DISCUSSION
Nos résultats montrent que 50% de la population est en
surpoids et que la prévalence de surpoids est supérieure chez les
hommes comparés aux femmes. De plus, dans la population
étudiée, une grande prévalence est atteinte de maladies
surtout cardiovasculaire. Enfin, le score d'activité physique et la
qualité de vie sont faibles dans la population totale et surtout chez
les hommes comparés aux femmes. De plus, ces deux paramètres sont
corrélés négativement avec les paramètres
anthropométriques et positivement entre eux.
Caractéristiques anthropométriques
Nos résultats montrent que la population totale a une
moyenne d'IMC de 26.6 kg/m2 et la prévalence de surpoids est
supérieure chez les hommes comparés aux femmes. Ces
résultats ressemblent à ceux trouvés par Sibai et coll.
(2003) au Liban. Toutefois, contrairement à ces auteurs, on a
trouvé que spécifiquement à Beyrouth, les femmes sont plus
en surpoids que les hommes.
Une prévalence élevée de surpoids est
couramment trouvée dans des études ultérieures (Cornillon
et coll. 2002, Santos et coll. 2011). En effet, le vieillissement s'accompagne
par une augmentation de la prévalence de surpoids et
d'obésité et ceci est relié à la prise de masse
grasse (surtout viscérale) et à la diminution de la masse
musculaire ce qui empêche les personnes âgées de faire de
l'activité physique et augmente la sédentarité (Schlienger
et coll. 2009).
Statut de santé et de travail
Nos résultats montrent que 58 % de la population totale
est atteinte d'une maladie chronique et que les maladies augmentent avec le
statut pondérale (14.7% de non-obèses, 68.5 % d'en surpoids et
100 % des obèses sont atteints d'une maladie). Concernant le travail,
24.1% des hommes travaillent contre seulement 1.8 % des femmes et ceux qui
travaillent sont des non obèses et âgées de moins de 60 ans
puisque 93.1 % des personnes en surpoids, 98 % des personnes obèses et
92.1% des personnes âgées de plus de 60 ans ne travaillent pas.
Il est connu que la sédentarité augmente avec
l'âge et avec elle la prise de poids et les maladies associées.
Ainsi, la sédentarité fait désormais partie des facteurs
de risque forts des maladies cardiovasculaires (Zafari et coll. 1998, Lakka et
coll. 1994). En effet, l'impact de l'activité physique sur ce genre de
maladie a également été démontré en
prévention primaire sur des grandes populations. Ainsi, il existe une
relation inverse entre le niveau d'activité physique et le risque
d'événements cardiovasculaires chez les femmes (Mansonet coll.
2002) et chez les hommes (Lee et coll. 2003). De plus, l'activité
physique est également préconisée au cours des maladies
métaboliques tels que le diabète (Gregg et coll. 2003) et la
dialyse (Oh-Park et coll. 2002).
Comme le montre clairement nos résultats, les maladies
augmentent avec le statut pondérale. Ainsi 100% des personnes
obèses sont atteints d'une maladie chronique. Ainsi, les constatations
sur le rôle de l'activité physique dans la prévention des
maladies ont conduit à des recommandations de prescription de
l'activité physique - au même titre qu'un traitement
médicamenteux - avec des encouragements pour que les professionnels de
la santé eux-mêmes donnent l'exemple dans leur style de vie
(Thompson et coll. 2003). Et ceci est clairement montré dans notre
population, puisque les personnes âgées qui travaillent, sont en
meilleur santé et ont moins de surcharge pondérale.
Score d'activité physique et qualité de
vie
Le score d'activité physique et la qualité de
vie de toute la population sont à la moyenne et ils sont
significativement inférieurs chez les hommes comparés aux femmes.
Ce qui indique que la plupart des personnes âgées à
Beyrouth ne s'intéressent pas à la pratique physique et ceci se
reflète automatiquement sur leurs qualité de vie.
Plusieurs études ont montré qu'un style de vie
actif préserve la fonction physique chez les personnes
âgées (Pollok et coll. 1994) et que les personnes
âgées qui participent à une activité physique
d'intensité modérée pendant plus d'une heure par semaine
avaient une meilleure qualité de vie que ceux qui étaient moins
actifs physiquement (Acree et coll. 2006). En effet, nos résultats
montrent que le score d'activité physique et celui de la qualité
de vie sont fortement relié (R = 0.85, p< 0.05) montrant
l'importance de la pratique physique dans le bien-être des personnes
âgées et leur espérance de vie.
De plus, la pratique de l'activité physique diminue le
risque de surpoids et d'obésité et vise à minimiser la
perte musculaire et osseuse (Schlienger et coll.2009). Ceci est bien
démontré dans nos résultats puisque des
corrélations négatives ont été trouvées
entre le score d'activité physique et la qualité de vie d'un
côté et les paramètres anthropométriques (âge,
poids, IMC) d'un autre côté, montrant que plus le score
d'activité physique est élevé moins on a un risque de
surcharge pondéral et ceci se reflète positivement sur la
qualité de vie des personnes âgées.
Enfin, la différence inter sexe montre que les femmes
pratiquent plus d'activité physique et ont une meilleure qualité
de vie comparées aux hommes. Ceci vérifie aussi les
résultats déjà trouvé qu'il y a plus de maladies et
de surcharge pondérale chez les hommes que chez les femmes. Ce
résultat peut être justifié par le manque de pratique
d'activité physique chez les hommes. Quand aux femmes, comme elles ne
travaillent pas généralement, elles ont plus du temps à
faire attention à leur santé et à pratiquer des
activités de loisir et de contact social et ceci influencera
certainement sur leur qualité de vie.
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