CONCLUSION
Les types de « centre de stockage des décharges
» que l'on rencontre dans la ville de Kinshasa, varient au gré de
l'absence de réglementation. On peut citer quelques grands types :
· la décharge non contrôlée, brute,
sans aucun contrôle des déchets entrants, ni de la
récupération des effluents émis ; cette décharge,
abandonnée aux récupérateurs locaux et aux animaux est le
cas le plus fréquent ;
· la décharge contrôlée, un peu plus
organisée, clôturée et semi-exploitée pour la
récupération desrecyclables ou du compost mais sans gestion des
effluents et sans contrôle des impacts environnementaux.
Ce qui a fait que cette partie du travail soit consacré
à certaines proposition pour l'installation des sites potentiels pour
les décharges contrôlées ainsi que toutes les
prérogatives leur révolues.
Le modèle théorique proposé va aider,
s'il est mis en pratique, à réglementer la gestion des
décharges urbaines à Kinshasa. Donc, la gestion des
décharges urbaines à Kinshasa doit passer par un système
de tri et de collecte sélectif qui doit s'installer progressivement sur
l'ensemble de la ville et cela doit être accompagné d'un
développement de la conscience environnementale et des filières
de valorisation et de traitement.
CONCLUSION GENERALE
Le bilan de la gestion des décharges à Kinshasa
dans l'aménagement de l'espace urbain est loin d'être
positif ; étant donné que les principaux acteurs
concernés pourla prise en charge des décharges se
recroquevillent.
Les causes sont connues : en premier lieu, l'exode rural et la
métropolisation de la ville de Kinshasa avec leurs conséquences
dans les domaines de l'habitat, de l'éducation, de la santé et de
l'environnement, et, en deuxième lieu, la mauvaise gouvernance.
Confrontées à des problèmes de planification, de gestion
et de financement, les autorités urbaines n'ont pas pu maîtriser
l'implantation des décharges contrôlées dans le but d'un
aménagement durable.
Ceci est dû au fait à plusieurs
difficultés rencontrées telles que : la présence des
infrastructures urbaines inopérantes (voirie, réseau
téléphonique et électrique, adduction d'eau et
assainissement, collecte de déchets) ; un financement très
irrégulier ou quasi inexistant des dépenses pour la gestion des
décharges urbaines ; des problèmes de fonctionnement et de
maintenance des équipements de base ; des personnels sous
qualifiés ; et, enfin, du manque chronique de données locales.
La ville peut être considérée comme un
écosystème qui, pour vivre, croître et se
régénérer extrait du milieu naturel des ressources et les
rejette dans le même milieu : ses besoins sont énormes compte tenu
de sa croissance exponentielle. Dans une perspective d'aménagement
durable, la ville de Kinshasa devra prélever le moins possible et
réduire ses rejets de déchets. Pour y parvenir, il est urgent de
créer les conditions d'une éco-gestion des décharges et de
l'environnement en général, qui repose sur :
i. la réduction des décharges et leur
valorisation par le recyclage, le réemploi ou la
réutilisation ;
ii. la mise en place des structures adéquates de
gestion des décharges en restructurant le réseau routier et la
disponibilisation des matériels indispensables.
Ces outils opérationnels d'aide à la
décision pour le choix de filières d'élimination sont
indispensables pour :
v l'évaluation du flux et de la composition des
décharges urbaines ;
v le paramétrage des systèmes de traitement
des déchets (compostage, incinération) et leurs expertises ;
v l'établissement des contraintes minimales
d'enfouissement ;
v la mesure des impacts environnementaux.
Ces outils ont permis en ce qui concerne la ville de Kinshasa,
de proposer une gestion fédérale des décharges, qui va
reposer sur la subdivision de la ville en trois sites (site de Kinshasa Est, le
site de Kinshasa centra et le site de Kinshasa Ouest) sur lesquels va abriter
les décharges contrôlées ou les centres d'Enfouissement
Technique(CET).
Selon la conférence de Rio de
Janeiro : « une gestion écologique des
déchets doit aller au-delà de simple élimination ou
récupération des déchets produits et chercher à
s'attaquer à la cause première du problème en essayant de
changer le mode de production et de consommation. Cela suppose l'application
de gestion intégrée de cycle de vie des décharges, qui
représente une occasion unique de concilier développement et
protection de l'environnement ».
La réduction de la production des déchets doit
être envisagée à la source, en agissant sur le
procédé de fabrication, la distribution des produits et le mode
de consommation.
· Un système de tri et de collecte sélectif
doit être installé dans la ville de Kinshasa accompagné
d'un développement de la conscience environnementale et de
filière de valorisation et de traitement ;
· Le système de collecte doit être
modernisé en équipement spécifique et couvrir tous les
quartiers de la ville. La gestion déléguée des services de
la collecte et de nettoiement des déchets au niveau des communes doit
permettre de capitaliser l'expérience vécue sous d'autres
cieux;
· La ville de Kinshasa doit être dotée des
centres de tri équipés, d'une usine de compostage si
l'étude de faisabilité prouve sa viabilité
économique et technique pour les déchets organiques et d'un
système de traitement des déchets hospitaliers ;
· La gestion des décharges industrielles passera
d'abord par une action de minimisation de ceux-ci à la source ;
· Pour les décharges spéciales, la ville,
en concertation avec les industriels, pourrait prévoir dans les trois
décharges proposées, une zone d'enfouissement à part, les
industriels contribueraient (principe pollueur-payeur) à la mise en
place de cette zone d'enfouissement. Les couts de mise en place de la zone
spécifique aux déchets industriels est à comparer avec le
cout d'élimination dans le futur ;
· L'enfouissement technique ou les décharges
contrôlées doivent être la destination finale des
déchets non valorisables ;
· Les déchets inertes peuvent être
valorisés dans l'amélioration de l'exploitation de la
décharge de PAUK, sa réhabilitation et le recouvrement des
déchets dans les futures décharges
contrôlées ;
· Que la gestion des décharges soit
considérée dans les politiques urbaines en rapport avec les
dégâts qu'elle cause, comme une menace collective sur la
santé de la population. Ce la revient à dire que si nous voulons
d'une ville de Kinshasa avec une population en bonne santé, il nous faut
collectivement, montrer plus de bon sens et d'intelligence dans la façon
de traiter les décharges urbaines.
L'objectif général et les objectifs
spécifiques assignés à cette étude ont
été atteints par le fait qu'on a :
- proposé un plan particulier de gestion des
décharges urbaines ;
- identifié1061 décharges dans la ville de
Kinshasa ;
- localisé trois sites potentiels pour les
décharges contrôlés.
De ce qui précède, la bonne
gestion des décharges urbainespeut effectivement conduire à un
aménagement durable de la ville de Kinshasa si et seulement si
tous les acteurs impliqués y prennent conscience.
Mais si ceci n'est pas d'application, la mauvaise gestion des
décharges urbaines conduit à une dégradation de
l'esthétique de la ville et immobilisation des terres productives en
raison de la présence de produits non biodégradables (exemple :
sachets en plastique, déchets de démolition, etc.), une source
des diverses pollutions de la nappe phréatique et de l'atmosphère
et une source de beaucoup de maladies.
Pour ce faire, la sensibilisation autours des actions
définies doit constituer l'une des composantes prioritaires dans tout
programme de ce plan. Cette sensibilisation doit être bien
élaborée, améliorée continuellement et
confiée à des professionnels en la matière, afin que les
décharges soient ancrées dans la conscience collective comme un
vrai problème à responsabilité partagée, et non
comme un produit dont on se débarrasse pour qu'il soit
géré par l'autre maillon de la chaine.
Donc, le manque des structures adéquates de gestion des
décharges dans la ville de Kinshasa serait à la base de la
présence des plusieurs décharges non contrôlées, et
ces décharges peuvent être considérées comme de la
matière première pouvant conduire à un aménagement
durable de la ville.
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