INTRODUCTION GENERALE
Les dernières
décennies ont été marquées par une forte croissance
des flux d'investissements directs étrangers (IDE) dans
l'économie mondiale. En effet, l'investissement, aujourd'hui tout comme
jadis, demeure un facteur clé, voire crucial pour la croissance
économique qui reste et demeure un besoin mondial. L'investissement
direct étranger est une source importante pour la croissance des pays en
développement, qu'il soit sous forme de prêt, sous forme de prise
de participation ou sous forme de joint venture (ESSO Loesse Jacques,
2005).
L'évolution des flux d'IDE, qui dépend
notamment de la stabilité de la terre d'accueil et des perspectives
qu'elle semble offrir à terme, reflète en quelque sorte la
confiance que portent les investisseurs étrangers dans un pays ou une
région. Ces dernières années, les conditions
générales de l'investissement international ont fortement
varié dans le monde. La progression spectaculaire des IDE de nos jours
est en grande partie liée à la mondialisation des
échanges.
L'importance des IDE pour les pays en développement
est très remarquable dans la mesure où ils représentent
des apports considérables de capitaux. Ils traduisent la confiance des
investisseurs internationaux dans l'économie du pays d'accueil et
montrent l'ouverture du pays à l'économie mondiale. Les
investissements directs facilitent aussi les transferts de technologie et de
savoir-faire managérial. Ces dernières années, la
politique des pouvoirs publics en matière d'investissement tendait d'une
manière générale vers l'ouverture et la
libéralisation. Soucieux d'offrir le meilleur cadre économique
possible, de nombreux pays ont ouvert leurs marchés aux investisseurs
étrangers; ils ont également supprimé certaines
restrictions touchant la convertibilité et les capitaux, ainsi que des
exigences en matière de nationalité des détenteurs de
capitaux.
Au Bénin, après une profonde crise
économique à la fin des années 80, on a assisté
à l'abandon officiel du système économique
centralisé, basé sur le marxisme-léninisme et l'option de
l'économie de marché. En effet, le gouvernement Béninois a
lancé en 1989 un ambitieux programme de réformes
politiques et économiques. Les profondes réformes
structurelles engagées par les autorités ont permis au pays
d'atteindre une remarquable stabilité macroéconomique et une
bonne intégration dans l'économie régionale et mondiale.
Le Bénin est ainsi devenu membre de l'Organisation Mondiale du Commerce
(OMC) et signataire de plusieurs traités bilatéraux et
multilatéraux en matière d'investissement1(*). Ces réformes
liées au processus de transition vers une économie
libérale ont aussi favorisé la mise en place d'un nouvel
environnement plus favorable à l'investissement privé. La
Conférence des Forces Vives de la Nation réunie à Cotonou
du 19 au 28 février 1990 a amorcé un changement d'option de la
gestion de l'économie nationale. En outre, la Constitution du 11
décembre 19902(*) a
consacré le droit de propriété, le principe
d'égalité de traitement de toute personne devant la loi, le droit
de libre établissement sans distinction de nationalité et le
principe du traitement national en matière d'investissement. Par
ailleurs, le code des investissements3(*) fut adopté pour améliorer le cadre des
affaires au Bénin. Dès lors, on a assisté à un
afflux massif d'investissements directs étrangers dans le pays. La nette
amélioration du cadre de l'investissement et le vaste programme de
privatisation et de libéralisation ont permis au Bénin
d'enregistrer une augmentation significative des flux entrants
d'investissements directs étrangers (120 millions de dollars
américain en 1992 selon les données de la Banque Mondiale).
Ainsi, pour accompagner cette évolution, divers organismes et
institutions ont été créés pour inciter, promouvoir
et faciliter l'entrée des investissements. Les cinq plus importants
sont : le Centre de promotion des investissements (CPI), le Centre de
formalités des entreprises (CFE), la Direction d'appui au secteur
privé (DASP), l'Observatoire des opportunités d'affaires du
Bénin (OBOPAF) et le Conseil des investisseurs privés au
Bénin (CIPB). Mais, force est de constater que le niveau de
pénétration des IDE au Bénin demeure toujours faible
malgré les multiples efforts déployés. C'est donc dans
l'optique d'analyser les principaux facteurs explicatifs de l'évolution
de la pénétration des IDE sur le territoire national
béninois que nous avons décidé de focaliser notre
étude sur le thème : «DETERMINANTS DE LA PENETRATION
DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS AU BENIN ». Cette étude
s'articulera autour de trois axes principaux :
Ø Le premier chapitre portera sur le cadre
théorique de l'étude ;
Ø Dans le deuxième chapitre, après un
bref aperçu de l'évolution des IDE dans le monde, dans l'espace
UEMOA et au Bénin, nous présenterons la méthodologie de
l'étude ;
Ø Enfin, le troisième chapitre sera
consacré à l'analyse de déterminants des IDE au
Bénin et aux recommandations de politiques économiques
susceptibles d'améliorer l'attractivité du Pays.
CHAPITRE I
CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
Section 1 :
Problématique, Objectifs et hypothèses de l'étude
Paragraphe 1 : Problématique de l'étude
De nos jours, la question de l'IDE domine fortement dans les
débats en cours sur les politiques et stratégies de
développement notamment dans les Pays en Voie de Développement.
Cela est justifié en grande partie par l'importance capitale que
revêt l'IDE dans l'amélioration de la situation économique
des nations. En effet, les IDE non seulement représentent d'importants
capitaux mais traduisent aussi la confiance des investisseurs internationaux
dans l'économie des pays hôtes et montrent l'ouverture du pays
à l'économie mondiale. L'IDE est vecteur de
transfert de
technologie, ce qui est crucial pour le décollage et la
remontée des filières vers des productions à plus fort
contenu technologique ou de haut de gamme. Les IDE améliorent aussi les
possibilités d'exportation du pays hôte grâce au commerce
intra-entreprise, c'est-à-dire aux échanges qui se produisent au
sein d'une multinationale.
D'une manière générale, le continent
africain attire peu d'IDE même si quelques pays constituent des
exceptions. Les flux nets d'IDE en zone UEMOA ont connu une
progression régulière au cours des dernières
années, dans le sillage de l'accroissement des mouvements de capitaux au
niveau mondial. Ils sont passés de 332,9 milliards de francs CFA en 2004
à 410,1 milliards de francs FCFA en 2006, avant de connaître un
bond exceptionnel à 755,0 milliards de francs FCFA en 2007 (Graphique
n°1.2), à la faveur notamment de l'opération de
privatisation dans le secteur de la téléphonie au Burkina Faso
(pour un montant d'environ 140 milliards de francs CFA)4(*).
La répartition des IDE au sein de l'Union (voir
graphique n°1.3) indique que la Côte d'Ivoire a été le
pays le plus attractif, avec 34,9 % des IDE sur la période 2004-2007,
suivie respectivement du Sénégal (16,0 %) et du Mali (15,4 %).
Quant au Bénin, il n'a reçu que 8,1% sur la période
2004-2007 et occupe la sixième place sur l'ensemble des huit pays.
Graphique n°1.1 : Evolution des
flux nets d'IDE dans l'UEMOA
Graphique n°1.2 : Répartition
des IDE dans l'UEMOA (moyenne 2004-2007)
Source : BCEAO
Source : BCEAO
En somme, il ressort que les différentes réformes
engagées dans les années 90 ont eu un impact positif sur les
entrées d'IDE au Bénin (120,78 millions de dollars US en 1991).
Toutefois, ces mesures se sont très vite montrées insuffisantes
pour attirer davantage les flux d'IDE sur le territoire national5(*) malgré les multiples
atouts compétitifs dont dispose le pays. En effet, le Bénin
regorge d'un potentiel inestimable d'opportunités :
- Le premier atout compétitif du Bénin, au
milieu d'une Afrique turbulente et pourtant riche de promesses, est sa
stabilité politique, sociale et économique.
- Le deuxième atout est lié à sa position
géographique. Au coeur de l'espace francophone UEMOA et lié par
les accords de libre échange avec le grand marché
nigérian, le Bénin procure aux investisseurs une position
commerciale unique dans l'Afrique de l'Ouest.
- Le troisième atout est que le Bénin est un
pays doté d'un large potentiel encore inexploité que ce soit dans
l'agroalimentaire, la transformation du coton, des mines, le
développement touristique et des télécommunications.
A la lumière de toutes ces
considérations, il convient de s'interroger sur les principaux
déterminants des IDE au Bénin. En d'autres termes, Quels sont les
facteurs qui influencent significativement l'entrée des investissements
directs étrangers au Bénin ? Les facteurs tels que le
Produit Intérieur Brut par tête, la démocratie, la
stabilité politique, le taux de change et le taux d'ouverture ont- ils
des effets significatifs sur la pénétration des IDE au
Bénin ? La présente étude a pour but d'aider le pays
à améliorer sa capacité à attirer des IDE et
à en bénéficier.
Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de
l'étude
A. Objectifs de l'étude
L'objectif principal de la présente étude est
de faire ressortir des facteurs qui expliquent la pénétration des
IDE au Bénin afin de proposer des actions prioritaires susceptibles
d'améliorer l'attractivité économique du pays.
Spécifiquement, il
s'agira :
· d'analyser l'influence du Produit Intérieur Brut
par tête, de la démocratie et de la stabilité politique sur
l'entrée des IDE ;
· d'apprécier également l'impact d'autres
facteurs tels que le taux d'ouverture et le taux de change sur
l'attractivité des IDE au Bénin.
B. Hypothèses de l'étude
Pour atteindre les objectifs fixés, nous formulons les
hypothèses suivantes :
Les facteurs tels que le Produit Intérieur Brut par
tête, la démocratie et la stabilité influencent
significativement et positivement la pénétration des IDE au
Bénin.
Le taux de change explique positivement l'entrée des
IDE au Bénin alors que le taux d'ouverture l'explique
négativement.
Section
2 : Présentation de quelques concepts et réalités
sur
les
IDE
En économie, les investissements directs
étrangers renvoient à un certain nombre de concepts et
réalités qu'il convient de présenter avant d'aborder
l'étude proprement dite.
Paragraphe 1 : Définition de concepts
La plupart des définitions sont tirées de "
Définition de référence de l'OCDE pour les investissements
Directs Internationaux."6(*)
A. Investissement direct
L'investissement direct couvre l'ensemble
des ressources qu'un investisseur direct laisse, à un moment
donné, à la disposition d'entreprises avec lesquelles il est en
relation d'investissement direct, de même que tout bien ou partie de bien
immobilier qui est la propriété d'un résident et qui est
situé en territoire étranger, ainsi que tout bien ou partie de
bien immobilier qui est la propriété d'un non-résident.
On appelle résident :
· toute personne morale de droit public national et
tous ses services sur le territoire national;
· toute personne morale de droit privé
national, pour les activités de son siège social, de ses
filiales, sociétés affiliées et succursales établis
sur le territoire national;
· toute personne morale de droit étranger,
pour les activités de ses succursales établies sur le territoire
national.
Un non résident est toute personne physique morale qui
n'est pas considérée comme résident.
B. Investisseur
direct
Un investisseur direct est une entreprise
publique ou privée ayant ou non la personnalité morale, un groupe
d'entreprises liées entre elles ayant ou non la personnalité
morale, un gouvernement, une personne physique ou un groupe de personnes
physiques liées entre elles, possédant une entreprise
d'investissement direct qui opère dans un pays autre que le ou les pays
de résidence de l'investisseur ou des investisseurs direct(s).
C. Entreprise d'investissement direct
C'est une entreprise dans laquelle un investisseur direct
détient au moins 10% des actions ordinaires ou des droits de vote, dans
le cas d'une entreprise ayant la personnalité morale, ou
l'équivalent, s'il s'agit d'une entreprise n'ayant pas la
personnalité morale. Les entreprises d'investissements directs peuvent
être regroupées en trois (3) catégories distinctes :
- Filiale :
C'est une entreprise dotée de la personnalité
morale, dont l'investisseur direct :
· possède plus de 50% des actions ordinaires
ou des droits de vote ;
· a le droit de désigner ou de révoquer
une majorité des membres du
Conseil d'Administration de cette entreprise.
- Entreprise affiliée :
Une entreprise est dite affiliée lorsque l'investisseur
direct possède entre 10% et 50% inclus des actions ordinaires ou des
droits de vote ou détient un pouvoir de décision effectif dans la
gestion de cette entreprise.
- Succursale :
C'est une entreprise n'ayant pas la personnalité morale
selon le droit du pays d'accueil. Elle peut être un établissement
stable ou un bureau, une société de personnes ou une entreprise
commune. Les succursales ont l'entièreté de leur capital soit
100% appartenant à une entreprise étrangère.
D. Investissement direct étranger
Selon l'OCDE, l'IDE est une
activité par laquelle un investisseur résidant dans un pays
obtient un intérêt durable et une influence significative dans la
gestion d'une entité résidant dans un autre pays. Cette
opération peut consister à créer une entreprise
entièrement nouvelle (investissement de création) ou, plus
généralement, à modifier le statut de
propriété des entreprises existantes (par le biais de fusions et
d'acquisitions). D'autres types de transactions financières entre des
entreprises apparentées sont également définies comme des
investissements directs étrangers notamment le réinvestissement
des bénéfices de l'entreprise ayant obtenu l'IDE, ou d'autres
transferts en capital". Ces derniers incluent les prêts accordés
par une maison-mère à sa filiale implantée à
l'étranger.
La CNUCED définit l'IDE comme un «
investissement impliquant une relation à long terme et témoignant
de l'intérêt durable d'une entité résidant dans un
pays (ou société mère) à l'égard d'une
entreprise résidant dans un autre pays (entreprise
bénéficiaire, entreprise affiliée ou encore
filiale étrangère)». En clair, les IDE sont des
capitaux étrangers, soit par le biais de
privatisation', soit par le biais de délocalisation de
firme, soit par la prise de participation dans le capital d'une
entreprise étrangère. Le seuil à partir duquel le
contrôle s'exerce est arbitraire, le FMI utilise une valeur de 10 %.
Enfin, les IDE sont définis par le FMI comme les
engagements effectués dans le but d'acquérir un
intérêt durable dans une entreprise exerçant ses
activités sur le territoire d'une économie autre que celle de
l'investisseur. Le but de ce dernier étant d'avoir un pouvoir de
décision effectif dans la gestion de l'entreprise.7(*)
E. Investissement de portefeuille
Les investissements de portefeuille sont des capitaux
flottants à la recherche de placements rémunérateurs.
Contrairement aux investissements directs étrangers, ils ne visent pas
à exercer une influence sur la direction de l'entreprise
étrangère. Ainsi, l'investisseur s'intéresse
principalement aux revenus découlant de l'acquisition, du maintien et de
la vente d'actions et d'autres valeurs mobilières, sans chercher
à exercer un contrôle ou une influence sur l'entreprise. Il s'agit
souvent d'investissements à court terme, en quête des rendements
mondiaux les plus élevés.
F. Firmes multinationales
Les firmes multinationales communément nommées
FMN sont des entreprises d'investissements directs ayant une envergure
internationale. Elles occupent une place très importante dans les
échanges internationaux, à tous les niveaux, aussi bien dans la
production et l'exportation de produits primaires que de produits finis et de
services. Elles étendent leurs ramifications dans plusieurs pays du
monde, et pour cela elles ont une politique bien précise de localisation
stratégique. Dunning (1993) distingue cinq groupes de multinationales
à savoir :
Ø Les "Resource Seekers"
Ce sont des entreprises qui s'implantent dans une
économie dans le but d'acquérir des ressources
particulières à bas coût ou des ressources indisponibles
dans son lieu de résidence.
Ø Les "Market Seekers"
Elles représentent les firmes en quête de la
rentabilité dans l'approvisionnement du marché local. Elles
implantent la totalité de leur chaîne de production sur une
même zone (IDE «horizontaux«). Certains
facteurs (obstacles tarifaires ou non aux échanges, coûts de
transport,...) affectant la compétitivité des exportations, les
entreprises préfèrent implanter à l'étranger des
usines reproduisant, comme dans leur pays d'origine, toutes les étapes
du processus de production afin de desservir le marché local
(alimentation, distribution, services financiers).
Ø Les "Efficiency Seekers"
Elles recherchent l'efficacité provenant de
l'économie d'échelle et de la diversification des risques pouvant
résulter d'une implantation des unités de production à
l'étranger. Ainsi, elles implantent seulement certains segments de la
chaîne de production (IDE «verticaux«) dans la
perspective d'une optimisation des coûts et des délais de
production au niveau de la firme tout entière, selon une division
internationale du travail intra-firme.
Ø Les «Strategy Asset» ou
«Capability Seekers»
Ce sont des firmes qui achètent des actions à
l'étranger en vue de promouvoir leurs objectifs de long terme ;
Ø le cinquième groupe est constitué des
firmes dont les motivations ne peuvent être classées dans aucun
des groupes précédents.
Paragraphe 2 : Les motifs de l'investisseur
étranger
L'IDE procède avant tout de la recherche d'une
meilleure rentabilité. Les facteurs déterminants de
l'investissement direct étranger varient dans chaque cas, mais il y a
néanmoins des thèmes communs. Et on peut, d'une manière
générale, retenir les motivations suivantes :
- besoin de se procurer des matières premières
sur place pour baisser des coûts d'importation ;
- besoin d'éviter les coûts de transport
élevés et de contourner certaines réglementations :
barrières commerciales et autres ;
- la recherche d'une main d'oeuvre à bon marché
;
- nécessité de maintenir un contrôle
stratégique couplé à un besoin de protection technologique
(savoir faire).
A côté de ces motivations premières de
l'investisseur, on ne peut pas perdre de vue l'attraction qui peut venir du
côté du pays hôte. Les facteurs qui déterminent les
décisions d'investissement dans un pays sont variés et ne
relèvent pas du seul domaine économique. Ainsi l'environnement
politique est un déterminant majeur des décisions
d'investissement en particulier parce qu'il peut avoir des répercussions
importantes sur l'activité économique du pays et affecter
directement les entreprises à capitaux étrangers.
Section
3 : Revue de la littérature
Paragraphe 1 : Approche théorique des IDE
Les bases scientifiques des IDE ont été
construites à partir de trois grands courants de pensée : le
courant traditionaliste soutenu par l'école de la
dépendance ; le courant des modernistes par l'école de la
modernisation ; et celui des intégrationnistes à travers
l'école de l'intégration. Dans cette partie, nous
présenterons à la suite de ces trois principales écoles,
la théorie « push-pull » qui traite essentiellement
des facteurs déterminant l'entrée des IDE sur un territoire
donné.
A. Ecole de la
dépendance
L'école de la dépendance était
florissante entre les années 1960 et 1980. Les théories de la
dépendance considèrent que l'exploitation par les pays
industrialisés est la cause première du sous
développement. La principale contribution de l'école de la
dépendance dans le domaine de l'IDE a été de concentrer sa
pensée sur les conséquences de l'investissement direct
étranger dans les pays en voie de développement et de faire une
analyse critique des paradigmes de développement du monde occidental qui
considèrent l'IDE comme étant un élément
certainement positif. Elle regroupe deux grandes théories : les
théories de la dépendance ou néo marxiste avec Gunder
Frank, Samir Amin, Pierre Samala et celles de la structure avec Celso Furtado,
F. H. Cardozo, A. Cordoba, A. Quijano, O. Sunkel.
Les marxistes affirment que les pays en voie de
développement sont exploités par le moyen du commerce
international qui mène à la détérioration des
termes de l'échange (un échange inégal dans le langage
marxiste), soit par les sociétés multinationales qui exportent
les profits à l'extérieur des économies en voie de
développement. L'investissement étranger y est perçu comme
un instrument de domination impérialiste.
Les structuralistes voient à travers la
délocalisation un moyen pour les firmes multinationales d'exploiter la
main-d'oeuvre bon marché de la périphérie et d'obtenir les
matières premières au plus faible coût possible. Ils
stipulent que les avantages que les nations périphériques
retirent de la présence du capital étranger sont illusoires,
à côté de quelques emplois précaires et mal
rémunérés, et que sa présence crée de forts
liens de dépendance et détruit les économies
traditionnelles. Elle ne critique pas entièrement le capitalisme mais
souligne plutôt que les périphéries ne gagnent pas autant
du capitalisme que le centre.
Pour l'école de la dépendance, l'investissement
étranger apporte plus d'inconvénients que d'avantages et ne fait
que renforcer le sous-développement. Cependant, il est largement reconnu
aujourd'hui que l'investissement direct étranger est indispensable
à la croissance et au développement économique.
B. Ecole de la modernisation
L'école de la modernisation8(*) s'est développée
avant l'école de la dépendance et elle garde encore beaucoup
d'influence jusqu'à ce jour. Les théoriciens de la modernisation
proclament qu'il existe un ordre naturel par lequel les pays accèdent
à des étapes de développement plus élevées.
Ces théoriciens recommandent que les pays en voie de
développement suivent la voie des pays développés et
surmontent les barrières endogènes pour suivre un
développement à motivation exogène par le moyen de
l'industrialisation, la libéralisation et l'ouverture de
l'économie.
L'école de la modernisation considère l'IDE
comme une condition préalable et un catalyseur pour une croissance et un
développement durables. Pour que l'IDE puisse jouer son rôle
crucial, les économies doivent être libérées des
interventions déformantes de l'Etat et ouvertes à
l'investissement et au commerce étranger. Dans l'école de la
modernisation on retrouve deux approches, d'une part celle du marché
parfait, et d'autre part celle du marché imparfait.
Les théories du marché parfait
découlent des théories du libre-échange en utilisant des
analyses d'équilibre général. Elles supposent une
concurrence parfaite dans laquelle tous les participants sont des acteurs
économiques n'ayant pas d'influence sur les prix, ni monopoles, ni
oligopoles et qui peuvent librement entrer ou sortir du marché. Les
approches initiales comme la théorie des mouvements de capitaux
assimilent en gros les investissements directs à des investissements de
portefeuille et les expliquent par les différentiels de taux
internationaux, c'est-à-dire par la possibilité de tirer un
meilleur rendement du capital investi. Ainsi les firmes multinationales
transfèrent leurs investissements des pays où le capital est
abondant, donc moins bien rémunéré, vers les pays
où il est rare, donc mieux rémunéré.
L'approche du marché imparfait
regroupe la théorie de l'organisation industrielle, la théorie de
la firme, la théorie de l'internalisation, de la localisation et de la
mondialisation. Selon la théorie de l'organisation industrielle les
facteurs macro et micro-économiques sont responsables des
déviations à partir du modèle du marché parfait
dans la vie réelle, en particulier les barrières à
l'entrée et les coûts des transactions. Grâce à ces
imperfections du marché, les firmes peuvent plus efficacement se
diversifier ou s'intégrer verticalement ou horizontalement au lieu de se
faire la concurrence. Selon la théorie de l'organisation industrielle,
les firmes choisissent d'investir en un lieu à cause de son avantage
comparatif. La théorie de la firme examine les éléments
qui influent sur le choix que fait une firme de ses instruments
d'investissement à l'étranger, depuis la vente d'un brevet ou
d'une marque déposée jusqu'à un IDE à 100 % dans
une filiale. La théorie de l'internalisation affirme que les firmes
maintiennent les opérations au niveau interne par une filiale à
100 % parce qu'elles veulent contrôler les risques et conserver une part
du marché. Selon cette théorie, les firmes décident
d'investir à l'étranger en vue de s'assurer de la
proximité des ressources (matières premières,
main-d'oeuvre) et des marchés. "La globalisation réelle se
définit comme l'interconnexion des marchés de facteurs et de
produits à travers les échanges et l'investissement direct
étranger. Ce processus de globalisation entraîne la substitution
de l'internationalisation par l'intégration des marchés, or
l'investissement direct étranger est le principal support de cette
intégration. Il existe donc une corrélation positive entre le
développement de la globalisation et l'évolution des flux
d'IDE."9(*)
Aucune théorie de l'école de la modernisation ne
parle des inconvénients des flux d'IDE que ce soit pour le pays
d'origine ou le pays d'accueil. Selon les théoriciens de cette
école, la décision d'investir à l'étranger est un
choix motivé par la maximisation du profit qui est l'essence même
du capitalisme. Les flux d'investissement direct sont d'un apport positif pour
les pays d'accueil car ils permettent aux pays hôtes d'avoir accès
au capital, aux technologies et au marché mondial y inclus les emplois
générés et les revenus tirés par l'Etat de ces
investissements.
C. Ecole de l'Intégration
Les théories de l'intégration rendent compte de
la multiplicité des variables hétérogènes qui
entrent dans le processus de l'IDE. Ces théories tiennent compte des
variables macro, méso et micro économiques qui déterminent
l'IDE. Le niveau macro couvre l'ensemble de l'économie, le niveau micro
désigne la firme et le niveau méso représente les
institutions liant les deux, par exemple les agences du gouvernement qui
publient la politique de l'investissement pour les entreprises. La
théorie de l'intégration éclaire davantage le point de vue
du pays hôte sans tomber dans le piège de le présenter
comme une victime, comme le fait la théorie de la dépendance.
L'école de l'intégration cherche à analyser l'IDE du point
de vue des pays hôtes ainsi que celui des investisseurs. Cette
école regroupe trois grandes théories: le paradigme OLI
(propriété, localisation, internalisation) de John.
Dunning10(*), le paradigme
ESP de Koopman et Montias et la théorie de l'adaptation institutionnelle
à l'IDE.
Dunning dans Son paradigme «éclectique»
(paradigme OLI) publié en 1977, intègre plusieurs approches
théoriques. Partant du concept de marché imparfait, il
conceptualise un paradigme réunissant trois avantages : les avantages
spécifiques à la firme (Ownership), les avantages comparatifs de
la localisation géographique du pays hôte (L) et les avantages de
l'internalisation (I).
· Avantages Spécifiques à la firme
(O)
Précédemment appelés avantages
monopolistiques ou avantages compétitifs, les avantages
spécifiques constituent les compétences distinctes
détenues par la firme qui s'installe à l'étranger :
possession d'une technologie plus avancée, facilité
particulière d'accès aux ressources financières, existence
d'économies d'échelle, différenciation du produit, etc.
· Avantages comparatifs de la localisation (L)
Il s'agit de l'avantage comparatif du pays d'accueil. Les
avantages sont relatifs au coût et à la disponibilité des
facteurs du produit, aux particularités du système institutionnel
(fiscalité, réglementation du travail, degré de
restriction aux échanges), à la langue, à la culture,
etc.
· Avantages de l'internalisation (I)
Ce sont des avantages relatifs à l'intégration
horizontale ou verticale des coûts liés aux imperfections du
marché des biens et des facteurs de production.
Ainsi, selon Dunning, la firme décide d'investir
à l'étranger si elle réunit simultanément les trois
types d'avantage O, L et I. Dunning étudie les flux d'investissement
d'un double angle, du côté des investisseurs (avantages
spécifiques de la firme O) et du côté du pays d'accueil
(avantage à la localisation). Sa théorie représente une
synthèse des théories du capital, de l'avantage technologique, de
la localisation et de l'internalisation. Cette théorie appartient
à la vision libérale qui voit à travers l'IDE une
opération bénéfique et pour l'investisseur et pour le pays
d'accueil. L'investisseur cherche un profit maximum et le pays hôte
reçoit le capital, la technologie et un marché plus large.
Le paradigme «ESP« d'après Montias et Koopman
permet de comprendre les flux d'IDE à partir de l'évolution des
variables structurelles d'un pays : l'environnement (E), le système
(S) et le politique (P). L'environnement comprend les ressources naturelles et
humaines et les infrastructures technologiques. Le système concerne les
institutions politiques, économiques et sociales. Le politique inclut
les actions spécifiques gouvernementales afin de réaliser leurs
objectifs économiques et sociaux.
La théorie de l'adaptation institutionnelle à
l'IDE, créée par Wilhelms Saskia et Witter Stanley, étudie
la capacité d'un pays d'attirer, d'absorber et de préserver
l'IDE. Les flux d'IDE dépendent de quatre institutions :
le gouvernement (G), le marché (M), l'éducation (E)
et le milieu socio-culturel (S) selon l'équation : IDE = 130 +
131 G + 132 M + 133 E + 134 S.
Le paradigme ESP et la théorie de l'adaptation
institutionnelle analysent l'importance des institutions du pays d'accueil dans
la détermination des flux d'IDE. Les auteurs de ces deux théories
acceptent l'hypothèse que l'IDE est un catalyseur pour la croissance
économique et proposent des éclairages pour attirer, absorber et
préserver les flux d'IDE. Ce qui distingue la théorie de
l'intégration de l'IDE des théories précédentes est
qu'elle accorde plus d'importance au niveau méso, l'espace dans lequel
les variables macro et micro se rencontrent et les secteurs privé et
public sont en interaction.
Parmi les trois grandes écoles
présentées, seule l'école de la dépendance rejette
l'importance de l'IDE pour les pays d'accueil. Elle considère que l'IDE
renforce la dépendance et le sous-développement et n'apporte
aucun apport incitatif à la croissance économique du pays
hôte. Par contre, les deux autres écoles voient à travers
l'IDE un élément positif, voire un catalyseur pour la croissance
et le développement. L'école de l'intégration propose
même des analyses relatives aux institutions des pays d'accueil en vue
d'attirer, d'absorber et de préserver l'IDE.
D. La théorie
« push-pull »
Des études ayant analysé les
déterminants des IDE du point de vue de l'économie d'accueil
indiquent deux principaux groupes de facteurs : les "pull factors" et
les "push factors"11(*).
Les « pull factors » sont les
facteurs qui attirent les investisseurs (effets positifs sur les IDE). Ils
reflètent les différentes opportunités qu'offre une
économie et les risques encourus par les investisseurs. Les
« pull factors » sont les facteurs qui attirent
les IDE. Les travaux sur les déterminants des IDE montrent que les
« pull factors » sont des indicateurs
macroéconomiques (PIB par tête, taux de croissance de
l'économie), le degré d'ouverture de l'économie et
l'indice de risque politique. D'autres « pull
factors » peuvent être l'avantage comparatif en termes de
coût de production, la stabilité politique et économique,
en particulier l'absence d'hyperinflation et une bonne sécurité
civile, la présence d'infrastructures (transport et information), un bon
système éducatif, un bon cadre de travail, un environnement
sécurisant pour les investissements, un marché local en pleine
croissance, l'existence d'un bon système bancaire et financier,
l'existence d'activités de substitution aux importations, les politiques
incitatives.
Les « push factors » en revanche
sont les facteurs répulsifs, autrement dit les facteurs qui
découragent les investisseurs. Ce sont des facteurs relatifs aux
coûts d'opportunité et qui décrivent l'environnement
macroéconomique de l'investissement.
Paragraphe 2 : Quelques études empiriques
Les nombreuses analyses qui ont
porté sur des déterminants des investissements directs
étrangers ne sont pas parvenues à dresser une liste
complète pour les facteurs expliquant leur pénétration sur
un territoire donné.
Les études empiriques sur les déterminants de la
localisation des firmes multinationales mettent principalement l'accent sur
deux groupes de facteurs à savoir les facteurs d'ordre
institutionnel et ceux d'ordre économique. Ainsi, selon Levis (1979) et
Schneider F. et Frey B. S. (1985), pour obtenir un bon modèle pouvant
permettre d'estimer les flux d'IDE dans les pays en développement, il
faut absolument tenir compte à la fois des facteurs économiques
et ceux politiques du pays récepteur des IDE.
D'une manière générale, il existe une
certaine unanimité quant au rôle des institutions sur
l'attractivité des IDE dans les pays en développement. La
littérature fait ressortir quelques aspects prédominants : la
qualité des institutions, le climat des investissements
(réformes), la corruption, le risque politique, et la bonne gouvernance.
Dans la littérature sur les déterminants d'ordre
économique des IDE, certains auteurs ont mis l'accent sur l'influence de
la volatilité du taux de change sur l'attractivité des IDE dans
le pays d'accueil, alors que d'autres ont considéré le taux
d'inflation et le taux d'intérêt comme facteurs
déterminants des IDE. Par ailleurs, d'autres auteurs ont montré
que la démographie et l'éducation peuvent aussi avoir un impact
significatif sur la pénétration des IDE dans un pays.
Lucas (1993) pense que l'instabilité politique est une
préoccupation des investisseurs étrangers dans les pays en
développement. Dans le même ordre d'idées, Kaufmann et Wei
(1999), Wang et Swain (1997) trouvent que l'instabilité politique, la
corruption, la non-transparence institutionnelle, les guerres et autres coups
d'Etat sont des situations qui réduisent les entrées d'IDE.
ESSO (2005) a effectué une
étude sur les déterminants des IDE et leur influence sur la
croissance économique en côte d'Ivoire. A partir des
modèles économétriques, il a montré que :
« le niveau moyen de connaissances, le niveau du PIB par tête,
le degré d'ouverture, la dévaluation, les mesures incitatives
à l'investissement, le taux d'épargne et le degré des
libertés civiles et des droits politiques ont des effets significatifs
sur les flux d'IDE entrants de la Côte d'Ivoire ». De
même, il affirme les IDE ont eu une influence significative positive sur
la croissance économique de la Côte d'Ivoire sur la période
1970-2001 ». Les variables utilisées pour l'analyse sont
principalement internes. Ce sont le PIB par tête retardé,
l'épargne en pourcentage du PIB, l'ouverture de l'économie, le
capital humain, le crédit au secteur privé, l'inflation, les
libertés civiles et les droits politiques, la dévaluation, les
mesures incitatives. Le taux d'intérêt du marché
français a été utilisé comme variable
représentant les facteurs externes.
Hernandez et al. (2001), en étudiant les
déterminants des IDE entrants de pays en développement, trouvent
que le taux d'intérêt international, le PIB des pays
industriels, le service de la dette et la variation du taux de change effectif
réel influencent significativement la pénétration des IDE
dans un pays.
Au Bénin, des études ont
été menées ces dernières années sur
l'évolution de la pénétration des flux d'IDE dans le
pays. Il s'agit principalement de «l'examen de la politique
d'investissement du Bénin« sous l'égide de la
Conférence des nations Unies sur le Commerce et le Développement
(CNUCED) publié en 2005 ; et de «l'évaluation du
climat des investissements au Bénin« (ECI) de 2004 à 2005
sous la houlette de la Banque Mondiale.
Au total, les différentes études
réalisées au Bénin ont révélé que
l'instauration d'un climat plus favorable aux entreprises, ainsi que la
création du CPI et du CFE ont donné rapidement des
résultats encourageants. Toutefois, les réformes se sont
montrées insuffisantes. Les résultats de l'enquête ECI
indiquent que le climat des affaires au Bénin en 2004/2005 n'est
globalement pas favorable au secteur privé, quels que soient les
secteurs. En effet, les points négatifs sont sérieux et abondent.
Les plus saillants sont liés à une corruption perçue comme
endémique, à l'incohérence des réglementations et
de leur application, à une faible efficacité de l'appareil
judiciaire, à une taxation lourde et mal appliquée et à
des problèmes d'accès et de coût des crédits. En
outre, de sérieux problèmes d'infrastructures demeurent,
notamment au niveau des transports et de la fourniture
d'électricité.
Chapitre II
APERçU DE L'EVOLUTION DES ide ET CADRE
MéthodologiQUE de l'étude
Section 1 : Bref aperçu de l'évolution des
IDE dans le monde, et au
Bénin
Paragraphe 1 : Evolution des IDE dans le monde
L'importance des investissements directs étrangers
s'est nettement accrue ces dernières décennies dans le monde. Le
flux des IDE a été multiplié par plus de 100 entre 1970 et
2007, passant de 13,4 milliards d'USD en termes nominaux à 1537
milliards12(*). Les deux
tiers environ de ces capitaux ont été investis dans des pays
industrialisés et seulement un tiers dans les pays émergents, en
développement ou en transition (voir graphique n°1.1 :
histogramme). Ces pays ont enregistré en moyenne 23% à 35%
des flux mondiaux d'IDE sur la même période (axe de droite :
linéaire). Signalons pour finir que l'évolution des IDE dans les
pays en développement et en transition est marquée par une
alternance de chute et de croissance (axe de droite : courbe).
Graphique n°1.3 : Investissements
directs mondiaux selon les pays de destination
Source: Cnuced (2007), Zimmermann
/ La Vie économique
Paragraphe 2 : Evolution des IDE au Bénin
L'évolution des flux d'entrées
nettes d'IDE au Bénin révèle que les
années 70 et 80 ont été marquées par une
très faible pénétration des IDE sur le territoire
national. Cette situation est le fait de l'instabilité politique et, par
la suite, du régime marxiste-léniniste qui ont
régné dans le pays en ce moment (voir graphique n°1.4).
Ainsi, entre 1975 et 1988, il y a eu en moyenne une entrée nette de 1.38
millions de dollars américains (USD). Ceci pourrait être en partie
justifié par la crise économique des années 80 dont le
pays avait sérieusement souffert. Dès 1989, les flux d'IDE
reprennent une nette augmentation passant de 62,10 millions d'USD en 1989
à 120,78 millions en 1991. Cela est principalement dû au
changement de régime politique (option de la démocratie) et aux
profondes réformes politiques et structurelles13(*) engagées par les
nouvelles autorités démocratiques pour l'amélioration de
la situation économique et de l'attractivité du Bénin.
Mais ces flux ont chuté tout aussi rapidement en 1993 (1,4 millions
d'USD). Il y a eu une reprise progressive des flux entrants à partir de
1995 sans toutefois atteindre le niveau de 1991. Ainsi, on enregistre une
moyenne de 36,87 millions d'USD sur la période 1995-2001. Après
une chute en 2002 (13,51 millions d'USD), l'évolution des flux d'IDE
est restée presque stagnante ces dernières années avec une
moyenne de 57,07 millions d'USD de 2003 à 2008.
Notons enfin que les investissements directs étrangers
entrants du Bénin proviennent essentiellement d'Europe, tout
particulièrement de la France (voir graphique n°1.5). Ces IDE se
sont principalement concentrés dans l'industrie textile avec une part
relativement faible pour l'agroalimentaire (Graphique n°1.6).
Graphique n°1.4 : Flux nets d'IDE (en
millions d'USD courants) Source : Réalisé sous Eviews 3.1 par
l'auteur à partir des données de la Banque Mondiale
Graphique n°1.5 : Principales
filiales des sociétés transnationales présentes au
Bénin par pays d'origine
Source: CNUCED, FDI in Least Developed Countries
at a glance 2002 (UNCTAD/ITE/IIA/6).
Graphique n°1.6 :
Répartition des projets d'investissements étrangers
agréés par branche d'activité (1992-2003)
Source : Centre de Promotion des
investissements (CPI), 2004
Section 2 :
Méthodologie de l'étude
Paragraphe 1 : Spécification du modèle et
présentation des
données
A. Spécification du
modèle
Deux spécifications empiriques apparaissent dans la
littérature sur les déterminants des IDE : l'équation de
gravité et les modèles standards des déterminants des IDE.
La première, généralement utilisée pour expliquer
les flux de commerce, a été appliquée aux IDE
bilatéraux. La deuxième approche a été largement
confirmée dans la littérature empirique des déterminants
des IDE. Nous adopterons donc la seconde spécification en nous
inspirant des travaux de ESSO (2005) sur les
déterminants des IDE en côte d'Ivoire. Les variables
utilisées sont principalement internes. La variable représentant
les facteurs externes est le taux de change effectif réel.
Ainsi, le modèle est spécifié comme
suit :
IDEt =
c0 + a1PIBHt-1
+ c2TOt-1 +
c3CDt-1 + c4TIt-1
+ c5DS + c6TCt-1 +
Rt
Avec:
§ IDE, Flux nets d'IDE sur le
territoire national à l'année t
§ PIBH, le
Produit Intérieur Brut par habitant ;
§ TO, le taux d'ouverture de
l'économie ;
§ CD, le taux de crédit
domestique ;
§ TI, le taux d'inflation ;
§ DS, la démocratie et
stabilité ;
§ TC, le taux de change;
§ ci (i ?
o), les paramètres des variables explicatives.
§ Rt désigne la
composante de l'IDE non expliquée par le modèle (c'est- à
dire le résidu).
Dans notre modèle, toutes les variables explicatives
(à l'exception de la démocratie et stabilité) sont
retardées d'une année. Ce retard s'explique en partie par le fait
que les investisseurs tiennent compte de la situation du pays hôte au
cours des années antérieures pour se décider.
B. Présentation des données
La question de la fiabilité des données devrait
être la préoccupation de tout chercheur étant donné
son incidence sur la qualité d'une recherche. Les données
collectées dans le cadre de cette analyse sont des séries
annuelles couvrant la période de 1975 à 2008 soit 34
observations. Cette période relativement longue présente
l'avantage de se prêter aux tests économétriques et de nous
rassurer sur la robustesse des résultats à obtenir. Ce sont des
données secondaires (voir tableaux n°1.1 et n°2.1) fournies
principalement par l'INSAE, la CNUCED et la Banque Mondiale.
La variable indépendante (variable expliquée)
est mesurée par les flux nets d'IDE. Il s'agit, en fait, de la
différence entre ce qu'un pays a injecté dans une autre
économie et ce que d'autres économies ont injecté dans la
sienne. Une entrée positive équivaut à ce que
l'économie d'un pays reçoit plus qu'elle n'envoie dans d'autres
économies. Les flux nets d'IDE dont nous disposons sont exprimés
en dollars US courants.
Les déterminants des IDE (variables explicatives)
retenus dans notre modèle peuvent être résumés comme
suit :
- Le produit intérieur brut par
habitant (PIBH)
Le Produit intérieur brut (PIB) illustre l'importance
de l'activité économique d'un pays ou encore la grandeur de sa
richesse générée. Quand il est formulé en
dollars constants, comme c'est ici le cas, on peut
procéder plus adéquatement à des comparaisons à
travers les années puisqu'on tient alors compte de l'inflation ou de la
déflation. L'expression du PIB par habitant permet de tenir compte de
l'importance de la population. Le PIBH reflète la taille du
marché intérieur et permet de mesurer l'évolution du
pouvoir d'achat (Loesse, 2005).
- Le crédit domestique (CD)
Le taux de crédit domestique est utilisé comme
proxy du climat des investissements dans le pays d'accueil. Il indique que les
FMN choisissent en partie leur localisation en fonction de l'environnement et
du milieu des affaires du pays hôte. Il est exprimé en pourcentage
du PIB.
- Le Taux d'ouverture (TO)
Il mesure non seulement la dépendance
économique d'un pays à l'égard de l'extérieur, mais
aussi de manière plus indirecte les restrictions commerciales. Il est
calculé ici en faisant la moyenne des importations et des exportations
et en rapportant le résultat au PIB14(*). Une augmentation de ce taux signifie que
l'économie d'un pays s'ouvre sur l'extérieur tant au niveau des
importations que des exportations. Ce ratio a souvent un impact ambigu sur la
localisation des IDE. En effet, son signe varie suivant la nature des IDE en
place. Lorsque l'IDE est motivé par des dotations factorielles (IDE
vertical), la baisse des barrières tarifaires entraîne un
accroissement des IDE. En revanche une diminution des mesures de protection se
traduit par un abaissement des IDE horizontaux (Bertrand & ai, 2003 De
Sousa & Lochard, 2004).
- Le Taux d'inflation (TI)
Il traduit l'augmentation du niveau général des
prix au sein d'une économie. Ce taux reflète le changement subi
par le consommateur moyen pendant une période donnée lors de ses
achats de biens et services. Il est utilisé comme mesure de
stabilisation macroéconomique. Le signe attendu de cette variable est
négatif.
- Le taux de change (TC)
Il mesure la compétitivité externe de
l'économie. Le taux de change a théoriquement un impact incertain
sur les IDE. Une appréciation de ce taux peut être à la
fois une source d'attraction et de répulsion des IDE. En augmentant les
coûts de production et les prix des actifs locaux, le taux de change
réduit les IDE dont la stratégie est la
réexportation.15(*)
A l'opposé, une appréciation du taux de change pousse les
investisseurs étrangers à investir plus dans l'optique de
rapatrier plus de profit si la production est vendue à
l'intérieur du pays hôte. Dans le cas de cette étude, il
est utilisé le taux de change du dollar US par rapport au franc CFA
(cotation au certain).
- La démocratie et stabilité (DS)
Cet indicateur représente le contexte socio-politique.
Plus ce contexte sera favorable et plus les investisseurs auront moins
d'appréhension à venir s'implanter. Elle est une variable
«Dummy»16(*)
utilisée pour distinguer la période révolutionnaire (avant
1990) de la période démocratique.
D'autres variables comme l'infrastructure, le capital humain,
la corruption et la variation du taux d'intérêt international
n'ont pas pu être intégrées au modèle du fait de
l'absence ou du manque de données sur la période d'étude
choisie.
Tableau n°1.1 : Présentation
des variables du modèle.
Variable
|
Nom de la variable
|
Unité des données
|
Signe attendu
|
Sources
|
IDE
|
Investissement Direct Etranger
|
Millions de dollars US courants
|
|
BM
|
TC
|
Le Taux de Change
|
Dollar US par rapport au franc CFA
|
+/-
|
BM
|
PIBH
|
Le Produit Intérieur Brut par habitant
|
Dollars US constants
|
+
|
BM
|
DS
|
La Démocratie et Stabilité
|
Variable Dummy
|
+
|
Composée
|
CL
|
Le Crédit Local
|
Pourcentage du PIB
|
+
|
World development indicators (BM)
|
TO
|
Le Taux d'Ouverture de l'économie
|
Pourcentage
|
+/-
|
Calculé à partir des données de la BM
|
TI
|
Le Taux d'Inflation
|
Pourcentage
|
-
|
BM et INSAE
|
Paragraphe 2 : Méthode
statistique d'estimation et critères de validation des
hypothèses
L'estimation du modèle se fera par la
méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO). Les
différents tests sont effectués sous le logiciel Eviews 3.1.
A. Tests de
diagnostic
Pour la réussite de cette phase nous testerons d'abord
la multi colinéarité entre la variable endogène et les
variables exogènes. Ensuite, nous testerons la stationnarité de
toutes les séries. Enfin le test de co-intégration des variables
nous permettra de savoir s'il y a lieu de construire le modèle
à correction d'erreur.
1. Le test de multi colinéarité de
Klein
Le test de multi colinéarité est
effectué pour prévenir le risque de l'instabilité des
coefficients des moindres carrés. Il permet également de voir si
la matrice des variables exogènes est régulière
(c'est-à-dire inversible) et finie. Pour y parvenir, le test de Klein
sera appréhendé. Ce test est fondé sur la comparaison du
coefficient de détermination R² calculé sur le modèle
à k variables et les coefficients de corrélation simple
(r²xi xj) entre les variables explicatives. La règle de
décision est la suivante : Si R²< r²xi xj,
il y a présomption de multi colinéarité. Deux
phénomènes ayant une évolution commune sont dits
corrélés. Leur coefficient de corrélation indique le
degré de liaison entre eux.
2. Le test de
stationnarité des variables
Une série chronologique est stationnaire si la
distribution des variables ne varie pas dans le temps. Ceci implique que la
série ne compte ni tendance, ni saisonnalité et plus
généralement aucun facteur n'évoluant avec le temps. Si la
série est stationnaire, cela signifie que tout choc ne peut avoir qu'un
effet temporaire. Dans la pratique, les variables économiques et
financières sont rarement des réalisations de processus
stationnaire. Le test de stationnarité utilisé est celui de
Dickey Fuller Augmenté (ADF). Les tests ADF permettent donc de mettre en
évidence le caractère stationnaire ou non d'une série
temporelle par la détermination d'une tendance déterministe ou
stochastique. Les hypothèses du test sont les suivantes :
H0 : présence de racine unitaire (série non
stationnaire)
H1 : absence de racine unitaire (série
stationnaire)
Ce test ajoute des retards au modèle testé afin
de contrôler l'auto corrélation. C'est un procédé
qui consiste à identifier l'ordre d'intégration pour saisir la
tendance stochastique ou déterministe des séries. La règle
de décision est la suivante :
-Si ADF estimé < ADF
théorique, alors l'hypothèse H1 est
vérifiée. La variable est donc stationnaire ;
- Si ADF estimé = ADF
théorique, alors l'hypothèse H0 est
vérifiée et la variable est non stationnaire.
3. Le test d'ADF sur les résidus du
modèle de long terme
Le test d'ADF sur les résidus est fait pour confirmer
l'hypothèse d'une co-intégration entre les variables ; ainsi
lorsque le résidu est stationnaire, l'hypothèse d'une
co-intégration entre les variables est acceptée. La règle
de décision est la suivante :
Si le t-statistique ADF est inférieur à la
valeur critique au seuil de 5%, alors il y a absence de racine unitaire dans
les résidus.
4. Le test de co-intégration des variables
La co-intégration est une situation rencontrée
lorsque deux séries possédant une racine unitaire ont une
même tendance stochastique. Le recours au test de co-intégration
permet de savoir si l'estimation par les MCO de la relation de long terme entre
les variables est possible. De plus il permet de voir s'il y a lieu ou pas
d'estimer un modèle à correction d'erreur.
v Conditions de co-intégration
Deux séries xt et yt sont
intégrées si les deux conditions suivantes sont
vérifiées :
- elles doivent être affectées d'une tendance
stochastique de même ordre d'intégration d.
- une combinaison linéaire de ces séries permet
de se ramener à une série d'ordre d'intégration
inférieur
Par exemple, les taux d'intérêts pour deux
obligations de termes différents sont généralement
considérés co-intégrés: ils suivent une tendance
similaire avec une différence constante (la prime de risque).
Soit {xt} et {yt} I(1), si pour
un è donné yt - è xt est I(0), alors
on dit que {xt} et {yt} sont co-intégrés
avec le paramètre d'intégration è. Si {xt} et
{yt} sont bel et bien co-intégrés, alors â
estimé de la régression yt = á +
âxt + et est convergent et il n'y a pas de
correction à apporter.
v Processus d'élaboration du test de
co-intégration
Ce test est décrit par l'algorithme d'Engle et
Granger. Il se réalise en deux étapes :
Etape 1 : Tester l'ordre
d'intégration des variables
Une condition nécessaire de co-intégration est
que les séries doivent être intégrées de même
ordre. Si ce n'est pas le cas, elles ne peuvent pas être
co-intégrées. Il faut à travers les tests DF et ADF
déterminer soigneusement le type de tendance (déterministe ou
stochastique) de chacune des variables, puis l'ordre d'intégration.
Etape 2 : Estimation de la relation de
long terme.
Si la condition nécessaire est vérifiée,
on estime par les MCO la relation de long terme entre les variables :
yt = ao + a1 xt + pour que la relation de co-intégration soit acceptée, le
résidu issu de cette régression doit être stationnaire.
et = yt - â1x - âo
Si et est stationnaire, on passe à
l'estimation du modèle à correction d'erreur.
5. Estimation du modèle à
correction d'erreur (ECM)
Lorsque les séries sont non stationnaires et
co-intégrées, il convient d'estimer leurs relations à
travers un modèle à correction d'erreur. Engle et Granger ont
démontré que toutes les séries cointégrées
peuvent être représentées par un «ECM«.
Deux méthodes sont développées pour
l'estimation du « ECM «. La première est en deux
étapes et la seconde se présente en une seule étape.
Estimation du « ECM « en deux
étapes.
Etape 1 : estimation par les MCO de la
relation de long terme : yt= +xt + et.
Dans le cas d'espèce, on a :
IDEt = c0 +
c1PIBHt-1 + c2TOt-1 +
c3CDt-1+ c4TIt-1 + c5
DS
+ c6 TCt
+ Rt (1)
Etape 2 : estimation par les MCO de la
relation du modèle dynamique (court terme) :
Le coefficient (force de rappel vers l'équilibre) doit être
significativement négatif ; dans le cas contraire il convient de
rejeter une spécification de type ECM. Car avec , le mécanisme de correction d'erreur (rattrapage qui permet de
tendre vers la relation de LT) irait en sens contraire et s'éloigner de
la cible de LT.
De même pour le cas d'espèce, la dynamique de
court terme s'écrit :
dIDEt = c0 +
c1dBIBHt-1 + c2dTOt-1 +
c3dCDt-1 + c4dTIt-1 +
c5dDS + c6dTC + c7Rt-1
(c7 < 0) (2)
En somme, lorsque les séries ne sont pas stationnaires
en niveau, il y a présomption de co-intégration. Le test de
JOHANSEN sera utilisé pour la vérification. Si les tests
confirment que les séries sont co-intégrées, alors un
Modèle à Correction d'Erreur (ECM) sera estimé. L'ECM
traduit la dynamique de court terme et le modèle initial sera celui d'un
équilibre de long terme.
B. Tests de validation
Après les tests de diagnostic, des tests de validation
seront effectués : il s'agit du :
ü test de la qualité de la régression
mesurée par le coefficient de détermination R2
ajusté ;
ü test de Breusch- Godfrey et la statistique Durbin
Waston pour l'auto corrélation des résidus ;
ü test de normalité de Jarque et Bera ;
ü test d'hétéroscédasticité
de White ;
ü test de significativité globale du modèle
de FISHER ;
ü test de stabilité du modèle
(CUSUM) ;
ü test de la significativité des variables avec la
statistique de Student. Ceci permettra de faire une interprétation
économique des résultats.
C. Critères de validation des
hypothèses
La validation des hypothèses se fera sur la base des
critères et indicateurs suivants :
· La première hypothèse sera
vérifiée par la significativité des coefficients
affectés aux variables PIBH et DS. Si ces coefficients sont positifs et
que la probabilité associée aux t - Student est
inférieure à 5%, cette hypothèse sera
acceptée ; dans le cas contraire elle sera rejetée.
· De même la deuxième hypothèse sera
acceptée si le coefficient de TC est significatif et positif et celui de
TO est négativement significatif.
CHAPITRE III
RÉSULTATS EMPIRIQUES ET RECOMMANDATION DE
POLITIQUES ECONOMIQUES
Section 1 : Résultats des tests
préliminaires
Paragraphe 1 :
Résultats des tests de diagnostic
A. Résultats du
test de multi colinéarité de Klein
Le tableau ci-dessous donne la matrice des
coefficients de corrélation entre les variables du modèle.
Tableau n°1.2 : Matrice des
coefficients de corrélation entre les variables
|
IDE
|
PIBH
|
TO
|
CD
|
TI
|
DS
|
TC
|
IDE
|
1
|
|
|
|
|
|
|
PIBH
|
0.20
|
1
|
|
|
|
|
|
TO
|
-0.56
|
-0.35
|
1
|
|
|
|
|
CD
|
-0.54
|
-0.37
|
0.54
|
1
|
|
|
|
TI
|
-0.24
|
-0.16
|
0.29
|
-0.07
|
1
|
|
|
DS
|
0.67
|
0.33
|
-0.73
|
-0.85
|
-0.04
|
1
|
|
TC
|
-0.31
|
-0.64
|
0.78
|
0.52
|
0.10
|
-0.65
|
1
|
Source : Réalisé par l'auteur sous Eviews
3.1
La comparaison des carrés des
coefficients de corrélation (entre la variable IDE et les variables
PIBH, TO, CD, TI, DS, et TC) et du carré du coefficient de
détermination (R2 = 0,81) laisse supposer une absence de
colinéarité entre les variables. Elles sont donc
corrélées et linéairement indépendantes
d'après le test de Klein. Ainsi, on conclut qu'il y a absence de multi
colinéarité entre les variables exogènes et la variable
endogène.
B. Résultats du test
de stationnarité des variables (ADF)
La réalisation du test de
stationnarité nous a permis de constater que toutes les variables sont
stationnaires en différence première.
Tableau n°1.3 : Test de
stationnarité des variables
Séries
|
Niveau de la différence
|
Type de modèle
|
Retards
|
Niveau de confiance
|
T- statistiques ADF
|
Valeurs critiques
|
Observations
|
IDE
|
Différence
Première
|
Modèle
Sans contrainte et sans trend
|
0
|
5%
|
-5.831523
|
-1.9517
|
Stationnaire
|
PIBH
|
0
|
-4.884020
|
-1.9517
|
TO
|
0
|
-4.227553
|
-1.9517
|
CD
|
1
|
-3.351324
|
-1.9521
|
TI
|
0
|
-7.843007
|
-1.9517
|
DS
|
0
|
-5.567764
|
-1.9517
|
TC
|
0
|
-4.652713
|
-1.9517
|
Source : Résultats obtenus sous Eviews 3.1
C. Résultats du
test d'ADF sur les résidus du modèle de long terme
Compte tenu de la non significativité de
la tendance et de la constante pour toutes les variables, le test de racine
unitaire a été exécuté sur le modèle [1]
(sans constante, ni trend).
Tableau n°1.4 : Test d'ADF sur les
résidus de long terme
Variable
|
Niveau de différence
|
type de modèle
|
niveau de confiance
|
T. Statistique ADF
|
Valeur critique
|
Rt
|
0
|
[1]
|
5%
|
-8.396852
|
-1.9517
|
Source : Résultats obtenus sous Eviews 3.1
Les résultats indiquent que le résidu de la
relation de long terme est stationnaire ; ceci révèle alors
un risque de co-intégration entre les variables. Nous allons donc
procéder au test de co-intégration entre les variables pour lever
l'incertitude.
D. Résultats du
test de co-intégration des variables
L'analyse des résultats contenus dans ce tableau
révèle que la statistique de Johannsen relative à la
première valeur propre est supérieure au seuil de 1% à sa
valeur critique (176,3611 > 119.80); on rejette donc l'hypothèse
nulle selon laquelle il n'existe aucune relation de co-intégration (R=
O) au seuil de 1%.
En revanche, on accepte l'hypothèse alternative (R =
3) selon laquelle il existe au plus trois relations de co-intégration
entre les variables du modèle (34,19919 < 45.58) d'après la
5ème ligne du tableau. Ainsi donc, on accepte qu'il existe
bel et bien une relation de co-intégration entre les variables.
Tableau n°1.5 : Test de
co-intégration des variables
Hypothèses
|
Valeurs propres
|
Trace statistiques
|
Valeurs critiques 1%
|
R = 0
|
0.828140
|
176.3611
|
119.80
|
R = 1
|
0.772970
|
120.0067
|
90.45
|
R = 2
|
0.698503
|
72.56115
|
66.52
|
R = 3
|
0.419919
|
34.19331
|
45.58
|
R = 4
|
0.286117
|
16.76651
|
29.75
|
R = 5
|
0.138041
|
5.981366
|
16.31
|
R = 6
|
0.037643
|
1.227844
|
6.51
|
Source : Résultats obtenus sous Eviews 3.1
En somme les tests effectués nous permettent de
procéder aux différentes estimations dans la mesure où les
séries sont non stationnaires en niveau et sont
co-intégrées. Ainsi, il va falloir estimer leur relation à
travers un modèle à correction d'erreur.
E. Modèle
à correction d'erreur (MCE)
Le tableau n°2.2 en annexe résume les
résultats de la relation de long terme. Compte tenu des résultats
obtenus on peut écrire :
IDEt = - 260 + 0.60PIBHt-1 -
1.13TOt-1 + 1.82CDt-1 - 0.40TIt -1 +
86.58DSt + 25707.69TCt-1
R² =0.84 Prob
(F-statistic) = 0.000000 DW= 2.636317
Par ailleurs, Le tableau n°2.3 en annexe présente
les résultats de la relation de court terme. La lecture de ces
résultats permet d'écrire la relation de court terme
suivante :
dIDEt = 2.04 + 0.56 dPIBHt-1 -
0.20 dTOt-1 + 2.85 dCDt-1 - 0.17 dTIt -1
+ 81.82 dDSt
+ 8672.25 dTCt-1 -
1.35Rt-1
R² = 0.81 Prob
(F-statistic) = 0.000004 DW= 1.917199
Paragraphe 2 :
Résultats des tests de validation
A. Résultats du
test de normalité de Jarque-Bera (JB)
La statistique de Jarque-Bera suit une loi de khi deux
à deux degrés de libertés sous l'hypothèse de
normalité. On accepte l'hypothèse de normalité des
résidus lorsque l'une ou l'autre des conditions suivantes est
vérifiée :
v Si la valeur estimée de la statistique de Jarque-Bera
est inférieure à celle lue dans la table de Khi-deux au seuil de
5% à deux degrés de liberté (5,99) ;
v Si la probabilité de la statistique de Jarque-Bera
fournie par Eviews, est supérieure au seuil de 5% (0,05).
Dans le cadre de cette étude, les résultats
obtenus montrent que les erreurs sont normales pour les deux modèles.
Pour le modèle de long terme, JB=1.823016 < 5.99 au seuil de 5% et la
probabilité = 0.40>5% ; et pour celui du court terme, JB =
2.100717< 5,99 et la probabilité = 0.35>5% (voir en annexe
graphiques n°2.2 et n°2.3).
B. Résultats
des tests d'auto corrélation des erreurs
En l'absence d'auto corrélation des erreurs, le biais
de simultanéité est corrigé. Pour le test d'auto
corrélation des erreurs, il est utilisé le test de Durbin Watson
et/ou la statistique de Breusch Godfrey. En effet, Banerjee, Dolado, Hendry, et
Smith (1986) montrent que la méthode
de la statistique de Breusch Godfrey en général
donne de meilleurs résultats que la méthode à deux
étapes de Engle et Granger (1987). Pour le cas de cette étude,
nous utiliserons le test de Durbin Watson et celui de Breush Godfrey.
Le test de Durbin et Watson
0 < DW < dl ? autocorrelation positive
dl < DW < du ? doute
du < DW < 4-du ? indépendance
4-du < DW < 4-dl ? doute
4-dl < DW < 4 ? autocorrelation
négative
De la lecture de la table statistique de Durbin-Watson on
a :
d1 = 1.08 d2 = 1,89
Or, DW = 2.636317 pour le long terme. Ceci indique une zone
doute.
Pour le court terme, DW = 1.917199 ; Ceci indique une
absence d'autocorrelation.
Le test de Breusch Godfrey nous permettra de
spécifier la position du long terme et peut être confirmer celle
de court terme.
La statistique de Breusch Godfrey (GB =
nR2)
Avec : P le nombre de retards des résidus ; n
le nombre d'observations ; R2 le coefficient de
détermination. Elle suit une distribution de khi deux à p
degré de liberté.
On parle de non corrélation des erreurs lorsque
nR2 < khi deux (p) ou si la probabilité donnée par
eviews est > à 5%.
Les résultats de ce test nous montrent que
les erreurs sont non corrélées (voir en annexe et tableaux
n°2.5 et n°2.6 : probabilité = 0,11pour le modèle
de long terme et 0,96 pour celui du court terme).
C. Résultats du
test d'hétéroscédasticité des erreurs
Ce test permet de savoir s'il y a
hétéroscédasticité des résidus du
modèle et de détecter son origine. A cet effet, il
régresse le carré des résidus en fonction des
carrés des variables du modèle. La décision du test est
basée sur la statistique de Fisher du modèle estimé. A
l'image de celle de GB, la statistique de White est utilisée W =
nR2 et suit un khi deux à p degré de
liberté, lorsque n est grand. L'hypothèse
d'homoscédasticité des erreurs est acceptée si la
probabilité affichée est > à 5%. Les résultats
issus de l'estimation sous eviews nous montrent que les erreurs sont
homoscédastiques.
Pour le modèle de long terme, la probabilité =
0.074317>5% et celui du court terme, la probabilité est de
0.909331> 5% (tableaux n°2.7 et n°2.8)
D. Résultats du
test de stabilité de CUSUM
Le test de CUSUM, qui est
fondé sur la dynamique de l'erreur de prévision, permet de
détecter les instabilités structurelles des équations de
régressions au cours du temps c'est-à-dire d'étudier la
stabilité du modèle. En fait, l'idée
générale de ce test est d'étudier l'évolution au
cours du temps de l'erreur de prévision normalisée ; et on
appelle résidu récursif cette succession d'erreur de
prévision calculée en t-1 pour t. Le CUSUM
(Cumulative Sum) sera donc fondé sur la somme cumulée des
résidus récursifs.
Le modèle de court terme étant dynamique, il ne
s'applique qu'au modèle de long terme. Si la courbe ne coupe pas le
corridor (en pointillés) alors le modèle est stable; par contre,
il est instable dès lors que la courbe coupe le corridor. Le
résultat issu d'eviews montre une courbe contenue dans un corridor.
Ainsi pour le modèle d'IDE, les statistiques CUSUM restent dans leur
intervalle ; nous rejetons donc dans l'ensemble l'hypothèse d'un
changement structurel. On peut alors conclure que le modèle objet de
cette étude est stable.
Graphique n°1.7 : Test de
stabilité de CUSUM
Source : Résultats obtenus sous
Eviews 3.1
E. Analyse de la
significativité des coefficients
L'analyse de la significativité des coefficients se
fera en deux étapes : l'analyse du point de vue de la
qualité globale de l'ajustement d'une part et celle de la qualité
individuelle des estimateurs d'autre part. Le test d'adéquation
d'ensemble est fait à travers le test de Fisher. La validation
statistique de la qualité globale des modèles est
appréciée par le coefficient de détermination des
modèles et par le test de Fisher. L'analyse de la qualité globale
du modèle s'effectue à travers le coefficient de
détermination du modèle (R2). Ce coefficient explique
la part de l'évolution de la variable dépendante qui est
expliquée par les variables exogènes.
L'appréciation de la qualité globale de
l'ajustement se fait avec la statistique de Fischer qui indique si les
variables explicatives ont une influence significative sur la variable à
expliquer ou pas. Les hypothèses qui sous-tendent cette analyse
sont :
Ho : tous les coefficients sont nuls
H1 : il existe au moins un coefficient non
nul
L'arbitrage se fait par la comparaison de la valeur de la
F-statistique estimée à celle tabulée par Fischer.
Le logiciel Eviews fournit automatiquement la
probabilité associée à la F- statistique calculée,
ce qui facilite grandement l'analyse. Il suffira donc de comparer la
probabilité associée à la F-statistique au seuil de
5% retenu.
Dans le cas où la probabilité (F-statistic)
< 5%, alors l'hypothèse Ho sera rejetée au profit de
l'hypothèse alternative selon laquelle la régression est
globalement significative.
Dans notre cas, la probabilité (F-statistic) = 0.0000
est inférieure à 5% pour le modèle de long terme :
l'hypothèse nulle est rejetée et la relation de long terme est
globalement significative. Ce résultat est conforme à la valeur
de la statistique R² (ici R² = 0.84) qui renseigne lui aussi sur la
qualité de l'ajustement selon qu'elle est proche de l'unité.
Pour se prononcer sur la significativité individuelle
des estimateurs, on utilise la statistique de Student directement fournie par
Eviews. Lorsqu'au seuil considéré la valeur de la statistique de
Student estimée est supérieure à celle tabulée par
Student, alors on retient l'hypothèse de significativité des
coefficients. Dans le cas contraire, l'hypothèse de non
significativité des coefficients est acceptée. Il sera
utilisé ici, comme cela a été précédemment
fait, la probabilité de rejet que fournit le logiciel Eviews au seuil
retenu.
Les résultats de l'estimation de la relation de long
terme montrent clairement qu'à 5%, les coefficients des variables PIBH,
CD, DS et TC sont significatifs. (Voir annexe tableau n°2.2)
En ce qui concerne la dynamique de court terme, le
coefficient de la force de rappel est négatif (-1.348871) et
significatif au seuil de 5%. Le modèle à correction d'erreur est
donc accepté (Voir annexe tableau n°2.3). Tout effet exercé
par une variable fondamentale sur le sentier d'équilibre des IDE est
nécessairement soumis à une force de rappel. Le niveau de la
vitesse d'ajustement indique que le retour à l'équilibre y est
relativement rapide. Ainsi, pour corriger 95% de déséquilibre du
niveau d'IDE au Bénin, il faut environs 2 ans 10 mois (2.84
ans)17(*).
Par ailleurs, le R²= 0.81 et la probabilité
(F-statistic)= 0.00004< 5% nous renseignent sur la qualité globale du
modèle de court terme. Notons que parmi les variables explicatives
retenues, seules les coefficients des variables CD et DS sont significatifs.
L'étude économétrique ainsi
achevée, il convient de passer à l'analyse économique des
résultats obtenus.
Section 2 : Analyse des résultats et
recommandations
Paragraphe 1 : Analyse des
résultats et vérification des hypothèses
A.
Interprétation économique des résultats
Il s'agit ici de vérifier si les variables
explicatives utilisées ont les signes attendus et de faire ressortir
leur importance dans la pénétration des IDE au Bénin.
Notons qu'une augmentation d'un point d'une des variables, de la relation de
long ou de court terme, ferait varier les entrées nettes d'IDE de la
valeur du coefficient de cette variable, les autres étant
considérées comme constantes. En d'autres termes,
l'interprétation de l'effet des différentes variables sur l'IDE
relève de l'importance des signes et des valeurs des coefficients qui
leurs sont associés.
A long terme, les IDE sont significativement influencés
par le Produit Intérieur Brut par tête (PIBH), le crédit
domestique (CD), la démocratie et stabilité politique (DS), et
le taux de change (TC) ; alors qu'à court terme, seules les
variables CD et DS influencent significativement la pénétration
des IDE au Bénin. Les signes attendus des différentes variables
sont vérifiés pour les deux modèles. Le signe positif du
taux de change indique qu'à long terme, une appréciation de ce
taux pousse les investisseurs étrangers à investir plus dans
l'optique de rapatrier plus de profit si la production est vendue à
l'intérieur du Bénin.
L'observation des résultats de court terme
révèle que les variables CD et DS favorisent l'entrée des
IDE au Bénin. La variable Démocratie et Stabilité (DS) est
nettement la plus explicative avec un coefficient de 81.82 et une
probabilité de 0.0003. Ainsi, lorsque la démocratie et la
stabilité politique croissent d'un point, les entrées nettes
d'IDE augmentent de 81.82 points. Il est donc clair que le contexte socio
politique joue un grand rôle sur l'attractivité du Bénin.
Le taux d'ouverture présente un signe négatif, mais la non
significativité de cette variable ne nous permet pas de conclure en ce
qui concerne les types d'IDE au Bénin (IDE vertical ou horizontal). La
significativité du crédit domestique (CD) montre que les
investisseurs tiennent compte du crédit intérieur pour investir
au Bénin. Le crédit domestique est donc utilisé comme
proxy du climat des affaires dans le pays.
En somme, l'analyse des résultats empiriques
révèle que la démocratie, la stabilité politique et
le crédit local ont constitué des facteurs incitatifs à la
localisation d'entreprises étrangères, à la prise de
participation ou à l'acquisition du capital d'entreprises locales par
des investisseurs étrangers. Il convient alors de confronter ces
résultats obtenus aux hypothèses émises pour cette
étude.
B. Vérification
des hypothèses
Rappelons que la première
hypothèse sera vérifiée si les coefficients des variables
PIBH et DS sont tous positifs et significatifs. Par contre la seconde
hypothèse sera validée si le coefficient de TC est significatif
et positif et celui de TO est négativement significatif.
Au regard des résultats obtenus pour le modèle
de court terme, le PIBH n'est pas significatif, mais DS explique positivement
la pénétration des IDE au Bénin. Ainsi donc, la
première hypothèse est partiellement vérifiée
grâce à la significativité de la démocratie et la
stabilité politique.
De plus, aucune des variables TO et TC n'est pas
significative pour expliquer l'entrée des IDE au Bénin. La
seconde hypothèse est donc rejetée.
A la lumière de tout ce qui précède, il
importe de faire quelques recommandations susceptibles d'améliorer
l'environnement des investissements au Bénin.
Paragraphe 2 : Recommandation
de politiques économiques
Les résultats obtenus mettent en avant l'idée
que des efforts intenses devront être menés par les
autorités béninoises, notamment par le Centre de Promotion des
Investissements (CPI), en vue de mettre en exergue le potentiel
d'attractivité du pays et d'insuffler un nouveau souffle à
l'entrée des IDE sur le territoire national. Dans cette optique, une
série d'actions prioritaires devront être entreprises à
savoir :
Ø Renforcer le rôle du CPI en tant que principale
interface entre les investisseurs étrangers et les différents
acteurs nationaux chargés de l'investissement ;
Ø Consolider les acquis démocratiques et assurer
la stabilité politique en vue de rassurer les investisseurs. Pour ce
faire, il faudra rendre le gouvernement transparent et responsable et
assurer la transparence dans la vie politique, notamment la conquête du
pouvoir par voie légale. Des efforts devraient aussi être
consentis en vue d'assurer la sécurité des personnes et des
biens, notamment la sécurité des investisseurs,
d'améliorer la qualité des services rendus par la justice,
d'assurer la liberté et l'impartialité juridique et
administrative, d'assurer le respect des droits politiques ; tout ceci
permettrait de renforcer l'intégration sociale et de
réaliser une société plus juste.
Ø Promouvoir les autres atouts compétitifs du
Bénin : position géographique stratégique, main d'oeuvre
qualifiée et autres richesses encore inexploitées ;
Ø Moderniser le cadre relatif à l'investissement
par la mise à niveau du Code des investissements ;
Ø Favoriser un bon fonctionnement des institutions qui
s'occupent de l'investissement dans le pays en réglant les
problèmes de conflit entre ces différents services en
créant un organe qui les regroupera et qui se chargera de coordonner
leurs actions ;
Ø Appliquer des mesures prioritaires dans les secteurs
stratégiques afin de mettre en valeur les opportunités
d'investissements dans le pays ;
Ø Redynamiser le port autonome de Cotonou qui constitue
le poumon de l'économie béninoise et le véritable portail
commercial du Bénin. Ceci pourrait se réaliser à travers
l'amélioration de ses infrastructures, des installations existantes et
de l'efficacité de son administration ;
Ø Accorder plus d'importance au secteur privé en
augmentant par exemple le crédit alloué à ce secteur ou
en lui offrant d'autres incitations financières : subventions,
prêts publics à des taux subventionnés, ....
CONCLUSION GENERALE
L'amélioration du volume des investissements directs
étrangers permet d'insuffler une dynamique aux investissements
privés plus porteurs de croissance. En effet, par le biais de la
présence des firmes multinationales (ou de leurs filiales) et de
l'internationalisation des firmes nationales, la multinationalisation a des
effets bénéfiques diffus, capables d'accroître la
compétitivité de l'économie nationale du fait que les
investissements précèdent le commerce et créent la base
commerciale ou productive. Par ailleurs les investissements directs
étrangers apportent non seulement des capitaux et des marchés,
mais également des technologies et des modes de gestion.
La stabilisation du cadre macroéconomique et la mise
en oeuvre du programme de réforme et de libéralisation de
l'économie ont permis au Bénin d'enregistrer au début des
années 90 des performances remarquables en matière de flux
entrants d'IDE. Cependant, dès 1994, ces résultats se sont vite
estompés; les réformes engagées par les autorités
ne semblent pas avoir été suffisantes pour pérenniser
l'IDE. Ainsi, cette étude a eu pour objectif principal de ressortir des
facteurs explicatifs de la pénétration des IDE dans le pays. Le
but visé est d'aider le Bénin à améliorer sa
capacité à attirer les investissements étrangers et
à en bénéficier.
Au terme de notre analyse, il ressort que la
démocratie, la stabilité politique et le crédit local sont
des facteurs incitatifs à la localisation d'entreprises
étrangères, à la prise de participation ou à
l'acquisition du capital d'entreprises locales par des investisseurs
étrangers au Bénin. De ce fait, une série de suggestions
de politiques économiques a été faite pour
améliorer l'attractivité du pays vis-à-vis des
investissements étrangers. Ainsi, la consolidation de la
démocratie et l'amélioration de la stabilité politique
seraient des conditions favorables à un afflux des IDE sur le
territoire national. L'augmentation du crédit alloué au secteur
privé et l'octroi des subventions et des prêts publics à un
taux bas pourraient également constituer des moyens d'attraction des IDE
au Bénin. Par ailleurs, le renforcement du Centre de Promotion des
Investissements (CPI) et la modernisation du cadre de l'investissement dans le
pays donneraient un coup d'accélérateur à la
pénétration des IDE au Bénin. Aussi, paraît-il
nécessaire de mettre en oeuvre des mesures de politiques
économiques visant à refléter et à promouvoir les
autres opportunités d'investissement étranger du Bénin
encore moins exploitées à savoir : sa position
géographique stratégique au coeur de l'espace UEMOA et ses
accords de libre échange avec le grand marché
nigérian ; sa main d'oeuvre qualifiée et ses multiples
ressources naturelles non encore exploitées. Le Bénin pourrait
donc devenir une véritable plaque tournante commerciale pour l'Afrique
de l'Ouest si la plupart de ses atouts sont valorisés.
En somme, la réalisation de ce travail nous a permis
de nous rendre compte de la multiplicité et de l'inconstance des
paramètres qui peuvent influencer l'entrée des IDE sur un
territoire donné. Cependant, le manque ou l'absence de données
statistiques sur le Bénin nous a obligés à retirer du
modèle, certaines variables explicatives des IDE notamment :
l'infrastructure, l'indice de corruption, le capital humain et la variation du
taux d'intérêt international. Les études ultérieures
sur les déterminants des IDE au Bénin pourraient donc parvenir
à des résultats plus pertinents en ajoutant à leurs
modèles, l'une ou l'autre de ces variables susmentionnées. Ceci
permettra à coup sûr au Bénin de disposer d'un cadre plus
attrayant et plus dynamique pour les investissements directs étrangers.
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www.perspective.usherbrooke.ca
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·
www.unctad.org, «Statistics», «Statistical
databases on-line», «Foreign Direct Investment» ou
http://stats.unctad.org/FDI.
·
www.worldbank.org
·
www.zimmermann-thomas.ch
Tableau n°2.1 : Base de
données
ANNÉES
|
IDE
|
PIBH
|
TO
|
CD
|
TI
|
DS
|
TC
|
1975
|
1,89
|
276,67
|
40,46
|
20,33
|
0,4
|
0
|
0,0047
|
1976
|
2,45
|
271,67
|
37,85
|
17,86
|
13,5
|
0
|
0,0042
|
1977
|
3,13
|
277,46
|
39,2
|
17,08
|
5,2
|
0
|
0,0041
|
1978
|
0,75
|
273,08
|
41,41
|
19,17
|
5,9
|
0
|
0,0044
|
1979
|
3,57
|
282,42
|
50,63
|
18,59
|
14,1
|
0
|
0,0047
|
1980
|
4,32
|
292,32
|
54,78
|
23,52
|
14,4
|
0
|
0,0047
|
1981
|
2,09
|
311,06
|
54,48
|
19,50
|
15,8
|
0
|
0,0037
|
1982
|
-0,01
|
307,36
|
40,42
|
27,78
|
22,3
|
0
|
0,003
|
1983
|
0,01
|
283,99
|
31,06
|
31,70
|
4,6
|
0
|
0,0026
|
1984
|
0,01
|
296,15
|
32,19
|
28,63
|
2
|
0
|
0,0023
|
1985
|
-0,09
|
307,9
|
36,44
|
32,13
|
-6,9
|
0
|
0,0022
|
1986
|
1,1
|
304,47
|
29,56
|
30,37
|
-1,5
|
0
|
0,0029
|
1987
|
0,1
|
290,46
|
27,75
|
29,12
|
0,8
|
0
|
0,0033
|
1988
|
0
|
290,88
|
25,49
|
29,85
|
1,9
|
0
|
0,0034
|
1989
|
62,1
|
273,39
|
22,38
|
21,06
|
1,8
|
0
|
0,0031
|
1990
|
62,38
|
272,59
|
25,88
|
22,38
|
1,6
|
1
|
0,0037
|
1991
|
120,78
|
275,3
|
27,17
|
14,75
|
0,7
|
1
|
0,0035
|
1992
|
77,57
|
275,84
|
30,06
|
13,20
|
3,3
|
1
|
0,0038
|
1993
|
1,4
|
275,06
|
29,07
|
9,33
|
1,1
|
1
|
0,0035
|
1994
|
13,65
|
276,9
|
21,85
|
11,68
|
33,6
|
1
|
0,0018
|
1995
|
13,33
|
279,94
|
24,84
|
11,74
|
15,5
|
1
|
0,002
|
1996
|
35,52
|
286,18
|
23,21
|
10,84
|
6,6
|
1
|
0,0019
|
1997
|
27,02
|
294,73
|
22,56
|
7,41
|
4,7
|
1
|
0,0017
|
1998
|
37,95
|
299,18
|
22,38
|
6,88
|
5,5
|
1
|
0,0017
|
1999
|
40,69
|
304,07
|
22,49
|
6,80
|
1,4
|
1
|
0,0016
|
2000
|
59,74
|
311,99
|
21,65
|
8,46
|
3,3
|
1
|
0,0014
|
2001
|
43,86
|
317,37
|
21,54
|
4,56
|
3,1
|
1
|
0,0013
|
2002
|
13,51
|
321,08
|
20,74
|
5,81
|
2,5
|
1
|
0,0014
|
2003
|
44,73
|
322,88
|
20,35
|
9,77
|
1,5
|
1
|
0,0017
|
2004
|
63,84
|
322,26
|
19,93
|
6,71
|
0,9
|
1
|
0,0019
|
2005
|
53,04
|
321,21
|
20,23
|
7,06
|
5,37
|
1
|
0,0019
|
2006
|
63
|
324,1
|
19,82
|
6,78
|
3,78
|
1
|
0,0019
|
2007
|
59,12
|
324,4
|
19,71
|
7,23
|
1,3
|
1
|
0,0021
|
2008
|
58,7
|
325,3
|
19,57
|
7,51
|
7,96
|
1
|
0,0022
|
Sources : Banque Mondiale ;
INSAE ; Services Nationaux d'Etat.
Tableau n° 2.2 : Estimation du modèle de
long terme
Dependent Variable: IDE
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/19/09 Time: 18:41
|
Sample(adjusted): 1976 2008
|
Included observations: 33 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-259.7417
|
81.86015
|
-3.172993
|
0.0041
|
PIBH(-1)
|
0.600985
|
0.226495
|
2.653413
|
0.0139
|
TO(-1)
|
-1.129478
|
0.613428
|
-1.841255
|
0.0780
|
CD(-1)
|
1.824118
|
0.573967
|
3.178086
|
0.0040
|
TI(-1)
|
-0.396848
|
0.406933
|
-0.975217
|
0.3392
|
DS
|
86.58042
|
13.92544
|
6.217428
|
0.0000
|
TC(-1)
|
25706.69
|
5551.889
|
4.630261
|
0.0001
|
D93
|
-77.71639
|
16.25042
|
-4.782424
|
0.0001
|
D94
|
-52.21753
|
16.11728
|
-3.239848
|
0.0035
|
R-squared
|
0.836835
|
Mean dependent var
|
29.37455
|
Adjusted R-squared
|
0.782447
|
S.D. dependent var
|
31.05416
|
S.E. of regression
|
14.48447
|
Akaike info criterion
|
8.411031
|
Sum squared resid
|
5035.194
|
Schwarz criterion
|
8.819170
|
Log likelihood
|
-129.7820
|
F-statistic
|
15.38632
|
Durbin-Watson stat
|
2.636317
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
Tableau n° 2.3 : Estimation du modèle de
court terme
Dependent Variable: DIDE
Method: Least Squares
Date: 09/04/09 Time: 08:49
Sample(adjusted): 1977 2008
Included observations: 32 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
2.041266
|
2.660299
|
0.767307
|
0.4511
|
DPIBH(-1)
|
0.560200
|
0.421681
|
1.328491
|
0.1976
|
DTO(-1)
|
-0.198614
|
0.844909
|
-0.235071
|
0.8163
|
DTC(-1)
|
8672.245
|
7074.248
|
1.225889
|
0.2332
|
DCD(-1)
|
2.849082
|
0.794326
|
3.586790
|
0.0016
|
DTI(-1)
|
-0.167911
|
0.298627
|
-0.562278
|
0.5796
|
DDS
|
81.82133
|
19.33329
|
4.232148
|
0.0003
|
R(-1)
|
-1.348871
|
0.217578
|
-6.199490
|
0.0000
|
D93
|
-76.79042
|
13.32679
|
-5.762111
|
0.0000
|
D94
|
23.70728
|
13.52495
|
1.752855
|
0.0936
|
R-squared
|
0.812160
|
Mean dependent var
|
1.757813
|
Adjusted R-squared
|
0.735317
|
S.D. dependent var
|
24.63445
|
S.E. of regression
|
12.67377
|
Akaike info criterion
|
8.167253
|
Sum squared resid
|
3533.740
|
Schwarz criterion
|
8.625296
|
Log likelihood
|
-120.6761
|
F-statistic
|
10.56902
|
Durbin-Watson stat
|
1.917199
|
Prob(F-statistic)
|
0.000004
|
Graphique n°2. 1 : Test de
normalité des erreurs de long terme
Graphique n° 2.2 : Test de
normalité des erreurs de court terme
Tableau n°2. 4 : Test de
Co-intégration des variables
Date: 09/04/09 Time: 14:08
Sample: 1975 2008
Included observations: 32
Test assumption: No deterministic trend in the data
Series: IDE TC TO TI CD DS PIBH
Lags interval: 1 to 1
|
|
Likelihood
|
5 Percent
|
1 Percent
|
Hypothesized
|
Eigenvalue
|
Ratio
|
Critical Value
|
Critical Value
|
No. of CE(s)
|
0.828140
|
176.3611
|
109.99
|
119.80
|
None **
|
0.772970
|
120.0067
|
82.49
|
90.45
|
At most 1 **
|
0.698503
|
72.56115
|
59.46
|
66.52
|
At most 2 **
|
0.419919
|
34.19331
|
39.89
|
45.58
|
At most 3
|
0.286117
|
16.76651
|
24.31
|
29.75
|
At most 4
|
0.138041
|
5.981366
|
12.53
|
16.31
|
At most 5
|
0.037643
|
1.227844
|
3.84
|
6.51
|
At most 6
|
*(**) denotes reject on of the hypothesis at 5%(1%)
significance level
L.R. test indicates 3 cointegrating equation(s) at 5%
significance level
Tableau n° 2.5 : Test d'auto
corrélation des erreurs du modèle de long terme
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
F-statistic
|
2.406679
|
Probability
|
0.113445
|
Obs*R-squared
|
5.923943
|
Probability
|
0.051717
|
Tableau n° 2.6 : Test d'auto
corrélation des erreurs du modèle de court terme
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
F-statistic
|
0.034595
|
Probability
|
0.966054
|
Obs*R-squared
|
0.110323
|
Probability
|
0.946332
|
Tableau n° 2.7 : Test
d'hetéroscédasticité des résidus du modèle
de long terme
White Heteroskedasticity Test:
|
F-statistic
|
2.057963
|
Probability
|
0.074317
|
Obs*R-squared
|
19.29614
|
Probability
|
0.114204
|
Tableau n° 2.8 : test
d'hetéroscédasticité des résidus du modèle
de court terme
White Heteroskedasticity Test:
|
F-statistic
|
0.495245
|
Probability
|
0.909331
|
Obs*R-squared
|
10.14644
|
Probability
|
0.810429
|
TABLE DES MATIERES
Avertissement.................................................................................i
Dédicaces.......................................................................................ii
Remerciement.................................................................................iii
Liste des sigles et
abréviations............................................................v
Liste des tableaux et
graphiques.........................................................vi
Sommaire.....................................................................................viii
INTRODUCTION
GENERALE.............................................................................1
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE
L'ETUDE..................................................5
SECTION 1 : PROBLÉMATIQUE, OBJECTIFS ET
HYPOTHÈSES DE L'ÉTUDE
6
Paragraphe 1 : Problématique de l'étude
6
Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de
l'étude
8
A. Objectifs de l'étude
8
B. Hypothèses de l'étude
9
SECTION 2 : PRÉSENTATION DE QUELQUES CONCEPTS ET
RÉALITÉS SUR
LES
IDE
9
Paragraphe 1 : Définition de concepts
9
A. Investissement direct
9
B. Investisseur direct
10
C. Entreprise d'investissement direct
10
D. Investissement direct étranger
11
E. Investissement de portefeuille
12
F. Firmes multinationales
12
Paragraphe 2 : Les motifs de l'investisseur
étranger
14
SECTION 3 : REVUE DE LA LITTÉRATURE
15
Paragraphe 1 : Approche théorique des IDE
15
A. Ecole de la dépendance
15
B. Ecole de la modernisation
16
C. Ecole de l'Intégration
18
D. La théorie « push-pull »
21
Paragraphe 2 : Quelques études empiriques
22
CHAPITRE II : APERÇU DE L'EVOLUTION DES IDE
ETCADRE METHODOLOGIQUE DE
L'ETUDE.....................................................................25
SECTION 1 : BREF APERÇU DE L'ÉVOLUTION DES
IDE DANS LE MONDE, ET AU BÉNIN
26
Paragraphe 1 : Evolution des IDE dans le monde
26
Paragraphe 2 : Evolution des IDE au Bénin
27
SECTION 2 : MÉTHODOLOGIE DE L'ÉTUDE
27
Paragraphe 1 : Spécification du modèle
et présentation des données
27
A. Spécification du modèle
27
B. Présentation des données
27
Paragraphe 2 : Méthode statistique d'estimation
et critères de validation des
hypothèses
27
A. Tests de diagnostic
27
1. Le test de multi colinéarité de Klein
27
2. Le test de stationnarité des variables
27
3. Le test d'ADF sur les résidus du modèle de
long terme
27
4. Le test de co-intégration des variables
27
5. Estimation du modèle à correction d'erreur
(ECM)
27
B. Tests de validation
27
C. Critères de validation des hypothèses
27
CHAPITRE III : RESULTATS EMPIRIQUES ETRECOMMANDATION DE
POLITIQUES
ECONOMIQUES...........................................................................40
SECTION 1 : RÉSULTATS DES TESTS
PRÉLIMINAIRES
27
Paragraphe 1 : Résultats des tests de
diagnostic
27
A. Résultats du test de multi colinéarité
de Klein
27
B. Résultats du test de stationnarité des
variables (ADF)
27
C. Résultats du test d'ADF sur les résidus du
modèle de long terme
27
D. Résultats du test de co-intégration des
variables
27
E. Modèle à correction d'erreur (MCE)
27
Paragraphe 2 : Résultats des tests de
validation
27
A. Résultats du test de normalité de Jarque-Bera
(JB)
27
B. Résultats des tests d'auto corrélation des
erreurs
27
C. Résultats du test
d'hétéroscédasticité des erreurs
27
D. Résultats du test de stabilité de CUSUM
27
E. Analyse de la significativité des coefficients
27
SECTION 2 : ANALYSE DES RÉSULTATS ET
RECOMMANDATIONS
27
Paragraphe 1 : Analyse des résultats et
vérification des hypothèses
27
A. Interprétation économique des
résultats
27
B. Vérification des hypothèses
27
Paragraphe 2 : Recommandation de politiques
économiques
27
CONCLUSION
GENERALE.....................................................................54
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
27
ANNEXES
27
TABLE DES
MATIERES.........................................................................66
* 1 La convention pour le
règlement des différends relatifs aux investissements entre Etats
et ressortissants d'autres Etats, signée à Washington le 18 mars
1965, sous les auspices de la Banque mondiale, et la convention portant
création de l'agence multilatérale des investissements (AMGI),
adoptée en 1985.
* 2 Constitution du
Bénin, Loi N° 90-32 du 11 décembre 1990.
* 3 Code des investissements du
Bénin, Loi N° 90-002 du 9 mai 1990.
* 4 BANQUE DE FRANCE - Rapport
Zone franc - 2007
* 5 Voir graphique n°1.4 ,
page 28
* 6 www.oecd.org/
dataoecd/39/45/40632182.pdf. La quatrième édition de cette
définition est parue en avril 2008.
* 7 Source: IMF «Balance of
payments text Book» , 1996, P. 54-82
* 8 Saskia Wilhelms,
l'investissement direct étranger et ses éléments
déterminants dans les économies naissantes, Agence des Etats Unis
pour le développement international, Juillet 1998, pp9-10.
* 9 Yves Crozet, Les grandes
questions de l'économie internationale, Nathan, 1997, p138.
* 10 Louis Muchielli, De
nouvelles formes de multinationalisation, Problèmes économiques,
Juillet 1991,
pp25-32.
* 11 Voir par exemple
Merlevede et Schoors (2004), Wilhelms et Witter (1998), Boudjedra (2004).
* 12 Source :
La Vie économique, Revue de politique économique
7/8-2008
* 13 La mise en oeuvre du
Programme d'Ajustement Structurel (PAS) ; adoption de la Constitution du
Bénin, Loi N° 90-32 du 11 décembre 1990 ; adoption du
Code des investissements du Bénin, Loi N° 90-002 du 9 mai 1990.
* 14 Confère Lexique
d'économie, 9è édition DALLOZ (2006)
* 15 N. Idir, A. Kamali et E.
Unan, «INTEGRATION REGIONALE SUD-SUD ET INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS
: EFFET TAILLE DE MARCHE « Version provisoire
* 16 Variable prenant la valeur
zéro (0) avant 1990 et un (1) à partir de 1990
* 17 ELBADAWI et Ali (1997) ont
déterminé le temps requis pour résorber x% d'un choc
extérieur. Leur calcul est la suivante (1-á) t =
(1-x), où á est la valeur absolue du terme de correction d'erreur
et t est le nombre d'années requises.
|