UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ
I
THE UNIVERSITY OF YAOUNDE I
Faculté des Arts, lettres Faculty of Arts,
Letters
et Sciences Humaines and Social Sciences
Département de Géographie Geography
Department
BRUME SECHE ET MENINGITE CEREBRO-SPINALE
DANS L'EXTREME-NORD CAMEROUN
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA)
Par :
Bienvenu MARQUIS
Maître ès Géographie option
géographie physique Spécialité : Climatologie et
Environnement
Sous la direction de :
Maurice TSALEFAC
Professeur des Universités
Année 2008-2009
i
RESUME
Le présent travail décrit les variations
saisonnières de brume sèche et leurs effets actuels et futurs sur
la santé humaine, ainsi que la manière dont les populations de
l'Extrême Nord, aire d'endémie méningitique, peuvent en
atténuer les effets néfastes moyennant des stratégies de
lutte plus ou moins adaptées contre les épidémies de
méningite cérébro-spinale.
La réalisation de cette étude est basée
sur l'analyse comparative des statistiques épidémiologiques, de
1987 à 2007, et sur des données climatiques (brume sèche,
température et précipitation), de 1990 à 2007. Ces
données ont été obtenues grâce aux concours de la
Délégation Régionale du Transport, Service de la
Météo de Maroua, pour les données climatiques, et de la
Délégation Régionale de la Santé publique de
l'Extrême Nord à Maroua pour les données
épidémiologiques. Nous avons aussi utilisé les documents
divers relatifs à notre thème d'étude, notamment un
questionnaire sur la connaissance de la méningite par les populations
des sites d'étude.
Les résultats obtenus montrent que le climat chaud, sec
et brumeux d'une part et le contexte humain et médico-sanitaire d'autre
part, semblent représenter un ensemble des conditions propices au
développement de la maladie. On a pu également observer que la
méningite fait toujours des victimes parmi les populations à
cause notamment de la mauvaise connaissance qu'elles en ont. De plus, les
épidémies de méningite varient en fonction de l'espace et
du temps. Par ailleurs, les stratégies officielles ne permettent pas de
lutter efficacement contre la maladie en cas d'épidémie. Les
méthodes de lutte traditionnelles quant à elles, s'avèrent
mal adaptées à la réalité scientifique, par
conséquent plus enclines à entretenir un « climat
épidémique ».
Mots clés : brume sèche, méningite
cérébro-spinale, épidémie, Extrême Nord.
ii
ABSTRACT
This work focuses on haze seasonal variations the impact
of climatic factors, especially haze, on the development of cerebro-spinal
meningitis in the far-North Province of Cameroon. It also describes the
different strategies elaborated to fight more or less efficiently against this
endemic disease.
The realization of this work is based on the comparative
analysis of epidemiological statistics gathered from 1987 to 2007, and on
climatic data (haze, temperature and rainfall) collected from 1990 to 2007.
These data were obtained thanks to the contribution of the Meteorological
service of the Regional Delegation of Transport in Maroua (climatic data) and
the Regional Delegation of Public health for the far-North in Maroua
(epidemiological data). Different research documents were also used, notably a
research questionnaire on the knowledge of meningitis by the sample population
of this study.
Results obtained show that climatic characteristics (high
temperature, low rainfall amount and haze seasonal variations) and the social
context influence the occurrence and the development of meningitis. It was also
realized that meningitis and haze intensity are submitted to spatial and
periodic variations. Because of lack of educational knowledge concerning
meningitis, this dangerous disease continues to attack mostly youths. And the
existing strategies, both modern and traditional are not efficient
enough.
Key words: haze, cerebro-spinal meningitis, epidemic,
Far-North Region
iii
SOMMAIRE
RESUME i
ABSTRACT ii
SOMMAIRE iii
LISTE DES TABLEAUX iv
LISTE DES FIGURES v
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS vi
DEDICACE vii
REMERCIEMENTS viii
PREMIERE PARTIE : LE PROJET DE THESE 1
INTRODUCTION GENERALE 2
DEUXIEME PARTIE : 28
CHAPITRE 1 : CONTEXTE PHYSIQUE ET HUMAIN DU SITE D'ETUDE 29
CHAPITRE 2 : ETAT DE LIEUX DE L'INCIDENCE ET RYTHME
D'OCCURRENCE
DE LA MENINGITE CEREBRO-SPINALE DANS L'EXTREME-NORD 63
CONCLUSION GENERALE 83
BIBLIOGRAPHIE 87
WEBOGRAPHIE 91
ANNEXES 92
TABLE DE MATIERES 105
iv
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Chronogramme de la thèse 27
Tableau 2: Phénomènes
météorologiques courants qui réduisent la
visibilité 32
Tableau 3: Nombre moyen de jours de brume sèche 47
Tableau 4: Groupes ethniques dans Maroua urbain 52
Tableau 5: Effectif de population de la Régionale 52
Tableau 6: Les moyens de lutte contre la méningite
selon les populations 57
Tableau 7: Cas et décès de méningite dans
l'Extrême-Nord 69
Tableau 8: Répartition des cas de méningite
cérébro-spinale par mois dans l'Extrême Nord
(1998-1999) 71
Tableau 9: variation mensuelle de la méningite de
1990-2000 71
Tableau 10: Evolution des Maladies à potentiel
Epidémique dans l'Extrême-Nord (1990-
2000) 73
Tableau 11: distribution des cas de méningite à
l'Extrême Nord par district et par âge 74
Tableau 12: distribution des décès de
méningite à l'Extrême-Nord par district et par âge
75
Tableau 13: Les différentes causes de la
ménigite selon les populations 76
v
LISTE DES FIGURES
Figure 1: L'Extrême-nord Cameroun: situation et districts
de santé 4
Figure 2: Mode d'entraînement des particules 36
Figure 3: Carte orohydrographique de l'Extrême-Nord 41
Figure 4: Masses d'air et saisons 43
Figure 5: Évolution interannuelle de la
pluviométrie dans l'Extrême Nord: 1987-2006 44
Figure 6: Climat et végétation de
l'Extrême-Nord 45
Figure 7: Variations saisonnières de la brume sèche
dans l'Extrême-Nord 47
Figure 8: Situation météorologique au sol dans
l'Extrême-Nord 49
Figure 9: situation météorologique de
l'Extrême-Nord au sol 49
Figure 10: Le méningocoque vu au microscope
(d'après médicine tropicale publié en ligne
le vendredi 15 février 2008) 65 Figure 11:Variation
interannuelle des cas et décès de méningite dans
l'Extrême-Nord
(1987-2000) 69 Figure 12: Evolution interannuelle des
cas/décès de méningite cérébro-spinale
par
départements (1997-1999) 70 Figure 13: variation
saisonnière des cas et décès de méningite dans
l'Extrême-Nord (1990-
2000) 72
Figure 14: Évolution interannuelle de 4 MAPE dans
L'Extrême-Nord: 1989-2005 72
Figure 15: distribution des cas de maladies à potentiel
épidémique (1990-2000) 73
Figure 16: distribution des décès de maladies
à potentiel épidémique (1990-2000) 74
Figure 17: Pourcentage de cas de méningite à
l'Extrême Nord par district et par âge 75
Figure 18: Pourcentage de décès de méningite
à l'Extrême Nord par district et par âge 76
Figure 19: Histogramme de fréquence des causes de la
ménigite selon les populations 77
Figure 20: Cas et décès de méningite
cérébro-spinale dans l'Extrême-Nord: 1989-2007 78
vi
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
CPC : Centre Pasteur du Cameroun
DRSP/EN : Délégation Régionale de la
Santé Publique de l'Extrême-Nord
FED FIT LCR
: Fonds Néerlandais de Développement.
: Front intertropical
: Liquide céphalo-rachidien
MAPE : Maladie à potentiel épidémique
MINPAT : Ministère du Plan et de l'Aménagement
du Territoire
MINSANTE : Ministère de la Santé Publique
OMM : Organisation Météorologique Mondiale
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG SIDA ZIT
|
: Organisation non gouvernementale
: Syndrome d'Immunodéficience Acquis
: Zone de Convergence Intertropicale
|
DEDICACE
vii
A ma grand-mère, feue FOULDA
viii
REMERCIEMENTS
A la source de ce parcours, se trouve le Professeur TSALEFAC
qui nous a accueillis au DEA, sans hésiter. Nous avons beaucoup
apprécié qu'il ait bien voulu laisser germer toutes les
idées qui fourmillaient en nous, avant de les encadrer continuellement
par des conseils très précieux. Nous lui témoignons toute
notre reconnaissance.
Nous remercions ensuite l'ensemble des enseignants du
Département de Géographie de l'Université de
Yaoundé I. Nous pensons particulièrement :
? aux Professeurs Ngwa Nebassina, Kegne Fodouop, Tchawa Paul,
Elong Gabriel, Ngoufo Roger ;
? aux Docteurs, Mougoué Bernard, Tchindjang Mesmin.
Nos remerciements vont aussi à l'Institut de Recherche
Pour le Développement (IRAD) du Cameroun, à l'ensemble des
personnels de la Délégation Provinciale de la Santé
Publique de l'Extrême-Nord ainsi qu'aux Services Départementaux de
la Météo de Yagoua et ceux de la Région à Maroua ;
spécialement à Monsieur André Beswé.
C'est enfin l'occasion de dire nos remerciements à mes
parents, Monsieur Tchoupsia Oéna et Madame Djandalda Antoinnette,
à mes frères, au Capitaine Garangsou Clément.
Et que tous ceux qui n'ont pas été
nommément cités trouvent également l'expression de nos
sincères remerciements.
1
PREMIERE PARTIE : LE PROJET DE THESE
Cette partie est consacrée à l'introduction
générale dans laquelle sont développés les
points
suivants :
- Présentation du sujet sur les plans
thématique, spatial et temporel ;
- Problématique ;
- Questions de recherche ;
- Contexte scientifique ;
- Cadre conceptuel et approche adoptée ;
- Objectifs ;
- Hypothèses ;
- Méthodologie ;
- Chronogramme de thèse.
2
INTRODUCTION GENERALE
1- DELIMITATION DU SUJET SUR LE TRIPLE PLAN THEMATIQUE,
SPATIAL ET TEMPOREL
1-1. Cadre thématique
La pollution de l'air porte atteinte à la santé
et à la qualité de vie des populations. Elle fait peser des
coûts directs sur l'économie, à travers la demande accrue
des services médicaux et la baisse de valeur du patrimoine naturel
qu'est l'air pur. De ce fait, l'amélioration de la qualité de
l'air est d'une importance capitale. Dans ce cadre, il est demandé aux
pays en développement d'élaborer des mesures de prévention
et de réduction efficaces à l'encontre des polluants dommageables
(COM/ENV/TD : 2007).
L'analyse des poussières minérales s'est
imposée au cours des dix dernières années, comme un des
sujets majeurs des études environnementales (Ozer, Bodart et Tychon
2007). Les études menées par Nicholson (2001) et Ozer (2002)
montrent que l'augmentation de l'érosion éolienne
constatée depuis quelques décennies dans les régions
arides et semi-arides d'Afrique, est liée aux pressions sur
l'environnement, sujet à un changement climatique, se traduisant par un
déficit pluviométrique et une injection dans l'atmosphère,
de fortes quantités de lithométéores.
Cette concentration de poussières minérales a
maintes conséquences adverses sur l'environnement et la santé. En
effet, elles provoquent des infections respiratoires, des maladies
cardio-vasculaires et d'autres troubles de santé (Bielders et al.2001).
La brume sèche par exemple, est l'une des expressions du risque
sanitaire dont l'analyse spatiale en géographie permet de dégager
la position au sein du système pathogène
Etant donc donné que l'état de santé d'un
individu ou d'une société résulte d'un système
multifactoriel complexe dont la mise en évidence concerne plusieurs
disciplines, les recherches en matière de santé reconnaissent
aujourd'hui l'influence du climat sur certaines pathologies, à l'instar
de la méningite cérébro-spinale dont la présence
dans les milieux sahéliens pose un réel problème
épidémiologique. Les cas déclarés de
méningite y semblent augmenter avec la fréquence
élevée du phénomène climatique que
représente la présence cyclique des lithométéores.
D'où l'importance du thème « Brume sèche et
3
méningite cérébro-spinale dans
l'Extrême-Nord Cameroun ». En effet, s'intéresser à
l'incidence du régime de brume sèche sur la méningite
cérébro-spinale, c'est-à-dire l'impact réel des
lithométéores sur les cas de méningite
cérébro-spinale dans l'espace sahélien, présente un
double intérêt. D'abord scientifique, car il s'agit d'une approche
systémique axée sur la pluridisciplinarité, associant la
géographie à l'épidémiologie, dans leur tentative
commune de rechercher les différentes causes des pathologies, notamment
de la méningite cérébro-spinale. D'ailleurs le professeur
Khayat, cancérologue, lors du 11e festival de
géographie de Saint-Dié-des-Vosges qui a eu pour thème
« la géographie et la santé » (
http://wwwmagazine-littéraire.com
2000), affirmait dans un entretien que :
« La plupart des grandes pathologies et des grandes
épidémies ont un lien avec l'espace. Les maladies infectieuses
ont un lien évident avec la géographie (...) la géographie
de la santé est donc très importante pour comprendre les
spécificités des maladies, elle peut en donner les clés et
à terme, nous permettre de mieux lutter contre ces pathologies
».
En s'intéressant à l'évolution de la
méningite cérébro-spinale dans un milieu par
définition sec, comme c'est le cas du Sahel camerounais, le
présent thème se place à l'intersection de plusieurs
disciplines, les recoupant, les transcendant même. A travers la
méningite, ce thème se situe au coeur de la géographie
médicale et culturelle sans pour autant sortir de
l'épidémiologie et de la santé publique. L'étude de
l'influence de la brume sèche sur cette pathologie nous ramène en
géographie physique (climatologie appliquée,
géomorphologie dynamique) ou tout simplement en géographie.
Ensuite social. En effet aborder l'étude d'une maladie
épidémique renvoie inévitablement à la population
dont la communauté scientifique et le politique tous ensemble essaient
de réduire l'impact. En effet une population saine est un gage
irréfutable de développement, concept si cher aux pays africains
à dont le Cameroun.
1-2. Cadre spatial
Notre étude se limite à l'espace sahélien
camerounais (fig. 1), précisément entre le Mayo-Louti et le lac
Tchad où s'étend la Région de l'Extrême-Nord.
Celle-ci est limitée à l'ouest par le Nigeria et à l'est
par le Tchad, au sud et au nord.
4
Figure 1: L'Extrême-nord Cameroun: situation et
districts de santé
5
Le choix de ce site a été
déterminé par la fréquence temporaire élevée
du phénomène climatique que représente l'abondante
présence des lithométéores d'une part ; et d'autre part,
par le problème épidémiologique que pose la
méningite cérébro-spinale, induisant dans cette portion du
territoire national, une relative disponibilité des données et
une facilité d'observation meilleure qu'ailleurs.
Les 34263 Km2 de cette circonscription
administrative forment un ensemble morphologique
hétérogène qui s'échelonne d'ouest en est, de la
chaîne montagneuse des Mandara à la plaine du Logone en passant
par la plaine du Diamaré. Il s'incline légèrement du sud
au nord.
Le climat y est globalement chaud (Marquis : 2007). En effet,
les moyennes thermiques annuelles de 1990 à 2000 indiquent :
29,14°C à Kaélé ; 28,05°C à Maroua,
28,02°C à Mokolo, 27,9°C à Yagoua et
28,08°C à N'Djaména. Il est également sec, même
si les totaux pluviométriques restent variables. Il tombe 1003 mm
à Mokolo; 973 mm à Kaélé et 815 mm à Maroua,
1011 mm à Yagoua et 745 mm à N'Djaména. L'amplitude
thermique annuelle y est forte avec 7,37°C à Kaélé,
7,35°C à Maroua 7,18°C à Mokolo, 6.1°C
à Yagoua et 9°C à Djaména, mais surtout une brume
sèche abondante de novembre à avril. Ce climat semble propice au
développement de la méningite qui menace en permanence les
populations.
La diversité ethnique de cette province marque
l'espace. En effet, dans les Départements du Logone et Chari et du Mayo
Danay vivent majoritairement les Massa, lesToupouri, les Kotoko et les
Mousgoum. Les Départements du Diamaré et du Mayo Kani qui
couvrent la pédiplaine du Diamaré abritent les Moundang, les
Guiziga et les Peuhls. Enfin, les Monts Mandara qui regroupent le Mayo Sava et
le Mayo Tsanaga sont habités par les Mafa et les Mandara (Atlas de la
Province Extrême-Nord Cameroun : 2000).
Les infrastructures sanitaires sont assez bien spatialement
réparties par rapport à certaines régions du pays avec 28
districts de santé, 2 hôpitaux de référence à
Maroua et à Yagoua et des centres de santé intégrés
publics et privés. Les insuffisances concernent beaucoup plus la
disponibilité des médicaments et du personnel
spécialisé dans les domaines comme la neurologie.
6
1-3. Cadre temporel
Cette étude porte sur une période de vingt
années consécutives pour les données climatiques les
données épidémiologiques concernant la méningite,
de 1987 à 2007. Cette période est celle durant laquelle la
maladie a connu des fluctuations marquées par des formes
épidémiques et des années simples. L'observation et
l'analyse des données climatiques et épidémiologiques
peuvent permettre de dégager des tendances et donner une meilleure
visibilité de la situation épidémiologique de
l'Extrême-Nord Cameroun.
2- PROBLEMATIQUE
L'étude des poussières atmosphériques
connue sous le nom de lithométéores, de brume sèche, de
brume de poussières auxquelles s'ajoutent des particules organiques
vivantes ou non, s'est imposée comme l'un des sujets majeurs
traités dans les sciences géographiques et environnementales. La
grande importance que revêtent la brume sèche ou mieux les
poussières en suspension sur le fonctionnement des climats et la
circulation aérienne, a conduit la météorologie à
s'intéresser à ce phénomène. La brume sèche
en tant qu'élément mineur du climat devient un champ
d'étude porteur en climatologie, au point d'être
considérée comme un indicateur climatique synthétique de
la désertification (Ozer 2002). Si sa prise en compte se traduit en
agronomie, en termes d'appauvrissement des sols, l'analyse spatiale des
lithométéores permet d'identifier un centre d'émission
ainsi que l'aire de diffusion et d'extension des particules terrigènes,
le coeur saharien étant reconnu aujourd'hui comme lieu d'origine ou de
genèse des particules terrigènes qui, une fois injectées
dans l'atmosphère, vont évoluer vers des basses latitudes
à la faveur de l'harmattan. Le vent est un agent du modelé
terrestre, à travers sa vitesse et sa turbidité. En d'autres
termes, l'érosion éolienne en régions saharienne et
sahélienne introduit dans l'atmosphère d'importantes
quantités d'aérosols. Ceux-ci sont des particules
lithosphériques arrachées du sol, généralement
constituées d'argiles fertiles, mises en suspension et qui forment la
brume sèche. L'étude de ce élément du climat
renvoie à deux familles de paramètres
météorologiques, à savoir la position du FIT et le
gradient horizontal de pression. En effet, l'équateur
météorologique se déplace suivant les saisons.
D'après L'Hote (in Atlas de la Province Extrême-Nord Cameroun 2000
:17), en janvier, l'équateur se situe en moyenne par 4° de latitude
nord. La région est alors sous la dépendance des alizés
continentaux d'est. Il s'agit de l'Harmattan, induit par le
7
prolongement de l'Anticyclone des Açores : c'est la
saison sèche. Par contre en aout, toute la région est sous
l'influence des masses d'air provenant des Anticyclones de Ste
Hélène à l'origine de la mousson instable et humide,
d'où la saison des pluies.
L'étude des lithométéores que
représente la brume sèche permet également de
définir le régime de brume sèche, constitué de ses
variations saisonnières ainsi que de ses caractéristiques
physico-chimiques. Pendant la saison sèche qui va de novembre à
mai, l'atmosphère au-dessus de l'Extrême-Nord est essentiellement
marquée par la présence de la brume sèche. En effet Maroua
totalise 91 jours de brume sèche, Kaélé 83, Mokolo 80,
Kousséri 99 et Yagoua 45. Ce lithométéore qui
n'apparaît que par temps sec provient d'une projection dans
l'atmosphère, de fines particules minérales par le vent (Rognon,
Arrué et Coudé-Gaussen 1997 : 109-116) depuis le Sahara. Son
apparition périodique permet d'observer un cycle de la brume
sèche dont les conséquences sur la santé et certaines
activités humaines sont plus ou moins connues. Par exemple,
l'intensité de la brume sèche mesurée le plus souvent par
la réduction de la visibilité, rend difficile et interrompt
même parfois la navigation aérienne (Suchel 1986 : 228).
Sur le plan sanitaire, une forte inhalation des
poussières aériennes provoque une réaction allergique qui
se manifeste par des secrétions oculaires et rhino-pharyngées. On
parle dans ce cas de la conjonctivite et de la méningite, qui sont plus
fréquentes pendant cette période de l'année. Cela conduit
à penser, par exemple, que la survenue des épidémies de
méningite cérébro-spinale est liée aux variations
saisonnières de brume sèche. Justement au Cameroun, Beauvilain
(1989 :181) constate que « la méningite sévit
pratiquement chaque année en saison sèche avec plus ou moins de
gravité (...) Pourtant, année après année, c'est
vraisemblablement la maladie qui fait plus de victimes ». S'agissant
de la variable climatique, les populations savent que la méningite
apparait entre janvier et mai (Beauvilain 1989 : 187). Fortement
dépendant de la brume sèche véhiculée par
l'Harmattan, les épidémies de la méningite atteint la
même année de vaste portion du continent. Par conséquent,
faire allusion à l'harmattan, c'est renvoyer inévitablement au
vent et aux saisons. Cet auteur souligne également que la
méningite sévit avec un cycle assez régulier de
brèves périodes de deux ou trois années de virulence
maximale suivi de cinq à sept années de faible virulence en
raison de l'immunité acquise par les populations. L'atténuation
progressive de celle-ci et la naissance de nouveaux enfants non
immunisés,
8
permet alors une nouvelle phase de l'épidémie.
On peut alors comprendre que cette pathologie est sous la dépendance
étroite du contexte sociétal.
Pour sa part, la méningite
cérébro-spinale ou à méningocoque est une maladie
épidémique d'origine bactérienne, dont l'agent responsable
est N. meningitidis, un germe à gram négatif, de
réservoir strictement humain, sévissant sous forme
endémo-épidémique dans la ceinture méningitique
décrite pour la première fois par Lapeyssonnie en 1962 (Aubry
2004 : 2) dans laquelle est incluse le Cameroun septentrional. La
méningite cérébro-spinale y sévit avec un centre
géographique qui est situé au Tchad, pays voisin de la
Région de l'Extrême-Nord Cameroun. Cette ceinture située
entre le 8e et le 16e degré de latitude Nord, de
l'Atlantique à la Corne de l'Afrique, regroupant au départ les
régions semi-désertiques de l'Afrique subsaharienne, est en
extension aujourd'hui, d'après l'OMS. La méningite apparait ainsi
clairement comme un risque épidémiologique de très grande
importance, en ce sens que, entre autres, 54% des malades présentent
après guérison des anomalies au rang desquelles on peut citer la
surdité, le retard mental et des séquelles neurologiques.
Voilà pourquoi le bureau régional OMS pour l'Afrique prône
le renforcement de systèmes nationaux de surveillance de la
méningite par l'adoption d'une approche intégrée
permettant de coordonner et d'intégrer toutes les activités et
programmes de prévention et de lutte contre la méningite. Dans la
réalité, l'apparition soudaine des cas de méningite se
transforme très vite en bouffée d'épidémie.
L'éclosion phénoménale des cas d'attaque alimente les
débats tant scientifiques que médiatiques. A ce propos, l'examen
des archives nous permet de constater en 1992 (Cameroun Tribune
n°5080 : 4) qu'en date du 25 février de la même
année 3000 cas ont été déclaré pour 249
décès. Les zones rurales et les montagnes ont alors
été les plus touchées. Mais au cours d'autres
années, la situation presque inverse a été
observée. On se demande alors pourquoi des variations aussi
tranchées entre les différents secteurs de santé. Pour
certains spécialistes de l'épidémiologie, la
sècheresse et la promiscuité favorisent la maladie, incriminant
ainsi deux familles de facteurs à savoir : le climat et le contexte
social auxquels on ajoute l'insuffisance de médicament et des mesures de
prévention. Par ailleurs, le quotidien national note que la campagne de
vaccination ratée de février 1991 pourrait aussi expliquer
l'ampleur de l'attaque (Cameroun Tribune n°5080 : 4).
9
En observant l'évolution des maladies à
potentiel épidémique dans cette région sahélienne
(Marquis 2007), on constate qu'en dix ans, la méningite compte pour 21%
des cas de maladies épidémiques contre 63% pour la rougeole, 16%
pour le choléra et 0,25% pour la fièvre jaune. Elle se place
ainsi au second rang, en ce qui concerne les cas déclarés, mais
représente à elle seule 44% des causes de décès,
suivie du choléra avec 30%, 23% pour la rougeole et 3% pour la
fièvre jaune. C'est donc décidément une pathologie
meurtrière. Cependant, les véritables situations
d'épidémies sont peu fréquentes, du fait de l'action des
services de santé compétents. Toutefois, selon le rapport de la
mission d'appui a la lutte contre l'épidémie de méningite
dans la région de l'Extrême-Nord du 20 au 23 avril 2007 qui a eu
pour objectif d'évaluer la situation épidémiologique de la
méningite cérébro-spinale et apporter un appui technique
conséquent, les données envoyées au niveau central par le
Délégué régionale de la Santé Publique de
l'Extrême-Nord, font état de 117 cas et 08 décès dus
à la méningite cérébro-spinale depuis le
début de l'année 2007. 19 districts de santé sur 28 sont
concernés parmi lesquels Kar-Hay, Koza, Mogodé et Kolofata qui
à certains moments, ont atteint et même dépassé le
seuil d'alerte de 05 cas pour 100.000 habitants par semaine.
Par ailleurs, cette pathologie bénéficie d'un
contexte social essentiellement marqué par une prise en charge
insuffisante du point de vue médical doublée d'une connaissance
médiocre des causes de sa survenue. Par exemple, sur 500 individus
interrogés, 41% de l'effectif estiment que la méningite est
causée par la poussière. De plus, la proportion de ceux qui sont
encore attachés aux méthodes traditionnelles est également
importante. 38% des hommes et 37% des femmes estiment que le guérisseur,
le devin, entre autres sont compétents pour la lutte contre cette
maladie.
3 - QUESTIONS DE RECHERCHE
3-1. Question générale de recherche :
Quelle est l'impact de la brume sèche sur le
développement de la méningite dans
l'Extrême Nord Cameroun ?
10
3 -2. Questions spécifiques de recherche :
? Quels sont les caractéristiques physicochimiques et
les rythmes d'occurrence de la brume sèche dans l'Extrême-nord
Cameroun?
? Quel est le profil saisonnier de la méningite
cérébro-spinale dans l'Extrême-Nord?
? Existe-t-il une relation entre ce profil et les rythmes
d'occurrence de la brume sèche dans l'Extrême-Nord?
? Comment réduire le développement de la
méningite cérébro-spinale à
l'Extrême-Nord?
4- CONTEXTE SCIENTIFIQUE DE L'ETUDE
Il est aujourd'hui bien connu que « le climat agit
sur l'homme - l'homme sain comme le malade - et c'est tout le chapitre du
« climatisme » auquel les médecins s'attachent fort justement
» (Péguy 1972 : 321). C'est dire que le champ d'étude
dans lequel s'inscrit le thème dont il est question ici n'est pas une
nouveauté en soi. En effet nombreux sont les auteurs qui se sont
penchés sur la relation étroite qu'entretiennent le climat
(l'environnement dans un sens général) et les pathologies
humaines. La géographie des nombreuses maladies parasitaires est
l'expression spatiale de systèmes pathogènes formés de
deux ou trois composantes (Derruaux 2005 :337). Ces composantes sont l'agent
pathogène, l'hôte et le vecteur éventuel. Chaque
élément est un maillon interdépendant et interactif de la
chaîne pathogène qui doit trouver un environnement favorable
à sa dynamique. Dans cette optique, on a pu identifier deux familles de
variables environnementales qui se combinent, les unes relevant des
caractéristiques du biotope et de la biocénose, les autres
directement liées au fait anthropique : l'espace pathogène dans
lequel l'air de transmission d'une maladie donnée est circonscrite et
identique, relève de l'analyse spatiale à laquelle s'ajoute une
analyse systémique. En ce qui concerne le lien entre la brume
sèche et la méningite célébro-spinale, trois angles
d'approches majeures ont été identifiés.
4-1. Approches physiques
Le phénomène atmosphérique que
représente les lithométéores, les aérosols et
finalement la brume sèche, a été tour à tour
étudié par les géologues, les pédologues
11
comme Papastefanou, Manolopoulou, Stoulos, Ioannidou et
Gerasopoulos (2001) Alpert et Ganor (2001), Kalu (1979), Middleton et Goudie (
2001), Middleton (1985), les agronomes, les météorologues et les
climatologues : Arléry, Grisollet et Guilmet (1973), Ben Mohamed,
Frangi, Fontan et Druilhet (1992), L'Hôte, Mahé, Somé et
Triboulet (2002), Morel (1995 et1998), Nicholson (2001), Ozer, (1993, 2000,
2002, 2003 2005), Prospero (1999).
Dans une optique de quantification des dépôts de
poussières au sol, les études de géologie, de
pédologie et d'agronomie ont été effectuées par
Orange, Gac, Probst et Tanre (1990). Ces mesures de dépôts de
poussières au sol ont été déterminées
grâce à l'utilisation d'un capteur pyramidal d'aérosols
couplé d'une pompe à filtres millipores. Les analyses
granulométriques de ces poussières ont montré que leur
taille est comprise entre 10 et 15 microns. Pour des aérosols de cette
dimension, la vitesse moyenne de transfert oscille autour de 35 cm/s.
cependant, même si le capteur fournit une bonne estimation de
poussières, l'étude n'a pas permis d'estimer la quantité
de poussières remobilisée par le vent. Toutefois, cette
étude souligne l'importance des aérosols terrigènes dans
le cycle géochimique des éléments naturels. Voilà
pourquoi ces auteurs recommandent la prise en compte systématique de ces
aérosols dans tout essai de modélisation des flux de
matières, car ils influencent la qualité chimique des pluies, des
sols, des eaux de surface et de leurs matières en suspension.
Les mesures de dépôts de poussières au sol
ont également été effectuées par des agronomes dans
le but de quantifier la dégradation des sols cultivables. Bielders,
Alvey et Cronyn (2001), Bodart (2004), Mainguet, Canon-Cossus et Chemin (1979),
Wilson (1971), Wilson (1973). Modi, Druilhet, Fontan et Domergue (1997)
soulignent tous que ce sont les particules les plus fines qui sont
projetées dans l'atmosphère. Ces particules pour l'essentiel
constituées d'illites, de chlorites et inter stratifiés gonflants
arrachées au sol, dépendent de la nature du substratum et des
altérites. Cette activité que représentent les processus
morphogénétiques en milieux secs dont l'agent de transport est le
vent, entraîne à terme la perte de fertilité des sols.
Mais étant donné la grande importance que
revêtent les poussières atmosphériques, sur le
fonctionnement des climats et la circulation aérienne, les
météorologues ont été les premiers à
s'intéresser à ce phénomène Hountondji, Ozer,
Nicolas (2004), Karimoune
12
(1994), Ozer, Erpicum (1995), Ozer, Erpicum, Demarée et
Vandiepenbeeck (2003), Vannitsem et Demaree (1991). Ce n'est donc pas
étonnant que leurs méthodes de prélèvement aient
été les plus couramment utilisées. Elles consistent en la
collecte des poussières éoliennes sur filtres millipores, par
aspiration d'un volume d'air mesuré par compteur. Les données
recueillies sont alors exprimées en microgramme/m3.
Cependant, les donnés les plus disponibles dans les stations
météorologiques concernent l'appréciation visuelle de la
brume sèche dont l'intensité est déterminée par
l'observateur.
En analysant les récentes modifications ainsi que les
impacts environnementaux du climat de la région de Gouré, Ozer,
Badart, Tychon (2002) affirment que le vent est l'unique paramètre
climatique capable d'injecter des particules terrigènes dans
l'atmosphère. En associant la vitesse du vent aux cas de
déflation, ils observent une nette corrélation entre les deux
paramètres. Sur la base de cette étude, il leur apparaît
que le vent devient capable d'initialiser l'érosion dès 6m/s et
dépasse le seuil de 5% de déflation pour une vitesse de 7m/s.
Plus la vitesse du vent est violente, plus le taux de déflation est
élevé. Cependant, ces valeurs doivent être
considérées comme une moyenne indicative, car la vitesse du vent
varie en fonction de la journée, des saisons et du couvert
végétal. En estimant la quantité de poussière dans
l'air, ces auteurs affirment qu'il est maintenant irréfutable que la
pollution de l'air par les poussières minérales a maintes
conséquences adverses sur l'environnement et sur l'homme. Des travaux
similaires ont été menés par des auteurs tels que
Prospero, Ginoux, Torres, Nicholson et Gill (2002), Rodriguez, Querol,
Alastuey, Kallos et Kakaliagou (2001), Rodriguez, Querol, Alastuey, Viana et
Mantilla (2003), Rognon (1991), Tegen et Fung (1995).
Nouaceur (2002 : 87-93) dans une étude des types de
temps qui caractérisent les régions arides et semi-arides a
découvert que le nombre et l'intensité des différents
types de lithométéores se sont considérablement accrus
depuis 1973, en particulier dans les zones sahéliennes. Cela pousse
à penser que, compte tenu du changement des écosystèmes
sahéliens induits par ce phénomène climatique, les
conséquences pourraient se résumer à différents
niveaux, notamment en épidémiologie. L'auteur clarifie en outre,
les concepts de brume de poussière, de brume sèche et chasse
sable. Il relève que l'invasion de la brume sèche est à
l'origine de nombreuses attaques de l'appareil respiratoire. Se faisant, il
donne simplement raison à la connaissance populaire selon laquelle la
toux, par exemple, est
13
fréquente en saison sèche dans le Sahel
camerounais. En effet, l'inhalation d'une forte quantité de
poussière est à l'origine d'une réaction normale de
l'organisme qui tente alors par une expectoration ou une
sécrétion nasale, de rejeter les corps étrangers dont la
virulence, s'ils en sont dotés, cause une infection. On parlera parfois
de bronchite ou d'attaque pulmonaire. De plus les cas de conjonctivite sont
fréquents entre décembre et mars.
En ce qui concerne les maladies infectieuses et
épidémiques d'origine bactérienne, on peut concevoir que
la brume sèche puisse contenir des spores bactériennes en crise
d'adaptabilité. Parmi elles, celles dotées de pouvoirs
pathogènes pour l'homme, une fois inhalées ou
ingérées, peuvent causer un dysfonctionnement physiologique,
d'où la maladie.
4-2. Approches écobiologique et cyndinique
C'est ici qu'il convient d'évoquer la notion de risque
sanitaire qui désigne « la probabilité d'un
évènement sanitaire défavorable ou un facteur qui augmente
cette probabilité » (OMS 2002). Wackermann (2004 : 321)
distingue l'évènement sanitaire défavorable du facteur qui
augmente cette probabilité, le premier étant une affection et le
deuxième un élément jouant un rôle dans
l'évolution ou le déclenchement d'une maladie. C'est dans cette
optique que Ozer, Bodart et Tychon (1990) dans leur étude citée
plus-haut, affirment que, pour ce qui est de la santé humaine, la
pollution de l'air par une importante concentration en particules solides
promeut les infections respiratoires, les maladies cardiovasculaires et bien
d'autres troubles. Ils disitnguent les particules en suspension totale (PST)
des particules respirables (PM10) et montrent qu'une augmentation de 7,66% des
maladies respiratoires et de 4,92% de la mortalité totale durant le
passage des poussières désertiques originaires de Mongolie, ont
été mises en évidence par autres auteurs tels que Boudel
et al. (1994) qui reproduisent un tableau succinct de la liste
détaillée des effets des différents niveaux de
concentration en PM10, établi aux Etats-Unis.
Dans le cadre du projet de surveillance de la qualité
de l'air dans les pays développés, une centrale électrique
dotée de deux stations météorologiques, a
été construite dans le bassin atmosphérique d'El Jadida au
Maroc. Les deux stations météorologiques avaient pour mission
d'évaluer et de mesurer les SO2 et MOx, le total des
particules en suspension (PST) et PM10. Le système fonctionne
depuis une dizaine d'année
14
et affiche un bilan très satisfaisant, en termes de
fiabilité. En plus, il a été établi que les
poussières dont le niveau de concentration peut être
occasionnellement élevé certains jours sont naturellement
apportées par le vent.
L'influence des aérosols sur les pathologies humaines,
a aussi été relevée par Harant et Delage (1984). Les
aérosols désignent l'ensemble des particules très fines,
microscopiques, solides ou liquides, en suspension dans un gaz ou un
mélange de gaz. Ces particules peuvent contenir des microorganismes
pathogènes tels que les bactéries à l'état de
spores ou des champignons microscopiques. Ces auteurs affirment que les dangers
les plus évidents sont représentés d'une part par les gaz
toxiques, d'autre part, par les gouttelettes de Pflügge qui sont des
particules microscopiques de salives et de sécrétions
rhinopharyngées saturées de microbes s'échappant lors
d'une simple conversation, au courant de la toux et qui peuvent dépasser
le chiffre d'un million lors d'un seul éternuement. Ce
phénomène est surtout observable aux voisinages immédiats
des personnes malades ou des porteurs sains. Les plus fines de ces gouttelettes
resteront en suspension dans l'air pendant plusieurs jours, les autres agents
pathogènes suffisamment résistants, seront remis en suspension
dans l'air à l'occasion d'un balayage.
Le vent quant à lui, bénéfique quand il
chasse les brouillards chimiques ou dilue rapidement le dioxyde de carbone,
peut devenir parfois très dangereux. En effet, quelques bactéries
et surtout des spores de champignons, peuvent être
entraînées à des centaines de kilomètres en
conservant parfois leur vitalité. Le vent de sable sont ici
soupçonnés de favoriser les infections, notamment les
épidémies de méningite célébro-spinale dans
le Sahel chez des sujets jusqu'à lors porteur saints. Pour sa part,
Derruaux (2005) dans une optique écologique considère d'abord
l'homme comme un animal dont l'organisme est plus ou moins adapté au
milieu. Ensuite, l'approche écologique considère l'homme comme un
élément de l'équilibre biologique de tous les êtres
vivants dont certains sont ces concurrents sinon ses ennemis, notamment les
microbes. Un autre point de vue plus global qui tient compte du social et du
culturel, est celui de l'épidémiologie.
4-3. Approches épidémiologique et
géomédicale
Darmon (1999 :403) en revisitant l'évolution de la
pensée biomédicale, affirme qu'à partir de 1880, les
hygiénistes ont pensé, contrairement à Hippocrate, que
l'air même inodore constitue une menace encore plus grande que l'eau. Il
ajoute que «c'est la
15
poussière qui est le plus grand ennemi de l'homme.
Formidable vecteur microbien, elle apporte la mort en s'insinuant partout.
Contre elle, on ne peut rien, ou presque». Car le fluide
aérien échappe à tout contrôle, les transferts et
échanges atmosphériques ne connaissant pas de limites. C'est
pourquoi, les hygiénistes dans leur lutte contre les différentes
maladies en rapport avec l'état et la qualité de
l'atmosphère, préfèrent s'attaquer aux sources de la
poussière : crachats, macadam, balayage à sec, niche à
poussière (tapis, tenture, plancher). Pour Chrétien et Marsac
(1990 : 269), « l'air atmosphérique nécessaire à
la fonction respiratoire et régulièrement inhalé est
modifié dans sa composition qualitativement et quantitativement
». Ce sont ces modifications qui sont à l'origine de bon
nombre de maladies respiratoires, liées notamment à la
présence d'aérocontaminants variés.
A une échelle réduite, l'Atlas de la Province de
l'Extrême-Nord Cameroun (2000) présente un aperçu
épidémiologique de cette aire géographique. Il y est en
fait question d'une monographie des pathologies fortement dépendantes du
milieu bioclimatique parmi lesquelles, la méningite
cérébro-spinale. Les travaux de Beauvilain (1986 : 181-211)
retracent l'histoire de cette maladie faite de souvenirs douloureux, nés
du désarroi et de l'impuissance des populations face à un
phénomène difficile à maîtriser. Cette maladie qui
« sévit (...) selon un cycle assez régulier... »
et qui serait fortement dépendante de la brume sèche, donne
lieu à un bilan qui inclue l'action de l'Administration coloniale et
celle de l'Etat moderne. Mais auparavant, Lembezat (1950) affirmait que :
« Quant à la méningite
cérébro-spinale, ses victimes la connaissent si bien qu'elles
avaient inventé un masque grossier, un bout d'étoffe
attaché sur le visage, pour protéger leurs voies respiratoires
quand il fallait descendre sur un marché en temps
d'épidémie ».
En ce qui concerne la méningite, Kagombé (2000)
a montré à partir des données climatiques de 1989 à
2000 qu'elle se développe par type de temps chaud et humide. Les cas de
méningite se multiplient à partir du mois de février et
atteignent leur maximum en mars et avril. Le nombre de cas est plus
élevé dans les quartiers pauvres de la ville de
Ngaoundéré. Il en déduit que le climat rythme la
recrudescence de la maladie et que la pauvreté assure
périodiquement les taux élevés de mortalité et de
morbidité, à cause de l'incapacité des populations
à se faire soigner du fait des coûts élevés des
soins.
16
Une étude similaire a été faite au
Bénin par Besancenot, Boko et Oké (1997 : 807815) sur l'influence
des conditions climatiques sur la méningite
cérébro-spinale. Ces auteurs ont démontré que la
méningite bien que présente chaque année, n'a pas la
même intensité. Sur 28 années consécutives, ils ont
montré qu'il existe une corrélation positive entre les conditions
climatiques dominées par l'harmattan et le développement de la
méningite, mais avec un léger décalage de l'apparition de
la méningite par rapport à la saison sèche. En effet,
cette étude a permis à ces auteurs de découvrir que le
maximum de cas de méningite a lieu juste après le paroxysme de
l'harmattan et que plusieurs saisons sèches peuvent se succéder
sans véritable alerte épidémique. Ces auteurs ont en outre
soulevé une série de questions liée notamment à la
poussée vers les basses latitudes des cas de méningite et la
forte mortalité de cette pathologie dans les zones jugées en
dehors des aires d'endémie.
Dans une étude portant sur l'influence des variations
saisonnières de brume sèche sur les épidémies de
méningite cérébro-spinale dans l'Extrême Nord
Cameroun , Marquis (2007) à partir de l'analyse comparative des
statistiques épidémiologiques de 1987 à 2000 et des
données climatiques (brume sèche, température et
précipitation) de 1990 à 2000, a montré que le climat
chaud, sec et brumeux d'une part et le contexte humain et
médico-sanitaire d'autre part, semblent représenter un ensemble
des conditions propices au développement de la maladie. Le coefficient
de corrélation calculé à cet effet a été de
0.91. Il a pu également observer que la méningite fait toujours
des victimes parmi les populations à cause notamment de la mauvaise
connaissance qu'elles en ont. De plus, les épidémies de
méningite varient en fonction de l'espace et du temps. Par ailleurs, il
affirme que les stratégies officielles ne permettent pas de lutter
efficacement contre la maladie en cas d'épidémie et qu les
méthodes de lutte traditionnelles quant à elles, s'avèrent
mal adaptées à la réalité scientifique, par
conséquent plus enclines à entretenir un « climat
épidémique ». Il faut donc tenir compte de
l'évolution saisonnière du régime de ce
lithométéore dans les différentes stratégies de
lutte contre cette maladie.
17
5- CADRE CONCEPTUEL ET APPROCHE ADOPTEE
Ozer (2001) présente de manière succincte les
travaux de Dubois (2000). En fait, il s'agit pour cet auteur de faire le point
sur le phénomène des lithométéores comme indicateur
climatique synthétique de la désertification. Reprenant les
définitions du Recueil des Codes Météorologiques, souligne
que la brume sèche dont la définition reste imprécise
diffère de la brume de poussière par l'absence de
dépôt de poussière au sol. En fait la brume de
poussière se définit comme la suspension de poussières
dans l'air d'une manière généralisée, non
soulevées par le vent au point d'observation ou à ses alentours
au moment de l'observation avec présence de dépôt de
poussière au sol. La brume sèche est en réalité un
phénomène atmosphérique dont la composition est complexe.
Elle désigne selon l'angle d'approche, un lithométéore. Ce
dernier est compris comme étant des particules terrigènes issues
de l'activité érosive du vent et qui se trouve en suspension dans
l'air. En tant que tel, le lithométéore intéresse beaucoup
plus la météorologie. Au quatrième chapitre, il
étudie les variations spatio-temporelles des lithométéores
; en déduit une typologie des lithométéores et indique
leurs conséquences sur l'homme et ses activités. Dans ce dernier
cas il affirme que les activités humaines, en accélérant
la dégradation des sols, provoquent ou favorisent le
développement de certaines maladies dont la méningite.
Entre le 8e et le 16e degré de
latitude Nord, de l'Atlantique à la Corne de l'Afrique, sévit la
méningite cérébro-spinale, avec un centre
géographique qui est situé au Tchad, pays voisin de
l'Extrême-Nord Cameroun. Cette ceinture décrite pour la
première fois par Lapeyssonnie en 1962 (Aubry 2004 : 2) et qui au
départ, regroupait les régions sémi-désertiques de
l'Afrique subsaharienne, est en nette extension aujourd'hui. D'une
manière générale, les méningites correspondent
à une infection des enveloppes entourant le cerveau, les
méninges, causée par plusieurs types de virus, de champignons et
de bactéries (Institut Pasteur 2005 :1). Parmi ces vecteurs, les
méningocoques (Neisseria meningitidis) décrits pour la
première fois par Weichselbaum en 1887, constituent l'une des causes
majeures de méningites aiguës (Institut Pasteur 2005 : 1). La
méningite cérébro-spinale désigne en
médecine, une inflammation aiguë des méninges ou des
membranes qui couvrent l'encéphale, le bulbe rachidien et la moelle
épinière. Elle est causée par le Neisseria
meningitidis, une bactérie diplocoque à Gram négatif,
de réservoir strictement humain. C'est aussi une maladie infectieuse qui
évolue sous forme endémo-épidémique et
18
dont la délimitation géographique en Afrique
correspond à la ceinture de Lapeyssonnie qui va de l'Ethiopie à
la Gambie; ce qui représente en terme d'effectifs de population 260
millions d'habitants (OMS). Par leur contagiosité élevée,
les méningocoques peuvent être source d'épidémies de
méningite cérébro-spinale dans le monde, notamment dans
les régions sémi-désertiques d'Afrique subsaharienne.
Des tests de laboratoire faits par Singleton et Sainsbury
(1988), ont montré d'une manière générale les
conditions idéales du développement du méningocoque
à savoir :
- une atmosphère humide ou enrichie en eau ;
- un enrichissement indispensable de cette atmosphère
de 5 à 10% de CO2 ;
- une température élevée de l'ordre de
36° C.
Cet optimum correspond aux conditions idéales de
développement du méningocoque qui sont : 75% d'eau, 80% de CO2
atmosphérique et 36° de température. En effet, ce germe
bactérien à gram négatif, est strictement humain,
commensal des muqueuses du rhino-pharynx. Au microscope, il a une forme
encapsulée, en grain de café, groupé par deux
(diplocoque). Il est par ailleurs très fragile en milieu
extérieur.
La transmission du méningocoque se fait par voie
aérienne, directe, interhumaine, d'un rhino-pharynx à l'autre :
c'est la transmission pflüggienne. Elle peut se faire également par
contact direct avec les sécrétions respiratoires du malade ou du
porteur sain, ce dernier qualifié de porteur asymptomatique. On
reconnaît la méningite à travers ses manifestations les
plus communes qui associent un syndrome infectieux et un syndrome
méningé, se résumant en une forte fièvre, une
raideur de la nuque, de violents maux de tête, des vomissements. Chez
l'enfant on note un bombement de la fontanelle, une irritation et un
plafonnement du regard, auxquels s'ajoute une perte d'appétit avec
souvent des diarrhées. Les conséquences de cette pathologie sont
presque toujours désastreuses tant pour l'individu atteint que pour la
famille. Non seulement celle-ci tue, mais elle est aussi à l'origine
d'autres complications : malvoyance, surdité, handicap physique ou
mental, etc. Au sein de la famille, elle peut être source de
déséquilibre économique et cause de frustrations. Le
traitement contre la méningite est basé sur deux familles
d'antibiotique : les béta-lactamines constituées de
pénicilline G, d'aminopénicilline, (ampicilline, amoxicilline) et
des céphalosporines de troisième génération
(cépfotaxine, céphriaxone) ; et le chloramphénicol.
19
Selon l'encyclopédie Bordas (1990 : 317), une
épidémie est un
« développement subit et une propagation
rapide d'une maladie transmissible ou non qui atteint simultanément un
grand nombre d'individus pendant une période limitée, dans un
territoire ou une collectivité déterminée. Elle se
manifeste par l'apparition inhabituelle d'un grand nombre de cas, là
où cette maladie n'existe pas ou par une augmentation
considérable du nombre de cas lorsque la maladie sévit à
l'état endémique dans la région ou la population
concernée. »
L'OMS définit classiquement une épidémie,
en zone endémo-épidémique, par un taux d'incidence
supérieur ou égal à 100 cas pour 100 000 habitants par an.
Lorsque le taux d'incidence est supérieur ou égal à 15 cas
pour 100 000 habitants par semaine en moyenne sur deux semaines
consécutives dans une circonscription couvrant une population comprise
entre 30 000 et 100 000 habitants, on peut suspecter le début d'une
épidémie. Cependant, pour une population de moins de 30 000
personnes, un doublement du nombre de cas par semaine durant 3 semaines
consécutives peut être considéré comme seuil
d'alerte. Toutefois, pour une zone contiguë au premier foyer
épidémique le seuil d'alerte est abaissé à 5 cas
pour 100 000 habitants par semaine.
Aujourd'hui on connaît le développement de
souches résistantes à ces antibiotiques, ce qui serait selon le
Centre National de Référence des Méningocoques, dramatique
pour la lutte contre les épidémies qui surviennent dans la
«ceinture de la méningite». En effet, 13 groupes de N.
meningitidis sont actuellement décrits avec les sérogroupes
A, B, C, Y et W 135 qui sont à l'origine de 99% des cas. Lors d'une
épidémie, une même souche dans la plupart des cas, se
répand par dissémination dite clonale. En mars 2000 cependant, un
clone de N. meningitidis de sérogroupe W135 a été
mis en évidence chez 326 pèlerins revenant de la Mecque en Arabie
Saoudite. Il s'est répandu en Europe, en Asie, aux Etats-Unis et en
Afrique. Depuis 2001, est apparu lors d'épidémies au Burkina Faso
et au Niger, un clone W135 apparenté mais distinct de celui venu
d'Arabie Saoudite. Il sévit désormais durant la saison
sèche, de novembre à mai, avec le sérogroupe A, au Burkina
Faso, au Niger, au Tchad et au Nord Cameroun, tous situés entre les
300mm et 1100mm de précipitations. C'est pourquoi il parait important de
voir l'influence du climat en général et de la brume sèche
en particulier, sur l'éclosion de la méningite. Il est donc
question de voir
20
si la brume sèche est évidemment la cause
première de la survenue de la méningite. Car «
L'éclosion et l'extension des maladies est sous la dépendance des
facteurs multiples qui réagissent les uns sur les autres et
déterminent un « climat » plus ou moins propice »
(Harant et Delage 1984 : 15). C'est d'ailleurs à la suite de telles
considérations que Max Sorre a ressorti la notion de complexe
pathogène qui est en géographie une unité biologique
d'ordre supérieur.
L'expression complexe pathogène a
été créée par Max Sorre (Georges et Verge 2000)
pour domicilier géographiquement les grandes aires d'endémies et
de récurrence des épidémies. Un complexe pathogène
selon lui, comporte une chaîne de transmission par l'intermédiaire
d'agents destructeurs de l'équilibre biologique humain. La
variabilité de l'agressivité des complexes pathogènes
suivant les lieux est observée non seulement à l'échelle
des régions, mais aussi localement selon les comportements et les
conditions d'existence et de sensibilité à la contagion des
populations. C'est d'ailleurs ce contexte que l'épidémiologie
moderne cherche à éclairer, en s'inspirant justement de la
théorie du complexe pathogène.
Actuellement, la plupart des études portant sur
l'épidémiologie de la méningite se focalisent sur les
formes résistantes de N. meningitidis et l'extension
de la ceinture méningitique dont l'origine est à rechercher dans
le réchauffement climatique en général et
l'intensification des périodes de brumes sèche dans l'espace
sahélien, et parfois au-delà. L'analyse spatiale des
lithométéores quant à elle, cherche à
déterminer les multiples conséquences de la diffusion et
l'expansion des particules terrigènes sur le climat, la navigation, la
santé et l'environnement. Il s'agit de faire de la brume sèche,
un indicateur climatique de la désertification et de la
sécheresse. L'étude de l'incidence de la brume sèche sur
la méningite est en définitive du ressort de l'analyse
systémique. Il s'agit pour nous de déterminer le régime de
brume sèche, en vue de faire de ce lithométéore, un
indicateur climatique de la méningite, partant, de bon nombre d'autres
pathologies. C'est dans cette approche que se situe le présent
travail.
21
6- OBJECTIFS DE L'ETUDE
6-1. Objectif général :
Contribuer à la connaissance des relations entre la
brume sèche et la méningite cérébro-spinale dans
l'Extrême-Nord.
6-2. Objectifs spécifiques :
- présenter les caractéristiques du climat et le
contexte humain susceptibles de conditionner le développement de la
méningite cérébro-spinale et dresser un état des
lieux de l'évolution de cette pathologie;
- déterminer les rythmes d'occurrence ainsi que les
caractéristiques physico-chimiques de la brume sèche à
l'Extrême-Nord et ressortir leur impact sur l'épidémie de
méningite cérébro-spinale;
- montrer comment les différentes stratégies et
des méthodes de lutte contre cette pathologie ne sont pas toujours
efficaces.
7- HYPOTHESES
7-1. Hypothèse générale :
La brume sèche détermine les
épidémies de méningite cérébro-spinale dans
l'Extrême-Nord.
7-2. Hypothèses spécifiques :
- les caractéristiques du climat et le contexte humain
conditionnent le développement de la méningite
cérébro-spinale qui cause des ravages parmi les populations dans
l'Extrême Nord;
- les épidémies de méningite
cérébro-spinale sont liées aux variations
saisonnières de brume sèche ainsi qu'aux caractéristiques
physico-chimiques de ce lithométéore;
- les différentes stratégies et méthodes
de lutte contre la méningite cérébro-spinale, parce que
circonstancielles, sont peu efficaces.
22
8- METHODOLOGIE
La démarche générale de recherche
adoptée est à la fois inductive et
hypothético-déductive. Aussi est-il important de présenter
les sources de nos données et leur traitement. Les hypothèses qui
sous-tendent ce travail ont été exposées plus haut. La
méthodologie suivie dans l'étude des éléments du
climat se base sur le calcul, puis la construction des graphiques et le
commentaire d'un certain nombre de valeurs numériques correspondant aux
séries d'observations quotidiennes, telles que les températures,
les précipitations, le nombre de jour de brume sèche, la vitesse
et la direction des vents. L'analyse des régimes moyens est donc
à la base de ce travail.
8-1. COLLECTE DES DONNEES SUR LE TERRAIN
8-1-1. Les données climatiques
Les données climatiques proviennent de la
Délégation régionale du transport de l'Extrême-Nord
à Maroua / Service de la météorologie nationale. Elles
couvrent une période de 11 années consécutives, allant de
1990 à 2007 et concernent les stations de Maroua-Salak, Mokolo,
Kaélé, Yagoua et Kousséri. Ces données concernent
les températures, les précipitations et le nombre de jours de
brume sèche. A ces données nous allons ajouter les mesures de
l'hygrométrie, de la vitesse et de la direction des vents, les images
satellites des lithométéores et les cartes
météorologigues.
8-1-2. Les statistiques
épidémiologiques
Le faciès épidémiologique d'un espace
géographique renseigne sur la distribution et la fréquence des
maladies au sein d'une population donnée. Pour estimer la
fréquence d'une pathologie, on dispose en général de trois
types de sources d'information, à savoir les données
statistiques, les documents administratifs et les enquêtes ponctuelles
ciblées sur certaines maladies. Les statistiques
épidémiologiques, en ce qui concerne la méningite, ont
été obtenues grâce au Service de la statistique de la
Délégation régionale de la Santé publique à
Maroua. Elles vont quant à elles de 1987 à 2007. Cependant,
certaines années, celles des paroxysmes de l'épidémie de
méningite, sont mieux détaillées par rapport aux autres.
Les années 1992, 1996-1997 et 1998-1999, représentent les
périodes de fortes
23
poussées épidémiques. Elles serviront
d'ailleurs à présenter les variations spatio-temporelles de cette
maladie, dans la deuxième partie du travail.
Soulignons déjà que ces données
présentent l'inconvénient de ne pas couvrir de manière
continue les différents districts de santé (en ce qui concerne
les données épidémiologiques), soit en raison du fait que
par année certains districts de santé ne déclarent pas les
cas de méningite, soit parce que ces donnés n'ont pas
été acheminées ou encore que les cas rares ne
méritent pas une attention toute particulière, selon l'avis des
responsables des districts de santé. Par conséquent, suivant les
années, les districts des zones de montagne sont plus touchés que
les plaines inondables.
8-1-3. Autres données
Nous avons à travailler au moyen des images
satellitales relatives à l'évolution spatio-temporelle des
lithométéores. Il s'agit de voir si à l'extension de
l'aire de diffusion de la brume sèche, correspond un accroissement du
nombre de cas de méningite.
8-2. TECHNIQUES DE MESURE
8-2-1. Températures
C'est un fait désormais connu que la température
varie selon le moment de la journée et la saison de l'année
d'observation. Les différences entre les valeurs numériques de
températures sont proportionnelles à la dilatation des liquides,
en l'espèce le mercure ou l'alcool des thermomètres usuels. Nous
adoptons dans le cadre de notre recherche, la graduation en centigrades ou
degré Celsius dans laquelle le 0° correspond à la
température de la glace et le 100° à celle de l'eau en
ébullition. Ceci dit, les données relatives aux variations
diurnes de température ont été effectuées aux
diverses heures de la journée par les services régionaux de la
Météo. Les moyennes mensuelles ont ensuite été
déduites en divisant la somme des minima et des maxima par le nombre des
observations quotidiennes. Suivant la même logique, les valeurs
thermiques maximales et minimales de chaque mois ont été
déterminées. Il nous a alors été possible de
calculer les moyennes mensuelles et annuelles de nos nouvelles
séries.
24
8-2-2. Précipitations et humidité
Une précipitation est le fait pour les particules
atmosphériques d'eau solide d'atteindre des tailles telles que leur
chute dans l'air ambiant soit sensible et qu'elles atteignent
définitivement le sol. Les précipitations dans l'ensemble de nos
stations sont mesurées par le pluviomètre association. Les
données obtenues sont des effectifs cumulés pour chaque mois.
Nous calculons ensuite le total annuel pour chaque station. Ainsi
l'étude du régime moyen se base sur la prise en compte de la
série de douze moyennes mensuelles correspondant aux volumes de
précipitations reçus en chacun des mois successifs de
l'année d'observation. Nous traduisons alors sous forme graphique, comme
pour les régimes thermiques.
L'humidité relative et le degré
d'humidité absolue seront mesure à l'aide de
l'évaporomètre Piche. Ces données nous servirons à
déterminer les variations spatiales de l'hygrométrie que nous
supposons d'emblée faible pendant une longue période de
l'année.
8-2-3. Vent et pression
Le vent est un élément du climat observé
depuis fort longtemps et pour de multiples finalités. Dans le cadre de
notre étude, il est question de mesurer deux ordres de grandeur,
à savoir la vitesse et la direction du vent. La direction d'où
vient le vent s'observe à l'aide de la girouette dont le type que nous
aurons à utiliser est la manche à air de l'aéroport de
Maroua-Salak. Le relevé de la direction quotidienne des vents nous
permettra de construire des tableaux de fréquence qui seront ensuite
traduits sous forme graphique. Il s'agit de la rose des vents de Mounier.
La vitesse est mesurée à l'aide
d'anémomètre. Nous allons nous intéresser aux pointes de
vitesse qui nous semblent suffisantes pour influencer la dynamique des
particules. Nous nous servirons du type d'anémomètre
hémisphérique ou le cas échéant de celui qui
dispose d'une hélice montée sur un axe horizontal. Cette vitesse
sera traduite en utilisant une échelle dite de beaufort.
Les données sur la pression atmosphérique et les
masses d'air ainsi que celles relative aux flux aériens de particules
nous serons fournies par le satellite géostationnaire Landsat et
d'autres Instituts de recherche spécialisés en sciences
atmosphériques.
25
8-2-4. Brume sèche et charge bactérienne
de l'air
La mesure de la brume sèche portera sur son
appréciation visuelle et sur les mesures des particules à l'aide
d'un filtre capteur. Cela nous permettra de déterminer la taille et la
composition des particules. Il nous sera également possible d'effectuer
de tests en laboratoire dans le but de déterminer la composition et les
propriétés chimiques de ces particules. Ces mesures de
dépôts de poussières au sol seront
déterminées grâce à l'utilisation d'un capteur
pyramidal d'aérosols couplé d'une pompe à filtres
millipores. Les analyses granulométriques de ces poussières
pourront permettre de déterminer leur taille. La collecte des
poussières éoliennes sur filtres millipores, par aspiration d'un
volume d'air mesuré par compteur sera également effectuée.
Les données recueillies seront alors exprimées en
microgramme/m3.
En ce qui concerne la charge microbienne et la capacité
pathologique l'air, nous utiliserons une technique de mesure visant à
déterminer à l'aide d'une pompe aspirante, la charge microbienne
par litre d'air et pendant les principales saisons de la zone
d'étude.
8-3. TRAITEMENT DES DONNEES
Nous aurons à utiliser le logiciel Excel de Microsoft
pour traiter nos données statistiques. Il s'agira de déterminer
les caractéristiques de tendances centrales, du calcul des
fréquences et de l'analyse de corrélation. A partir de là,
nous allons nous baser sur l'indice d'aridité de Gaussen pour
élaborer nos graphiques.
8-3-1. Technique graphiques
a. Synthèse pluviothermique
De nombreux auteurs ont eu l'idée de présenter
sur une même figure, les régimes moyens de précipitions et
de températures, en ayant à l'esprit le souci du rapport
d'échelle. Il existe plusieurs types de graphiques. Nous adoptons dans
le présent travail, la courbe ou diagramme ombrothermique de Gaussen, en
considérant le rapport d'échelle de P=2t. En effet, pour
cet auteur, un mois est sec lorsque la hauteur d'eau exprimée en
millimètre est inférieure au double de la température
exprimée en degrés centigrades. La hauteur d'eau et
26
les températures sont portées vis-à-vis
en ordonnée et les initiales des mois à la base du graphique.
b. Données
épidémiologiques
A partir des données figurant sur les
différents tableaux, nous construisons des histogrammes de
fréquences, en ce qui concerne les cas et décès
déclarés de méningite. Dans certains cas, nous avons
recours aux courbes, aux lignes et à la représentation par
secteurs ou cercles proportionnels.
c. Représentation
cartographique
Les diagrammes ombrothermiques sont directement
intégrés à la carte de la région d'étude,
par souci de synthèse. Nous reprenons également la carte de la
situation météorologique de Suchel pour représenter l'aire
d'expansion de la brume sèche. Une autre carte de la fluctuation de la
convergence intertropicale et des saisons est enfin reproduite.
d. Symboles utilisés
En nous référant au précis de
climatologie de Péguy (1970 :15), nous adoptons les
différents symboles suivants :
T°C= température moyenne annuelle ;
t°C = température moyenne mensuelle ;
á= amplitude thermique;
?= température moyenne annuelle;
pmm= hauteur d'eau mensuelle ;
Pmm= hauteur d'eau annuelle.
8-3. ANALYSE DU REGIME PLUVIOTHERMIQUE
Nous commentons les différents régimes
pluviothermiques établis dans le but de chercher à
reconnaître les maximum et minimum, ce qui permettrait alors de
déterminer les saisons et leur durée. Puis, nous
déterminons le nombre de mois secs, c'est-à-dire ceux qui
normalement ne reçoivent pas de pluies. Le mois sec lui-même sera
déterminé en fonction du critère de Gaussen. Cette
démarche conduirait ainsi à une meilleure lisibilité de la
corrélation entre les données climatiques et
épidémiologiques portant sur la méningite.
27
9- CHRONOGRAMME DU TRAVAIL DE THESE
Tableau 1: Chronogramme de la thèse
PERIODES
|
DUREES
|
ACTIVITES
|
|
ANNEES 2010
|
Janvier à mars
|
3 mois
|
|
Amélioration du protocole (projet) et adoption de
nouvelles orientations si besoin
|
Avril à juin
|
3 mois
|
|
Préparation de la descente sur le terrain
|
Juillet à septembre
|
3 mois
|
|
Première descente sur le terrain
|
Octobre à décembre
|
3 mois
|
|
Rédaction du protocole final de la thèse
|
|
ANNEES 2011
|
Janvier à février
|
2 mois
|
|
Deuxième descente sur le terrain avec enquêtes
|
Mars
|
1 mois
|
|
Dépouillement manuel et traitement statistique des
données d'enquêtes
|
Avril à septembre
|
6 mois
|
|
Rédaction de la première mouture de la
thèse
|
Octobre
|
1 mois
|
|
Troisième descente sur le terrain
|
Novembre à décembre
|
2 mois
|
|
Correction et élaboration de la deuxième mouture
|
|
ANNEES 2012
|
Janvier à mars
|
3 mois
|
|
Correction et élaboration de la troisième
mouture
|
Avril à juin
|
3 mois
|
|
Dépôt du document à la correction
|
Juillet à octobre
|
4 mois
|
|
Correction de la troisième mouture
|
Novembre à décembre
|
2 mois
|
|
dépôt du document final et soutenance
|
28
DEUXIEME PARTIE :
Cette deuxième partie est constituée de 2
chapitres bâtis sur le modèle des comptes rendus d'étude
scientifique. Conformément aux objectifs poursuivis, il y est question
de présenter le contexte physique et humain de l'étude (chapitre
1) et de dresser l'état de lieux de l'incidence et du rythme
d'occurrence de la méningite cérébro-spinale dans
l'Extrême-Nord (chapitre 2).
29
CHAPITRE 1 : CONTEXTE PHYSIQUE ET
HUMAIN DU SITE D'ETUDE
1.1. INTRODUCTION
Située entre les 10° et 13° de latitude nord
et les 14° et 16° de longitude est, la Région de
l'Extrême-Nord du Cameroun est occupée par une grande plaine qui
s'étend des pieds des Monts Mandara au sud-ouest jusqu'au lac Tchad dans
le nord, les bourrelets de berge du fleuve Logone en formant la limite est.
Elle fait partie d'une vaste unité géomorphologique et
bioclimatique que l'on retrouve également au Nigeria, au Niger et au
Tchad. Les Monts Mandara à l'ouest, la plaine d'inondation du Logone et
sa zone d'impact sont depuis des siècles habitées par une
multitude de communautés ethniques et culturelles qui vivaient
initialement de la pêche, de l'élevage, de l'artisanat, du
tourisme et des cultures de décrue. Les flux que génèrent
les activités socio-économiques amplifient les risques
climatopathologiques. Dans ce chapitre, nous présentons notre contexte
d'étude sur le plan physique et humain en partant de l'hypothèse
que les caractéristiques morphoclimatiques et le contexte humain
conditionnent le développement de la méningite
cérébro-spinale. Aussi ce chapitre s'articule-t-il autour de la
présentation de l'Extrême-Nord, des conditions de genèse
des lithométéores, des caractéristiques du climat
dominé par la brume sèche, ainsi que des traits
généraux de la population, de la politique de santé des
stratégies de lutte contre la méningite
cérébro-spinale.
1.2. METHODES
Les milieux arides ou secs sont extrêmement divers et
variés, notamment en fonction des formes de terrain, des sols, de la
faune, de la flore, des équilibres hydriques et des activités
humaines qui s'y déroulent. Cependant ces mêmes aspects permettent
de reconnaître comme tel un espace géographique donné.
C'est dans ce contexte que, pour décrire notre cadre d'étude sur
le plan physique, afin de vérifier l'hypothèse
énoncée ci-dessus, nous nous sommes servi des travaux de Modi,
Druilhet, Fontan et Domergue (1997 : 170), de la carte de la situation
météorologique de l'Extrême-Nord à partir des
données climatiques de Suchel (1986) et de la carte des masses d'air et
saisons, pour présenter le contexte météorologique de
l'Extrême-Nord. Pour comprendre la genèse et la typologie
30
des phénomènes qui limite la visibilité,
notamment les lithométéores, nous nous sommes servi du
Précis de géomorphologie de Derruaux (1995), Manuel
des méthodes d'observation et de compte rendu de la portée
visuelle de piste de l'Organisation Météorologique
Mondiale(OMM) et de Nouaceur (2004). Nous avons également eu recours aux
données climatiques (température, précipitations et brume
sèche) des stations de Maroua, Kaélé, Mokolo,
Kousséri et Yagoua, et à l'Atlas de la Province
Extrême-Nord Cameroun. Il nous a alors été possible de
construire des diagrammes ombrothermiques. Les données sur l'effectif de
la population quant à elles, proviennent de la Délégation
Provinciale de l'Extrême-Nord du MINPAT (2002) ; nous les avons
complétées grâce aux travaux de Christian Seignobos (1985)
et de Tourneux et Iyébi-Mandjek (1994). Cela nous a permis de
présenter la composition ethnique de la population et son
évolution démographique. Enfin, nous avons utilisé les
statistiques épidémiologiques de la Délégation
régionale de la Santé Publique à Maroua, les documents
relatifs à la politique sectorielle de santé et les
résultats du questionnaire sur la connaissance de la méningite
par un groupe de personnes vivant dans la zone d'étude. Ils nous ont
permis de présenter le contexte humain et sanitaire de notre
étude.
1.3. RESULTATS ET ANALYSE
1.3.1. LES AEROSOLS ATMOSPHERIQUES A FORTE INCIDENCE
CLIMATOPATHOLOGIQUE
L'atmosphère contient des microparticules solides ou
liquides en suspension, appelées aérosols. Leur taille varie de
quelques nanomètres à presque 100 microns. Ils sont formés
par la dispersion de substances sur la surface de la Terre : ce sont les
aérosols primaires ; ou par la réaction des gaz dans
l'atmosphère, dans ce cas, on parle dans ce cas d'aérosols
secondaires. Ils incluent les sulfates et les nitrates de l'oxydation
respective du dioxyde de soufre et de l'oxyde nitrique pendant la brûlure
des combustibles fossiles, des substances organiques de l'oxydation des
composés organiques volatils, de la suie des feux, et particules
terrigènes des processus morphogénétiques à
dominante éolienne. Bien que représentant seulement une infime
partie de la masse de l'atmosphère, ils ont le potentiel d'influencer de
manière significative la quantité de lumière du soleil
atteignant la surface de la Terre, et donc le climat. Comme les gaz à
effet de serre, les aérosols influencent le climat. Les aérosols
atmosphériques influencent le transfert de l'énergie dans
l'atmosphère
31
de deux façons: directement par la dispersion de la
lumière du soleil; et indirectement en modifiant les
propriétés optiques et les vies des nuages.
En effet, dans la basse troposphère, où ils sont
en général beaucoup plus abondants, les aérosols
séjournent quelques jours seulement, cette durée variant
essentiellement selon les précipitations. Il en résulte que,
contrairement aux gaz à effet de serre, la concentration des
aérosols peut varier de plusieurs ordres de grandeur à des
échelles régionales ou journalières. De par leur petite
taille, ces particules sont soumises à un transport atmosphérique
à longue distance (plusieurs milliers de kilomètres). Cette
capacité au transport fait que pour certains écosystèmes,
et pour certains éléments, les aérosols constituent le
vecteur majeur de leur cycle biogéochimique.
On distingue généralement les aérosols
d'origine désertique ou lithométéores, dont
l'élimination est principalement réalisée par les
précipitations ou les hydrométéores. A ces deux rands
groupes s'ajoutent les aérosols issus de l'activité anthropique.
Ce sont :
- les aérosols carbonés, qui sont des
aérosols particulièrement absorbants. Pour ces aérosols,
la zone tropicale constitue une région-source majeure en raison de la
fréquence des feux de biomasse.
- les aérosols de sulfates dont l'augmentation au cours
de la période industrielle, est susceptible de constituer un
forçage climatique significatif.
- les aérosols métalliques et les nutriments.
Ces espèces ont un impact potentiel positif ou négatif sur le
fonctionnement des écosystèmes. Les aérosols peuvent
être chimiquement actifs, leurs propriétés évoluant
au cours de leur transport dans l'atmosphère. Ils peuvent jouer un
rôle dans la création ou la destruction d'espèces gazeuses,
incluant l'ozone, en catalysant à leur surface des réactions
chimiques.
32
Tableau 2: Phénomènes
météorologiques courants qui réduisent la
visibilité
Phénomène
météorologique
|
POM habituelle
(m)
|
Absorption
|
Dépendance par
rapport
à la longueur d'onde
|
Tempête de sable
|
|
Oui
|
Possible
|
Tempête de poussière
|
|
Oui
|
Possible
|
Brume
|
1 000 - 5 000
|
Non
|
Non
|
Brouillard
|
30 - 1 000
|
Non
|
Non
|
Source : Manuel des méthodes d'observation et de
compte rendu de la portée visuelle de piste(OMM)
Le manuel des méthodes d'observation et de compte rendu
de la porté visuelle des pistes d'aviation présente une
description des phénomènes météorologiques qui
peuvent réduire la visibilité, en particulier ceux qui peuvent
l'abaisser jusques sous 1 500 m. Le Tableau 2 contient une liste de ces
phénomènes les plus courants avec une indication de certaines de
leurs caractéristiques. Il s'agit des lithométéores et des
hydrométéores, pour l'essentiel.
1.3.1.1. Des lithométéores
variés
La brume et le brouillard sont dans de nombreuses parties du
monde les causes principales d'une limitation de la visibilité dont il
faut tenir compte en exploitation. Les fortes précipitations peuvent
aussi avoir le même effet. Dans les régions froides, la neige est
le phénomène qui réduit le plus souvent la
visibilité alors que le sable et la poussière (notamment les
tempêtes de poussière et de sable) peuvent aussi la réduire
très fortement dans les zones arides et désertiques.
a. Brume sèche
On appelle brume sèche, la présence de
poussière ou d'autres particules microscopiques, en principe
sèches, dans l'air et qui limitent la portée visuelle. Dans la
brume sèche, la diffraction de la lumière bleue est plus forte
que celle de la lumière rouge, si bien que les objets sombres
apparaissent comme à travers un voile bleu pâle. La
visibilité n'est pas forcément la même dans toutes les
directions parce qu'elle peut être
33
influencée par la présence de fumée et
d'autres polluants provenant des zones résidentielles et industrielles.
La brume sèche et les autres lithométéores ne sont
signalés que quand la visibilité est inférieure ou
égale à 5 000 m ; sauf les chasse-sables basses et les cendres
volcaniques qui sont toujours signalées pour des raisons liées
à l'exploitation.
Ces lithométéores constitués de petites
particules peuvent demeurer suspendus plus ou moins indéfiniment dans
l'atmosphère. Ces phénomènes ne peuvent faire descendre la
visibilité sous 1 500 m que dans des situations anormales, par exemple
en présence d'une fumée dense provoquée par de gros
incendies. Par contre, les lithométéores constitués de
grosses particules ne peuvent rester suspendus dans l'atmosphère.
Exceptionnellement, sous l'action de vents assez forts, il se produit les
phénomènes suivants :
b. Tempête de sable
C'est un vent violent ou turbulent transportant le sable
à travers l'atmosphère, le diamètre de la plupart des
particules étant compris entre 0,08 et 1 mm. À la
différence des particules des tempêtes de poussière, les
particules de sable sont surtout confinées à moins de 2 m du sol
et n'atteignent que rarement 15 m. Les tempêtes de sable se produisent le
plus souvent dans les régions désertiques dont le sable est
mouvant, surtout dans les dunes, et elles ne contiennent pas beaucoup de
poussière. Elles sont provoquées par des vents violents
causés ou accélérés par le réchauffement de
la surface et elles se produisent souvent pendant la journée et meurent
la nuit. Le front d'une tempête de sable peut ressembler à un mur
très large et très haut. Il s'accompagne souvent d'un
cumulonimbus qui peut être occulté par les particules de sable et
il peut aussi se produire le long d'un front d'air froid en mouvement.
c. Tempêtes de poussière
Une tempête de sable est l'ensemble des particules de
poussière soulevées énergiquement par un vent violent et
turbulent au-dessus d'une vaste zone. Ce phénomène se produit en
période de sécheresse, dans une zone où la terre
normalement arable fournit des très fines particules de
poussière, ce qui les différencie des tempêtes de sable des
régions désertiques qui sont plus courantes. Une tempête de
sable est habituellement soudaine et elle se présente sous la forme d'un
mur de poussière en mouvement qui peut mesurer plusieurs
kilomètres de long et dont la hauteur dépasse normalement 3 000
m. La
34
tempête peut être précédée de
tourbillons de poussière qui se détachent de la masse principale
ou qui s'y enfoncent. En avant du mur, l'air est très chaud et le vent
léger. Le front s'accompagne souvent d'un cumulonimbus qui peut
être occulté par les particules de poussière et il peut
aussi se produire le long d'un front d'air froid en mouvement.
d. Tourbillons de poussière ou de
sable
On appelle tourbillon de poussières ou de sable, une
colonne d'air en rotation rapide normalement au-dessus d'un terrain sec et
poussiéreux ou sableux contenant de la poussière et d'autres
corpuscules légers aspirés du sol. Ces tourbillons ont un
diamètre de quelques mètres. Ils n'atteignent normalement pas
plus de 60 à 90 m de haut mais, s'ils sont bien développés
dans des zones désertiques très chaudes, ils peuvent atteindre
600 m.
1.3.1.2. Des conséquences variées
En diffusant et absorbant la lumière ou en modifiant le
pouvoir réfléchissant des nuages, les aérosols exercent
plusieurs effets sur le climat : direct, semi-direct et indirect. L'effet
direct n'est autre que l'effet parasol évoqué plus haut. Il
réside dans la diffusion, éventuellement accompagnée
d'absorption, du rayonnement solaire par les particules. La diffusion est
l'effet majeur aux longueurs d'ondes solaires, en particulier dans le cas
d'aérosols de pollution ; elle est généralement
négligeable dans l'infrarouge thermique. Il s'agit d'un effet
refroidissant, sauf dans le cas d'aérosols absorbants au-dessus d'une
surface très réfléchissante. Comme les aérosols
peuvent également absorber de façon plus ou moins importante le
rayonnement solaire, ils modifient les profils de température et, par
conséquent, ont un impact sur les conditions de formation des nuages,
entraînant leur disparition ou modifiant leur extension
géographique. C'est ce qu'on appelle l'effet semi-direct.
L'effet radiatif indirect des aérosols résulte
quant à lui des interactions entre aérosols et nuages, qui ont
eux mêmes un impact fort sur le bilan énergétique de la
Terre. Ainsi les aérosols peuvent servir de noyaux de condensation lors
de la formation des nuages, de sorte qu'à contenu en eau fixé, un
nuage issu d'une masse d'air pollué contient un nombre de gouttelettes
supérieur à un nuage moins pollué. Bien que les
gouttelettes soient plus petites, un tel nuage sera plus
réfléchissant que celui issu d'une masse d'air sans
35
aérosols. C'est le premier effet indirect,
refroidissant. Dans un second temps, puisque les gouttelettes sont plus
petites, elles n'atteindront pas la taille critique au-delà de laquelle
apparaît la précipitation et la durée de vie moyenne du
nuage sera augmentée. La couverture nuageuse moyenne sur la Terre sera
donc plus importante. Enfin, en réchauffant l'atmosphère à
des niveaux où se forment généralement des nuages, les
aérosols peuvent conduire à leur évaporation. L'ensemble
de ces processus constitue le deuxième effet indirect des
aérosols sur le climat, qui peut être refroidissant ou
réchauffant, notamment selon l'altitude du nuage. Dans le cas des zones
sahéliennes, ces aérosols dont la présence est de plus en
plus importante, sont liés à l'activité
morphogénétique du vent.
1.3.2. LES PROCESSUS A L'ORIGINE DE LA GENESE DES
LITHOMETEORES
La genèse des lithométéores en milieux
sahéliens est difficile à maîtriser. Malgré
l'imbrication des multiples éléments précurseurs qui
traduisent la réelle difficulté de la formation de ces types de
temps, deux facteurs majeurs conditionnent l'apparition des
lithométéores. Le premier facteur de la formation des
lithométéores est sans conteste le vent. Agent redoutable
d'érosion, il agit selon un cadre multidirectionnel et intervient ainsi
dans mobilisation des sédiments depuis leur structure de base
constituée par le sol. Il effectue ensuite le transfert méridien
de ces particules en les transportant sur plusieurs centaines et parfois
même sur des milliers de kilomètres. Dans ce contexte, la
dynamique éolienne, à travers la force du vent, revêt une
part primordiale et son action est différentielle sur le substrat
lithologique et pédologique.
Le sol pour sa part, constitue un substratum régi par
différentes forces qui règlent la cohésion
interparticulaire et s'opposent aux agressions externes. L'enclenchement du
système éolien est étroitement lié à sa
capacité d'ablation, à la disponibilité d'un
matériel mobilisable et à sa possible prise en charge jusqu'aux
aires de dépôts.
Il existe trois modes différents d'entraînement
des particules: la saltation, la reptation en surface et la suspension (figure
2).
36
Figure 2: Mode d'entraînement des
particules
a. La saltation
Le mouvement initial des particules du sol est une
série de sauts. Le diamètre des particules en saltation est
compris entre 0,5 et 1,1 mm. Après avoir sauté, les particules
retombent sous l'action de la pesanteur. La partie descendante de la
trajectoire est très inclinée vers le sol et pratiquement
rectiligne. Peu de particules atteignent une altitude supérieure
à 1 m et environ 90 % d'entre elles font des sauts inférieurs
à 30 cm. L'amplitude horizontale d'un saut est
généralement comprise entre 0,5 et 1 m.
Le phénomène de saltation est indispensable
pour amorcer l'érosion éolienne. Il est la cause de deux autres
modes de transport des éléments du sol par le vent: la reptation
en surface et la suspension dans l'air.
b. La reptation
Les particules de plus grande dimension roulent ou glissent
à la surface du sol. Trop lourdes pour être soulevées, leur
mouvement est déclenché par l'impact des particules en saltation
plutôt que par l'action du vent. Les particules qui se meuvent ainsi ont
des diamètres compris entre 0,5 et 2 mm suivant leur densité et
la vitesse du vent.
37
c. La suspension
D'une façon générale les fines
poussières ne peuvent être emportées que si elles ont
été projetées dans l'air par l'impact des grains plus
gros. Une fois parvenues dans la couche turbulente elles peuvent être
soulevées à de grandes hauteurs par les courants d'air ascendants
et former des nuages de poussière atteignant fréquemment des
altitudes de 3 à 4.000 mètres. Même si leur aspect peut
être impressionnant, le mécanisme essentiel de l'érosion
éolienne demeure la saltation car sans elle de tels nuages ne pourraient
se produire.
1.3.2.1. Les mouvements de masse
Les particules en mouvement sont le siège
d'interactions dont il faut citer principalement:
a. L'effet d'avalanche
Ce phénomène est la conséquence de la
saltation. Les particules qui ont sauté provoquent, en retombant, le
départ d'une quantité plus importante de particules. Aussi,
lorsque le vent progresse sur un sol dénudé, sa charge en
particules augmente sans cesse jusqu'à atteindre un maximum tel que la
quantité perdue est égale à la quantité
gagnée à chaque instant.
La charge maximale du vent en particules est sensiblement la
même pour tous les types de sols et elle est égale à celle
que l'on rencontre sur les dunes de sable. La distance nécessaire pour
que cette saturation soit atteinte varie en raison inverse de la
sensibilité d'un sol à l'érosion. Ainsi sur un sol
très fragile elle peut se produire en une cinquantaine de mètres,
et demander plus de 1000 mètres sur un sol de bonne cohésion.
b. Le triage
Le vent déplace les particules très fines et
très légères beaucoup plus rapidement que les grosses.
Plus les particules sont fines, plus leur vitesse est grande et plus la
distance qu'elles parcourent et les hauteurs qu'elles atteignent sont
importantes. Le vent sépare ainsi les différents
éléments du sol en catégories suivant leurs dimensions:
mottes non érodables,
38
gravier, sable, argile et loess. Il emporte ainsi les
éléments fins et ne laisse sur place que les
éléments grossiers. Une autre conséquence de ce triage est
la stérilisation progressive du sol car la matière organique
elle-même formée d'éléments fins et peu denses, est
l'un des premiers éléments à être emporté.
c. La corrasion
La corrasion est l'attaque mécanique de la surface sur
laquelle souffle un vent chargé de particules. C'est dans les
régions arides, une cause aggravante de l'érosion des sols. Dans
un matériau cohérent et homogène la corrasion se traduit
par des stries parallèles ou par un remarquable poli. Le polissage
affecte les affleurements comme les cailloux des regs, plus ou moins
alvéolés ou façonnés en facettes. Les vents de
sable associés aux effets des amplitudes thermiques donnent aux buttes
résiduelles découpées dans des couvertures
gréseuses, des formes de champignons. Dans les roches meubles et en
particulier dans les terres agricoles (argile et limons), les vents creusent
des sillons parallèles mettant à nu les racines des jeunes
plantes. Le résultat est l'injection de ces particules dans
l'atmosphère et leur migration ou leur transfert méridien qui
donnent à l'ensemble des régions sahélienne, une
identité climatologique qui leur est propre.
1.3.3. CONTEXTE PHYSIQUE DE L'EXTREME-NORD
Les gouttelettes d'eau de pluie qui tombent de
l'atmosphère en un lieu donné peuvent être stoppées
par végétation ou bien atteindre la surface du sol et amorcer le
ruissèlement. Une partie de cette eau de surface s'infiltre et une autre
partie des précipitations retourne à l'atmosphère, soit
par évapotranspiration de la végétation, soit par
évaporation des cours d'eau et autres étendues d'eau dans
lesquelles se déversent les ruissèlements de surface, les eaux
d'infiltration et les flux de. La dynamique relative du cycle climatique dans
l'Extrême-Nord est déterminée en grande partie par les
schémas spatiaux et temporels de précipitation, les
régimes de température et d'humidité atmosphérique,
les vents, les caractéristiques pédologiques et topographiques et
les caractéristiques végétatives de la zone.
39
1.3.3.1. Une platitude générale favorable
aux flux aériens
L'Extrême-Nord Cameroun forme un ensemble morphologique
hétérogène qui s'échelonne d'ouest en est, de la
chaîne montagneuse des Mandara à la plaine du Logone en passant
par la plaine du Diamaré. Il s'incline du sud au nord en une pente
douce. L'altitude varie entre 800 et 1000 m. Les plus hauts sommets sont les
pointes de Kapsiki et Rumsiki culminant à 1.224 m. Une grande partie de
la plaine camerounaise (8 000 km2), à l'est des inselbergs
qui rompent ça et là cette monotonie, est périodiquement
inondée par des eaux issues essentiellement des débordements du
fleuve Logone. Elle reçoit également des eaux issues des cours
d'eau torrentiels des Monts Mandara. Les eaux d'inondation sont conduites vers
le Logone et le Chari.
1.3.3.2. Une formation végétale incapable
de freiner le vent
Dans l'Extrême-Nord, le couvert végétal
est rare. Celle-ci évolue du Sud vers le Nord dans un sens
d'aridité croissante. On peut néanmoins distinguer trois formes
de plantes. Après les premières pluies, apparait un tapis de
graminées éphémères qui accomplissent leur cycle de
vie au cours d'une brève saison de quelques semaines. Leur croissance
est limitée à la courte période humide de l'année.
Ces plantes éphémères survivent pendant la saison
sèche, qui peut durer plusieurs mois. Elles peuvent parfois former des
peuplements denses et fournir du fourrage.
Toutefois, l'ensemble de la région abrite par endroit
une flore et une faune très riches. C'est un ensemble écologique
particulier qui se compose en effet de formations végétales d'une
rare variété, mais clairsemé. Il s'agit d'une formation
végétale mixte qui va, du sud au nord, de la savane arbustive
à la prairie herbeuse en passant par la steppe à épineux.
Parmi les espèces végétales les plus
caractéristiques, on peut citer entre autres le Calotropis
procera, le palmier rônier (Borassus aethiopium), et le
palmier doum (Hyphaene thebaica). Les bourrelets, les terres
exondées et les cordons dunaires sont le domaine de la savane à
Acacia, Balanites aegyptiaca, Ziziphus mauritania et
Tamarindus indica. Dans la partie centrale, le Yaéré qui
est une prairie herbacée inondable occupe les zones les plus basses,
tandis que partout ailleurs abonde la savane boisée ou herbacée
à Acacia albida.
40
La végétation de l'Extrême-Nord Cameroun
apparaît en fin de compte comme un continuum dans lequel on peut
identifier, d'une part, un mélange de graminées, d'herbes et de
buissons et arbres de petite taille, ne dépassant pas 2 mètres de
haut, entrecoupé de zones dénudées ; d'autre part, une
savane boisée composée d'une association de graminées
41
Figure 3: Carte orohydrographique de l'Extrême-Nord
42
et d'arbres ou d'arbustes (ou les deux) dans lequel la
proportion de graminées par rapport aux arbustes ou aux arbres est
déterminée par la fréquence et l'intensité des
feux.
1.3.3.3. Un aréisme qui accentue le
caractère sec du milieu
Le Chari et le Logone sont les seuls cours d'eau permanents de
la région. Le reste du réseau hydrographique est constitué
de cours d'eau saisonniers et temporaires appelés mayo. Ils sont issus
des monts Mandara, dont les deux principaux sont le Mayo Tsanaga et le Mayo
Boula. Ces mayo sont caractérisés par des crues violentes qui
durent juste le temps d'un orage, avec un débit qui décroît
rapidement de l'amont vers l'aval en raison des infiltrations dans des
alluvions.
1.3.3.4. L'Extrême-Nord dans le schéma
météorologique africain
D'une manière générale,
l'occurrence de la brume sèche est tributaire de la circulation
atmosphérique tropicale. Celle-ci est dirigée par la cellule de
Hadley, selon le schéma conceptuel de la circulation méridienne
de Rossby. Les cellules Hadley nord et sud sont séparées par le
Front Intertropical (FIT) associé à la zone de convergence
intertropicale (ZIT) qui sépare deux masses d'air d'origine et de
caractères différents. Il s'agit de l'air continental chaud et
très sec où les vents sont de direction nord-est (Harmattan) et
de l'air océanique moins chaud et humide en provenance du golfe de
Guinée (Alizé).
Sous l'influence de la force de Coriolis (Modi, Druilhet,
Fontan et Domergue 1997: 170), les branches basse et haute de la cellule
subissent une déviation, respectivement vers l'ouest et vers l'est,
assurant un transport zonal important dans les sens des parallèles. En
Afrique de l'Ouest, c'est la position des anticyclones de
Sainte-Hélène, des Açores et de Libye qui détermine
les déplacements en latitude, au cours de l'année, du FIT et des
phénomènes qui lui sont tributaires. Ces déplacements
commandent le rythme des saisons.
Ainsi durant l'année, l'Extrême-Nord est
balayé par le FIT (figure 13). Sa position au sud du FIT est
remarqué lors de la saison des pluies (mai- septembre). Par contre sa
situation au nord de celui-ci correspond à la saison sèche
dominée par ce vent chaud et sec qu'est l'Harmattan,
générateur de brume sèche.
Figure 4: Masses d'air et saisons
43
44
1.3.3.5. Une rudesse climatique agressive pour les
organismes
Les précipitations varient d'une année à
l'autre dans les différentes stations de l'Extrême-Nord; cela est
visible lorsqu'on considère les statistiques des précipitations
dans le temps pour ces stations. L'écart entre les plus faibles et les
plus fortes précipitations enregistrées au cours de
différentes années peut être important, bien qu'il se situe
généralement dans une fourchette de plus ou moins 50 pour cent de
la précipitation annuelle moyenne. La variation de précipitations
mensuelles est encore plus grande. Les tableaux qui figurent en annexe de ce
travail (Annexe 2), présentent les données climatiques des
stations météorologiques de l'Extrême- Nord. De ces
données, nous avons tiré la figure 5 qui présente
l'évolution interannuelle de la pluviométrie dans
l'Extrême-Nord de 1986 à 2006. Sur l'ensemble des observations, on
constate que le total des précipitations se situe entre 650 mm et 1281
mm, la station de Mokolo enregistrant les plus hautes moyennes. Par ailleurs,
les années 1992 et 1996 sont celles qui présentent les plus
basses moyennes pluviométriques.
1400
1200
1000
400
200
800
600
0
1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Maroua Yagoua Kousser
iMokolo
Figure 5: Évolution interannuelle de la
pluviométrie dans l'Extrême Nord: 1987-2006
45
Figure 6: Climat et végétation de
l'Extrême-Nord
46
Dans la plupart des cas, la précipitation attendue en
un lieu donné n'est pas la même que la précipitation
annuelle moyenne enregistrée sur un certain nombre d'années.
Le climat y est globalement chaud. Les moyennes
calculées sur une période de 20 années
consécutives, indiquent 29,14°C à Kaélé,
28,21°C à Maroua, 26,40°C à Mokolo, 27,72°C
à Yagoua, et 28,08°C à Kousséri. Les maximal sont
observés pendant le mois d'avril. On relève ainsi 41,2°C
à Mokolo, 42,4°C à Kaélé, 43°C à
Yagoua. Les températures minimales quant à elles sont observables
en janvier, avec 11,2°C à Mokolo, 12,4 à Yagoua et
14,5°C à Kaélé. Le schéma climatique de
l'Extrême-Nord se caractérise souvent par une saison sèche
relativement fraîche, suivie d'une saison sèche relativement
chaude et finalement d'une saison des pluies. En général, on
observe à l'intérieur de ces saisons des fluctuations importantes
des températures diurnes. Très souvent, pendant la saison
sèche fraîche, les températures diurnes atteignent entre 35
et 45 degrés centigrades, pendant que les températures nocturnes
tombent à 10 à 15 degrés centigrades. Les
températures diurnes peuvent approcher de 45 degrés centigrades
au cours de la saison sèche chaude et tomber à 15 degrés
centigrades au cours de la nuit. Pendant la saison des pluies, les
températures peuvent aller de 35 degrés centigrades le jour
à 20 degrés centigrades la nuit. Dans bien des cas, ces
fluctuations des températures au cours d'une même journée
influence directement les végétaux et les organismes
supérieurs et l'homme.
Les diagrammes ombrothermiques des stations de Maroua, Yagoua,
Kousséri, Mokolo et Kaélé (figure6) permet de contacter
que les pluies sont concentrées entre le mois d'Avril et octobre mais la
saison pluvieuse elle-même s'installe à partir du mois de Juin et
dure de 3 à 5 mois. On constate également que les
température moyennes de 1987 à 2006 restent élevées
et oscillent entre 25°et 30°. Les températures mensuelles sont
élevées les maximal atteignent facilement 44°C aux mois de
mars et avril, par exemple pour le cas de Yagoua respectivement en 1996 et en
2000. Les minimal quant à eux descendent jusqu'à 13°C voire
12°C entre décembre et Janvier. C'est dire que les écarts
thermiques sont de plus de plus importants il n'est donc pas rare de voir des
amplitudes thermiques de l'ordre de 10°C. Enfin, l'amplitude thermique
annuelle y est forte, avec 7,37°C à Kaélé,
7,35°C à Maroua 7,18°C à Mokolo, 6.1°C
à Yagoua et 9°C à Kousséri.
47
1.3.3.6. Une présence abondante et cyclique de
la brume sèche
Le tableau ci-dessous représente sa variation, ainsi
que les moyennes obtenues en rapportant ces totaux au nombre des stations.
Tableau 3: Nombre moyen de jours de brume
sèche
Moist Stat°
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Total
|
Maroua
|
17
|
17
|
17
|
9
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
4
|
10
|
13
|
91
|
Kaélé
|
16
|
17
|
15
|
8
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
9
|
13
|
83
|
Mokolo
|
15
|
16
|
14
|
9
|
3
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
8
|
58
|
Yagoua
|
10
|
12
|
8
|
3
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
5
|
6
|
45
|
Kousséri
|
21
|
19
|
16
|
10
|
3
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
12
|
17
|
99
|
Total
|
79
|
81
|
70
|
39
|
12
|
1
|
0
|
0
|
0
|
9
|
39
|
57
|
376
|
Moyenne
|
16
|
16
|
14
|
8
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
8
|
11
|
77
|
25
20
15
10
0
5
J F M A M J J A SON D
Maroua Kaélé Mokolo Yagoua Kousséri
Figure 7: Variations saisonnières de la brume
sèche dans l'Extrême-Nord
On constate (figure7) que le nombre de jours de brume
sèche, dont l'intensité augmente avec la saison disparait
totalement en saison des pluies. Le nombre de jour de brume sèche varie
selon les stations, ce qui peut se traduire par une différenciation
spatiale. En effet, l'une des caractéristiques de notre site
d'étude est la présence de la brume sèche
48
pendant la saison sèche. Ainsi, la station de Maroua
totalise 91 jours de brume sèche, celle de Kaélé 83, celle
de Mokolo 58, celle de Kousséri 99 et celle Yagoua 45.
Ces lithométéores introduits dans la
troposphère subissent un transfert méridien sélectif
(Suchet:1986) vers d'autres latitudes à la faveur de la circulation
atmosphérique. Car les particules les plus grossières (100
micromètres) vont se déposer rapidement alors que les plus fines
(80 -100 micromètres) essentiellement composées d'argile,
d'illite, de chlorite et interstratifiés gonflants restent en
suspension. Pour ce qui est du Sahel camerounais, l'essentiel de la brume
sèche qui y parvient et transite provient du Sahara, à la faveur
de l'Harmattan, lors de sa poussée vers le sud, poussée quelque
fois vigoureuse, de sorte à réduire la visibilité pendant
plusieurs mois. Cette opacification de l'atmosphère vaut d'ailleurs
à ce phénomène d'être pris en compte par la
météorologie, car il est capable d'interrompre le trafic
aérien pendant plusieurs jours.
Partout, la brume sèche n'apparait que lorsque les
précipitations diminuent et s'annulent, d'octobre à mai avec un
maximum global entre décembre et janvier. Ainsi, la corrélation
géographique entre les précipitations et la brume sèche
permet de constater que la brume sèche est surtout observable pendant la
saison sèche lorsque les précipitations sont nulles. On constate
que partout, lors de l'apparition progressive de la brume sèche, les
écarts thermiques deviennent plus importants. Précisément,
pendant la période dite de saison sèche qui va de novembre
à mars. Il existe en outre, une corrélation entre les
écarts thermiques et les données de la brume sèche. Le
maximum du nombre de jours de brume sèche se situe entre Janvier et
février pendant cette période, les écarts thermiques sont
les plus élevés.
49
Figure 8: Situation météorologique au sol
dans l'Extrême-Nord
50
1.3.3.7. La brume sèche, un type de temps
caractéristique de l'Extrême-Nord
La vitesse et la direction des vents changent selon les
saisons. Ainsi en Janvier, la direction dominante des vents est le nord (39%)
puis le nord-est (31%). Cette période coïncide avec la
présence de l'harmattan qui est un vent sec originaire de l'anticyclone
saharien. Au sol on note la récurrence des tourbillons. La cause
principale des tourbillons est l'intense rayonnement solaire reçu par le
sol dénudé de l'Extrême-Nord, qui surchauffe la masse d'air
située juste au-dessus du sol. Cette masse d'air s'élève
alors sous forme d'une colonne cylindrique, aspirant les débris de
surface, tels que la poussière, le sable et les feuilles. La hauteur des
tourbillons varie de 30 à 100 m, mais il en est qui atteignent ou
dépassent 1 500 m d'altitude. Les vortex des tourbillons vont de
quelques mètres à plusieurs centaines de mètres. Ces
phénomènes peuvent disparaître en quelques secondes ou
durer des heures, selon leur force et leur taille. Les tourbillons brefs se
déplacent peu, mais ceux qui durent plus longtemps se déplacent
doucement en suivant les vents dominants. Par conséquent,
l'érosion du sol par le vent se produira chaque fois que les conditions
pédologiques, végétatives et climatiques y sont
favorables. Ces conditions (sol peu compact, sec ou fin, surface du sol lisse,
couvert végétal rare et vent suffisamment fort pour induire des
déplacements de terre) se rencontrent fréquemment dans les zones
arides.
L'intensité de la brume sèche dépend de
la compétence de ce vent, c'est-à-dire sa capacité
à soulever et à transporter des débris. Ces particules
forment l'ensemble des aérosols, incluant les particules fines
d'argiles, de limons, de sables, de cendres et autres poussières. Les
sables grossiers (0,5 mm à 1 mm) sont déplacés par
roulage. Les sables moyens (0,1 mm à 0,5 mm) effectuent des bonds
successifs jusqu'à 2 m de hauteur (saltation). Les particules
inférieures à 0,08 mm sont emportées en suspension. Le
vent en agissant là où la végétation est
discontinue et les climats secs, opère un tri appelé vannage,
soulevant les particules fines et laissant sur place les débris
grossiers.
Par contre au mois d'août, deux directions
prédominantes sont observées, les vents sont alors de direction
ouest avec 18,5%, suivis du sud-ouest avec 18%. Nous sommes au coeur de la
saison des pluies ou de mousson. La carte de la situation
météorologique de l'Extrême-Nord inspirée de Suchel
(figure 8), montre qu'au moment où apparaît la brume
51
sèche. On note une évolution vers le sud de
l'anticyclone saharien et le rapprochement du FIT de l'Équateur.
1.3.3.8. Une forte insolation annuelle
La durée de l'insolation est déterminée
grâce à l'héliographe Campbell. La durée moyenne
mensuelle déterminée pour Kousséri donne 3150 heures
contre 2900 heures pour Maroua. C'est donc une zone fortement
ensoleillée. Cette forte insolation est à l'origine d'un
phénomène atmosphérique circulaire de moindre envergure,
le tourbillon de poussière, qui apparaît le plus souvent en pleine
saison sèche dans les plaines semi-arides du Logone et du
Diamaré, pendant les journées chaudes et calmes. Mais la
durée d'ensoleillement atteint son paroxysme en saison sèche et
chaude, alors que pendant les périodes de brume sèche, le
rayonnement est diffus. De même pendant la saison des pluies, c'est la
nébulosité qui joue en atténuant l'insolation.
1.3.3.9. Une abondante évapotranspiration
Bien que les précipitations et la température
soient les facteurs essentiels de l'aridité, d'autres facteurs
interviennent également. L'humidité de l'air a une importance
pour l'équilibre hydrique du sol et des êtres vivants.
L'humidité est généralement faible dans les zones arides.
Et pendant la période dominée par la présence de la brume
sèche, l'évapotranspiration est importante. En raison de la
rareté de la végétation capable de réduire les
déplacements d'air, les régions arides sont en
général venteuses. Les vents évacuent l'air humide qui se
trouve autour des plantes et du sol et accroissent par conséquent
l'évapotranspiration. Ainsi, on note 235 mm d'eau évaporée
en février à Maroua contre 85 mm au mois de juillet. Mais d'une
manière générale, c'est une zone sujette à une
abondante évapotranspiration. Par exemple le total annuel
d'évapotranspiration donne 2150 mm à Kousséri et 2000 mm
à Maroua.
1.3.4. CONTEXTE HUMAIN ET SANITAIRE DE L'EXTREME-NORD
1.3.4.1. Une population diversifiée et en pleine
expansion
La population de l'Extrême-Nord est formée de
plusieurs groupes ethniques dont les plus nombreux se retrouvent dans les
Départements (Atlas de la Province Extrême-Nord Cameroun). Dans le
département du Mayo Danay, on note la présence des Massa, les
Mousgoum et des Toupouri; les Arabes Choa et Kotoko quant
à eux se partagent les terres du Logone et Chari. Dans le Diamaré
et le Mayo Kani, on a les Moundang et les Guiziga. Les Mafa et les Peulhs. Les
Mandara, les Mada et les Kanouri se retrouvent dans le Mayo Sava et le Mayo
Tsanaga. Maroua la capitale provinciale nous permet par exemple de mieux voir
la configuration de la population globale comme le montre le tableau suivant
:
Tableau 4: Groupes ethniques dans Maroua
urbain
Groupes ethniques
|
Effectifs
|
%
|
Peuls
|
17 510
|
29.2
|
Guiziga
|
26 486
|
19.3
|
Islamisés anciens
|
14 976
|
16.5
|
Mofou
|
9 565
|
10.6
|
Moundang
|
2 997
|
3.3
|
Toupouri
|
2 852
|
3.2
|
Zoumaya
|
1 921
|
2.1
|
Massa
|
1 545
|
1.7
|
Guidar
|
1 043
|
1.2
|
« Autres du Nord
|
8 006
|
8.8
|
Méridionaux
|
2 225
|
2.5
|
Étrangers
|
1 472
|
1.6
|
Total
|
90 598
|
100
|
Source : Christian Seignobos (1985) cité par
Tourneux et Iyébi-Mandjek (1994)
Dans cette région à ethnographie fortement
diversifiée, les mouvements non naturels sont importants,
essentiellement les flux migratoires. Aux populations étrangères
(Sara originaires du Tchad par exemple) s'ajoutent celles venues des autres
provinces que compte le pays. Mais un des faits marquants reste la rapide
croissance des populations autochtones.
Le tableau ci-après présente l'effectif de
population de la Province, de 1987 à 2000.
Tableau 5: Effectif de population de la
Régionale
Années
|
|
1987
|
|
1992
|
|
1996
|
|
2000
|
Effectifs en millions d'hbts
|
1
|
855 678
|
2
|
141 000
|
2
|
467 000
|
2
|
838 000
|
Source : MINPAT/Délégation Provinciale de
l'Extrême-Nord (2002)
52
De 1987 à 1992, cette population s'est accrue de 285222
habitants, soit à un taux
53
d'accroissement de 28, mais de 35 respectivement de 1996
à 1996 et de 1996 à
2000. Les statistiques de la Délégation
Régionale de la Santé Publique de l'Extrême-Nord indiquent
3 620 363 habitants. C'est donc une population à fort taux
d'accroissement, évoluant dans un milieu à risque, notamment
épidémique, risque contre lequel le niveau d'éducation et
même le contexte social dans son ensemble ne permettent pas une lutte
toujours efficace.
1.3.4.2. Une région à risque
épidémiologique élevé
La situation épidémiologique actuelle de
l'Extrême-Nord Cameroun se caractérise par une forte
prédominance des maladies infectieuses et parasitaires dont les
pathologies principales sont le paludisme qui sévit avec des variations
saisonnières et les pathologies endémo-épidémiques
qui regroupent la rougeole, la méningite cérébro-spinale,
la fière jaune et le choléra. Ces maladies constituent
également des maladies climato-sensibles dont nous disposons d'une
longue série de donnée épidémiologiques
détaillées pour des conclusions statistiques fiables.
1.3.4.3. La part marginale de la méningite dans
les programmes de santé
De la période coloniale marquée par la
médecine moderne par le docteur Jamot, le Cameroun après
l'indépendance a connu une phase d'expérimentation d'idées
novatrices qui ont abouti à la création des zones de
démonstration des actions de santé publique (DASP) dans
lesquelles devaient s'appliquer les politiques de santé
élaborées par le Ministère. Il y avait ainsi 4 zones en
fonction des principales régions écologiques et de la
diversité géographique du pays. Parmi celles-ci figure la
région de savane pure au climat sec.
L'évaluation des DASP en 1975, a dévoilé
plus de points négatifs que positifs. C'est pourquoi en 1982, sous
l'impulsion des résolutions de Alma Ata en Russie, le Cameroun s'est
fixé comme nouvel objectif général d'amener d'ici à
l'an 2000, toutes les populations à un niveau de santé leur
permettant de mener une vie socialement et économiquement productive,
c'est-à-dire limiter ou réduire l'indisponibilité des
personnes en âge de travailler. La stratégie adoptée ici se
résume à la création des villages de santé.
54
Les activités des villages de santé ont
présenté par la suite, de nombreuses insuffisances liées
à la qualité de soin, aux problèmes internes des
communautés, à l'interface communauté / service de
santé et aux problèmes inhérents aux prestataires. Il
fallait donc réorienter les soins de santé primaires, d'où
une implication plus prononcée de l'État, conforme aux nouvelles
résolutions de l'OMS (Août 1987). C'est ainsi que des reformes
sont élaborés en rendu publique en 1989, mais officiellement
adopté en 1992 à travers la déclaration de politique
sectoriel de santé et la déclaration de mise en oeuvre de la
réorientation de soin de santé primaire en 1993.
Toutes ces démarches ont abouti à l'organisation
actuelle du secteur de santé au Cameroun, qui se structure en 3 sous
secteurs : le sous secteur public, le sous secteur privé et le sous
secteur traditionnel. C'est au niveau central que sont élaborés
les programmes et les projets spécialisés. Pour l'heure, on en
dénombre 9. Cependant, on remarque après examen des objectifs de
ceux-ci que la lutte contre la méningite cérébro-spinale
ne bénéficie pas d'un programme spécifique, mais est
diluée dans le programme élargi de vaccination et le programme de
lutte intégré conte la maladie de l'enfant. C'est dire à
priori la difficulté qui est celle de venir à bout de cette
maladie, car les attaques de méningite sont le plus souvent
inopinées et régulières, et obligent les populations tout
comme le personnel médical, à réagir tant bien que mal.
1.3.4.4. Des stratégies officielles de lutte
circonstancielles
Il s'agit en fait du rôle de l'Etat et de l'implication
des ONG et Missions oeuvrant dans le domaine de la santé à
l'Extrême Nord.
a. L'OMS et les recommandations en cas
d'alerte
Dans les pays à risques épidémique, il
est recommandé de recourir à la vaccination de circonstance.
Celle-ci est déclenchée sous la menace épidémique
détectée en utilisant deux seuils épidémiologiques
(OMS, 2000) :
- le seuil d'alerte: il permet de donner l'alarme et de lancer
une enquête en début d'épidémie; de vérifier
l'état de préparation pour faire face à une
épidémie; de déclencher une campagne de vaccination en cas
d'épidémie dans une zone proche et de déterminer les zones
prioritaires au cours d'une campagne de vaccination lors d'une
épidémie ;
55
- le seuil épidémique : il permet de confirmer
l'émergence d'une épidémie afin de renforcer les mesures
de contrôle par la vaccination de masse et une prise en charge
thérapeutique adaptée.
La vaccination de circonstance est déclenchée
sous la menace épidémique. Ce n'est dont pas une arme
prophylactique, mais un recours en cas d'épidémie
avérée. Lorsque le seuil épidémique est atteint, la
vaccination de masse doit être mise en oeuvre. Celle-ci concerne une
population cible de 6 mois à 30 ans et doit débuter à
l'épicentre de l'épidémie débutante, puis le long
des principales voies de déplacement. Si la vaccination débute en
un minimum de temps, les résultats sont rapidement favorables avec en
prime une chute brutale du taux d'incidence dès le cinquième
jour. Il est conseillé aux personnes se rendant dans les zones risque,
c'est-à-dire là où sévit l'épidémie,
de se faire vacciner au préalable.
b. Les conduites dictées par l'Administration
en cas de menace
Les actions entreprises par le ministère de la
santé, s'inscrivent en général en droite ligne des grandes
orientations de l'OMS, en matière de santé publique. Sur le
terrain ces orientations sont complétées par une série de
mesures pratiques. C'est ainsi qu'il est recommandé à la
population menacée de :
- se lubrifier les narines par temps poussiéreux, en
vue d'éviter l'irritation des muqueuses nasales. Cette recommandation
vise à limiter l'infection par voie rynopharyngée ;
- conduire immédiatement toute personne et surtout tout
enfant présentant les signes prémonitoires de la
méningite, à savoir : une forte fièvre, une raideur de la
nuque, des violents maux de tête, des vomissements. Et
particulièrement chez l'enfant, on note un bombement de la fontanelle,
l'irritation et le plafonnement du regard, auxquels s'ajoute la perte
d'appétit avec souvent diarrhée ;
- veiller à faire vacciner les enfants et, dans une
certaine mesure, les adultes, contre la méningite ;
- et enfin, éviter la promiscuité. Toutes ces
séries de mesures qui visent essentiellement la population
menacée, peuvent être complétées.
Aujourd'hui, les mesures draconiennes d'isolement de la
population imposées par l'administration coloniale -l'interdiction
totale pour les «indigènes» de se déplacer ou
56
s'attrouper lors de l'épidémie - sont
annulées par l'Etat moderne. Par contre, certaines pratiques subsistent.
C'est le cas des campagnes massives de vaccination organisées par le
MINSANTE à travers la Délégation Provinciale de la
Santé Publique, comme celles des années 1992 et 1993. Par
ailleurs, il dispose d'un réseau de surveillance des maladies dites
à potentiel épidémique, chargé de l'alerte en cas
de prise d'ampleur de la méningite.
c. Les ONG et les Missions
La tâche du gouvernement, après son
désengagement de la gestion des pro pharmacies, est facilitée par
l'entrée en jeu des diverses Organisations non gouvernementales oeuvrant
dans des secteurs distincts (figure 1, p. 4). Les principales sont :
la Croix Rouge, Care International, Save The Childe et Médecins Sans
Frontière. Mais surtout, ce sont la Coopération Belge dans le
Diamaré, le FED dans le Logone et Chari, la Banque Mondiale dans les
Monts Mandara qui sont fortement impliqués dans le domaine de la
santé. A cela il faut ajouter le rôle important que jouent
certains dispensaires et centre de santé privés parrainés
par les Missions, à l'instar du Centre de Santé de
Djarengol-Kodek à Maroua, le dispensaire de Pété, de
l'hôpital Adventiste de Koza, pour ne citer que ceux-là.
d. Les médias et la
méningite
Lorsqu'un phénomène quelconque devient cause de
perturbation collective, les médias dont l'un des rôles
primordiaux est de sensibiliser l'opinion divulguent l'information
nécessaire. Lors d'attaques vigoureuses, les quotidiens nationaux, le
poste national et la CRTV télé informent sur l'Etat des lieux de
l'épidémie. Cependant les preuves matérielles justifiant
cette affirmation sont difficiles à obtenir contrairement au
quotidien Cameroon Tribune dont les archives sont disponibles.
En parcourant les archives de 1990 à 1999, Cameroon
Tribune parle de la méningite, on peut le noter, mais pas chaque
année. Il ne fait allusion à elle qu'en 1992, au mois de
février et mars. Les moments forts de la maladie sont alors
relatés. Ce comportement, celui de ne rechercher que l'extraordinaire,
confirme une fois de plus ces mots de Mc Luhan cité par Kemche (1993 :
19) selon lesquels « la presse semble plus à l'aise quand elle
dévoile les vilains côtés de la vie » et que les
bonnes nouvelles seraient les mauvaises !
57
1.3.4.5. Des armes traditionnelles peu certaines
Nous avons remarqué que, en ce qui concerne les
méthodes et stratégies traditionnelles de lutte contre la
méningite, les réponses sont diverses. Le tableau ci-après
présente les différents remèdes et moyens de lutte contre
cette maladie.
Tableau 6: Les moyens de lutte contre la méningite
selon les populations
Sujets
Moyens de lutte
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Hôpital
|
130
|
39
|
85
|
50
|
215
|
43
|
Guérisseur traditionnel
|
125
|
38
|
63
|
37
|
188
|
38
|
Arky
|
73
|
22
|
17
|
10
|
90
|
18
|
Pas de remède
|
2
|
1
|
5
|
3
|
7
|
1
|
Total
|
330
|
100
|
170
|
100
|
500
|
100
|
Près de la moitié de nos enquêtés
affirme que l'hôpital (43%) est le meilleur moyen de lutte contre la
méningite. Les femmes sont de cet avis (50%) que les hommes (39%). La
proportion de ceux qui sont encore attachés aux méthodes
traditionnelles (guérisseurs) est également importante avec 38%
chez les hommes et 37% chez les femmes. Si très faible est l'effectif de
ceux qui pensent qu'il n'y a pas de traitement contre la méningite (7
personnes, soit 1% de l'effectif) 18% par contre évoquent l'Arky comme
moyen de lutte, du moins dès les signes prémonitoires de la
maladie : 90 personnes dont 73 hommes (22% de leur effectif) et 17 femmes (10%
de l'effectif féminin). A côté des moyens de lutte
ci-dessus détaillés, il existe d'autres armes traditionnelles de
lutte contre la méningite. Il s'agit des croyances religieuses, des
migrations de masse et des méthodes pratiques.
1.3.4.6. Autres méthodes traditionnelles de
lutte contre la méningite
a. Les croyances religieuses
On n'assiste plus aux sacrifices humains, les populations
ayant acquis certaines connaissances et oublié les
précédentes. Le recours aux guérisseurs par contre existe
toujours. Ceux-ci pour entretenir leur compétence et efficacité
s'il y a, n'hésitent pas à garder pour eux les méthodes de
travail et les produits utilisés. Lorsque le malade pris en charge par
l'un d'eux vient à mourir, c'est la puissance du maléfice ou le
retard du traitement amorcé par la famille qui est indexé.
b. 58
Les mouvements de population
Les migrations de masse, lors de la persistance de
l'épidémie, vers des zones plus salubres et moins
touchées, soulignées par Beauvilain (1989) n'ont pas
été remarquées depuis 1990 au moins. Les causes actuelles
des déplacements des personnes actives sont à rechercher dans les
grandes métropoles et non à une psychose à l'origine de
laquelle se trouverait la méningite. C'est d'ailleurs ce qui explique la
présence, dans les grandes villes telles que Douala et Yaoundé,
d'un grand nombre de jeunes venus des Mandara.
c. Quelques méthodes pratiques de
lutte
Le port de masque qui en fait est un morceau d'étoffe
dont se servaient les populations pour couvrir la partie inférieure du
visage, pratique décrite par Lembezat (1950) pendant l'époque
coloniale, est presque inexistant aujourd'hui, du moins, au sein des Kirdis.
Serait-ce le turban des peuhls actuels? La tentation est pourtant forte de dire
que c'est une façon de s'habiller juste. Par contre la lubrification des
marines est courante, ainsi que celle des lèvres.
Un autre moyen de lutte bien connu des populations selon les
informations recueillies serait l'Arky, pratique qui subsiste encore
aujourd'hui. Cette liqueur traditionnelle est utilisée à titre
préventif et quelques fois dès les signes prémonitoires de
la méningite dont la raideur du cou. S'agit-il ici d'une simple
justification par les consommateurs de ce produit fréquemment interdit
par les autorités administratives ? La réponse pourrait
être affirmative car cette liqueur peut être
considérée à juste titre comme un bien économique
et constitue par endroit, la source majeure de revenu des femmes qui la
distillent, partant de leur famille.
Enfin, les populations se rendent de plus en plus dans les
différents centre hospitaliers, ce que confirment quelques anciens
infirmiers de métier que nous avons rencontré, mais certains le
font beaucoup plus lors des campagnes de vaccination, poussés par la
crainte de l'épidémie surtout lorsqu'elle s'est
avérée meurtrière la période
précédente.
59
1.4. DISCUSSION
1.4.1. La brume sèche : le parent pauvre du bilan
d'érosion
L'expression bilan d'érosion est, en soi, impropre du
moins dans le sens de Péguy (1970 :285). L'étude quantitative des
processus morphogénétiques fait intervenir des mesures qui sont
possibles à 3 niveaux :
1) par étude de l'ablation du relief lors de la prise en
charge des matériaux ;
2) par la mesure du débit solide des matériaux
déplacés mobilisés lors du transport de ceux-ci. Dans les
cas de l'érosion éolienne des techniques reposantes sur des
pièges à sable ont été souvent
appliquées.
3) par le cubage des matériaux après leur
dépôt.
D'une manière générale, c'est
l'érosion fluviale qui a été étudiée parce
que ses effets sont mis facilement en relation avec les éléments
du climat. Les études des lithos météores se sont
basées dans un premier temps sur les résultats obtenus dans le
cadre des expériences réalisées en hydrologie et en
géomorphologie.
1.4.2. La brume sèche : un
lithométéore caractéristique des régions
sèches
L'étude des phénomènes
météorologiques qui influencent la visibilité s'inspire
des mesures et régimes de la nébulosité, celle-ci est
appréciée à vue par l'observateur. Elle est ainsi le seul
élément du climat dont l'observation même numérique
n'exige le recours à aucun appareil. Les observations relatives à
la brume sèche portent prioritairement sur le nombre de jours pour
lesquels ce phénomène est constaté. Il devient ainsi
intéressant d'établir mois par mois la moyenne des jours de brume
sèche. Il est remarquable que la brume sèche paraisse d'autant
plus fréquente que les pluies sont rares et les écarts thermiques
plus prononcés. Ce lithométéore parait souvent dur,
d'autre part, à une poussée plus vigoureuse de l'anticyclone
saharien, et à un certain nombre de conditions qu'Ozer (2002) à
étudier.
1.4.3. L'Extrême- Nord Cameroun: un milieu à
risque
L'extrême nord du Cameroun est soumis à un climat
de type soudano-sahélien caractérisé par une saison
sèche qui dure 7 mois, et une saison pluvieuse de 5 mois dont
60
deux (Juillet et Aout) cumulent à eux seuls les 2/3 du
total pluviométrique annuel. Caractérisée par ailleurs par
une très forte variabilité interannuelle, la pluviométrie
moyenne est passée de 700 mm avant 1970 à 500 mm ces
dernières années. Les totaux pluviométriques annuels
restent variables : 1187 mm à Mokolo; 896 mm à
Kaélé et 801mm à Maroua, 807 mm à Yagoua et 580 mm
à Kousséri. Ces pluies sont surtout concentrées entre les
mois de mai et d'octobre, soit sur 5 mois.
En dépit de quelques nuances spatiales, et même
si les variations ne sont pas toujours très significatives au niveau de
toutes les stations, cette figure confirme la baisse de la pluviosité
enregistrée dans la région depuis 1970. Après une
recrudescence notable de ce déficit en 1983-84 (226 mm à
Kousséri par exemple, contre une moyenne interannuelle de 576 mm et un
maximum supérieur à 950 mm), le régime des
précipitations a légèrement repris, mais la hauteur de la
pluie annuelle est restée relativement faible jusqu'à ce jour. Au
courant de la décennie 90, certains indices montrent une
légère remontée des précipitations annuelles,
notamment en 1994 et 1999.
La platitude générale des basses terres
septentrionales et la pauvreté du couvert végétal ainsi
que la tendance aréique, présentent les caractéristiques
de ce que Mainguet (2005) qualifie en général d'environnement
difficile et à risques pour les populations sahéliennes.
D'ailleurs, le type de climat tropical contrasté dans lequel baignent
ces milieux, favorise en saison sèche ou hivernage, des pathologies des
voies respiratoires plus ou moins aigües, à l'instar des
bronchopneumonies, et en saison pluvieuse, des maladies d'origine hydrique ou
du moins liées à l'eau (choléra et amibiases entre
autres).
Il existe une relation assez nette entre le cumule
pluviométrie mensuel et le taux d'incidence du paludisme
présumé. Le pic est atteint (septembre- octobre) deux (2) mois
après le pic des pluies (août). Deux mois après le
début de la saison sèche, le taux d'incidence du paludisme
présumé revient à son niveau le plus bas. Cela s'explique
par le fait qu'après l'installation de la saison des pluies, les
conditions favorables au développement et à la multiplication des
moustiques vecteurs de transmission du paludisme se trouvent remplis avec un
temps de réponse fonction du cycle de multiplication des moustiques et
des conditions météorologiques favorables.
61
La relation entre le taux d'attaque mensuel du paludisme et
l'humidité relative confirme celle avec la pluviométrie. On
trouve une ressemblance entre les figures 2 et 3 ; le taux d'attaque du
paludisme évolue dans le même sens que l'humidité relative
moyenne. Au Niger, le fort taux d'attaque du paludisme est atteint lorsque
l'humidité relative moyenne dépasse les 40% (juillet août
septembre).
Les travaux de Kenfack (2006), Kagombé (2005) et
Marquis (2007), montrent que les précipitations et l'humidité
relative semblent être des paramètres climatiques qui influent sur
l'incidence de la méningite. L'incidence de cette maladie évolue
en sens inverse avec les précipitations et l'humidité relative.
La température moyenne influe aussi sur l'incidence de la
méningite. On constate à travers que lorsque la
température moyenne augmente, l'incidence de la méningite
augmente aussi ce qui explique que les saisons sèches sont
associées à des épidémies de méningite et
les saisons pluvieuses sont associées à des cas isolés.
La rougeole constitue un véritable problème de
santé publique dans l'Extrême-Nord Cameroun car elle sévit
d'une façon endémique sur l'ensemble de la région et
touche les enfants de moins de 5 ans. Les analyses simultanées de cette
maladie et les paramètres climatiques nous ont permis de constater que
les variations climatiques contribuent à l'accroissement du taux de cas
de cette maladie au sein de la population. Une hypothèse probable est
que la canicule, la sécheresse de l'air, visible à travers la
brume sèche non seulement se conjuguent pour affaiblir l'organisme en
asséchant et en irritant les muqueuses aériennes
supérieures par où s'effectue le plus souvent la transmission,
mais augmente aussi la virulence du virus, virulence qu'il perd avec
l'humidité apportée, en zone soudanienne, par les pluies. On
constate, d'après certaines études (OMS 2005) que le taux
d'attaque de la rougeole évolue dans le même sens que la
température moyenne. Par contre l'incidence de la maladie évolue
en sens inverse de celui de l'humidité relative et des
précipitations. La maladie est aussi surtout liée aux conditions
de vie des populations.
Les différents risques bioclimatiques et pathologiques
sont aidés dans leur expansion par certaines caractéristiques
géodémographiques de la population. Il s'agit entre autres, du
contexte socioéconomique et éducatif. Tel est d'ailleurs le sens
de l'étude menée par Kenfack (2006) dans le cadre du DEA.
62
1.5. CONCLUSION
Dans ce chapitre, notre objectif était de
présenter le site d'étude sur le double plan physique et humain.
Nous avons émis l'hypothèse que les caractéristiques
morphoclimatiques de la région et le contexte humain favorisent le
développement de la méningite cérébro-spinal. Les
résultats montrent que la brume sèche en tant qu'un des
phénomènes atmosphériques qui affectent la
visibilité, est la résultante du bilan d'érosion. En
outre, le climat chaud, sec et brumeux d'une part et le contexte humain et
médico-sanitaire d'autre part, semblent représenter un ensemble
des conditions propices au développement de la maladie. Par ailleurs,
les stratégies officielles ne permettent pas de lutter efficacement
contre la maladie en cas d'épidémie d'une part ; et que les
méthodes de lutte traditionnelles s'avèrent mal adaptées
à la réalité scientifique, par conséquent plus
enclines à entretenir un « climat d'épidémie
».
63
CHAPITRE 2 : ETAT DE LIEUX DE
L'INCIDENCE ET RYTHME D'OCCURRENCE
DE LA MENINGITE CEREBRO-SPINALE
DANS L'EXTREME-NORD
2.1. INTRODUCTION
Dans ce chapitre, notre objectif est de dresser un état
des lieux de l'évolution de la méningite
cérébro-spinale dans l'Extrême-Nord Cameroun.
L'hypothèse que nous cherchons à vérifier stipule que la
méningite associée aux maladies à potentiel
épidémique, cause des ravages au sein la population de
l'Extrême-Nord. Aussi le présent chapitre s'articule-t-il autour
de la présentation de la méningite cérébro-spinale,
de la structure démographique des victimes, de la variation
spatiotemporelle des cas de maladie et de la connaissance de la
méningite par les populations.
2.2. METHODES
Pour vérifier notre hypothèse de recherche, nous
avons eu recours aux données épidémiologiques et
socioéducatives. Les données épidémiologiques qui
ont permis de présenter la structure démographique des victimes
et l'analyse spatiotemporelle de la méningite on été
recueillies auprès de la Délégation Régionale de la
Santé Publique à Maroua. Il s'agit du nombre des cas et
décès de méningite par mois, par an, par tranche
d'âge de la population et par rapport aux autres maladies à
potentiel épidémique. Elles ont été
restituées sous forme de graphiques.
Les variations des cas déclarés et de
décès de méningite dans l'espace et le temps, ont
été déterminées grâce à deux
périodes, de l'année 1992 et celle de 1996-1997. Parce que, les
données recueillies pendant cette période présentent
l'avantage d'être mieux détaillées et représentent
des années particulières quant à
l'épidémiologie de la méningite. Ce sont les statistiques
relatives aux années de paroxysmes épidémiques telles
qu'évoquées à l'introduction générale.
Ainsi, aux données de l'année 2007, produites grâce au
rapport
64
de la mission effectuée par une équipe du
Ministère et de la délégation régionale de la
santé publique, ont été ajoutées celles de
l'année 1996-1997, et celle de la période 19981999, pour
présenter les variations des cas déclarés de
méningite dans l'espace et le temps.
Nous avons également utilisé les
résultats du questionnaire réalisé dans le cadre du
travail de Maîtrise (Marquis 2007), pour évaluer la connaissance
de la méningite par les populations. Les résultats recueillis ont
été consignés dans des tableaux et traduits en
fréquences absolues et fréquences relatives. Les premières
représentant le nombre de réponses retenues pour une
modalité donnée. Les secondes quant à elles traduites en
pourcentage, sont obtenues en rapportant les fréquences absolues
à l'effectif total (N) multiplié par 100 ; Fréquence
absolue = ni. C'est la deuxième partie du questionnaire intitulée
connaissance de la méningite qui a été
exploitée.
Nous avons également eu recours aux données des
archives de la période coloniale de 1946 pour ressortir la connaissance
de la méningite par les populations, afin de mieux voir son
évolution actuelle dans la mentalité collective.
2.3. RESULTATS
2.3.1. LA MENINGITE CEREBRO-SPINALE : UNE PATHOLOGIE
TROPICALE A MANIFESTATION ENDEMO-EPIDEMIQUE
La Méningite suppurée ou purulente à
Méningocoque ou encore cérébro-spinale, est une maladie
infectieuse, de déclaration obligatoire, due à la localisation du
Méningocoque au niveau des méninges. Elle reste la plus
fréquente des méningites aigües suppurées et la plus
sensible à la thérapeutique. C'est une urgence médicale,
diagnostique et thérapeutique.
65
2.3.1.1. Étiologie
a. Le germe
Figure 10: Le méningocoque vu au microscope
(d'après médicine tropicale publié en ligne le vendredi 15
février 2008)
Le Méningocoque en est l'en est l'agent causal. C'est
un diplocoque en grain de café, non encapsulé, gram
négatif, extra et surtout intracellulaire. Ce germe est fragile ; sa
culture doit être immédiate faite sur milieu riche (gélose
ascite, gélose sang). Plusieurs sérogroupes ont été
décrit : A et B les plus fréquents, C Y W ... Beaucoup plus
rares.
b. Le terrain
La maladie peut s'observer à tout âge, mais elle
touche essentiellement l'enfant, l'adolescent et l'adulte jeune.
2.3.1.2. Épidémiologie
La méningite apparaît comme la complication d'une
rhino-pharyngite à méningocoques. C'est la rhino-pharyngite qui
est contagieuse. La contamination est directe, par voie
aérienne. Le germe est disséminé par les gouttelettes de
pflügge et pénètre par voie respiratoire chez des sujets en
contact étroit avec les porteurs de germes. La méningite
évolue par cas sporadiques et par petites épidémies
à prédominance hiverno-printanière, frappant les
collectivités.
66
2.3.1.3. Anatomie pathologique et physiopathologie
C'est une infection des enveloppes du système nerveux
central. Au microscope, il s'agit d'une arachnoïde suppurée, le
parenchyme nerveux sous-jacent est en règle indemne. A partir du
rhino-pharynx le germe gagne les méninges par voie
hématogène sous forme d'une simple bactériémie ou
d'une septicémie ou Lymphatique et péri- nerveuse
trans-ethmoïdal.
2.3.1.4. Étude clinique
L'incubation dure 2 à 4 jours, parfois 5 à 8
jours en général asymptomatique, ou marquée par
rhino-pharyngite. La phase d'invasion quant à elle débute
brutalement par une sensation de malaise générale intense, des
céphalées violentes avec vomissements, des rachialgies, des
frissons répétés, de la fièvre à 39° -
40°C.
L'examen physique met en évidence une discrète
gêne à la flexion de la nuque (plus rarement une raideur franche),
parfois des éléments pétéchiaux rares mais
très évocateurs. La ponction lombaire systématique
ramène un liquide louche ou déjà franchement purulent
imposant un traitement d'urgence. Cette phase dure 2 à 3 jours puis
survient la phase d'état qui associe un syndrome méningé
et un syndrome infectieux :
a. Le syndrome méningé
Les signes fonctionnels ou trépied fonctionnel, sont :
- La céphalée : intense, rebelle aux antalgiques
habituels, en casque, irradiant vers le cou et le dos, exagérée
par le bruit et la lumière.
- Vomissement : de type cérébral en jet.
- Constipation : souvent absente, parfois remplacée par
de la diarrhée.
Les signes physiques associent:
- La contracture intense, permanente et douloureuse. Elle est
parfois évidente dés l'inspection devant l'attitude en
«chien de fusils » du malade avec tête rejetée en
arrière et rachis cambré, dos tourné à la
lumière. Elle est facilement identifiée par la raideur de la
nuque dont la flexion est à la fois limitée et douloureuse ;
l'impossibilité d'extension complète des jambes quand on met les
membres inférieurs à angle droit sur le bassin ou quand le malade
tente de s'asseoir ; la flexion provoquée de la tête
entraîne la flexion des membres inférieurs, ou l'hyper
67
flexion d'membre inférieur provoque la flexion de
l'autre membre ou son extension si on l'avait au préalable fléchi
;
- L'hyperesthésie cutanée marquée, le
malade se plaignant dés qu'on le touche.
- Les troubles vasomoteurs inconstants : alternance de rougeur
et de pâleur de la face, bouffées de sueurs. Par contre il n'y a
pas de trouble de la conscience, parfois le malade est agité et confus.
Les troubles moteurs sont rares et les réflexes ostéo-tendineux
sont souvent vifs mais symétriques. Quelque fois convulsions surtout
chez le petit enfant.
b. Le syndrome infectieux
On note une fièvre à 39-40°C,
irrégulière, avec pouls en rapport, parfois
légèrement dissocié et un état
général variable. Certains signes inconstants permettent de
suspecter la nature méningococcique de la méningite à
savoir:
- Splénomégalie discrète ;
- Arthralgies, parfois véritables arthrites ;
- Érythèmes éphémères
(rashs) scarlatiniformes ou morbilliformes ;
- Herpès très évocateur, surtout naso-labial
;
- Purpura pétéchial de grande valeur, à
rechercher avec soin.
Les examens complémentaires confirment le diagnostique
de méningite suppurée et précisent le germe en cause. La
ponction lombaire ramène un L.C.R, imposant le traitement d'urgence par
son seul aspect avant même les résultats de l'examen. Le liquide
est le plus souvent louche, en « eau de riz » hypertendu, parfois
purulent et épais. Son analyse révèle une hypercytose
importante supérieur à 1000 éléments
mm3, faite de polynucléaires, altérés en
majorité. L'albuminorachie est élevée : 1 à 2 g /
l, quelque fois plus, avec chute de la glycorachie, les chlorures sont normaux,
le taux d'acide lactique est élevé. Le Méningocoque peut
être retrouvé des l'examen directe. Par ailleurs le germe n'est
retrouvé qu'à la culture, qui doit être immédiate
(germe fragile) sur milieu enrichi. D'autres examens peuvent retrouver le
Méningocoque, tels que le prélèvement
naso-pharyngé, l'hémoculture, le prélèvement de la
sérosité d'un purpura vésiculo-gangraineux, la contre
immunoélectrophorèse (C.I.E) du L.C.R. recherche les
antigènes solubles méningococcique. Sans traitement,
l'évolution de la maladie est fatale dans un tableau de
68
coma fébrile. Sous traitement précoce et
adapté, par contre, la guérison est en règle
complète.
2.3.1.5. Formes compliquées et
séquelles
Chez le nourrisson et le jeune enfant lié le plus
souvent, à un traitement tardif ou insuffisant dans sa durée, des
Troubles circulatoires intracrâniens peuvent apparaître. Ils se
traduisent notamment par la persistance ou la réapparition des signes
infectieux et méningés et une stase papillaire au fond d'oeil. Le
liquide céphalo-rachidien est clair, parfois xanthochromique, hypotendu,
pauvre en éléments et riche en albumine. On peut aussi obsever un
syndrome d'hypertension intracrânienne. Il est dû à un
oedème de la méninge molle, il apparaît précocement,
et se traduit par des céphalées, des vomissements, des
convulsions, une hypertonie diffuse, une obnubilation, parfois un oedème
papillaire, au fond d'oeil et une hyper pression du L.C.R.
Les Atteintes sensorielles sont fréquentes. Elles sont
soit auditives (surdité plus ou moins complète, souvent
bilatérale, d'installation rapide. La surdité survient avant
l'établissement définitif du langage entraîne une
mutité), soit visuelles (cécité soit corticale, soit par
névrite optique). De même, les atteintes centrales
(hémiplégie transitoire ou définitive, abcès du
cerveau et paraplégie) et périphériques (paralysies
occulo-motrices et des membres) peuvent survenir. Les séquelles
concernent surtout les patients d'âge inférieur à 2 ans. Il
s'agit de la surdité, de la surdi-mutité, de la
cécité, de l'hydrocéphalie, de l'encéphalopathie
post-méningitique encore appelée retard du développement
psychomoteur, de l'épilepsie, des troubles de l'attention, de la
mémoire et du comportement.
2.3.1.6. Traitement et prévention
Le traitement de la M.C.S. est une urgence, il doit être
précoce, suffisamment prolongé 10 jours en milieu hospitalier, il
reposera sur l'ampicilline ou l'amoxicilline. Les mesures de prophylaxie
générale préconisent l'isolement du malade en milieu
hospitalier, la déclaration obligatoire de la maladie ; la
désinfection des locaux est inutile, le germe très fragile ne
survivant pas dans le milieu extérieur. La chimioprophylaxie au moyen de
la rifampicine et de la rovamycine concerne les sujets vivant sous le
même toit dans les 10 jours précédant l'hospitalisation,
les amis intimes, voisins immédiats de classe de
69
réfectoires ou de chambrée et même
l'ensemble de la classe si plusieurs cas surviennent dans cette classe. Enfin,
la vaccination est préconisée ; il s'agit des vaccins
anti-méningococciques (anti- A +C et anti- A +C + W).
2.3.2. LA MENINGITE : UNE MALADIE DONT L'AMPLEUR VARIE DANS
L'ESPACE ET LE TEMPS
2.3.2.1. Un endémisme avéré de la
méningite dans l'Extrême-Nord Le tableau ci- après
présente l'évolution de la méningite, de 1987-2007.
Tableau 7: Cas et décès de méningite dans
l'Extrême-Nord
Années
|
1987
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
Total
|
Cas
|
388
|
522
|
388
|
984
|
642
|
7972
|
1011
|
222
|
171
|
389
|
702
|
902
|
1152
|
771
|
16195
|
Décès
|
24
|
45
|
47
|
77
|
86
|
955
|
98
|
39
|
24
|
55
|
124
|
86
|
92
|
86
|
1848
|
On remarque (figure 10) que nombres de cas et
décès sont observés chaque année, avec cependant
une intensité variable. En nous servant de ce tableau, nous avons obtenu
le graphique ci-dessous.
9000
8000 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000
0
|
|
Cas Décès
|
1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999
Figure 11:Variation interannuelle des cas et
décès de méningite dans l'Extrême-Nord
(1987-2000)
70
2.3.2.2. Une ampleur variable dans l'espace
Le tableau 8 ci-après présente la situation de
l'épidémie entre le 30 Novembre 1996 et le 17 mai 1999. Deux
grandes zones sont touchées. Il s'agit de Makari dans le Logone et Chari
et les zones de montagne (Meri, Kolofata, Mogode, Bourha, Mokolo).
Tableau 8:Répartition des cas/décès
de méningite cérébro-spinale par départements
(1997-1999)
Départements
|
Années
|
1997
|
1998
|
1999
|
Cas
|
Décès
|
Cas
|
Décès
|
Cas
|
Décès
|
Diamaré
|
6
|
1
|
81
|
13
|
120
|
15
|
Logone et Chari
|
11
|
1
|
122
|
13
|
0
|
0
|
Mayo-Danay
|
0
|
0
|
103
|
8
|
890
|
58
|
Mayo-Kani
|
0
|
0
|
128
|
12
|
37
|
8
|
Mayo-Sava
|
98
|
12
|
158
|
27
|
68
|
7
|
Mayo-Tsanaga
|
587
|
38
|
310
|
26
|
37
|
4
|
TOTAL
|
702
|
52
|
902
|
99
|
1152
|
92
|
1000
400
900
800
700
600
500
300
200
100
0
1997
1998
1999
Figure 12: Evolution interannuelle des
cas/décès de méningite cérébro-spinale par
départements (1997-1999)
La figure 11 ci-dessus est la traduction graphique du tableau
8. Elle présente le nombre de cas et décès de
méningite dans les différents districts de santé de
l'Extrême Nord lors de xtrois années d'épidémie
(1997, 1998 et 1999). On remarque pour ces
71
années, que l'ampleur de la méningite varie
selon les localités. Pour l'année 1998, les districts de
santé de Kolofata (11.4% de cas pour 1% de décès), de
Mokolo (20.2% de cas pour 21.8% de décès), de Bourha (12.8% de
cas pour 0.5% de décès) de Kousséri (13.8% de cas pour
13.5% de décès) et de Kaélé (12% de cas pour 1% de
décès) ont été les plus durement touchés par
les bouffées de méningite. Par contre en 1999, le district de
santé de Yagoua détient le plus grand nombre de cas
déclaré de méningite (50.6% du total) et de
décès (37% du total). En fait, le Mayo-Danay avec 77% de cas
déclarés pour 63% de décès, a souffert plus que les
autres départements.
2.3.2.3. Une maladie dont l'intensité varie
selon les mois
Les cas de méningite sont en général
concentrés dans la période sèche de l'année, entre
les mois de novembre et mai (tableau 11).
Tableau 8: Répartition des cas de
méningite cérébro-spinale par mois dans l'Extrême
Nord (19981999)
MOIS
|
ANNEES
|
TOTAL
|
1997
|
1998
|
1999
|
Janvier
|
14
|
36
|
61
|
111
|
Février
|
110
|
85
|
425
|
620
|
Mars
|
383
|
222
|
376
|
981
|
Avril
|
140
|
523
|
263
|
926
|
Mai
|
35
|
15
|
20
|
70
|
TOTAL
|
682
|
881
|
1145
|
2708
|
Le tableau ci-dessous présente la variation mensuelle de
la méningite de 1990-2000.
Tableau 9: variation mensuelle de la méningite de
1990-2000
Mois
|
cas
|
%
|
Décès
|
%
|
J
|
788
|
6,21
|
117
|
7,98
|
F
|
3467
|
27,32
|
248
|
16,92
|
M
|
4637
|
36,54
|
734
|
50,10
|
A
|
1787
|
14,08
|
148
|
10,10
|
M
|
481
|
3,79
|
48
|
3,27
|
J
|
481
|
3,79
|
38
|
2,59
|
J
|
117
|
0,92
|
8
|
0,54
|
A
|
174
|
1,37
|
15
|
1,02
|
S
|
94
|
0,74
|
10
|
0,68
|
O
|
91
|
0,71
|
19
|
1,29
|
N
|
177
|
1,39
|
18
|
1,22
|
D
|
395
|
3,11
|
62
|
Total
|
Va
12689
|
100
|
1465
|
4,23208
n 6a
le 6d
De ce tableau, nous avons tiré le graphique
ci-après :
5000 4000 3000 2000
1000
0
|
|
cas
deces
|
72
A
J F M A M J J O S O N D
Figure 13: variation saisonnière des cas et
décès de méningite dans l'Extrême-Nord
(1990-2000)
On remarque que les cas de méningite sont beaucoup plus
observés entre décembre et juin avec un maximum en mars,
correspondant à la saison sèche.
2.3.3. UN FORT TAUX DE MORTALITE DE LA MENINGITE PARMI LES
MALADIES A POTENTIEL EPIDEMIQUE
Les rapports relatifs à la situation sanitaire dans
l'Extrême-Nord font état de plusieurs risques
épidémiologiques. Les maladies à potentiel
épidémiques y sont presque toutes présentes. La figure
ci-dessous dresse le bilan desdites maladies.
11 186
8 343
4 257
3 835
3 125
3 085
2 256
5 019
1 993
4 882
1 763
1 134
733
671
516
25 24 16
12 000
10 000
8 000
6 000 cas
4 000
2 000
0
Fièvre Jaune Cas Fièvre Jaune
Décès Choléra Cas Choléra
Décès
* TMN Cas * TMN Décès
Méningite Cas Méningite Décès
Rougeole Cas Rougeole Décès
Fig. 29: Evolution interannuelle de 4 MAPE dans
L'Extrême-Nord: 1989-2005
30 21 24
135 230
Figure 14: Évolution interannuelle de 4 MAPE dans
L'Extrême-Nord: 1989-2005
73
Le bilan des maladies à potentiel
épidémique fourni par la Délégation
régionale de la Santé Publique de l'Extrême Nord et se
rapportant aux dix dernières années de 1990 à 2000 se
présente ainsi qu'il suit :
Tableau 10: Evolution des Maladies à potentiel
Epidémique dans l'Extrême-Nord (1990-2000)
Années
|
Fièvre jaune
|
Choléra
|
Méningite
|
Rougeole
|
Cas
|
Décès
|
Cas
|
Décès
|
Cas
|
Décès
|
Cas
|
Décès
|
1990
|
182
|
125
|
0
|
0
|
984
|
77
|
5019
|
145
|
1991
|
0
|
0
|
3036
|
440
|
642
|
86
|
3125
|
28
|
1992
|
0
|
0
|
0
|
0
|
7972
|
955
|
11186
|
245
|
1993
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1011
|
98
|
1134
|
28
|
1994
|
0
|
0
|
5
|
0
|
222
|
39
|
733
|
16
|
1995
|
0
|
0
|
6
|
2
|
172
|
24
|
1763
|
23
|
1996
|
0
|
0
|
2705
|
283
|
389
|
55
|
4882
|
125
|
1997
|
0
|
0
|
1745
|
193
|
702
|
124
|
3085
|
29
|
1998
|
0
|
0
|
3468
|
269
|
881
|
96
|
2256
|
48
|
1999
|
0
|
0
|
227
|
31
|
1152
|
92
|
8343
|
178
|
2000
|
0
|
0
|
0
|
0
|
771
|
86
|
3346
|
67
|
Les
TOTAL
|
182
lad
|
125
|
à ptent
11192
|
1218
|
14897
|
1732
|
44872
|
932
|
épidmiqs:
De ce tableau, nous avons obtenu des graphiques suivants :
cholera
16%
méningite
21%
fiévre jaune cholera
méningite rougeole
fiévre jaune
0%
rougeole
63%
Figure 15: distribution des cas de maladies à
potentiel épidémique (1990-2000)
fièvre jaune cholera
meningite rougeole
meningite
44%
rougeole
23%
74
Figure 16: distribution des décès de
maladies à potentiel épidémique (1990-2000)
2.3.4. LA MENINGITE : UNE MALADIE DONT L'INTENSITE VARIE EN
FONCTION DE LA STRUCTURE DEMOGRAPHIQUE DES VICTIMES
2.3.4.1. Une maladie qui touche surtout les jeunes
Il s'agit de la variation de cas et décès de
méningite au sein de la population pour l'année 1997, telle que
présenté dans les tableaux ci-dessous.
Tableau 11: distribution des cas de méningite
à l'Extrême Nord par district et par âge
Ages
Dist
|
0-4 ans
|
5-14 ans
|
15- 29ans
|
30 ans +
|
total
|
cas
|
%
|
Cas
|
%
|
Cas
|
%
|
Cas
|
%
|
cas
|
%
|
Mogode
|
75
|
58,1
|
132
|
74,57
|
53
|
92,98
|
18
|
69,23
|
278
|
71,46
|
kolofata
|
11
|
8,52
|
19
|
10,73
|
0
|
0
|
2
|
7,69
|
32
|
8,22
|
autres dist (cas
sporadiques)
|
43
|
33,3
|
26
|
14,68
|
4
|
7,01
|
6
|
23,07
|
79
|
20,3
|
total
|
129
|
100
|
177
|
100
|
57
|
100
|
26
|
100
|
389
|
100
|
% par tranche
|
33,16
|
|
45,5
|
|
14,65
|
|
6,68
|
|
100
|
|
75
Tableau 12: distribution des décès de
méningite à l'Extrême-Nord par district et par
âge
Ages Dist.
|
0-4 ans
|
5-14 ans
|
15-29 ans
|
30 ans+
|
total
|
décès
|
%
|
décès
|
%
|
décès
|
|
décès
|
|
décès
|
%
|
Mogode
|
16
|
72,7
|
14
|
63,63
|
5
|
71,42
|
1
|
25
|
36
|
65,45
|
kolofata
|
1
|
4,54
|
5
|
22,72
|
0
|
0
|
0
|
0
|
6
|
10,63
|
autres dist. (cas
sporadiques)
|
5
|
22,7
|
3
|
13,63
|
2
|
28,57
|
3
|
75
|
13
|
23,63
|
total
|
22
|
100
|
22
|
100
|
7
|
100
|
4
|
100
|
55
|
100
|
% par tranche
|
40
|
|
40
|
|
12,727
|
|
7,2773
|
|
100
|
|
On remarque que les cas de méningite ne sont pas
uniformément repartis selon l'espace et selon les tranches d'âge.
La tranche d'âge de 0 à 15 ans est la plus touchée par les
cas et décès.
15-29ans
15%
30 ans +
7%
5-14 ans
45%
0-4 ans
33%
Figure 17: Pourcentage de cas de méningite
à l'Extrême Nord par district et par âge
15-29 ans
13%
5-14 ans
40%
30 ans+
7%
0-4 ans
40%
76
Figure 18: Pourcentage de décès de
méningite à l'Extrême Nord par district et par
âge
2.3.4.2. Une maladie mal connue par les populations
Nous présentons ici les causes de la méningite.
L'effectif soumis au questionnaire est composés de 330
hommes contre 170 femmes, soit 500 individus adultes âgés d'au
moins 50 ans.
Tableau 13: Les différentes causes de la
ménigite selon les populations
Sujets Causes
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Microbes
|
109
|
33
|
31
|
18
|
140
|
28
|
Sorcellerie
|
50
|
15
|
31
|
18
|
81
|
16
|
Poussières et froid
|
123
|
38
|
80
|
47
|
203
|
41
|
Colère divine
|
31
|
9
|
21
|
12
|
52
|
10
|
Inconnue
|
17
|
5
|
7
|
5
|
24
|
5
|
Total
|
330
|
100
|
170
|
100
|
500
|
100
|
140 120 100 80 60 40 20
0
|
|
|
|
|
Hommes Femmes
|
Microbes Sorcellerie Poussières Colère Inconnue
et froid divine
77
Figure 19: Histogramme de fréquence des causes de
la ménigite selon les populations
41% de l'effectif estiment que la méningite est
causée par et la poussière (brume sèche) ; les femmes sont
les plus nombreuses à le penser (47%) par rapport aux hommes (38%).
Ensuite viennent ceux qui croient que ce sont les microbes
d'une manière générale, qui sont à l'origine de la
méningite (33% chez les hommes et 18% chez les femmes) avec 28%.
Toutefois, à coté des premiers, on note la présence de
ceux qui attribuent la maladie à la sorcellerie (16%) et à la
colère divine (16%). Plus faible est l'effectif des indécis ou
plutôt ceux qui ignorent les causes de la méningite.
2.4. DISCUSSION
2.4.4.1. Une pathologie sous la dépendance
étroite du rythme climatique
L'Extrême-Nord Cameroun est situé en zone
soudano-sahélienne donc en grande partie compris dans la ceinture de la
méningite qui se trouve schématiquement entre les 8ème et
16ème degrés de latitude Nord. La pluviométrie
est un élément essentiel de la délimitation de cette
ceinture qui se situe entre les isohyètes 300 mm au Nord et 1100 mm au
sud. Plusieurs études ont montré que la méningite touche
essentiellement la tranche d'âge de cinq (5) à quatorze (14) ans.
Chaque année, l'Extrême-Nord Cameroun connait
78
lors de la saison chaude et sèche (février,
mars, avril) une recrudescence des cas de méningite à
Neisseria méningitidis.
9 000 8 000 7 000 6
000 5 000 4 000 3 000 2 000
1 000 0
7 972
|
|
|
|
|
|
|
Méningite Cas Méningite Décès
Moy. mobile sur 2 pér. (Méningite Cas)
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
984
1 278
9551 011 389 702 881 1 152 797 911
426
642
594
341 279
1 989 1 990 1 991 1 992 1 993 1 994 1 995 1 996 1 997 1 998
1 999 2 000 2 001 2 002 2 003 2 004 2 005 2 006 2 007
Figure 20: Cas et décès de méningite
cérébro-spinale dans l'Extrême-Nord: 1989-2007
Les épidémies sont considérées
actuellement comme étant totalement imprévisibles. Depuis les
années 90, des épidémies touchent des zones et des pays en
dehors de la ceinture. Ceci pourrait être lié à des
changements dans les conditions climatiques, notamment avec l'extension des
zones arides ou de la mobilité accrue des populations, mais aussi
peut-être, à l'apparition d'une nouvelle souche de
méningocoque dans la population réceptive.
77
86
222 171
98 39 24 55 124 96
92
89
105 48 45 59 74
269
45 24
Dans une étude sur le rythme climatique et
l'évolution saisonnière des pathologies au Bénin, Vissin,
Houssou et Boko (2007 : 191-200), affirment que les paramètres
climatiques sont les plus déterminants de l'écologie. Leur
méthode se base sur l'analyse des données climatologiques et
épidémiologiques, ainsi que sur le calcul de l'indice du pouvoir
réfrigérant de l'air, mis au point par Siple et Passel en 1945.
Ils en concluent que l'ambiance climatique de la localité fragilise
l'organisme humain et le prédispose à certaines affections.
Ainsi, le paludisme et les maladies diarrhéiques sont fortement
corrélés aux précipitations et à l'humidité.
Le nombre de cas de maladies respiratoires pour leur part, n'augmente qu'au
coeur de la grande saison sèche, de novembre à janvier. Ce
faisant ils notent que le climat n'est qu'indirectement responsable de ces
affections. D'autres facteurs géographiques et sociologiques pourraient
être mis en cause. Il s'agirait entre autres, du manque d'hygiène,
de l'insalubrité, de la pollution atmosphérique...Dans
79
ce cas, la brume sèche pourrait logiquement faire
partie des sources de pollution atmosphérique.
Dans un article intitulé « Conflits autour de la
méningite en Afrique», Chippaux affirme que la méningite se
développe notamment au printemps en Afrique, en raison des conditions
climatiques marquées par l'harmattan, un vent sec et chargé de
poussières, fragilise les muqueuses de l'appareil respiratoire. Pour le
seul mois d'avril 2001, trente mille cas, faisant trois mille cinq cents morts,
ont déjà été, et neuf pays ont officiellement
déclaré l'épidémie. Il s'agit du Bénin, du
Burkina Faso, du Cameroun, de la Centrafrique, de l'Éthiopie, du Niger,
du Nigeria, du Sénégal et du Tchad.
Face à la méningite, qui tue chaque année
près de trente mille personnes dans la seule Afrique intertropicale,
l'Organisation mondiale de la santé maintient une stratégie
fondée sur l'urgence plutôt que sur la prévention.
2.4.4.1.1. Une apparition spatiale différentielle
des cas déclarés de méningite
L'ampleur de la méningite varie selon les
localités. Pour l'année 1998, les districts de santé de
Kolofata, de Mokolo, de Bourha, de Kousséri (13.8% de cas pour 13.5% de
décès) et de Kaélé, ont été les plus
durement touchés par les bouffées de méningite. Par contre
en 1999, le district de santé de Yagoua détient le plus grand
nombre de cas déclaré de méningite (50.6% du total) et de
décès (37% du total). En fait, le Mayo-Danay avec 77% de cas
déclarés pour 63% de décès, a souffert plus que les
autres départements. Près d'd'une décennie plus tard, les
cas de méningite ont été signalés dans 19 districts
de santé sur les 28 que compte la province de l'Extrême-Nord, les
premiers cas ayant été notifiés dès la
première semaine de l'année 2007. A partir d'un total de 165 cas
dont 15 décès (soit un taux de létalité de 9%)
initialement déclarés jusqu'au 15 avril 2007, la situation
provisoire constatée sur le terrain est de 201 cas dont 25
décès (soit un taux de létalité de 12,4%) jusqu'au
22 avril 2007.
Les données envoyées au niveau central par le
Délégué Provincial de la Santé Publique de
l'Extrême-Nord, font état de 117 cas et 08 décès dus
à la méningite cérébro-spinale depuis le
début de l'année 2007. Les districts de santé Kar-Hay,
Koza, Mogodé et Kolofata qui à certains moments, ont atteint ou
dépassé le seuil d'alerte de 05 cas pour
80
100.000 habitants par semaine ; par ailleurs, aucun d'entre
eux n'a atteint le seuil d'action de 15 cas pour 100.000 habitants par
semaine.
Les causes les plus probables de cette variation
spatio-temporelle des cas de méningite sont à rechercher dans les
facteurs sociodémographiques. Il s'agit entre autres, de la perte de
l'immunité que procure le vaccin contre cette pathologie et dont la
durée de vie est limitée à trois années.
2.4.4.1.2. Une pathologie des jeunes
Les cas de méningite ne sont pas uniformément
repartis selon l'espace et selon les tranches d'âge. La maladie semble
avoir une population cible. Ainsi, la tranche d'âge de 0 à 15 ans
est la plus touchée par les cas et décès. Cela est
dû au fait que les jeunes représentent la partie à la fois
la plus mobile et la moins respectueuse des règles
élémentaires d'hygiène au sein de la population. Pour ce
groupe, les milieux socio-éducatifs sont le cadre idéal de
transmission des agents pathogènes à travers les gouttelettes de
pflügge qui sont des sécrétions rhinopharyngées
émises par les individus porteurs de germes pathogènes, lors des
prises de paroles ou des éternuements. Même si des cas sont
répertoriés parmi les adultes, le fait que la jeunesse soit
particulièrement touchée représente à lui seul tout
un défi pour la société. En effet les chances d'insertion
socioprofessionnelle des jeunes sont compromises par les multiples
séquelles que laisse la méningite, même en cas de
guérison compète. Ainsi, les Atteintes sensorielles sont
fréquentes, qui sont soit auditives : surdité plus ou moins
complète, souvent bilatérale, d'installation rapide. La
surdité survient avant l'établissement définitif du
langage entraîne une mutité ; soit visuelles :
cécité soit corticale, soit par névrite optique. De
même, les atteintes centrales tels que l'hémiplégie
transitoire ou définitive, l'abcès du cerveau, la
paraplégie et les paralysies occulo-motrices et des membres, peuvent
survenir. Pour les patients d'âge inférieur à 2 ans, les
séquelles concernent surtout la surdité, la surdi-mutité,
la cécité, l'hydrocéphalie, l'encéphalopathie
post-méningitique encore appelée retard du développement
psychomoteur, l'épilepsie, les troubles de l'attention, la
mémoire et du comportement.
81
2.4.4.1.3. Des perspectives médico-sanitaires
prometteuses
Dans un communiqué de l'Organisation mondiale de la
santé (OMS) en 2007 à Genève, le Dr. La Force, Directeur
du Projet Vaccins Méningite (MVP) « Lorsqu'il sera devenu un
élément de l'arsenal de santé publique, ce vaccin fera
vraiment la différence en Afrique », car il permettra
d'éliminer les épidémies à méningocoques
dont souffre le continent depuis plus de 100 ans. Le Projet Vaccins
Méningite, partenariat entre l'OMS et l'organisation à but non
lucratif PATH, basée à Seattle, collabore avec un fabricant de
vaccins, Sérum Institute of India Limited (SII.Ltd), pour produire le
nouveau vaccin contre Neisseria meningitidis (méningocoque) du
sérogroupe A.
Depuis le début des recherches, de nouvelles
données concernant les effets d'un vaccin contre la méningite
chez les enfants en Afrique de l'Ouest. Ce nouveau vaccin qui devrait
être vendu au départ au prix de 40 cents la dose, est
supposé protéger les enfants africains et leurs
communautés bien plus efficacement que tout autre vaccin actuellement
sur le marché dans la région. Les résultats
préliminaires de l'étude du MVP, un essai de vaccin de phase 2,
révèle que le vaccin pourrait au bout du compte réduire
considérablement l'incidence des épidémies dans la «
ceinture de la méningite » qui regroupe les 21 pays de l'Afrique
sub-saharienne affectés.
Conçu pour bloquer la transmission du dangereux
méningocoque du sérogroupe A, ce vaccin devrait permettre
d'atteindre une immunité collective, à travers la protection des
sujets non vaccinés. En effet, le nouvel essai de vaccin
conjugué, chez des enfants âgés de 12 à 23 mois au
Mali et en Gambie, démontre que le vaccin est sûr et qu'il produit
des taux d'anticorps presque 20 fois plus élevés que ceux obtenus
à l'aide du vaccin polyosidique (non-conjugué)
commercialisé. Cela signifie que la protection contre la
méningite à méningocoque du sérogroupe A devrait
durer plusieurs années. C'est ce permet au Dr. Margaret Chan, Directeur
général de l'OMS, d'affirmer que :
« Cette importante étude laisse
réellement espérer que la vaccination permettra d'épargner
les vies de milliers d'enfants, d'adolescents et de jeunes adultes et que
d'énormes souffrances, de nombreuses maladies ainsi que des
perturbations socio-économiques seront évitées
».
82
L'élimination de ces épidémies en
recourant largement au vaccin conjugué contre le méningocoque A
est désormais probable d'ici quelques années. Les sujets
âgés de 1 à 29 ans seront protégés par
l'administration d'une dose unique dans le cadre de campagnes de vaccination de
masse. Ces grandes campagnes devraient engendrer une immunité collective
et, au bout du compte, l'élimination de la maladie. A la suite des
résultats préliminaires de l'étude clinique de phase 2,
SIIL et le Projet Vaccins Méningite procèderont à une
étude de phase 2/3 au cours de laquelle le vaccin sera
expérimenté sur des sujets âgés de 2 à 29
ans. Cet effectif de population est appelé à être la plus
ciblée par les campagnes de vaccination de masse. Les essais auront lieu
au Mali, en Gambie et dans au moins un autre pays africain. Une étude
clinique supplémentaire est prévue pour cet été en
Inde, où le vaccin sera homologué. Il s'agit d'un vaccin
conjugué qui combine les sucres de la bactérie
méningococcique avec une protéine, ce qui a pour effet de
stimuler les cellules de l'immunité. Ces cellules produisent alors des
anticorps contre la méningite, protégeant l'individu de
l'infection.
2.5. CONCLUSION
Il a été question, toute au long de ce chapitre,
de dresser un état de lieu de la méningite
cérébro-spinale à l'Extrême-Nord. Nous avons
émis l'hypothèse selon laquelle la méningite,
associée aux maladies à potentiel épidémique, cause
les ravages parmi les populations de l'Extrême-Nord. Il en résulte
que la méningite fait toujours des victimes parmi les populations
surtout jeunes, à cause notamment du non respect des règles
élémentaires d'hygiène, de la perte de l'immunité
acquise lors de la vaccination justifiée par la variation
spatio-temporelle des cas déclarés et de la mauvaise connaissance
que la population dans son ensemble, a de cette pathologie. Toutefois, une
lueur existe et est alimentée par les récentes recherches
initiées par l'Organisation Mondiale de la Santé.
83
CONCLUSION GENERALE
Tout au long de notre étude, nous nous sommes
proposé de montrer l'impact du climat dans un sens général
et plus particulièrement, l'influence de la brume sèche sur la
survenue et le développement de la méningite
cérébro-spinale dans l'Extrême Nord Cameroun. L'objectif
principal Contribuer à la connaissance des relations entre la brume
sèche et la méningite cérébro-spinale dans
l'Extrême-Nord. Plus spécifiquement, il a été
question de :
- présenter les caractéristiques du climat et le
contexte humain susceptibles de conditionner le développement de la
méningite cérébro-spinale et dresser un état des
lieux de l'évolution de cette pathologie;
- déterminer les rythmes d'occurrence ainsi que les
caractéristiques physico-chimiques de la brume sèche à
l'Extrême-Nord et ressortir leur impact sur l'épidémie de
méningite cérébro-spinale;
- montrer comment les différentes stratégies et
des méthodes de lutte contre cette pathologie ne sont pas toujours
efficaces.
De notre hypothèse générale qui stipulait
que la brume sèche détermine les épidémies de
méningite cérébro-spinale de l'Extrême Nord, ont
été tirées trois hypothèses de travail qui sont
:
- les caractéristiques du climat et le contexte humain
conditionnent le développement de la méningite
cérébro-spinale qui cause des ravages parmi les populations dans
l'Extrême Nord;
- les épidémies de méningite
cérébro-spinale sont liées aux variations
saisonnières de brume sèche ainsi qu'aux caractéristiques
physico-chimiques de ce lithométéore;
- les différentes stratégies et méthodes
de lutte contre la méningite cérébro-spinale, parce que
circonstancielles, sont peu efficaces.
Pour vérifier nos hypothèses, nous avons
adopté une méthodologie qui a pris en compte les documents divers
comprenant les statistiques épidémiologiques et
météorologiques, les ouvrages publiés et les documents
cartographiques, complétés par un questionnaire. L'analyse de ces
données a nécessité l'utilisation de la statistique
84
descriptive. Pour ce qui est de notre première
hypothèse selon laquelle les caractéristiques du climat et le
contexte humain conditionnent le développement de la méningite,
nous avons relevé quelques aspects du climat de l'Extrême-Nord qui
sont à l'origine des conditions idéales de survenue de la brume
sèche. Nous avons aussi souligné les traits majeurs de la
population et le contexte sanitaire qui sont susceptible de créer les
conditions idéales du développement de la méningite. Nous
avons pu voir que la brume sèche ne survient que lorsque les pluies sont
inexistantes, et les écarts thermiques importants. Cette situation est
bien limitée dans le temps, remarquables entre novembre et avril. A ce
niveau, nous avons admis que la brume sèche est un
lithométéore qui survient à des périodes
précises de l'année. En ce qui concerne la deuxième
hypothèse, nous avons, en examinant l'évolution spatio-temporelle
de la méningite dans la région et son comportement au sein de la
population, vu que cette pathologie constitue une menace pour cette
région. En effet, elle touche beaucoup plus les jeunes que les vieux,
avec plus de 80% de décès parmi les sujets âgés de 0
à 15 ans. En 14 ans, la méningite a causé près de
2000 décès sur les 16128 cas déclarés, mais ces
chiffres cachent parfois la vérité tant il est évident que
certains cas n'ont pas été recensés pour diverses raisons.
La dernière hypothèse de travail postulait que, parce que
circonstancielles, les différentes stratégies et méthodes
de lutte contre la méningite cérébro-spinale sont peu
efficaces. Nous avons en effet procédé à l'examen des
différentes stratégies de lutte contre cette pathologie. Il nous
est ainsi apparu que les techniques traditionnelles de lutte sont mal
adaptées et favorisent l'expansion de la méningite. Nous avons
donc relevé les insuffisances de ces stratégies auxquelles se
sont ajoutées les limites des méthodes officielles de lutte. Au
total, nos trois hypothèses de travail ont toutes été
validées.
L'étude de l'influence de la brume sèche sur la
survenue des épizooties de méningite
cérébro-spinale nous permet de confirmer, mieux de valider les
recherches antérieures. Elle permet sur le plan de la thématique
du climat et des pathologies, partant de l'environnement, de mettre en relief
le rôle prépondérant du contexte climatique dans le
développement de certaines maladies parasitaires. De plus, la prise en
compte de la brume sèche qui est un élément jugé
mineur par certaines études de climatologie, nous a finalement
montré en fait qu'on peut considérer ce phénomène
météorologique comme un indicateur climatique ; pour les
régions tropicales sèches. C'est dans ce sens qu'ont abouti les
recherches d'Ozer (2001), car il rend au moins visible la sécheresse
climatique.
85
De ce qui précède, nous sommes en droit de
penser que, pour être efficaces, les stratégies de lutte contre la
méningite doivent intégrer la variable climatique. Il est en
clair question de prendre en compte la survenue de la brume sèche comme
un signal d'alarme.
PERSPECTIVES
Il reste cependant important de souligner qu'au-delà
des limites géographiques du Sahel, des cas de méningite
cérébro-spinale sont de plus en plus fréquents. En effet,
la méningite cérébro-spinale a été souvent
signalée dans les villes équatoriales Camerounaises et ce, depuis
la période coloniale. Plus proche de nous des cas sporadiques ont
été observés dans des zones humides jugées exemptes
jusqu'ici, à l'instar du département du Lebialem dans le
Sud-Ouest. Doit-on supposer que la brume sèche serait à l'origine
de ces bouffées de méningite? En effet, la sécheresse
climatique s'accentue de plus en plus en Afrique tropicale et se traduit par
une hausse des températures moyennes annuelles, une baisse sensible de
la pluviométrie et une intensification de la brume sèche en
saison sèche. Ou mieux, doit-on penser aux flux migratoires y ayant
conduit des vecteurs humains? Ou encore les causes sont-elles à
rechercher dans les pratiques religieuses? Une étude dans ce sens serait
intéressante et pourrait affirmer ou dire si la présence de cette
épidémie aux environs de 4° de latitude Nord signifie
désormais le recul de la ceinture méningitique.
Au regard de ce qui précède, il serait judicieux,
pour la suite de notre travail, de :
1) Quantifier, à l'échelle régionale,
l'impact de des variations saisonnières de brume sèche sur la
survenue et le développement de la méningite
cérébro-spinale ;
2) Cartographier l'évolution temporelle des
lithométéores en zone sahélienne pour étudier leur
impact sur la santé, notamment la survenue et le développement de
la méningite cérébro-spinale ;
3) Développer des méthodes de
caractérisation fine des aires d'expansion des
lithométéores à partir d'imagerie à
différentes échelles, dans un but de meilleure
modélisation épidémiologique ;
4) Réaliser, une cartographie des espaces à
risque épidémiologique, analyser cette carte pour proposer
plusieurs indicateurs climato pathologiques, et exploiter ces indicateurs pour
proposer une première lecture des caractéristiques physiques
et
86
sociétales de l'Extrême-Nord Cameroun, et
identifier les zones à surveiller prioritairement, afin de
préparer la mise en oeuvre efficiente des stratégies de lutte
contre la méningite, tant au niveau local qu'au niveau national ;
5) Développer des méthodes de détection
des crises d'épidémies de méningite dans
l'Extrême-Nord, et définir des spécifications permettant
leur intégration dans un outil opérationnel, adapté aux
besoins des utilisateurs.
87
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Consulté le 16 juin 2010.
92
ANNEXES
93
Annexe 1 : Questionnaire de recherche sur la connaissance
de la méningite cérébro-spinale dans
l'Extrême-Nord
Dans le cadre des travaux de recherche en Géographie
(Maîtrise), nous nous proposons de montrer la connaissance qu'ont les
différents groupes ethniques de l'Extrême-Nord de la
méningite cérébro-spinale. A cet effet, votre concours est
d'une grande importance pour nous.
Nous vous prions de bien vouloir répondre de
manière précise aux questions ci-après en ayant à
l'esprit le point de vue culturel propre à votre ethnie. Merci
d'avance.
I- IDENTIFICATION
Q1 : Ethnie :
Q2 : Sexe : 1 Masculin 2 Féminin
Q3 : Age :
II- CONNAISSANCE DE LA MENINGITE
Q4 : Connaissez-vous la méningite
cérébro-spinale ?
Q5 : a- Comment l'appelle-t-on en votre langue ?
b- Que signifie cela en Français ?
c- Selon vous, qu'est-ce qui cause la méningite ?
III- STRATEGIES DE LUTTE CONTRE LA MENINGITE
Q6 : a- Comment la soigne-t-on ?
b- Citez quelques remèdes :
Q7 : Que pensez-vous de cette connaissance traditionnelle de la
méningite
aujourd'hui?
94
Annexe 2: Les données climatiques des
différentes stations météorologiques de
l'Extrême-nord Cameroun
Station de Maroua: paramètre pluviométrie
en mm
1987
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
|
|
Année
Mois
Janvier 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0
Février 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0
Mars 0 0 0 0 0 0,1 0 0 0 0,5 0 0 6,8 0 0 0 0 0 0 0
0,4
Avril 0 18,9 4,8 15,5 73,9 0,6 28,5 41,0 7,8 19,1 54,1 0 60,4
13,0 23,1 57,2 7,5 5,5 51,3 4,6 24,3
Mai 46,5 39,9 70,5 76,1 87,0 74,0 83,1 18,3 49,8 103,9 149,9 27,1
47,1 40,5 89,5 70,4 46,3 108,9 29,7 79,5 66,9
Juin 147,9 86,2 145,1 73,0 86,1 206,2 113,1 107,6 189,9 118,5
134,3 101,7 109,4 162,0 178,2 78,0 173,5 85,4 73,6 92,3
123,1
Juillet 108,5 269,8 185,1 214,2 163,5 217,3 133,3 181,6 146,2
259,3 206,0 417,6 250,4 233,1 199,8 300,1 195,7 125,5 189,6 147,2
207,2
Août 313,9 180,4 305,9 110,2 232,7 210,7 286 346,6 192,0
244,4 330,1 156,1 254,2 214,0 265,6 326,0 116,0 192,7 387,6 165,9
241,5
Septembre 131,3 277,5 45,2 65,6 38,6 77,1 71,4 199,4 88,8 49,3
146,0 15,1 231,0 82,0 65,5 76,4 202,6 144,1 112,1 195,4
115,7
Octobre 5,1 0 41,2 17,1 2,9 16,0 14,9 28,3 25,6 94,6 48,8 27,0
15,2 0,8 0 0 32,6 38,2 28,9 4,2 22,1
Novembre 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0,0
Décembre 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,5 0 0 6,8 0 0 0 0 0 0 0
0,4
TOTAL 753 873 798 572 685 802 730 922,8 700,1 890,1 1069
745 981 745 821,7 908 774,2 700 873 689,1 801,6
Station de Maroua: paramètre moyenne en
mm
Année
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1987
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
|
|
Mois
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
MOYENNES
|
Janvier
|
25,6
|
25,4
|
25,7
|
26,6
|
25,6
|
23,5
|
23,4
|
25,5
|
23,7
|
24,4
|
25,6
|
25,4
|
25,7
|
26,1
|
24,0
|
25,5
|
23,7
|
24,4
|
25,6
|
25,4
|
25,0
|
Février 29,6 25,1 29,2 25,6 30,3 27,3 26,6 27,2
26,8 29,0 29,6 25,1 29,2 23,9 26,0 27,2 26,8 29,0 29,6 25,1
27,4
Mars 32,5 29,7 32,3 29,1 33,5 32,2 31,2 31,9 28,2 33,2
32,5 29,7 32,3 32,5 29,2 31,9 28,2 33,2 32,5 29,7
31,3
Avril 33,1 33,8 33,7 33,7 33,1 33,6 32,9 33,0 32,5
33,0 33,1 33,8 33,7 33,5 32,8 33,0 32,5 33,0 33,1 33,8
33,2
Mai 32,6 33,0 31,2 32,1 29,1 33,0 31,4 32,3 32,5 30,9
32,6 33,0 31,2 32,2 32,6 32,3 32,5 30,9 32,6 33,0
32,1
Juin 29,9 30,8 29,2 30,8 29,3 30,9 29,5 29,3 29,2 28,2
29,9 30,8 29,2 28,6 28,9 29,3 29,2 28,2 29,9 30,8
29,6
Juillet 26,9 27,7 25,1 26,8 27,3 28,3 27,7 26,9 26,7
26,0 26,9 27,7 25,1 26,3 26,2 26,9 26,7 26,0 26,9 27,7
26,8
Août 26,2 26,7 25,4 27,1 29,8 26,2 26,5 25,7
26,2 26,7 26,2 26,7 25,4 25,5 25,6 25,7 26,2 26,7 26,2 26,7
26,4
Septembre 26,6 26,0 25,8 27,9 28,8 27,6 27,8 27,1 27,2
27,1 26,6 26,0 25,8 26,6 26,2 27,1 27,2 27,1 26,6 26,0
26,9
Octobre 27,0 26,9 27,1 29,5 28,5 29,1 29,6 28,9 27,9
27,0 27,0 26,9 27,1 27,7 27,8 28,9 27,9 27,0 27,0 26,9
27,8
Novembre 27,2 23,0 27,9 27,6 28,3 27,4 26,3 26,6 25,8
27,0 27,2 23,0 27,9 27,1 28,1 26,6 25,8 27,0 27,2 23,0
26,5
Décembre 25,8 26,1 24,4 28,5 25,9 25,6 26,2
23,7 24,9 26,0 25,8 26,1 24,4 25,3 26,6 23,7 24,9 26,0 25,8 26,1
25,6
MOYENNES 28,6 27,9 28,1 28,8 29,1 28,7 28,3
28,2 27,6 28,2 28,6 27,9 28,1 27,9 27,8 28,2 27,6 28,2 28,6 27,9
28,2
Station de Yagoua: paramètre
pluviométrie en mm
1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Année
95
Janvier 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0
Février 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0
Mars 0 0 0 0 0 0,1 0 0 0 0,5 0 0 6,8 0 0 0 0 0 0 0
0,4
Avril 5 18,9 4,8 15,5 73,9 0,6 28,5 41,0 7,8 19,1 54,1
0 60,4 13,0 23,1 57,2 7,5 5,5 51,3 4,6 24,6
Mai 46,5 39,9 70,5 76,1 87,0 74,0 83,1 18,3 49,8 103,9
149,9 27,1 47,1 40,5 89,5 70,4 46,3 108,9 29,7 79,5
66,9
Juin 147,9 86,2 145,1 73,0 86,1 206,2 113,1 107,6
189,9 118,5 134,3 101,7 109,4 162,0 178,2 78,0 173,5 85,4 73,6 92,3
123,1
Juillet 108,5 269,8 185,1 214,2 163,5 217,3 133,3
181,6 146,2 259,3 206,0 417,6 250,4 233,1 199,8 300,1 195,7 125,5 189,6 147,2
207,2
Août 313,9 180,4 305,9 110,2 232,7 210,7 285,8
346,6 192,0 244,4 330,1 156,1 254,2 214,0 265,6 326,0 116,0 192,7 387,6 165,9
241,5
Septembre 131,3 277,5 45,2 65,6 38,6 77,1 71,4 199,4
88,8 49,3 146,0 15,1 231,0 82,0 65,5 76,4 202,6 144,1 112,1 195,4
115,7
Octobre 5,1 28,4 41,2 17,1 2,9 16,0 14,9 28,3 25,6
94,6 48,8 27,0 15,2 0,8 23,5 55,3 32,6 38,2 28,9 4,2
27,4
Novembre 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0,0
Décembre 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,5 0 0 6,8 0 0 0 0
0 0 0 0,4
TOTAL 758 901 798 572 685 802 730 922,8 700,1 890,1
1069 745 981 745 845,2 963 774,2 700 873 689,1 807,2
Station de Yagoua: paramètre température
moyenne mensuelle en mm
1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Année
96
Janvier
|
25,8
|
25,4
|
26,1
|
26,5
|
25,2
|
24,8
|
25,1
|
25,2
|
24,9
|
25,7
|
25,7
|
25,5
|
24,5
|
25,6
|
25,4
|
25,8
|
24,4
|
23,8
|
24,4
|
25,1
|
25,2
|
|
Février 25,5 26,1 26,8 26,7 25,1 25,2 21,4 26,8
28,9 25,6 24,8 27,2 25,8 26,1 24,8 26,7 27,1 26,1 27,1 25,9
26,0
Mars 29,1 30,1 31,0 30,9 30,9 31,9 31,8 31,0 30,8 31,3
30,4 26,7 32,2 30,5 29,3 30,4 28,8 26,5 30,4 31,1
30,2
Avril 30,9 32,3 31,3 31,5 31,1 30,5 31,1 30,9 32,8
33,2 31,0 28,1 33,7 32,9 33,0 30,0 30,1 30,1 32,1 30,0
31,3
Mai 32,3 33,2 32,5 30,4 32,1 32,1 31,4 31,1 30,7 32,4
29,1 28,8 31,3 32,0 32,3 31,9 32,1 31,9 30,8 30,1
31,4
Juin 29,6 29,2 29,0 29,9 28,9 29,1 28,8 31,1 27,7 34,1
27,7 27,3 29,5 30,0 29,4 29,6 28,7 30,2 29,2 28,8
29,4
Juillet 28,2 27,2 27,8 29,1 28,2 27,5 27,4 28,1 27,4
26,9 27,1 28,0 26,4 27,1 26,6 26,0 26,0 26,0 25,0 27,7
27,2
Août 27,0 26,0 25,4 27,1 26,8 27,1 27,2 26,5
26,4 26,7 26,6 26,8 26,1 26,1 25,8 25,8 26,4 25,0 25,1 26,4
26,3
Septembre 25,6 25,0 25,8 24,0 25,0 25,9 25,0 23,8 26,4
27,6 28,2 28,0 26,1 27,0 26,8 27,1 25,9 27,6 25,0 28,5
26,2
Octobre 26,1 26,2 27,4 27,0 26,2 28,3 28,8 27,5 27,9
27,5 28,8 28,5 26,8 25,8 27,3 28,3 26,3 27,4 25,6 27,2
27,2
Novembre 25,3 26,3 27,4 26,1 25,1 26,4 26,7 25,6 26,6
27,1 28,3 29,2 26,5 26,5 26,5 27,3 25,4 26,2 26,8 27,8
26,7
Décembre 25,7 26,8 26,6 24,9 24,3 25,0 25,1
25,3 24,8 26,5 27,1 25,6 25,5 26,5 24,8 24,0 23,0 25,4 26,5 26,5
25,5
MOYENNES 27,6 27,8 28,1 27,8 27,4 27,8 27,5
27,7 27,9 28,7 27,9 27,5 27,9 28,0 27,7 27,7 27,0 27,2 27,3 27,9
27,7
Station de Yagoua: paramètre température
maximale (Tx) en dégré celsus et 10è
Année
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1990
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1991
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1992
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1993
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1994
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1995
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1996
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1997
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1998
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1999
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2000
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MOYENNES
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Janvier
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38,1
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37,7
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37,6
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37,8
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38,0
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38,7
|
37,8
|
40,0
|
40,1
|
40,3
|
40,3
|
40,0
|
39,1
|
41,0
|
38,0
|
39,1
|
38,1
|
37,8
|
39,5
|
40,0
|
39,0
|
Février 40,0 41,0 40,1 40,5 41,0 40,7 42,4 41,1
42,6 41,0 39,6 40,8 40,5 40,5 39,5 41,2 40,5 40,3 41,2 39,8
40,7
Mars 42,1 40,8 42,7 43,8 43,8 43,5 42,9 42,3 43,0 44,4
43,2 44,1 42,7 43,5 42,6 42,0 43,1 42,0 44,0 43,0
43,0
Avril 43,3 43,5 44,1 44,0 43,5 44,2 43,6 44,5 43,6
44,6 42,7 42,6 44,8 44,0 43,0 42,4 44,5 43,5 44,5 42,0
43,6
Mai 39,0 39,6 39,3 39,8 39,6 40,9 42,4 42,3 43,4 44,7
38,8 38,0 40,0 44,0 42,0 39,8 40,3 39,0 44,0 38,4
40,8
Juin 38,7 39,4 39,0 38,4 40,0 39,7 36,7 38,8 37,4 40,8
38,7 38,9 38,9 39,5 36,4 40,0 40,0 38,8 40,0 38,4
38,9
Juillet 35,6 36,0 35,8 36,0 36,6 35,2 36,7 35,2 36,2
36,8 35,8 35,0 35,5 38,5 35,8 36,0 37,1 35,5 36,0 35,3
36,0
Août 35,4 34,5 34,8 35,0 35,8 34,5 34,6 33,6
36,2 34,7 35,7 34,0 34,4 35,5 34,4 34,6 36,5 34,4 34,0 35,6
34,9
Septembre 36,4 36,1 35,4 36,0 37,1 36,2 35,3 35,7 35,3
35,6 35,7 35,0 35,9 37,0 35,0 35,9 37,0 36,2 35,7 36,0
35,9
Octobre 38,4 38,7 38,8 39,0 38,0 38,5 39,6 37,5 37,5
37,6 38,7 38,5 38,0 38,5 39,2 38,4 39,2 38,5 39,2 38,7
38,5
Novembre 39,4 38,8 39,0 39,2 39,9 38,4 41,2 39,0 37,5 37,9
38,8 40,0 38,5 38,5 41,0 39,1 38,8 39,3 38,4 39,5 39,1
97
Décembre 38,8 38,8 39,5 38,8 39,0 37,8 37,9 38,4
37,8 38,7 37,9 39,5 37,5 37,9 38,0 39,3 37,4 39,0 39,4 38,6
38,5
MOYENNES 38,8 38,7 38,8 39,0 39,4 39,0 39,3 39,0
39,2 39,8 38,8 38,9 38,8 39,9 38,7 39,0 39,4 38,7 39,7 38,8
39,1
Station de Yagoua: paramètre température
minimale (Tn) en dégré celsus et 10è
Année
|
1987
|
1988
|
1989
|
1990
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1991
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1992
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1993
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1994
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1995
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1996
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1997
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1998
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1999
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2000
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2001
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Janvier 13,0 13,5 12,4 13,5 12,0 12,8 13,5 12,0 11,9 12,5
12,5 11,2 11,0 11,0 12,0 12,5 13,5 11,8 12 13,4 12,4
Février 15,0 16,0 13,5 14,0 13,5 12,9 13,8 13,7 14,0 13,0
12,2 12,0 12,6 12,0 13,2 13,3 12,8 12,6 13 13,5 13,3
14,5 18,5 17,9 19,0 17,8 17,0 17,8
Mars 20,0 19,9 18,9 18,4 18,5 19,0 17,7 18,6 17,5 18,0 18,0 16,6
16,5 14,0
Avril 21,5 22,0 21,0 20,3 19,4 20,6 19,4 18,9 20,0
19,0 17,7 19,5 20,0 17,5 19,1 19,1 20,0 18,8 21,6 21,0
19,8
Mai 19,9 19,8 20,0 20,8 21,0 20,0 19,8 20,0 21,0 21,2
18,5 18,8 18,8 18,0 17,8 21,0 21,0 18,8 21,6 21,0
19,9
Juin 15,6 21,0 19,6 19,8 20,0 19,6 18,9 19,4 19,6 20,0
19,4 19,6 21,0 19,5 19,2 20,1 19,8 19,7 20,0 19,7
19,6
Juillet 11,4 12,6 14,0 18,4 18,8 18,6 18,4 19,0 17,9
19,7 19,2 19,0 15,5 18,0 19,0 20,0 18,6 19,5 19,3 19,0
17,8
Août 11,2 11,0 12,0 13,8 19,4 20,0 19,6 21,0
20,0 20,2 19,2 20,0 19,0 17,5 17,4 20,4 20,0 20,5 16,9 16,0
17,8
Septembre 13,0 17,0 16,6 13,6 20,1 17,8 17,6 18,3 18,7 17,7
18,4 21,0 18,0 18 19,6 17,3 17,6 18,0 17,8 20,0 17,8
Octobre 13,8 13,8 19,0 19,5 20,0 20,0 19,3 19,0 19,0 18,3 19,6
20,0 19,0
16,9 19,5 19 20 19,5 19,0 18,4
14,5
13,2 14,0 14,5 13,3 13,5 16,0
15,5 13,8 13,8 14,0 15,0 13,0 16,4 13,8 14,3
Novembre 15,0 13,3 14,4 13,0 15,0 14,8
Décembre 13,3 11,8 12,2 14,0 13,3 14,0 12,2
11,8 13,5 12,2 13,3 14,0 11,0 13,8 12,1 13,2 12,4 11,4 14,4 13
12,8
MOYENNES 15,2 16,0 16,1 16,6 17,6 17,5 17,0
17,1 17,3 17,1 16,8 17,3 16,5 15,6 16,2 17,4 17,3 16,9 17,5 17,2
16,8
Station de Kousseri: paramètre
tempértaure moyenne en dégré celsus 10è
Année
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1989
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1990
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1991
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1992
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1993
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1994
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1995
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1997
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MOYENNES
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Janvier
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24,8
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24,9
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23,0
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23,0
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24,6
|
23,9
|
24,7
|
23,8
|
24,8
|
24,9
|
23,0
|
24,3
|
23,7
|
24,5
|
24,0
|
24,9
|
23,0
|
24,3
|
23,7
|
24,5
|
24,1
|
Février 23,8 27,5 23,0 24,8 25,0 23,6 26,0 25,1
23,8 27,5 23,0 22,6 27,3 23,1 24,1 27,5 23,0 22,6 27,3 23,1
24,7
Mars 30,4 31,1 28,0 24,2 29,5 30,1 31,0 30,5 30,4 31,1
28,0 26,9 29,3 28,2 30,2 31,1 28,0 26,9 29,3 28,2
29,1
98
Avril 31,2 33,1 32,4 32,1 31,7 30,9 32,3 31,1 31,2
33,1 32,4 29,1 32,4 31,7 32,0 33,1 32,4 29,1 32,4 31,7
31,8
Mai 29,8 29,1 28,4 29,5 27,8 29,5 29,0 30,2 29,8 29,1
28,4 27,5 31,6 30,6 31,5 29,1 28,4 27,5 31,6 30,6
29,4
Juin 27,4 26,9 27,9 28,1 26,5 28,0 29,6 27,1 27,4 26,9
27,9 26,4 26,0 26,8 28,0 26,9 27,9 26,4 26,0 26,8
27,2
Juillet 25,3 26,0 25,3 26,0 25,1 27,2 26,3 24,7 25,3
26,0 25,3 25,1 23,5 23,9 25,2 26,0 25,3 25,1 23,5 23,9
25,2
Août 24,0 24,3 23,0 23,0 23,4 24,1 24,6 23,7
24,0 24,3 23,0 24,6 22,8 23,4 23,0 24,3 23,0 24,6 22,8 23,4
23,7
Septembre 26,5 25,5 25,1 25,1 25,8 26,5 27,0 25,1 26,5
25,5 25,1 25,7 24,5 25,4 26,0 25,5 25,1 25,7 24,5 25,4
25,6
Octobre 26,0 25,9 26,1 26,0 25,5 26,5 26,0 26,2 26,0
25,9 26,1 26,5 25,6 25,8 25,9 25,9 26,1 26,5 25,6 25,8
26,0
Novembre 27,0 28,4 26,4 25,6 25,2 24,8 25,0 24,7 27,0
28,4 26,4 26,2 26,2 25,7 26,6 28,4 26,4 26,2 26,2 25,7
26,3
Décembre 22,4 24,5 24,1 22,0 21,7 23,6 23,0
21,9 22,4 24,5 24,1 23,8 23,6 23,3 22,8 24,5 24,1 23,8 23,6 23,3
23,4
MOYENNES 26,5 27,3 26,1 25,8 26,0 26,6 27,0 26,2 26,5
27,3 26,1 25,7 26,4 26,0 26,6 27,3 26,1 25,7 26,4 26,0 26,4
Station de Kousseri: paramètre
pluviométrie en mm
Année
|
1987
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
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1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
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1998
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1999
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2000
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2001
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2002
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2003
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Janvier 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0
Février 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0
Mars 0 0 0 0 0 0,5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0
Avril 64,1 0 0 0 19,8 5,9 35,9 11,3 7 0 64,1 5 0 0 0 0
1,8 1,1 1,5 0,5 10,9
Mai 57,7 36,3 0,9 0,8 96,6 24,4 62,8 12,1 6,1 12,8
57,7 27,1 43,3 58,5 69,0 61 86,3 108,0 50,0 13,3
44,2
Juin 45,7 51,4 54,5 14,5 33,7 73,9 66,0 69,7 38,4 12,7
45,7 101,7 59,9 60,1 49,1 41,0 66,8 82,5 24,7 42,0
51,7
Juillet 137,1 131,2 143,6 162,5 134,9 142,3 113,5
171,7 90,2 62,9 137,1 417,6 268,8 205,1 105,7 192,1 149,8 158,5 128,5 163,7
160,8
Août 193,2 337,6 214,6 137,9 244,2 175,6 191,0
325,1 100,9 106,8 193,2 156,1 284,3 186,2 195,4 101,9 299,5 226,5 124,8 274,8
203,5
Septembre 14,5 153,5 63,8 60,0 32,0 102,3 61,5 122,6
104,6 9,3 14,5 15,1 83,5 99,4 179,6 85,6 111,7 125,1 36,2 78,6
77,7
Octobre 38,8 59 66,8 35 5,0 16,3 5,4 15,3 22,7 26,1
38,8 27,0 41,0 1,5 71,6 43,0 2,7 27,0 45,9 27,5
30,8
Novembre 0 0 0 0 0 0 0 0 0 11 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0,6
Décembre 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,5 0 0 0 0 0 0 0 0
0 0 0,0
TOTAL 551 769 544 411 566 541 536 727,8 369,9 242,1
551 750 781 611 670,4 525 718,6 729 412 600,4 580,2
99
Station de Mokolo: paramètre pluviométrie
en mm
Année
|
1987
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
|
Mois
|
|
MOYENNES
|
|
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|
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|
|
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|
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Janvier 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0
Février 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,3
0 0
Mars 0 0 0 0 0 0,5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 2,1 0
0
Avril 95,6 16,2 66,2 96,0 48,5 41,4 24,2 29,3 53,6
15,6 95,6 16,2 66,2 8,3 26,0 4,0 8,2 8,5 52,5 41,5
40,7
Mai 144,0 41,4 64,0 108,0 283,0 45,8 83,2 43,1 37,7
71,1 144,0 41,4 64,0 37,6 143,0 45,5 108,8 80,0 85,3 53,7
86,2
Juin 142,9 105,9 183,7 231,3 111 84,3 149,2 145,6 99,8
76,6 142,9 105,9 183,7 227,7 119,1 220,0 192,1 143,8 156,6 160,1
149,1
Juillet 182,4 245,4 285,0 283,1 283,5 113,5 231,8
296,4 256,5 124,1 182,4 245,4 285,0 321,2 270,8 354,5 264,9 113,6 243,2 241,5
241,2
Août 272,8 332,8 223,9 194,8 317,0 297,8 262,6
390,9 248,8 267,2 272,8 332,8 223,9 525,5 301,0 263,5 285,7 408,0 344,9 326,6
304,7
Septembre 140,3 170,0 95,9 155,6 104,7 69,6 141,8
218,4 213,3 145,5 140,3 170,0 95,9 101,5 67 117 192,8 165,7 187,9 186,0
144,0
Octobre 64,5 96,4 47,2 108 39,4 10,6 42,3 NT 48,5 26,2
64,5 96,4 47,2 58,9 77,2 27,0 33,5 9,3 54,4 27,40
51,5
Novembre 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0
Décembre 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0
TOTAL 1043 1008 966 1176 1187 664 935 1123,7 958,2 726,3
1043 1008 966 1281 1004 1032 1086 929 1127 1036,8 1017,5
Station de Mokolo: paramètre température
minimale en dégré celsus 10e
Année
|
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1987
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
|
|
Mois
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
MOYENNES
|
Janvier
|
11,0
|
11,8
|
13,0
|
13,2
|
12,0
|
8,2
|
9,3
|
11,7
|
9,5
|
13,0
|
13,0
|
11,8
|
11,0
|
11,8
|
13,0
|
12,0
|
8,2
|
9,3
|
11,7
|
9,5
|
11,2
|
Février 15,0 13,0 12,6 13,8 14,2 12,7 14,2 13,0
12,7 14,0 13,2 12,8 15,0 13,0 12,6 14,2 12,7 14,2 13,0 12,7
13,4
Mars 16,2 17,0 15,0 14,4 15,8 18,1 19,7 20,7 21,7 22,2
16,7 15,0 16,2 17,0 15,0 15,8 18,1 19,7 20,7 21,7
17,8
Avril 19,0 20,4 18,1 15,6 18,2 20,2 19,4 18,6 20,5
21,0 18,0 15,8 19,0 20,4 18,1 18,2 20,2 19,4 18,6 20,5
19,0
Mai 21,0 20,0 19,8 16,2 19,8 16,8 18,6 20,0 19,2 19,0
16,8 20,6 21,0 20,0 19,8 19,8 16,8 18,6 20,0 19,2
19,2
Juin 18,2 17,0 16,0 17,0 17,7 16,1 16,6 18,0 18,0 18,7
18,2 18,0 18,2 17,0 16,0 17,7 16,1 16,6 18,0 18,0
17,4
Juillet 17,3 16,0 16,6 16,3 15,9 16,2 18,0 16,0 17,0 19,0 15,5
18,0 17,3 16,0 16,6 15,9 16,2 18,0 16,0 17,0 16,7
100
Août 17,6 16,5 17,5 16,6 16,0 16,5 17,2 17,2
17,2 17,0 17,5 18,0 17,6 16,5 17,5 16,0 16,5 17,2 17,2 17,2
17,0
Septembre 16,0 17,5 16,8 17,1 17,0 16,8 17,6 18,2 17,6
17,0 17,0 17,2 16,0 17,5 16,8 17,0 16,8 17,6 18,2 17,6
17,2
Octobre 15,7 15,2 16,5 16,5 16,3 17,0 16,7 13,7 16,0
16,5 18,0 16,0 15,7 15,2 16,5 16,3 17,0 16,7 13,7 16,0
16,1
Novembre 16,2 14,0 14,0 14,4 12,0 16,1 18,2 15,2 12,0
13,7 15,2 16,8 16,2 14,0 14,0 12,0 16,1 18,2 15,2 12,0
14,8
Décembre 12,7 13,1 13,6 14,0 14,5 15,7 14,6
13,7 14,6 12,2 12,2 14,2 12,7 13,1 13,6 14,5 15,7 14,6 13,7 14,6
13,9
MOYENNES 16,3 16,0 15,8 15,4 15,8 15,9 16,7
16,3 16,3 16,9 15,9 16,2 16,3 16,0 15,8 15,8 15,9 16,7 16,3 16,3
16,1
Station de Mokolo: paramètre température
maximale en dégré celsus 10e
Année
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1987
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
|
|
Mois
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
MOYENNES
|
Janvier
|
30,8
|
31,4
|
33,6
|
37,6
|
36,5
|
32,5
|
33,3
|
34,2
|
32,0
|
33,5
|
32,8
|
32,4
|
30,8
|
31,4
|
33,6
|
34,2
|
32,0
|
33,5
|
32,8
|
32,4
|
33,1
|
Février 34,6 33,5 35,5 38,0 37,4 34,0 25,5 32,0
34,3 36,9 33,6 38,6 34,6 33,5 35,5 32,0 34,3 36,9 33,6 38,6
34,6
Mars 39,9 41,8 42,0 40,5 38,6 40,0 43,0 41,8 41,0 43,6
35,6 43,0 39,9 41,8 42,0 41,8 41,0 43,6 35,6 43,0
41,0
Avril 42,5 43,6 40,6 41,0 40,7 40,9 42,6 40,0 40,5
41,1 39,8 41,0 42,5 43,6 40,6 40,0 40,5 41,1 39,8 41,0
41,2
Mai 43,3 42,5 39,9 41,8 42,0 41,1 42,0 38,6 39,4 40,0
39,0 39,5 43,3 42,5 39,9 38,6 39,4 40,0 39,0 39,5
40,6
Juin 43,0 42,3 36,0 43,0 41,4 40,6 40,2 36,3 37,2 35,3
38,8 35,4 43,0 42,3 36,0 36,3 37,2 35,3 38,8 35,4
38,7
Juillet 30,0 31,1 32,0 36,4 34,5 35,4 34,0 30,9 31,5
30,0 33,0 30,0 30,0 31,1 32,0 30,9 31,5 30,0 33,0 30,0
31,9
Août 30,0 31,1 32,0 35,5 34,5 35,4 34,0 30,9
31,5 30,0 33,0 30,0 30,0 31,1 32,0 30,9 31,5 30,0 33,0 30,0
31,8
Septembre 33,5 31,0 30,8 36,0 34,2 33,0 33,6 32,2 31,8
33,8 32,5 30,7 33,5 31,0 30,8 32,2 31,8 33,8 32,5 30,7
32,5
Octobre 32,0 32,6 36,7 37,5 35,1 34,4 30,9 38,0 37,6
36,6 34,8 32,0 32,0 32,6 36,7 38,0 37,6 36,6 34,8 32,0
34,9
Novembre 31,0 30,0 35,4 38,4 34,8 32,3 31,8 35,9 36,3
33,0 34,6 32,3 31,0 30,0 35,4 35,9 36,3 33,0 34,6 32,3
33,7
Décembre 30,2 31,7 34,9 34,9 33,8 32,0 30,6
62,0 34,0 33,7 33,0 35,4 30,2 31,7 34,9 62,0 34,0 33,7 33,0 35,4
36,1
MOYENNES 35,1 35,2 35,8 38,4 37,0 36,0 35,1
37,7 35,6 35,6 35,0 35,0 35,1 35,2 35,8 37,7 35,6 35,6 35,0 35,0
35,8
Station de Kaélé: paramètre
pluviométrie en mm
Année
|
1987
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
|
Mois
|
|
MOYENNES
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Janvier 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0
Février 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0
Mars 0,0 0,0 3,5 0,0 0,0 7,5 0,0 0,0 0,0 7,3 0,0 0,0
3,5 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 7,4 1,5
Avril 94,3 32,2 9,5 10,4 0,9 14,9 32,2 20,6 14,9 63,9
94,3 32,2 9,5 10,4 5,7 7,0 13,4 32,2 64,0 6,2 28,4
Mai 126,0 59,0 53,6 43,9 64,0 81,0 208,0 44,4 116,4
30,6 126,0 59,0 53,6 43,9 68,9 18,2 39,3 112,9 73,1 139,0
78,0
Juin
68,0
50,5 68,0 116,6 101,2 78,6 59,5 105,7 275,6 143,0 68,0 50,5 68,0
116,6 60,3 97,9 127,1 111,4 119,0 230,1 105,8
301,3 292,6 267,7 253,2 199,0 148,5 204,0 250,9 220,5 170,9
170,9
301,3 191,5 168,5 348,5 167,1 256,5 148,2
226,6
Juillet 250,9 220,5
101
Août 192,6 319,3 358,2 250,4 233,4 171,0 267,0
408,9 241,6 421,7 192,6 319,3 358,2 250,4 387,9 179,1 309,3 170,2 224,9 293,3
277,5
Septembre 130,2 176,9 80,6 111,5 42,8 98,5 54,2 225,5
288,5 131,1 130,2 176,9 80,6 111,5 249,6 123,9 137,7 173,6 86,5 250,6
143,0
Octobre 40,5 54,9 75,0 32,0 19,7 2,6 19,3 27,2 14,4
41,5 40,5 54,9 75,0 32,0 0,1 21,6 73,5 7,3 38,5 30,5
35,1
Novembre 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 5,8 0,0 0,0 0
Décembre 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0
TOTAL 902,5 913,3 819,3 866,1 754,6 721,8 893,4 1031,3
1099,9 1043,1 902,5 913,3 819,3 866,1 964,0 616,2 1048,8 780,5 862,5 1105,3
896,2
Station de Kaélé: paramètre
température moyenne en dégré celsus 10è
Année
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1987
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
|
|
Mois
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
MOYENNES
|
Janvier
|
26,9
|
26,3
|
26,1
|
27,7
|
28,4
|
27,7
|
24,1
|
27,0
|
25,5
|
26,6
|
26,9
|
26,3
|
26,1
|
27,7
|
28,4
|
27,7
|
27,7
|
26,5
|
25,5
|
26,6
|
26,8
|
Février 24,3 30,0 30,2 26,3 26,2 29,5 27,2 27,5
26,5 28,2 24,3 30,0 30,2 26,3 26,2 24,4 29,5 31,5 26,5 28,2
27,6
Mars 29,8 30,8 33,0 31,2 34,0 33,5 31,3 32,6 32,7 32,8
29,8 30,8 33,0 31,2 34,0 33,0 33,5 33,9 32,7 32,8
32,3
Avril 30,0 33,0 33,7 33,9 28,0 33,9 32,7 32,0 33,0
33,1 30,0 33,0 33,7 33,9 28,0 34,4 33,9 32,9 33,0 33,1
32,4
Mai 26,2 32,4 31,5 32,3 32,8 32,7 34,5 29,1 31,3 31,7
26,2 32,4 31,5 32,3 32,8 33,5 32,7 33,0 31,3 31,7
31,6
Juin 27,4 30,6 27,0 28,9 29,8 29,1 26,4 30,3 27,5 28,4
27,4 30,6 27,0 28,9 29,8 28,7 29,1 27,4 27,5 28,4
28,5
Juillet 26,9 27,2 26,5 26,4 27,4 26,6 26,1 25,1 25,9
26,4 26,9 27,2 26,5 26,4 27,4 27,0 26,6 26,4 25,9 26,4
26,6
Août 26,5 26,4 25,8 25,0 26,1 27,2 27,1 24,0
25,1 25,4 26,5 26,4 25,8 25,0 26,1 28,1 27,2 26,0 25,1 25,4
26,0
Septembre 27,4 26,5 26,0 27,2 26,5 26,2 20,3 24,2 26,8
26,0 27,4 26,5 26,0 27,2 26,5 27,4 26,9 27,0 26,8 26,0
26,2
Octobre 29,6 28,5 27,5 29,1 28,5 28,8 26,0 26,6 28,0 26,1 29,6
28,5 27,5 29,1 28,5 47,5 29,3 37,8 28,0 26,1 29,5
Novembre 29,2 28,7 29,1 28,0 28,8 28,0 28,0 26,2 23,2
27,4 29,2 28,7 29,1 28,0 28,8 28,3 28,9 29,0 23,2 27,4
27,8
Décembre 26,8 27,2 26,5 26,6 27,8 26,3 27,3 26,5
26,4 24,8 26,8 27,2 26,5 26,6 27,8 26,0 26,2 25,9 26,4 24,8
26,5
MOYENNES 27,6 29,0 28,6 28,5 28,7 29,1 27,6 27,6
27,7 28,1 27,6 29,0 28,6 28,5 28,7 30,5 29,3 29,8 27,7 28,1
28,5
35,5 34,9 35,8 34,1 35,0 25,1 25,4 33,1
35,5 34,5 33,8 35,2 32,8 33,9 34,7 34,0 33,5 30,2
30,2
Août 34,0 33,5
1995
2006
2002
2004
2000
2005
2003
2001
1996
1999
1998
1997
1994
Station de Kaélé: paramètre
température maximale en dégré celsus
10è
Année
1991
1990
1987
1992
1989
1988
1993
Mois Moyennes
Janvier 39,4 40,8 38,3 39,3 40,4 37,8 37,0 39,8 41,3 40,3 39,4
40,8 38,3 39,3 38,8 36,0 39,6 37,7 25,5 26,6 37,8
Février 37,6 41,5 42,3 41,0 38,9 39,0 41,7 40,2 39,9 42,5
37,6 41,5 42,3 41,0 41,3 40,5 41,4 38,6 26,5 28,2 39,2
Mars 42,6 40,9 42,6 42,5 41,9 43,6 42,8 43,0 44,3 43,2 42,6 40,9
42,6 42,5 41,5 43,3 43,0 44,0 32,7 32,8 41,7
Avril 42,4 42,6 43,4 43,5 42,6 43,6 43,3 43,8 45,0 43,5 42,4 42,6
43,4 43,5 44,0 44,2 44,0 44,0 33,0 33,1 42,4
Mai 38,5 42,0 41,4 38,5 41,8 42,5 41,2 41,2 43,0 41,0 38,5 42,0
41,4 38,5 42,0 44,1 43,5 41,5 31,3 31,7 40,3
36,4 38,4 37,6
38,0
38,5 41,3 36,7 36,5 41,0 39,2 36,4 39,0 38,5 39,1 39,0 27,5
28,4
Juillet 34,9 36,8 36,0 34,9 36,0 35,0
35,4 34,2 38,5 35,0 34,9 36,8 36,0 34,9 38,0 36,6 35,4 35,7 25,9
26,4 34,9
Septembre 36,5 34,4 37,0 36,3 37,8 36,0 37,2 35,3 53,7 35,0 36,5
34,4 37,0 36,3 36,4 38,0 36,6 35,5
26,8 26,0 36,1
Octobre 38,0 37,4 39,0 38,4 38,0 38,8 37,7 37,8 38,6 57,1 38,0
37,4 39,0 38,4 37,6 37,5 38,0 40,0 28,0 26,1 38,0
Novembre 39,5 39,4 38,3 36,9 38,8 38,0 40,0 38,2 38,1 36,5 39,5
39,4 38,3 36,9 38,6 39,4 38,0 41,7 23,2 27,4 37,3
Décembre 38,6 38,6 36,0 38,2 37,6 38,2 38,0 36,7 38,0 38,0
38,6 38,6 36,0 38,2 38,7 37,5 36,0 37,0 26,4 24,8 36,5
MOYENNES 38,2 39,1 38,6 38,5 38,9 38,7 39,0 38,5
41,3 40,3 38,2 39,1 38,6 38,5 39,2 39,3 39,1 39,1 27,7 28,1
37,9
36,5
41,0
39,2
Juin
37,4
Station de Kaélé: paramètre
température minimale en dégré celsus
10è
Année
Mois
1991
2006
2002
2004
2000
2005
2003
2001
1996
1990
1987
1999
1998
1997
1994
1992
1989
1995
1988
1993
Janvier 15,5 15,1 10,9 16,1 15,4 12,0 12,9 15,4 13,9 14,8 15,5
15,1 10,9 16,1 15,4 12,0 16,9 16,4 15,4 13,9 14,5
Février 11,5 17,6 18,0 19,2 17,0 15,8 15,4 18,9 16,0 16,5
11,5 17,6 18,0 19,2 17,0 15,8 16,0 17,1 18,9 16,0 16,7
102
Moyenne
J
F
Stat°
J
J
S
D
A
A
O
N
M
M
Total
19,5
21,4
22,0
20,5
20,5
19,4
19,0
18,2
18,4
17,2
Mars 16,0 19,1 23,0 19,2 22,0 21,6 16,0 21,2 18,6 22,2 16,0 19,1
23,0 19,2 22,0 21,6 23,8 18,4 21,2 18,6 20,1
Avril 16,9 20,4 21,9 21,2 23,5 21,5 19,4 21,2 19,0 16,2 16,9 20,4
21,9 21,2 23,5 21,5 20,0 20,0 21,2 19,0 20,3
Mai 14,2 21,8 19,5 19,5 17,3 12,5 11,4 20,4 19,0 16,5 14,2 21,8
19,5 19,5 17,3 12,5 21,1 18,6 20,4 19,0 17,8
Juin 19,8
19,8
22,0
21,4
20,5
20,5
18,0
18,2
17,2
15,2
19,5
Juillet 19,0 19,3 15,2 15,2 18,0 18,5 17,5 17,8 18,0 14,5
19,0 19,3 15,2 15,2 18,0 18,5 17,8 17,7 17,8 18,0
17,5
20,2
19,0 17,7 18,8
Octobre 21,2 18,0 19,6 19,6 16,3 16,80 18,6 18,5 17,3 16,0 21,2
18,0 19,6 19,6 16,3 19,5 18,0 18,7 18,5 17,3 18,4
Novembre 17,5 14,0 18,6 18,6 16,2 16,40 18,9 16,7 14,8 15,6 17,5
14,0 18,6 18,6 16,2 18,0 16,5 17,4 16,7 14,8 16,8
Décembre 16,9 18,4 15,2 15,2 16,6 15,1 15,1 15,6 14,9 15,6
16,9 18,4 15,2 15,2 16,6 15,3 15,0 15,0 15,6 14,9 15,8
MOYENNES 17,4 18,7 18,6 18,7 17,9 17,1 16,61 18,5
17,0 16,0 17,4 18,7 18,6 18,7 17,9 17,4 18,0 17,8 18,5 17,0
17,8
Août 20,2 20,3
20,2 12,2 15,8 17,9 19,0 17,3 15,5 20,2 20,3
20,2
20,2 12,2 15,8 14,7 17,0 19,0 17,3 17,8
Septembre 19,6 19,5 20,4 20,4 18,0 19,4 18,2 19,0 17,7 13,6 19,6
19,5 20,4 20,4 18,0 18,6 17,6 18,5
Nombre de jours de brume sèche
Maroua 17 17 17 9 4 0 0 0 0 4 10 13 91
Kaélé 16 17 15 8 2 0 0 0 0 3 9 13
83
Mokolo 15 16 14 9 3 1 0 0 0 0 3 8 80
Yagoua 10 12 8 3 0 0 0 0 0 1 5 6 45
Kousséri 21 19 16 10 3 0 0 0 0 1 12 17
99
Total 79 81 70 39 12 1 0 0 0 9 39 57 398
Moyenne 16 16 14 8 2 0 0 0 0 2 8 11 77
Source : Ministère du
Transport/Délégation Provinciale du Transport/Service de la
Météorologie
M : température maximale
m : température minimale
T°C : température moyenne
P(mm) : hauteur de précipitation mensuelle
BS : brume sèche
103
104
Annexe 3: M/M.
Sortie:1509 Santé APA.
|
TELEGRAMME OFFICIEL
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|
MAROUA,le 8 Avril 1940 GOUVERNEMENT
YAOUNDE
N° 173 - Epidémie maladie 13
très sévère sur Territoire Kaélé stop
population Moundang très émue plusieurs crimes rituels ont eu
lieu./.
105
TABLE DE MATIERES
RESUME i
ABSTRACT ii
SOMMAIRE iii
LISTE DES TABLEAUX iv
LISTE DES FIGURES v
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS vi
DEDICACE vii
REMERCIEMENTS viii
PREMIERE PARTIE : LE PROJET DE THESE 1
INTRODUCTION GENERALE 2
1- DELIMITATION DU SUJET SUR LE TRIPLE PLAN THEMATIQUE, SPATIAL
ET
TEMPOREL 2
1-1. Cadre thématique 2
1-2. Cadre spatial 3
1-3. Cadre temporel 6
2- PROBLEMATIQUE 6
3 - QUESTIONS DE RECHERCHE 9
3-1. Question générale de recherche : 9
3 -2. Questions spécifiques de recherche : 10
4- CONTEXTE SCIENTIFIQUE DE L'ETUDE 10
4-1. Approches physiques 10
4-2. Approches écobiologique et cyndinique 13
4-3. Approches épidémiologique et
géomédicale 14
5- CADRE CONCEPTUEL ET APPROCHE ADOPTEE 17
6- OBJECTIFS DE L'ETUDE 21
6-1. Objectif général : 21
6-2. Objectifs spécifiques : 21
7- HYPOTHESES 21
7-1. Hypothèse générale : 21
7-2. Hypothèses spécifiques : 21
8- METHODOLOGIE 22
8-1. COLLECTE DES DONNEES SUR LE TERRAIN 22
8-1-1. Les données climatiques 22
8-1-2. Les statistiques épidémiologiques 22
8-1-3. Autres données 23
8-2. TECHNIQUES DE MESURE 23
8-2-1. Températures 23
8-2-2. Précipitations et humidité 24
8-2-3. Vent et pression 24
8-2-4. Brume sèche et charge bactérienne de l'air
25
8-3. TRAITEMENT DES DONNEES 25
8-3-1. Technique graphiques 25
a. Synthèse pluviothermique 25
b. Données épidémiologiques 26
c. Représentation cartographique 26
d.
106
Symboles utilisés 26
8-3. ANALYSE DU REGIME PLUVIOTHERMIQUE 26
9- CHRONOGRAMME DU TRAVAIL DE THESE 27
DEUXIEME PARTIE : 28
CHAPITRE 1 : CONTEXTE PHYSIQUE ET HUMAIN DU SITE D'ETUDE 29
1.1. INTRODUCTION 29
1.2. METHODES 29
1.3. RESULTATS ET ANALYSE 30
1.3.1. LES AEROSOLS ATMOSPHERIQUES A FORTE INCIDENCE
CLIMATOPATHOLOGIQUE 30
1.3.1.1. Des lithométéores variés 32
a. Brume sèche 32
b. Tempête de sable 33
c. Tempêtes de poussière 33
d. Tourbillons de poussière ou de sable 34
1.3.1.2. Des conséquences variées 34
1.3.2. LES PROCESSUS A L'ORIGINE DE LA GENESE DES LITHOMETEORES
35
a. La saltation 36
b. La reptation 36
c. La suspension 37
1.3.2.1. Les mouvements de masse 37
a. L'effet d'avalanche 37
b. Le triage 37
c. La corrasion 38
1.3.3. CONTEXTE PHYSIQUE DE L'EXTREME-NORD 38
1.3.3.1. Une platitude générale favorable aux flux
aériens 39
1.3.3.2. Une formation végétale incapable de
freiner le vent 39
1.3.3.3. Un aréisme qui accentue le caractère sec
du milieu 42
1.3.3.4. L'Extrême-Nord dans le schéma
météorologique africain 42
1.3.3.5. Une rudesse climatique agressive pour les organismes
44
1.3.3.6. Une présence abondante et cyclique de la brume
sèche 47
1.3.3.7. La brume sèche, un type de temps
caractéristique de l'Extrême-Nord 50
1.3.3.8. Une forte insolation annuelle 51
1.3.3.9. Une abondante évapotranspiration 51
1.3.4. CONTEXTE HUMAIN ET SANITAIRE DE L'EXTREME-NORD 51
1.3.4.1. Une population diversifiée et en pleine expansion
51
1.3.4.2. Une région à risque
épidémiologique élevé 53
1.3.4.3. La part marginale de la méningite dans les
programmes de santé 53
1.3.4.4. Des stratégies officielles de lutte
circonstancielles 54
a. L'OMS et les recommandations en cas d'alerte 54
b. Les conduites dictées par l'Administration en cas de
menace 55
c. Les ONG et les Missions 56
d. Les médias et la méningite 56
1.3.4.5. Des armes traditionnelles peu certaines 57
1.3.4.6. Autres méthodes traditionnelles de lutte contre
la méningite 57
a. Les croyances religieuses 57
b. Les mouvements de population 58
c. Quelques méthodes pratiques de lutte 58
107
1.4. DISCUSSION 59
1.4.1. La brume sèche : le parent pauvre du bilan
d'érosion 59
1.4.2. La brume sèche : un lithométéore
caractéristique des régions sèches 59
1.4.3. L'Extrême- Nord Cameroun: un milieu à risque
59
1.5. CONCLUSION 62
CHAPITRE 2 : ETAT DE LIEUX DE L'INCIDENCE ET RYTHME
D'OCCURRENCE
DE LA MENINGITE CEREBRO-SPINALE DANS L'EXTREME-NORD 63
2.1. INTRODUCTION 63
2.2. METHODES 63
2.3. RESULTATS 64
2.3.1. LA MENINGITE CEREBRO-SPINALE : UNE PATHOLOGIE TROPICALE
A
MANIFESTATION ENDEMO-EPIDEMIQUE 64
2.3.1.1. Étiologie 65
a. Le germe 65
b. Le terrain 65
2.3.1.2. Épidémiologie 65
2.3.1.3. Anatomie pathologique et physiopathologie 66
2.3.1.4. Étude clinique 66
a. Le syndrome méningé 66
b. Le syndrome infectieux 67
2.3.1.5. Formes compliquées et séquelles 68
2.3.1.6. Traitement et prévention 68
2.3.2. LA MENINGITE : UNE MALADIE DONT L'AMPLEUR VARIE DANS
L'ESPACE ET LE TEMPS 69
2.3.2.1. Un endémisme avéré de la
méningite dans l'Extrême-Nord 69
2.3.2.2. Une ampleur variable dans l'espace 70
2.3.2.3. Une maladie dont l'intensité varie selon les mois
71
2.3.3. UN FORT TAUX DE MORTALITE DE LA MENINGITE PARMI LES
MALADIES A POTENTIEL EPIDEMIQUE 72 2.3.4. LA MENINGITE : UNE
MALADIE DONT L'INTENSITE VARIE EN
FONCTION DE LA STRUCTURE DEMOGRAPHIQUE DES VICTIMES 74
2.3.4.1. Une maladie qui touche surtout les jeunes 74
2.3.4.2. Une maladie mal connue par les populations 76
2.4. DISCUSSION 77
2.4.4.1. Une pathologie sous la dépendance étroite
du rythme climatique 77
2.4.4.1.1. Une apparition spatiale différentielle des cas
déclarés de méningite 79
2.4.4.1.2. Une pathologie des jeunes 80
2.4.4.1.3. Des perspectives médico-sanitaires prometteuses
81
2.5. CONCLUSION 82
CONCLUSION GENERALE 83
BIBLIOGRAPHIE 87
WEBOGRAPHIE 91
ANNEXES 92
Annexe 2: Les données climatiques des différentes
stations météorologiques de l'Extrême-
nord Cameroun 94
Annexe 3: 104
TABLE DE MATIERES 105
|
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