2. LA PROBLEMATIQUE DE
L'ETUDE SUR KINSHASA
L'urbanisation rapide et non contrôlée de la
ville de Kinshasa a causé la détérioration de
l'environnement. L'une de ses conséquences les plus inquiétantes,
réside d'ailleurs dans les problèmes de gestion des
décharges. Des incidents qui ont eu lieu dans les grands centres urbains
montrent que le problème de la gestion des décharges a atteint
des proportions telles que les mesures prises par les différents niveaux
d'administration et les spécialistes se sont
révélées infructueuses. Il suffit de traverser la ville
de Kinshasa pour constater les manifestations de ce problème :
accumulation des déchets, détritus le long des routes, ruisseaux
bloqués, sites d'enfouissement menaçant la santé dans les
secteurs résidentiels, et élimination inadéquate des
déchets toxiques.
Dans la ville de Kinshasa, on produit selon Lelo Nzuzi (1999),
5 000 m3 des déchets par jour soit 1 840 000
m3 par an.Ces données témoignent de l'urgence
d'assurer des services de gestion adéquats, que
généralement l'on ne trouve pas dans les villes
africaines.L'urbanisation apporte à la société un nouveau
mode de vie moderne, lui ouvre de nouveaux horizons, lui procure de nouvelles
compétences et l'engage dans un processus d'apprentissage. Cependant,
une urbanisation galopante et anarchique pose de graves problèmes de
gouvernance : les facteurs d'optimisation s'affaiblissent et les
capacités institutionnelles deviennent insuffisantes, ce qui ne fait
qu'exacerber les problèmes.
Ce problème est ressenti d'une manière alarmante
dans la ville province de Kinshasa où l'on trouve des décharges
non contrôlées au travers toutes les voies de communication, sur
les places publiques même sur les espaces résidentiels
(Boulevards, chemins de fer, les rues, les rivières, les caniveaux, les
lieux publics, marchés...). En 1986, la Société Rexcoop a
étudié la production de déchets ménagers selon les
quartiers: résidentiels, anciens et nouveaux. Sur ces bases, on a
enregistré 3500 m/jour en 1986 (Ilunga, 1995),5000 m/jour en 1999 (Lelo
Nzuzi, 2000), contre 5700 m/jour en 2005, (PNA, 2005) ;IGIP (2007), dans
son plan d'action pour l'assainissement de la ville de Kinshasa, a
évalué la production urbaine des déchets ménagers
à environ 6300 m/jour, (Ngoy, 2007). Ces chiffres font apparaître
une production croissante des décharges urbaines dans le temps. Ce qui
suppose des gros moyens à mettre en place pour la propreté de la
ville (Lelo Nzuzi, 2008).
Ces différents problèmes de gestion des
décharges dans l'agglomération de Kinshasa méritent bien
une attention particulière d'une part des autorités
gouvernementales, urbaines et de la population et d'autres parts des chercheurs
qui doivent apporter leur expertise en faisant des études et analyses
sur les différents problèmes qui se posent dans la
société.
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