Bujumbura, Février 2012
REPUBLIQUE DU BURUNDI
UNIVERSITE MARTIN LUTHER KING
MINISTERE DE L'ENSEINGEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHRCHE
SCIENTIFIQUE
Site Web :
www.umlk.net
FACULTE DE GESTION ET ADMINISTRATION DES
AFFAIRES
IMPACT SUR LES RECETTES COMMUNALES ET SUR LES RECETTES
DU MARCHE DE LA PRIVATISATION DE LA GESTION DU MARCHE COMMUNAL DE MABANDA EN
PROVINCE MAKAMBA AU BURUNDI
Par
NIMBURANYA Marc & NIYOKWIZIGIRA
Joselyne
Sous la Direction de :
Dr SINZOBAHAMVYA Cyprien
Mémoire présenté et défendu
publiquement en vue de l'obtention du grade de licencié en Gestion et
Administration des Affaires
DEDICACES
A mes parents;
A mes frères et ma soeur ;
A mes cousins et cousines ;
A mes neveux et nièces ;
A toutes mes connaissances ;
Je dédie ce
mémoire.
NIMBURANYA Marc
A mes regrettés parents ;
A mes frères et soeurs ;
A mes neveux et nièces ;
A toutes mes connaissances ;
Je dédie ce mémoire.
NIYOKWIZIGIRA Joselyne
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, l'honneur nous échoit
d'exprimer nos sincères sentiments de reconnaissance à tous ceux
qui nous ont prêté main forte dans la réalisation de ce
mémoire.
En premier lieu, nous remercions vivement le directeur de ce
mémoire Dr Cyprien SINZOBAHAMVYA qui, malgré ses
différentes occupations, a accepté d'assurer la direction de ce
mémoire. Son encadrement et ses conseils nous ont permis de finaliser ce
travail.
Nos remerciements s'adressent aussi à la Direction de
l'Université Martin Luther King et à tout son personnel pour la
formation dont nous avons bénéficiée à cette
université.
Nos sentiments de reconnaissance s'adressent en plus au
personnel de la SOGEMMA et de la Commune Mabanda qui a gentiment accepté
de nous fournir les données qui ont contribué à la
réalisation de ce travail ; nous leur disons merci.
Nous remercions également les membres du Jury qui ont
humblement accepté de lire ce travail.
Nous ne saurions oublier de remercier nos parents,
frères et soeurs, et toute autre personne qui, de près ou de
loin, nous ont aidé tout au long de nos études.
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS
A/A : Année Académique
BBCI : Banque Burundaise pour le Commerce et
l'Investissement
BM : Banque Mondiale
BCDES : Banque Coopérative de Développement
Economique
et Social
BRB : Banque de la République du Burundi
COGERCO : Complexe de Gérance du Coton
COOPEC : Coopératives d'Epargne et de Crédit
CURDES : Centre Universitaire de Recherche et de
Développement
Economique et Social
Dr : Docteur
EP : Entreprise Publique
Fbu : Francs burundais
FGAA : Faculté de Gestion et Administration des
Affaires
FMI : Fonds Monétaire International
IDA : International Development Agency
IDEC : Institut de Développement Economique
ISTEEBU : Institut des Statistiques et d'Etudes
Economiques du Burundi
MOFF : Menaces, Opportunités, Forces et
Faiblesses
L á MT : Long et Moyen Terme
OPV : 0ffre Publique de Vente
P : Page
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PMI : Petites et Moyennes Industries
PTPCE : Projet des Travaux Publics et de Création
d'Emploi
RCAR : Rachat Conversion en Actifs Réels
REGIDESO : Régie de Production et de Distribution
d'Eau et d'Electricité
RES : Reprise de l'Entreprise par les
Salariés
RN : Route Nationale
SCEP : Service Chargé des Entreprises Publiques
SOGEMMA : Société de Gestion du Marché
de Mabanda
SPP : Sociétés Publiques et Privées
VA : Valeur ajoutée
% : Pourcentage
LISTE DES TABLEAUX,
GRAPHIQUES ET SCHEMAS
I. TABLEAUX
Tableau 1: Vue panoramique des objectifs de la
privatisation
7
Tableau 2: Avantages et limites des méthodes
de la privatisation
11
Tableau 3: Critères de privatisation
12
Tableau 4 : Recettes provenant du
marché de Mabanda dans les recettes
totales de la commune en Fbu (2001-2003)
21
Tableau 5 : Récapitulatif des recettes
et collectes par mois
22
Tableau 6 : Produits et charges d'exploitation
de la SOGEMMA
(2005-2006)
23
Tableau 7 : Bilan de la SOGEMMA au
31/12/2005
28
Tableau 8 : Bilan de la SOGEMMA au
31/12/2006
29
Tableau 9 : Bilan de la SOGEMMA au
31/12/2007
30
Tableau 10 : Rectification de certains
comptes figurant aux bilans
2005,2006 et 2007
31
Tableau 11 : Comptes de résultat de la
SOGEMMA en Francs Burundais
32
(2005-2006)
32
Tableau 12: Rentabilité de la SOGEMMA
(2005-2007)
35
Tableau 13: Capitaux engagés (Actif
économique) de la SOGEMMA(2005 2007)
36
Tableau 14: Rentabilité économique de
la SOGEMMA(2005-2007)
37
Tableau 15: Recettes collectées pendant la
semaine-témoin
41
Tableau 16: Contribution de la SOGEMMA aux recettes
de la Commune
Mabanda (2005-2007)
43
Tableau 17 : Les services offerts par types de
marchés et leurs parts de
marché
51
II. GRAPHIQUES
Graphique 1 : Evolution des dépenses
d'exploitation de la SOGEMMA
25
Graphique 2 : Evolution des
résultats nets de la SOGEMMA (2005-2007)
33
Graphique 3 : Evolution des recettes du
Marché de Mabanda avant et après la
privatisation de sa gestion
38
III. SCHEMAS
Schéma 1 : les cinq forces
concurrentielles de Michael Porter 49
TABLE DES MATIERES
DEDICACES
i
REMERCIEMENTS
ii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
iii
LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES ET SCHEMAS
v
TABLE DES MATIERES
vii
INTRODUCTION
1
1. Choix et intérêt du sujet
1
2. Délimitation du sujet
1
3. Problématique
2
4. Hypothèses
2
5. Objectifs
3
6. Techniques et méthodes
3
6.1. Techniques
3
6.2. Méthodes
3
7. Subdivision du travail
4
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE SUR LA
PRIVATISATION
5
I.1. Définitions
5
I.2 .Motivation de la politique de
privatisation au Burundi
6
I.3. Objectifs de la privatisation
6
I.4. Conditions de succès de la politique de
privatisation au Burundi
7
I.4.1.Environnement politique de nature à
encourager le secteur privé
8
I.4.2.Création et renforcement du
marché financier
8
I.4.3. Atténuation des coûts
sociaux
8
I.4.4. Préparation adéquate
8
I.4.5. Capacité administrative
8
I.4.6. Transparence
8
I.4.7. Cadre macro-économique
approprié
9
I.5.Méthodes de privatisation
9
I.5.1.Offre Publique de Vente (OPV)
9
I.5.2.Offre privée de vente des titres
9
I.5.3. Mise à disposition des privés
des accroissements de capital
9
I.5.4. Cession ou apport d'actifs
10
I.5.5. Rachat de l'entreprise publique par la
direction et les salariés
10
I.5.6. Restructuration de l'entreprise
10
I.5.7. Privatisation de la gestion
10
I.5.8. Location-gérance
10
I.6. Principaux avantages et limites des
méthodes de privatisation
10
I.7. Critères de privatisation
12
I.8.Contraintes liées à la
privatisation
13
I.8.1. Faiblesses d'ordre général
13
I.8.2. Faiblesses des pouvoirs publics
13
I.8.3. Réticence des repreneurs
14
I.9. Conclusion
14
CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA SOGEMMA
15
II.1. Historique du marché de Mabanda
15
II.2. Situation géographique du
marché de Mabanda
15
II.3. Naissance de la SOGEMMA
16
II.4. Evolution administrative du marché de
Mabanda et organigramme de la SOGEMMA
16
II.4.1. Evolution administrative
16
II.4.2. Organigramme de la SOGEMMA
17
II.5. Personnalité juridique et missions de
la SOGEMMA
18
II.5.1. Personnalité juridique
18
II.5.2. Missions de la SOGEMMA
18
II.6. Conclusion
19
CHAPITRE III : IMPACT DE LA PRIVATISATION DE
LA GESTION
DU MARCHE DE MABANDA
20
III.1. Analyse de la structure financière du
marché de Mabanda
avant la privatisation de sa gestion
20
III.2. Analyse de la structure financière de
la SOGEMMA
22
III.2.1.Aperçu des recettes
22
III.2.2 Analyse des comptes des produits et des
charges d'exploitation
23
III.2.3.Analyse des bilans de la SOGEMMA
(2005-2007)
27
III.2.4.Analyse des résultats nets de la
SOGEMMA (2005-2007)
31
III.2.5. Etude de la rentabilité de la
SOGEMMA
34
III.2.5.1.Etude de la rentabilité
financière de la SOGEMMA
34
III.2.5.2.Rentabilité économique
36
III.3.Analyse comparative des situations d'avant et
d'après la
privatisation de la gestion du marché de
Mabanda
37
III.3.1. Comparaison de la structure financière
du marché de
Mabanda
37
III.3.1.1. Comparaison de ces situations du point
de vue aménagement
37
III.3.1.2. Comparaison des recettes du
marché de Mabanda
38
III.3.1.3. Analyse comparative de la
rentabilité du marché de
Mabanda
39
III.4. Développement du partenariat
public-privé dans la gestion de la
SOGEMMA
40
III.4.1. Objectifs visés
40
III.4.2. Objectifs spécifiques
41
III.5.Contribution de la SOGEMMA aux secteurs
publics
42
III.6. Conclusion
44
CHAPITRE IV : STRATEGIE D'AMELIORATION DE LA
GESTION
DE LA SOGEMMA
45
IV.1.Analyse de l'environnement du marché de
Mabanda
45
IV.1.1. Environnement socio-économique
46
IV.1.2.Environnement bancaire et financier
47
IV.1.3. Environnement légal
48
IV.2. Analyse de la concurrence de la SOGEMMA
49
IV.2.1. Menaces pour la SOGEMMA
50
IV.2.2.Opportunités pour la SOGEMMA
50
IV.2.3.Forces de la SOGEMMA
50
IV.2.4.Faiblesses de la SOGEMMA
50
IV.3. Analyse du marché
51
IV.4. Gestion des ressources humaines et la
flexibilité
52
IV.4.1.Style de direction
53
IV.4.2. Contrôle
54
IV.4.3. Communication
55
IV.5. Politique de financement
56
IV.5.1.Financement interne ou autofinancement
56
IV.5.1.1.Autofinancement net
57
IV.5.1.2.Autofinancement brut ou global
57
IV.5.2. Financements externes
58
IV.5.2.1.Augmentation du capital par des nouveaux
actionnaires
58
IV.5.2.2 Crédits commerciaux à court
terme ou de trésorerie
58
IV.5.2.3. Crédit à long et moyen
terme
59
IV.6. Proposition des mesures et
possibilités d'amélioration de la gestion
de la SOGEMMA
59
IV.6.1. Planification des activités
59
IV.6.2. Mise au point des stratégies
61
IV.6.2.1. Stratégies de base (pour
l'ensemble de l'entreprise)
62
IV.6.3. Augmentation de la capacité
d'autofinancement
65
IV.6.4. Bonne tenue de la comptabilité
générale
66
IV.6.5. Informatisation des services de la
SOGEMMA
66
IV.6.6. Mesures de recouvrement appropriées
à la SOGEMMA
67
IV.6.6.1. Pré-relance
67
IV.6.6.2. Relance
67
IV.6.6.3. Recouvrement contentieux
68
IV.6.6.4. Sous-traitance du recouvrement
68
IV.6.7. Formation du personnel
69
IV.6.8. Réorganisation de l'actionnariat de
la SOGEMMA
69
IV.7.Conclusion
70
CONCLUSION GENERALE
71
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
72
ANNEXES
I
INTRODUCTION
1. Choix et
intérêt du sujet
Les communes tirent une grande partie de leur revenu dans la
gestion des marchés communaux. Malheureusement, cette gestion est
souvent mal faite provoquant des pertes au niveau des recettes communales et un
mauvais entretien des infrastructures de ces marchés.
En guise de réforme, une politique de privatisation de
la gestion des marchés communaux a été entreprise pour
tenter d'améliorer les recettes communales. Ainsi, après 7 ans de
privatisation de la gestion du marché communal de Mabanda, nous avons
jugé bon de traiter un sujet portant sur l'analyse de l'impact de la
privation de la gestion du marché communal de Mabanda.
Ce travail présente un triple
intérêt :
- un intérêt personnel car, étant
gestionnaire en formation, ce travail enrichira nos connaissances en
matière de privatisation et ses effets. Il présente
également un intérêt particulier pour nous dans la mesure
où nous sommes ressortissants de cette commune;
- un intérêt pour la communauté car notre
analyse pourra orienter les communes du pays dans leurs initiatives de
privatisation de la gestion de leurs marchés. L'autre
intérêt communautaire de ce travail est qu'il arrête des
stratégies pouvant conduire à une gestion efficace de la
Société de Gestion du Marché de Mabanda;
- un intérêt pour la science du fait que ce
travail pourra éclairer les futurs chercheurs sur la privatisation et
ses effets.
2. Délimitation du
sujet
Notre sujet est du domaine de la gestion et se limite à
la gestion des marchés communaux.
Dans l'espace, ce travail se limite à l'analyse de
l'impact de la privatisation de la gestion du marché communal de
Mabanda.
Dans le temps, le présent travail traite la
période allant de 2001 à 2003 et de 2005 à 2007 soit 3 ans
avant et 3 ans après la privatisation de la gestion dudit
marché.
3. Problématique
La commune est une entité publique
décentralisée jouissant d'une autonomie de gestion. En plus du
concours du gouvernement et/ou de diverses aides, la commune doit
elle-même assurer son développement et faire face à ses
charges.
Face à ces engagements, la grande partie des recettes
de la commune provient des marchés communaux. Ainsi, la commune a
intérêt à ce que leur gestion soit la meilleure possible
afin de maximiser ses recettes. C'est dans cette perspective que le Burundi a
entrepris une politique de privatisation de la gestion des marchés
communaux qui permettrait une amélioration de leur gestion et de leur
entretien. Ainsi, les recettes communales se verraient augmentées via la
perception des contributions des sociétés de gestion de ces
marchés.
Pour concrétiser cette politique, certains
marchés communaux ont été réhabilités et
leur gestion a été confiée à des privés.
Cela a été le cas pour le marché communal de Mabanda dont
la gestion a été privatisée en 2004.
Après 7 ans de privatisation de la gestion de ce
marché, il importe de vérifier si cette privatisation a eu des
effets positifs pour la commune et dégager d'éventuelles
solutions appropriées. Ainsi, une série de question
méritent d'être posées :
· Quel a été l'impact de la privatisation
de la gestion du marché communal de Mabanda au point de vue recettes
publiques et rentabilité dudit marché?
· Comment la SOGEMMA peut-elle améliorer sa
gestion ?
4. Hypothèses
H1. La privatisation de la gestion du marché
communal de Mabanda a contribué à l'augmentation des recettes
communales et à l'amélioration de la rentabilité de ce
marché.
H2. La Société de Gestion du
Marché de Mabanda est en mesure d'adopter diverses stratégies
pertinentes à même d'améliorer sa gestion.
5. Objectifs
Ce travail analyse l'impact de la privatisation de la gestion
du marché communal de Mabanda sur les recettes publiques et sur la
productivité de ce marché et ainsi va permettre :
- aux gestionnaires de la SOGEMMA de juger la qualité
de leur gestion et de prendre en compte les stratégies proposées
dans le présent travail en vue d'une amélioration ;
- aux responsables de la commune de se référer
à cette analyse pour juger de l'opportunité de privatiser
d'autres marchés.
6. Techniques et
méthodes
6.1. Techniques
Pour recueillir les données de notre travail, nous
avons utilisé la technique documentaire et la technique d'interview.
Avec la technique documentaire, nous avons consulté
divers ouvrages et mémoires sur la privatisation, les archives sur les
finances de la commune, les bilans de la SOGEMMA, etc.
La technique d'interview a consisté à
interviewer les gérants de la SOGEMMA et les cadres de la commune. Les
premiers ont révélé leur appréciation concernant
les activités de la société et les seconds nous ont
livré leurs avis et considérations eu égard à la
contribution de ce marché aux recettes de la commune.
6.2. Méthodes
Notre travail a utilisé la méthode comparative
et la méthode statistique.
La première méthode nous a permis de comparer la
période d'avant et d'après la privatisation de la gestion du
marché communal de Mabanda au point de vue recettes publiques et
rentrée de fonds dans les caisses du marché.
La deuxième méthode nous a permis de quantifier
et chiffrer les résultats de notre recherche et de présenter ces
résultats sous forme de graphiques, de tableaux et de schémas.
Cela a rendu ces données chiffrées faciles à exploiter et
à analyser.
7. Subdivision du travail
Notre travail est subdivisé en quatre chapitres
précédés par une introduction.
Le premier chapitre contient la présentation de la
SOGEMMA et le deuxième parle du cadre théorique sur la
privatisation.
Le troisième chapitre traite l'impact de la
privatisation de la gestion du marché communal de Mabanda et le dernier
chapitre propose des stratégies pour améliorer la gestion de la
SOGEMMA.
Enfin, notre travail est clôturé par une
conclusion générale.
CHAPITRE I : CADRE
THEORIQUE SUR LA PRIVATISATION
I.1.
Définitions
Tel qu' apparu pour la première fois dans le
dictionnaire en 1993, le mot privatisation était défini comme le
fait de rendre privé plus spécialement en faisant passer une
activité ou un secteur d'activités d'un statut de contrôle
ou de propriété publique à un statut privé 1(*).
De cette définition, il ressort que la privatisation
peut concerner le contrôle de la société
c'est-à-dire sa gestion ou la propriété de la
société. Dans le premier cas, on aura une privatisation de la
gestion, le patrimoine restant la propriété de l'Etat alors que,
dans le second cas, il y a cession du patrimoine de la société.
Au sens large, la privatisation signifie confier la
satisfaction des besoins de la population plutôt aux institutions
privées de la société qu'aux pouvoirs publics2(*).
La privatisation peut être également
définie comme l'acte qui consiste à réduire le rôle
du gouvernement, ou à augmenter le rôle du secteur privé,
dans une société ou dans la propriété des moyens de
production3(*).
On peut rapprocher à la privatisation trois concepts
à savoir la « désétatisation » la
« dénationalisation »et « la
déréglementation » :
- La désétatisation : Elle
consiste à aménager et transformer les règles de gestion
du secteur public et à introduire dans les entreprises, même
possédées par l'Etat, des modèles de gestion
privée. On vise plus spécialement le statut du personnel qui
serait défonctionnalisé, la modification du contrôle de
tutelle et le retour de l'entreprise à la soumission aux règles
du marché.
- La dénationalisation : Elle
consiste à son tour à privatiser les sociétés
nationalisées, à transférer à l'actionnariat
privé la participation de l'Etat et de soumettre l'entreprise aux droits
communs des sociétés.
- La déréglementation :
Elle signifie le fait de libeller certains secteurs vis-à-vis de l'Etat,
à les placer dans un environnement concurrentiel et à
alléger les contrôles s'exerçant sur les entreprises. On
peut ajouter le réexamen de certains monopoles4(*).
I.2 .Motivation de la
politique de privatisation au Burundi
Parmi les raisons qui ont motivé la politique de
privatisation au Burundi, on peut citer les suivantes :
- les entreprises publiques sont mal
gérées ;
- les entreprises publiques ne versent pas de
dividendes ;
- les entreprises publiques engloutissent des subventions et
réclament des exonérations alors qu'elles ne sont pas
rentables ;
- les entreprises publiques consomment la plus grande partie
des crédits bancaires et des emprunts extérieurs du
pays ;
- les sociétés mixtes ont démontré
qu'elles sont mieux gérées que les entreprises appartenant
à 100% à l'Etat5(*).
Ces différentes raisons ont poussé le Burundi
à fixer les principaux objectifs de sa politique de privatisation.
I.3. Objectifs de la
privatisation
La privatisation des entreprises publiques au Burundi rentre
dans le cadre de la politique globale de redressement économique
initiée depuis 1986 à travers le Programme d'Ajustement
Structurel avec le concours de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire
International.
Les objectifs de cette politique sont :
- La réduction des déficits budgétaires
et extérieurs ;
- La libéralisation de l'économie et la
promotion du secteur privé.
Dans le secteur des entreprises publiques le PAS consacre le
désengagement de l'Etat dans ces entreprises.
La privatisation vise entre autres :
- l'amélioration de la gestion et l'élimination
du recours à l'interventionnisme de l'Etat sous forme de subvention, des
augmentations du capital, exonérations fiscales et en contre -partie une
meilleure contribution aux recettes à travers l'impôt et la
taxe ;
- la recherche d'une meilleure rentabilité
économique et financière à travers une productivité
accrue ;
- la promotion du secteur privé.
Les objectifs de la privatisation sont parfois classés par
gradation selon les buts
poursuivis par les Etats. Ils sont brièvement
présentés selon le tableau n°1 :
Tableau 1: Vue
panoramique des objectifs de la privatisation
VOLETS CONCERNES
|
OBJECTIFS
|
Efficacité et développement de l'économie
|
-Créer une économie de marché
-Encourager l'initiative et l'expansion du secteur
privé
-Promouvoir l'investissement national
-Préserver et créer l'emploi
|
Budgets et Finances
|
-Favoriser la compétitivité des EP et augmenter le
rendement
-Améliorer l'outil de travail
-Introduire de nouvelles méthodes de gestion
|
Répartition et redistribution des revenus
|
-Ouvrir le capital de l'Etat
-Créer des classes d'investisseurs
-Permettre aux salariés d'accéder au capital
|
SOURCE : P.GUISLAIN, Les
privatisations, un défi stratégique, juridique et
institutionnel, De Boeck Université, 1ère
Edition, Bruxelles, 1995, p.34.
I.4. Conditions de
succès de la politique de privatisation au Burundi
A partir de l'expérience en matière de
privatisation, le Burundi a retenu comme mesures primordiales la
création d'un environnement politique de nature à encourager le
secteur privé, la création et le renforcement du marché
financier, l'atténuation des coûts sociaux liés à la
privatisation, une préparation adéquate, la capacité
administrative, la transparence et un cadre macro-économique
approprié.
I.4.1.Environnement politique
de nature à encourager le secteur privé
L'environnement politique et juridique n'est souvent pas
favorable à l'esprit d'entreprise. Face à cela, le Burundi a mis
en place une législation commerciale adéquate. Il a revu
certaines dispositions qui n'étaient pas favorables à la
promotion du secteur privé dans l'ensemble des textes normatifs.
I.4.2.Création et
renforcement du marché financier
Dans le processus de privatisation des entreprises publiques,
on peut se heurter aux difficultés de trouver des acquéreurs
ayant les capitaux nécessaires. Il importe donc de chercher à
améliorer le marché monétaire et financier en mettant sur
pieds une législation facilitant l'accès au crédit et en
encourageant l'épargne intérieure.
I.4.3. Atténuation des
coûts sociaux
La privatisation des entreprises publiques a, en plus de ses
avantages, des effets sociaux pervers. Ainsi, pour la bonne réussite du
processus de privatisation, il est nécessaire que l'Etat prenne en
charge les conséquences négatives de cette politique notamment en
payant les indemnités dues au personnel, en préparant les
employés à accepter la privatisation et en procédant au
recyclage ou reclassement du personnel déflaté suite à
privatisation.
I.4.4. Préparation
adéquate
Les objectifs et les priorités de l'Etat doivent
être bien précisés et ces derniers doivent tenir compte de
l'opinion publique. De plus, il faut expliquer et sensibiliser le public sur la
nécessité de privatiser.
I.4.5. Capacité
administrative
La préparation et la mise en application de la
politique de privatisation des EP doivent être confiées à
des gens compétents et à une structure administrative capable de
bien mener cette politique. Au Burundi le Service Chargé des
Entreprises Publiques, SCEP en sigle, a été mandaté pour
promouvoir et superviser le processus de privatisation.
I.4.6. Transparence
Le processus de privatisation doit s'opérer dans la
transparence totale. Pour cela, l'information sur les entreprises publiques
à privatiser doit être diffusée et des mécanismes
clairs doivent être mis en place pour rassurer les différents
partenaires. Cela va créer un climat de confiance et
l'opération de privatisation se réalisera bien.
I.4.7. Cadre
macro-économique approprié
La règle d'or dans une économie libérale
est la libre concurrence. Pour que la politique de privatisation soit
couronnée de succès, le cadre macro-économique doit
être favorable.
I.5.Méthodes de
privatisation
Il existe un large éventail de méthodes de
privatisation qui permet à chaque Etat d'élaborer une loi qui
énumère les techniques à utiliser. Il appartient à
chaque entreprise de faire un choix entre les différentes options.
Ces méthodes peuvent être classées dans
deux catégories à savoir :
- la cession de patrimoine : avec cette méthode,
l'Etat désinvestit dans
l'EP au profit des particuliers ;
- la non-cession (transfert de gestion).
Au Burundi, la loi a mis à la disposition du
gouvernement diverses options qui rentrent dans les deux catégories de
méthodes de privatisation ci-haut citées. Il s'agit de l'Offre
Publique de Vente, l'Offre Privé de Vente des Titres, la mise à
la disposition des privés des accroissements de capital, la cession ou
apport d'actif, le rachat par la direction et les salariés, la
restructuration de l'entreprise, la privatisation de la gestion et la
location-gérance.
I.5.1.Offre Publique de Vente
(OPV)
Elle consiste à vendre au public tout ou partie du
capital social existant par le truchement d'un marché financier. Comme
il n'ya pas de marché boursier, cette offre n'est possible que par
l'intermédiaire des banques et institutions financières qui
remplieraient ce rôle.
I.5.2.Offre privée de
vente des titres
La vente des parts de l'Etat dans une entreprise publique est
faite à un privé ou groupe de privés identifiables au
préalable.
I.5.3. Mise à
disposition des privés des accroissements de capital
Le capital social d'une société donnée
est augmenté d'un montant déterminé et celui-ci est
apporté par les anciens et/ou les nouveaux actionnaires privés.
La part de l'Etat est aussi réduite et peut, à la limite, devenir
minoritaire. Cette méthode est applicable à des entreprises
requérant davantage de capitaux ou know-how (savoir faire) mais
où l'Etat veut rester présent.
I.5.4. Cession ou apport
d'actifs
La cession d'actifs (globale ou par groupe d'actifs) se fait
par négociation directe avec les repreneurs après appel d'offre,
le cas échéant. Cette méthode recouvre également
les apports d'actifs (apport en nature) à une société
(mixte par exemple) en création qui rémunère l'Etat par
les actions. Elle peut être utile, dans le cas du Burundi, pour attirer
les investisseurs privés à reprendre une entreprise
défaillante, allégée de ses dettes.
I.5.5. Rachat de l'entreprise
publique par la direction et les salariés
Il est également appelé par certains
« Reprise de l'Entreprise par les Salariés »(RES).
Cette technique consiste à créer un holding dont les actionnaires
sont en majorité des directeurs et des salariés. Elle n'est
possible que lorsqu'il ya un réel intérêt du personnel
à participer au capital de l'entreprise.
La reprise de l'entreprise par les salariés rentre
parfois dans les mécanismes de financement de la privatisation.
I.5.6. Restructuration de
l'entreprise
La restructuration peut prendre diverses formes telles que
l'éclatement de l'entreprise en plusieurs sociétés (avec
ou sans holding) ou la séparation des diverses activités les unes
étant des services publics ou des opérations complexes.
I.5.7. Privatisation de la
gestion
Elle peut se faire sous forme de contrat de gestion, de
cession à bail ou de concession d'exploitation.
I.5.8.
Location-gérance
L'entreprise est gérée par un privé. Le
gestionnaire privé assume l'entière responsabilité des
risques commerciaux et financiers liés à l'exploitation de
l'entreprise. Il ne retire donc le résultat de cette exploitation
qu'après avoir versé un loyer à l'Etat propriétaire
des actifs.
I.6. Principaux avantages
et limites des méthodes de privatisation
Le tableau no 2 fait ressortir les avantages et les
limites des différentes méthodes de privatisation :
Tableau 2: Avantages et
limites des méthodes de la privatisation
N°
|
Méthodes
|
Avantages
|
Limites
|
1
|
Rachat de l'Entreprise par les Salariés
« RES »
|
-Continuité des missions
-Moins de problèmes sociaux liés au licenciement
|
-Faibles capacités financières de
salariés
-Insuffisance de compétences techniques
-Risque de statiques
|
2
|
Offre Publique de Vente « OPV »
|
-Plus de transparence
-Meilleure concurrence
|
-Absence de marché financier
-Difficultés d'expertise de la valeur de cession
-Peu d'engouement pour les entreprises déficitaires
-Insuffisance des repreneurs potentiels locaux
|
3
|
Offre Privée de vente (vente d'actions en gré
à gré)
|
-Plus souple
-Négociation directe avec le repreneur
|
-Risque de corruption
|
4
|
Cession d'actif
|
-Négociation directe avec le repreneur
-Valable pour les entreprises structurellement
déficitaires
|
-Difficultés de séparer l'actif du passif
-Difficultés d'expertise des actifs
|
5
|
Privatisation des masses (distribution égale des
coupons)
|
-Plus équitable
|
-Problème de solvabilité
-Risque de distribution gratuité
-Pas valable pour les grandes entreprises
|
6
|
Augmentation du capital par appel à l'actionnariat
privé
|
-Plus fiable
|
-Seulement valable pour les entreprises
bénéficiaires
-Difficultés d'arbitrage entre les parts de l'Etat et
celles privées
|
7
|
Démembrement (fragmentation, délutions, Rachat
Conversion en Actifs Réels « RCAR »
|
-Mieux indiqué pour la création de la concurrence
dans les grandes entreprises d'infrastructures
|
-Difficultés de trouver des repreneurs
|
8
|
Privatisation de la gestion (concession ou licence,
location-gérance, affermage, exploitation en régie
intéressée)
|
-L'Etat reste propriétaire du principal des
investissements
|
-L'Etat doit continuer à entretenir les investissements
-Le risque financier reste supporté
par l'Etat
-L'Etat ne dispose pas nécessairement des moyens
suffisants de contrôle du contrat de gestion
|
SOURCE : GAHIMBARE Francine, La
problématique de la privatisation de la filière coton au Burundi:
Cas de la COGERCO, Université du Burundi, Faculté des Sciences
Economiques et Administratives, Bujumbura, 1999, p.20
I.7. Critères de
privatisation
Les objectifs de la privatisation ne peuvent pas être
tous atteints. La réforme envisagée ne sera pas appliquée
à toutes les entreprises publiques, le gouvernement devra établir
le processus de privatisation de ces entreprises selon des critères
définis à l'avance. Les critères retenus devront se fonder
sur l'idée de redressement et d'adaptation de ces entreprises aux
conditions du marché, les buts recherchés étant
l'amélioration de la productivité, l'augmentation de la
rentabilité et l'allégement du fardeau qui pèse sur les
finances publiques.
Il faut être sûr, dès le départ, du
but recherché (réduction des dépenses, améliorer
l'efficience et la souplesse de fonctionnement), ensuite encourager les
entrepreneurs, les investisseurs et les prêteurs locaux et
étrangers et enfin, il faut prendre en considération la situation
économique, la viabilité commerciale de l'entreprise
gouvernementale concernée par la reforme6(*).
Ces critères de privatisation peuvent être
schématiquement présentés comme suit (Tableau no
3):
Tableau 3: Critères de
privatisation
Entreprises privatisables
|
Entreprises non privatisables
|
-opérant dans des secteurs prioritaires de
développement économique
-Susceptibles d'intéresser les investisseurs
-Potentiellement rentables
-Non stratégiques
-Présentant une gestion inappropriée aux agences du
marché
-Présentant un fardeau pour l'Etat
|
-Ayant un fort intérêt public
-Stratégique
-Ayant la rentabilité faible et inexistante
|
Source : SCEP, «
Politique sectorielle des réformes des entreprises publiques »
juillet 1990, Janvier 1991, p.29
Le SCEP a retenu deux principaux critères à
savoir la rentabilité et l'intérêt général.
Les entreprises rentables dont l'intérêt général
n'est pas évident peuvent être privatisées. Les autres
pourront être réhabilitées ou liquidées.
Les entreprises produisant des services publics ou jouant un
rôle indispensable dans le développement socio-économique
du pays sont considérées comme stratégiques et
épargnées par le processus de privatisation.
Une entreprise est dite
« stratégique » quand il est délicat de la
confier aux privés ou qu'elle produit des biens et services
indispensables à la collectivité. Ainsi le critère
stratégique tient au fait que l'Etat est obligé d'assurer des
biens et services indispensables à sa population et que leur production
n'intéresse pas les privés ou qu'ils ne peuvent pas le faire
7(*).
Cette incapacité des privés à assurer ces
services tient au fait que la plupart d'entre ces services sont
extrêmement coûteux alors qu'ils ne sont pas pécuniers pour
inciter les privés à prendre le risque d'y investir. C'est
notamment les services relatifs à la sécurité tels que
l'armée.
I.8.Contraintes
liées à la privatisation
Le processus de privatisation des EP peut se heurter à
des contraintes. Parmi celles-ci figurent les faiblesses d'ordre
général, les faiblesses des pouvoirs publics et la
réticence des repreneurs.
I.8.1. Faiblesses d'ordre
général
Parmi les faiblesses d'ordre général, on peut
citer les suivantes :
- faible intensité capitalistique due à
la carence d'épargne nationale;
- pouvoir d'achat de la population trop
limitée ;
- problème d'accès à une
technologie adéquate ;
- poids fiscal trop lourd pour les
entreprises ;
-trop grande dépendance vis-à-vis de
l'extérieur en matière de financement.
I.8.2. Faiblesses des pouvoirs
publics
Les faiblesses qu'on peut relever en matière de
privatisation chez les pouvoirs publics sont notamment :
- la mauvaise préparation et supervision de la mise en
application des lois et des règlements en vigueur ;
- collaboration négative entre l'administration et le
secteur privé due à la lourdeur du poids fiscal sur les
entreprises privées et au fait que l'administration n'offre pas de
facilités qui encourageraient la création et la croissance des
entreprises privées ;
- faibles capacités techniques des représentants
des pouvoirs publics en matière de privatisation notamment dans
l'évaluation du patrimoine de l'entreprise à privatiser.
I.8.3. Réticence des
repreneurs
En général, une entreprise non rentable ou dont
sa rentabilité potentielle n'est pas démontrable n'attire aucun
repreneur. Ainsi, le processus de privatisation doit commencer par les
entreprises qui peuvent susciter l'intérêt des investisseurs
privés.
De plus, pour que les actions soient à la portée
des investisseurs nationaux, il faut opérer une certaine
« atomisation » du capital. Cette minimisation du capital
des entreprises à privatiser permettra aux investisseurs nationaux
d'avoir le capital nécessaire pour acquérir ces entreprises.
I.9. Conclusion
Les institutions de Breton Woods à savoir le FMI et la
BM préconisent un vaste programme de privatisation. Considérant
que le secteur privé est capable de mieux gérer que l'Etat, ces
institutions recommandent aux Etats membres de privatiser leurs entreprises.
C'est dans ce cadre que rentre la privatisation de la gestion de certaines EP
burundaises.
Dans ce travail, divers définitions et concepts sur la
privatisation ont permis de mettre en exergue les différents objectifs
visés par la privatisation tant pour l'Etat initiateur de ce processus
que pour les acquéreurs de ces entreprises à privatiser. Au
Burundi, la privatisation des EP permet notamment de diminuer l'incidence
financière des EP sur le trésor public.
Pour que cette politique ait des succès, le Burundi a
retenu diverses mesures permettant de faire face aux différentes
contraintes liées à la privatisation à savoir les
faiblesses d'ordre général, les faiblesses des pouvoirs publics
et la réticence des repreneurs.
CHAPITRE II :
PRESENTATION DE LA SOGEMMA
II.1. Historique du
marché de Mabanda
Vers les années 1900, le centre de Mabanda
n'était habité que par des villageois qui ne s'occupaient que de
l'agriculture et l'élevage. Par après, il est apparu des
commerçants asiatiques arabes et indiens qui s'y sont installes faisant
le trafic de marchandises en provenance de la Tanzanie.
Par la suite, ils y ont construit des maisons qui servaient
à la fois d'habitation et de boutiques. La population des alentours a
suivi le pas et s'est orientée elle aussi vers le commerce. Ainsi, le
centre de Mabanda est devenu un centre de négoce important
où s'échangeaient divers articles comme les habits, le beurre, le
sel, les produits agricoles, le bétail, etc.
Ainsi, le marché de Mabanda est devenu un carrefour des
produits locaux, ceux provenant des autres communes tels que la commune
Nyanza-Lac et les produits provenant de la Tanzanie.
Avant sa réhabilitation en 2004, le marché de
Mabanda était rudimentaire. Comme infrastructure, il n'avait qu'un seul
hangar réservé à la boucherie et les jours de
marché n'étaient que Mercredi et Dimanche. Les recettes du
marché étaient perçues par des collecteurs de
marché et versées dans les caisses de la commune. Le
marché était occupé par de modestes commerçants qui
construisaient de petits kiosques ou de petits étals sur lesquels ils
étendaient leurs marchandises. Les places libres étaient, quant
à elles, réservées aux produits vivriers et articles
divers.
II.2. Situation
géographique du marché de Mabanda
Le marché de Mabanda se trouve en Province Makamba au
chef lieu de la Commune Mabanda sur la RN3 qui lie Bujumbura et Makamba passant
par Rumonge et Nyanza-Lac. Il est également au carrefour de cette route
avec la route Mabanda-Mugina qui lie le sud du pays à la Tanzanie.
Cette situation géographique donne à ce
marché une position privilégiée par rapport aux autres
marchés de la commune. Il sert de carrefour à tous les produits
provenant des autres marchés de la commune, des autres coins du pays et
de la Tanzanie.
Par rapport aux autres marchés, il est bordé au
sud par les marchés de Mugina et Musenyi, à l'Ouest par le
marché de Muyange (Commune Nyanza-Lac), au Nord-Ouest par le
marché de Kigamba, au Nord par le marché de Makamba et à
l'Est par le marché de Buhinja.
Notons également qu'à ce centre de Mabanda se
trouvent implantées les agences des banques BBCI, INTERBANK, une agence
de la poste et une autre de la COOPEC, ce qui est un atout majeur pour le
commerce.
II.3. Naissance de la
SOGEMMA
La réhabilitation du marché de Mabanda a
été financée à 95% par IDA par le prêt
N° : IDA-3460 bu. D'après les conditions du bailleur, la
commune devrait, à son tour, participer au financement du projet
à hauteur de 5% de son coût total.
Pour mobiliser ces fonds, la commune a fait appel à la
contribution de la population sous forme de souscription aux actions de la
Société de Gestion du Marché de Mabanda qui allait
être créée pour gérer ce marché après
sa réhabilitation. Il était recommandé que la commune ne
puisse aller au-delà de 20% du capital de la société dans
le but de diminuer son poids dans la gestion de ce marché.
Finalement, la commune a participé au capital de la
SOGEMMA à raison de 10% avec 80 actions d'une valeur de 50 000FBU
chacune. L'autre groupe d'actionnaires est composé de personnes
physiques avec 607 actions d'une valeur totale de 30 350 000FBU.
Les fonds nécessaires à la construction du
marché s'élevaient à 570 048 064 francs Burundais et
les travaux de construction ont débuté le 01/12/2003.
Les usagers de l'ancien marché se sont vu
octroyés un terrain vide sur la colline Kinyami à peu près
à 1 kilomètre du centre communal.
La fin des travaux était prévue le 31/7/2004. La
date réelle de fin de ces travaux de construction du marché a
été le 23/9/2004 et l'ouverture solennelle de ce marché
est intervenue le 24/11/2004.
C'est dans ce cadre qu'en date du 12/01/2004 les deux groupes
d'actionnaires (la commune Mabanda et les actionnaires privés), ont
créée la SOGEMMA. La société est née le
14/01/2005 par acte N° : M097/2005 mais la gestion du marché
par la SOGEMMA avait débuté le 24 novembre 2004.
II.4. Evolution
administrative du marché de Mabanda et organigramme de la SOGEMMA
II.4.1. Evolution
administrative
Avant d'être transformé, le marché de
Mabanda était géré par la commune. La perception des taxes
était assurée par des agents de la collecte uniquement les jours
de marché à savoir mercredi et dimanche.
Les recettes collectées rentraient directement dans les
caisses de la commune, raison pour laquelle les recettes des différents
marchés étaient administrativement gérées par les
autorités communales en l'occurrence le comptable communal.
Pour respecter les exigences du prêt qui a
été octroyé au Gouvernement Burundais afin de transformer
et moderniser le marché de Mabanda, sa gestion a été
privatisée. La gestion des nouveaux bâtiments de ce marché
a été confiée à la SOGEMMA et un contrat lui
attribuant la gestion de ce marché fut signé entre lui et la
commune. Ce contrat est d'une durée de 30 ans à compter du 24
novembre 2004. Dès lors, tous les jours sont des jours de marché,
les principaux restant mercredi et dimanche.
II.4.2. Organigramme de la
SOGEMMA
L'organigramme de la SOGEMMA se présente comme suit :
ASSEMBLEE GENERALE DES ACTIONNAIRES
CONSEIL D'ADMINISTRATION
DIRECTEUR-GERANT
EXPLOITATION TECHNIQUE TETECHNIQUETECHNIQUE
COMPTABILITE
COLLEC-TEURS
COMPTAB-ILITE
CAISSE
EQUIPE TECHNI-QUE
SECURITE
La Société de Gestion du Marché de
Mabanda, SOGEMMA en sigle, est une société mixte à
responsabilité limitée de droit privé.
Au sommet, elle est dirigée par l'assemblée
générale des actionnaires suivie par le conseil d'administration
de la société. Elle est quotidiennement gérée par
un directeur-gérant nommé par le conseil d'administration
délibérant à la majorité simple des voix
exprimées.
En plus du département de direction, la SOGEMMA dispose
de deux autres départements à savoir le département des
finances (comptabilité) et le département d'exploitation
technique.
Le département des finances a pour mission de percevoir
toutes les sommes dues par les usagers du marché, suivre la
trésorerie, bien placer les sommes perçues, veiller à une
bonne imputation des opérations financières dans les comptes et
déterminer le résultat de la société. A la
tête de ce département se trouve un comptable qui est
chargé de prévoir les budgets des différents exercices et
suivre leur réalisation.
Le département d'exploitation technique est quant
à lui chargé du maintien et du contrôle des
équipements et infrastructures du marché.
II.5. Personnalité
juridique et missions de la SOGEMMA
II.5.1. Personnalité
juridique
La Société de Gestion du Marché de
Mabanda est une société par actions à économie
mixte de droit privé. Elle est régie par les lois et
règlements en vigueur au Burundi comme la loi n° 1/002 du 6 mars
1996 portant code des sociétés publiques et privées ainsi
que l'ordonnance ministérielle n° 540/084 du 26 février 1993
fixant les nouveaux taux d'amortissement.
II.5.2. Missions de la
SOGEMMA
La Société de Gestion du Marché de
Mabanda a pour objet au Burundi :
- l'exploitation et la gestion du marché de Mabanda,
des installations et équipements connexes en qualité de
concessionnaire fermier de ce service public communal ;
- effectuer toutes les opérations commerciales,
financières, mobilières et immobilières se rattachant
à son objet social8(*).
II.6. Conclusion
Dans ce chapitre, il a été signalé que,
au début, le centre de Mabanda était trop petit et moins
peuplé. Avec l'arrivée de quelques commerçants asiatiques,
le centre s'est progressivement développé et la population locale
s'est elle aussi livrée au commerce. Ainsi, le marché de Mabanda
est devenu un milieu commercial très important bien qu'il accusait un
manque d'infrastructures.
En 2004, le marché a été
réhabilité et sa gestion a été confiée
à la SOGEMMA, qui, en contre partie, s'est engagée à payer
chaque mois une redevance d'exploitation.
CHAPITRE III : IMPACT
DE LA PRIVATISATION DE LA GESTION
DU MARCHE DE MABANDA
III.1. Analyse de la
structure financière du marché de Mabanda
avant la
privatisation de sa gestion
Avant la privatisation de sa gestion, le marché de
Mabanda était sur un terrain d'environ 5.300 m². Comme
bâtiment, le marché avait un seul hangar qui servait de
boucherie. Autour du marché, des commerçants s'étaient
eux-mêmes construit des kiosques en bois servant de boutiques.
A l'intérieur du marché, ses usagers
réguliers avaient aménagé des étals sur lesquelles
se vendaient différents articles. Il y avait également des
places non couvertes réservées aux usagers occasionnels du
marché. Aux alentours du marché, il y avait beaucoup de
magasins, boutiques, bars, restaurants, moulins, etc.
Avant la privatisation de la gestion du marché de
Mabanda, la comptabilité de la commune, qui était gestionnaire du
marché, ne fournissait pas de données détaillées
sur la structure financière du marché. En effet, les recettes
issues de ce marché n'avaient pas de comptabilité propre
à elles. Elles étaient enregistrées parmi les autres
recettes communales sans être détaillées rubrique par
rubrique. C'est le même cas pour les charges d'exploitation du
marché qui étaient comptabilisées parmi les autres
dépenses de la commune sans détails.
Toutefois, les données que nous a fournies le
comptable communal, après avoir consulté les archives sur les
recettes de la commune, nous ont permis d'analyser à quel point le
marché de Mabanda contribuait aux recettes de la commune.
Au cours de la période 2001-2003 la part du
marché de Mabanda dans les recettes de la commune peut être
analysée à partir du tableau no 4 :
Tableau 4 : Recettes
provenant du marché de Mabanda dans les recettes
totales
de la commune en Fbu (2001-2003)
Années
Libellés
|
2001
|
2002
|
2003
|
TOTAL
2001-2003
|
Moyenne annuelle
|
Recettes totales de la commune
|
36.177.680
|
36.886.100
|
29.705.498
|
103.739.876
|
34.579.958
|
Recettes totales provenant des marchés de la commune
|
19.895.150
|
21.039.850
|
19.193.150
|
60.128.150
|
20.042.716
|
Recettes totales provenant du marché de Mabanda
|
9.900.000
|
9.540.000
|
11.220.000
|
30.660.000
|
10.220.000
|
Part du marché de Mabanda dans les recettes totales des
marchés
|
49,76%
|
45,34%
|
58,45%
|
-
|
50,9%
|
Part du marché de Mabanda dans les recettes totales de la
commune
|
27,36%
|
25,86%
|
37,77%
|
-
|
29,5%
|
Source : Tableau construit par les
auteurs sur base des données fournies par le comptable communal
de Mabanda.
En comparant les recettes que la commune recevait du
marché de Mabanda aux recettes totales des marchés puis aux
recettes totales de la commune, on remarque que ce marché est d'une
grande importance pour cette dernière. Il totalise à lui seul, en
moyenne, 50,9% des recettes totales issues de tous les marchés et 29,
5% des recettes totales de la commune Mabanda.
Ce marché joue donc un rôle primordial dans
l'économie de la commune, d'où un intérêt
particulier devrait être porté sur sa gestion.
III.2. Analyse de la
structure financière de la SOGEMMA
Les recettes de la SOGEMMA sont analysées à
travers les comptes des produits et des charges d'exploitation ainsi que les
bilans de la société.
III.2.1.Aperçu des
recettes
Le tableau no5 nous montre, de façon
récapitulative, les différentes recettes mensuelles attendues en
cas de plein emploi du marché.
Tableau 5 :
Récapitulatif des recettes et collectes par mois
Rubriques
|
Montant en Fbu
|
Echoppes
Hangars
Kiosques
B.B.C.I
Boucherie
Taxation mercredi et dimanche
Taxation des autres jours
Autres activités marchandes
|
1.070.000
500.000
312.000
300.000
250.000
2.416.000
877.550
139.375
|
TOTAL
|
5.864.915
|
Source : Rapport de la commission
chargée de la vérification et de l'authentification des recettes
perçues au marché de Mabanda d'août 2006 à octobre
2007.
Ce total de 5.864.915 Fbu constitue une
référence des recettes mensuelles que le marché de
Mabanda devrait générer dans l'hypothèse du plein-emploi
du marché. Ce montant pourrait même être
dépassé si tous les emplacements dans les échoppes et les
hangars étaient attribués et fonctionnels et si une attention
particulière était portée sur la taxation surtout les
jours principaux de marché (mercredi et dimanche).
III.2.2 Analyse des comptes des
produits et des charges d'exploitation
Dans le présent travail, l'analyse des comptes des
produits et des charges d'exploitation de la SOGEMMA porte sur les
années 2005 et 2006. Les données y relatives pour l'année
2007 ne sont pas disponibles à la SOGEMMA suite à
l'irrégularité de la comptabilité et surtout au fait que
la commune Mabanda avait repris la gestion de ce marché.
Les recettes et les charges d'exploitation sont
données dans le tableau no 6:
Tableau 6 : Produits et
charges d'exploitation de la SOGEMMA
(2005-2006)
|
Recettes
|
Charges
|
solde
|
Années
Mois
|
2005
|
2006
|
Total
2005-2006
|
2005
|
2006
|
Total
2005-2006
|
(Recettes -charges)
|
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
|
2.701.250
3.040.100
5.616.560
3.581.460
4.231.730
4.387.090
4.684.860
4.958.660
4.951.470
4.135.450
4.486.830
4.404.810
|
3.815.220
3.856.190
4.606.220
4.036.760
4.532.050
3.648.870
4.264.900
5.185.440
5.489.580
5.301.100
5.462.570
5.236.650
|
6.516.470
6.896.290
10.222.780
7.618.220
8.763.780
8.035.960
8.949.760
10.144.100
10.441.050
9.436.550
9.949.400
9.641.460
|
768.030
2.771.700
1.926.260
1.847.210
922.350
1.065.310
1.468.650
1.789.880
1.835.401
1.601.050
2.025.330
2.798.880
|
926.280
1.181.210
1.096.436
1.590.140
3.287.053
1.418.190
2.684.510
1.179.210
1.116.300
1.204.200
1.114.682
1.639.300
|
1.694.310
3.952.910
3.022.696
3.437.350
4.209.403
2.483.500
4.153.160
2.969.090
2.951.701
2.805.250
3.140.012
4.438.180
|
|
Totaux
|
51.180.270
|
54.505.686
|
105.685.956
|
20.360.051
|
18.437.511
|
38.797.562
|
|
Caution
|
-
|
-
|
1.975.000
|
|
|
|
|
Redevances d'exploitation
|
-
|
-
|
|
17.648.200
|
18.493.200
|
36.141.400
|
|
Recettes et charges réelles d'exploitation
|
|
|
103.710.956
|
38.008.251
|
36.930.711
|
74.938.962
|
28.771.994
|
Moyenne annuelles
|
|
|
51.855.478
|
|
|
37.469.481
|
14.385.997
|
Moyennes mensuelles
|
|
|
4.321.286
|
|
|
3.122.457
|
1.198.833
|
Source : Tableau construit par les
auteurs sur base des opérations du livre de caisse et du livre de banque
de la SOGEMMA.
Pendant cette période, le montant des recettes brutes
perçues a été de 105.685.956 Fbu. Toutefois, ce montant
était surestimé car il intégrait les cautions qui
avaient été payées par les bénéficiaires de
certains emplacements du marché.
Ainsi, les produits réels d'exploitation sont obtenus
en retranchant cette caution du total des recettes brutes. Les recettes
d'exploitation ont été donc de 103.710.956Fbu de 2005 à
2006, ce qui donne une moyenne de 4.321.289Fbu de recettes par mois.
Cette moyenne mensuelle des recettes perçues montre
que le marché de Mabanda n'est pas exploité de façon
optimale car les recettes minimales devraient être de 5.864.915 Fbu en
cas de plein- emploi du marché.
Pour l'année 2005, les recettes de janvier constituent
un minima avec 2.701.250Fbu, cela est dû au fait qu'il y avait
à peine deux mois que les activités du marché venaient
de recommencer et que peu d'emplacements étaient occupés.
Avec le mois de mars de la même année, le nombre
d'occupants du marché a augmenté et les recettes du mois ont
battu le record de l'année (5.616.560 Fbu) à cause de cautions
payées par des nouveaux bénéficiaires des emplacements. A
partir de ce mois, les recettes mensuelles restent significatives (de 3.581.460
Fbu à 4.958.660 Fbu)
En 2006, les montants des recettes mensuelles n'ont pas
connu de considérables variations. A partir du mois d'août, il ya
eu une augmentation nette des recettes, celles- ci passant de 4.264.900 Fbu
en juillet à 5.185.440 Fbu en août soit une hausse de 21,58%.
Les recettes des 4 mois suivants, par ailleurs, sont restées
supérieures à celles du mois d'août.
Cette augmentation a été due au fait que la
commune, pour le compte de la SOGEMMA, a repris la perception des recettes du
marché afin de s'assurer des recettes réelles du marché
et ainsi exiger une redevance suffisante. Il n'y avait donc pas de tricherie
et une attention particulière était portée sur chaque
rubrique.
Pour ce qui est des charges engagées au cours des deux
années, celles-ci ont totalisé 74.938.962 Fbu, soit une moyenne
de 3.122.457 Fbu par mois. Déduction faite des redevances
d'exploitation, les charges liées à l'exploitation du
marché restent de 38.797.562 Fbu, soit une moyenne mensuelle de
1.616.565 Fbu.
Si on essaie de faire une analyse de ces dépenses
pour les deux années et mois par mois, on remarque des hauts et des
bas. Les courbes des charges ne suivent pas une allure
régulière même pour des mois qui se suivent.
Tantôt, le montant des dépenses baisse, tantôt il augmente
en flèche comme l'indique le graphique no 1 :
Graphique 1 : Evolution des dépenses
d'exploitation de la SOGEMMA
Source : Graphique construit par les
auteurs sur base des données du
tableau no 3
En se référant aux dépenses des deux
années, on remarque que le mois de mai 2005 et celui de mai 2006 ont
constitué des mois extrêmes.
En effet, les dépenses de mai 2005 se sont
élevées à 2.294.450 Fbu en y incluant la redevance
d'exploitation de 1.372.100f alors que les dépenses de mai 2006 ont
totalisé un montant de 4.828.153. Fbu en intégrant une redevance
d'exploitation de 1.541.100 Fbu.
Pour les deux mois de la même période de
l'année, l'écart des dépenses est de 2.533.703 Fbu, soit
une augmentation de 110, 40%, ce qui est très énorme.
Même si la redevance d'exploitation avait
augmenté de 169.000Fbu pour l'année 2006, une telle augmentation
des dépenses ne saurait s'expliquer. Même la hausse des prix et
l'augmentation du volume d'activité ne peuvent pas justifier cet
accroissement des dépenses.
D' après le rapport de la commission citée plus
haut, les dépenses d'exploitation de mai 2006 se répartissent
comme suit :
- Redevance d'exploitation :
1.541.100Fbu
- Frais PTT (cartes pour communiquer) : 75.
000Fbu
- Frais de mission
: 660.000Fbu
- Frais de représentation
: 505.440Fbu
- Petit outillage
: 47.650Fbu
- Location de main d'oeuvre
: 166.950Fbu
- Matériels et fournitures de bureau
: 96.800Fbu
- Salaire du personnel
: 990.000Fbu
- Eau et électricité
: 426.813Fbu
- Cotisations sociales (enterrement)
: 100.000Fbu
- Location véhicule
: 120.000Fbu
- Carburant
: 98.400Fbu
L'analyse de ces dépenses fait ressortir que leur
hausse s'explique par des dépenses exagérées relatives
aux frais de mission, au frais de représentation, au petit outillage,
à la location de main d'oeuvre et à la consommation de l'eau et
électricité.
III.2.3.Analyse des bilans de
la SOGEMMA (2005-2007)
Le bilan est un document de synthèse dans lequel sont
regroupés, à une date donnée, l'ensemble des ressources
dont a disposées l'entreprise et l'ensemble des emplois qu'elle en a
fait9(*). Le bilan se
présente sous forme d'un inventaire, à une date donnée,
de tous les actifs physiques ou financiers et de toutes les dettes de
l'entreprise. Le bilan fournit, à un moment donné, la valeur de
l'ensemble des biens réels et monétaires dont dispose
l'entreprise10(*).
Autrement dit, le bilan donne le montant des actifs de
l'entreprises tandis qu'à son passif, les fonds ayant permis à
cette entreprise de les financer sont détaillés en fonction de
leur origine.
Pour ce qui est de notre travail, il convient de signaler que
les données recueillies ne permettent pas de faire une bonne analyse
bilancielle. En effet, Comme on l'a déjà signalé, la
comptabilité de la SOGEMMA contient beaucoup de lacunes. La SOGEMMA n'a
jamais utilisé le livre journal qui est fondamental pour toute
société. Cela fait que l'actif et le passif des bilans de la
SOGEMMA pour les différents exercices ne soient pas
détaillés.
Toutefois, ces bilans qui apparaissent dans les tableaux no
7,8 et 9, bien que mal confectionnés, présentent des
éléments qui nous permettent de poursuivre notre analyse.
Tableau 7 : Bilan de la
SOGEMMA au 31/12/2005
No COMPTES
|
INTITULE
|
ACTIF (en FBu)
|
PASSIF (en FBu)
|
1000
1201
1202
2200
2222
4200
4401
4402
4650
5601
5701
5702
5801
1710
|
Capital marché
Résultat 2004
Résultat 2005
Immobilisation marché
Mobilier
Personnel
Compte courant BCDS
Prêt Emmanuel
Commune Mabanda
Banque SOGEMMA
Caisse tickets
Caisse quittances
Virement tickets
Cautions clients
|
28.502.403
1.224.000
620.000
253.040
100.000
190.470
401.640
40.850
3.920
10.080
|
35.610.000
-4.429.616
13.172.019
2.728.000
|
TOTAL BILAN
|
46.680.403
|
46.680.403
|
Source : Comptabilité de la
SOGEMMA
Tableau 8 : Bilan de la
SOGEMMA au 31/12/2006
N° Compté
|
Intitulés
|
ACTIF (en FBu)
|
PASSIF (en FBu)
|
|
1000
|
Capital
|
|
35.610.000
|
|
1201
|
Résultat 2004
|
|
-4.389.121
|
|
1202
|
Résultat 2006
|
|
8.690.474
|
|
2200
|
Immobilisation marché
|
28.502.403
|
|
|
2222
|
Mobilier
|
1.224.000
|
|
|
2290
|
Mobilier table de reu
|
20.000
|
|
|
41 000 000
|
Clients intérieur marché
|
14.058.300
|
|
|
41 000 000
|
Clients pourtour marché
|
2.563.500
|
|
|
4200
|
Personnel
|
620.000
|
|
|
4400
|
Associés
|
1.663.140
|
|
|
4650
|
Commune Mabanda
|
17.867.303
|
|
|
5603
|
BBCI SOGEMMA
|
22.272
|
|
|
5604
|
Compte épargne
|
200
|
|
|
5701
|
Caisse tickets
|
85.110
|
|
|
5702
|
Caisse quittances
|
1.091.100
|
|
|
17,141, 000,000
|
Cautions Clients
|
|
10.231.000
|
|
6000
|
Charges
|
|
|
36.930.711
|
700
|
Produits
|
|
|
-54.505.686
|
|
|
|
|
-17.574.975
|
TOTAL BILAN
|
67.717.328
|
67.717.328
|
|
Source : Comptabilité de la
SOGEMMA
Tableau 9 : Bilan de la
SOGEMMA au 31/12/2007
No COMPTES
|
INTITULES
|
ACTIF EN FBU
|
PASSIF EN FBU
|
|
1000
|
Capital
|
|
35.610.000
|
|
1201
|
Résultat 2004
|
|
-4.389.121
|
|
1202
|
Résultat 2005
|
|
8.690.474
|
|
1203
|
Résultat 2006
|
|
17.574.975
|
|
1204
|
Résultat 2007
|
|
34.503.051
|
|
2200
|
Immobilisation marché
|
28.502.403
|
|
|
2222
|
Mobilier
|
1.224.000
|
|
|
2290
|
Mobilier de rue
|
20.000
|
|
|
41.000.000
|
Clients intérieur marché
|
27.396.300
|
|
|
41.000.000
|
Clients pourtour marché
|
5.127.000
|
|
|
4200
|
Personnel
|
620.000
|
|
|
4400
|
Associés
|
1.663.140
|
|
|
4650
|
Commune Mabanda
|
33.475.870
|
|
|
5603
|
BBCI SOGEMMA
|
2.598.646
|
|
|
5604
|
Compte épargne
|
200
|
|
|
5701
|
Caisse tickets
|
146.620
|
|
|
5702
|
Caisse quittances
|
2.842.100
|
|
|
5801
|
Virement de fonds
|
|
1.395.900
|
|
17.141.000.000
|
Cautions Clients
|
|
10.231.000
|
|
6000
|
Charges
|
|
|
20.477.426
|
7000
|
Produits
|
|
|
-54.950.477
|
|
|
|
|
-34.503.051
|
TOTAL BILAN
|
|
|
|
Source : Comptabilité de la
SOGEMMA
L'analyse des bilans de la SOGEMMA fait ressortir certaines
irrégularités. La numérotation et les intitulés de
certains comptes ne se conforment pas au plan comptable national.
Le tableau no10 permettrait de faire une
rectification de ces écritures :
Tableau 10 :
Rectification de certains comptes figurant aux bilans
2005,2006 et 2007
Comptes figurant dans les bilans
|
Les comptes réels
|
Numéro comptes
|
Intitulés
|
Numéro comptes
|
Intitulés
|
1201
1202
1203
1204
|
Résultat 2004
Résultat 2005
Résultat 2006
Résultat 2007
|
12
|
Report à nouveau
|
2200
|
Immobilisation marché
|
2214
|
Immeubles commerciaux et administratifs
|
2222
|
Mobilier
|
2224
|
Mobilier
|
4401
4402
|
Compte courant BCDES
Prêt Emmanuel
|
441
|
Associés
|
4650
|
Commune MABANDA
|
469
|
Autres débiteurs divers
|
5601
5603
5604
|
Banque SOGEMMA
BBCI SOGEMMA
Compte épargne
|
56
|
Banque
|
5701
5702
|
Caisse tickets
Caisse quittances
|
57
|
Caisse
|
41
41
|
Clients intérieur marché
Clients pourtour marché
|
41
|
Clients
|
Source : Tableau construit par les
auteurs après analyse des données des bilans
de la SOGEMMA
III.2.4.Analyse des
résultats nets de la SOGEMMA (2005-2007)
Comme signalé plus haut, les produits et les charges
d'exploitation de la SOGEMMA ne sont pas données en détail.
Ainsi, les comptes de résultats de la SOGEMMA peuvent être
analysés à travers le tableau no11 :
Tableau 11 : Comptes de
résultat de la SOGEMMA en Francs Burundais
(2005-2006)
Années
Libellé
|
2005
|
2006
|
2007
|
Produits d'exploitation
|
51.180.270
|
54.505.686
|
54.950.477
|
Charges d'exploitation
|
38.008.251
|
36.930.711
|
20.447.426
|
Résultat Comptable
(=résultat net)
|
13.172.019
|
17.574.975
|
34.503.051
|
Source : Tableau construit par les
auteurs sur base des données des bilans de la SOGEMMA.
Les produits d'exploitation de la SOGEMMA connaissent une
légère hausse d'année en année. De 2005 à
2006, ils augmentent de 6,49% et de 2006 à 2007, il y a augmentation de
0,8% seulement. Ces augmentations sont très minimes alors qu'on est
encore loin du plein-emploi du marché.
Rappelons que le minimum des recettes en cas de plein-emploi
du marché a été, au début du chapitre,
évolué à 5.864.915 FB par mois soit 70.378.980 Fbu par an.
Quant aux charges d'exploitation, elles vont en diminuant. En
passant de 38.008.251 Fbu en 2005 à 36.930.711 Fbu en 2006, elles
connaissent une légère diminution de 2,9%. De 2006 à 2007,
elles diminuent significativement en passant de 36.930.711 Fbu à
20.447.426 c'est-à-dire une baisse de 44,6 %.
De ces constats, il ressort que le SOGEMMA a essayé de
réduire ses dépenses durant ces 3 exercices mais que
l'occupation du marché et le système de recouvrement n'ont pas
été progressivement fait de façon rationnelle pour
augmenter les recettes.
Pour ce qui est des résultats, ceux qui sont
donnés dans les bilans sont à la fois des résultats
comptables et nets. En effet, la SOGEMMA n'a cédé aucun
élément d'actif immobilisés pendant cette période,
raison pour laquelle il n'y a pas de résultats sur cession. De plus,
suite aux problèmes de démarrage de ses activités, cette
société a été exonérée de
l'impôt durant les trois années.
Si on essaie d'analyser ces résultats de 2005 à
2007, on constate qu'ils varient d'année en année. Comme les
produits d'exploitation ne varient que de façon légère, la
principale cause de variation de ces résultats est l'importance des
charges.
En effet, si les charges d'une entreprise augmentent, elles
affectent négativement son résultat. Si elles diminuent, ce qui
est le cas pour cette période, le résultat est positivement
affecté.
Le graphique no 2 montre de façon claire
l'évolution des résultats de cette période :
Graphique 2 : Evolution des
résultats nets de la SOGEMMA (2005-2007)
Source : Graphique construit par les auteurs sur
base des données du tableau 11
La courbe d'évolution des résultats nets de la
SOGEMMA est une ligne brisée.
En effet, de 2005 à 2006, la courbe monte
légèrement. Cela est dû au fait que, comme on l'a
déjà signalé en haut, les produits d'exploitation ont
augmenté de 6, 49% et que les charges d'exploitation ont diminué
de 2, 9%.
De 2006 à 2007, la courbe monte en flèche. Le
résultat augmente presque doublement passant de 17.574.975 Fbu en
2006 à 34.503.051Fbu en 2007. L'augmentation des produits
d'exploitation, puisqu' elle est faible, ne peut justifier une si grande
augmentation du résultat. La raison majeure est que les charges
d'exploitation ont sensiblement diminué allant jusqu'à baisser
de 44,6% de 2006 à 2007.
III.2.5. Etude de la
rentabilité de la SOGEMMA
La rentabilité d'une entreprise est le rapport entre
son résultat et le capital engagé pour l'obtenir.
III.2.5.1.Etude de la
rentabilité financière de la SOGEMMA
La rentabilité financière mesure le taux de
rémunération de l'investissement réalisé par les
apporteurs des capitaux propres dans l'entreprise. C'est un indicateur
très important pour une société car il éclaire
les associés dans leurs décisions d'investissement.
Si ce rapport est positif et, s'il est supérieur au
taux d'intérêt pratiqué sur le marché financier,
les associés pourront injecter de nouveaux fonds dans l'entreprise car
celle-ci n'a pas de difficultés à augmenter ses capitaux
propres.
Voici la formule de calcul de la rentabilité
financière :
Rentabilité financière
L'analyse de la rentabilité de la SOGEMMA tiendra
compte des résultats nets de cette entreprise.
A partir des bilans de la SOGEMMA, on remarque que ses
résultats nets augmentent d'année en année. L'exercice
2007 affiche un résultat net plus élevé que ceux des deux
autres années à cause de la diminution significative des charges
d'exploitation.
Le tableau no12 permet de dégager la
rentabilité de la SOGEMMA par le rapport entre le résultat net
et le capital propre engagé pour chaque exercice :
Tableau 12:
Rentabilité de la SOGEMMA (2005-2007)
Années
Nature des comptes
|
2005
|
2006
|
2007
|
Résultat net (en Fbu)
|
13.172.019
|
17.574.975
|
34.503.051
|
Capitaux propres (en Fbu)
|
31.220.879
|
39.911.353
|
57.486.328
|
Rentabilité : Résultat net ×100
Cap. propres
|
42,18%
|
44,03%
|
60,01%
|
Source : Tableau construit par les
auteurs à partir des données des bilans de la
SOGEMMA.
A partir du précédent tableau, on remarque que
le marché de Mabanda d'après la privatisation de sa gestion est
financièrement rentable.
De 2005 à 2007, la rentabilité
financière de la SOGEMMA augmente d'année en année ;
elle passe de 42,18% en 2005 à 44,03% en 2006 puis à 60,01% en
2007.
Il importe de signaler que la SOGEMMA n'a pas
distribué de dividendes aux associés pour ces 3 années
considérées.
Quant à la rentabilité moyenne, elle est
donnée par le rapport entre le résultat net moyen et les capitaux
propres moyens. Le résultat net moyen de la SOGEMMA (2005-2007) est
de :
Le capital propre moyen de la SOGEMMA (2005-2007) est
de :
Le capital propre moyen de la SOGEMMA est de :
En moyenne, de 2005 à 2007, la rentabilité
financière du marché de Mabanda était de 50,73%.
III.2.5.2.
Rentabilité économique
La rentabilité économique appelée aussi
rentabilité des capitaux investis, rapporte le capital
économique aux flux de résultats générés
par l'exploitation. C'est donc un rapport entre un résultat avant
frais financiers et après impôt (résultat économique
net d'impôt) et les capitaux qu'il a fallu engager pour obtenir ce
résultat11(*).
Rentabilité économique =
Le calcul de la rentabilité économique de la
SOGEMMA tiendra compte des résultats nets présentés dans
le tableau n ? 13 et des capitaux engagés pour des trois exercices. Ces
derniers peuvent être calculés à partir du tableau n ?
13:
Tableau 13: Capitaux
engagés (Actif économique) de la SOGEMMA
(2005Ì 2007)
Années
Nature des comptes
|
2005
|
2006
|
2007
|
(1) Capitaux propres (en FBu)
|
31.220.879
|
39.911.353
|
57.486.328
|
(2) Cautions clients(en FBu)
|
2.728.000
|
10.231.000
|
10.231.000
|
(1)+(2) =Capitaux engagés(en FBu)
|
33.948.879
|
50.142.353
|
67.717.328
|
Source : Tableau construit par les
auteurs sur base des données des tableaux
7, 8, 9 et 12.
Les chiffres montrent que les capitaux engagés par la
SOGEMMA évoluent bien. De 2005 à 2006, ils augmentent de 47,6%
en passant de 33.9488.79 FBu à 50.142.353 FBu. Ici, l' augmentation est
significative à cause surtout des cautions clients qui sont
passés de 2728000 FBu à 10.231.000 FBu. De 2006 à 2007,
cette augmentation est de 35,05% car, ces capitaux sont passés de
50.142.353 FBu à 67.717.328 FBu à cause de l'augmentation des
capitaux propres de la société.
Le tableau n°14 met en relief la rentabilité
économique de la SOGEMMA de 2005 à 2007 :
Tableau 14:
Rentabilité économique de la SOGEMMA(2005?2007)
Années
Intitulés des Comptes
|
2005
|
2006
|
2007
|
I. Résultats nets(en FBu)
|
13.172.019
|
17.574.975
|
34.503.051
|
II. Capitaux engagés (en FBu)
|
33.948.879
|
50.142.353
|
67.717.328
|
I/II=Rentabilité économique
|
38,79%
|
35,05%
|
50,95%
|
Source: Tableau construit par les auteurs sur
base des données des tableaux 12
et 14.
A partir de ce tableau, on remarque que la SOGEMMA est
économiquement rentable avec une moyenne annuelle de 42,98%.
III.3.Analyse comparative des situations d'avant et
d'après la
privatisation de la gestion du marché de
Mabanda
III.3.1. Comparaison de la
structure financière du marché de
Mabanda
Au début du chapitre, nous avons souligné
qu'avant la privatisation de la gestion du marché de Mabanda, ce
dernier n'avait presque pas d'infrastructures propres et que les recettes du
marché provenaient essentiellement de la location des places et des
droits d'entrée sur les produits agricoles.
Après la privatisation de la gestion de ce
marché, les recettes sont de diverses origines. Elles proviennent
notamment de la location des infrastructures du marché telles que les
échoppes et les locaux occupés par la BBCI, de la boucherie
(loyer), de la taxation journalière, de la taxation annuelle, etc.
III.3.1.1. Comparaison de
ces situations du point de vue aménagement
Avant la réhabilitation et la privatisation de la
gestion du marché de Mabanda, ce dernier n'avait qu'un seul hangar comme
infrastructure et l'occupation du marché était
désordonnée. Chaque usager du marché aménageait sa
place à sa façon de sorte que la circulation n'était pas
aisée à l'intérieur du marché.
Après la réhabilitation de ce dernier, des
échoppes servant de magasins ont été construits autour du
marché. L'intérieur du marché a été bien
aménagé et les places bien délimitées. La SOGEMMA
est dotée d'organes de gestion chargés d'aménager les
places, d'entretenir le marché et d'assurer sa
sécurité.
III.3.1.2. Comparaison des
recettes du marché de Mabanda
Les recettes du marché de Mabanda avant et
après la privatisation de sa gestion sont respectivement
indiquées dans les tableaux n°4 et n°6.
Le graphique no 3 illustre ces données de
façon schématique :
Graphique 3 : Evolution des recettes du
marché de Mabanda avant et après
la
privatisation de sa gestion.
Source : Tableau construit par les
auteurs sur base des données des tableaux no
4 et n ? 6.
Ce graphique montre bien que les recettes du marché de
Mabanda avant la privatisation de sa gestion sont nettement inférieures
à celles d'après la privatisation de la gestion. Cela est
dû au fait que le marché a été
réaménagé et que la SOGEMMA a consenti plus d'effort que
la commune dans la rentabilisation des places et dans la perception des
différentes taxes. De plus, la perception et l'encaissement des recettes
du marché par le personnel de la commune était sujette à
des détournements plus fréquents comparativement à la
gestion du marché par la SOGEMMA.
En effet, le contrôle des recettes du marché
par la commune était difficile à opérer alors que la
SOGEMMA est dotée d' un système de contrôle tant interne
qu' externe limitant les détournements bien que ceux-ci subsistent
encore .
III.3.1.3. Analyse
comparative de la rentabilité du marché de
Mabanda
Pour que l'indépendance d'une entreprise et son
patrimoine soient sauvegardés, trois conditions doivent être
réunies à savoir la rentabilité, la solvabilité et
l'équilibre financier.
· La rentabilité : Avant la
privatisation de la gestion du marché de Mabanda, le capital propre du
marché n'était pas connu avec exactitude, raison pour laquelle
il est difficile de calculer la rentabilité de ce marché
pendant cette période.
Après la réhabilitation et la privatisation
de la gestion du marché, la comptabilité, bien que mal tenue,
donne des éléments permettant de calculer la rentabilité
de la SOGEMMA. Ainsi, comme calculé au point III .2.5, la
rentabilité moyenne du marché de 2005 à 2007 est de 50,73
% et sa rentabilité économique est du même pourcentage.
Cela montre que le marché de Mabanda après la privatisation de
sa gestion est financièrement et
économiquement rentable.
· La solvabilité :
D'après le lexique de finances, la solvabilité traduit l'aptitude
de l'entreprise à faire face à ses engagements en cas de
liquidation, c'est-à-dire d'arrêt de l'exploitation et de mise en
vente de ses actifs. Une entreprise peut être considérée
comme insolvable dès lors que ses capitaux propres sont négatifs:
elle doit en effet plus qu'elle ne possède. La solvabilité de
l'entreprise est donc sa capacité d'avoir suffisamment d'actifs pour
couvrir ses engagements.
· L'équilibre financier : Il
ya équilibre financier lorsque les ressources durables financent
entièrement les emplois stables et qu'elles laissent un
excédent appelé fonds de roulement. Ce dernier doit en fait
parvenir à financer les besoins à court terme qui n'ont pas
été financés par les dettes à court terme et
laisser un excédent de trésorerie pour faire face aux
aléas d'exploitation.
Autrement dit, l'équilibre financier est atteint
lorsque le niveau de trésorerie reste positif après le
règlement de toutes les dettes devenues exigibles. L'équilibre
financier est mesuré à l'immédiat et à terme.
- L'équilibre immédiat : il y a
équilibre immédiat lorsque les avoirs en caisse et en banque
couvrent les dépenses nécessaires à l'activité
de l'entreprise comme le paiement des dettes fiscales, le remboursement des
emprunts, le payement des salaires du personnel, etc.
Les données disponibles pour la période d'avant
la privatisation de la gestion du marché de Mabanda ne permettent pas
de vérifier cet équilibre. Après la privatisation de la
gestion de ce marché, cet équilibre est vérifié. La
SOGEMMA n'a pas eu de difficultés à honorer ses engagements
à court terme. Son personnel est rémunéré à
temps et cette société ne s'est pas endettée de 2005
à 2007. Il est vrai que la SOGEMMA n'a pas payé d'impôt
durant les trois années analysées, mais cela n'a pas
été dû à son incapacité d'honorer ses
engagements. Elle a été exonérée d'impôt afin
de bien démarrer ses activités.
- L'équilibre à long terme : Pour analyser
l'équilibre à long terme d'une entreprise, il faut voir si
l'entreprise est capable ou non de trouver des financements qui lui permettront
de réaliser ses investissements.
Avant la privatisation, la commune n'avait pas tellement
investi pour le compte du marché. Cet équilibre ne peut donc pas
être analysé pour cette période.
Après la privatisation de la gestion du marché,
l'équilibre financier à long terme y est car la SOGEMMA parvient
à faire des investissements comme l'achat du matériel de bureau,
le petit outillage pour la propreté, etc.
III.4. Développement
du partenariat public-privé dans la gestion de la
SOGEMMA
III.4.1. Objectifs
visés
Le nouveau mode de gestion des biens marchands tels que les
marchés municipaux et communaux dans le cadre du partenariat
public-privé vise comme objectifs globaux :
1. améliorer les recettes municipales ou communales
perçues sur les équipements municipaux et communaux ;
2. développer un partenariat public-privé dans
la gestion des services marchands communautaires ;
3. renforcer les capacités des communes dans le but
d'assurer le suivi et la régularité de ce partenariat12(*).
III.4.2. Objectifs
spécifiques
Les infrastructures du marché dont la gestion a
été privatisée doivent être exploitées
conformément aux clauses du contrat ou suivant des conventions
légales entre la commune propriétaire de ces infrastructures et
la société gestionnaire de ce marché.
Ainsi, dans le contrat entre les deux parties, la commune
laisse la gestion des infrastructures du marché à la
société gestionnaire et celle-ci s'engage à lui payer
régulièrement les redevances d'exploitation et/ou
d'équipement.
Le bon partenariat public-privé vise qu'il y ait
consentement entre les partenaires intéressés par la gestion du
marché pour qu'il n'y ait pas de décision unilatérale qui
nuirait l'une des parties ou les usagers du marché. A titre d'exemple,
une décision de la commune Mabanda de suspendre les activités du
marché un mercredi ou un dimanche coûterait cher à la
SOGEMMA.
Les recettes collectées pendant la
semaine-témoin des journées de mercredi le 13/12/2006 et de
dimanche le 17/12/2006, qui a été organisée par la
commission citée plus haut, nous permettent d'avoir une idée
approximative des recettes encaissées par la SOGEMMA pour ces jours de
marché.
Les recettes collectées pendant ces deux jours sont
reprises dans le tableau no 15:
Tableau 15: Recettes
collectées pendant la semaine-témoin
Journées
Articles taxés
|
Mercredi le 13/12/2006(en FBu)
|
Dimanche le 17/12/2006
(en FBu)
|
Total par article (en FBu)
|
-Huile de palme et choux
-Chargement des produits vivriers
-Kiosques
-Vente bière locale
-Vente bananes légumes
-Vente petit bétail (chèvre et mouton)
-Parking véhicules
-Vente poissons et ndagara
|
16 000
207 200
33 200
15 400
105 000
34 000
22 600
23 600
|
5 300
32 800
25 700
22 200
26 900
-
7 100
27 000
|
21 300
240 000
58 900
37 600
131 900
34 000
29 900
50 600
|
TOTAL
|
457 000
|
147 000
|
604 000
|
Source : Rapport de la Commission
chargée de la vérification et de l'authentification des recettes
perçues au marché de Mabanda d'août 2006 à octobre
2007.
Ce tableau montre qu'une cessation des activités du
marché de Mabanda entraînerait une parte approximative à la
SOGEMMA de 457 000Fbu pour un mercredi et 147 000Fbu pour un
dimanche. De plus, on remarque qu'il serait plus coûteux à la
SOGEMMA de cesser ses activités un mercredi que de le faire un
dimanche.
De plus, une cessation des activités du marché
mercredi et dimanche entrainerait une perte à la SOGEMMA de près
de 604 000Fbu.
Signalons que ces montants constituent des minima
d'après les collecteurs qui ont pris part à cette
semaine-témoin.
III.5.Contribution de la
SOGEMMA aux secteurs publics
La SOGEMMA, comme toute société productrice,
contribue à l'économie nationale en créant de la richesse.
Cette richesse est ensuite distribuée aux différents acteurs tant
publics que privés.
Dans cette optique, la SOGEMMA devrait payer divers
impôts à l'Etat notamment l'impôt sur le
bénéfice, l'impôt professionnel sur les
rémunérations, les taxes de transaction, etc. Cela n'a pas
été le cas pour cette période. Ses contributions aux
secteurs publics sont notamment les frais relatifs aux consommations en eau et
électricité payés à la REGIDESO, les redevances
d'exploitation payées à la commune, etc.
La création de la richesse d'une société
s'analyse par le biais de la valeur ajoutée. La valeur ajoutée
exprime la capacité de l'entreprise à créer des richesses
dans ses activités économiques.
Elle représente une richesse créée par
l'entreprise et qui peut ensuite être distribuée aux parties
prenantes ou à l'extérieur de l'entreprise13(*). La valeur ajoutée est
la différence entre la production et les consommations de biens et
services en provenance des tiers.
La formule de calcul de la valeur ajoutée est la
suivante :
· marge commerciale
+ Productions de l'exercice
- Consommations de matières premières et
approvisionnements
- Autres achats et charges extérieures
= Valeur ajoutée
Les productions de la SOGEMMA sont notamment les frais issus
de la location des places, de la location des échoppes, de la location
du bloc BBCI, du loyer de la boucherie ainsi que différentes taxes tant
journalières qu'annuelles.
Les consommations intermédiaires de cette
société sont entre autres le petit outillage, la location de
main d'oeuvre, l'achat du matériel et fournitures, les frais
pharmaceutiques, les frais de communication (cartes pour communiquer), l'eau et
l'électricité, etc.
Les charges d'exploitation de la SOGEMMA pour cette
période n'étant pas détaillées, il n'est pas
possible d'avoir le montant de ces consommations intermédiaires. De ce
fait, il est impossible de calculer la valeur ajoutée de la SOGEMMA. La
SOGEMMA contribue aux secteurs publics, notamment la commune Mabanda, à
qui elle paie les redevances d'exploitation et la REGIDESO qui lui fournit en
eau et électricité.
Afin de se faire une idée sur l'apport de la SOGEMMA
aux secteurs publics, analysons la part qu'occupent les redevances
d'exploitation payées par la SOGEMMA dans les recettes globales de la
commune à partir du tableau no16:
Tableau 16: Contribution de
la SOGEMMA aux recettes de la Commune
Mabanda
(2005-2007)
Années
Libellés
|
2005
|
2006
|
2007
|
Moyenne annuelle
|
Recettes globales de la commune (en FBu)
|
39.045.000
|
67.032.000
|
68.432.000
|
58.169.666
|
Redevances d'exploitation payées par la SOGEMMA (en
FBu)
|
17.648.200
|
18.493.200
|
18.493.200
|
18.211.533
|
Part des redevances d'exploitation payées par la SOGEMMA
dans les recettes globales de la commune
|
45,19%
|
27,58%
|
27,02%
|
31,3%
|
Source : Tableau construit par les
auteurs sur base des données de l'ISTEEBU
et de la comptabilité de la commune
Mabanda.
Ce tableau montre que le marché de Mabanda contribue
significativement à l'économie de la commune avec une moyenne de
31,3% des recettes globales de cette dernière.
III.6. Conclusion
Le marché de Mabanda a joué et joue encore un
rôle primordial dans la vie économique de la commune. Sa situation
géographique fait de lui un point stratégique pour la population
et une source importante de fonds pour la commune.
Après la modernisation des infrastructures de ce
marché et la privatisation de sa gestion, les recettes dudit
marché ont sensiblement augmenté et la somme d'argent que la
commune reçoit de lui via les redevances d'exploitation est devenue
supérieure à ce qu'elle percevait elle-même avant.
En effet, les recettes du marché avant la privatisation
(2001-2003) s'élevaient en moyenne à 10.220.000 FBu par an.
Après la privatisation (2005-2007), leur moyenne annuelle a
été de 51.885.478 FBu. Ainsi, elles ont été
multipliées par plus de 5.
De plus, les recettes de la commune issues de ce marché
ont subi une augmentation de 76, 8% passant d'une moyenne annuelle de
10.220.000 FBu avant la privatisation à celles de 18. 070.700 FBu
après la privatisation (voir annexe des redevances d'exploitation).
Toutes ces données permettent de confirmer la
première hypothèse de notre recherche car, après cette
privatisation, les recettes du marché ont sensiblement augmentés
de même que les recettes communales issues de ce marché.
CHAPITRE IV :
STRATEGIES D'AMELIORATION DE LA GESTION
DE LA SOGEMMA
Les problèmes rencontrés et relevés au
cours de ce travail nous poussent à proposer, dans ce chapitre, des
mécanismes préalables mais non exhaustifs pouvant aider à
améliorer la gestion de la SOGEMMA.
Notre analyse porte sur l'environnement en vue d'arrêter
des stratégies qui permettraient à la SOGEMMA de s'adapter aux
multiples changements concurrentiels.
En plus, elle aborde la concurrence de la SOGEMMA, laquelle
nous permet de déceler les forces compétitives de l'environnement
dans lequel cette société opère notamment les concurrents
existants, les menaces des entrants potentiels et le rapport de forces entre
les clients et les fournisseurs.
Notre analyse se poursuit par une étude MOFF qui est
celle des menaces, opportunités, forces et faiblesses ainsi que celle du
marché.
Nous examinons par la suite la politique de financement de la
SOGEMMA et la place accordée aux ressources humaines qui sont des
éléments cruciaux dans l'accomplissement des tâches d'une
société.
En dernier lieu, nous proposons certaines mesures de
redressement que nous jugeons essentielles pour améliorer la gestion de
la SOGEMMA et, ainsi, lui assurer un avenir prometteur.
IV.1.Analyse de
l'environnement du marché de Mabanda
Pour qu'une entreprise survive et progresse, elle doit bien
comprendre le monde qui l'entoure. En effet, l'environnement est à la
fois porteur d'opportunités et de menaces.
Comme l'ont dit P.KOTLER et B.DUBOIS, « De nouvelles
idées, de nouveaux produits et de nouveaux modes de communication et de
distribution apparaissent continuellement, constituant autant
d'opportunités pour les entreprises qui savent les anticiper ou s'y
ajuster, mais aussi les menaces pour celles qui ne savent pas les
anticiper »14(*).
L'environnement rassemble donc tous les acteurs et forces
externes à l'entreprise et susceptibles d'affecter la façon dont
elle développe et maintient des échanges satisfaisants avec donc
le marché-cible»15(*).
Ainsi, la prise en compte de l'environnement est très
importante pour une entreprise qui veut améliorer sa gestion et ainsi
connaître davantage le succès.
L'environnement peut être divisé en trois
sous-ensembles, à savoir, l'environnement socio-économique,
l'environnement bancaire et financier ainsi que l'environnement
légal.
IV.1.1. Environnement
socio-économique
D'après certains auteurs comme Bruno et TYEBJEE,
« l'environnement est considéré comme un
réservoir de ressources dans lequel l'entreprise
puise »16(*).
En effet, l'existence de ressources environnementales
abondantes constitue une situation de confort pour l'entreprise car, il sera
plus facile pour elle de développer ses activités.
Du point de vue socio-économique, les principaux
facteurs environnementaux sont la stabilité politique, l'accès
à la mer, la disponibilité de main-d'oeuvre qualifiée, la
disponibilité des infrastructures socio-économiques telles que
les routes et les moyens de télécommunications, etc.
Au niveau social, le facteur qui importe le plus est la
situation sécuritaire qui prévaut dans le pays et dans la
région où l'entreprise est implantée.
Lors de la création de la SOGEMMA, en 2004,
l'environnement socio-économique dans la province Makamba était
peut favorable. En effet, la crise politique qui frappait le pays depuis
1993 persistait et avait laissé des séquelles dans
l'économie et dans la population. La crise avait laissé un
impact préjudiciable à l'agriculture, à l'élevage
et au commerce. Le déplacement de la population suite à
l'insécurité et le vol du bétail par des bandes
armés avaient négativement affecté ces secteurs.
Les échanges commerciaux avec la Tanzanie ont
diminué alors qu'auparavant, le marché de Mabanda était
inondé de produits venant de la Tanzanie.
Depuis 2005, la situation sécuritaire s'est
améliorée mais l'impact de cette crise laisse encore des traces
au niveau de l'économie et des échanges commerciaux.
Malgré cet aspect politique néfaste, la SOGEMMA
est confortée par la disponibilité d'infrastructures
routières, la fertilité du sol de la région qui fait que
les produits agricoles abondent le marché ainsi que l'abondance des
produits venant de la Tanzanie et ceux du Lac Tanganyika situé à
une vingtaine de kilomètres dudit marché.
En effet, beaucoup de routes lient le centre de Mabanda avec
les autres communes limitrophes (Kibago, Vugizo, Makamba, Nyanza-Lac). De plus
la RN3 passe par ce centre de même que la route qui lie le sud du pays
avec la Tanzanie. Ces canaux de communication facilitent l'afflux des produits
à ce marché.
IV.1.2.Environnement bancaire
et financier
Toute entreprise doit trouver des fonds pour financer ses
activités. Ainsi, l'environnement bancaire et financier joue un
rôle capital dans la gestion d'une société.
Pour trouver de tels fonds, l'entreprise peut recourir
à l'autofinancement ou au financement externe. Le choix de l'une de ces
alternatives dépend notamment de la politique monétaire en
vigueur. Celle-ci est tracée par la Banque de la République du
Burundi, BRB en sigle, qui édicte par des circulaires, règles et
lois de fonctionnement, la politique monétaire et de crédit.
En général, la règlementation
monétaire et de crédit empruntée par la BRB est dite
indirecte et cela à travers trois principaux instruments :
- la politique de refinancement ;
- le marché des certificats du trésor ;
- la politique de réserves obligatoires.
Pour ce qui est des relations entre les entreprises et les
banques, celles-ci ne sont pas au bon fixe. En cas de crise
socio-économique, le financement des entreprises par les banques n'est
pas aisé. Comme l'affirme Carlo F.CATTANI, « les banques
refusent de prêter à des entreprises car « elles
sont perçues comme peu rentables et à risque »17(*).
Selon KANGA BALLOU, « la plupart des banquiers
vous diront que la quasi-totalité de leur contentieux est
constituée par des problèmes de recouvrement avec les PME/PMI.
Ainsi, pour les institutions de financement, la PME/PMI est plus souvent
synonyme de risque faible compétence au plan de la gestion des
promoteurs, etc. »18(*) .
Le problème de financement des entreprises par les
banques est aussi aggravé par le fait que la plupart d'entre elles n'ont
pas d'objectifs à long terme, que leurs structures organisationnelles ne
sont généralement pas claires ainsi que leur incapacité
à fournir les éléments comptables et financiers
nécessaires pour négocier une ligne de crédit chez les
banquiers.
Pour négocier un crédit bancaire, la SOGEMMA
éprouverait presque le même problème puisqu'elle ne
dispose pas d'objectifs à long terme et que les éléments
de sa comptabilité ne suffisent pas pour convaincre les banquiers
notamment en ce qui concerne sa solvabilité.
IV.1.3. Environnement
légal
La SOGEMMA est une société mixte de droit
privé. Elle est régie par les lois et règlements en
vigueur au Burundi. Parmi ceux-ci, on peut citer la loi no 1/002 du
6 mars 1996 portant code des sociétés publiques et
privées. Ce code est avantageux dans la mesure où il autorise
d'être actionnaire avec peu d'argent. De plus, ce code amène du
nouveau avec la levée de la limitation du capital, ce qui donne aux
associés ou actionnaires la liberté de fixer le capital.
IV.2. Analyse de la
concurrence de la SOGEMMA
L'environnement dans lequel une entreprise opère est
fait de divers intervenants qui l'influencent comme nous le montre le
schéma no 1:
Schéma 1 : les cinq forces
concurrentielles de Michael Porter
ENTRANTS POTENTIELS
SUBSTITUTS
CLIENTS
FOURNISSEURS
CONCURRENTS DU SCTEUR
Rivalité entre firmes existantes
Menaces de nouveaux entrants
Pouvoir de négociation
des fournisseurs
Pouvoir de négociation des
clients
Menace des produits ou
services de substitution
Source : PORTER M. Choix
stratégique et concurrence, Paris, 1982, P.4
Afin de proposer de meilleures stratégies qui
permettraient d'améliorer la gestion de la SOGEMMA, il importe de faire
une analyse MOFF qui est celle des menaces, opportunités, forces et
faiblesses.
IV.2.1. Menaces pour la
SOGEMMA
Les menaces de la SOGEMMA sont notamment les
mésententes entre elle et son bailleur qu'est la commune Mabanda, la
diminution de la production agricole dans la région Buragane suite aux
aléas climatiques et aux maladies des plantes comme le manioc
(mosaïques) et la banane.
Le SOGEMMA est également menacée par
l'émergence de petits marchés près de la frontière
avec la Tanzanie qui font que beaucoup de produits surtout agricoles provenant
de ce pays n'arrivent pas au marché de Mabanda.
IV.2.2.Opportunités pour
la SOGEMMA
La SOGEMMA dispose de beaucoup d'atouts pour se
développer. Le marché qu'elle exploite est
géographiquement bien situé dans la mesure où il est sur
des axes routiers stratégiques, près de la frontière avec
la Tanzanie et non loin de la commune Nyanza-Lac fournisseur de poissons et
d'huile de palme. De par cet emplacement géographique favorable, le
marché de Mabanda attire beaucoup d'usagers venant de différents
coins et des produits variés.
Au cas où le partenariat avec la commune Mabanda
serait meilleur, la SOGEMMA pourrait également négocier la
gestion des marchés périphériques de la commune tels que
le marché de Mugina situé à 1 kilomètre de la
frontière du Burundi avec la Tanzanie sur l'axe Mabanda-Kigoma.
IV.2.3.Forces de la SOGEMMA
Par rapport aux autres marchés de la commune, le
marché de Mabanda occupe la place de leader avec une domination nette
au niveau des recettes.
En plus de ses infrastructures modernes, ce marché a
l'avantage d'être près des agences des banques et des
microfinances qui sont celles de BBCI, de l'INTERBANK BURUNDI, de la Poste et
de la COOPEC. Cela attire les commerçants car ils profitent de ces
institutions financières pour épargner leur argent ou
négocier le financement de leurs activités.
IV.2.4.Faiblesses de la
SOGEMMA
La SOGEMMA a certes des chances de se développer.
Toutefois, pour connaître le succès, elle doit affronter ses
faiblesses et s'efforcer à y trouver une solution dans les brefs
délais.
Ces faiblesses sont entre autres, la mauvaise tenue de la
comptabilité, la non informatisation de ses services ainsi que le manque
de contrôle rigoureux et régulier de la part, surtout, du conseil
d'administration. L'autre faiblesse majeure est que son actionnariat est mal
organisé.
IV.3. Analyse du
marché
Parmi les marchés qui sont dans le même secteur
géographique que le marché de Mabanda, les principaux sont le
marché de Mugina et celui de Musenyi.
Aucun de ces marchés n'est géré par une
société de gestion et leurs parts de marché sont faibles
par rapport à celle du marché de Mabanda comme le montre le
tableau no 17:
Tableau 17 : Les
services offerts par types de marchés et leurs parts de
marché
|
Les principaux
Clients (usagers du marché)
|
Services offerts
|
Part de chaque marché par rapport aux recettes totales des
marchés de la commune
|
Observation
|
Marché de MABANDA
|
Les commerçants
Mensualisés
Les commerçants
Journaliers
Les commerçants ambulants
|
Les places en locations : Hangars
Kiosques
Les places non couverts
|
64%
|
Part de marché élevée
|
Marché de MUGINA
|
Les commerçants journaliers
Les commerçants ambulants
|
Les places non couverts
|
16%
|
Part de marché faible
|
Marché de MUSENYI
|
Les commerçants journaliers
Les commerçants ambulants
|
Les places non couvertes
|
9%
|
Part de marché faible
|
Source : Tableau confectionné par
les auteurs à partir des données de la
Comptabilité de la Commune Mabanda.
Les recettes de ces marchés périphériques
sont en grande partie faites des taxes perçues sur les produits
agricoles, sur les boissons et sur le bétail contrairement au
marché de Mabanda qui, en plus de ces recettes, encaisse des frais de
locations des places.
En bref, les concurrents de la SOGEMMA sont des marchés
de petite taille qui perçoivent en grande partie des taxes
journalières alors que le marché de Mabanda perçoit
à la fois des taxes journalières, mensuelles et annuelles.
IV.4. Gestion des
ressources humaines et la flexibilité
La gestion des ressources humaines est une tâche qui
nécessite plus de soin.
En effet, le succès de l'entreprise est en grande
partie fonction de la façon dont son personnel est géré.
C'est grâce à lui que toutes les autres ressources sont
utilisées avec efficience et efficacité.
Ainsi, le manager doit tenir compte des besoins et
intérêts variés de ses hommes et les amener à
concourir à la réalisation des objectifs de l'entreprise
(cultiver l'esprit d'entreprise au sein de l'organisation). Ce personnel est
fait de travailleurs ayant des qualifications variées et engagés
sous déverses formes de contrat. Les uns ont des possibilités de
carrière, les autres n'en ont pas, d'où leur gestion exige la
flexibilité.
Il existe diverses sortes de flexibilité. La
flexibilité du travail est l'un des moyens permettant a une entreprise
de s'adapter aux évolutions de sa demande et de son environnement. Elle
implique toutes les ressources de l'entreprise et en particulier son personnel,
par ses modes de gestion des ressources humaines.
La flexibilité du travail implique donc la remise en
cause de l'organisation du travail au sein de l'entreprise ou de la
société, afin de s'adapter aux contraintes du marché.
Quant à elle, la flexibilité de l'outil de
production est une tendance lourde de l'évolution industrielle. En
effet, les acteurs économiques tendent à passer de la
bureaucratie,
mécaniste ou professionnelle (logique productiviste), voire de la
technocratie (logique
qualitative) à l'androcratie (adaptation à la demande).
La flexibilité peut être quantitative,
qualitative ou fonctionnelle. Ainsi, l'entreprise peut modeler à la fois
les volumes de travail, le coût de main d'oeuvre et, dans certains cas,
les activités.
Selon T.Peter, « Cette flexibilité
dépend non seulement de l'ensemble des pratiques de gestion du personnel
(recrutement, formation, rémunération et conditions d'emploi),
mais aussi des caractéristiques du type organisationnel telles que la
structure, le rôle de l'encadrement intermédiaire et les
conditions de régularisation et de relation dans
l'entreprise »19(*).
Le même auteur recommande aux dirigeants des entreprises
de simplifier la structure hiérarchique, de réduire les
règles bureaucratiques afin de développer des équipes
autonomes et de faire participer tout le personnel aux
événements qui touchent l'entreprise.
Cette flexibilité adaptera l'entreprise à
ses objectifs et aux conditions dans lesquelles elle vit. Elle la rendra plus
dynamique et souple en l'ajustant aux changements environnementaux et aux
correctifs éventuels à opérer dans ses objectifs.
IV.4.1.Style de direction
Pour qu'une entreprise soit bien gérée, ses
cadres doivent adopter un style de direction qui conduit les hommes vers la
réalisation des objectifs.
Pour que cela réussisse, le manager doit
connaître les compétences de chaque membre du groupe qu'il est
appelé à diriger pour y appliquer un style de direction
adapté.
En effet, comme le dit Frédéric TAYLOR dans sa
Théorie de division du Travail et son principe de motivation, le
comportement de l'homme peut être orienté de sorte qu'il soit
favorable aux objectifs économiques de l'entreprise.
Il existe deux principaux styles de direction qui sont celui
de leader charismatique et celui de leader consensuel.
Un leader charismatique exerce une très
forte emprise sur les membres de la direction générale ainsi que
les autres employés du groupe. Il a la réputation de
réussir, de bien guider l'entreprise vers un avenir qu'il est le seul
à connaître. Pour un leader charismatique, les échecs
deviennent des tabous.
Quant à lui, le leader consensuel s'efforce
beaucoup plus derrière les membres de la direction
générale. Il apparaît comme un coordinateur et un
représentant de savoir faire des autres.
De plus les actes posés par un manager dans l'exercice
de ses fonctions dépendent en partie de sa personnalité. Les
différents composants de la personnalité du leader sont le
narcisse, la possession, la séduction et la sagesse.
Le manager narcisse se considère comme tout
puissant, invulnérable et immortel. Lorsqu'il réussit, il est
souvent incapable de se trouver des successeurs et ne peut être
renversé qu'après une révolution du palais.
Le possessif est marqué par une très grande
agression à posséder tous les objets de ses désirs. Il est
souvent naturellement jaloux. Il ne tolère aucune résistance de
la part de ses collaborateurs puisqu'il les considère comme tout objet
qu'il possède.
Le séducteur se caractérise par une
recherche permanente et rarement satisfaite pour accaparer l'attention et les
désirs d'autrui en vue d'un échange d'amour toujours
renouvelé.
Le sage entraîne la bienveillance et le respect
d'autrui. Son agressivité au service de l'entreprise sert à
lutter contre les concurrents. Ses collaborateurs le considèrent comme
un père ou une mère qui protège les uns les autres et qui
protège l'entreprise d'actions dangereuses de concurrence.
En se référant à ces différents
styles de direction, nous proposons à la direction de la SOGEMMA
d'adopter le style de leader consensuel. Les managers de cette
société doivent adopter ce style de direction participatif en
consultant leurs collaborateurs dans la prise de décision.
De plus, ces dirigeants devraient continuer à afficher
un comportement sage car, plus le personnel de la société a
confiance en eux, plus il exécute de son propre gré les
directives qui leur sont proposées.
IV.4.2. Contrôle
Comme nous venons de le signaler, un bon dirigeant doit faire
participer ses collaborateurs à la gestion de l'entreprise. Dans ce
cas, il doit avoir confiance envers ses subordonnés et leur confier la
responsabilité de certaines tâches.
Toutefois, comme le souligne Henri FAYOL, un manager ne doit
jamais ignorer que « la confiance n'exclut pas le
contrôle ». Ainsi, le contrôle joue un rôle
important dans la gestion de l'entreprise.
Suivant le déroulement des activités, il existe
trois sortes de contrôle à savoir le contrôle « a
priori », le contrôle cybernétique et le contrôle
« a posteriori ».
Le premier contrôle se fait au niveau de la
planification des activités, le second pendant l'exécution et le
troisième au moment de l'évaluation des réalisations.
A la SOGEMMA, un contrôle rigoureux et régulier
doit être exercé sur les percepteurs des différentes
recettes.
De plus, le conseil d'administration de la SOGEMMA doit jouer
convenablement son rôle et assurer un contrôle sur la direction de
la société. De plus, la SOGEMMA doit contrôler ses
dépenses pour diminuer ses charges.
IV.4.3. Communication
Pour que l'exécution des différentes
activités d'une organisation soit cohérente et harmonieuse, le
personnel doit être bien informé et doit maîtriser les
changements éventuels à apporter car, mieux une information est
transmise, mieux le résultat est réalisé.
« La communication occupe une place de choix dans
n'importe quelle société car, elle évite de laisser
diffuser ou de relayer des erreurs d'interprétation et elle met aussi au
courant le personnel de l'entreprise aux véritables problèmes et
fixe des priorités dans le cadre de leur prise de
responsabilités »20(*).
Dans la gestion de l'entreprise, la communication se fait
également avec les tiers comme les clients, les fournisseurs, les
banquiers, etc.
Pour la SOGEMMA, le personnel doit être informé
sur les objectifs visés et sur la façon de les atteindre. Il doit
être appelé, dans des séances de causerie, à
maximiser l'occupation des places et à minimiser les dépenses.
Quant à aux relations avec les tiers, des causeries
doivent être organisées avec les clients pour que ces derniers
aident à diagnostiquer les dysfonctionnements au sein de la
société. Ce serait une occasion également pour la SOGEMMA
de conscientiser ses clients pour qu'ils soient réguliers dans leurs
paiements et pour qu'ils aident surtout en ce qui concerne la propreté
et la sécurité.
Cela éviterait également que la SOGEMMA prenne
des décisions unilatérales sans consulter ses clients.
IV.5. Politique de
financement
Pour qu'une entreprise se développe, non seulement ses
produits ou services doivent être de qualité mais également
elle doit avoir des ressources financières suffisantes.
Dans le même angle d'idée, Philippe de Woot et
Gérard Koening disent ceci : « ainsi, une
armée périt si elle n'a pas d'argent »21(*).
Une entreprise qui a des ressources financières
suffisantes devient facilement compétitive et puissante.
En effet, il lui est facile d'investir pour avancer avec la
technologie et introduire de nouveaux produits, ce qui lui procure un avantage
concurrentiel soutenu.
Face au besoin de financement, l'entreprise peut augmenter son
capital social, s'autofinancer et/ou s'endetter.
Pour faire un choix de son mode de financement, elle doit
tenir compte du coût et de l'impact de chaque alternative.
Par ailleurs, ces modes de financement peuvent s'analyser en
deux catégories à savoir le financement interne et le
financement externe.
IV.5.1.Financement interne ou
autofinancement
Une entreprise adopte un mode de financement interne lorsque
les fonds nécessaires pour financer ses activités ou ses
investissements sont d'origine interne. Ces ressources sont celles que
l'entreprise a elle-même créées par ses activités
quotidiennes.
Il s'agit des bénéfices nets obtenus
après déduction de l'impôt sur les résultats qui ne
sont pas distribués aux actionnaires ou à l'exploitant et qui
sont laissés à la disposition de l'entreprise.
Pour PEYRARD Josette, « l'autofinancement
représente la richesse créée par l'entreprise. Il est
constitué de sa ressource interne destinée à financer en
tout ou partie les investissements, l'accroissement des besoins en fonds de
roulement et à accroître les liquidités »22(*).
Il existe deux sortes d'autofinancement à savoir
l'autofinancement net et l'autofinancement brut ou global.
IV.5.1.1.Autofinancement
net
L'autofinancement net est fait sous forme de report à
nouveau, d'augmentation du capital ou de réserves. Il s'agit des
bénéfices nets réalisés par l'entreprise au cours
d'un exercice comptable et qui ne sont pas distribués aux actionnaires
ou l'exploitant à la fin de cet exercice.
IV.5.1.2.Autofinancement
brut ou global
Le financement interne global regroupe à la fois
l'autofinancement net et certaines charges ne correspondant pas à un
décaissement de fonds.
En effet, en plus des profits non distribués, il y a
certaines charges qui diminuent le résultat de l'entreprise alors que
les fonds qui y sont relatifs restent dans l'entreprise, constituant ainsi une
augmentation des ressources financières pour l'entreprise.
Ce sont les charges non décaissables et les produits
fictifs. C'est notamment les dotations aux amortissements, les dotations aux
provisions pour risques et pertes dont l'échéance est à
long terme telles que les provisions pour grosses réparations.
L'autofinancement est donc le total des ressources internes
dégagées par l'activité de l'entreprise au cours d'un
exercice donné et qui peuvent être consacrées au
financement de l'investissement ou à l'augmentation des fonds
propres.
Cette forme de financement a l'avantage d'être souple et
rapide car l'entreprise ne se heurte pas au problème des
formalités exigées par les banques ou autres
établissements financiers et à celui du payement des
intérêts (coût de l'endettement). L'autofinancement permet
également à l'entreprise d'être autonome vis-à-vis
des partenaires financiers que nous venons d'évoquer.
Bien que ce mode de financement soit avantageux, il ne manque
pas d'inconvénients. A titre d'exemple, le fait d'ignorer ou de limiter
la distribution des dividendes diminue la rentabilité d'une action et la
valeur de celle-ci baisse.
De plus, une entreprise de petite ou moyenne taille qui opte
pour ce seul moyen de financement verra ses investissements limités, ce
qui limitera sa croissance.
En bref, le financement interne constitue une meilleure source
de financement de PME/PMI car, ses avantages priment sur ses
inconvénients. Toutefois, pour certains cas, ce mode de financement peut
ne pas suffire à lui seul et l'entreprise concernée aura dans ce
cas à recourir au financement externe.
IV.5.2. Financements externes
Pour se financer de l'extérieur, l'entreprise peut se
confier aux banques, aux établissements financiers
spécialisés, à des partenaires industriels et commerciaux
ou recourir aux marchés des capitaux. Ces financements externes peuvent
se répartir en ressources remboursables et en celles non remboursables.
Les ressources externes non remboursables sont notamment les subventions et les
participations au capital ; celles remboursables sont entre autres les
crédits bancaires, les crédits contractés auprès
des établissements financiers ou auprès d'autres partenaires de
l'entreprise.
IV.5.2.1.Augmentation du
capital par des nouveaux actionnaires
L'augmentation du capital par l'apport de nouveaux
associés fait augmenter le nombre d'actionnaires. Le surnombre de ces
derniers peut engendrer le risque de divergence dans la vision des objectifs de
l'entreprise. Dans ce cas, le manager aura des difficultés à
convaincre tous les associés sur les objectifs qui rendraient la
société prospère.
IV.5.2.2 Crédits
commerciaux à court terme ou de trésorerie
Les crédits à court terme sont accordés,
soit par les banques, soit par les partenaires de l'entreprise tels que les
clients et les fournisseurs. Ces crédits sont destinés à
financer les besoins d'exploitation ou de trésorerie dans
l'entreprise.
IV.5.2.3. Crédit
à long et moyen terme
Les crédits à L&MT sont accordés par
des établissements financiers spécialement dans le financement
des investissements ou des activités de développement. Ils sont
accordés pour financer les constructions, l'achat des équipements
industriels, les projets d'exploitation, etc.
Parmi tous ces modes de financements, la SOGEMMA a opté
pour l'autofinancement et plus précisément l'autofinancement
net.
Ce choix n'est pas sans fondements dans la mesure où la
SOGEMMA n'a généralement pas besoin de faire de lourds
investissements. Elle investit en général dans les
matériels de bureau et autres petits outillages comme les brouettes pour
ramassage des immondices. Elle a également intérêt à
informatiser ses services dans les meilleurs délais mais le coût y
relatif ne serait pas très élevé.
Vu que le besoin d'investir à la SOGEMMA n'est pas
élevé et que l'insuffisance de liquidités ne se manifeste
pas dans une pareille entreprise qui perçoit de l'argent au jour le
jour, ce mode de financement reste le meilleur. En plus de ce qu'on vient
d'évoquer, l'attribution des dividendes ne serait pas trop
perturbée.
IV.6. Proposition des
mesures et possibilités d'amélioration de la gestion
de la SOGEMMA
Pour préparer un avenir sûr à une
entreprise et la prévenir contre le risque à l'échec, il
faut perfectionner ses méthodes de travail, créer de nouvelles
ressources par de nouveaux produits ou services et minimiser ses charges. Face
à ce défi, nous suggérerons à la SOGEMMA de mettre
en application les mesures suivantes en vue d'assurer sa survie et la
rentabiliser davantage.
IV.6.1. Planification des
activités
Pour qu'une entreprise puisse se développer, elle doit
réfléchir avant d'agir et anticiper pour prévenir. Ainsi,
elle doit planifier ses activités.
En effet, les entreprises évoluent dans un
environnement vaste, partiellement inconnu et qui change
régulièrement. Pour s'y adapter, elles doivent essayer de
surmonter les contraintes de cet environnement brutal et se préparer
à l'avenir. Ainsi l'un des meilleurs outils pour y parvenir est la
planification.
D'après J.Quidel, « consciemment ou non,
toute communauté s'exprime à travers sa politique, ses
stratégies et ses objectifs. Elle se dote des buts à
atteindre. L'entreprise qui n'échappe pas à cette
règle obtient généralement le succès lorsqu'elle
sait judicieusement analyser et utiliser ces concepts »23(*).
Pour planifier ses activités, l'entreprise
évalue les répercutions de toute décision avant sa mise en
application. Elle essaie d'éviter les dépenses et les risques
inutiles, elle fixe les normes et les buts à atteindre en tenant compte
de l'influence et de l'évolution de l'environnement dans lequel elle
opère.
Les avantages de la planification sont les suivants :
· La planification permet à l'entreprise de
connaître ses points forts et ses points faibles
D'une part, la connaissance des ses points forts est une chose
très importantes pour l'entreprise. Cette dernière pourra
concentrer ses efforts sur les secteurs pour lesquels elle est mieux
placée et ainsi profiter des opportunités à sa disposition
pour s'étendre et se développer.
D'autre part, la prise de conscience de ses faiblesses
l'amènera à éviter de prendre des décisions
importantes dans un domaine que l'entreprise ne maîtrise pas.
· La planification permet d'envisager l'avenir
avec sérénité
La planification permet à l'entreprise de viser le long
terme. Elle la prépare à saisir les opportunités actuelles
et futures et à surmonter les menaces de l'environnement changeant dans
lequel elle est contrainte de travailler.
La planification permet également d'adapter
l'entreprise et de la rentabiliser davantage en prenant des mesures
d'innovations sûres et calculées.
· La planification aide à prendre de
meilleures décisions
La planification est un cadre d'échange et de
traitement des informations dans le but de prendre des meilleures
décisions. C'est la collecte et le traitement des données et des
informations afin de se fixer des objectifs et prévoir les moyens de les
atteindre en connaissance de cause.
Par là, la planification apparaît comme un
processus de communication des informations et des données au sein de
l'entreprise. Grâce à elle, la coordination des activités
est assurée de sorte que chaque responsable connaît sa
tâche et ne s'ingère pas dans le travail des autres.
Pour clôre, la planification est d'une importance
capitale dans la gestion d'une entreprise dans la mesure où elle permet
de réduire l'incertitude dans la prise des décisions et dans leur
mise en application. Elle assure aussi un contrôle « a
priori » permettant à l'entreprise de s'orienter vers un
avenir sûr.
IV.6.2. Mise au point des
stratégies
« Le terme stratégie est beaucoup
employé aujourd'hui dans les entreprises ; il exprime en fait deux
idées bien claires : d'une part la volonté d'atteindre les
objectifs qu'on s'est fixés ; d'autre part la disposition d'une
marge de manoeuvre, donc de liberté, qui permet de choisir parmi les
moyens disponibles ceux qui seront les plus aptes à faciliter la
réalisation des objectifs, et ce à moindre
coût»24(*).
De ces affirmations, il ressort trois composantes d'une
stratégie à savoir les objectifs qu'on fixés, le
raisonnement et le choix des actions à mener pour atteindre ces
objectifs.
La stratégie consiste à profiter au maximum de
ses propres forces et des circonstances offertes par l'environnement, afin que
la concurrence ne puisse empêcher l'atteinte des objectifs qu'on s'est
fixés.
Selon P.KOTLER et B.DUBOIS, « Les entreprises qui
gagnent réexaminent inlassablement leurs activités en les
replaçant dans leur contexte d'évolution. Elles reconnaissent que
l'environnement commercial est en perpétuelle mutation. De nouvelles
idées, de nouveaux produits et de nouveaux modes de communication et de
distribution apparaissent continuellement, constituant autant
d'opportunités pour les entreprises qui savent les anticiper ou s'y
adapter, mais aussi des menaces pour celles qui ne savent pas les anticiper
»25(*).
Dans le même angle d'idée, TUGRUL ATAMER et
Roland CALORI définissent la stratégie d'entreprise comme
« des décisions et des orientations concernant les objectifs
(croissance, rentabilité, plus-value sociale), les activités ou
les régions géographiques envisagées par le
développement, les investissements majeurs à entreprendre, les
propositions vis-à-vis des autres acteurs dans le système
concurrentiel (conflit, neutralité, alliance, acquisition,
cession,...)»26(*).
En résumé, la stratégie consiste en un
ensemble de choix judicieux visant le succès de l'entreprise et son
adaptation aux fluctuations de l'environnement.
On distingue trois types de stratégies, à savoir
les stratégies d'ensemble ou stratégies de base, les
stratégies par domaine d'activité et les stratégies
fonctionnelles (pour chaque fonction de l'entreprise).
Dans le présent travail, nous allons nous limiter
à proposer les stratégies de base dans la mesure où la
SOGEMMA n'a qu'une seule activité qui est la production et la vente de
services et que ses fonctions sont trop restreintes pour appliquer des
stratégies particulières à chaque fonction.
IV.6.2.1.
Stratégies de base (pour l'ensemble de l'entreprise)
D'après Cuno PUMPIN, la stratégie de base est
« un document de base propre à l'entreprise revêtant un
caractère confidentiel »27(*). Le caractère confidentiel de cette
stratégie montre qu'elle est à la disposition des seuls cadres
supérieurs de l'entreprise et leurs proches collaborateurs.
Le même auteur dit que « la stratégie
de base contient 12 points suivants :
1° Programme des prestations (hardware offert,
prestations connexes) ;
2° Marchés à prospecter (subdivision
géographique, branches, groupe-cible) ;
3° Intentions premières concernant la position de
l'entreprise sur le marché ;
4° Principes de la politique de croissance ;
5° Principes de la politique d'innovation ;
6° Principes de la politique marketing (notamment la
politique d'amortissement, la qualité, la politique de prix, la
distribution) ;
7° Principes de la politique de production et
d'approvisionnement ;
8° Considérations fondamentales sur le
financement ;
9° Bases de la politique en matière de
personnel ;
10°Principes de gestion et d'organisation ;
11° Politique de risque et de bénéfice,
12° Principes de la politique d'acquisition, de
participation et de coopération »28(*).
Partant de ces douze points, nous proposons à la
SOGEMMA la stratégie de base suivante :
1o Programme des prestations : poursuivre
l'exploitation du marché tout en incitant ses usagers à le
fréquenter en masse les jours autres que mercredi et dimanche,
notamment en réduisant les tarifs des taxes pour ces jours.
2o Marchés à prospecter:
négocier avec la commune la gestion des autres marchés de cette
commune.
3o Intentions premières concernant la
position de l'entreprise sur le marché : veiller à
l'augmentation de sa part de marché.
4o Principes de la politique de croissance: veiller
à une croissance continuelle de son chiffre d'affaires.
5o Principes de la politique d'innovation : la
SOGEMMA peut acheter un véhicule de transport des marchandises qui
pourra être loué par les commerçants et ainsi faciliter
l'accès des produits au marché de Mabanda, car il s'observe une
certaine insuffisance de tels véhicules à Mabanda.
6o Principes de la politique marketing :
- Fidéliser les clients réguliers ;
- Satisfaire les clients actuels;
- Communiquer au public sur l'existence de places non
occupées.
7o Principes de la politique de production et
d'approvisionnement : Faciliter davantage les usagers du marché en
déployant des équipes de recouvrement sur les lieux de
façon régulière ;
8o Considérations fondamentales sur le
financement : financement des activités par des fonds
propres.
9o Base de la politique en matière du
personnel :
- renforcer le sentiment d'appartenance à
l'entreprise : faire participer le personnel à la prise de
décision, écouter les suggestions du personnel, etc.
- formation au début et en cours d'emploi surtout pour
les agents de la collecte et du service comptabilité ;
- prendre des mesures de motivation du personnel notamment la
participation au résultat de l'entreprise (accorder des avantages au
personnel relatifs au résultat réalisé).
10o Principes de gestion et
d'organisation :
- système de communication efficace sur la façon
de faire la collecte, les objectifs visés et les moyens à mettre
en oeuvre pour les atteindre ;
- planification de toutes ses activités.
11o. Politique de risque et de
bénéfice: continuer à éviter de prendre des risques
démesurés
12o. Principes de la politique d'acquisition, de
participation et de coopération :
- Nouer de bonnes relations avec la commune Mabanda, son
bailleur, notamment en respectant les arrangements contractuels entre les deux
parties ;
- coopérer avec les autres sociétés de
gestion pour s'informer mutuellement sur les éventuels succès
réalisés, les problèmes rencontrés et la
façon de les surmonter.
IV.6.3. Augmentation de la
capacité d'autofinancement
Dans la conclusion du point 4 de ce chapitre, nous avons
souligné que, pour financer ses activités, la SOGEMMA a
opté pour une politique d'autofinancement. Pour que cette politique
réussisse continuellement, la SOGEMMA doit s'efforcer de relever sa
capacité d'autofinancement.
En effet, « relever la capacité
d'autofinancement, revient à augmenter le résultat net de la
société, qui devient une source de fonds »29(*).
Pour augmenter le résultat de la SOGEMMA, sa direction
doit veiller à augmenter les recettes et à minimiser les
dépenses.
En ce qui concerne l'augmentation des recettes, il s'agit
de :
- exploiter au maximum les places disponibles, les
échoppes et les kiosques. A cet effet, les bénéficiaires
des emplacements non opérationnels doivent les faire fonctionner, faute
de quoi ces emplacements sont à attribuer à d'autres personnes
qui ont les moyens de les rentabiliser ;
- améliorer le système de recouvrement,
réattribuer à d'autres personnes les places de ceux qui ne sont
pas réguliers dans le payement.
- faire un recouvrement forcé pour les clients qui ne
veulent pas régulariser leurs dettes envers la SOGEMMA.
Pour minimiser ses dépenses, la SOGEMMA mènerait
les actions suivantes :
- faire une consommation rationnelle de l'eau et
électricité ;
- limiter les frais de mission et de représentation au
juste nécessaire ;
- utiliser rationnellement la main d'oeuvre afin d'en diminuer
le nombre et, partant, le coût.
L'augmentation des recettes de la SOGEMMA et la minimisation
de ses dépenses lui permettraient d'accroitre son résultat.
Ainsi, la SOGEMMA pourrait grever sur le résultat net
réalisé pour financer ses activités et ses
investissements.
IV.6.4. Bonne tenue de la
comptabilité générale
Dans ce travail, nous avons évoqué certains
problèmes rencontrés dans la comptabilité de la SOGEMMA,
notamment en ce qui concerne les produits et les charges.
Cela est un handicap pour la santé financière
de la société, dans la mesure où il devient difficile
de faire un contrôle approfondi suite au manque de détails dans
les différentes opérations comptables. Il peut s'avérer
difficile de détecter la mauvaise gestion ou d'éventuels
détournements des recettes à une période donnée de
l'année.
Suite aux lacunes constatées dans la comptabilisation
des opérations, la clommission que nous avons évoquée a
recommandé à la SOGEMMA de
« tenir la comptabilité de la
société suivant les procédures légales, notamment
l'usage des livres comptables exigés par la loi et que chaque
opération soit assortie d'une pièce
justificative »30(*). Ainsi, il est notamment urgent pour la SOGEMMA de
tenir le livre journal.
IV.6.5. Informatisation des
services de la SOGEMMA
Afin de faire un bon suivi de ses clients et assurer sa bonne
gestion, la SOGEMMA a intérêt à informatiser ses services
surtout la direction et le service comptabilité. En effet, le suivi des
clients de la SOGEMMA (usagers du marché) est fait sur des fiches et
ceux-ci peuvent se perdre ou se déchirer. De plus, toutes les
opérations comptables sont enregistrées à la main, ce qui
n'assure pas la rapidité et la précision des opérations
ainsi que la permanence des écritures.
Pour éviter tous ces problèmes de gestion, il
importe pour la SOGEMMA d'informatiser au moins les services ci- haut
cités.
IV.6.6. Mesures de
recouvrement appropriées à la SOGEMMA
Le recouvrement est un ensemble d'actions menées pour
percevoir des sommes dues. Cette opération doit attirer une attention
particulière dans la mesure où, une fois mal organisée,
elle suscite un impact négatif sur la rentrée des fonds de
l'organisation ou sur les relations entre cette dernière et ses
partenaires tels que les clients.
Un service de recouvrement bien organisé doit
être à la fois vigilant et régulier. Dès qu'une
dette devient exigible, un processus de recouvrement doit être
déclenché.
Il existe 4 étapes de recouvrement à savoir, la
pré-relance (avant l'échéance), la relance (à
l'échéance), le recouvrement contentieux et la sous-traitance de
recouvrement.
IV.6.6.1.
Pré-relance
La pré-relance est une politique de recouvrement qui
permet un encaissement rapide des sommes dues en accordant des
réductions aux débiteurs qui payent
avant
échéance. Ces réductions sont faites sous forme de
rabais, de remise ou de ristourne.
Toutefois, avant d'utiliser cette technique, l'entreprise
devra réussir à convaincre ces clients que cette méthode
n'est pas utilisée par doute de leur crédibilité de payer
à l'échéance. De cette façon, elle aura
évité qu'ils soient indignés par cette mesure, qu'ils ne
soient pas réceptifs a cette mesure.
IV.6.6.2. Relance
Avec la relance, l'entreprise recouvre ses créances
à l'arrivée du terme. Cette pratique doit se faire avec rigueur
et attention car, certains clients peuvent ne pas payer suite à leur
manque de volonté, à leur insolvabilité ou à leur
faillite.
Pour ce fait, l'entreprise est toujours tenue à
s'informer sur la situation financière de chacun de ses clients pour
voir le mode de recouvrement lui approprié (la pré-relance ou
relance) et collaborer avec l'administration dans le recouvrement.
A la SOGEMMA, une politique de recouvrement des
impayés est à mettre en place pour contraindre les
irréguliers à payer.
IV.6.6.3. Recouvrement
contentieux
Les deux méthodes de recouvrement que l'on vient
d'évoquer peuvent se solder par l'échec. Dans ce cas, les cadres
de l'entreprise examinent les causes de non règlement de leurs
clients.
L'insolvabilité peut avoir été due:
- Soit à la mauvaise foi du client;
- Soit à la faillite du client;
- Soit à l'accumulation des dettes de client.
La première étape du règlement
contentieux consistera, dans ce cas, en une discussion entre l'entreprise et
son client débiteur pour essayer de décrocher un
règlement à l'amiable. Puis, le créancier adressera
à son client insolvable une lettre de mise en demeure et ce dernier
répondra par écrit.
Ainsi, le créancier exigera à son
débiteur de s'engager par écrit à payer sa dette dans un
délai limite. Si le payement n'est pas fait à la date butoir, le
créancier pourra recourir aux juridictions compétentes, à
savoir le tribunal du commerce ou les tribunaux de grande instance.
IV.6.6.4. Sous-traitance
du recouvrement
La sous-traitance du recouvrement est un
procédé par lequel une entreprise confie le recouvrement de ses
créances à un autre service externe. Cette méthode de
recouvrement est utilisée par des entreprises qui éprouvent des
difficultés d'assurer elles-mêmes le recouvrement de leur
dû.
Une entreprise peut recourir à cette méthode,
soit pour éviter les coûts excessifs qu'un service de recouvrement
interne exigerait, soit par manque de temps de suivre toutes les
opérations de recouvrement.
A la SOGEMMA, la méthode de relance est la plus
utilisée. Toutefois, la pré- relance est possible à
condition que ses clients soient conscientisés sur les avantages de ce
procédé. Quant à la sous-traitante, elle n'est pas utile
dans la mesure où la SOGEMMA n'éprouve pas de problèmes
majeurs dans le recouvrement ; en cas de nécessité, la
SOGEMMA peut recouvrir au recouvrement contentieux.
IV.6.7. Formation du
personnel
Pour rentabiliser davantage le travail de ses services, une
entreprise a intérêt à organiser des ateliers de formation
de son personnel avant et en cours d'emploi.
En effet, la formation donne des connaissances au personnel,
améliore ses compétences en lui procurant de nouvelles
techniques ou de nouveaux procédés. De plus, le recyclage est
une sorte de rappel et éveille ainsi les connaissances
déjà acquises ainsi que la volonté de chacun.
A la SOGEMMA, nous avons déjà
suggéré que ses services soient informatisés.
L'informatisation des services de la SOGEMMA nécessitera une formation
en informatique du personnel existant pour éviter de nouveaux
recrutements car, un personnel additionnel ne ferait qu'augmenter les charges
de la société.
De plus, à la SOGEMMA, une formation des agents
collecteurs est nécessaire pour qu'ils maîtrisent bien les
procédés de la collecte et pour qu'ils soient
conscientisés à éviter d'être corrompus.
Il est également urgent que le service
comptabilité de la SOGEMMA puisse avoir une comptabilité
saine.
La SOGEMMA a également intérêt à
élaborer des prévisions budgétaires d'où une
formation en la matière est nécessaire.
IV.6.8. Réorganisation
de l'actionnariat de la SOGEMMA
Comme l'a souligné le rapport de la commission
citée plus haut, « la situation des actionnaires de la
SOGEMMA n'est pas bien connue par la direction de la société.
Par contre, la commune possède une liste relativement exhaustive des
actionnaires. Ne sachant pas le nombre exact des actionnaires avec les actions
détenues, il devient aussi difficile de connaître le capital
social actuel»31(*).
Par ailleurs, le problème est devenu d'autant plus
compliqué dans la mesure où la BCDES a vendu 190 actions sur
250 qu'elle détenait et que les personnes qui les ont achetées ne
se sont pas fait inscrire à la SOGEMMA.
De plus, ces actions ont été vendues à
80.000 Fbu chacune, alors que la valeur initiale d'une action était de
50.000fbu francs burundais. Cette réévaluation de l'action
cause un problème car elle n'est pas passée par
l'Assemblée Générale des actionnaires.
Toutes ces situations exigent que les dirigeants de la SOGEMMA
notamment le conseil d'administration et la direction, se réunissent, en
collaboration avec les responsables la commune Mabanda, pour essayer de
restructurer l'actionnariat de la société.
IV.7.Conclusion
Compte tenu des problèmes relevés dans la
gestion de la SOGEMMA et eu égard à l'environnement changeant
dans lequel l'entreprise opère, des mesures sont à prendre pour
améliorer et pérenniser ses activités.
Parmi celles-ci, nous avons proposé à la SOGEMMA
de planifier ses activités car la planification permet de
connaître ses points forts et ses points faibles, d'envisager l'avenir
avec sérénité et de prendre de meilleures
décisions.
Nous avons également suggéré à
cette société la mise au point des stratégies,
l'augmentation de sa capacité d'autofinancement par l'augmentation des
recettes et la diminution des dépenses, la bonne tenue de la
comptabilité, l'informatisation de ses services, la prise de mesures de
recouvrement appropriées et la formation de son personnel surtout
comptable afin de lui procurer les compétences nécessaires.
Enfin nous avons souligné l'urgence pour la SOGEMMA de
réorganiser de son actionnariat afin que ses actionnaires soient connus
avec exactitude avec la valeur des actions de chacun d'entre eux.
CONCLUSION GENERALE
Ce travail consistait à analyser les effets de la
privatisation de la gestion du marché de Mabanda. Il était
question de vérifier si cette privatisation a amélioré les
recettes du marché et si elle a permis une rentrée substantielle
de fonds dans les caisses de la commune Mabanda. Après avoir
analysé et traité les données recueillies, notre travail a
fini par confirmer les deux hypothèses que nous avons posées
à savoir «La privatisation de la gestion du marché communal
de Mabanda a contribué à l'augmentation des recettes communales
et à l'amélioration de la rentabilité de ce marché
» et « La Société de Gestion du Marché de
Mabanda est en mesure d'adopter diverses stratégies pertinentes à
même d'améliorer sa gestion ».
Après analyse des problèmes existants dans la
gestion de la SOGEMMA et dans l'optique de contribuer à un bon avenir de
cette société, nous avons suggéré quelques mesures
qui permettraient à la société d'avoir une bonne gestion
et de s'adapter aux changements de son environnement notamment avec
l'informatisation de ses services et la formation de son personnel. La
réalisation du présent travail n'aura pas été
facile. Nous nous sommes heurtés à différentes contraintes
qui sont entre autres :
- le manque de documentations suffisantes sur le sujet surtout
pour plusieurs périodes ;
- la comptabilité de la SOGEMMA mal tenue ;
- la comptabilité de la commune Mabanda
rudimentaire.
Enfin, le présent travail s'inscrit dans le cadre de la
contribution à la recherche d'une gestion efficace et efficiente des
marchés communaux et municipaux en général, et plus
particulièrement du marché de Mabanda. Suite au manque de
données qui couvrent plusieurs exercices de l'après privatisation
de la gestion du marché, nous n'avons pu analyser que trois exercices
avant la privatisation et trois exercices après cette privatisation.
Le commissaire aux comptes ayant commencé à
revoir la comptabilité de la SOGEMMA pour les exercices 2008,2009 et
2010, nous suggérons à de futurs chercheurs d'épauler
notre travail par une analyse des effets de la privatisation de ce
marché tout en couvant l'ensemble des exercices jusqu'en 2011.D'autres
recherches pourront également traiter comme sujet l'efficacité de
la gestion de tous les marchés d'une commune par un seul
opérateur économique.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
I. OUVRAGES GENERAUX
1. Cuno PUMPIN, Gestion stratégique de
l'entreprise, in information no 76, banque populaire de Suisse,
Genève, 1980.
2. E.S. SAVAS, « La privatisation pour une
société permanente », Chatham House publishers,
1990.
3. HUBERT de la Bruslerie, Analyse financière,
information financière et diagnostic, 2ème
édition, Dunod, Paris, 2002.
4. J.BARREAU, Gestion financière : Manuel et
application, 14ème édition, Dunod, Paris, 2005.
5. J.P.FILIPO et Compagnie, Pratique de direction commerciale
et marketing, les éditions de l'organisation, Paris, 1981.
6. J.QUIDEL, Management de l'entreprise du futur, Masson,
Paris 1986.
7. L.LAVAUD, Comment mener une analyse financière,
2ème édition, Dunod, Paris, 1978.
8. PEYRARD Josette, Analyse financière avec
exercices, 8ème édition, Belgique,
janvier 2001
9. P.GUISLAIN, Les privatisations, un défi
stratégique, juridique et institutionnel, De Boeck
Université, 1ère édition, Bruxelles, 1995
10. Philippe de Woot et Gérard Koening, Management
stratégique et compétitive, Marc Ingham,
Bruxelles.
11. P.KOTLER et B.DUBOIS, Marketing management,
6ème édition, publi-
Union, Paris, Mars,
1991.
12. P.KOTLER et B.DUBOIS, Marketing management,
10ème édition, publi-
Union, Paris,
Juillet, 2002
13. TUGRUL ATAMER et Roland CALORI, Diagnostic et
décisions
stratégiques,
Dunod, Paris, 1993
II. MEMOIRES
1. BASERUKIYE(P), Analyse du comportement de la
Société Immobilière Publique (SIP) face au
financement interne et externe de 1980 à 1990, UB, Bujumbura, 1991.
2. GAHIMBARE Francine : La problématique de la
privatisation de la filière coton au Burundi : cas de la
COGERCO, Université du Burundi, FSEA, Bujumbura, 1999.
3. NKESHIMANA Aline et BUKURU Désiré, Contribution
à l'amélioration de la gestion de la Société
Immobilière Publique : Période 1999 à 2004,
Université de Ngozi, Faculté de Gestion et Administration des
Affaires.
III. RECUEIL DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
CONSULTES
1. Code des sociétés publiques et privées
2. Règlement d'ordre intérieur du marché
communal de Mabanda, SOGEMMA, Mabanda, 2004
IV. DOCUMENTS DIVERS
1. BIZIMUNGU Alexis, Cours de stratégies de gestion,
2ème Licence, Université Martin Luther King,
année académique 2009-2010
2. GAHUNGU Dieudonné, La problématique de
financement des PME burundaises en période de crise, IDEC,
Bujumbura, Avril 2003.
3. KANDEKE Aloys, Cours de Gestion Financière I,
2ème candidature, UMLK, A/A 2007-2008
4. Séminaire atelier organisé par la
« Mission d'Assistance aux Communes dans la mise en place d'un
système de gestion privatisée des marchés et abattoirs,
Bujumbura, octobre, 2005 ».
5. SCEP : Guide au processus de privatisation au
Burundi, Bujumbura, Avril, 2000.
6. Rapports de la SOGEMMA
7. Rapport de la commission chargée de la
vérification et de l'authentification des recettes perçus au
marché de Mabanda d'aout 2006 à octobre 2007.
ANNEXES
A. QUESTIONNAIRE POUR SONDAGE D'OPINION
I. A LA COMMUNE MABANDA
1. Quel était le niveau des recettes du marché
de Mabanda avant la privatisation de sa gestion?
2. Quel était le niveau des recettes totales des
marchés de la commune avant la privatisation de sa gestion?
3. Quel était le montant des recettes totales annuelles
de la commune avant la privatisation de la gestion du marché communal de
Mabanda?
4. D'où est venue l'idée de privatiser le
marché de Mabanda ?
- L'Etat
- Le Bailleur
5. Quel était le montant des fonds prévus pour
la réhabilitation de ce marché ?
6. Quelle a été l'origine de ces fonds ?
7. Quelles ont été les dates de début et
de fin des travaux de construction de ce marché ?
8. Comment appréciez-vous les activités de la
SOGEMMA ?
9. Etes-vous satisfaits par les redevances d'exploitation
payées par la SOGEMMA à la commune ?
- Oui
- Non
10. En tant que partenaires, quel est le niveau de
collaboration entre la commune Mabanda et la SOGEMMA.
11. Quelle est votre appréciation du niveau des
recettes du marché de Mabanda d'avant la privatisation de sa gestion et
celles d'après la privatisation de sa gestion ?
- Elles ont beaucoup augmenté
- Elles ont peu augmenté
- Elles sont restées constantes
- Elles ont diminué.
12. Qui sont les actionnaires de la SOGEMMA ?
13. Comment appréciez-vous les recettes communales
issues du marché de Mabanda d'avant la privatisation de sa gestion et
celles d'après la privatisation de sa gestion
-Elles ont augmenté
-Elles ont diminué
-Elles sont restées constantes
14. Accepteriez-vous de privatiser les autres marchés
de la commune ?
II. A LA SOGEMMA
1. Qui sont les actionnaires de la SOGEMMA
2. Pour quelle durée allez-vous exploiter le
marché de Mabanda ?
3. Quel a été le sens de variation des recettes
du marché de Mabanda avant la privatisation de sa gestion et
après cette privatisation ?
-Elles ont augmentées
-Elles ont diminuées
4. Quel a été la principale cause de cette
variation ?
5. Y-a-t-il consentement entre la commune et la SOGEMMA dans
la prise des décisions concernant le marché ?
-Oui
-Non
6. Qu'est-ce qui explique le fait qu'il y ait eu une grande
différence des dépenses pour différents exercices à
une même période de l'année ?
-augmentation du niveau d'activités
-des charges imprévues
-investissements
-abus
7. Quelle est la taille des concurrents de la SOGEMMA
-Petite
-grande
B.RESULTATS SYNTHESES DES QUESTIONS POSEES LORS DES
ENQUETES MENEES (Mai 2011)
Lors de notre recherche, nous avons interrogé les
cadres de la commune Mabanda (l'administrateur, le conseiller communal et le
comptable) ainsi que les dirigeants de la SOGEMMA.
I. Pour ce qui est des recettes du marché communal de
Mabanda, des recettes totales des marchés et des recettes communales
totales de la période d'avant la privatisation de sa gestion, le
comptable communal nous a donné les chiffres y relatifs et nous en avons
retenu ceux de 2001, 2002 et 2003 (voir tableau 1 du IIIème
chapitre).
Sur la question de savoir l'initiateur de l'idée de
privatiser le marché de Mabanda, il nous a été
révélé que cette idée est venu du bailleur (IDA)
et ce dans le souci de rentabiliser davantage le marché par une bonne
gestion.
Pour réhabiliter le marché communal, il
était prévu 570.048.064 francs burundais. Ce projet a
été financé à 95% par IDA et 5% de ces fonds ont
été donnés par les actionnaires privés.
Les travaux de construction du marché ont
débuté le 01/12/2003 et ont pris fin le 23/09/2004.
Lors de notre enquête, nous avons également voulu
savoir comment la commune, bailleur et actionnaire de la SOGEMMA,
apprécie les activités de la SOGEMMA. A ce point, le cadres de la
commune interrogés nous ont dit que la SOGEMMA ne veut pas travailler
dans la transparence.
D'après eux, les montants des recettes que la SOGEMMA
rend public ne sont pas réels et cela cause un préjudice à
la commune car, la redevance d'exploitation est fixée en fonction des
recettes perçues au marché.
Pour eux, la redevance d'exploitation, bien qu'elle ait
été réévaluée à 2.000.000 FBU depuis
2008, devrait être supérieure car, le marché est
suffisamment rentable. A défaut de ça, mieux vaudrait que la
commune reprenne la gestion du marché. La commune n'est donc pas
satisfaite par les redevances d'exploitation lui payées par la SOGEMMA.
Pour ce qui est de la collaboration avec la SOGEMMA, celle-ci est au bon fixe
n'eussent été ces inquiétudes qu'on vient
d'évoquer.
Les recettes du marché de Mabanda avant et après
la privatisation de sa gestion ont augmenté. Tel est également le
cas pour les recettes communales issues de ce marché.
La commune Mabanda dispose d'une liste exhaustive des
actionnaires de la SOGEMMA. Ceux-ci sont de deux groupes à savoir la
commune elle-même et les actionnaires privés. Toutefois, le
problème est que cette liste diffère de celle de la SOGEMMA qui
est fausse aux yeux de la commune.
Partant de ces mésententes qui ont eu lieu entre la
commune Mabanda et la SOGEMMA, ses cadres sont hostiles à une
privatisation des autres marchés de la commune.
II. A la SOGEMMA, le nombre d'actionnaires n'est pas connu
avec exactitude. La SOGEMMA dispose d'une liste d'actionnaires qui n'est pas
actualisée surtout à cause de l'entrée de nouveaux
actionnaires qui ont acheté certaines actions de BCDES. La SOGEMMA
dispose de 30 ans pour exploiter et gérer le marché communal de
Mabanda.
A la SOGEMMA, on affirme que, en comparant les recettes du
marché avant et après la privatisation, il y a eu une
augmentation nette de ces dernières. Ces variations ont
été dues à la réhabilitation du marché qui a
fait que les services offerts par la SOGEMMA sont nombreux et variés. La
construction du marché l'a agrandi et la SOGEMMA fait louer des
échoppes, kiosques, etc., cela n'était pas le cas avant la
privatisation. L'autre cause est que, à la SOGEMMA, les
détournements de fonds collectés sont moins fréquents par
rapport à la situation d'avant la privatisation.
Les dirigeants de la SOGEMMA affirment qu'ils collaborent bien
avec la commune mais que celle-ci est un peu réticente à
l'égard de la SOGEMMA. Ils croient que la commune est hostile à
leur égard parce qu'elle veut reprendre la gestion du marché.
La plupart des décisions prises par la commune à
l'intention de la SOGEMMA sont consenties entre les deux parties sauf la hausse
de la redevance d'exploitation qui a dû passer par la médiation
d'une commission mandatée par le ministère.
Après analyse des recettes et dépenses de la
SOGEMMA, nous avons voulu savoir pourquoi les dépenses varient de
façon analogique, surtout pour des mois d'une même période
de l'année.
La réponse en a été que cela
dépend des niveaux d'activité ou des investissements qui se
feraient à une période donnée.
Pour ce qui est des concurrents de la SOGEMMA, celle-ci
affirme qu'ils sont des marchés de petite taille et qui ne pourraient
trop inquiéter la SOGEMMA.
C. LES DIFFERENTES RECETTES MENSUELLES ATTENDUES AU
MARCHE DE MABANDA EN CAS DE PLEIN EMPLOI DU MARCHE
Tableau des recettes provenant des échoppes
Types d'aménagements
|
Nombre d'emplacements
|
Tarifs unitaires(en Fbu)
|
Montants mensuels en Fbu
|
Observations
|
-Echoppes de 4m x 4m
-Echoppes de 3,40 m x 3 m
-Echoppes de 3mx3m
-Echoppes de 3,40m x 3 m
-Echoppes de
3 m x 3 m
-Echoppes de 3 m x 3 m
|
10
5
19 24
10
39
29
15
|
20.000/mois
15.000/mois
10.000/mois
8.000/mois
|
200.000
360.000
390.000
120.000
|
Les échoppes de mêmes dimensions dont les portes
sont situées sur les axes routiers extérieurs sont loués
plus chers à l'intérieur du marché
|
Recettes échoppes
|
88
|
1.070.000
|
|
Source : Rapport de la commission
chargée de la vérification et de l'authentification des recettes
perçues au marché de Mabanda d'aout 2006 à octobre
2007.
Tableau des recettes provenant des hangars
Types d'aménagements
|
Nombre
|
Nombre de places
|
Tarifs unitaires
|
Montants mensuels en FBu
|
observations
|
-hangars
-Hangar
-Hangars
|
2
1
2
|
64
90
-
|
5000
2000
-
|
320000
180000
-
|
Système de taxation les jours de marché
|
Recettes hangars
|
5
|
|
|
500000
|
|
Source : Rapport de la commission
chargée de la vérification et l'authentification des recettes
perçues au marché de Mabanda d'aout 2006 à octobre
2007.
Tableau des recettes provenant des kiosques, de la BBCI
et de la boucherie.
Rubrique
|
Nombre
|
Tarifs unitaires en FBu
|
Montant mensuel en FBu
|
Kiosques
BBCI
(loyer) boucherie
|
104
-
1
|
3000
-
250.000
|
312.000
300.000
250.000
|
TOTAL
|
|
|
862 .000
|
Source : Rapport de la commission
chargée de la vérification et de l'authentification des recettes
perçues au marché de Mabanda d'août 2006 à octobre
2007.
Tableau des recettes provenant de la taxation
journalière
|
Recettes collectées en FBu par jour
|
Recettes mensuels en FBu
|
Mercredi
Dimanches
Les autres jours
|
457.000
147.000
|
1.828.000
588.000
877.550
|
TOTAL
|
-
|
3.293.550
|
Source : Rapport de la commission
chargée de la vérification et l'authentification des recettes
perçues au marché de Mabanda d'aout 2006 à octobre
2007.
Tableau des activités commerciales taxées
annuellement
Types d'activités
|
Nbres
|
Taxes annuelles unitaires(FBU)
|
Taxes annuelles totales(FBU)
|
Taxes mensuelles moyennes
en FBu
|
-Magasin
-Atelier de menuiserie
-Boutique
-Moulins
-Dépôts des produits BRARUDI
-Débits de bière de banane
-Ateliers de couture
-Salons de coiffure
-Salons vidéo
-Pharmacie
-Dispensaires
-Ateliers de soudure
-Dépôts des boissons et limonade BRARUDI
-Balances dépensées
-Ateliers de chaussures
-Restaurants
|
3
10
100
7
6
31
3
5
3
1
3
3
15
35
2
32
|
10.000
7.500
7.500
10.000
5.000
5.000
5.000
5.000
5.000
10.000
10.000
10.000
10.000
3.000
5.000
5.000
|
30.000
75.000
750.000
52.000
60.000
155.000
15.000
25.000
15.000
10.000
30.000
30.000
150.000
105.000
10.000
160.000
|
2.500
6.250
62.500
4.375
5.000
12.917
1.250
2.083
1.250
833
2.500
2.500
12.500
8.750
833
13.334
|
TOTAL
|
|
|
1.672.500
|
139.375
|
Source : Rapport de la commission
chargée de la vérification et de l'authentification des recettes
perçues au marché de Mabanda d'août 2006 à octobre
2007.
Tableau récapitulatif des recettes et collectes
par mois
Rubriques
|
Montants en FBu
|
- Echoppes
-Hangars
-kiosques
-BBCI
-Boucherie
-Taxation mercredi et dimanche
-Taxation des autres jours
-Autres activités marchandes
|
1.070.000
500.000
312.000
300.000
250.000
2.416.000
877.550
139.375
|
TOTAL
|
5.864.915
|
Source : Rapport de la commission
chargée de la vérification et de l'authentification des recettes
perçues au marché de Mabanda d'août 2006 à octobre
2007.
Tableau des redevances d'exploitation en
FBu (2005-2006)
Années
Mois
|
2005
|
2006
|
TOTAUX
|
Moyenne annuelle
|
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Aout
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
|
1.372.100
1.372.100
1.372.100
1.372.100
1.372.100
1.541.100
1.541.100
1.541.100
1.541.100
1.541.100
1.541.100
1.541.100
|
1.541.100
1.541.100
1.541.100
1.541.100
1.541.100
1.541.100
1.541.100
1.541.100
1.541.100
1.541.100
1.541.100
1.541.100
|
2.913.200
2.913.200
2.913.200
2.913.200
2.913.200
3.082.200
3.082.200
3.082.200
3.082.200
3.082.200
3.082.200
3.082.200
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
|
TOTAUX
|
17.648.200
|
18.493.200
|
36.141.400
|
18.070.700
|
Source : Tableau construit par les auteurs
sur base des données des dépenses de la SOGEMMA.
* 1 E.S.SAVAS, La
privatisation pour une société performante, Chatan house
publishers, 1990, p .14
* 2 E.S.SAVAS, Op cit,
p.14
* 3 E.S.SAVAS, Op cit,
p.14
* 4 NDABAHAGAMYE Illiminata,
La privatisation, moyen de promotion de la bonne gouvernance des
entreprises au Burundi, Indice de Développement Economique.
* 5 GAHIMBARE Francine, La
problématique de la privatisation de la filière coton au
Burundi : Cas de la
COGERCO, Université du Burundi, Faculté
des Sciences Economiques et Administratives, Bujumbura, 1999, p.40
* 6 GAHIMBARE Francine, Op.cit,
p.42
* 7 GAHIMBARE Francine, Op.cit,
p.43
* 8 Article 2 du contrat des
actionnaires de la SOGEMMA
* 9J.BARREAU : Gestion
financière : Manuel et application ,14è
édition, Dunod, Paris, 2005, p.131
* 10 L. LAVAUD :
Comment mener une analyse financière, 2è
édition, Dunod, Paris, 1978, p.40
* 11 J. Barreau, Op.cit,
p.134
* 12 Séminaire atelier
organisé par la « Mission d'assistance aux communes dans la
mise en place d'un système de gestion privatisé des
marchés et abattoirs, Bujumbura, octobre, 2005, .p.8
* 13 HUBERT de la Bruslerie :
Analyse financière, information financière et diagnostic,
2eme édition, Dunod, Paris 2002, p.144
* 14 P.KOTLER et B.DUBOIS,
Marketing Management, 10eme édition,
publi-union, Paris, juillet 2002, p.172
* 15 P.KOTLER et B.DUBOIS,
Marketing Management, 6eme édition,
publi-union, Paris, mars 1991, p.42
* 16 NKESHIMANA J.Claude, la
promotion de l'entrepreneurship comme nouvelle stratégie de
développement économique: Cas des PME/PMI au BURUNDI, IDEC,
Bujumbura, juillet 1999, p.19
* 17 Carlo F. CATTANI,
cité par GAHUNGU Dieudonné dans La problématique du
financement des PME
burundais en
période de crise, p.27
* 18 Kanga BALLOU, cité
par GAHUNGU Dieudonné, Op.cit, p.27
* 19 Philippe de Woot et
Gérard Koening, Management stratégique et
compétitive, Marc Ingham, Bruxelles, p.367
* 20 NKESHIMANA Aline et BUKURU
Désiré, Contribution à l'amélioration de la gestion
de la Société Immobilière Publique : période
1999 à 2004, Université de Ngozi, Faculté de Gestion et
Administration des Affaires.
* 21 Philippe de Woot et
Gérard Koening, Op.cit, p.452
* 22 PEYRARD Josette,
Analyse financière avec exercices, 8ème
édition, Belgique, janvier 2001, p.69
* 23 J.QUIDEL, Management de
l'entreprise du futur, Masson, Paris 1986, p.9
* 24 J.P.FILIPO et Compagnie,
Pratique de direction commerciale et marketing, les éditions de
l'organisation, Paris, 1981, p.158
* 25 P.KOTLER et B.DUBOIS,
Marketing management, 10ème édition,
publi-Union, Paris, Juillet, 2002, p.158
* 26 TUGRUL ATAMER et Roland
CALORI, Diagnostic et décisions stratégiques, Dunod,
Paris, 1993, p.3
* 27 Cuno PUMPIN, Gestion
stratégique de l'entreprise, in information no 76, banque
populaire de Suisse, Genève,
1980.p.41
* 28 Cuno PUMPIN,
Op.cit, p.41
* 29 BASERUKIYE(P), Analyse
du comportement de la Société Immobilière Publique (SIP)
face au financement interne et externe de 1980 à 1990,
Université du Burundi, Bujumbura, 1991, p.98
* 30 Rapport de la commission
chargée de la vérification et de l'authentification des recettes
perçues au marché de MABANDA d'aout 2006 a octobre 2007.
* 31 Rapport de la commission
chargée de la vérification et de l'authentification des recettes
perçues au marché de MABANDA d'août 2006 à octobre
2007.
|