Place des troubles du sommeil dans les
Syndromes post-commotionnels
(Approche réflexive relative à la notion de
traumatisme informationnel)
Mémoire présenté par Didier
Cugy né le 17 Avril 1957 à Saint-Cloud (92)
Attaché des Hôpitaux
Chargé de cours à la Faculté de
Médecine
Hyacinthe Vincent
Docteur en Médecine D.E.A. Neurosciences et
Neuropharmacologie D.I.U. Veille Sommeil (Montpellier) D.U. Indemnisation
du dommage corporel (Bordeaux)
année 1999-2000
Remerciements :
Je tiens tout particulièrement à remercier Monsieur
le Professeur Jacques Paty, Neuropsychiatre, biologiste des hôpitaux,
chef du service d'explorations fonctionnelles du système nerveux et de
la «clinique du sommeil» de l'Hôpital Pellegrin, pour
l'ensemble de ses enseignements ainsi que pour l'aide qu'il a bien voulu
m'apporter dans la réalisation de ce travail.
Je tiens de même à remercier les Professeurs
Doignon, Léoneti, Ehrenfeld, les Docteurs Gromb, Hugues-Bejui, Papelard,
Puech, Riche, Berger, Nadau, Reynaud, Viguier, Handy, Daverat, N'guyen, Mme
Gambadchisé ainsi que messieurs Boule, Bouvet, Nollet, Hingray,
Maleville, Brunet, Maisonneuve, Tomadini, pour la qualité de leurs
enseignements.
Sans oublier madame Esteve pour sa gentillesse et sa grande
disponibilité.
«Où le soleil n'entre pas, le médecin entre
souvent»
Hygiène Pratique - Mémento Larousse 1909
Sommaire
Introduction
A A propos du sommeil
Fonction et phylogénèse du sommeil Le sommeil
normal chez l'homme Approche neuro-anatomique
Sommeil et mémoire
Réseaux de neurones et sommeil Physiopathologie des
privations de sommeil Approche clinique des troubles du sommeil Classification
des troubles du sommeil Synthèse fonctionnelle
B Le syndrome post-commotionnel
Définitions selons les différents barèmes
:
Accidents du travail Concours médical Pensions
Militaires
Evaluation des déficiences entrant dans le syndrome
post-commotionnel selon le barème de la COTOREP
Synthèse syndromique et conséquences cliniques
C Discussion médico-légale
Réalité du dommage
Réalité des lésions
Concordance de siège
Lien anatomoclinique
Délai d'apparition des symptômes
Etat antérieur
Elements extérieurs pouvant expliquer le dommage
D Réflexion de synthèse
E Bibliographie
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Introduction :
LE PREMIER LIVRE DE L'INDTRODVCTION A LA CHIRURGIE
1 Du dormir & veiller. CHAP. XIX.
«Pour auffi briefument traicter du dormir & veille,
nous faut declarer leurs utilitez & incommoditez, le teps & heure,
& la manière de fe coucher, les fonges que l'on fait en dormant,
& come on fe trouue apres le dormir.
Le dormir n'eft autre chofe que repos de tout le corps, &
principlement de la faculté animale. Iceluy prouient d'vne
humidité vtile, imbuë en la fubftace du cerueau, qui l'appefantift
& aggraue: ou bien d'vne defectuofité d'efprits, qui diffipez par le
trauail, font que le corps ne peut demeurer debout, & cotraignent le
cerueauà fe reposer pour en reparer d'autres, des viandes prifes en
l'eftomach. Iceluy deuemet pris aide à la cococtio, à caufe qu'en
dormat, le fang, efprits, & chaleur naturelle fe retirent aux parties
interieures : lefquelles etant echauffees, cuifent & digerent, ou alterent
mieux, non feulement en l'eftomach, mais auffi en toute l'habitude du corps.
Outre efface par oubliance les paffios & fafcheries de l'efprit, &
gaurit les laffitudes du corps faitres par grad labeur. Le temps le plus comode
de dormir est la nuit, pour ce qu'elle mefme incite à dormir, tant pour
fon humidité, tranquillité, que pour fon obscurité, pour
laquelle aduiet que la chaleur & les esprits font contenus au dedans du
corps : comme au contraire il font reuoquez & retirez en l'habitude du
corps par la lumière, qui leur eft aucunement femblable, dont f'enfuit
le veiller:ioinct qu'elle a le temps affez fuffifant pour faire la parfaite
concotion. Au contraire, dormir de jour eft mauuais, à caufe qu'il
interrompt la digeftion:parce que le temps auquel on dort de jour, n'eft
fuffifant pour deuëment faire la concoction, & par ce moyen sont
faictes cruditez en l'eftomach, & rocts aigres, & font efleuees groffes
vapeurs & humiditez fuperflues au cerueau, dont f'enfuit douleur &
pefanteur de tefte & maladies froides. Et dauantage, combien que le dormir
de nuict foit fain, fi faut-il qu'il foit mediocre:car celuy qui eft
immodéré & fuperflu, fait que les excremens, tant par haut
que par bas, ne sont iettez hors en temps deu : & eftant retenus dedans, la
chaleur naturelle & vertu attractiue attirent d'iceux quelque fuc mauvais,
dont f'enfuieuent plufieurs maladies. Le temps d'avoir affez dormi, fe cognoift
à la parfaicte concoction des viandes, & non par certaines heures
determinees : car aucun cuifent pluftoft, les autres plus tard, combien que le
plus fouuent la concotion fe fait en fept ou huit heures, laquelle fe
2
cognoift, parceque l'eftomach eft lafche & non tendu,
& auffi que l'urine eft doree & iaune: & au contraire, l'indice de
la concoction imparfaite font roct aigres, tenfion du ventricule, douleur de
tefte, & pefanteur de tout le corps. Outreplus en l'obferuation du dormir,
faut prendre garde à la forme de coucher: car premierement fe faut
coucher fur le cofté droit, à fin que la viande defcede au fond
de l'eftomach, d'autant qu'il eft charneux & moins membraneux que le
deffus, par confequent plus chaud & propre à la cocoction : puis
quelque efpace de temps fus le gauche , à fin que le foye fe couche
mieux fus l'eftomach:ce faifant la digeftion fera mieux faite, de tant que le
foye qui eft plus chaud que le ventricule, l'embraffant du tout, luy feruira
comme d'vn brafier. Il ne fera impertinet ce fecond sommeil acheué, le
matin fe retourner fus le cofté droit, à fin que par telle
fituation l'orifice de l'eftomach demeurat ouuert, les vapeurs fuligineufes
excitees de l'ebulition du chylus, puiffent mieux f'exhaler. Ceux qui fe
pourront garder de dormir fus le dos, feront bien,craignans de trop efchauffer
les reins & engendrer grauelle, pierres, & autres grandes maladies,
comme paralyfies, conuulfios & touts efpeces de catharres & fluxios qui
fe font par les nerfs le long de l'efpine. Quant au dormir fur le ventre, il
n'eft mauuais pour ceux qui f'y peuuent accouftumer, finon qu'ils foyent
fubiets au mal des yeux:cat par telle fituation, la fluxion s'encline
d'auantage fur iceux : mais au refte la concotio en eft bien aidée, de
tant que la chaleur n'eft pas feulement retenue enuiron le ventricule, mais
ourre eft augmentee par la tiedeur de la delicate plume du lict.
On doit auffi confiderer les fonges qu'on a eu en dormant,
pour cognoiftre les affections & la nature des humeurs fuperflus &
mauuais. Auffi confiderer fi vn malade fe trouuue mieux ou plus mal apres le
dormir, pour ce qu'Hippocrates dit, qu'alors qu'en maladie le dormir fe tourne
en peine, c'eft figne de mort:au contraire non. Le veiller pareillement doit
eftre moderé : car l'immodéré corrompt la bonne
temperature du cerueau, debilite les fens, altere les efprits, excite
crudité, pefanteur de tefte, confomption de chait, & amaigraiffement
de tout le corps, red les vlceres arides & feiches, & plus malignes. Il
y a autres confiderations lefquelles appartiennent plus au Medecin qu'au
Chirurgien: parquoy te fuffife fçauoir que le dormir & veiller
immoderez, font mauuais pour les raifons predites.»
3
LE PREMIER LIVRE DE L'INDTRODVCTION A LA CHIRURGIE
2
Pourqoy la fièvre quarte, & autres maladies peuvent
être guéries par une grande peur, ou par une grande joye.
CHAP. XXVII
«Personne ne doute que les perturbations de l'âme
n'aient grande efficacité, & ne produisent de merveilleux effets en
nos corps, par la réfraction et la condensation, rétraction et
effusion des humeurs & des esprits, qui sont comme voicturiers de ceux-ci.
Hiipo. dit, que celon la disposition des esprits & des humeurs, le corps
humain est disposé à maladie ou à santé:d'autant
qu'en la médecine, les choses sont trouvées pour principales
& éléments, duquel nos corps sont composés. Paquoi ce
n'est de merveille, si les perturbations de l'esprit, & entre autres, la
crainte & la joie apportent subitement & inopinément
guérison à des maladies, qui autrement par art semblent
incurables. De ce nombre & forte de maladie est la fièvre quarte,
delaquelle plusieurs longuement affligés, & aynt en vain
expérimenté tous remèdes de l'art, ont enfin
été guéris par une peur. Or quand nous parlons ici de
peur, nous n'entendons pas une petite peur pour épouvanter un enfant :
mais une peur subite, non prévenue & forte, c'est à dire
conjointe avec l'appréhension d'un grand & présent danger de
la mort, suffisante pour ébranler un homme, quelque fort, constant &
courageux qu'il soit. Telle peur peut donner fin & guérison à
la fièvre quarte par deux moyens, par lesquels tous les médecins
reconnaissent et avouent toutes fièvres recevoir guérison:
à savoir par concoction, & évacuation de la matière
qui fait la fièvre. «
4
1 ère partie :
A propos du sommeil
5
Nous nous proposons dans cette première partie
d'aborder le sommeil à partir de différentes approches :
- Fonctionnelle, mettant en parallèle l'évolution
des espèces, celle du
sommeil et les grandes fonctions de l'organisme.
- Descriptive centrée sur le sommeil normal de l'homme.
- Neuroanatomiques avec la mise en perspective des structures
impliquées dans la motricité oculaire.
- Expérimentale relative aux interactions entre le sommeil
et la
mémoire
- Théorique à partir de modélisations
neuromimétiques mettant en évidence les aspects thermodynamiques
associés au sommeil, à la mémoire et à
l'adaptation.
- Physiopathologique à partir de l'étude des
conséquences des
privations de sommeil.
- Clinique et séméiologique.
- Standardisée avec la classification des troubles du
sommeil et de la
vigilance.
En dernier lieu nous proposons une synthèse tentant
d'appréhender «la fonction sommeil» en termes
d'homéostasie et d'adaptation.
6
Abord fonctionnel et phylogénèse du sommeil
L'abord fonctionnel du sommeil est un exercice difficile. Le
meilleur moyen de se ridiculiser dit l'un de nos maîtres n'est il pas de
trouver des fonctions au sommeil ? Les définitions fonctionnelles
actuellement admises sont quasiment des lieux communs "Le sommeil est
nécessaire à la prise en compte de l'expérience
vécue et à l'adaptation de la réponse" (Janet - 1889) ,"
Le sommeil a pour objet de permettre la récupération de la
période d 'éveil précédente et de préparer
à la période à venir" (Feinberg - 1974).
Une approche originale, présentée par .M. Krueger
(3) Fig 1, met en perspective l'évolution des organismes vivants,
l'organisation de la réponse de ces organismes aux stimuli
environnementaux et la fonction hypnique. Dans le cas des organismes
unicellulaires il est mis en évidence des modifications fonctionnelles
essentiellement métaboliques (cycles repos/activité) en
réponse aux variations de l'environnement .
Evolution Etat de vigilance Fonction
Unicellulaires
|
Stimulus environnemental
|
Métabolique
|
Multicellulaires
|
Cycles Repos/Activité Stimulus environnemental
|
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Cycles Repos/Activité
|
|
Signal humoral
|
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Systèmes Ganglionnaires
Stimulus environnemental
Signal humoral
Activité électrique
Systèmes organisés
Stimulus environnemental
Activité électrique
Cycles Repos/Activité
Signal humoral
Cycles Repos/Activité Sommeil
Stimulus environnemental
Organisation Synaptique
Régulation thermique
Sommeil
Cycles Repos/Activité
Activité électrique Signal humoral
Température
Fig 1 - Cycles repos activités et
phylogénèse du sommeil
Chez les organismes multi-cellulaires on retrouve l'existence de
signal humoral puis électrique en réponse aux fluctuations
environnementales et du cycle Repos/Activité. Le sommeil, en tant que
tel, se différencie de l'état de repos chez les organismes
disposant d'une organisation neurale ganglionnaire. Le sommeil est alors
associé à une fonction d'organisation synaptique. Durant
l'éveil (Repos/Activité) la mise en oeuvre des mécanismes
d'adaptation et de régulation au niveau des réseaux de neurones
se traduit par une perte de la
7
capacité fonctionnelle de réponse à
l'environnement. Le sommeil est alors un moment durant lequel ces
mécanismes d'adaptation peuvent se dérouler de façon
optimale. L'apparition de l'homéothermie (associée au sommeil
paradoxal ) correspond alors à des mécanismes d'adaptation plus
complexes dans lesquels est mise en jeu la thermorégulation.
L'intérêt de cette approche "du bas vers le haut"
est tout d'abord d'envisager le sommeil comme étant une
propriété fondamentale de populations neuronales. Au niveau du
cortex cérébral il est possible de mettre en évidence
l'existence de molécules mises en jeu dans les mécanismes de
régulation du sommeil et augmentées lors des privations de
sommeil (NGF, BDNF, Interleukine-1). A un second niveau, l'hypothèse
d'une fonction cellulaire du sommeil, fait envisager que les fonctions
supérieures du système nerveux central correspondent à un
état évolutif postérieur. Le sommeil ayant alors un
rôle essentiel lié à la régulation de
l'homéostasie par le système nerveux central dans des conditions
particulières (p.ex : réponse aux infections, digestion,
etc...).
Cette approche est aussi celle de McGinty (2) pour qui le sommeil
est un comportement assimilable, sur le plan homéostasique, à
ceux de prise de nourriture ou d'adaptation à l'environnement thermique.
Dans ce schéma, le sommeil est donc dépendant d'un réseau
neuronal localisé dans l'hypothalamus et les structures adjacentes. Une
partie essentielle de ce réseau est composée des neurones
thermo-sensibles. La privation de sommeil a alors pour conséquence
d'induire des perturbations de l'homéostasie et des comportements
associés (chez la souris, perte de poids et des graisses, accroissement
de la prise de nourriture, incapacité à prévenir les
déperditions thermiques). La privation totale de sommeil aboutissant
chez l'animal à la mort en une douzaine de jours dans un tableau de choc
septicémique sans foyer de localisation spécifique.
Fig 2 - Evolution qualitative et quantitative des
états de vigilance en fonction de l'age (d'après
M.J.Challamel)
8
Abord descriptif : le sommeil normal chez l'homme
L'électro-encéphalogramme (EEG) fut la
première mesure utilisée dans l'histoire de la recherche sur le
sommeil. Elle reste la plus importante pour sa description. En plus des
dérivation EEG, l'enregistrement polygraphique classique comporte
l'électro-oculographie (EOG) et l'électro-myographie (EMG) des
muscles du menton.
Cette polygraphie distingue outre l'éveil, cinq stades de
profondeur du sommeil qui font l'objet d'une codification internationale (5).
Les stades sont numérotés de 1, le plus léger, à 4,
le plus profond. Leurs critères de définition sont les suivants
:
- L'éveil : présence d'activité alpha
(8-13c/s) et/ou de fréquences EEG
mixtes de faible voltage.
- Le sommeil lent ou NREM :
Superficiel- stade 1 : fréquences EEG mixtes de
relativement faible voltage avec prédominance d'ondes thêta
(3,5 à 7,5c/s)
- stade 2 : présence de fuseaux de sommeil (spindles)
à 12-14c/s durant 0,5s au moins et/ou de complexes K en l'absence
d'une activité lente suffisante pour parler de stade 3.
Profond - stade 3 : tracé EEG occupé par 20%
à 50% d'ondes delta de grande amplitude à une fréquence
< 2c/s. Un critère d'amplitude est ajouté (=75uV crête
à crête).
- stade 4 : plus de 50% d'onde delta de fréquence =
2c/sec et d'amplitude = 75uV. L'appréciation visuelle a une assez
grande marge d'erreur entre stade 3 et stade 4 ce qui conduit à les
regrouper sous l'appellation de SWS (Slow Wave Sleep) ou de SLP (sommeil lent
profond)
- Le sommeil paradoxal : défini par l'occurrence
simultanée d'un tracé EEG de type 1, de
ou SP, PMO, REM
mouvements oculaires rapides et d'une diminution
générale complète de l'activité musculaire
tonique de la région mentonnière.
L'organisation de ces états de vigilance n'est toutefois
pas constante lors de la vie de l'individu. L'étude de
l'ontogénèse des états de vigilance met en évidence
à la fois une évolution qualitative, relative à la
répartition de ces états lors du nycthémère et
quantitative quant à leur durée. L'évolution se fait d'une
organisation polyphasique vers une organisation monophasique.
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9
De façon plus spécifique la composition d'un
sommeil se décrit à la fois de façon qualitative et
quantitative à partir de l'enregistrement polygraphique.
Les paramètres quantitatifs habituellement retenus sont
:
- La durée cumulée passée en chaque stade
et leur pourcentage par rapport à la durée totale du sommeil.
- Le rapport entre la somme SP (Sommeil Paradoxal) + SLP (Sommeil
Lent Profond : Stade 3 + Stade 4) et le TST (Temps de Sommeil Total)
- Le rapport entre le TST et le temps passé au lit
- Les latences d'apparition du premier Stade 2, du premier Stade
4 et du premier SP
Pour schématiser on peut retenir les pourcentages de
stades suivants :
Stade 1
|
Stade 2
|
Stade 3+4
|
Sommeil Paradoxal
|
5%
|
50%
|
25%
|
20%
|
Sur le plan qualitatif, l'hypnogramme présente
l'organisation temporelle du sommeil. On peut décrire l'organisation en
4 à 5 cycles d'une période de l'ordre de 90 à 100 minutes
ainsi que l'évolution des différents types de sommeil au fur et
à mesure de l'avancée de la nuit.
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Fig 3 - Représentation des stades de sommeil au
moyen d'un hypnogramme
Il est ainsi possible de repérer, au moyen de
l'hypnogramme, le moment d'apparition de la survenue de différents
phénomènes durant le sommeil (éveils nocturnes,
somnambulisme, somniloquie, énurésie, ...) et de décrire
l'aspect global de celui-ci: fragmenté, instable, avec ou non absence de
certains types de sommeil.
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Fig 4 - Moments de survenue des principales
parasomnies
10
Abord neuro-anatomique relatif à l'activité
oculo-motrice
Le sommeil paradoxal est défini par l'occurrence
simultanée d'un tracé EEG de type 1
(fréquences EEG mixtes de relativement faible voltage avec
prédominance d'ondes thêta de 3,5 à 7,5c/s), de
mouvements oculaires rapides et d'une diminution
générale complète de l'activité musculaire tonique
(atonie) des muscles squelettiques.
Le contrôle des muscles de la motricité volontaire
est sous la dépendance des aires corticales motrices qui se
décomposent en aires :
· Pyramidales (aire 4 de Brodmann ou circonvolution
frontale ascendante)
· Extra-pyramidales :
- para-pyramidales de Bucy (aires 6, 4S, 19S et 24S)
- cortico-ponto-cérebelleuses (aires 5, 6, 7, 8, 20)
- cortico-oculo-cephalogyres (aires 8, 9, 19)
- psycho-motrices (aires 6, 8, 9)
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Fig 5 - Vue latérale de l'hémisphère
gauche montrant la cartographie cérébrale de Brodmann
L'influx nerveux élaboré au niveau des aires
corticales est conduit au travers des voies motrices jusqu'aux muscles
effecteurs. Les voies motrices se décomposent globalement en voies :
· Pyramidales, chargées des mouvements volontaires.
Elles mêmes décomposées en faiscean
cortico-médullaire (ou faisceau pyramidal proprement dit) , faisceau
cortico-nucléaire direct (ou faisceau géniculé)
destiné aux noyaux des nerfs crâniens (V, VII, IX, X, XI, XII), en
faisceau cortico-nucléaire aberrant (Déjerine) destiné aux
noyaux de l'oculomotricité (III, IV, VI) et au noyau céphalogyre
du spinal médullaire (XI) innervant le trapèze et le
sterno-cléido-mastoïdien.
· Extra-pyramidales assurant les mouvements
semi-automatiques et associés
· Oculo-motrices, responsables des muscles
extrinsèques et intrinsèques du globe oculaire.
Bien que faisant partie des voies pyramidales et
extra-pyramidales les voies oculo-motrices présentent plusieurs
particularités liées :
· à la spécificité du trajet du
faisceau cortico-nucléaire aberrant qui, à la différence
des faisceaux cortico-médullaire et cortico-nucléaire direct,
n'est pas en relation avec les noyaux du pont (relai des fibres
cortico-ponto-cérébelleuses) mais avec la calotte
pédonculaire et la partie antérieure du faisceau de Reil (pes
lemniscus median).
11

Fig 6 - Faisceaux Cortico-Médullaire,
Cortico-Nucléaires direct et aberrant.
· à la coexistence d'une double musculature oculaire
:
- Extrinsèque responsable des déplacements du
globe oculaire, en accord avec les mouvements de la tête
- Intrinsèque, «réellement»
involontaire, destinée à une meilleure adaptation du cristallin
(l'accommodation) et à une protection de la rétine par le
sphincter iridien (l'irido-motricité).
La motricité extrinsèque constitue le
système oculo-céphalo-gyre qui associe :
· l'oculo-gyrie, assurant les mouvements conjugués
des deux globes oculaires, grâce à
l'action de trois nerfs craniens :
- Le moteur oculaire commun (III)
- Le pathétique ou trochléaire (IV)
- Le moteur oculaire externe ou abducteur (VI)
· la céphalo-gyrie, assurant la rotation de la
tête grâce au nerf spinal médullaire (XI), innervant les
deux muscles trapèze et sterno-cléido-mastoïdien, dont la
contraction unilatérale provoque la rotation de la tête, et dont
la contraction bilatérale entraîne l'extension ou la flexion de la
tête.
Le système oculo-céphalo-gyre utilise deux
neurones :
· Central
- la voie principale volontaire est frontale (aire 8)
- la voie accessoire, semi-volontaire ou réflexe est
occipitale (aire 19)
· Périphérique destiné à
chacun des muscles innervés par les 4 nerfs
oculo-céphalo-moteurs.
La motricité intrinsèque, entièrement
réflexe est sous la dépendance des fibres pupillaires de
12
la rétine, et possède des centres situés
dans les tubercules quadrijumeaux antérieurs. Elle comprend
l'accommodation et l'irido-motricité.
· L'accommodation destinée à mettre au point
le cristallin, comprend 4 neurones :
- rétino-tectal
- tecto-nucléaire
- pré-ganglionnaire
- post-ganglionnaire
· L'irido-motricité déclenchée par
l'excitation lumineuse (réflexe photo-moteur); elle est
aussi le complément de l'accommodation. Celle-ci est sous
la dépendance de deux
systèmes en équilibre :
- irido-constricteur constitué de 4 neurones :
. rétino-tectal
. tecto-nucléaire
. pré-ganglionnaire
. post-ganglionnaire
- irido-dilatateur constitué aussi de 4 neurones mais de
circuit beaucoup plus long car
il met en jeu une voie ortho-sympathique.
. rétino-tectal
. tecto-médullaire
. pré-ganglionnaire
. post-ganglionnaire
1.
Fig 7 - Schématisation des voies oculo-motrices
d'après Bourret et Louis
Muscle dilatateur de l'iris
2. Corps ciliaire
3.
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Cristallin
4. Ganglion ophtalmique
5. Artère carotide interne
6. 3ème neurone nucléo-ganglionnaire de
l'accommodation.
7. Noyau d'Edinger-Westphal
8. 1er neurone pupillaire direct de l'accommodation
9. 2ème neurone tecto-spinal de
l'accommodation
10. 3ème neurone spino-sympathique de
l'irrido-accommodation
11. 1ère racine rachidienne dorsale
12. 2ème racine dorsale
13. Centre ciclio-spinal de Budge
14. Noyau de Perlia
15. Tubercule quadrijumeau antérieur
16. Bras conjonctival antérieur
17. Corps genouillé externe
18. Faisceau tecto-spinal
19. 1er Neurone pupillaire direct de
l'irido-constriction
20. Nerf moteur oculaire commun
21. 3ème neurone nucléo-ganglionnaire de
l'irido-constriction
22. 4ème neurone ganglio-musculaire de
l'irido-constriction
23. Muscle constricteur de l'Iris
24. Chiasma optique
III : noyau du nerf moteur oculaire commun
à gauche voies de l'accommodation et de
l'irido-dilatation à droite voies de l'irido-constriction
13
Les fibres issues du noyau spinal médullaire
émergent des cornes antérieures de la moëlle au niveau des 5
à 6 premières vertèbres cervicales. Les racines
pénètrent dans la boite crâniene au niveau du foramen
magnum (trou occipital) et en sortent au niveau du foramen jugulaire (trou
déchiré postérieur) pour former le nerf spinal. Le nerf
spinal (ou nerf accessoire) se divise à la sortie de cet orifice en ses
deux branches terminales :
· La branche interne qui se jette dans le pneumogastrique
à l'extrémité supérieure du ganglion plexiforme.
Elle contribue à l'innervation du voile du palais, du pharynx et du
larynx.
· La branche externe qui innerve le
sterno-cléido-mastoïdien et le trapèze
Sur le plan fonctionnel le nerf spinal assure surtout une
fonction céphalogyre. Toutefois, les muscles innervés agissent
aussi par leur insertion inférieur sur l'orifice supérieur du
thorax. Le nerf spinal entre en jeu dans les mécanismes de l'inspiration
forcée. Le nerf spinal par ses racines bulbaires et avant de se
confondre avec le pneumogastrique prend part à l'innervation du larynx,
c'est à lui que reviendrait essentiellement le rétrecissement de
la glotte et une grande partie de la fonction phonatoire.

Fig 8 - Branches motrices du nerf spinal (XI)
14
Abord expérimental : sommeil et mémoire
L'apprentissage modifie le sommeil

Fig 9 - Test de la piscine
L'effet de l'apprentissage sur le sommeil (6,7) peut être
facilement mis en évidence au moyen de l'expérience de la piscine
: l'animal est mis à l'eau dans une piscine d'eau opaque. Pour reprendre
pied, il doit mémoriser l'emplacement d'une plateforme visible ou non.
Dans le premier cas, il n'y a pas d'augmentation du Sommeil Paradoxal dans les
24h suivant l'entrainement (a droite). Dans le second cas, la durée du
Sommeil Paradoxal augmente de 40% (à gauche).
La privation de sommeil perturbe les apprentissages

Fig 10 - Mémoire et labyrinthe en Y
L'expérience du labyrinthe en Y (8) permet
d'évaluer les conséquences des privations de sommeil sur la
mémoire. La souris étant placée dans un labyrinthe en Y.
On ajoute de la nourriture dans l'une des branches qui lui fait face.
L'animal arrivera t-il à trouver sa nourriture du premier
coup si on le prive de sommeil paradoxal ?
Oui si la branche alimentée est toujours la même (
à gauche, bleu foncé : groupe témoin, bleu clair groupe
privé de sommeil paradoxal).
En revanche, lorsque l'emplacement de la nourriture est
signalé par une lumière et change en essai, le taux de
réponse avoisine les 50%. Ce qui revient à dire que l'animal joue
à pile ou face.
15
Abord théorique : réseaux de neurones et sommeil
Modèle initial de Mac Culloch et Pitts (9 - 1943):
Le neurone est modélisé comme un système
dont la sortie est fonction de la somme pondérée de ses
entrées.

Fig 11 - Modélisation du neurone
Les neurones peuvent être associés entre eux pour
créer des réseaux qui peuvent être
caractérisés par :
· Complexité
· Capacité
· Sensibilité au bruit
· Paradigme fonctionnel
Fig
12
-
|
|
|
|

16
Le perceptron et les réseaux de Hopfield (10)
Il s 'agit d 'un type de réseau caractérisé
par un apprentissage dit supervisé (au moyen d' un module «
enseignant»)
Une fois l'apprentissage réalisé celui-ci
fonctionne sur un mode déterministe

Fig 13 - Réseau de neurones et apprentissage
déterministe
Inconvénient des réseaux déterministes
Le « programme» et la « mémoire» du
réseau sont constitués par les poids synaptiques propres aux
différentes connexions.
Les algorithmes d' apprentissage ont pour effet de minimiser
« l'énergie globale du réseau ». Toutefois, ceux-ci
présentent dans certains cas le défaut de se bloquer sur des
minima locaux de la fonction d'énergie.
Fig 14 - Mémoire et fonction
d'énergie
Le recuit simulé et les réseaux probabilistes
17
Kirkpatrick propose en 1983 (11) d'utiliser la méthode
dite du recuit simulé afin de permettre l'optimisation des
systèmes complexes.
Cette méthode (connue en métallurgie pour la
fabrication des alliages) est constituée de deux phases :
· Une phase de chauffage
· Une phase de refroidissement progressif permettant l
'auto-arrangement du système et la minimisation de son énergie
globale
Recuit et fonction d'énergie

Fig 15 - Fonction d'énergie et recuit
Les machines de Boltzmann (12,13,14)
Il s' agit de modèles fonctionnels de réseaux de
neurones probabilistes proposés initialement par Hinton 1986 et Sussmann
1988.
Ces modèles présentent des capacités d'
auto-apprentissage, l' apprentissage se décomposant en deux phases
alternant successivement.
· Durant la première phase l'ensemble des
associations « entrées sorties » est présenté au
réseau et recuit.
· Durant la seconde phase seules les entrées sont
activées, les sorties pouvant évoluer
librement
Le modèle est-il légitime ?
Il existe chez le mammifère des variations de
température cérébrale associées au sommeil (15 -
Denoyer 1991). De même l'activité neuronale est liée
à la température (Deboer 1995-1998)

Fig 16 - Evolution de la température corticale
durant le sommeil chez le chat
18
Température et sommeil paradoxal :
On met en évidence, notamment chez les mammifères
l'existence de variations particulières de la température
cérébrale survenant de façon spécifique lors du
sommeil. Ces variations sont essentiellement caractérisées par
une augmentation rapide de la température qui survient de façon
spécifique en début de sommeil paradoxal, puis
décroît progressivement et reste stable jusqu'à la phase
suivante de sommeil paradoxal. L'amplitude des variations observées est
de l'ordre de 0,5°C.
On sait d'autre part que la fréquence de décharge
des neurones est liée à la température, ce qui s'exprime
par le coefficient Q10 (Variation de la fréquence de décharge
pour une augmentation de température de 10°c), dont la valeur est
habituellement de 2 à 3.
La probabilité de décharge d'un neurone est ainsi
d'autant plus élevée que la température est
élevée.
L' effet statistique de la température réelle sur
le fonctionnement neuronal permet d'envisager l'utilisation d'un modèle
formel stochastique. La fonction de recuit dans ce type de modèle permet
de comprendre comment la rétention peut être la conséquence
d'une minimisation des énergies. Cette minimisation de l'énergie
implique un lissage c'est-à-dire, en termes de comportement, un oubli
des états intermédiaires.
Activité EEG à ondes lentes et réseaux de
neurones
Il est possible de proposer un modèle(16) susceptible de
rendre compte du caractère périodique des ondes EEG
observées dans certains états de vigilance (relaxation et
sommeil). Le modèle proposé est constitué d'une
chaîne de neurones électroniques (inspirés du modèle
continu de Hopfield), connectés en cascade. Cette chaîne est
rebouclée sur elle-même.
Chaque neurone, modélisé par un amplificateur de
gain réel positif suffisamment grand associé à une cellule
R-C, apporte un déphasage de: F(ù) = Arctg RC ù.
Dans un tel schéma, le rebouclage du dernier circuit sur
le premier engendre une
oscillation dont la fréquence est:
|
1 2ð
f = tg (
2 ð RC N
|
)
|
|
2 ð 2 ð
( ) ?
Dans la mesure où N est très grand N N
f 1 =
NRC
et
tg
(La fréquence d'oscillation d'un système
composé de N cellules est telle que le déphasage total
apporté par les N neurones doit être de 2 ð. La fonction de
transfert pour chaque cellule est alors telle que : 2 ð / N = Arctg RC
ù)
Il existe alors une relation inversement proportionnelle entre
la fréquence d'oscillation du système et le nombre de neurones
compris dans la boucle. Ceci répond sur le plan descriptif
à la notion classique de synchronisation EEG ou de désactivation,
et sur le plan physiologique suggère qu'il existe une relation entre
fréquences lentes EEG et découplage neuronal
|
|
|
Fig 17 -
Fréquence d'oscillation d'une population
neuronale
19
Bien que très simple, ce modèle nous parait
pouvoir rendre compte : - d'une capacité d'auto-oscillation
(d'auto-oscillation) d'un système de réseaux de
neurones chaînés, - de la cohérence observée de
l'EEG pendant les épisodes Delta du sommeil à ondes lentes. Il
est en accord avec l'hypothèse d'une origine corticale du sommeil
à ondes lentes.
L'évolution de la fréquence de l'EEG lors du
sommeil à ondes (sommeil à ondes)
lentes amène à rechercher un mécanisme de
«couplage sériel» des différentes aires
fonctionnelles.
SOMMEIL A ONDES LENTES ET LOI DE HEBB
La loi de Hebb, relative à l'évolution du poids
synaptique peut être exprimée de la façon suivante (1-2)
:
· Si deux neurones partageant une synapse (pré et
post) sont activés simultanément (de façon synchrone),
alors le poids de cette synapse est augmenté.
· Si deux neurones partageant une synapse sont
activés de façon asynchrone, alors le poids de cette synapse est
diminué.
Durant le sommeil à ondes lentes, l'activité
électrique dans la bande DELTA est caractérisée par une
augmentation de la cohérence intra-hémisphérique en
fonction du stade de sommeil (17). Par ailleurs il a été
proposé l'existence de rapports de phase entre l'activité
fronto-centrale et occipitale (18).
La mise en évidence de rapports de phase et d'une
cohérence élevée de l'EEG durant le sommeil profond
autorise l'application de la 2ème loi de Hebb aux populations neuronales
associées à l'électrogénèse du sommeil
à ondes lentes. On peut alors élaborer l'hypothèse
fonctionnelle qu'une fonction d'oubli (caractérisée par la
diminution des poids synaptiques) serait associée au sommeil à
ondes lentes.
FILTRAGE - RECUIT HYPOTHESE POUR UN PROCESSUS DE
TRAITEMENT DE L'INFORMATION A DEUX ETAPES :
Durant le sommeil à ondes lentes la cohérence
intra-hémispérique de l'activité delta s'accroit avec le
stade de sommeil(17). On met en évidence un rapport de phase entre
l'activité EEG centro-frontale et occipitale (18). Le haut niveau de
cohérence de l'EEG associé à l'existence de ce rapport de
phase permet d'envisager qu'une fonction de filtrage
(caractérisée par la diminution des poids synaptiques) est
associée au sommeil à ondes lentes. Cette fonction agirait comme
un filtre «passe bas» pour les informations mémorisées
drant l'éveil.
Le recuit-simulé (19) est couramment utilisé pour
l'optimisation des apprentissages. Ce processus à deux étapes
optimise l'énergie associée aux patterns. L'existence de
variations de l'activité neuronale en fonction de la températures
permet de proposer qu'une fonction d'optimisation des apprentissages de type
«recuit» est associée au sommeil Paradoxal.
20
Abord physiopathologique des privations de sommeil
Pour Carol Everson (20) les conséquences des privations de
sommeil prolongées chez l'animal sont caractérisées par :
- un hypercatabolisme avec diminution pondérale bien que la prise
alimentaire soit conservée , - un hypométabolisme
cérébral notamment au niveau thalamique, hypothalamique et du
système limbique, - des anomalies endocriniennes avec diminution de la
thyroxine plasmatique secondaire à une perturbation de la
régulation hypothalamo hypophysaire, - une perte de la capacité
de défense immunitaire avec septicémie léthale et
hypothermie. De façon caractéristique, à l'examen
anatomopathologique, on ne retrouve pas de foyer inflammatoire ce qui traduit
une perte des défenses immunitaires. Les germes retrouvés sont
généralement opportunistes.
Chez l'homme, les rares éléments cliniques relatifs
aux privations totales de sommeil nous sont apportés par la connaissance
historique. Dans la Chine ancienne les condamnations à mort s
'effectuaient par privation de sommeil. Lors de l 'exécution des
sentences, les condamnés pouvaient réclamer toutes les
jouissances d 'ici bas, mais, dès que le sommeil les gagnait, leurs
gardiens les maintenaient éveillés par des coups ou autres
sévices. Après une douzaine de jours, la folie survenait, puis,
quatre ou cinq jours après, c 'était la mort dans d 'atroces
souffrances (soit une quinzaine de jours après le début de la
privation totale, le délai est du même ordre que celui
retrouvé chez l'animal).
L'étude des modifications de la réponse immunitaire
secondaire aux privations de sommeil fait actuellement l'objet d'études
avec des protocoles variés (privations transitoires et totales,
privations partielles, etc....).
Lors de privations totales de sommeil sur des durées de
l'ordre de 40 à 64 heures, Dinges (21) retouve une augmentation des
leucocytes portant essentiellement sur les neutrophiles et les monocytes,
l'accroissement du nombre des monocytes se faisant de façon
proportionnelle à la durée de la privation, la normalisation se
faisant avec la récupération, la réponse lymphocytaire
est, quant à elle, difficile à évaluer.
Se basant sur l'hypothèse d'une action immunosuppressive
du sommeil, Pollmächer (22) a étudié l'effet de privations
de sommeil de 40h sur la réponse immunitaire à l'endotoxine. Il
observe seulement une diminution de la réponse fébrile sans
modification de la libération des cytokines ni perturbations
neuro-endocriniennes.
De leur côté, Michael Irwin & Christian Gillin
(23) mettent en évidence une relation entre le sommeil et les aspects
cellulaires de la réponse immunitaire se traduisant notamment par : -
une corrélation entre l'EEG et l'activité des Lymphocytes NK chez
les patients atteints de dépression majeure, - une diminution de la
fonction immunitaire chez les sujets atteints d'insomnie primaire, - une
réduction de l'immunité cellulaire de façon
consécutive aux privations partielles de sommeil, - l'accroissement
nocturne de l'interleukine 6 lié au sommeil, - une diminution de
l'interleukine 6 associée à un accroissement des cytokines
inhibitrices, interleukine-10, chez les patients alcooliques présentant
une perte du sommeil à ondes lentes.
Pour Fehm & al l'interaction sommeil-immunité se
traduit aussi par une perturbation de la réponse immunitaire
observée à la suite de vaccinations. Les sujets mis en privation
de sommeil après vaccination présentent un taux d'Anticorps
circulants moins élevé que ceux qui n'ont pas subi de privation
de sommeil (Fig18).
21

Fig 18 - Effet de la privation de sommeil sur
l'évolution du taux d'Ac circulants (d'après Fehm &
al)
Pour notre part (24) , nous retrouvons, à partir de
l'étude d'une population de 38 000 sujets ayant
bénéficié d'examens de santé, l'existence de
différences significatives des paramètres biologiques
(accroissement des triglycérides) Fig 19. et de la fonction immunitaire
(accroissement des leucocytes) Fig 20. chez les sujets présentant une
plainte relative au sommeil. Les perturbations retrouvées au niveau de
la formule sanguine sont du même ordre que celles observées par
Dinges. L'analyse de la répartition par catégorie
socioprofessionnelle de cette population montre notamment une prévalence
accrue de la plainte concernant le sommeil chez les sujets de sexe masculin en
situation de chômage. Ceci pose de façon aigüe de nombreuses
questions notamment : - sur le rôle des facteurs environnementaux
(stress, temps de transport, chômage ,etc...) susceptibles d'induire une
dyssomnie, - sur les conséquences exprimées en terme de privation
de sommeil des dyssomnies, - sur la prise en charge thérapeutique des
dyssomnies de façon large.

Masculin, inf à 25 Masculin, de 25 à 45
Masculin, de 45 à 60 Masculin, de 60 à 75 Masculin, plus de 75
Féminin, inf à 25 Féminin, de 25 à 45
Féminin, de 45 à 60 Féminin, de 60 à 75
Féminin, plus de 75
Masculin, inf à 25 Masculin, de 25 à 45
Masculin, de 45 à 60 Masculin, de 60 à 75 Masculin, plus de 75
Féminin, inf à 25 Féminin, de 25 à 45
Féminin, de 45 à 60 Féminin, de 60 à 75
Féminin, plus de 75
Graphe des interactions pour Triglycérides
(mmol/l) Effets: TBS * Sexe * Cat Age CES
Barres d'erreurs: #177; 1 Erreurs(s)
standard(s)
Graphe des interactions pour Leucocytes
(giga/l)
Effets: TBS * Sexe * Cat Age CES
Non
Non
Moy. des cellules
Oui
Moy. des cellules
Oui
7,8
7,6
7,4
7,2
7
6,8
6,6
6,4
6,2
6
5,8
1,6
1,5
1,4
1,3
1,2
1,1
1
,9
,8
,7
Fig - 19 Triglycérides et troubles du sommeil Fig 20
-Leucocytémie et troubles du sommeil
De façon plus générale, l'ensemble de ces
interactions sommeil immunité pose de nombreuses questions. Ce d'autant
plus que l'approche "du bas vers le haut " proposée par Krueger met en
évidence l'importance des facteurs environnementaux au sein de cette
régulation complexe. L'état de privation partielle de sommeil est
relativement fréquent au cours de la vie (hospitalisations,
évènements familaux ou professionnels). Il est alors important de
poser la question de l'implication du sommeil dans la morbidité
associée à ces
22
évènements. La mise en place d'une conduite
préventive d'un état de privation de sommeil pouvant alors
être considérée comme un acte d'hygiène (respect des
rythmes de l'individu, limitation des expositions intempestives aux bruits et
à la lumière, prévention de l'anxiété,
.....). En dernier lieu cette approche fonctionnelle éclaire d'un jour
nouveau la théorie de la reprogrammation génétique
développée par M. Jouvet. En effet, autant il est difficile de
concevoir la mise en oeuvre des processus de reprogrammation comme
procédant directement des fonctions hypniques d'apparition relativement
récente dans l'évolution, autant il est facile de les
intégrer comme processus basiques, similaires à ceux de
l'intégration de gènes de resistance par les bactéries
dont l'expression serait très fortement contrôlée par le
paradigme hypnique.
23
Abord clinique des troubles du sommeil :
Celle-ci est articulée en six parties :
- Approche biographique du sujet - Antécédents
médico-chirurgicaux - Habitudes de vie
- Plainte du sujet et anamnèse - Examen clinique
- Examens para-cliniques
Approche biographique du sujet :
Celle-ci s'attache à préciser tout d'abord les
éléments de sa biographie personnelle (date et lieu de naissance,
est-il célibataire, divorcé, quel est son niveau d'études,
travaille-t-il ?, ...) et familiale (profession, antécédents
psychiatriques, toxicomanie, instabilité familiale, ...) des parents,
enfants, frères et soeurs.
Son but est de permettre de déterminer l'environnement
socio-familial du sujet.
Antécédents médico-chirurgicaux :
De façon à permettre de déterminer
l'histoire naturelle de ce qui amène le sujet à consulter. On
s'attachera à rechercher l'existence d'une hypertension
artérielle, de ronchopathie, de troubles digestifs, d'une
obésité, d'une dysthyroïdie, etc... On s'attachera à
préciser l'évolution pondérale, la
régularité des cycles menstruels chez la femme, l'existence de
pollakiurie nocturne.
De même sera recherchée l'existence d'interventions
chirurgicales (même minimes : sutures ) secondaires à un
traumatisme ou à une pathologie médicale (thyroïdectomie,
néphrectomie, etc..).
Sont évoqués ensuite les antécédents
relatifs aux troubles psychiques de l'affectivité, de l'humeur et du
sommeil. Le sujet est il sujet à des crises d'angoisse, à des
épisodes dépressifs ? a t'il utilisé des psychotropes ?
Puis les antécédents relatifs au sommeil:
était-il petit, moyen ou gros dormeur durant l'enfance, l'adolescence,
lors du service militaire pour les garçons ? Etait -il sujet à
des cauchemars, terreurs nocturnes, au somnambulisme durant son enfance ?
Habitudes de vie :
Seront précisées les consommations de substances
à effet psychotrope :
- consommation de café, thé, chocolat (combien,
depuis quand) - consommation de tabac
- consommation de substances non autorisées
- utilisation de tisanes de façon régulière
(passiflore, etc...)
et de façon plus générale la liste de tous
traitements pris de façon régulière
De même les horaires de vie en semaine et lors des
périodes de repos et les aspects subjectifs associés :
- heure du lever (sujet en forme au réveil, temps de mise
en route) - petit déjeuner
- début de l'activité professionnelle («coup
de barre» durant la matinée) - heure du déjeuner
24
- sieste durée, aspect qualitatif, somnolence
post-prandiale
- fin activité professionnelle
- activité au domicile
- heure du dîner
- activité vespérale,
- heure du coucher, endormissement
- éveils nocturnes (nombre et horaire)
- heure du réveil
Ces horaires sont-ils différents en fin de semaine et lors
des périodes de congés ?
Quels sont les horaires spontanés pour lesquels le sujet
se sent bien ?
Plainte du sujet et anamnèse :
Tout d'abord on effectuera le recueil de la plainte
spontanée, de son caractère
handicapant ou non, de l'existence d'une revendication. De
même on s'attachera à savoir si la plainte est motivée par
le sujet ou par l'entourage.
Comment sont apparus les éléments motivant la
plainte? S'agit il d'une évolution progressive ou est il possible de
dater de façon précise l'apparition des troubles ?
Puis dans un second temps on s'attachera à rechercher les
différents symptômes pouvant être associés aux
troubles :
- Y a t'il des difficultés d'endormissement ?
- Le sujet se réveille-t-il la nuit ?
- A t il des comportements particuliers (agitation nocturne,
hypersudation,
parle-t-il)
- Est il réveillé avant de se lever ? a-t-il
tendance à se rendormir sur le petit
matin ?
- Existe-t-il des rêves particuliers à
l'endormissement ou au réveil ?
- Le sujet est il particulièrement sensible aux
émotions ? lui arrive-t'il d'avoir
l'impression d'avoir les «jambes coupées» par
les émotions (joie ou peine)
- Ronfle-t'il ?
- S'endort-il durant la journée ?
- A t-il été victime d'accident ?
Examen clinique
On s'intéresse tout d'abord à la
présentation du sujet, puis à son contact (excitation,
revendication, ralentissement, mimique, etc...)
Un examen général sera ensuite pratiqué,
tension artérielle, allongé puis debout, pulsations,
auscultation, recherche de troubles de la mémoire, des fonctions
supérieures et thymo-affectives. Examen direct ORL.
Examens para-cliniques
Evaluations biologiques en fonction des cas :
- groupage HLA en biologie moléculaire à la
recherche d'un groupe HLA
DR1501/DQ0602 lié à la maladie de
Gélineau
- Dosage de la 6 sulfatoxymélatonine urinaire pour
l'évaluation des troubles de
la synchronisation et des rythmes circadiens.
25
Evaluations électrophysiologiques :
- Polygraphie avec saturométrie ambulatoire pour le
diagnostic des syndromes
d'apnées du sommeil et l'évaluation des rythmes de
sommeil.
- Polysomnographie en laboratoire de sommeil pour
l'évaluation des
hypersomnies.
- Test itératif de latences d'endormissement
- Test itératif de maintien d'éveil
- Actimétrie pour l'analyse des troubles de l'organisation
circadienne
- Enregistrement de la température centrale pour analyse
du rythme de la
température.
- Temps de réaction simple
- Temps de réaction de choix
Evaluations subjectives :
- Agenda de sommeil (recueil sur 21 jours ou plus des horaires de
lever, coucher, temps de sommeil, etc....)
- Auto-Questionnaires :
- Echelles de somnolence d'Epworth
- Echelle de fatigue de Pichot-Brun
- Echelle de matinalité/vespéralité de
Horne
26
Abord standardisé : classification des troubles du
sommeil
L'évocation «troubles du sommeil», amène
fréquemment à l'association d'idées «insomnie».
La classification actuelle se préoccupe davantage des aspects
«fonctionnels» de ces troubles du sommeil et les divise en trois
grandes familles :
- Troubles de l'initiation et du maintien du sommeil
- Les troubles apparaissant à l'occasion du sommeil
- Les troubles liés à l'organisation temporelle du
sommeil
De façon synthétique les troubles du sommeil
peuvent être regroupés selon la classification ICSD (International
Classification of Sleep Disorders) dans le tableau suivant :
Troubles de l'initiation et du maintien du sommeil
|
Troubles apparaissant à l'occasion du sommeil
|
Troubles associés à des maladies organiques ou
pshychiatriques
|
Intrinsèques
|
Extrinsèques
|
Circadiens
|
Troubles de l'éveil
Troubles de la transition veille sommeil Associés au
sommeil paradoxal
|
Psychoses
Troubles de l'humeur Anxiété
Maladies dégénératives Broncho Pneumopathie
Chronique Obstructive Epilepsie
|
Insomnies Hypersomnies S.A.S. M.M.P.I.
|
Grossesse Médicaments Mauvaise hygiène du sommeil
allergie alimentaire
|
Désynchronoses Jet Lag
Travail posté
|
Les classifications telles celles du DSM IV posent
problème essentiellement du fait que les troubles du sommeil sont
étudiés principalement au travers de leur versant comportemental
et non à partir d'un modèle physiologique décrivant les
aspects fonctionnels associés aux états de vigilance. Toutefois
l'approche comportementale à partir des considérations
quantitatives (troubles du sommeil par défaut ou insomnies, troubles par
excès ou hypersomnies) de ces troubles conserve son intérêt
dans la recherche des facteurs étiologiques :
1. Dyssomnies par excès :

L'EXCES DE SOMMEIL
PHYSIOLOGIQUE ANORMAL

INDUIT PATHOLOGIQUE

SECONDAIRE PRIMAIRE PAR TROUBLES
DU RYTHME CIRCADIEN DU SOMMEIL
Circadien
|
Insuffisance de sommeil
|
Perturbations
|
Narcolepsie-Cataplexie
|
Syndrôme de retard
|
Circasemidien
|
Travail posté
|
respiratoires liées
|
Narcolepsie atypique
|
de phase du sommeil
|
Lié à l'âge
|
Vols transmérid iens
|
au sommeil
|
Hypersomnie id iopathique
|
Syndrome d'avance
|
de la grossesse
|
Alcool
|
Maladies psychiatriques
|
Impatiences et mouvements
|
de phase du sommeil
|
|
Médicaments
|
Maladies neuro logiques
|
périodiques des membres
|
Syndrôme hypernycthéméral
|
|
|
Maladies infectieuses
|
|
|
|
|
Hypersomnie post-traumatique
|
|
|
27
2. Dyssomnies par défaut - les insomnies :
A. Insomnie occasionnelle et à court terme < 3 semaines
:
- dûe à une mauvaise hygiène de sommeil
- liée à des facteurs de l'environnement
- d'altitude
- d'ajustement (associée à un stress)
- de rebond
B. Insomnies primaires (DSM IV) : durée > 1 mois, non
liées à un trouble psychiatrique ou biologique :
- Insomnie psychophysiologique avec perturbation sur les
enregistrements de sommeil
- Mauvaise perception du sommeil caractérisée par
une grande différence entre la plainte subjective et les données
objectives.
- Insomnie idiopathique qui débute dans l'enfance
C. Insomnies organiques : - Neurologiques :
. d'origine traumatique
. dégénérative (Parkinson, Shy Drager,
...)
. infectieuse (Insomnie fatale familiale, Creutzfeld Jacob, Kuru,
..)
. vasculaire (AVC)
. épileptiques
- Somatiques :
. associées à des troubles moteurs
. infection à HIV
. dans les syndromes douloureux
. associée à des troubles respiratoires (S.A.S.)
. associée à des troubles cardiaques
. associée à des troubles métaboliques
(dysthyroïdie, diabète).
. troubles sphinctériens
. accès de boulimie nocturne
3. Parasomnies :
A. Comportementales :
- Somnambulisme, myoclonies
B. Motrices :
- Bruxisme, myoclonies d'endormissement
C. Végétatives :
- Hypersudation, énurésie
D. Cognitives :
- terreurs nocturnes, cauchemars, perceptions hypnagogiques
(hallucinations)
28
Synthèse fonctionnelle :
1) Le sommeil est un processus homéostasique
:
La chronologie et la durée du sommeil sont strictement
régulées (Feinberg 1974, Borbely 1982, Daan 1984).
2) Le sommeil peut être caractérisé
comme l'expression comportementale de processus liés à
l'adaptation :
Le sommeil est nécessaire à la prise en compte de
l'expérience vécue et à l'adaptation de la réponse
(Janet (1889), Freud (1904))
3) Le sommeil a pour objet de permettre la
récupération de la période d'éveil
précédente et de préparer à la période
à venir :
Les données relatives au sommeil orthodoxe sont conformes
à cette proposition alors que cela n'est pas le cas pour celles
relatives au sommeil paradoxal (Borbely 1981, Steriade 1993)
4) Le sommeil paradoxal est indispensable à
l'assimilation d'informations inhabituelles nécessitant une adaptation
comportementale importante (Greenberg et Perlman 1974).
5) La privation de sommeil induit des perturbations
psychiques, comportementales et biologiques
29
2 ème partie :
Le syndrome post-commotionnel
30
Le syndrome post-commotionnel est une entité nosographique
définie au travers des différents barèmes d'indemnisation
du dommage corporel notamment dans :
- Le barème indicatif d'invalidité des accidents du
travail - Le barème indicatif de droit commun
- Le barème des pensions militaires d'invalidité
Ses conséquences en terme de déficiences sont
évaluées dans le barème de la C.O.T.O.R.E.P. Le
barème de intégrant sous forme d'un taux global à la fois
:
- Le déficit fonctionnel objectif
- Les conséquences sur la vie courante - Le
retentissement socio-professionnel
31
Le syndrome post-commotionnel au travers du barème des
accidents du travail:
Le syndrome post-commotionnel est défini de façon
légale dans le barème indicatif d'invalidité des accidents
du travail publié au Journal Officiel du 30 décembre 1982.
Décret n°82-1135 du 23 décembre 1982 modifiant
le décret n°46-2959 du 31 décembre 1946 et le décret
73-598 du 29 juin 1973 en ce qui concerne le barème indicatif
d'invalidité en matière d'accidents du travail.
cette définition du syndrome post-commotionnel est faite
au chapitre 4 : Crâne et système nerveux.
4.2.1 Syndromes propres au crâne et à
l'encéphale
4.2.1.1 Syndrome post commotionnel des traumatisés du
crâne
Les traumatisés du crâne se plaignent souvent de
troubles divers constituant le «syndrome subjectif». On ne doit
conclure à la réalité d'un tel syndrome qu'avec prudence.
Il ne sera admis que s'il y a eu à l'origine un traumatisme
crânien ou une commotion cérébrale par
l'intermédiaire de l'axe cérébral plus
particulièrement du rachis cervical.
Ce syndrome se manifeste par des céphalées, des
étourdissements ou une sensation d'instabilité, une
difficulté de la concentration intellectuelle et de l'association des
idées. La victime peut accuser également une fatigabilité
intellectuelle (par hétérophorie), des troubles mnésiques
portant sur les faits récents, une modification de l'humeur et du
caractère, ainsi que des troubles du sommeil.
Lors de l'interrogatoire, il y a lieu de faire préciser au
blessé les signes accusés, de les lui faire décrire.
Cependant le médecin évitera de «diriger»
l'interrogatoire par des questions pouvant orienter les réponses.
- Syndrome subjectif post-commotionnel 5 à 20
On ne doit pas additionner au taux du syndrome post commotionnel,
les taux inhérents à des séquelles neurologiques, sans que
celles-ci soient individualisées et objectivées par des examens
paracliniques éventuels : bilans ophtalmo et ORL, ECG,
tomodensitométrie.
Cette définition est notamment complétée par
les rubriques suivantes : 4.2.1.2 Syndrome cervico-céphalique
Il s'accompagne éventuellement de vertiges de position
avec obnubilation visuelle,
«Arnoldalgie», point d'ERb, contracture du
trapèze, redressement de la lordose cervicale physiologique, limitation
plus ou moins douloureuse de la mobilité du cou.
- Syndrome isolé 5 à 15
- Syndrome associé à un syndrome post commotionnel,
le taux global n'excèdera pas
25
....
4.2.1.11 Séquelles psychonévrotiques
32
Il est nécessaire de recourir à un bilan
neuro-psychologique détaillé et à l'avis d'un
neuro-psychiatre. Dans la majorité des cas, ces troubles sont les
conséquences de lésions cérébrales diffuses, sans
possibilité de focalisation, associées ou non à des
troubles neurologiques précis.
En règle générale, les accidentés
atteints de ces troubles intellectuels post-traumatiques ont
présenté un coma plus ou moins prolongé et ont
présenté en général d'emblée des
troubles de la conscience 30 à 100
- Syndromes psychiatriques
L'étiologie traumatique des syndromes psychiatriques est
très exceptionnelle. Il faut que l'enquête approfondie atteste de
l'intégrité mentale antérieure, et que le syndrome
succède immédiatement à un traumatisme
particulièrement important. Seul un psychiatre peut estimer valablement
le déficit psychique de la victime.
- Syndrome psychiatrique post-traumatique 20 à 100
- Névroses post-traumatiques
- Syndrome névrotique anxieux, hypochondriaque,
cénesthopathique, obsessionnel, caractérisé,
s'accompagnant d'un retentissement plus ou moins important sur
l'activité
professionnelle de l'intéressé 20 à 40
(ces cas névrotiques caractérisés ne doivent
pas être confondus avec un syndrome post-commotionnel des
traumatisés du crâne ni avec les séquelles définies
au chapitre suivant).
33
Le syndrome post-commotionnel au travers du barème
indicatif de droit commun (Barème Rousseau) :
Le syndrome post-commotionnel est défini de façon
indicative dans le barème indicatif de droit commun publié dans
la revue «Le Concours Médical».
Chapitre 1 - Séquelles neurologiques
(Système nerveux central)
Titre A. Syndrome post-commotionnel des
traumatisés crâniens.
Ce terme est préférable à celui de
«syndrome subjectif» dans la mesure où le tableau syndromique
est d'une assez remarquable constance, quels que soient la durée de la
perte de connaissance et le contexte psycho-sociologique : fatigabilité
intellectuelle avec des troubles de l'attention et de la concentration,
troubles de la mémoire des faits récents, troubles du
caractère avec irritabilité, troubles du sommeil,
fatigabilité visuelle, intolérance aux bruits. Les
céphalées sont plus inconstantes, elles sont même peu
fréquentes après les comas. Il s'y ajoute souvent des sensations
vertigineuses sans caractère giratoire, lors de changements de
position.
Les caractères sémiologiques de ces symptômes
fonctionnels et leurs modalités évolutives doivent être
précisés par un interrogatoire minutieux, qui complète et
affine leur description spontanée, et qui seul permet de les
authentifier et donc d'affirmer le diagnostic.
Les examens paracliniques (E.E.G., scanner, examens
ophtalmologiques et vestibulaires) sont généralement normaux; ils
ne sont donc le plus souvent d'aucune utilité pour le diagnostic. Il est
parfois utile cependant de demander l'avis d'un ophtalmologiste ou d'un ORL
pour faire la part de ce qui revient au syndrome post-commotionnel et de ce qui
peut présenter éventuellement des séquelles sensorielles
propres, constitutives par elles-mêmes d'une incapacité
permanente.
De la même façon, une composante névrotique
peut s'ajouter au syndrome post-commotionnel (cf névroses
post-traumatiques).
L'évolution du syndrome post-commotionnel isolé est
souvent régressive, totalement ou partiellement, avec de grandes
variations dans la durée d'évolution.
Un délai de dix-huit mois à deux ans est parfois
nécessaire avant une évaluation des séquelles
permanentes.
Le taux d'incapacité est évalué en fonction
du nombre et de l'intensité des symptômes constitutifs dans chaque
cas particulier :
- Cas légers : légers troubles mnésiques,
difficultés de concentration intellectuelle, intolérance aux
bruits, instabilité de l'humeur, céphalées
intermittentes
moins de 5%
- Cas modérés : mêmes signes fonctionnels,
auxquels s'ajoutent des troubles
mnésiques permanents, fatigabilité intellectuelle,
irritabilité, trouble du sommeil
5 à 10%
Les cas les plus sévères sortent du cadre du
syndrome post-commotionnel et relèvent soit d'une pathologie
psychiatrique, soit de lésions neurologiques ou labyrinthiques.
Le barême indicatif différencie de façon
nette les troubles psychiariques des troubles post-commotionnels dans le
chapitre V - Séquelles psychiatriques.
34
Le diagnostic des séquelles purement psychiatriques impose
l'examen par un spécialiste confirmé. Cet examen doit comporter
non seulement une analyse sémiologique précise des symptomes
présentés par le blessé, mais aussi une étude
longitudinale soigneuse de la biographie. Il est en effet essentiel de discuter
dans tous les cas les rôles respectifs de l'état antérieur,
du traumatisme et d'autres facteurs pathogènes éventuels.
Névroses post-traumatiques
Elles peuvent apparaitre après un traumatisme cranien
où toute autre lésion traumatique (du rachis, des membres)
mettant en cause une fonction particulièrement investie par le sujet.
Le tableau clinique est polymorphe, associant en proportion
variable des manifestations anxio-dépressives, des conduites phobiques,
des plaintes hypochondriaques, des comportements théatraux pouvant
même s'accompagner de phénomènes hystériques de
conversion ou d'une sthénie revendicatrice à tonalité
paranoïaque. Il doit être distingué des névroses
d'effroi (ou névroses traumatiques) et du syndrome post-commotionnel des
traumatisés crâniens.
Les névroses post-traumatiques s'améliorent sous
l'effet d'un traitement précoce et adéquat; l'évolution
est progressive, ce qui conduit à n'apprécier les
séquelles définitives qu'après un délai minimal de
dix-huit mois à deux ans.
Si au contraire les symptômes paraissent fixés et
peu accessibles à la thérapeutique, le règlement devra
être plus précoce pour constituer une «névrose de
rente», qui fait du blessé un insatisfait procédurier.
Au cas où le rôle causal de l'accident a
été démontré, la détermination de
l'incapacité permanente, ventilant les divers facteurs, en particulier
un état antérieur ou intermittent, pourra se faire en fonction
des propositions suivantes :
- Névrose post-traumatique sans caractère de
réelle gravité, où domine l'anxiété
diffuse 5 à 10%
- Névrose post-traumatique de gravité moyenne,
restreignant l'activité générale, associant un état
anxio-dépressif chronique, des troubles somatiques de
caractère
hystérique, des plaintes hypochondriaques
épisodiques 15 à 20%
- Névrose post-traumatique sévère, avec
angoisse permanente, désintéret majeur, repli
sur soi, rumination hypochondriaque incessante 25 à 35%
- Les formes majeurs, rares, avec état de
régression affective et de dépendance, peuvent
justifier une incapacité permanente plus
élevée , jusqu'à 60%
Le taux global d'incapacité prendra en compte par ailleurs
les éventuelles séquelles organiques du traumatisme, s'ajoutant
à la névrose post-traumatique.
Névroses traumatiques (ou névroses
d'effroi)
Ce sont des manifestations névrotiques provoquées
par un évènement soudain et violent, débordant les
capacités de défense de l'individu.
Elles ont été observées lors des conflits
armés (névroses de guerre) et peuvent survenir à
l'occasion d'accidents dont le déroulement a été
particulièrement dramatique, ou a povoqué un choc
émotionnel violent.
La symptomatologie spécifique est
représentée par le «syndrome de
répétition», dont la manifestation la plus fréquente
est la persistance de cauchemars au cours desquels le
35
blessé revit la scène de l'accident.
Traités précocement de façon
adéquate, ces états névrotiques guérissent avec
retour à l'état psychologique initial, sans laisser de
séquelles constitutives d'une incapacité. Non traités, ils
peuvent évoluer vers la persistance de troubles névrotiques dont
l'évaluation rejoint celle des séquelles des névroses
post-traumatiques.
36
Le syndrome post-commotionnel au travers du code des pensions
militaires d'invalidité :
Une troisième définition en est donnée dans
les textes officiels relatifs à l'indemnisation des anciens combattants
et victimes de guerre (Art 115), mise à jour du 1er Août 1976.
Chapitre relatif aux traumatismes crâniens :
2° Troubles neuropsychiques post-traumatiques
Le problème des troubles neuropsychiques après
traumatismes crâniens s'est en partie transformé depuis 1920. A
cette date, régnait une conception étiopathogénique qui
distinguait «commotions» et «émotions»
consécutives aux traumatismes. Si la conception de Pierre Marie du
«syndrome subjectif des traumatisés du crâne» avait le
mérite de tente de réhabiliter le «subjectif» aux yeux
du corps médical, l'évolution de la psychiatrie et de la
neurologie du triple point de vue théorique, méthodologique et
thérapeutique rendait cependant nécessaire une
réévaluation des catégories pathologiques
rencontrées après les traumatismes.
De la précision et des modalités de l'expertise
dépendront non seulement une juste réparation, mais aussi
l'évolution des troubles dont on sait combien ils sont intriqués
avec les représentations sociales et parfois aggravés par les
erreurs psychologiques commises par l'environnement social, familial ou
médical. C'est dans cette optique qu'une méthodologie rigoureuse
comportant même un protocole précis est indispensable. Cette
démarche devrait s'étaler sur un laps de temps suffisant pour que
les examens soient effectués sur un sujet détendu, dans des
conditions psycho-biologiques optimales.
L'examen du sujet comprendra :
- Des investigations sur les circonstances précises de
l'accident ou de la blessure, sur la perte de connaissance, sur l'existence
d'une amnésie rétrograde.
- Un entretien peu directif de durée suffisante.
- Un examen clinique neurologique poussé.
- Eventuellement, des explorations paracliniques
complémentaires : électroencéphalogramme, examens
radiologiques, examens cochléo-vestibulaires, examens
ophtalmologiques.
- Un examen psychologique approfondi systématique avec,
dans la mesure du possible, mise en oeuvre de tests ( test d'efficience, tests
projectifs, questionnaires de personnalité).
Dans la démarche séméiologique et la
réflexion clinique, il importe de ne pas s'enfermer dans une distinction
du «subjectif» et de «l'objectif» qui peut être
génératrice de malentendus et d'approximation,
«subjectif» n'entrainant pas forcément l'hypothèse
d'une éthiopathogénie psychogène.
Les états pathologiques rencontrés dans la pratique
courante constituent le plus souvent des groupements complexes où
s'intriquent sur le plan pathogénique, le pôle
psychonévrotique, l'aspect réactionnel ou lésionnel
organique.
Ce qu'on appelle couramment «syndrome subjectif»
s'avère souvent un tableau permettant un certain démembrement
clinique et pathogénique. Un symptome simple en apparence peut ressortir
de déterminations multiples, parfois chez le même patient : il
peut en être ainsi de la «céphalée» qui peut
répondre, non seulement aux mécanismes somatiques habituels, mais
aussi à des processus psychofonctionnels, ou encore à une
fixation hypochondriaque. Les pseudo-vertiges peuvent, de même,
être rapportés à des réalités psychiques
complexes.
37
Les aspects essentiels des troubles neuropsychiques
post-traumatiques comprennent :
- Le syndrome subjectif post-traumatique proprement dit avec :
céphalées ou sensations céphaliques très
variées - étourdissements et impressions d'instabilité,
parfois de caractère vertigineux - troubles visuels et auditifs.
Il s'y rattache souvent des symptômes évoquant plus
précisément un pôle psychique tel que : asthénie
physique et psychique, troubles sexuels, insomnie, troubles de la concentration
intellectuelle, aspects dépressifs souvent marqués, plaintes
hypochondriaques, modifications du caractère (irritabilité,
agressivité), labilité émotionnelle,
éléments de dépersonnalisation avec angoisse.
La durée moyenne de ces troubles va de trois mois
(après le traumatisme ou la fin du coma initial éventuel)
à deux ans, mais il existe des exceptions à cette
règle.
On ne prendra en considération que le syndrome subjectif
dont les premières manifestations sont apparues dans les suites proches
du traumatisme et les plus grandes réserves seront faites lorsque ce
syndrome apparaîtra après un délai de dix-huit mois.
A coté de ce tableau de syndrome post-traumatique
classique, des évolutions névrotiques ou psychotiques peuvent se
rencontrer :
- Névroses traumatiques proprement dites
- Symptomatologie hystérique ou phobique
- Réorganisation pathologique de la personnalité
(états de dépendance affective, régressions massives,
états limites, évolution psychopathique).
- Organisations psychotiques : délire hypochondriaque,
délire paranoïaque (type délire de revendication).
Le terme de sinistrose devra être abandonné parce
que trop imprécis et souvent dénaturé par l'usage.
Les attitudes de revendication pathologique, de même que
l'hystérisation, sont des symptomes qui doivent être
considérés comme faisant partie des tableaux cliniques.
Les troubles déficitaires touchant des fonctions
neuropsychologiques supérieures doivent être diagnostiqués
et évalués au moyen de la clinique et des examens
psychométriques susceptibles de les objectiver : ces troubles peuvent
être des syndromes focaux (syndrome frontal même fruste, aphasie
même latente) ou toucher la mémoire ou l'efficience intellectuelle
du sujet (détérioration, états démentiels).
38
INDEMNISATION
DESIGNATION DES INFIRMITES
|
POUR- CEN- TAGE d'invali-
dité
|
POURCENTAGE
réservé aux bénéficiaires
des articles L12 et L13bis du Code lorsque ce pourcentage est
plus avantageux
|
1887
|
1915
|
Syndrome dit «subjectif post-traumatique»
a. Caractérisé par une symptomatologie
modérée essentiellement céphalique et
psycho-sensorielle
b. Caractérisé par une symptomatologie dans
laquelle sont surajoutés en plus des éléments
isolés décrits dans les catégories ci-dessous :
|
10
|
|
|
Troubles névrotiques et psychotiques post-traumatiques,
états déficitaires neurologiques et psychiatriques
|
20
|
|
|
Troubles névrotiques et psychotiques post-traumatiques
:
|
|
|
|
1°Etats névrotiques post-traumatiques :
|
|
|
|
Névroses traumatiques, manifestations phobiques,
hystériques
|
10 à 40
|
|
|
2°Troubles de la personnalité :
|
|
|
|
Régression affective
|
|
|
|
Etat «frontière»
|
|
|
|
Psychopathies
|
10 à 60
|
|
|
3°Organisations psychotiques :
|
|
|
|
Hypochondrie délirante, délire paranoïaque
|
40 à 100
|
|
|
Etats déficitaires neurologiques et psychiatriques
|
|
|
|
Syndrome frontal
|
30 à 100
|
|
|
39
Evaluation des conséquences globales du syndrome post-
commotionnel. Barême C.O.T.O.R.E.P.
En dernier lieu, les troubles fonctionnels identifiés
comme entrant dans le cadre du syndrome post-commotionnel peuvent être
à l'origine d'une déficience ayant des conséquences dans
le cadre de la vie professionnelle. Ces troubles sont identifiés et font
l'objet d'une quantification dans le barème officiel de la
C.O.T.O.R.E.P. (décret n°93-1216 relatif au guide barème
pour l'évaluation des déficiences et incapacités des
personnes handicapées JO, 6 Novembre 1993).
CHAPITRE II
Déficiences du psychisme
......
Section II - Adulte
......
I. Critères principaux
7. Troubles de la conscience et de la
vigilance
a) Légère diminution permanente de la
vigilance, n'entravant pas l'insertion sociale et professionnelle (taux : 20
à 40%).
b) Troubles de la conscience apportant une gène notable
à la vie socio-professionnelle tout en permettant le maintien d'une vie
quotidienne relativement satisfaisante (taux : 50 à 75%)
- soit dans le cadre de troubles intermittents de la conscience
;
- soit du fait d'une diminution permanente de la vigilance
(obnubilation)
c) Troubles de la conscience perturbant ou entravant la vie
quotidienne et socioprofessionnelle ; la réalisation des actes
élémentaires de la vie sur incitation forte ; état
crépusculaire prolongé (taux : 80 à 95%)
Nota : en ce qui concerne l'épilepsie, se reporter au
chapitre 1, section 3.
8. Troubles intellectuels
A. Séquellaires d'une affection mentale précoce
B. D'acquisition tardive
Comprend : troubles de la mémoire ; troubles de
l'attention ; troubles du jugement, du calcul mental ; troubles de
l'orientation temporelle et spatiale.
a) Gêne ne perturbant pas le maintien de la vie courante
(taux : 20 à 45%).
b) Dégradation importante d'une fonction ou expression
déficitaire d'un processus
40
psychotique antérieur apportant une perturbation notable
dans la vie socio-
professionnelle mais respectant les actes
élémentaires de la vie quotidienne (taux : 50 à 75%)
c) Détérioration importante transitoire ou
continue des facultés intellectuelles avec ou sans atteinte des
fonctions instrumentales de type démence avancée, perturbant ou
entravant la vie quotidienne et socio-professionnelle (taux : 80 à
90%)
d) Absence totale d'autonomie, démence complète
(taux : plus de 95%).
9. Troubles de la vie émotionnelle et
affective
Comprend : anxiété, angoisse; doute;
indifférence affective; discordance affective; instabilité
affective; troubles du caractère; immaturité affective;
timidité.
a) Troubles modérés n'entravant pas la vie sociale
et professionnelle (taux : 1 à 40%)
Anxiété permanente ou crises d'angoisse peu
fréquentes; labilité émotionnelle; irritabilité;
timidité; immaturité affective.
b) Troubles non compensés apportant une gêne
importante dans la vie socioprofessionnelle, maintien d'une vie quotidienne
possible (taux : 50 à 75%)
Angoisse permanente ou crises de panique
répétées ou importantes difficultés de
contrôle émotionnel (notamment accès fréquents de
colère inadaptés, éreutophobie invalidante); tendance
à la discordance affective (rires immotivés) ; pauvreté
des affects ; doute permanent (folie du doute).
c) Troubles invalidants de l'affectivité perturbant ou
entravant la vie quotidienne et socio-professionnelle (taux : 80 à
90%)
Angoisse de nature psychotique ou discordance affective totale
ou indifférence affective totale ou absence totale de contrôle
émotionnel.
d) Troubles affectifs majeurs ne permettant plus aucun
contact avec la réalité (taux : 95%)
10. Expression somatique des troubles
psychiatriques
a) Somatisation à type de plaintes subjectives sans
retentissement notable sur la vie quotidienne et professionnelle (taux : 20
à 45%)
b) Somatisation systématisée importante perturbant
la vie socio-professionnelle et entrainant une demande
répétée de soins (taux : 50 à 75%)
c) Altération grave et invalidante de l'état
général (par exemple amaigrissement très important)
entravant la vie quotidienne (taux : 85 à 90%)
d) Altération grave de l'état
général mettant en jeu le pronostic vital (cachexie, escarres
étendues, état grabataire) (taux : plus de 95%)
41
II. Critères secondaires
Les critères secondaires permettent de moduler les taux
à l'intérieur des fourchettes définies par les
critères principaux.
On prendra en compte :
Le retentissement relationnel sur la vie sociale et affective,
les troubles pouvant être bien acceptés par l'entourage ou,
à l'opposé, entrainer un isolement, une marginalisation ou une
dépendance totale ;
Les relations avec le milieu professionnel, depuis la gêne
au travail (mais le sujet est toléré par le milieu professionnel)
à l'inaptitude à tout travail ;
Les hospitalisations, quand elles sont prolongées,
fréquentes, répétées, peuvent constituer un indice
de gravité. A apprécier selon les possibilités locales de
prise en charge.
L'âge du patient et l'ancienneté de la maladie :
- adulte jeune : moins de 30 ans et maladie récente
évolutive (moins de cinq ans), réévaluation au minimum
tous les deux ans pour tenir compte de l'évolution du handicap ;
- cas particulier : épisode aigu (exemple : bouffée
délirante), ne baser l'évaluation de l'incapacité que sur
les manifestations résiduelles après stabilisation.
L'importance et la tolérance du traitement.
Remarques :
Le retentissement des divers traitements et des diverses
thérapies n'est pas toujours séparable de celui de la pathologie
qui les justifie ;
A prendre en compte lorsque cette thérapeutique
entraîne une gêne à la vie quotidienne, ou une
régression, ou des effets secondaires pour certains
médicaments.
Il faut retenir qu'à la différence des
barèmes «accidents du travail», «indicatif de droit
commun» et «des pensions militaires» le barème de la
C.O.T.O.R.E.P. a pour objectif de quantifier la déficience du sujet tout
à la fois sur le plan :
- du déficit fonctionnel objectif ,
- des activités de la vie courante ,
- du retentissement socio-professionnel.
De façon similaire aux taux des barèmes
«accidents du travail» et «indicatif de droit commun» un
taux de 100% correspond à la mort du sujet.
Un taux supérieur à 80% ou à 50%, si il est
associé à une inaptitude au travail, donne droit à
l'allocation d'adulte handicapé.
42
Synthèse syndromique et conséquences cliniques
De façon synthétique le syndrome post-commotionnel
peut donc être défini comme associant :
· céphalées
· étourdissements
· sensation d'instabilité
· difficulté de la concentration intellectuelle et
de l'association des idées
· fatigabilité intellectuelle (par
hétérophorie)
· troubles mnésiques portant sur les faits
récents
· modification de l'humeur et du caractère avec
irritabilité
· troubles du sommeil
· fatigabilité visuelle
· intolérance aux bruits
et être complété dans le cas du Syndrome
cervico-céphalique par des signes neuromusculaires touchant le rachis
cervical :
· vertiges de position sans caractère giratoire,
avec obnubilation visuelle
· «Arnoldalgie»
· point d'Erb
· contracture du trapèze
· redressement de la lordose cervicale physiologique
· limitation plus ou moins douloureuse de la
mobilité du cou
La durée des troubles est habituellement de trois mois
à deux ans et ceux-ci nécessitent une prise en charge
thérapeutique adaptée.
il est de même retenu que durant la période
clinique, les troubles de la conscience et de la vigilance, les troubles
intellectuels ainsi que les troubles de la vie émotionnelle et affective
induisent une déficience altérant les capacitités
fonctionnelles du sujet.
43
3 ème partie :
Discussion médico-légale
44
Réalité du dommage :
La confrontation de l'individu à un
évènement inexorable à caractère vital induit dans
près de 20 à 60% des cas (25,26) l'apparition d'un stress
lié au traumatisme. Et ce, que l'on ait directement été
victime ou simplement témoin. Par définition l'accident consiste
dans la survenue d'un évènement inattendu provoqué
par l'action soudaine et violente d'une cause extérieure
indépendante de la volonté des participants.
Traumatisme actif versus passif
Les définitions relatives au stress traumatique mettent en
avant le caractère inattendu, soudain, violent d'une cause
extérieure indépendante de la volonté. Cette
définition caractérise le sujet comme étant placé
en position de victime d'un évènement indépendant de sa
volonté. Ceci n'est pas le cas de l'accident survenant alors que le
sujet se place de façon consciente dans une situation à risque
(compétition, sports extrèmes).
Implication du sujet dans la survenue du traumatisme
Dans la situation où le sujet est spectateur de
l'évènement dans lequel il est impliqué. Il n'y a aucune
raison particulière de son fait pouvant expliquer de façon
rationnelle sa position de victime. «Pourquoi moi ?». Ce d'autant
plus qu'il n'a pas conscience d'avoir fait de faute particulière.
Réalité des lésions :
A. Traumatisme et lésions objectives :
Le traumatisme s'accompagne de lésions qui pourront
être objectivées cliniquement ou au moyen d'examens d'imagerie.
Ces lésions pourront prendre des formes diverses (épilepsie,
syndrome déficitaire, etc...) et en fonction de leur localisation avoir
des expressions variées (troubles de l'humeur, de la mémoire,
etc )
B. La notion de traumatisme informationnel :
Il s'agit là du traumatisme cognitif subi par le sujet en
référence à la situation informationnelle de l'accident.
Il peut être rapporté au traumatisme initial décrit par
Freud (27). Ce traumatisme peut être caractérisé comme
correspondant à l'innondation de la mémoire immédiate par
l'ensemble des perceptions sensorielles associées au contexte de
l'accident y compris celles associant le «Moi splanchnique».
Cette situation informationnelle constitue un tout. Elle est
d'autant plus prégnante que le traumatisme est survenu de façon
inopinée.
45
Concordance de siège :
Dans une revue récente, Peretz Lavie & al (28),
Dugovic & al (29) font le point sur l'ensemble des éléments
relatifs à la comorbidité existant entre le Stress et les
Troubles du sommeil. Les principales études polygraphiques ne montrent
pas de différence quantitative significative sur les principaux
paramètres du sommeil étudiés chez les sujets ayant subi
un traumatisme. Le temps de sommeil total , les latences d'endormissement, la
répartition des différents types de sommeil , le nombre
d'éveils nocturnes ne diffèrent pas de façon significative
par rapport à une population témoin. Toutefois, l'analyse plus
fine des paramètres spéfiques du sommeil paradoxal permet de
mettre en évidence une augmentation des évènements
phasiques (mouvements oculaires notamment) dans la population ayant subi un
traumatisme. De même est retrouvée une augmentation de
l'activité musculaire associée à une augmentation des
mouvements périodiques à la fois durant le sommeil lent profond
et le sommeil paradoxal. On note aussi une augmentation de la prévalence
des apnées de sommeil chez les patients (2 fois plus que dans la
population générale).
Lien anatomoclinique :
Récemment (30) D.Davenne a mis en évidence une
diminution spécifique de la force musculaire du trapèze chez les
sujets mis en situation de privation de sommeil. Arnulf & al (31) ont
montré l'existence d'une activité phasique des
sterno-cléido mastoïdiens survenant en sommeil paradoxal et
suppléant l'activité du diaphragme.
Ces données sont à rapprocher de celles,
identifiées expérimentalement, relatives aux
effets de l'apprentissage sur le sommeil (augmentation globale de
la durée du Sommeil Paradoxal de 40% ).
Sur le plan anatomo-clinique, si l'on retient la mise en jeu
anormale de l'entité fonctionnelle associée à
l'oculo-céphalogyrie durant le sommeil paradoxal, il serait alors
possible de décrire un syndrome associant :
une dimension cognitive :
· troubles mnésiques portant sur les faits
récents
· difficulté de la concentration intellectuelle et
de l'association des idées
· céphalées
une dimension liée à la motricité oculaire
:
· fatigabilité intellectuelle (par
hétérophorie)
· fatigabilité visuelle
· sensation d'instabilité
une dimension liée à la motricité
céphalogyre
· vertiges de position sans caractère giratoire,
avec obnubilation visuelle
· perturbation de l'activité du trapèze
· perturbation de l'activité des
sterno-cléido-mastoïdiens
Les perturbations à moyen terme du sommeil
évoluant vers des troubles de l'humeur (32) :
· modification de l'humeur et du caractère avec
irritabilité
· intolérance aux bruits
46
Délai d'apparition des symptômes :
Le temps d'intégration psychique
Les définitions fonctionnelles caractérisent le
sommeil comme l'expression comportementale de processus liés à
l'adaptation ou ayant pour objet de permettre la
récupération de la période d'éveil
précédente et de préparer à la période
à venir.
Ces définitions impliquent la nécessité
d'une prise en compte de l'apparition des symptômes dans une dimension
chronobiologique (29). En effet, la réponse au traumatisme (ou au
stress) est médiée par des interactions complexes
neuro-endocriniennes. Sur le plan chronologique on envisage les réponses
d'adaptation à très court terme mettant en jeu l'axe
hypocampo-hypothalamo-hypophyso-surrénalien, puis des réponses
retardées avec un délai de l'ordre de 24h où l'on note un
rebond de sommeil paradoxal, de 72h qui mettent en jeu des modifications de la
régulation de l'activité cellulaire (phase de transcriptions),
des réponses encore plus retardées de l'ordre du mois.
Le temps d'intégration psychique se module alors en
plusieurs phases : une phase précoce, une phase retardée et une
phase tardive de l'ordre du mois.
Les premiers troubles apparaissent de façon précoce
à la suite de traumatisme.
Etat antérieur :
Le traumatisme dans le schéma freudien
Le traumatisme informationnel correspond par définition
à l'innondation de la base de connaissance du sujet (son acquis) par un
flux d'informations associé au traumatisme.
Par définition, l'histoire naturelle du sujet participe
fondamentalement à la manière dont seront intégrées
les informations associées au traumatisme.
La capacité du sujet à se situer par rapport
à l'environnement associé au traumatisme va jouer un rôle
fondamental dans la prise en compte de l'expérience vécue.
Le niveau de contrôle de la réponse au ça par
le surmoi ainsi que l'aptitude du sujet à se distancer par rapport
à l'expérience vécue va ainsi influer sur la
capacité d'intégration des éléments
informationnels.
L'impossibilité à se distancer pour des raisons
diverses se traduira alors par
l'apparition d'un conflit entre le moi, l'environnement
informationnel subi et le traumatisme.
De façon simpliste on pourrait traduire le conflit par
l'expression : «Pourquoi moi ?»
Pourquoi moi ? j'étais arrêté à un feu
rouge, j'ai fait tout ce qu'il faut, je n'ai pris aucun risque, etc... mais je
suis victime. Pourquoi ?
47
Elements extérieurs pouvant expliquer le dommage :
Le masquage thérapeutique
Si l'on accepte le principe de la séquence :
1. Traumatisme informationnel associé ou non à un
traumatisme physique
2. Perturbation de l'intégration psychique (dont
processus associés au sommeil)
3. Apparition de symptomatologie fonctionnelle (defaut
adaptatif)
La prise en charge thérapeutique précoce, celle
liée à la perturbation de l'intégration psychique ou de la
symptomatologie tardive vont influer de façon directe sur l'expression
du dommage.
Si l'on accepte la notion de traumatisme informationnel, la prise
en charge, au moyen de susbtances psychotropes de type anxioloytique ou
hypnotique, s'avère inapropriée si elle est faite de façon
isolée sans travail cognitif.
En effet, l'effet des psychotropes induit un effet de masquage de
la problématique sous-jacente au traumatisme informationnel. Cet effet
ne permet pas l'adaptation du sujet à l'expérience du traumatisme
et peut éventuellement évoluer vers une chronicisation des
symptômes présentés.
Causalité :
Au regard de la discussion des éléments relatifs
à l'imputabilité on peut admettre l'existence d'un lien de
causalité certain et direct entre le traumatisme informationnel et
l'apparition d'un syndrome post-commotionnel.
Toutefois, il est beaucoup plus difficile d'admettre une
causalité totale. Ce, en raison de la notion même de traumatisme
informationnel. Le traumatisme ne pouvant s'exprimer qu'en présence
d'une situation favorisante liée tout à la fois à
l'histoire naturelle du sujet et aux modalités de prise en charge
médico-sociale (pour être large) du traumatisme subi.
Par ailleurs, cette même notion de traumatisme
informationnel fait qu'il est quasiment impossible de replacer le sujet dans la
situation où il était avant le dommage.
48
4 ème partie :
Réflexion de synthèse
49
Nous nous sommes efforcés dans ce travail de repositionner
la place des troubles du sommeil dans le cadre du syndrome
post-commotionnel.
En effet, leur haute prévalence dans la population
générale (ils touchent 21% des hommes et 27% des femmes) font
qu'ils sont considérés de façon péjorative.
Cette banalisation fait le lit des lieux communs, des transferts
et des contre-transferts (5h ça me suffit, etc....).
Le sommeil n'est en aucune façon «une petite
mort», il s'agit d'un comportement caractérisé par une
diminution de la vigilance du sujet (la vigilance étant définie
comme la capacité à répondre de façon
adaptée à une situation adaptée).
Ce comportement, analysé de façon fine permet de
mettre en évidence l'exécution de processus ayant un rôle
fonctionnel en terme d'adaptation du sujet à son environnement.
De nombreuses expériences mettent en évidence
l'impact de nouveaux apprentissages sur l'architecture du sommeil. Sont aussi
mises en évidence des perturbations des apprentissages liés aux
privations de sommeil.
Le traumatisme, analysé en terme de vécu, est
associé à un flux informationnel qui nécessite une prise
en compte au sein de l'acquis du sujet. Le conflit non résolu entre la
situation informationnelle associée au traumatisme et l'histoire
naturelle du sujet se traduit dans cette perspective par une perturbation des
processus d'intégration de la connaissance survenant durant le
sommeil.
La chronicisation de ce conflit survient pour des raisons
diverses (culturelles, médicales, etc....). Une fois chronicisé,
celui-ci s'exprime par des perturbations fonctionnelles associées aux
circuits neuro-anatomiques mis en jeu dans le processus de traitement de
l'information (notamment lié à l'expression phasique du sommeil
paradoxal).
Cette approche pose le délicat problème de
l'état antérieur en terme culturel et d'acquisitions cognitives,
les sujets ne présentant pas la même fragilité face au
traumatisme en fonction de leur histoire naturelle.
Elle plaide pour la prise en charge socio-médicale rapide
et adaptée du traumatisme informationnel. La réussite de cette
prise en charge devant faire disparaitre la notion même de Syndrome post
commotionnel.
50
5 ème partie :
Bibliographie
51
1 Paré A.: Du dormir & veiller. Le premier livre de
l'introduction à la chirurgie, chap XIX.
11 Mai 1597
2 Paré A.: Pourqoy la fièvre quarte, & autres
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peur, ou par une grande joye. Le premier livre de l'introduction
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30 Davenne D. Effet de la privation de sommeil sur les
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31 Arnulf & al. Sleep disorders and diaphragmatic function in
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32 Gillin JC Are sleep disturbances risk factors for anxiety,
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