C. Analyse des résultats
Les coefficients présentés dans le tableau 28 ne
sont pas directement interprétables car ils ne représentent pas
des élasticités, ni des propensions, ni des effets marginaux. A
ce stade de l'analyse, nous ne pouvons interpréter que les signes de ces
coefficients.
Le tableau 30 ci-dessous fait un récapitulatif des
variables dont les coefficients sont statistiquement significatifs ainsi que
les signes de ces coefficients.
Tableau 30 : Variables significatives et
signes des coefficients
Variables
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Signe
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Caractéristiques du Chef de
ménage
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Coût d'hospitalisation
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-
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Durée d'hospitalisation
|
-
|
Niveau d'instruction
|
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Aucun niveau
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+
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Primaire
|
+
|
Secondaire
|
+
|
Types de soins de premier recours
|
|
Automédication
|
-
|
Mode de financement
|
|
Financement collectif formel
|
+
|
Source : Résultats des estimations
|
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L'analyse du tableau 30 montre que :
· les coefficients des deux variables significatives de
la première catégorie de variables sont tous négatifs. Ces
variables expliquent donc négativement la probabilité de devenir
vulnérable suite aux dépenses de santé. En d'autres
termes, plus les coûts d'hospitalisations sont élevés, plus
l'individu a la chance de ne pas être vulnérable. De même,
plus le patient séjourne à l'hôpital moins il est
vulnérable. Ces résultats, montrent donc que ce ne sont pas les
dépenses d'hospitalisation ou le temps passé dans le lit
d'hôpital qui rendent vulnérable. Les déterminants de la
vulnérabilité restent donc à déterminer ;
· les coefficients de toutes les variables de la
deuxième catégorie sont tous positifs. Ce qui signifie que le
niveau d'instruction impacte positivement la probabilité de devenir
vulnérable suite aux dépenses de soins hospitaliers. Mais
à ce stade, l'analyse des signes des trois variables
considérées dans cette catégorie n'est pas trop intuitive.
En effet n'avoir aucun niveau et avoir au moins le niveau primaire ont les
mêmes effets sur la probabilité d'être vulnérable. De
toute évidence, être instruit rend moins vulnérable. Ce
résultat sera revérifié dans l'analyse des effets
marginaux ;
· la variable
« automédication » de la cinquième
catégorie a un coefficient de signe négatif.
L'automédication n'est pas une source de
vulnérabilité ;
· la seule variable significative de la dernière
catégorie a un coefficient positif. Le fait de financer les soins de
santé par une assurance ou par une mutuelle de santé est une
source de vulnérabilité.
Pour mieux analyser l'effet d'une variation des variables
explicatives sur la probabilité d'être vulnérable, nous
avons calculé les effets marginaux à partir du modèle
estimé. Les résultats sont consignés dans le tableau
31.
Tableau 31 : Estimation des effets
marginaux
Variables
|
Effet marginal
|
Caractéristiques du Chef de
ménage
|
|
Coût d'hospitalisation
|
0.0000
|
Durée d'hospitalisation
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-0.0367
|
Niveau d'instruction
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|
Aucun niveau
|
0.8893
|
Primaire
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0.1132
|
Secondaire
|
0.0756
|
Types de soins de premier recours
|
|
Automédication
|
-0.0843
|
Mode de financement
|
|
Financement collectif formel
|
0.0612
|
Source : Résultats des estimations
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Le résultat le plus important du tableau 30 est relatif
à l'impact du niveau d'instruction sur la probabilité de devenir
vulnérable suite aux dépenses d'hospitalisation. En effet, les
résultats des effets marginaux montrent un classement par ordre
décroissant du niveau d'instruction. Celui qui n'a aucun niveau a
environ une probabilité de 89% d'être vulnérable plus que
celui qui a un niveau supérieur, alors que ceux qui ont le niveau
primaire ou secondaire ont respectivement une probabilité de 11% et de
7.5% de plus que les universitaires. Ces résultats confirment ceux
obtenus plus dans le cadre de l'analyse descriptive. Plus l'individu est
instruit, moins il devient vulnérable suite aux dépenses
d'hospitalisation.
En résumé le niveau d'étude du chef de
ménage, la durée d'hospitalisation et le mode de financement sont
des déterminants de la vulnérabilité suite aux analyses
des résultats de l'estimation économétrique.
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