour cet auteur, l'économie est composée d'un
secteur qui produit le bien final, qui est utilisé pour consommer et
investir. Ce secteur va utiliser différents machines. La création
d'une idée nouvelle sera la création d'une nouvelle machine. Le
bien final est produit avec la fonction :
Y=Lp1-á iá di avec 0 1
Où LP est le travail utilisé pour la
production. xi est la quantité de bien i utilisée dans
la production et A est la diversité des biens intermédiaires(ou
encore des machines). Il faut bien comprendre que dans ce modèle la
croissance repose sur cette fonction. L'augmentation de A, par hypothèse
augmente la productivité globale des facteurs. En suite
LUCAS (Prix Nobel en 1995), qui a montré l'importance
du capital humain désigné comme l'ensemble des capacités
apprises par les individus et qui accroissent leur efficacité
productive. L'éducation est un investissement dont l'individu attend un
retour. En fin BARRO, qui a démonté que le
capital public n'est qu'une forme de capital physique. Le capital public
comprend également les investissements dans les secteurs de
l'éducation et de recherche. En dehors de ce trois auteurs nous avons
aussi MANKIW-ROMER-WEIL(MRW)quipostulent que,l'accumulation
des facteurs classiques, à deux seuls ne suffitpas à expliquer
toute la problématique de la croissance. D'où, l'adoption d'une
vision plus large du capital en considérant le capital humain, de
manière distincte. En introduisant ce nouveau facteur, la PTF diminue,
intuitivement, sa part dans l'explication de la croissance c'est le
fameux « résidu de Solow corrigé ».
Cette extension du modèle de Solow implique donc que la part du revenu
du capital physique ne peut pas être, toute seule, une mesure
précise de l'importance globale du capital. Une mesure plus large du
capital augmente la possibilité que des différences de
l'intensité du capital puissent expliquer, après des
différences de revenu par tête entre pays. Pour eux :
a. la croissance provoque l'accumulation du facteur
résiduel qui, lui-même, suscité la croissance. En d'autres
mots, la recherche du profit maximum explique la course au progrès
technique, et cette course explique elle-même la croissance
économique.
b. alors que les classiques et les néoclassique partent
de l'hypothèse des rendements constants et, dès lors, la
croissance peut être un phénomène auto entretenu.
c. d'après les économistes modernes, quatre
idées-forces sont à retenir :
· le moteur de la croissance, ou « le
facteur résiduel » provient essentiellement de l'accumulation
de connaissance ;
· l'accumulation du capital humain est aussi, un domaine
qui influence au plus haut degré la croissance économique. Pour
ROBERT LUCAS, le stock de connaissances ou en d'autres mots, le capital humain,
est un facteur endogène de croissance ;
· les dépenses d'infrastructures publiques
constituent elles aussi et d'après les modernes un élément
déterminant de la croissance économique ;
La formulation mathématique de leur modèle se
présente comme suit
Y=
KáHâ
(AL)1-á-â , á, â á +â (11)
Où K est le stock du capital physique, H le stock de
capital humain et L le nombre de travailleurs. Les rendements de K, L et H sont
considérés constants. Il faut noter que dans ce modèle, le
progrès technique est neutre au sens d'Harrod.
Puisque les dépenses publiques induisent la croissance
économique, il est indiqué qu'on a maintenu à un niveau
significatif, cela, même en période de crise et de conjoncture
difficile ; Keynes l'avait déjà dit : l'investissement
public est nécessaire à la croissance. Dès lors, il faut
que les gouvernements résistent à la tentation de détruire
les dépenses d'investissement en période de la crise, sous le
prétexte de pouvoir in contenir les dépenses courantes.
Rappelons que, pour les classique et les néoclassiques,
le progrès technique et la population étaient des
déterminants exogènes ? Ainsi donc, la croissance ne s'auto
entretenait pas et ne constituait pas un processus cumulatif.
Les modernes, eux affirment que les déterminants de la
croissance sont endogènes. L'économiste qui a le plus soutenu les
idées nouvelles de la théorie des effets externes,
aux « externalités » et puisent copieusement
dans la pensée de SCHUMPETER (innovation, esprit d'entrepreneuriat,
etc.).
Tout en s'intéressant épisodiquement les
économistes RAMSEY (1918), YOUNG(1928), SCHUMPETER(1934), KORIGNT(1944),
la problématique de la croissance disparait du devant de la scène
pendant une longue période où l'allocation des ressources (et non
leur création) deviennent le principal objet de curiosité des
économistes (Walras, Keynes, Debreu...). Malgré tous, les travaux
ont donné lieu à un corps de théorie modernes de la
croissance, assez élémentaires, partageant un certain nombre de
caractéristiques communes :
· Des comportements concurrentiels ;
· Une dynamique d'équilibre ;
· L'analyse du rôle de rendements
décroissants et de leur relation avec l'accumulation du capital physique
et du capital humain ;
· L'analyse de la relation entre le revenu par
tète (per capita) et le taux de croissance de la population ;
· Et plus récemment, l'analyse du rôle du
progrès technique et d'influence des monopoles sur ce progrès.
Le travail précurseur de Ramsey(1928) est en fait
resté ignoré jusqu'aux années 1960. La
problématique de la croissance n'a été vraiment
ravivée que plus tard par les travaux de Keynes Harrod(1939) et
Domar(1946).
Etant réalisés après la grande
dépression, ces travaux ont surtout mis l'accent sur
l'instabilité du système capitaliste.
Le nouveau récent des théories de la croissance
hérite surtout des modèles néo classique de Solow et de
consommation de type plutôt Keynésien. Les implications `une
vision Keynésienne de l'économie pour l'analyse de la croissance
apparaissent plus clairement dans le post Keynésien de KALDOR
(1955-1956).
La réintégration du modèle de Ramsey a
permis de considérer un comportement de consommation plus riche.
En résumé, l'approche moderne de l'analyse de la
croissance économique affirme que, le facteur résiduel est
endogène, que l'équilibre de la croissance économique peut
se réaliser en plein emploi, que le processus de la croissance est
endogène ment cumulatif.
1.3.2 COMPTABILITE DE CROISSANCE.
La comptabilité de la croissance repose sur deux
hypothèses du modèle de Solow : la fonction de production
néo-classique, et l'hypothèse de concurrence pure et parfaite. En
effet, on a :
Y= F(A,K,L) en différenciant ,
dY= dK+ +
Comme la concurrence est parfaite et les rendements constants,
la maximisation du profit de l'entreprise représentative donne :
= r,
=
En notant á la part du revenu du capital dans la valeur
ajoutée, et 1-á la part du travail ;
á = et 1-á= ,
On trouve en divisant l'équation ci-dessus par Y,
= á + (1-á) + ;
Le dernier terme est l'augmentation de la production non
expliquée par l'accumulation des facteurs, c'est le résidu de
Solow qui représente l'apport du progrès technique
exogène. On peut noter :
= - á -(1-á)
Chaque élément du terme du droite peut se
mesurer, le taux de croissance de la production, du capital est du travail
, , et la part du capital á. On peut donc mesurer simplement le
résidu de Solow. Ce résidu est aussi appelé
productivité globale des facteurs, PGF(ou TFP en anglais). Cette mesure
du progrès technique est très souvent utilisée, car elle
est fort simple et très instructive.
I.4. L'INVESTISSEMENT ET LA CROISSANCE
Ce point, bien sûre, nous permet de montrer le
rôle de l'investissement dans la croissance économique.
L'investissement est considéré comme clé
de la croissance, car il rend plus efficace le travail humain. Mais il ne
suffit pas d'investir pour croitre davantage : à compter d'un
certain niveau, l'efficacité de l'investissement se heurte à la
loi des rendements décroissants : sans progrès technique,
l'accumulation d'équipement ou de bâtiments ne mène pas
très loin. Ce progrès dépend d'investissements
spécifiques dans la recherche ou la formation. Dans les pays en
développement où l'investissement devait avoir plus fort impact,
les études ne mettent pas en évidence une influence significative
de l'investissement sur la croissance. Une inefficacité qui renvoie
à des faiblesses institutionnelles.
Les politiques de soutien à l'investissement conservent
cependant une certaine légitimité, à condition
d'être très sélectives.
Le rôle de l'investissement dans la croissance
économique est généralement tenu pour acquis. Ainsi, Walt
Rostow affirme, en 1960, que la phase de décollage économique se
caractérise par le passage du taux d'investissement de 5% à 10%.
Cet ordre de grandeur tiré de l'expérience des pays occidentaux
lors de la première révolution industrielle, doit d'ailleurs
être augmenté, car les techniques employées sont
aujourd'hui beaucoup plus gourmandes en capital qu'au XIXème
siècle. L'historien Paul BAIROCH estime ainsi qu'il fallait
investir l'équivalent de six mois de salaire pour se lancer dans
l'industrie cotonnière au début du XIXème
siècle, contre 300 mois dans les années 1950. Comment
peut-on justifier ce rôle important de l'investissement ?
Chapitre. II
LE SECTEUR AGRICOLE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Il existe une certaine unanimité au sein des
économistes sur l'importance du secteur agricole dans une
économie en développement. De la pensée des physiocrates
jusqu'aux écrits des auteurs contemporains, le secteur agricole demeure
un pilier important sur lequel doit s'appuyer tout décollage de
l'économie. Les historiens font d'ailleurs remarquer que dans de
nombreux pays dits développés d'aujourd'hui, la révolution
agraire a été un préalable à la révolution
industrielle. Cette vision justifie la place centrale qu'occupe l'agriculture
dans la théorie du développement. De nombreux auteurs de ce
courant de pensée tels LEWIS (1955), HIRSCHMAN (1958), FEI et RANIS
(1964), ou encore MELLOR (1966) y ont consacré des écrits
importants. Et même en cette période du 21e
siècle, la mise en oeuvre de politiques agricoles efficaces par la FAO
demeure une condition nécessaire à l'éradication de la
faim et la réduction des inégalités dans les pays du
monde.
L'analyse de l'impact du secteur agricole sur la croissance et
le développement économique se fait suivant plusieurs points de
vue dans la littérature économique. Les premiers auteurs de la
théorie du développement lui assignaient un rôle "passif"
dans l'économie. LEWIS (1955), HIRSCHMAN (1958), RANIS et FEI (1964)
pour ne citer que ceux-là, le situent en amont des activités des
autres secteurs de l'économie qui impulsent réellement le
développement. L'agriculture doit fournir au reste de l'économie
les ressources dont il a besoin pour son fonctionnement. La part du secteur
agricole est ainsi vouée à la décroissance au fur et
à mesure que l'économie croît.
Mais, La notion d'une agriculture au service du
développement du reste de l'économie, réservoir de main
d'oeuvre et de capital à exploiter, recule de plus en plus devant celle
qu'il faut s'engager dans la voie du développement agricole pour
lui-même et que l'agriculture peut parfois s'avérer un secteur en
tête de l'économie, surtout en période d'ajustement
économique .Un développement du secteur
agricole en tant que secteur d'activité dans l'économie est
également un gage d'atteinte d'un niveau de développement
économique. La coexistence des secteurs urbain et rural ne
transparaît plus comme une aberration en ce sens qu'un
développement du secteur agricole permettrait de voir des
améliorations de niveau de vie dans le monde rural. Avant d'exposer plus
en détail ces différentes approches de l'impact de l'agriculture
sur la croissance de l'économie, il est opportun de définir ces
concepts.
2.1. Définition des
concepts
2.1.1 Agriculture
L'agriculture dans son acception large désigne
l' « ensemble des travaux transformant le milieu naturel pour la
production des végétaux et des animaux utiles à
l'homme ». En plus donc de la culture des végétaux,
sont également prises en compte les activités d'élevage,
de pêche et de chasse.
Du point de vue économique, l'agriculture
représente un secteur d'activité, une activité
génératrice de revenu à partir de l'exploitation des
terres, de la culture des animaux, etc. À ce titre, elle contribue
à la formation du revenu national et emploie de la main d'oeuvre. Les
principes d'économie politique peuvent donc s'appliquer à
l'agriculture afin de comprendre les différents mécanismes qui
concourent à son fonctionnement en tant qu'activité
économique. Il s'agit des mécanismes de production, de
maximisation du profit, de formation des prix, d'écoulement du produit,
etc. C'est un secteur d'activité doté d'un caractère
spécifique pour l'économie d'un pays ; il répond au
besoin le plus important de l'être humain : l'alimentation.
L'activité agricole est dotée de nombreuses
spécificités dont il faut tenir compte pour comprendre son
fonctionnement :
Ø La Terre.
La Terre joue un rôle particulier dans l'activité
agricole. Les techniques agricoles exigent d'être
développées sur des grandes étendues de Terre, les
superficies des exploitations agricoles se mesurent souvent en hectares.
Comparativement à l'activité industrielle, la Terre est un
facteur de production important pour la pratique de l'activité agricole.
Par ailleurs, l'abondance ou non des Terres peut justifier le système de
production pratiqué. Ainsi, dans les zones où le facteur Terre
est limitant, l'activité agricole sera plus intense en capital ou en
travail. Contrairement aux zones dans lesquelles ce facteur est abondant
où l'activité sera extensive.
Ø Les conditions naturelles et les
saisons
La dépendance de l'agriculture vis-à-vis des
conditions naturelles et des saisons est très marquée. Elle l'est
davantage dans les pays en développement où la maîtrise des
techniques sophistiquées n'est pas encore un acquis. Cette
dépendance entraîne certaines conséquences : la
saisonnalité de l'emploi des facteurs et le risque. La
saisonnalité des facteurs, même si elle n'est pas
spécifique à l'agriculture impose à la fonction de
production agricole des caractéristiques particulières. On parle
par exemple de tomates pluviales, de tomates irriguées. Quant au risque,
aucune activité économique n'y échappe. En agriculture, au
risque classique qui provient de l'incertitude quant au prix auquel une
marchandise sera vendue, s'ajoute une incertitude sur la quantité de
produits obtenus avec des moyens de production et une technique de production
donnée. Un orage peut par exemple ravager l'ensemble des
résultats, une pluviométrie peu abondante peut entraver le
développement normal des plantes, une épidémie peut
détruire la production d'un élevage.
Ø La rigidité de la demande
Concernant la demande des produits alimentaires, elle est peu
sensible aux prix (loi de KING) et au revenu (loi d'ENGEL). Mais, il faut tout
de même faire la distinction entre produit alimentaire et produit
agricole. Tout produit alimentaire n'est pas agricole et tous les produits
agricoles ne sont pas alimentaires. Cependant, il apparaît que la
rigidité de la demande alimentaire se transmet pour l'essentiel à
la demande des produits agricoles. Cette situation a pour effet une difficile
intégration de l'agriculture dans une économie en croissance.
La notion de croissance économique est ainsi
devenue une préoccupation pour les économies car au-delà
de la satisfaction des besoins de la population, l'objectif de
l'économie est aussi de connaître la phase de croissance et de
développement économique. En RDC, un taux de croissance à
deux chiffres reste une condition nécessaire à un
développement économique.
L'agriculture, en tant que secteur d'activité de
l'économie peut contribuer à la croissance de celle-ci. Dans la
théorie économique, la contribution de l'agriculture à la
croissance économique se fait selon plusieurs points de vue. Le
caractère "primaire" des activités agricoles en fait souvent un
secteur en amont des autres. Il est donc un secteur d'activité au
service des autres secteurs dans le processus du développement. Mais
au-delà de ce rôle de secteur en amont du développement,
d'autres auteurs estiment que le développement du secteur agricole pour
lui-même offre aussi des gages d'un véritable
développement. Les sections suivantes ont pour objet d'exposer ces
différentes approches.
2.2 Agriculture au service du
reste de l'économie
L'élément central des modèles de
développement expliquant le rôle de l'agriculture sur la
croissance est la notion de surplus, généré dans le
secteur agricole. À cet effet, les physiocrates reconnaissaient que
l'importance d'un surplus agricole était essentielle pour la bonne
santé des finances publiques et le niveau de l'activité
économique.
Trois préoccupations majeures ressortent de la
littérature sur le rôle de l'agriculture dans la croissance et le
développement économique:
· Les déterminants de la génération
d'un surplus dans le secteur agricole à travers des gains de
productivité dus à l'investissement et aux innovations ;
· Les différents mécanismes de transfert de
ce surplus ;
· L'utilisation de ce surplus pour réaliser le
développement industriel via les investissements publics, lorsque ce
surplus est transféré par les taxes.
Avant 1950, de nombreux auteurs affirmaient que la croissance
du secteur agricole a précédé ou peut être
causé la révolution industrielle. En 1767, à l'aube de la
révolution industrielle, J. S. MILL affirmait que la productivité
de l'agriculteur limite la taille du secteur industriel. Les historiens de la
révolution industrielle ont noté la récurrence d'une
certaine logique par laquelle la révolution agricole a
précédé la révolution industrielle par un
décalage de cinquante à soixante années.
Mais à partir de 1950, les économistes
considéraient de plus en plus le secteur agricole comme un secteur
retardé dans l'économie, générateur d'un surplus de
main d'oeuvre tel que l'a formalisé LEWIS (1955). L'intérêt
était porté sur la croissance résultant dans le secteur
non agricole. Le secteur agricole devait fournir à ce dernier les
éléments nécessaires à son expansion.
En s'inscrivant dans cette logique, l'économiste
KUZNETS (1964) distingue quatre voies par lesquelles l'agriculture concourt au
développement économique:
A. Les produits
Le secteur agricole fournit la nourriture permettant
d'alimenter les travailleurs des autres secteurs. Il fournit également
à l'industrie les matières premières. Un secteur agricole
productif fournira des produits bon marché, d'où une
amélioration du niveau de rémunération réel et donc
une possibilité d'accumulation pour les autres secteurs. De plus,
l'augmentation de la production agricole a un effet sur la croissance du
Produit Intérieur Brut (PIB).
B. Le marché
Le secteur agricole peut constituer une demande de biens
industriels et de services. Une amélioration de la productivité
dans ce secteur devrait permettre l'amélioration des revenus du monde
paysan et par conséquent l'accroissement de leur consommation. Le
secteur agricole peut ainsi faciliter l'émergence de nouvelles
débouchées pour les industries.
C. Les devises
L'exportation de produits agricoles est une source de devises
pour l'économie. Dans un contexte où l'activité agricole
est importante, ces devises peuvent servir à l'importation des machines
et matières premières dont a besoin l'industrie pour se
développer. D'un autre côté, l'agriculture peut permettre
l'économie de devises en produisant des denrées qui
étaient autrefois importées.
D. Facteurs de production
L'agriculture fournit aux autres secteurs le surplus de main
d'oeuvre dont elle dispose.
Ces analyses de KUZNETS se retrouvent dans différents
travaux des économistes du développement d'alors. L'accent
était mis sur le développement industriel, car lui seul
était à même de fournir des conditions d'un
véritable développement économique. Cette fascination pour
la modernisation leur a fait avoir une « doctrine de primauté
de l'industrialisation sur le développement agricole, qui a sapé
du même coup les possibilités de contribution de l'agriculture au
développement global » A. KRUEGER a résumé ces
premières théories du développement comme composées
de plusieurs fils directeurs :
· Le désir et la volonté de
«modernisation»;
· L'interprétation de l'industrialisation comme la
voie de la modernisation;
· La conviction qu'une politique de «substitution
des importations» était nécessaire à la protection
des industries «naissantes»;
· La méfiance à l'égard du secteur
privé et du marché et la conviction que le gouvernement, en sa
qualité de tuteur paternaliste et bienveillant, devrait prendre la
direction du développement;
· La méfiance vis-à-vis de
l'économie internationale et le manque de confiance dans les
possibilités de développement des exportations des pays en
développement.
Nous présentons ci-dessous en détail les
implications d'un développement du secteur agricole sur des pans
particuliers de la réalité économique selon les
économistes du développement de la première
génération.
2.2.1 Agriculture, offre de produits alimentaires et
croissance de la population
L'agriculture subvient au besoin le plus important de
l'homme : l'alimentation. En effet, bien que tous les produits
alimentaires ne soient pas agricoles, il existe tout de même un lien
très étroit entre produits alimentaires et produits agricoles.
La ration alimentaire d'un individu est un indicateur direct
de son bien être, et elle peut expliquer de façon indirecte ses
aptitudes et capacités au travail. La théorie du capital humain
développée entre autres par SCHULTZ et BECKER présente la
composante santé de l'individu comme un élément
contribuant à augmenter sa productivité. Cet état de
santé est largement tributaire de nombreux éléments dont
la qualité des aliments consommés par l'individu. MELLOR (1970)
note l'effet que peut avoir une situation de malnutrition sur la
productivité des travailleurs. La malnutrition qu'il faut distinguer de
la faim entraîne des déficiences, ce qui élève le
taux de morbidité et diminue la résistance aux parasites.
Une offre de produits alimentaires en qualité et en
quantité en provenance du secteur agricole, couplé de politiques
de redistribution, augmente les chances d'avoir des travailleurs en bon
état de santé et donc plus productifs. Certes, l'offre de
produits alimentaires peut provenir des importations, sans que le secteur
agricole n'y contribue énormément. Mais dans les premières
phases du développement, les économies manquent d'assez de
ressources financières ; le secteur agricole doit ainsi produire
abondamment pour permettre l'économie de devises qui pourraient
être affectées à d'autres investissements.
De plus, GILLIS M. et autres soulignent l'importance que
pourrait recouvrir la notion d'autosuffisance alimentaire pour une
économie. Ils attirent l'attention sur le danger pour la santé
économique, que représente la dépendance à
l'égard des importations alimentaires. L'alimentation tend de plus en
plus à devenir un bien stratégique, quasiment du même ordre
que l'armement. Ainsi, un pays dépendant des autres pour sa nourriture
pourrait subir des pressions de différents ordres par ces derniers.
De plus, la croissance démographique faisant fondre les
excédents alimentaires mondiaux, les pays fortement importateurs des
produits alimentaires feraient par conséquent face à des prix
élevés pour satisfaire leur demande. Et plus récemment,
avec le développement des biocarburants, de vastes superficies
cultivables sont utilisées à cet effet, au détriment des
produits agricoles destinés à la consommation alimentaire. Dans
le même ordre d'idées, l'explosion des classes moyennes dans les
économies chinoises et indiennes s'est faite avec une augmentation de la
demande alimentaire en terme qualitatif.
Le besoin de consommer de la viande et des produits
dérivés est allé croissant. Pour des pays d'Asie de l'est
à l'exemple de la Thaïlande, grand producteur de riz, il devenait
plus rentable de cultiver pour nourrir le bétail. La hausse des prix du
riz dans les pays d'Afrique subsaharienne, importateurs nets de ce produit, et
plus généralement la crise alimentaire sont des
conséquences de ce changement de conjoncture mondiale.
Une augmentation de l'offre de produits alimentaires est aussi
nécessaire pour faire face à la croissance démographique.
L'accroissement de la population est sans aucun doute le mieux connu de tous
les problèmes du développement économique. Il constitue
l'argument le plus souvent avancé en faveur de l'augmentation de la
production agricole. En plus de l'accroissement de la population en terme
quantitatif, un accroissement des besoins de la population est souvent
observé au fur et à mesure que s'installe le développement
économique. Les besoins alimentaires vont croitre. La production se doit
d'évoluer à un rythme au moins égal. À
défaut, des risques de survenance d'une crise alimentaire se font plus
grands. L'offre de produits alimentaires émanant du secteur agricole a
ainsi un rôle pour contribuer à assurer la sécurité
alimentaire.
2.2.2 Agriculture et
réserves de changes
Tout comme KUZNETS ou encore MELLOR, de nombreux
économistes du développement s'accordent sur l'effet positif que
peut avoir le secteur agricole sur la détention de devises
étrangères. Si l'on considère les cinq étapes du
développement présentées par ROSTOW à
savoir :
Ø La société traditionnelle ;
Ø Mise en place des conditions préalables au
décollage ; décollage ;
Ø Marche vers la maturité ;
Ø Ère de la consommation de masse.
Lorsque les premières étapes du
développement sont franchies, il devient opportun de disposer des biens
de capital nécessaires à une industrialisation en rapide
expansion. De même, la demande en biens de consommation importés,
de meilleure qualité se fait plus importante. Comme le souligne MELLOR
(1970), l'effet conjoint de ces types de besoins exerce une pression sur la
demande de devises étrangères.
L'agriculture peut contribuer de façon importante aux
recettes nettes en devises étrangères. D'une part en se
substituant aux importations présentes et potentielles, et d'autre part
en produisant plus pour l'exportation. MELLOR (1970) en offre un exposé
plus détaillé de cette contribution. D'après lui, la
réduction des importations peut prendre deux formes :
· Substitution des produits agricoles importés par
des produits nationaux. Cela nécessite tout de même que cette
production agricole soit plus rentable que les importations ;
· Réduction des importations non agricoles, ceci
consécutivement à une modification des structures de consommation
au profit des produits alimentaires nationaux.
Concernant les exportations agricoles, sauf dans le cas des
pays riches en ressources naturelles (pétrole, minerais, etc.), elles
constituent l'essentiel des exportations lors des premières phases de
développement. Il est donc bénéfique de se
spécialiser dans la production de produits spécifiques
destinés à l'exportation. Les ressources doivent être
affectées au produit qui assurera aux investissements les rendements les
plus élevés comparativement à d'autres utilisations
possibles des ressources. Cette spécialisation en un produit agricole
peut avoir des avantages tels que présentés par MELLOR (1970).
Notamment l'évolution de la maîtrise technique qui accompagne
généralement toute spécialisation. Toutefois, une telle
spécialisation peut avoir des conséquences à long terme
particulièrement la détérioration des termes de
l'échange. Malgré cet inconvénient, l'histoire
présente des exemples de pays qui ont su bénéficier des
mouvements à la hausse de certains produits de base pour réaliser
des investissements dans l'industrie.
2.2.3 Agriculture et formation du
capital
Dans les premières phases du développement
économique, les besoins en capital sont immenses pour le pays. Il y a
nécessité de capitaux pour la création directe d'emplois
non agricoles par la construction d'usines et par l'acquisition de machines.
Le capital nécessaire au développement
économique provient généralement de trois sources :
l'aide étrangère, les investissements étrangers et
l'épargne nationale. Les deux premières sources ont l'avantage
d'apporter des capitaux importants sans peser sur la consommation
intérieure. Mais dans le cas particulier de l'aide, elle peut être
assortie de restrictions politiques et économiques
désavantageuses mettant en mal l'indépendance du pays.
L'investissement étranger quant à lui nécessite, pour une
grande efficacité, le développement au préalable des
infrastructures (routes, communication, énergie).
Un pays à faible revenu décidant de ne pas
recevoir ou de moins solliciter l'aide étrangère devra ainsi
faire appel à ses ressources propres notamment son secteur agricole qui
est prépondérant. CHENERY et SYRQUIN (1975) ont souligné
que l'agriculture devrait être source de transferts de capital et de main
d'oeuvre vers les zones urbaines pour encourager le développement
général de l'économie.
De nombreux mécanismes existent pour faire passer les
ressources créées dans le secteur agricole vers le secteur
industriel. MELLOR (1970) distingue quatre formes par lesquelles l'agriculture
peut contribuer à la formation du capital : taxation des
bénéfices agricoles, modification des termes de l'échange,
compression des investissements dans l'agriculture, marché rural des
biens industriels.
1.
Taxation des bénéfices agricoles
La taxation du secteur agricole est par exemple un moyen de
transférer le surplus financier du secteur agricole vers l'industrie.
L'exemple du Japon est souvent présenté à cet effet. Pays
à revenu faible et à population très dense au
19e siècle, le Japon a su axer son développement sur
le secteur agricole. Le gouvernement a joué un rôle actif dans
l'investissement consacré à l'infrastructure et aux industries.
À la fin du 19e et au début du 20e
siècle, c'est le gouvernement qui a fourni le tiers ou la moitié
environ des investissements totaux dans le pays. Pendant ce temps, les recettes
fiscales provenaient de 50 à 80 % du secteur agricole. La part de
l'agriculture dans les revenus fiscaux de l'état entre 1888-1892
était de 80% et elle était encore de 40% en 1918-1922. Ces
ressources ont été très importantes pour financer les
investissements publics et les services de base comme l'éducation et la
recherche. La mise en place de cette structure fiscale a été
centrale. Elle a permis d'extraire une part du surplus de l'agriculture pour
financer l'industrialisation.
2.
Modification des termes de l'échange
Une augmentation de la production agricole peut
entraîner une baisse des prix. Cette baisse des prix a pour effet une
amélioration du salaire réel dans le secteur non agricole de
telle sorte que le salaire nominal peut y diminuer sans pour autant affecter le
niveau de vie. Les termes de l'échange s'en trouvent modifiés au
détriment de l'agriculture et en faveur des autres secteurs. L'industrie
percevra des profits plus élevés. Ces profits pourraient
être utilisés pour la formation du capital ou pour la consommation
dans les secteurs public ou privé. Il est question d'effectuer un
contrôle de prix pour arriver à une augmentation rapide du prix
relatif des produits industriels par rapport aux produits agricoles. Un
transfert de valeur de l'agriculture vers le secteur industriel peut ainsi
être observé.
3.
Compression des investissements dans l'agriculture
Même si l'agriculture utilise parfois les produits issus
des autres secteurs, elle a une contribution nette à la formation du
capital dans ces secteurs.
4.
Marché rural des biens industriels
La véritable croissance et le développement
économique dépendent plus de l'expansion du secteur non agricole.
Mais les obstacles à l'expansion de ce secteur proviennent aussi de la
faiblesse des bénéfices sur investissement due à
l'étroitesse des marchés. Un accroissement des revenus des
agriculteurs offre ainsi des débouchés supplémentaires au
secteur industriel.
2.2.4 Agriculture et transfert de
la main d'oeuvre vers l'industrie
La notion de surplus de main d'oeuvre a été au
centre des développements sur l'impact de l'agriculture sur le reste de
l'économie. En se basant sur l'observation empirique, les
économistes du développement de la première
génération ont essayé de formaliser les différents
mécanismes à travers lesquels l'excédent de main d'oeuvre
du secteur agricole est transféré vers le reste de
l'économie. Le cadre de l'analyse se fait généralement
à travers un modèle bi-sectoriel. Ils mettent en évidence
deux secteurs dans l'économie : un secteur traditionnel, de
subsistance ou encore agricole et un secteur moderne ou non agricole. Les
premiers éléments de ces analyses se retrouvaient
déjà au 18e siècle. RICARDO (1817) dans The
principles of politicaleconomy and taxation, a présenté le
plus connu des premiers modèles. Il part de deux
hypothèses : présence d'un secteur agricole à
rendements décroissants et existence d'une main d'oeuvre
sous-employée dans ce secteur. RICARDO affirme que le secteur industriel
peut recruter dans le secteur agricole sans qu'il y ait une hausse de salaire
dans le secteur urbain ou le secteur rural.
La version moderne des modèles bi sectoriels a
été initiée par l'économiste LEWIS (1955). Il
considère ainsi deux secteurs dans l'économie. D'une part le
secteur moderne, développé, capitaliste dans lequel il existe un
marché bien structuré. Et d'autre part le secteur traditionnel
qui comprend principalement l'agriculture. Dans son modèle classique
d'économie duale, LEWIS établit, à travers le
marché du travail un lien entre la main d'oeuvre sous-employée et
bon marché du secteur agricole et le niveau de salaire dans le secteur
industriel.
Le secteur industriel ou encore secteur avancé utilise
du capital qui peut être accumulé tandis que le secteur agricole
utilise un facteur de production qui ne peut être accumulé, la
Terre. Les travailleurs du secteur agricole ont une productivité faible
voire nulle ; plusieurs employés exercent une activité qui
aurait pu l'être par un seul. L'économie dispose ainsi d'un
excédent de main d'oeuvre. L'expression « offre
illimitée de main d'oeuvre » employée par LEWIS se
justifie ainsi par cette abondance de main d'oeuvre non qualifiée. Pour
LEWIS (1955), le développement consiste dans la
« réduction progressive du secteur archaïque et le
renforcement du secteur moderne ».
Bien que le surplus de main d'oeuvre soit observé aussi
bien dans le secteur traditionnel que dans le secteur moderne, dans le secteur
traditionnel, il est déguisé. En ce sens qu'une partie de la main
d'oeuvre peut y être extraite sans que la production agricole n'en
pâtisse, les travailleurs restant n'auront qu'à augmenter leur
volume de travail.
Le secteur moderne va embaucher dans le secteur de subsistance
grâce à un salaire un peu plus élevé mais qui reste
tout de même faible. Il continuera à embaucher tant que la
productivité marginale des travailleurs est supérieure au
salaire. Un profit sera ainsi dégagé. Ce profit sera
réinvesti par les capitalistes, ce qui accroîtra la
productivité marginale et permettra d'entamer une nouvelle embauche. Ce
cycle se poursuivra jusqu'à l'égalisation du salaire et de la
productivité marginale des travailleurs. Il en résultera en fin
de compte que tout le surplus de main d'oeuvre du secteur de subsistance sera
absorbé par le secteur moderne. Cette baisse conséquente de la
main d'oeuvre dans le secteur de subsistance y entraînera une hausse des
salaires. De même, dans le secteur moderne, les salaires vont
s'élever.
Ce modèle de LEWIS met l'accent sur la part croissante
des profits dans le revenu national, liée à la progression du
secteur capitaliste. L'élévation du taux d'investissement permet
une croissance rapide. À la suite de LEWIS, FEI et RANIS (1964) vont
montrer qu'en transférant le surplus de main d'oeuvre de l'agriculture
vers l'industrie, l'économie peut complètement se
développer. Ils vont modifier ou améliorer certaines
hypothèses du modèle de LEWIS. L'absorption du surplus de main
d'oeuvre est due à la modification de la répartition des facteurs
de production et ils n'admettent pas que les travailleurs du secteur agricole
aient une productivité marginale quasi-nulle. Pour FEI et RANIS, le
transfert de main d'oeuvre doit être précédé d'une
augmentation de la production agricole. Le taux auquel cette main d'oeuvre est
transférée dépend du taux de croissance de la population,
de la qualité des progrès techniques dans le secteur agricole et
la croissance du stock de capital dans le secteur industriel.
Ces différentes approches du rôle de
l'agriculture limitent cette dernière au rôle d'un secteur
uniquement au service des autres pour l'atteinte du développement. Le
secteur agricole doit fournir aux autres secteurs les ressources
nécessaires à leur développement. Ainsi, le secteur
agricole n'est pas en soi un moteur de croissance et de développement
économique, mais il permet de réaliser ce développement
via les autres secteurs de l'économie. Avec ces conceptions, la
croissance et le développement renvoient à une
« modernisation » de l'économie, le secteur agricole
s'y intègre donc difficilement. Son rôle est d'amorcer le
développement global de l'économie et ensuite de
s'"éclipser".
Mais de plus en plus, des arguments plus récents
plaident en faveur d'un développement du secteur agricole en tant que
secteur d'activité propre. L'agriculture pourrait ainsi contribuer
directement à la croissance et au développement.
2.3 Développement de
l'agriculture en tant que secteur à part entière de
l'économie
Il est certes admis que dans une économie en pleine
croissance, la part du secteur agricole dans l'économie est vouée
à la décroissance. La Banque Mondiale dans son Rapport sur le
Développement dans le Monde (RDM) distingue trois catégories de
pays : les pays à vocation agricole, les pays en transition et les
pays urbanisés. Dans ces groupes de pays, la contribution de
l'agriculture au PIB est, en moyenne, respectivement de plus de 40 %, 20 % et 8
%. Tandis que la part moyenne d'actifs occupés dans le secteur agricole
est respectivement de 34 à 64 %, 43 % et 22 %.La raison vient des
caractéristiques propres de l'agriculture qui est une activité
dotée d'une productivité relativement faible. La BM résume
mieux cela lorsqu'elle énonce une des hypothèses
formulées par les économistes : « la croissance de
la productivité agricole est intrinsèquement lente ».
Il pourrait ainsi paraître difficile de se baser sur l'agriculture pour
réaliser des objectifs de croissance et de développement
soutenus.
Mais dans un contexte de décollage économique,
l'agriculture peut s'avérer un secteur en tête de
l'économie. Il existe des exemples où l'agriculture a crû
plus rapidement que l'industrie. « Au Chili et au Brésil,
l'agriculture s'est développée plus rapidement que l'industrie
pendant la décennie 1990 ». Le RDM fait état d'une
forte population rurale vivant en dessous du minimum acceptable.
L'activité majeure de ces ruraux demeure l'agriculture. Ainsi,
« du simple fait de sa taille, le secteur agricole est capital pour
le développement, au moins à moyen terme».
La BM note également que dans les pays où la
croissance non agricole s'est accélérée, l'écart
entre revenus urbains et revenus ruraux s'est accentué. En effet, les
mécanismes de redistribution du fruit de cette croissance ne sont pas
toujours favorables au monde rural. Le développement du secteur agricole
pour lui-même permettrait ainsi d'élever le niveau de vie des
personnes vivant en milieu rural. En plus, les politiques qui consisteraient
à taxer le secteur agricole ont eu un effet positif sur la croissance de
nombreux pays industrialisés d'aujourd'hui. Mais ces politiques peuvent
être désastreuses si elles sont mises en application
immédiatement après la réalisation des investissements. Le
risque est élevé que la poule soit tuée avant d'avoir
pondu les oeufs d'or. D'ailleurs, comme le montre une étude menée
par KRUEGER, SCHIFF, VALDÈS (1998) et d'autres, il existe une relation
négative entre les politiques de taxation et la croissance globale de
l'économie. Une croissance plurisectorielle s'impose ainsi pour assurer
un développement harmonieux de l'économie. Le secteur agricole
doit ainsi être développé pour son plein
épanouissement.
Chapitre III.
INVESTISSEMEMENT DANS LE SECTEUR AGRICOLE
DE LA RDC
La RDC, est un vaste pays à vocation agricole,
où près de 80% de la population vit en milieu rural avec
l'agriculture comme survie. Malgré le fort potentiel agricole dont
dispose ce secteur, le pays connait néanmoins une faiblesse de
productivité entrainant l'insécurité alimentaire,
l'augmentation des importations des biens de première
nécessité et de la baisse des produits de la rente.
Ce secteur de ce fait est réduit à des
activités de substance et doit faire face entre autre au manque des
infrastructures rurales et à l'enclavement des provinces, aux
problèmes fonciers que connaissent certaines provinces du pays, à
la modicité des allocations budgétaires, à la non
application de différents programmes mis en place, soit c'est
l'application mais en cours d'exécution, celui-ci s'arrête,
à l'absence des lois qui doivent favoriser l'émergence du secteur
agricole, à l'abandon du secteur agricole au détriment des
organisations internationales et à l'inadéquation entre le niveau
d'instruction de la population rurale et la production agricole.
Les conditions précaires de la population rurale
provoquent ainsi l'exode rural de forces productives et actives. Les
exportations agricoles ne représentent qu'environ 10 du PIB, en 2006
contre 40 en 1960 jadis florissant avec une production plus réduite.
Le secteur agricole aujourd'hui de la RDC totalement
paralysé connait une astérie de productivité conduisant
l'ensemble de la population congolaise à vivre en
insécurité alimentaire. Les importations des denrées
alimentaires (produits de première nécessité) augmentent
et les exportations des produits de rente baissent.
La production s'est en effet réduite depuis quelques
années à des activités de substance malgré des
conditions naturelles favorables (environ 97 des terres arables
bénéficient d'une saison cultivable de plus de 8 mois dans
l'année, de plus, 34 seulement sont mises en valeur).
Ce problème sectoriel, partiellement lié
à la faiblesse de la productivité, relève de
problème d'accès aux marchés, d'évacuation des
produits, de conservation, de la perte de main d'oeuvre agricole (suite aux
conflits, aux maladies endémiques) et des semences de qualité,
l'utilisation des techniques inappropriées, et du manque d'instruments
de travail adéquats.
La place prépondérante qu'occupe l'agriculture
dans l'économie congolaise que ce soit sur le plan de la
sécurité alimentaire, des recettes en devises, l'emploi ou du
développement national en général, constitue le point le
plus important.
Selon toute vraisemblance, l'agriculture va continuer à
l'avenir, à jouer son rôle statistique de moteur de la croissance
économique de sorte qu'une croissance rapide au Congo ne peut pas
être envisagée dans une amélioration significative et
durable des résultats de l'agriculture.
Afin d'accélérer la croissance et le
développement agricole, les décideurs doivent placer
l'agriculture au premier rang de l'ordre du jour politique c'est-à-dire
augmenter considérablement les investissements publics dans le secteur
agricole et élaborer des politiques sectorielles globales qui tiennent
compte des principaux facteurs-clés du développement agricole
(technologie, capital humain, infrastructures physiques, institutions
efficaces) ; et mettre un bon cadre d'investissement agricole qui est
définit sur base d'une politique agricole puissante et une
réglementation qui devra mettre toute personne physique ou morale ayant
la possibilité de s'investir dans ce secteur en sécurité
et à l'abri de tout risque.
il est donc à signaler un bon investissement
agricoledoit être accompagné d' une bonne politique agricole bien
définie et un code agricole bien détaillé sur base des
besoins réels et des objectifs assignés par le gouvernement pour
améliorer les conditions de vie des congolais et de la population rurale
en particulier.
3. 1 LA POLITIQUE AGRICOLE
Le XIXème siècle fut connu et
considéré par son libéralisme économique que
traduisait sa doctrine économique par l'expression laissé faire,
laisser passer, pour dire que l'Etat ne devait pas intervenir dans les affaires
économiques.
Ce principe était la règle d'or jusqu'à
la grande crise de 1929, année à partir de laquelle son
application était remise en cause. Les difficultés et
problèmes rencontrés sont en effet démentis, les
enseignements du libéralisme économique selon lesquels l'ordre
naturel se réalise lui-même dans la liberté des agents
économiques, selon le postulat de l'harmonie spontanée de la
recherche des intérêts privés et de la formation de
l'intérêt général.
Le libéralisme classique qui célébrait
les vertus de l'équilibre par le jeu du marché libre était
ainsi démenti par les faits.
Le courant interventionniste selon lequel l'Etat doit
intervenir pour corriger les abus qui peuvent se produire pour protéger
les individus, les groupes ou les entreprises qui seraient en mesure de se
défendre devenait la nouvelle règle.
Cependant, il faut noter que ce courant n'exclut pas
l'initiative privée qui doit continuer à s'organiser et à
diriger les entreprises, ni la concurrence qui doit servir de stimulant et
demeurer le principal régulateur des prix.
Les libéraux modernes sont conscients que la
liberté exige la règle, que les libertés
économiques et sociales se situent dans un cadre institutionnel et
juridique.
Cependant, ils reconnaissent que les problèmes
économiques, tiennent une place importante dans la vie des relations
modernes, sont étroitement de façon si rigoureuse les conditions
et les limites de toute action, qu'il est impensable d'imaginer un Etat qui
n'ait pas de politique économique et sociale, apparait ainsi un
mythe.
Aussi a-t-on vu, un peu partout, les pouvoirs publics
s'occuper de tous les secteurs de la vie économique, le secteur agricole
n'a pas échappé à ce courant. En effet, la
réglementation des prix, l'équilibre des marchés,
l'exportation, l'orientation de la production sociale, ... sont
désormais l'objet des préoccupations de pouvoirs publics.
Ces interventions, au début, se faisaient
malheureusement, sous la pression des événements ou des groupes
et non par une action cohérente et concertée. Il s'agissait, en
effet, des actions sporadiques, isolées et non des interventions
intégrées, conçues dans une politique d'ensemble, ce qui
explique l'incohérence qui le caractérisait.
Après ces tâtonnements, il a été
compris que la politique agricole est une composante de la politique
économique générale. Les buts de la politique agricole
doivent donc s'insérer dans le cadre plus large des objectifs de la
politique économique globale.
3.1.1 Les objectifs de la politique agricole
Dans les pays occidentaux, les principaux objectifs de la
politique économique générale se ramènent à
un carré magique constitué par :
-une croissance économique équilibrée
-le plein emploi des facteurs de production
-la stabilité des prix
-l'équilibre de la balance des paiements.
La politique agricole ne peut se définir qu'en fonction
de ces quatre objectifs et non en dehors d'eux.
Par contre, dans les pays sous-développés, en
général et au Congo en particulier, où il est
observé l'absence d'une politique économique globale, la
politique agricole est, elle aussi, absente. On assiste plutôt à
des tentatives de politiques agricoles qui se caractérisent par des
actions isolées et disparates (TickerTicker, 1988).
Etant donné que la politique agricole doit se greffer
sur la politique économique globale, il devient à présent
possible de réfléchir aux domaines qui logiquement devraient
relever de cette politique. Ainsi, sur base du diagnostic du secteur agricole
congolais d'une part et des objectifs de la politique économique
définis, cités plus haut d'autre part, une politique agricole
faisant partie intégrante de la politique globale devrait logiquement
poursuivre les éléments ci-après.
1. Action sur la surface cultivée
Il s'agit d'une opération judicieuse d'inventaire des
surfaces exploitables. Cette question est fort importante pour le Congo qui
connait d'abord des superficies relativement réduites, ensuite
très dispersées rendant ainsi difficile l'emploi de nouvelles
techniques de production.
2. Action sur l'intégration
Le problème consiste à analyser le transfert de
la main d'oeuvre vers des activités non agricoles. Tant que le
développement des secteurs non agricoles demeure peu dynamique,
l'excédent de la main d'oeuvre agricole ne pourra trouver sur place des
emplois suffisants.
Aussi observe-t-on dans les villes, une multitude des gens
particulièrement des jeunes, soit dans des activités
improductives, soit encore dans l'oisiveté totale. Il s'agit d'une force
de travail non utilisée.
3. Action sur le capital
L'agriculture aujourd'hui, on peut partout dans le monde, a
besoin du crédit qui permet la création des plantations et le
financement d'autres activités. Il faut donc mettre en place un
système de crédit pour atteindre et dépasser un seuil de
rentabilité suffisant, ce qui fera bénéficier les paysans
d'une aide financière.
4. Investissement intellectuel et
encadrement
La prospérité de l'agriculture passe par des
voies absolument prioritaires : d'abord des agriculteurs capables, ensuite
les aider à suivre le train de l'évolution. La formation et
l'information professionnelles constituent deux domaines spécifiques de
la politique agricole. L'insuffisance de formation des paysans, contribue
grandement à expliquer des situations de sous-productivité dans
l'agriculture. Une des premières conditions de développement
réside au fait que les gens doivent être conscients de leurs
problèmes et ouverts au progrès technique.
5. La coopérative agricole
Les agriculteurs sont généralement dans bien de
pays, géographiquement dispersés, organiquement anarchiques,
politiquement inorganisés. Une bonne coopérative doit être
affirmée à la base par les agriculteurs eux-mêmes et non
une structure imposée.
3.1.2 Les insuffisances de politique agricole congolais
A partir des objectifs définis dans le cadre du plan
quinquennal 1986-1990 et d'autres actions menées visant le redressement
du secteur agricole depuis 1960, il y a lieu de relever un certain nombre de
contraintes qui ont toujours bloqué la relance de l'agriculture.
A. Au niveau des contraintes éco-climatiques
Elles concernent les types de végétation, le
sol, l'échelle de température, la quantité, la
distribution et la rétention de précipitation pluviale. Il s'agit
des données fondamentales naturelles qui constituent des limites pour
l'agriculture. Pourtant, dans les actions définies par les
différentes politiques agricoles, on ne constate pas un effort
réalisé dans le sens de les maitriser ou les atténuer. Or
c'est d'elles que dépendent les types de cultures, la
nécessité plus ou moins impérieuse de procéder
à temps aux divers travaux agricoles à programmer.
B. Au niveau e de la commercialisation
En République Démocratique du Congo, il a
été observé qu'il n'existe pas un circuit de
commercialisation efficace de nature à motiver des efforts tant dans la
sphère de production que dans celle de la commercialisation. Tout semble
avoir été au bon vouloir des intermédiaires.
-En ce qui concerne l'infrastructure de transport
Le réseau routier est tellement endommagé, que
personne à l'heure actuelle, n'est en mesure de dire avec
précision son état. La foret a récupéré une
bonne partie des routes, et les érosions ont détruit ce qui
restait encore en vigueur. Les ponts, pour la plupart en bois, et les bacs sont
devenus presque des dangers publics.
L e réseau ferroviaire, avec de nombreux
déraillements faute des pièces de rechange, ne constitue plus un
moyen sûr. Le charroi automobile, dans presque toutes les provinces, est
pour la quasi-totalité un tas de ferraille roulant.
-En ce qui concerne les prix
En dépit de la libération de prix, l'absence de
marché organisé et d'un circuit de commercialisation, ont pour
effet l'existence des marchés dominés par les
intermédiaires qui spéculent à la baisse au niveau de la
production et à la hausse au niveau du consommateur. Le producteur
agricole, dans ce contexte, n'est plus grand bénéficiaire de la
libération des prix et de ce fait ne se sent pas suffisamment
motivé.
C. Au niveau technique et de la recherche
Il est constaté, à ce niveau, une faiblesse
fantastique de l'encadrement de l'équipement et de l'approvisionnement
des intrants agricoles. La recherche agricole semble, elle aussi, avoir
été abandonnée.
Ø la faiblesse de l'encadrement
Le cultivateur congolais n'est pas suffisamment encadré
dans les différentes structures :
· Au niveau du pouvoir public par le ministère de
l'agriculture
· Au niveau des projets
· Au niveau des sociétés
· Au niveau des centres confessionnels et les
coopératives.
Le manque des moyens de déplacement par les encadreurs,
la maigreur de salaire, s'il est encore payé, de stimulants pour inciter
le métier d'encadreur, seraient à la base de cet état des
choses.
Ø la faiblesse des équipements et
approvisionnement en intrants agricoles
L'équipement en intrants agricoles comprend les
engrains, les semences améliorées, les produits phytosanitaires,
vétérinaires, l'outillage agricole (houe, machette, hache...) et
l'équipement de transformation de produits agricoles (moulins,
décortiqueuses...). Leur cout est tellement élevé que les
agricultures ne savent pas se les procurer, le niveau de vie du paysan
étant très bas.
Ø l'insuffisance de la recherche agricole
L'INERA qui a remplacé L'INEAC ne joue plus son
rôle comme il se doit, faute de chercheurs et des moyens financiers. Les
Capsa (Centre Agricole de Production des Semences Améliorées) qui
sont les exécutifs de l'INERA sont pratiquement tous mis en veilleuse
par manque de moyens financiers, de cadres et d'une infrastructure propre
à la production des semences.
3.1.4 Au niveau financier
L'absence d'une structure de crédit agricole, de la
politique budgétaire à l'agriculture, des allocations en devises
au service de l'agriculture et le manque d'investissement, démontre
à suffisance le manque d'attention à l'endroit du secteur
agricole.
Ø Absence de structure de crédit adapté
aux besoins de masses rurales
Les banques et institutions financières ne consentent
que très peu de crédit au secteur agricole. En outre, les
institutions ne sont pas autorisées par la Banque Centrale à
accorder de crédit à moyen et long terme dont a besoin le secteur
de plantations et élevages.
En effet les interventions se limitent aux crédits
à court terme et donc destinées à la commercialisation.
Seules les agro-industriels sont bénéficiaires. Les conditions
d'octroi de crédit demeurent très rigoureuses pour les petites et
moyennes entreprises. Pour le secteur traditionnel, il n'existe pas un
système de crédit approprié.
Ø Politique budgétaire
La part du budget des dépenses normales prévues
par le Ministère de l'Agriculture et du développement rural ne
dépasse pas en moyenne, 3% du budget des dépenses ordinaires de
l'Etat.
En outre, la partie libérée effectivement du
budget des dépenses ordinaires n'atteint qu'environ 50% de ce qui a
été prévue. Enfin, la part de l'agriculture dans le budget
d'investissement est encore plus insignifiante et irrégulière.
Ø Manque d'investissement
Le secteur moderne de plantations ne bénéficie
pas tellement des investissements. Le vieillissement des plantations, la
vétusté des usines et des équipements constituent la
conséquence logique qui se traduit par la baisse sans cesse de la
production.
3.1.5 Au niveau administratif, politique et
démographique
Ø Administratif
La machine administrative est lourde et lente. Le
Ministère de Finance ne libère à temps les fonds
alloués et sont souvent simplement et purement supprimés. C'est
aussi le cas à ce qui concerne les produits agricoles.
Ø Exode rural
La main d'oeuvre agricole rurale est mal
rémunérée, ce qui la pousse à abandonner le
travail pour chercher mieux en ville. En outre, la détérioration
des conditions de vie observées dans ce milieu stimule et favorise
l'exode rural. Il en résulte de difficultés sérieuses pour
les entreprises agricoles dans le recrutement de main d'oeuvre.
Ø Manque de volonté politique
L'autorité politique n'est pas déterminée
à orienter les différents programmes agricoles qu'elle a
pourtant initiés.
En dehors de la politique agricole, il existe un autre outil
institutionnel majeur qui est nécessaire pour relever le défis
dans le secteur agricole c'est le Code Agricole.
3.2 LE CODE AGRICOLE
Il importe de créer des conditions minimales, de
rétablir un cadre institutionnel pour la protection des agriculteurs, de
grandes exploitations et du paysannat familial.
Le code Agricole se propose de mettre à la disposition
de l'ensemble des acteurs un cadre cohérent et outil d'aide à
l'action. Il est à signaler que le Code Agricole ne s'érige pas
comme le code minier avec un cadastre bis, mais le code agricole respecte la
loi foncière, ainsi que les prérogatives de ce
ministère ; des propositions proposées par le code agricole
aideront aux exploitants agricoles à réaliser une meilleure
production sur l'ensemble du pays.
Le Code Agricole a pour but de créer un contexte
harmonieux et incitatif entre l'entreprise agricole, d'élevage, ou
pêche, les associations paysannes, les ONGD d'encadrement, avec l'Etat et
ses services jusqu'au citoyen consommateur, en vue de tisser des relations
profitables et durables entre ces différentes structures. Il s'agit de
développer l'encadrement du paysan, de rétablir la
sécurité physique, l'équité dans l'accès et
la répartition des terres.
Les délais d'acquisition de terrain et de
formalités de création d'une entreprise en RDC, sont très
longs ; il faut donc alléger cette lourdeur administrative qui
décourage les investisseurs et prive l'Etat source
génératrice de recettes tant en monnaie local qu'en devises,
réduire les pressions tracassières qui limitent les
échanges commerciaux de produits agricoles. Il faut fluidifier les
résolutions de conflits fonciers et sécuriser les terres pour les
exploitants agricoles. Le Code Agricole a aussi pour objectif d'installer les
bases d'une assiette fiscale qui équilibrera à terme les
paramètres macro économiques d'un pays. En RDC, dans les
années 80, la filière café et elle seule apportait chaque
année 200 millions de dollars de devises annuelles en retour des
exportations.
Le projet du Code Agricole présenté en 2010 par
le ministre de l'Agriculture, il a essaie de montre l'importance du Code
Agricole dans le cas de la décentralisation. Il s'agit d'amener les
provinces à assumer en participant activement au développement
régional en fonction des avantages comparatifs de chacune ; il
s'agit aussi de mettre en valeur les ressources dans une perspective
d'agriculture respectant nos écosystèmes et la
biodiversité ; le Code Agricole prévoit que chaque projet
d'envergure sera accompagné d'une étude environnementale. Enfin,
le C ode associe tous les acteurs du secteur agricole, le secteur privé
et les ONGD pour la mise en oeuvre du développement agricole de la RD
Congo de manière à ce que l'Administration Publique,
particulièrement celle du Ministère de l'Agriculture puisse mieux
se concentrer et exécuter les fonctions régaliennes pour une
meilleure efficacité. Le dit projet, selon le ministre, favorisera non
seulement la redynamisation du marché national, mais aussi l'ouverture
vers l'intégration sous régionale et l'intensification des
échanges internationaux en tenant compte des engagements
sous-régionaux et internationaux auxquels la République
Démocratique du Congo a souscrit, tels que la CEEAC, la SADC, le COMESA,
la CEPEGEL, etc.
En résumé, le Code Agricole détermine les
conditions incitatives pour promouvoir l'investissement agricole, sur le
plan fiscal, énergétique, foncier, d'accès aux
technologies, aux intrant et semences de qualité, aux informations sur
les prix et marchés du secteur agricole.
3.3 LES PRINCIPAUX LEVIERS DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE
Ces principaux leviers nous permettent, une fois l'appuyer de
relancer le secteur agricole congolais.
Le secteur agricole est composé de deux types
d'agriculture : un secteur moderne constitué de grandes
exploitations agricole ou d'élevage et un secteur traditionnel de type
familial, où sont cultivées des surfaces réduites suivant
les techniques relativement rudimentaires. Les petites exploitants sont au
nombre de 3 ou 4 millions, réparties sur 4, 5, 6 millions d'hectares,
chaque ménage cultivant en moyenne 1,5 ha. Le système
d'exploitation est peu productif et les rendements sont en fonction de la
superficie plutôt que de la productivité de l'unité de
surface. Les systèmes de production des cultures vivrières sont
essentiellement pluviaux et les cultures dominantes sont les plantes à
tubercules, la banane plantain, le maïs, le riz, l'arachide, le haricot,
et le palmier à l'huile. L'exploitation agricole moderne se fonde
essentiellement sur les cultures de rente (café, thé, palmier,
hévéa, cacao, quinquina, canne à sucre).
Ces principaux leviers sont :
3.3.1 Irrigation et contrôle de l'eau
La RDC dispose d'un potentiel en terre irrigables
estimé de 4 à 7 million d'hectares, incluant les petits
périmètres de bas-fonds. Malgré ce potentiel très
important, les périmètres aménagés ne
dépassaient pas 13500 ha.les superficies de bas-fonds et marais non
équipés représentaient alors 2000 ha et les cultures de
décrue 1000 ha. En 2000, il était estimé que seuls
6 800 ha des superficies équipées étaient
réellement irrigués.
La plupart des périmètres sont dans état
de délabrement à cause notamment des destructions et des pillages
enregistrés tout au long des années de troubles sociopolitiques,
du manque d'entretien des infrastructures et de la faiblesse des
capacités des exploitants.
Les systèmes d'irrigation à petite
échelle avec participation majeure des producteurs sont
réputés très performants. Par ailleurs, l'horticulture et
la riziculture irriguées ont un potentiel productif et
rémunérateur élevé sur les sites de Pool Malebo
(vaste zone inondable par les crues saisonnières et située entre
Kinshasa et le fleuve Congo avec une potentialité de 6 000 ha) et
Loma (potentialité de 400 ha), grâce à la proximité
des villes de Kinshasa et de Mbanza-Ngungu. De plus, l'irrigation et le
drainage sont souvent mal maitrisés : les champs des horticultures
(zones urbaines et périurbaines) souffrent, suivant les saisons, aussi
bien d'un excès d'eau (mauvaise drainage) que de manque d'eau (eau
insuffisante ou équipement d'exhaure et d'irrigation disponible ou mal
utilisé).
Le pays dispose de grands ouvrages de contrôle de l'eau
tel que les barrages d'Inga 1 et 2, bien que le fonctionnement de ces ouvrages
soit en deçà de leurs capacités respectives.
3.3.2 Sécurité alimentaire
La RDC est dans un état de pauvreté
généralisée, on estime qu'environ 32% de la population
souffre de dénutrition, le nombre de personnes mal nourris avait atteint
les 38 millions en 2000-20001 soit environ 75% de la population. L'incidence de
la pauvreté est estimée à 70, 80%(DSRP, juillet 2006).
Elle est singulièrement prononcée dans les zones rurales
où vivent plus de 80% de la population avec moins d'un dollars par
jour. L'insécurité alimentaire et la malnutrition frappe la
majeure partie de la population de surcroit fragilisée par les
pandémies de VIH/SIDA et paludisme.
3.3.3 Balance de paiement agricole
Malgré son énorme potentialité agricole,
la RDC fait face à un déficit alimentaire de plus en plus aigu.
Les principales causes de cette crise alimentaire étant entre autre,
l'abandon de l'activité de production à cause des troubles
socio-politico-militaires, le manque d'investissement dans le secteur, le
manque d'intrants agricole et la faiblesse de la capacité technique des
différents acteurs. Cet état de fait a entrainé des
importations massives de produits agricoles, ainsi le volume des importations
des principaux agricoles est passé de 146 millions $EU en 2004.
La RDC est devenue un importateur net en 1987. A partir de
cette date le déficit de la balance commercial agricole ne cesse
d'augmenter jusqu'à atteindre environ 270 millions $EU en 2004 soit 10
fois la valeur de 1987.
3.3.4 Ressource en eau
La RDC regorge d'importantes ressources
en eau douce dont l'essentiel se trouve dans le bassin du fleuve Congo. De par
sa position géographique la RDC appartient à deux des principaux
bassins hydrographiques dans le monde et en Afrique, à savoir, le bassin
du fleuve Congo dont elle occupe 61% et le bassin du Nil dont elle abrite l'une
des têtes des sources à partir du lac Édouard. Situé
en plein coeur de l'Afrique et à cheval sur l'Equateur, la RDC est l'un
des pays les plus arrosés du continent africain. Il enregistre une
pluviosité importante répartie sur toute l'année, soit en
moyenne 1534 mm/an. Bien que les données soient plutôt
surannées et nécessitent d'être mises à jour au prix
des campagnes de collecte et d'observations et d'autres études ou
prélèvements sur terrain, le caractère abondant du
patrimoine hydrique de la RDC demeure réalité. Avec un
débit moyen estimé à 40 000 m 3/sec
et le débit minimal et maximal respectivement à 23 000 et
80 000m 3/sec, le fleuve Congo se classe 1eren
Afrique par la superficie de son bassin versant (3 822 000
km2) et son débit moyen et 2ème dans le
monde derrière l'Amazone (6 300 000 km2 et
100 000 km 3/sec).
L'abondante pluviosité
permet d'avoir 2 saisons de cultures par an, le pays dispose d'un réseau
de cours d'eau dense d'où la disponibilité de l'eau pour
l'irrigation et la production d'énergie électrique.
Le volume total de ressources en eau renouvelable est
estimé à 1 283 km 3, de cette
quantité, environ 0,11 km3sont prélevées pour
l'agriculture, ce qui est insignifiant.
Les Programme de mise en valeur
des ressources en eau à des fins agricoles. Ce programme vise
particulièrement la réhabilitation des ouvrages hydro agricoles
existants ainsi que les ouvrages hydroélectriques tombés en
désuétude dans certaines parties de territoire national. Il est
également prévu dans le cadre de ce programme la
réalisation de nouveaux ouvrages hydro agricoles (DSRP l'horizon 2011).
Dans le domaine des aménagements hydro agricoles le Gouvernement s'est
fixé comme objectif à moyen terme de réaliser environ
16 000 ha d'irrigation à petite échelle.
Dans le secteur agricole le
document de politique constitue la base de la planification des actions qui
concourent au développement du secteur agricole. Dans ses grandes
orientations, le document de politique agricole a entre autre retenu :
l'accroissement des revenus du monde rural ; la diversification des
filières d'exportations agricoles ; le développement de la
production animale ; le développement de la pêche ;
l'élaboration d'un code agricole ; l'application stricte de toutes
les mesures d'exécution de 05/11/116 du 24 octobre 2005 et de toutes les
mesures du code forestiers et de la conservation de la nature ; la mise en
place des conseils agricole provinciaux avec pour objectifs la structuration du
monde rural, la diffusion des techniques et de l'information sur les prix et
marchés ; l'élaboration d'un programme d'évacuation
des produits agricoles, notamment des zones périurbaines vers les centre
de consommation en vue de faire baisser les prix des denrées de base
(confirmant par là à la rééducation de
l'insécurité alimentaire) ; etc.
3.3.5 Les infrastructures rurales
Les voies de communication constituent un véritable
goulot d'étranglement pour l'économie congolaise en
général et pour le secteur agricole en particulier. Dans cet
immense pays (2.345.000 Km2), il n'existe que 145.213 Km de routes.
La RDC ne compte que 1,4 % de routes asphaltées. Ce réseau est
inégalement reparti dans les différentes provinces du pays. Les
régions à vocation agricole comme le Bandundu, l'Equateur, la
Province Orientale et le Kivu sont moins dotées de routes si l'on tient
compte de la moyenne par province.
Une étude de l'office des routes montre que la moyenne
de routes agricoles et de l'ordre de 0,5 Km/1.000 Km2 alors qu'elle
est de 1,4 Km/ 1.000 Km 2 dans les régions moins agricoles.
Le Bas - Congo vient en tête avec une moyenne de 10,7 Km/ 1.000 Km2
suivi du Kivu avec 1,3 Km/ 1.000 Km2. La moyenne nationale
est de 0,9 Km/ 1.000 Km2 (1(*)).
Le réseau routier est classé en plusieurs
catégories, ainsi sur les 145.000 Km de routes, on trouve la
répartition suivante : 87.000 Km de routes d'intérêt
local, le 17.000 Km de routes régionales secondaires, 20.000 Km de
routes régionales prioritaires ; 20.700 Km de routes nationales
(2(*)). Les routes
asphaltées représentent un pourcentage trop faible, leur total
couvre à peine 2.374 Km.
A part quelques rares exceptions, l'état des routes
dans l'ensemble est déplorable. Certaines routes sont mêmes en
voies de disparition. L'état des routes pose un véritable
problème d'évacuation des produits agricoles car certaines
provinces (régions) agricoles sont tout simplement coupées de
tout contact avec d'autres provinces. A force de rester avec des produits non
vendus, beaucoup d'agriculteurs de provinces éloignées produisent
désormais pour l'auto - subsistance.
Quand au réseau fluvial et lacustre, la RDC dispose de
23.000 Km de voies dont 16.000 seulement sont navigables (3(*)). Selon une autre étude
du Département de l'Agriculture, « le réseau des voies
navigables est de 17.285 de long dont 14.500 Km sont accessibles aux bateaux
jaugeant 300 tonnes et 2.785 Km à ceux de 800 tonnes » Le
réseau hydrographique atteste également d'un certain
déséquilibre dans la répartition des voies navigables.
3.3.6 Les semences améliorées
Actuellement, on constate en RDC une très forte demande
en semences et plants améliorés. La production de ces semences
devra surtout se faire par l'intermédiaire des fermiers dans le cadre
des relations contractuelles avec le SENASEM. La production en régie
par le SENASEM se limitera aux premières multiplications des semences
de base, car c'est une opération coûteuse et onéreuse.
Depuis toujours, la qualité des semences et des plants en RDC a toujours
été une préoccupation majeure. Bien sûr, la
production des semences améliorées requiert une recherche
agronomique performante suivie d'une sélection des
variétés améliorées ayant fait leur preuve en
champ chez les paysans. Manque des moyens affectés dans des centres des
recherches et de la politique de relance agricole sont à la base de
pénurie des semences amélioreées enfin d'augmenter le
niveau de la production.
3.3.7 Les engrais chimiques
La question des engrais chimiques a été
étudiée pendant plus de dix ans dans les années 1980 par
le Programme National Engrais (PNE) soutenu par la FAO (sur financement belge)
et le SENAFIC. Pour la plupart des cultures, une bonne réponse aux
applications d'engrais a été trouvée. Mais le coût
des engrais chimiques pose des problèmes. Leur importation au Congo
ainsi que leur acheminement auprès des utilisateurs sont très
onéreux. D'autre part, le secteur privé est peu ou pas
intéressé par ce commerce, le marché étant trop
restreint et trop instable. Dans le passé, l'instabilité
politique et monétaire constituait une contrainte principale.
Aujourd'hui, la stabilité macro-économique est de nouveau propice
à l'importation des engrais chimiques. Pour certaines cultures
à haute valeur, comme les cultures industrielles (en plantation), les
cultures maraîchères et peut-être le coton, l'application
d'engrais pourrait s'avérer rentable.
Mais on peut déjà avancer beaucoup en pratiquant
une jachère améliorée à légumineuses ou
à arbustes comme Sesbania, Tephrosia, Glyricidia, Cajanus, Crotolaria,
en utilisant le mulch venant d'ailleurs (bords des champs, brousse) (p.ex.
Tithoniadiversifolia) et en utilisant le phosphate naturel finement moulu
(Sanchez, 2002). En bref, une gestion intégrée de la
fertilité des sols s'impose.
Dans l'avenir, l'utilisation des engrais chimiques va de plus
en plus s'imposer, étant donné la nécessité
d'intensifier la production agricole et de préserver la forêt
équatoriale et les ressources naturelles.
Il faut noter que d'importantes réserves de phosphate
naturel se trouvent dans le sous-sol du Bas Fleuve, près de Moanda, que
d'importantes réserves d'engrais organiques (guano) se trouvent dans les
grottes du Mont Hoyo dans la province du Nord Kivu, et que d'énormes
réserves de gaz méthane sous le lac Kivu pourraient donner lieu
à la production d'urée synthétique. A long terme, le
Congo pourrait devenir un important producteur d'engrais chimiques. Seuls les
engrais potassiques devraient être importés.
3.3.8 Le crédit agricole
L'expérience avec le crédit agricole en RDC n'a
pas été positive, surtout à cause de l'instabilité
politique et économique. Aussi bien la SOFIDE que sa branche agricole,
la SOFIDAG n'existent plus. La Banque de Crédit Agricole a fait
faillite. Les coopératives d'épargne et de crédit
(COOPEC, COOCEC) se sont développées rapidement pendant les
années 1980 (Hirsch, 1971; Müller, 1987), notamment au Bandundu et
au Bas Congo. Dans les années 1970, l'USAID a financé avec un
succès mitigé un système de crédit agricole au Bas
Congo (Projet Crédit Agricole Contrôlé). Tout le monde
s'accorde aujourd'hui pour dire que les institutions de micro finance sont
importantes en RDC; c'est ainsi que le micro crédit de type informel est
aujourd'hui promu par pratiquement toutes les ONG, les banques de
développement et les projets agricoles. Avec la stabilité
macro-économique, la "micro finance" a de nouveau sa place en RDC et
devrait faire partie intégrante de tout projet ou action de
développement. C'est un levier très important pour mobiliser des
investissements agricoles productifs.
Le défi est vraiment de drainer l'épargne -
même les plus pauvres épargnent de temps à autre - vers des
investissements agricoles productifs. L'expérience nous enseigne qu'en
Afrique, la plupart du temps, l'épargne rurale peut être
très importante et est drainée vers les villes pour des besoins
de consommation directe. Mais il y a un manque important de
spécialisation et de professionnalisation des personnes travaillant dans
le secteur (TRIAS, 2003). La rentabilité et la pérennité
sont importantes mais souvent négligées. Le groupe cible attend
souvent des ONGs des dons et n'est pas prêt à rembourser les
crédits octroyés. A noter que la Banque Centrale a entamé
un processus d'assainissement (e.a. le cadre légal) dans ce domaine, ce
qui parait nécessaire.
3.3.9 La recherche agronomique
Concernant la recherche agronomique, les études sont en
cours pour la relance de l'INERA sur financement de l'Union Européenne.
A court terme, on doit surtout emprunter des variétés et des
technologies aux centres CGIAR (IITA en particulier) et aux SNRAs des pays de
la région. Des partenariats sont indiqués avec ces centres.
Afin de progresser rapidement, la sélection variétale par les
paysans eux-mêmes (PVS) est préconisée. Mais à
moyen terme, l'INERA doit de nouveau devenir capable de créer des
variétés et des technologies améliorées. Cela
n'empêche pas d'emprunter au maximum aux autres SNRAs, l'INERA
étant le seul SNRA membre des trois associations régionales de
recherche agronomique en Afrique (CORAF, ASARECA, SACCAR). On ne peut
qu'insister sur l'importance de la recherche d'emprunt, mais un emprunt
intelligent. Les tigres asiatiques sont les champions de la recherche
d'emprunt, aussi bien dans le domaine industriel qu'agricole, mais ils
deviennent rapidement des créateurs de nouvelles technologies.
3.3.10 La vulgarisation agricole
Pendant les années 1980, le Service National de
Vulgarisation (SNV) fonctionnait convenablement, surtout dans le cadre des
projets de développement agricole. On suivait plus ou moins l'approche
Benor (formation et visites) (Benor et al., 1984). Avec le départ de
presque toutes les coopérations bi- et multilatérales en 1991,
les pillages généralisés et le manque de financement
national, le SNV devait arrêter son fonctionnement. Entre-temps, les
approches de vulgarisation ont changé: le système Benor a
été abandonné, l'approche école paysanne
prônée par la FAO poursuit son chemin et la plupart des ONGs
adoptent leur propre approche participative. La tâche est énorme
et on ne saura pas couvrir tout le pays. Ainsi, on est pratiquement
obligé de suivre l'approche projet pour focaliser les efforts sur un
nombre de thèmes limité. Mais la vulgarisation est importante
dans la diffusion des acquis technologiques et surtout pour la promotion des
nouvelles variétés et pratiques culturales. La relance du SNV
reste un défi et on sera obligé de procéder par
étapes et dans le contexte de la décentralisation. A noter
également que la radio rurale de proximité, promue par la FAO,
peut être un instrument puissant de vulgarisation agricole, et plus
largement, d'information rurale.
3.3.11 Subvention à la production
Pour favoriser la production nationale (et
donc l'emploi), on peut se contenter de subventionner les producteurs dont les
biens sont concurrencés par les importations. Cette mesure
entraîne une perte nette, comme le droit de douane, mais moindre. A la
place du droit de douane, l'Etat décide d'allouer aux producteurs
nationaux une subvention égale aux droits de douane. Cette subvention
abaisse le coût marginal. Grâce à cette subvention, les
producteurs nationaux produisent le même volume qui aurait
été produit avec le droit de douane sans que le prix varie. Celui
- ci reste au niveau de libre échange et les consommateurs consomment la
même quantité qu'en libre échange. La subvention a accru le
surplus des producteurs. Le financement de cette subvention nécessite
une contribution de la part de la collectivité nationale. Il y a perte
nette, mais cette perte est inférieure à celle induite par le
droit de douane.
Dans une optique d'accroissement de la production nationale,
la subvention apparaît donc comme une solution meilleure que le droit de
douane.
3.4 LA COMPETITIVITE DE L'AGRICULTURE CONGOLAISE ET
LA FISCALITE
Ce sujet important est abordé ici à la
lumière des connaissances du passé; il se justifie par le fait
que le secteur privé congolais qui a investi en agriculture se plaint
beaucoup d'une fiscalité très lourde et du manque de
compétitivité internationale. Nous ne disposons malheureusement
pas d'études récentes à ce sujet.
En 1986-1987, la compétitivité de l'agriculture
congolaise face aux produits agricoles importés a été
étudiée par le consortium ZTE-Groupe COGEPAR (1987).
C'était une étude en profondeur basée sur des
enquêtes fouillées dans chaque province auprès des grandes
entreprises agro-industrielles.
Tableau 1: Coût en ressources domestiques (CRD)
des productions agricoles congolaises en 1987
Maïs 0.75
Riz 0.47
Huile de palme 0.31
Viande bovine 0.37
Viande porcine 1.04
Volaille 0.65
Sucre 0.97
Moyenne du secteur 0.65
Source: ZTE-Groupe COGEPAR, juin 1987
La principale mesure qui a été utilisée
est le coût en ressources domestiques (CRD) (en anglais:
domesticresourcecost). Ce paramètre indique la
compétitivité d'une production donnée face à
l'importation ou à l'exportation. Il indique également dans
quelle mesure une production est apte à gagner des devises à
l'exportation en comparaison avec le taux de change. Ainsi, un CRD<1
indique toujours une bonne compétitivité face aux importations
(et pour les exportations). Bien sûr, cet indice varie beaucoup d'une
province à une autre, car une production au Nord Kivu est
évidemment mieux protégée contre les importations à
cause de son enclavement (l'éloignement d'un port maritime). Il faut
noter que cet indicateur dépend également des prix en vigueur sur
le marché mondial. Il change donc avec un changement du taux de change
ou avec une hausse ou baisse des prix sur le marché mondial. Les
principaux résultats sont repris dans les tableaux 2 et 3.
3.5 CHANGEMENT CLIMATIQUE
En dépit de son
énorme potentiel en ressources (80 millions d'ha de terres arables,
réseau hydrographique dense, 125 millions ha de pâturages, etc.),
la RDC est un pays extrêmement vulnérable, aux changements
climatiques.
En effet l'analyse de la situation socio-économique de
la RDC fait ressortir une vulnérabilité générale de
tous les secteurs vitaux du pays.
A l'horizon d'étude (2050-2100) les
précipitations annuelles seraient 7 à 11% superficies aux
actuelles ; il s'ensuivra d'une part, le lessivage, la dégradation
des sols par l'érosion ainsi que des inondations et d'autre part, une
augmentation du taux d'évaporation suite à l'augmentation de
température de l'ordre de 1,5 à 4,5°C.
L'agriculture est, parmi les
principaux secteurs économiques, le plus vulnérable à la
dégradation de l'environnement parce qu'elle dépend directement
des systèmes et des ressources naturelles, dont le climat. En effet
l'augmentation de la température, des émissions de gaz carbonique
n'est en général pas préjudiciable à la production
végétale sensu stricto, c'est-à-dire à
l'amélioration de la croissance végétale. Car, dans une
certaine limite, plus il ya de l'eau et qu'il fait chaud plus la croissance
végétale sera grande aussi bien pour les plantes de cultures que
pour les mauvaises herbes. Ainsi, les effets du changement climatique ne vont
pas affecter directement la productivité intrinsèque du
végétal, mais sa productivité générale en
terme de rendement global. Mais, l'impact le plus important du changement
climatique pour le secteur agricole en RDC est sans nul doute la
dégradation des terres. Cela signifie la perte partielle ou totale de la
productivité quantitative ou qualitative, ou les deux, résultant
de phénomène tels que l'érosion des sols, la perte de
fertilité des sols, la détérioration de la structure des
sols, le déboisement, les méthodes culturales et les cultures sur
des terres marginales.
En ce qui concerne le changement climatique, le Gouvernement
de la RDC, avec l'assistance des partenaires au développement (FEM,
PNUD) a élaboré le Plan d'Action National d'Adaptation aux
changements climatiques (PANA) en 2007. Le PANA a permis entre autre
d'établir l'inventaire des risques climatiques les plus courants ainsi
que leur tendance et les mesures d'adaptations urgentes appropriées
à envisager.
Par exemple, l'enveloppe d'investissement pour le court, moyen
et long terme des partenaires est présentée dans le tableau
ci-dessous et exprimée en millions de dollars EU. Elle a
été établie sur la base du NEPAD et du PDDAA
Échelle de temps
|
Type d'investissement (en million
$EU)
|
Contrôle de l'eau à petite échelle
|
Réhabilitation des grands périmètres
|
Grands projets hydrauliques
|
Total
|
Court terme
|
121
|
6
|
1
|
128
|
Moyen terme
|
76
|
13
|
7
|
97
|
Long terme
|
38
|
2
|
16
|
57
|
Total
|
236
|
21
|
26
|
282
|
Source NEPAD, FAO. 2004.
3.6 LES DEPENSES AGRICOLES
Depuis l'accession de la RDC à l'indépendance la
part du budget national allouée à l'agriculture est toujours
inférieure à d'autres secteurs (Ministres).
La part du budget de dépenses normales prévues
par le ministère de l'agriculture ne dépasse pas, en moyenne, 3%
du budget total des dépenses ordinaires de l'Etat.
En outre, la partie libérée effectivement du
budget des dépenses ordinaires n'atteint qu'environ 50 % de ce qui a
été prévu. Enfin, la part de l'agriculture dans le budget
d'investissement est encore plus insignifiante et irrégulière.
Chapitre IV :
APPROCHE ECONOMETRIQUE
L'objet de ce travail est de déterminer l'impact du
secteur agricole sur l'économie congolaise par l'investissement dans ce
secteur.
A cet effet, la mesure de l'impact de l'agriculture sur
l'économie congolaise se fera à l'aide d'un modèle
économique. Il s'agit d'estimer une relation entre les performances
économiques du secteur agricole par les investissements et la
croissance économique. Afin de s'affranchir des aléas dus
à l'application des méthodes de régression linéaire
classique sur les données évoluant dans le temps, le
développement récent sur l'économétrie des
séries temporelles seront utilisées.
Dans la littérature économique, l'approche
traditionnelle utilisée pour mesurer l'impact du secteur agricole sur la
croissance économique se fera en déterminant l'effet des
investissements (dépenses en capital dans le secteur agricole) dans le
secteur agricole sur la croissance de la production agricole et sur la
croissance économique.
Les dépenses en capital dans le secteur agricole sont
considérées comme exogènes ; ces performances servent
à expliquer d' une part l'évolution de la production agricole et
la croissance.
Mais cette méthodologie sera critiquée.
KANWAR(2000) a travaillé sur la croissance économique et
l'agriculture, a suggéré que pour évaluer la relation
entre l'agriculture et les restes de l'économie, le secteur agricole
ne devrait pas être considéré comme exogène, le cas
échéant, cela doit être prouvé à priori. Il a
également proposé des méthodes de cointégration
afin d'éviter le problème de régression fallacieuse.
YAO(2000), a montré le lien entre les secteurs peuvent
exister dans plusieurs sens. Si l'industrie bénéficie des
ressources issues du secteur agricole comme le montrent les différentes
théories présentées au Chapitre 2, la productivité
du secteur agricole s'améliore par l'utilisation des machines et engrais
issus du secteur industriel, le développement du secteur non agricole
peut également poser celui du secteur agricole.
De plus BELLA(2009), a montré l'existence de relation
de long terme entre le taux de croissance du PIB réel par tête, le
taux de croissance des PIB agricole, l'industrie et les services.
Dans cette relation de long terme, le taux de croissance du
PIB réel agricole entre avec coefficient négatif et significatif.
Pour lui la croissance du secteur agricole n'a pas causé celle des
autres secteurs sur la période de 1966-2005 au Cameroun.
Pour le cas de ce travail, il est loin de montrer ces
différents résultats, au contraire ils nous ont permis d'amener
nos réflexions dans le même ordre d'idée tout en cherchant
le lien qui peut exister entre investir dans le secteur agricole et son
incidence sur la production agricole et voir aussi l'impact de tous les deux
sur la croissance économique de la RDC.
Peu des travaux économétriques sur ce sujet
existent encore, suite à la complexité qu'a le secteur agricole,
donc nous nous sommes servis de travaux ci-dessus pour bien mener nos analyses
en prenant un modèle spécifique dont VAR.
La mesure de l'impact de l'agriculture sur la croissance
économique se fait en analysant d'abord l'investissement
(dépenses en capital), production agricole et la croissance en cherchant
des relations entre deux à deux pour savoir s'il existe des relations
biridirectionnelles. Cette mesure de l'impact sera faite à l'aide d'un
modèle VAR. Ce modèle devrait permettre d'atteindre l'objectif
fixé dans ce travail à savoir déterminer l'impact de
l'agriculture sur la croissance économique par investissements dans ce
secteur et de voir si les investissements ont déterminé la
croissance de la production agricole et aussi la croissance
économique.
Les modèles VAR ne font pas de restrictions à
priori sur l'exogèneité des variables. Il s'agit
d'une modélisation sans autre restriction à priori que le
choix des variables sélectionnées et du nombre de retard.
4.1. PRESENTATION DES DONNEES
La mesure de l'impact des investissements sur le secteur
agricole et sur la croissance économique sera faite par VAR. Ce
modèle devrait permettre d'atteindre l'objectif fixé dans ce
travail à savoir de déterminer l'impact des investissements sur
le secteur agricole et sur la croissance économique.
Il permettra également de prouver la
véracité des hypothèses formulées à
l'introduction. L'idée générale est qu'à partir des
données sur les différentes activités en RDC couvrant une
longue période, il s'est mis en exergue, grâce aux techniques
statistiques et économétriques la relation qui existe entre les
performances économiques obtenues dans le secteur agricole en RDC.
La grandeur utilisée pour mesurer les performances
économiques est le PIB. Il représente l'ensemble des richesses
créées au sein d'une économie au cours d'une
année.
Il donne la meilleure mesure du niveau d'activités.
Trois variables sont utilisées dans le modèle :
· Croissance du PIB réel par habitant notée
DGP
· Production agricole notée PROAGR
· Les dépenses en capital dans le secteur agricole
noté EPAGR ;
Toutes les données sont annuelles et couvrent la
période allant de 1974 à 2007. Ces données proviennent de
la Banque Mondiale et du ministère de l'Agriculture.
La table des données est présentée en
annexes, une description plus détaillée de ces données
sera faite ci-dessous.
4.1.1. Taux de croissance du PIB réel par habitant
(DGP)
Le PIB réel par habitant représente la valeur du
PIB réel rapportée à la population totale, il donne une
idée de la part moyenne qui revient à chaque habitant dans la
richesse totale créée au cours d'une année.
Il est utilisé comme un indicateur de bien -être.
Le taux de croissance du PIB réel par habitant représente la
variation relative du PIB réel par tête d'une année
à l'autre.
Il se calcule suivant la formule suivante :
Taux de croissance du PIB= 100
La figure ci-dessous représente l'évolution de
cette variable en RDC sur la période allant de 1974 à 2007.
Figure 1. Évolution du taux de croissance du PIB par
tête en RDC
4.1.2. La production Agricole (PROAGR)
La production agricole c'est la production annuelle(en
dollars) totale dans le secteur agricole de la RDC.
La figure ci-dessous représente l'évolution de
cette variable en RDC sur la période allant de 1974-2007
Figure 2. Évolution de la production agricole en RDC
allant de 1974 à 2007
Source : Banque Mondiale
4.1.3. Les dépenses en capital dans le secteur
agricole (DEPAGR)
Ces différentes valeurs sont obtenues en CDF. Ces
dépenses montrent les différents investissements de l'Etat dans
ce secteur pour accroitre la production agricole.
La figure ci-dessous représente l'évolution de
différentes dépenses de l'Etat dans le secteur agricole de 1974
à 2007.
Figure3 : Évolution des dépenses en capital
dans le secteur agricole en RDC
Source : Ministère de l'Agriculture
4.2 PRESENTATION DE LA METHODOLOGIE
Un modèle VAR est un outil économétrique
particulièrement adapté pour mesurer et utiliser une simulation,
l'ensemble de liaisons dynamiques à l'intérieur d'une grappe de
variables données.
Toutes les variables sont initialement
considérées comme étant potentiellement endogène.
En générale, la modélisation VAR consiste à
modéliser un vecteur de variables stationnaires à partir de sa
propre histoire et chaque variable est donc expliquée par le
passé de l'ensemble des variables.
La forme standard de ce type de modèle est
caractérisée par les points suivants :
§ les variables à modéliser sont tous
stationnaires ;
§ les variables à modéliser sont toutes
potentiellement endogènes ;
§ le nombre de décalage associé à
chaque variable dans chaque équation est identique ;
4.2.1. Présentation du modèle VAR
1. Écriture du modèle VAR
Soit un modèle VAR à k variables ayant p
décalages, noté VAR(p). La représentation
générale de ce modèle sera écrite comme
suit :
On peut constater que dans le système
d'équations (4.1) chaque variable endogène est fonction de ses
propres valeurs décalées et des valeurs des autres variables
endogènes ainsi que de leurs valeurs décalées.
L'utilisation de l'opérateur de retard B permet
d'écrire (4.3) sous la forme :
Yt-
AtBYt-A2B2Yt
-...........+ApBpYt=
Ao+Vt
(4.4)
Soit (I?
A1B?A2B?...............?APBP) Y =
AO+Vt
(4.5)
D'une manière plus compacte (4.5) s'écrit
A(B)Yt= A0+Vt
(4.6)
Le modèle VAR(p) sera stationnaire si le polynôme
défini par le déterminant :
|
(I-A1h-A2h2-A3h3-....................-APhP)|=0
(4.7)
donne des racines qui sont à l'extérieur du
cercle unitaire du plan complexe.
Si nous ajoutons au modèle (4.2) les termes des erreurs
auto corrélées :
C1Vt-1+C2Vt-2+...........+CqVt-q
(4.8)
Nous obtenons un processus ARMAX(p,q) dont l'expression
générale est :
Yt= A0+ A1Y
t-1+A2Yt-2 +...........+ApYt-P
+Vt+C1Vt-1+C2Vt-2+..........+CqVt-q(4.9)
Le modèle ARMAX est soumis aux mêmes conditions
de stationnarité que le processus ARMA univarié.
L'estimation du modèle (4.2) se fait soit par les MCO,
soit par la méthode de maximum de vraisemblance mais l'estimation ne
peut se faire que si les variables sont stationnaires.
La détermination du nombre de décalage dans le
modèle (4.2) se fait sur base des critères d'AKAIKE et de
SCHWARTZ dont les formules sont respectivement :
AK(p)= ln[det|îe|]+ (4.10)
SC(p)= ln[det|îe|]+ (4.11)
Où K2
K=le nombre des paramètres du modèle
T=la taille de l'échantillon
îe =la matrice des variances covariances des
résidus
On retient le retard p qui minimise ces critères. En
nous appuyant sur un modèle à trois variables comme le cas dans
ce travail, nous allons exposer les modèles VAR mettant en rapport le
taux de croissance économique, la production agricole et les
dépenses en capital dans le secteur agricole comme investissements.
Soit
DGP=taux de croissance économique
PROAGR= production agricole
DEPAGR=les dépenses en capital dans le secteur
agricole
En construisant le modèle suivant à un
décalage on a :
4.2.2. L'estimation du modèle VAR et analyse des
chocs
L'estimation du modèle VAR est
généralement faite par les MCO et les problèmes
posés par la violation des hypothèses sous-tendant l'usage de la
méthode des MCO sont traités comme d'habitude.
L'une des utilisations du modèle VAR est l'analyse des
impacts ou des effets de la politique économique qui est faite à
travers des simulateurs de chocs aléatoires(ou des innovations) et de la
décomposition de la variance des erreurs. Il s'agit donc de la fonction
des réponses i mpulsionnellesimpulses réponses.
4.2.3 Dynamique du modèle VAR
Pour mener l'analyse dynamique VAR(p), il faut trouver la
représentation V MA (Vecteur Moyenne Mobile) du modèle
VAR(p). Le modèle sous-la forme (VMA) va permettre de mesurer l'impact
d'une variation des innovations (chocs) sur les valeurs des variables dans le
vecteur autorégressif(VAR) pour horizon de temps donné.
4.2.4. Démarche du modèle VAR
La résolution du problème se fait en quatre
étapes suivantes :
1. Vérification de la stationnarité
2. Détermination du décalage optimal
3. Estimation des paramètres et
4. Prévision
1. Notion de
Stationnarité
1.1 Définition
Avant tout traitement d'une série chronologique, il
convient d'en étudier les caractéristiques stochastiques. Si ces
caractéristiques c'est-à-dire son espérance
mathématique et sa variance se trouvent modifier dans le temps, la
série chronologique est considérée comme non
stationnaire ; dans le cas d'un processus stochastique invariant, la
série temporelle est alors stationnaire. De manière
formalisée un processus4(*).
Stochastique stationnaire si :
La moyenne est constante et indépendante du temps ;
Var ( , la variance est finie et indépendante du temps ;
La covariance est indépendante du temps.
Il apparaît, à partir de ces
propriétés, qu'un processus de bruit blanc dans lequel les sont indépendants et de même loi N ( ).
Une série chronologique est stationnaire, si elle est
réalisation d'un processus stationnaire. Ceci implique que la
série ne comporte ni tendance, ni saisonnalité et plus
généralement aucun n'évoluant avec le temps.
1.2. Tests de
stationnarité : tests de Dickey-Fuller et Dickey-Fuller
augmenté
Les tests de Dickey-Fuller permettent non seulement de
détecter l'existence d'une tendance (test de racine unitaire) mais aussi
de déterminer la bonne manière de stationnariser une chronique.
En effet, nous distinguons deux types de processus non stationnaires :
1.2.1 Les Processus TS (Trend
Stationary)
Ces processus affectés d'une tendance appelés
TS (trend stationary) lesquels présentent une stationnarité
déterministe. Le processus le plus simple de ce genre est celui
exprimé par l'équation5(*) : (4.12)
Si le processus est affecté d'une tendance, la
stationnarisation se fait par les moindres carrés ordinaires6(*)
1.2.2 Les Processus DS
(DifferencyStationary)
Ces types de processus peuvent être
stationnarisés moyennant un filtre aux différences tel que
exprimé par l'expression : (4.13)
Une série non stationnaire à niveau peut le
devenir en prenant des différences entre valeurs consécutives. Si
une série qui, au départ n'est pas stationnaire à niveau
mais en la différenciant une fois elle devient stationnaire, nous dirons
que la série original est intégré d'ordre 1 et nous
écrivons I(1). S'il faut intégrer une série d fois pour la
rendre stationnaire, nous dirons que la série originale est
intégrée d'ordre d et nous l'exprimons par I(d).
Pour le cas de ce travail, les différents graphiques
représentatifs des séries étudiées laissent croire
que ces séries ne sont pas stationnaires. Une étude des relations
structurelles existant entre les performances économiques de deux
secteurs d'activité en RDC nécessite au préalable
d'effectuer des tests de stationnarité afin de déterminer l'ordre
d'intégration de chaque série. Les tests ADF ont
été utilisés à cet effet. A part la série
concernant la production agricole les autres séries ne sont pas
stationnaires à niveau.
A. TESTS FORMELS : TEST DE RACINE UNITAIRE ( ADF ET
MacKinnon)
Ø Pour la croissance
économique
Les valeurs de la statistique ADF (tendance et intercepte,
intercepte) en valeur absolue sont inférieures aux valeurs critiques de
la statistique de Mackinnon en valeur absolue. D'ou la série sous
étude est non stationnaire. Cette non stationnarité est de type
DS car le coefficient associé à la tendance est non significatif
au regard de la t-stat. (Cfr Tableau 2 en annexe)
Ø Pour les dépenses dans le secteur
agricole
La série est stationnaire (tendance et intercepte) car,
la valeur de la statistique ADF en valeur absolue est supérieure aux
valeurs de la statistique de Mackinnon en valeur absolue à tous les
seuils.(Cfr Tableau 3 en annexe)
Ø Pour la production agricole
La série est non stationnaire au regard de la valeur de
la statique ADF en valeur absolue qui est Inférieure aux valeurs
critiques de Mackinnon .Et étant donné que la valeur de la
statistique t-stat associée à la tendance est non significatif au
seuil de 5%. Cette non stationnarité est aussi du type DS.(cfr Tableau 1
en annexe)
B. STATIONNARISATION DES VARIABLES
Ø Pour la série de la croissance
économique
On Remarque que la série devient stationnaire
après la différence première ( Cfr tableau 5 en
annexe).
Ø Pour la série production
agricole
La série est stationnaire au regard de la statistique
ADF qui est supérieure à toutes les statistiques de Mackinnon en
valeur absolue après la différence première (Cfr Tableau 4
en annexe).
2. Détermination du décalage
optimal
Pour déterminer le décalage optimal, il faut
passer par les critères d'AKAIKE et de SCWHARTZ spécifiées
aux équations (4.10) et (4.11).
En d'autres termes, il faut passer par les lignes sur
lesquelles figurent les valeurs minimales de ces deux critères, c'est
sur ces régressions que l'on prend le décalage optimal. Pour
notre travail, cinq régressions ont été tentées au
moyen du logiciel Eviews 5-0 en utilisant les commandes suivantes :
Varest (1,k) avec le décalage maximal du VAR.
Le tableau ci-après résume toutes les
étapes pour déterminer ce log optimal.
Commandes evews
|
K
|
AIC
|
SC
|
Varest(1,1)
|
1
|
20.75069
|
21.30578
|
Varest(1,2)
|
2
|
19.54928
|
20.53012
|
Varest(1,3)
|
3
|
19.15156
|
20.56601
|
Varest(1,4)
|
4
|
19.34237
|
21.19794
|
Varest(1,5)
|
5
|
18.84811
|
21.15182
|
Le critère AIC est minimisé au
5ème décalage par contre le critère de SC est
minimisé au 2ème décalage, ce qui nous place
dans un dilemme mais selon le principe de la parcimonie, on accepte le
modèle qui comprend les moins de paramètres estimés. De
plus, économiquement il est plus facile d'interpréter un VAR dont
le décalage est 2 que celui qui a un décalage plus
élevé. C'est ainsi que nous optons pour VAR(1,2)
3. Estimation des paramètres
3.1 Spécification du
modèle
Nous venons de trouver que le modèle adapté
à nos données est un VAR(1,2). Cela étant nous allons dans
un premier temps spécifier économiquement,
mathématiquement et économétriquement le modèle
VAR(1,2).
3.2 Spécification économique
L'analyse économique postule qu'une relation positive
existe entre les dépenses en capital dans le secteur agricole et le
niveau de la production agricole. Toute augmentation des dépenses en
capital dans le secteur agricole peut conduire à l'augmentation du
niveau de production agricole. Il en est de même pour la production
agricole et la croissance économique, selon la théorie
économique il existe une relation positive entre les deux.
3.3 Spécification mathématique du
modèle
Les variables du modèle
§ Comme indicateur de la croissance économique
nous utilisons les accroissements de PIB par tête symbolisé par
DGP ;
§ Le niveau annuel de la production de agricole (en
dollars) que nous noterons PROAGR (Banque mondiale) ;
§ Les dépenses en capital dans le secteur agricole
sont mesuré par CDF, noté par DEPAGR (ministère de
l'agriculture) ;
On aura :
DDEPAGRt = â10 +
â11DDEPAGRt-1 +
â12DDEPAGRt-2 + â13DDGPt-1
+ â14DDGPt-2
+â15PROAGRt-1 +
â16PROAGRt-2+ u1t
DDGPt = â20 +
â21DDEPAGRt-1 +
â22DDEPAGRt-2 +
â23DDGPt-1+â24DDGPt-2
+â25PROAGRt-1
+â26PROAGRt-2 + u2t
PROAGRt = â30
+â31DDEPAGRt-1 +
â32DDEPAGRt-2 +
â33DDGPt-1+ â34DDGPt-2
+ â35PROAGRt-1+
â36PROAGRt-2 + u3t
3.4 Estimation dumodèle VAR
(1 ,1)
Ce modèle estimé dans le cadre
de ce travail est un VAR(1,2). Le modèle VAR (Vecteur
autorégressif) est un modèle à équations
simultanées dans lequel une variable dépend non seulement des ses
valeurs passées mais des valeurs passées et présentes des
autres variables. Après estimation du modèle VAR(1,2) ci-haut
nous obtenons l'output de l'estimation (cfr tableau 6)
Ø Presentation du modèle
DDEPAGR=-0.8143254508*DDEPAGR(-1)-0.8328322976*DDEPAGR(-2)
(-4,60454)
(-5,07227)
-
8540.505993*DDGP(-1)-5739.592614*DDGP(-2)-42.08029118*PROAGR(-1)
(-1,37643) (-1,11476)
(-0,88377)
+5.957301744*PROAGR(-2)+1561.353158
(0,12274) (1,75702)
DDGP=1.499565978e-006*DDEPAGR(-1)+4.749231346e-006*DDEPAGR(-2)
(0,22942) (0,78260)
-.08207693164*DDGP(-1)+0.1429850987*DDGP(-2)+0.005521961363*PROAGR(-1)-
(-0,35790) (0,75135)
(3,13781)
0.003955946462*PROAGR(-2)- 0.06501924005
(-2,20521) (-1,11476)
PROAGR=6.613903503e-005*DDEPAGR(-1)+0.001258883355*DDEPAGR(-2)
(0,10086)
(2,06778)
-61.5364243*DDGP(-1)-68.10712952*DDGP(-2)+0.3421328785*PROAGR(-1)
(-2,67472) (-3,56753)
(1,93790)
+0.5988150581*PROAGR(-2)+ 3.914425676
(3,32732)
(1,18800)
3.5 Notion de
Causalité
Elle repose sur la définition de Granger qui
considère qu'une variable est causée par une autre dès
lors qu'il existe des informations dans le passé de l'une qui soient
utiles dans la prévision de l'autre, et qui ne sont pas
déjà contenues dans son passé.
Soient deux séries temporelles Xt et
Yt, ayant des passés notés par et .
La notion de causalité définie par Granger en
1969, s'énonce en deux principales considérations
suivantes :
a. Y cause X à la date t si
et seulement si :
) (4.14)
b. Y cause X instantanément
à la date t si et seulement si :
) (4.15)
N.B. : Il y a équivalence entre
i. X ne cause pas Y instantanément à la date
t
ii. Y ne cause pas X instantanément à la date
t
Dans le cadre de notre travail les estimations ci-dessus nous
montrent les résultats suivant :
Ø ENTRE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET LA
PRODUCTION AGRICOLE
Pairwise Granger Causality Tests
|
|
Sample: 1974 2007
|
|
Lags: 2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
NullHypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Probability
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PROAGR does not Granger Cause DDGP
|
30
|
7.65138
|
0.00256
|
DDGP does not Granger Cause PROAGR
|
10.8168
|
0.00041
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pour PROAGR et DGP
H0 : PROAGR ne cause DGP
H1 : PROAGR cause DGP
On accepte H1 et on rejette H0.
Pour DGP et PROAGR
H0 : DGP ne cause pas PROAGR
H1 : PROAGR cause DGP
On accepte H1 et on rejette H0
On rejette H0 car les probabilités associées
à PROAGR et DGP sont tous inferieures à 0,05. D'où il ya
des causalités biridirectionnelles entre PROAGR et DGP.
Ø ENTRE LA CROISSANCE ET LES DEPENCES EN
CAPITAL DANS LE SECTEUR AGRI
Pairwise Granger Causality Tests
|
|
Sample: 1974 2007
|
|
Lags: 2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
NullHypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Probability
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DDEPAGR does not Granger Cause DDGP
|
30
|
1.22252
|
0.31150
|
DDGP does not Granger Cause DDEPAGR
|
1.60190
|
0.22152
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Au regard de la valeur de la probabilité ci-dessus, on
remarque qu'il n'ya pas causalité entre DGP et DEPAGR.
Ø ENTRE DEPENSE EN CAPITAL DANS LE SECTEUR AGRI
ET LA PRODUCTION AGRICOLE
Pairwise Granger Causality Tests
|
|
Sample: 1974 2007
|
|
Lags: 2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
NullHypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Probability
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PROAGR does not Granger Cause DDEPAGR
|
31
|
1.95776
|
0.16143
|
DDEPAGR does not Granger Cause PROAGR
|
6.30086
|
0.00587
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Au regard des valeurs des probabilités ci-dessus, on
remarque il y a seulement la causalité entre les dépenses en
capital et la production agricole au regard des données relatives
à cette étude.
En somme, nous venons de voir qu'il n'y a des liens de
causalité biridirectionnelle qu'entre la production agricole et la
croissance économique et une causalité unidirectionnelle entre
les dépenses en capital et la production agricole. Et cette relation
biridirectionnelle montre l'importance qu'a le secteur agricole par rapport
à la croissance économique. Malgré les différentes
théories élaborées dans le pays en ce qui concerne le
secteur agricole il est à signaler que l'agriculture a contribué
à la croissance pendant la période sous étude. Cette
contribution reste encore minime par rapport au potentialité que regorge
ce secteur en terme de la culture de rente et vivrière. L'Etat doit
investir dans ce secteur parce que le résultat nous montre que durant la
période sous étude les dépenses en capital dans le secteur
agricole ont causés la production agricole ce qui veut dire
malgré le niveau des dépenses publiques, celles-ci ont
influencé la croissance de la production agricole et pas la croissance
économique.
4. ANALYSE DES CHOCS
Ø ENTRE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET LA
PRODUCTION AGRICOLE
De l'analyse des fonctions de réponses obtenues par le
test de Granger, il ressort que :
Les chocs subis par les variables sont transitoires, les
variables trouvent leur équilibre de long terme au bout des 10
périodes présentés sur les graphiques et semblent un
sentier d'équilibre. Les profils temporaires des impacts ne sont pas
linéaires. On peut relever qu'un choc positif sur la production
agricole et la croissance économique peuvent avoir dans
l'immédiat un effet sur l'un et sur l'autre vice versa mais cet effet
s'amplifie par la suite et amène tous les deux sur un niveau de sentier
d'équilibre (Cfr Graphique 4 ).
Ø ENTRE LES INVESTISSEMENTS DANS LE SECTEUR
AGRICOLE ET LA PRODUCTION AGRICOLE
On peut relever la même chose à ce niveau qu'un
choc positif les dépenses en capital dans le secteur agricole a un effet
dans l'immédiat sur la production agricole mais cet effet s'amplifie
par la suite et amène la production agricole sur un nouveau sentier
d'équilibre. (Cfr Graphique 4 )
4.1 DECOMPOSITION DE LA VARIANCE DE L'ERREUR
PREVISIONNELLE
La décomposition de la variance permet de
déterminer dans quelle mesure les variables ont une interaction entre
elles, c'est-à-dire dans quelle direction le choc a-t-il le plus
d'impact (Bourbonnais, 2002). les résultats présentés
ci-haut indique que dans un horizon de 5 ans :
ü La variance de l'erreur de prévision de la
croissance économique est due à 100% à ses propres
innovations et à 62,6% à celles de la production agricole et vice
versa.
ü La variance de l'erreur de prévision des
dépenses en capital dans le secteur agricole est due à 78,5%
à ses propres innovations et à 62,6% à celles de la
production agricole.
Ainsi ; un choc sur la croissance économique a un
impact important sur la variable la production agricole que sur les
dépenses en capital dans le secteur agricole. De la même
manière pour ce qui concerne la production agricole, son choc a un
impact important aussi sur la croissance économique. Mais en ce qui
concerne les dépenses en capital, lors qu'il y a un choc ceux-ci ont un
impact très important sur la production agricole. Ce qui stipule,
augmenter les dépenses en capital dans le secteur agricole ceux-ci
peuvent entrainer une augmentation considérable de la production
agricole et celle-ci peut conduire par l'effet d'entrainement
l'émergence d'autre secteur tels que l'industrie, le service, l'emploi
etc. et le surplus dans l'agriculture peut permettre les
réinvestissements (cfr graphique 4)
4.2 DEPENDANCE DES RESIDUS
Le graphique 5. En annexe montre que les erreurs sont
indépendantes dans le temps.
CONCLUSION GENERALE ET SUGGETION
L'objectif général de la présente
étude était de déterminer l'impact de l'agriculture sur la
croissance économique. Pour ce faire, nous avons utilisé certains
développements récents de l'économétrie des
séries temporelle.
Pour explorer la relation causale entre la croissance
économique et l'agriculture en RDC, nous sommes partis de
l'hypothèse selon laquelle l'augmentation des dépenses en capital
dans le secteur agricole peut aussi augmenter le niveau de la production
agricole et cette augmentation peut avoir un impact positif sur la croissance
économique en RDC.
Pour atteindre cet objectif
assigné au départ à cette étude, nous avons
subdivisé ce travail en quatre chapitres :
v Le premier chapitre nous a permis d'assoir un fondement
théorique relatif aux concepts des investissements dans le secteur
agricole (dépenses en capital) et la croissance économique. Nous
avons eu, à cet effet, à présenter les
généralités sur ces, en passant en revue les
définitions, les facteurs exogènes, les interventions publiques,
ainsi que les différentes réactions du secteur privé.
Quand à la croissance économique nous avons eu
à donner une brève histoire sur les théories de la
croissance, des penseurs classiques, néo-classiques, des penseurs des
théories endogènes et enfin la comptabilité de
croissance.
v Le deuxième chapitre nous a permis d'assoir un
fondement théorique relatif aux concepts de croissance économique
et de l'agriculture. Nous avons eu, à cet effet, à
présenter les définitions des concepts relatifs à
l'agriculture et le rôle que l'agriculture peut jouer dans la croissance
économique.
v Au troisième chapitre, nous avons fait état
des lieux des investissements dans le secteur agricole en RDC. Plusieurs points
ont été développés dans ce chapitre notamment
l'importance de la politique agricole dans la politique d'investissement dans
le secteur agricole en RDC et sur l'intégration dans la politique
globale, le code agricole comme cadre institutionnel et du paysannat familial,
les principaux leviers de développement agricole qui appuie la relance
agricole, changement climatique, et enfin les dépenses en capital dans
le secteur agricole.
v Et au quatrième chapitre, nous avons estimé un
modèle économétrique VAR qui met en relation entre la
croissance économique, les dépenses en capital dans le secteur
agricole et la production agricole.
Empiriquement, l'application de cette théorie
nécessite la démarche suivante :
· Vérification de la stationnarité pour
s'assurer qu'elles suivent une marche aléatoire ;
· Détermination du décalage optimal qui
nous permet la détermination de causalité entre les
variables ;
· Prévision, nous permet d'analyser les chocs.
L'étude a montré que les séries
étudiées n'étaient pas stationnaire à l'exception
des dépenses en capital qui étaient dans le cadre du
modèle VAR révèle que entre la croissance
économique et la production agricole, il existe une relation
bidirectionnelle donc une relation où l'une cause l'autre et vice versa
et aussi les dépenses en capital ont causé la production
agricole.
En bref, au regard des situations
évoquées ci-dessus relatifs à l'agriculture congolaise, il
sied de noter que celle-ci a joué un rôle dans la croissance
économique. Mais ce rôle joué par l'agriculture est
déterminé par les niveaux des dépenses en capital que le
gouvernement accorde dans ce secteur enfin d'augmenter le niveau de production
agricole, qui ne permettent pas à l'agriculture d'être le secteur
déclencheur du développement en RDC, pays à vocation
agricole où sa population meurent de faim, pas d'emplois, etc.
Parmi les problèmes nous pouvons citer :
a) Absence des structures de financement de
l'agriculture ;
b) Une faible part du budget de l'Etat allouée à
l'agriculture ;
c) Manque des structures de recherche agronomique ;
d) Etat de délabrement avancé des routes de
desserte agricole ;
e) Manque des structures de conservation ;
f) Faiblesse de l'encadrement ;
g) Manque d'investissement ;
h) Évacuation et conservation des produits.
Tous ces problèmes n'ont pas permis à
l'agriculture d'avoir un impact visible malgré sa contribution à
la croissance économique. On notera également une perte de la
main-d'oeuvre agricole suite aux conflits armés.
Pour que l'agriculture puisse jouer son rôle de
déclencheur du développement en RDC, nous suggérons ce qui
suit :
§ Volonté politique afin d'élaborer une
politique agricole efficace permettant à l'agriculture de jouer son
rôle (contribution à plus de 40% au P.I.B.) ;
§ Elaboration d'un code agricole qui va créer un
contexte harmonieux et incitatif entre l'entreprise et la population
rurale ;
§ Mettre en valeur des millions d'hectares de terres
arables en introduisant le machinisme dans l'agriculture (agriculture
intensive) ;
§ Allouer à l'agriculture les fonds
nécessaires pour son développement ;
§ Multiplication des transferts par l'Etat pour accroitre
les revenus ruraux ceci peut générer un double
bénéfice : en premier lieu par une augmentation directe des
revenus des agriculteurs les plus pauvres ; en second lieu par un
accroissement de leur consommation, essentiellement composée de biens
locaux dont l'augmentation de la production va accroitre les revenus d'autres
personnes ;
§ Créer et relancer les activités des
institutions de financement (COOPEC, SOFIDE, SOFIDAG etc.) afin de
permettre aux agriculteurs d'accéder aux crédits ;
§ Réhabiliter les infrastructures routières
et déterminer les meilleures ; modalités de leur
entretien durable ;
§ Accompagner le refinancement du secteur agricole, par
ressources propres.
Nous n'avions pas voulu terminer ce travail sans
épingle une proposition en ce qui concerne le financement du secteur
agricole en RDC.
On peut financer :
Ø Par la politique de planche à billets. Mais
cette politique a comme conséquence l'inflation ; donc il faudrait
injecter directement dans le cadre d'investissement du secteur agricole et
appliquer une gestion efficace qui, malgré l'inflation les effets ne
soient de long terme.
ANNEXES
I. TEST DE LA RACINE UNITAIRE
A. POUR LA VARIABLE PRODUCTION AGRICOLE
· AVEC TENDANCE ET INTERCEPTE
Tableau 1a
Null Hypothesis: PROAGR has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on HQ, MAXLAG=0)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-2.660479
|
0.2583
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.262735
|
|
|
5% level
|
|
-3.552973
|
|
|
10% level
|
|
-3.209642
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(PROAGR)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 02/08/11 Time: 09:34
|
|
|
Sample (adjusted): 1975 2007
|
|
|
Included observations: 33 afteradjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PROAGR(-1)
|
-0.430072
|
0.161652
|
-2.660479
|
0.0124
|
C
|
11.03045
|
3.799839
|
2.902873
|
0.0069
|
@TREND(1974)
|
0.364510
|
0.206275
|
1.767105
|
0.0874
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.211096
|
Meandependent var
|
0.809240
|
Adjusted R-squared
|
0.158503
|
S.D. dependent var
|
6.389971
|
S.E. of regression
|
5.861723
|
Akaike info criterion
|
6.461272
|
Sumsquaredresid
|
1030.794
|
Schwarz criterion
|
6.597318
|
Log likelihood
|
-103.6110
|
F-statistic
|
4.013723
|
Durbin-Watson stat
|
2.056277
|
Prob(F-statistic)
|
0.028534
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
· AVEC INTERCEPTE
Tableau 1b
Null Hypothesis: PROAGR has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on HQ, MAXLAG=0)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-2.142536
|
0.2302
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.646342
|
|
|
5% level
|
|
-2.954021
|
|
|
10% level
|
|
-2.615817
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(PROAGR)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 02/08/11 Time: 09:38
|
|
|
Sample (adjusted): 1975 2007
|
|
|
Included observations: 33 afteradjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PROAGR(-1)
|
-0.185990
|
0.086808
|
-2.142536
|
0.0401
|
C
|
7.909342
|
3.477683
|
2.274313
|
0.0300
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.128980
|
Meandependent var
|
0.809240
|
Adjusted R-squared
|
0.100883
|
S.D. dependent var
|
6.389971
|
S.E. of regression
|
6.059085
|
Akaike info criterion
|
6.499686
|
Sumsquaredresid
|
1138.088
|
Schwarz criterion
|
6.590384
|
Log likelihood
|
-105.2448
|
F-statistic
|
4.590462
|
Durbin-Watson stat
|
2.393468
|
Prob(F-statistic)
|
0.040113
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
· SANS TENDANCE ET INTERCEPTE
Tableau 1c
Null Hypothesis: PROAGR has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on HQ, MAXLAG=0)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
0.076450
|
0.7002
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.636901
|
|
|
5% level
|
|
-1.951332
|
|
|
10% level
|
|
-1.610747
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(PROAGR)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 02/08/11 Time: 09:42
|
|
|
Sample (adjusted): 1975 2007
|
|
|
Included observations: 33 afteradjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PROAGR(-1)
|
0.002140
|
0.027992
|
0.076450
|
0.9395
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
-0.016354
|
Meandependent var
|
0.809240
|
Adjusted R-squared
|
-0.016354
|
S.D. dependent var
|
6.389971
|
S.E. of regression
|
6.442009
|
Akaike info criterion
|
6.593392
|
Sumsquaredresid
|
1327.983
|
Schwarz criterion
|
6.638741
|
Log likelihood
|
-107.7910
|
Durbin-Watson stat
|
2.481910
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
B. POUR DGP
Ø AVEC TENDANCE ET INTERCEPTE
Tableau 2a
Null Hypothesis: DGP has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=0)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-2.814939
|
0.2025
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.273277
|
|
|
5% level
|
|
-3.557759
|
|
|
10% level
|
|
-3.212361
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(DGP)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 02/08/11 Time: 09:47
|
|
|
Sample (adjusted): 1976 2007
|
|
|
Included observations: 32 afteradjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DGP(-1)
|
-0.433588
|
0.154031
|
-2.814939
|
0.0087
|
C
|
-0.024219
|
0.020677
|
-1.171294
|
0.2510
|
@TREND(1974)
|
0.000519
|
0.000955
|
0.543030
|
0.5913
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.214857
|
Meandependent var
|
0.002613
|
Adjusted R-squared
|
0.160709
|
S.D. dependent var
|
0.053795
|
S.E. of regression
|
0.049283
|
Akaike info criterion
|
-3.093422
|
Sumsquaredresid
|
0.070435
|
Schwarz criterion
|
-2.956009
|
Log likelihood
|
52.49475
|
F-statistic
|
3.967980
|
Durbin-Watson stat
|
2.148064
|
Prob(F-statistic)
|
0.029975
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ø AVEC INTERCEPTE
Tableau 2b
Null Hypothesis: DGP has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=0)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-2.797319
|
0.0699
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.653730
|
|
|
5% level
|
|
-2.957110
|
|
|
10% level
|
|
-2.617434
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(DGP)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 02/08/11 Time: 09:51
|
|
|
Sample (adjusted): 1976 2007
|
|
|
Included observations: 32 afteradjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DGP(-1)
|
-0.420679
|
0.150387
|
-2.797319
|
0.0089
|
C
|
-0.014615
|
0.010585
|
-1.380700
|
0.1776
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.206874
|
Meandependent var
|
0.002613
|
Adjusted R-squared
|
0.180436
|
S.D. dependent var
|
0.053795
|
S.E. of regression
|
0.048700
|
Akaike info criterion
|
-3.145805
|
Sumsquaredresid
|
0.071151
|
Schwarz criterion
|
-3.054196
|
Log likelihood
|
52.33288
|
F-statistic
|
7.824995
|
Durbin-Watson stat
|
2.156376
|
Prob(F-statistic)
|
0.008911
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ø SANS TENDANCE ET INTERCEPTE
Tableau 2c
Null Hypothesis: DGP has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=0)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-2.416612
|
0.0173
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.639210
|
|
|
5% level
|
|
-1.951687
|
|
|
10% level
|
|
-1.610579
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(DGP)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 02/08/11 Time: 09:53
|
|
|
Sample (adjusted): 1976 2007
|
|
|
Included observations: 32 afteradjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DGP(-1)
|
-0.299872
|
0.124088
|
-2.416612
|
0.0217
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.156475
|
Meandependent var
|
0.002613
|
Adjusted R-squared
|
0.156475
|
S.D. dependent var
|
0.053795
|
S.E. of regression
|
0.049407
|
Akaike info criterion
|
-3.146698
|
Sumsquaredresid
|
0.075673
|
Schwarz criterion
|
-3.100894
|
Log likelihood
|
51.34717
|
Durbin-Watson stat
|
2.304358
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C. POUR DEPAGR
Ø AVEC TENDANCE ET INTERCEPTE
Tableau 3a
Null Hypothesis: DEPAGR has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=0)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3.956123
|
0.0206
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.262735
|
|
|
5% level
|
|
-3.552973
|
|
|
10% level
|
|
-3.209642
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(DEPAGR)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 02/08/11 Time: 09:56
|
|
|
Sample (adjusted): 1975 2007
|
|
|
Included observations: 33 afteradjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DEPAGR(-1)
|
-0.685278
|
0.173220
|
-3.956123
|
0.0004
|
C
|
415.8084
|
500.6159
|
0.830594
|
0.4128
|
@TREND(1974)
|
6.618707
|
25.55455
|
0.259003
|
0.7974
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.343464
|
Meandependent var
|
16.35373
|
Adjusted R-squared
|
0.299695
|
S.D. dependent var
|
1658.712
|
S.E. of regression
|
1388.081
|
Akaike info criterion
|
17.39574
|
Sumsquaredresid
|
57803041
|
Schwarz criterion
|
17.53179
|
Log likelihood
|
-284.0297
|
F-statistic
|
7.847185
|
Durbin-Watson stat
|
2.053624
|
Prob(F-statistic)
|
0.001815
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ø AVEC INTERCEPTE
Tableau 3b
Null Hypothesis: DEPAGR has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=0)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-4.013997
|
0.0039
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.646342
|
|
|
5% level
|
|
-2.954021
|
|
|
10% level
|
|
-2.615817
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(DEPAGR)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 02/08/11 Time: 10:00
|
|
|
Sample (adjusted): 1975 2007
|
|
|
Included observations: 33 afteradjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DEPAGR(-1)
|
-0.679993
|
0.169406
|
-4.013997
|
0.0004
|
C
|
524.3780
|
269.5330
|
1.945506
|
0.0608
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.341996
|
Meandependent var
|
16.35373
|
Adjusted R-squared
|
0.320770
|
S.D. dependent var
|
1658.712
|
S.E. of regression
|
1367.035
|
Akaike info criterion
|
17.33737
|
Sumsquaredresid
|
57932294
|
Schwarz criterion
|
17.42806
|
Log likelihood
|
-284.0666
|
F-statistic
|
16.11217
|
Durbin-Watson stat
|
2.060567
|
Prob(F-statistic)
|
0.000351
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ø SANS TENDANCE ET INTERCEPTE
Tableau 3c
Null Hypothesis: DEPAGR has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=0)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3.368170
|
0.0014
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.636901
|
|
|
5% level
|
|
-1.951332
|
|
|
10% level
|
|
-1.610747
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(DEPAGR)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 02/08/11 Time: 10:02
|
|
|
Sample (adjusted): 1975 2007
|
|
|
Included observations: 33 afteradjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DEPAGR(-1)
|
-0.525234
|
0.155941
|
-3.368170
|
0.0020
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.261656
|
Meandependent var
|
16.35373
|
Adjusted R-squared
|
0.261656
|
S.D. dependent var
|
1658.712
|
S.E. of regression
|
1425.281
|
Akaike info criterion
|
17.39196
|
Sumsquaredresid
|
65005625
|
Schwarz criterion
|
17.43731
|
Log likelihood
|
-285.9673
|
Durbin-Watson stat
|
2.168888
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
II. STATIONNARISATION
1. PROAGR
Tableau 4
Null Hypothesis: D(PROAGR) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=1)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-7.272982
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.273277
|
|
|
5% level
|
|
-3.557759
|
|
|
10% level
|
|
-3.212361
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(PROAGR,2)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 02/08/11 Time: 10:09
|
|
|
Sample (adjusted): 1976 2007
|
|
|
Included observations: 32 afteradjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(PROAGR(-1))
|
-1.294116
|
0.177935
|
-7.272982
|
0.0000
|
C
|
3.392932
|
2.441423
|
1.389735
|
0.1752
|
@TREND(1974)
|
-0.134012
|
0.122359
|
-1.095236
|
0.2824
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.645981
|
Meandependent var
|
-0.161800
|
Adjusted R-squared
|
0.621566
|
S.D. dependent var
|
10.29887
|
S.E. of regression
|
6.335557
|
Akaike info criterion
|
6.619292
|
Sumsquaredresid
|
1164.039
|
Schwarz criterion
|
6.756705
|
Log likelihood
|
-102.9087
|
F-statistic
|
26.45821
|
Durbin-Watson stat
|
1.992453
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2. DGP
Tableau 5
Null Hypothesis: D(DGP) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=1)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-7.478007
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.284580
|
|
|
5% level
|
|
-3.562882
|
|
|
10% level
|
|
-3.215267
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(DGP,2)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 02/08/11 Time: 10:11
|
|
|
Sample (adjusted): 1977 2007
|
|
|
Included observations: 31 afteradjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(DGP(-1))
|
-1.330589
|
0.177934
|
-7.478007
|
0.0000
|
C
|
0.004161
|
0.021473
|
0.193784
|
0.8477
|
@TREND(1974)
|
1.63E-05
|
0.001069
|
0.015230
|
0.9880
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.666580
|
Meandependent var
|
0.000373
|
Adjusted R-squared
|
0.642764
|
S.D. dependent var
|
0.089013
|
S.E. of regression
|
0.053202
|
Akaike info criterion
|
-2.937670
|
Sumsquaredresid
|
0.079253
|
Schwarz criterion
|
-2.798897
|
Log likelihood
|
48.53389
|
F-statistic
|
27.98910
|
Durbin-Watson stat
|
1.943418
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
III. ESTIMATION DU VAR (1, 2)
Tableau 6
VectorAutoregressionEstimates
|
|
Date: 02/08/11 Time: 10:25
|
|
Sample (adjusted): 1978 2007
|
|
Included observations: 30 afteradjustments
|
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DDEPAGR
|
DDGP
|
PROAGR
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DDEPAGR(-1)
|
-0.814325
|
1.50E-06
|
6.61E-05
|
|
(0.17685)
|
(6.5E-06)
|
(0.00066)
|
|
[-4.60454]
|
[ 0.22942]
|
[ 0.10086]
|
|
|
|
|
DDEPAGR(-2)
|
-0.832832
|
4.75E-06
|
0.001259
|
|
(0.16419)
|
(6.1E-06)
|
(0.00061)
|
|
[-5.07227]
|
[ 0.78260]
|
[ 2.06778]
|
|
|
|
|
DDGP(-1)
|
-8540.506
|
-0.082077
|
-61.53642
|
|
(6204.80)
|
(0.22933)
|
(23.0067)
|
|
[-1.37643]
|
[-0.35790]
|
[-2.67472]
|
|
|
|
|
DDGP(-2)
|
-5739.593
|
0.142985
|
-68.10713
|
|
(5148.71)
|
(0.19030)
|
(19.0908)
|
|
[-1.11476]
|
[ 0.75139]
|
[-3.56753]
|
|
|
|
|
PROAGR(-1)
|
-42.08029
|
0.005522
|
0.342133
|
|
(47.6143)
|
(0.00176)
|
(0.17655)
|
|
[-0.88377]
|
[ 3.13781]
|
[ 1.93790]
|
|
|
|
|
PROAGR(-2)
|
5.957302
|
-0.003956
|
0.598815
|
|
(48.5368)
|
(0.00179)
|
(0.17997)
|
|
[ 0.12274]
|
[-2.20521]
|
[ 3.32732]
|
|
|
|
|
C
|
1561.353
|
-0.065019
|
3.914426
|
|
(888.638)
|
(0.03284)
|
(3.29497)
|
|
[ 1.75702]
|
[-1.97965]
|
[ 1.18800]
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.621751
|
0.460338
|
0.862851
|
Adj. R-squared
|
0.523077
|
0.319557
|
0.827073
|
Sum sq. resids
|
33301566
|
0.045491
|
457.8438
|
S.E. equation
|
1203.285
|
0.044473
|
4.461643
|
F-statistic
|
6.301087
|
3.269877
|
24.11675
|
Log likelihood
|
-251.3669
|
54.80349
|
-83.44812
|
Akaike AIC
|
17.22446
|
-3.186899
|
6.029874
|
Schwarz SC
|
17.55141
|
-2.859953
|
6.356821
|
Meandependent
|
18.10037
|
0.001184
|
40.72979
|
S.D. dependent
|
1742.387
|
0.053914
|
10.72909
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Determinant resid covariance (dof adj.)
|
33953.93
|
|
Determinantresid covariance
|
15300.65
|
|
Log likelihood
|
-272.2392
|
|
Akaike information criterion
|
19.54928
|
|
Schwarz criterion
|
20.53012
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
MODELE ESTIME
VAR Model:
===============================
DDEPAGR = C(1,1)*DDEPAGR(-1) + C(1,2)*DDEPAGR(-2) +
C(1,3)*DDGP(-1) + C(1,4)*DDGP(-2) + C(1,5)*PROAGR(-1) + C(1,6)*PROAGR(-2) +
C(1,7)
DDGP = C(2,1)*DDEPAGR(-1) + C(2,2)*DDEPAGR(-2) +
C(2,3)*DDGP(-1) + C(2,4)*DDGP(-2) + C(2,5)*PROAGR(-1) + C(2,6)*PROAGR(-2) +
C(2,7)
PROAGR = C(3,1)*DDEPAGR(-1) + C(3,2)*DDEPAGR(-2) +
C(3,3)*DDGP(-1) + C(3,4)*DDGP(-2) + C(3,5)*PROAGR(-1) + C(3,6)*PROAGR(-2) +
C(3,7)
VAR Model - Substituted Coefficients:
===============================
DDEPAGR = - 0.8143254508*DDEPAGR(-1) -
0.8328322976*DDEPAGR(-2) - 8540.505993*DDGP(-1) - 5739.592614*DDGP(-2) -
42.08029118*PROAGR(-1) + 5.957301744*PROAGR(-2) + 1561.353158
DDGP = 1.499565978e-006*DDEPAGR(-1) +
4.749231346e-006*DDEPAGR(-2) - 0.08207693164*DDGP(-1) + 0.1429850987*DDGP(-2) +
0.005521961363*PROAGR(-1) - 0.003955946462*PROAGR(-2) - 0.06501924005
PROAGR = 6.613903503e-005*DDEPAGR(-1) +
0.001258883355*DDEPAGR(-2) - 61.5364243*DDGP(-1) - 68.10712952*DDGP(-2) +
0.3421328785*PROAGR(-1) + 0.5988150581*PROAGR(-2) + 3.914425676
IV. ANALYSE DE LA CAUSALITE AU SENS DE
GRANGER
Ø ENTRE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET LA PRODUCTION
AGRICOLE
Tableau 7a
Pairwise Granger Causality Tests
|
|
Sample: 1974 2007
|
|
Lags: 2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
NullHypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Probability
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PROAGR does not Granger Cause DDGP
|
30
|
7.65138
|
0.00256
|
DDGP does not Granger Cause PROAGR
|
10.8168
|
0.00041
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ø ENTRE LA CROISSANCE ET LES DEPENCES EN K DANS LE
SECTEUR AGRI
Ø Tableau 7b
Pairwise Granger Causality Tests
|
|
Sample: 1974 2007
|
|
Lags: 2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
NullHypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Probability
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DDEPAGR does not Granger Cause DDGP
|
30
|
1.22252
|
0.31150
|
DDGP does not Granger Cause DDEPAGR
|
1.60190
|
0.22152
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ø ENTRE DDEPGAGR ET PROAGR
Ø Tableau 7c
Pairwise Granger Causality Tests
|
|
Sample: 1974 2007
|
|
Lags: 2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
NullHypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Probability
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PROAGR does not Granger Cause DDEPAGR
|
31
|
1.95776
|
0.16143
|
DDEPAGR does not Granger Cause PROAGR
|
6.30086
|
0.00587
|
|
|
|
|
|
|
|
|
GRAPHIQUE 4
V. ANALYSE DES CHOCS OU INNOVATIONS EXOGENES AU
MODELE
|
|
|
|
|
|
|
|
Response of DDEPAGR:
|
|
|
|
Period
|
DDEPAGR
|
DDGP
|
PROAGR
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
1203.285
|
0.000000
|
0.000000
|
|
(155.343)
|
(0.00000)
|
(0.00000)
|
2
|
-789.3657
|
-245.7114
|
-163.2407
|
|
(212.139)
|
(208.737)
|
(185.907)
|
3
|
-307.3617
|
224.2116
|
-82.75656
|
|
(237.546)
|
(234.965)
|
(203.147)
|
4
|
699.5882
|
285.8697
|
112.9436
|
|
(260.729)
|
(227.090)
|
(133.000)
|
5
|
-410.6362
|
-215.5295
|
-15.83242
|
|
(285.005)
|
(217.618)
|
(134.816)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Response of DDGP:
|
|
|
|
Period
|
DDEPAGR
|
DDGP
|
PROAGR
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
-0.020483
|
0.039475
|
0.000000
|
|
(0.00768)
|
(0.00510)
|
(0.00000)
|
2
|
0.001443
|
-0.015238
|
0.021421
|
|
(0.00815)
|
(0.00872)
|
(0.00737)
|
3
|
0.009648
|
-0.002397
|
-0.010020
|
|
(0.00812)
|
(0.00837)
|
(0.00660)
|
4
|
0.006763
|
-0.013199
|
0.005732
|
|
(0.00836)
|
(0.00767)
|
(0.00512)
|
5
|
-0.011117
|
0.005247
|
-0.006547
|
|
(0.00634)
|
(0.00612)
|
(0.00545)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Response of PROAGR:
|
|
|
|
Period
|
DDEPAGR
|
DDGP
|
PROAGR
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
-0.369891
|
-2.172723
|
3.879267
|
|
(0.81318)
|
(0.76178)
|
(0.50081)
|
2
|
1.213479
|
-3.172537
|
1.327225
|
|
(0.92456)
|
(0.89412)
|
(0.70599)
|
3
|
2.962495
|
-4.153624
|
1.448072
|
|
(1.18192)
|
(1.10813)
|
(0.63052)
|
4
|
0.034193
|
-2.430057
|
0.236898
|
|
(0.91073)
|
(1.13725)
|
(0.83446)
|
5
|
0.371766
|
-2.042059
|
1.181208
|
|
(0.78481)
|
(1.04624)
|
(0.62599)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cholesky Ordering: DDEPAGR DDGP PROAGR
|
|
|
|
Standard Errors: Analytic
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VI. DECOMPOSITION DE LA VARIANCE DE L'ERREUR
PREVISIONNELLE
|
|
|
|
|
|
|
|
Response of DDEPAGR:
|
|
|
|
Period
|
DDEPAGR
|
DDGP
|
PROAGR
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
1203.285
|
0.000000
|
0.000000
|
|
(155.343)
|
(0.00000)
|
(0.00000)
|
2
|
-789.3657
|
-245.7114
|
-163.2407
|
|
(212.139)
|
(208.737)
|
(185.907)
|
3
|
-307.3617
|
224.2116
|
-82.75656
|
|
(237.546)
|
(234.965)
|
(203.147)
|
4
|
699.5882
|
285.8697
|
112.9436
|
|
(260.729)
|
(227.090)
|
(133.000)
|
5
|
-410.6362
|
-215.5295
|
-15.83242
|
|
(285.005)
|
(217.618)
|
(134.816)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Response of DDGP:
|
|
|
|
Period
|
DDEPAGR
|
DDGP
|
PROAGR
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
-0.020483
|
0.039475
|
0.000000
|
|
(0.00768)
|
(0.00510)
|
(0.00000)
|
2
|
0.001443
|
-0.015238
|
0.021421
|
|
(0.00815)
|
(0.00872)
|
(0.00737)
|
3
|
0.009648
|
-0.002397
|
-0.010020
|
|
(0.00812)
|
(0.00837)
|
(0.00660)
|
4
|
0.006763
|
-0.013199
|
0.005732
|
|
(0.00836)
|
(0.00767)
|
(0.00512)
|
5
|
-0.011117
|
0.005247
|
-0.006547
|
|
(0.00634)
|
(0.00612)
|
(0.00545)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Response of PROAGR:
|
|
|
|
Period
|
DDEPAGR
|
DDGP
|
PROAGR
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
-0.369891
|
-2.172723
|
3.879267
|
|
(0.81318)
|
(0.76178)
|
(0.50081)
|
2
|
1.213479
|
-3.172537
|
1.327225
|
|
(0.92456)
|
(0.89412)
|
(0.70599)
|
3
|
2.962495
|
-4.153624
|
1.448072
|
|
(1.18192)
|
(1.10813)
|
(0.63052)
|
4
|
0.034193
|
-2.430057
|
0.236898
|
|
(0.91073)
|
(1.13725)
|
(0.83446)
|
5
|
0.371766
|
-2.042059
|
1.181208
|
|
(0.78481)
|
(1.04624)
|
(0.62599)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cholesky Ordering: DDEPAGR DDGP PROAGR
|
|
|
|
Standard Errors: Analytic
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
GRAPHIQUE 5
* 1 Revue NZELA, Office des
Routes, Kinshasa, Avril, 1976, P.3.
* 2 Département de
l'Agriculture et de Développement Rural, Situation Actuelle de
l'Agriculture Zaïroise, S .E.P. Janvier 1987, Kinshasa, P. 22.
* 3 Département de
l'Agriculture et de Développement Rural, Développement de
l'Agriculture Zaïroise, Op.cit., p.444.
* 4REGIS BOURBONNAIS,
Econométrie, manuel et exercice corrigés, 6è
éd. Dunod, Paris, 2005, pp.223-225.
* 5 REGIS BOURBONNAIS,
op.cit., p.226.
* 6Idem, p.227.
|