CONCLUSION GENERALE
Tout au long de notre étude, nous nous sommes
proposé de montrer l'impact du climat dans un sens général
et plus particulièrement, l'influence de la brume sèche sur la
survenue et le développement de la méningite
cérébro-spinale dans l'Extrême Nord Cameroun. L'objectif
principal Contribuer à la connaissance des relations entre la brume
sèche et la méningite cérébro-spinale dans
l'Extrême-Nord. Plus spécifiquement, il a été
question de :
- présenter les caractéristiques du climat et le
contexte humain susceptibles de conditionner le développement de la
méningite cérébro-spinale et dresser un état des
lieux de l'évolution de cette pathologie;
- déterminer les rythmes d'occurrence ainsi que les
caractéristiques physico-chimiques de la brume sèche à
l'Extrême-Nord et ressortir leur impact sur l'épidémie de
méningite cérébro-spinale;
- montrer comment les différentes stratégies et
des méthodes de lutte contre cette pathologie ne sont pas toujours
efficaces.
De notre hypothèse générale qui stipulait
que la brume sèche détermine les épidémies de
méningite cérébro-spinale de l'Extrême Nord, ont
été tirées trois hypothèses de travail qui sont
:
- les caractéristiques du climat et le contexte humain
conditionnent le développement de la méningite
cérébro-spinale qui cause des ravages parmi les populations dans
l'Extrême Nord;
- les épidémies de méningite
cérébro-spinale sont liées aux variations
saisonnières de brume sèche ainsi qu'aux caractéristiques
physico-chimiques de ce lithométéore;
- les différentes stratégies et méthodes
de lutte contre la méningite cérébro-spinale, parce que
circonstancielles, sont peu efficaces.
Pour vérifier nos hypothèses, nous avons
adopté une méthodologie qui a pris en compte les documents divers
comprenant les statistiques épidémiologiques et
météorologiques, les ouvrages publiés et les documents
cartographiques, complétés par un questionnaire. L'analyse de ces
données a nécessité l'utilisation de la statistique
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descriptive. Pour ce qui est de notre première
hypothèse selon laquelle les caractéristiques du climat et le
contexte humain conditionnent le développement de la méningite,
nous avons relevé quelques aspects du climat de l'Extrême-Nord qui
sont à l'origine des conditions idéales de survenue de la brume
sèche. Nous avons aussi souligné les traits majeurs de la
population et le contexte sanitaire qui sont susceptible de créer les
conditions idéales du développement de la méningite. Nous
avons pu voir que la brume sèche ne survient que lorsque les pluies sont
inexistantes, et les écarts thermiques importants. Cette situation est
bien limitée dans le temps, remarquables entre novembre et avril. A ce
niveau, nous avons admis que la brume sèche est un
lithométéore qui survient à des périodes
précises de l'année. En ce qui concerne la deuxième
hypothèse, nous avons, en examinant l'évolution spatio-temporelle
de la méningite dans la région et son comportement au sein de la
population, vu que cette pathologie constitue une menace pour cette
région. En effet, elle touche beaucoup plus les jeunes que les vieux,
avec plus de 80% de décès parmi les sujets âgés de 0
à 15 ans. En 14 ans, la méningite a causé près de
2000 décès sur les 16128 cas déclarés, mais ces
chiffres cachent parfois la vérité tant il est évident que
certains cas n'ont pas été recensés pour diverses raisons.
La dernière hypothèse de travail postulait que, parce que
circonstancielles, les différentes stratégies et méthodes
de lutte contre la méningite cérébro-spinale sont peu
efficaces. Nous avons en effet procédé à l'examen des
différentes stratégies de lutte contre cette pathologie. Il nous
est ainsi apparu que les techniques traditionnelles de lutte sont mal
adaptées et favorisent l'expansion de la méningite. Nous avons
donc relevé les insuffisances de ces stratégies auxquelles se
sont ajoutées les limites des méthodes officielles de lutte. Au
total, nos trois hypothèses de travail ont toutes été
validées.
L'étude de l'influence de la brume sèche sur la
survenue des épizooties de méningite
cérébro-spinale nous permet de confirmer, mieux de valider les
recherches antérieures. Elle permet sur le plan de la thématique
du climat et des pathologies, partant de l'environnement, de mettre en relief
le rôle prépondérant du contexte climatique dans le
développement de certaines maladies parasitaires. De plus, la prise en
compte de la brume sèche qui est un élément jugé
mineur par certaines études de climatologie, nous a finalement
montré en fait qu'on peut considérer ce phénomène
météorologique comme un indicateur climatique ; pour les
régions tropicales sèches. C'est dans ce sens qu'ont abouti les
recherches d'Ozer (2001), car il rend au moins visible la sécheresse
climatique.
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De ce qui précède, nous sommes en droit de
penser que, pour être efficaces, les stratégies de lutte contre la
méningite doivent intégrer la variable climatique. Il est en
clair question de prendre en compte la survenue de la brume sèche comme
un signal d'alarme.
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