INTRODUCTION
La mise en oeuvre des politiques de stabilisation suivies, des
plans d'ajustement structurel au Sénégal, a certes
entrainé des performances économiques mais n'a pas
contribué, de façon conséquente, à
l'amélioration des conditions de vie des populations en
général et celle des pauvres en particulier, ni à la
réduction de la pauvreté.
La micro-finance fait référence à l'offre
de services financiers aux populations pauvres et à faibles revenus, qui
ont peu ou n'ont pas accès aux services financiers bancaires, dans le
but de satisfaire les besoins de leur ménage ou de leurs
activités économiques et professionnelles. Les services
financiers dont il s'agit ici sont principalement de deux types, épargne
et crédit, auxquels s'ajoutent maintenant les assurances et les services
de transfert. Une institution de micro-finance est une entreprise
financière qui doit, à terme, couvrir ses dépenses et
dégager une marge sans appui extérieur pour être viable et
continuer à offrir ses services. Par ailleurs, les clients des
institutions de micro-finance ont besoin des services financiers pour, entre
autre, sécuriser leurs disponibilités et mener principalement des
activités économiques.
Cependant, au-delà de leur fonction
d'intermédiation financière, de nombreuses institutions de
micro-finance jouent un rôle d'intermédiation sociale à
travers notamment les modalités suivantes : groupes de
solidarité, formation des clients, renforcement de la confiance en soi,
participation à la gestion.
La Micro finance désigne l'activité de collecte
d'épargne et de financement des petits producteurs ruraux et urbains. La
micro-finance est aussi définie comme un outil de lutte contre
l'exclusion, la pauvreté et les inégalités. Elle devient
un phénomène de plus en plus important, aussi bien dans les pays
du sud que les pays du nord1(*). A l'école d'Affaires Internationales et
publiques, Université de Columbia, Lauren Kesner a défini la
finance comme étant la science de la gestion et de la création de
patrimoine et suggère que si les pauvres peuvent gérer et
accroître leur patrimoine, ils ont besoin de services financiers leur
permettant de le faire, en déclarant : " La micro-finance est " micro "
uniquement parce que le patrimoine de ceux qui vivent dans la pauvreté
est " micro ". C'est un système qui permet d'offrir de services
financiers à des individus ou des groupes d'individus pauvres, qui n'ont
pas accès aux services financiers formels, dans le but de satisfaire les
besoins de leur ménage ou de leur micro-entreprise. Si la micro-finance
consiste à offrir des services financiers aux populations pauvres et
très pauvres, composées notamment des petits travailleurs
indépendants ou organisés en groupements, elle s'est
développée en tant qu'approche de développement
économique qui s'intéresse spécifiquement aux populations
à faible revenu. Les services financiers comprennent
généralement le microcrédit et l'épargne. Certaines
Institutions de micro-finance (institution de micro-finance) ou Structure de
financement décentralisé (SFD) proposent également des
services d'assurance et de paiement.
Par le vocable « Institutions de Micro-finance »
(IMF) ou « Structure de financement décentralisé »
(SFD) on désigne une multitude d'institutions composées de
coopératives d'épargne et de crédit (COOPEC), de
crédit solidaire (inspiré du modèle Grameen Bank du
Bangladesh), de caisses villageoises et des banques communautaires etc. Les SFD
sont plus ou moins implantées en milieu rural et interviennent à
des degrés divers en agriculture. Elles se caractérisent par leur
proximité par rapport à leur clientèle et par la
flexibilité de leurs procédures d'octroi et de recouvrement qui
sont peu contraignantes pour les populations pauvres. Au-delà de leur
fonction d'intermédiaire financier, un grand nombre d' institutions de
micro-finance ou SFD jouent un rôle d'intermédiation sociale
à travers le groupement de personnes, le renforcement de la confiance en
soi, la formation dans le domaine financier et la gestion des
compétences au sein d'un groupe. Ainsi, la micro-finance se
définit souvent par les deux fonctions d'intermédiation sociale
et financière. Loin d'être une simple affaire de banquier, la
micro-finance est un outil du développement.
La gestion des risques est un aspect très important de
la gestion d'une institution de micro-finance. Il est absolument indispensable
pour une structure de micro-finance de connaître ses faiblesses et les
risques qu'elles engendrent afin de pouvoir développer des
systèmes de gestion dans le but d'être pérenne. En effet
c'est le processus par lequel les risques sont évalués en
utilisant une approche systématique qui identifie et organise par
priorité les risques, et qui ensuite met en place les stratégies
pour atténuer les risques. Cette approche comprend à la fois la
prévention des problèmes potentiels et la
détection au plus tôt des problèmes
actuels. C'est un processus itératif qui demande la participation du
personnel à tous les niveaux de l'organisation.
La gestion des risques est une prise de risques
calculés. Elle réduit la probabilité de réaliser
des pertes et minimise le degré de perte. Elle consiste ainsi à
mettre en place des systèmes de prévention des problèmes
potentiels, de détection et de correction des problèmes subis.
Dans cette optique, l'institution de micro-finance va devoir évaluer sa
vulnérabilité liée à certains types de risques,
élaborer des systèmes de contrôle ainsi que des techniques
d'atténuation des risques et des stratégies de gestion de ces
risques. La gestion des risques comprend trois étapes que sont :
- identification des faiblesses, des limites et des menaces
actuelles et potentielles
- conception et mise en oeuvre des systèmes de
contrôle (garantie, caution etc.)
- suivi de l'efficacité des systèmes de
contrôle (tableaux de bord des indicateurs et ratios).
Le travail prendra en compte deux aspects très
importants à savoir la procédure d'octroi du crédit et
la gestion des risques dans la micro finance. Tout ceci en prenant le cas du
Partenariat pour la Mobilisation de l'Epargne et le Crédit Au
Sénégal (PAMECAS) qui est une institution de micro-finance
crée en 1995.
C'est dans ce cadre, que ce travail de recherche s'articulera
autour de trois parties subdivisées chacune en chapitre :
· La première partie pose les bases
théoriques de cette recherche. Elle s'attèle d'abord à la
construction de l'objet de recherche ainsi qu'à la spécification
de la problématique et pour finir exposer la méthodologie du
travail.
· La deuxième partie est axée sur la
présentation de PAMECAS et du contexte général de
fonctionnement de la micro finance au Sénégal.
· Enfin, la troisième partie est consacrée
à la présentation des résultats.
PREMIERE PARTIE :
CADRES THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE
CHAPITRE I : CADRE THÉORIQUE
Section 1 : PROBLEMATIQUE
Bien que l'on ait assisté, ces dernières
années, à une forte croissance des institutions de micro-finance
de par le monde, la demande de services de micro-finance reste largement
insatisfaite. En effet, sur une demande globale estimée à 500
millions de familles, seules 30 millions seraient touchées en 2002. Sur
les continents, la couverture est très inégale. En Asie : 9,3%
des familles les plus pauvres seraient touchées contre seulement 6% en
Amérique Latine et en Afrique.
Dans l'UEMOA, les pratiques d'épargne et de
crédit (tontines, clubs d'épargne, caisses de solidarité,
fonds rotatifs, coopératives d'épargne et de crédit) ont
des origines lointaines. Cependant, la micro-finance, en tant que secteur
organisé, et sa contribution au développement économique
ne sont reconnues qu'il y a une quinzaine d'années. Dans la zone UEMOA,
le secteur de la micro-finance est régi par une loi sur les structures
mutualistes d'épargne et de crédit, adoptée au niveau de
chaque pays sur la base du cadre général de la législation
dite loi "PARMEC", et ses décrets d'application. Dans le cadre de cette
réglementation, les structures mutualistes peuvent être
agréées et leurs institutions de base reconnues par les
ministères des finances, sur la base de demandes examinées par
les cellules de suivi des SFD desdits ministères avec la collaboration
de la BCEAO. Les objectifs étant:
- la protection des déposants en vue d'accroître
la crédibilité des institutions et partant, d'augmenter leur
capacité de mobilisation de l'épargne ;
- la sécurité des opérations par
l'instauration de règles prudentielles propres à prévenir
des abus pour préserver la viabilité des institutions ;
- le renforcement de la capacité et de l'autonomie
financière de ces institutions par leur regroupement en
réseau.
Elle a été depuis son adoption un outil majeur
de développement de la micro-finance en Afrique de l'Ouest en
sécurisant la collecte de l'épargne, en aidant à la
maîtrise de la gestion de crédit et en contribuant à la
professionnalisation des institutions de micro-finance. Les structures non
mutualistes peuvent signer des conventions avec le ministère
chargé des finances pour mener leurs opérations. Afin d'exercer
le suivi, le contrôle et la tutelle des SFD, les ministères des
finances des pays membres se sont dotés de cellules de suivi et de
contrôle. Le cadre réglementaire a été
complété par les instructions de la BCEAO relatives au contenu et
aux modalités de collecte et d'organisation de l'information
financière concernant les Systèmes Financiers
Décentralisés (SFD). Cependant, il suscite des controverses
relatives notamment à l'orientation mutualiste et ses incidences
institutionnelles d'une part, et au taux d'usure et ses conséquences sur
la viabilité des institutions de micro-finance d'autre part.
L'approche dite sectorielle du développement de la
micro-finance a pour objectif principal de renforcer le système
financier global par l'intégration du secteur de la micro-finance afin
de garantir pour les pauvres et les ménages à faibles revenus, un
accès durable aux services financiers. L'intégration de tous les
sous-segments du secteur financier est une condition nécessaire du
développement, mais elle n'est pas suffisante. D'où la
nécessité que le système financier intégré
puisse être constitué d'institutions viables et pérennes
fournissant des services aux populations de toutes catégories. Cette
approche s'appuie sur le développement d'une politique et d'une
stratégie nationale reflétant la commune vision de tous les
partenaires d'une intégration du secteur de la micro-finance dans le
secteur financier formel et commercial. Elle prend en compte la situation
socio-économique et politique. Elle est centrée sur le
développement de la capacité locale concernant l'environnement
plus particulièrement le cadre légal et réglementaire, les
institutions, les mécanismes de financement, les services d'appui au
secteur tels que les structures juridiques, de comptabilité et d'audit,
les centrales de risques, les possibilités de formation et de
renforcement institutionnel, le degré de structuration de la profession,
afin que les services financiers aux populations pauvres et à faibles
revenus intègrent sur une base non subventionnée et permanente le
secteur financier formel.
En visant à faire de la micro-finance non pas un
secteur en marge du système financier global mais une partie
intégrante de ce système, l'approche sectorielle est au coeur du
développement. En effet, elle favorise, à travers son objectif et
sa démarche, la jonction entre la micro-finance et le
développement aux trois niveaux suivants :
- l'accès des pauvres et ménages à
faibles revenus aux services financiers durables ;
- la création d'institutions de micro-finance viables
et pérennes;
- l'insertion des institutions de micro-finance dans le
système financier global.
Les produits et services de micro-finance entraînent
notamment par le crédit, un effet de levier sur l'activité
économique des ménages. De façon générale,
ces services financiers (crédit, épargne, assurance...)
constituent des outils de gestion, de réduction et de partage de
risques. Ils contribuent également au renforcement des liens sociaux.
L'accès permanent des populations pauvres à des services
financiers les aides à réduire leur vulnérabilité.
Mais la micro-finance n'est pas une panacée. Elle n'est pas la solution
miracle capable à elle seule d'éliminer la pauvreté. Dans
un contexte économique favorable, la micro-finance constitue un outil
adapté pour améliorer les conditions de vie des pauvres qui ne
sont pas en mesure d'exploiter les opportunités économiques faute
de moyens financiers. En contribuant à l'augmentation des revenus,
à la création des revenus et en réduisant les
dépendances vis-à-vis des prêteurs informels, la
micro-finance contribue à la réduction de la pauvreté.
Les besoins en services financiers des populations
étant permanents, les institutions de micro-finance doivent veiller
à la viabilité et à la pérennité de leurs
opérations ; cet objectif n'étant pas contradictoire avec celui
de la lutte contre la pauvreté.
Avant 1995, les relations banques - Systèmes Financiers
Décentralisés étaient timides voire inexistantes. Par la
suite, avec la mise en place d'un cadre légal et réglementaire
des institutions de micro-finance et les instructions de la BCEAO, ainsi que le
développement et la bonne santé du secteur bancaire, les
relations des institutions de micro-finance avec le système bancaire se
sont améliorées. De façon générale, les
banques s'intéressent à la captation des épargnes
mobilisées par Les institutions de micro-finance, jouant pour les
institutions de micro-finance le rôle de gage de sécurisation des
dépôts.
Plus de 70% des institutions de micro-finance ont ouvert des
comptes dans des banques. S'agissant des relations continues entre institutions
de micro-finance et banques, la CNCAS occupe la première place avec des
liens très anciens et suivis avec près de 40% des institutions de
micro-finance, aussi bien en milieu urbain que rural.
Le secteur de la micro finance au Sénégal est en
pleine évolution. Au 30 juin 2010, les SFD servent 1 289 000 membres
dont 39% de femmes. L'encours de crédit a atteint 163 milliards FCFA.
Cependant les emprunteurs actifs ne représentent que 23% des
membres2(*). Le rapport
souligne aussi la faiblesse de la part de l'épargne à terme
dans l'encours global de dépôts (-23%). Au rang des Institutions
de Micro finance (IMF), il y a Partenariat pour la Mobilisation de l'Epargne et
le Crédit Au Sénégal (PAMECAS) dont nous travaillons sur
la procédure d'octroi.
Cette progression importante des Systèmes Financiers
Décentralisés et des Institutions de Micro Finance nous pousse
à soulever quelques interrogations :
· Quelle est le risque encouru par les Institutions de
Micro Finance dans l'octroi du crédit ?
· Mais aussi, quelle est la procédure
précédant l'octroi du crédit par PAMECAS ?
· En rapport avec les risques, quelles sont les mesures
préconisées par PAMECAS en cas de non remboursement ?
Section 2 : OBJECTIFS
Section 2.1 : Objectif principal
L'objectif principal que l'on s est fixé à
travers notre étude, c'est de participer à une meilleure
connaissance du domaine de la micro finance. Autrement dit d'apporter notre
contribution à une meilleure maîtrise du processus de
maîtrise des risques dans l'octroi du microcrédit.
Section 2.2 : Objectifs spécifiques
· Contribuer a l'amélioration des méthodes
utilisées contre les risques encouru par les micros finances.
· Proposer des méthodes plus adéquates et
durables.
· Inciter les responsables des institutions de micro
finance à une meilleure connaissance des risques avant tout octroi de
prêt à un client.
Section 3 : HYPOTHESES
· Plus l'octroyeur s'informe d'avantage sur la
solvabilité du client, moins les risques encourus sont grands.
· le recours préalable à l'enquête de
moralité et à la connaissance d'antécédents
juridiques comme préalable à l'octroi d'un prêt
réduit le risque crédit.
· Une étude sur la rentabilité de
l'activité est nécessaire pour vérifier la
pérennité de l'activité.
Section 4 : PERTINENCE DU SUJET
Durant les deux dernières décennies qui on suivi
l'indépendance du Sénégal, trois modes d'intervention ont
tenté d'appuyer les populations dans le cadre des activités
rurales et d'une manière générale dans la relance du
secteur privé. Ces mesures ont eu comme objectif la promotion du
développement endogène durable.
Il y a d'abord les banques de développement
généralistes qui assuraient la distribution des crédits
dont la réception était confiée au secteur
coopératif. Le crédit suivait une longue procédure pour
parvenir à son destinataire. A l'époque, les demandeurs
n'étaient pas de grands opérateurs économiques du fait du
déficit d'épargne préalable. Par la suite, la mauvaise
gestion des fonds et les taux impayés très élevés
ont conduit à l'échec des banques de développement.
L'échec de ces institutions généralistes
a été à l'origine de la mise en place des institutions
spécialisées : les banques agricoles. Ces dernières
distribuaient des crédits à des structures publiques
d'encadrement de la production agricole qui assuraient l'octroi de
crédit aux producteurs. Au fil du temps (années 80), les banques
agricoles vont faire face à leur tour aux problèmes
d'impayés et de gestion. La majorité des banques d'Afrique de
l'ouest sont en liquidation et réhabilitation ; si les causes de
ces échecs ont pu être conjoncturelles, elles ont
été avant structurelles. Enfin, le microcrédit,
initialement développé pour desservir les zones
marginalisées, s'est avéré incapable de fournir un
financement durable. D'une manière générale, ces
institutions n'ont pas réussi leur mission. Elles n'ont pas pu
satisfaire la demande ni assurer leur pérennité. Ce qui fait la
pertinence de tout thème traitant de la micro finance. Désormais
tout acteur individuel ou collectif, riche ou pauvre, peut
bénéficier de l'offre faite par les Institutions de Micro
finance, à condition de respecter certaines conditions relativement
souples. Il s'agit entre autres de la caution solidaire, laquelle a fait que
plusieurs porteurs de projet ont bénéficié de financements
qui ont servi de démarrage à leurs Activités
Génératrices de Revenus.
La micro finance assure aujourd'hui le revenu et le
bien-être de dizaines de millions de clients qui ne peuvent pas
fréquentés les banques classiques vu leur taux de remboursement
de prêt très élevé. Le succès de la micro
finance est essentiellement lié au caractère innovant des
méthodologies de crédit, qui ont été
développées pour réduire le coût de petits
prêts non garantis accordés à un grand nombre de clients
pauvres. Ces méthodologies de crédits reposent sur le profil
individuel du client, on demande aussi aux clients de se mettre en petit groupe
de dix (10) personnes ou plus pour demander les prêts afin de faciliter
le remboursement. Le capital (fonds propres) d'une micro finance est
fondé sur le dépôt des adhérents.
De plus, nous aimerions inscrire davantage la question
relative au microcrédit dans la préoccupation des responsables de
ce pays compte tenu du rôle important qu'il peut jouer dans l'atteinte
des objectifs du millénaire pour le développement. En effet, le
monde s'est assigné pour objectif de réduire la pauvreté
de moitié d'ici 2015 conformément aux engagements de
Copenhague3(*).
Section 5 : REVUE CRITIQUE DE LITTÉRATURE
La partie de la recherche que constitue la revue critique de
littérature est indispensable en ce sens qu'elle établit non
seulement la pertinence de notre étude mais aussi elle nous permet de
faire l'état des lieux et les critiques des ouvrages et documents
consultés. En effet, elle consiste en une étude analytique et
synthétique de la documentation existante.
L'Afrique est une région du monde qui est depuis
plusieurs décennies l'objet d'investigations, de discours et
d'intervention visant à identifier et à solutionner toute une
panoplie de problèmes, définie notamment en termes de
« développement » et plus récemment de
« lutte contre la pauvreté ». Cette stratégie
de lutte contre la pauvreté s'articule autour du DSRP (Document
Stratégique de Réduction de la Pauvreté), document
stratégique qui organise les formes et méthodes d'intervention au
Sénégal et qui a pour stratégies :
- Création de richesses et croissance pro pauvre
- accélération de la promotion de
l'accès aux services sociaux de base ;
- protection sociale, prévention et gestion des
risques de catastrophes ;
- et surtout bonne gouvernance et développement
décentralisé et participatif.
Il a été mis à jour depuis 2006. En
effet, l'entreprenariat féminin, particulièrement dans le
commerce est une réalité ancienne au Sénégal, qui y
prend de l'expansion sous de nouvelles formes.
De même, les femmes s'organisent en grand nombre sous
forme de groupes d'entraide et de solidarité et c'est souvent par ces
objectifs, appelés « groupement de femmes »,
« groupement de promotion féminine » ou encore
groupement d'intérêt économique », qu'elles
tentent d'avoir accès à des programmes et projets de micro
crédit. Ces formes d'organisation sont devenues aujourd'hui des acteurs
stratégiques pour toute intervention au niveau local. Les milieux
urbains africains sont des espaces ou s'opèrent des changements sociaux,
notamment en ce qui a trait à trait aux hiérarchies sociales et
familiales, aux rôles sociaux de sexe et aux pratiques associatives.
Dans son ouvrage l'entreprenariat féminin au
Sénégal. La transformation des rapports de pouvoir4(*), Fatou Sarr montre que les
femmes du milieu urbain sont au coeur d'une dynamique de changement
social : d'une part la structure familiale est en mutation, ce qui permet
aux femmes de négocier de nouveaux espaces de pouvoir et de
liberté par rapport à leur rôle traditionnel. D'autre part,
des femmes se retrouvent dans une situation de plus grande
précarité économique, notamment à cause des
politiques macros économiques défavorables telles les programmes
d'ajustement structurel (PAS). Cette situation encourage les femmes à
trouver des moyens innovateurs pour assurer leur subsistance et celle de leur
famille ; elles investissent des secteurs de l'économie informelle,
notamment avec l'aide des systèmes informels d'épargne et de
crédit. Les femmes se sont donc servies de leurs réseaux
traditionnels de solidarité pour répondre à leurs nouveaux
besoins sociaux et monétaires, amenés par l'effritement de la
structure familiale et par la crise économique.
Parallèlement, depuis une quinzaine d'années les
populations, notamment, des banlieues dakaroises se sont progressivement
organisées en de nouvelles formes associatives, notamment en Groupement
d'Intérêt économique (GIE) et en association, souvent dans
le but non seulement d'obtenir l'aide financier d'ONG ou de bailleurs de fonds,
mais aussi pour s'assurer une présence collective renforcée sur
la scène sociopolitique. Par exemple, des commerçants et/ou des
artisans se regroupent en GIE dans le but de s'entraider, souvent sur une base
territoriale (une commune ou un quartier). Certains de ces groupements sont
masculins, certains sont féminins, d'autres sont mixtes.
Il est à noter que d'une part, les femmes s'organisent
à l'intérieur de leurs réseaux de solidarité pour
tenter d'investir certaines activités dans le secteur
« informel » afin de subvenir à leurs besoins
« monétaires ». D'autre part, nous observons un
mouvement de formalisation ou plus exactement de canalisation progressive de
ces activités économiques et ces réseaux de
solidarité dans des formes associatives dont les structures officielles
correspondent à un mode de fonctionnement qui diffère de celui
des réseaux traditionnels d'entraide et de redistribution des
ressources matérielles.
De plus, leur subordination les rend plus facilement
contrôlables et isolables. Cette analyse présente des similitudes
et des compatibilités avec les constats les plus généraux
sur les PAS dans un ensemble de pays en développement ou en
ajustement : la force du travail se féminise, et de plus en plus de
femmes sont à la recherche des sources de revenus, qu'elles trouvent
souvent ; particulièrement dans les pays du sud, dans les secteurs
les plus précaires et les moins payés, tandis que leurs
tâches domestiques augmentent en résultat du désengagement
de l'Etat et de la dégradation environnementale.
A partir de ces éléments, les femmes sont
définies à la fois comme des travailleuses de seconde classe mais
très productive et dont la force de travail peut être
utilisée à un coût très faible et à la fois
comme celles qui sont responsables du travail de soins et de reproduction. De
plus, elles sont représentées comme celles qui sont le plus
susceptibles d'utiliser leurs revenus en totalité pour répondre
aux besoins de leur famille et de leurs enfants.
« L'accumulation des biens destinés aux
cérémonies familiales se faisait dans le cadre de la structure
familiale et lignagère (...) l'accumulation collective, non seulement a
été renforcée, mais a dépassé le cadre
familial pour être pris en charge aussi par les voisins, les amis et les
relations en milieu urbain »5(*) .
Cependant le reproche qui peut être fait à Fatou
Sarr ainsi qu'à beaucoup d'autres chercheurs africains ayant
travaillé sur la micro finance, c'est de ne pas avoir montré
comment l'introduction du microcrédit, en tant que changement social,
dans les milieux ruraux et urbains a été perçue. Bien
avant que les femmes n'assimilent et ne fassent appel au microcrédit
pour financer leurs activités, quelle était leur posture,
position, leur avis sur l'introduction dans leur univers économique de
cette nouvelle donne ? L'ouvrage n'a pas apporté la réponse
à cette question. On note aussi le fait que certaines thématiques
importantes soient éludées car, par exemple la confrontation
d'approches aurait permis une mise en perspective des principaux débats
concernant la micro finance au Sénégal, celui entre
épargne et crédit, celui des liens entre l'informel
endogène et la micro finance hybride appuyée par
l'extérieur.
En effet, ces réseaux traditionnels d'entraide dont
parle Fatou Sarr, fonctionnaient en « clubs d'épargne ou
tontines » selon Stuart Rutherford dans comment les pauvres
gèrent-ils leur argent6(*) ?
Stuart Rutherford s'est attelé à
démontrer que les clubs d'épargne ou tontines sont
constitués de personnes qui se regroupent pour mettre en place et
gérer leurs propres services d'intermédiation financière
et individuelle de base. Les clubs d'épargne se composent de personnes
qui décident de se regrouper pour épargner en commun, de
différentes manières. Ces clubs sont la priorité de leurs
membres et sont gérés par eux.
L'auteur identifie aussi les activités associatives des
femmes, dont il relève quatre types : Les groupements
économiques, les associations d'entraide, les associations religieuses,
les associations politiques. Par groupement économique, il entend les
tontines. Par association d'entraide, il entend les associations entre femmes
d'un même quartier qui se cotisent pour constituer un fonds commun qui
sera versé à celle d'entre elles qui en aura besoin pour une
cérémonie familiale. Toujours selon lui, il est essentiel de
considérer ces deux types d'activités comme économiques,
dans la catégorie « activité de
redistribution ». Ces activités existent toujours
aujourd'hui.
Rutherford présentera ensuite ces pratiques
redistributives. La première en importance est probablement celle des
cérémonies familiales. Celles-ci sont organisées lors des
événements importants du cycle de vie que sont les naissances,
les baptêmes, mariages et les décès. Celles-ci sont sous le
contrôle effectif des femmes et sont l'occasion d'une redistribution des
biens au sein de la communauté.
Allant plus loin dans l'analyse de ces formes d'association,
il explique qu'une tontine est une association de crédit rotatif qui
fonctionne généralement comme suit : un nombre
déterminé de femmes en sont membres et elles conviennent à
l'avance d'un montant fixe que chacune devra cotiser à une
fréquence déterminée. Il existe des tontines
journalières, hebdomadaires, mensuelles, etc. Chaque ronde de cotisation
constitue un « tour ». Le nombre de tours, donc la
durée de la tontine, correspond, au nombre de cotisantes afin que
chacune ait son tour (littéralement). Pour chaque tour, une
réunion est organisée, qui prend souvent la forme d'une petite
fête. A cette occasion, on verse la totalité des cotisations du
mois à l'une des participantes, qui dispose ainsi d'un seul coup du
montant total des cotisations qu'elle versera pour toute la durée de la
tontine. Ce système est donc une forme de crédit mutuel dans
lequel la totalité de l'épargne des participants est toujours en
circulation. Les tontines, nous explique Rutherford, ont graduellement subi
des transformations, passant de la tontine de consommation à la tontine
d'investissement.
Mais, même si Rutherford a le mérite d'expliquer
un peu le passage d'une forme de tontine dite consommation à celle
d'investissement, il n'a pas situé la position de ce secteur financier
informel par rapport à la tendance actuelle à
l'institutionnalisation, à la commercialisation, autrement dit à
la formalisation des systèmes financiers décentralisés.
Il a montré que les montants perçus lors de ces
redistributions servent de plus en plus à financer des activités
productives ou commerciales ayant pout but de générer des
revenus. Mais les tontines traditionnelles ne permettent pas aux femmes de
procéder à de grands investissements. Cette idée est
d'autant plus vrai qu'elle est soutenue par Michel Lelart7(*) dans son ouvrage La tontine,
pratique informelle d'épargne et de crédit dans les pays en voie
de développement.
Lelart commence par faire un constat : la plupart des
pays en développement se sont endettés au-delà de toute
mesure et les systèmes bancaires africains sont en pleine
décomposition. D'après l'auteur, la prise de conscience qui
s'impose aujourd'hui confère un intérêt grandissant
à la tontine. Les tontines existent dans la plupart des pays en
développement, surtout africains, elles sont pratiquées par toute
la population, sont d'une souplesse extraordinaire et elles drainent des sommes
qui sont parfois considérables. C'est à ces pratiques qu'est
consacré cet ouvrage.
Lelart a axé sa réflexion sur trois aspects :
- la première partie décrit le
phénomène tontinier et permet d'élaborer une typologie des
tontines, en partant de monographies effectuées.
- la deuxième partie mesure le phénomène
et s'efforce de le quantifier, grâce à des enquêtes plus
larges menées dans quelques pays africains : Niger et Togo notamment;
- la troisième partie analyse le
phénomène sous certains de ses aspects, à la fois micro-
et macro-économiques, avant d'amorcer une réflexion sur ce que
pourrait être le rôle des tontines dans le financement du
développement.
Refaisant un peu l'histoire, l'auteur nous fait savoir que la
mobilisation de l'épargne dans les pays en voie de développement
a suscité des travaux d'une ampleur peu commune depuis la guerre. Lelart
fait ce constat : les institutions internationales, les autorités
nationales de nombreux pays, les banques elles-mêmes,
étrangères ou banques locales, des chercheurs se sont
penchés sur ce problème pour comparer ce qui était fait
à ce qui aurait dû l'être. Malgré l'énergie
déployée pour trouver des solutions, notamment en Afrique, le
bilan est globalement désastreux. Les banques n'ont jamais réussi
à attirer l'épargne populaire. Il retrace l'évolution du
phénomène tontinier qui a pris sa source en Europe. Dans l'espace
ensuite, il montre bien la diversité des approches liée à
la variété de ces pratiques qui s'étendent
désormais à l'Afrique entière. Et il distingue nettement
les deux fonctions que remplissent les tontines : par leur fonction de
crédit, elles sont proches du crédit mutuel déjà
implanté dans quelques pays africains; par leur fonction de
prévoyance, elles tiennent lieu de sociétés de secours
mutuel.
Lelart, dans ses analyses tend à montrer que
l'épargne tontinière est une épargne à la fois
volontaire et forcée. Elle ne permet qu'une accumulation limitée
(l'espace d'un cycle pour reprendre ses termes) pour l'adhérent. Ces
limites de la tontine sont également notables au plan collectif.
Là encore, selon lui l'accumulation est faible (l'espace d'un tout).
L'épargne tontinière est courte et devrait favoriser en principe
davantage la consommation que l'investissement, en tout cas se limiter aux
micros réalisations.
L'auteur a souligné l'originalité des attitudes
et des comportements dans ces pays ou les banques n'ont pas cherché
à s'adapter à la population. En fait, les individus s'organisent
entre eux pour faire face collectivement à leurs besoins, pour se
prêter et s'emprunter les uns les autres au sein d'associations qu'ils
constituent eux-mêmes. De même, Lelart révèle que
l'épargne dans ces pays en développement était
essentiellement informelle. Elle circule et tout particulièrement au
sein des tontines, encore appelées associations rotatives
d'épargne et de crédit, où l'argent est mis à la
disposition des uns et des autres.
Il constate que ce phénomène tontinier a pris
une importance considérable depuis quelques années, bien qu'il
ait des origines lointaines. On parle désormais de finance informelle,
par analogie avec l'économie informelle. On se trouve ici en
présence d'un véritable système, parfaitement
organisé.
Cette notion de finance informelle, Michel Lelart la
définit comme un ensemble de mécanismes originaux qui permettent
en effet de faire circuler la monnaie en contrepartie d'une accumulation
temporaire des créances et des dettes. Ainsi, la finance informelle
engloberait selon lui tout mécanisme non officiel qui permet de faire
circuler temporairement des créances et des dettes. La finance
informelle regroupe donc l'ensemble des transactions effectuées, en
marge des règles établies, par des intermédiaires. Mais,
on peut signaler que ces mécanismes ne sont pas dans la majeure partie
des cas illégaux car bien souvent les autorités publiques les
tolèrent.
Lelart a beaucoup de mérites en ce sens qu'il a
délaissé le système très rationalisé des
grandes firmes et institutions de micro finance pour s'intéresser
à un système de micro fiance typiquement africain : la
tontine. C'est le penseur par excellence du système tontinier. Mais
aujourd'hui il est clair que cette forme de finance a cédé la
place à un système beaucoup plus moderne. Dans cette perspective,
il aurait dû donner un aperçu global et assez complet de
l'état actuel du débat sur la micro finance.
Cependant, certains sujets, non moins importants, sont peu ou
pas du tout abordés par l'auteur. Ainsi, il ne parle pas de la
commercialisation des Institutions de Micro Finance (IMF). En ce qui concerne
l'investissement socialement responsable ou l'épargne solidaire, aucune
allusion n'est faite à ces fonds, qui sont en forte expansion
aujourd'hui en Occident, et qui sont en partie consacrés au financement
de la micro finance. Des questions aussi importantes pour l'univers de la micro
finance ne peuvent plus être ignorées dans l'avenir, surtout dans
un livre se voulant aussi complet.
Ainsi les femmes sénégalaises ont de plus en
plus recours aux institutions de microcrédit qui leur octroient des
microcrédits leur permettant de passer de la micro à la macro
réalisation. Et aussi parce qu'elles trouvent les revenus additionnels
dont elles ont cruellement besoin pour assurer la survie de leur famille et de
leurs enfants. Reste à savoir si ces micros crédits
bénéficient réellement aux femmes.
C'est ainsi que Jean Michel Servet dans son ouvrage
Banquiers aux pieds nus : la micro finance8(*) soutient que les
résultats des études socio économiques d'impact du
microcrédit apparaissent contradictoires. Ils ne permettent pas
d'affirmer que le microcrédit joue un rôle positif pour les
fractions les plus pauvres de la planète : le rôle des femmes
de l'émancipation des femmes dans en matière de crédit est
très ambigu. Servet propose quelques pistes de réflexion à
travers certaines interrogations : est ce le microcrédit qui par
lui-même est émancipateur ? Ou bien l'évolution du
statut des femmes explique t-il que leurs capacités en matière de
production, d'échange et de financement (dont celle d'emprunter)
augmentent? Selon lui, le soutien à la micro financement
contribué à une précarisation
généralisée des droits au travail. Si elle est
présentée, comme la principale alternative, voire la seule.
Sur un tout autre plan, ZWAHLEN Anne et EGGER Ruth, dans
Femme, épargne et crédit 9(*)(1991), mettent en relief l'importance du micro
crédit et l'épargne dans l'amélioration des conditions de
vie des femmes, à partir d'une étude basée sur :
- les difficultés et les potentialités pour les
femmes dans l'épargne et le crédit ;
- les mécanismes de l'épargne dans le cas
général des tontines ;
- les diverses expériences dans les pays
développés, notamment la description.
En faisant certaines propositions, ces auteurs ont
évoqué comme difficultés, la monétarisation des
échanges et la pénétration de l'économie domestique
par l'économie marchande, ce qui fait que les femmes éprouvent un
besoin de financement pour jouer pleinement leur rôle dans la
cité. Malheureusement, les réseaux de financement existant ne
leur sont pas accessibles. Ils notent aussi de nombreux obstacles
socioculturels, juridiques, économique comme l'analphabétisme, la
mobilisation restreinte, la crainte de ne pas pouvoir rembourser, le droit
moderne inadapté aux femmes, la nécessité de fournir une
autorisation légale.
Ces auteurs nous permettent d'appréhender un certain
nombre de facteurs liés à l'épargne et au crédit
ainsi que certaines contraintes liées à l'inaccessibilité
des femmes au service financiers. Elles mettent également en exergue le
rôle de la formation dans la conduite des opérations de
crédit en direction des femmes.
Cependant, les auteurs n'ont pas pris en compte les
problèmes de gestion rencontrés par les femmes dans le cadre de
leurs activités.
Au cours de nos lectures, un rapport a retenu notre attention,
celui du PNUD sur le développement humain10(*). Le PNUD souligne dans ce
document le fait que les crédits sont indispensables à la
création et à l'expansion des activités productives. Les
femmes, malgré leurs considérables apports économiques
n'ont pas accès au crédit faute de pouvoir donner des garanties
voulues. Les obstacles socio culturels ainsi que l'ignorance des
démarches limitent beaucoup les rapports entre les femmes et les
banques. Selon ce rapport, les établissements officiels estiment que le
petit prêt leur revient cher, car l'opération et son suivi leurs
prennent beaucoup de temps ; bien que les femmes qui empruntent pour une
petite entreprise se soient pourtant montées bonnes débitrices,
malgré les intérêts supérieurs à la moyenne
qu'on leur demande. Pour cela, le PNUD à travers ce rapport sur le
développement humain propose quelques mesures :
- Examiner les moyens de financement normalement accessibles
aux femmes (patrimoine, plan d'épargne, prêteurs locaux), les
possibilités de recours aux établissements officiels de
crédit et les raisons qui empêchent les femmes d'y accéder
`absence de garantie, principes socio culturels ;
- Prévoir les mesures spéciales de
vulgarisation et de formation pour faciliter le contact entre les banques et
les emprunteuses.
Le PNUD a eu le mérite de souligner l'importance des
crédits en ce sens qu'ils créent des activités et
favorisent leur expansion. Le rapport a également souligné le
difficile accès des femmes au crédit. Il nous aidé
à comprendre dans un certain contexte, les contraintes des femmes face
aux grandes banques et à jeter les bases d'une nouvelle
réflexion.
Cependant, il est resté muet sur les banques formelles
qui sous estiment les petits crédits alors qu'on sait que les femmes
ayant des revenus limités s'orientent vers les banques. Dès
lors, le micro crédit apparaît comme un outil
d'émancipation et de promotion de la condition féminine dont les
objectifs visés sont multiples : augmenter le revenu et faciliter
leur indépendance financière, stabiliser et professionnaliser
leurs activités entrepreneuriales, améliorer leur statut au sein
de la famille et enfin favoriser leurs capacités d'auto organisation,
donc d'expression et de revendication.
De plus, le microcrédit a un effet multiplicateur sur
les petites et micro entreprises féminines sans ajouter de surcharge de
travail ou même en la diminuant quand le crédit permet l'achat
d'équipement adéquat. Les femmes rentabilisent mieux leurs
activités grâce aux fonds de roulement et, éventuellement
grâce à l'équipement qu'elles reçoivent. Cependant,
ce n'est pas partout et toujours que le micro crédit est
considéré comme un instrument efficace de lutte contre la
pauvreté. L'insuffisance des moyens financiers est un handicap parmi
tant d'autres. Ainsi l'impact de la micro finance, est souvent
surestimé, et les échecs des entrepreneurs ou des institutions de
micro finance (IMF) sont assez nombreux.
Dans son étude, Financial services for
women11(*) (les
services financiers destinés aux femmes) Jean WEIDERMANN définit
les principes fondamentaux du crédit destiné aux femmes
pauvres ; accorder des crédits de trésorerie de faible
montant et à court terme aux entreprises commerciales et aux entreprises
de service ; supprimer les obstacles à la mobilité en allant
au devant des femmes là où elles vivent et travaillent ;
surmonter les obstacles d'ordre juridique grâce à la
solidarité, à la garantie d'un groupe et aux
références personnelles ; exiger des garanties solidaires
plutôt que des documents écrits pour permettre la participation
des femmes analphabètes ; enfin apprendre aux femmes à
être de bonnes consommatrices de crédit. Selon WEIDERMANN, depuis
peu, le secteur de la micro finance accorde une plus grande attention au besoin
des services d'épargne exprimé de longue date par les femmes
ainsi qu'à d'autres services financiers comme les prêts à
la consommation, au logement, et à l'éducation. Le simple fait
d'avoir des espèces en caisse et d'exercer un plus grand contrôle
sur elles peut faire accéder les femmes à l'émancipation
économique. Toujours dans sa perspective, l'accès à des
services financiers viables permet aux pauvres d'accroître leurs revenus,
de se doter d'actifs et de se protéger dans une certaine mesure de chocs
extérieurs.
En guise de critique, nous reprenons les propos du professeur
Yunus lui-même, qui, de passage à Paris en novembre mettait en
garde contre certaines dérives liées à la micro finance.
`Aidez la micro finance, ne la tuez pas'12(*) avait il lancé ; Sous
prétexte de protéger les pauvres, certains gouvernements ont
plongé le secteur de la micro finance dans une crise grave. En
énonçant que les remboursements devaient se faire en
présence d'autorités élues et que le remboursement
n'était pas obligatoire pour ceux qui avaient déjà
remboursé plus de deux fois le capital emprunté, certaines
autorités envoyaient le message clair que les emprunteurs ne devaient
pas se sentir obligés de rembourser leurs emprunts. Cette annonce a
entraîné une avalanche de défauts de paiement, jetant
l'industrie de la micro finance dans une crise à laquelle elle aurait pu
ne pas survivre. Cela aurait entraîné des répercussions
importantes sur la micro finance dans le monde entier.
En somme, ce parcours de la littérature existante nous
a permis d'avoir une vue plus étendue sur la problématique de la
micro finance et de ses institutions. Les approches dans ce domaine sont certes
multiples et variées mais la revue que nous avons faite sur la
littérature nous a permis de réaliser qu'il y a certains angles
qui n'ont pas été abordés de façon approfondie.
Chapitre II : CADRE METHODOLOGIQUE
Section 1 : le cadre de l'étude
Le cadre de notre est le domaine de la micro finance. Au
Sénégal, trois institutions occupent une place
prépondérante : le crédit Mutuel du
Sénégal (CMS), l'Alliance de Crédit et d'Epargne pour la
Production (ACEP) et l'union des mutuelles du partenariat pour la mobilisation
de l'épargne et du crédit au Sénégal (UM-PAMECAS).
En 2002 elles comptent 64% de la clientèle, collectent 75% des
dépôts et autant de prêts. Par ailleurs la BCEAO signale
dans ses documents deux institutions en particulier : Femme
Développement Entreprise en Afrique (FDEA) et l'union des mutuelles
d'épargne et de crédit du département de Sédhiou
(UMEC SEDHIOU). Selon la banque centrale, elle occupe une place significative,
avec des crédits d'un montant de 2,2 milliards F CFA.
Dans ce pays particulièrement dynamique, la donne a
changé depuis 1997. Les deux premières IMF (le CMS et l'ACEP)
octroyaient 75% des crédits et collectaient 70% de l'épargne du
secteur. Le CMS était premier en termes d'épargne tandis que
l'ACEP occupe la première place en matière de crédit avec
34% des encours de crédit contre 12% pour le CMS. En 1999, l'UM-PAMECAS
a nettement renforcé sa position (augmentation du sociétariat de
207% ; contre 44% pour le CMS et 37% pour l'ACEP).
Crédit Mutuel du Sénégal
(CMS)
Deux temps forts apparaissent dans l'histoire de CMS. Le
premier temps fort de est la constitution de la toute petite caisse CMS jadis
CPEC, créée en 1988 à Thiaré dans le bassin
arachidier et qui est devenue aujourd'hui, malgré l'usure du temps, une
caisse moderne tout en restant ancrée aux problématiques du monde
rural, notamment le financement de la campagne agricole ; les chaines de
valeurs. Le CMS est resté très fidèle au secteur agricole
dans le monde rural où son réseau est présent à
plus de 51%. Le deuxième temps fort est la
« sénégalisation »en 2004, le CMS est
allé à la conquête du marché, au niveau de local et
national, en élargissant l l'accès à des services
financiers de qualité, partout au Sénégal et ce,
grâce) l'expertise nationale exclusivement. Cet effort fut fort
appréciable dans un contexte pu la bancarisation et la modernisation des
moyens de paiement dans l'espace UEMOA est une préoccupation des
autorités compétentes. La bancarisation passe par l'ouverture de
compte dans les banques ou au niveau des SDF telle que menée
récemment par la BCEAO. A titre d'illustration, le CMS enregistre dans
ses livres plus de 500 000 sociétaires actifs ayant des comptes
épargne et de crédit.
Premier réseau mutualiste de par les parts de
marché, le sociétariat, les immobilisations, les encours
d'épargne et de crédit, le groupe Crédit Mutuel du
Sénégal (CMS) est aujourd'hui ce qu'on peut bien appeler une
success-story dans le secteur de la micro finance au Sénégal
voire même en Afrique de l'ouest. Le rapport sur la situation globale du
secteur de la micro finance publié en juin 2010 par la direction de la
micro finance révèle que le CMS occupe des parts de marché
de plus en plus importants avec 55% des actifs du secteur, 37% des
sociétaires, 65% des dépôts. Ces chiffres témoignent
de la CMS dans le secteur de la micro finance.
Aujourd'hui, le CMS a développé son
réseau au niveau de toutes les régions du Sénégal
avec plus 180 points de services. Avec la certification ISO 9001 version 2008
attestant de la qualité des prestations. L'objectif du groupe est de
fédérer les forces de ses membres. La Banque des Institutions
Mutualistes d'Afrique de l'Ouest (BIMAO - SA) contribue à son autonomie
financière. De même Technologies Mutuelles du
Sénégal (TMS - SA) en tant que sociétaire
d'ingénierie informatique, travaille à renforcer l'autonomie
technique en mutualisant. Aussi, il faut signaler qu'partir de 2004, avec la
fin de l'assistance technique française, le CSM est parvenu à
améliorer sa rentabilité ; condition sine qua non pour
viabiliser l'instrument et le pérenniser.
Alliance de Crédit et d'Epargne pour la Production
(ACEP)
L'alliance de crédit et d'épargne pour la
production (ACEP) est un volet d'un ex projet de l'USAID qui a
démarré ses activités en 1986 dans le bassin arachidier au
centre ouest du Sénégal. Le projet avait pour objectif d'appuyer
les ONG et les entrepreneurs des régions de Kaolack et Fatick. En 1989,
le bailleur de fonds avait commis un expert évaluateur dont le rapport
faisait ressortir une gestion désastreuse du projet.
Il s'en ai suivi sa réorientation avec un amendement
qui indiquait sans équivoque qu'il y aura in fine « une
institution financière privée, rentable, ayant son siège
à Dakar pour continuer les activités de crédit à
la petite entreprise après la date d'achèvement fixée au
31 décembre 1993. C'est ainsi à partir de 1994, un directeur
sénégalais a été nommé avec comme
d »fi majeur la pérennisation de l'institution et une
extension de ses activités sur tout le territoire national. La
réussite du modèle ACEP a incité les partenaires au
développement à financer une duplication au Cameroun, à
Madagascar et bientôt au Niger et au Burkina Faso. L'ACEP a acquis une
grande expertise dans le financement des TPE et des PME (35 000)
auxquelles elle offre des produits de prêts adaptés à de
meilleurs délais.
En 2010 l'ACEP offre une solidité financière
présente une bonne solidité financière avec un taux de
capitalisation atteignant 70%. Ce qui fait d'elle le SDF le plus
capitalisé de la zone UEMOA. Cette forte capitalisation résulte
de d'un cumul des résultats bénéficiaires depuis 20 ans.
Le levier financier est de 1sur 7 d'où une marge pour financer la
croissance. En 2010, l'ACEP a implanté 10 nouvelles caisses rurales qui
totalisent près de 5000 activités productives pour un
portefeuille de plus d'un milliard FCFA. Les caisses rurales
représentent 77% de notre réseau. Les femmes, quant à
elles, font 51% des emprunteurs actifs.
Section 2 : la délimitation du champ
d'étude
Notre étude se limite à la gestion du risque
dans la micro finance en générale, plus particulièrement
du risque crédit. C'est ainsi nous nous sommes cantonné au
travail fait par PAMECAS dans ce domaine, principalement par l'agence PAMECAS
de Ngor village.
Section 3 : techniques d'investigation
Aucune étude ne saurait se faire sans une
recherche documentaire fournie. De ce fait, après le
choix de notre thème puis avoir une question de départ, cette
phase documentaire a été le premier acte de rupture. Elle s'est
opérée principalement au niveau du centre national de
documentation sur la micro finance (sur le boulevard Centenaire). De
même, la nature du sujet nous conduit à accorder une importance
particulière à la démarche qualitative. Pour cela, la
technique que nous avons choisi d'utiliser pour notre travail
est celle de l'entretien. C'est ainsi que le guide d'entretien
a été principalement administré à la responsable du
microcrédit de l'agence PAMECAS de Ngor village et à quatre (4)
autres responsables et il a porté sur la micro finance en
générale, sur la procédure d'octroi du crédit de
l'IMF et enfin sur la gestion du risque encouru. Nous avons aussi
interviewé huit (8) clients de l'agence qui ont bien voulu se
prêter à l'exercice. Entretien qui a porté sur
l'appréciation de la procédure en tant que telle, ainsi que sur
le taux et plein d'autres aspects du microcrédit.
Entre la recherche documentaire et l'administration du guide
d'entretien, nous avons fait de l'observation.
Section 4 : difficultés rencontrées
Une fois le sujet déterminé nous avons eu un
peu de mal à trouver un cadre pour abriter l'étude. Nous avons
cependant pu vaincre ces biais et mener l'étude à terme. La
principale difficulté à laquelle nous avons fait face est
l'accès à certaines données notamment celles concernant
les fourchettes des montants empruntés. Nous avons aussi eu du mal
à avoir les informations sur les emprunteurs. Cependant, la plus grande
difficulté rencontrée a été l'administration du
guide aux clients de l'agence PAMECAS de Ngor. Très peu ont
accepté de se soumettre à l'exercice.
DEUXIEME PARTIE : CADRES ORGANISATIONNEL ET
CONCEPTUEL
CHAPITRE I : CADRE ORGANISATIONNEL
Section 1 : PAMECAS (Partenariat pour la
Mobilisation de l'Epargne et le Crédit Au Sénégal)
PAMECAS est un réseau de coopératives de
crédit et d'épargne créé en 1995 au
Sénégal. Il s'est donné pour mission de
démocratiser l'offre de services financiers afin d'améliorer
durablement la qualité de vie des populations. Au fil des années,
le réseau s'est considérablement développé pour
devenir une entreprise performante et financièrement autonome.
PAMECAS (Partenariat pour la Mobilisation de l'Epargne et du
Crédit Au Sénégal) est issu d'un projet qui donna
naissance aux premières caisses en 1996. Son développement a
été favorisé par l'existence de potentialités
économiques, un cadre juridique et réglementaire, des mouvements
associatifs et des habitudes d'épargne informelle. Cette période
a été marquée par le succès du programme
d'Accès des Femmes Sénégalaises aux services Financiers
(AFSSEF), grâce au fonds de garantie et l'assistance technique de DID.
Institutionnalisé en 1998, il devint le Partenariat pour la Mobilisation
de l'Epargne et le Crédit au Sénégal.
PAMECAS s'est donné comme mission de développer
des mutuelles d'épargne et de crédit rentables et
pérennes. Mais également de mobiliser le potentiel financier de
chacun : épargnes locales et ressources extérieures. Son objectif
principal est de faciliter l'accès des populations au crédit mais
également à la collecte de l'épargne pour un meilleur
développement social.
Il est à noter qu'il intervient à la fois en
milieu urbain et rural.
ORGANIGRAMME
Un management collégial et
décentralisé : un comité de direction composé
d'instances différentes mais complémentaires (Directions
générales, Directeurs généraux, Chargés de
mission) gère la structure au quotidien. L'activité du
comité de direction est supervisée par et validée par les
élus. Chaque caisse de base est comporte un conseil d'administration, un
conseil de surveillance et un conseil de crédit.
PAMECAS
Conseil d'administration (CA)
Conseil de surveillance
Le comité de crédit
Un comité de direction
PAMECAS élabore des produits pérennes
basés sur le développement des mutuelles d'épargne et de
crédit. La stratégie adoptée est simple : mobiliser
le potentiel financier de chacun, promouvoir et gérer les meilleurs
services financiers. L'offre de produits diversifiée, répond
précisément aux besoins d'une clientèle d'artisans, de
commerçants, de micro entrepreneurs. L'accent est spécialement
mis sur la formation des personnels dans les agences pour garantir la
qualité de service et apporter des réponses précises aux
sollicitations de la clientèle.
Une stratégie de
présence : Parti de Dakar, le réseau s'est
progressivement étendu à d'autres régions comme
Thiès, St Louis ou Touba. De nouvelles agences, des points de services
et des guichets mobiles ouvrent chaque année.
Une reconnaissance internationale : les
performances de PAMECAS lui ont valu de recevoir des distinctions en Afrique et
dans le monde. En particulier le trophée ` the art of Europe' de la
business Initiative Direction et une nomination comme meilleure institution de
Micro finance dans le Mix Market. PAMECAS est membre fondateur du Centre
d'Innovation Financière, devenu en 2007, la confédération
des Institutions Financières d'Afrique de l'ouest.
PAMECAS : Chiffres clés (31 décembre 2010)
362 000 membres dont 52% de femmes
478 salariés dont 51% de femmes
Nombres de caisses : 39
Nombre total agences : 76
Nombre de sociétaires : 447 422
Nombre d'emprunteurs : 80 143
Nombre de salariés : 478
Encours d'épargne : 24 868 382 118 FCFA
Encours de crédit : 29 720 692 379 FCFA
Par 90 : 3,43 %
Autonomie opérationnelle : 103,41%
Produits et services : la collecte de
l'épargne est une activité fondamentale pour les mutuelles du
réseau PAMECAS car elle constitue le moteur des activités de
crédit.
L'Epargne obligatoire :
constituée de dépôt de garantie liée au volume de
crédit accordé.
L'Epargne bloquée : Assimilable
à un dépôt à terme produisant 4 à 5 %
d'intérêt par an.
L'Epargne des migrants : concerne les
expatriés sénégalais et vise à leur constituer un
capital pour préparer leur retour au Sénégal.
Le crédit régulier :
ouvert à tous les membres ayant épargné
régulièrement pendant trois mois. Disposer de 25% du montant
sollicité.
Le crédit AFSSEF (accès
des femmes sénégalaises aux services financiers) :
conçu pour les femmes et destiné à renforcer
l'activité économique de celles-ci.
Epargne projet : destinée
à préparer un évènement connu dans le temps.
Exemple de la Tabaski, korité, mariage.
Le crédit habitat : un
accès aux produits financiers qui permettent d'améliorer le cadre
de vie.
Le produit jeunes artisans : une aide
à l'installation des jeunes issus de la formation professionnelle qui
ambitionnent d'être des micros entrepreneurs.
Les opérations
déplacées : possibilité d'effectuer des
transferts de fonds sur tout le territoire sénégalais.
Le guichet mobile : sillonne les
marchés hebdomadaires et les lieux de regroupement avec à son
bord un caissier effectuant des opérations de dépôt et de
retrait de dossier de crédit.
Le centre financier aux entreprises :
ciblé sur les petites et moyennes entreprises qui sollicitent un
crédit supérieur à 3 millions de F CFA.
La consultation des soldes par SMS :
permet de connaître son solde en envoyant un SMS depuis son
téléphone mobile.
Section 2 : la Mutuelle de Sante
Consultations, hospitalisations, achats de médicaments,
frais d'optique ou dentaires sont des dépenses qui pèsent lourd
dans le budget des familles sénégalaises. Le désengagement
de l'Etat a entrainé un transfert de coûts des soins de
santé vers les populations qui peinent à les supporter. Cette
situation rend la population vulnérable face à des risques de
maladie dont la probabilité croît avec la dégradation du
cadre de vie.
En réponse aux difficultés de ses membres,
Pamecas a développé un volet social à travers un fonds.
Chaque caisse y consacre 5% de ses excédents. L'argent collecté
sert à financer des actions telles que l'achat de médicaments
pour les structures sanitaires, l'organisation de consultations gratuites.
Principe de fonctionnement : la Mutuelle
de santé permet aux membres des caisses du réseau de
bénéficier, avec leurs familles, d'une couverture sanitaire
moyennant une cotisation forfaitaire. La Mutuelle conventionne un réseau
de prestataires (formations sanitaires et pharmacies privées qui
dispensent aux bénéficiaires un certain nombre de prestations en
cas de besoin. Le principe de co-paiement entre le bénéficiaire
et la Mutuelle permet à chaque partie de contribuer à l'effort
collectif.
Responsabilité sociale et
solidaire : la Mutuelle de Santé à but non
lucratif, fonctionne au moyen de ses cotisations de ses membres et mène,
dans l'intérêt de ceux-ci et de leur famille, des actions, des
actions de prévoyance, d'entraide et de solidarité. Notamment
pour assurer la prise en charge de tout ou partie des soins de santé,
faciliter l'accès pour tous à des soins de santé et
stimuler l'amélioration de la qualité des soins.
Pour encourager l'adhésion à la Mutuelle et
prendre en compte la situation des adhérents, les conditions ont
été simplifiées. Chaque adhérent paie une
cotisation mensuelle de 250 F cfa, prélevée sur son compte. Lors
de l'adhésion, un droit de 1000 F est demandé et
l'adhérent principal peut inscrire jusqu'à 10 membres de sa
famille. Pour couvrir ses frais, la Mutuelle reçoit une subvention de la
fondation PAMECAS.
Section 3 : la fondation PAMECAS
La fondation s'inscrit dans la droite ligne des actions de
développement initiées par PAMECAS. La fondation favorise les
actions sociales et humanitaires qui contribuent à améliorer la
qualité de vie des sénégalais. Son financement est
assuré à hauteur de 10, 15 ou 20% par les caisses selon les
excédents ou exercices écoulés. Ainsi, de juin 2005
à juin 2008, près de 500 millions F CFA ont été
collectés. La fondation intervient dans trois secteurs qui concentrent
90% de son budget.
La santé : avec 40% du budget de la fondation la
santé représente le secteur le plus important. La fondation
subventionne la Mutuelle de Santé et intervient auprès des
populations les plus vulnérables (Femmes, Enfant et personnes du 3eme
âge, personnes handicapées).
La fondation apporte son aide los d'évènements
religieux (pèlerinage aux lieux saints) ou de catastrophes (inondations,
naufrage, incendie). 20% du budget servent à financer ces actions, qui
consolident les rapports entre PAMECAS et la population.
CHAPITRE II : CADRE
CONCEPTUEL
Pour comprendre un phénomène, il est mieux de
partir d'une définition des termes du sujet qui tournent autour de ce
phénomène. Dans le cadre de notre travail nous avons
décidé de définir non seulement les termes du sujet mais
aussi ceux que l'on rencontre souvent quand on traite de la Micro finance.
Micro finance / Microcrédit
Aujourd'hui encore, pour beaucoup de personnes et pour le
grand public en particulier, la micro finance se confond avec le
microcrédit. Elle désigne les dispositifs permettant d'offrir des
crédits de faible montant (« microcrédits ») à
des familles pauvres pour les aider à conduire des activités
productives ou génératrices de revenus (AGR) leur permettant
ainsi de développer leurs très petites entreprises. Le
microcrédit est quant à lui une petite quantité d'argent
mise à la disposition d'un client par une banque ou une autre
institution. Un microcrédit bien réalisé personnalise
à la fois ses termes, ses prix, ses critères, ses
évaluations et sa diffusion afin de proposer le meilleur accès
possible aux clients, de limiter les risques et de proposer des services
à long terme. Le microcrédit peut être aussi proposé
à une personne à travers un modèle de garantie de groupe.
Souvent évoqué comme « l'essence du
développement du secteur privé », le microcrédit
ne crée pas de potentiel économique, mais en revanche il donne
aux gens les moyens d'investir leur capital humain et productif de
manière plus profitable, et en respectant leurs priorités. Le
microcrédit est un élément capital d'un panel plus large
d'outils financiers pour les populations plus pauvres ou à faible
revenu. En d'autres termes, le microcrédit fait partie intégrante
de la micro finance.
Avec le temps et le développement de ce secteur
particulier de la micro finance, partout dans le monde, la micro finance s'est
élargie pour inclure désormais une gamme de services plus large
(crédit, épargne, assurance, transfert d'argent...) et
également une clientèle plus étendue. Dans ce sens, la
micro finance ne se limite plus aujourd'hui à l'octroi de
microcrédits aux pauvres mais bien à la fourniture d'un ensemble
de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système
financier classique formel.
Institution de Micro Finance (IMF)
En termes simples, une institution de micro finance est une
organisation qui offre des services financiers à des personnes à
faibles revenus qui n'ont pas accès ou difficilement accès au
secteur financier formel (banques classiques). Au sein du secteur, le terme
institution de micro finance renvoie aujourd'hui à une grande
variété d'organisations, diverses par leur taille, leur
degré de structuration et leur statut juridique (ONG, association,
mutuelle/coopérative d'épargne et de crédit,
société anonyme, banque, établissement financier etc.).
Selon les pays, ces institutions sont
réglementées ou non, supervisées ou non par les
autorités monétaires ou d'autres entités ; elles
peuvent ou ne peuvent pas collecter l'épargne de leur clientèle
et celle du grand public. L'image que l'on se fait le plus souvent d'une
institution de micro finance (IMF) est celle d'une ONG « financière
», une organisation totalement et presque exclusivement
dédiée à l'offre de services financiers de
proximité qui vise à assurer l'autopromotion économique et
sociale des populations à faibles revenus.
Au Sénégal, l'organisation et le fonctionnement
des Instituions de Micro Finance sont régis par la loi 95-03 du 03
janvier 95. Cette loi est sous régionale ; elle a été
élaborée au niveau de l'UEMOA (Union Economique et
Monétaire des Etats Ouest Africain). Et ratifiée par l'ensemble
des pays membres. La loi a défini des statuts et règlements
intérieurs types, qui organisent le fonctionnement quotidien des
institutions agréées par le ministère des finances de
chaque pays membre, ministère qui assure la tutelle. La loi permet
l'agrément aux institutions remplissant certaines conditions, mais
reconnaît également les groupes d'épargne et de
crédit (GEC) ainsi que les organisations à volet crédits
(microcrédit) qui, bien que n'étant pas dans le champ d'action de
la loi, sont tolérées ou conventionnées. Pour beaucoup de
personnes et pour le grand public en particulier, la micro finance se confond
avec le microcrédit.
Au sens de loi, est considérée comme IMF tout
groupement de personnes doté de la personnalité morale sans but
lucratif et à capital variable, fondé sur les principes d'union,
de solidarité et ayant principalement pour objet de collecter
l'épargne de ses membres et de leur consentir des crédits. Une
union est une institution résultant d'un groupement
d'institution de base. Une fédération est une
institution résultant du regroupement d'unions. Une
confédération est une institution
résultant du regroupement de fédération.
On appelle Organe financier, une structure
créée par un réseau Union, fédération ou
confédération et dotée de la personnalité morale,
dont l'objet est de centraliser et gérer les excédents de
ressources des membres du réseau. Le groupement d'épargne
et de crédit (GEC), quant à lui est un regroupement de
personnes qui, sans remplir conditions exigées, effectue des
activités d'épargne et/ou de crédit en s'inspirant des
règles d'action mutualistes et solidaires.
Activité Génératrice de Revenus
(AGR)
Une activité génératrice de revenus (AGR)
est une activité qui consiste à produire des biens ou services,
et/ou à transformer des produits en vue de les vendre. Le projet doit
impérativement émaner d'une entité ou d'un groupement
formel de micro entrepreneurs (coopératives, groupement
d'intérêt économique, association). Nouveaux ou existants,
les promoteurs doivent avoir un savoir-faire, une expérience
confirmée ou une formation adéquate dans le domaine de
l'activité envisagée. Il convient donc de définir ici ce
qu'est l'entrepreneuriat.
Entrepreneuriat
L'entrepreneuriat est l'action de constituer une nouvelle
organisation et en particulier la création d'entreprise.
L'entrepreneuriat est une activité difficile et bon nombre de
créations se soldent par un échec. Les formes d'entrepreneuriat
sont variées, selon les types d'organisation qui est mis en place. Il
peut être une activité qui crée de nombreux emplois. De
nombreuses structures existent aujourd'hui pour aider les entrepreneurs
potentiels tels que les agences gouvernementales, les petites entreprises et
certaines organisations non gouvernementales.
Pour Verstraete et Fayolle13(*) (2005), quatre paradigmes permettent de cerner le
domaine de recherche de l'entrepreneuriat : la création d'une
organisation, (non réduite à la seule création
d'entreprise), la détection -construction- exploitation d'une occasion
d'affaires, la création de valeurs, l'innovation. Ces paradigmes peuvent
se combiner, plutôt que de s'opposer. Le premier est le plus
caractéristique de l'entrepreneuriat mais ne peut se penser sans les
trois autres. Le paradigme de l'innovation est le plus contestable, puisque
certains phénomènes entrepreneuriaux ne sont pas innovants.
Classiquement, l'entrepreneur s'engage dans des
activités et devient chef d'entreprise. Depuis quelques
décennies, une nouvelle catégorie a vu le jour et se multiplie,
il s'agit des entrepreneurs sociaux. Ils mettent en action des initiatives qui
répondent à des besoins qui tombent à mi chemin entre le
domaine couvert par le secteur privé et le secteur public. Citons
à titre d'exemple, Muhammad Yunus, fondateur du système de
microcrédit et de la Gramen Bank.
Secteur informel, formel et
privé
Pour le professeur Buabua Wa Kayembe, depuis quelques
années, le secteur informel est devenu une expression très
usitée, mais son usage reste marqué par l'absence d'une
définition acceptable de manière générale. C'est
pourquoi, il est suggéré de partir de la définition du
secteur formel pour essayer d'appréhender la notion de secteur informel.
Pour cet auteur, la législation et la réglementation
économique en vigueur dans nos pays édictent un certain nombre
d'obligations pour les opérateurs économiques. S'agissant
particulièrement de l'exercice du commerce, les conditions suivantes
doivent être de stricte observation :
- être immatriculé au registre de commerce;
- être constitué dans les formes du code du
commerce ;
- tenir une comptabilité régulière et
rigoureuse ;
- conserver soigneusement et dans l'ordre, les archives et les
inventaires ;
- disposer d'un numéro d'identification nationale
(NINEA) ;
- être détenteur d'une patente (petit
commerce).
Il ressort de ce qui précède que le respect par
l'agent économique des conditions susdites le place dans une situation
régulière vis-à-vis des formes édictées par
le législateur. C'est pourquoi, une telle entreprise est dans le
secteur formel. Il est donc évident qu'une activité entreprise en
marge de la légalité, et qui se soustrait au contrôle des
pouvoirs publics ne fait partie de l'économie formelle. Mais
plutôt de celle dite « informelle ».
Plusieurs définitions du secteur informel existent.
Nous ne prétendons donc pas présenter la définition la
plus juste, mais nous croyons que la combinaison des définitions
établies par l'organisation internationale du travail (OIT) et par De
Soto donne un portrait plus complet. Le secteur informel est celui où
les nouvelles entreprises :
- entrent librement sur le marché ;
- comptent sur des ressources indigènes ;
- sont familiales et petites ;
- évoluent dans un marché non
réglementé et concurrentiel.
Le secteur informel peut donc être défini comme
un ensemble d'activités réalisées en marge de la
législation pénale, sociale et fiscale et qui échappent
à tout contrôle.
Secteur privé :
En économie, on parle généralement de
secteur privé pour décrire la partie d'une économie
où l'Etat n'intervient pas ou peu. On l'oppose au secteur public qui est
principalement dirigé par l'Etat. On trouve dans le secteur
privé les entreprises privées, les banques à capitaux
privés, l'économie sociale, dont les mutuelles, les
coopératives et les associations, les organisations non
gouvernementales.
TROISIEME PARTIE : ANALYSE ET INTERPRETATION DES
DONNEES
CHAPITRE I : LA MICRO FINANCE AU SENEGAL
Section 1 : Contexte socio-économique et
politique
Le Sénégal est un pays membre de l'Union
Economique et Monétaire Ouest - Africaine (UEMOA) et de la
Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO). Le
PIB en 2006 est de 353 019 FCFA par habitant. En 2001, 53,9% des ménages
vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Le PIB nominal
s'établissait à cette date à 3 881,1 milliards FCFA. En
2001, la structure de la PIB reste fortement dominée par les services
(55,2%) suivis de l'industrie (26,9%) et de l'agriculture (17,9%). Le taux
d'inflation annuel a augmenté de 1,8% en 1997 à 2,3% en 2002 et
2,1% en 2006.
Le Sénégal a entrepris très tôt la
libéralisation de sa vie politique et jouit d'une réelle
stabilité dans une région en proie à des turbulences
politiques entravant le développement économique régional.
En matière de bonne gouvernance, le Gouvernement du
Sénégal a décidé de lutter contre la corruption en
renforçant l'indépendance de la justice et en améliorant
son fonctionnement. Il s'est également engagé à assurer
une grande transparence dans la gestion publique.
Section 2 : Politiques macro-économiques
Les reformes économiques entreprises au lendemain de la
dévaluation du franc CFA survenue en 1994 ont placé
l'économie sénégalaise sur le sentier de la croissance.
Ces réformes qui constituent la suite du processus d'ajustement
structurel engagé depuis 1979 ont visé le rétablissement
des conditions d'une croissance économique durable : viabilité de
l'économie, réduction de la taille du secteur public, promotion
du secteur privé et maîtrise de l'inflation. Les résultats
de ces réformes sont perceptibles au niveau de la croissance
économique qui suit une trajectoire de l'ordre de 5% l'an, permettant
une progression du PIB par habitant de 2,5% en termes réels avec une
maîtrise de l'inflation. Cependant, cette croissance demeure
vulnérable à plusieurs aléas (sociopolitiques,
climatiques...).
Au niveau du secteur agricole, les réformes mises en
oeuvre dans le cadre des politiques d'ajustement structurel se sont traduites
par le désengagement de l'Etat, la privatisation et la restructuration
des entreprises publiques chargées du développement rural et
agricole, la responsabilisation des agriculteurs avec un transfert de certaines
fonctions anciennement dévolues aux organismes publics,
l'élimination des subventions sur les intrants et le crédit
agricole, la libéralisation des prix, des marchés et du commerce
des produits agricoles.
L'effet cumulatif des politiques macroéconomiques
prudentes et des réformes structurelles fondées sur les principes
de l'économie de marché a permis un développement stable
du secteur financier au cours de ces dernières années.
Section 3 : Situation du secteur financier et
bancaire
Les mesures de restructuration prises à la fin des
années 80 ont permis d'assainir le secteur financier et bancaire
sénégalais. Ce dernier comptait en 2007 aujourd'hui 13 banques et
2 établissements financiers avec 103 agences et environ 1800
employés.
Depuis 2001, la stabilité du secteur financier s'est
renforcée. Le gouvernement du Sénégal, la BCEAO et les
principaux acteurs institutionnels des banques et établissements
financiers conduisent régulièrement des réflexions visant
le renforcement de la contribution des institutions financières au
financement de l'économie. Les réflexions menées dans le
cadre du Programme d'Evaluation du Secteur financier (PESF) ont mis en exergue
les atouts suivants du secteur financier et bancaire :
· rentabilité structurelle du système
bancaire : les opérations de crédit représentent environ
75% du produit net bancaire ;
· diminution des créances en souffrance brutes au
cours de ces dernières années ;
· importance des crédits à
l'économie passant de 486 milliards FCFA en 1999 à 784 milliards
FCFA en décembre 2003 ;
· bancarisation de la population la plus
élevée de la sous région UMOA avec un taux de 2,55% et un
ratio dépôts sur masse monétaire de près de 76%
considéré également comme le plus élevé de
la zone UMOA ;
· élargissement par les banques commerciales de
leur clientèle par l'ouverture des guichets PME et des réflexions
visant à la constitution des départements ou filiales de
micro-finance.
Cependant, le secteur financier et bancaire doit relever un
certain nombre de défis parmi lesquels :
· le coût élevé des crédits
aux PME par rapport aux conditions offertes aux grandes entreprises ;
· les difficultés à satisfaire certaines
normes prudentielles.
Section 4 : Typologie des institutions de
micro-finance
La concertation entre les différents intervenants dans
la micro-finance a permis de mettre en place un cadre juridique servant de
support à l'activité de micro-finance. C'est ainsi que la loi
9503 du 05 janvier 1995 a établi son champ d'application dans les
articles 3 à 8, en donnant la typologie des institutions de
micro-finance pouvant opérer au Sénégal. , à savoir
:
· les Mutuelles d'Epargne et de Crédit (MEC),
· les Groupement d'Epargne et de crédit
· les Organisations et Structures signataires de la
convention cadre (structures mutualistes).
4.1 Les Mutuelles d'Epargne et de Crédits
(MEC)
Au sens de la loi, une mutuelle d'épargne et de
crédit est un groupement de personne doté de la
personnalité morale, sans but lucratif et à capitale variable,
reposant sur les principes d'union, de solidarité et d'entraide mutuelle
et ayant principalement pour objet de collecter l'épargne de ses membres
et de leur consentir du crédit (Article 2 de la loi). Ici
l'épargne constituée devient l'élément essentiel
qui sert à alimenter le crédit. On y trouve les organisations
mutualistes et coopératives de crédit inspiré de
modèles de Centre International de crédit mutuel et du mouvement
Desjardins.
Ces MEC sont regroupées dans sept structures
faîtières dont les plus importantes sont : le Crédit Mutuel
du Sénégal (CMS), l'Alliance de Crédit et d'Epargne pour
la production (ACEP) et le Partenariat pour la Mobilisation de l'Epargne et du
Crédit au Sénégal (PAMECAS). Cependant, même si
beaucoup de MEC renforcent leurs capacités d'autres en conservent
à peine leur crédibilité du fait d'une mauvaise gestion ou
de multiples contraintes compromettant leur survie, leur viabilité.
4.2 Les Groupements d'Epargne et de Crédit
(GEC)
Au terme de la loi, « un groupement d'épargne et
de crédit » est un regroupement de personnes qui, sans remplir les
conditions exigées pour être reconnu comme institution de base,
effectue des activités d'épargne et/ou de crédit en
s'inspirant des règles d'action de la mutualité.
L'institution de base est une institution principalement
constituée de personnes physiques et obéissantes aux
règles d'actions précitées. Pour ces structures, ayant
comme référence le modèle de la Grameen Bank,
l'épargne n'est pas préalable. Le crédit est
alimenté par des capitaux en provenance, pour la plupart, de
l'extérieur. Toutefois, le nombre de GEC va rapidement se stabiliser, du
fait de la chute du rythme de progression des attributions d'agréments
par la cellule AT/CPEC du Ministère des Finances.
4.3 Les Structures ou Organisations sous convention
Cadre
La structure au terme de la loi est « une organisation
sans but lucratif et a pour objet d'effectuer sur le territoire du
Sénégal, la collecte de l'épargne et /ou des
opérations de crédits ». En outre, la structure favorise la
formation et l'éducation de ses dirigeants ainsi que ses membres.
CHAPITRE II: ANALYSE DES RISQUES DANS LES INSTITUTIONS
DE MICRO-FINANCE
Section 1 : Contexte d'évaluation du
risque
L'importance des événements risques varie selon
leurs fréquences et impacts. La gestion des risques doit
déterminer la priorité avec laquelle une institution de
micro-finance attribue ses ressources à sa gestion. Si le risque est
considéré comme un problème au sein de
l'établissement ou non, cela dépend de son évaluation et
le seuil qui lui est attribué. La bonne mise en oeuvre de ces
procédures d'évaluation des risques et leur pertinence doivent
être testées en permanence. Pour cela les institutions de
micro-finance développent des mécanismes de gestion du risque.
On peut citer trois mécanismes de gestion des
risques:
· contrôles internes
· audit interne
· audit externe
Le contrôle interne est le premier mécanisme de
gestion des risques et il est mis en oeuvre par tout le personnel de
l'institution de micro-finance. De plus, s'il est efficace il va permettre
d'identifier, de mesurer et d'atténuer les risques opérationnels.
Le contrôle interne est un outil mis en place et utilisés par les
dirigeants afin de contrôler les activités de l'institution de
micro-finance. Ce contrôle doit permettre d'atteindre les objectifs
fixés par l'institution en corrigeant les contradictions des
systèmes mis en oeuvre et en détectant les anomalies.
Le contrôle interne est composé de trois
types:
· contrôle de prévention : permet
d'éviter les incidents avant qu'ils ne se produisent,
· contrôle de détection : identifie les
incidents lorsqu'ils surviennent c'est à dire après qu'ils se
sont produits,
· contrôles de correction : mesures correctives
prises afin de réparer les incidents et d'éviter qu'ils ne se
reproduisent.
Un audit externe est un examen formel et indépendant
des états financiers et opérationnels d'une structure, il
effectue par un organisme extérieur à l'institution. Il donne de
la crédibilité aux états financiers, garantie une
transparence de l'utilisation des fonds vis à vis des bailleurs. Il
permet également d'identifier les faiblesses dans les systèmes de
contrôles internes. Les audits ne donnent pas toujours les
résultats escomptés en matière d'aide aux organismes. Ceci
est dû au fait que ces audits proviennent d'exigences extérieures
à l'institution, comme celles des bailleurs et des investisseurs. Ils
sont ainsi perçus comme ayant peu de valeur.
L'audit interne et externe a pour but de produire des rapports
dont leur objectif est que les institutions de micro-finance, et plus
particulièrement les dirigeants, prennent des mesures correctives afin
d'atténuer les risques repérés.
Les provisions pour créances douteuses sont une notion
très importante pour une institution de micro-finance. Un
provisionnement bien adapté donne une bonne indication sur la
capacité de l'institution de micro-finance à gérer les
impayés qui sont le risque principal de son activité. Il est
important que la politique de provisionnement soit reliée à la
fois à l'historique des pertes et à la situation actuelle du
portefeuille de crédit et notamment au Portefeuille à Risque
(PAR). En d'autres termes il est nécessaire d'ajuster les provisions
à l'état du portefeuille. Ainsi, le provisionnement doit se
fonder sur les pertes des dernières années et sur l'encours moyen
de l'année. Dans le cas où l'institution de micro-finance n'a pas
de politique d'abandon de créance, il faut alors relier le pourcentage
de provisionnement à la part des crédits qui se sont
avérés irrécouvrables. Certaines institutions de
micro-finance ne gardant pas l'historique de leur activité, ils peuvent
faire une estimation du provisionnement à partir du taux de recouvrement
dont la définition est la suivante: (Montant recouvré sur une
période) / (Montant décaissé sur cette même
période).
Certaines institutions de micro-finance manquent de politique
d'abandon de créance. Ceci est dû au fait que les institutions de
micro-finance ont le sentiment que reconnaître un crédit comme
étant une créance douteuse peut signifier vis à vis des
agents de crédit et des emprunteurs que l'institution ne se soucie plus
du remboursement de ce prêt. Les conséquences de cette absence de
politique sont une baisse de la qualité de portefeuille et une
surestimation des produits et des actifs de l'institution.
Il y a des institutions de micro-finance qui ont
développé une politique d'épargne obligatoire ou
volontaire, c'est à dire une épargne sans prêt.
L'épargne peut malheureusement poser des problèmes de
sécurité et de gestion mettant en difficulté à la
fois les épargnants et les institutions de micro-finance. Pour palier
à ces risques, les réglementations locales imposent
généralement une agrégation aux institutions de
micro-finance. Ces agrégations sont des systèmes conformes aux
normes comptables. La pratique de l'épargne fait apparaître de
nouveaux risques pour l'institution de micro-finance. Le risque le plus
important est le risque de liquidité qui empêche des
décaissements immédiats. La gestion des disponibilités est
donc très importante au sein d'une institution de micro-finance
pratiquant l'épargne.
Le cadre de gestion des risques présente une nouvelle
approche du contrôle interne, supérieure car
intégrée à tous les niveaux de l'institution. Le processus
itératif de gestion des risques implique le conseil d'administration et
les dirigeants dans le processus d'identification et d'évaluation des
risques, ainsi que dans l'élaboration de politiques, procédures
et systèmes opérationnels sains. Ensuite, les mécanismes
de contrôle interne testent et évaluent la capacité de
l'institution de micro-finance à réduire le risque. La mise en
oeuvre et l'amélioration de ces politiques, procédures et
systèmes impliquent le personnel opérationnel dans le processus
de contrôle interne, ce qui permet à l'institution d'avoir un
retour sur sa capacité de gestion des risques sans nuire au service
client ni causer de difficultés opérationnelles. Le conseil
d'administration et la direction sont informés des résultats de
l'évaluation et y répondent comme il se doit, poursuivant ainsi
le processus continu d'évaluation des risques et de mise en oeuvre des
contrôles.
Pour remplir leur double mission de pérennisation et
d'aide aux populations à faibles revenus, les institutions de
micro-finance doivent être doter d'un cadre d'évaluation des
risques qui comporte deux composantes majeures :
- La viabilité financière
- Le développement institutionnel
Une norme d'évaluation des risques d'une institution
financière traite seulement du premier point. Pour évaluer le
diagnostic financier d'une banque ou d'une institution financière, il
est nécessaire de prendre en compte la gestion des actifs et passifs, en
intégrant le risque sur crédit ainsi que les risques
opérationnels comme la fraude et l'inefficacité.
L'évaluation des risques en micro-finance nécessite
également la prise en compte des perspectives de développement
institutionnel. Comme les institutions de micro-finance se soustraient de plus
en plus de la dépendance vis-à-vis des bailleurs de fonds au
profit d'une autonomie financière durable ; une vision claire, des
systèmes de gouvernance fiables et efficaces, et un personnel
compétent deviennent des déterminants cruciaux pour une meilleure
gestion des risques.
Ce cadre cohérent d'évaluation de risques des
institutions de micro-finance présente une analyse objective des
problématiques de développement institutionnel et de
viabilité financière, en distinguant quatre types de risques
à savoir : risques institutionnels, risques opérationnels,
risques de gestion financière et risques externes.
Section 2 : Les différents risques dans les
institutions de micro-finance
Les institutions de micro-finance identifient les causes des
risques, car ces causes doivent être abordées. Un symptôme
peut avoir plusieurs cas dont chacun peut avoir une cause différente.
Chaque cause appelle une stratégie différente pour
l'atténuer. Par exemple, fortifier les procédures de recouvrement
des impayés ne réduira pas le risque d'une baisse de prix dans
une industrie où l'institution de micro-finance a fait des
investissements trop importants.
2.1 Les risques institutionnels
Risque lié à la mission
sociale
S'il est admis que toutes les institutions de micro-finance
n'ont pas les mêmes déclarations de mission, on reconnaît
cependant qu'elles ont en commun une mission sociale. Leur mission sociale est
de fournir des services financiers abordables à un nombre important de
personnes à faibles revenus afin de les aider à améliorer
leurs conditions de vie. La mission sociale des institutions de micro-finance
les expose à des risques importants si les groupes cibles ou les parts
respectives de clientèle ne sont pas bien définis, et si des
mécanismes de suivi ne sont pas mis en place pour assurer une meilleure
adéquation des services financiers fournis aux besoins réels de
leur clientèle actuelle et potentielle.
Risque lié la mission commerciale
La mission commerciale des institutions de micro-finance est
de fournir des services financiers de manière à permettre
à l'organisation de se pérenniser et de devenir autosuffisante.
Les institutions de micro-finance seront exposées au risque commercial
si leurs taux d'intérêt ne sont pas assez élevés
pour couvrir leurs charges et si elles ne sont pas gérées
efficacement comme une entreprise commerciale.
Il existe des fois un conflit entre la mission sociale et la
mission commerciale. Par exemple, si on offrait des crédits assez
importants, la durabilité peut être facilement affectée.
Or, il se pourrait que la raison d'être de la mission sociale, qui est de
fournir des services financiers à la couche de population à
faible revenu et difficile à atteindre, qui demande le plus souvent de
petits crédits, soit affaiblie. Le défi pour la micro-finance est
de réaliser, en permanence, l'équilibre entre les missions
sociale et commerciale pour atteindre son but final.
Risque de dépendance
Le risque de dépendance est semblable à celui du
risque de la mission commerciale. Les institutions de micro-finance qui sont
soutenues par des organisations internationales sont les plus affectées,
surtout en ce qui concerne les activités de micro-finance qui sont
gérées comme un projet et qui ne sont pas des institutions
indépendantes. Ces institutions de micro-finance sont vulnérables
à la dépendance par le soutien des organisations internationales.
Bien que ce soutien paraisse avantageux au début, il pourrait affaiblir
davantage les efforts vers une institution indépendante à long
terme.
2.2 Risques opérationnels
Le risque opérationnel est la
vulnérabilité à laquelle est confrontée
l'institution de micro-finance dans sa gestion quotidienne ainsi que la
qualité de son portefeuille (risque de crédit), le risque de
fraude et le vol (risque de sécurité).
Risque de crédit ou de contrepartie
Comme pour toutes les institutions financières, le plus
grand risque en matière de micro-finance est d'octroyer un crédit
et ne pas se le faire rembourser. Le risque de crédit est une
préoccupation particulière dans les institutions de micro-finance
dans la mesure où la plupart des micros crédits ne sont pas
garantis. (C'est à dire qu'ils ne sont soumis à aucune garantie
formelle, classique ou bancaire).
C'est le risque correspondant au non remboursement par
l'emprunteur de la totalité de son emprunt. Nous pouvons souligner que
ce problème de non remboursement peut apparaître très
rapidement. Ainsi, il est nécessaire d'avoir un système de
gestion et de contrôle dédié aux remboursements.
Les institutions de micro-finance sont rarement
exposées au risque de concentration du crédit que l'on trouve
dans les banques commerciales. Étant donné le grand nombre de
petits crédits caractérisant les institutions de micro-finance,
les crédits à un même client ou à des emprunteurs
proches représentent rarement un pourcentage dangereux de l'encours ou
du capital. Cependant certaines institutions de micro-finance rencontrent des
problèmes lorsqu'elles octroient des crédits plus importants pour
lesquels leur méthodologie de crédit est inadaptée.
Pour déterminer la vulnérabilité d'une
institution au risque de crédit, on doit revoir les politiques et les
procédures à chaque niveau dans les processus d'octroi de
crédit pour déterminer si les risques de défaillance et de
pertes sur créances sont réduits à un niveau suffisamment
raisonnable. Ces politiques et procédures comprennent les
critères d'éligibilité, le processus d'étude des
dossiers de prêts et les niveaux d'approbation, le dispositif de garantie
ou exigences de sécurité ainsi que les systèmes ou
mécanismes de « la carotte et du bâton » utilisés
pour la motivation du personnel et des emprunteurs défaillants. En plus
il va falloir analyser si les procédures et les politiques sont bien
fondées et savoir si elles sont appliquées. Les meilleures
politiques dans le monde n'ont pas de sens si le personnel n'est pas bien
formé pour les exécuter ou s'il choisit de ne pas les suivre.
Pour gérer ce risque, il est important de surveiller
les impayés et les créances irrécouvrables. Les
impayés sont définis comme étant les crédits
présentant un retard de remboursement. Les créances
irrécouvrables sont des sommes qui ne sont pas remboursées par
l'emprunteur et dont l'institution n'a plus d'espoir d'en percevoir le
remboursement. Dans le cas où l'institution peut faire jouer une
garantie, ce montant peut être différent du montant
irrécouvrable. Ce dernier sera passé en perte mais cela ne veut
pas dire que l'institution de micro-finance va cesser d'essayer d'obtenir le
remboursement.
Il apparaît alors différents coûts
financiers qui ont pour objectif de gérer ces impayés. Nous
pouvons en retenir deux importants:
- les provisions pour créances douteuses qui vont avoir
comme effet de diminuer les bénéfices
- les abandons de créances impliquent une
décapitalisation du portefeuille, ce qui entraîne une diminution
des prêts octroyés
Il est important de souligner que le taux de remboursement
n'est pas une mesure de la qualité du portefeuille. En effet, les
crédits rééchelonnés sont comptabilisés dans
le taux de remboursement, puisqu'à ce moment l'institution de
micro-finance ne les considère pas comme perdus, ce qui va l'augmenter.
Il est important d'analyser ce taux avec d'autres ratios de mesure de
qualité du portefeuille comme le Portefeuille à Risque.
Pour une prévention plus efficace des risques
d'impayés l'institution de micro-finance doit :
- Comprendre les causes du problème entraînant ce
non remboursement.
- Sélectionner et bien informer les emprunteurs
- Adapter au mieux les montants et les conditions de
remboursement pour chaque emprunteur
- Mettre en place des incitations au remboursement
2.3 Risques humains
N'importe quelle organisation qui gère une importante
somme d'argent est extrêmement vulnérable à la fraude.
Cette vulnérabilité est souvent prédominante dans les
milieux économiquement démunis. La vulnérabilité
à la fraude est particulièrement plus grande dans des contextes
où l'argent change de mains. Cette vulnérabilité est
encore plus critique dans des institutions de micro-finance qui disposent d'un
Système d'Information de Gestion (SIG) peu fiable ou peu
cohérent, des politiques et procédures non clairement
définies, un taux élevé de renouvellement du personnel
technique, ou encore si l' institution de micro-finance atteint
précocement un fort taux de croissance.
Une mauvaise séparation des tâches (par exemple
entre décaissement et enregistrement), des contrôles internes
faibles, des agences géographiquement dispersées, et des
processus d'approbation décentralisés sont autant de facteurs
favorisant la fraude. Les auditeurs externes doivent s'assurer que leurs
clients comprennent bien que, même si le processus normal des
activités d'audit peut permettre d'identifier certains cas de fraude, la
détection de la fraude ne constitue pas l'objectif premier de l'audit.
Par exemple, les institutions de micro-finance constatent
souvent que :
- les remboursements de crédits sont
détournés avant d'avoir été enregistrés ;
- un agent de crédit crée des groupes ou des
emprunteurs fictifs et effectue des décaissements à leur nom ;
- le prêt octroyé est effectif mais une partie du
montant décaissé revient à l'agent de crédit sous
forme de pot de vin ;
- les prêts sont délivrés à des
amis ou à la famille des employés de l'institution.
La gestion des dépôts d'épargne,
particulièrement des épargnes libres augmente la
vulnérabilité dans la mesure où toute défaillance
dans la détection de fraude interne pourrait conduire à la perte
d'actifs liquide circulant de la clientèle, et à la rapide
détérioration de la notoriété de l'institution. En
cas de détection de fraude interne, il est crucial de circonscrire et de
résoudre le plus tôt possible le problème à la
source, en prenant les mesures et sanctions subséquentes en direction du
personnel concerné avant qu'il ne soit trop tard. Les institutions de
micro-finance qui manipulent l'argent sont grandement exposées aux vols.
Ce constat se justifie par le fait que les institutions de micro-finance
opèrent souvent dans des contextes ou zones où, du fait de la
pauvreté dominante, sont des sites à hauts risques de
criminalité, où la tentation est tout au moins très forte.
Par exemple dans des Agences à fort volume de transactions, le montant
total de remboursements quotidiens collectés pourrait aisément
excéder le revenu moyen annuel des ménages dans une
communauté donnée.
2.4 Risques technologiques
Ce sont des risques physiques ou logiques liés au
système d'informations et au support informatique. Les principaux
risques observés sont : l'inadaptation de l'architecture informatique,
l'indisponibilité du système, fonctionnalités non
sécurisées et réseau mal sécurisé.
2.5 Risques juridiques
Il s'agit des risques liés à l'insuffisance dans
la formulation des contrats de prêts entre l'institution de micro-finance
et ses clients. Des clauses contractuelles insuffisantes pour protéger
les intérêts peuvent générer des préjudices
à l'institution de micro-finance.
2.6 Risques métiers
Ce sont les risques qui s'attachent à la
cohérence dans la gestion des projets et la gestion des changements,
à l'intégrité physique des biens et des valeurs, aux
manquements sur le plan commercial dus à des procédures pas
adaptées ou incohérentes ou non prise en compte dans les
procédures de normes réglementaires, à la mauvaise gestion
de l'information et des ressources humaines, à l'absence d'un
schéma de contrôle pour détecter ou anticiper les
problèmes.
2.7 Risques de gouvernance
Le risque inhérent à la gouvernance se
présente lorsque les propriétaires et les directeurs
d'institutions de micro-finance ne possèdent pas les compétences
nécessaires pour assurer une surveillance adéquate de
l'entreprise. Ceci peut constituer un problème en raison de la nature
des institutions et des personnes qui détiennent ou administrent
habituellement une institution de micro-finance. Les directeurs d'une
organisation à but non lucratif n'ont pas toujours les
compétences et l'expérience nécessaires pour gérer
une institution financière. Structures d'organisation et de
propriété: Dans certaines institutions de micro-financement, les
accords d'organisation et de propriété impliquant les
organisations non-gouvernementales ou les institutions publiques qui ont
joué un rôle dans l'établissement d'une nouvelle
institution de micro-finance réglementée, ne sont pas toujours
clairs.
2.8 Risques liés au taux
d'intérêt
Ce sont les pertes pouvant être enregistrées sur
la variation des taux d'intérêt. Les risques se présentent
lorsque les références de taux sont différentes pour une
créance et une dette associée. Il pose un problème de
gestion des actifs et passifs selon leur degré de maturité et de
transformation des actifs, pouvant entraîner un risque de refinancement
lorsque l'institution détient des actifs de long terme alors que les
passifs sont de court et moyen termes, ou inversement à un risque de
réinvestissement.
2.9 Risques de change
Ce risque est lié aux pertes qui surviennent du fait
d'un changement de la parité de la monnaie. Les institutions de
micro-finance sont plus vulnérables au risque de change
si elles doivent rembourser de l'argent emprunté en devises
étrangères pendant que le refinancement du prêt a
été fait en monnaie locale ; les revenus d'intérêts
générés localement étant généralement
maigres pour couvrir les charges financières y compris la perte de
change.
2.10 Risques liés à
l'intégrité du système d'informations
L'intégrité du système de gestion
comptable et le dispositif de gestion du portefeuille de crédit est un
risque non négligeable. L'évaluation de ce risque suppose la
vérification permanente de la qualité de l'information fournie au
système, un mécanisme de contrôle garantissant un
traitement correct de l'information entrant dans le système, et un
dispositif assurant la production périodique de rapports utiles, ou base
de données pertinentes pour les rapports d'activités de l'
institution de micro-finance.
Concernant les risques liés aux maladies et aux
décès, ils sont gérés par l'assurance car pendant
l'octroi du prêt le demandeur souscrit à l'assurance-vie, lorsque
le remboursement s'effectue en retard c'est l'ayant droit qui effectue le
remboursement.
Lorsque le risque est réalisé PAMECAS reporte
cette créance irrécouvrable sur l'exercice suivant en tant qu'une
perte.
2.11 Risques macroéconomiques
Les institutions de micro-finance sont particulièrement
vulnérables aux changements macroéconomiques comme la
dévaluation et l'inflation. Ce risque a deux facettes : l'influence
directe de ces facteurs sur l'institution de micro-finance et l'influence
directe de ces facteurs sur les clients de l'institution de micro-finance,
leurs affaires et leur capacité de remboursement de prêts.
2.12 Risques liés à
l'insolvabilité
Le risque d'insolvabilité est le risque qu'un
client débiteur d'une facture se mette dans l'incapacité d'en
effectuer le règlement, de façon volontaire en faisant trainer le
règlement, ou bien de façon involontaire s'il est placé
sous procédure collective. Afin de pallier les risques
d'insolvabilités les entreprises mettent en place des solutions d'
assurance
crédit ou d'
affacturage,
qui indemnisent le fournisseur dans les cas où les clients
débiteurs se trouvent en incapacité de paiement.
Section 3 : Avantages de la gestion du risque
En faisant le point sur les risques étudiés, on
voit que les politiques de gestion des risques ont des avantages non
négligeables tels que :
- sécurité des déposants
- transparence des opérations
- suivi et localisation des responsabilités
- meilleures conditions d'activité des institutions de
micro-finance
- capacité de refinancement
- poursuite de mauvais payeurs
- meilleure connaissance des risques des emprunteurs
- respect des normes prudentielles
- existence d'un contrôle interne et externe
- réduction au niveau des détournements de fonds
et d'objectifs
- bonne distribution du crédit favorisant une bonne
qualité du portefeuille
- amélioration de la gestion financière
- disponibilité de l'information avec la mise en place
de base de données et d'un système de sauvegarde des
données.
Section 4 : Les faiblesses dans la gestion du
risque
Les faiblesses dans la gestion du risque peuvent être
liées aux coûts élevés pour certains types de
risques et la prise en charge de certains risques externes. Parmi les
coûts liés à la gestion du risque, on peut citer :
- sensibilisation des populations cibles pour booster
l'adhésion et pour la mobilisation de l'épargne.
- Recouvrement des impayés
- Formation du personnel
- Sécurité informatique, des opérations
et des biens
Dans la gestion des risques d'impayés, on peut trouver
des facteurs incontrôlables tels que des catastrophes naturelles
(tremblements de terre, incendies, inondations, sécheresse
entraînant des ravages dans l'économie et dans les
activités des micro entrepreneurs), les changements de politique
gouvernementale (mesures à l'encontre des vendeurs de rue, nouvelle
taxe, etc..), les crises individuelles (une maladie ou un
décès qui plonge la famille dans une situation économique
très difficile), une situation économique locale, nationale et
mondiale ( même les petits commerçants sont souvent
dépendants de produits importés).
CHAPITRE III : PROCEDURE D'OCTROI DU CREDIT DE
PAMECAS
Pour produire et couvrir ses charges, le PAMECAS se doit
d'octroyer à ses clients les crédits. Bien qu'il s'agisse d'une
source de production par excellence, la gestion du portefeuille devrait se
conformer à certaines mesures permettant d'assurer un contrôle
interne afin de prendre des risques calculés. Le risque de crédit
est le plus connu et constitue la plus grave des vulnérabilités
d'une institution de micro-finance. C'est la détérioration de la
qualité du portefeuille crédit qui cause les pertes et
créée des charges énormes en gestion de la
défaillance. Ce risque aussi connu comme le risque de
défaillance, est lié à l'incapacité du client de
respecter les termes du contrat de prêt.
Un seul micro crédit ne pose pas un risque
énorme parce que le pourcentage sur le portefeuille total est
insignifiant. Mais puisque la plupart des microcrédits ne sont pas ou
peu garantis, la défaillance peut facilement s'étendre d'un petit
nombre de crédits à une portion importante du portefeuille. Cet
effet de contamination peut être aggravé par le fait que les
portefeuilles de micro finance se limitent souvent à certains secteurs
d'affaires.
Avant la mise en place du crédit, PAMECAS analyse la
demande de crédit et les garanties offertes par le client. Ceci est une
étape très importante car l'issue permet d'évaluer le
risque de non remboursement qui peut exister. La gestion du risque de
crédit peut se présenter sous deux aspects : Les mesures
préventives que les prêteurs prennent avant l'octroi du
crédit et les mesures d'encouragement après le
déboursement pour permettre le remboursement dans les délais.
Avant d'octroyer un crédit, le créancier peut réduire le
risque de crédit en prenant certaines mesures de contrôle qui
réduisent la défaillance ou la perte potentielle lors de la
conception du crédit, telles que l'enquête sur l'historique du
client, l'orientation du client sur les attentes et les procédures de
l'IMF.
Section 1 : étude d'une demande de
crédit
Tout demandeur de prêt ne constitue pas uniquement un
bon risque de crédit. C'est pourquoi indépendamment de la
procédure d'octroi de prêts mise en place, les chargés de
prêts de PAMECAS étudient avec minutie les dossiers de prêt
en vue prendre de bonnes décisions d'octroi.
L'étude de la demande vise deux buts :
- satisfaire le client dans les meilleures conditions ;
- limiter au maximum les risques
1.1 Etude du dossier
Le dossier comprend les éléments propres
à l'entreprise dans l'ensemble et d'autres qui lui sont étrangers
mais également les éléments de la gestion de l'affaire.
1.2 Eléments propres à l'entreprise ou
à l'individu
Ce sont d'abord les derniers bilans, les comptes
d'exploitation et les tableaux de perte et de profit. Les renseignements
complets recueillis lors d'un entretien ou lors d'une visite d'entreprise
permettent de bien connaître le client et son affaire. Pour un individu,
on tiendra compte de son salaire, sa situation matrimoniale et patrimoniale.
1.3 Eléments externes
L'étude de demande de crédit doit être
complétée dans son contexte économique financier et
social. Il faut tenir compte de la conjoncture économique du pays, du
secteur d'activité pour discerner les possibilités et les
conditions de production et de débouchés tous ses
éléments doivent répondre aux procurations de :
- Qualité de la gestion de l'affaire ;
- Aptitude de remboursement dans les délais
prévus ;
- Les garanties offertes.
Section 2 : Les 5 C pour une meilleure identification du
Client
Caractère : Une
indication de la volonté du demandeur à rembourser et sa
capacité à bien gérer une entreprise
Capacité : Si oui ou non les revenus
de l'entreprise ou du ménage peuvent couvrir le remboursement du
crédit.
Pour évaluer la capacité de remboursement d'un
demandeur, les chargés de prêt procèdent à
l'évaluation de son affaire et de son ménage. Un défi pour
déterminer la capacité de l'affaire pour rembourser le
crédit est la fongibilité de l'argent : la raison pour laquelle
le client a demandé le crédit peut être différente
de ce à quoi le crédit sert en réalité. Parce que
souvent le micro entrepreneur ne sépare pas ses activités
commerciales de ses activités de ménage, il est nécessaire
que le chargé de prêt comprenne le flux de fonds dans et entre les
deux. Il est compliqué d'évaluer la capacité de
remboursement d'un demandeur à revenu bas.
Capital : Actifs et passifs de l'entreprise
et/ou ménage
A part l'évaluation des flux financiers de l'affaire,
et pour déterminer sa capacité de remboursement de crédit,
PAMECAS à l'instar de la plupart des IMF recueillent des informations
sur l'actif et le passif de l'affaire et c'est à partir de cette
information qu'elles établissent un simple bilan. Ceci permet au
Chargé de crédit de déterminer si l'affaire est solvable
et de savoir combien de fond de commerce est à la base de l'affaire.
Avec les plus petits crédits, cet élément est probablement
le moins important, mais sa signification augmente au fur et à mesure
que le crédit augmente. Dans certain cas, la taille de crédit est
liée au capital de l'activité.
Cautionnement : L'accès à un
actif que le demandeur de crédit peut céder en cas de
non-paiement ou une garantie d'une personne de bonne moralité (garantie
physique) à rembourser le crédit en cas de défaillance.
Une des raisons pour laquelle des institutions de micro finance ont vu le jour,
c'est que les banques traditionnelles ne fournissent pas leurs services aux
individus qui n'ont pas la garantie classique.
Plusieurs IMF utilisent le système de groupe de
pression, les conditions très sévères d'octroi de
crédits et l'épargne obligatoire pour remplacer la garantie
classique. D'autres innovations en micro finance ont été
introduites à savoir le système de garantie non classique tel que
les biens ménagers et des cautions personnelles. Les gages et la mise en
bail des équipements sont d'autres formes de garantie pour surmonter les
contraintes de la garantie classique. Sûrement la chose la plus
importante est de savoir comment la garantie est utilisée. En
micro-finance, la garantie est utilisée pour déterminer
l'engagement du demandeur de crédit.
Conditions : Un plan d'affaire qui tient
compte de la concurrence, le marché du produit et service puis de
l'environnement légal et économique.
Le cinquième élément, condition, est le
plus compliqué à évaluer par le chargé de
crédit. PAMECAS adopte une approche de développement des micros
entreprises à la micro finance ce qui implique qu'elles sont
concernées par l'amélioration de l'activité et au
même moment par le remboursement de leur prêts. Dans cette
situation, la procédure d'évaluation du niveau de la concurrence,
la taille du commerce du client et les menaces externes potentielles auxquelles
le client est soumis peuvent jouer un rôle important dans la prise des
décisions commerciales rapide par le client et aussi aider le
chargé de crédit dans la prise de décisions exacte en
crédit.
Puisque les chargés de crédit manquent souvent
d'expertise pour analyser les situations de toutes les affaires commerciales,
un moyen de base pour contrôler les risques de crédit est de poser
comme condition au demandeur de pratiquer son commerce d'une période
allant de 6 à 12 mois avant qu'il ne soit éligible pour un
crédit. Cela implique que le demandeur aurait acquis des
expériences pour répondre aux questions concernant les conditions
du marché. Le commerce qui existe déjà rendra facile
l'évaluation de sa capacité de remboursement et de ses besoins de
ressources financières. Ces cinq composantes ci-dessus sont pertinentes
pour toute sorte d'institution de crédit.
Le poids accordé à chaque élément
peut varier selon la méthodologie (groupe de solidarité, banque
villageoise ou prêt individuel), la taille du crédit et selon le
fait que le client soit nouveau ou ancien. Ce n'est pas tous ceux qui
sollicitent un prêt qui sont des clients à faible risque. Quelle
que soit la méthodologie de crédit, les agents de crédits
sont supposés prendre de sages décisions de crédit.
Section 3 : LES GARANTIES OFFERTES
Afin de mieux finaliser son dossier de crédit, nous
avons plusieurs garanties dont la garantie morale qui est prise en
considération, nous parlerons des garanties les plus utilisées
dans le chapitre suivant.
3.1 La garantie morale
Il s'agit pour le banquier de juger de :
- La moralité du débiteur, on appréciera
son honnêteté, son attachement à l'affaire, sa
réputation
- La qualité de ses dirigeants. On évaluera leur
expérience, leur facilité d'adaptation face à
l'évolution des techniques et des marchés ;
- La valeur de la production des marchandises : elle
dépend de la nature des produits de leur qualité des
débouchées existants et futurs.
Le banquier devra également juger l'aptitude de
remboursement dans les délais permis. La première condition de
sécurité est l'existence d'un fond de roulement suffisant. Ces
informations sont données par la fiche de suivi du client
conservée dans les archives de PAMECAS pour les anciens clients.
En résume nous avons ainsi développé
d'une part les éléments constituant l'environnement interne de
PAMECAS et ceux composant son environnement externe et d'autre part les
éléments nécessaires pour mettre en place un crédit
tels que la bonne volonté du client, les apports et les garanties. En
possession de tous les éléments et garanties nécessaires
le banquier peut procéder à la mise en place du crédit. Il
est annoté que suivant le type de crédit sollicité,
certaines exigences particulières seront appliquées comme le taux
d'intérêt, le délai de remboursement, etc. Nous nous
appliquerons au chapitre suivant sur les mécanismes de mise en place du
crédit de campagne qui est l'activité où nous avons
beaucoup exercé notre stage.
3.2 Critères appliqués aux promoteurs
Etre :
- De bonne moralité
- Du métier et justifier d'une expérience dans
le secteur d'activité
- Disponible, sérieux, et respectueux des
engagements.
Ces critères sont valables aussi bien pour le micro
projet que pour les PME/PMI mais pour le dernier cas, il fut ajouter en plus
;
- Une existence légale
- Justifier au moins d'une comptabilité sommaire
(cahier : recettes dépenses par exemple)
- Un apport personnel (30% au moins pour les crédits
d'investissement).
Section 4 : PROCEDURE D'OCTROI DES CREDITS
4.1 Au niveau du guichet et du service de
crédit
Dans le processus de mise en place des prêts, les
principales opérations s'effectuent au niveau du guichet et du service
des crédits.
4.2 Au niveau du guichet ou du gestionnaire de
crédit en agence
Le guichet assure la liaison entre les membres et la
structure. A ce titre, ses principales missions sont :
- De fournir les renseignements préliminaires relatifs
aux conditions d'accès aux crédits ;
- D'aider les membres à rédiger les demandes
;
- D'examiner les demandes reçues afin d'identifier les
bons projets ;
- D'orienter les membres.
Les demandes étant acheminées par ordre
d'arrivée à la direction générale, le membre fera
l'effort de repasser pour avoir une idée de l'évolution de son
dossier de crédit. Entre temps à partir des informations
recueillies et des documents fournis, le réceptionniste établit
une fiche membre. Dès lors, les membres qui remplissent les conditions
préliminaires seront présentés vers le responsable du
crédit, chargé des prêts pour la suite des
opérations. Ce dernier s'occupe donc des premières
modalités pour l'accès aux crédits. A ce niveau, la
principale difficulté rencontrée est celle du temps
d'étude lorsqu'il y a affluence.
4.3. Au niveau du service des crédits
En attente de la création d'un service qui assurera
l'étude des dossiers et de la mise en place des prêts, à
PAMECAS, quelques organes sont chargés :
- de recevoir et informer les membres sur les conditions
d'octroi des prêts ;
- d'analyser les demandes de prêts ;
- d'effectuer les différentes phases d'études
d'un dossier ;
- de suivre la situation des remboursements de chaque
membre.
Il s'agit :
- du conseil d'administration, pour les montants
supérieurs à 4 000 000 FCFA
- comité de crédit, pour les montants
inférieurs ou égal à 4 000 000 FCFA
Section 5 : PROCEDURE DE MISE EN PLACE
Le chef d'agence reçoit le membre, l'interroge
l'écoute et l'oriente vers la formule qui correspond à ses
besoins et l'envoi chez le gestionnaire de crédit.
Le gestionnaire de crédit à son tour lui donne
la liste des éléments à fournir pour le dossier, remplit
la fiche de demande de crédit et fait signer le membre où c'est
nécessaire. Le gestionnaire organise des descentes de localisation ou
d'enregistrement des garanties. Enfin, il fait son rapport d'étude du
dossier des crédits. Un mini comité se tient alors en agence
composé du chef d'agence, le gestionnaire, le guichetier et de la
caissière. Le dossier peut alors prendre la direction du service de
crédit de la direction générale.
Cependant, après avoir reçu la demande, le
gestionnaire de crédit s'assure des dossiers, en d'autres termes, il
procède à un entretien approfondi de la visite
préliminaire à l'étude des renseignements financiers
(bilan, compte d'exploitation). Ceci afin de déterminer la
rentabilité du projet de l'emprunteur, sa situation nette et sa
capacité de remboursement.
Après cette analyse, le gestionnaire de crédit
émet son avis et transmet le dossier à son supérieur
hiérarchique (chef d'agence) qui après analyse rédige un
rapport et remet le dossier pour approbation.
Après approbation d'un dossier, le membre est
informé. Aussitôt, ce dernier va entrer en contact avec ses
membres afin qu'ils prennent leurs dispositions à vue de la
réalisation des conditions de crédit, de la signature du contrat
et du déblocage des fonds. En attendant, à PAMECAS, on
apprête les divers documents (le contrat, l'échéancier de
remboursement ou tableau d'amortissement et matérialisation des
garanties). De même, le service de caisse sera informé pour la
circonstance.
Après une dernière vérification des
dossiers, et après s'être rassuré que la formation est
faite, le directeur ou son représentant prodigue les conseils à
tous les intéressés en insistant sur le bon usage des fonds. Le
respect des engagements pris, la notion de solidarité du groupe, la
responsabilité des avaliseurs. C'est à la suite de cette
étape qu'à lieu signature du contrat entre les emprunteurs et les
avaliseurs d'une part, à PAMECAS d'autre part. A cet effet une
autorisation de remboursement est délivrée aux membres. Ces
derniers seront accompagnés à la caisse par le comptable pour les
modalités de déblocage des fonds.
Après avoir mis le crédit en place, il faut
procéder à la prise des garanties c'est-à-dire le
dépôt des signatures et des lettres d'engagements
légalisées pour les avalistes et cautions. Le dépôt
du titre foncier ou d'une attestation de propriété ou encore d'un
contrat de mise en hypothèque s'il s'agit d'une garantie
réelle.
Section 6 : Suivi du crédit
La mise en place est un fait et le suivie en est un autre. A
cet effet, en matière de crédit, le recouvrement constitue une
préoccupation moyenne et permanente des EMF. Les causes d'impayés
sont parfois du fait que le membre détourne l'objet du prêt, mais
il peut aussi arriver les catastrophe naturelles telles que : l'incendie, la
grève ou le vol.
Tout au long de nos recherches, nous n'avons pas
constaté de cas de défaillance. L'entretien avec la responsable
du microcrédit a permis de confirmer cette hypothèse. En
général les clients ne respectent pas les délais de
paiement malgré les pénalités qu'on leur applique, ils
attendent au-delà du 07 parfois même le 30 du mois pour payer. Le
remboursement étant mensuel.
Avec PAMECAS, après avoir
bénéficié d'un crédit et tout au long du
remboursement, le gestionnaire effectue plusieurs visites sur le terrain pour
s'informer au jour le jour de la situation du membre. Ces visites sont de 02
natures :
- Planifiées ;
- Inopinées
Le suivi concerne également la formation des
membres.
- Formation à l'utilisation et au bien fondé des
comptes d'exploitation.
- Formation à la gestion (gestion des stocks).
Bref toutes ces phases constituent la procédure
d'octroi du crédit de PAMECAS et ont été instaurées
afin de réduire le risque lié à l'emprunt ou au
crédit. Il y a souvent des cas difficiles de recouvrement, retards de
paiement. Normalement, le remboursement est mensuel et doit avoir lieu au plus
tard le 07 de chaque mois. La quasi-totalité des emprunteurs ne respecte
pas cette date butoir.
CHAPITRE IV : CREDITS, GARANTIES LES PLUS UTILISÉS
ET CLIENTÈLE
Section 1 : les crédits et garanties les plus
utilisés
Le crédit régulier
Peuvent prétendre à ce type de crédit les
membres ayant épargné régulièrement durant trois
mois et disposant en épargne de 25% du prêt pour le 1er
crédit, 20% du prêt pour le second crédit et 15% pour les
crédits suivants.
Conditions d'admissibilité :
Pour obtenir un prêt, il faut remplir les conditions
suivantes
- être membre du réseau (personne physique
ou morale) ;
- avoir épargné régulièrement
à la caisse depuis a moins trois (3) mois ;
- habiter ou travailler dans la zone territoriale de la
caisse ;
- avoir la majorité (21 ans ou majeur par
anticipation) ;
- inspirer confiance ;
- Etre solvable ;
- avoir constitué son apport minimum ;
- avoir remboursé totalement ses prêts
antérieurs ;
- opportunités d'affaires ;
Le crédit du fonds belge :
C'est le fruit de la coopération entre le fonds de
contrepartie sénégalo-belge et PAMECAS. Il est destiné au
financement de projets dans les secteurs suivants :
- développement rural ;
- maraîchage et toutes autres activités
productives qui contribuent à l'augmentation de la production agricole
et/ou à la valorisation des produits agricoles ;
- équipement de pêche, mareyage, pisciculture,
toutes activités productives qui contribuent à la
valorisation ;
- ruminants et toutes activités productives qui
contribuent à la valorisation des produits de l'élevage ;
-artisanat ;
- couture, menuiserie, maroquinerie, toutes activités
productives qui valorise des produits de l'artisanat
sénégalais ;
- Tourisme et construction et réhabilitation
d'infrastructure touristiques ;
Conditions d'admissibilité
- Etre membre de PAMECAS
- avoir un apport de 10%
- intervenir dans une des activités financées
par le fonds belge
- le taux d'intérêt pour ce type de crédit
est de 10% semestriel, payable mensuellement
- avoir des garanties pouvant couvrir à 100% le
prêt demandé.
Le crédit plan international
Ce crédit est offert en collaboration avec l'ONG Plan
International qui oeuvre pour le bien être et le développement de
l'enfant déshérité. Il s'agit de permettre aux
mères de bénéficier de crédit pour le renforcement
de leurs activités génératrices de revenus.
Conditions d'admissibilité :
- être un groupe de femmes appuyé par le Plan
International ;
- être membre d'une mutuelle d'épargne et de
crédit appuyée par PAMECAS ;
- avoir une expérience de plus d'un andas le domaine de
l'activité pour la quelle le crédit est demandé ;
- ne pas avoir d'antécédents de crédit
négatifs ;
- verser un apport personnel de départ qui sera nanti
et accepter de constituer une épargne obligatoire exigible à
chaque étape du remboursement des prêts ;
Conditions générales du crédit,
Apports et garanties
- l'emprunteur devra épargner obligatoirement 10% du
capital emprunté. Au-delà de 3 000 000,
l'épargne obligatoire est fixée à 5% ;
- pour les prêts personnels, les membres ayant
domicilié leur salaire à la caisse pendant au moins trois mois,
il n'est pas exigé d'apport, l'épargne obligatoire est
fixé à 5% du montant en capital à rembourser
mensuellement ;
- tous les prêts devront obligatoirement être
accompagnés d'une garantie réelle ou personnelle dont la valeur
marchande représente au minimum 100% du montant du prêt moins la
garantie en épargne sauf la pour les prêts de 25 000 et
moins. Ces prêts peuvent avoir comme garantie une personne solvable
connue et membre de la caisse ;
Toutefois, l'enregistrement des garanties pour les prêts
supérieurs à 1 million est obligatoire et à la charge de
la caisse.
- Pour les GIE, association et autre groupement, il est
possible d'avoir un crédit évolutif dès adhésion de
25 000 par membre pour le 1er prêt ; à
150 000 par personne pour les prêts suivants selon les besoins
d'augmentation du crédit des demandeurs. Ce type crédit a comme
garantie la caution solidaire et sans garantie supplémentaire.
Taux d'intérêt et, frais de dossier et
gestion
Les prêts sont accordés avec un taux
d'intérêt de 1,16 % constant par mois et pendant toute la
durée du prêt et une ristourne de 0,16% par mois est
effectuée sur le capital après 18 mois de remboursement.
Les frais de dossiers
Les frais administratifs d'analyse de la demande de
crédit s'élèvent à :
- 1000F jusqu'à 1 million
- 2000F au-delà de 1 million
Les frais de gestion
Les frais de gestion sont fixés à 1% du montant
reçu
Les frais de cautionnement
Les frais de cautionnement sont fixés à 1% de la
valeur octroyée. Ils servent à constituer un fonds de
cautionnement servant à couvrir 50% des pertes sur prêt annuelles
de la caisse.
Le crédit AFSSEF (accès des
femmes sénégalaises aux services financiers)
Conditions pour les produits AFSSEF :
- être une femme ou un groupe de femmes ;
- être membre d'une mutuelle d'épargne et de
crédit affiliée à l'UM PAMECAS ;
- avoir de préférence une expérience dans
le domaine d'activité pour laquelle le crédit est
demandé ;
- ne pas avoir d'antécédents de crédit
négatifs ;
- avoir constitué un apport ;
- pour le visa des dossiers AFSSEF ;
Montant du prêt
- Pour les petites commerçantes de marchés
(PCM), la marge de crédit autorisée lors de la signature du
contrat sera d'un maximum de 25000fcfa, ce plafond pourra par la suite
augmenter avec l'accord de l'argent de crédit l'AFSSEF, d'un maximum de
25.000fcfa par tranche.
Le montant maximal accordé pour ce type de
crédit ne doit en aucun cas dépasser 150.000fcfa.
- Pour les groupes de crédit, le montant par femme dans
le groupe varie de 50.000fcfa à 150.000fcfa, la durée du
prêt est de douze (12) mois ;
- Pour les femmes entrepreneurs deuxième
catégorie et GIE, le montant maximal admissible est fonction de la
politique de crédit en vigueur ;
La durée de remboursement accordé à un
groupe de crédit (GC) est limitée à six (06) mois pour le
premier crédit, huit (08) mois pour le deuxième crédit et
dix (10) mois pour les crédits suivants ;
- Dans le cas des petites commerçantes d'un
marché (PCM) la durée de remboursement est fixée à
un (01) mois pour le premier crédit, deux (02) mois pour le
deuxième crédit, trois (03) mois pour le troisième
crédit, quatre (04) mois pour le quatrième crédit, cinq
(05) mois pour le cinquième crédit et six (06) mois pour le
sixième crédit avec des versements journaliers de 1000 FCFA au
minimum au niveau des clubs d'épargne ;
- Dans le cas de crédit flash individuel, la
durée maximale est de un (01) mois. Un plan de remboursement sera mis en
place et des virements mensuels sont faits ;
Taux d'intérêt et autres frais :
Le taux d'intérêt applicable aux prêts
accordés aux groupes de crédit et aux entrepreneurs (individuels
ou GIE) est de 12 % constant par mois et pendant une durée de 18 mois et
au- delà de 18 mois, il est fixé à 1% par mois
constant.
Chaque dossier complet doit être présenté
au directeur de la caisse pour l'émission de la garantie si le montant
est inférieur ou égal à 500.000 FCFA, si le montant est
supérieur à 500.000 FCFA, le dossier est transmis à
l'analyste en crédit de la caisse pour l'émission de la garantie.
Tous les dossiers supérieurs ou égaux à un (01) million de
FCFA sont transmis par l'agent de crédit AFSSEF après visa du
directeur de l'analyste AFSSEF pour validation et l'émission de la
garantie.
Tous les crédits acceptés doivent être
inscrits dans la banque de crédit AFSSEF.
Pour les dossiers de un million et plus, une fois la garantie
émise l'analyste doit immédiatement le retourner à la
caisse.
Apport et garantie :
Tous les types de prêts concernés par la
présente politique profitent de la garantie AFSSEF. En plus de la
garantie AFSSEF, une caution solidaire est exigée dans le cas des
groupes de crédits (GC) et des GIE.
Toutes les garanties disponibles sans distinction doivent
être enregistré pour les crédits entrepreneurs (individuel
et GIE). Les petites commerçantes et le crédit flash devrait
avoir l'aval des personnes ressources choisies par AFSSEF. Dans tous les cas la
garantie dans le dossier AFSSEF n'a qu'une valeur symbolique, il faut
privilégier l'activité et le pouvoir d'achat de la femme.
Un fond de garantie participatif sera mis en place, il sera
constitué du fond de cautionnement versé par les femmes et d'une
partie des bénéfices dégagés par les produits
AFSSEF (10%). Les crédits garantis par AFSSEF doivent uniquement servir
à des fins productives et/ou commerciales. Par contre le taux
d'intérêt applicable pour le crédit flash et les PCM sera
de 2% par mois constant. Les emprunteuses ou groupes d'emprunteuses devront
également assumer les frais de dossiers, de gestion et de cautionnement
prévu aux politiques en vigueur dans les mutuelles. Dans le cas des
petites commerçantes d'un marché (PCM) et du crédit flash
individuel, elles vont payer les frais de dossier au moment de
déboursé et les frais de gestion (1%) et de cautionnement (1%) au
terme de chaque cycle de remboursement par prélèvement sur les
épargnes disponibles.
Pour les autres types de prêts, les frais de dossier
sont payés au moment de la constitution du dossier et les frais de
gestion et de cautionnement sont payés au moment du déboursement.
Les frais d'assurance sont payés pour tout prêt individuel dont le
montant est égal ou supérieur à 100.000 FCFA. Les
emprunteuses ou groupes d'emprunteuses doivent également assumer des
frais de dossier et d'administration prévu aux politiques en vigueurs
dans les mutuelles.
Section 2 : la clientèle de PAMECAS
De nos entretiens avec les clients, il est ressorti des
thèmes très diversifiés allant de l'appréciation de
la procédure d'octroi au taux d'intérêt, des banques
à la formation préalable à l'octroi du crédit. Nous
avons remarqué que la plupart des enquêtés n'avaient comme
référent que les banques. Presque qu'aucun n'a été
client d'une IMF avant PAMECAS.
Si beaucoup n'ont pas connu d'autres IMF, nombreux sont les
clients de PAMECAS qui ont déjà été client d'une
banque. Mais la proximité et la multiplicité de choix qu'offrent
les grandes banques ne semble pas assez pour les convaincre de se
détourner des structures de micro finance dans lesquelles ils ont
adhéré. Tel est le sentiment qui se dégage des
échanges eus avec les clients de PAMECAS de Ngor. Ils sont tous ou
en majorité actifs essentiellement dans le secteur informel.
D'après eux, avant, c'était seulement PAMECAS
qui s'intéressait aux gens du secteur informel. Nous ne constituons pas
une cible qui intéressait les grandes banques. Elles
préféraient se concentrer sur d'autres secteurs plus rentables.
A la question de savoir s'il est difficile d'adhérer et
d'ouvrir un compte tous ont répondu par l'affirmative. Tout ceci se
justifie par la campagne intensive de communication que mène PAMECAS
pour expliquer le pourquoi de telle somme réclamée ou de telle
autre garantie exigée. La paperasse et les démarches disent-ils
sont beaucoup moins fatigantes que dans les banques, leur seul
référent.
Nous avons aussi abordé dans nos entretiens avec les
clients de PAMECAS la question relatives au taux d'intérêt.
Là encore le seul modèle comparatif qu'ils ont, ce sont les 10 ou
12% d'intérêt imposés par la plupart des banques pour
chaque prêt. Pour eux, comparé à ca, les 1,67% de taux
d'intérêt prélevé par PAMECAS sont pas
exorbitants». De même, il est ressorti de nos entretiens
avec la responsable de crédit de PAMECAS Ngor, que la plupart des
clients ne remboursent jamais à temps, ne respectent pas
l'échéance de remboursement. Cependant, il est rare qu'on en
arrive à la mise en demeure, au pire des cas, l'échéance
de remboursement est repoussée. C'est cet état de fait semble
être apprécié par les clients pour qui, dans les banques
les règles de remboursement sont très strictes.
L'un des huit clients de PAMECAS avec qui nous nous entretenu
renseigne qu'il a choisi PAMECAS parce que non seulement son système
est plus fiable, mais ses conditions de prêt ne sont pas
compliquées. « Une fois après avoir obtenu la carte
d'adhésion de PAMECAS, ton compte n'est jamais verrouillé. En
plus on y met moins de temps pour déposer ou retirer de l'argent»,
a-t-il argumenté.
Cependant une partie des clients questionnés a
soulevé une préoccupation. D'après eux, monter des projets
et des petites entreprises est facile mais la gérer est autre
chose. C'est pourquoi, ils envisagent de demander à PAMECAS de proposer
à ses clients une formation en gestion élémentaire ou en
comptabilité simple même pour les non instruits. La plupart des
clients évoluant dans le secteur informel, disent avoir des
problèmes quant à la tenue d'un journal ou d'un cahier de
comptes. D'après eux PAMECAS gagnerait à appliquer une telle
mesure. En sens que les affaires pour les quelles on emprunte vont
prospérer et le prêt remboursé dans le délai
imparti.
Section 3 : Recommandations
Au terme de notre travail, nous nous permettons de faire
quelques recommandations pour rendre la procédure d'octroi du
crédit de PAMECAS plus efficace. Concernant le mécanisme d'octroi
de crédit de PAMECAS, nos suggestions porterons sur 03 points : au
niveau de la distribution, des garanties, et de l'étude du projet.
· Au niveau de la distribution
La PAMECAS devrait étendre ses agences et points de
vente dans toutes les autres villes, ce qui pourrait contribuer à
augmenter son chiffre d'affaire et permettre aussi à ses membres
d'effectuer les transactions et démarches plus facilement.
· Au niveau des garanties
Elle devrait mettre sur pied et développer des
garanties plus pratiques et adaptés à son public tel que la
caution solidaire et s'informer d'avantage sur la personne ou le bien qui
devrait servir de caution.
· Au niveau de l'étude du projet
PAMECAS dont le public constitue pour la plupart des
opérateurs du secteur informel devrait s'atteler non pas seulement au
suivie du crédit mais également à la formation des membres
en comptabilité primaire, pour se donner les possibilités de
calcul des situations nette de renseignement et de sa capacité de
remboursement de crédit.
· Innover dans les techniques marketings de la gestion de
la clientèle.
· Cultiver chez le client le principe d'investissement et
le conseiller sur la gestion de son patrimoine.
· Afin d'éviter que les clients aient le pouvoir
de négociation, PAMECAS doit fixer un taux (montant forfaitaire)
applicable aux clients ayant atteint un certain seuil.
CONCLUSION
Ce travail de mémoire a permis de comprendre la gestion
des risques dans les institutions de micro-finance. A l'issue de la recherche
que nous avons menée, nous avons pu mieux comprendre les institutions de
micro-finance dans leur volet gestion des risques. En effet Plus l'octroyeur,
en l'occurrence PAMECAS s'informe d'avantage sur la solvabilité du
client, moins les risques encourus sont grands. Le recours préalable
à l'enquête de moralité et à la connaissance
d'antécédents juridiques comme préalable à l'octroi
d'un prêt réduit le risque crédit. Nos hypothèses de
départ sont donc confirmées.
La gestion du risque demeure au coeur des
préoccupations des institutions de micro-finance, qu'elles soient
rurales ou urbaines. Or les réflexions à ce sujet sont
éparses, et les institutions de micro-finance ne disposent pas
forcément de moyens financiers et humains, ni d'un panel d'outils
techniques pour y faire face. Pour remédier à ce manque de moyens
et parvenir à bien gérer ces risques, nous avons proposé
une centrale des risques prenant en compte la clientèle. Les outils de
gestion des risques sont dynamiques et changent à travers
l'évolution des institutions de micro-finance dans la boucle de retour
sur l'information. La prolifération des institutions de micro-finance
engendre une forte demande débouchant sur une recrudescence
diversifiée des risques. La gestion du risque est un facteur
déterminant dans l'évolution et la pérennité de
l'institution. Elle est indispensable du fait qu'elle permet d'atténuer
ou de neutraliser leur apparition.
Comme perspectives, nous pouvons prévoir l'introduction
des institutions de la micro-finance dans le marché des capitaux qui
aura pour conséquences l'apparition de nouveaux types de risques.
* 1 Justine BERTHEAU
Compte-rendu de la conférence - débat du 7 octobre 2004 à
L'ENA : « Espoirs et limites de la micro-finance en Afrique »
* 2 Rapport sur la situation
globale du secteur de la micro finance au 30 juin 2010, par le ministère
de tutelle
* 3 Conférence de
Copenhague, sur le développement mondial, PNUD décembre 2009
* 4 Sarr Fatou,
l'entreprenariat féminin au Sénégal. La transformation
des rapports de pouvoir. Paris, L'Harmattan, 1999, 301p
* 5 F. Sarr, Op
cit, p 48.
* 6 S. Rutherford, comment
les pauvres gèrent-ils leur argent ? Paris Khartala, 2002, 165
p
* 7 Michel Lelart, La
tontine, pratique informelle d'épargne et de crédit dans les pays
en voie de développement, Montrouge, édition john Libbey,
1990, 356p.
* 8 Servet J.M., banquiers
aux pieds nus : la micro finance, Paris, Odile Jacob, 2006, 505 p.
* 9 ZWAHLEN Anne et EGGER
Ruth, dans Femme, épargne et crédit, Berne DEH,
1991
* 10 PNUD ; Rapport
mondial sur le développement humain, 2006.
* 11 J. WEIDERMANN,
Financial services for women: Tools for Microenterprise Program,
traduit en français par l'Unité Spéciale de Micro
finance du Fonds d'Equipement des Nations Unies, 2002.
* 12 Le Monde, mai 2006
* 13 Thierry
VERSTRAETE et Alain FAYOLLE. Revue de
l'Entrepreneuriat, vol 4, n°1, 2005.
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