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Variabilité climatique et parasitémie: l'incidence du régime de la brume sèche sur les épidémies dans l'extrême- nord Cameroun

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par Bienvenu MARQUIS
Université de Yaoundé I - Diplome d'études approfondies en géographie 2010
  

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UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ I

THE UNIVERSITY OF YAOUNDE I

Faculté des Arts, lettres Faculty of Arts, Letters

et Sciences Humaines and Social Sciences

Département de Géographie Geography Department

BRUME SECHE ET MENINGITE CEREBRO-SPINALE

DANS L'EXTREME-NORD CAMEROUN

Mémoire présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA)

Par :

Bienvenu MARQUIS

Maître ès Géographie option géographie physique
Spécialité : Climatologie et Environnement

Sous la direction de :

Maurice TSALEFAC

Professeur des Universités

Année 2008-2009

i

RESUME

Le présent travail décrit les variations saisonnières de brume sèche et leurs effets actuels et futurs sur la santé humaine, ainsi que la manière dont les populations de l'Extrême Nord, aire d'endémie méningitique, peuvent en atténuer les effets néfastes moyennant des stratégies de lutte plus ou moins adaptées contre les épidémies de méningite cérébro-spinale.

La réalisation de cette étude est basée sur l'analyse comparative des statistiques épidémiologiques, de 1987 à 2007, et sur des données climatiques (brume sèche, température et précipitation), de 1990 à 2007. Ces données ont été obtenues grâce aux concours de la Délégation Régionale du Transport, Service de la Météo de Maroua, pour les données climatiques, et de la Délégation Régionale de la Santé publique de l'Extrême Nord à Maroua pour les données épidémiologiques. Nous avons aussi utilisé les documents divers relatifs à notre thème d'étude, notamment un questionnaire sur la connaissance de la méningite par les populations des sites d'étude.

Les résultats obtenus montrent que le climat chaud, sec et brumeux d'une part et le contexte humain et médico-sanitaire d'autre part, semblent représenter un ensemble des conditions propices au développement de la maladie. On a pu également observer que la méningite fait toujours des victimes parmi les populations à cause notamment de la mauvaise connaissance qu'elles en ont. De plus, les épidémies de méningite varient en fonction de l'espace et du temps. Par ailleurs, les stratégies officielles ne permettent pas de lutter efficacement contre la maladie en cas d'épidémie. Les méthodes de lutte traditionnelles quant à elles, s'avèrent mal adaptées à la réalité scientifique, par conséquent plus enclines à entretenir un « climat épidémique ».

Mots clés : brume sèche, méningite cérébro-spinale, épidémie, Extrême Nord.

ii

ABSTRACT

This work focuses on haze seasonal variations the impact of climatic factors, especially haze, on the development of cerebro-spinal meningitis in the far-North Province of Cameroon. It also describes the different strategies elaborated to fight more or less efficiently against this endemic disease.

The realization of this work is based on the comparative analysis of epidemiological statistics gathered from 1987 to 2007, and on climatic data (haze, temperature and rainfall) collected from 1990 to 2007. These data were obtained thanks to the contribution of the Meteorological service of the Regional Delegation of Transport in Maroua (climatic data) and the Regional Delegation of Public health for the far-North in Maroua (epidemiological data). Different research documents were also used, notably a research questionnaire on the knowledge of meningitis by the sample population of this study.

Results obtained show that climatic characteristics (high temperature, low rainfall amount and haze seasonal variations) and the social context influence the occurrence and the development of meningitis. It was also realized that meningitis and haze intensity are submitted to spatial and periodic variations. Because of lack of educational knowledge concerning meningitis, this dangerous disease continues to attack mostly youths. And the existing strategies, both modern and traditional are not efficient enough.

Key words: haze, cerebro-spinal meningitis, epidemic, Far-North Region

iii

SOMMAIRE

RESUME i

ABSTRACT ii

SOMMAIRE iii

LISTE DES TABLEAUX iv

LISTE DES FIGURES v

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS vi

DEDICACE vii

REMERCIEMENTS viii

PREMIERE PARTIE : LE PROJET DE THESE 1

INTRODUCTION GENERALE 2

DEUXIEME PARTIE : 28

CHAPITRE 1 : CONTEXTE PHYSIQUE ET HUMAIN DU SITE D'ETUDE 29

CHAPITRE 2 : ETAT DE LIEUX DE L'INCIDENCE ET RYTHME D'OCCURRENCE

DE LA MENINGITE CEREBRO-SPINALE DANS L'EXTREME-NORD 63

CONCLUSION GENERALE 83

BIBLIOGRAPHIE 87

WEBOGRAPHIE 91

ANNEXES 92

TABLE DE MATIERES 105

iv

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Chronogramme de la thèse 27

Tableau 2: Phénomènes météorologiques courants qui réduisent la visibilité 32

Tableau 3: Nombre moyen de jours de brume sèche 47

Tableau 4: Groupes ethniques dans Maroua urbain 52

Tableau 5: Effectif de population de la Régionale 52

Tableau 6: Les moyens de lutte contre la méningite selon les populations 57

Tableau 7: Cas et décès de méningite dans l'Extrême-Nord 69

Tableau 8: Répartition des cas de méningite cérébro-spinale par mois dans l'Extrême Nord

(1998-1999) 71

Tableau 9: variation mensuelle de la méningite de 1990-2000 71

Tableau 10: Evolution des Maladies à potentiel Epidémique dans l'Extrême-Nord (1990-

2000) 73

Tableau 11: distribution des cas de méningite à l'Extrême Nord par district et par âge 74

Tableau 12: distribution des décès de méningite à l'Extrême-Nord par district et par âge 75

Tableau 13: Les différentes causes de la ménigite selon les populations 76

v

LISTE DES FIGURES

Figure 1: L'Extrême-nord Cameroun: situation et districts de santé 4

Figure 2: Mode d'entraînement des particules 36

Figure 3: Carte orohydrographique de l'Extrême-Nord 41

Figure 4: Masses d'air et saisons 43

Figure 5: Évolution interannuelle de la pluviométrie dans l'Extrême Nord: 1987-2006 44

Figure 6: Climat et végétation de l'Extrême-Nord 45

Figure 7: Variations saisonnières de la brume sèche dans l'Extrême-Nord 47

Figure 8: Situation météorologique au sol dans l'Extrême-Nord 49

Figure 9: situation météorologique de l'Extrême-Nord au sol 49

Figure 10: Le méningocoque vu au microscope (d'après médicine tropicale publié en ligne

le vendredi 15 février 2008) 65
Figure 11:Variation interannuelle des cas et décès de méningite dans l'Extrême-Nord

(1987-2000) 69
Figure 12: Evolution interannuelle des cas/décès de méningite cérébro-spinale par

départements (1997-1999) 70
Figure 13: variation saisonnière des cas et décès de méningite dans l'Extrême-Nord (1990-

2000) 72

Figure 14: Évolution interannuelle de 4 MAPE dans L'Extrême-Nord: 1989-2005 72

Figure 15: distribution des cas de maladies à potentiel épidémique (1990-2000) 73

Figure 16: distribution des décès de maladies à potentiel épidémique (1990-2000) 74

Figure 17: Pourcentage de cas de méningite à l'Extrême Nord par district et par âge 75

Figure 18: Pourcentage de décès de méningite à l'Extrême Nord par district et par âge 76

Figure 19: Histogramme de fréquence des causes de la ménigite selon les populations 77

Figure 20: Cas et décès de méningite cérébro-spinale dans l'Extrême-Nord: 1989-2007 78

vi

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

CPC : Centre Pasteur du Cameroun

DRSP/EN : Délégation Régionale de la Santé Publique de l'Extrême-Nord

FED
FIT
LCR

: Fonds Néerlandais de Développement.

: Front intertropical

: Liquide céphalo-rachidien

MAPE : Maladie à potentiel épidémique

MINPAT : Ministère du Plan et de l'Aménagement du Territoire

MINSANTE : Ministère de la Santé Publique

OMM : Organisation Météorologique Mondiale

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG SIDA ZIT

: Organisation non gouvernementale

: Syndrome d'Immunodéficience Acquis

: Zone de Convergence Intertropicale

DEDICACE

vii

A ma grand-mère, feue FOULDA

viii

REMERCIEMENTS

A la source de ce parcours, se trouve le Professeur TSALEFAC qui nous a accueillis au DEA, sans hésiter. Nous avons beaucoup apprécié qu'il ait bien voulu laisser germer toutes les idées qui fourmillaient en nous, avant de les encadrer continuellement par des conseils très précieux. Nous lui témoignons toute notre reconnaissance.

Nous remercions ensuite l'ensemble des enseignants du Département de Géographie de l'Université de Yaoundé I. Nous pensons particulièrement :

? aux Professeurs Ngwa Nebassina, Kegne Fodouop, Tchawa Paul, Elong Gabriel, Ngoufo Roger ;

? aux Docteurs, Mougoué Bernard, Tchindjang Mesmin.

Nos remerciements vont aussi à l'Institut de Recherche Pour le Développement (IRAD) du Cameroun, à l'ensemble des personnels de la Délégation Provinciale de la Santé Publique de l'Extrême-Nord ainsi qu'aux Services Départementaux de la Météo de Yagoua et ceux de la Région à Maroua ; spécialement à Monsieur André Beswé.

C'est enfin l'occasion de dire nos remerciements à mes parents, Monsieur Tchoupsia Oéna et Madame Djandalda Antoinnette, à mes frères, au Capitaine Garangsou Clément.

Et que tous ceux qui n'ont pas été nommément cités trouvent également l'expression de nos sincères remerciements.

1

PREMIERE PARTIE : LE PROJET DE THESE

Cette partie est consacrée à l'introduction générale dans laquelle sont développés les points

suivants :

- Présentation du sujet sur les plans thématique, spatial et temporel ;

- Problématique ;

- Questions de recherche ;

- Contexte scientifique ;

- Cadre conceptuel et approche adoptée ;

- Objectifs ;

- Hypothèses ;

- Méthodologie ;

- Chronogramme de thèse.

2

INTRODUCTION GENERALE

1- DELIMITATION DU SUJET SUR LE TRIPLE PLAN THEMATIQUE, SPATIAL ET TEMPOREL

1-1. Cadre thématique

La pollution de l'air porte atteinte à la santé et à la qualité de vie des populations. Elle fait peser des coûts directs sur l'économie, à travers la demande accrue des services médicaux et la baisse de valeur du patrimoine naturel qu'est l'air pur. De ce fait, l'amélioration de la qualité de l'air est d'une importance capitale. Dans ce cadre, il est demandé aux pays en développement d'élaborer des mesures de prévention et de réduction efficaces à l'encontre des polluants dommageables (COM/ENV/TD : 2007).

L'analyse des poussières minérales s'est imposée au cours des dix dernières années, comme un des sujets majeurs des études environnementales (Ozer, Bodart et Tychon 2007). Les études menées par Nicholson (2001) et Ozer (2002) montrent que l'augmentation de l'érosion éolienne constatée depuis quelques décennies dans les régions arides et semi-arides d'Afrique, est liée aux pressions sur l'environnement, sujet à un changement climatique, se traduisant par un déficit pluviométrique et une injection dans l'atmosphère, de fortes quantités de lithométéores.

Cette concentration de poussières minérales a maintes conséquences adverses sur l'environnement et la santé. En effet, elles provoquent des infections respiratoires, des maladies cardio-vasculaires et d'autres troubles de santé (Bielders et al.2001). La brume sèche par exemple, est l'une des expressions du risque sanitaire dont l'analyse spatiale en géographie permet de dégager la position au sein du système pathogène

Etant donc donné que l'état de santé d'un individu ou d'une société résulte d'un système multifactoriel complexe dont la mise en évidence concerne plusieurs disciplines, les recherches en matière de santé reconnaissent aujourd'hui l'influence du climat sur certaines pathologies, à l'instar de la méningite cérébro-spinale dont la présence dans les milieux sahéliens pose un réel problème épidémiologique. Les cas déclarés de méningite y semblent augmenter avec la fréquence élevée du phénomène climatique que représente la présence cyclique des lithométéores. D'où l'importance du thème « Brume sèche et

3

méningite cérébro-spinale dans l'Extrême-Nord Cameroun ». En effet, s'intéresser à l'incidence du régime de brume sèche sur la méningite cérébro-spinale, c'est-à-dire l'impact réel des lithométéores sur les cas de méningite cérébro-spinale dans l'espace sahélien, présente un double intérêt. D'abord scientifique, car il s'agit d'une approche systémique axée sur la pluridisciplinarité, associant la géographie à l'épidémiologie, dans leur tentative commune de rechercher les différentes causes des pathologies, notamment de la méningite cérébro-spinale. D'ailleurs le professeur Khayat, cancérologue, lors du 11e festival de géographie de Saint-Dié-des-Vosges qui a eu pour thème « la géographie et la santé » ( http://wwwmagazine-littéraire.com 2000), affirmait dans un entretien que :

« La plupart des grandes pathologies et des grandes épidémies ont un lien avec l'espace. Les maladies infectieuses ont un lien évident avec la géographie (...) la géographie de la santé est donc très importante pour comprendre les spécificités des maladies, elle peut en donner les clés et à terme, nous permettre de mieux lutter contre ces pathologies ».

En s'intéressant à l'évolution de la méningite cérébro-spinale dans un milieu par définition sec, comme c'est le cas du Sahel camerounais, le présent thème se place à l'intersection de plusieurs disciplines, les recoupant, les transcendant même. A travers la méningite, ce thème se situe au coeur de la géographie médicale et culturelle sans pour autant sortir de l'épidémiologie et de la santé publique. L'étude de l'influence de la brume sèche sur cette pathologie nous ramène en géographie physique (climatologie appliquée, géomorphologie dynamique) ou tout simplement en géographie.

Ensuite social. En effet aborder l'étude d'une maladie épidémique renvoie inévitablement à la population dont la communauté scientifique et le politique tous ensemble essaient de réduire l'impact. En effet une population saine est un gage irréfutable de développement, concept si cher aux pays africains à dont le Cameroun.

1-2. Cadre spatial

Notre étude se limite à l'espace sahélien camerounais (fig. 1), précisément entre le Mayo-Louti et le lac Tchad où s'étend la Région de l'Extrême-Nord. Celle-ci est limitée à l'ouest par le Nigeria et à l'est par le Tchad, au sud et au nord.

4

Figure 1: L'Extrême-nord Cameroun: situation et districts de santé

5

Le choix de ce site a été déterminé par la fréquence temporaire élevée du phénomène climatique que représente l'abondante présence des lithométéores d'une part ; et d'autre part, par le problème épidémiologique que pose la méningite cérébro-spinale, induisant dans cette portion du territoire national, une relative disponibilité des données et une facilité d'observation meilleure qu'ailleurs.

Les 34263 Km2 de cette circonscription administrative forment un ensemble morphologique hétérogène qui s'échelonne d'ouest en est, de la chaîne montagneuse des Mandara à la plaine du Logone en passant par la plaine du Diamaré. Il s'incline légèrement du sud au nord.

Le climat y est globalement chaud (Marquis : 2007). En effet, les moyennes thermiques annuelles de 1990 à 2000 indiquent : 29,14°C à Kaélé ; 28,05°C à Maroua,

28,02°C à Mokolo, 27,9°C à Yagoua et 28,08°C à N'Djaména. Il est également sec, même si les totaux pluviométriques restent variables. Il tombe 1003 mm à Mokolo; 973 mm à Kaélé et 815 mm à Maroua, 1011 mm à Yagoua et 745 mm à N'Djaména. L'amplitude thermique annuelle y est forte avec 7,37°C à Kaélé, 7,35°C à Maroua 7,18°C à Mokolo, 6.1°C à Yagoua et 9°C à Djaména, mais surtout une brume sèche abondante de novembre à avril. Ce climat semble propice au développement de la méningite qui menace en permanence les populations.

La diversité ethnique de cette province marque l'espace. En effet, dans les Départements du Logone et Chari et du Mayo Danay vivent majoritairement les Massa, lesToupouri, les Kotoko et les Mousgoum. Les Départements du Diamaré et du Mayo Kani qui couvrent la pédiplaine du Diamaré abritent les Moundang, les Guiziga et les Peuhls. Enfin, les Monts Mandara qui regroupent le Mayo Sava et le Mayo Tsanaga sont habités par les Mafa et les Mandara (Atlas de la Province Extrême-Nord Cameroun : 2000).

Les infrastructures sanitaires sont assez bien spatialement réparties par rapport à certaines régions du pays avec 28 districts de santé, 2 hôpitaux de référence à Maroua et à Yagoua et des centres de santé intégrés publics et privés. Les insuffisances concernent beaucoup plus la disponibilité des médicaments et du personnel spécialisé dans les domaines comme la neurologie.

6

1-3. Cadre temporel

Cette étude porte sur une période de vingt années consécutives pour les données climatiques les données épidémiologiques concernant la méningite, de 1987 à 2007. Cette période est celle durant laquelle la maladie a connu des fluctuations marquées par des formes épidémiques et des années simples. L'observation et l'analyse des données climatiques et épidémiologiques peuvent permettre de dégager des tendances et donner une meilleure visibilité de la situation épidémiologique de l'Extrême-Nord Cameroun.

2- PROBLEMATIQUE

L'étude des poussières atmosphériques connue sous le nom de lithométéores, de brume sèche, de brume de poussières auxquelles s'ajoutent des particules organiques vivantes ou non, s'est imposée comme l'un des sujets majeurs traités dans les sciences géographiques et environnementales. La grande importance que revêtent la brume sèche ou mieux les poussières en suspension sur le fonctionnement des climats et la circulation aérienne, a conduit la météorologie à s'intéresser à ce phénomène. La brume sèche en tant qu'élément mineur du climat devient un champ d'étude porteur en climatologie, au point d'être considérée comme un indicateur climatique synthétique de la désertification (Ozer 2002). Si sa prise en compte se traduit en agronomie, en termes d'appauvrissement des sols, l'analyse spatiale des lithométéores permet d'identifier un centre d'émission ainsi que l'aire de diffusion et d'extension des particules terrigènes, le coeur saharien étant reconnu aujourd'hui comme lieu d'origine ou de genèse des particules terrigènes qui, une fois injectées dans l'atmosphère, vont évoluer vers des basses latitudes à la faveur de l'harmattan. Le vent est un agent du modelé terrestre, à travers sa vitesse et sa turbidité. En d'autres termes, l'érosion éolienne en régions saharienne et sahélienne introduit dans l'atmosphère d'importantes quantités d'aérosols. Ceux-ci sont des particules lithosphériques arrachées du sol, généralement constituées d'argiles fertiles, mises en suspension et qui forment la brume sèche. L'étude de ce élément du climat renvoie à deux familles de paramètres météorologiques, à savoir la position du FIT et le gradient horizontal de pression. En effet, l'équateur météorologique se déplace suivant les saisons. D'après L'Hote (in Atlas de la Province Extrême-Nord Cameroun 2000 :17), en janvier, l'équateur se situe en moyenne par 4° de latitude nord. La région est alors sous la dépendance des alizés continentaux d'est. Il s'agit de l'Harmattan, induit par le

7

prolongement de l'Anticyclone des Açores : c'est la saison sèche. Par contre en aout, toute la région est sous l'influence des masses d'air provenant des Anticyclones de Ste Hélène à l'origine de la mousson instable et humide, d'où la saison des pluies.

L'étude des lithométéores que représente la brume sèche permet également de définir le régime de brume sèche, constitué de ses variations saisonnières ainsi que de ses caractéristiques physico-chimiques. Pendant la saison sèche qui va de novembre à mai, l'atmosphère au-dessus de l'Extrême-Nord est essentiellement marquée par la présence de la brume sèche. En effet Maroua totalise 91 jours de brume sèche, Kaélé 83, Mokolo 80, Kousséri 99 et Yagoua 45. Ce lithométéore qui n'apparaît que par temps sec provient d'une projection dans l'atmosphère, de fines particules minérales par le vent (Rognon, Arrué et Coudé-Gaussen 1997 : 109-116) depuis le Sahara. Son apparition périodique permet d'observer un cycle de la brume sèche dont les conséquences sur la santé et certaines activités humaines sont plus ou moins connues. Par exemple, l'intensité de la brume sèche mesurée le plus souvent par la réduction de la visibilité, rend difficile et interrompt même parfois la navigation aérienne (Suchel 1986 : 228).

Sur le plan sanitaire, une forte inhalation des poussières aériennes provoque une réaction allergique qui se manifeste par des secrétions oculaires et rhino-pharyngées. On parle dans ce cas de la conjonctivite et de la méningite, qui sont plus fréquentes pendant cette période de l'année. Cela conduit à penser, par exemple, que la survenue des épidémies de méningite cérébro-spinale est liée aux variations saisonnières de brume sèche. Justement au Cameroun, Beauvilain (1989 :181) constate que « la méningite sévit pratiquement chaque année en saison sèche avec plus ou moins de gravité (...) Pourtant, année après année, c'est vraisemblablement la maladie qui fait plus de victimes ». S'agissant de la variable climatique, les populations savent que la méningite apparait entre janvier et mai (Beauvilain 1989 : 187). Fortement dépendant de la brume sèche véhiculée par l'Harmattan, les épidémies de la méningite atteint la même année de vaste portion du continent. Par conséquent, faire allusion à l'harmattan, c'est renvoyer inévitablement au vent et aux saisons. Cet auteur souligne également que la méningite sévit avec un cycle assez régulier de brèves périodes de deux ou trois années de virulence maximale suivi de cinq à sept années de faible virulence en raison de l'immunité acquise par les populations. L'atténuation progressive de celle-ci et la naissance de nouveaux enfants non immunisés,

8

permet alors une nouvelle phase de l'épidémie. On peut alors comprendre que cette pathologie est sous la dépendance étroite du contexte sociétal.

Pour sa part, la méningite cérébro-spinale ou à méningocoque est une maladie épidémique d'origine bactérienne, dont l'agent responsable est N. meningitidis, un germe à gram négatif, de réservoir strictement humain, sévissant sous forme endémo-épidémique dans la ceinture méningitique décrite pour la première fois par Lapeyssonnie en 1962 (Aubry 2004 : 2) dans laquelle est incluse le Cameroun septentrional. La méningite cérébro-spinale y sévit avec un centre géographique qui est situé au Tchad, pays voisin de la Région de l'Extrême-Nord Cameroun. Cette ceinture située entre le 8e et le 16e degré de latitude Nord, de l'Atlantique à la Corne de l'Afrique, regroupant au départ les régions semi-désertiques de l'Afrique subsaharienne, est en extension aujourd'hui, d'après l'OMS. La méningite apparait ainsi clairement comme un risque épidémiologique de très grande importance, en ce sens que, entre autres, 54% des malades présentent après guérison des anomalies au rang desquelles on peut citer la surdité, le retard mental et des séquelles neurologiques. Voilà pourquoi le bureau régional OMS pour l'Afrique prône le renforcement de systèmes nationaux de surveillance de la méningite par l'adoption d'une approche intégrée permettant de coordonner et d'intégrer toutes les activités et programmes de prévention et de lutte contre la méningite. Dans la réalité, l'apparition soudaine des cas de méningite se transforme très vite en bouffée d'épidémie. L'éclosion phénoménale des cas d'attaque alimente les débats tant scientifiques que médiatiques. A ce propos, l'examen des archives nous permet de constater en 1992 (Cameroun Tribune n°5080 : 4) qu'en date du 25 février de la même année 3000 cas ont été déclaré pour 249 décès. Les zones rurales et les montagnes ont alors été les plus touchées. Mais au cours d'autres années, la situation presque inverse a été observée. On se demande alors pourquoi des variations aussi tranchées entre les différents secteurs de santé. Pour certains spécialistes de l'épidémiologie, la sècheresse et la promiscuité favorisent la maladie, incriminant ainsi deux familles de facteurs à savoir : le climat et le contexte social auxquels on ajoute l'insuffisance de médicament et des mesures de prévention. Par ailleurs, le quotidien national note que la campagne de vaccination ratée de février 1991 pourrait aussi expliquer l'ampleur de l'attaque (Cameroun Tribune n°5080 : 4).

9

En observant l'évolution des maladies à potentiel épidémique dans cette région sahélienne (Marquis 2007), on constate qu'en dix ans, la méningite compte pour 21% des cas de maladies épidémiques contre 63% pour la rougeole, 16% pour le choléra et 0,25% pour la fièvre jaune. Elle se place ainsi au second rang, en ce qui concerne les cas déclarés, mais représente à elle seule 44% des causes de décès, suivie du choléra avec 30%, 23% pour la rougeole et 3% pour la fièvre jaune. C'est donc décidément une pathologie meurtrière. Cependant, les véritables situations d'épidémies sont peu fréquentes, du fait de l'action des services de santé compétents. Toutefois, selon le rapport de la mission d'appui a la lutte contre l'épidémie de méningite dans la région de l'Extrême-Nord du 20 au 23 avril 2007 qui a eu pour objectif d'évaluer la situation épidémiologique de la méningite cérébro-spinale et apporter un appui technique conséquent, les données envoyées au niveau central par le Délégué régionale de la Santé Publique de l'Extrême-Nord, font état de 117 cas et 08 décès dus à la méningite cérébro-spinale depuis le début de l'année 2007. 19 districts de santé sur 28 sont concernés parmi lesquels Kar-Hay, Koza, Mogodé et Kolofata qui à certains moments, ont atteint et même dépassé le seuil d'alerte de 05 cas pour 100.000 habitants par semaine.

Par ailleurs, cette pathologie bénéficie d'un contexte social essentiellement marqué par une prise en charge insuffisante du point de vue médical doublée d'une connaissance médiocre des causes de sa survenue. Par exemple, sur 500 individus interrogés, 41% de l'effectif estiment que la méningite est causée par la poussière. De plus, la proportion de ceux qui sont encore attachés aux méthodes traditionnelles est également importante. 38% des hommes et 37% des femmes estiment que le guérisseur, le devin, entre autres sont compétents pour la lutte contre cette maladie.

3 - QUESTIONS DE RECHERCHE

3-1. Question générale de recherche :

Quelle est l'impact de la brume sèche sur le développement de la méningite dans

l'Extrême Nord Cameroun ?

10

3 -2. Questions spécifiques de recherche :

? Quels sont les caractéristiques physicochimiques et les rythmes d'occurrence de la brume sèche dans l'Extrême-nord Cameroun?

? Quel est le profil saisonnier de la méningite cérébro-spinale dans l'Extrême-Nord?

? Existe-t-il une relation entre ce profil et les rythmes d'occurrence de la brume sèche dans l'Extrême-Nord?

? Comment réduire le développement de la méningite cérébro-spinale à l'Extrême-Nord?

4- CONTEXTE SCIENTIFIQUE DE L'ETUDE

Il est aujourd'hui bien connu que « le climat agit sur l'homme - l'homme sain comme le malade - et c'est tout le chapitre du « climatisme » auquel les médecins s'attachent fort justement » (Péguy 1972 : 321). C'est dire que le champ d'étude dans lequel s'inscrit le thème dont il est question ici n'est pas une nouveauté en soi. En effet nombreux sont les auteurs qui se sont penchés sur la relation étroite qu'entretiennent le climat (l'environnement dans un sens général) et les pathologies humaines. La géographie des nombreuses maladies parasitaires est l'expression spatiale de systèmes pathogènes formés de deux ou trois composantes (Derruaux 2005 :337). Ces composantes sont l'agent pathogène, l'hôte et le vecteur éventuel. Chaque élément est un maillon interdépendant et interactif de la chaîne pathogène qui doit trouver un environnement favorable à sa dynamique. Dans cette optique, on a pu identifier deux familles de variables environnementales qui se combinent, les unes relevant des caractéristiques du biotope et de la biocénose, les autres directement liées au fait anthropique : l'espace pathogène dans lequel l'air de transmission d'une maladie donnée est circonscrite et identique, relève de l'analyse spatiale à laquelle s'ajoute une analyse systémique. En ce qui concerne le lien entre la brume sèche et la méningite célébro-spinale, trois angles d'approches majeures ont été identifiés.

4-1. Approches physiques

Le phénomène atmosphérique que représente les lithométéores, les aérosols et finalement la brume sèche, a été tour à tour étudié par les géologues, les pédologues

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comme Papastefanou, Manolopoulou, Stoulos, Ioannidou et Gerasopoulos (2001) Alpert et Ganor (2001), Kalu (1979), Middleton et Goudie ( 2001), Middleton (1985), les agronomes, les météorologues et les climatologues : Arléry, Grisollet et Guilmet (1973), Ben Mohamed, Frangi, Fontan et Druilhet (1992), L'Hôte, Mahé, Somé et Triboulet (2002), Morel (1995 et1998), Nicholson (2001), Ozer, (1993, 2000, 2002, 2003 2005), Prospero (1999).

Dans une optique de quantification des dépôts de poussières au sol, les études de géologie, de pédologie et d'agronomie ont été effectuées par Orange, Gac, Probst et Tanre (1990). Ces mesures de dépôts de poussières au sol ont été déterminées grâce à l'utilisation d'un capteur pyramidal d'aérosols couplé d'une pompe à filtres millipores. Les analyses granulométriques de ces poussières ont montré que leur taille est comprise entre 10 et 15 microns. Pour des aérosols de cette dimension, la vitesse moyenne de transfert oscille autour de 35 cm/s. cependant, même si le capteur fournit une bonne estimation de poussières, l'étude n'a pas permis d'estimer la quantité de poussières remobilisée par le vent. Toutefois, cette étude souligne l'importance des aérosols terrigènes dans le cycle géochimique des éléments naturels. Voilà pourquoi ces auteurs recommandent la prise en compte systématique de ces aérosols dans tout essai de modélisation des flux de matières, car ils influencent la qualité chimique des pluies, des sols, des eaux de surface et de leurs matières en suspension.

Les mesures de dépôts de poussières au sol ont également été effectuées par des agronomes dans le but de quantifier la dégradation des sols cultivables. Bielders, Alvey et Cronyn (2001), Bodart (2004), Mainguet, Canon-Cossus et Chemin (1979), Wilson (1971), Wilson (1973). Modi, Druilhet, Fontan et Domergue (1997) soulignent tous que ce sont les particules les plus fines qui sont projetées dans l'atmosphère. Ces particules pour l'essentiel constituées d'illites, de chlorites et inter stratifiés gonflants arrachées au sol, dépendent de la nature du substratum et des altérites. Cette activité que représentent les processus morphogénétiques en milieux secs dont l'agent de transport est le vent, entraîne à terme la perte de fertilité des sols.

Mais étant donné la grande importance que revêtent les poussières atmosphériques, sur le fonctionnement des climats et la circulation aérienne, les météorologues ont été les premiers à s'intéresser à ce phénomène Hountondji, Ozer, Nicolas (2004), Karimoune

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(1994), Ozer, Erpicum (1995), Ozer, Erpicum, Demarée et Vandiepenbeeck (2003), Vannitsem et Demaree (1991). Ce n'est donc pas étonnant que leurs méthodes de prélèvement aient été les plus couramment utilisées. Elles consistent en la collecte des poussières éoliennes sur filtres millipores, par aspiration d'un volume d'air mesuré par compteur. Les données recueillies sont alors exprimées en microgramme/m3. Cependant, les donnés les plus disponibles dans les stations météorologiques concernent l'appréciation visuelle de la brume sèche dont l'intensité est déterminée par l'observateur.

En analysant les récentes modifications ainsi que les impacts environnementaux du climat de la région de Gouré, Ozer, Badart, Tychon (2002) affirment que le vent est l'unique paramètre climatique capable d'injecter des particules terrigènes dans l'atmosphère. En associant la vitesse du vent aux cas de déflation, ils observent une nette corrélation entre les deux paramètres. Sur la base de cette étude, il leur apparaît que le vent devient capable d'initialiser l'érosion dès 6m/s et dépasse le seuil de 5% de déflation pour une vitesse de 7m/s. Plus la vitesse du vent est violente, plus le taux de déflation est élevé. Cependant, ces valeurs doivent être considérées comme une moyenne indicative, car la vitesse du vent varie en fonction de la journée, des saisons et du couvert végétal. En estimant la quantité de poussière dans l'air, ces auteurs affirment qu'il est maintenant irréfutable que la pollution de l'air par les poussières minérales a maintes conséquences adverses sur l'environnement et sur l'homme. Des travaux similaires ont été menés par des auteurs tels que Prospero, Ginoux, Torres, Nicholson et Gill (2002), Rodriguez, Querol, Alastuey, Kallos et Kakaliagou (2001), Rodriguez, Querol, Alastuey, Viana et Mantilla (2003), Rognon (1991), Tegen et Fung (1995).

Nouaceur (2002 : 87-93) dans une étude des types de temps qui caractérisent les régions arides et semi-arides a découvert que le nombre et l'intensité des différents types de lithométéores se sont considérablement accrus depuis 1973, en particulier dans les zones sahéliennes. Cela pousse à penser que, compte tenu du changement des écosystèmes sahéliens induits par ce phénomène climatique, les conséquences pourraient se résumer à différents niveaux, notamment en épidémiologie. L'auteur clarifie en outre, les concepts de brume de poussière, de brume sèche et chasse sable. Il relève que l'invasion de la brume sèche est à l'origine de nombreuses attaques de l'appareil respiratoire. Se faisant, il donne simplement raison à la connaissance populaire selon laquelle la toux, par exemple, est

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fréquente en saison sèche dans le Sahel camerounais. En effet, l'inhalation d'une forte quantité de poussière est à l'origine d'une réaction normale de l'organisme qui tente alors par une expectoration ou une sécrétion nasale, de rejeter les corps étrangers dont la virulence, s'ils en sont dotés, cause une infection. On parlera parfois de bronchite ou d'attaque pulmonaire. De plus les cas de conjonctivite sont fréquents entre décembre et mars.

En ce qui concerne les maladies infectieuses et épidémiques d'origine bactérienne, on peut concevoir que la brume sèche puisse contenir des spores bactériennes en crise d'adaptabilité. Parmi elles, celles dotées de pouvoirs pathogènes pour l'homme, une fois inhalées ou ingérées, peuvent causer un dysfonctionnement physiologique, d'où la maladie.

4-2. Approches écobiologique et cyndinique

C'est ici qu'il convient d'évoquer la notion de risque sanitaire qui désigne « la probabilité d'un évènement sanitaire défavorable ou un facteur qui augmente cette probabilité » (OMS 2002). Wackermann (2004 : 321) distingue l'évènement sanitaire défavorable du facteur qui augmente cette probabilité, le premier étant une affection et le deuxième un élément jouant un rôle dans l'évolution ou le déclenchement d'une maladie. C'est dans cette optique que Ozer, Bodart et Tychon (1990) dans leur étude citée plus-haut, affirment que, pour ce qui est de la santé humaine, la pollution de l'air par une importante concentration en particules solides promeut les infections respiratoires, les maladies cardiovasculaires et bien d'autres troubles. Ils disitnguent les particules en suspension totale (PST) des particules respirables (PM10) et montrent qu'une augmentation de 7,66% des maladies respiratoires et de 4,92% de la mortalité totale durant le passage des poussières désertiques originaires de Mongolie, ont été mises en évidence par autres auteurs tels que Boudel et al. (1994) qui reproduisent un tableau succinct de la liste détaillée des effets des différents niveaux de concentration en PM10, établi aux Etats-Unis.

Dans le cadre du projet de surveillance de la qualité de l'air dans les pays développés, une centrale électrique dotée de deux stations météorologiques, a été construite dans le bassin atmosphérique d'El Jadida au Maroc. Les deux stations météorologiques avaient pour mission d'évaluer et de mesurer les SO2 et MOx, le total des particules en suspension (PST) et PM10. Le système fonctionne depuis une dizaine d'année

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et affiche un bilan très satisfaisant, en termes de fiabilité. En plus, il a été établi que les poussières dont le niveau de concentration peut être occasionnellement élevé certains jours sont naturellement apportées par le vent.

L'influence des aérosols sur les pathologies humaines, a aussi été relevée par Harant et Delage (1984). Les aérosols désignent l'ensemble des particules très fines, microscopiques, solides ou liquides, en suspension dans un gaz ou un mélange de gaz. Ces particules peuvent contenir des microorganismes pathogènes tels que les bactéries à l'état de spores ou des champignons microscopiques. Ces auteurs affirment que les dangers les plus évidents sont représentés d'une part par les gaz toxiques, d'autre part, par les gouttelettes de Pflügge qui sont des particules microscopiques de salives et de sécrétions rhinopharyngées saturées de microbes s'échappant lors d'une simple conversation, au courant de la toux et qui peuvent dépasser le chiffre d'un million lors d'un seul éternuement. Ce phénomène est surtout observable aux voisinages immédiats des personnes malades ou des porteurs sains. Les plus fines de ces gouttelettes resteront en suspension dans l'air pendant plusieurs jours, les autres agents pathogènes suffisamment résistants, seront remis en suspension dans l'air à l'occasion d'un balayage.

Le vent quant à lui, bénéfique quand il chasse les brouillards chimiques ou dilue rapidement le dioxyde de carbone, peut devenir parfois très dangereux. En effet, quelques bactéries et surtout des spores de champignons, peuvent être entraînées à des centaines de kilomètres en conservant parfois leur vitalité. Le vent de sable sont ici soupçonnés de favoriser les infections, notamment les épidémies de méningite célébro-spinale dans le Sahel chez des sujets jusqu'à lors porteur saints. Pour sa part, Derruaux (2005) dans une optique écologique considère d'abord l'homme comme un animal dont l'organisme est plus ou moins adapté au milieu. Ensuite, l'approche écologique considère l'homme comme un élément de l'équilibre biologique de tous les êtres vivants dont certains sont ces concurrents sinon ses ennemis, notamment les microbes. Un autre point de vue plus global qui tient compte du social et du culturel, est celui de l'épidémiologie.

4-3. Approches épidémiologique et géomédicale

Darmon (1999 :403) en revisitant l'évolution de la pensée biomédicale, affirme qu'à partir de 1880, les hygiénistes ont pensé, contrairement à Hippocrate, que l'air même inodore constitue une menace encore plus grande que l'eau. Il ajoute que «c'est la

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poussière qui est le plus grand ennemi de l'homme. Formidable vecteur microbien, elle apporte la mort en s'insinuant partout. Contre elle, on ne peut rien, ou presque». Car le fluide aérien échappe à tout contrôle, les transferts et échanges atmosphériques ne connaissant pas de limites. C'est pourquoi, les hygiénistes dans leur lutte contre les différentes maladies en rapport avec l'état et la qualité de l'atmosphère, préfèrent s'attaquer aux sources de la poussière : crachats, macadam, balayage à sec, niche à poussière (tapis, tenture, plancher). Pour Chrétien et Marsac (1990 : 269), « l'air atmosphérique nécessaire à la fonction respiratoire et régulièrement inhalé est modifié dans sa composition qualitativement et quantitativement ». Ce sont ces modifications qui sont à l'origine de bon nombre de maladies respiratoires, liées notamment à la présence d'aérocontaminants variés.

A une échelle réduite, l'Atlas de la Province de l'Extrême-Nord Cameroun (2000) présente un aperçu épidémiologique de cette aire géographique. Il y est en fait question d'une monographie des pathologies fortement dépendantes du milieu bioclimatique parmi lesquelles, la méningite cérébro-spinale. Les travaux de Beauvilain (1986 : 181-211) retracent l'histoire de cette maladie faite de souvenirs douloureux, nés du désarroi et de l'impuissance des populations face à un phénomène difficile à maîtriser. Cette maladie qui « sévit (...) selon un cycle assez régulier... » et qui serait fortement dépendante de la brume sèche, donne lieu à un bilan qui inclue l'action de l'Administration coloniale et celle de l'Etat moderne. Mais auparavant, Lembezat (1950) affirmait que :

« Quant à la méningite cérébro-spinale, ses victimes la connaissent si bien qu'elles avaient inventé un masque grossier, un bout d'étoffe attaché sur le visage, pour protéger leurs voies respiratoires quand il fallait descendre sur un marché en temps d'épidémie ».

En ce qui concerne la méningite, Kagombé (2000) a montré à partir des données climatiques de 1989 à 2000 qu'elle se développe par type de temps chaud et humide. Les cas de méningite se multiplient à partir du mois de février et atteignent leur maximum en mars et avril. Le nombre de cas est plus élevé dans les quartiers pauvres de la ville de Ngaoundéré. Il en déduit que le climat rythme la recrudescence de la maladie et que la pauvreté assure périodiquement les taux élevés de mortalité et de morbidité, à cause de l'incapacité des populations à se faire soigner du fait des coûts élevés des soins.

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Une étude similaire a été faite au Bénin par Besancenot, Boko et Oké (1997 : 807815) sur l'influence des conditions climatiques sur la méningite cérébro-spinale. Ces auteurs ont démontré que la méningite bien que présente chaque année, n'a pas la même intensité. Sur 28 années consécutives, ils ont montré qu'il existe une corrélation positive entre les conditions climatiques dominées par l'harmattan et le développement de la méningite, mais avec un léger décalage de l'apparition de la méningite par rapport à la saison sèche. En effet, cette étude a permis à ces auteurs de découvrir que le maximum de cas de méningite a lieu juste après le paroxysme de l'harmattan et que plusieurs saisons sèches peuvent se succéder sans véritable alerte épidémique. Ces auteurs ont en outre soulevé une série de questions liée notamment à la poussée vers les basses latitudes des cas de méningite et la forte mortalité de cette pathologie dans les zones jugées en dehors des aires d'endémie.

Dans une étude portant sur l'influence des variations saisonnières de brume sèche sur les épidémies de méningite cérébro-spinale dans l'Extrême Nord Cameroun , Marquis (2007) à partir de l'analyse comparative des statistiques épidémiologiques de 1987 à 2000 et des données climatiques (brume sèche, température et précipitation) de 1990 à 2000, a montré que le climat chaud, sec et brumeux d'une part et le contexte humain et médico-sanitaire d'autre part, semblent représenter un ensemble des conditions propices au développement de la maladie. Le coefficient de corrélation calculé à cet effet a été de 0.91. Il a pu également observer que la méningite fait toujours des victimes parmi les populations à cause notamment de la mauvaise connaissance qu'elles en ont. De plus, les épidémies de méningite varient en fonction de l'espace et du temps. Par ailleurs, il affirme que les stratégies officielles ne permettent pas de lutter efficacement contre la maladie en cas d'épidémie et qu les méthodes de lutte traditionnelles quant à elles, s'avèrent mal adaptées à la réalité scientifique, par conséquent plus enclines à entretenir un « climat épidémique ». Il faut donc tenir compte de l'évolution saisonnière du régime de ce lithométéore dans les différentes stratégies de lutte contre cette maladie.

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5- CADRE CONCEPTUEL ET APPROCHE ADOPTEE

Ozer (2001) présente de manière succincte les travaux de Dubois (2000). En fait, il s'agit pour cet auteur de faire le point sur le phénomène des lithométéores comme indicateur climatique synthétique de la désertification. Reprenant les définitions du Recueil des Codes Météorologiques, souligne que la brume sèche dont la définition reste imprécise diffère de la brume de poussière par l'absence de dépôt de poussière au sol. En fait la brume de poussière se définit comme la suspension de poussières dans l'air d'une manière généralisée, non soulevées par le vent au point d'observation ou à ses alentours au moment de l'observation avec présence de dépôt de poussière au sol. La brume sèche est en réalité un phénomène atmosphérique dont la composition est complexe. Elle désigne selon l'angle d'approche, un lithométéore. Ce dernier est compris comme étant des particules terrigènes issues de l'activité érosive du vent et qui se trouve en suspension dans l'air. En tant que tel, le lithométéore intéresse beaucoup plus la météorologie. Au quatrième chapitre, il étudie les variations spatio-temporelles des lithométéores ; en déduit une typologie des lithométéores et indique leurs conséquences sur l'homme et ses activités. Dans ce dernier cas il affirme que les activités humaines, en accélérant la dégradation des sols, provoquent ou favorisent le développement de certaines maladies dont la méningite.

Entre le 8e et le 16e degré de latitude Nord, de l'Atlantique à la Corne de l'Afrique, sévit la méningite cérébro-spinale, avec un centre géographique qui est situé au Tchad, pays voisin de l'Extrême-Nord Cameroun. Cette ceinture décrite pour la première fois par Lapeyssonnie en 1962 (Aubry 2004 : 2) et qui au départ, regroupait les régions sémi-désertiques de l'Afrique subsaharienne, est en nette extension aujourd'hui. D'une manière générale, les méningites correspondent à une infection des enveloppes entourant le cerveau, les méninges, causée par plusieurs types de virus, de champignons et de bactéries (Institut Pasteur 2005 :1). Parmi ces vecteurs, les méningocoques (Neisseria meningitidis) décrits pour la première fois par Weichselbaum en 1887, constituent l'une des causes majeures de méningites aiguës (Institut Pasteur 2005 : 1). La méningite cérébro-spinale désigne en médecine, une inflammation aiguë des méninges ou des membranes qui couvrent l'encéphale, le bulbe rachidien et la moelle épinière. Elle est causée par le Neisseria meningitidis, une bactérie diplocoque à Gram négatif, de réservoir strictement humain. C'est aussi une maladie infectieuse qui évolue sous forme endémo-épidémique et

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dont la délimitation géographique en Afrique correspond à la ceinture de Lapeyssonnie qui va de l'Ethiopie à la Gambie; ce qui représente en terme d'effectifs de population 260 millions d'habitants (OMS). Par leur contagiosité élevée, les méningocoques peuvent être source d'épidémies de méningite cérébro-spinale dans le monde, notamment dans les régions sémi-désertiques d'Afrique subsaharienne.

Des tests de laboratoire faits par Singleton et Sainsbury (1988), ont montré d'une manière générale les conditions idéales du développement du méningocoque à savoir :

- une atmosphère humide ou enrichie en eau ;

- un enrichissement indispensable de cette atmosphère de 5 à 10% de CO2 ;

- une température élevée de l'ordre de 36° C.

Cet optimum correspond aux conditions idéales de développement du méningocoque qui sont : 75% d'eau, 80% de CO2 atmosphérique et 36° de température. En effet, ce germe bactérien à gram négatif, est strictement humain, commensal des muqueuses du rhino-pharynx. Au microscope, il a une forme encapsulée, en grain de café, groupé par deux (diplocoque). Il est par ailleurs très fragile en milieu extérieur.

La transmission du méningocoque se fait par voie aérienne, directe, interhumaine, d'un rhino-pharynx à l'autre : c'est la transmission pflüggienne. Elle peut se faire également par contact direct avec les sécrétions respiratoires du malade ou du porteur sain, ce dernier qualifié de porteur asymptomatique. On reconnaît la méningite à travers ses manifestations les plus communes qui associent un syndrome infectieux et un syndrome méningé, se résumant en une forte fièvre, une raideur de la nuque, de violents maux de tête, des vomissements. Chez l'enfant on note un bombement de la fontanelle, une irritation et un plafonnement du regard, auxquels s'ajoute une perte d'appétit avec souvent des diarrhées. Les conséquences de cette pathologie sont presque toujours désastreuses tant pour l'individu atteint que pour la famille. Non seulement celle-ci tue, mais elle est aussi à l'origine d'autres complications : malvoyance, surdité, handicap physique ou mental, etc. Au sein de la famille, elle peut être source de déséquilibre économique et cause de frustrations. Le traitement contre la méningite est basé sur deux familles d'antibiotique : les béta-lactamines constituées de pénicilline G, d'aminopénicilline, (ampicilline, amoxicilline) et des céphalosporines de troisième génération (cépfotaxine, céphriaxone) ; et le chloramphénicol.

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Selon l'encyclopédie Bordas (1990 : 317), une épidémie est un

« développement subit et une propagation rapide d'une maladie transmissible ou non qui atteint simultanément un grand nombre d'individus pendant une période limitée, dans un territoire ou une collectivité déterminée. Elle se manifeste par l'apparition inhabituelle d'un grand nombre de cas, là où cette maladie n'existe pas ou par une augmentation considérable du nombre de cas lorsque la maladie sévit à l'état endémique dans la région ou la population concernée. »

L'OMS définit classiquement une épidémie, en zone endémo-épidémique, par un taux d'incidence supérieur ou égal à 100 cas pour 100 000 habitants par an. Lorsque le taux d'incidence est supérieur ou égal à 15 cas pour 100 000 habitants par semaine en moyenne sur deux semaines consécutives dans une circonscription couvrant une population comprise entre 30 000 et 100 000 habitants, on peut suspecter le début d'une épidémie. Cependant, pour une population de moins de 30 000 personnes, un doublement du nombre de cas par semaine durant 3 semaines consécutives peut être considéré comme seuil d'alerte. Toutefois, pour une zone contiguë au premier foyer épidémique le seuil d'alerte est abaissé à 5 cas pour 100 000 habitants par semaine.

Aujourd'hui on connaît le développement de souches résistantes à ces antibiotiques, ce qui serait selon le Centre National de Référence des Méningocoques, dramatique pour la lutte contre les épidémies qui surviennent dans la «ceinture de la méningite». En effet, 13 groupes de N. meningitidis sont actuellement décrits avec les sérogroupes A, B, C, Y et W 135 qui sont à l'origine de 99% des cas. Lors d'une épidémie, une même souche dans la plupart des cas, se répand par dissémination dite clonale. En mars 2000 cependant, un clone de N. meningitidis de sérogroupe W135 a été mis en évidence chez 326 pèlerins revenant de la Mecque en Arabie Saoudite. Il s'est répandu en Europe, en Asie, aux Etats-Unis et en Afrique. Depuis 2001, est apparu lors d'épidémies au Burkina Faso et au Niger, un clone W135 apparenté mais distinct de celui venu d'Arabie Saoudite. Il sévit désormais durant la saison sèche, de novembre à mai, avec le sérogroupe A, au Burkina Faso, au Niger, au Tchad et au Nord Cameroun, tous situés entre les 300mm et 1100mm de précipitations. C'est pourquoi il parait important de voir l'influence du climat en général et de la brume sèche en particulier, sur l'éclosion de la méningite. Il est donc question de voir

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si la brume sèche est évidemment la cause première de la survenue de la méningite. Car « L'éclosion et l'extension des maladies est sous la dépendance des facteurs multiples qui réagissent les uns sur les autres et déterminent un « climat » plus ou moins propice » (Harant et Delage 1984 : 15). C'est d'ailleurs à la suite de telles considérations que Max Sorre a ressorti la notion de complexe pathogène qui est en géographie une unité biologique d'ordre supérieur.

L'expression complexe pathogène a été créée par Max Sorre (Georges et Verge 2000) pour domicilier géographiquement les grandes aires d'endémies et de récurrence des épidémies. Un complexe pathogène selon lui, comporte une chaîne de transmission par l'intermédiaire d'agents destructeurs de l'équilibre biologique humain. La variabilité de l'agressivité des complexes pathogènes suivant les lieux est observée non seulement à l'échelle des régions, mais aussi localement selon les comportements et les conditions d'existence et de sensibilité à la contagion des populations. C'est d'ailleurs ce contexte que l'épidémiologie moderne cherche à éclairer, en s'inspirant justement de la théorie du complexe pathogène.

Actuellement, la plupart des études portant sur l'épidémiologie de la méningite se focalisent sur les formes résistantes de N. meningitidis et l'extension de la ceinture méningitique dont l'origine est à rechercher dans le réchauffement climatique en général et l'intensification des périodes de brumes sèche dans l'espace sahélien, et parfois au-delà. L'analyse spatiale des lithométéores quant à elle, cherche à déterminer les multiples conséquences de la diffusion et l'expansion des particules terrigènes sur le climat, la navigation, la santé et l'environnement. Il s'agit de faire de la brume sèche, un indicateur climatique de la désertification et de la sécheresse. L'étude de l'incidence de la brume sèche sur la méningite est en définitive du ressort de l'analyse systémique. Il s'agit pour nous de déterminer le régime de brume sèche, en vue de faire de ce lithométéore, un indicateur climatique de la méningite, partant, de bon nombre d'autres pathologies. C'est dans cette approche que se situe le présent travail.

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6- OBJECTIFS DE L'ETUDE

6-1. Objectif général :

Contribuer à la connaissance des relations entre la brume sèche et la méningite cérébro-spinale dans l'Extrême-Nord.

6-2. Objectifs spécifiques :

- présenter les caractéristiques du climat et le contexte humain susceptibles de conditionner le développement de la méningite cérébro-spinale et dresser un état des lieux de l'évolution de cette pathologie;

- déterminer les rythmes d'occurrence ainsi que les caractéristiques physico-chimiques de la brume sèche à l'Extrême-Nord et ressortir leur impact sur l'épidémie de méningite cérébro-spinale;

- montrer comment les différentes stratégies et des méthodes de lutte contre cette pathologie ne sont pas toujours efficaces.

7- HYPOTHESES

7-1. Hypothèse générale :

La brume sèche détermine les épidémies de méningite cérébro-spinale dans l'Extrême-Nord.

7-2. Hypothèses spécifiques :

- les caractéristiques du climat et le contexte humain conditionnent le développement de la méningite cérébro-spinale qui cause des ravages parmi les populations dans l'Extrême Nord;

- les épidémies de méningite cérébro-spinale sont liées aux variations saisonnières de brume sèche ainsi qu'aux caractéristiques physico-chimiques de ce lithométéore;

- les différentes stratégies et méthodes de lutte contre la méningite cérébro-spinale, parce que circonstancielles, sont peu efficaces.

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8- METHODOLOGIE

La démarche générale de recherche adoptée est à la fois inductive et hypothético-déductive. Aussi est-il important de présenter les sources de nos données et leur traitement. Les hypothèses qui sous-tendent ce travail ont été exposées plus haut. La méthodologie suivie dans l'étude des éléments du climat se base sur le calcul, puis la construction des graphiques et le commentaire d'un certain nombre de valeurs numériques correspondant aux séries d'observations quotidiennes, telles que les températures, les précipitations, le nombre de jour de brume sèche, la vitesse et la direction des vents. L'analyse des régimes moyens est donc à la base de ce travail.

8-1. COLLECTE DES DONNEES SUR LE TERRAIN

8-1-1. Les données climatiques

Les données climatiques proviennent de la Délégation régionale du transport de l'Extrême-Nord à Maroua / Service de la météorologie nationale. Elles couvrent une période de 11 années consécutives, allant de 1990 à 2007 et concernent les stations de Maroua-Salak, Mokolo, Kaélé, Yagoua et Kousséri. Ces données concernent les températures, les précipitations et le nombre de jours de brume sèche. A ces données nous allons ajouter les mesures de l'hygrométrie, de la vitesse et de la direction des vents, les images satellites des lithométéores et les cartes météorologigues.

8-1-2. Les statistiques épidémiologiques

Le faciès épidémiologique d'un espace géographique renseigne sur la distribution et la fréquence des maladies au sein d'une population donnée. Pour estimer la fréquence d'une pathologie, on dispose en général de trois types de sources d'information, à savoir les données statistiques, les documents administratifs et les enquêtes ponctuelles ciblées sur certaines maladies. Les statistiques épidémiologiques, en ce qui concerne la méningite, ont été obtenues grâce au Service de la statistique de la Délégation régionale de la Santé publique à Maroua. Elles vont quant à elles de 1987 à 2007. Cependant, certaines années, celles des paroxysmes de l'épidémie de méningite, sont mieux détaillées par rapport aux autres. Les années 1992, 1996-1997 et 1998-1999, représentent les périodes de fortes

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poussées épidémiques. Elles serviront d'ailleurs à présenter les variations spatio-temporelles de cette maladie, dans la deuxième partie du travail.

Soulignons déjà que ces données présentent l'inconvénient de ne pas couvrir de manière continue les différents districts de santé (en ce qui concerne les données épidémiologiques), soit en raison du fait que par année certains districts de santé ne déclarent pas les cas de méningite, soit parce que ces donnés n'ont pas été acheminées ou encore que les cas rares ne méritent pas une attention toute particulière, selon l'avis des responsables des districts de santé. Par conséquent, suivant les années, les districts des zones de montagne sont plus touchés que les plaines inondables.

8-1-3. Autres données

Nous avons à travailler au moyen des images satellitales relatives à l'évolution spatio-temporelle des lithométéores. Il s'agit de voir si à l'extension de l'aire de diffusion de la brume sèche, correspond un accroissement du nombre de cas de méningite.

8-2. TECHNIQUES DE MESURE

8-2-1. Températures

C'est un fait désormais connu que la température varie selon le moment de la journée et la saison de l'année d'observation. Les différences entre les valeurs numériques de températures sont proportionnelles à la dilatation des liquides, en l'espèce le mercure ou l'alcool des thermomètres usuels. Nous adoptons dans le cadre de notre recherche, la graduation en centigrades ou degré Celsius dans laquelle le 0° correspond à la température de la glace et le 100° à celle de l'eau en ébullition. Ceci dit, les données relatives aux variations diurnes de température ont été effectuées aux diverses heures de la journée par les services régionaux de la Météo. Les moyennes mensuelles ont ensuite été déduites en divisant la somme des minima et des maxima par le nombre des observations quotidiennes. Suivant la même logique, les valeurs thermiques maximales et minimales de chaque mois ont été déterminées. Il nous a alors été possible de calculer les moyennes mensuelles et annuelles de nos nouvelles séries.

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8-2-2. Précipitations et humidité

Une précipitation est le fait pour les particules atmosphériques d'eau solide d'atteindre des tailles telles que leur chute dans l'air ambiant soit sensible et qu'elles atteignent définitivement le sol. Les précipitations dans l'ensemble de nos stations sont mesurées par le pluviomètre association. Les données obtenues sont des effectifs cumulés pour chaque mois. Nous calculons ensuite le total annuel pour chaque station. Ainsi l'étude du régime moyen se base sur la prise en compte de la série de douze moyennes mensuelles correspondant aux volumes de précipitations reçus en chacun des mois successifs de l'année d'observation. Nous traduisons alors sous forme graphique, comme pour les régimes thermiques.

L'humidité relative et le degré d'humidité absolue seront mesure à l'aide de l'évaporomètre Piche. Ces données nous servirons à déterminer les variations spatiales de l'hygrométrie que nous supposons d'emblée faible pendant une longue période de l'année.

8-2-3. Vent et pression

Le vent est un élément du climat observé depuis fort longtemps et pour de multiples finalités. Dans le cadre de notre étude, il est question de mesurer deux ordres de grandeur, à savoir la vitesse et la direction du vent. La direction d'où vient le vent s'observe à l'aide de la girouette dont le type que nous aurons à utiliser est la manche à air de l'aéroport de Maroua-Salak. Le relevé de la direction quotidienne des vents nous permettra de construire des tableaux de fréquence qui seront ensuite traduits sous forme graphique. Il s'agit de la rose des vents de Mounier.

La vitesse est mesurée à l'aide d'anémomètre. Nous allons nous intéresser aux pointes de vitesse qui nous semblent suffisantes pour influencer la dynamique des particules. Nous nous servirons du type d'anémomètre hémisphérique ou le cas échéant de celui qui dispose d'une hélice montée sur un axe horizontal. Cette vitesse sera traduite en utilisant une échelle dite de beaufort.

Les données sur la pression atmosphérique et les masses d'air ainsi que celles relative aux flux aériens de particules nous serons fournies par le satellite géostationnaire Landsat et d'autres Instituts de recherche spécialisés en sciences atmosphériques.

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8-2-4. Brume sèche et charge bactérienne de l'air

La mesure de la brume sèche portera sur son appréciation visuelle et sur les mesures des particules à l'aide d'un filtre capteur. Cela nous permettra de déterminer la taille et la composition des particules. Il nous sera également possible d'effectuer de tests en laboratoire dans le but de déterminer la composition et les propriétés chimiques de ces particules. Ces mesures de dépôts de poussières au sol seront déterminées grâce à l'utilisation d'un capteur pyramidal d'aérosols couplé d'une pompe à filtres millipores. Les analyses granulométriques de ces poussières pourront permettre de déterminer leur taille. La collecte des poussières éoliennes sur filtres millipores, par aspiration d'un volume d'air mesuré par compteur sera également effectuée. Les données recueillies seront alors exprimées en microgramme/m3.

En ce qui concerne la charge microbienne et la capacité pathologique l'air, nous utiliserons une technique de mesure visant à déterminer à l'aide d'une pompe aspirante, la charge microbienne par litre d'air et pendant les principales saisons de la zone d'étude.

8-3. TRAITEMENT DES DONNEES

Nous aurons à utiliser le logiciel Excel de Microsoft pour traiter nos données statistiques. Il s'agira de déterminer les caractéristiques de tendances centrales, du calcul des fréquences et de l'analyse de corrélation. A partir de là, nous allons nous baser sur l'indice d'aridité de Gaussen pour élaborer nos graphiques.

8-3-1. Technique graphiques

a. Synthèse pluviothermique

De nombreux auteurs ont eu l'idée de présenter sur une même figure, les régimes moyens de précipitions et de températures, en ayant à l'esprit le souci du rapport d'échelle. Il existe plusieurs types de graphiques. Nous adoptons dans le présent travail, la courbe ou diagramme ombrothermique de Gaussen, en considérant le rapport d'échelle de P=2t. En effet, pour cet auteur, un mois est sec lorsque la hauteur d'eau exprimée en millimètre est inférieure au double de la température exprimée en degrés centigrades. La hauteur d'eau et

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les températures sont portées vis-à-vis en ordonnée et les initiales des mois à la base du graphique.

b. Données épidémiologiques

A partir des données figurant sur les différents tableaux, nous construisons des histogrammes de fréquences, en ce qui concerne les cas et décès déclarés de méningite. Dans certains cas, nous avons recours aux courbes, aux lignes et à la représentation par secteurs ou cercles proportionnels.

c. Représentation cartographique

Les diagrammes ombrothermiques sont directement intégrés à la carte de la région d'étude, par souci de synthèse. Nous reprenons également la carte de la situation météorologique de Suchel pour représenter l'aire d'expansion de la brume sèche. Une autre carte de la fluctuation de la convergence intertropicale et des saisons est enfin reproduite.

d. Symboles utilisés

En nous référant au précis de climatologie de Péguy (1970 :15), nous adoptons les

différents symboles suivants :

T°C= température moyenne annuelle ;

t°C = température moyenne mensuelle ;

á= amplitude thermique;

?= température moyenne annuelle;

pmm= hauteur d'eau mensuelle ;

Pmm= hauteur d'eau annuelle.

8-3. ANALYSE DU REGIME PLUVIOTHERMIQUE

Nous commentons les différents régimes pluviothermiques établis dans le but de chercher à reconnaître les maximum et minimum, ce qui permettrait alors de déterminer les saisons et leur durée. Puis, nous déterminons le nombre de mois secs, c'est-à-dire ceux qui normalement ne reçoivent pas de pluies. Le mois sec lui-même sera déterminé en fonction du critère de Gaussen. Cette démarche conduirait ainsi à une meilleure lisibilité de la corrélation entre les données climatiques et épidémiologiques portant sur la méningite.

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9- CHRONOGRAMME DU TRAVAIL DE THESE

Tableau 1: Chronogramme de la thèse

PERIODES

DUREES

ACTIVITES

 

ANNEES 2010

Janvier à mars

3 mois

 

Amélioration du protocole (projet) et adoption de nouvelles orientations si besoin

Avril à juin

3 mois

 

Préparation de la descente sur le terrain

Juillet à septembre

3 mois

 

Première descente sur le terrain

Octobre à décembre

3 mois

 

Rédaction du protocole final de la thèse

 

ANNEES 2011

Janvier à février

2 mois

 

Deuxième descente sur le terrain avec enquêtes

Mars

1 mois

 

Dépouillement manuel et traitement statistique des données d'enquêtes

Avril à septembre

6 mois

 

Rédaction de la première mouture de la thèse

Octobre

1 mois

 

Troisième descente sur le terrain

Novembre à décembre

2 mois

 

Correction et élaboration de la deuxième mouture

 

ANNEES 2012

Janvier à mars

3 mois

 

Correction et élaboration de la troisième mouture

Avril à juin

3 mois

 

Dépôt du document à la correction

Juillet à octobre

4 mois

 

Correction de la troisième mouture

Novembre à décembre

2 mois

 

dépôt du document final et soutenance

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DEUXIEME PARTIE :

Cette deuxième partie est constituée de 2 chapitres bâtis sur le modèle des comptes rendus d'étude scientifique. Conformément aux objectifs poursuivis, il y est question de présenter le contexte physique et humain de l'étude (chapitre 1) et de dresser l'état de lieux de l'incidence et du rythme d'occurrence de la méningite cérébro-spinale dans l'Extrême-Nord (chapitre 2).

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CHAPITRE 1 : CONTEXTE PHYSIQUE ET

HUMAIN DU SITE D'ETUDE

1.1. INTRODUCTION

Située entre les 10° et 13° de latitude nord et les 14° et 16° de longitude est, la Région de l'Extrême-Nord du Cameroun est occupée par une grande plaine qui s'étend des pieds des Monts Mandara au sud-ouest jusqu'au lac Tchad dans le nord, les bourrelets de berge du fleuve Logone en formant la limite est. Elle fait partie d'une vaste unité géomorphologique et bioclimatique que l'on retrouve également au Nigeria, au Niger et au Tchad. Les Monts Mandara à l'ouest, la plaine d'inondation du Logone et sa zone d'impact sont depuis des siècles habitées par une multitude de communautés ethniques et culturelles qui vivaient initialement de la pêche, de l'élevage, de l'artisanat, du tourisme et des cultures de décrue. Les flux que génèrent les activités socio-économiques amplifient les risques climatopathologiques. Dans ce chapitre, nous présentons notre contexte d'étude sur le plan physique et humain en partant de l'hypothèse que les caractéristiques morphoclimatiques et le contexte humain conditionnent le développement de la méningite cérébro-spinale. Aussi ce chapitre s'articule-t-il autour de la présentation de l'Extrême-Nord, des conditions de genèse des lithométéores, des caractéristiques du climat dominé par la brume sèche, ainsi que des traits généraux de la population, de la politique de santé des stratégies de lutte contre la méningite cérébro-spinale.

1.2. METHODES

Les milieux arides ou secs sont extrêmement divers et variés, notamment en fonction des formes de terrain, des sols, de la faune, de la flore, des équilibres hydriques et des activités humaines qui s'y déroulent. Cependant ces mêmes aspects permettent de reconnaître comme tel un espace géographique donné. C'est dans ce contexte que, pour décrire notre cadre d'étude sur le plan physique, afin de vérifier l'hypothèse énoncée ci-dessus, nous nous sommes servi des travaux de Modi, Druilhet, Fontan et Domergue (1997 : 170), de la carte de la situation météorologique de l'Extrême-Nord à partir des données climatiques de Suchel (1986) et de la carte des masses d'air et saisons, pour présenter le contexte météorologique de l'Extrême-Nord. Pour comprendre la genèse et la typologie

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des phénomènes qui limite la visibilité, notamment les lithométéores, nous nous sommes servi du Précis de géomorphologie de Derruaux (1995), Manuel des méthodes d'observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste de l'Organisation Météorologique Mondiale(OMM) et de Nouaceur (2004). Nous avons également eu recours aux données climatiques (température, précipitations et brume sèche) des stations de Maroua, Kaélé, Mokolo, Kousséri et Yagoua, et à l'Atlas de la Province Extrême-Nord Cameroun. Il nous a alors été possible de construire des diagrammes ombrothermiques. Les données sur l'effectif de la population quant à elles, proviennent de la Délégation Provinciale de l'Extrême-Nord du MINPAT (2002) ; nous les avons complétées grâce aux travaux de Christian Seignobos (1985) et de Tourneux et Iyébi-Mandjek (1994). Cela nous a permis de présenter la composition ethnique de la population et son évolution démographique. Enfin, nous avons utilisé les statistiques épidémiologiques de la Délégation régionale de la Santé Publique à Maroua, les documents relatifs à la politique sectorielle de santé et les résultats du questionnaire sur la connaissance de la méningite par un groupe de personnes vivant dans la zone d'étude. Ils nous ont permis de présenter le contexte humain et sanitaire de notre étude.

1.3. RESULTATS ET ANALYSE

1.3.1. LES AEROSOLS ATMOSPHERIQUES A FORTE INCIDENCE CLIMATOPATHOLOGIQUE

L'atmosphère contient des microparticules solides ou liquides en suspension, appelées aérosols. Leur taille varie de quelques nanomètres à presque 100 microns. Ils sont formés par la dispersion de substances sur la surface de la Terre : ce sont les aérosols primaires ; ou par la réaction des gaz dans l'atmosphère, dans ce cas, on parle dans ce cas d'aérosols secondaires. Ils incluent les sulfates et les nitrates de l'oxydation respective du dioxyde de soufre et de l'oxyde nitrique pendant la brûlure des combustibles fossiles, des substances organiques de l'oxydation des composés organiques volatils, de la suie des feux, et particules terrigènes des processus morphogénétiques à dominante éolienne. Bien que représentant seulement une infime partie de la masse de l'atmosphère, ils ont le potentiel d'influencer de manière significative la quantité de lumière du soleil atteignant la surface de la Terre, et donc le climat. Comme les gaz à effet de serre, les aérosols influencent le climat. Les aérosols atmosphériques influencent le transfert de l'énergie dans l'atmosphère

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de deux façons: directement par la dispersion de la lumière du soleil; et indirectement en modifiant les propriétés optiques et les vies des nuages.

En effet, dans la basse troposphère, où ils sont en général beaucoup plus abondants, les aérosols séjournent quelques jours seulement, cette durée variant essentiellement selon les précipitations. Il en résulte que, contrairement aux gaz à effet de serre, la concentration des aérosols peut varier de plusieurs ordres de grandeur à des échelles régionales ou journalières. De par leur petite taille, ces particules sont soumises à un transport atmosphérique à longue distance (plusieurs milliers de kilomètres). Cette capacité au transport fait que pour certains écosystèmes, et pour certains éléments, les aérosols constituent le vecteur majeur de leur cycle biogéochimique.

On distingue généralement les aérosols d'origine désertique ou lithométéores, dont l'élimination est principalement réalisée par les précipitations ou les hydrométéores. A ces deux rands groupes s'ajoutent les aérosols issus de l'activité anthropique. Ce sont :

- les aérosols carbonés, qui sont des aérosols particulièrement absorbants. Pour ces aérosols, la zone tropicale constitue une région-source majeure en raison de la fréquence des feux de biomasse.

- les aérosols de sulfates dont l'augmentation au cours de la période industrielle, est susceptible de constituer un forçage climatique significatif.

- les aérosols métalliques et les nutriments. Ces espèces ont un impact potentiel positif ou négatif sur le fonctionnement des écosystèmes. Les aérosols peuvent être chimiquement actifs, leurs propriétés évoluant au cours de leur transport dans l'atmosphère. Ils peuvent jouer un rôle dans la création ou la destruction d'espèces gazeuses, incluant l'ozone, en catalysant à leur surface des réactions chimiques.

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Tableau 2: Phénomènes météorologiques courants qui réduisent la visibilité

Phénomène météorologique

POM habituelle

(m)

Absorption

Dépendance par

rapport

à la longueur d'onde

Tempête de sable

 

Oui

Possible

Tempête de poussière

 

Oui

Possible

Brume

1 000 - 5 000

Non

Non

Brouillard

30 - 1 000

Non

Non

Source : Manuel des méthodes d'observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste(OMM)

Le manuel des méthodes d'observation et de compte rendu de la porté visuelle des pistes d'aviation présente une description des phénomènes météorologiques qui peuvent réduire la visibilité, en particulier ceux qui peuvent l'abaisser jusques sous 1 500 m. Le Tableau 2 contient une liste de ces phénomènes les plus courants avec une indication de certaines de leurs caractéristiques. Il s'agit des lithométéores et des hydrométéores, pour l'essentiel.

1.3.1.1. Des lithométéores variés

La brume et le brouillard sont dans de nombreuses parties du monde les causes principales d'une limitation de la visibilité dont il faut tenir compte en exploitation. Les fortes précipitations peuvent aussi avoir le même effet. Dans les régions froides, la neige est le phénomène qui réduit le plus souvent la visibilité alors que le sable et la poussière (notamment les tempêtes de poussière et de sable) peuvent aussi la réduire très fortement dans les zones arides et désertiques.

a. Brume sèche

On appelle brume sèche, la présence de poussière ou d'autres particules microscopiques, en principe sèches, dans l'air et qui limitent la portée visuelle. Dans la brume sèche, la diffraction de la lumière bleue est plus forte que celle de la lumière rouge, si bien que les objets sombres apparaissent comme à travers un voile bleu pâle. La visibilité n'est pas forcément la même dans toutes les directions parce qu'elle peut être

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influencée par la présence de fumée et d'autres polluants provenant des zones résidentielles et industrielles. La brume sèche et les autres lithométéores ne sont signalés que quand la visibilité est inférieure ou égale à 5 000 m ; sauf les chasse-sables basses et les cendres volcaniques qui sont toujours signalées pour des raisons liées à l'exploitation.

Ces lithométéores constitués de petites particules peuvent demeurer suspendus plus ou moins indéfiniment dans l'atmosphère. Ces phénomènes ne peuvent faire descendre la visibilité sous 1 500 m que dans des situations anormales, par exemple en présence d'une fumée dense provoquée par de gros incendies. Par contre, les lithométéores constitués de grosses particules ne peuvent rester suspendus dans l'atmosphère. Exceptionnellement, sous l'action de vents assez forts, il se produit les phénomènes suivants :

b. Tempête de sable

C'est un vent violent ou turbulent transportant le sable à travers l'atmosphère, le diamètre de la plupart des particules étant compris entre 0,08 et 1 mm. À la différence des particules des tempêtes de poussière, les particules de sable sont surtout confinées à moins de 2 m du sol et n'atteignent que rarement 15 m. Les tempêtes de sable se produisent le plus souvent dans les régions désertiques dont le sable est mouvant, surtout dans les dunes, et elles ne contiennent pas beaucoup de poussière. Elles sont provoquées par des vents violents causés ou accélérés par le réchauffement de la surface et elles se produisent souvent pendant la journée et meurent la nuit. Le front d'une tempête de sable peut ressembler à un mur très large et très haut. Il s'accompagne souvent d'un cumulonimbus qui peut être occulté par les particules de sable et il peut aussi se produire le long d'un front d'air froid en mouvement.

c. Tempêtes de poussière

Une tempête de sable est l'ensemble des particules de poussière soulevées énergiquement par un vent violent et turbulent au-dessus d'une vaste zone. Ce phénomène se produit en période de sécheresse, dans une zone où la terre normalement arable fournit des très fines particules de poussière, ce qui les différencie des tempêtes de sable des régions désertiques qui sont plus courantes. Une tempête de sable est habituellement soudaine et elle se présente sous la forme d'un mur de poussière en mouvement qui peut mesurer plusieurs kilomètres de long et dont la hauteur dépasse normalement 3 000 m. La

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tempête peut être précédée de tourbillons de poussière qui se détachent de la masse principale ou qui s'y enfoncent. En avant du mur, l'air est très chaud et le vent léger. Le front s'accompagne souvent d'un cumulonimbus qui peut être occulté par les particules de poussière et il peut aussi se produire le long d'un front d'air froid en mouvement.

d. Tourbillons de poussière ou de sable

On appelle tourbillon de poussières ou de sable, une colonne d'air en rotation rapide normalement au-dessus d'un terrain sec et poussiéreux ou sableux contenant de la poussière et d'autres corpuscules légers aspirés du sol. Ces tourbillons ont un diamètre de quelques mètres. Ils n'atteignent normalement pas plus de 60 à 90 m de haut mais, s'ils sont bien développés dans des zones désertiques très chaudes, ils peuvent atteindre 600 m.

1.3.1.2. Des conséquences variées

En diffusant et absorbant la lumière ou en modifiant le pouvoir réfléchissant des nuages, les aérosols exercent plusieurs effets sur le climat : direct, semi-direct et indirect. L'effet direct n'est autre que l'effet parasol évoqué plus haut. Il réside dans la diffusion, éventuellement accompagnée d'absorption, du rayonnement solaire par les particules. La diffusion est l'effet majeur aux longueurs d'ondes solaires, en particulier dans le cas d'aérosols de pollution ; elle est généralement négligeable dans l'infrarouge thermique. Il s'agit d'un effet refroidissant, sauf dans le cas d'aérosols absorbants au-dessus d'une surface très réfléchissante. Comme les aérosols peuvent également absorber de façon plus ou moins importante le rayonnement solaire, ils modifient les profils de température et, par conséquent, ont un impact sur les conditions de formation des nuages, entraînant leur disparition ou modifiant leur extension géographique. C'est ce qu'on appelle l'effet semi-direct.

L'effet radiatif indirect des aérosols résulte quant à lui des interactions entre aérosols et nuages, qui ont eux mêmes un impact fort sur le bilan énergétique de la Terre. Ainsi les aérosols peuvent servir de noyaux de condensation lors de la formation des nuages, de sorte qu'à contenu en eau fixé, un nuage issu d'une masse d'air pollué contient un nombre de gouttelettes supérieur à un nuage moins pollué. Bien que les gouttelettes soient plus petites, un tel nuage sera plus réfléchissant que celui issu d'une masse d'air sans

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aérosols. C'est le premier effet indirect, refroidissant. Dans un second temps, puisque les gouttelettes sont plus petites, elles n'atteindront pas la taille critique au-delà de laquelle apparaît la précipitation et la durée de vie moyenne du nuage sera augmentée. La couverture nuageuse moyenne sur la Terre sera donc plus importante. Enfin, en réchauffant l'atmosphère à des niveaux où se forment généralement des nuages, les aérosols peuvent conduire à leur évaporation. L'ensemble de ces processus constitue le deuxième effet indirect des aérosols sur le climat, qui peut être refroidissant ou réchauffant, notamment selon l'altitude du nuage. Dans le cas des zones sahéliennes, ces aérosols dont la présence est de plus en plus importante, sont liés à l'activité morphogénétique du vent.

1.3.2. LES PROCESSUS A L'ORIGINE DE LA GENESE DES

LITHOMETEORES

La genèse des lithométéores en milieux sahéliens est difficile à maîtriser. Malgré l'imbrication des multiples éléments précurseurs qui traduisent la réelle difficulté de la formation de ces types de temps, deux facteurs majeurs conditionnent l'apparition des lithométéores. Le premier facteur de la formation des lithométéores est sans conteste le vent. Agent redoutable d'érosion, il agit selon un cadre multidirectionnel et intervient ainsi dans mobilisation des sédiments depuis leur structure de base constituée par le sol. Il effectue ensuite le transfert méridien de ces particules en les transportant sur plusieurs centaines et parfois même sur des milliers de kilomètres. Dans ce contexte, la dynamique éolienne, à travers la force du vent, revêt une part primordiale et son action est différentielle sur le substrat lithologique et pédologique.

Le sol pour sa part, constitue un substratum régi par différentes forces qui règlent la cohésion interparticulaire et s'opposent aux agressions externes. L'enclenchement du système éolien est étroitement lié à sa capacité d'ablation, à la disponibilité d'un matériel mobilisable et à sa possible prise en charge jusqu'aux aires de dépôts.

Il existe trois modes différents d'entraînement des particules: la saltation, la reptation en surface et la suspension (figure 2).

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Figure 2: Mode d'entraînement des particules

a. La saltation

Le mouvement initial des particules du sol est une série de sauts. Le diamètre des particules en saltation est compris entre 0,5 et 1,1 mm. Après avoir sauté, les particules retombent sous l'action de la pesanteur. La partie descendante de la trajectoire est très inclinée vers le sol et pratiquement rectiligne. Peu de particules atteignent une altitude supérieure à 1 m et environ 90 % d'entre elles font des sauts inférieurs à 30 cm. L'amplitude horizontale d'un saut est généralement comprise entre 0,5 et 1 m.

Le phénomène de saltation est indispensable pour amorcer l'érosion éolienne. Il est la cause de deux autres modes de transport des éléments du sol par le vent: la reptation en surface et la suspension dans l'air.

b. La reptation

Les particules de plus grande dimension roulent ou glissent à la surface du sol. Trop lourdes pour être soulevées, leur mouvement est déclenché par l'impact des particules en saltation plutôt que par l'action du vent. Les particules qui se meuvent ainsi ont des diamètres compris entre 0,5 et 2 mm suivant leur densité et la vitesse du vent.

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c. La suspension

D'une façon générale les fines poussières ne peuvent être emportées que si elles ont été projetées dans l'air par l'impact des grains plus gros. Une fois parvenues dans la couche turbulente elles peuvent être soulevées à de grandes hauteurs par les courants d'air ascendants et former des nuages de poussière atteignant fréquemment des altitudes de 3 à 4.000 mètres. Même si leur aspect peut être impressionnant, le mécanisme essentiel de l'érosion éolienne demeure la saltation car sans elle de tels nuages ne pourraient se produire.

1.3.2.1. Les mouvements de masse

Les particules en mouvement sont le siège d'interactions dont il faut citer principalement:

a. L'effet d'avalanche

Ce phénomène est la conséquence de la saltation. Les particules qui ont sauté provoquent, en retombant, le départ d'une quantité plus importante de particules. Aussi, lorsque le vent progresse sur un sol dénudé, sa charge en particules augmente sans cesse jusqu'à atteindre un maximum tel que la quantité perdue est égale à la quantité gagnée à chaque instant.

La charge maximale du vent en particules est sensiblement la même pour tous les types de sols et elle est égale à celle que l'on rencontre sur les dunes de sable. La distance nécessaire pour que cette saturation soit atteinte varie en raison inverse de la sensibilité d'un sol à l'érosion. Ainsi sur un sol très fragile elle peut se produire en une cinquantaine de mètres, et demander plus de 1000 mètres sur un sol de bonne cohésion.

b. Le triage

Le vent déplace les particules très fines et très légères beaucoup plus rapidement que les grosses. Plus les particules sont fines, plus leur vitesse est grande et plus la distance qu'elles parcourent et les hauteurs qu'elles atteignent sont importantes. Le vent sépare ainsi les différents éléments du sol en catégories suivant leurs dimensions: mottes non érodables,

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gravier, sable, argile et loess. Il emporte ainsi les éléments fins et ne laisse sur place que les éléments grossiers. Une autre conséquence de ce triage est la stérilisation progressive du sol car la matière organique elle-même formée d'éléments fins et peu denses, est l'un des premiers éléments à être emporté.

c. La corrasion

La corrasion est l'attaque mécanique de la surface sur laquelle souffle un vent chargé de particules. C'est dans les régions arides, une cause aggravante de l'érosion des sols. Dans un matériau cohérent et homogène la corrasion se traduit par des stries parallèles ou par un remarquable poli. Le polissage affecte les affleurements comme les cailloux des regs, plus ou moins alvéolés ou façonnés en facettes. Les vents de sable associés aux effets des amplitudes thermiques donnent aux buttes résiduelles découpées dans des couvertures gréseuses, des formes de champignons. Dans les roches meubles et en particulier dans les terres agricoles (argile et limons), les vents creusent des sillons parallèles mettant à nu les racines des jeunes plantes. Le résultat est l'injection de ces particules dans l'atmosphère et leur migration ou leur transfert méridien qui donnent à l'ensemble des régions sahélienne, une identité climatologique qui leur est propre.

1.3.3. CONTEXTE PHYSIQUE DE L'EXTREME-NORD

Les gouttelettes d'eau de pluie qui tombent de l'atmosphère en un lieu donné peuvent être stoppées par végétation ou bien atteindre la surface du sol et amorcer le ruissèlement. Une partie de cette eau de surface s'infiltre et une autre partie des précipitations retourne à l'atmosphère, soit par évapotranspiration de la végétation, soit par évaporation des cours d'eau et autres étendues d'eau dans lesquelles se déversent les ruissèlements de surface, les eaux d'infiltration et les flux de. La dynamique relative du cycle climatique dans l'Extrême-Nord est déterminée en grande partie par les schémas spatiaux et temporels de précipitation, les régimes de température et d'humidité atmosphérique, les vents, les caractéristiques pédologiques et topographiques et les caractéristiques végétatives de la zone.

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1.3.3.1. Une platitude générale favorable aux flux aériens

L'Extrême-Nord Cameroun forme un ensemble morphologique hétérogène qui s'échelonne d'ouest en est, de la chaîne montagneuse des Mandara à la plaine du Logone en passant par la plaine du Diamaré. Il s'incline du sud au nord en une pente douce. L'altitude varie entre 800 et 1000 m. Les plus hauts sommets sont les pointes de Kapsiki et Rumsiki culminant à 1.224 m. Une grande partie de la plaine camerounaise (8 000 km2), à l'est des inselbergs qui rompent ça et là cette monotonie, est périodiquement inondée par des eaux issues essentiellement des débordements du fleuve Logone. Elle reçoit également des eaux issues des cours d'eau torrentiels des Monts Mandara. Les eaux d'inondation sont conduites vers le Logone et le Chari.

1.3.3.2. Une formation végétale incapable de freiner le vent

Dans l'Extrême-Nord, le couvert végétal est rare. Celle-ci évolue du Sud vers le Nord dans un sens d'aridité croissante. On peut néanmoins distinguer trois formes de plantes. Après les premières pluies, apparait un tapis de graminées éphémères qui accomplissent leur cycle de vie au cours d'une brève saison de quelques semaines. Leur croissance est limitée à la courte période humide de l'année. Ces plantes éphémères survivent pendant la saison sèche, qui peut durer plusieurs mois. Elles peuvent parfois former des peuplements denses et fournir du fourrage.

Toutefois, l'ensemble de la région abrite par endroit une flore et une faune très riches. C'est un ensemble écologique particulier qui se compose en effet de formations végétales d'une rare variété, mais clairsemé. Il s'agit d'une formation végétale mixte qui va, du sud au nord, de la savane arbustive à la prairie herbeuse en passant par la steppe à épineux. Parmi les espèces végétales les plus caractéristiques, on peut citer entre autres le Calotropis procera, le palmier rônier (Borassus aethiopium), et le palmier doum (Hyphaene thebaica). Les bourrelets, les terres exondées et les cordons dunaires sont le domaine de la savane à Acacia, Balanites aegyptiaca, Ziziphus mauritania et Tamarindus indica. Dans la partie centrale, le Yaéré qui est une prairie herbacée inondable occupe les zones les plus basses, tandis que partout ailleurs abonde la savane boisée ou herbacée à Acacia albida.

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La végétation de l'Extrême-Nord Cameroun apparaît en fin de compte comme un continuum dans lequel on peut identifier, d'une part, un mélange de graminées, d'herbes et de buissons et arbres de petite taille, ne dépassant pas 2 mètres de haut, entrecoupé de zones dénudées ; d'autre part, une savane boisée composée d'une association de graminées

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Figure 3: Carte orohydrographique de l'Extrême-Nord

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et d'arbres ou d'arbustes (ou les deux) dans lequel la proportion de graminées par rapport aux arbustes ou aux arbres est déterminée par la fréquence et l'intensité des feux.

1.3.3.3. Un aréisme qui accentue le caractère sec du milieu

Le Chari et le Logone sont les seuls cours d'eau permanents de la région. Le reste du réseau hydrographique est constitué de cours d'eau saisonniers et temporaires appelés mayo. Ils sont issus des monts Mandara, dont les deux principaux sont le Mayo Tsanaga et le Mayo Boula. Ces mayo sont caractérisés par des crues violentes qui durent juste le temps d'un orage, avec un débit qui décroît rapidement de l'amont vers l'aval en raison des infiltrations dans des alluvions.

1.3.3.4. L'Extrême-Nord dans le schéma météorologique africain

D'une manière générale, l'occurrence de la brume sèche est tributaire de la circulation atmosphérique tropicale. Celle-ci est dirigée par la cellule de Hadley, selon le schéma conceptuel de la circulation méridienne de Rossby. Les cellules Hadley nord et sud sont séparées par le Front Intertropical (FIT) associé à la zone de convergence intertropicale (ZIT) qui sépare deux masses d'air d'origine et de caractères différents. Il s'agit de l'air continental chaud et très sec où les vents sont de direction nord-est (Harmattan) et de l'air océanique moins chaud et humide en provenance du golfe de Guinée (Alizé).

Sous l'influence de la force de Coriolis (Modi, Druilhet, Fontan et Domergue 1997: 170), les branches basse et haute de la cellule subissent une déviation, respectivement vers l'ouest et vers l'est, assurant un transport zonal important dans les sens des parallèles. En Afrique de l'Ouest, c'est la position des anticyclones de Sainte-Hélène, des Açores et de Libye qui détermine les déplacements en latitude, au cours de l'année, du FIT et des phénomènes qui lui sont tributaires. Ces déplacements commandent le rythme des saisons.

Ainsi durant l'année, l'Extrême-Nord est balayé par le FIT (figure 13). Sa position au sud du FIT est remarqué lors de la saison des pluies (mai- septembre). Par contre sa situation au nord de celui-ci correspond à la saison sèche dominée par ce vent chaud et sec qu'est l'Harmattan, générateur de brume sèche.

Figure 4: Masses d'air et saisons

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44

1.3.3.5. Une rudesse climatique agressive pour les organismes

Les précipitations varient d'une année à l'autre dans les différentes stations de l'Extrême-Nord; cela est visible lorsqu'on considère les statistiques des précipitations dans le temps pour ces stations. L'écart entre les plus faibles et les plus fortes précipitations enregistrées au cours de différentes années peut être important, bien qu'il se situe généralement dans une fourchette de plus ou moins 50 pour cent de la précipitation annuelle moyenne. La variation de précipitations mensuelles est encore plus grande. Les tableaux qui figurent en annexe de ce travail (Annexe 2), présentent les données climatiques des stations météorologiques de l'Extrême- Nord. De ces données, nous avons tiré la figure 5 qui présente l'évolution interannuelle de la pluviométrie dans l'Extrême-Nord de 1986 à 2006. Sur l'ensemble des observations, on constate que le total des précipitations se situe entre 650 mm et 1281 mm, la station de Mokolo enregistrant les plus hautes moyennes. Par ailleurs, les années 1992 et 1996 sont celles qui présentent les plus basses moyennes pluviométriques.

1400

1200

1000

400

200

800

600

0

1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Maroua Yagoua Kousser iMokolo

Figure 5: Évolution interannuelle de la pluviométrie dans l'Extrême Nord: 1987-2006

45

Figure 6: Climat et végétation de l'Extrême-Nord

46

Dans la plupart des cas, la précipitation attendue en un lieu donné n'est pas la même que la précipitation annuelle moyenne enregistrée sur un certain nombre d'années.

Le climat y est globalement chaud. Les moyennes calculées sur une période de 20 années consécutives, indiquent 29,14°C à Kaélé, 28,21°C à Maroua, 26,40°C à Mokolo, 27,72°C à Yagoua, et 28,08°C à Kousséri. Les maximal sont observés pendant le mois d'avril. On relève ainsi 41,2°C à Mokolo, 42,4°C à Kaélé, 43°C à Yagoua. Les températures minimales quant à elles sont observables en janvier, avec 11,2°C à Mokolo, 12,4 à Yagoua et 14,5°C à Kaélé. Le schéma climatique de l'Extrême-Nord se caractérise souvent par une saison sèche relativement fraîche, suivie d'une saison sèche relativement chaude et finalement d'une saison des pluies. En général, on observe à l'intérieur de ces saisons des fluctuations importantes des températures diurnes. Très souvent, pendant la saison sèche fraîche, les températures diurnes atteignent entre 35 et 45 degrés centigrades, pendant que les températures nocturnes tombent à 10 à 15 degrés centigrades. Les températures diurnes peuvent approcher de 45 degrés centigrades au cours de la saison sèche chaude et tomber à 15 degrés centigrades au cours de la nuit. Pendant la saison des pluies, les températures peuvent aller de 35 degrés centigrades le jour à 20 degrés centigrades la nuit. Dans bien des cas, ces fluctuations des températures au cours d'une même journée influence directement les végétaux et les organismes supérieurs et l'homme.

Les diagrammes ombrothermiques des stations de Maroua, Yagoua, Kousséri, Mokolo et Kaélé (figure6) permet de contacter que les pluies sont concentrées entre le mois d'Avril et octobre mais la saison pluvieuse elle-même s'installe à partir du mois de Juin et dure de 3 à 5 mois. On constate également que les température moyennes de 1987 à 2006 restent élevées et oscillent entre 25°et 30°. Les températures mensuelles sont élevées les maximal atteignent facilement 44°C aux mois de mars et avril, par exemple pour le cas de Yagoua respectivement en 1996 et en 2000. Les minimal quant à eux descendent jusqu'à 13°C voire 12°C entre décembre et Janvier. C'est dire que les écarts thermiques sont de plus de plus importants il n'est donc pas rare de voir des amplitudes thermiques de l'ordre de 10°C. Enfin, l'amplitude thermique annuelle y est forte, avec 7,37°C à Kaélé, 7,35°C à Maroua 7,18°C à Mokolo, 6.1°C à Yagoua et 9°C à Kousséri.

47

1.3.3.6. Une présence abondante et cyclique de la brume sèche

Le tableau ci-dessous représente sa variation, ainsi que les moyennes obtenues en rapportant ces totaux au nombre des stations.

Tableau 3: Nombre moyen de jours de brume sèche

Moist
Stat°

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Total

Maroua

17

17

17

9

4

0

0

0

0

4

10

13

91

Kaélé

16

17

15

8

2

0

0

0

0

3

9

13

83

Mokolo

15

16

14

9

3

1

0

0

0

0

3

8

58

Yagoua

10

12

8

3

0

0

0

0

0

1

5

6

45

Kousséri

21

19

16

10

3

0

0

0

0

1

12

17

99

Total

79

81

70

39

12

1

0

0

0

9

39

57

376

Moyenne

16

16

14

8

2

0

0

0

0

2

8

11

77

25

20

15

10

0

5

J F M A M J J A SON D

Maroua Kaélé Mokolo Yagoua Kousséri

Figure 7: Variations saisonnières de la brume sèche dans l'Extrême-Nord

On constate (figure7) que le nombre de jours de brume sèche, dont l'intensité augmente avec la saison disparait totalement en saison des pluies. Le nombre de jour de brume sèche varie selon les stations, ce qui peut se traduire par une différenciation spatiale. En effet, l'une des caractéristiques de notre site d'étude est la présence de la brume sèche

48

pendant la saison sèche. Ainsi, la station de Maroua totalise 91 jours de brume sèche, celle de Kaélé 83, celle de Mokolo 58, celle de Kousséri 99 et celle Yagoua 45.

Ces lithométéores introduits dans la troposphère subissent un transfert méridien sélectif (Suchet:1986) vers d'autres latitudes à la faveur de la circulation atmosphérique. Car les particules les plus grossières (100 micromètres) vont se déposer rapidement alors que les plus fines (80 -100 micromètres) essentiellement composées d'argile, d'illite, de chlorite et interstratifiés gonflants restent en suspension. Pour ce qui est du Sahel camerounais, l'essentiel de la brume sèche qui y parvient et transite provient du Sahara, à la faveur de l'Harmattan, lors de sa poussée vers le sud, poussée quelque fois vigoureuse, de sorte à réduire la visibilité pendant plusieurs mois. Cette opacification de l'atmosphère vaut d'ailleurs à ce phénomène d'être pris en compte par la météorologie, car il est capable d'interrompre le trafic aérien pendant plusieurs jours.

Partout, la brume sèche n'apparait que lorsque les précipitations diminuent et s'annulent, d'octobre à mai avec un maximum global entre décembre et janvier. Ainsi, la corrélation géographique entre les précipitations et la brume sèche permet de constater que la brume sèche est surtout observable pendant la saison sèche lorsque les précipitations sont nulles. On constate que partout, lors de l'apparition progressive de la brume sèche, les écarts thermiques deviennent plus importants. Précisément, pendant la période dite de saison sèche qui va de novembre à mars. Il existe en outre, une corrélation entre les écarts thermiques et les données de la brume sèche. Le maximum du nombre de jours de brume sèche se situe entre Janvier et février pendant cette période, les écarts thermiques sont les plus élevés.

49

Figure 8: Situation météorologique au sol dans l'Extrême-Nord

50

1.3.3.7. La brume sèche, un type de temps caractéristique de l'Extrême-Nord

La vitesse et la direction des vents changent selon les saisons. Ainsi en Janvier, la direction dominante des vents est le nord (39%) puis le nord-est (31%). Cette période coïncide avec la présence de l'harmattan qui est un vent sec originaire de l'anticyclone saharien. Au sol on note la récurrence des tourbillons. La cause principale des tourbillons est l'intense rayonnement solaire reçu par le sol dénudé de l'Extrême-Nord, qui surchauffe la masse d'air située juste au-dessus du sol. Cette masse d'air s'élève alors sous forme d'une colonne cylindrique, aspirant les débris de surface, tels que la poussière, le sable et les feuilles. La hauteur des tourbillons varie de 30 à 100 m, mais il en est qui atteignent ou dépassent 1 500 m d'altitude. Les vortex des tourbillons vont de quelques mètres à plusieurs centaines de mètres. Ces phénomènes peuvent disparaître en quelques secondes ou durer des heures, selon leur force et leur taille. Les tourbillons brefs se déplacent peu, mais ceux qui durent plus longtemps se déplacent doucement en suivant les vents dominants. Par conséquent, l'érosion du sol par le vent se produira chaque fois que les conditions pédologiques, végétatives et climatiques y sont favorables. Ces conditions (sol peu compact, sec ou fin, surface du sol lisse, couvert végétal rare et vent suffisamment fort pour induire des déplacements de terre) se rencontrent fréquemment dans les zones arides.

L'intensité de la brume sèche dépend de la compétence de ce vent, c'est-à-dire sa capacité à soulever et à transporter des débris. Ces particules forment l'ensemble des aérosols, incluant les particules fines d'argiles, de limons, de sables, de cendres et autres poussières. Les sables grossiers (0,5 mm à 1 mm) sont déplacés par roulage. Les sables moyens (0,1 mm à 0,5 mm) effectuent des bonds successifs jusqu'à 2 m de hauteur (saltation). Les particules inférieures à 0,08 mm sont emportées en suspension. Le vent en agissant là où la végétation est discontinue et les climats secs, opère un tri appelé vannage, soulevant les particules fines et laissant sur place les débris grossiers.

Par contre au mois d'août, deux directions prédominantes sont observées, les vents sont alors de direction ouest avec 18,5%, suivis du sud-ouest avec 18%. Nous sommes au coeur de la saison des pluies ou de mousson. La carte de la situation météorologique de l'Extrême-Nord inspirée de Suchel (figure 8), montre qu'au moment où apparaît la brume

51

sèche. On note une évolution vers le sud de l'anticyclone saharien et le rapprochement du FIT de l'Équateur.

1.3.3.8. Une forte insolation annuelle

La durée de l'insolation est déterminée grâce à l'héliographe Campbell. La durée moyenne mensuelle déterminée pour Kousséri donne 3150 heures contre 2900 heures pour Maroua. C'est donc une zone fortement ensoleillée. Cette forte insolation est à l'origine d'un phénomène atmosphérique circulaire de moindre envergure, le tourbillon de poussière, qui apparaît le plus souvent en pleine saison sèche dans les plaines semi-arides du Logone et du Diamaré, pendant les journées chaudes et calmes. Mais la durée d'ensoleillement atteint son paroxysme en saison sèche et chaude, alors que pendant les périodes de brume sèche, le rayonnement est diffus. De même pendant la saison des pluies, c'est la nébulosité qui joue en atténuant l'insolation.

1.3.3.9. Une abondante évapotranspiration

Bien que les précipitations et la température soient les facteurs essentiels de l'aridité, d'autres facteurs interviennent également. L'humidité de l'air a une importance pour l'équilibre hydrique du sol et des êtres vivants. L'humidité est généralement faible dans les zones arides. Et pendant la période dominée par la présence de la brume sèche, l'évapotranspiration est importante. En raison de la rareté de la végétation capable de réduire les déplacements d'air, les régions arides sont en général venteuses. Les vents évacuent l'air humide qui se trouve autour des plantes et du sol et accroissent par conséquent l'évapotranspiration. Ainsi, on note 235 mm d'eau évaporée en février à Maroua contre 85 mm au mois de juillet. Mais d'une manière générale, c'est une zone sujette à une abondante évapotranspiration. Par exemple le total annuel d'évapotranspiration donne 2150 mm à Kousséri et 2000 mm à Maroua.

1.3.4. CONTEXTE HUMAIN ET SANITAIRE DE L'EXTREME-NORD

1.3.4.1. Une population diversifiée et en pleine expansion

La population de l'Extrême-Nord est formée de plusieurs groupes ethniques dont les plus nombreux se retrouvent dans les Départements (Atlas de la Province Extrême-Nord Cameroun). Dans le département du Mayo Danay, on note la présence des Massa, les

Mousgoum et des Toupouri; les Arabes Choa et Kotoko quant à eux se partagent les terres du Logone et Chari. Dans le Diamaré et le Mayo Kani, on a les Moundang et les Guiziga. Les Mafa et les Peulhs. Les Mandara, les Mada et les Kanouri se retrouvent dans le Mayo Sava et le Mayo Tsanaga. Maroua la capitale provinciale nous permet par exemple de mieux voir la configuration de la population globale comme le montre le tableau suivant :

Tableau 4: Groupes ethniques dans Maroua urbain

Groupes ethniques

Effectifs

%

Peuls

17 510

29.2

Guiziga

26 486

19.3

Islamisés anciens

14 976

16.5

Mofou

9 565

10.6

Moundang

2 997

3.3

Toupouri

2 852

3.2

Zoumaya

1 921

2.1

Massa

1 545

1.7

Guidar

1 043

1.2

« Autres du Nord

8 006

8.8

Méridionaux

2 225

2.5

Étrangers

1 472

1.6

Total

90 598

100

Source : Christian Seignobos (1985) cité par Tourneux et Iyébi-Mandjek (1994)

Dans cette région à ethnographie fortement diversifiée, les mouvements non naturels sont importants, essentiellement les flux migratoires. Aux populations étrangères (Sara originaires du Tchad par exemple) s'ajoutent celles venues des autres provinces que compte le pays. Mais un des faits marquants reste la rapide croissance des populations autochtones.

Le tableau ci-après présente l'effectif de population de la Province, de 1987 à 2000.

Tableau 5: Effectif de population de la Régionale

Années

 

1987

 

1992

 

1996

 

2000

Effectifs en millions d'hbts

1

855 678

2

141 000

2

467 000

2

838 000

Source : MINPAT/Délégation Provinciale de l'Extrême-Nord (2002)

52

De 1987 à 1992, cette population s'est accrue de 285222 habitants, soit à un taux

53

d'accroissement de 28, mais de 35 respectivement de 1996 à 1996 et de 1996 à

2000. Les statistiques de la Délégation Régionale de la Santé Publique de l'Extrême-Nord indiquent 3 620 363 habitants. C'est donc une population à fort taux d'accroissement, évoluant dans un milieu à risque, notamment épidémique, risque contre lequel le niveau d'éducation et même le contexte social dans son ensemble ne permettent pas une lutte toujours efficace.

1.3.4.2. Une région à risque épidémiologique élevé

La situation épidémiologique actuelle de l'Extrême-Nord Cameroun se caractérise par une forte prédominance des maladies infectieuses et parasitaires dont les pathologies principales sont le paludisme qui sévit avec des variations saisonnières et les pathologies endémo-épidémiques qui regroupent la rougeole, la méningite cérébro-spinale, la fière jaune et le choléra. Ces maladies constituent également des maladies climato-sensibles dont nous disposons d'une longue série de donnée épidémiologiques détaillées pour des conclusions statistiques fiables.

1.3.4.3. La part marginale de la méningite dans les programmes de santé

De la période coloniale marquée par la médecine moderne par le docteur Jamot, le Cameroun après l'indépendance a connu une phase d'expérimentation d'idées novatrices qui ont abouti à la création des zones de démonstration des actions de santé publique (DASP) dans lesquelles devaient s'appliquer les politiques de santé élaborées par le Ministère. Il y avait ainsi 4 zones en fonction des principales régions écologiques et de la diversité géographique du pays. Parmi celles-ci figure la région de savane pure au climat sec.

L'évaluation des DASP en 1975, a dévoilé plus de points négatifs que positifs. C'est pourquoi en 1982, sous l'impulsion des résolutions de Alma Ata en Russie, le Cameroun s'est fixé comme nouvel objectif général d'amener d'ici à l'an 2000, toutes les populations à un niveau de santé leur permettant de mener une vie socialement et économiquement productive, c'est-à-dire limiter ou réduire l'indisponibilité des personnes en âge de travailler. La stratégie adoptée ici se résume à la création des villages de santé.

54

Les activités des villages de santé ont présenté par la suite, de nombreuses insuffisances liées à la qualité de soin, aux problèmes internes des communautés, à l'interface communauté / service de santé et aux problèmes inhérents aux prestataires. Il fallait donc réorienter les soins de santé primaires, d'où une implication plus prononcée de l'État, conforme aux nouvelles résolutions de l'OMS (Août 1987). C'est ainsi que des reformes sont élaborés en rendu publique en 1989, mais officiellement adopté en 1992 à travers la déclaration de politique sectoriel de santé et la déclaration de mise en oeuvre de la réorientation de soin de santé primaire en 1993.

Toutes ces démarches ont abouti à l'organisation actuelle du secteur de santé au Cameroun, qui se structure en 3 sous secteurs : le sous secteur public, le sous secteur privé et le sous secteur traditionnel. C'est au niveau central que sont élaborés les programmes et les projets spécialisés. Pour l'heure, on en dénombre 9. Cependant, on remarque après examen des objectifs de ceux-ci que la lutte contre la méningite cérébro-spinale ne bénéficie pas d'un programme spécifique, mais est diluée dans le programme élargi de vaccination et le programme de lutte intégré conte la maladie de l'enfant. C'est dire à priori la difficulté qui est celle de venir à bout de cette maladie, car les attaques de méningite sont le plus souvent inopinées et régulières, et obligent les populations tout comme le personnel médical, à réagir tant bien que mal.

1.3.4.4. Des stratégies officielles de lutte circonstancielles

Il s'agit en fait du rôle de l'Etat et de l'implication des ONG et Missions oeuvrant dans le domaine de la santé à l'Extrême Nord.

a. L'OMS et les recommandations en cas d'alerte

Dans les pays à risques épidémique, il est recommandé de recourir à la vaccination de circonstance. Celle-ci est déclenchée sous la menace épidémique détectée en utilisant deux seuils épidémiologiques (OMS, 2000) :

- le seuil d'alerte: il permet de donner l'alarme et de lancer une enquête en début d'épidémie; de vérifier l'état de préparation pour faire face à une épidémie; de déclencher une campagne de vaccination en cas d'épidémie dans une zone proche et de déterminer les zones prioritaires au cours d'une campagne de vaccination lors d'une épidémie ;

55

- le seuil épidémique : il permet de confirmer l'émergence d'une épidémie afin de renforcer les mesures de contrôle par la vaccination de masse et une prise en charge thérapeutique adaptée.

La vaccination de circonstance est déclenchée sous la menace épidémique. Ce n'est dont pas une arme prophylactique, mais un recours en cas d'épidémie avérée. Lorsque le seuil épidémique est atteint, la vaccination de masse doit être mise en oeuvre. Celle-ci concerne une population cible de 6 mois à 30 ans et doit débuter à l'épicentre de l'épidémie débutante, puis le long des principales voies de déplacement. Si la vaccination débute en un minimum de temps, les résultats sont rapidement favorables avec en prime une chute brutale du taux d'incidence dès le cinquième jour. Il est conseillé aux personnes se rendant dans les zones risque, c'est-à-dire là où sévit l'épidémie, de se faire vacciner au préalable.

b. Les conduites dictées par l'Administration en cas de menace

Les actions entreprises par le ministère de la santé, s'inscrivent en général en droite ligne des grandes orientations de l'OMS, en matière de santé publique. Sur le terrain ces orientations sont complétées par une série de mesures pratiques. C'est ainsi qu'il est recommandé à la population menacée de :

- se lubrifier les narines par temps poussiéreux, en vue d'éviter l'irritation des muqueuses nasales. Cette recommandation vise à limiter l'infection par voie rynopharyngée ;

- conduire immédiatement toute personne et surtout tout enfant présentant les signes prémonitoires de la méningite, à savoir : une forte fièvre, une raideur de la nuque, des violents maux de tête, des vomissements. Et particulièrement chez l'enfant, on note un bombement de la fontanelle, l'irritation et le plafonnement du regard, auxquels s'ajoute la perte d'appétit avec souvent diarrhée ;

- veiller à faire vacciner les enfants et, dans une certaine mesure, les adultes, contre la méningite ;

- et enfin, éviter la promiscuité. Toutes ces séries de mesures qui visent essentiellement la population menacée, peuvent être complétées.

Aujourd'hui, les mesures draconiennes d'isolement de la population imposées par l'administration coloniale -l'interdiction totale pour les «indigènes» de se déplacer ou

56

s'attrouper lors de l'épidémie - sont annulées par l'Etat moderne. Par contre, certaines pratiques subsistent. C'est le cas des campagnes massives de vaccination organisées par le MINSANTE à travers la Délégation Provinciale de la Santé Publique, comme celles des années 1992 et 1993. Par ailleurs, il dispose d'un réseau de surveillance des maladies dites à potentiel épidémique, chargé de l'alerte en cas de prise d'ampleur de la méningite.

c. Les ONG et les Missions

La tâche du gouvernement, après son désengagement de la gestion des pro pharmacies, est facilitée par l'entrée en jeu des diverses Organisations non gouvernementales oeuvrant dans des secteurs distincts (figure 1, p. 4). Les principales sont : la Croix Rouge, Care International, Save The Childe et Médecins Sans Frontière. Mais surtout, ce sont la Coopération Belge dans le Diamaré, le FED dans le Logone et Chari, la Banque Mondiale dans les Monts Mandara qui sont fortement impliqués dans le domaine de la santé. A cela il faut ajouter le rôle important que jouent certains dispensaires et centre de santé privés parrainés par les Missions, à l'instar du Centre de Santé de Djarengol-Kodek à Maroua, le dispensaire de Pété, de l'hôpital Adventiste de Koza, pour ne citer que ceux-là.

d. Les médias et la méningite

Lorsqu'un phénomène quelconque devient cause de perturbation collective, les médias dont l'un des rôles primordiaux est de sensibiliser l'opinion divulguent l'information nécessaire. Lors d'attaques vigoureuses, les quotidiens nationaux, le poste national et la CRTV télé informent sur l'Etat des lieux de l'épidémie. Cependant les preuves matérielles justifiant cette affirmation sont difficiles à obtenir contrairement au quotidien Cameroon Tribune dont les archives sont disponibles.

En parcourant les archives de 1990 à 1999, Cameroon Tribune parle de la méningite, on peut le noter, mais pas chaque année. Il ne fait allusion à elle qu'en 1992, au mois de février et mars. Les moments forts de la maladie sont alors relatés. Ce comportement, celui de ne rechercher que l'extraordinaire, confirme une fois de plus ces mots de Mc Luhan cité par Kemche (1993 : 19) selon lesquels « la presse semble plus à l'aise quand elle dévoile les vilains côtés de la vie » et que les bonnes nouvelles seraient les mauvaises !

57

1.3.4.5. Des armes traditionnelles peu certaines

Nous avons remarqué que, en ce qui concerne les méthodes et stratégies traditionnelles de lutte contre la méningite, les réponses sont diverses. Le tableau ci-après présente les différents remèdes et moyens de lutte contre cette maladie.

Tableau 6: Les moyens de lutte contre la méningite selon les populations

Sujets

Moyens de lutte

Hommes

Femmes

Total

Effectifs

%

Effectifs

%

Effectifs

%

Hôpital

130

39

85

50

215

43

Guérisseur traditionnel

125

38

63

37

188

38

Arky

73

22

17

10

90

18

Pas de remède

2

1

5

3

7

1

Total

330

100

170

100

500

100

Près de la moitié de nos enquêtés affirme que l'hôpital (43%) est le meilleur moyen de lutte contre la méningite. Les femmes sont de cet avis (50%) que les hommes (39%). La proportion de ceux qui sont encore attachés aux méthodes traditionnelles (guérisseurs) est également importante avec 38% chez les hommes et 37% chez les femmes. Si très faible est l'effectif de ceux qui pensent qu'il n'y a pas de traitement contre la méningite (7 personnes, soit 1% de l'effectif) 18% par contre évoquent l'Arky comme moyen de lutte, du moins dès les signes prémonitoires de la maladie : 90 personnes dont 73 hommes (22% de leur effectif) et 17 femmes (10% de l'effectif féminin). A côté des moyens de lutte ci-dessus détaillés, il existe d'autres armes traditionnelles de lutte contre la méningite. Il s'agit des croyances religieuses, des migrations de masse et des méthodes pratiques.

1.3.4.6. Autres méthodes traditionnelles de lutte contre la méningite

a. Les croyances religieuses

On n'assiste plus aux sacrifices humains, les populations ayant acquis certaines connaissances et oublié les précédentes. Le recours aux guérisseurs par contre existe toujours. Ceux-ci pour entretenir leur compétence et efficacité s'il y a, n'hésitent pas à garder pour eux les méthodes de travail et les produits utilisés. Lorsque le malade pris en charge par l'un d'eux vient à mourir, c'est la puissance du maléfice ou le retard du traitement amorcé par la famille qui est indexé.

b. 58

Les mouvements de population

Les migrations de masse, lors de la persistance de l'épidémie, vers des zones plus salubres et moins touchées, soulignées par Beauvilain (1989) n'ont pas été remarquées depuis 1990 au moins. Les causes actuelles des déplacements des personnes actives sont à rechercher dans les grandes métropoles et non à une psychose à l'origine de laquelle se trouverait la méningite. C'est d'ailleurs ce qui explique la présence, dans les grandes villes telles que Douala et Yaoundé, d'un grand nombre de jeunes venus des Mandara.

c. Quelques méthodes pratiques de lutte

Le port de masque qui en fait est un morceau d'étoffe dont se servaient les populations pour couvrir la partie inférieure du visage, pratique décrite par Lembezat (1950) pendant l'époque coloniale, est presque inexistant aujourd'hui, du moins, au sein des Kirdis. Serait-ce le turban des peuhls actuels? La tentation est pourtant forte de dire que c'est une façon de s'habiller juste. Par contre la lubrification des marines est courante, ainsi que celle des lèvres.

Un autre moyen de lutte bien connu des populations selon les informations recueillies serait l'Arky, pratique qui subsiste encore aujourd'hui. Cette liqueur traditionnelle est utilisée à titre préventif et quelques fois dès les signes prémonitoires de la méningite dont la raideur du cou. S'agit-il ici d'une simple justification par les consommateurs de ce produit fréquemment interdit par les autorités administratives ? La réponse pourrait être affirmative car cette liqueur peut être considérée à juste titre comme un bien économique et constitue par endroit, la source majeure de revenu des femmes qui la distillent, partant de leur famille.

Enfin, les populations se rendent de plus en plus dans les différents centre hospitaliers, ce que confirment quelques anciens infirmiers de métier que nous avons rencontré, mais certains le font beaucoup plus lors des campagnes de vaccination, poussés par la crainte de l'épidémie surtout lorsqu'elle s'est avérée meurtrière la période précédente.

59

1.4. DISCUSSION

1.4.1. La brume sèche : le parent pauvre du bilan d'érosion

L'expression bilan d'érosion est, en soi, impropre du moins dans le sens de Péguy (1970 :285). L'étude quantitative des processus morphogénétiques fait intervenir des mesures qui sont possibles à 3 niveaux :

1) par étude de l'ablation du relief lors de la prise en charge des matériaux ;

2) par la mesure du débit solide des matériaux déplacés mobilisés lors du transport de ceux-ci. Dans les cas de l'érosion éolienne des techniques reposantes sur des pièges à sable ont été souvent appliquées.

3) par le cubage des matériaux après leur dépôt.

D'une manière générale, c'est l'érosion fluviale qui a été étudiée parce que ses effets sont mis facilement en relation avec les éléments du climat. Les études des lithos météores se sont basées dans un premier temps sur les résultats obtenus dans le cadre des expériences réalisées en hydrologie et en géomorphologie.

1.4.2. La brume sèche : un lithométéore caractéristique des régions sèches

L'étude des phénomènes météorologiques qui influencent la visibilité s'inspire des mesures et régimes de la nébulosité, celle-ci est appréciée à vue par l'observateur. Elle est ainsi le seul élément du climat dont l'observation même numérique n'exige le recours à aucun appareil. Les observations relatives à la brume sèche portent prioritairement sur le nombre de jours pour lesquels ce phénomène est constaté. Il devient ainsi intéressant d'établir mois par mois la moyenne des jours de brume sèche. Il est remarquable que la brume sèche paraisse d'autant plus fréquente que les pluies sont rares et les écarts thermiques plus prononcés. Ce lithométéore parait souvent dur, d'autre part, à une poussée plus vigoureuse de l'anticyclone saharien, et à un certain nombre de conditions qu'Ozer (2002) à étudier.

1.4.3. L'Extrême- Nord Cameroun: un milieu à risque

L'extrême nord du Cameroun est soumis à un climat de type soudano-sahélien caractérisé par une saison sèche qui dure 7 mois, et une saison pluvieuse de 5 mois dont

60

deux (Juillet et Aout) cumulent à eux seuls les 2/3 du total pluviométrique annuel. Caractérisée par ailleurs par une très forte variabilité interannuelle, la pluviométrie moyenne est passée de 700 mm avant 1970 à 500 mm ces dernières années. Les totaux pluviométriques annuels restent variables : 1187 mm à Mokolo; 896 mm à Kaélé et 801mm à Maroua, 807 mm à Yagoua et 580 mm à Kousséri. Ces pluies sont surtout concentrées entre les mois de mai et d'octobre, soit sur 5 mois.

En dépit de quelques nuances spatiales, et même si les variations ne sont pas toujours très significatives au niveau de toutes les stations, cette figure confirme la baisse de la pluviosité enregistrée dans la région depuis 1970. Après une recrudescence notable de ce déficit en 1983-84 (226 mm à Kousséri par exemple, contre une moyenne interannuelle de 576 mm et un maximum supérieur à 950 mm), le régime des précipitations a légèrement repris, mais la hauteur de la pluie annuelle est restée relativement faible jusqu'à ce jour. Au courant de la décennie 90, certains indices montrent une légère remontée des précipitations annuelles, notamment en 1994 et 1999.

La platitude générale des basses terres septentrionales et la pauvreté du couvert végétal ainsi que la tendance aréique, présentent les caractéristiques de ce que Mainguet (2005) qualifie en général d'environnement difficile et à risques pour les populations sahéliennes. D'ailleurs, le type de climat tropical contrasté dans lequel baignent ces milieux, favorise en saison sèche ou hivernage, des pathologies des voies respiratoires plus ou moins aigües, à l'instar des bronchopneumonies, et en saison pluvieuse, des maladies d'origine hydrique ou du moins liées à l'eau (choléra et amibiases entre autres).

Il existe une relation assez nette entre le cumule pluviométrie mensuel et le taux d'incidence du paludisme présumé. Le pic est atteint (septembre- octobre) deux (2) mois après le pic des pluies (août). Deux mois après le début de la saison sèche, le taux d'incidence du paludisme présumé revient à son niveau le plus bas. Cela s'explique par le fait qu'après l'installation de la saison des pluies, les conditions favorables au développement et à la multiplication des moustiques vecteurs de transmission du paludisme se trouvent remplis avec un temps de réponse fonction du cycle de multiplication des moustiques et des conditions météorologiques favorables.

61

La relation entre le taux d'attaque mensuel du paludisme et l'humidité relative confirme celle avec la pluviométrie. On trouve une ressemblance entre les figures 2 et 3 ; le taux d'attaque du paludisme évolue dans le même sens que l'humidité relative moyenne. Au Niger, le fort taux d'attaque du paludisme est atteint lorsque l'humidité relative moyenne dépasse les 40% (juillet août septembre).

Les travaux de Kenfack (2006), Kagombé (2005) et Marquis (2007), montrent que les précipitations et l'humidité relative semblent être des paramètres climatiques qui influent sur l'incidence de la méningite. L'incidence de cette maladie évolue en sens inverse avec les précipitations et l'humidité relative. La température moyenne influe aussi sur l'incidence de la méningite. On constate à travers que lorsque la température moyenne augmente, l'incidence de la méningite augmente aussi ce qui explique que les saisons sèches sont associées à des épidémies de méningite et les saisons pluvieuses sont associées à des cas isolés.

La rougeole constitue un véritable problème de santé publique dans l'Extrême-Nord Cameroun car elle sévit d'une façon endémique sur l'ensemble de la région et touche les enfants de moins de 5 ans. Les analyses simultanées de cette maladie et les paramètres climatiques nous ont permis de constater que les variations climatiques contribuent à l'accroissement du taux de cas de cette maladie au sein de la population. Une hypothèse probable est que la canicule, la sécheresse de l'air, visible à travers la brume sèche non seulement se conjuguent pour affaiblir l'organisme en asséchant et en irritant les muqueuses aériennes supérieures par où s'effectue le plus souvent la transmission, mais augmente aussi la virulence du virus, virulence qu'il perd avec l'humidité apportée, en zone soudanienne, par les pluies. On constate, d'après certaines études (OMS 2005) que le taux d'attaque de la rougeole évolue dans le même sens que la température moyenne. Par contre l'incidence de la maladie évolue en sens inverse de celui de l'humidité relative et des précipitations. La maladie est aussi surtout liée aux conditions de vie des populations.

Les différents risques bioclimatiques et pathologiques sont aidés dans leur expansion par certaines caractéristiques géodémographiques de la population. Il s'agit entre autres, du contexte socioéconomique et éducatif. Tel est d'ailleurs le sens de l'étude menée par Kenfack (2006) dans le cadre du DEA.

62

1.5. CONCLUSION

Dans ce chapitre, notre objectif était de présenter le site d'étude sur le double plan physique et humain. Nous avons émis l'hypothèse que les caractéristiques morphoclimatiques de la région et le contexte humain favorisent le développement de la méningite cérébro-spinal. Les résultats montrent que la brume sèche en tant qu'un des phénomènes atmosphériques qui affectent la visibilité, est la résultante du bilan d'érosion. En outre, le climat chaud, sec et brumeux d'une part et le contexte humain et médico-sanitaire d'autre part, semblent représenter un ensemble des conditions propices au développement de la maladie. Par ailleurs, les stratégies officielles ne permettent pas de lutter efficacement contre la maladie en cas d'épidémie d'une part ; et que les méthodes de lutte traditionnelles s'avèrent mal adaptées à la réalité scientifique, par conséquent plus enclines à entretenir un « climat d'épidémie ».

63

CHAPITRE 2 : ETAT DE LIEUX DE

L'INCIDENCE ET RYTHME D'OCCURRENCE

DE LA MENINGITE CEREBRO-SPINALE

DANS L'EXTREME-NORD

2.1. INTRODUCTION

Dans ce chapitre, notre objectif est de dresser un état des lieux de l'évolution de la méningite cérébro-spinale dans l'Extrême-Nord Cameroun. L'hypothèse que nous cherchons à vérifier stipule que la méningite associée aux maladies à potentiel épidémique, cause des ravages au sein la population de l'Extrême-Nord. Aussi le présent chapitre s'articule-t-il autour de la présentation de la méningite cérébro-spinale, de la structure démographique des victimes, de la variation spatiotemporelle des cas de maladie et de la connaissance de la méningite par les populations.

2.2. METHODES

Pour vérifier notre hypothèse de recherche, nous avons eu recours aux données épidémiologiques et socioéducatives. Les données épidémiologiques qui ont permis de présenter la structure démographique des victimes et l'analyse spatiotemporelle de la méningite on été recueillies auprès de la Délégation Régionale de la Santé Publique à Maroua. Il s'agit du nombre des cas et décès de méningite par mois, par an, par tranche d'âge de la population et par rapport aux autres maladies à potentiel épidémique. Elles ont été restituées sous forme de graphiques.

Les variations des cas déclarés et de décès de méningite dans l'espace et le temps, ont été déterminées grâce à deux périodes, de l'année 1992 et celle de 1996-1997. Parce que, les données recueillies pendant cette période présentent l'avantage d'être mieux détaillées et représentent des années particulières quant à l'épidémiologie de la méningite. Ce sont les statistiques relatives aux années de paroxysmes épidémiques telles qu'évoquées à l'introduction générale. Ainsi, aux données de l'année 2007, produites grâce au rapport

64

de la mission effectuée par une équipe du Ministère et de la délégation régionale de la santé publique, ont été ajoutées celles de l'année 1996-1997, et celle de la période 19981999, pour présenter les variations des cas déclarés de méningite dans l'espace et le temps.

Nous avons également utilisé les résultats du questionnaire réalisé dans le cadre du travail de Maîtrise (Marquis 2007), pour évaluer la connaissance de la méningite par les populations. Les résultats recueillis ont été consignés dans des tableaux et traduits en fréquences absolues et fréquences relatives. Les premières représentant le nombre de réponses retenues pour une modalité donnée. Les secondes quant à elles traduites en pourcentage, sont obtenues en rapportant les fréquences absolues à l'effectif total (N) multiplié par 100 ; Fréquence absolue = ni. C'est la deuxième partie du questionnaire intitulée connaissance de la méningite qui a été exploitée.

Nous avons également eu recours aux données des archives de la période coloniale de 1946 pour ressortir la connaissance de la méningite par les populations, afin de mieux voir son évolution actuelle dans la mentalité collective.

2.3. RESULTATS

2.3.1. LA MENINGITE CEREBRO-SPINALE : UNE PATHOLOGIE

TROPICALE A MANIFESTATION ENDEMO-EPIDEMIQUE

La Méningite suppurée ou purulente à Méningocoque ou encore cérébro-spinale, est une maladie infectieuse, de déclaration obligatoire, due à la localisation du Méningocoque au niveau des méninges. Elle reste la plus fréquente des méningites aigües suppurées et la plus sensible à la thérapeutique. C'est une urgence médicale, diagnostique et thérapeutique.

65

2.3.1.1. Étiologie

a. Le germe

Figure 10: Le méningocoque vu au microscope (d'après médicine tropicale publié en ligne le vendredi 15 février 2008)

Le Méningocoque en est l'en est l'agent causal. C'est un diplocoque en grain de café, non encapsulé, gram négatif, extra et surtout intracellulaire. Ce germe est fragile ; sa culture doit être immédiate faite sur milieu riche (gélose ascite, gélose sang). Plusieurs sérogroupes ont été décrit : A et B les plus fréquents, C Y W ... Beaucoup plus rares.

b. Le terrain

La maladie peut s'observer à tout âge, mais elle touche essentiellement l'enfant, l'adolescent et l'adulte jeune.

2.3.1.2. Épidémiologie

La méningite apparaît comme la complication d'une rhino-pharyngite à méningocoques. C'est la rhino-pharyngite qui est contagieuse. La contamination est directe, par voie aérienne. Le germe est disséminé par les gouttelettes de pflügge et pénètre par voie respiratoire chez des sujets en contact étroit avec les porteurs de germes. La méningite évolue par cas sporadiques et par petites épidémies à prédominance hiverno-printanière, frappant les collectivités.

66

2.3.1.3. Anatomie pathologique et physiopathologie

C'est une infection des enveloppes du système nerveux central. Au microscope, il s'agit d'une arachnoïde suppurée, le parenchyme nerveux sous-jacent est en règle indemne. A partir du rhino-pharynx le germe gagne les méninges par voie hématogène sous forme d'une simple bactériémie ou d'une septicémie ou Lymphatique et péri- nerveuse trans-ethmoïdal.

2.3.1.4. Étude clinique

L'incubation dure 2 à 4 jours, parfois 5 à 8 jours en général asymptomatique, ou marquée par rhino-pharyngite. La phase d'invasion quant à elle débute brutalement par une sensation de malaise générale intense, des céphalées violentes avec vomissements, des rachialgies, des frissons répétés, de la fièvre à 39° - 40°C.

L'examen physique met en évidence une discrète gêne à la flexion de la nuque (plus rarement une raideur franche), parfois des éléments pétéchiaux rares mais très évocateurs. La ponction lombaire systématique ramène un liquide louche ou déjà franchement purulent imposant un traitement d'urgence. Cette phase dure 2 à 3 jours puis survient la phase d'état qui associe un syndrome méningé et un syndrome infectieux :

a. Le syndrome méningé

Les signes fonctionnels ou trépied fonctionnel, sont :

- La céphalée : intense, rebelle aux antalgiques habituels, en casque, irradiant vers le cou et le dos, exagérée par le bruit et la lumière.

- Vomissement : de type cérébral en jet.

- Constipation : souvent absente, parfois remplacée par de la diarrhée.

Les signes physiques associent:

- La contracture intense, permanente et douloureuse. Elle est parfois évidente dés l'inspection devant l'attitude en «chien de fusils » du malade avec tête rejetée en arrière et rachis cambré, dos tourné à la lumière. Elle est facilement identifiée par la raideur de la nuque dont la flexion est à la fois limitée et douloureuse ; l'impossibilité d'extension complète des jambes quand on met les membres inférieurs à angle droit sur le bassin ou quand le malade tente de s'asseoir ; la flexion provoquée de la tête entraîne la flexion des membres inférieurs, ou l'hyper

67

flexion d'membre inférieur provoque la flexion de l'autre membre ou son extension si on l'avait au préalable fléchi ;

- L'hyperesthésie cutanée marquée, le malade se plaignant dés qu'on le touche.

- Les troubles vasomoteurs inconstants : alternance de rougeur et de pâleur de la face, bouffées de sueurs. Par contre il n'y a pas de trouble de la conscience, parfois le malade est agité et confus. Les troubles moteurs sont rares et les réflexes ostéo-tendineux sont souvent vifs mais symétriques. Quelque fois convulsions surtout chez le petit enfant.

b. Le syndrome infectieux

On note une fièvre à 39-40°C, irrégulière, avec pouls en rapport, parfois légèrement dissocié et un état général variable. Certains signes inconstants permettent de suspecter la nature méningococcique de la méningite à savoir:

- Splénomégalie discrète ;

- Arthralgies, parfois véritables arthrites ;

- Érythèmes éphémères (rashs) scarlatiniformes ou morbilliformes ;

- Herpès très évocateur, surtout naso-labial ;

- Purpura pétéchial de grande valeur, à rechercher avec soin.

Les examens complémentaires confirment le diagnostique de méningite suppurée et précisent le germe en cause. La ponction lombaire ramène un L.C.R, imposant le traitement d'urgence par son seul aspect avant même les résultats de l'examen. Le liquide est le plus souvent louche, en « eau de riz » hypertendu, parfois purulent et épais. Son analyse révèle une hypercytose importante supérieur à 1000 éléments mm3, faite de polynucléaires, altérés en majorité. L'albuminorachie est élevée : 1 à 2 g / l, quelque fois plus, avec chute de la glycorachie, les chlorures sont normaux, le taux d'acide lactique est élevé. Le Méningocoque peut être retrouvé des l'examen directe. Par ailleurs le germe n'est retrouvé qu'à la culture, qui doit être immédiate (germe fragile) sur milieu enrichi. D'autres examens peuvent retrouver le Méningocoque, tels que le prélèvement naso-pharyngé, l'hémoculture, le prélèvement de la sérosité d'un purpura vésiculo-gangraineux, la contre immunoélectrophorèse (C.I.E) du L.C.R. recherche les antigènes solubles méningococcique. Sans traitement, l'évolution de la maladie est fatale dans un tableau de

68

coma fébrile. Sous traitement précoce et adapté, par contre, la guérison est en règle complète.

2.3.1.5. Formes compliquées et séquelles

Chez le nourrisson et le jeune enfant lié le plus souvent, à un traitement tardif ou insuffisant dans sa durée, des Troubles circulatoires intracrâniens peuvent apparaître. Ils se traduisent notamment par la persistance ou la réapparition des signes infectieux et méningés et une stase papillaire au fond d'oeil. Le liquide céphalo-rachidien est clair, parfois xanthochromique, hypotendu, pauvre en éléments et riche en albumine. On peut aussi obsever un syndrome d'hypertension intracrânienne. Il est dû à un oedème de la méninge molle, il apparaît précocement, et se traduit par des céphalées, des vomissements, des convulsions, une hypertonie diffuse, une obnubilation, parfois un oedème papillaire, au fond d'oeil et une hyper pression du L.C.R.

Les Atteintes sensorielles sont fréquentes. Elles sont soit auditives (surdité plus ou moins complète, souvent bilatérale, d'installation rapide. La surdité survient avant l'établissement définitif du langage entraîne une mutité), soit visuelles (cécité soit corticale, soit par névrite optique). De même, les atteintes centrales (hémiplégie transitoire ou définitive, abcès du cerveau et paraplégie) et périphériques (paralysies occulo-motrices et des membres) peuvent survenir. Les séquelles concernent surtout les patients d'âge inférieur à 2 ans. Il s'agit de la surdité, de la surdi-mutité, de la cécité, de l'hydrocéphalie, de l'encéphalopathie post-méningitique encore appelée retard du développement psychomoteur, de l'épilepsie, des troubles de l'attention, de la mémoire et du comportement.

2.3.1.6. Traitement et prévention

Le traitement de la M.C.S. est une urgence, il doit être précoce, suffisamment prolongé 10 jours en milieu hospitalier, il reposera sur l'ampicilline ou l'amoxicilline. Les mesures de prophylaxie générale préconisent l'isolement du malade en milieu hospitalier, la déclaration obligatoire de la maladie ; la désinfection des locaux est inutile, le germe très fragile ne survivant pas dans le milieu extérieur. La chimioprophylaxie au moyen de la rifampicine et de la rovamycine concerne les sujets vivant sous le même toit dans les 10 jours précédant l'hospitalisation, les amis intimes, voisins immédiats de classe de

69

réfectoires ou de chambrée et même l'ensemble de la classe si plusieurs cas surviennent dans cette classe. Enfin, la vaccination est préconisée ; il s'agit des vaccins anti-méningococciques (anti- A +C et anti- A +C + W).

2.3.2. LA MENINGITE : UNE MALADIE DONT L'AMPLEUR VARIE DANS L'ESPACE ET LE TEMPS

2.3.2.1. Un endémisme avéré de la méningite dans l'Extrême-Nord Le tableau ci- après présente l'évolution de la méningite, de 1987-2007. Tableau 7: Cas et décès de méningite dans l'Extrême-Nord

Années

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

Total

Cas

388

522

388

984

642

7972

1011

222

171

389

702

902

1152

771

16195

Décès

24

45

47

77

86

955

98

39

24

55

124

86

92

86

1848

On remarque (figure 10) que nombres de cas et décès sont observés chaque année, avec cependant une intensité variable. En nous servant de ce tableau, nous avons obtenu le graphique ci-dessous.

9000

8000 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000

0

 

Cas Décès

1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999

Figure 11:Variation interannuelle des cas et décès de méningite dans l'Extrême-Nord (1987-2000)

70

2.3.2.2. Une ampleur variable dans l'espace

Le tableau 8 ci-après présente la situation de l'épidémie entre le 30 Novembre 1996 et le 17 mai 1999. Deux grandes zones sont touchées. Il s'agit de Makari dans le Logone et Chari et les zones de montagne (Meri, Kolofata, Mogode, Bourha, Mokolo).

Tableau 8:Répartition des cas/décès de méningite cérébro-spinale par départements (1997-1999)

Départements

Années

1997

1998

1999

Cas

Décès

Cas

Décès

Cas

Décès

Diamaré

6

1

81

13

120

15

Logone et Chari

11

1

122

13

0

0

Mayo-Danay

0

0

103

8

890

58

Mayo-Kani

0

0

128

12

37

8

Mayo-Sava

98

12

158

27

68

7

Mayo-Tsanaga

587

38

310

26

37

4

TOTAL

702

52

902

99

1152

92

1000

400

900

800

700

600

500

300

200

100

0

1997

1998

1999

Figure 12: Evolution interannuelle des cas/décès de méningite cérébro-spinale par départements (1997-1999)

La figure 11 ci-dessus est la traduction graphique du tableau 8. Elle présente le nombre de cas et décès de méningite dans les différents districts de santé de l'Extrême Nord lors de xtrois années d'épidémie (1997, 1998 et 1999). On remarque pour ces

71

années, que l'ampleur de la méningite varie selon les localités. Pour l'année 1998, les districts de santé de Kolofata (11.4% de cas pour 1% de décès), de Mokolo (20.2% de cas pour 21.8% de décès), de Bourha (12.8% de cas pour 0.5% de décès) de Kousséri (13.8% de cas pour 13.5% de décès) et de Kaélé (12% de cas pour 1% de décès) ont été les plus durement touchés par les bouffées de méningite. Par contre en 1999, le district de santé de Yagoua détient le plus grand nombre de cas déclaré de méningite (50.6% du total) et de décès (37% du total). En fait, le Mayo-Danay avec 77% de cas déclarés pour 63% de décès, a souffert plus que les autres départements.

2.3.2.3. Une maladie dont l'intensité varie selon les mois

Les cas de méningite sont en général concentrés dans la période sèche de l'année, entre les mois de novembre et mai (tableau 11).

Tableau 8: Répartition des cas de méningite cérébro-spinale par mois dans l'Extrême Nord (19981999)

MOIS

ANNEES

TOTAL

1997

1998

1999

Janvier

14

36

61

111

Février

110

85

425

620

Mars

383

222

376

981

Avril

140

523

263

926

Mai

35

15

20

70

TOTAL

682

881

1145

2708

Le tableau ci-dessous présente la variation mensuelle de la méningite de 1990-2000.

Tableau 9: variation mensuelle de la méningite de 1990-2000

Mois

cas

%

Décès

%

J

788

6,21

117

7,98

F

3467

27,32

248

16,92

M

4637

36,54

734

50,10

A

1787

14,08

148

10,10

M

481

3,79

48

3,27

J

481

3,79

38

2,59

J

117

0,92

8

0,54

A

174

1,37

15

1,02

S

94

0,74

10

0,68

O

91

0,71

19

1,29

N

177

1,39

18

1,22

D

395

3,11

62

Total

Va

12689

100

1465

4,23208

100

t 6d6

n 6a

le 6d

De ce tableau, nous avons tiré le graphique ci-après :

5000 4000 3000 2000 1000

0

 

cas

deces

72

A

J F M A M J J O S O N D

Figure 13: variation saisonnière des cas et décès de méningite dans l'Extrême-Nord (1990-2000)

On remarque que les cas de méningite sont beaucoup plus observés entre décembre et juin avec un maximum en mars, correspondant à la saison sèche.

2.3.3. UN FORT TAUX DE MORTALITE DE LA MENINGITE PARMI LES MALADIES A POTENTIEL EPIDEMIQUE

Les rapports relatifs à la situation sanitaire dans l'Extrême-Nord font état de plusieurs risques épidémiologiques. Les maladies à potentiel épidémiques y sont presque toutes présentes. La figure ci-dessous dresse le bilan desdites maladies.

11 186

8 343

4 257

3 835

3 125

3 085

2 256

5 019

1 993

4 882

1 763

1 134

733

671

516

25 24 16

12 000

10 000

8 000

6 000 cas

4 000

2 000

0

Fièvre Jaune Cas Fièvre Jaune Décès Choléra Cas Choléra Décès

* TMN Cas * TMN Décès Méningite Cas Méningite Décès

Rougeole Cas Rougeole Décès

Fig. 29: Evolution interannuelle de 4 MAPE dans L'Extrême-Nord: 1989-2005

30 21 24

135 230

Figure 14: Évolution interannuelle de 4 MAPE dans L'Extrême-Nord: 1989-2005

73

Le bilan des maladies à potentiel épidémique fourni par la Délégation régionale de la Santé Publique de l'Extrême Nord et se rapportant aux dix dernières années de 1990 à 2000 se présente ainsi qu'il suit :

Tableau 10: Evolution des Maladies à potentiel Epidémique dans l'Extrême-Nord (1990-2000)

Années

Fièvre jaune

Choléra

Méningite

Rougeole

Cas

Décès

Cas

Décès

Cas

Décès

Cas

Décès

1990

182

125

0

0

984

77

5019

145

1991

0

0

3036

440

642

86

3125

28

1992

0

0

0

0

7972

955

11186

245

1993

0

0

0

0

1011

98

1134

28

1994

0

0

5

0

222

39

733

16

1995

0

0

6

2

172

24

1763

23

1996

0

0

2705

283

389

55

4882

125

1997

0

0

1745

193

702

124

3085

29

1998

0

0

3468

269

881

96

2256

48

1999

0

0

227

31

1152

92

8343

178

2000

0

0

0

0

771

86

3346

67

Les

TOTAL

182

lad

125

à ptent

11192

1218

14897

1732

44872

932

épidmiqs:

De ce tableau, nous avons obtenu des graphiques suivants :

cholera

16%

méningite

21%

fiévre jaune cholera méningite rougeole

fiévre jaune

0%

rougeole

63%

Figure 15: distribution des cas de maladies à potentiel épidémique (1990-2000)

fièvre jaune cholera meningite rougeole

meningite

44%

rougeole

23%

74

Figure 16: distribution des décès de maladies à potentiel épidémique (1990-2000)

2.3.4. LA MENINGITE : UNE MALADIE DONT L'INTENSITE VARIE EN FONCTION DE LA STRUCTURE DEMOGRAPHIQUE DES VICTIMES

2.3.4.1. Une maladie qui touche surtout les jeunes

Il s'agit de la variation de cas et décès de méningite au sein de la population pour l'année 1997, telle que présenté dans les tableaux ci-dessous.

Tableau 11: distribution des cas de méningite à l'Extrême Nord par district et par âge

Ages

Dist

0-4 ans

5-14 ans

15- 29ans

30 ans +

total

cas

%

Cas

%

Cas

%

Cas

%

cas

%

Mogode

75

58,1

132

74,57

53

92,98

18

69,23

278

71,46

kolofata

11

8,52

19

10,73

0

0

2

7,69

32

8,22

autres dist (cas

sporadiques)

43

33,3

26

14,68

4

7,01

6

23,07

79

20,3

total

129

100

177

100

57

100

26

100

389

100

% par tranche

33,16

 

45,5

 

14,65

 

6,68

 

100

 

75

Tableau 12: distribution des décès de méningite à l'Extrême-Nord par district et par âge

Ages Dist.

0-4 ans

5-14 ans

15-29 ans

30 ans+

total

décès

%

décès

%

décès

 

décès

 

décès

%

Mogode

16

72,7

14

63,63

5

71,42

1

25

36

65,45

kolofata

1

4,54

5

22,72

0

0

0

0

6

10,63

autres dist. (cas

sporadiques)

5

22,7

3

13,63

2

28,57

3

75

13

23,63

total

22

100

22

100

7

100

4

100

55

100

% par tranche

40

 

40

 

12,727

 

7,2773

 

100

 

On remarque que les cas de méningite ne sont pas uniformément repartis selon l'espace et selon les tranches d'âge. La tranche d'âge de 0 à 15 ans est la plus touchée par les cas et décès.

15-29ans

15%

30 ans +

7%

5-14 ans

45%

0-4 ans

33%

Figure 17: Pourcentage de cas de méningite à l'Extrême Nord par district et par âge

15-29 ans

13%

5-14 ans

40%

30 ans+

7%

0-4 ans

40%

76

Figure 18: Pourcentage de décès de méningite à l'Extrême Nord par district et par âge

2.3.4.2. Une maladie mal connue par les populations

Nous présentons ici les causes de la méningite.

L'effectif soumis au questionnaire est composés de 330 hommes contre 170 femmes, soit 500 individus adultes âgés d'au moins 50 ans.

Tableau 13: Les différentes causes de la ménigite selon les populations

Sujets Causes

Hommes

Femmes

Total

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

Microbes

109

33

31

18

140

28

Sorcellerie

50

15

31

18

81

16

Poussières et froid

123

38

80

47

203

41

Colère divine

31

9

21

12

52

10

Inconnue

17

5

7

5

24

5

Total

330

100

170

100

500

100

140 120 100 80 60 40 20

0

 
 
 
 

Hommes
Femmes

Microbes Sorcellerie Poussières Colère Inconnue

et froid divine

77

Figure 19: Histogramme de fréquence des causes de la ménigite selon les populations

41% de l'effectif estiment que la méningite est causée par et la poussière (brume sèche) ; les femmes sont les plus nombreuses à le penser (47%) par rapport aux hommes (38%).

Ensuite viennent ceux qui croient que ce sont les microbes d'une manière générale, qui sont à l'origine de la méningite (33% chez les hommes et 18% chez les femmes) avec 28%. Toutefois, à coté des premiers, on note la présence de ceux qui attribuent la maladie à la sorcellerie (16%) et à la colère divine (16%). Plus faible est l'effectif des indécis ou plutôt ceux qui ignorent les causes de la méningite.

2.4. DISCUSSION

2.4.4.1. Une pathologie sous la dépendance étroite du rythme climatique

L'Extrême-Nord Cameroun est situé en zone soudano-sahélienne donc en grande partie compris dans la ceinture de la méningite qui se trouve schématiquement entre les 8ème et 16ème degrés de latitude Nord. La pluviométrie est un élément essentiel de la délimitation de cette ceinture qui se situe entre les isohyètes 300 mm au Nord et 1100 mm au sud. Plusieurs études ont montré que la méningite touche essentiellement la tranche d'âge de cinq (5) à quatorze (14) ans. Chaque année, l'Extrême-Nord Cameroun connait

78

lors de la saison chaude et sèche (février, mars, avril) une recrudescence des cas de méningite à Neisseria méningitidis.

9 000 8 000 7 000 6 000 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000 0

7 972

 
 
 
 
 
 

Méningite Cas Méningite Décès Moy. mobile sur 2 pér. (Méningite Cas)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

984

1 278

9551 011 389 702 881 1 152 797 911

426

642

594

341 279

1 989 1 990 1 991 1 992 1 993 1 994 1 995 1 996 1 997 1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 2 003 2 004 2 005 2 006 2 007

Figure 20: Cas et décès de méningite cérébro-spinale dans l'Extrême-Nord: 1989-2007

Les épidémies sont considérées actuellement comme étant totalement imprévisibles. Depuis les années 90, des épidémies touchent des zones et des pays en dehors de la ceinture. Ceci pourrait être lié à des changements dans les conditions climatiques, notamment avec l'extension des zones arides ou de la mobilité accrue des populations, mais aussi peut-être, à l'apparition d'une nouvelle souche de méningocoque dans la population réceptive.

77

86

222 171

98 39 24 55 124 96

92

89

105 48 45 59 74

269

45 24

Dans une étude sur le rythme climatique et l'évolution saisonnière des pathologies au Bénin, Vissin, Houssou et Boko (2007 : 191-200), affirment que les paramètres climatiques sont les plus déterminants de l'écologie. Leur méthode se base sur l'analyse des données climatologiques et épidémiologiques, ainsi que sur le calcul de l'indice du pouvoir réfrigérant de l'air, mis au point par Siple et Passel en 1945. Ils en concluent que l'ambiance climatique de la localité fragilise l'organisme humain et le prédispose à certaines affections. Ainsi, le paludisme et les maladies diarrhéiques sont fortement corrélés aux précipitations et à l'humidité. Le nombre de cas de maladies respiratoires pour leur part, n'augmente qu'au coeur de la grande saison sèche, de novembre à janvier. Ce faisant ils notent que le climat n'est qu'indirectement responsable de ces affections. D'autres facteurs géographiques et sociologiques pourraient être mis en cause. Il s'agirait entre autres, du manque d'hygiène, de l'insalubrité, de la pollution atmosphérique...Dans

79

ce cas, la brume sèche pourrait logiquement faire partie des sources de pollution atmosphérique.

Dans un article intitulé « Conflits autour de la méningite en Afrique», Chippaux affirme que la méningite se développe notamment au printemps en Afrique, en raison des conditions climatiques marquées par l'harmattan, un vent sec et chargé de poussières, fragilise les muqueuses de l'appareil respiratoire. Pour le seul mois d'avril 2001, trente mille cas, faisant trois mille cinq cents morts, ont déjà été, et neuf pays ont officiellement déclaré l'épidémie. Il s'agit du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Centrafrique, de l'Éthiopie, du Niger, du Nigeria, du Sénégal et du Tchad.

Face à la méningite, qui tue chaque année près de trente mille personnes dans la seule Afrique intertropicale, l'Organisation mondiale de la santé maintient une stratégie fondée sur l'urgence plutôt que sur la prévention.

2.4.4.1.1. Une apparition spatiale différentielle des cas déclarés de méningite

L'ampleur de la méningite varie selon les localités. Pour l'année 1998, les districts de santé de Kolofata, de Mokolo, de Bourha, de Kousséri (13.8% de cas pour 13.5% de décès) et de Kaélé, ont été les plus durement touchés par les bouffées de méningite. Par contre en 1999, le district de santé de Yagoua détient le plus grand nombre de cas déclaré de méningite (50.6% du total) et de décès (37% du total). En fait, le Mayo-Danay avec 77% de cas déclarés pour 63% de décès, a souffert plus que les autres départements. Près d'd'une décennie plus tard, les cas de méningite ont été signalés dans 19 districts de santé sur les 28 que compte la province de l'Extrême-Nord, les premiers cas ayant été notifiés dès la première semaine de l'année 2007. A partir d'un total de 165 cas dont 15 décès (soit un taux de létalité de 9%) initialement déclarés jusqu'au 15 avril 2007, la situation provisoire constatée sur le terrain est de 201 cas dont 25 décès (soit un taux de létalité de 12,4%) jusqu'au 22 avril 2007.

Les données envoyées au niveau central par le Délégué Provincial de la Santé Publique de l'Extrême-Nord, font état de 117 cas et 08 décès dus à la méningite cérébro-spinale depuis le début de l'année 2007. Les districts de santé Kar-Hay, Koza, Mogodé et Kolofata qui à certains moments, ont atteint ou dépassé le seuil d'alerte de 05 cas pour

80

100.000 habitants par semaine ; par ailleurs, aucun d'entre eux n'a atteint le seuil d'action de 15 cas pour 100.000 habitants par semaine.

Les causes les plus probables de cette variation spatio-temporelle des cas de méningite sont à rechercher dans les facteurs sociodémographiques. Il s'agit entre autres, de la perte de l'immunité que procure le vaccin contre cette pathologie et dont la durée de vie est limitée à trois années.

2.4.4.1.2. Une pathologie des jeunes

Les cas de méningite ne sont pas uniformément repartis selon l'espace et selon les tranches d'âge. La maladie semble avoir une population cible. Ainsi, la tranche d'âge de 0 à 15 ans est la plus touchée par les cas et décès. Cela est dû au fait que les jeunes représentent la partie à la fois la plus mobile et la moins respectueuse des règles élémentaires d'hygiène au sein de la population. Pour ce groupe, les milieux socio-éducatifs sont le cadre idéal de transmission des agents pathogènes à travers les gouttelettes de pflügge qui sont des sécrétions rhinopharyngées émises par les individus porteurs de germes pathogènes, lors des prises de paroles ou des éternuements. Même si des cas sont répertoriés parmi les adultes, le fait que la jeunesse soit particulièrement touchée représente à lui seul tout un défi pour la société. En effet les chances d'insertion socioprofessionnelle des jeunes sont compromises par les multiples séquelles que laisse la méningite, même en cas de guérison compète. Ainsi, les Atteintes sensorielles sont fréquentes, qui sont soit auditives : surdité plus ou moins complète, souvent bilatérale, d'installation rapide. La surdité survient avant l'établissement définitif du langage entraîne une mutité ; soit visuelles : cécité soit corticale, soit par névrite optique. De même, les atteintes centrales tels que l'hémiplégie transitoire ou définitive, l'abcès du cerveau, la paraplégie et les paralysies occulo-motrices et des membres, peuvent survenir. Pour les patients d'âge inférieur à 2 ans, les séquelles concernent surtout la surdité, la surdi-mutité, la cécité, l'hydrocéphalie, l'encéphalopathie post-méningitique encore appelée retard du développement psychomoteur, l'épilepsie, les troubles de l'attention, la mémoire et du comportement.

81

2.4.4.1.3. Des perspectives médico-sanitaires prometteuses

Dans un communiqué de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2007 à Genève, le Dr. La Force, Directeur du Projet Vaccins Méningite (MVP) « Lorsqu'il sera devenu un élément de l'arsenal de santé publique, ce vaccin fera vraiment la différence en Afrique », car il permettra d'éliminer les épidémies à méningocoques dont souffre le continent depuis plus de 100 ans. Le Projet Vaccins Méningite, partenariat entre l'OMS et l'organisation à but non lucratif PATH, basée à Seattle, collabore avec un fabricant de vaccins, Sérum Institute of India Limited (SII.Ltd), pour produire le nouveau vaccin contre Neisseria meningitidis (méningocoque) du sérogroupe A.

Depuis le début des recherches, de nouvelles données concernant les effets d'un vaccin contre la méningite chez les enfants en Afrique de l'Ouest. Ce nouveau vaccin qui devrait être vendu au départ au prix de 40 cents la dose, est supposé protéger les enfants africains et leurs communautés bien plus efficacement que tout autre vaccin actuellement sur le marché dans la région. Les résultats préliminaires de l'étude du MVP, un essai de vaccin de phase 2, révèle que le vaccin pourrait au bout du compte réduire considérablement l'incidence des épidémies dans la « ceinture de la méningite » qui regroupe les 21 pays de l'Afrique sub-saharienne affectés.

Conçu pour bloquer la transmission du dangereux méningocoque du sérogroupe A, ce vaccin devrait permettre d'atteindre une immunité collective, à travers la protection des sujets non vaccinés. En effet, le nouvel essai de vaccin conjugué, chez des enfants âgés de 12 à 23 mois au Mali et en Gambie, démontre que le vaccin est sûr et qu'il produit des taux d'anticorps presque 20 fois plus élevés que ceux obtenus à l'aide du vaccin polyosidique (non-conjugué) commercialisé. Cela signifie que la protection contre la méningite à méningocoque du sérogroupe A devrait durer plusieurs années. C'est ce permet au Dr. Margaret Chan, Directeur général de l'OMS, d'affirmer que :

« Cette importante étude laisse réellement espérer que la vaccination permettra d'épargner les vies de milliers d'enfants, d'adolescents et de jeunes adultes et que d'énormes souffrances, de nombreuses maladies ainsi que des perturbations socio-économiques seront évitées ».

82

L'élimination de ces épidémies en recourant largement au vaccin conjugué contre le méningocoque A est désormais probable d'ici quelques années. Les sujets âgés de 1 à 29 ans seront protégés par l'administration d'une dose unique dans le cadre de campagnes de vaccination de masse. Ces grandes campagnes devraient engendrer une immunité collective et, au bout du compte, l'élimination de la maladie. A la suite des résultats préliminaires de l'étude clinique de phase 2, SIIL et le Projet Vaccins Méningite procèderont à une étude de phase 2/3 au cours de laquelle le vaccin sera expérimenté sur des sujets âgés de 2 à 29 ans. Cet effectif de population est appelé à être la plus ciblée par les campagnes de vaccination de masse. Les essais auront lieu au Mali, en Gambie et dans au moins un autre pays africain. Une étude clinique supplémentaire est prévue pour cet été en Inde, où le vaccin sera homologué. Il s'agit d'un vaccin conjugué qui combine les sucres de la bactérie méningococcique avec une protéine, ce qui a pour effet de stimuler les cellules de l'immunité. Ces cellules produisent alors des anticorps contre la méningite, protégeant l'individu de l'infection.

2.5. CONCLUSION

Il a été question, toute au long de ce chapitre, de dresser un état de lieu de la méningite cérébro-spinale à l'Extrême-Nord. Nous avons émis l'hypothèse selon laquelle la méningite, associée aux maladies à potentiel épidémique, cause les ravages parmi les populations de l'Extrême-Nord. Il en résulte que la méningite fait toujours des victimes parmi les populations surtout jeunes, à cause notamment du non respect des règles élémentaires d'hygiène, de la perte de l'immunité acquise lors de la vaccination justifiée par la variation spatio-temporelle des cas déclarés et de la mauvaise connaissance que la population dans son ensemble, a de cette pathologie. Toutefois, une lueur existe et est alimentée par les récentes recherches initiées par l'Organisation Mondiale de la Santé.

83

CONCLUSION GENERALE

Tout au long de notre étude, nous nous sommes proposé de montrer l'impact du climat dans un sens général et plus particulièrement, l'influence de la brume sèche sur la survenue et le développement de la méningite cérébro-spinale dans l'Extrême Nord Cameroun. L'objectif principal Contribuer à la connaissance des relations entre la brume sèche et la méningite cérébro-spinale dans l'Extrême-Nord. Plus spécifiquement, il a été question de :

- présenter les caractéristiques du climat et le contexte humain susceptibles de conditionner le développement de la méningite cérébro-spinale et dresser un état des lieux de l'évolution de cette pathologie;

- déterminer les rythmes d'occurrence ainsi que les caractéristiques physico-chimiques de la brume sèche à l'Extrême-Nord et ressortir leur impact sur l'épidémie de méningite cérébro-spinale;

- montrer comment les différentes stratégies et des méthodes de lutte contre cette pathologie ne sont pas toujours efficaces.

De notre hypothèse générale qui stipulait que la brume sèche détermine les épidémies de méningite cérébro-spinale de l'Extrême Nord, ont été tirées trois hypothèses de travail qui sont :

- les caractéristiques du climat et le contexte humain conditionnent le développement de la méningite cérébro-spinale qui cause des ravages parmi les populations dans l'Extrême Nord;

- les épidémies de méningite cérébro-spinale sont liées aux variations saisonnières de brume sèche ainsi qu'aux caractéristiques physico-chimiques de ce lithométéore;

- les différentes stratégies et méthodes de lutte contre la méningite cérébro-spinale, parce que circonstancielles, sont peu efficaces.

Pour vérifier nos hypothèses, nous avons adopté une méthodologie qui a pris en compte les documents divers comprenant les statistiques épidémiologiques et météorologiques, les ouvrages publiés et les documents cartographiques, complétés par un questionnaire. L'analyse de ces données a nécessité l'utilisation de la statistique

84

descriptive. Pour ce qui est de notre première hypothèse selon laquelle les caractéristiques du climat et le contexte humain conditionnent le développement de la méningite, nous avons relevé quelques aspects du climat de l'Extrême-Nord qui sont à l'origine des conditions idéales de survenue de la brume sèche. Nous avons aussi souligné les traits majeurs de la population et le contexte sanitaire qui sont susceptible de créer les conditions idéales du développement de la méningite. Nous avons pu voir que la brume sèche ne survient que lorsque les pluies sont inexistantes, et les écarts thermiques importants. Cette situation est bien limitée dans le temps, remarquables entre novembre et avril. A ce niveau, nous avons admis que la brume sèche est un lithométéore qui survient à des périodes précises de l'année. En ce qui concerne la deuxième hypothèse, nous avons, en examinant l'évolution spatio-temporelle de la méningite dans la région et son comportement au sein de la population, vu que cette pathologie constitue une menace pour cette région. En effet, elle touche beaucoup plus les jeunes que les vieux, avec plus de 80% de décès parmi les sujets âgés de 0 à 15 ans. En 14 ans, la méningite a causé près de 2000 décès sur les 16128 cas déclarés, mais ces chiffres cachent parfois la vérité tant il est évident que certains cas n'ont pas été recensés pour diverses raisons. La dernière hypothèse de travail postulait que, parce que circonstancielles, les différentes stratégies et méthodes de lutte contre la méningite cérébro-spinale sont peu efficaces. Nous avons en effet procédé à l'examen des différentes stratégies de lutte contre cette pathologie. Il nous est ainsi apparu que les techniques traditionnelles de lutte sont mal adaptées et favorisent l'expansion de la méningite. Nous avons donc relevé les insuffisances de ces stratégies auxquelles se sont ajoutées les limites des méthodes officielles de lutte. Au total, nos trois hypothèses de travail ont toutes été validées.

L'étude de l'influence de la brume sèche sur la survenue des épizooties de méningite cérébro-spinale nous permet de confirmer, mieux de valider les recherches antérieures. Elle permet sur le plan de la thématique du climat et des pathologies, partant de l'environnement, de mettre en relief le rôle prépondérant du contexte climatique dans le développement de certaines maladies parasitaires. De plus, la prise en compte de la brume sèche qui est un élément jugé mineur par certaines études de climatologie, nous a finalement montré en fait qu'on peut considérer ce phénomène météorologique comme un indicateur climatique ; pour les régions tropicales sèches. C'est dans ce sens qu'ont abouti les recherches d'Ozer (2001), car il rend au moins visible la sécheresse climatique.

85

De ce qui précède, nous sommes en droit de penser que, pour être efficaces, les stratégies de lutte contre la méningite doivent intégrer la variable climatique. Il est en clair question de prendre en compte la survenue de la brume sèche comme un signal d'alarme.

PERSPECTIVES

Il reste cependant important de souligner qu'au-delà des limites géographiques du Sahel, des cas de méningite cérébro-spinale sont de plus en plus fréquents. En effet, la méningite cérébro-spinale a été souvent signalée dans les villes équatoriales Camerounaises et ce, depuis la période coloniale. Plus proche de nous des cas sporadiques ont été observés dans des zones humides jugées exemptes jusqu'ici, à l'instar du département du Lebialem dans le Sud-Ouest. Doit-on supposer que la brume sèche serait à l'origine de ces bouffées de méningite? En effet, la sécheresse climatique s'accentue de plus en plus en Afrique tropicale et se traduit par une hausse des températures moyennes annuelles, une baisse sensible de la pluviométrie et une intensification de la brume sèche en saison sèche. Ou mieux, doit-on penser aux flux migratoires y ayant conduit des vecteurs humains? Ou encore les causes sont-elles à rechercher dans les pratiques religieuses? Une étude dans ce sens serait intéressante et pourrait affirmer ou dire si la présence de cette épidémie aux environs de 4° de latitude Nord signifie désormais le recul de la ceinture méningitique.

Au regard de ce qui précède, il serait judicieux, pour la suite de notre travail, de :

1) Quantifier, à l'échelle régionale, l'impact de des variations saisonnières de brume sèche sur la survenue et le développement de la méningite cérébro-spinale ;

2) Cartographier l'évolution temporelle des lithométéores en zone sahélienne pour étudier leur impact sur la santé, notamment la survenue et le développement de la méningite cérébro-spinale ;

3) Développer des méthodes de caractérisation fine des aires d'expansion des lithométéores à partir d'imagerie à différentes échelles, dans un but de meilleure modélisation épidémiologique ;

4) Réaliser, une cartographie des espaces à risque épidémiologique, analyser cette carte pour proposer plusieurs indicateurs climato pathologiques, et exploiter ces indicateurs pour proposer une première lecture des caractéristiques physiques et

86

sociétales de l'Extrême-Nord Cameroun, et identifier les zones à surveiller prioritairement, afin de préparer la mise en oeuvre efficiente des stratégies de lutte contre la méningite, tant au niveau local qu'au niveau national ;

5) Développer des méthodes de détection des crises d'épidémies de méningite dans l'Extrême-Nord, et définir des spécifications permettant leur intégration dans un outil opérationnel, adapté aux besoins des utilisateurs.

87

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92

ANNEXES

93

Annexe 1 : Questionnaire de recherche sur la connaissance de la méningite cérébro-spinale dans l'Extrême-Nord

Dans le cadre des travaux de recherche en Géographie (Maîtrise), nous nous proposons de montrer la connaissance qu'ont les différents groupes ethniques de l'Extrême-Nord de la méningite cérébro-spinale. A cet effet, votre concours est d'une grande importance pour nous.

Nous vous prions de bien vouloir répondre de manière précise aux questions ci-après en ayant à l'esprit le point de vue culturel propre à votre ethnie. Merci d'avance.

I- IDENTIFICATION

Q1 : Ethnie :

Q2 : Sexe : 1 Masculin 2 Féminin

Q3 : Age :

II- CONNAISSANCE DE LA MENINGITE

Q4 : Connaissez-vous la méningite cérébro-spinale ?

Oui

Non

Q5 : a- Comment l'appelle-t-on en votre langue ?

b- Que signifie cela en Français ?

c- Selon vous, qu'est-ce qui cause la méningite ?

III- STRATEGIES DE LUTTE CONTRE LA MENINGITE

Q6 : a- Comment la soigne-t-on ?

b- Citez quelques remèdes :

Q7 : Que pensez-vous de cette connaissance traditionnelle de la méningite

aujourd'hui?

94

Annexe 2: Les données climatiques des différentes stations météorologiques de l'Extrême-nord Cameroun

Station de Maroua: paramètre pluviométrie en mm

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

 
 

Année

Mois

 
 

MOYENNES

 
 
 

Janvier 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Février 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Mars 0 0 0 0 0 0,1 0 0 0 0,5 0 0 6,8 0 0 0 0 0 0 0 0,4

Avril 0 18,9 4,8 15,5 73,9 0,6 28,5 41,0 7,8 19,1 54,1 0 60,4 13,0 23,1 57,2 7,5 5,5 51,3 4,6 24,3

Mai 46,5 39,9 70,5 76,1 87,0 74,0 83,1 18,3 49,8 103,9 149,9 27,1 47,1 40,5 89,5 70,4 46,3 108,9 29,7 79,5 66,9

Juin 147,9 86,2 145,1 73,0 86,1 206,2 113,1 107,6 189,9 118,5 134,3 101,7 109,4 162,0 178,2 78,0 173,5 85,4 73,6 92,3 123,1

Juillet 108,5 269,8 185,1 214,2 163,5 217,3 133,3 181,6 146,2 259,3 206,0 417,6 250,4 233,1 199,8 300,1 195,7 125,5 189,6 147,2 207,2

Août 313,9 180,4 305,9 110,2 232,7 210,7 286 346,6 192,0 244,4 330,1 156,1 254,2 214,0 265,6 326,0 116,0 192,7 387,6 165,9 241,5

Septembre 131,3 277,5 45,2 65,6 38,6 77,1 71,4 199,4 88,8 49,3 146,0 15,1 231,0 82,0 65,5 76,4 202,6 144,1 112,1 195,4 115,7

Octobre 5,1 0 41,2 17,1 2,9 16,0 14,9 28,3 25,6 94,6 48,8 27,0 15,2 0,8 0 0 32,6 38,2 28,9 4,2 22,1

Novembre 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,0

Décembre 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,5 0 0 6,8 0 0 0 0 0 0 0 0,4

TOTAL 753 873 798 572 685 802 730 922,8 700,1 890,1 1069 745 981 745 821,7 908 774,2 700 873 689,1 801,6

Station de Maroua: paramètre moyenne en mm

Année

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

 
 

Mois

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

MOYENNES

Janvier

25,6

25,4

25,7

26,6

25,6

23,5

23,4

25,5

23,7

24,4

25,6

25,4

25,7

26,1

24,0

25,5

23,7

24,4

25,6

25,4

25,0

Février 29,6 25,1 29,2 25,6 30,3 27,3 26,6 27,2 26,8 29,0 29,6 25,1 29,2 23,9 26,0 27,2 26,8 29,0 29,6 25,1 27,4

Mars 32,5 29,7 32,3 29,1 33,5 32,2 31,2 31,9 28,2 33,2 32,5 29,7 32,3 32,5 29,2 31,9 28,2 33,2 32,5 29,7 31,3

Avril 33,1 33,8 33,7 33,7 33,1 33,6 32,9 33,0 32,5 33,0 33,1 33,8 33,7 33,5 32,8 33,0 32,5 33,0 33,1 33,8 33,2

Mai 32,6 33,0 31,2 32,1 29,1 33,0 31,4 32,3 32,5 30,9 32,6 33,0 31,2 32,2 32,6 32,3 32,5 30,9 32,6 33,0 32,1

Juin 29,9 30,8 29,2 30,8 29,3 30,9 29,5 29,3 29,2 28,2 29,9 30,8 29,2 28,6 28,9 29,3 29,2 28,2 29,9 30,8 29,6

Juillet 26,9 27,7 25,1 26,8 27,3 28,3 27,7 26,9 26,7 26,0 26,9 27,7 25,1 26,3 26,2 26,9 26,7 26,0 26,9 27,7 26,8

Août 26,2 26,7 25,4 27,1 29,8 26,2 26,5 25,7 26,2 26,7 26,2 26,7 25,4 25,5 25,6 25,7 26,2 26,7 26,2 26,7 26,4

Septembre 26,6 26,0 25,8 27,9 28,8 27,6 27,8 27,1 27,2 27,1 26,6 26,0 25,8 26,6 26,2 27,1 27,2 27,1 26,6 26,0 26,9

Octobre 27,0 26,9 27,1 29,5 28,5 29,1 29,6 28,9 27,9 27,0 27,0 26,9 27,1 27,7 27,8 28,9 27,9 27,0 27,0 26,9 27,8

Novembre 27,2 23,0 27,9 27,6 28,3 27,4 26,3 26,6 25,8 27,0 27,2 23,0 27,9 27,1 28,1 26,6 25,8 27,0 27,2 23,0 26,5

Décembre 25,8 26,1 24,4 28,5 25,9 25,6 26,2 23,7 24,9 26,0 25,8 26,1 24,4 25,3 26,6 23,7 24,9 26,0 25,8 26,1 25,6

MOYENNES 28,6 27,9 28,1 28,8 29,1 28,7 28,3 28,2 27,6 28,2 28,6 27,9 28,1 27,9 27,8 28,2 27,6 28,2 28,6 27,9 28,2

Station de Yagoua: paramètre pluviométrie en mm

1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Année

Mois

 

MOYENNES

 
 
 

95

Janvier 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Février 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Mars 0 0 0 0 0 0,1 0 0 0 0,5 0 0 6,8 0 0 0 0 0 0 0 0,4

Avril 5 18,9 4,8 15,5 73,9 0,6 28,5 41,0 7,8 19,1 54,1 0 60,4 13,0 23,1 57,2 7,5 5,5 51,3 4,6 24,6

Mai 46,5 39,9 70,5 76,1 87,0 74,0 83,1 18,3 49,8 103,9 149,9 27,1 47,1 40,5 89,5 70,4 46,3 108,9 29,7 79,5 66,9

Juin 147,9 86,2 145,1 73,0 86,1 206,2 113,1 107,6 189,9 118,5 134,3 101,7 109,4 162,0 178,2 78,0 173,5 85,4 73,6 92,3 123,1

Juillet 108,5 269,8 185,1 214,2 163,5 217,3 133,3 181,6 146,2 259,3 206,0 417,6 250,4 233,1 199,8 300,1 195,7 125,5 189,6 147,2 207,2

Août 313,9 180,4 305,9 110,2 232,7 210,7 285,8 346,6 192,0 244,4 330,1 156,1 254,2 214,0 265,6 326,0 116,0 192,7 387,6 165,9 241,5

Septembre 131,3 277,5 45,2 65,6 38,6 77,1 71,4 199,4 88,8 49,3 146,0 15,1 231,0 82,0 65,5 76,4 202,6 144,1 112,1 195,4 115,7

Octobre 5,1 28,4 41,2 17,1 2,9 16,0 14,9 28,3 25,6 94,6 48,8 27,0 15,2 0,8 23,5 55,3 32,6 38,2 28,9 4,2 27,4

Novembre 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,0

Décembre 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,5 0 0 6,8 0 0 0 0 0 0 0 0,4

TOTAL 758 901 798 572 685 802 730 922,8 700,1 890,1 1069 745 981 745 845,2 963 774,2 700 873 689,1 807,2

Station de Yagoua: paramètre température moyenne mensuelle en mm

1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Année

Mois

 

MOYENNES

 
 
 

96

Janvier

25,8

25,4

26,1

26,5

25,2

24,8

25,1

25,2

24,9

25,7

25,7

25,5

24,5

25,6

25,4

25,8

24,4

23,8

24,4

25,1

25,2

 

Février 25,5 26,1 26,8 26,7 25,1 25,2 21,4 26,8 28,9 25,6 24,8 27,2 25,8 26,1 24,8 26,7 27,1 26,1 27,1 25,9 26,0

Mars 29,1 30,1 31,0 30,9 30,9 31,9 31,8 31,0 30,8 31,3 30,4 26,7 32,2 30,5 29,3 30,4 28,8 26,5 30,4 31,1 30,2

Avril 30,9 32,3 31,3 31,5 31,1 30,5 31,1 30,9 32,8 33,2 31,0 28,1 33,7 32,9 33,0 30,0 30,1 30,1 32,1 30,0 31,3

Mai 32,3 33,2 32,5 30,4 32,1 32,1 31,4 31,1 30,7 32,4 29,1 28,8 31,3 32,0 32,3 31,9 32,1 31,9 30,8 30,1 31,4

Juin 29,6 29,2 29,0 29,9 28,9 29,1 28,8 31,1 27,7 34,1 27,7 27,3 29,5 30,0 29,4 29,6 28,7 30,2 29,2 28,8 29,4

Juillet 28,2 27,2 27,8 29,1 28,2 27,5 27,4 28,1 27,4 26,9 27,1 28,0 26,4 27,1 26,6 26,0 26,0 26,0 25,0 27,7 27,2

Août 27,0 26,0 25,4 27,1 26,8 27,1 27,2 26,5 26,4 26,7 26,6 26,8 26,1 26,1 25,8 25,8 26,4 25,0 25,1 26,4 26,3

Septembre 25,6 25,0 25,8 24,0 25,0 25,9 25,0 23,8 26,4 27,6 28,2 28,0 26,1 27,0 26,8 27,1 25,9 27,6 25,0 28,5 26,2

Octobre 26,1 26,2 27,4 27,0 26,2 28,3 28,8 27,5 27,9 27,5 28,8 28,5 26,8 25,8 27,3 28,3 26,3 27,4 25,6 27,2 27,2

Novembre 25,3 26,3 27,4 26,1 25,1 26,4 26,7 25,6 26,6 27,1 28,3 29,2 26,5 26,5 26,5 27,3 25,4 26,2 26,8 27,8 26,7

Décembre 25,7 26,8 26,6 24,9 24,3 25,0 25,1 25,3 24,8 26,5 27,1 25,6 25,5 26,5 24,8 24,0 23,0 25,4 26,5 26,5 25,5

MOYENNES 27,6 27,8 28,1 27,8 27,4 27,8 27,5 27,7 27,9 28,7 27,9 27,5 27,9 28,0 27,7 27,7 27,0 27,2 27,3 27,9 27,7

Station de Yagoua: paramètre température maximale (Tx) en dégré celsus et 10è

Année

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

 
 

Mois

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

MOYENNES

Janvier

38,1

37,7

37,6

37,8

38,0

38,7

37,8

40,0

40,1

40,3

40,3

40,0

39,1

41,0

38,0

39,1

38,1

37,8

39,5

40,0

39,0

Février 40,0 41,0 40,1 40,5 41,0 40,7 42,4 41,1 42,6 41,0 39,6 40,8 40,5 40,5 39,5 41,2 40,5 40,3 41,2 39,8 40,7

Mars 42,1 40,8 42,7 43,8 43,8 43,5 42,9 42,3 43,0 44,4 43,2 44,1 42,7 43,5 42,6 42,0 43,1 42,0 44,0 43,0 43,0

Avril 43,3 43,5 44,1 44,0 43,5 44,2 43,6 44,5 43,6 44,6 42,7 42,6 44,8 44,0 43,0 42,4 44,5 43,5 44,5 42,0 43,6

Mai 39,0 39,6 39,3 39,8 39,6 40,9 42,4 42,3 43,4 44,7 38,8 38,0 40,0 44,0 42,0 39,8 40,3 39,0 44,0 38,4 40,8

Juin 38,7 39,4 39,0 38,4 40,0 39,7 36,7 38,8 37,4 40,8 38,7 38,9 38,9 39,5 36,4 40,0 40,0 38,8 40,0 38,4 38,9

Juillet 35,6 36,0 35,8 36,0 36,6 35,2 36,7 35,2 36,2 36,8 35,8 35,0 35,5 38,5 35,8 36,0 37,1 35,5 36,0 35,3 36,0

Août 35,4 34,5 34,8 35,0 35,8 34,5 34,6 33,6 36,2 34,7 35,7 34,0 34,4 35,5 34,4 34,6 36,5 34,4 34,0 35,6 34,9

Septembre 36,4 36,1 35,4 36,0 37,1 36,2 35,3 35,7 35,3 35,6 35,7 35,0 35,9 37,0 35,0 35,9 37,0 36,2 35,7 36,0 35,9

Octobre 38,4 38,7 38,8 39,0 38,0 38,5 39,6 37,5 37,5 37,6 38,7 38,5 38,0 38,5 39,2 38,4 39,2 38,5 39,2 38,7 38,5

Novembre 39,4 38,8 39,0 39,2 39,9 38,4 41,2 39,0 37,5 37,9 38,8 40,0 38,5 38,5 41,0 39,1 38,8 39,3 38,4 39,5 39,1

97

Décembre 38,8 38,8 39,5 38,8 39,0 37,8 37,9 38,4 37,8 38,7 37,9 39,5 37,5 37,9 38,0 39,3 37,4 39,0 39,4 38,6 38,5

MOYENNES 38,8 38,7 38,8 39,0 39,4 39,0 39,3 39,0 39,2 39,8 38,8 38,9 38,8 39,9 38,7 39,0 39,4 38,7 39,7 38,8 39,1

Station de Yagoua: paramètre température minimale (Tn) en dégré celsus et 10è

Année

 

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

 

Mois

 

MOYENNES

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Janvier 13,0 13,5 12,4 13,5 12,0 12,8 13,5 12,0 11,9 12,5 12,5 11,2 11,0 11,0 12,0 12,5 13,5 11,8 12 13,4 12,4

Février 15,0 16,0 13,5 14,0 13,5 12,9 13,8 13,7 14,0 13,0 12,2 12,0 12,6 12,0 13,2 13,3 12,8 12,6 13 13,5 13,3

14,5 18,5 17,9 19,0 17,8 17,0 17,8

Mars 20,0 19,9 18,9 18,4 18,5 19,0 17,7 18,6 17,5 18,0 18,0 16,6 16,5 14,0

Avril 21,5 22,0 21,0 20,3 19,4 20,6 19,4 18,9 20,0 19,0 17,7 19,5 20,0 17,5 19,1 19,1 20,0 18,8 21,6 21,0 19,8

Mai 19,9 19,8 20,0 20,8 21,0 20,0 19,8 20,0 21,0 21,2 18,5 18,8 18,8 18,0 17,8 21,0 21,0 18,8 21,6 21,0 19,9

Juin 15,6 21,0 19,6 19,8 20,0 19,6 18,9 19,4 19,6 20,0 19,4 19,6 21,0 19,5 19,2 20,1 19,8 19,7 20,0 19,7 19,6

Juillet 11,4 12,6 14,0 18,4 18,8 18,6 18,4 19,0 17,9 19,7 19,2 19,0 15,5 18,0 19,0 20,0 18,6 19,5 19,3 19,0 17,8

Août 11,2 11,0 12,0 13,8 19,4 20,0 19,6 21,0 20,0 20,2 19,2 20,0 19,0 17,5 17,4 20,4 20,0 20,5 16,9 16,0 17,8

Septembre 13,0 17,0 16,6 13,6 20,1 17,8 17,6 18,3 18,7 17,7 18,4 21,0 18,0 18 19,6 17,3 17,6 18,0 17,8 20,0 17,8

Octobre 13,8 13,8 19,0 19,5 20,0 20,0 19,3 19,0 19,0 18,3 19,6 20,0 19,0

16,9 19,5 19 20 19,5 19,0 18,4

14,5

13,2 14,0 14,5 13,3 13,5 16,0

15,5 13,8 13,8 14,0 15,0 13,0 16,4 13,8 14,3

Novembre 15,0 13,3 14,4 13,0 15,0 14,8

Décembre 13,3 11,8 12,2 14,0 13,3 14,0 12,2 11,8 13,5 12,2 13,3 14,0 11,0 13,8 12,1 13,2 12,4 11,4 14,4 13 12,8

MOYENNES 15,2 16,0 16,1 16,6 17,6 17,5 17,0 17,1 17,3 17,1 16,8 17,3 16,5 15,6 16,2 17,4 17,3 16,9 17,5 17,2 16,8

Station de Kousseri: paramètre tempértaure moyenne en dégré celsus 10è

Année

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

 
 

Mois

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

MOYENNES

Janvier

24,8

24,9

23,0

23,0

24,6

23,9

24,7

23,8

24,8

24,9

23,0

24,3

23,7

24,5

24,0

24,9

23,0

24,3

23,7

24,5

24,1

Février 23,8 27,5 23,0 24,8 25,0 23,6 26,0 25,1 23,8 27,5 23,0 22,6 27,3 23,1 24,1 27,5 23,0 22,6 27,3 23,1 24,7

Mars 30,4 31,1 28,0 24,2 29,5 30,1 31,0 30,5 30,4 31,1 28,0 26,9 29,3 28,2 30,2 31,1 28,0 26,9 29,3 28,2 29,1

98

Avril 31,2 33,1 32,4 32,1 31,7 30,9 32,3 31,1 31,2 33,1 32,4 29,1 32,4 31,7 32,0 33,1 32,4 29,1 32,4 31,7 31,8

Mai 29,8 29,1 28,4 29,5 27,8 29,5 29,0 30,2 29,8 29,1 28,4 27,5 31,6 30,6 31,5 29,1 28,4 27,5 31,6 30,6 29,4

Juin 27,4 26,9 27,9 28,1 26,5 28,0 29,6 27,1 27,4 26,9 27,9 26,4 26,0 26,8 28,0 26,9 27,9 26,4 26,0 26,8 27,2

Juillet 25,3 26,0 25,3 26,0 25,1 27,2 26,3 24,7 25,3 26,0 25,3 25,1 23,5 23,9 25,2 26,0 25,3 25,1 23,5 23,9 25,2

Août 24,0 24,3 23,0 23,0 23,4 24,1 24,6 23,7 24,0 24,3 23,0 24,6 22,8 23,4 23,0 24,3 23,0 24,6 22,8 23,4 23,7

Septembre 26,5 25,5 25,1 25,1 25,8 26,5 27,0 25,1 26,5 25,5 25,1 25,7 24,5 25,4 26,0 25,5 25,1 25,7 24,5 25,4 25,6

Octobre 26,0 25,9 26,1 26,0 25,5 26,5 26,0 26,2 26,0 25,9 26,1 26,5 25,6 25,8 25,9 25,9 26,1 26,5 25,6 25,8 26,0

Novembre 27,0 28,4 26,4 25,6 25,2 24,8 25,0 24,7 27,0 28,4 26,4 26,2 26,2 25,7 26,6 28,4 26,4 26,2 26,2 25,7 26,3

Décembre 22,4 24,5 24,1 22,0 21,7 23,6 23,0 21,9 22,4 24,5 24,1 23,8 23,6 23,3 22,8 24,5 24,1 23,8 23,6 23,3 23,4

MOYENNES 26,5 27,3 26,1 25,8 26,0 26,6 27,0 26,2 26,5 27,3 26,1 25,7 26,4 26,0 26,6 27,3 26,1 25,7 26,4 26,0 26,4

Station de Kousseri: paramètre pluviométrie en mm

Année

 

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

 

Mois

 

MOYENNES

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Janvier 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Février 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Mars 0 0 0 0 0 0,5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Avril 64,1 0 0 0 19,8 5,9 35,9 11,3 7 0 64,1 5 0 0 0 0 1,8 1,1 1,5 0,5 10,9

Mai 57,7 36,3 0,9 0,8 96,6 24,4 62,8 12,1 6,1 12,8 57,7 27,1 43,3 58,5 69,0 61 86,3 108,0 50,0 13,3 44,2

Juin 45,7 51,4 54,5 14,5 33,7 73,9 66,0 69,7 38,4 12,7 45,7 101,7 59,9 60,1 49,1 41,0 66,8 82,5 24,7 42,0 51,7

Juillet 137,1 131,2 143,6 162,5 134,9 142,3 113,5 171,7 90,2 62,9 137,1 417,6 268,8 205,1 105,7 192,1 149,8 158,5 128,5 163,7 160,8

Août 193,2 337,6 214,6 137,9 244,2 175,6 191,0 325,1 100,9 106,8 193,2 156,1 284,3 186,2 195,4 101,9 299,5 226,5 124,8 274,8 203,5

Septembre 14,5 153,5 63,8 60,0 32,0 102,3 61,5 122,6 104,6 9,3 14,5 15,1 83,5 99,4 179,6 85,6 111,7 125,1 36,2 78,6 77,7

Octobre 38,8 59 66,8 35 5,0 16,3 5,4 15,3 22,7 26,1 38,8 27,0 41,0 1,5 71,6 43,0 2,7 27,0 45,9 27,5 30,8

Novembre 0 0 0 0 0 0 0 0 0 11 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,6

Décembre 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,0

TOTAL 551 769 544 411 566 541 536 727,8 369,9 242,1 551 750 781 611 670,4 525 718,6 729 412 600,4 580,2

99

Station de Mokolo: paramètre pluviométrie en mm

Année

 

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

 

Mois

 

MOYENNES

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Janvier 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Février 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,3 0 0

Mars 0 0 0 0 0 0,5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 2,1 0 0

Avril 95,6 16,2 66,2 96,0 48,5 41,4 24,2 29,3 53,6 15,6 95,6 16,2 66,2 8,3 26,0 4,0 8,2 8,5 52,5 41,5 40,7

Mai 144,0 41,4 64,0 108,0 283,0 45,8 83,2 43,1 37,7 71,1 144,0 41,4 64,0 37,6 143,0 45,5 108,8 80,0 85,3 53,7 86,2

Juin 142,9 105,9 183,7 231,3 111 84,3 149,2 145,6 99,8 76,6 142,9 105,9 183,7 227,7 119,1 220,0 192,1 143,8 156,6 160,1 149,1

Juillet 182,4 245,4 285,0 283,1 283,5 113,5 231,8 296,4 256,5 124,1 182,4 245,4 285,0 321,2 270,8 354,5 264,9 113,6 243,2 241,5 241,2

Août 272,8 332,8 223,9 194,8 317,0 297,8 262,6 390,9 248,8 267,2 272,8 332,8 223,9 525,5 301,0 263,5 285,7 408,0 344,9 326,6 304,7

Septembre 140,3 170,0 95,9 155,6 104,7 69,6 141,8 218,4 213,3 145,5 140,3 170,0 95,9 101,5 67 117 192,8 165,7 187,9 186,0 144,0

Octobre 64,5 96,4 47,2 108 39,4 10,6 42,3 NT 48,5 26,2 64,5 96,4 47,2 58,9 77,2 27,0 33,5 9,3 54,4 27,40 51,5

Novembre 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Décembre 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

TOTAL 1043 1008 966 1176 1187 664 935 1123,7 958,2 726,3 1043 1008 966 1281 1004 1032 1086 929 1127 1036,8 1017,5

Station de Mokolo: paramètre température minimale en dégré celsus 10e

Année

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

 
 

Mois

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

MOYENNES

Janvier

11,0

11,8

13,0

13,2

12,0

8,2

9,3

11,7

9,5

13,0

13,0

11,8

11,0

11,8

13,0

12,0

8,2

9,3

11,7

9,5

11,2

Février 15,0 13,0 12,6 13,8 14,2 12,7 14,2 13,0 12,7 14,0 13,2 12,8 15,0 13,0 12,6 14,2 12,7 14,2 13,0 12,7 13,4

Mars 16,2 17,0 15,0 14,4 15,8 18,1 19,7 20,7 21,7 22,2 16,7 15,0 16,2 17,0 15,0 15,8 18,1 19,7 20,7 21,7 17,8

Avril 19,0 20,4 18,1 15,6 18,2 20,2 19,4 18,6 20,5 21,0 18,0 15,8 19,0 20,4 18,1 18,2 20,2 19,4 18,6 20,5 19,0

Mai 21,0 20,0 19,8 16,2 19,8 16,8 18,6 20,0 19,2 19,0 16,8 20,6 21,0 20,0 19,8 19,8 16,8 18,6 20,0 19,2 19,2

Juin 18,2 17,0 16,0 17,0 17,7 16,1 16,6 18,0 18,0 18,7 18,2 18,0 18,2 17,0 16,0 17,7 16,1 16,6 18,0 18,0 17,4

Juillet 17,3 16,0 16,6 16,3 15,9 16,2 18,0 16,0 17,0 19,0 15,5 18,0 17,3 16,0 16,6 15,9 16,2 18,0 16,0 17,0 16,7

100

Août 17,6 16,5 17,5 16,6 16,0 16,5 17,2 17,2 17,2 17,0 17,5 18,0 17,6 16,5 17,5 16,0 16,5 17,2 17,2 17,2 17,0

Septembre 16,0 17,5 16,8 17,1 17,0 16,8 17,6 18,2 17,6 17,0 17,0 17,2 16,0 17,5 16,8 17,0 16,8 17,6 18,2 17,6 17,2

Octobre 15,7 15,2 16,5 16,5 16,3 17,0 16,7 13,7 16,0 16,5 18,0 16,0 15,7 15,2 16,5 16,3 17,0 16,7 13,7 16,0 16,1

Novembre 16,2 14,0 14,0 14,4 12,0 16,1 18,2 15,2 12,0 13,7 15,2 16,8 16,2 14,0 14,0 12,0 16,1 18,2 15,2 12,0 14,8

Décembre 12,7 13,1 13,6 14,0 14,5 15,7 14,6 13,7 14,6 12,2 12,2 14,2 12,7 13,1 13,6 14,5 15,7 14,6 13,7 14,6 13,9

MOYENNES 16,3 16,0 15,8 15,4 15,8 15,9 16,7 16,3 16,3 16,9 15,9 16,2 16,3 16,0 15,8 15,8 15,9 16,7 16,3 16,3 16,1

Station de Mokolo: paramètre température maximale en dégré celsus 10e

Année

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

 
 

Mois

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

MOYENNES

Janvier

30,8

31,4

33,6

37,6

36,5

32,5

33,3

34,2

32,0

33,5

32,8

32,4

30,8

31,4

33,6

34,2

32,0

33,5

32,8

32,4

33,1

Février 34,6 33,5 35,5 38,0 37,4 34,0 25,5 32,0 34,3 36,9 33,6 38,6 34,6 33,5 35,5 32,0 34,3 36,9 33,6 38,6 34,6

Mars 39,9 41,8 42,0 40,5 38,6 40,0 43,0 41,8 41,0 43,6 35,6 43,0 39,9 41,8 42,0 41,8 41,0 43,6 35,6 43,0 41,0

Avril 42,5 43,6 40,6 41,0 40,7 40,9 42,6 40,0 40,5 41,1 39,8 41,0 42,5 43,6 40,6 40,0 40,5 41,1 39,8 41,0 41,2

Mai 43,3 42,5 39,9 41,8 42,0 41,1 42,0 38,6 39,4 40,0 39,0 39,5 43,3 42,5 39,9 38,6 39,4 40,0 39,0 39,5 40,6

Juin 43,0 42,3 36,0 43,0 41,4 40,6 40,2 36,3 37,2 35,3 38,8 35,4 43,0 42,3 36,0 36,3 37,2 35,3 38,8 35,4 38,7

Juillet 30,0 31,1 32,0 36,4 34,5 35,4 34,0 30,9 31,5 30,0 33,0 30,0 30,0 31,1 32,0 30,9 31,5 30,0 33,0 30,0 31,9

Août 30,0 31,1 32,0 35,5 34,5 35,4 34,0 30,9 31,5 30,0 33,0 30,0 30,0 31,1 32,0 30,9 31,5 30,0 33,0 30,0 31,8

Septembre 33,5 31,0 30,8 36,0 34,2 33,0 33,6 32,2 31,8 33,8 32,5 30,7 33,5 31,0 30,8 32,2 31,8 33,8 32,5 30,7 32,5

Octobre 32,0 32,6 36,7 37,5 35,1 34,4 30,9 38,0 37,6 36,6 34,8 32,0 32,0 32,6 36,7 38,0 37,6 36,6 34,8 32,0 34,9

Novembre 31,0 30,0 35,4 38,4 34,8 32,3 31,8 35,9 36,3 33,0 34,6 32,3 31,0 30,0 35,4 35,9 36,3 33,0 34,6 32,3 33,7

Décembre 30,2 31,7 34,9 34,9 33,8 32,0 30,6 62,0 34,0 33,7 33,0 35,4 30,2 31,7 34,9 62,0 34,0 33,7 33,0 35,4 36,1

MOYENNES 35,1 35,2 35,8 38,4 37,0 36,0 35,1 37,7 35,6 35,6 35,0 35,0 35,1 35,2 35,8 37,7 35,6 35,6 35,0 35,0 35,8

Station de Kaélé: paramètre pluviométrie en mm

Année

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

 

Mois

 

MOYENNES

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Janvier 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0

Février 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0

Mars 0,0 0,0 3,5 0,0 0,0 7,5 0,0 0,0 0,0 7,3 0,0 0,0 3,5 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 7,4 1,5

Avril 94,3 32,2 9,5 10,4 0,9 14,9 32,2 20,6 14,9 63,9 94,3 32,2 9,5 10,4 5,7 7,0 13,4 32,2 64,0 6,2 28,4

Mai 126,0 59,0 53,6 43,9 64,0 81,0 208,0 44,4 116,4 30,6 126,0 59,0 53,6 43,9 68,9 18,2 39,3 112,9 73,1 139,0 78,0

Juin

68,0

50,5 68,0 116,6 101,2 78,6 59,5 105,7 275,6 143,0 68,0 50,5 68,0 116,6 60,3 97,9 127,1 111,4 119,0 230,1 105,8

301,3 292,6 267,7 253,2 199,0 148,5 204,0 250,9 220,5 170,9

170,9

301,3 191,5 168,5 348,5 167,1 256,5 148,2 226,6

Juillet 250,9 220,5

101

Août 192,6 319,3 358,2 250,4 233,4 171,0 267,0 408,9 241,6 421,7 192,6 319,3 358,2 250,4 387,9 179,1 309,3 170,2 224,9 293,3 277,5

Septembre 130,2 176,9 80,6 111,5 42,8 98,5 54,2 225,5 288,5 131,1 130,2 176,9 80,6 111,5 249,6 123,9 137,7 173,6 86,5 250,6 143,0

Octobre 40,5 54,9 75,0 32,0 19,7 2,6 19,3 27,2 14,4 41,5 40,5 54,9 75,0 32,0 0,1 21,6 73,5 7,3 38,5 30,5 35,1

Novembre 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 5,8 0,0 0,0 0

Décembre 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0

TOTAL 902,5 913,3 819,3 866,1 754,6 721,8 893,4 1031,3 1099,9 1043,1 902,5 913,3 819,3 866,1 964,0 616,2 1048,8 780,5 862,5 1105,3 896,2

Station de Kaélé: paramètre température moyenne en dégré celsus 10è

Année

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

 
 

Mois

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

MOYENNES

Janvier

26,9

26,3

26,1

27,7

28,4

27,7

24,1

27,0

25,5

26,6

26,9

26,3

26,1

27,7

28,4

27,7

27,7

26,5

25,5

26,6

26,8

Février 24,3 30,0 30,2 26,3 26,2 29,5 27,2 27,5 26,5 28,2 24,3 30,0 30,2 26,3 26,2 24,4 29,5 31,5 26,5 28,2 27,6

Mars 29,8 30,8 33,0 31,2 34,0 33,5 31,3 32,6 32,7 32,8 29,8 30,8 33,0 31,2 34,0 33,0 33,5 33,9 32,7 32,8 32,3

Avril 30,0 33,0 33,7 33,9 28,0 33,9 32,7 32,0 33,0 33,1 30,0 33,0 33,7 33,9 28,0 34,4 33,9 32,9 33,0 33,1 32,4

Mai 26,2 32,4 31,5 32,3 32,8 32,7 34,5 29,1 31,3 31,7 26,2 32,4 31,5 32,3 32,8 33,5 32,7 33,0 31,3 31,7 31,6

Juin 27,4 30,6 27,0 28,9 29,8 29,1 26,4 30,3 27,5 28,4 27,4 30,6 27,0 28,9 29,8 28,7 29,1 27,4 27,5 28,4 28,5

Juillet 26,9 27,2 26,5 26,4 27,4 26,6 26,1 25,1 25,9 26,4 26,9 27,2 26,5 26,4 27,4 27,0 26,6 26,4 25,9 26,4 26,6

Août 26,5 26,4 25,8 25,0 26,1 27,2 27,1 24,0 25,1 25,4 26,5 26,4 25,8 25,0 26,1 28,1 27,2 26,0 25,1 25,4 26,0

Septembre 27,4 26,5 26,0 27,2 26,5 26,2 20,3 24,2 26,8 26,0 27,4 26,5 26,0 27,2 26,5 27,4 26,9 27,0 26,8 26,0 26,2

Octobre 29,6 28,5 27,5 29,1 28,5 28,8 26,0 26,6 28,0 26,1 29,6 28,5 27,5 29,1 28,5 47,5 29,3 37,8 28,0 26,1 29,5

Novembre 29,2 28,7 29,1 28,0 28,8 28,0 28,0 26,2 23,2 27,4 29,2 28,7 29,1 28,0 28,8 28,3 28,9 29,0 23,2 27,4 27,8

Décembre 26,8 27,2 26,5 26,6 27,8 26,3 27,3 26,5 26,4 24,8 26,8 27,2 26,5 26,6 27,8 26,0 26,2 25,9 26,4 24,8 26,5

MOYENNES 27,6 29,0 28,6 28,5 28,7 29,1 27,6 27,6 27,7 28,1 27,6 29,0 28,6 28,5 28,7 30,5 29,3 29,8 27,7 28,1 28,5

35,5 34,9 35,8 34,1 35,0 25,1 25,4 33,1

35,5 34,5 33,8 35,2 32,8 33,9 34,7 34,0 33,5 30,2

30,2

Août 34,0 33,5

1995

2006

2002

2004

2000

2005

2003

2001

1996

1999

1998

1997

1994

Station de Kaélé: paramètre température maximale en dégré celsus 10è

Année

1991

1990

1987

1992

1989

1988

1993

Mois Moyennes

Janvier 39,4 40,8 38,3 39,3 40,4 37,8 37,0 39,8 41,3 40,3 39,4 40,8 38,3 39,3 38,8 36,0 39,6 37,7 25,5 26,6 37,8

Février 37,6 41,5 42,3 41,0 38,9 39,0 41,7 40,2 39,9 42,5 37,6 41,5 42,3 41,0 41,3 40,5 41,4 38,6 26,5 28,2 39,2

Mars 42,6 40,9 42,6 42,5 41,9 43,6 42,8 43,0 44,3 43,2 42,6 40,9 42,6 42,5 41,5 43,3 43,0 44,0 32,7 32,8 41,7

Avril 42,4 42,6 43,4 43,5 42,6 43,6 43,3 43,8 45,0 43,5 42,4 42,6 43,4 43,5 44,0 44,2 44,0 44,0 33,0 33,1 42,4

Mai 38,5 42,0 41,4 38,5 41,8 42,5 41,2 41,2 43,0 41,0 38,5 42,0 41,4 38,5 42,0 44,1 43,5 41,5 31,3 31,7 40,3

36,4 38,4 37,6

38,0

38,5 41,3 36,7 36,5 41,0 39,2 36,4 39,0 38,5 39,1 39,0 27,5 28,4

Juillet 34,9 36,8 36,0 34,9 36,0 35,0

35,4 34,2 38,5 35,0 34,9 36,8 36,0 34,9 38,0 36,6 35,4 35,7 25,9 26,4 34,9

Septembre 36,5 34,4 37,0 36,3 37,8 36,0 37,2 35,3 53,7 35,0 36,5 34,4 37,0 36,3 36,4 38,0 36,6 35,5

26,8 26,0 36,1

Octobre 38,0 37,4 39,0 38,4 38,0 38,8 37,7 37,8 38,6 57,1 38,0 37,4 39,0 38,4 37,6 37,5 38,0 40,0 28,0 26,1 38,0

Novembre 39,5 39,4 38,3 36,9 38,8 38,0 40,0 38,2 38,1 36,5 39,5 39,4 38,3 36,9 38,6 39,4 38,0 41,7 23,2 27,4 37,3

Décembre 38,6 38,6 36,0 38,2 37,6 38,2 38,0 36,7 38,0 38,0 38,6 38,6 36,0 38,2 38,7 37,5 36,0 37,0 26,4 24,8 36,5

MOYENNES 38,2 39,1 38,6 38,5 38,9 38,7 39,0 38,5 41,3 40,3 38,2 39,1 38,6 38,5 39,2 39,3 39,1 39,1 27,7 28,1 37,9

36,5

41,0

39,2

Juin

37,4

Station de Kaélé: paramètre température minimale en dégré celsus 10è

Année

Mois

1991

2006

2002

2004

2000

2005

2003

2001

1996

1990

1987

1999

1998

1997

1994

1992

1989

1995

1988

1993

Janvier 15,5 15,1 10,9 16,1 15,4 12,0 12,9 15,4 13,9 14,8 15,5 15,1 10,9 16,1 15,4 12,0 16,9 16,4 15,4 13,9 14,5

Février 11,5 17,6 18,0 19,2 17,0 15,8 15,4 18,9 16,0 16,5 11,5 17,6 18,0 19,2 17,0 15,8 16,0 17,1 18,9 16,0 16,7

102

Moyenne

J

F

Stat°

J

J

S

D

A

A

O

N

M

M

Total

19,5

21,4

22,0

20,5

20,5

19,4

19,0

18,2

18,4

17,2

Mars 16,0 19,1 23,0 19,2 22,0 21,6 16,0 21,2 18,6 22,2 16,0 19,1 23,0 19,2 22,0 21,6 23,8 18,4 21,2 18,6 20,1

Avril 16,9 20,4 21,9 21,2 23,5 21,5 19,4 21,2 19,0 16,2 16,9 20,4 21,9 21,2 23,5 21,5 20,0 20,0 21,2 19,0 20,3

Mai 14,2 21,8 19,5 19,5 17,3 12,5 11,4 20,4 19,0 16,5 14,2 21,8 19,5 19,5 17,3 12,5 21,1 18,6 20,4 19,0 17,8

Juin 19,8

19,8

22,0

21,4

20,5

20,5

18,0

18,2

17,2

15,2

19,5

Juillet 19,0 19,3 15,2 15,2 18,0 18,5 17,5 17,8 18,0 14,5 19,0 19,3 15,2 15,2 18,0 18,5 17,8 17,7 17,8 18,0 17,5

20,2

19,0 17,7 18,8

Octobre 21,2 18,0 19,6 19,6 16,3 16,80 18,6 18,5 17,3 16,0 21,2 18,0 19,6 19,6 16,3 19,5 18,0 18,7 18,5 17,3 18,4

Novembre 17,5 14,0 18,6 18,6 16,2 16,40 18,9 16,7 14,8 15,6 17,5 14,0 18,6 18,6 16,2 18,0 16,5 17,4 16,7 14,8 16,8

Décembre 16,9 18,4 15,2 15,2 16,6 15,1 15,1 15,6 14,9 15,6 16,9 18,4 15,2 15,2 16,6 15,3 15,0 15,0 15,6 14,9 15,8

MOYENNES 17,4 18,7 18,6 18,7 17,9 17,1 16,61 18,5 17,0 16,0 17,4 18,7 18,6 18,7 17,9 17,4 18,0 17,8 18,5 17,0 17,8

Août 20,2 20,3

20,2 12,2 15,8 17,9 19,0 17,3 15,5 20,2 20,3

20,2

20,2 12,2 15,8 14,7 17,0 19,0 17,3 17,8

Septembre 19,6 19,5 20,4 20,4 18,0 19,4 18,2 19,0 17,7 13,6 19,6 19,5 20,4 20,4 18,0 18,6 17,6 18,5

Nombre de jours de brume sèche

Maroua 17 17 17 9 4 0 0 0 0 4 10 13 91

Kaélé 16 17 15 8 2 0 0 0 0 3 9 13 83

Mokolo 15 16 14 9 3 1 0 0 0 0 3 8 80

Yagoua 10 12 8 3 0 0 0 0 0 1 5 6 45

Kousséri 21 19 16 10 3 0 0 0 0 1 12 17 99

Total 79 81 70 39 12 1 0 0 0 9 39 57 398

Moyenne 16 16 14 8 2 0 0 0 0 2 8 11 77

Source : Ministère du Transport/Délégation Provinciale du Transport/Service de la Météorologie

M : température maximale

m : température minimale

T°C : température moyenne

P(mm) : hauteur de précipitation mensuelle

BS : brume sèche

103

 

COURNARIE

104

Annexe 3: M/M.

Sortie:1509 Santé APA.

TELEGRAMME OFFICIEL

 
 
 

MAROUA,le 8 Avril 1940
GOUVERNEMENT YAOUNDE

N° 173 - Epidémie maladie 13 très sévère sur Territoire Kaélé stop population Moundang très émue plusieurs crimes rituels ont eu lieu./.

105

TABLE DE MATIERES

RESUME i

ABSTRACT ii

SOMMAIRE iii

LISTE DES TABLEAUX iv

LISTE DES FIGURES v

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS vi

DEDICACE vii

REMERCIEMENTS viii

PREMIERE PARTIE : LE PROJET DE THESE 1

INTRODUCTION GENERALE 2

1- DELIMITATION DU SUJET SUR LE TRIPLE PLAN THEMATIQUE, SPATIAL ET

TEMPOREL 2

1-1. Cadre thématique 2

1-2. Cadre spatial 3

1-3. Cadre temporel 6

2- PROBLEMATIQUE 6

3 - QUESTIONS DE RECHERCHE 9

3-1. Question générale de recherche : 9

3 -2. Questions spécifiques de recherche : 10

4- CONTEXTE SCIENTIFIQUE DE L'ETUDE 10

4-1. Approches physiques 10

4-2. Approches écobiologique et cyndinique 13

4-3. Approches épidémiologique et géomédicale 14

5- CADRE CONCEPTUEL ET APPROCHE ADOPTEE 17

6- OBJECTIFS DE L'ETUDE 21

6-1. Objectif général : 21

6-2. Objectifs spécifiques : 21

7- HYPOTHESES 21

7-1. Hypothèse générale : 21

7-2. Hypothèses spécifiques : 21

8- METHODOLOGIE 22

8-1. COLLECTE DES DONNEES SUR LE TERRAIN 22

8-1-1. Les données climatiques 22

8-1-2. Les statistiques épidémiologiques 22

8-1-3. Autres données 23

8-2. TECHNIQUES DE MESURE 23

8-2-1. Températures 23

8-2-2. Précipitations et humidité 24

8-2-3. Vent et pression 24

8-2-4. Brume sèche et charge bactérienne de l'air 25

8-3. TRAITEMENT DES DONNEES 25

8-3-1. Technique graphiques 25

a. Synthèse pluviothermique 25

b. Données épidémiologiques 26

c. Représentation cartographique 26

d.

106

Symboles utilisés 26

8-3. ANALYSE DU REGIME PLUVIOTHERMIQUE 26

9- CHRONOGRAMME DU TRAVAIL DE THESE 27

DEUXIEME PARTIE : 28

CHAPITRE 1 : CONTEXTE PHYSIQUE ET HUMAIN DU SITE D'ETUDE 29

1.1. INTRODUCTION 29

1.2. METHODES 29

1.3. RESULTATS ET ANALYSE 30

1.3.1. LES AEROSOLS ATMOSPHERIQUES A FORTE INCIDENCE

CLIMATOPATHOLOGIQUE 30

1.3.1.1. Des lithométéores variés 32

a. Brume sèche 32

b. Tempête de sable 33

c. Tempêtes de poussière 33

d. Tourbillons de poussière ou de sable 34

1.3.1.2. Des conséquences variées 34

1.3.2. LES PROCESSUS A L'ORIGINE DE LA GENESE DES LITHOMETEORES 35

a. La saltation 36

b. La reptation 36

c. La suspension 37

1.3.2.1. Les mouvements de masse 37

a. L'effet d'avalanche 37

b. Le triage 37

c. La corrasion 38

1.3.3. CONTEXTE PHYSIQUE DE L'EXTREME-NORD 38

1.3.3.1. Une platitude générale favorable aux flux aériens 39

1.3.3.2. Une formation végétale incapable de freiner le vent 39

1.3.3.3. Un aréisme qui accentue le caractère sec du milieu 42

1.3.3.4. L'Extrême-Nord dans le schéma météorologique africain 42

1.3.3.5. Une rudesse climatique agressive pour les organismes 44

1.3.3.6. Une présence abondante et cyclique de la brume sèche 47

1.3.3.7. La brume sèche, un type de temps caractéristique de l'Extrême-Nord 50

1.3.3.8. Une forte insolation annuelle 51

1.3.3.9. Une abondante évapotranspiration 51

1.3.4. CONTEXTE HUMAIN ET SANITAIRE DE L'EXTREME-NORD 51

1.3.4.1. Une population diversifiée et en pleine expansion 51

1.3.4.2. Une région à risque épidémiologique élevé 53

1.3.4.3. La part marginale de la méningite dans les programmes de santé 53

1.3.4.4. Des stratégies officielles de lutte circonstancielles 54

a. L'OMS et les recommandations en cas d'alerte 54

b. Les conduites dictées par l'Administration en cas de menace 55

c. Les ONG et les Missions 56

d. Les médias et la méningite 56

1.3.4.5. Des armes traditionnelles peu certaines 57

1.3.4.6. Autres méthodes traditionnelles de lutte contre la méningite 57

a. Les croyances religieuses 57

b. Les mouvements de population 58

c. Quelques méthodes pratiques de lutte 58

107

1.4. DISCUSSION 59

1.4.1. La brume sèche : le parent pauvre du bilan d'érosion 59

1.4.2. La brume sèche : un lithométéore caractéristique des régions sèches 59

1.4.3. L'Extrême- Nord Cameroun: un milieu à risque 59

1.5. CONCLUSION 62

CHAPITRE 2 : ETAT DE LIEUX DE L'INCIDENCE ET RYTHME D'OCCURRENCE

DE LA MENINGITE CEREBRO-SPINALE DANS L'EXTREME-NORD 63

2.1. INTRODUCTION 63

2.2. METHODES 63

2.3. RESULTATS 64

2.3.1. LA MENINGITE CEREBRO-SPINALE : UNE PATHOLOGIE TROPICALE A

MANIFESTATION ENDEMO-EPIDEMIQUE 64

2.3.1.1. Étiologie 65

a. Le germe 65

b. Le terrain 65

2.3.1.2. Épidémiologie 65

2.3.1.3. Anatomie pathologique et physiopathologie 66

2.3.1.4. Étude clinique 66

a. Le syndrome méningé 66

b. Le syndrome infectieux 67

2.3.1.5. Formes compliquées et séquelles 68

2.3.1.6. Traitement et prévention 68

2.3.2. LA MENINGITE : UNE MALADIE DONT L'AMPLEUR VARIE DANS

L'ESPACE ET LE TEMPS 69

2.3.2.1. Un endémisme avéré de la méningite dans l'Extrême-Nord 69

2.3.2.2. Une ampleur variable dans l'espace 70

2.3.2.3. Une maladie dont l'intensité varie selon les mois 71

2.3.3. UN FORT TAUX DE MORTALITE DE LA MENINGITE PARMI LES

MALADIES A POTENTIEL EPIDEMIQUE 72
2.3.4. LA MENINGITE : UNE MALADIE DONT L'INTENSITE VARIE EN

FONCTION DE LA STRUCTURE DEMOGRAPHIQUE DES VICTIMES 74

2.3.4.1. Une maladie qui touche surtout les jeunes 74

2.3.4.2. Une maladie mal connue par les populations 76

2.4. DISCUSSION 77

2.4.4.1. Une pathologie sous la dépendance étroite du rythme climatique 77

2.4.4.1.1. Une apparition spatiale différentielle des cas déclarés de méningite 79

2.4.4.1.2. Une pathologie des jeunes 80

2.4.4.1.3. Des perspectives médico-sanitaires prometteuses 81

2.5. CONCLUSION 82

CONCLUSION GENERALE 83

BIBLIOGRAPHIE 87

WEBOGRAPHIE 91

ANNEXES 92

Annexe 2: Les données climatiques des différentes stations météorologiques de l'Extrême-

nord Cameroun 94

Annexe 3: 104

TABLE DE MATIERES 105






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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon