N° d'ordre
Diplôme d'Étude Approfondie
Sous le sceau de :
Université Antonine
Institut d'Éducation Physique et Sportive
Par :
Sarwat EL-HASSROUNI
Effet de la pratique physique sur la qualité de
vie des personnes âgées à Beyrouth
Date de soutenance :
Jury de mémoire :
NOM Prénom Examinateur
NOM Prénom Examinateur
YOUSSEF Hala Directrice
Copyright (c) 2011 Sarwat El-Hassrouni
Tous droits réservés
REMERCIMENTS
Comme le veut la tradition, je vais tenter de satisfaire
à l'exercice plutôt difficile de la page des remerciements. La
difficulté repose plutôt dans le fait de n'oublier personne. C'est
pourquoi, je remercie par avance ceux dont le nom n'apparaît pas dans ces
pages et qui m'ont aidé d'une manière ou d'une autre.
J'aimerais donc tout d'abord remercier ma directrice de
mémoire, Dr. Hala Youssef, qui a toujours montré beaucoup
d'enthousiasme face à ma thématique de mémoire et elle a
su me laisser la liberté nécessaire à l'accomplissement de
mes travaux, tout en y gardant un oeil critique et avisé. Je lui suis
également reconnaissante pour sa patience et ses nombreux encouragements
qui m'ont permis de mûrir ce projet de recherche et de le mener à
terme. J'aimerais lui témoigner ici une profonde gratitude. Plus qu'un
directeur ou même un collègue, je crois avoir trouvé en lui
une amie qui m'a aidé lorsque j'en avais besoin.
Je tends encore à remercier la direction de
l'Université Antonine, et surtout Mme Zeina Mina, directrice de
l'institut d'Education Physique et Sportive qui a permis la réalisation
de cette étude. Sans oublier les docteurs et les professeurs de cette
dernière année académique, surtout les membres de jury.
Je voudrais également souligner mon reconnaissance aux
citoyens et aux citoyennes de Beyrouth qui ont si aimablement accepter de
participer à cette enquête. Bien entendu, rien n'aurait
été possible sans leur collaboration.
Finalement, j'aimerais remercier tous mes amis qui ont rendu
cette dernière année plus agréables par leur
présence, leur humour, leur ouverture d'esprit, leur grande
capacité d'écoute et leur soutien indispensable. Je remercie
aussi mes parents qui m'ont incitée à poursuivre mes
études, et qui m'ont soutenue et encouragée sans relâche.
Enfin, je dédie un merci tout spécial à mon amoureux pour
son soutien moral et affectif sans limite.
Merci à
tous !
ABBREVIATIONS
DMO : Densité Minérale Osseuse
FC : Fréquence Cardiaque
IMC : Indice de Masse Corporel
: Consommation maximale d'oxygène
WHOQOL-OLD : World Health Organisation Quality Of Life
for OLD.
RESUME
Objectifs : effet de la pratique
physique (score d'activité physique) sur la qualité de vie des
personnes âgées.
Sujets : 200 personnes
âgées de 64 à 80 ans (112 femmes et 87 hommes) vivants
à Beyrouth ont participé à cette étude.
Méthode :
plusieurs paramètres ont été
évalués: paramètres anthropométriques
(âgé, poids, taille, IMC), statut de santé et de travail,
score d'activité physique (score de Dijon) et de qualité de vie
(WHOQOL-OLD) par des questionnaires validés.
Résultat : 50.5%
de la population sont en surpoids et 19% sont obèses. Les
hommes ont une prévalence de surpoids supérieure à celle
des femmes (p < 0.05). 58% de la population sont atteints d'une maladie
chronique et seulement 11.5% des sujets travaillent (les hommes plus que les
femmes (24.1% vs 1.8%) (p < 10-4)). Le score d'activité
physique et la qualité de vie sont à la moyenne (15.1/30 et 58.7%
respectivement) et ils sont significativement inferieurs chez les hommes
comparés aux femmes (p < 0.05 et p < 0.01 respectivement). Enfin,
le score d'activité physique et la qualité de vie sont
négativement corrélés aux paramètres
anthropométriques et positivement corrélés entre eux
(r = 0.85 ; p<0.05).
Conclusion : Ces résultats
soulignent le grand impact de la pratique physique sur la qualité de vie
des personnes âgées et l'importance d'une éducation
nationale sur le rôle de la pratique physique sur la santé et la
qualité de vie des personnes âgées.
TABLE DE MATIERE
REMERCIMENTS
3
ABBREVIATIONS
3
RESUME
4
TABLE DE MATIERE
5
INTRODUCTION
7
REVUE DE LITTERATURE
8
1- La définition d'une personne
âgée
8
2- Les effets physiologiques,
psychosomatiques et psychomoteurs du vieillissement
9
2.1- Le vieillissement du système
cardiovasculaire
10
2.2- Le vieillissement musculaire
11
2.3- Le vieillissement du système
nerveux
12
2.4- Le vieillissement des performances
cognitives
13
2.5- La réduction de l'aptitude physique
14
3- Les bienfaits de la pratique physique
16
3.1-Effets de l'activité physique sur le
vieillissement cardiovasculaire
16
3.2- Effets de la pratique physique sur le
vieillissement musculaire
17
3.3-Effets de la pratique physique sur
l'équilibre et la prévention des chutes
17
3.4- Effets de la pratique physique sur le
vieillissement du squelette
18
3.5- Effets de la pratique physique sur les
articulations
19
3.6- Effets de la pratique physique sur le
déclin cognitif
19
4- La qualité de vie
20
4.1- La qualité de vie et le
vieillissement
20
4.2- La qualité de vie et la pratique
physique
21
SYNTHESE ET OBJECTIF
22
METHODOLOGIE GENERALE
23
1- Sujets
23
2- Le protocole expérimental
23
3- Statistique
25
RESULTATS
26
1- Les caractéristiques
anthropométriques des personnes âgées
26
2- Santé, travail, score
d'activité physique et qualité de vie des personnes
âgées
26
3- Corrélations
28
DISCUSSION
29
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
32
REFERENCES
33
ANNEXES 1 :
39
QUESTIONNAIRE GENERAL
39
ANNEXE 2 :
40
QUESTIONNAIRE D'ACTIVITE PHYSIQUE
40
ANNEXE 3 :
42
QUESTIONNAIRE DE QUALITE DE VIE (WHOQOL-OLD)
42
INTRODUCTION
Depuis plusieurs années, le nombre de personnes
âgées de plus de 60 ans augmente nettement dans le monde entier.
Au Liban, les personnes âgées de plus de 65 ans constituaient 4.9%
de la population en 1974 (Coubrage et Fragues 1974) et 9.6% en 2007 (ACS 2008).
Il est bien admis que l'allongement de l'espérance de
vie n'est pas sans conséquences puisque plus on avance en âge,
plus les risques d'entrer en dépendance ne sont importants. Comment
faire alors pour garder une autonomie le plus longtemps possible afin que
l'avancée en âge soit synonyme de qualité de vie ?
L'activité physique parait être une excellente
solution que ce soit dans le cadre de la prévention primaire (pour les
personnes autonomes) ou secondaire (pour celles étant en perte
d'autonomie) du « mauvais vieillissement ». Elle est aujourd'hui une
condition nécessaire au vieillissement réussi. En effet,
l'exercice physique permet, entre autres, de réduire la survenue de
pathologies cardiovasculaires et métaboliques (Mansonet coll. 2002, Lee
et coll. 2003, Gregg et coll. 2003), de renforcer la densité osseuse
(Sinaki et coll. 2002), de diminuer le risque de chute (Cornillon et coll.
2002) et d'améliorer la qualité de vie des personnes
âgées (Hérisson et coll. 2005). En effet, les études
réalisées ces vingt dernières années sur les effets
du vieillissement montrent que la pratique régulière d'une
activité physique apporte des bénéfices multiples tout au
long de la vie et qu'elle est une condition nécessaire au vieillissement
réussi (Ferrucci et coll. 1999).
Au Liban, les études sur les personnes
âgées se sont intéressées spécialement
à leurs états physiques, aux causes et aux facteurs de risques
dans les maisons de retraites (Waked et coll. 2007, Saad et coll. 2008). A
notre connaissance, aucune étude ne s'est intéressée
à la pratique physique des personnes âgées et ses effets
sur la santé et la qualité de vie de ces personnes. Il sera alors
important de vérifier si les citoyens âgées de Beyrouth
pratiquent l'activité physique et quelle peut être son effet sur
leur santé et leur qualité de vie.
REVUE DE LITTERATURE
1- La définition
d'une personne âgée
Le vieillissement est un processus lié au temps et qui
va du début à la fin de l'existence d'une personne (Messy 1992).
De manière générale, il est considéré comme
un processus dégénératif, entraînant une diminution
de la viabilité de l'être vivant (Müller et Wertheimer 1981).
D'un point de vue biologique, le processus de vieillissement est d'abord un
phénomène visible, les cheveux deviennent gris, la peau se ride,
les réactions deviennent plus lentes (Keuchel 1984).
Le vieillissement est l'ensemble des processus physiologiques
et psychologiques qui modifient la structure et les fonctions de l'organisme
à partir de l'âge « mûr ». Il est la
résultante des effets intriqués de facteurs
génétiques et de facteurs environnementaux auxquels est soumis
l'organisme tout au long de sa vie. C'est un processus naturel et physiologique
s'imposant à tous les être vivants qui doit être
distingué des effets des maladies (CNEG 2000).
Malgré les différentes définitions de la
vieillesse, l'organisation mondiale de la santé (OMS) retient le
critère d'âge de 65 ans et plus. La définition sociale
utilise l'âge de cessation d'activité professionnelle pour la
vieillesse, ce qui revient à entrer dans la vieillesse à 55 - 60
ans. Par contre, par le calcul des taux d'équipements et de services
destinés aux personnes âgées, l'âge de 75 ans semble
plus pertinent. Enfin, l'âge moyen constaté dans les institutions
gériatriques est d'environ 85 ans. En fait, La perception de la
vieillesse ou de celle des autres est très variable et personnelle
(Belmin et coll. 2003). En effet, le vieillissement se manifeste de
façon très variable d'un individu à l'autre, en raison de
multiples facteurs: génétiques, immunologiques, endocriniens,
nutritionnels, comportementaux, etc.
Selon le dictionnaire usuel de psychologie (Sillamy 1983), la
sénescence se manifeste «par un affaiblissement des défenses
immunologiques; un ralentissement des fonctions de l'organisme; des
modifications anatomiques (atrophie des tissus, sclérose)». Ces
modifications biologiques ne se produisent cependant pas toutes
simultanément et au même moment chez tous les êtres humains
mais il existe, chez des personnes du même âge, de grandes
différences.
2- Les effets
physiologiques, psychosomatiques et psychomoteurs du vieillissement
Le vieillissement s'accompagne d'une diminution des
capacités fonctionnelles de l'organisme. D'une façon
générale, cette altération se manifeste le plus dans les
situations qui mettent en jeu les réserves fonctionnelles (effort,
stress, maladies aiguës). Cette diminution des réserves
fonctionnelles induit une réduction de la capacité de l'organisme
à s'adapter aux situations d'agression. De même, plusieurs
systèmes de régulation de paramètres physiologiques
s'avèrent moins efficaces chez le sujet âgé. Il faut
souligner que cette réduction fonctionnelle liée au
vieillissement est très variable d'un organe à l'autre
(vieillissement différentiel inter-organe). De plus, à âge
égal, l'altération d'une fonction donnée varie fortement
d'un individu âgé à l'autre (vieillissement
interindividuel) (Aquino 2007). La population âgée est ainsi
caractérisée par une grande
hétérogénéité. En effet, les
conséquences du vieillissement peuvent être très
importantes chez certains sujets âgés et être minimes voire
absentes chez d'autres individus du même âge.
En plus, le déclin des capacités physiques
contribue à l'apparition d'un état dépressif au cours de
l'avancée en âge (vieillissement). Or, l'activité physique
par son action sur l'aptitude physique et par le bien-être physique
qu'elle entraîne pourrait favoriser un état de bien-être
psychologique et réduire les symptômes dépressifs chez le
sujet âgé. Les études concernent cependant des sujets
âgés présentant des formes mineures de dépression et
les études portant sur des formes plus graves de dépression
manquent pour mieux appréhender les effets de l'activité
physique. En outre, les mécanismes neurologiques, biochimiques, sociaux
ou psychologiques qui sous-tendent la relation entre dépression et
activité physique chez le sujet âgé sont encore mal connus.
Certains auteurs suggèrent que l'activité physique pourrait
exercer un effet antidépresseur ou s'opposer au stress via la production
de béta-endorphines plasmatiques ou d'opioïdes centraux, expliquant
la sensation de bien-être après l'activité (Ehrlé
2008).
2.1- Le vieillissement du
système cardiovasculaire
Ce système est important puisqu'il permet de maintenir
un débit sanguin adapté aux besoins des tissus et des organes.
Son vieillissement physiologique, génétiquement programmé,
se fait de façon lente et progressive. Cependant, il est important de
noter qu'il est inégal selon les individus ; les habitudes de vie de
chacun, notamment pour ce qui est de la pratique d'activités physiques
au cours de l'existence, jouant un rôle non négligeable dans le
vieillissement de ce système (Bates et coll. 1987). En effet, en
vieillissant, le système cardiovasculaire subit des modifications
structurales et fonctionnelles qui altèrent la capacité d'effort
(Bounhoure 1999). Les paramètres cardiovasculaires au repos se modifient
peu avec l'âge chez un individu en bonne santé, ils restent
suffisants pour assurer un débit sanguin adéquat. C'est à
l'effort que les effets du vieillissement sur la fonction cardio-circulatoire
sont manifestes. En effet, le vieillissement de notre système
cardiovasculaire se caractérise par :
- Une accumulation et une rigidifiassions du collagène
artériel, rendant les artères de grosse taille moins
dispensables, et par conséquent une augmentation de la post-charge
ventriculaire (Guinchard-Kunstler et coll. 2006).
- Une altération de l'élastine et du
collagène au niveau cardiaque, aboutissant à une diminution du
remplissage ventriculaire. Cependant, le débit cardiaque reste
adapté aux besoins de base et lors d'exercices d'intensité
sous-maximale (Hérisson et coll. 2007).
- Avec l'âge, le coeur augmente de poids et la paroi
ventriculaire s'épaissit, notamment au niveau du septum. Le nombre de
myocytes s'amenuise, mais leur taille augmente. La matrice collagène se
développe et se modifie, induisant une fibrose pariétale et une
hypertrophie concentrique. La chambre ventriculaire se rigidifie en raison de
la diminution du nombre et du pouvoir contractile des myocytes d'une part, de
la fibrose pariétale d'autre part. Le myocytes s'appauvrit en
matériel cytoplasmique. Cette involution entraîne des
altérations de la contraction et de la relaxation de la fibre
myocardique. De plus, des dépôts amyloïdes ou des
calcifications infiltrent la paroi et des altérations myofibrillaires
touchant aussi bien l'actine que la myosine apparaissent avec l'âge.
- Une diminution de la consommation maximale d'oxygène
() (Hérisson et coll. 2007) de plus de 10% par décennie
dès l'âge de 20 ans chez les sédentaires contre une
diminution seulement de 5% chez les individus actifs. Ceci prouvant que cette
diminution est très dépendante du niveau d'activité
physique et bien entendu, plus la diminue, moins l'individu est capable de développer des efforts
importants.
- Une altération de la fonction diastolique cardiaque
et par une baisse du débit cardiaque maximal due à une diminution
de la fréquence cardiaque maximale et à une baisse de la
compliance artérielle (la fonction systolique n'est que peu
altérée par l'avancée en âge) contribue à la
dégradation de l'aptitude cardio-circulatoire observée chez le
sujet âgé sédentaire (Thomas et coll. 2006). Si
l'entraînement s'accompagne d'une baisse de la fréquence cardiaque
de repos et à l'exercice sous-maximal, il n'en demeure pas moins que la
diminution de la fréquence cardiaque maximale demeure chez le sujet
âgé entraîné le principal facteur limitant de
l'aptitude physique cardio-circulatoire avec l'âge (Swynghedaw et coll.
2006).
- La diminution de la capacité d'effort et de la FC
max, l'augmentation de la pression systolique et de l'épaisseur de la
paroi ventriculaire, et l'altération du métabolisme du glucose et
des lipides sont les faits les plus marquants de la sénescence du
système cardiovasculaire (Swynghedaw 1999).
Donc, au repos, la fonction cardiaque des personnes
âgées reste adéquate, sauf en cas de pathologie
associée. C'est à l'effort et au stress que les effets du
vieillissement sur le système cardio-circulatoire sont manifestes.
Toutes ces modifications dues au vieillissement cardiovasculaire vont entrainer
chez le sujet âgé des modifications non négligeables de
l'adaptation à l'exercice.
2.2- Le vieillissement
musculaire
Le vieillissement musculaire s'accompagne d'une perte
d'environ 50% de la masse musculaire entre 20 et 80 ans (Herisson et coll.
2007). D'après ces auteurs, cette perte musculaire est la
conséquence d'une diminution du nombre total des fibres équipant
les muscles au cours de l'avancée en âge. Ce
phénomène, appelé sarcopénie, se traduit par une
altération des performances musculaires et une importante
fatigabilité. La sarcopénie est également un facteur
prépondérant de la réduction de la , abordée précédemment.
Concernant la baisse de la masse musculaire, elle est
principalement due à une diminution des fibres musculaires rapides (ou
fibres de types II) sollicitées lors des exercices intenses et rapides,
alors que les fibres musculaires lentes (ou fibres de type I),
sollicitées lors des activités aérobies, semblent
préservées. Ces modifications, qui s'expliquent par une
réduction de la capillarisation et des activités enzymatiques
musculaires, sont potentiellement réversibles. En effet, par l'exercice
de force, on augmente la surface occupée par les fibres de type II et la
masse musculaire, et par l'exercice d'endurance on augmente l'activité
enzymatique oxydative du muscle (Thompson 2002).
De plus, la diminution de masse musculaire est
associée très rapidement à une diminution de force
musculaire (Brown et coll. 1995). Il en résulte une diminution de
fréquence et de durée des activités physiques, y compris
de la marche, du jardinage, qui entraîne une fonte musculaire plus
importante. Cette diminution de force musculaire, quand elle devient
importante, est à l'origine de troubles de l'équilibre et de
chutes pouvant entraîner l'apparition d'une nouvelle pathologie notamment
d'une fracture (Lesourd 1997). Les altérations de la force musculaire
apparaissent plus précocement que la diminution de la masse musculaire,
et il ne faut pas attendre l'apparition d'un amaigrissement pour faire le
diagnostic d'altération de fonction musculaire en gériatrie.
2.3- Le vieillissement du
système nerveux
Le cerveau est le centre de contrôle de l'organisme. Il
reçoit les signaux des sens qui le renseignent sur l'environnement,
analyse l'information puis envoie des messages aux différents muscles
par un réseau de nerfs qui composent le système nerveux. Avec
le vieillissement, le temps de réaction après l'arrivée
d'une nouvelle information est augmenté. De la même façon,
il existe une augmentation des temps de conduction des nerfs
périphériques qui permettent d'apporter au cerveau des
informations sur la sensibilité proprioceptive (Plum 1999).
De nombreuses modifications neuropathologiques et
neurobiologiques du système nerveux central ont été
décrites au cours du vieillissement (CNEG 2000), parmi lesquelles il
faut principalement mentionner :
- la diminution du nombre de neurones corticaux, la
raréfaction de la substance blanche et la diminution de certains
neurotransmetteurs intracérébraux (en particulier
l'acétylcholine).
- Le vieillissement s'accompagne d'une réduction et
d'une déstructuration du sommeil. La diminution de
sécrétion de mélatonine par l'épiphyse, rend compte
au moins en partie d'une désorganisation des rythmes circadiens chez les
individus âgés.
- La réduction de la sensibilité des
récepteurs de la soif (osmorécepteurs) et les modifications du
métabolisme de l'arginine vasopressine (AVP) rendent compte au moins en
partie de la diminution de la sensation de la soif chez les personnes
âgées.
L'ensemble de ces modifications concourt à majorer la
vulnérabilité cérébrale des personnes
âgées à l'égard des agressions, et notamment le
risque de syndrome confusionnel.
L'augmentation des temps de conduction des nerfs
périphériques est à l'origine d'une diminution de la
sensibilité proprioceptive (hypopallesthésie) qui favorise
l'instabilité posturale. Le vieillissement du système nerveux
autonome se caractérise par une hyperactivité sympathique
(augmentation des taux plasmatiques des catécholamines) et par une
réduction de la réponse aux stimulations en raison d'une
diminution de sensibilité des récepteurs aux
catécholamines (CNEG 2000).
2.4- Le vieillissement des
performances cognitives
Les fonctions les plus sensibles aux effets du vieillissement
sont les capacités mnésiques à court terme, le temps de
réaction, l'attention sélective, les capacités
Visio-spatiales et l'intelligence fluide, qui reflète les
capacités de mémorisation d'un vocabulaire ou d'informations
nouvellement appris (Stern 2002). Malgré les discordances de
résultats des différentes études, il semble que
l'activité physique ait une influence bénéfique sur la
cognition et, en particulier, sur les processus d'attention, et que cet effet
bénéfique soit non seulement assez spécifique du sujet
âgé mais aussi proportionnel au degré de vieillissement
cognitif (Blain et coll. 2000). Les déficits cognitifs observés
chez les sujets âgés pourraient résulter des effets
cumulatifs de l'altération de l'état de santé, du bas
niveau d'éducation et du vieillissement, qui sont des variables
affectant le niveau d'activité physique. L'activité physique
pourrait ainsi servir de variable intermédiaire entre ces variables et
l'état cognitif. L'activité physique pourrait exercer cet effet
bénéfique en améliorant l'utilisation de l'oxygène
et/ou le débit sanguin cérébral en exerçant une
action trophique directe synaptique et/ou neuronale en raison de
l'enrichissement de l'environnement en stimulations sensorielles et motrices,
en réduisant l'insulinorésistance et/ou en améliorant
l'estime de soi (Scarmeas et Stern 2003). De plus, l'exercice physique favorise
un meilleur capital verbal, une rétention visuelle plus importante, une
bonne structuration spatiale, un tonus mental plus élevé et
contribue également au développement de la mémoire et des
habiletés intellectuelles. Plusieurs études ont montré une
amélioration des performances cognitives après un
entraînement (Newson et Kemps 2005).
2.5- La réduction de
l'aptitude physique
L'avancée en âge s'accompagne d'une
détérioration de l'aptitude à l'exercice de longue
durée (la filière aérobie) et de l'aptitude à
l'exercice bref et intense (la filière anaérobie). C'est ainsi
qu'à partir de 20- 30 ans, on note une réduction de 1 % par an de
la consommation maximale d'oxygène relative au kilogramme de poids
corporel, qui est un estimateur global de l'aptitude cardiorespiratoire. Les
seuils dits « anaérobie » lactique ou ventilatoire, qui
indiquent à quel moment de l'exercice la voie métabolique vient
compléter la voie aérobie et reflètent la fonction
aérobie musculaire, diminuent également avec l'avancée en
âge, mais moins rapidement que la consommation maximale d'oxygène.
Ceci suggère que si les capacités d'exercice maximal diminuent
rapidement avec l'âge, les possibilités d'exercice sous-maximal
proche des activités de la vie quotidienne sont plus longtemps
conservées (Blain et coll. 2000).
Toutefois, des études ont montré que ce
déclin progressif et régulier peut être minimisé par
l'entraînement. En effet, Health et coll. (1981) ont comparé la
consommation maximale d'oxygène d'athlètes de compétition
âgés de 60 ans en moyenne à celle d'un groupe
d'athlètes de compétition plus jeunes d'âge moyen 22 ans.
Les deux groupes étaient appariés sur la quantité
d'entraînement (96 km de course à pied par semaine),
l'intensité de l'entraînement et les meilleures performances
réalisées à des compétitions similaires au
même âge. La consommation maximale d'oxygène des
athlètes âgés n'était que de 15 % inférieure
à celle des athlètes plus jeunes alors que 40 ans les
séparaient, suggérant qu'une baisse de 4% par décennie
pourrait représenter l'effet propre du vieillissement.
Une étude similaire sur le plan méthodologique
portant sur des athlètes jeunes (âge moyen 25 ans) et
âgés (âge moyen 56 ans) spécialistes du 10 km, a
également démontré une baisse de la de 9 % à 30 ans d'écart, soit 3 % par décennie
(Allen et coll. 1985).
Plusieurs études ont confirmé ces
résultats en montrant qu'un entraînement, à raison de 3
séances hebdomadaires d'une durée minimale de 20 minutes et d'une
intensité minimale de 40 % de, induit un gain de allant de 8 à 40 %. Les résultats sont d'autant plus
marqués que les sujets sont âgés et présentent une
basse avant l'entraînement (Chatard et Denis 1994; Hepple et coll.
1995).
De nombreuses études ont aussi montré que la
vitesse d'adaptation de l'organisme à un effort, même
d'intensité élevée, est semblable entre les sujets de plus
de 65 ans et les jeunes. L'essentiel du gain en consommation maximale
d'oxygène étant obtenu en 3 mois chez le sujet âgé
(Sheldahl et coll. 1993). La durée des bénéfices obtenus
chez les sujets âgés semble décroître rapidement
durant une année qui suit l'entrainement, et s'annule en 4 ans environ.
Donc, il est nécessaire de poursuivre l'activité physique pour
conserver les bénéfices obtenus.
Les capacités fonctionnelles décroissent avec
l'âge et influencent significativement l'autonomie de la personne (Wilson
et Tanaka 2000). En se limitant aux déterminants physiques, nous
considérons que les capacités aérobies, musculaires et
sensitive-sensorielles représentent le tripode de l'autonomie
fonctionnelle dont il faut prévenir le déconditionnement. Pour
autant, on ne sait toujours pas si cette dégradation doit être
attribuée au vieillissement qui entraîne une baisse du niveau
d'activité ou si c'est la baisse d'activité qui favorise les
dégénérescences fonctionnelles. Quoi qu'il en soit, il est
nécessaire de rester actif afin de minimiser les effets de l'âge
(Bernard 2004).
3- Les bienfaits de la
pratique physique
Avec le temps, nos différentes fonctions vieillissent
et rendent parfois la vie quotidienne moins agréable. Si certains
individus vivent pleinement leur avancée en âge et restent en
bonne santé très longtemps, d'autres vieillissent moins bien et
perdent leur autonomie de manière prématurée. Cependant,
il ne faut pas se dire que les mauvais effets du vieillissement sont
irrémédiables. En effet, les études
réalisées ces vingt dernières années sur les effets
du vieillissement montrent que la pratique régulière d'une
activité physique apporte des bénéfices multiples tout au
long de la vie et qu'elle est une condition nécessaire au vieillissement
réussi (Ferrucci et coll. 1999).
Voyons à présent pourquoi il est
nécessaire de continuer l'exercice physique, même à un
âge avancé. En prévenant les pathologies cardiovasculaires
et en favorisant le maintien des capacités fonctionnelles, de
l'indépendance et de la qualité de vie, l'activité
physique apparaît de plus en plus comme un moyen incontournable pour
réussir l'avancée en âge. La place
privilégiée accordée à l'activité physique
dans le programme « vieillissement et santé » ainsi que les
nombreux documents édités par l'OMS attestent de cette prise de
conscience, en particulier à partir de l'âge de 50 ans.
L'encouragement à la pratique des activités physiques
après l'âge de 50 ans est fondé sur la
nécessité de lutter contre les conséquences du
vieillissement. Les axes généraux de cette action sont
résumés par la devise d'une fédération sportive en
charge de personnes avançant en âge : PARER (Prévenir les
maladies, Améliorer la santé physique et psychique, Retarder la
dépendance, Eviter l'exclusion sociale, Réussir sa retraite)
(Pillard et coll. 2006).
3.1-Effets de l'activité
physique sur le vieillissement cardiovasculaire
Il est bien connu que plus la est importante, plus l'individu n'est capable de développer des
efforts importants. Rappelons également que lors du vieillissement dit
normal, cette valeur diminue de 10% par décennie, rendant la personne
âgée de moins en moins autonome pour ce qui est des efforts de
longue durée comme la marche, le cyclisme ou le ski de fond.
Il a été démontré encore que le
minimum d'augmentation observé après un réentrainement
était de 30% et que, en fonction de l'intensité de ce
réentrainement, ces valeurs pouvaient aller jusqu'à 50-100% de
la, des résultats qui sont jamais observés chez le sujet
jeune. Ceci démontre que l'entrainement est efficace à tous les
âges de la vie et qu'il l'est relativement plus influençant chez
le sujet âgé. Par conséquent, l'entrainement est plus
efficace chez ceux partant des valeurs de les plus basses (Chan et coll. 2003).
3.2- Effets de la pratique
physique sur le vieillissement musculaire
Même s'il est progressif et relativement tardif,
débutant aux alentours de 50 ans, le
vieillissement musculaire s'accompagne inéluctablement
d'une diminution de la masse musculaire avec une réduction de la force
et de la puissance ; ce qui, à long terme peut devenir source de
dépendance chez l'individu âgé (Thomas et Tissandier
2006).
Or, il a été démontré que les
sujets âgés peuvent tirer un bénéfice important de
la pratique de la musculation dès lors que les résistances
utilisées sont adaptées (Fiatarone, 1994). Donc, des effets
musculaires sont même possibles chez les sujets très
âgés ou fragiles. Ainsi, selon Amblard et coll. (2005), maintenir
la masse musculaire et améliorer la force constituent des objectifs
primordiaux dans toute tentative de prévention de la survenue de
complications liées au vieillissement musculaire. Une activité
physique régulière ralentit la diminution de la masse musculaire
et elle est susceptible d'avoir des effets directement positifs sur la
santé du sujet âgé.
3.3-Effets de la pratique
physique sur l'équilibre et la prévention des chutes
Selon différentes études (Hérisson et
coll., 2007; Thomas et Tissandier 2006), 30 à 50 % des personnes
âgées de 65 ans et plus chutent au moins une fois par an. De plus,
dans 50% des cas, une récidive de chute est observée dans
l'année suivante à la première chute. Même si elles
sont bénignes, les chutes sont souvent à l'origine d'une perte
d'autonomie. Cependant, une activité physique régulière
basée sur des exercices d'endurance, de force, d'équilibre, de
souplesse et de coordination peut permettre de lutter contre cette perte
d'autonomie (Province et coll. 1995). En effet, nombreux sont les effets
bénéfiques d'une telle activité : réduction du
temps de réaction, augmentation de la force et de la vitesse de
contraction musculaire, amélioration de l'activation des muscles
responsables de rétablir l'équilibre du tronc en cas de
déséquilibre, etc.
Enfin, il est important de rappeler que pour limiter les
risques de chutes, il est nécessaire de stimuler les différents
capteurs qui nous permettent de tenir en équilibre. En effet, les
exercices de proprioception ou encore basés sur la
rééducation vestibulaire, permettent de prévenir
l'instabilité posturale en stabilisant le regard et le corps. De plus,
ils diminuent la dépendance vis-à-vis de l'afférence
visuelle habituellement rencontrée chez le sujet âgé
(Province et coll. 1995).
3.4- Effets de la pratique
physique sur le vieillissement du squelette
Même s'il y a peu d'impact, le travail musculaire est
toujours présent et permet de tirer sur les os et par conséquent
de favoriser le processus d'ossification. Il a également
été démontré que la marche, bien que ce soit un
exercice très simple, est très efficace en termes de gain de
densité minérale osseuse (DMO) et peut être utilisée
à titre de prévention à large échelle. Sinaki et
coll. (2002), ont également montré que les types d'exercices
influant favorablement sur la masse osseuse ou possédant un pouvoir
ostéogénique, s'accompagnaient d'un impact sur le sol ou d'un
renforcement musculaire. De plus, ces chercheurs ont mis en avant le fait qu'un
exercice régulier renforçant la musculature lombaire chez la
femme ménopausée pouvait réduire de 63% le risque de
fractures vertébrales, ces dernières étant
fréquentes en cas d'ostéoporose.
Ainsi, à tout âge il est possible d'augmenter la
DMO et réduire le risque de fractures. Toutefois, un résultat
positif pour le squelette ne semble être obtenu que par la pratique
régulière et sur une longue durée d'une ou plusieurs
activités physiques. En effet, si une demi-heure de marche, trois fois
par semaine, semble suffisante, le gain osseux disparait à l'arrêt
de l'entrainement. D'où l'importance de pratiquer une activité
physique régulière et bien calibrée tout au long de la vie
pour améliorer la masse et la qualité osseuse, et ainsi
prévenir les risques d'ostéoporose.
3.5- Effets de la pratique
physique sur les articulations
Comme nous l'avons vu précédemment, le
vieillissement articulaire est souvent accompagné d'arthrose, maladie
synonyme d'usure prématurée du cartilage; alternant des phases
douloureuses et des périodes de rémission pour les personnes qui
en sont atteintes.
Ce sont justement à cause de ces douleurs
exacerbées par l'effort que de nombreux individus touchés par
l'arthrose cessent leurs activités, de peur d'avoir mal mais aussi
d'user davantage
leur (s) articulation(s) malade(s) (Hérisson et Lecocq
2007). Or, l'immobilisation prolongée d'une articulation est
délétère sur son fonctionnement, au même titre
qu'une charge mécanique trop importante ou à vitesse trop
élevée (Amblard et coll. 2005).
Dans cet objectif, Perrin et coll. (1994) ont
étudié une population, de 250 sujets âgés de 60 ans
et plus, atteints de gonarthrose (arthrose du genou). Ces sujets ont
été suivis pendant 18 mois et répartis en trois groupes :
deux groupes suivant un programme d'exercices physiques différents et un
groupe sans exercice. Les résultats de cette étude ont
montré que les cas d'invalidité physique dans les gestes de la
vie quotidienne tels que manger, s'habiller ou faire sa toilette,
étaient moins nombreux chez ceux qui faisaient de l'exercice
comparé à ceux qui n'en pratiquaient pas.
Cependant, il faut éviter certaines pratiques trop
brusques pour les articulations malades et par conséquent bien
connaître ses capacités si l'on ne veut pas user le cartilage
articulaire. Par exemple, pour l'arthrose de genou, on conseillera la marche
à allure modérée sur terrain plat, la natation à
l'exception de la brasse, etc.
3.6- Effets de la pratique
physique sur le déclin cognitif
Sur le plan cognitif, les différentes fonctions, et
particulièrement la mémoire, sembleraient mieux
préservées chez les sujets âgés sportifs que chez
les sédentaires (Hérisson et coll. 2005). L'une des raisons
évoquées serait une meilleure oxygénation
cérébrale due à la pratique régulière d'une
activité physique aérobie.
La pratique régulière d'une activité
physique, comme la marche, a été associée à de
meilleures performances cognitives et à une diminution de l'incidence du
déclin cognitif chez 18 766 femmes âgées de 70 à 81
ans participant à la Nurses'Health Study (Mc Cartney et coll. 1998).
Récemment, des chercheurs italiens (Ministère de
la santé, 2003-2005) se sont penchés sur
l'éventuelle corrélation qu'il pouvait y avoir entre l'apparition
d'une démence vasculaire - la forme de démence la plus
répandue après la maladie d'Alzheimer- et la pratique d'un
exercice physique régulier. Leur étude portait sur 750 personnes
âgées de plus de 65 ans qui ne présentaient pas de troubles
cognitifs au début de l'observation. Après quatre ans
d'observation, les chercheurs en ont conclu que les individus qui
dépensaient le plus d'énergie - en marchant par exemple -
diminuaient le risque de développer une démence vasculaire de 27%
par rapport aux sujets qui se dépensaient le moins.
Par conséquent, l'activité physique jouerait un
rôle préventif dans l'apparition des démences vasculaires
et améliorerait les performances cognitives chez le sujet
âgé.
4- La qualité de
vie
4.1- La qualité de vie
et le vieillissement
Pour plusieurs personnes, le vieillissement s'accompagne d'une
diminution des performances cognitives, de la qualité de vie et du
bien-être. Toutefois, des études récentes ont montré
que certains facteurs environnementaux, tel que maintenir un style de vie actif
et faire de l'exercice sur une base régulière, peuvent
modérer ces effets délétères du vieillissement
(Kramer et coll. 2004). Des études transversales suggèrent que la
condition cardiorespiratoire est associée à de meilleures
performances cognitives chez les aînés, plus
précisément aux tests mesurant l'attention et les fonctions
exécutives. De plus, les études d'intervention, dans lesquelles
des personnes âgées plutôt inactives participent à
un programme d'exercices réguliers à une
intensité suffisante pour augmenter leur niveau de condition physique,
ont également permis de confirmer la relation entre le niveau de
condition physique et la vitalité cognitive (Col combe et Kramer,
2003).
Selon Brutel, (2002), il est possible d'augmenter la grâce à la pratique d'une activité physique
régulière par augmentation du débit cardiaque maximal et
du volume d'éjection systolique maximal. Cette augmentation de la
consommation maximale d'oxygène est importante pour la qualité de
vie du sujet.
4.2- La qualité de vie
et la pratique physique
L'activité physique pratiquée
régulièrement sous couvert d'une évaluation
préalable, permet à l'individu de conserver des performances
cardiovasculaires satisfaisantes et par conséquent contribue à
l'amélioration de sa qualité de vie en maintenant une autonomie
fonctionnelle adéquate. Comme par exemple, une activité physique
bien dosée permet d'améliorer la qualité de vie des
personnes touchées par l'arthrose en atténuant la douleur et en
améliorant l'amplitude des mouvements.
D'autre part, du point de vue psychologique, sociale et
relationnelle, la pratique d'un exercice physique régulier peut
permettre de réduire le stress et l'anxiété
(Hérisson et coll. 2005). Aussi, en améliorant l'image de soi, on
observe à long terme un bien-être général. De plus,
la pratique d'une activité physique permet de rompre l'isolement social
dont souffrent de nombreuses personnes âgées. En effet, cette
pratique se fait le plus souvent au sein d'une association ou entre amis et
voisins; par conséquent elle intègre la personne dans un mode
relationnel qui donne sens et valeur aux contacts sociaux et à la
convivialité. Il est important de lutter contre les
préjugés de certaines personnes âgées qui disent ne
plus vouloir faire d'exercice physique sous prétexte qu'elles sont trop
vieilles.
Le sport doit permettre aux personnes âgées de se
réinvestir dans la société, et ainsi d'améliorer
l'image qu'elles ont d'elles-mêmes. Avoir une activité physique
régulière, c'est avant tout continuer à bouger au
quotidien, en marchant, sortant le plus souvent possible. D'une façon
générale, l'important n'est pas tant l'intensité ou la
difficulté de ces activités mais plutôt leur
régularité (Puisieux 2006).
Au Liban, plusieurs études ont été
intéressées aux personnes âgées mais surtout
à leurs états, les causes et les facteurs de risques dans les
maisons de retraites (Waked et coll. 2007 ; Saad et coll. 2008). Mais pas
d'études concernant l'activité physique des personnes
agées et son influence sur leur qualité de vie.
SYNTHESE ET OBJECTIF
Le processus de vieillissement va altérer tous les
tissus, notamment ceux de l'appareil locomoteur (Herisson et coll. 2007, Brown
et coll. 1995), cardiovasculaire (Bates et coll. 1987, Bounhoure 1999,
Guinchard-Kunstler et coll. 2006), et du système nerveux (Plum 1999,
CNEG 2000). De plus, le vieillissement s'accompagne d'une diminution des
capacités fonctionnelles de l'organisme, des performances cognitives, de
la qualité de vie et du bien-être des personnes (Col combe et
Kramer, 2003).
L'activité physique adaptée, atténue les
effets du vieillissement, avec un retentissement favorable sur le taux de
mortalité, les maladies cardio-vasculaires, l'obésité, le
diabète, l'ostéoporose, certains cancers, les défenses
immunitaires et une prolongation des performances cognitive (Chan et coll.
2003, Thomas et Tissandier 2006, Mc Cartney et coll. 1998, Pillard et coll.
2006).
En prévenant les pathologies cardiovasculaires, en
favorisant le maintien des capacités fonctionnelles, de
l'indépendance et de la qualité de vie, l'activité
physique apparaît de plus en plus comme un moyen incontournable pour
réussir l'avancée en âge (Ferrucci et coll. 1999).
La médecine de réadaptation se préoccupe
au premier chef de l'activité physique, à la fois comme un moyen
thérapeutique et comme un objectif pour augmenter l'activité
physique et améliorer la qualité de vie. Et ceci, puisqu'une
activité physique représente l'un des champs d'investigation les
plus intéressants car sa pratique régulière permet d'une
part de retarder ou de ralentir certains processus
délétères liés au vieillissement mais aussi
d'améliorer la qualité de vie des sujets âgés et de
retarder l'entrée dans la dépendance.
Vu l'importance du lien entre ces trois grands
paramètres: le vieillissement, la pratique physique et la qualité
de vie, et puisque le Liban manque d'un telle type d'étude, notre
objectif sera d'étudier l'effet de la pratique physique sur la
qualité de vie des personnes âgées à Beyrouth.
METHODOLOGIE GENERALE
1- Sujets
L'enquête a été menée auprès
d'un échantillon représentatif de la population libanaise vivant
à Beyrouth, qui a été constitué de façon
aléatoire. Une population de 200 sujets âgés entre 64 et 80
ans dont 112 femmes et 87 hommes ont participé à cette
étude.
2- Le protocole expérimental
Questionnaires :
Puisque l'objectif était l'effet de la pratique
physique sur la qualité de vie des personnes âgées, les
questionnaires utilisés sont divisés en trois parties :
· questionnaire personnel : la première
partie concerne l'identité de la personne, ses caractéristiques
anthropométriques (âge, taille, poids) et deux questions
générales sur son statut de travail et de santé (annexe
1).
· questionnaire d'activité physique : la
deuxième partie est un questionnaire d'activité physique (Score
d'activité physique de Dijon) (annexe 2) qui comprend 9 questions sur la
pratique physique quotidienne, sportive et de loisir.
Le Score d'activité physique de Dijon est un
questionnaire de durée limitée, facilement intelligible
(éventuellement auto administrable), ne nécessitant pas
d'explications préalables importantes, pouvant s'adresser à
différentes tranches d'âge, couvrant les principaux champs de
l'activité humaine (vie sociale et professionnelle, loisirs et sports),
abordant les aspects de durée, d'intensité, de fréquence
ainsi que le versant d'inactivité. Concernant le choix des items, il fut
déterminé sur les données de la littérature en
recherchant de façon prioritaire l'appréciation de
l'activité physique pratiquée habituellement par les sujets, sans
référence descriptive à une période fixe (pas de
période de rappel comme utilisée dans la plupart des
questionnaires). Cette notion d'habitude de vie étant prioritaire,
notamment dans la perspective d'une modification de l'hygiène de vie, le
versant évaluation de l'adaptation à l'effort par le
questionnaire fut placé au second plan, ce qui fut un
élément déterminant dans la brièveté du SAP.
Par ailleurs, ces items furent majoritairement (5/9) dédiés
à l'activité sportive et de loisir plutôt qu'aux
activités quotidiennes (sociales et professionnelles) afin de
privilégier la prise en compte de la charge physique (à
prédominance endurante) pouvant influer sur l'état de
santé.
Le calcul du score d'activité physique se fait en
additionnant le total des points obtenus après chaque réponse,
pour obtenir un score sur 30.
· questionnaire de qualité de vie (annexe
3) : la troisième partie est le questionnaire de qualité de
vie (WHOQOL-OLD) qui est en version anglaise puisqu'il n'est pas valable encore
en version française.
Le WHOQOL-OLD est un questionnaire qui teste la qualité
de vie des personnes âgées, il est vise les personnes
âgées de plus de 60 ans et même de plus de 80 ans. Il peut
être utilisé pour les personnes saines comme pour les personnes
malades.
Il comprend 24 questions dont : 9 questions sur la
capacité de l'individu à expérimenter le sentiment de la
liberté de choisir et de contrôler sa vie dans les deux
dernières semaines. 5 questions sur combien l'individu a pu faire tout
ce qu'il veut et complètement dans les deux dernières semaines. 6
questions sur combien l'individu est heureux du déroulement de sa vie.
Enfin, 4 questions sur les relations intimes de la personne.
Pour chaque question, il y a 5 possibilités de 1
à 5. Généralement, les scores élevés (%)
correspondent à une qualité de vie élevée et les
faibles scores représentent une faible qualité de la vie; mais
il y a quelques questions (1, 2, 6, 7, 8, 9, 10 identifié par une
« * ») qui se calculent de manière négative,
c'est-à-dire 1 = 5, 2 = 4, 3 = 3, 4 = 2, 5 = 1.
Notons que pour calculer le total de pourcentage de
WHOQOL-OLD, on fait la somme des 24 questions (1=0% ; 2= 25% ;
3=50% ; 4=75% ; 5=100%) et on divise le total sur 24.
L'enquête est faite sous forme de courte interview avec
des gens rencontrés dans la rue, les grands marchés, plusieurs
clubs sportives et aux églises.
3- Statistique
Les résultats sont exprimés en moyennes #177;
SEM ou en pourcentage. Les données sont analysées à l'aide
du logiciel Statistica 7.1. La distribution normale des valeurs a
été testée en utilisant le test de Kolmogrov-Smirnov. Les
variables descriptives entre les groupes ont été comparées
à l'aide du t-test pour les données paramétriques
ou du test de Mann-Whitney pour les données non-paramétriques.
Les prévalences étaient comparées par le test chi-2
(÷²). Les tests Pearson (données paramétriques) ou
Spearman (données non-paramétriques) ont été
utilisés pour détecter des corrélations entre les
variables.
RESULTATS
1- Les
caractéristiques anthropométriques des personnes
âgées
Le tableau 1 montre les caractéristiques
anthropométriques des sujets. Nos résultats montrent que nos
sujets sont appariés sur l'âge, mais comme attendu, les hommes ont
une taille significativement supérieure que celle des femmes (p <
0.01). Aucune différence significative n'apparait en termes de poids et
d'IMC entre les femmes et les hommes. La prévalence de surpoids et
d'obésité est élevée dans la population totale,
toutefois, les hommes présentent une prévalence de surpoids
significativement supérieure que celle des femmes (÷² =
8.2 ; p<0.05).
Tableau 1 : Caractéristiques
anthropométriques des sujets
|
Population totale
(n=200)
|
Femmes
(n=113)
|
Hommes
(n=87)
|
Femmes vs Hommes
(p)
|
Age (années)
|
71.1 #177; 0.4
|
71.6 #177; 0.5
|
70.5 #177; 0.4
|
NS
|
Poids (kg)
|
75.2 #177; 0.8
|
73.9 #177; 1.2
|
76.9 #177; 1.0
|
NS
|
Taille (m)
|
1.68 #177; 0.004
|
1.67 #177; 0.005
|
1.69 #177; 0.07
|
< 0.01
|
IMC (kg/m2)
|
26.6 #177; 0.2
|
26.5 #177; 0.4
|
26.8 #177; 0.2
|
NS
|
Non-obèses (%)
|
30.5
|
38
|
20.6
|
< 0.05
|
En surpoids (%)
|
50.5
|
42.5
|
61
|
< 0.05
|
Obèses (%)
|
19
|
19.5
|
18.4
|
NS
|
Valeurs en moyennes #177; SEM et en pourcentage ; IMC :
indice de masse corporelle ; % : pourcentage; p :
différence intersexe (hommes vs femmes) par Anova test (pour moyenne) ou
÷² (pour prévalence).
2- Santé, travail,
score d'activité physique et qualité de vie des personnes
âgées
Le tableau 2 montre le statut de santé, de travail
des personnes âgées, ainsi que leur score d'activité
physique (/30 points) et leur qualité de vie (%). Les résultats
montrent qu'un grand pourcentage des sujets est atteint d'une maladie. Parmi
ceux-ci, la prévalence des hommes qui sont atteints par le
diabète, les maladies respiratoires et les maladies cardiovasculaires,
est plus élevée que celle des femmes. Tandis que les femmes sont
plus nombreux à être atteintes par 2 maladies à la fois
telles les maladies cardio-respiratoire et les maladies cardiovasculaires avec
le diabète (÷²= 18.2, p< 0.01). Il faut signaler que 14.7%
des personnes non-obèses contre 68.5 % des personnes en surpoids et 100
% des personnes obèses sont atteints d'une maladie.
Concernant le travail, les hommes sont plus nombreux à
travailler que les femmes (÷² = 24.2 ; p< 10-4).
De plus, 74.5% des personnes non-obèses contre 93.1 % des personnes en
surpoids et 98 % des personnes obèses ne travaillent pas. 83.7 % des
personnes âgées de moins de 60 ans et 92.1% des personnes
âgées de plus de 60 ans ne travaillent pas.
Enfin, le score d'activité physique et la
qualité de vie de toute la population sont à la moyenne et ils
sont significativement inférieurs chez les hommes comparés aux
femmes (p < 0.05 et p < 0.01 respectivement)
Tableau 2 : Santé, travail, score
d'activité physique et qualité de vie des sujets
|
Population totale
(n=200)
|
Femmes
(n=113)
|
Hommes
(n=87)
|
Femmes vs Hommes (p)
|
Maladie (%)
|
58
|
52.2
|
65.5
|
NS
|
Maladie
|
Diabète (%)
|
19.1
|
17
|
21.4
|
< 0.01
|
Respiratoire (%)
|
9.5
|
8.4
|
10.7
|
< 0.01
|
Ostéoporose (%)
|
0.9
|
0
|
1.8
|
< 0.01
|
Cardiovasculaire (%)
|
51.3
|
40.7
|
62.5
|
< 0.01
|
Cardiorespiratoire (%)
|
4.3
|
8.4
|
0
|
< 0.01
|
Cardiovasculaire + diabète (%)
|
14.8
|
25.4
|
3.6
|
< 0.01
|
Travailler (%)
|
11.5
|
1.8
|
24.1
|
< 10-4
|
Score d'activité physique (/30 points)
|
15.1 #177; 0.4
|
15.8 #177; 0.4
|
14.2 #177; 0.6
|
< 0.05
|
Qualité de vie (%)
|
58.7 #177; 1.3
|
62.7 #177; 1.9
|
53.6 #177; 1.6
|
< 0.01
|
Valeurs en moyennes #177; SEM et en pourcentage ;
% : pourcentage; p : différence intersexe (hommes vs femmes)
par Anova test (pour moyenne #177; SEM) ou ÷² (pour
prévalence).
3- Corrélations
Le tableau 3 montre les corrélations entre le score
d'activité physique et la qualité de vie avec les autres
paramètres. Tous les paramètres anthropométriques sont
négativement corrélés au score d'activité physique
et à la qualité de vie (p<0.05).
Tableau 3: Corrélations entre le score
d'activité physique et la qualité de vie avec les
paramètres anthropométriques
|
Score d'activité physique /30
|
Qualité de vie (%)
|
Age (ans)
|
-0.61
|
-0.68
|
Poids (kg)
|
-0.55
|
-0.59
|
IMC (kg/m2)
|
-0.51
|
-0.56
|
Les valeurs représentent les coefficients de
corrélation (R) pour une significativité p < 0.05
Le graphe 1 montre la corrélation entre le score
d'activité physique et la qualité de vie des personnes
âgées.
Graphe 1: corrélation score
d'activité physique et la qualité de vie
Les valeurs représentent les coefficients de
corrélation (R) et l'équation de corrélation, pour une
significativité p < 0.05.
DISCUSSION
Nos résultats montrent que 50% de la population est en
surpoids et que la prévalence de surpoids est supérieure chez les
hommes comparés aux femmes. De plus, dans la population
étudiée, une grande prévalence est atteinte de maladies
surtout cardiovasculaire. Enfin, le score d'activité physique et la
qualité de vie sont faibles dans la population totale et surtout chez
les hommes comparés aux femmes. De plus, ces deux paramètres sont
corrélés négativement avec les paramètres
anthropométriques et positivement entre eux.
Caractéristiques anthropométriques
Nos résultats montrent que la population totale a une
moyenne d'IMC de 26.6 kg/m2 et la prévalence de surpoids est
supérieure chez les hommes comparés aux femmes. Ces
résultats ressemblent à ceux trouvés par Sibai et coll.
(2003) au Liban. Toutefois, contrairement à ces auteurs, on a
trouvé que spécifiquement à Beyrouth, les femmes sont plus
en surpoids que les hommes.
Une prévalence élevée de surpoids est
couramment trouvée dans des études ultérieures (Cornillon
et coll. 2002, Santos et coll. 2011). En effet, le vieillissement s'accompagne
par une augmentation de la prévalence de surpoids et
d'obésité et ceci est relié à la prise de masse
grasse (surtout viscérale) et à la diminution de la masse
musculaire ce qui empêche les personnes âgées de faire de
l'activité physique et augmente la sédentarité (Schlienger
et coll. 2009).
Statut de santé et de travail
Nos résultats montrent que 58 % de la population totale
est atteinte d'une maladie chronique et que les maladies augmentent avec le
statut pondérale (14.7% de non-obèses, 68.5 % d'en surpoids et
100 % des obèses sont atteints d'une maladie). Concernant le travail,
24.1% des hommes travaillent contre seulement 1.8 % des femmes et ceux qui
travaillent sont des non obèses et âgées de moins de 60 ans
puisque 93.1 % des personnes en surpoids, 98 % des personnes obèses et
92.1% des personnes âgées de plus de 60 ans ne travaillent pas.
Il est connu que la sédentarité augmente avec
l'âge et avec elle la prise de poids et les maladies associées.
Ainsi, la sédentarité fait désormais partie des facteurs
de risque forts des maladies cardiovasculaires (Zafari et coll. 1998, Lakka et
coll. 1994). En effet, l'impact de l'activité physique sur ce genre de
maladie a également été démontré en
prévention primaire sur des grandes populations. Ainsi, il existe une
relation inverse entre le niveau d'activité physique et le risque
d'événements cardiovasculaires chez les femmes (Mansonet coll.
2002) et chez les hommes (Lee et coll. 2003). De plus, l'activité
physique est également préconisée au cours des maladies
métaboliques tels que le diabète (Gregg et coll. 2003) et la
dialyse (Oh-Park et coll. 2002).
Comme le montre clairement nos résultats, les maladies
augmentent avec le statut pondérale. Ainsi 100% des personnes
obèses sont atteints d'une maladie chronique. Ainsi, les constatations
sur le rôle de l'activité physique dans la prévention des
maladies ont conduit à des recommandations de prescription de
l'activité physique - au même titre qu'un traitement
médicamenteux - avec des encouragements pour que les professionnels de
la santé eux-mêmes donnent l'exemple dans leur style de vie
(Thompson et coll. 2003). Et ceci est clairement montré dans notre
population, puisque les personnes âgées qui travaillent, sont en
meilleur santé et ont moins de surcharge pondérale.
Score d'activité physique et qualité de
vie
Le score d'activité physique et la qualité de
vie de toute la population sont à la moyenne et ils sont
significativement inférieurs chez les hommes comparés aux femmes.
Ce qui indique que la plupart des personnes âgées à
Beyrouth ne s'intéressent pas à la pratique physique et ceci se
reflète automatiquement sur leurs qualité de vie.
Plusieurs études ont montré qu'un style de vie
actif préserve la fonction physique chez les personnes
âgées (Pollok et coll. 1994) et que les personnes
âgées qui participent à une activité physique
d'intensité modérée pendant plus d'une heure par semaine
avaient une meilleure qualité de vie que ceux qui étaient moins
actifs physiquement (Acree et coll. 2006). En effet, nos résultats
montrent que le score d'activité physique et celui de la qualité
de vie sont fortement relié (R = 0.85, p< 0.05) montrant
l'importance de la pratique physique dans le bien-être des personnes
âgées et leur espérance de vie.
De plus, la pratique de l'activité physique diminue le
risque de surpoids et d'obésité et vise à minimiser la
perte musculaire et osseuse (Schlienger et coll.2009). Ceci est bien
démontré dans nos résultats puisque des
corrélations négatives ont été trouvées
entre le score d'activité physique et la qualité de vie d'un
côté et les paramètres anthropométriques (âge,
poids, IMC) d'un autre côté, montrant que plus le score
d'activité physique est élevé moins on a un risque de
surcharge pondéral et ceci se reflète positivement sur la
qualité de vie des personnes âgées.
Enfin, la différence inter sexe montre que les femmes
pratiquent plus d'activité physique et ont une meilleure qualité
de vie comparées aux hommes. Ceci vérifie aussi les
résultats déjà trouvé qu'il y a plus de maladies et
de surcharge pondérale chez les hommes que chez les femmes. Ce
résultat peut être justifié par le manque de pratique
d'activité physique chez les hommes. Quand aux femmes, comme elles ne
travaillent pas généralement, elles ont plus du temps à
faire attention à leur santé et à pratiquer des
activités de loisir et de contact social et ceci influencera
certainement sur leur qualité de vie.
CONCLUSION ET
PERSPECTIVES
Nos résultats montrent que le score d'activité
physique et la qualité de vie sont faibles chez les personnes
âgées à Beyrouth et ces deux paramètres sont
négativement corrélés aux paramètres
anthropométriques et très fortement reliés entre eux.
Au Liban, l'activité physique apparait de plus en plus
dans les inscriptions médicales des médecins, dans les medias et
à cause de grands nombre de clubs. Elle apparait aussi dans la vie
sociale des personnes. Mais comme les résultats l'indiquent, la pratique
physique est encore faible parmi la population étudiée, et ceci
puisqu'au Liban, avoir une activité physique de loisir dépend de
la classe sociale et de l'éducation des gens. Pour cela, peu sont les
personnes âgées qui s'intéressent à ce type de
traitement et de loisir.
Ainsi, pour favoriser l'activité physique aux
retraités et son importance sur leur santé et leur qualité
de vie, il est primordial de bien prendre en considération les
différents publics réunis sous cette appellation
«retraités ». Il sera aussi important de faire une
éducation nationale sur l'importance de l'activité physique sur
la santé et la qualité de vie avec l'avance en âge.
Enfin, il serait important d'évaluer l'effet d'un
programme d'activité physique bien cadré sur les
paramètres anthropométriques, biologiques et sur
l'évolution de la qualité de vie chez des personnes
âgées.
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ANNEXES 1 :
QUESTIONNAIRE GENERAL
N ?.............
· Nom et prénom :
· Numéro de téléphone :
· Age :
· Poids :
· Taille :
· Sexe :
· Avez-vous des maladies chroniques ? ? Oui
?Non
Si oui, indiquez-le :
- maladies cardiaques
- maladies respiratoires
- hypertension
artérielle
- diabète
- autres
........................................
· Est ce que vous travaillez toujours ? ? Oui
? Non
Si oui, indiquez le type de
travail :...........................
ANNEXE 2 :
QUESTIONNAIRE D'ACTIVITE
PHYSIQUE
1) Vous considérez-vous comme :
3. très actif et de caractère sportif
2. moyennement actif physiquement
1. plutôt peu actif physiquement
0. franchement sédentaire
2) Considérez-vous que vos activités
quotidiennes (sociales et/ou professionnelles : déplacements,
manutentions, bricolage, courses, ménages, vaisselle, repassage...)
correspondent :
3. à une sollicitation physique intense
2. à une sollicitation physique moyenne
1. à une sollicitation physique modérée
0. à l'absence de sollicitation physique
véritable
3) Vos activités quotidiennes vous prennent
environ :
4. plus de 10 heures par semaine
3. entre 6 et 10 heures par semaine
2. entre 2 et 6 heures par semaine
1. moins de 2 heures par semaine
0. aucun temps consacré par semaine
4) L'activité sportive ou de loisir que vous
exercez est :
3. de forte intensité : fatigue musculaire importante
2. d'intensité modérée : fatigue
musculaire modérée
1. d'intensité légère : sans fatigue
musculaire
0. vous n'en exercez pas
5) Vous avez l'habitude de pratiquer cette ou ces
activités (sport, loisir) :
4. Quotidiennement
3. 3 à 6 fois par semaine
2. 1 à 2 fois par semaine
1. de façon irrégulière
0. jamais
6) La durée moyenne de vos séances
d'activité physique (sport, loisir) :
4. 60 minutes et plus
3. 30 à 60 minutes
2. 15 à 30 minutes
1. moins de 15 minutes
0. aucune activité
7) Combien de mois par an exercez-vous cette ou ces
activités (sport, loisir) ?
3. plus de 9 mois
2. entre 4 et 9 mois
1. moins de 4 mois
0. jamais
8) L'activité physique (sport, loisir)
entraîne-t-elle habituellement chez vous :
3. une fatigue importante et/ou un essoufflement important
2. une fatigue et un essoufflement modérés
1. pas de sensation de fatigue ni d'essoufflement
9) Vous restez au repos (sommeil, sieste ou repos
éveillé) :
3. moins de 12 heures par jour
2. entre 12 et 16 heures par jour
1. entre 16 et 20 heures par jour
0. plus de 20 heures
ANNEXE 3 :
QUESTIONNAIRE DE QUALITE DE
VIE (WHOQOL-OLD)
How much do you worry about what the future might
hold?
Not at all A little A moderate amount
Very much An extreme amount
1 2 3
4 5
1.(F25.1) To what extent do impairments to your senses (e.g.
hearing, vision, taste, smell, touch) affect your daily life?
Not at all A little A moderate amount Very
much An extreme amount
1 2 3
4 5
2. (F25.3) To what extent does loss of for example, hearing,
vision, taste, smell or touch affect your ability to participate in
activities?
Not at all A little A moderate amount Very
much An extreme amount
1 2 3
4 5
3. (F26.1) How much freedom do you have to make your own
decisions?
Not at all A little A moderate amount Very
much An extreme amount
1 2 3
4 5
4. (F26.2) To what extent do you feel in control of your
future?
Not at all Slightly Moderately
Very Extremely
1 2 3 4 5
5. (F26.4) How much do you feel that the people around you are
respectful of your freedom?
Not at all Slightly Moderately
Very Extremely
1 2 3
4 5
6. (F29.2) How concerned are you about the way in which you
will die?
Not at all A little A moderate amount
Very much An extreme amount
1 2 3
4 5
7. (F29.3) How much are you afraid of not being able to
control your death?
Not at all Slightly Moderately
Very Extremely
1 2 3
4 5
8. (F29.4) How scared are you of dying?
Not at all Slightly Moderately
Very Extremely
1 2 3 4
5
9. (F29.5) How much do you fear being in pain before you
die?
Not at all A little A moderate amount
Very much An extreme amount
1 2 3 4 5
10. (F25.4) To what extent do problems with your sensory
functioning (e.g. hearing, vision, taste, smell, touch) affect your ability to
interact with others?
Not at all A little Moderately
Mostly Completely
1 2 3
4 5
11. (F26.3) To what extent are you able to do the things you'd
like to do?
Not at all A little Moderately
Mostly Completely
1 2 3
4 5
12. (F27.3) To what extent are you satisfied with your
opportunities to continue achieving in life?
Not at all A little Moderately
Mostly Completely
1 2 3
4 5
13. (F27.4) How much do you feel that you have received the
recognition you deserve in life?
Not at all A little Moderately
Mostly Completely
1 2 3
4 5
14. (F28.4) To what extent do you feel that you have enough to
do each day?
Not at all A little Moderately
Mostly Completely
1 2 3
4 5
15. (F27.5) How satisfied are you with what you have achieved
in life?
Very dissatisfied Dissatisfied Neither satisfied
nor dissatisfied Satisfied Very satisfied
1 2
3 4
5
16. (F28.1) How satisfied are you with the way you use your
time?
Very dissatisfied Dissatisfied Neither satisfied
nor dissatisfied Satisfied Very satisfied
1 2
3 4
5
17. (F28.2) How satisfied are you with your level of
activity?
Very dissatisfied Dissatisfied Neither satisfied
nor dissatisfied Satisfied Very satisfied
1 2
3 4
5
18. (F28.7) How satisfied are you with your opportunity to
participate in community activities?
Very dissatisfied Dissatisfied Neither satisfied nor
dissatisfied Satisfied Very satisfied
1 2 3 4 5
19. (F27.1) How happy are you with the things you are able to
look forward to?
Very unhappy Unhappy Neither happy nor
unhappy Happy Very happy
1 2
3 4
5
20. (F25.2) How would you rate your sensory functioning (e.g.
hearing, vision, taste, smell, touch)?
Very poor Poor Neither poor
nor good Good Very good
1 2
3 4 5
21. (F30.2) To what extent do you feel a sense of
companionship in your life?
Not at all A little A moderate amount
Very much An extreme amount
1 2
3 4 5
22. (F30.3) To what extent do you experience love in your
life?
Not at all A little A moderate amount
Very much An extreme amount
1 2 3 4 5
23. (F30.4) To what extent do you have opportunities to
love?
Not at all A little Moderately
Mostly Completely
1 2 3 4
5
24. (F30.7) To what extent do you have opportunities to be
loved?
Not at all A little Moderately
Mostly Completely
1 2 3
4 5
How much do you worry about what the future might
hold?
Not at all A little A moderate amount
Very much An extreme amount
1 2 3
4 5
Thank you for your help
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