I.2.3. La crise urbaine
à Kinshasa
A travers multiples aspects, la crise urbaine de la capitale
de la RDC s'exprime avec de plus en plus d'acuité, les manifestations
provoquées par la croissance démographique, spatiale et
fonctionnelle sont souvent explosives... la dégradation du tissus urbain
et ses corollaires posent des sérieux problèmes souvent
insolubles aux responsables.
Après l'indépendance, Kinshasa a vu sa
population s'accroitre de façon vertigineuse provoquant une
exaspération de tous les problèmes liés à
l'environnement. Cette situation est devenue
« pathogène » car, la ville de Kinshasa est devenue
à la fois cause et conséquence de la maladie qui frappe les
citadins quels qu'ils soient, malgré les différences sociales
très aigues. Par ces effets combinés, la ville s'étouffe
elle-même, victime de la propre extension démesurée de son
espace, correspondant à une gestion souvent mal contrôlée
au départ, voire incompétente, qui finit par se bloquer tant les
urgences vitales doivent l'emporter sur les actions de planification à
long terme (HOLENU MANGENDA H. 2004).
Cet effet de concentration de plus en plus
élevée des personnes à majorité démunies,
appartenant principalement à des minorités ethniques s'accompagne
d'une hausse spectaculaire du chômage, d'une multitude des
problèmes sanitaires, d'un niveau de vie en deçà de la
moyenne, soit trop bas, et la conséquence la plus alarmante d'une
flambée de criminalité et de la délinquance
juvénile et « d'enfants de la rue »
communément appelés « chegués ». A
cette liste noire, s'ajoute la détérioration de l'environnement
et l'insalubrité grandissante causée par la dégradation
du milieu naturel et l'expansion urbaine irréfléchie, qui sont
les causes principales d'une vulnérabilité accrue.
Les centres anciens sont tellement délabrés et
ont tellement changé qu'ils ne sont plus des points de
référence pour les citadins les plus anciens. A cet effet, la
croissance anarchique et accélérée actuelle de la capitale
congolaise oblige celle-ci à se confronter de plus gravement à
des problèmes jusqu'ici occultes.Une grande partie de désastre
proviennent de l'occupation irrationnelle et irréfléchie de la
ville et de l'absence de contrôle sur les quartiers spontanés
établis sur des terrains connus comme fragiles et la présence des
bidonvilles sur des sites non aédificandi. Il est enfin
nécessaire de citer une autre crise urbaine qui préoccupe la vile
de Kinshasa « les bouchons » ou les
« embouteillages » dus à une inadéquation
fondamentale entre la taille de la ville et son système de transport.
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