5. Le lieu d'accueil
Selon certains palais de justice et Juges aux Affaires
Familiales, les médiateurs sont amenés à tenir des
permanences gratuites d'information dans les tribunaux. Ces permanences
permettent aux familles de rencontrer, parfois même sans rendez-vous, des
médiateurs familiaux. Cela permet un meilleur accès à
l'information, les tribunaux étant le lieu privilégié
où se règlent les conflits familiaux. C'est le cas pour le
Tribunal de Grande Instance de Grenoble et le palais de justice de Lyon.
À Lyon comme à Grenoble, l'ensemble des associations de
médiation familiale se relaie afin d'assurer ces permanences. Lors de
ces entretiens d'information, le médiateur ne se présente pas en
tant que représentant de telle ou telle association, mais comme
médiateur familial d'une manière globale, afin de ne pas
favoriser son propre service.
Les médiateurs familiaux tentent aussi d'être
représentés dans les milieux ruraux. Ceci peut passer par des
permanences gratuites d'information dans les mairies par exemple, favorisant
ainsi l'accès à l'information à un public souvent
excentré des grandes villes, et lui permettant ainsi d'obtenir des
informations concrètes sur la démarche de médiation. J'ai
moi-même eu l'occasion d'assisté et d'animé une information
collective à la Caisse d'Allocation Familiale (CAF) de Chambéry
dans le cadre d'un stage. Lors de cette journée d'action, la
médiatrice et moi-même avons pu informer une quarantaine de
personne sur la médiation familiale. Parmi les personnes
rencontrées certaines venaient précisément pour
l'information gratuite à la médiation familiale, mais la
majorité d'entre elles était présente pour d'autres
raisons en lien avec la CAF. Les entretiens d'information peuvent
déboucher sur la mise en place d'un processus de médiation
familiale. Les médiateurs familiaux peuvent aussi être
présent au sein des points rencontre, c'est le cas de l'association
« La passerelle » à Grenoble, où les parents
sont présents pour rencontrer leurs enfants dans un espace
protégé, mais où ils peuvent également mettre en
place une médiation familiale.
Les lieux où s'exerce la médiation familiale
sont donc divers et variés, ils peuvent s'adapter à certains
besoins de la population, à certaines demandes des personnes, des
collectivités ou des autres professionnels des champs sociologique,
psychologique, judiciaire etc...
6. Adapter les courriers
Comme je l'ai dit précédemment, la
médiation familiale est une démarche choisie et volontaire, qui
ne peut se mettre en place qu'en présence de toutes les personnes
concernées par le conflit. Cependant, il arrive que le premier contact
avec le médiateur soit une démarche individuelle, sans que
l'autre parent en soit informé. Le médiateur va alors
réfléchir, avec le parent, à « Comment faire
venir l'autre parent en médiation ». La solution la plus en
phase avec la démarche de médiation familiale est de favoriser la
communication entre les parents. C'est pourquoi le médiateur peut
accompagner le parent dans sa volonté de faire connaître la
médiation familiale à l'autre conjoint. Pour cela le
médiateur s'informe sur leur manière actuelle de communiquer. Il
essaie d'ouvrir le champ des possibilités avec le parent, et de
réfléchir au meilleur moyen de « faire venir
l'autre », par téléphone, par une lettre, lors du
changement d'hébergement etc...
Parfois, la rupture de communication entre les parents ne
permet pas de contact direct entre eux, il est alors nécessaire que le
médiateur intervienne. En accord avec le parent, ils étudient la
meilleure manière pour le médiateur d'entrer en contact avec
l'autre. Souvent, cela se fait sous forme de courrier-type, qui informe de la
démarche du premier parent, et où le médiateur propose une
date de rendez-vous pour un entretien d'information gratuit à la
médiation familiale, par exemple.
L'enjeu ici, est de réunir les deux parents, pour cela
le médiateur s'adapte à chaque situation pour favoriser cette
rencontre Le fait, pour les familles, que le médiateur intervienne dans
l'invitation de l'autre parent permet parfois la mise en place du processus. La
manière de le faire est totalement adaptable à la situation
rencontrée.
Cependant, il existe par ailleurs d'autres courriers,
notamment dans le cadre de médiations familiales ordonnées. En
effet, dans ces médiations, le juge dans son jugement, après
avoir recueilli l'accord des personnes concernées, désigne un
médiateur ou un service de médiation. Le service de
médiation reçoit donc, par voie postale, le jugement rendu par le
juge aux affaires familiales. Le médiateur contacte alors les parents
par courrier et leur propose un premier rendez-vous pour un entretien gratuit
d'information. Le service de médiation familiale nommé par le
Juge aux Affaires Familiale, informera celui-ci de la bonne réception de
l'ordonnance ou du jugement. Le médiateur pourra s'il le désire
informer le magistrat de l'issue de la médiation sans pour autant
préciser le contenu de celle-ci, car strictement confidentiels, le
médiateur pourra parler d'accord oral, de rétablissement de la
communication.
Il n'est pas rare que les différents acteurs de la
médiation familiale (participants et leurs avocats, juge...)
requièrent à différents moments, des attestations, ou
compte rendu de la médiation. Malgré la confidentialité
sur le contenu, le médiateur pourra attesté de la venue de telle
personne aux entretiens, du nombre de rencontres qui ont eu lieu et
éventuellement d'un accord ou pas.
Il est important de préciser que les courriers et leur
contenu s'adaptent aux interlocuteurs, à la situation, mais aussi aux
médiateurs. En effet, chaque professionnel décide de sa
manière de communiquer, et les courriers ne sont pas toujours le mode de
communication privilégié.
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