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Etude des déterminants et de l'ampleur de la vulnérabilité socio- économique des ménages urbains suite aux dépenses d'hospitalisation: cas de la clientèle du CNHU ( Centre National Hospitalier Universitaire )

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par Eddy N'HOUNDJO
Université d'Abomey- Calavi (Bénin ) - Maitrise en sciences économiques 2011
  

Disponible en mode multipage

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    REPUBLIQUE DU BENIN

    MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

    UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI

    FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION (FASEG)

    MEMOIRE DE MAÎTRISE

    ES-SCIENCES ECONOMIQUES

    OPTION : ECONOMIE

    ETUDE DES DETERMINANTS ET DE L'AMPLEUR DE LA VULNERABILITE SOCIO-ECONOMIQUE DES MENAGES URBAINS SUITE AUX DEPENSES D'HOSPITALISATION : Cas de la clientèle du CNHU

    Le cas de la clientèle de CNHU

    THEME

    REALISE ET SOUTENU PAR

    Eddy N. HOUNDJO

    SOUS LA DIRECTION DE

    Monsieur Gilles Armand SOSSOU

    Docteur es-sciences économiques

    Maître - Assistant à la FASEG

    Année académique : 2010-2011

    Avertissement de la faculté

    La Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l'Université d'Abomey-Calavi n'entend donner aucune approbation ; ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs.

    TABLE DES MATIERES MATIERES

    Dédicace 1 vi

    Remerciements vii

    Sigles et abréviations viii

    Liste des tableaux ix

    Listes des graphiques xi

    Introduction Générale 1

    CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE 3

    Section 1 : Cadre théorique 3

    Paragraphe 1 : Problématique et objectifs 3

    A. Problématique  3

    B. Objectifs et hypothèses de l'étude 4

    1. Objectif 4

    2. Hypothèses de recherche 5

    Paragraphe 2 : Revue de la littérature 5

    A. Définition des concepts 5

    B. Revue de la littérature 7

    1. Santé et PIB 8

    2. Santé et croissance 9

    3. Santé et pauvreté 10

    4. Accessibilité aux soins et source de financement 11

    5. Conséquences économiques des prescriptions irrationnelles de médicaments 12

    Section 2 : Méthodologie 13

    Paragraphe 1 : Données de l'étude 13

    A. Les données...........................................................................................13

    1. Mode de financement des dépenses de soins hospitaliers.............13

    2. Caractéristique socio-économique des ménages...........................14

    3. Type de problème de santé............................................................14

    4. Niveau des dépenses de soins hospitaliers....................................15

    B. Echantillonnage 15

    C. Méthode de collecte des données 15

    1. Collecte des données 15

    2. Présentation du questionnaire 16

    Paragraphe 2 : Outils d'analyse 16

    A. Analyse descriptive 16

    1. Seuil de pauvreté 16

    2. Détermination de l'ampleur de la vulnérabilité 18

    B. Analyse économétrique 19

    1. Spécification du modèle 19

    2. Variables et signes attendues 20

    a. Variable endogène.................................................................. 20

    b. Les variables indépendantes........................................20

    3. Test de validation 21

    CHAPITRE II : CONTEXTE GENERAL DE L'ETUDE........ .... 22

    Section 1 : Système de santé au Bénin 22

    Paragraphe 1 : Organisation du système de santé au Bénin 22

    A. Niveau central....................................................................................... 22

    B. Niveau intermédiaire.............................................................................23

    C. Niveau périphérique..............................................................................23

    Paragraphe 2 : Caractéristique du système de santé et service de santé............25

    A. Caractéristique du système de santé......................................................25

    B. Service de santé.....................................................................................25

    1. Service de santé public....................................................................25

    2. Service privé de santé......................................................................26

    Section 2 : Situation sanitaire........................................................................................27

    Paragraphe 1 : Politique nationale de santé et principaux risque sanitaire au Bénin .................................................................................................................27

    A. Politique nationale de santé...................................................................27

    B. Principaux risques sanitaires au Bénin..................................................27

    1. Maladies transmissibles par les piqûres d'insecte ou par des animaux...........................................................................................27

    2. Maladies transmises par l'eau, la nourriture ou l'environnement...28

    3. Maladies transmises par contact interhumain..................................28

    Paragraphe 2 : utilisation des services de santé et l'accès aux soins................ 28

    A. Utilisation des services formels et informels de santé ......................... 28

    B. L'accès aux soins...................................................................................30

    CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS .. . 31

    Section 1 : Analyse descriptive 31

    Paragraphe 1 : caractéristique générale de la population et des ménages 31

    A. Caractéristique générale de la population 31

    1. Niveau d'étude du chef de ménage 31

    2. Catégorie professionnelle du chef de ménage 32

    3. Age et sexe des malades 33

    4. Motif d'hospitalisation 34

    5. Les coûts d'hospitalisation .35

    6. Revenu du ménage 35

    B. Les caractéristiques des ménages 35

    1. Classification des ménages selon la vulnérabilité 36

    2. Caractéristique sociodémographique 36

    a. Taille des ménages 36

    b. Structure par sexe et par âge 36

    c. Niveau d'éducation 37

    d. Catégorie professionnelle du chef de ménage 37

    e. Réseau social 38

    3. Maladie et niveau de vie 38

    a. Ancienneté de la maladie 38

    b. Nombre de recours antérieurs 39

    c. Caractéristiques du premier recours 39

    d. Type de médecine au premier recours 40

    e. Mode d'entré à l'hôpital 41

    f. Durée d'hospitalisation 41

    4. Coût d'hospitalisation et sources de financement 41

    Paragraphe 2 : Vulnérabilité du ménage 42

    A. Vulnérabilité et niveau d'étude du chef de ménage 42

    B. Vulnérabilité et mode de financement................................................ 43

    1. Vulnérabilité et aide informelle...................................................... 43

    2. Vulnérabilité et financement propre du ménage............................. 44

    3. Vulnérabilité et financement collectif formel................................. 45

    C. Vulnérabilité et caractéristique du premier recours 45

    D. Vulnérabilité et durée d'hospitalisation du malade............................. 46

    E. Vulnérabilité et catégorie professionnelle du chef de ménage............ 47

    F. Vulnérabilité et appartenance à réseau social...................................... 48

    G. Vulnérabilité et l'hôpital d'hospitalisation.......................................... 49

    H. Vulnérabilité et mode d'entrée à l'hôpital 49

    Section 2 : Analyse économétrique et recommandation de politiques 50

    Paragraphe 1 : Analyse économétrique 50

    A. Présentation des résultats..................................................................... 50

    B. Tests de validation 53

    C. Analyse des résultats...........................................................54

    Paragraphe 2 : Recommandation de politiques 56

    A. A l'égard de l'état et partenaire d'aide au développement 56

    1. A l'égard de l'Etat 56

    2. A l'endroit des partenaires d'aide au développement 56

    B. A l'attention des responsables des hôpitaux et ménages 57

    1. A l'endroit des responsables du CNHU et des autres hôpitaux 57

    2. A l'attention des ménages 57

    CONCLUSION GENERALE 58

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 60

    ANNEXE  63

    DEDICACES 1

    A

    Mon père, M. K. HOUNDJO Cyprien,

    Ma mère Mme HODOEDO Madeleine,

    Mes Tantes et oncles, mes frères et Soeurs.

    Eddy N. HOUNDJO

    REMERCIEMENTS

    Ce travail a été réalisé grâce aux multiples conseils et collaborations de certaines personnes à qui nous tenons à adresser nos sincères remerciements.

    v Au Dr Gilles Armand. SOSSOU. Vous avez accepté la direction de ce mémoire malgré vos multiples occupations. Recevez ici nos sincères gratitudes.

    v Au Prof. Ag. Idrissou ABDOULAYE directeur général du CNHU-HKM pour l'octroi de l'autorisation de recherche dans l'hôpital.

    v A tous les chefs de services, chefs de cellules, chefs de division administratives, surveillants de services techniques pour leurs disponibilités.

    v Aux responsables du Centre Africain de Documentation, d'Etude et de Recherches en Economie Sociale (CADERES). Vos conseils et explications nous ont permis d'améliorer ce travail et d'avoir une maîtrise de nombreux concepts. Vous avez toute notre reconnaissance.

    v Aux professeurs du Département d'Economie vous nous avez donné la chose la plus précieuse qu'est la connaissance. Sincères gratitudes à vous.

    v A tous ceux qui nous ont aidés d'une manière ou d'une autre à la réalisation de cette oeuvre. Merci pour tout.

    Eddy N. HOUNDJO

    SIGLES ET ABREVIATIONS

    CAD : Comité d'Aide au Développement.

    CNHU-HKM : Centre National Hospitalier Universitaire Hubert K. MAGA

    CREDES : Centre de Recherche d'Etude et de Documentation en Economie de la Santé.

    DED : Direction des Etudes Démographique.

    ECAM : Enquête Camerounaise Auprès des Ménages

    EMICOV : Enquête Modulaire Intégrée sur les Conditions de Vie des ménages.

    F CFA : Franc de la Communauté Financière d'Afrique

    F M I : Fond Monétaire International

    IB : Initiative de Bamako

    INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique.

    IPM : Institut de Prévoyance Maladie.

    OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques

    OMD : Objectif du Millénaire pour le Développement

    OMS : Organisation Mondiale de la santé

    PIB : Produit Intérieur Brut

    PNUD : Programme des Nations Unis pour le Développement.

    SIDA : Syndrome d'Immunodéficience Acquise.

    UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance.

    URSS : Union des Républiques Socialistes Soviétique.

    VIH : Virus Immuno Déficience Humaine

    VVS : Valeur d'une Vie Statistique.

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1 : Variables et signes attendus. 20

    Tableau 2 : Système National de Santé au Bénin en 2011 24

    Tableau 3 : Répartition selon l'hôpital et le niveau de formation du chef de ménage........ ... 32

    Tableau 4 : Répartition des ménages selon niveau d'étude du malade et l'hôpital d'hospitalisation 32

    Tableau 5 : Répartition selon la catégorie professionnelle du chef de ménage 33

    Tableau 6: Résumé statistique des variables quantitatives. 33

    Tableau 7: Sexe du malade. 34

    Tableau 8a : Motif accident 34

    Tableau 8b : Motif accouchement. 34

    Tableau 8c : Motif maladie 35

    Tableau 9 : Les ménages vulnérables 36

    Tableau 10: Sexe du chef de ménage 37

    Tableau 11 : Répartition selon le niveau d'étude du chef de ménage et l'hôpital d'hospitalisation 37

    Tableau 12: Catégorie professionnelle du chef de ménage 38

    Tableau 13: Appartenance à un réseau social. 38

    Tableau 14: Répartition des malades selon le nombre de recours antérieurs .39

    Tableau 15 : Répartition des malades selon le mode d'entrée à l'hôpital 41

    Tableau 16 : Durée d'hospitalisation 41

    Tableau 17 : Moyenne des dépenses d'hospitalisation par rapport au nombre de recours 42

    Tableau 18 : Vulnérabilité et niveau d'étude du chef de ménage 43

    Tableau 19 : Vulnérabilité et l'aide informelle 44

    Tableau 20 : Vulnérabilité et financement propre du ménage .............................................. 44

    Tableau 21 : Vulnérabilité et financement collectif formel.................................................... 45

    Tableau 22 : Vulnérabilité et caractéristiques du premier recours......................................... 46

    Tableau 23 : Vulnérabilité et durée d'hospitalisation du malade........................................... 47

    Tableau 24 : Vulnérabilité et catégorie professionnelle du chef de ménage.......................... 48

    Tableau 25 : Vulnérabilité et appartenance à un réseau social............................................... 48

    Tableau 26 : Vulnérabilité et l'hôpital d'hospitalisation........................................................ 49

    Tableau 27 : Vulnérabilité et mode d'entrée à l'hôpital......................................................... 50

    Tableau 28 : Résultat des estimations..................................................................................... 51

    Tableau 29 : Présentation des résultats suivant les groupes de variable................................. 52

    Tableau 30 : Variables significatives et signes des coefficients ........................................... 54

    Tableau 31 : Estimation des effets marginaux...................................................... 55

    LISTE DES GRAPHIQUES

    Graphique 1 : SANTE et PIB. 8

    Graphique 2 : Répartition des malades selon les caractéristiques du premier recours 40

    Graphique 3 : Type de médecine au premier recours 40

    INTRODUCTION GENERALE

    « La santé n'a pas de prix mais elle a un coût » (Koné, 2005). En Afrique, cet adage est connu de tout un chacun qui, en absence de tiers payeur, supporte à lui seul le coût de sa santé. Au moins 50% des dépenses de santé sont payées directement par les utilisateurs dans les pays pauvres (Flori, 2000). Souvent ce coût est prohibitif  et la santé, notre bien le plus précieux, peut se dégrader très vite. Ainsi, s'amorce un cercle vicieux : la pauvreté qui engendre la mauvaise santé et la mauvaise santé entretient à son tour la pauvreté (Banque Mondiale, 2000).

    Plusieurs travaux ont montré que le fardeau de la santé tend à s'accroître avec la pauvreté et que la maladie est une source d'appauvrissement supplémentaire des ménages démunis (Haddad et al. 2004). Les reformes mises en oeuvre notamment dans le domaine du financement, n'ont pas résolu les problèmes d'inégalité et d'accès aux soins des démunis. La généralisation de la tarification des services aux populations et la promotion du secteur privé, sont deux réformes mises en oeuvres dans la région, qui ont clairement contribué à renforcer les inégalités d'accès aux soins ; ce qui a davantage affecté les populations défavorisées (Haddad et al, 2004).

    En l'absence de dispositif d'assurance maladie ou de prise en charge efficace des indigents (93% des ménages urbains démunis n'en bénéficient pas (UNICEF, 2004)), ces politiques peuvent à la fois renforcer la disponibilité de soins de qualité et les rendre difficilement accessibles à une fraction de la population. Une étude réalisée par le Centre de Recherche, d'Etude et de Documentation en Economie de la Santé (CREDES) sur l'initiative de Bamako a montré que dix (10) ans après son instauration le bilan de cette politique reste mitigé. Les taux de fréquentation des centres de santé ne s'améliorent pas, les taux de recouvrement baissent pendant que les charges s'accroissent (CREDES, 2000).

    Ainsi face à la maladie, les populations urbaines démunies risquent de se retrouver face à un dilemme : ne pas recourir aux soins et subir la dégradation de leur santé, ou recourir aux soins et courir des risques de conditions de vie dégradées sous le poids des dépenses de santé. Ce dilemme peut s'avérer tragique en cas de grave maladie. Les effets néfastes que la mauvaise santé exerce sur les niveaux de vie des ménages sont de plus en plus considérés comme des problèmes de justice sociales traduisant l'idée de pertes de revenus et frais médicaux associés à la mauvaise santé qui sont involontairement et tout bonnement la conséquence de traumatisme sanitaire non désiré (Wagstaff et al ; 2001) . Les résultats des enquêtes menées par l'UNICEF suggèrent que les ménages démunis renoncent effectivement et très souvent au recours à l'hospitalisation, cela d'autant plus que le recours aux soins y apparaît deux fois moins fréquent chez les démunis que chez les non démunis, alors qu'il est difficile de concevoir que les premiers sont moins en proie aux maladies que les seconds (UNICEF, 2004).

    Cependant, même si les ménages démunis renoncent deux fois sur quatre à un recours hospitaliers, il n'en demeure pas moins que le taux de recours aux soins de santé moderne en milieu urbain au Bénin est de 47% pour les ménages démunis contre 78% pour les ménages non démunis (MDR-PNUD, 1996 ; INSAE-PNUD, 1996).

    Face à ces dépenses de soins hospitaliers, les ménages démunis ont dû consentir des sacrifices qui peuvent affecter plus ou moins durablement le bien être du ménage. On peut donc se demander quels sont les déterminants et le niveau de vulnérabilité du ménage face à ces dépenses d'hospitalisation.

    C'est l'objet du présent mémoire de maitrise en Sciences Economiques à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l'Université d'Abomey-Calavi qui s'articule sur le thème « étude des déterminants et de l'ampleur de la vulnérabilité socio-économique des ménages urbains suite aux dépenses d'hospitalisation : cas de la clientèle du CNHU ».

    Ce thème est traité en trois chapitres. Le premier présente le cadre théorique et méthodologique de l'étude. Le deuxième présente le contexte général de l'étude en se focalisant sur l'organisation et le fonctionnement du système sanitaire béninois. Le dernier chapitre est consacré à l'analyse des résultats et à la formulation de quelques recommandations.

    Chapitre I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

    Ce premier chapitre comprend deux sections. La première section est consacrée au cadre théorique de l'étude et la seconde section à la méthodologie de recherche.

    Section 1 : CADRE THEORIQUE

    Cette section présente les fondements sur lesquels repose la présente étude à savoir la problématique, les objectifs, les hypothèses de l'étude et la revue de littérature.

    Paragraphe 1 : Problématique et Objectifs

    Ce paragraphe est consacré à la formulation du problème de recherche, des objectifs de l'étude et de l'hypothèse de l'étude.

    A. Problématique :

    Parmi les huit (8) Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), trois visent l'obtention pour 2015 d'avancées précises dans le domaine de la santé à savoir : réduire les taux de mortalité infantiles, de décès maternels, de propagation du VIH/SIDA, du paludisme et de la tuberculose. Cela montre que la santé, précisément des pauvres est déterminante pour le développement humain en général et en particulier pour le recul de la pauvreté.

    La population des pays en développement est bien plus touchée par les maladies infectieuses que celle du monde développé. Environ 99% de tous les décès dû au SIDA, à la tuberculose et au paludisme se produisent dans les pays en développement (David et al. 2004).

    Selon Wagstaff (2002), dans les pays de l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE), les pauvres ont tendance à utiliser les services de santé plus que les riches car ils ont des niveaux de morbidité plus élevés que ces derniers.

    Cette utilisation des services de santé engendre souvent des dépenses plus ou moins élevées, difficilement supportables par les ménages pauvres ; surtout lorsqu'ils ne sont pas couverts par une assurance maladie. Ces ménages en payant eux-mêmes les frais médicaux, ont une forte probabilité de se retrouver dans un état de pauvreté extrême.

    Au Bénin 35,2 % de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté (PNUD, 2010). Dans ce contexte de précarité, la capacité d'honorer les dépenses d'hospitalisation se pose en termes de survie des populations, mais malheureusement le manque de réseau de solidarité et de couverture médicale reste encore une réalité.

    Selon Koné (2005) les causes de ces dépenses catastrophiques de soins sont multiples. Les principales d'entre elles sont : l'origine socio-économique du ménage, le niveau des dépenses de l'hospitalisation, le type de problème de santé et les modalités de financement de ces dépenses. D'après cet auteur, les conséquences de ces dépenses de soins hospitaliers peuvent être classées en trois groupes:

    - Les conséquences sociales et culturelles : la dégradation des liens de fraternité, la rupture ou exclusion des réseaux de solidarités, 

    - Les conséquences économiques : la perte de revenu, le coup d'opportunité subi par les ménages, le niveau d'endettement du ménage, la réduction des dépenses scolaires et de subsistances (nourriture, eau, électricité), la vente de biens et de moyens de production, le nombre de jours d'inactivité, la paupérisation du ménage.

    - Les conséquences macro-économiques : la baisse du Produit Intérieur Brut (PIB), l'augmentation de la pauvreté et du chômage, l'incidence de la pauvreté.

    Parmi ces différentes conséquences, les effets économiques paraissent les plus pertinents puisqu'ils mettent directement en jeu les acteurs mêmes de la création de richesse. En effet, ces dépenses peuvent rendre les ménages vulnérables et les plonger totalement dans un cercle vicieux de pauvreté.

    Pour le cas du Bénin, quel peut être l'impact de ces dépenses hospitalières sur le bien être social et économique des ménages ? Deviennent-ils vulnérables après les soins médicaux ?

    B. Objectifs et Hypothèses de l'étude.

    1- Objectifs

    De façon générale, l'étude cherche à mesurer l'ampleur et à identifier les déterminants de la vulnérabilité socio-économique des ménages urbains et périurbains suite aux dépenses d'hospitalisation.

    Plus spécifiquement, il s'agit :

    - d'identifier les causes de vulnérabilité socio-économique des ménages suite aux dépenses d'hospitalisation.

    - de mesurer l'ampleur de la vulnérabilité socio-économique des ménages suite aux dépenses de soins hospitaliers.

    2- Hypothèses de l'étude :

    H: La forte tarification vulnérabilise les ménages ;

    H: Plus le ménage est instruit, moins il est vulnérable face aux dépenses d'hospitalisation ;

    H: Plus de la moitié des ménages qui ont été hospitalisés sont vulnérabilisés.

    Paragraphe 2 : Clarification conceptuelle et revue de la littérature

    Ce paragraphe fait un bref aperçu sur la revue de la littérature relative aux sujets de la santé et la pauvreté. Cependant, il présente en premier lieu les définitions des concepts clés de notre champ d'étude.

    C. Définition des concepts.

    v La pauvreté.

    Selon Ouattara (2003), la pauvreté exprime un aspect de niveau de vie et résulte d'une insuffisance de ressources engendrant une consommation insuffisante (expression d'un niveau de bien-être trop faible). Sa mesure s'appuie soit sur le revenu, soit sur la consommation2, traduite en valeur monétaire. On définit un seuil monétaire en deçà duquel on est considéré comme pauvre, et l'on comptabilise le nombre de pauvres par référence à ce seuil (ligne de pauvreté). Ce seuil peut être estimé soit à partir du revenu, très variable, soit de la consommation plus stable dans le temps.

    v Vulnérabilité.

    Telle que définie et mesurée, la pauvreté est une notion statique. Elle est une mesure ex-post du bien-être d'un ménage. En revanche, la vulnérabilité telle que précisée ci-après est une mesure future (prévisionnelle) du bien-être d'un ménage (Ouattara, 2003).

    La vulnérabilité est la probabilité actuelle de pénurie dans le futur. Un individu, un ménage ou une communauté est vulnérable lorsqu'il est prédisposé à certains inconvénients, exposé à des chocs, des pertes, des échecs, des risques. Le risque3 désignant des évènements incertains qui peuvent affecter le niveau de vie, comme la maladie, la vieillesse, les pertes de récolte, le chômage, la sécheresse ou les risques liés aux actions d'autres personnes ou aux décisions politiques.

    Pour une définition opérationnelle, on dira que la vulnérabilité d'un ménage, d'un individu ou d'une communauté, quel que soit son niveau de richesse, est la probabilité que celui-ci trouve sa situation ou ses conditions de vie se dégrader dans le futur face aux fluctuations de la vie

    (risques et chocs).

    v Soin hospitalier :

    Dans le cadre de notre étude les soins hospitaliers sont les soins qui entraînent une hospitalisation effective d'au moins une journée du malade dans un hôpital de dernier recours (centre hospitalo-universitaire).

    v Ménage.

    C'est l'unité principale d'analyse de l'étude, le ménage est défini comme un groupe de personnes, apparentées ou non, qui partagent le même toit, mettent en commun tout ou une partie de leurs ressources pour subvenir à leurs besoins essentiels, notamment la nourriture et le logement, et reconnaissent l'autorité d'une seule et même personne, le chef de ménage. Défini comme une unité budgétaire dans cette étude, le ménage se distingue de l'unité familiale qui regroupe des personnes unies par le sang ou le mariage.

    v Seuil de pauvreté.

    On distingue deux types de seuil de pauvreté. Le seuil de pauvreté relative et le seuil de pauvreté absolue.

    - L'approche de la pauvreté relative est voisine du concept d'inégalité, dans la mesure où elle s'intéresse aux différences relatives entre les individus d'une même communauté. Il existe diverses manières de déterminer un seuil de pauvreté relative dont les plus connues sont l'usage des caractéristiques centrales : les quantiles (médiane, quartile, quintile, décile, centile,) et la moyenne (MARIKO, CISSE, 2000).

    - Le seuil de pauvreté absolue peut être défini selon Koné (2005) comme le niveau de bien-être nécessaire à un individu pour survivre dans un contexte donné. Nous avons deux conceptions du seuil de pauvreté absolue : le seuil biologique et le seuil normatif.

    Le seuil biologique fait référence à un niveau de vie en dessous duquel, la vie de l'individu serait en danger. Il s'exprime par le minimum dont un individu a besoin en matière d'alimentation, de logement, d'habillement. Ce besoin varie en fonction de l'environnement dans lequel vit l'individu.

    Le seuil normatif comprend non seulement les besoins biologiques mais aussi les besoins sociaux (éducation, santé, loisir, etc....) que la communauté juge nécessaires ; ce seuil varie en fonction des valeurs, désirs et attentes de la communauté (Koné, 2005). C'est cette conception, beaucoup plus complète qui a été utilise dans notre étude.

    v Dépense de soins hospitaliers.

    L'emploi d'argent par les ménages pour l'acquisition de soins de santé au niveau du CNHU. Elle comprend les actes médicaux et les médicaments.

    v Dépense de soins catastrophiques.

    Une dépense est catastrophique lorsqu'elle a un caractère imprévisible et urgent dont l'ampleur entraîne des bouleversements pouvant ruiner l'individu tant sur le plan économique, que social au niveau du budget du ménage. Cette ampleur peut être mesurée de diverses manières, soit la pression de la facture d'hospitalisation sur le revenu global du ménage ; la dépense totale d'hospitalisation sur le revenu global du ménage ; la facture d'hospitalisation sur le revenu par tête ; etc....

    v Dépense Totale Globale du ménage (DTG).

    C'est le total des dépenses alimentaires et non alimentaires réalisées par les ménages durant un mois.

    v Revenu.

    Dans le cadre de notre étude, le revenu n'est rien d'autre que la dépense totale globale (DTG) du ménage ceci pour contourner la difficulté de la non déclaration des revenus.

    Au Bénin, tout comme dans tous les pays en voie de développement, il est très difficile de déterminer les revenus réels des ménages. Cela à cause de la prédominance du secteur de l'économie informelle mais aussi des attributs sociologiques.

    D. Revue de la littérature :

    Les dépenses en soins de santé et leur impact socio-économique ont fait l'objet de nombreuses recherches et publications en raison de l'importance que revêt ce sujet.

    1. Santé et PIB.

    L'étude réalisée par David et al (2004), sur l'influence de la santé sur le PIB a montré que la détérioration de l'état de santé entraine l'appauvrissement de la population et une plus forte détérioration de la santé, etc. (Cercle vicieux). Ce fut le cas de l'ex-URSS, où l'espérance de vie masculine a sensiblement diminué à la sortie du communisme ; et en Afrique subsaharienne où les taux d'infection du VIH sont élevés, le SIDA faisant accroître déjà considérablement les taux de mortalité des adultes. La variation moyenne des probabilités de mortalité est de 0,35% par an entre 1990 et 2000. Si l'on évalue prudemment la valeur d'une vie statistique (VVS) à 100 fois le PIB par habitant, cette variation de la mortalité en Afrique implique que le coût économique de l'épidémie équivaut à plus ou moins 15% du PIB du continent en 2000 (en supposant qu'environ 50% de la population est âgée de 15 à 60 ans et que 90% des personnes mortes du SIDA font partie de ce groupe d'âge). Cela correspond à une baisse du revenu de 1,7% par an de 1990 à 2000, chiffre nettement supérieur aux estimations actuelles de l'effet du SIDA sur le PIB (voir graphique 1).

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    2. Santé et croissance.

    Dans le rapport de la commission macroéconomie et santé de l'OMS (OMS, 2001), la santé est présentée comme le pilier du développement économique. A travers les diverses études réalisées dans certains pays du monde, on observe les différents résultats :

    Au niveau macro-économique, l'impact de la maladie représente pour les sociétés une lourde charge tendant à avoir de graves obstacles économiques.

    En effet, les maladies réduisent le revenu annuel d'un pays, ses revenus par tête et ses chances de croissance économique. Dans les pays les plus pauvres, les pertes se comptent chaque année par douzaines de points de pourcentage du PNB ; ce qui se traduit par des centaines de milliards de dollars des Etats-Unis. La commission a aussi constaté qu'au sein même des pays en développement, les maladies transmissibles, la mortalité maternelle et la sous-nutrition, si elles concernent toutes les catégories de revenus, frappent les pauvres beaucoup plus durement que les riches.

    Une estimation statistique classique indique que chaque amélioration de 10 pour cent de l'espérance de vie à la naissance (EVN) correspond à une augmentation de la croissance économique d'au moins 0,3 à 0,4 point de pourcentage, les autres facteurs de croissance étant considérés constants (OMS, 2001).

    La récente étude économétrique réalisée par Barro et Sala (1995), révèle que plus de la moitié de la différence de croissance entre l'Afrique et les pays d'Asie orientale à croissance rapide s'expliquent statiquement par les effets de la charge de la maladie, de la démographie et de la situation géographique, plutôt que par les variables plus classiques que sont la politique macro-économique et la gouvernance.

    Au niveau du ménage, on constate qu'un épisode morbide peut condamner un ménage modeste à la pénurie de biens matériels, notamment lorsqu'il lui faut vendre ses biens de production pour couvrir des dépenses de santé.

    En fait, nombreuses sont les raisons pour lesquelles la maladie fait peser une charge accrue sur les pauvres. Premièrement, ceux-ci sont beaucoup plus vulnérables à la maladie parce qu'ils ont moins accès que les autres à une eau saine et à un assainissement efficace, à un logement sûr et hygiénique, à des soins médicaux, à une information sur les comportements préventifs et à une alimentation appropriée. Ensuite les pauvres sont beaucoup moins à même de recevoir des soins médicaux, même quand ils en ont un besoin urgent, parce qu'ils habitent plus loin des prestataires, parce qu'ils n'ont pas les ressources financières nécessaires pour payer les soins et enfin, parce qu'ils ignorent les meilleures mesures à prendre face à un épisode morbide. Enfin tout comme déjà dit, les dépenses qu'entraine une grave maladie peuvent les acculer jusqu'à la misère en les forçant à contracter des dettes, à vendre ou à hypothéquer des biens de production (comme une terre). Une telle maladie peut plonger un ménage dans une misère prolongée qui peut même s'étendre à la génération suivante lorsque les enfants doivent quitter l'école pour travailler.

    3. Santé et pauvreté.

    Le document de référence sur la pauvreté et la santé, publié conjointement par l'OCDE et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en collaboration avec le réseau du comité d'aide au développement (CAD) travaillant sur la réduction de la pauvreté, a eu pour conclusion, la recommandation suivante : une approche de la santé aux pauvres dans les pays partenaires (OCDE, OMS, 2003).

    Cette approche de la santé aux pauvres consiste à Privilégier la promotion, la protection et l'amélioration de la santé des pauvres. Ensuite intégrer le développement de systèmes de santé favorables aux pauvres, s'appuyant sur des mécanismes de financement équitables. Enfin englober des mesures dans divers domaines qui exercent une influence déterminante sur l'état de santé des pauvres, notamment dans l'éducation, la nutrition, l'assainissement et l'approvisionnement en eau.

    Selon Wagstaff (2002), il existe un lien de causalité à double sens entre la santé et la pauvreté.

    En effet, la pauvreté engendre la mauvaise santé et la mauvaise santé entretient la pauvreté. La mauvaise santé ou la fécondité exceptionnellement élevée peut influer profondément sur le revenu des ménages. Selon cet auteur, il convient de noter que le revenu perdu est probablement une cause plus grande d'appauvrissement que les paiements directs de prestations sanitaires. Partant des inégalités entre pauvres et non pauvres face à la santé, il ressort que les inégalités en matière de santé s'exercent presque toujours au détriment des pauvres : ceux-ci ont tendance à mourir plus tôt et à présenter des niveaux de morbidité plus élevés que les riches.

    Après avoir déterminé les causes des inégalités face à la santé, l'auteur insiste sur les paiements directs de soins. Les ménages ne doivent pas être contraints de dépenser plus d'un certain nombre de pourcentage de leur revenu en frais de santé ; toute somme dépassant ce seuil est considérée comme catastrophique. Dans plusieurs pays, plus de 1% de tous les ménages ont consacré ces derniers temps la moitié ou plus, de leurs dépenses extra alimentaires à se faire soigner (OMS, 2000).

    4. Accessibilité aux soins et source de financement.

    L'étude menée dans la commune de Sèmè-podji au sud du Bénin sur l'analyse de l'accessibilité des ménages ruraux aux soins de santé primaires, par Singbo Sagbohan (2007), a montré que le consentement des ménages à prépayer leurs soins de santé n'est pas le fruit du hasard mais il peut être plus expliqué par la rationalité économique. Le consentement à prépayer des ménages est influencé par des paramètres socio démographiques et économiques. Le niveau de revenu des ménages, l'âge des répondants, la tradition d'utilisation des services de santé de la localité (laquelle dépend de la propreté du centre de santé) influent sur le consentement à prépayer des ménages ruraux. De façon spécifique, les répondants âgés sont les plus favorables aux consentements à prépayer que leurs homologues plus jeunes. De même, les chefs de ménages riches sont plus favorables que les pauvres à des cotisations élevées. La valeur de consentement à payer qui favoriserait l'adhésion des ménages ruraux aux systèmes de préfinancement communautaire des soins de santé est de 8000F CFA.

    Au terme de l'étude menée au Bénin sur la contribution des dépenses publiques de santé et du revenu par habitant à l'amélioration de la santé des populations, par Gangniahossou et Taïrou en 2007 ressort que le financement du secteur de la santé au Bénin provient de sources fondamentales : l'Etat, l'aide extérieure et les communautaires. L'implication de la communauté à la base dans le financement de la santé se renforce davantage depuis une dizaine d'années. Les montants alloués à la santé au cours des cinq dernières années sont encore éloignés de l'objectif de l'OMS et cette situation requiert des actions vigoureuses surtout au plan interne. Les parts revenant aux investissements dans le secteur n'ont pas atteint des niveaux élevés et proviennent en majorité du financement extérieur.

    Par ailleurs, la capacité d'absorption du financement extérieur demeure faible.

    L'analyse de l'incidence des dépenses d'investissements sur l'accessibilité des populations aux soins de santé montre une amélioration de la couverture du territoire national.

    L'offre de soins de santé s'est améliorée. Il s'ensuit une maîtrise, voire une réduction du taux de prévalence de certaines maladies. Néanmoins, certaines disparités demeurent et découlent de la mauvaise répartition géographique des services de santé, d'une répartition inégale et inéquitable des ressources financières publiques et de la faiblesse générale des revenus des populations. Cela pourrait conduire à terme, si des mesures n'ont pas été prises, à une faiblesse accentuée d'accès, préjudiciable à un bon développement humain indispensable pour réduire la pauvreté.

    De même, les efforts réalisés sont insuffisants pour permettre d'atteindre à l'horizon 2015 les objectifs du millénaire pour le développement en ce qui concerne la cible 5 (réduire le taux de mortalité infanto-juvénile de 166,5 pour mille en 1996 à 90 pour mille en 2015), la cible 6 (réduire le taux de mortalité maternelle de 498 en 1996 à 390 pour cent mille naissances vivantes en 2015) et la cible 8 (avoir maitrisé le paludisme et d'autres grandes maladies, et avoir commencé à inverser la tendance actuelle d'ici à 2015).

    5. Conséquences économiques des prescriptions irrationnelles de médicaments.

    L'étude menée dans la région de Dakar sur les conséquences économiques des prescriptions irrationnelles de médicaments aux malades dans les structures de soins, par Basenya (2003), a montré que ces prescriptions irrationnelles ont pour conséquences :

    - L'élévation du prix moyen de l'ordonnance, l'achat incomplet de médicaments, le fractionnement des doses de médicaments.

    - Un impact sur les dépenses de consommation mensuelle moyenne, le ménage risquant de se priver des autres biens pourtant de première nécessité au profit d'une ordonnance.

    Du fait de la maladie, les personnes perdent une partie de leur aisance économique.

    Lorsque les économistes ou les spécialistes de la santé publique tentent de quantifier cette perte d'aisance, ils considèrent généralement les éléments suivants : la perte de revenus marchands causée par la maladie, la perte de salaire résultant d'un épisode de maladie, la perte de capacité de gains de l'adulte résultant d'épisodes de maladie au cours de l'enfance, et la perte de gains futurs résultant d'un décès prématuré (Koné, 2005).

    En somme, les conséquences économiques d'un épisode de maladie pour un ménage peuvent encore être aggravées si les dépenses encourues par celui-ci pour faire face à la maladie l'obligent à trop ponctionner ses ressources et à contracter des dettes. Il risque ainsi de se retrouver plongé dans une situation de dénuement total de laquelle il ne pourra s'en sortir ; ce qui aura des incidences sur le bien être de tous ses membres, et parfois aussi sur celui d'autres personnes de la famille. De nombreuses études ont montré que les ménages pauvres sont rarement assurés contre les effets catastrophiques d'une maladie et doivent donc vendre leurs maigres biens, comme du matériel agricole ou des animaux de ferme, ou encore hypothéquer leur terre pour maintenir une consommation minimale en dépit de leurs pertes de revenus marchands, tout cela pour payer les soins médicaux urgents. Cette réduction des biens de production peut les condamner à une misère persistante qui s'étendra au-delà de l'épisode aigu de maladie ; car il leur sera très difficile de rentabiliser de nouveau leurs activités de production. Le ménage endetté ne disposera pas de fonds de roulement nécessaire aux investissements à court terme qui lui permettraient de produire suffisamment pour rembourser ses dettes ; et il lui sera impossible d'emprunter sur ses futurs gains. Cette misère risque alors d'aggraver encore les conditions initiales favorables à la maladie.

    A l'issue de cette revue de la littérature, nous retenons que la santé a un impact sur le niveau de vie des ménages. Les dépenses en soins de santé entrainent diverses conséquences sur les ménages (endettement, paupérisation etc.). Notre étude s'orientera vers les déterminants de la vulnérabilité des ménages suite aux dépenses de soins hospitaliers.

    Section 2 : Méthodologie

    Cette section présente les outils méthodologiques que nous avons utilisés dans ce travail ainsi qu'une description de la base de données exploitée.

    Paragraphe 1 : Données de l'étude

    Dans ce paragraphe nous exposons les données, la technique d'échantillonnage et la méthode de collecte des données.

    A. Les données

    Dans le but d'avoir des informations fiables et une analyse pertinente pour l'étude, nous avons mené des enquêtes appuyées par une recherche documentaire pour avoir les données suivantes.

    1. Modes de financement des dépenses de soins hospitaliers :

    Les modalités de financement des soins vont avoir un impact différent selon qu'il s'agit d'une aide informelle, d'un financement propre du ménage ou d'un financement collectif formel. On distinguera donc les formes de financement suivantes :

    Pour l'aide informelle :

    § Aide de famille ;

    § Aide d'un notable ;

    § Collecte de voisinage.

    Pour le financement propre du ménage :

    § Argent disponible ;

    § Emprunts (gagés, non gagés) ;

    § Ventes (produits de consommation, biens d'équipement).

    Pour le financement collectif formel :

    § Fonds d'indigence ;

    § Assurance maladie (mutuelle, fonction publique) ;

    § Refus de paiement (factures non payées à l'hôpital).

    2. Caractéristiques socio-économiques des ménages :

    Les modalités de financement des soins et leur ampleur de vulnérabilité sur l'économie du ménage dépendent de la situation socio-économique de celui-ci. Comme il s'agit de comprendre comment les ménages démunis gèrent une situation imprévue, la stabilité de leur situation sociale est aussi importante que leur niveau de vie. Cette stabilité concerne non seulement leurs revenus, mais aussi leur réseau social. Les ménages urbains démunis peuvent aussi se détacher plus ou moins des réseaux traditionnels de solidarité, mais ils peuvent aussi en avoir constitué de nouveau.

    Une typologie des situations socio-économiques pertinente sera construite à partir des résultats de l'enquête. Elle s'appuiera donc non seulement sur les critères usuels (revenu, éducation, seuil de pauvreté, socio-démographie), mais également sur des indicateurs de stabilité sociale (salaire réguliers, impayés, appartenance à des réseaux associatifs).

    3. Types de problème de santé :

    On peut supposer que les modalités de financement ne dépendent pas seulement du montant de la somme à réunir et de la position socio-économique du ménage, mais aussi du problème auquel ils font face. Selon la personne hospitalisée (âge, sexe, position dans la fratrie pour les enfants) et la cause de recours aux soins (accident, maladie, accouchement...) ; le chef de famille peut être incité à s'orienter vers telle ou telle solution de financement, tout simplement parce qu'il sait qu'un soutien est plus ou moins probable selon le problème.

    4. Niveau des dépenses de soins hospitaliers :

    Les dépenses de soins hospitaliers sont représentées par les dépenses indirectes et les dépenses directes. Les dépenses indirectes sont constituées de frais de transport du malade et de son accompagnateur, également de frais d'alimentation du malade. Celles qui ne sont pas prises en compte par les assurances ou par les services de la santé peuvent être aussi endossées autant que la facture d'hospitalisation, par le malade.

    La facture d'hospitalisation comprend en plus de la consultation, les frais des actes médicaux, les frais d'opération, les frais de la chambre d'hospitalisation et les frais des médicaments.

    Selon le niveau des dépenses du malade, il pourrait découler des conséquences plus ou moins catastrophiques pour l'économie familiale.

    B. Echantillonnage :

    La population cible de notre étude est constituée par les sortants de l'hôpital du CNHU. Pour identifier un nombre suffisant de ménages démunis, et pour obtenir une certaine homogénéité de la population nous avons inclure en particulier les habitants de la ville de Cotonou.

    En effet, la ville de Cotonou est une grande ville du Bénin qui regroupe environ 761. 137 habitants issus tant des déplacements consécutifs de populations, des villes limitrophes, que de l'immigration des zones rurales. Cette population est essentiellement composée de ménages défavorisés soit 55,18% de ménage pauvres (DED, 2003).

    La méthode d'échantillonnage adoptée a été non probabiliste. Nous avons fait un choix raisonné tenant compte de la durée d'hospitalisation et du lieu d'habitation. La taille de notre échantillon est de 324 malades hospitalisés.

    C. Méthode de collecte des données 

    1. Collecte des données :

    Un hôpital a fait l'objet de notre investigation. Nous avons été au chevet des malades qui sont sur le point de sortir pour leur administrer une partie du questionnaire. Ensuite nous avons été au bureau des entrées ou à la facturation pour obtenir les factures d'hospitalisation.

    Au cours de cette première phase nous avons administré un questionnaire aux malades ou à l'accompagnateur du malade. Ce questionnaire nous a permis d'obtenir des informations sur les caractéristiques socio-économiques du malade et de sa famille, sur le niveau et les modalités de financement des soins, et sur les types de problème de santé. Cette phase a durée du 09 / 01 / 2012 au 11/ 0 3/ 2012 et nous avons pu interroger 150 malades du CNHU et 174 dans la ville de COTONOU qui ont été hospitalisés suite à un épisode de maladie dans l'un des hôpitaux de la ville de COTONOU, soit un total de 324 cas.

    2. Présentation du questionnaire :

    Le questionnaire que nous avons utilisé pour la collecte des données et présenter en annexe est composé de cinq sections, qui sont :

    § une section pour l'identification des ménages et du malade ;

    § une section pour retracer l'itinéraire thérapeutique antérieur du malade ;

    § une section hospitalisation ;

    § une section dépenses hospitalières et modalités de financement ;

    § une section caractéristique socio-économique du ménage et du malade.

    Paragraphe 2 : Outils d'analyse

    Pour vérifier nos hypothèses de travail, nous avons utilisé deux principaux outils à savoir l'analyse descriptive et l'analyse économétrique.

    A. Analyse descriptive :

    Nous avons dans ce cadre, calculé certains indicateurs de position et de dispersion (moyenne, maximum, minimum, quartiles, écart type, etc.) et réalisé quelques graphiques.

    De même pour identifier les ménages qui deviennent vulnérables suite aux dépenses hospitalières, nous avons suivi une procédure statistique qui s'énonce comme suit.

    1. Seuil de pauvreté :

    La détermination du seuil de pauvreté normatif revient à celle du seuil de pauvreté alimentaire et du seuil de pauvreté non alimentaire.

    Le seuil de pauvreté alimentaire représente la dépense minimale que le ménage doit engager pour disposer d'un panier de produits alimentaires, lesquels sont choisis en tenant compte des habitudes culinaires de sa communauté, et sont nécessaires à la consommation d'énergie nutritive recommandée (sur la base de 2400 Kcal/hab/jour). Pour obtenir la valeur de seuil, il suffit de valoriser ce panier au prix du marché (Mariko et Cissé, 2000).

    Ainsi nous avons :

    SPA = ?qh.ph(t) avec h = 1, . . . n

    Où :

    § qh = la quantité minimale nécessaire du produit h.

    § Ph(t) = le prix du produit h à la date t.

    § SPA = le seuil de pauvreté alimentaire.

    Le seuil de pauvreté non alimentaire se définit comme la dépense minimale que l'individu ou le ménage doit consentir pour se procurer des biens non alimentaires et des services publics considérés comme essentiels par la communauté à laquelle il appartient. La détermination du niveau minimum de certains services ; comme les soins de santé, l'éducation, l'agrément culturel ; laisse place à une large subjectivité. La méthodologie généralement utilisée pour contourner ce problème consiste à calculer le ratio entre les dépenses non alimentaires et alimentaires des ménages ayant les revenus faibles et à multiplier ce ratio par le seuil de pauvreté alimentaire.

    Ainsi nous avons :

    SPNA = (DTA/DTNA) ×SPA

    Où:

    § SPNA = Seuil de pauvreté non alimentaire

    § DTA = Dépense total alimentaire des ménages

    § DTNA = Dépense total non alimentaire.

    Le seuil de pauvreté globale s'exprime alors par :

    SPG = SPA + SPNA

    Avec :

    § SPG = seuil de pauvreté globale

    § SPA = seuil de pauvreté alimentaire

    § SPNA = seuil de pauvreté non alimentaire.

    Cette méthodologie utilisée dans le cadre de EMICoV 2009/INSAE donne l'estimation suivante du seuil de pauvreté en milieu urbain au Bénin :

    - Seuil de pauvreté globale (SPG) = 146.601 F CFA/an/équivalent adulte.

    C'est cet indicateur que nous avons retenu pour la classification des ménages pauvres et non pauvres. Ce seuil annuel a été rapporté au mois soit :

    Seuil de pauvreté globale mensuel : = 12.216,75 soit 12.217 F CFA/ mois/équivalent adulte. D'où la classification suivante :

    - SPG  <12.217 F CFA ==> ménage pauvre ==> Vulnérable

    - SPG  >12.217 F CFA ==> ménage non pauvre ==> Non Vulnérable

    Dans le cadre de notre étude la dépense globale du ménage est considérée comme le revenu du ménage.

    2. Détermination de l'ampleur de la vulnérabilité :

    La mesure de l'impact des dépenses d'hospitalisation peut se faire grâce à ce ratio :

    § Le ratio facture d'hospitalisation et revenu du ménage : Ce ratio nous semble plus objectif et tient compte de nos hypothèses de recherche. La facture d'hospitalisation est un montant fiable que nous avons recueilli au bureau de facturation des hôpitaux, donc très objectif. Nous avons retenu le revenu du ménage comme quotient, car le ménage est une entité économique et les conséquences d'une quelconque dépense sont supportées par tous les membres du ménage.

    Ce ratio est représenté en quintile et le 5ème quintile est considéré comme catastrophique ; d'où la formule suivante :

    PDH = facture/DG ou encore PDH = Facture/Revenu du ménage.

    Avec PDH = Pression de la Dépense d'Hospitalisation sur le revenu du ménage.

    La PDH sera exprimée en quintile car cela nous permettra d'être plus objectif dans la classification des niveaux de vulnérabilité contrairement à l'utilisation de valeur absolue qui sera d'ailleurs déterminé de façon arbitraire.

    C'est ainsi que nous avons la classification suivante :

    - Non catastrophique pour les ménages étant dans le 1er, 2, et 3ème quintile de pression.

    - Peu catastrophique pour les ménages étant dans le 4ème quintile de pression.

    - Catastrophique pour les ménages du 5ème quintile de pression.

    B. Analyse économétrique.

    1. Spécification du modèle :

    La variable que nous cherchons à expliquer est une variable dichotomique qui prend la valeur 1 si le ménage a été vulnérable suite aux dépenses des soins de santé et 0 si non.

    Dans les modèles où la variable expliquée (variable d'intérêt) prend la valeur 0 ou 1, l'estimation linéaire n'est pas appropriée car les valeurs prédites peuvent être en dessous de 0 et au dessus de 1, ou compris entre les deux. De même, la faiblesse de la variance de la variable expliquée peut conduire à des estimations de mauvaises qualités lorsqu'on utilise les MCO (Moindres Carrés Ordinaires).

    L'inadéquation des modèles linéaires conduit à modéliser, non pas la variable dépendante elle-même, mais la probabilité qu'elle prenne la valeur 1 ou 0. Pour modéliser cette probabilité, on suppose qu'il existe une variable latente y* tel que : y = 1 si y* 0 et y = 0 y* < 0. Ensuite, on suppose que cette variable y* dépend linéairement d'un certain nombre de variables explicatives X de telle sorte que :

    y* = 'X + . (1)

    Dans le modèle (1), est le terme stochastique. La méthode d'estimation de ce modèle dépend de l'hypothèse faite sur la distribution de ce terme d'erreur .

    En effet, il existe dans la littérature économétrique, deux hypothèses fondamentales sur la distribution du terme stochastique .

    Hypothèse N°1

    On sup pose que N (0,1) ; c'est-à-dire que suit une loi normale centrée réduite. Dans ce cas, on parle de modèle probit et la fonction de répartition utilisée pour estimer les paramètres par maximum de vraisemblance selon Kpodar (2007) est de la forme :

    F(t) =

    Hypothèse N°2

    On peut aussi supposer que suit une loi logistique. Dans ce cas, on parlera de modèle Logit. La fonction de répartition qui permettra d'estimer ce type de modèle par maximum vraisemblance selon Kpodar (2007) est de la forme : F(t) =

    Comme le souligne Kpodar (2007), il n'y a pas de règle standard pour choisir entre les deux modèles. Mais il semble que les résultats du modèle probit sont plus précis que ceux du modèle logit (Hurlin, 2007). C'est pourquoi, nous avons préféré le modèle probit dans le cadre de ce travail.

    2. Variables et signes attendus

    Nous présentons ici les variables que nous avons retenues dans l'estimation du modèle économétrique spécifié.

    a. Variable endogène

    La variable endogène est une variable dichotomique nommée « VULN ». Elle vaut 1 si l'individu est vulnérable suite aux dépenses de santé et 0 sinon. Elle est obtenue suivant la méthodologie développée plus haut.

    b. Les variables indépendantes

    Elles sont regroupées en six catégories. Le tableau 1 présente ses variables ainsi que les signes attendus de leur coefficient.

    Tableau 1 : Variables et signes attendus

    Variables

    Nom dans le modèle

    Caractéristiques du Chef de ménage

     

    Sexe

    HOM

    Age

    AGE_C

    Taille

    TAILLE_M

    Appartenance à un réseau

    RESO

    Coût d'hospitalisation

    COUHOSPI

    Durée d'hospitalisation

    DHOSPI

    Niveau d'instruction

     

    Aucun niveau

    AUCUN

    Primaire

    PRIM

    Secondaire

    SECON

    Universitaire

    UNIVERS

    Catégorie professionnelle

     

    Secteur informel

    SECINF

    Secteur privé

    SECPRIV

    Secteur public

    SECPUB

    Motif d'hospitalisation

     

    Accident

    ACCID

    Accouchement

    MOACCOU

    Maladie

    MALAD

    Types de soins de premier recours

     

    Automédication

    AUTOM

    Soins traditionnels

    TRADI

    Soins dans un centre de santé privé

    SOINPRIV

    Soins dans un centre de santé public

    HZONE

    Mode de financement

     

    Financement informel

    INFOR

    Financement sur fonds propres

    FINPRO

    Financement collectif formel

    FICOFOR

    Source : Réalisé par nous même.

    3. Test de validation :

    Pour tester la qualité de l'ajustement de nos modèles, nous avons effectué des tests de validité notamment :

    · Test d'ajustement global ;

    · Test de McFadden.R;

    · Test de significativité individuelle ;

    CHAPITRE 2 : CONTEXTE GENERAL DE L'ETUDE 

    Ce chapitre est composé de deux sections. La première section est consacrée à la présentation du système de santé Béninois et la deuxième section est consacrée à la situation sanitaire du Bénin.

    Section 1 : Système de santé au Bénin.

    Cette section est consacrée à l'organisation et à la caractéristique du système de santé.

    Paragraphe 1 : Organisation du système de santé au Bénin.

    Le système national de santé a une structure pyramidale calquée sur le découpage territorial et comprend trois différents niveaux.

    A. Niveau central.

    Le Ministère de Santé (MS), conformément au Décret N°2010-060 du 12 mars 2010 a pour mission la conception, la mise en oeuvre, le suivi et l'évaluation de la politique de l'Etat en matière de santé, conformément aux lois et règlementation en vigueur au Bénin et aux visions et politique de développement du Gouvernement. Le Ministre de la Santé est responsable de la promotion sanitaire au Bénin. A ce titre, il est chargé de :

    - concevoir, appliquer et contrôler la politique sanitaire nationale et international de l'Etat ;

    - définir et suggérer au Gouvernement, au besoin, de concert avec d'autres départements ministériels, les stratégies et programmes d'actions conformes à la politique sanitaire ;

    - développer et exécuter, en collaboration avec les autres départements ministériels, les politiques de formation et de mise à niveau du personnel de santé ;

    - mettre en exécution les décisions du Gouvernement dans les domaines de la santé et de l'assainissement de base.

    Le niveau central comprend :

    - le cabinet du Ministre ;

    - les services directement rattachés au Ministre ;

    - le secrétariat Général du Ministère ;

    - les directions centrales techniques ;

    - les établissements hospitaliers de référence ;

    - les organismes sous tutelle ;

    - les organes consultatifs nationaux et

    - les agences.

    B. Niveau intermédiaire.

    Au nombre de 06 à raison d'une par département selon l'ancien découpage territorial, les Directions Départementales de la Santé (DDS) représentent le niveau intermédiaire du système de santé et sont les organes de programmation, d'intégration et de coordination de toutes les actions de santé au niveau du département. Elles supervisent les structures de santé des niveaux intermédiaire et périphérique.

    C. Niveau périphérique.

    Le niveau périphérique constitue la base de la pyramide sanitaire et compte 34 zones sanitaires réparties sur toute l'étendue du territoire national.

    La zone sanitaire représente l'entité opérationnelle la plus décentralisée du système de santé. Elle est organisés sous forme d'un réseau de services publics de premier contact (Maternités et dispensaires seuls, Centres de Santé) et des formations sanitaires privées, le tout appuyé par un hôpital de première référence public ou privé (hôpital de zone) et destiné à desservir une aire qui abrite entre 100.000 et 200.000 habitants.

    Le résumé de ces trois niveaux est présenté dans le tableau 2.

    Tableau 2 : Système National de Santé au Bénin en 2011.

    NIVEAUX

    STRUCTURES

    Institutions hospitalières et socio-sanitaires

    SPECIALITES

    CENTRAL ou

    NATIONAL

    Ministère de la Santé

    Ø Centre National Hospitalier

    et Universitaire (CNHU-HKM)

    Ø Centre National de Pneumo-phtisiologie

    Ø Centre National de Psychiatrie

    Ø Centre National de Gérontologie

    Ø Hôpital de la Mère et de l'Enfant Lagune

    Ø Hôpital d'instruction des armées

    Ø Agence Nationale de Transfusion Sanguine (ANTS)

    Ø Service d'Accueil des Urgences (SAMU)

    Ø Neuro Chirurgie

    -Médecine

    -Pédiatrie

    -Chirurgie

    -Gynéco-obstétrique

    -Radiologie

    -Laboratoire

    -O.R.L

    -Ophtalmologie

    - Cardiologie

    - Dermatologie

    - Urologie

    - Banque de Sang

    -Autres spécialités

     

    INTERMEDIAIRE

    ou

    DEPARTEMENTAL

    Direction Départementale

    de la Santé Publique

    (DDSP)

    Ø Centre Hospitalier Départemental (CHD)

    Ø Centre d'Information, de Prospective, d'Ecoute et de Conseil (CIPEC)

    Ø Centre de Traitement Anti Lèpre (CTAL)

    Ø Centre de l'Ulcère de Buruli d'Allada et de Pobè

    Ø Centre de Pneumo-phtisiologie d'Akron

    Ø Centre Départemental de Transfusion Sanguine

    -Médecine

    -Pédiatrie

    -Chirurgie

    -Gynéco-obstétrique

    - O.R.L

    - Ophtalmologie

    -Radiologie

    -Laboratoire

    - Autres spécialités

    - Banque de Sang

     

    PERIPHERIQUE

    Zone Sanitaire

    (Bureau de Zone)

    Ø Hôpital de Zone (HZ)

    Ø Centre de Santé (CS)

    Ø Site de prise en charge du VIH/SIDA

    Ø Centre d'Action de la Solidarité et d'Evolution de la Santé (CASES)

    Ø Formations sanitaires privées

    Ø Centre de Détection de la Tuberculose

    Ø Centre de dépistage de la lèpre et de l'ulcère de Buruli

    Ø Unité Villageoise de Santé (U.V.S.)

    -Médecine générale

    - Chirurgie d'urgence

    - Gynéco- obstétrique

    - Soins curatifs

    - Vaccination

    - IEC /CCC

    - Loisirs

    -Radiologie

    -Laboratoire

    - Pharmaceutique

    - Pharmacie ou dépôt

    pharmaceutique

    - Alphabétisation

    -Accouchements

    - Activité à base communautaire

    Source : Annuaire des statistiques sanitaires 2011.

    Paragraphe 2 : caractéristique du système de santé et service de santé.

    A. Caractéristique du système de santé.

    L'analyse du dispositif sanitaire a permis de mettre en exergue les éléments qui influencent le système de santé au Bénin. La tendance de ce système se résume à garantir des soins dont le contenu minimal (les soins de santé primaires) est en tout temps assuré, y compris en matière de santé publique et de prévention ; des unités de livraison des services en nombre suffisant ; une accessibilité économique, géographique et culturelle des soins ; des services livrés sans discrimination induite par l'action de l'État ou des acteurs non étatiques ; des services livrés par des personnes qualifiées selon des standards connus et contrôlés ; un accès à des médicaments utiles et de qualité et enfin un accès à l'information en matière de santé.

    Notons cependant, qu'il ne s'agit que d'une tendance, les points ci-dessus énumérés n'étant pas encore pleinement satisfaisant dans la réalité. L'aspect juridique du droit à la santé est un exemple très indicatif. Si l'on suppose que la consécration de tout droit passe par la reconnaissance du droit à la santé dans le droit national ; la disponibilité de recours utiles et effectifs dans les cas de violation du droit à la santé ; l'existence de sanctions significatives dans le cas de violation ; la participation de la population, y compris des groupes les plus démunis, au processus décisionnel concernant la mise en oeuvre du droit à la santé.

    Au Bénin, les caractéristiques juridiques du système de santé sont loin d'être conformes à cette norme.

    Si la reconnaissance nationale est un fait, la disponibilité du recours, l'existence de sanctions ou encore la participation des populations au processus décisionnel n'existe simplement pas. On ne saurait parler de sanctions ou de recours si au préalable, les cas de violations de ce droit n'ont été déterminés. La conception sociologique de la santé s'impose, ce qui constitue un cas de violation au Togo ou au Niger par exemple peut ne pas l'être au Bénin, même s'il existe des normes internationales des cas de violations du droit à la santé.

    B. Service de santé.

    1. Le service de santé public.

    La protection de la santé des populations béninoises est assurée prioritairement par l'État, en ce sens que la Constitution béninoise fait du droit à la santé une prérogative de l'État. Il n'existe pas une assurance maladie systématique, mais on peut noter deux formes de protection sanitaire.

    D'une part, suivant le modèle de la responsabilité objective des employeurs, les fonctionnaires et travailleurs salariés vivant dans les villes et surtout les capitales, bénéficiaient de prestations et du remboursement des soins à travers des services médicaux d'entreprise ou des centres médicaux interentreprises.

    D'autre part, et pour la vaste majorité des citoyens, les soins de santé étaient en principe gratuits, les puissances publiques s'attelant à développer et à élargir les infrastructures médicales: hôpitaux, dispensaires et centres de santé.

    Les programmes d'ajustement initiés dans les années 80 ont réduit à néant le principe de la gratuite des soins avec la réduction sensible des faibles dépenses budgétaires consacrées à la santé. Une nouvelle impulsion a toutefois été donnée avec les perspectives rassurantes de l'Initiative de Bamako.

    Celle-ci a impulsé un mouvement vers le local en matière de soins de santé. Elle a également déplacé le coeur de l'analyse d'une logique préventive, tel qu'il en existait dans les années qui suivirent Alma-Ata, vers une logique curative, dans la mesure où l'accent était mis sur les solutions médicamenteuses et la participation des populations au financement des dépenses de santé.

    L'État, en se retirant de secteurs clefs des services sociaux a laissé d'énormes vides qui ont été parfois comblés par des initiatives locales pour la survie.

    2. Le service privé de santé.

    Le secteur privé de la santé est venu au secours d'un secteur public en difficulté. On peut le diviser en deux catégories.

    D'une part, certaines cliniques privées pratiquent des soins de qualité plus grande par rapport aux institutions publiques à des tarifs très élevés. Elles restent inaccessibles à la grande catégorie de la population.

    On relève d'autre part, un secteur intermédiaire constitué de micro unités de santé et définissant l'informel sanitaire. Cette dernière catégorie d'unité de soins est en expansion flagrante, répondant à une forte demande de soins de base à des prix raisonnables. Dans les contextes de lacunes imputables autant aux services publics qu'aux thérapies qui sont traditionnelles, ce secteur intéresse les populations disposant de faibles revenus et qui sont à la recherche de prestations de qualité

    Section 2 : Situation sanitaire.

    Cette section est consacrée à la présentation de la politique nationale de santé et des principaux risques sanitaires au Bénin

    Paragraphe 1 : Politique nationale de santé et principaux risques sanitaires au Bénin.

    A. Politique nationale de santé

    La République du Bénin a opté pour le volet social de la Santé pour tous en adoptant la stratégie des Soins de Santé Primaires (SSP) contenue dans la Déclaration d'Alma Ata (1978) dont les grands principes portent sur l'équité, la participation communautaire et la collaboration intersectorielle. Dans la mise en oeuvre de cette stratégie, une place de choix a été réservée au programme de Santé Maternelle et Infantile, Planification Familiale/Nutrition. Le cadre de mise en application de cette stratégie a été définie par la résolution du Comité Régional pour l'Afrique (Zambie, septembre 1985) sur le renforcement des systèmes de santé est le District Sanitaire.

    La politique sanitaire du Bénin est élaborée par le Ministère de la Santé Publique qui définit les grandes orientations du secteur, les actions à mener. Depuis 1960, plusieurs plans et programmes ont été mis en oeuvre. Ils visent l'amélioration des conditions socio sanitaires des populations. Les axes prioritaires de la politique nationale de santé au Bénin (2002-2006) peuvent se résumer en ce qui suit : la réorganisation de la base de la pyramide sanitaire et le renforcement de la couverture sanitaire ; le financement du secteur et l'amélioration de la gestion des ressources ; la prévention et la lutte contre les principales maladies et l'amélioration de la qualité des soins ; la prévention et la lutte contre les maladies prioritaires ; et la promotion de la santé familiale.

    B. Principaux risques sanitaires au Bénin.

    1. Maladies transmises par les piqûres d'insecte ou par contact avec des animaux

    L'ensemble du pays est affecté toute l'année par le paludisme. Les souches présentes sont très résistantes à la chloroquine (zone 3). Les incidences sont variables selon les régions. On trouve facilement des moustiquaires et des produits d'imprégnation (type K-Othrine).

    Des cas de fièvre jaune et de fièvre de Lassa sont régulièrement recensés. Ces deux maladies sont des fièvres hémorragiques virales ; la première est transmise par les moustiques, tandis que la seconde est diffusée par les rongeurs. La rage animale existe dans ce pays.

    2. Maladies transmises par l'eau, la nourriture ou l'environnement

    Les maladies diarrhéiques sont répandues au Bénin.

    Fin octobre 2010 et consécutivement à d'importantes inondations (les deux-tiers du territoire ont été affectés), les autorités ont annoncé qu'au moins 800 cas de choléra avaient été recensés. Afin de réduire les risques de contamination, il est impératif de se laver convenablement les mains avant les repas ; il est par ailleurs recommandé d'utiliser de l'eau décontaminée.

    En 2009, 20 cas de polio ont été recensés dans le pays. La poliomyélite est une maladie infectieuse transmise par voie oro-fécale pouvant entraîner une paralysie. Un vaccin existe contre cette maladie.

    La leptospirose est endémique. Elle se transmet à l'homme par contact avec l'eau, la nourriture souillée, ou encore la terre contaminée par de l'urine d'animal infecté.

    3. Maladies transmises par contact interhumain

    Le Bénin se trouve dans la zone de la "ceinture de la méningite" ; des cas de méningite sont régulièrement répertoriés, notamment au cours de la saison sèche (entre décembre et mars). La méningite à méningocoques est une maladie caractérisée par une fièvre soudaine et intense, des nausées, des vomissements et une raideur dans la nuque. Les méningocoques sont contenus dans la salive et la transmission se fait généralement par voie aérienne (toux, éternuements), l'utilisation d'objets contaminés (vaisselle, couverts...) ou les contacts humains rapprochés (baisers).

    La prévalence du virus VIH est importante : selon l'UNAIDS (l'agence des Nations Unies de lutte contre le sida), 1,2% de la population adulte (entre 15 et 49 ans) est séropositive. Le VIH est régulièrement associé avec une hausse des cas de tuberculose.

    Paragraphe 2 : Utilisation des services de santé et l'accès aux soins.

    A. Utilisation des services formels et informels de santé.

    L'influence prépondérante des valeurs culturelles sur la conception de la maladie induit également des répercussions sur l'utilisation des services de santé par les populations béninoises.

    En dehors de l'influence des valeurs sociales, on peut noter que la faible fréquentation des formations sanitaires est due à des causes autres que culturelles. Cette fréquentation était de 19,1 % pour l'ensemble du Bénin en 1991. Les raisons évoquées pour expliquer cette désaffection avaient trait à l'accessibilité financière, géographique, au mauvais accueil et à la qualité des soins. Actuellement, avec une couverture en infrastructures de 80%, l'accessibilité géographique peut être considérée comme acceptable. L'accessibilité financière et le mauvais accueil demeurent pour leur part les deux principales causes de la faible fréquentation des formations sanitaires.

    En 2000, le taux de fréquentation reste encore au même niveau que celui de 1997 soit 34%, d'où la nécessité de la prise en charge des populations pauvres et indigentes et sur la formation du personnel sanitaire sur les règles élémentaires de déontologie et sur l'importance de l'accueil des malades.

    Pour les populations, la médecine traditionnelle est généralement plus accessible que la médecine moderne, car elle semble moins chère et traiterait des maladies encore ignorées de la médecine moderne. Alors que la médecine moderne a une conception cartésienne et rationnelle de la maladie, la médecine traditionnelle concilie les aspects corporels et psychologiques de la maladie. En d'autres termes, la maladie peut être provoquée par un pouvoir ou une force maléfique. Lorsqu'un patient se présente chez un tradipraticien, il lui accorde un temps d'écoute assez long pour exposer ses problèmes de santé, sa relation avec les membres de sa famille et d'autres personnes de la société. À l'opposé, le médecin du secteur moderne écoute très peu son patient. Dans le secteur moderne, chaque médecin ayant sa spécialité, il ne traite le malade que sur l'aspect qui le concerne, laissant le patient gérer seul ses angoisses et ses inquiétudes relatives à la société ou à la famille.

    L'accueil réservé par les tradipraticiens est donc l'une des raisons qui continuent de drainer certains malades vers eux. Le tradipraticien joue le rôle de psychologue, même s'il n'a toujours pas les compétences requises pour soigner les personnes qui viennent le consulter. La prise en charge psychologique est importante dans le traitement de toute maladie. Cette prise en charge globale du malade ne coûte que le prix d'une consultation chez le tradipraticien. A l'inverse, dans la médecine moderne, le patient est amené à consulter plusieurs spécialistes, ce qui alourdit les frais de consultation et par conséquent de traitement.

    La médecine moderne n'est donc pas un système de soins accessible à toute la population et plus particulièrement à la population des zones rurales. La médecine traditionnelle apparaît ainsi comme une alternative devant la hausse des prix des produits pharmaceutiques. Mais cette médecine comporte de nombreuses insuffisances au niveau du diagnostic, de la posologie et du suivi.

    Dans ce climat, il convient alors de redéfinir les bases d'une collaboration entre les deux médecines, une base qui prend en compte les objectifs de santé des populations béninoises.

    B. L'accès aux soins.

    Au niveau national, on constate que l'accessibilité aux établissements de santé constitue le problème principal, que ce soit du fait de l'inexistence d'établissements ou de leur éloignement. Alors que 51% de femmes habitent à proximité d'un hôpital, 13 % doivent parcourir 30 kilomètres ou plus pour accéder à ce type d'établissement. Cette proportion est plus importante en milieu rural qu'en milieu urbain. Les populations du milieu urbain sont plus proches des formations sanitaires et bénéficient d'une meilleure couverture des services de santé. Les résultats selon le milieu de résidence mettent en évidence l'éloignement des populations rurales des centres de santé et les principaux problèmes des populations pour se soigner 13.

    CHAPITRE III : PRESENTTION ET ANALYSE DES RESULTATS

    Ce chapitre est consacré à la présentation, à l'analyse des résultats permettant d'évaluer les effets de certaines variables liées à la vulnérabilité socio économique des ménages et aux recommandations de politiques.

    Section 1 : Analyse descriptive

    Dans cette section, nous faisons une analyse descriptive des variables. Cette première analyse a été menée en réalisant des tableaux et des graphiques illustratifs.

    Paragraphe 1 : Caractéristique générale de la population et des ménages.

    Dans ce paragraphe, nous faisons une présentation de la caractéristique générale de la population et celles des ménages.

    A. Caractéristique générale de la population.

    Les caractéristiques étudiées de la population sont le niveau de formation du chef de ménage, la catégorie socio professionnel du ménage, l'âge et le sexe des malades, le motif d'hospitalisation et enfin les coûts d'hospitalisation.

    1. Niveau d'étude du chef de ménage.

    Le résultat du tableau 3 montre que plus de 50% des chefs de ménage dont l'un des leurs a été hospitalisé au CNHU ont atteint le niveau secondaire. Soit 32,16% pour le secondaire et 21,64% pour le supérieur. Les autres hôpitaux de la ville de Cotonou sont caractérisés par une forte présence des ménages dont le chef n'a aucun niveau de formation. On note 61,02% (36/59) des chefs de ménage qui n'ont aucun niveau.

    Tableau 3: Répartition des ménages selon l'hôpital et le niveau de formation du chef de ménage

    Hôpital d'hospitalisation

    Niveau d'étude du chef de ménage

    Aucun

    Primaire

    Secondaire

    Universitaire

    Total

    CNHU

    23

    56

    55

    37

    171

    Autres

    36

    58

    49

    10

    153


    Total

    59

    114

    104

    47

    324

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    Cette tendance est conservée au niveau des malades ; près de 47% des malades du CNHU ont au moins le niveau secondaire contre 60% pour les malades des autres hôpitaux (Tableau 4). On remarque que près de 23% des malades du CNHU n'ont aucun niveau.

    Tableau 4: Répartition des ménages selon le niveau d'étude du malade et l'hôpital d'hospitalisation

    Hôpital d'hospitalisation

    Niveau d'étude du malade

    Total

    Aucun

    Primaire

    Secondaire

    Universitaire

    CNHU

    39

    52

    54

    26

    171

    Autres

    13

    48

    71

    21

    153

    Total

    52

    100

    125

    47

    324

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    2. Catégorie professionnelle du chef de ménage.

    Dans l'ensemble 46,91% des chefs de ménages sont dans le secteur informel ; 34,26% dans le secteur privé et 11,73% dans le secteur public. Les inactifs composés en générale des retraités et des sans emplois représentent 7,07% des chefs de ménages (Tableau 5).

    Cela s'explique par le fait que les agents du secteur informel courent plus de risque face à un choc d'hospitalisation par rapport aux agents des autres secteurs.

    Tableau 5: Répartition des ménages selon la catégorie professionnelle du chef de ménage.

    Catégorie professionnelle

    Effectif

    Effectif en %

    Cumule des effectifs en %

    Secteur informel

    152

    46.91

    46.91

    Secteur privée

    111

    34.26

    81.17

    Secteur public

    38

    11.73

    92.90

    Sans emploi

    13

    4.01

    96.91

    Retraité

    10

    3.09

    100.00

    Total

    324

    100.00

     

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    3. Age et sexe des malades.

    L'âge moyen des malades est de 26,04 ans avec un écart-type de 16,4 ans. L'âge maximum est de 93 ans et le minimum est de 1 an suite aux analyses du tableau 6. On observe que 38,89% des malades ont un âge compris entre 20 et 40 ans. Cette tranche représente les actifs. 13,89% des malades ont un âge compris entre 1 et 10 ans. Les personnes âgées (plus de 60 ans) ne sont que 3,7% des malades. Il ressort de l'observation que se sont les personnes actives qui sont plus hospitalisées, ce qui est contraire à notre attente, car ce sont les personnes âgées et les enfants qui ont des taux de morbidité les plus élevés. L'hospitalisation de ces personnes actives peut être dramatique pour le ménage.

    Tableau 6: Résumé statistique des variables quantitatives.

    Variables

    Observations

    Moyenne

    Ecart-type

    Minimum

    Maximum

    Age du malade

    324

    26.04321

    16.39295

    1

    93

    Coût d'hospitalisation

    324

    154074

    227693.5

    2100

    2948150

    Revenu du ménage

    324

    85.149,44

    68.670,71

    5.000

    786.720

    Taille du ménage

    324

    6.290123

    3.260006

    1

    29

    Age de chef du ménage

    324

    45.52469

    12.37104

    21

    80

    Ancienneté de la maladie

    324

    123.9722

    707.3414

    0

    8030

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    Le sexe masculin est dominant, quelque soit la maladie ou l'hôpital. En fait, dans l'ensemble on a 52,47% d'homme contre 47,53% de femme suite aux résultats du tableau 7.

    Tableau 7: Sexe du malade

    Sexe du

    Malade

    Effectif

    En %

    Cumule des effectifs.

    Féminin

    154

    47.53

    47.53

    Masculin

    170

    52.47

    100.00

    Total

    324

    100.00

     

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    4. Motif d'hospitalisation.

    Le résultat du tableau 8a montre que 13,89% des malades sont hospitalisés suite à un accident de circulation ; 5,56% sont hospitalisés suite à un accident domestique et 7,41% sont hospitalisés suite à un accident de travail.

    D'après ces résultats, il ressort que sur les malades hospitalisés pour motif accident, plus de 51% ont fait un accident de circulation contre 20,70% et 27,58% respectueusement ont fait un accident domestique et du travail.

    Tableau 8a : Motif Accident.

    Accident

    Effectif

    Effectif en %

    Cumule des effectifs en %

    Non

    237

    73.15

    73.15

    Circulation

    45

    13.89

    87.04

    Domestique

    18

    5.56

    92.59

    Travail

    24

    7.41

    100.00

    Total

    324

    100.00

     

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    L'analyse du tableau 8b montre que 14,51% des malades sont hospitalisés suite à un accouchement.

    Tableau 8b : Motif Accouchement.

    Accouchement

    Effectif

    Effectif en %

    Cumule des effectifs en %

    Non

    277

    85.49

    85.49

    Oui

    47

    14.51

    100.00

    Total

    324

    100.00

     

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    Suite au résultat du tableau 8c on a 25,93% des malades sont hospitalisés suite à une maladie infectieuse, 11,11% sont hospitalisés suite à une maladie cardio-vasculaire et 34,57% sont hospitalisés pour autres maladies.

    Tableau 8c : Motif Maladie.

    Maladie

    Effectif

    Effectif en %

    Cumule des effectifs en %

    Non

    92

    28.40

    28.40

    Infectieuses

    84

    25.93

    54.32

    Cardio-vasculaire

    36

    11.11

    65.43

    Autres

    112

    34.57

    100.00

    Total

    324

    100.00

     

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    En résumé il ressort de ces trois (3) tableaux que les maladies dominent dans l'ensemble. Plus de 71% des malades sont hospitalisés pour motif maladie et sont suivis des accidents qui sont de 26,85% et enfin 14,51% sont hospitalisés suite à un accouchement. Cela s'explique par le fait que, le motif maladie regroupe plus de maux comme, les infections, les maladies cardio-vasculaires et les autres maladies.

    5. Les coûts d'hospitalisation.

    Les coûts d'hospitalisations sont les sommes d'argent dépensées par les ménages au cours de l'hospitalisation de l'un des leurs. La facture moyenne d'une hospitalisation est 154.074 FCFA et un minimum de 2.100 FCFA contre un maximum de 2.948 150 FCFA suite aux résultats du tableau 6 de la page 33.

    6. Revenu du ménage.

    Le revenu du ménage est le revenu annuel du ménage. Suite à l'analyse du tableau 6 de la page 33, le revenu moyen annuel de l'ensemble des ménages est égal à 85.149,44 F CFA. Les ménages ont un revenu minimum de 5.000 F CFA contre un maximum de 786.720 F CFA et un écart-type de 68.670,71 F CFA.  

    B. Les caractéristiques des ménages.

    Dans le cadre opérationnel de notre étude nous avons présenté une classification des ménages selon le seuil de pauvreté absolue option normative. Cette classification nous a permis de ressortir les ménages vulnérables. Nous avons obtenu les classes suivantes :

    - vulnérable, pour les ménages qui ont moins de 146.601F CFA /an /tête comme revenu suite aux dépenses d'hospitalisation.

    - Non vulnérable, pour les ménages qui ont plus de 146.601F CFA / an/ tête comme revenu suite aux dépenses d'hospitalisation.

    Cette classification a permis de déterminer le nombre de ménages classé dans la catégorie des vulnérables.

    1. Classification des ménages selon la vulnérabilité.

    Au vu du résultat des enquêtes de l'étude, la méthode basée sur la consommation par individu des ménages nous donne un nombre de pauvre donc vulnérable qui correspond à notre objectif d'analyse. Ainsi nous avons dans l'ensemble, 175 ménages vulnérabilisés suite aux dépenses d'hospitalisation d'après l'analyse du tableau 9.

    Autrement dit 54% des ménages dont au moins l'un des leurs a été hospitalisé sont vulnérables contre 46% des ménages dont au moins un de leur membre a été hospitalisé qui sont non vulnérables.

    Tableau 9 : Les ménages vulnérables

    Vulnérabilité

    Effectif

    Effectif en %

    Cumule des effectifs en%

    Non vulnérable

    149

    46

    46

    Vulnérable

    175

    54

    100.00

    Total

    324

    100.00

     

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    2. Caractéristique sociodémographique.

    La détermination du nombre de personnes par ménage nous semble opportune en ce sens que, les caractéristiques individuelles peuvent influencer le comportement des ménages en matière de consommation des services de santé en particulier au recours de services hospitaliers. Ces caractéristiques pourront nous permettre de bien stratifier la population étudiée afin de déterminer, par la suite son degré de vulnérabilité à un recours de soins hospitaliers.

    a. Taille des ménages.

    L'analyse du tableau 6 de la page 33 montre que, nous avons en moyenne six (6) personnes par ménage, et au minimum une personne par ménage et au maximum 29 personnes. Enfin nous avons un écart-type de 3 personnes.

    b. Structure par sexe et par âge.

    Suite à l'analyse du tableau 10 il ressort que, 87,96% des ménages dont au moins l'un de leur membre a été hospitalisé sont dirigés par les hommes contre 12,04% dirigés par les femmes. La majorité des malades hospitalisés ont pour chef de ménage un homme.

    Tableau 10: Sexe du chef de ménage.

    Sexe

    Effectif

    Effectif en %

    Cumule des effectifs en %

    Femme

    39

    12.04

    12.04

    Homme

    285

    87.96

    100.00

    Total

    324

    100.00

     

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    L'analyse du tableau 6 de la page 33 montre que, les chefs de ménages dont l'un au moins de leurs membres a été hospitalisé ont un âge moyen de 45 ans, un minimum de 21 ans et un maximum de 80 ans.

    c. Niveau d'éducation.

    Le niveau d'éducation varie nettement entre les chefs de ménage du CNHU et des autres hôpitaux. Au CNHU 21,64%(37 /171) des chefs de ménage ont un niveau universitaire, d'après l'analyse du tableau 11.

    En résumé le CNHU reçoit plus de malade dont le chef de ménage à un niveau universitaire que les autres hôpitaux.

    Tableau 11: Répartition des ménages selon le niveau d'étude du chef de ménage et l'hôpital d'hospitalisation

    Hôpital d'hospitalisation

    Niveau d'étude du chef de ménage

    Total

     

    Aucun

    Primaire

    Secondaire

    Universitaire

     

    CNHU

    23

    56

    55

    37

    171

    Autres hôpital de la ville

    36

    58

    49

    10

    153

    Total

    59

    114

    104

    47

    324

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    d. Catégorie professionnelle du chef de ménage.

    Il ressort du tableau 12 que, la catégorie professionnelle du chef de ménage des malades hospitalisés est dominée par le secteur informel qui est de 46,91% et suivi du secteur privé qui est de 34,26%. Le secteur public, sans emploi et les retraités sont respectivement de 11,73% ; 4,01% et de 3,09%.

    Cela s'explique par le fait que les agents du secteur informel courent plus de risque face à un choc d'hospitalisation par rapport aux agents des autres secteurs. Plus le chef de ménage intervient dans le secteur informel plus il court le risque d'avoir au moins un de ses membres hospitalisés.

    Tableau 12: Catégorie professionnelle du chef de ménage.

    Catégorie professionnelle

    Effectif

    Effectif en %

    Cumule des effectifs en %

    Secteur informel

    152

    46.91

    46.91

    Secteur privé

    111

    34.26

    81.17

    Secteur public

    38

    11.73

    92.90

    Sans emploi

    13

    4.01

    96.91

    Retraité

    10

    3.09

    100.00

    Total

    324

    100.00

     

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    e. Réseau social.

    Il ressort du tableau 13 que 77,16% des ménages dont l'un au moins des membres a été hospitalisé n'appartiennent à aucun réseau contre 22,84% de ménage appartenant à un réseau social.

    Cela s'explique par le fait que les ménages ne donnent pas d'importance aux réseaux sociaux qui sont composés des services d'assurances, des associations d'entraides et des mutuelles d'assurances.

    Tableau 13 : Appartenance à un réseau social

    Appartenance à un réseau social

    Effectif

    Effectif en %

    Cumule des effectifs en %

    Appartenant à un réseau social

    74

    22.84

    22.84

    N'appartenant pas à un réseau social

    250

    77.16

    100.00

    Total

    324

    100.00

     

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    3. Maladie et niveau de vie.

    Nous évoquerons dans cette partie le parcours thérapeutique du malade. Nous aborderons l'ancienneté de la maladie, le nombre de recours antérieurs, les caractéristiques du premier recours, et enfin le mode d'entrée à l'hôpital.

    a. Ancienneté de la maladie.

    L'examen du tableau 6 de la page 33 montre que, les malades hospitalisés ont trainés la maladie pendant un temps moyen de 123,9722 jours soit 4 mois 3,97 jours. Les malades hospitalisés trainent la maladie pour un temps maximum de 8030 jours soit plus de 22 ans.

    b. Nombre de recours antérieurs.

    Dans l'espoir de trouver une explication au recours tardif à l'hôpital, nous avons analysé le tableau 14. Le recours antérieur aux soins concerne le même motif d'hospitalisation, c'est un peu le parcours thérapeutique du malade.

    Il ressort de l'analyse du tableau 14 que, moins de 33% des enquêtés n'ont aucun recours antérieur par rapport à leur motif d'hospitalisation contre 67,59% qui ont connu au moins un (1) recours antérieur. Cela s'explique par le fait que, plus le malade fait un recours antérieur pour son traitement plus il court le risque d'être hospitalisé.

    Tableau 14 : Répartition des malades selon le nombre de recours antérieurs.

    Nombre de recours antérieurs

    Effectif

    Effectif en %

    Cumule des effectifs en %

    0

    105

    32.41

    32.41

    1

    109

    33.64

    66.05

    2

    67

    20.68

    86.73

    Plus de 2

    43

    13.27

    100.00

    Total

    324

    100.00

     

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    c. Caractéristiques du premier recours.

    Suite à l'analyse du graphique 2 il ressort que, 21,46% ; 18,72% ; 26,03% ; 28,31% et 5,94% des malades qui ont fait au moins un recours antérieur avant d'être hospitalisé ont respectueusement recouru pour leur premier traitement à l'automédication, aux soins traditionnels, aux soins de santé publique, aux soins de santé privée et aux hôpitaux de zone.

    Les recours antérieurs sont dominés par le soin de santé privée qui est de 28,31% et sont suivis par les soins de santé publique qui est de 26,03%. Donc ceux qui font des recours antérieurs vont plus dans les centres de santé privée pour demander de soins.

    Cela s'explique par le fait que, les centres de santé privée sont plus en plus disponibles pour offrir le service de santé aux demandeurs de soins.

    Graphique 2 : Répartition des malades selon les caractéristiques du premier recours Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    d. Type de médecine au premier recours.

    Ce résultat montre que 60% des malades hospitalisés ont fait recours pour le premier traitement de leur motif d'hospitalisation à la médecine moderne contre 40% qui ont fait recours à la médecine traditionnelle pour le premier traitement de leur motif d'hospitalisation. Pour une observation de 324 ménages dont l'un des leurs a été hospitalisé, font plus recours à la médecine moderne que traditionnelle (graphique 3).

    Graphique 3: Type de médecine au premier recours.

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    e. Mode d'entrée à l'hôpital.

    L'analyse du tableau 15 montre que 46,60% des malades hospitalisés se rendent à l'hôpital pour faire des consultations, 40,43% des malades hospitalisés viennent par l'urgence et 12,96% des malades hospitalisés viennent sur rendez-vous.

    En résumé il ressort de ce tableau que les consultations dominent dans l'ensemble, soit 46,60% et sont suivies des urgences qui sont de 40,43% et 12,96% des malades ce sont rendus à l'hôpital sur rendez-vous. Cela s'explique par le fait que, les malades hospitalisés trainent la maladie pendant un temps et quand ils viennent pour la consultation, ils sont gardés pour être hospitalisé. Plus la maladie traine plus vous courez le risque d'être hospitalisé au cours de votre consultation.

    Tableau 15: Répartition des malades selon le mode d'entrée à l'hôpital.

    Mode d'entrée à l'hôpital

    Effectif

    Effectif en %

    Cumule des effectifs en %

    Consultation

    151

    46.60

    46.60

    Urgence

    131

    40.43

    87.04

    Rendez-vous

    42

    12.96

    100.00

    Total

    324

     

    100.00

     

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    f. Durée d'hospitalisation.

    L'analyse du tableau 16 montre que, 35,80% des malades ont été hospitalisés pendant un (1) à quatre (4) jours ; 32,72% des malades ont été hospitalisés pendant cinq (5) à sept (7) jours et 31,48% des malades ont été hospitalisés pendant plus de sept (7) jours.

    En résumé moins de 65% des malades hospitalisés ont fait au moins cinq (5) jours contre moins de 36% des malades qui ont été hospitalisés au moins pour une journée.

    Tableau 16 : Durée d'hospitalisation.

    Durée en jour

    Effectif

    Effectif en %

    Cumule des effectifs en %

    [1 ; 4]

    116

    35.80

    35.80

    [5 ; 7]

    106

    32.72

    68.52

    Plus de 7

    102

    31.48

    100.00

    Total

    324

    100.00

     

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    4. Coût d'hospitalisation et sources de financement.

    L'analyse du coût moyen d'hospitalisation et le nombre de recours antérieur montrent que, les chefs de ménage dont l'un des leurs a été hospitalisé et qui a eu un (1) recours antérieur ont dépensé en moyenne 121.336,9 F CFA ; ceux qui ont eu deux (2) recours antérieurs ont dépensé en moyenne 144.479,4 F CFA  et enfin ceux qui ont eu plus de deux (2) ont dépensé en moyenne 221.876 F CFA (Tableau 17). Ceci montre que, plus il y a de recours pour une maladie plus on dépense. Cela s'explique par le fait que, plus le malade demande de soins, plus les dépenses en soins de santé n'augmentent.

    Tableau 17: Moyenne des dépenses d'hospitalisation par rapport au nombre de recours.

    Nombre de recours antérieur

    0

    1

    2

    Plus de 2

    Coût moyen d'hospitalisation

    166.413,9

    121.336,9

    144.479,4

    221.876,6

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    Paragraphe 2 : Vulnérabilité et caractéristiques socio démographiques du chef ménage.

    Dans ce paragraphe nous analyserons l'effet des variables comme le niveau d'étude du chef de ménage, les caractéristiques du premier recours, le mode de financement des dépenses d'hospitalisation, la catégorie professionnelle du chef de ménage, l'hôpital d'hospitalisation du malade, le mode d'entrée à l'hôpital, l'appartenance à un réseau social et la durée d'hospitalisation sur la vulnérabilité.

    A. Vulnérabilité et niveau d'étude du chef de ménage.

    Il ressort de l'analyse du tableau 18 que, 98,31%(58/59) des ménages dont leurs chefs n'ont aucun niveau sont devenus vulnérables contre 1,69%(1/59) non vulnérables suite à une dépense d'hospitalisation. 95,61%(109/114) des ménages dont leurs chefs ont un niveau primaire sont devenus vulnérables contre 4,39%(5/114) non vulnérables suite à une dépense d'hospitalisation. 89,42%(93/104) des ménages dont leurs chefs ont niveau secondaire sont devenus vulnérables contre 10,58%(11/104) non vulnérables suite aux dépenses d'hospitalisation. 61,70%(29/47) des ménages dont leurs chefs ont un niveau universitaire sont devenus vulnérables contre 38,30%(18/47) non vulnérables suite aux dépenses d'hospitalisations. Il ressort de cette analyse que plus le chef de ménage à un niveau élevé moins le ménage ne devient vulnérable suite aux dépenses d'hospitalisations.

    Les résultats du test de chi2 montrent qu'il y a une relation de dépendance entre la vulnérabilité et le niveau d'étude du chef de ménage puisque la probabilité liée à la statistique de chi2 est 0,000 ce qui est inférieur au seuil de 5%. La vulnérabilité dépend donc du niveau d'étude du chef de ménage.

    Tableau 18 : vulnérabilité et niveau d'étude du chef de ménage

    Vulnérabilité

    Niveau d'étude du chef de ménage

    Total

    Non instruit

    Primaire

    Secondaire

    Universitaire

    Non vulnérable

    1

    5

    11

    18

    35

    Vulnérable

    58

    109

    93

    29

    289

    Total

    59

    114

    104

    47

    324

    Pearson chi2(3) = 46.8315 Pr = 0.000

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    B. Vulnérabilité et mode de financement.

    Dans ce sous paragraphe nous étudierons la relation entre la vulnérabilité et l'aide informelle, financement propre du ménage et du financement collectif formel.

    1. Vulnérabilité et l'aide informelle.

    Il ressort du tableau 19 que, 86,96%(160/184) des ménages qui ont utilisé autre financement que l'aide informelle sont devenus vulnérables contre 13,04%(24/184) non vulnérables. 92,66%(101/109) des ménages qui ont utilisé l'aide de la famille pour financer leur dépenses d'hospitalisation sont devenus vulnérable contre 7,34%(8/109) non vulnérable. 88,89%(8/9) des ménages qui ont utilisé l'aide des notables pour financer leur dépense d'hospitalisation sont devenus vulnérables contre 11,11%(1/9) non vulnérables. 90,91%(20/22) des ménages qui ont financé par collecte de voisinage leur dépense d'hospitalisation sont devenus vulnérables contre 9,09%(2/22) non vulnérables. 55,36%(160/289) ; 34,95%(101/289) ; 2,71%(8/289) et 6,92%(20/289) des ménages vulnérables ont financé respectivement leur dépenses d'hospitalisation par autre de financement que l'aide informelle ; aide de la famille ; d'un notable et collecte de voisinage.

    Les résultats du test de chi2 montrent qu'il n'y a aucune relation de dépendance entre la vulnérabilité et l'aide informelle puisque la probabilité liée à la statistique de chi2 est 0,497 ce qui est supérieur au seuil de 5%. La vulnérabilité ne dépend donc pas de l'aide informelle.

    Tableau 19 : vulnérabilité et l'aide informelle.

    Vulnérabilité

    Aide informelle

    Total

    Autres

    Aide de la famille

    Aide d'un notable

    Collecte de voisinage

    Non vulnérable

    24

    8

    1

    2

    35

    Vulnérable

    160

    101

    8

    20

    289

    Total

    184

    109

    9

    22

    324

    Pearson chi2(3) = 2.3834 Pr = 0.497

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    2. Vulnérabilité et financement propre du ménage.

    Il ressort du tableau 20 que, 86,14% soit (143/166) des ménages dont l'un des leurs a été hospitalisé et qui ont financé leur dépenses d'hospitalisation par argent disponible sont devenus vulnérables contre 13,86% non vulnérables. 95,24% soit (60/63) des ménages qui ont financé les dépenses d'hospitalisation de l'un des leurs par emprunts sont devenus vulnérables contre 4,76% non vulnérables. (62/64) soit 96,87% des ménages qui ont financé les dépenses d'hospitalisation de l'un des leurs par ventes de leur bien sont devenus vulnérables contre 3,13% non vulnérables. 48,48%(143/289) ; 20,76%(60/289) ; 22,15%(62/289) et 8,30%(24/289) des ménages qui sont devenus vulnérables ont financé leur dépense d'hospitalisation respectivement par argent disponible, par emprunts, ventes et autre que le financement propre.

    De ce résultat on constate que les ménages dont qui ont financé leur dépense d'hospitalisation par argent disponible sont devenus vulnérable que ceux qui l'ont financé par emprunts, ventes de leur bien et autre que le financement propre.

    En résumé, les résultats du test de chi2 montrent qu'il y a une relation de dépendance entre la vulnérabilité et le financement propre du malade puisque la probabilité liée à la statistique de chi2 est 0,006 ce qui est inférieur au seuil de 5%. La vulnérabilité dépend donc du financement propre du malade.

    Tableau 20 : vulnérabilité et financement propre du ménage.

    Vulnérabilité

    Financement propre du malade

    Total

    Argent disponible du ménage

    Emprunts

    ventes

    Autre que financement propre

    Non vulnérable

    23

    3

    2

    7

    35

    Vulnérable

    143

    60

    62

    24

    289

    Total

    166

    63

    64

    31

    324

    Pearson chi2(3) = 12.3697 Pr = 0.006

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    3. Vulnérabilité et financement collectif formel.

    Il ressort de l'analyse de ce tableau 21 que, 89,96%(233/259) des ménages qui ont utilisé autre type de financement que le financement collectif sont devenus vulnérables contre 9,04%(26/259) non vulnérables. 93,55%(29/31) des ménages qui ont utilisé le fonds d'indigence pour financer leur dépense d'hospitalisation sont devenus vulnérable contre 6,45%(2/31) non vulnérables. 75,86%(22/29) des ménages qui ont financé leurs dépenses d'hospitalisation par assurance maladie sont devenus vulnérables contre 24,14%(7/29) non vulnérables. Tous les ménages qui ont refusé de payer leurs dépenses d'hospitalisation sont devenus vulnérables. 80,62%(233/289) ; 10,03%(29/289) ; 7,61%(22/289) et 1,73%(5/289) des ménages vulnérables ont financé respectivement leurs dépenses d'hospitalisation par autres financement que le financement collectif formel ; le fonds d'indigence ; assurance maladie et ceux qui ont refusé de payer leurs dépenses d'hospitalisation contre 74,29%(26/35) ; 5,71%(2/35) ; 20%(7/35) et 0%(0/35) des ménages non vulnérables qui ont financé leurs dépenses d'hospitalisation par autre financement que le financement que le financement collectif formel ; par fonds d'indigence ; par assurance maladie et ceux qui ont refusé de payer.

    En résumé, les résultats du test de chi2 montrent qu'il n'y a aucune relation de dépendance entre la vulnérabilité et le financement collectif formel puisque la probabilité liée à la statistique de chi2 est 0,081 ce qui est supérieur au seuil de 5%. La vulnérabilité ne dépend donc pas du financement collectif formel.

    Tableau 21 : vulnérabilité et financement collectif formel.

    Vulnérabilité

    Financement collectif formel

    Total

    Autres

    Fonds d'indigence

    Assurance maladie

    Refus de paiement

    Non vulnérable

    26

    2

    7

    0

    35

    Vulnérable

    233

    29

    22

    5

    289

    Total

    259

    31

    29

    5

    324

    Pearson chi2(3) = 6.7237 Pr = 0.081

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    C. Vulnérabilité et caractéristique du premier recours.

    Il ressort de l'analyse du tableau 22 que, 89,46%(92/104) des ménages qui n'ont pas eu de recours antérieur pour le traitement de leur motif d'hospitalisation sont devenus vulnérables contre 13,54%(12/104) non vulnérables. 85,11%(40/47) des ménages qui ont eu pour premier recours automédication sont devenus vulnérables contre 14,89%(7/47) non vulnérable. 92,68% des ménages qui ont fait recours aux soins traditionnels sont devenus vulnérables contre 7,32%(3/41) non vulnérables. 87,72%(50/57) des ménages qui ont pour premier recours les soins publics sont devenus vulnérables contre 12,28%(7/57) non vulnérables. 93,55%(58/62) des ménages qui ont fait recours pour le premier traitement de leur motif d'hospitalisation aux soins privés sont devenus vulnérables contre 6,45%(4/62) non vulnérables. 84,62%(11/13) des ménages qui ont fait recours à l'hôpital de zone pour le premier traitement de leur motif d'hospitalisation sont devenus vulnérables contre 15,38(2/13) non vulnérables. 31,83%(92/289) des ménages qui sont devenus vulnérables n'ont pas eu recours antérieur pour leur motif d'hospitalisation. 13,84%(40/289) ; 13,15%(38/289) ; 17,30%(50/289) ; 20,07%(58/289) et 3,81%(11/289) des ménages qui sont devenus vulnérables ont fait respectivement recours pour le premier traitement de leur motif d'hospitalisation à l'automédication, aux soins traditionnels, aux soins publics ; aux soins privés et aux soins de l'hôpital de zone. Les ménages qui n'ont pas eu de recours antérieur sont devenus vulnérables que ceux qui ont eu de recours.

    En résumé, les résultats du test de chi2 entre la vulnérabilité et les caractéristiques du premier recours montrent qu'il n'y a aucune relation de dépendance entre la vulnérabilité et la caractéristique du premier recours puisque la probabilité liée à la statistique de chi2 est 0,697 ce qui est supérieur au seuil de 5%. La vulnérabilité ne dépend donc pas de la caractéristique du premier recours.

    Tableau 22 : vulnérabilité et caractéristique du premier recours.

     

    Caractéristique du premier recours

    Vulnérabilité

    Sans recours

    Auto médication

    Soins traditionnels

    Soins de santé publique

    Soins de santé privée

    Hôpital de zone

    Total

    Non vulnérable

    12

    7

    3

    7

    4

    2

    35

    Vulnérable

    92

    40

    38

    50

    58

    11

    289

    Total

    104

    47

    41

    57

    62

    13

    324

    Pearson chi2(5) = 3.0224 Pr = 0.697

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    D. Vulnérabilité et durée d'hospitalisation du malade.

    Il ressort de l'analyse du tableau 23 que, 94,83%(110/116) des ménages dont l'un des leurs a été hospitalisé pour une durée de un à cinq jours sont devenus vulnérables contre 5,17%(6/116) non vulnérables. 88,68%(94/106) des ménages dont l'un de leur membre a été hospitalisé pour une durée de cinq à sept jours sont devenus vulnérables contre 11,32%(12/106) non vulnérables. 83,33%(85/102) des ménages dont l'un des leurs a été hospitalisé pendant plus de sept jours sont devenus vulnérables contre 16,67%(17/102) non vulnérables. On constate que plus la durée d'hospitalisation est élevée moins le ménage devient vulnérable. 38,06%(110/289) ; 32,53%(94/289) et 29,42%(85/289) des ménages qui sont devenus vulnérable ont été hospitalisés respectivement pour une durée de un à cinq jours, de cinq à sept jours et plus de sept jours.

    En résumé, les résultats du test de chi2 montrent qu'il y a une relation de dépendance entre la vulnérabilité et la durée d'hospitalisation puisque la probabilité liée à la statistique de chi2 est 0,024 ce qui est inférieur au seuil de 5%. La vulnérabilité dépend donc de la durée d'hospitalisation du malade.

    Tableau 23 : vulnérabilité et durée d'hospitalisation.

    Vulnérabilité

    Durée

    d'hospitalisation en jour

    Total

    [1 ; 5]

    [5 ; 7]

    Plus de 7

    Vulnérable

    6

    12

    17

    35

    Non vulnérable

    110

    94

    85

    289

    Total

    116

    106

    102

    324

    Pearson chi2(2) = 7.4859 Pr = 0.024

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    E. Vulnérabilité et catégorie professionnelle du chef de ménage.

    Il ressort du tableau 24 que 94,08%(143/152) des ménages dont leurs chefs sont dans le secteur informel sont devenus vulnérables contre 5,92%(9/152) non vulnérables. 90,09%(100/111) des ménages dont leurs chefs sont dans le secteur privé sont devenus vulnérables contre 9,91%(11/111) non vulnérables suite aux dépenses d'hospitalisation. 68,42%(26/38) des ménages dont leurs chefs sont dans le secteur public sont devenus vulnérables contre 31,58%(12/38) non vulnérables suite aux dépenses d'hospitalisation. Tous les ménages dont leurs chefs sont sans emploi sont devenus vulnérables suite aux dépenses d'hospitalisation. 70%(7/10) des ménages dont leurs chefs sont des retraités sont devenus vulnérables contre 30%(3/10) non vulnérable suite aux dépenses d'hospitalisation.

    Les ménages dont leurs chefs sont sans emploi et dans le secteur informel deviennent plus vulnérables que ceux dont leurs sont le secteur privé et le secteur public suite aux dépenses d'hospitalisation.

    En résumé, les résultats du test de chi2 montrent qu'il y a une relation de dépendance entre la vulnérabilité et la catégorie professionnelle du chef de ménage puisque la probabilité liée à la statistique de chi2 est 0,000 ce qui est inférieur au seuil de 5%. La vulnérabilité dépend donc de la catégorie professionnelle du chef de ménage.

    Tableau 24 : vulnérabilité et catégorie professionnelle du chef de ménage.

    Vulnérabilité

    Catégorie socioprofessionnelle du chef de ménage

    Total

    Secteur informel

    Secteur privé

    Secteur public

    Sans emploi

    Retraité

    Non vulnérable

    9

    11

    12

    0

    3

    35

    Vulnérable

    143

    100

    26

    13

    7

    289

    Total

    152

    111

    38

    13

    10

    324

    Pearson chi2(4) = 26.2735 Pr = 0.000

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    F. Vulnérabilité et appartenance à un réseau social.

    Il ressort de l'analyse du tableau 25 que, 85,14%(63/74) des ménages appartenant à un réseau social sont devenus vulnérables contre 14,86%(11/74) non vulnérables. 90,4%(226/250) des ménages n'appartenant pas à un réseau social sont devenus vulnérables contre 9,6%(24/250) non vulnérable. 21,80%(63/289) des ménages qui sont devenus vulnérables appartiennent à un réseau social contre 78,20(226/289) n'appartenant pas à un réseau social. D'après cette analyse on constate que plus les ménages appartiennent à un réseau social moins ils deviennent vulnérables suite aux dépenses d'hospitalisation.

    En résumé, les résultats du test de chi2 entre la vulnérabilité et l'appartenance à réseau social montrent qu'il n'y a aucune relation de dépendance entre la vulnérabilité et l'appartenance à un réseau social puisque la probabilité liée à la statistique de chi2 est 0,200 ce qui est supérieur au seuil de 5%. La vulnérabilité ne dépend donc pas de l'appartenance à un réseau social.

    Tableau 25 : vulnérabilité et appartenance à un réseau social.

     

    Appartenance à un réseau social

    Total

    Vulnérabilité

    Appartient

    N'appartient pas

    Non vulnérable

    11

    24

    35

    Vulnérable

    63

    226

    289

    Total

    74

    250

    324


    Pearson chi2(1) = 1.6426 Pr = 0.200

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    G. Vulnérabilité et l'hôpital d'hospitalisation.

    Il ressort du tableau 26 que, 85,96%(147/171) des ménages dont l'un des leurs a été hospitalisé à CNHU sont devenus vulnérables contre 14,04%(24/171) non vulnérables. 92,81%(142/153) des ménages dont l'un des leurs a été hospitalisé dans les autres hôpitaux de la ville de Cotonou qu'au CNHU sont devenus vulnérables contre 7,19%(11/153) non vulnérables. 50,87%(147/289) des ménages qui sont devenus vulnérables ont été hospitalisés au CNHU contre 49,13%(142/289) hospitalisés dans les autres hôpitaux de la ville de Cotonou que le CNHU. Il y a plus de vulnérable au CNHU que les autres hôpitaux de la ville suite à l'analyse.

    En résumé, les résultats du test de chi2 montrent qu'il y a une relation de dépendance entre la vulnérabilité et l'hôpital d'hospitalisation du malade puisque la probabilité liée à la statistique de chi2 est 0,048 ce qui est inférieur au seuil de 5%. La vulnérabilité dépend donc de l'hôpital d'hospitalisation du malade.

    Tableau 26 : Vulnérabilité et l'hôpital d'hospitalisation.

    Vulnérabilité

    Hôpital d'hospitalisation

    Total

    CNHU

    Autre hôpital de la ville

     

    Non vulnérable

    24

    11

    35

    Vulnérable

    147

    142

    289

    Total

    171

    153

    324

    Pearson chi2(1) = 3.9272 Pr = 0.048

    Source : Résultat des enquêtes de l'étude

    H. Vulnérabilité et mode d'entrée à l'hôpital.

    Il ressort du tableau 27 que, 90,73%(137/151) des ménages dont l'un des leurs a été hospitalisé suite à une consultation sont devenus vulnérables contre 9,27%(14/151) non vulnérables. 87,79%(115/131) des ménages dont l'un des leurs entre à l'hôpital par urgence sont devenus vulnérables contre 12,21%(16/131) non vulnérables. 88,10%(37/42) des ménages dont l'un des leurs entre à l'hôpital sur rendez-vous sont devenus vulnérables contre 11,90%(5/42) non vulnérables. 47,40%(137/289) ; 39,80%(115/289) et 12,80%(37/289) des ménages qui sont devenus vulnérables entre à l'hôpital respectivement par consultation ; par urgence et sur rendez-vous. Il ressort de cette analyse que les ménages dont l'un des leurs a été hospitalisé suite à une consultation deviennent plus vulnérables que les ménages qui entre par urgence et sur rendez-vous.

    Les résultats du test de chi2 montrent qu'il n'y a aucune relation de dépendance entre la vulnérabilité et le mode d'entré à l'hôpital puisque la probabilité liée à la statistique de chi2 est 0,708 ce qui est supérieur au seuil de 5%. La vulnérabilité ne dépend donc pas du mode d'entrée à l'hôpital.

    Tableau 27 : Vulnérabilité et mode d'entrée à l'hôpital.

    Vulnérabilité

    Mode d'entrée à l'hôpital

    Total

    Consultation

    Urgence

    Rendez-vous

    Non vulnérable

    14

    16

    5

    35

    Vulnérable

    137

    115

    37

    289

    Total

    151

    131

    42

    324

    Pearson chi2(2) = 0.6910 Pr = 0.708

    En résumé le niveau d'étude du chef de ménage, le mode de financement des dépenses d'hospitalisation particulièrement le financement propre du ménage, la catégorie professionnelle du chef de ménage, l'hôpital d'hospitalisation du malade et la durée d'hospitalisation du malade sont des déterminants de la vulnérabilité suite aux résultats de l'analyse descriptive.

    Section 2 : Analyse économétrique et recommandation de politiques.

    Cette section est consacrée à l'analyse économétrique et aux recommandations de politiques

    Paragraphe 1 : Analyse économétrique.

    Dans ce paragraphe nous présentons et analysons les résultats de l'estimation du modèle économétrique. L'estimation est faite en supposant que le terme stochastique suit une loi normale. Il s'agit donc d'un modèle probit. Rappeler que la présentation exhaustive des résultats des estimations est en annexe du document.

    A. Présentation des résultats

    Les résultats des estimations sont présentés dans le tableau 28.

    Tableau 28: Résultats des estimations.

    Number of observation = 324

    Wald chi2(22) = 60.27

    Prob > chi2 = 0.0000

    Log pseudo likelihood = -77.848405 Pseudo R2 = 0.2982

     
     
     
     
     

    Variable

    Coefficients P - value

     
     

    AGE_C

    TAILLE_M

    -.0037475 0.714

    -.0249191 0.447

    Infor

    .4768524 0.123

    Finpro

    .5080807 0.191

    Ficofor

    1.077557*** 0.005

    MOACCOU

    -.5170234 0.439

    RESO

    -.1115795 0.668

    Autom

    -.6349754** 0.043

    Tradi

    .3037513 0.402

    Soinpriv

    -.1564657 0.659

    hozone

    -.588464 0.248

    Malad

    -.6926547 0.199

    Accid

    -..4099057 0.271

    Secpub

    -.6739998 0.150

    Secpriv

    .2797441 0.536

    Secinf

    .1420312 0.759

    Secon

    1.050078*** 0.000

    Prim

    1.507292*** 0.000

    Aucun

    2.066957*** 0.000

    HOM

    -.1587738 0.764

    COUHOSPI

    -8.28e-07* 0.058

    DHOSPI

    -.4050801*** 0.007

    _cons

    1.897107 0.126

    ***significatif à 1%, **significatif à 5%, *signficatif à 10%

    Présentons les résultats des estimations suivant la logique des six groupes de variable explicatives.

    Tableau 29 : Présentation des résultats suivant les groupes de variable.

    Variables

    Coefficients

    Caractéristiques du Chef de ménage

     

    Sexe

    -0,158

    Age

    -0,004

    Taille

    -0,025

    Appartenance à un réseau

    -0,112

    Coût d'hospitalisation

    0,0000

    Durée d'hospitalisation

    -0,405

    Niveau d'instruction

     

    Aucun niveau

    2,067

    Primaire

    1,507

    Secondaire ou supérieur

    1,05

    Catégorie professionnelle

     

    Secteur informel

    0,142

    Secteur privé

    0,28

    Secteur public

    -0,674

    Motif d'hospitalisation

     

    Accident

    -0,451

    Accouchement

    -0,517

    Maladie

    -0,692

    Types de soins de premier recours

     

    Automédication

    -0,635

    Soins traditionnels

    0,304

    Soins dans un centre de santé privé

    -0,156

    Soins dans un centre de santé public

    -0,588

    Mode de financement

     

    Financement informel

    0,477

    Financement sur fonds propres

    0,508

    Financement collectif formel

    1,078

    Nombre d'observation

    Pseudo R2

    Prob > chi2

    Log pseudo likelihood

    324

    0.2982

    0.0000

    -77.848405

    Source : Résultats des estimations

    Les déterminants de la vulnérabilité sont analysés en considérant six (06) groupes de variables explicatives :

    · les caractéristiques du chef de ménage ;

    · le niveau d'instruction du chef de ménage ;

    · la catégorie socioprofessionnelle ;

    · le motif d'hospitalisation ;

    · les types de soins de premier recours ;

    · et le mode de financement des soins de santé.

    Mais avant de passer à l'analyse des résultats, nous avons d'abord effectué, comme nous l'avons dit dans la méthodologie, des tests de validation pour juger de la qualité de l'ajustement du modèle.

    B. Tests de validation

    Les résultats présentés dans le tableau 28 révèlent que la qualité de l'ajustement est acceptable puisque le Pseudo R2 est relativement faible. Les résultats montrent également que le modèle estimé est globalement significatif. En effet, la valeur de la probabilité associée à la statistique de Fisher est nulle, donc nettement inférieure à 5%. L'ensemble des variables explicatives considérées dans le modèle expliquent donc globalement et significativement l'état de vulnérabilité des populations suite aux dépenses de soins hospitaliers.

    Le test de Student permet de tester la significativité individuelle des coefficients des variables explicatives. La décision quant au rejet de l'hypothèse nulle de nullité du coefficient d'une variable explicative quelconque est prise par rapport à la valeur de la probabilité (P>|z|) associée à la statistique de Student (z) calculée en faisant le rapport du coefficient estimé sur son écart type (Robust Std. Err.). L'analyse des résultats de ce test effectué directement et présenter en annexe, et résumé dans le tableau 29 montrent que :

    · dans la première catégorie de variables, seuls les coefficients des variables «Coût d'hospitalisation» et « Durée d'hospitalisation » sont significatifs respectivement à 10% et à 1% ;

    · dans la deuxième catégorie de variables, toutes les variables expliquent significativement la vulnérabilité. En effet, les coefficients de ces variables sont tous significatifs à 1% selon les résultats de l'estimation présentés en annexe ;

    · dans la troisième catégorie, aucun des coefficients des variables n'est statistiquement significatif ;

    · dans la quatrième catégorie, aucune des variables considérées n'expliquent significativement la variable endogène qui est la vulnérabilité ;

    · dans la cinquième catégorie, seul le coefficient de la variable « Automédication » est significatif à 5% ;

    · enfin dans la dernière catégorie de variables explicatives qui cherche à mesurer l'effet du mode de financement des soins de santé sur la vulnérabilité, seul le « mode de financement collectif formel » a son coefficient significatif à 1% ; donc significative dans l'explication de l'état de vulnérabilité des populations.

    Après ces différents tests de validation, nous pouvons maintenant procéder à l'analyse des résultats tels que présentés dans le tableau 29.

    C. Analyse des résultats

    Les coefficients présentés dans le tableau 28 ne sont pas directement interprétables car ils ne représentent pas des élasticités, ni des propensions, ni des effets marginaux. A ce stade de l'analyse, nous ne pouvons interpréter que les signes de ces coefficients.

    Le tableau 30 ci-dessous fait un récapitulatif des variables dont les coefficients sont statistiquement significatifs ainsi que les signes de ces coefficients.

    Tableau 30 : Variables significatives et signes des coefficients

    Variables

    Signe

    Caractéristiques du Chef de ménage

     

    Coût d'hospitalisation

    -

    Durée d'hospitalisation

    -

    Niveau d'instruction

     

    Aucun niveau

    +

    Primaire

    +

    Secondaire

    +

    Types de soins de premier recours

     

    Automédication

    -

    Mode de financement

     

    Financement collectif formel

    +

    Source : Résultats des estimations

     

    L'analyse du tableau 30 montre que :

    · les coefficients des deux variables significatives de la première catégorie de variables sont tous négatifs. Ces variables expliquent donc négativement la probabilité de devenir vulnérable suite aux dépenses de santé. En d'autres termes, plus les coûts d'hospitalisations sont élevés, plus l'individu a la chance de ne pas être vulnérable. De même, plus le patient séjourne à l'hôpital moins il est vulnérable. Ces résultats, montrent donc que ce ne sont pas les dépenses d'hospitalisation ou le temps passé dans le lit d'hôpital qui rendent vulnérable. Les déterminants de la vulnérabilité restent donc à déterminer ;

    · les coefficients de toutes les variables de la deuxième catégorie sont tous positifs. Ce qui signifie que le niveau d'instruction impacte positivement la probabilité de devenir vulnérable suite aux dépenses de soins hospitaliers. Mais à ce stade, l'analyse des signes des trois variables considérées dans cette catégorie n'est pas trop intuitive. En effet n'avoir aucun niveau et avoir au moins le niveau primaire ont les mêmes effets sur la probabilité d'être vulnérable. De toute évidence, être instruit rend moins vulnérable. Ce résultat sera revérifié dans l'analyse des effets marginaux ;

    · la variable « automédication » de la cinquième catégorie a un coefficient de signe négatif. L'automédication n'est pas une source de vulnérabilité ;

    · la seule variable significative de la dernière catégorie a un coefficient positif. Le fait de financer les soins de santé par une assurance ou par une mutuelle de santé est une source de vulnérabilité.

    Pour mieux analyser l'effet d'une variation des variables explicatives sur la probabilité d'être vulnérable, nous avons calculé les effets marginaux à partir du modèle estimé. Les résultats sont consignés dans le tableau 31.

    Tableau 31 : Estimation des effets marginaux

    Variables

    Effet marginal

    Caractéristiques du Chef de ménage

     

    Coût d'hospitalisation

    0.0000

    Durée d'hospitalisation

    -0.0367

    Niveau d'instruction

     

    Aucun niveau

    0.8893

    Primaire

    0.1132

    Secondaire

    0.0756

    Types de soins de premier recours

     

    Automédication

    -0.0843

    Mode de financement

     

    Financement collectif formel

    0.0612

    Source : Résultats des estimations

     

    Le résultat le plus important du tableau 30 est relatif à l'impact du niveau d'instruction sur la probabilité de devenir vulnérable suite aux dépenses d'hospitalisation. En effet, les résultats des effets marginaux montrent un classement par ordre décroissant du niveau d'instruction. Celui qui n'a aucun niveau a environ une probabilité de 89% d'être vulnérable plus que celui qui a un niveau supérieur, alors que ceux qui ont le niveau primaire ou secondaire ont respectivement une probabilité de 11% et de 7.5% de plus que les universitaires. Ces résultats confirment ceux obtenus plus dans le cadre de l'analyse descriptive. Plus l'individu est instruit, moins il devient vulnérable suite aux dépenses d'hospitalisation.

    En résumé le niveau d'étude du chef de ménage, la durée d'hospitalisation et le mode de financement sont des déterminants de la vulnérabilité suite aux analyses des résultats de l'estimation économétrique.

    Paragraphe 2 : Recommandation de politiques.

    Cette étude sur l'impact des dépenses de soins hospitaliers des ménages urbains a mis en exergue les différents déterminants de la vulnérabilité des ménages face aux dépenses d'hospitalisation. Il parait donc opportun de faire des recommandations à l'endroit des décideurs et des partenaires en matière de développement et de politique de santé, sans oublier les consommateurs des services de soins.

    A. A l' égard de l'Etat et partenaires d'aide au développement.

    1. A l'égard de l'Etat.

    La lutte contre la pauvreté passe par la lutte contre les conséquences des dépenses catastrophiques de soins sur les ménages. Nous faisons les propositions suivantes :

    - renforcer les systèmes de financement permettant l'accès équitable des pauvres aux services de santé notamment à l'hôpital ;

    - accroître les budgets alloués aux hôpitaux pour leur permettre de baisser leurs tarifs ;

    - renforcer la capacité des services sociaux afin de permettre la prise en charge des personnes indigentes.

    2. A l'endroit des partenaires d'aide au développement.

    A l'endroit des partenaires nous faisons les propositions suivantes :

    - accroître l'aide accordée à la réalisation des OMD relatifs à la santé et à la réduction de la pauvreté ;

    - oeuvrer à l'amélioration des capacités d'analyse des effets socio-économiques, afin de connaître les processus d'exclusion produits par le recours aux soins.

    B. A l'attention des responsables des hôpitaux et ménages.

    1. A l'endroit des responsables du CNHU et des autres centres de santé.

    - réviser les prix des K opératoires au niveau du bloc opératoire afin que les factures ne soient pas trop élevées et difficiles à supporter pour les ménages ;

    - mettre en place un service d'orientation et d'information sur les tarifs pratiqués et sur l'existence d'un service social auquel le ménage peut recourir en cas de besoin ;

    - mettre en place un système de prix basé sur l'équité contributive verticale selon le niveau socioéconomique des malades ;

    - envisager un système de prépaiement forfaitaire pour s'assurer les complications de l'accouchement.

    2. A l'attention des ménages.

    - envisager la mise en place d'une mutuelle de santé pour les soins d'hospitalisation afin d'amoindrir les conséquences d'une dépense catastrophique ;

    - pour les femmes en état de grossesse, faire des consultations prénatales afin d'éviter des complications au cours de l'accouchement car les accouchements compliqués sont la première cause de vulnérabilité des ménages.

    CONCLUSION GENERALE

    L'objectif général de la présente étude est d'analyser les déterminants de la vulnérabilité des ménages suite aux dépenses de soins hospitaliers. Pour atteindre cet objectif nous avons été au chevet des malades qui ont été hospitalisé à CNHU pour leur administrer le questionnaire, et pour obtenir une certaine homogénéité de la population nous avons inclure en particulier les habitants de la ville de Cotonou qui ont été hospitalisés dans l'une des hôpitaux de zone de la ville. Ce questionnaire nous a permis d'obtenir des informations sur les caractéristiques socio-économiques du malade et de sa famille, sur le niveau et les modalités de financement de soins et sur les types de problème de santé. Et nous avons pu interroger 150 malades hospitalisés à CNHU et 174 hospitalisés dans les hôpitaux de zone de la ville de Cotonou, soit un total de 324 ménages.

    Pour vérifier nos hypothèses de travail, nous avons utilisé deux principaux outils à savoir l'analyse descriptive et l'analyse économétrique.

    L'analyse descriptive nous a permis de calculer des paramètres de position et de dispersion tels que les moyennes, l'écart type, la médiane et les quartiles et de tracer des graphes et de réaliser des tableaux. Ce qui nous a permis d'analyser les caractéristiques de certaines variables d'intérêt, notamment celles relatives à la vulnérabilité, au type de soins, au niveau d'étude, au mode de financement, etc.

    L'analyse économétrique est menée en spécifiant et en estimant un modèle probit dont la variable endogène est dichotomique prenant la valeur « 1 » si l'individu est vulnérable et « 0 » s'il ne l'est pas. Avant de procéder à l'analyse des résultats, nous avons effectué des tests de validation pour s'assurer de la qualité de l'ajustement du modèle.

    Il ressort de ses différentes analyses les principaux résultats suivants :

    - 54% des ménages dont l'un des leurs a été hospitalisé sont vulnérables contre 46% des ménages non vulnérables.

    - 98% des chefs de ménages qui n'ont aucun niveau dont l'un des leurs a été hospitalisé sont devenu vulnérable contre 61.70% des chefs de ménages qui ont un niveau supérieur.

    - Les ménages dont le chef de ménage n'a aucun niveau ont 89% de chance d'être vulnérable plus que celui qui a un niveau supérieur.

    - Les ménages dont le chef de ménage a un niveau primaire ou secondaire ont respectivement 11% et 7.5% de chance d'être vulnérable plus que les universitaires.

    - 39.81% des personnes hospitalisé se sont retrouvés dans une situation catastrophique suite aux dépenses des soins.

    En résumé le niveau d'étude du chef de ménage, la durée d'hospitalisation, le mode de financement, la catégorie professionnelle du chef de ménage et l'hôpital d'hospitalisation du malade sont les déterminants de la vulnérabilité suite aux analyses descriptives et des résultats de l'estimation économétrique.

    Il parait donc opportun suite aux résultats de faire quelques suggestions à l'endroit des décideurs et des partenaires en matière de développement et de politique de santé, sans oublier les consommateurs des services de soins :

    - A l'endroit de l'Etat, il doit renforcer les systèmes de financement permettant l'accès équitable des pauvres aux services de santé notamment à l'hôpital et la capacité des services sociaux afin de permettre la prise en charge des personnes indigentes.

    - Les partenaires d'aide au développement doivent oeuvrer à l'amélioration des capacités d'analyse des effets socio-économiques, afin de connaître les processus d'exclusion produits par le recours aux soins.

    - Les responsables des hôpitaux de référence doivent réviser les prix des K opératoires au niveau du bloc opératoire afin que les factures ne soient pas trop élevées et difficiles à supporter pour les ménages et mettre en place un système de prix basé sur l'équité contributive verticale selon le niveau socioéconomique des malades.

    - Les ménages doit envisager la mise en place d'une mutuelle de santé pour les soins d'hospitalisation afin d'amoindrir les conséquences d'une dépense catastrophique.

    Cependant, la présente étude a connu, au cours de sa réalisation quelques difficultés qui peuvent constituer une limite à la portée des résultats obtenus. Une première difficulté est liée au fait qu'il est très difficile de mesurer les dépenses de soins des ménages en Afrique notamment au Bénin ou la majeure partie de la population n'à aucune notion comptable de ses dépenses courantes en particulier les dépenses de santé. Une deuxième difficulté est la non prise en compte d'une plus grande proportion de la population, faute de moyen. Néanmoins, la taille de notre échantillon, même si elle n'est pas trop élevée, permet d'approcher de manière substantielle les déterminants les plus fréquentes de la vulnérabilité socio-économique des ménages suite aux dépenses de soins d'hospitalisation. Une étude plus poussée sur la question serait souhaitable.

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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    ANNEXES

    Probit regression Number of observation = 324

    Wald chi2(22) = 60.27 Prob > chi2 = 0.0000Log pseudo likelihood = -77.848405 Pseudo R2 = 0.2982

     
     
     
     

    RobustVariable Coefficient. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]-------------+---------------------------------------------------------------- AGE_C -.0037475 .010239 -0.37 0.714 -.0238157 .0163206 TAILLE_M -.0249191 .0328031 -0.76 0.447 -.089212 .0393738 Infor .4768524 .308988 1.54 0.123 -.1287529 1.082458 Finpro .5080807 .3884506 1.31 0.191 -.2532684 1.26943 Ficofor 1.077557 .3815793 2.82 0.005 .3296755 1.825439 MOACCOU -.5170234 .6684166 -0.77 0.439 -1.827096 .7930492 RESO -.1115795 .2603188 -0.43 0.668 -.621795 .398636 Autom -.6349754 .3136287 -2.02 0.043 -1.249676 -.0202744 Tradi .3037513 .3626769 0.84 0.402 -.4070824 1.014585 Soinpriv -.1564657 .3545917 -0.44 0.659 -.8514526 .5385213 hozone -.588464 .5093439 -1.16 0.248 -1.58676 .4098318 Malad -.6926547 .539194 -1.28 0.199 -1.749455 .3641461 Accid -.451269 .4099057 -1.10 0.271 -1.254669 .3521314 Secpub -.6739998 .4678174 -1.44 0.150 -1.590905 .2429055 Secpriv .2797441 .4520703 0.62 0.536 -.6062974 1.165786 Secinf .1420312 .4636664 0.31 0.759 -.7667382 1.050801 Secon 1.050078 .2881772 3.64 0.000 .485261 1.614895 Prim 1.507292 .3733296 4.04 0.000 .7755798 2.239005 Aucun 2.066957 .5781423 3.58 0.000 .9338185 3.200095 HOM -.1587738 .5295663 -0.30 0.764 -1.196705 .8791571 COUHOSPI -8.28e-07 4.36e-07 -1.90 0.058 -1.68e-06 2.70e-08 DHOSPI -.4050801 .1489851 -2.72 0.007 -.6970856 -.1130745 _cons 1.897107 1.240422 1.53 0.126 -.534075 4.32829

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    MARGINAL EFFECTS AFTER PROBIT y = Pr(VULNE) (predict) = .95744382 Variable | dy/dx Std. Err. Z P>|z| [ 95% C.I. ] X HOM*| -.0129746 .03895 -0.33 0.739 -.089306 .063357 .87963 AGE_C | -.0003396 .00093 -0.36 0.716 -.002169 .00149 45.5247TAILLE_M | -.002258 .00294 -0.77 0.443 -.008025 .00351 6.29012 RESO | -.0101104 .02381 -0.42 0.671 -.056779 .036559 1.7716 Aucun*| .0889303 .02339 3.80 0.000 .043081 .134779 .182099 Prim*| .113264 .03339 3.39 0.001 .047816 .178712 .351852 Secon*| .0756215 .02649 2.85 0.004 .023703 .12754 .320988 Autom*| -.0843707 .05468 -1.54 0.123 -.191551 .02281 .145062 Tradi*| .0226991 .02319 0.98 0.328 -.022753 .068152 .126543Soinpriv*| -.0154171 .03882 -0.40 0.691 -.09151 .060676 .191358 hozone*| -.0831946 .10073 -0.83 0.409 -.280619 .11423 .040123 Secinf*| .012794 .04112 0.31 0.756 -.067805 .093393 .469136 Secpriv*| .0236362 .03516 0.67 0.501 -.045283 .092556 .342593 Secpub*| -.0940446 .09501 -0.99 0.322 -.280267 .092177 .117284COUHOSPI | -7.50e-08 .00000 -1.70 0.090 -1.6e-07 1.2e-08 154074 DHOSPI | -.0367049 .01398 -2.63 0.009 -.064101 -.009309 1.95679 Accid*| -.0493423 .05479 -0.90 0.368 -.156734 .05805 .268519 MOACCOU*| -.0641317 .10962 -0.59 0.559 -.278986 .150722 .145062 Malad*| -.0503328 .03424 -1.47 0.142 -.117447 .016781 .716049 Infor*| .0416412 .0266 1.57 0.118 -.010503 .093785 .432099 Finpro*| .065089 .06465 1.01 0.314 -.061624 .191802 .904321 Ficofor*| .0611914 .02043 2.99 0.003 .021142 .10124 .200617 (*) dy/dx is for discrete change of dummy variable from 0 to 1

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    QUESTIONNAIRE N°|____|

    INDENTIFICATION DES MENAGES ET DES MALADES

    Nom et Prénoms du malade :

    Sexe :

    Age :
    Lieu d'habitation : .........................................................depuis ........................
    Profession :
    Situation matrimoniale :

    Tel :

    ITINERAIRE THERAPEUTIQUE ANTERIEUR

    Nombre de recours antérieurs

    0 |__|

    1 |__|

    2 |__|

    >2 |__|

    Caractéristiques du 1er recours

    Auto médication |__|

    Soins traditionnels |__|

    Soins de santé Publique |__|

    Soins de santé Privée |__|

    Hôpital de zone |__|

    Hôpital National |__|

    HOSPITALISATION

    Mode d'entrée à l'hôpital

    Consultation |__|

    Urgence |__|

    Rendez-vous |__|

    Motif d'hospitalisation

    Accidents

    Circulation |___|

    Domestique |___|

    Travail |___|

    Accouchement |__|

    Maladies

    Infectieuses |___|

    Cardio-vasculaire |___|

    Autres |___|

    Durée d'hospitalisation

    Durée en jour

    1 à 4 |___|

    5 à 7 |___|

    > à 7 |___|

    Ancienneté de la maladie |______| en jours

     
     

    DEPENSES D'HOSPITALISATION

    Coûts d'hospitalisation

    Chambre : |____________| F CFA

    Médicaments : |____________| F CFA

    Acte chirurgical : |_____________| F CFA

    Actes médicaux : |_____________| F CFA

    Facture : |_____________| FCFA

    Dépenses indirectes

    Transports : |____________| F CFA

    Alimentation : |____________| F CFA

    Communication : |___________| F CFA

    Mode de financement

    Aide Informelle

    Aide de la famille |___|

    Aide d'un notable |___|

    Collecte de voisinage |___|

    Financement propre du ménage

    Argent disponible |___|

    Emprunts |___|

    Ventes |___|

    Financement collectif formel

    Fonds d'indigence |___|

    Assurance maladie |___|

    Refus de paiement |___|

    CARACTERISTIQUE SOCIO-ECONOMIQUE DU MENAGE ET DU MALADE

    Niveau d'étude du chef de ménage

    Non instruit |___|

    Primaire |___|

    Secondaire |___|

    Universitaire|___|

    Niveau d'étude du malade

    Non instruit |___|

    Primaire |___|

    Secondaire |___|

    Universitaire |___|

    Sexe et Age du chef de ménage

    Sexe : - M |___|

    -F |___|

    Age : |____| ans

    Taille et revenu du ménage

    Taille |____|

    Revenu |____________| F CFA

    Catégorie Professionnelle du chef de ménage

    Secteur Informel |___|

    Secteur Privée |___|

    Secteur public |___|

    Sans Emploi |___|

    Retraité |___|

    Appartenance à un réseau social

    Oui |___|

    Non |___|






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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand