Section 3 : Situation du secteur financier et
bancaire
Les mesures de restructuration prises à la fin des
années 80 ont permis d'assainir le secteur financier et bancaire
sénégalais. Ce dernier comptait en 2007 aujourd'hui 13 banques et
2 établissements financiers avec 103 agences et environ 1800
employés.
Depuis 2001, la stabilité du secteur financier s'est
renforcée. Le gouvernement du Sénégal, la BCEAO et les
principaux acteurs institutionnels des banques et établissements
financiers conduisent régulièrement des réflexions visant
le renforcement de la contribution des institutions financières au
financement de l'économie. Les réflexions menées dans le
cadre du Programme d'Evaluation du Secteur financier (PESF) ont mis en exergue
les atouts suivants du secteur financier et bancaire :
· rentabilité structurelle du système
bancaire : les opérations de crédit représentent environ
75% du produit net bancaire ;
· diminution des créances en souffrance brutes au
cours de ces dernières années ;
· importance des crédits à
l'économie passant de 486 milliards FCFA en 1999 à 784 milliards
FCFA en décembre 2003 ;
· bancarisation de la population la plus
élevée de la sous région UMOA avec un taux de 2,55% et un
ratio dépôts sur masse monétaire de près de 76%
considéré également comme le plus élevé de
la zone UMOA ;
· élargissement par les banques commerciales de
leur clientèle par l'ouverture des guichets PME et des réflexions
visant à la constitution des départements ou filiales de
micro-finance.
Cependant, le secteur financier et bancaire doit relever un
certain nombre de défis parmi lesquels :
· le coût élevé des crédits
aux PME par rapport aux conditions offertes aux grandes entreprises ;
· les difficultés à satisfaire certaines
normes prudentielles.
Section 4 : Typologie des institutions de
micro-finance
La concertation entre les différents intervenants dans
la micro-finance a permis de mettre en place un cadre juridique servant de
support à l'activité de micro-finance. C'est ainsi que la loi
9503 du 05 janvier 1995 a établi son champ d'application dans les
articles 3 à 8, en donnant la typologie des institutions de
micro-finance pouvant opérer au Sénégal. , à savoir
:
· les Mutuelles d'Epargne et de Crédit (MEC),
· les Groupement d'Epargne et de crédit
· les Organisations et Structures signataires de la
convention cadre (structures mutualistes).
4.1 Les Mutuelles d'Epargne et de Crédits
(MEC)
Au sens de la loi, une mutuelle d'épargne et de
crédit est un groupement de personne doté de la
personnalité morale, sans but lucratif et à capitale variable,
reposant sur les principes d'union, de solidarité et d'entraide mutuelle
et ayant principalement pour objet de collecter l'épargne de ses membres
et de leur consentir du crédit (Article 2 de la loi). Ici
l'épargne constituée devient l'élément essentiel
qui sert à alimenter le crédit. On y trouve les organisations
mutualistes et coopératives de crédit inspiré de
modèles de Centre International de crédit mutuel et du mouvement
Desjardins.
Ces MEC sont regroupées dans sept structures
faîtières dont les plus importantes sont : le Crédit Mutuel
du Sénégal (CMS), l'Alliance de Crédit et d'Epargne pour
la production (ACEP) et le Partenariat pour la Mobilisation de l'Epargne et du
Crédit au Sénégal (PAMECAS). Cependant, même si
beaucoup de MEC renforcent leurs capacités d'autres en conservent
à peine leur crédibilité du fait d'une mauvaise gestion ou
de multiples contraintes compromettant leur survie, leur viabilité.
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