UNIVERSITE DE GOMA
« UNIGOM »
B.P : 204 GOMA
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
FINANCEMENT ET ACCESSIBILITE AUX
STRUCTURES DE LA ZONE DE SANTE DE
BINZA
DE 2010 A 2012
Par : BUKOKA MBEKEMOJA Héritier
Mémoire présenté et défendu en vue de
l'obtention du diplôme de Licence en Sciences Economiques
Option : Economie rurale
Directeur : CT. SENZIRA NAHAYO Paul
Encadreur : Ass. NDAGIJIMANA Eric
Année académique : 2011-2012
IN MEMORIAM
A notre regrettée mère Angèle,
La répétition des conseils que tu nous as
prodigués, en dirigeant nos premiers pas, continuent à nous
accompagner jusqu'en cette période ; ce qui justifie notre honneur
à ne pas oublier ta bonté.
Que la paix du Seigneur trouve asile au près de ton
âme et qu'elle couvre le sommeil de mon frère Georges MBEKEMOJA
qui s'est reposé lors de la préparation de ce travail de
mémoire !
ii
DEDICACE
A nos parents Wenceslas BEKEMOJA et Florence SINDANI
Héritier MBEKE'MOJA
III
REMERCIEMENTS
Nous adressons nos remerciements à Dieu le Tout
Puissant qui nous a donné intelligence, force et santé depuis le
début de notre vie.
Nous exprimons nos sincères remerciements à
- tout le corps enseignant de l'Université de Goma et
surtout le doyen de notre faculté Monsieur Paul SENZIRA, pour nous avoir
assuré une formation digne.
- A monsieur l'Assistant Eric NDAGIJIMANA qui, tout en se
privant d'une partie de ses occupations, a accepté à encadrer ce
travail.
- A nos très chers parents Wenceslas BEKEMOJA et
Florence SYNDANI pour leur affection, éducation et soutien tout au long
de nos études. Dans ce même cas, nous n'allons pas oublier les
familles MATATA SAFARI, BAHATI, KATSONGO, KATSONGO et Maman MUPIKA pour les
peines et sacrifices, depuis notre première année à
l'Université.
- A Monsieur Joël NDAYISABA ainsi que tout le personnel
de la Zone de Santé de Binza et particulièrement le Bureau
Central de Zone pour nous avoir accueilli et donné toutes les
informations nécessaires à la préparation de ce
travail.
- A monsieur Charles KAMBALE pour nous avoir encadré
durant tout notre parcours académique, chose qui nous a permis de faire
face à nos exigences de paiement.
- A Monsieur Faustin TSONGO pour ses conseils et encouragement
durant notre parcours scientifique.
- A tous nos amis et camarades étudiants à la
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion pour leurs soutien
moral.
iv
SIGLES ET ABBREVIATIONS
BCZ : Bureau central de Zone
CA : Conseil d'Administration COSA : Comité de
Santé
CS : Centre de Santé
Disp. : Dispensaire
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture HGR : Hôpital Général de
Référence
IT : Infirmier Titulaire
OCDE : Organisation de Coopération et de
Développement Economique
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PED : Pays En Développement
PTME : Programme de Transmission Mère- Enfant
RECO : Relais Communautaire
SIDA : Syndrome D'Immino- Déficience Acquise
SSP : Soins de Santé Primaire
V
LISTE DES TABLEAUX
1. Répartition de la population selon les zones de
santé respectives
2. Répartition de la population selon le sexe
3. Répartition de la population selon l'état
civil
4. Répartition de la population selon le niveau
d'étude
5. Degré de contribution des partenaires aux
activités en 2011
6. Financement des services de santé dans la Zone de
Santé de Binza
7. Identification des professions des la population
d'étude
8. Estimation du revenu mensuel
9. L'importance de dons et assistance dans la
détermination du revenu
10. Provenance de l'assistance
11. Capacité de paiement des soins de santé
12. Capacité de paiement des soins de santé
pour les moins nantis
13. Appréciation de la possibilité de
recouvrement des recettes
14. Les frais payé à l'HGR pour les derniers
soins reçus avant notre enquête
15. Identification des structures de santé
fréquentées par les ménages
16. Justification de la fréquentation des soins des
structures de santé
17. Possibilités de recourir aux tradi- praticiens
18. Identification des raisons de fréquentation de
l'HGR
19. Niveau d'éloignement de la population
vis-à-vis de l'HGR
20. Coût de transport subi du domicile jusqu'à
l'HGR
vi
EPIGRAPHE
« Le principal ennemi de la santé dans le monde
en développement est
la pauvreté. »1
1 Koffi ANNAN, ancien
Secrétaire général de l'ONU, devant l'Assemblée
mondiale de la Santé en 2001 sur
http://www.u707.jussieu.fr/ds3/Recherche.htm
- Axe1
VII
RESUME DU TRAVAIL
Faisant partie du territoire national de la République
Démocratique du Congo, le groupement de Binza ou, par extension, la Zone
de Santé de Binza est couverte par le programme Santé pour
Tous que vise le législateur congolais dans la philosophie des
soins de santé primaires, géographiquement accessible et
économiquement valable.
Ce travail vise à étudier le financement des
soins et l'accessibilité aux structures de la Zone de Santé de
Binza. Son terrain spécifique c'est la Zone de Santé Rurale de
Binza, qui couvre la même entité administrative du groupement ;
comprenant un Hôpital Général de Référence et
douze aires de santé.
La population est estimée à 187 057 habitants
où environ 86 275 habitants, soient 46% de la population totale, vivent
à plus de 15 Km de l'Hôpital Général de
Référence ; quitte à savoir si cela constitue un frein
à l'accessibilité de cette population aux services particuliers
de l'HGR.
Pour mener cette étude, nous avons choisi un
échantillon représentatif de 160 ménages sur lequel nous
avons tenté étudier le problème de la population et ainsi,
nous avons réussi à identifier certaines caractéristiques
propres à la Zone de Santé de Binza :
La population vivant en grande partie de l'agriculture
traditionnelle et des professions subalternes de l'administration publique,
leur activité ne fournit pas un revenu décent pour vivre
dignement dans le contexte du milieu, d'où s'impose un recours à
l'assistance extérieure aux ménages pour répondre aux
besoins vitaux notamment ceux de la santé.
Le coût des soins étant légèrement
élevé par rapport aux revenus courant et le système
d'épargne inexistant, les ménages empruntent et sollicitent des
assistances pour honorer leurs factures de santé pour les frais qui
s'élèvent à plus de 150 dollars américains, dans le
cas des soins au niveau de l'Hôpital Général de
VIII
Référence. Heureusement, malgré la
présence des pharmacies, dispensaires et tradi- praticiens, la structure
couramment fréquentée par la population reste le centre de
santé où le coût des services et fonctionnement est
supporté par les organismes internationaux et une petite contribution du
pouvoir public et où encore la population sollicite certaines
faveurs.
L'Hôpital général de
Référence est fréquenté après transfert par
la structure de base, fort malheureusement, ce transfert n'est pas
accepté par la majorité de la population qui craint le coût
financier des soins qui va généralement à plus de 150
dollars dans le cas de la gravité de la maladie. Heureusement, la
distance ne pose pas grand problème pour se rendre à
l'Hôpital les automobiles étant disponibles et le coût de
transport étant en dessous de 10 dollars américains.
ix
ABSTRACT
Being a part of the national territory of the Democratic
Republic of Congo, the area of Binza or, by extension, the Health Zone of Binza
is covered by the program «Santé pour tous», a
philosophy that aims the primary health cares, geographically accessible and
economically valid health cares.
This work aims to study the financing and the accessibility to
structures of Health Zone of Binza. Its specific field is the Zone of Binza,
that covers the same administrative entity of the administrative zone of Binza,
includes a General Hospital of Reference and twelve health center.
The population is appraised to 187 057 inhabitants where about
86 275 inhabitants, almost 46% of the total population live to more than 15 Km
from the General hospital of Reference; the question is whether that distance
constitutes a brake to the accessibility of this population to the particular
services of the hospital.
To lead this survey, we chose a representative sample of 160
households on which we tempted to study the problem of the population and so,
we succeeded in identifying some own features to the Zone of Binza:
The population depending largely on the traditional
agriculture and the subordinate professions of the public administration, their
activity doesn't provide a decent income to live worthily in the context of the
area, from where imposes himself a recourse to the outside aid to households to
answer to the vital needs notably those of health.
The cost of cares being raised slightly in relation to incomes
running and the non-existent saving system, households borrow and solicit aids
to honor their invoices of health for expenses that rise to more than 150
American dollars, in the case of cares at the level of the General hospital.
Fortunately, in spite of the presence of pharmacies, clinics and traditional-
practitioners, the structure fluently frequented by the population remains the
health center where the cost of services and working is supported by the
international organisms and a small contribution of the government and where
the population solicits some favors.
X
The general hospital of Reference is frequented after transfer
by the health center; unfortunately, this transfer is not accepted by the
majority of the population that fears the financial cost of cares that
generally goes to more than 150 dollars in the case of the gravity of the
illness. Fortunately, the distance doesn't put big problem to yield to the
hospital, cars being available and the cost of transport being below 10
American dollars.
- 1 -
0. INTRODUCTION
0-1 CONTEXTE DE L'ETUDE
A la fin du cycle de licence, le législateur congolais
a prévu la préparation d'un travail de mémoire
après une phase d'étude empirique.
Ainsi, ne faisant pas exception à cette règle,
nous avons préparé ce travail portant sur le financement et
accessibilité aux structures de la Zone de Santé Rurale de Binza
; nous avons appliqué cette étude sur le cas
spécifique de la Zone de santé de Binza.
L'étude a été menée depuis le mois
de février 2012 après que le Bureau central de la Zone de
santé ait présenté le rapport de fin de l'année
2011 et tracé les perspectives de l'année 2012.
0-2 ETAT DE LA QUESTION
Le problème du financement et d'accès aux
services de santé en milieu rural dans les pays pauvres comme la
République Démocratique ne pose pas ici la première
réflexion, certains chercheurs nous ont ouvert la piste et ont
éclairé jusqu'à un certain niveau la vision de la
santé rurale :
Dans le journal « l'Observateur » les chercheurs de
l'Organisation de la Coopération et du Développement Economique
ont mené une réflexion sur la santé et la pauvreté
dans les pays en développement. Cette étude visait à
définir une approche de santé axée sur les démunis
et déterminer les ressources nécessaires pour améliorer la
santé dans les pays en développement.
S'agissant de l'approche de la santé axée sur
les démunis, les auteurs ont découvert que bien que l'on ne
dispose des connaissances techniques nécessaires pour remédier
aux principales causes de mauvaise santé, les pauvres continuent de
payer un tribut disproportionné à la maladie.
- 2 -
Pour parvenir à améliorer la santé des
pauvres, les auteurs estiment qu'il faut adopter une démarche
résolument axée sur les plus démunis, qui
privilégie la promotion, la protection et l'amélioration de la
santé des pauvres. Une telle approche implique l'offre de services de
santé publique et de soins personnels de qualité, s'appuyant sur
des mécanismes de financement équitable ; elle passe par le
secteur de santé mais elle englobe des mesures dans d'autres domaines
qui exercent une influence déterminante sur l'état de
santé des pauvres, notamment l'éducation, la nutrition,
l'approvisionnement en eau et assainissement.
S'agissant des ressources nécessaires pour
améliorer la santé dans les pays en développement, le
pilier serait un investissement dans la croissance et le développement
économique visant à faire reculer la pauvreté. Même
si l'insuffisance des ressources allouées à la santé n'est
pas le seul obstacle à la mise en oeuvre effective de politique
d'amélioration de la santé des pauvres, elle représente un
problème majeur qu'on ne peut ignorer. Il est donc impératif de
mobiliser les ressources financières en faveur de la santé.
En somme, sans argent pour acheter des vaccins et des
médicaments, pour construire des établissements sanitaires, les
équiper et les doter du personnel voulu, pour gérer le
système de santé et pour accroître l'investissement dans
d'autres secteurs importants pour la santé, les gouvernements des pays
à faible revenu et à revenu intermédiaire seront dans
l'impossibilité d'oeuvrer à l'amélioration de la
santé des pauvres.2
2 OCDE, Santé et pauvreté dans les
pays en développement- les grandes lignes d'action in Observateur,
Avril 2004
- 3 -
0-3 PROBLEMATIQUE
A tout moment où on essaie de passer en revue la
pensée de plusieurs auteurs économistes, on se rend compte que
l'homme est au centre de l'analyse ; dans une économie, par exemple,
l'homme constitue à la fois le législateur, le producteur, la
main d'oeuvre, le marché des produits, etc.
Cependant, pour bien jouer son rôle de ressource
fondamentale dans l'économie, l'homme doit non seulement être
éduqué, mais aussi et surtout être en bonne santé.
Derrière la question de savoir où trouver l'homme se trouve une
autre ; celle de savoir s'il est vraiment en bonne santé.
En effet, la santé constitue en notre période
une question cruciale où se rencontrent décideurs politiques,
cadres administratifs, bienfaiteurs et plusieurs autres intervenants surtout en
ce qui concerne son amélioration étant donnée la
dégradation de l'environnement mondial, la pauvreté en milieux
paysans, le problème d'accès aux services de santé,
etc.
Dans son rapport sur la santé dans le monde, l'OMS
reconnaît qu'une bonne santé est essentielle au bien-être
humain et au développement économique et social
durable3.
Il est réputé que les pays pauvres ou
émergents sont ceux qui payent le plus lourd tribut aux maladies, dont
les causes sont principalement environnementales, sans que celles-ci recouvrent
les mêmes réalités qu'en Occident, sauf dans certains
cas.
Dans les pays développés, c'est
l'économie d'abondance qui est à l'origine des maladies dites de
civilisation ; par contre, dans les pays du tiers-monde, c'est avant tout
l'économie de subsistance et la misère qui expliquent la plupart
des maladies. La maladie et la mortalité dans ces pays pauvres sont
3
http://www.who.int/entity/contracting/fr/index.html,
consulté en mars 2012
4 MUNYANGA MUKUNGO S., Eléments de santé
publique, cours inédit, G1 Sciences biomédicales, UNIGOM,
2010- 2011
- 4 -
également dues à des causes nutritionnelles. Il
va de soi que l'Occident doit apporter à ces pays une aide sanitaire
conséquente ; beaucoup d'organismes humanitaires y travaillent
d'arrache-pied depuis de longues années.
De ce qui précède, nous constatons que la
situation de pauvreté accompagne le problème de santé
à tous les niveaux ; commençant par dire que la pauvreté
est l'une des causes majeures du problème de santé dans une
économie, mais aussi, le problème sérieux est celui du
coût et d'accès aux soins et , généralement,
à l'ensemble des services de santé.
En République Démocratique du Congo, par
exemple, il existe une politique: la santé pour tous ou encore la
philosophie des soins de santé primaire. Ce programme a comme
objectif la santé pour tous ce qui signifie que tout citoyen congolais
doit vivre une vie économiquement active et socialement acceptable. Pour
y arriver, l'OMS propose le programme ci- haut cité qui consiste aux
soins de santé essentiels et techniquement valables, dispensés
pour la communauté et par la communauté à un coût
abordable pour la communauté et pour l'Etat4.
Malgré cette volonté bienveillante, un
problème se pose toujours en RD Congo et surtout dans les milieux ruraux
; celui, pour la population de se rapprocher des services de santé mais
aussi de couvrir le coût y associé.
La vie étant généralement pénible
dans les milieux ruraux congolais, il n'est pas facile pour le citoyen qui y
vit de trouver un personnel sanitaire qualifié ainsi que certains
services indispensables à la santé humaine.
Pour analyser cette situation, notre regard s'oriente
directement dans le groupement de Binza, une entité principalement
rurale située à une centaine
- 5 -
des kilomètres de la ville de Goma, mais où
vivent, malgré tout une part de la population non négligeable.
Ce problème du financement des services de santé
rurale se posant, ce sujet ne passe pas sans soulever certaines interrogations,
constituant le noeud de notre analyse :
? Etant données les particularités propres aux
structures sanitaires présentes dans le groupement de Binza, tant en ce
qui concerne le niveau de l'hôpital général de
référence qu'en ce qui concerne les centres de santé,
quelles sont les principales sources de financement des services de
santé ?
? Quel est le niveau de l'auto- prise en charge de la
population dans le cadre de la couverture des soins de santé ?
? Quels est l'impact du positionnement géographique des
entités rurales sur l'accessibilité aux structures de
santé dans le groupement de Binza ?
0-4 HYPOTHESES
Considérant les questions ci- haut posées, notre
étude est partie des hypothèses suivantes :
? Le financement des services de santé dans la zone de
santé de Binza serait assuré par la population, l'administration
publique mais aussi on remarquerait les interventions des organismes
internationaux en matière de fonctionnement, des médicaments et
des infrastructures;
? Le revenu rural étant réputé faible, la
capacité de paiement de coût des soins par la population serait
aussi faible, ce qui pousserait la population à recourir à des
mesure alternatives comme l'emprunt et la demande d'assistance ;
- 6 -
? Le positionnement géographique de certaines aires de
santé aurait un impact négatif sur l'accessibilité de la
population aux structures de santé qui disposent des services
particuliers.
0-5 CHOIX ET INTERET DU SUJET
? Choix du sujet
Le sujet de notre travail porte sur le financement et
accessibilité aux structures de la Zone de Santé Rurale de
Binza.
Ce sujet se situe dans le cadre général de la
santé rurale dans les pays en développement, mais aussi, la
capacité de la population à couvrir sa facture des soins
médicaux ; étant donné que les statistiques officielle de
la Province du Nord Kivu, estiment que parmi la population estimée en
2008 à 5.381.145 habitants, 60 % vivent en milieu rural et seulement 40
% en milieu urbain.5
? Intérêt social
L'intérêt qui motive ce travail est
l'identification des services de santé disponibles en milieu rural et la
vulgarisation des meilleures manières pour y accéder,
étant donnée la double contrainte de disponibilité des
services et de l'éloignement des aires de santé.
? Intérêt scientifique
Par le biais de ce travail, nous cherchons à
identifier, via l'analyse coût-accessibilité, le degré de
l'auto- prise en charge de la population en matière de santé et
face à la couverture géographique du groupement de Binza en
services de santé.
5 Province du Nord Kivu, Plan quinquennal de
croissance et de l'emploi : 2011- 2015, inédit, Goma, dernier draft
2011, P17
- 7 -
? Intérêt stratégique
Ce travail se prépare en l'an deux mille douze,
où nous sommes à trois ans de l'échéancier des
Objectifs du Millénaire pour le Développement. Il serait propice
d'étudier à quel niveau notre population bénéfie de
ce programme, étant donné que trois objectifs portent directement
sur la santé.
0-6 OBJECTIFS DE L'ETUDE
L'objectif général de ce travail est
d'inventorier les problèmes liés à l'accessibilité
aux services de santé en milieu rural étant donné la
diversité dans les modes de financement des services de santé.
Quant aux objectifs spécifiques, ce travail vise de (d')
:
- Fournir une comparaison en valeur entre les diverses sources
de financement des services dans le groupement de Binza ;
- Estimer l'effort de la population dans la couverture de
besoins sanitaires de la collectivité ;
- Elucider les services de santé disponibles et
accessibles dans la Zone de Santé ;
- Estimer l'importance de l'infrastructure sanitaire de la Zone
de santé ;
- Présenter les problèmes majeurs auxquels la
zone de santé fait face pour l'accessibilité maximale des
populations aux soins de santé.
0-7 METHODOLOGIE
Une méthode est par définition une
démarché générale de la pensée dans le
domaine scientifique. C'est un projet d'une reforme de la pensée afin de
pouvoir appréhender la complexité des phénomènes
humains.6
6 DORTIER J.F., Dictionnaire des Sciences
Humaines, Auxerre Cedex, Ed Sciences Humaines, 2004, p554
- 8 -
Dans le cadre de la récolte des données
nécessaires à la préparation de ce travail, nous avons
recouru aux méthodes et techniques suivantes :
1° Les méthodes utilisées
o La méthode inductive : Elle nous a permis de
rassembler les éléments au départ isolés, comme la
facturation, la distance à parcourir, l'infrastructure dont disposent
les structures de santé (...), pour appréhender le
problème d'accessibilité des services de santé.
o La méthode historique : Elle nous a
été utile dans la présentation du parcours de la politique
sanitaire nationale, mais aussi à travers la consultation de
différents rapports.
o La méthode statistique : Elle nous a
été très bénéfique dans manipulation de
différentes quantités et grandeurs.
2° Les techniques utilisées
? La technique documentaire : cette technique nous a permis
de consulter divers documents et archives ; depuis les différentes
bibliothèques pour le cadre théorique de ce travail jusqu'aux
archives de la zone de santé pour différentes données.
? L'interview libre : avec les responsables de
différentes structures de santé.
? L'enquête par questionnaires : Un questionnaire
écrit a été remis aux
chefs des ménages pour récolter les informations,
comme présenté en annexe n° 1.
0-8 DELIMITATION DU SUJET
Le champ de ce travail couvre le groupement de Binza,
cependant, compte tenu de l'administration du secteur de la santé, nous
avons préféré parler de la Zone de Santé
étant donné que celle- ci couvre la même
- 9 -
cartographie du groupement ; mais avec plus de précision
sur les structures de la santé.
8. CANEVAS DE PRESENTATION
Afin d'aboutir à une conclusion générale,
la présentation de ce travail s'articule autour de trois chapitres, que
nous reprenons ci- dessus :
? Le premier chapitre est consacré à la revue de
la littérature ;
? Le deuxième chapitre présente la monographie de
la zone de santé de Binza ;
? Le troisième est réservé à analyse
les données et l'interprétation des résultats.
- 10 -
Chapitre Premier : REVUE DE LA
LITTERATURE
Dans ce premier chapitre nous allons présenter les
éléments de la politique sanitaire de la République
Démocratique du Congo, les déterminants d'accès aux soins
de santé, les relations entre les sciences économique et la
santé publique à travers l'économie de la santé et
enfin, nous allons souligner les particularités des milieux ruraux dans
l'accès aux soins de santé.
Cependant, pour y arriver, la précision de certains
concepts doit être établie : il s'agit du concept de la
santé, de la population rurale, la prédominance de l'agriculture,
la pauvreté et, pour terminer, la discussion du rôle de l'Etat.
1-1 CONCEPTS CLES
1° Le concept de la santé
La santé est le bon état physiologique d'un
être humain ou encore un fonctionnement régulier et harmonieux de
l'organisme7.
En médecine, la santé résulte d'un
équilibre que le corps peut maintenir entre la constance de son milieu
intérieur et les exigences du milieu extérieur ou
environnement8.
De ce qui précède, il y a lieu de dire, selon
l'Organisation Mondiale de la santé, que la santé est un
état de complet bien- être physique, mental et social et ne
consiste pas seulement en l'absence de maladie ou infirmité.
Selon le Docteur Floribert, spécialiste en
économie de la santé, le mérite de cette définition
est de décrire les différentes composantes d'un état de
santé et d'avoir
7 Dictionnaire de Français, Le Robert, 2005,
p207
8 MUNYANGA MUKUNGO S., Eléments de santé
publique, cours inédit, G1 Sciences Biomédicales, UNIGOM,
2010- 2011
- 11 -
contribué à l'évolution du concept de
santé vers une représentation positive de la
santé.9
Comme la santé résulte d'une interaction entre
l'organisme et divers facteurs de l'environnement dans lequel l'être
humain se développe depuis le moment de sa conception, la conservation
de l'état de santé peut donc se faire de deux façons :
? D'une part, en augmentant la résistance de l'individu
(son organisme) : état nutritionnel, éducation sanitaire,
vaccination, examen médical, diagnostic précoce et
prévention
? D'autre part, en rendant l'environnement plus favorable
à la santé : l'assainissement à la santé, la
fourniture d'eau potable, l'hygiène de l'habitat, la lutte contre les
vecteurs de maladies, etc.
Dans le cadre de ce travail, c'est la première
intervention qui va nous intéresser afin d'en étudier le
coût et les conditions d'accès.
? Service de santé
Un service est par définition un bien immatériel
dont la production et la consommation sont simultanées. De cette
définition, il est évident que toute
production ou prestation d'un service se fait donc en même
temps une consommation de ce service10.
Dans le cas de la santé, le service le plus important
consiste aux soins de santé. Ceux- ci impliquent non seulement la
recherche, l'étude et la connaissance de la santé, mais
également l'application de cette connaissance
aux fins d'améliorer la santé, de guérir
des maladies, et d'améliorer le fonctionnement du corps11.
9 MUTABUNGA F., Eléments de santé publique et
terminologie en santé publique, cours inédit, G1
Santé communautaire et développement, ISAM/ Goma, 2011- 2012
10 A. SILEM A et J M ALBERTINI, Lexique d'Economie,
Paris, Ed. Dalloz, 2008, p.698
11 http : //
fr.wikipedia.org/wiki/soins_de_sante
- 12 -
V' Le coût de la santé
Pour aborder le concept du coût de la santé,
nous allons commencer par celui du coût en économie, avant
d'analyser ce que la santé peut coûter.
Selon SILEM A. et ALBERTINI J. M., un coût est le
montant des charges ou des devises nécessaires ou associées
à l'acquisition ou à la production d'un bien ou d'un
service12.
Eu égard de ce qui précède, le
coût de la santé fait référence aux ressources
directement dépensées pour l'exécution d'activités
qui visent la promotion et la sauvegarde de la santé, la
prévention, les soins et la réhabilitation
sanitaires.13
Dans ce même langage, un des économistes
réputés célèbres en notre ère a
constaté qu'on évolue dans un monde où les prix sont
gouvernés par la quantité de monnaie, par sa vitesse de
transformation en revenu, par le rapport entre la vitesse de circulation et le
volume des transactions, par la thésaurisation, par l'épargne
forcée par l'inflation et la déflation, et tous les autres
facteurs de même ordre.14
Dans le cas de ce travail, nous allons nous borner sur le
montant des devises nécessaires à l'acquisition d'un bien et
service bien précis ; le service sanitaire.
V' Caractéristiques générales
des coûts de la santé
Au niveau de ce paragraphe nous allons juste
distinguer15 :
- Les coûts directs : se sont des coûts
directement attribuables à une quantité de services produits et
qui varient avec cette quantité.
12 SILEM A. et ALBERTINI J M, op cit, p. 221
13
http://www.socialinfo.ch/cgi-bin/dicoposso/show.cfm?id=198
14 J. M. KEYNES, Théorie
générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie,
livre I, II, III (1936) / une traduction de l'anglais par Jean- de
Largentaye (1942), version numérique, page 201
15 Dr MUTABUNGA S., op cit
En outre, la gestion fondée sur le coût- malade
est intéressante dans le cas de monopole naturel. Si ce monopole est
public, on peut adopter une approche
- 13 -
- Les coûts indirects ou frais généraux :
dépenses liées à l'administration, la supervision, etc.,
qui ne sont pas directement reliés à un produit ou service
spécifique.
- Les coûts fixes : coût qui ne sont pas
affectés par les variations en quantité des produits mais restent
fixe pour un certain temps.
- Les coûts unitaires : somme des dépenses pour
un service donné divisé par le nombre de personnes
bénéficiaires ou par les unités produites, telles que le
coût de la vaccination par personne, le coût par lit
d'hôpital, etc.
? Le coût de production des soins de
santé
Il existe un problème en matière d'estimation
des coûts dans le domaine de la santé ; à tel point qu'on
se pose la question de savoir quel type de coût on doit calculer : le
coût par malade ou le coût par journée de travail.
Etant donné que l'analyse économique distingue
deux types de coûts : les coûts fixes et les coûts variables,
l'économie de la santé n'est pas aussi tacite face à cette
distinction.
Les coûts fixes correspondent surtout aux
dépenses d'hôtelerie notamment l'amortissement des bâtiments
et des équipements. Les coûts variables concernent les
dépenses entraînées par le traitement de cas et de gestion
des dossiers.
Pratiquement, si on privilégie l'optique coût-
malade, il faut diviser le coût total obtenu par la somme du coût
fixe et les coûts par le nombre des cas traités (effectif de
malades).
- 14 -
de tarification au coût moyen. Le coût par
journée est obtenu en multipliant les frais de séjour par le
temps de séjour.
Ces déterminants du coût total constituent
également les variables explicatives de l'offre de soins de
santé.16
20 Le financement de la santé
La dépense sanitaire est ventilée selon les
agents payeurs ou en fonction des agents qui supportent réellement la
charge économique : ménages, collectivités publiques ou
les autres.
En réalité la dépense sanitaire est
supportée par les ménages sous forme de payements directs,
cotisations aux caisses et aux assurances, et impôts.17
30 L'accessibilité aux services de santé
:
L'accessibilité aux services de santé regroupe
plusieurs notions18 :
- L'accessibilité géographique : elle
est définie en fonction des pays sur la base du temps moyen
nécessaire aux utilisateurs des services de santé pour atteindre
le centre de santé le plus proche de leur lieu de résidence ;
soit à pied ou en utilisant un moyen de locomotion donné.
On peut aussi exprimer cette accessibilité
géographique par la proportion de la population ou la superficie du pays
se trouvant dans un rayon de 5 km autour des formations sanitaires
périphériques. On parle dans ce dernier cas de la couverture
géographique des services de santé
16 SENZIRA P., Cours d'économie de la
santé, inédit, L1Economie Publique, UNIGOM, 2011
17
http://www.socialinfo.ch/cgi-bin/dicoposso/show.cfm?id=198,
consulté en Février 2012
18 MUTABUNGA F., op cit
- 15 -
- L'accessibilité économique ou
financière : elle représente la mesure dans laquelle un
individu ou la communauté est capable de couvrir les coûts d'un
service de santé disponible.
- L'accessibilité culturelle ou sociale :
elle est l'acceptabilité des services par les personnes aux quelles ils
sont destinés du point de vue de leurs coutumes.
- L'accessibilité fonctionnelle enfin, est la
capacité de délivrer les soins appropriés à ceux
qui en ont besoin à tout moment.
4° La Population rurale
? Généralités sur le concept
« rural »
Le rural désigne tout ce qui concerne la vie dans les
campagnes19.
Le concept de rural renferme plusieurs
caractéristiques : en France, pare exemple, la population rurale
apparaît, selon la définition statistique et administrative, comme
une population vivant dans les communes de moins de 2000
habitants20.
En sociologie, la société rurale est
définie comme étant un secteur de la société
globale où prédomine l'activité agricole et qui entretient
des relations d'échanges multiples mais inégales avec les villes
et qui occupent de façon générale une position de
subordination par rapport à celles- ci21.
Cette inégalité tient à la
différence de mode de vie vécu en villes et dans les campagnes,
mais aussi des revenus repartis en termes d'activités rurales et
activités urbaines.
Selon l'encyclopédie en ligne, à
l'échelle mondiale, 3,3 milliards d'individus seraient des ruraux, soit
un peu moins de la moitié de la population
19 Dictionnaire de français, Le Robert 2005, p. 402
20 SILEM A. et ALBERTINI J. M., op cit, p.685
21 NYAHUTWE A., Sociologie rurale, cours inédit,
L1 Economie rurale, UNIGOM, 2010- 2011,
- 16 -
mondiale. Cependant, cet article définit le milieu
rural ou encore campagne comme l'ensemble des espaces cultivés
habités, elle s'oppose aux concepts de ville, d'agglomération ou
de milieu urbain.
La campagne est caractérisée par une faible
densité par rapport aux pôles urbains environnants, par un paysage
à dominance végétale (champs, prairies, forêts et
autres espaces naturels ou semi-naturels), par une activité agricole
dominante, au moins par les surfaces qu'elle occupe et par une économie
structurée plus fortement autour du secteur primaire22.
? Les activités et sources de revenus
rurales
Les activités économiques et les sources de
revenus diffèrent substantiellement à travers les régions,
entre les ménages pauvres et riches, entre ménages disposant
d'actifs différents entre hommes et femmes.23
1° La prépondérance de
l'agriculture
L'agriculture désigne l'ensemble des savoir-faire et
activités ayant pour objet la culture des terres, et, plus
généralement, l'ensemble des travaux sur le milieu naturel
permettant de cultiver et prélever des êtres vivants
(végétaux, animaux, voire champignons ou microbes) utiles
à l'être humain.24
D ce qui précède, un agriculteur est une
personne pratiquant l'agriculture. Il peut être un exploitant individuel
(propriétaire, fermier ou salarié, une coopérative
agricole de production, ou encore un salarié d'une exploitation
agricole. Il peut, aussi donc, s'agir d'un grand entrepreneur agricole que d'un
paysan travailleur.25
22
http://fr.wikipedia.org/wiki/campagne-search
23 BANQUE MONDIALE, L'agriculture au service du
développement, Bruxelles, Ed De Boek 2008, pp 91-96
24 http : /
fr.wikipedia.org/wiki/agriculture.search
25 MAZOYER M., Larousse agricole, Paris,
2002, p26
- 17 -
Selon les estimations de l'Organisation des Nations Unies
pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'agriculture fournirait de
l'emploi à 1,3 milliard de personnes dans le monde, dont 97% dans les
pays en développement.26 Elle représente
également une source majeure de revenus pour les ménages ruraux ;
le revenu agricole provenant tant de la production agricole pour consommation
propre que des ventes des produits agricoles aux marchés.
Certes, dans les pays à vocation agricole, les revenus
provenant de la culture, de l'élevage, ainsi que des salaires agricoles,
ont généré entre 42 et 75% du revenu rural.
Selon certains auteurs, la persistance de la
précarité alimentaire en Afrique et l'importance de l'exode
rural, reste la cause de l'inadéquation constante de l'offre agricole
vivrière aux besoins alimentaires.27
Cependant, le secteur agricole traditionnel souffre aussi de
beaucoup de maux. Dans de nombreuses régions de l'Afrique, par exemple,
les caprices du climat et/ ou la pauvreté du sol, la dégradation
des terres à vocation agricole ont leur part de responsabilité
dans la stagnation de la production.28
A côté de l'agriculture, la pêche se range
aussi dans le secteur primaire de l'économie dans certaines zones.
Celle- ci peut s'entendre comme la capture de poissons et autres animaux
aquatiques en mer, en rivière et en plan d'eau. Partout dans le monde,
la pêche est confrontée à une diminution de captures
liées pour nombreuses espèces à une surexploitation du
stock.29
26
http://faostat.org
27 GAGEY F., Comprendre l'économie
africaine, Paris, Ed. L'Harmattan, 1985, .106
28 Idem, p241
29 M Mazoyer , idem, p.464
30 L'entrepreneur informel africain et le concept
de base de gestion éco- sociale in Note de recherché de l'agence
francophone pour l'enseignement et la recherché, n°96-54, p3
- 18 -
2° La diversification des revenus, la
spécialisation dans l'emploi salarié et le travail
indépendant non agricole
A côté de l'agriculture, d'autres ménages
ruraux se spécialisent dans l'emploi salarié et le travail
indépendant non agricole. C'est ainsi que des ménages
situés dans les régions agricoles prospères peuvent se
diversifier vers des activités non agricoles et tirer ainsi davantage
d'opportunités attrayantes. Quant à ceux qui habitent des zones
moins favorisées, ils sont susceptibles de se réorienter vers les
activités non agricoles à faible valeur ajoutée. Ces
activités faisant généralement partie du secteur
informel.
Le secteur informel est indispensable dans les
économie rurales pauvres étant donné que les
possibilités d'emplois officielles sont tellement
disproportionnées avec le nombre de gens à la recherche d'un
emploi décent que ; cela oblige les paysans à chercher ailleurs
et à faire autre chose. De plus, nos pays en développement n'ont
pas le système de protection sociale et la nécessité de
trouver rapidement une source de revenu est bien souvent
vitale.30
3° L'acquisition du capital grâce à la
migration
Dans les endroits où l'accès à l'emploi
non agricole est limité et où le climat (ou technologie) n'est
guère propice à la culture continue, la migration
saisonnière permet d'obtenir un supplément de revenu,
d'étaler la consommation dans le temps et de protéger le
patrimoine des ménages durant la basse saison.
5°Le concept de la pauvreté
A côté de la prédominance de
l'agriculture, de l'orientation de l'habitat, de l'allure des paysages, l'une
des caractéristiques importantes du milieu rural c'est la
pauvreté.
- 19 -
Le domaine de la pauvreté est trop large ; si nous
reprenons le postulat de la banque mondiale qui stipule que la pauvreté
signifie l'incapacité pour un individu ou une population à se
procurer des ressources nécessaires pour vivre dignement dans une
société.31
De ce qui précède, la pauvreté traduit,
la famine, un logement précaire, un état de santé
médiocre, une incapacité d'accéder aux soins de
santé de qualité, une mortalité précoce
causée par un environnement malsain ou l'absence d'une eau potable,
etc.
A la page 502 de son ouvrage cité au bas de cette
page, J. DDUMBA distingue32 :
? La pauvreté humaine : caractérisée par
les facteurs comme courte espérance de vie, malnutrition, faible taux
d'alphabétisation, absence de nourriture ou d'eau potable ainsi que
d'autres facteurs nécessaires à la survie.
? La pauvreté pécuniaire :
caractérisée par des revenus faibles en comparaison avec un
certain seuil universellement défini.
En outre, la population pauvre souffre d'un certain nombre
des maux, nous citons entre autres :
- une part importante de leur revenu est affecté à
la nourriture ;
- une part importante de la population souffre ou a souffert
de la malnutrition ;
- moins de la moitié des enfants sont vaccinés
contre la rougeole, la diphtérie et autres infections ;
- seulement une portion faible de la population a accès
à l'eau potable ;
31 Prof DDUMBA J., Basic Economics for East
Africa, Kampala Ed. Foutain Publishers, 2004, p 500
32 Idem, pp 502- 505
- 20 -
- les plus pauvres vivent généralement dans un
environnement mal sain et dans des milieux vulnérables ;
- les pauvres font face à un chômage ou un sous-
emploi permanent et involontaire ;
- le taux de naissance chez la population à faible revenu
est fort élevé.
Bien qu'il soit difficile de séparer les causes de la
pauvreté de ses effets, il n'y a aucun doute sur le fait que la
pauvreté est associée aux différents maux
économiques et sociaux.33
Dans les sociétés traditionnelles des pays en
développement, et bien jusqu'à nos jour, les dons constituent une
des alternatives pour suppléer au problème de la pauvreté.
Dans ces types de société, les relations économiques ne
prennent pas la forme d'achat et de vente des biens ou de services, mais celle
de dons obligatoire.34
6° L'Etat et la santé
Cette section est une introduction à la politique
sanitaire de la République démocratique du Congo. Elle
présente les diverses conceptions du rôle de l'Etat dans une
économie.
? La conception du rôle de
l'Etat
Trois orientations principales nous permettent
d'appréhender la nature et le rôle de l'Etat dans une
économie, selon Marx WEBER35 :
1° Du point de vue économique et selon
l'inspiration de MUSGRAVE R., l'Etat est un agent qui assure trois
fonctions destinées à corriger les mécanismes du
marché : allocation des ressources, redistribution des ressources et
stabilisation de la conjoncture.
33 MANKIW G. et TAYLOR M., Principes de
l'économie, Bruxelles, Ed De Boek Université, 2010, p 521
34 L'entrepreneur informel africain et le concept de
base de gestion éco- sociale in Note de recherché de l'agence
francophone pour l'enseignement et la recherché, n°96-54, p5
35 WEBER M., Economie et Société,
cité par SILEM A. et ALBERTINI J.M. dans le Lexique d'Economie,
Paris, Ed Dalloz, 2008, pp.351- 352
36 WEBER M., idem
- 21 -
Cependant, il y a lieu d'ajouter que, du point de vue
doctrinal, il y a trois grandes conceptions de l'Etat :
? La théorie classique et libérale de
l'Etat qui voit dans l'Etat le rôle d'un gendarme facilitant la
libre circulation des hommes et des biens ;
? La théorie coercitive de l'Etat
conçoit ce dernier comme un appareil d'oppression au service de la
classe dominante. On reconnaît ici la conception marxiste qui voit dans
l'Etat un régime capitaliste un instrument de la bourgeoisie en vue de
l'exploitation du prolétariat ;
? La théorie institutionnelle ou interventionniste
ou volontariste de l'Etat, conçoit ce dernier comme
représentant de l'intérêt général
conçu comme différent de la somme des intérêts
privés. Selon cette théorie, l'Etat doit intervenir pour
éviter que les contradictions des intérêts individuels ne
fassent éclater la société : il fournit les biens
collectifs et des externalités publiques positives et aide les
catégories sociales les plus défavorisées.
2° Du point de vue du droit, l'Etat est une
entité politique dotée du pouvoir institutionnalisé et
détenteur du monopole de la contrainte physique
légitime.36
De ce qui précède, nous voyons au sein de
l'Etat trois sens : la collectivité humaine fixée sur un
territoire, l'autorité souveraine sur l'ensemble du peuple et du
territoire et l'ensemble des institutions politiques et des gouvernants dans
une nation.
3° Du point de vue de la comptabilité
nationale, l'Etat est une unité institutionnelle au sein du secteur
institutionnel « administration publique ». Il comprend l'ensemble
des services administratifs et sa fonction est de produire des biens collectifs
publics et ses ressources principales proviennent de prélèvements
obligatoires et éventuellement des revenus des domaines et des
entreprises dans lesquelles il est actionnaire.
- 22 -
4° Contrairement à ce
qui précède, il existe d'autres conceptions hostiles à
l'intervention de l'Etat dans une économie.
Ses défenseurs estiment, à tort ou à
raison, que même si l'on accorde que les marchés ne sont pas
parfaits et que certains biens réellement demandés n'y seront pas
disponibles ou du moins en quantité optimale, les processus politiques
et bureaucratiques de l'État ne sont pas nécessairement plus
efficaces.
Pour construire leurs thèses, les auteurs s'appuient sur
certains arguments37 :
- Si les biens publics existent, ils peuvent donc, ou tout au
moins dans une certaine mesure, être produits par l'initiative
individuelle dans une société libre ;
- Si les individus sont mus dans une sphère politique
par les mêmes motivations que dans la sphère économique,
c'est-à-dire l'intérêt personnel, un marché
politique résulte des choix rationnels des individus dans le domaine
public.
Les mécanismes du vote, de la bureaucratie et de la
politique transmettent mal les demandes individuelles pour les biens publics et
à fortiori pour les biens privés offerts politiquement.
37 Pierre Lemieux, L'anarcho-capitalisme,
Québéc, Édition numérique réalisée en
1988, p 44 disponible sur http://bibliotheque.uqac.ca/
- 23 -
1-2 ELEMENTS DE POLITIQUE SANITAIRE DU CONGO
1. Evolution de la politique sanitaire en RDC
Avant de parler de la structure de la Santé en RD
Congo, nous avons jugé utile de présenter en quelques mots le
parcours de la politique sanitaire du pays. Celle- ci a connu une
évolution en quatre pauses :
Avant l'indépendance, le système de
santé vu en RDC était calqué sur un modèle belge
qui mettait l'accent sur le curatif et les équipes mobiles.
De 1960 à 1965, il y a eu dégradation et
désorganisation du système sanitaire du pays suite aux guerres,
à la fuite du personnel expatrié et surtout à la
mégestion des ressources.
De 1965 à 1997, il y a eu tentative de
réorganisation autour du concept Santé pour Tous/ 2000
et de la stratégie SSP.
De 1997 à nos jours, la reconstruction du pays et la
réhabilitation du système de santé détruit.
2°Les grands problèmes sanitaires du
Congo38
Selon les statistiques existantes 34,7 pour cent de la
population n'a pas ou a très peu accès à des services de
santé ; dont environ 37 pour cent (approximativement 18.5 millions de
personnes) n'ont accès à aucune forme de soin de santé.
Sur l'ensemble des villages enquêtés par les
experts, seuls 41,9% accèdent facilement à un poste de
santé fonctionnelle, 12% de ces postes de santé sont dans les
villages enquêtés, 26.6% à une heure de marche, 25.4%
à deux heures de marche, 17% à trois heures de marches et 8.5%
à quatre heures de marche.
38 MUKUNGO Sylvain, livre déjà
cité
- 24 -
Les coûts de consultations peuvent constituer aussi un
frein à l'accessibilité. Sur l'ensemble des villages
enquêtés, 20% des structures de santé ont des frais de
consultations supérieurs à 1,000 FC. Il faut signaler enfin que
29% en moyenne des populations rurales font recours à la médecine
traditionnelle.39
Etant donnés sa situation géographique et les
conditions que traverse la population, le pays souffre encore de certains
problèmes de la santé publique :
- les maladies endémiques : sont des maladies qui sont
habituellement présentes dans certaines communautés du Congo en
raison de sa situation géographique. Nous y voyons : la malaria, la
trypanosomiase, l'onchocercose, etc. ;
- les maladies épidémiques : sont des maladies
qui apparaissent avec une fréquence élevée, donc
inhabituelle. On y retrouve : la fièvre hémorragique à
virus SIDA, les maladies PEV, la diphtérie, le tétanos, la
variole, la rougeole, la coqueluche, etc. ;
- les maladies carentielles attribuables à la
pauvreté généralisée de la population : le
kwashorkor, le marasme, les avitaminoses, les anémies, etc.
3° La philosophie de la politique sanitaire en
République Démocratique du Congo
Il s'agit d'une philosophie politique qui place l'homme au
centre de toute action dans un esprit de paix, de justice sociale, de
solidarité et de travail : c'est la santé pour tous les
congolais, et cela à travers les soins de santé primaire, SSP en
sigles.
L'objectif du programme « Santé pour Tous »
stipule que tout citoyen du monde doit vivre une vie économiquement
active et socialement acceptable.
39 WFP, Ministère du Plan, Institut National
de la Statistique, Analyse globale de la sécurité alimentaire
et de la vulnérabilité, Juillet 2007 et Février
2008
- 25 -
4° La stratégie des SSP de l'OMS et son
adaptation en RD Congo
Les soins de santé primaires sont des soins de
santé essentiels et techniquement valables, dispensés pour la
communauté et par la communauté à un coût abordable
pour la communauté et pour l'Etat.
La notion des SSP vient de l'OMS depuis la conférence
internationale sur les soins de santé primaires à Alma Ata (au
Kazakhstan) en 1978. A l'issue de cette conférence, l'OMS a
souligné la nécessité d'une action urgente de tous les
gouvernements, de tous les personnels des secteurs de la santé et du
développement ainsi que de la communauté internationale pour
protéger et promouvoir la santé de tous les peuples du monde.
La République Démocratique du Congo a donc
défini les stratégies des SSP autour de l'objectif Santé
pour tous 2000 ; pour le Congo, il faut rendre les soins essentiels
géographiquement et économiquement accessibles.
La zone de santé reste, à cet effet,
l'unité de planification des activités sanitaires du pays. Ces
activités sont :
- les activités curatives ;
- les activités préventives ;
- les activités promotionnelles ;
- les activités réadaptatives.
Les SSP comprennent au départ huit composantes :
- l'éducation pour la santé ;
- la promotion de la nutrition ;
- la fourniture d'eau potable et les mesures d'assainissement de
base ;
- le planning familial ;
- 26 -
- la lutte contre les épidémies (vaccination) ;
- la lutte contre les endémies ;
- le traitement des maladies courantes (médecine
curative) ;
- la fourniture des médicaments essentiels.
1-3 DETERMINANTS THEORIQUES ET EMPIRIQUES
DE FINANCEMENT DES SOINS DE SANTE
0. Contexte et problématique40
De nombreuses études rapportent, depuis le mouvement
hygiéniste du XIXème siècle, l'existence d'un lien entre
la santé et la situation socio-économique des individus. Pour
réduire ces inégalités, il ne suffit pas de les
décrire mais il faut pouvoir les expliquer et progresser dans la
compréhension des mécanismes sous-jacents.
Cependant, la nécessité d'offrir une couverture
universelle pour les soins essentiels reste une préoccupation pour
l'ensemble des gouvernements riches ou pauvres. La question reste de savoir
quel est le mode ultime de financement de soins de santé afin de
remettre l'équité dans l'accès aux soins par la population
?
Les réponses à cette question sont
différentes selon qu'il s'agit des pays développés ou des
pays pauvres. Toute fois, les deux régimes partagent un même
aspect ; la participation de la population au financement des soins de
santé.
1. Financement de la santé dans les pays
développés
Le rapport sur l'analyse comparative sur le financement de la
santé dans les pays développés explique l'existence
simultanée de trois principaux modes de financement de la
santé41 :
40
http://www.actualites-news-environnement.com/index.php
- 27 -
y' La contribution des usagers
Faire participer les usagers du système de
santé à son financement est une politique appliquée dans
50% des pays de l'Organisation de Coopération et de Développement
Economique, OCDE en sigles pour les services de santé et dans plus de
90% des pays pour ce qui est des médicaments.
En effet, selon les auteurs de ce rapport, l'implication d'une
politique de contribution des usagers aux coûts des services de
santé est fondée sur des études qui démontrent que
les personnes qui bénéficient d'une couverture d'assurance-
santé consomment plus de services que les non assurés.
y' Les régimes publics d'assurance
C'est le financement de l'accroissement des services de
santé pour répondre aux pressions sur la demande engendrée
par le vieillissement de la population c'est un enjeu qui préoccupe tous
les pays de l'OCDE et pour lequel aucune solution évidente n'a encore
émergée.
Pour répondre à ce problème, certains
gouvernement ont mis en place un régime d'assurance public pour les
services aux personnes en perte d'autonomie ; ce régime est
financé par des cotisations obligatoires appelées primes
santé.
y' L'assurance privée
L'analyse de l'assurance privée dans les pays de
l'OCDE a permis de faire les constats suivants au niveau des ressources
financières : la baisse de pression sur les dépenses publiques de
santé due aux assurances.
41 Joanne Castonguay et all, Analyse comparative
sur le financement de la santé, rapport inédit,
Montréal, mai 2007, pp i-iii
- 28 -
Ainsi, les assureurs privés semblent offrir
définitivement un potentiel intéressant pour accroître le
financement de la santé et diminuer les pressions sur le système
public.
2. Inégalités dans les pays en
développement
Deux évidences s'imposent :
- les pauvres sont en moins bonne santé que le
reste de la population - Les pauvres sont en mauvaise santé parce qu'ils
sont pauvres. Devant l'Assemblée mondiale de la Santé en
2001, Koffi Annan, Secrétaire général de l'Organisation
des Nations Unies, a déclaré : « Le principal ennemi de la
santé dans le monde en développement est la pauvreté.
» Si la pauvreté tue, c'est parce que les pauvres n'ont pas
accès à l'eau potable, qu'ils sont moins bien soignés, et
moins bien nourris.
De nombreuses enquêtes le démontrent que les
pauvres ont moins
accès que les autres aux soins de base. Quand on fait
la moyenne, non pondérée, des données collectées
par la Banque Mondiale dans 56 pays en développement, on observe que
l'accès aux soins de santé primaire augmente fortement avec le
statut socio-économique du ménage.42
Le rapport d'une étude menée au Burkina Faso
autour du Professeur Slim HADDAD, évoque clairement les
inégalités d'accès à la santé dans les pays
en développement :43
- En zone rurale, les plus pauvres utilisent moins souvent et
plus tardivement les services de santé publics ;
- Les femmes utilisent moins souvent les services de
santé publics ;
42
http://www.u707.jussieu.fr/ds3/Recherche.htm
- Axe1
43 Haddad S. et all, Les inégalités
d'accès aux services de santé et leurs déterminants au
Burkina Faso, in SANTE, SOCIETE ET SOLIDERITE, n°2, 2004,
Montréal, Canada, pp 201-206
- 29 -
- Les personnes qui vivent en zone rurale utilisent davantage
les services publics de première ligne mais cette tendance masque le
fait que plus on demeure loin d'un centre de santé, moins on l'utilise
;
- Les déterminants de la consommation de soins sont
divers : celle-ci est toutefois largement conditionnée par la
capacité à payer des familles ;
- La pauvreté conditionne aussi la disposition à
payer pour des services de santé ;
- Le prix des médicaments et des consultations
hospitalières est jugé beaucoup trop élevé.
1-4 ECONOMIE DE LA SANTE
1° Définition
L'économie de la santé est l'application de la
science économique au domaine de la santé. Cette science est
méconnue malgré une forte augmentation de son utilisation dans
les dernières décennies44.
Dans le domaine médical, son application est de plus
en plus répandue grâce aux techniques économiques d'analyse
de projets. Même si les économistes sont divisés par
rapport à la validité scientifique des analyses de projet, deux
analyses majeures orientent l'économie de la santé :
? La macro économie de la Santé
L'aspect macroéconomique de l'économie de la
santé est souvent présenté au premier plan ; soit
l'analyse de la consommation de soins, de la production générale
dans les différents pays, de la santé des populations et
d'équité dans les soins de santé.
44 http: //
www.universalis.fr/encyclopedie/protection-sociale,
consulté en Février 2012
- 30 -
? La micro économie de la santé
La microéconomie de la santé étudie le
comportement des agents économiques soit les médecins, les
pharmaciens, les infirmières, les patients, les gestionnaires, les
institutions de santé, les assureurs publics et privés, les
compagnies sans but lucratif, les cliniques privées, les compagnies
pharmaceutiques, etc.
2° Rôle de l'économie de la
santé
- L'économie de la santé aide à la
décision pour les directeurs d'institutions, les gestionnaires de
compagnies, les ministres et autres preneurs de décisions publiques.
- Elle permet de quantifier en valeur monétaire
l'effet des interventions de l'Etat et des politiques publiques dans le
système de santé.
- Elle permet d'évaluer en termes comparatif ou
monétaire les différents traitements possibles pour un même
diagnostic dans le but d'évaluer le traitement le plus coût
efficient, c'est-à-dire celui qui coûte le moins cher par rapport
à ses effets thérapeutiques.
- Elle permet de déterminer des méthodes de
paiement des professionnels de la santé ou des départements d'une
institution dans le but de limiter la sur-utilisation de ces ressources.
- Elle permet, enfin, d'optimiser la gestion des budgets
hospitaliers ou des institutions tant publiques que privées en
santé.
En somme, la science économique permet de mesurer
l'utilité sociale découlant de ces diverses interventions,
professions ou institutions dans la majorité des contextes possibles et
de tirer des conclusions. Une analyse au niveau financier peut également
être menée ou une analyse mixte entre les deux types d'analyses,
mais c'est avec la mesure de l'utilité sociale que l'étude
économique se distingue des autres analyses.
- 31 -
30 Les caractéristiques de l'offre de
santé
Il existe plusieurs caractéristiques de l'offre de
santé, toute fois, certaines caractéristiques peuvent être
présentées :45
- Les soins de santé constituent un bien offert
à la fois par le producteur individuel ou par des entreprises multi
produits ;
- Les soins de santé peuvent être
réalisés grâce à une technologie traditionnelle ou
une technologie moderne ;
- L'offre des soins de santé présente une certaine
complémentarité ;
- Cette offre présente des externalités positives
;
- La structure de cette offre est fortement influencée
par l'importance géographique du milieu, etc.
40 Les déterminants de la demande des soins de
santé
Généralement, la demande des soins de
santé dépend des facteurs ci- après46 : ? Le
prix des soins : la demande des soins est inélastique par rapport au
prix. ? Le revenu : l'évaluation des élasticités revenus
de la demande des soins de
santé conduit à des contradictions, mais la plus
part des études tendent à
prouver que les soins de santé constituent un bien de
luxe.
? La distance par rapport au centre de santé : celle-
ci tend à affaiblir la demande des soins de santé et à
accentuer le taux de mortalité.
? La qualité du service : elle a pour effet d'augmenter
la demande des soins de santé.
? La présence des soins traditionnels : Ces soins
constituent des substituts ou des compléments aux soins modernes dans
les PED, si bien que leur effet sur la demande des soins de santé reste
ambigu.
45 SENZIRA P., Cours d'Economie de la
santé, inédit, L1 Economie Publique, UNIGOM, 2010-2011
46 SENZIRA P., Cours déjà
cité
- 32 -
> Le type d'infrastructures sanitaires : leur bonne
qualité attirent les demandeurs des soins.
> Le prix des médicaments : on peut établir
toute une gamme d'élasticité- prix des médicaments et
dégager leur effet sur la demande des soins de santé.
> L'âge du demandeur des soins : ce sont les petits
enfants et les vieillards qui demandent plus les soins.
> Le sexe du demandeur : certaines études tendent
à approuver que dans la vie active la demande des soins de santé
est élevée chez les femmes et chez les hommes occupant les
emplois hautement risqué.
En outre, il est important d'évoquer la relation entre
la demande de santé et l'encombrement ; du fait que le problème
d'encombrement des services de santé met en évidence l'arbitrage
entre la quantité et la qualité des soins de santé
demandés.
Dans la mesure de l'état de la santé, on
utilise les statistiques comme le taux de mortalité, l'espérance
de vie à la naissance ou à un âge donné, la
mortalité infantile, le rapport médecin par habitants, le nombre
de lits de l'hôpital par habitants, l'effectif du personnel infirmier par
habitants, etc.47
Ces indicateurs sont importants du fait qu'ils fournissent de
précieuses informations sur la santé dans une collectivité
donnée.
47 SENZIRA P., Cours déjà cité
48 BAUDIER et all, Vivre, comprendre et agir
en milieu rural in Le projet Santé et Milieu Rural, 2002 de l'Union
Régionale des Caisses d'Assurance Maladie
- 33 -
1-5 PARTICULARITES DES MILIEUX RURAUX DANS L'ACCES
AUX SOINS : ENJEUX ET PERPECTIVES
Dans le milieu rural, il faut "adapter l'offre de soins aux
besoins de la population", étant donné que le milieu rural est de
ce point de vue un espace aussi intéressant que complexe.
Entre, d'une part, le rural isolé, encore fortement
marqué par l'agriculture et dont la population est vieillissante, et,
d'autre part, le rural péri urbain, développé à
proximité de grandes agglomérations et peuplé de public
jeune aux revenus élevés, le trait commun se limite surtout
à une ruralité contrastée à l'extrême.
Elle est le reflet des évolutions récentes
qu'il faut analyser à la lumière d'études prenant en
compte les dimensions géographiques mais aussi sociales,
démographiques, économiques et épidémiologiques.
Les études menées par l'Union Régionale
des Caisses d'Assurance Maladie, en France, ont conclu que, dans la logique de
la consommation de soins, le rural ne se distingue de l'urbain qu'en termes de
structure. Bien qu'il doive y avoir de différences géographiques
et socioéconomiques entre les pays développés et les pays
en développement, certains facteurs caractérisent la santé
en milieux ruraux48 :
- la part des omnipraticiens dans l'activité
médicale est plus élevée en milieu rural ;
- les consultations de spécialistes ne sont pas
fréquentes en milieux rural ;
- les frais de transports sont beaucoup plus importants pour
les ruraux ;
- les spécificités du milieu rural en termes de
consommation de soins se résument à un moindre recours aux soins
des médecins spécialistes.
- 34 -
Il n'existe pas un milieu rural homogène, mais des
milieux ruraux dont la caractéristique commune est un accès
géographique aux professionnels pas toujours satisfaisant.
Ces quelques différences dans les structures de
consommation de soins ambulatoires entre milieux urbains et ruraux ne se
traduisent pas par des écarts importants en termes de niveaux de recours
au système de soins.
En somme, le milieu rural se distingue plus par la
consommation de soins, en termes de structures, avec un faible recours aux
soins des spécialistes compensé en partie par le recours à
l'omnipraticien plus important.
- 35 -
Chapitre Deuxième :
PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE
Dans ce chapitre, nous avons présenté notre
milieu d'étude, à savoir, la Zone de Santé de Binza. Pour
son appréhension, nous sommes partis de la présentation du cadre
général du secteur de la santé en République
Démocratique du Congo et ainsi faire suivre du cadre socio-
économique et sanitaire de notre milieu d'étude.
2-0 INTRODUCTION SUR LE SECTEUR SANITAIRE EN RDC
Introduction
L'organigramme du Ministère de la Santé
Publique de la République Démocratique du Congo est
analysé à 3 niveaux49 :
- le niveau central
- le niveau intermédiaire
- et le niveau périphérique
1° Au niveau Central
Il joue le rôle important dans les domaines ci-
après :
V' l'orientation de la politique sanitaire
V' la prise de décision et la coordination des
activités dans le domaine de la santé
V' la réception et traitement des données
venant des niveaux intermédiaires et périphériques
49 MUKUNGO S., Cours déjà
cité
- 36 -
V' la prise de contact avec les différents
partenaires du système de santé (organisme, coopération
bilatérale et multilatérale) ainsi qu'avec les autres
ministères
Quant à ce qui concerne les organes du niveau central
nous pouvons retenir :
V' le Ministre : il est le responsable du secteur de
santé et a un mandat politique ;
V' le cabinet du Ministre : il est le conseil du
Ministre ;
V' le Secrétaire Général :
coordonne, supervise toutes les activités du secteur de santé
;
V' le corps des inspecteurs : état major
contrôle des Inspecteurs ;
V' le Fonds National Médico- social :
s'occupe de la coordination de l'assistance des intervenants
intéressés au fonctionnement des Zones de Santé et de la
formation continue des cadres des Zones de Santé ;
V' les Directions Centrales : Elles comprennent la
direction des services généraux, le service des hôpitaux,
le service des médicaments, pharmacies et laboratoires, le service de
l'épidémiologie et médecine préventive, le service
des Soins de santé primaires, le service de l'enseignement des sciences
de santé ainsi que le service de l'eau et assainissement ;
V' les services centraux spécialisé :
ce système dispose :
- Des programmes de lutte contre les endémo-
épidémies
o bureau national de lutte contre la tuberculose (BNT)
o bureau central de coordination de la lutte contre le SIDA
(BCC/SIDA)
o bureau national de lutte contre l'Onchocercose (NBLO)
o bureau national de lutte contre les troubles dus à la
carence en iode (BN- TDCI)
- 37 -
o centre de planification de nutrition humaine (CEPLANUT)
o programme élargi de vaccination et de lutte contre les
maladies transmissibles de l'enfance (PEV/ LMTE)
o programme national de lutte contre le SIDA
- Projets d'étude et de renforcement institutionnel V'
les Services annexes
2° Au niveau intermédiaire :
Il s'agit des structures provinciales/ régionales qui ont
un rôle dans la surveillance, l'évaluation des programmes
sanitaires à leur niveau.
3° Au niveau de district/ zone de santé :
Il est composé des districts ou des Zones de
santé.
La zone de santé
La zone de santé est l'unité de planification des
activités sanitaires du pays. Ces activités sont classées
selon quatre ordres :
V' les activités curatives
V' les activités préventives
V' les activités promotionnelles V' les
activités réadaptatives.
La zone de santé prend en charge à partir de 100
000 personnes (dans le cas d'une Zone de santé Rurale) à 150 000
personnes (dans le cas de la Zone de Santé Urbaine).
- 38 -
Structure d'une zone de santé
Une zone de santé est structurée de la
manière suivante :
1° le poste d'animation pour la santé : constitue le
soubassement de l'action sanitaire : 1 000 à 2 000 habitants, il joue le
rôle d'animation pour la santé, de l'éducation sanitaire et
de dépistage et référence au CS.
2° le centre de santé : de 10 000 à 15 000
habitants
Il constitue la base de l'action médico- sanitaire pour
les activités curatives, préventives, promotionnelle par un
infirmier.
3° le centre de santé de référence :
c'est un centre de santé bien équipé qui peut recevoir de
cas référés par d'autres centres de santé.
4° L'Hôpital Général de
Référence :
C'est un hôpital avec quatre grands services : chirurgie,
médecine interne, gynéco- obstétrique et
pédiatrie.
Fonctionnement d'une zone de
santé
Une zone de santé comprend un organe de conception et un
organe d'exécution :
V' L'organe de conception
Il comprend un Conseil d'Administration de la Zone de
Santé, qui définit la politique de la ZS. Dans ce conseil, tous
les partenaires présents dans cette zone de santé sont
représentés.
V' L'organe d'exécution
Il comprend trois organes d'exécution de la gestion
courante :
a) - 39 -
Le comité de gestion de la ZS
Il comprend le Médecin Chef de Zone, l'Administrateur
Gestionnaire, le pharmacien et le superviseur.
b) Le bureau central de la Zone de Santé : il assure
l'administration de la ZS
c) Le Comité de Santé d'un CS :
Il est composé de plusieurs membres qui, en
réalité, sont des partenaires dans l'aire du CS. Son rôle
est d'assurer le dialogue entre la population et l'équipe de
santé (infirmier titulaire et deux auxiliaires).
- 40 -
2-2 PRESENTATION DE LA ZONE DE SANTE RURALE DE
BINZA
1. LA CARTE POSTALE DE LA ZONE DE SANTE
V' Subdivision administrative
La zone de santé de Binza est située en
République Démocratique du Congo, province du Nord Kivu,
territoire de Rutshuru, chefferie de Bwisha, en groupement de Binza.
V' Données géographiques
La zone de santé de Binza a une superficie de 432
Km2, elle est limitée de la manière suivante :
o Au Nord : la Zone de Santé de KAYNA
o Au Sud : la Zone de Santé de RUTSHURU
o Au Sud- Est : la Zone de Santé de Rwanguba
o A l'Est : la République Ougandaise
o A l'Ouest : le Parc National des Virunga, qui la sépare
de la Zone de Santé de Rutshuru.
- Relief et végétation :
Le relief dominant est la montagne à l'Est et la plaine
au Nord, le sol est sablonneux avec une végétation dominante la
savane et forêt défrichée
V' Données démographiques
- Population : 187 057 habitants (début 2012)
- Densité : 433 habitants par Km2
- Nombre de villages : 126
- Nombre de ménages : 25 188 (en 2010)
- 41 -
Tableau n°01 Répartition de la population
selon les zones de santé respectives
N°
|
Aires de santé
|
Nombre d'habitants
|
Pourcentage
|
1
|
Nyakakoma
|
9 220
|
5,0
|
2
|
Ishasha
|
11 897
|
6,3
|
3
|
Nyaruhange
|
15 819
|
8,4
|
4
|
Munyaga
|
7 539
|
4,0
|
5
|
Camps 5heures
|
16 529
|
8,8
|
6
|
Nyamilima
|
27 438
|
14,7
|
7
|
Buramba
|
17 033
|
9,1
|
8
|
Kisharu
|
23 963
|
12,8
|
9
|
Nyakahanga
|
11 996
|
6,4
|
10
|
Katwigururu
|
19 878
|
10,7
|
11
|
Kiseguru
|
10 968
|
5,8
|
12
|
Nyabanira
|
14 777
|
8,0
|
Total zone de santé
|
187 057
|
100%
|
|
Source : Archives de l'Administrateur Gestionnaire des
Institutions de Santé
Commentaire : Nous constatons, à travers ce tableau que
l'aire de santé de Nyamilima est la plus peuplée de la zone de
santé suivie de l'aire de santé de Kisharu.
Cette surpopulation s'explique par le fait que les habitants des
villages envoisinant, comme Humule, Gitwa, etc. avaient trouvé refuge
à Nyamilima fuyant l'insécurité dans leurs milieux.
- 42 -
? Hydrographie :
L'hydrographie de la zone de santé de Binza est
dominée par le lac Edouard vers Nyakakoma et les rivières
Nkwenda, Makwera, Rive, Chabafu, Ishasha et Kasoso.
? Climat :
o Saisons de pluies : de Septembre à Janvier et de Mars
à Juin
o Saisons sèches : en Février (la petite saison
sèche) et en Juillet et Août (la grande saison sèche)
2. SITUATION SOCIO- ECONOMIQUE ET CULTURELLE
La Zone de santé de Binza est
généralement dominée par trois grandes classes sociales,
à savoir :
- Une classe des administratifs composée des chefs de
postes et leurs agents, des policiers, du personnel soignant et enseignant, de
différents agents de la fonction publique et entreprises de porte-
feuille au bureau et poste douaniers d'Ishasha et de Munyaga, des religieux et
religieuses ;
- La classe moyenne est composée des commerçants
;
- La basse classe est composée essentiellement des
paysans agriculteurs, des pêcheurs, des artisans et des sans emplois.
Retenons, cependant que l'activité qui occupe la
majeure partie de la population de Binza reste l'agriculture. Les cultures
généralement répandues sont : le manioc, le haricot, le
riz, le maïs, le soja et le sorgho.
En dehors de l'agriculture, les services répandus sont
ceux des manutentionnaires, les commissionnaires en douane, les ouvriers
journaliers ainsi que les artisans.
- 43 -
Sur le plan religieux, la population de Binza est majoritairement
chrétienne, les confessions remarquables étant respectivement
:
- la confession Catholique : pour la majorité de la
population ;
- les confessions protestantes : surtout la communauté
baptiste ;
- les églises de réveils : surtout au niveau de
l'aire de santé d'Ishasha ;
- les adventistes du 7e jour et les témoins de
Jéhovah.
En outre, nous remarquons la présence de certains
regroupements et
associations au sein de la société civile, les plus
importantes d'entre elles sont :
y' Pour les agriculteurs : PADI et ASMABI (à Nyamilima,
Kanzanza et Kisharu),
CEPROIA (à Ishasha)
y' Pour les pêcheurs : COOPEVI (à Nyakakoma)
y' Pour les éleveurs : ACCOJADEC (Nyaruhange, Katwiguru,
Kiseguro)
y' Pour les femmes : FEMISA, REFECO
y' Pour les métiers : AMI (surtout les manutentionnaires
d'Ishasha).
3. SITUATION SANITAIRE
Sur le plan sanitaire, la zone de santé de Binza
comprend un Hôpital Général de Référence et
douze aires de santé. Les aires de santé comprenant un centre de
santé chacune, nous allons présenter les structures de la
manière suivante : y' Les structures des services de
santé
Les structures de santé que nous retrouvons dans la
zone de santé de Binza se présentent sous forme pyramidale
comprenant une base avec environ six centres postes de santé
agréés, douze centres de santé tous ayant à leur
sommet un Hôpital Général de Référence, HGR
Binza en sigles.
- 44 -
V' Les données particulières à
la Zone de Santé de Binza
Le rapport d'activités de la Zone de Santé au
quel nous avions eu accès présente certaines
particularités vécues, en ce qui concerne l'accessibilité
de la population aux structures de santé, la couverture sanitaire et le
financement des soins. Certaines données sont intéressantes :
V' Environ 55% de la population ont accès aux
soins dans un centre de santé à moins d'une heure ;
V' 3,7% des patients sont référés
à l'HGR ;
V' En ce qui concerne le niveau d'utilisation de
l'HGR par la population, le rapport a précisé que sur les 10 579
malades attendus à l'HGR, 4 066 ont été reçus en
hospitalisation, soit 38,4%. Les causes de cette disparité sont
généralement la fréquentation des tradi- praticiens, les
malades de l'axe Sud s'orientent à Rutshuru, il y a gratuité des
soins dans les CS et recouvrement à l'HGR ;
V' 66,1% des femmes ont accouchés en milieu
surveillé, la justification de l'effectif restant est qu'il existe dans
certaines aires de santé des accouchements à domicile ; cas de
Nyaruhange et Katwiguru. En outre, d'autres femmes accouchent à l'HGR
Rutshuru soit parce qu'elles n'ont pas de famille d'accueil à l'HGR ;
V' Le taux de recouvrement des recettes tourne aux
environs de 71,8%
4. LES ACTIVITES DE LA ZSR BINZA
Les activités qui ont attiré notre attention
sont celles génératrices des recettes, mais aussi, celles- ci
sont différentes selon qu'il s'agit de l'Hôpital
Général de Référence ou des Centres de
Santé. Cela étant, nous allons énumérer
respectivement :
- 45 -
Activités au Niveau de l'Hôpital
Général de Référence
|
Activités au Niveau des Centres de Santé
|
1° Médicaments
|
i. Médicaments
|
|
2° Services (ou actes) :
|
ii. Consultation curative
|
|
i.Chirurgie
|
iii. CPN
|
|
ii.Maternité
|
iv. CPS
|
|
iii. Gynéco- obstétrique
|
v. Accouchement
|
|
iv.Pédiatrie
|
vi. Petite chirurgie
|
|
v.Laboratoire
|
vii. Observation
|
|
vi.Imagerie
|
viii. Laboratoire
|
|
vii.Suivi médico- infirmier iii.Les imprimés
|
ix. Autres articles (imprimés valeur)
|
de
|
|
Source : Archives de l'Administrateur Gestionnaire des
Institutions de Santé
Commentaire : Cette grille illustre le fait que
l'administration fonctionne à différents niveau, dans ce sens que
certains services comme la chirurgie, la pédiatrie, l'imagerie ne se
font qu'à l'HGR.
Signalons, à juste titre, qu'à part les
structures publics, il n'a y a pas de structures de santé privées
modernes viables. Certaines personnes offrent des traitants informels, mais
c'est à titre moins significatif.
5. LES PARTENAIRES DE LA ZSR DE BINZA
LA ZS Binza jouit de l'intervention de différents
partenaires qui interviennent à des sphères diverses de la
couverture et l'accessibilité sanitaire universelle dans les zones
rurales : approvisionnement en médicaments, formation, l'appui aux
supervisions et fonctionnement des structures, etc.
- 46 -
Les différents partenaires de la Zone de Santé
sont principalement la population locale, l'Etat congolais (surtout le
gouvernement central), la Paroisse de Binja ainsi que différents
organismes internationaux : MERLIN, CARITAS, Heal Africa, CICR, SANRU, UNICEF,
Action Damien, etc.).
6. GRATUITE DES SOINS DE SANTE DANS LA ZS
Suite à l'intervention des partenaires ci- haut
énumérés, le coût des services de santé a
diminué jusqu'à ce que l'on puisse parler de la gratuité
services de santé, dont :
- La santé nutritionnelle
- La vaccination
- L'eau potable
- Le planning familial
- 47 -
Chapitre troisième :
ANALYSE DES DONNEES ET PRESENTATION
DES RESULTATS
3-0 PRESENTATION DE LA POPULATION D'ETUDE
Dans cette partie de notre travail nous allons
présenter notre population d'étude en mettant l'accent sur les
caractéristiques statistiquement significatives en ce qui concerne le
financement et le problème d'accessibilité aux structures de
santé en milieu rural.
Tableau n°02 Répartition de la population selon
le sexe
SEXE
|
FREQUENCE
|
POURCENTAGE
|
HOMMES
|
132
|
82,5
|
FEMMES
|
28
|
17,5
|
TOTAL
|
160
|
100,0
|
Source : notre enquête (traitement avec le logiciel
MS Access)
La population qui a composé notre échantillon
renferme un grand nombre d'hommes que des femmes.
Cela se justifie par le fait que notre étude porte sur
le problème de la santé où un ménage s'identifie
par le nom du mari, de même, pour toute opération sanitaire
liée à la chirurgie, à la transfusion sanguine (...) les
confirmations requises sont celles de l'homme.
Tableau n°03 Répartition de la population selon
l'état civil
ETAT CIVIL
|
FREQUENCE
|
POURCENTAGE
|
MARIES
|
132
|
82,50
|
CELIBATAIRE
|
6
|
3,75
|
DIVORCES (ES)
|
7
|
4,37
|
VEUF (VEUVES)
|
15
|
9,38
|
TOTAL
|
160
|
100,00
|
Source : notre enquête (traitement avec le logiciel
MS Access)
- 48 -
En voulant récolter les données au près
des chefs des ménages, notre échantillon est composée
généralement des hommes et des femmes mariés. Toute fois,
le nombre des veufs, divorcés et célibataires illustre le cas des
ménages où le chef ne vit pas nécessairement en couple.
Tableau n°04 Répartition de la population selon
le niveau d'étude
NIVEAU D'ETUDE
|
FREQUENCE
|
POURCENTAGE
|
SANS ETUDE
|
26
|
16,25
|
PRIMAIRE
|
43
|
26,88
|
SECONDAIRE
|
59
|
36,87
|
SUPERIEUR
|
32
|
20,00
|
TOTAL
|
160
|
100,00
|
Source : notre enquête (traitement avec le logiciel
MS Access)
Nous remarquons presque une même proportion de la
population selon le niveau d'étude, cependant, ce qui est
intéressant est le nombre grandissant de la population ayant un niveau
d'éducation supérieur ; commençant par les agents de
l'administration publique que les autres intellectuels qui sont en train de
poursuivre leurs études grâces aux extensions d'auditoires
délocalisés dans la Zone de Santé : ISDR, ISAD,ISP, ...
Tableau n°05 Taille de ménage
TAILLE DU MENAGE
|
FREQUENCE
|
POURCENTAGE
|
Moins de 5
|
36
|
22,50
|
5 à 10
|
71
|
44,38
|
Plus de 10
|
53
|
33,12
|
TOTAL
|
160
|
100,00
|
Source : notre enquête (traitement avec le logiciel
MS Access)
Ces chiffres illustrent que la taille d'un bon nombre des
ménages que nous avions enquêtés se situait entre 5 et 10
personnes, les autres chiffres ne sont pas du tout négligeable ce qui ne
permet en rien d'estimer le taux de fécondité.
- 49 -
3-1 LES SOURCES DE FINANCEMENT DES SERVICES DE
SANTE La situation financière de l'année
2011 illustre clairement les différentes sources de financement des
services dans toute la Zone de Santé de Binza, néanmoins, il faut
préciser que l'intervention des organisations non gouvernementales se
matérialiste par la prise en charge de certains centres de
santé.
Tableau n°06 Degré de contribution des
partenaires aux activités en 2011
Source de Financement
|
Valeur (en $)
|
Valeur (en pourcentage)
|
Pop.
|
|
50
|
759,35
|
3,4
|
Etat
|
|
9
|
000,00
|
0,6
|
Caritas
|
|
420
|
633,88
|
27,9
|
Paroisse
|
|
|
0
|
0
|
Merlin
|
|
123
|
562,50
|
8,2
|
Heal Africa
|
|
19
|
200,00
|
1,3
|
CICR
|
|
83
|
040,00
|
5,5
|
SANRU
|
|
378
|
943,37
|
25,3
|
UNICEF
|
|
|
PM
|
PM
|
Act. Da
|
|
417
|
341,58
|
27,8
|
Total
|
1
|
502
|
480,68
|
100,0
|
Source : Rapport des activités du Conseil
d'Administration 2011
En se référant sur la situation de
l'année 2011, nous constatons que la population participe à
très faible valeur au financement des services de santé et
à l'achat de différents intrants, moins encore le pouvoir
public.
- 50 -
D'immenses sommes d'argent sont mobilisées par CARITAS,
ACTION DAMIEN, SANRU et bien d'autres organismes internationaux.
- 51 -
Tableau n°07 Financement des services de santé
dans la Zone de Santé de Binza
Source
|
Contribution des partenaires
|
Service en $
|
Service en
%
|
Intrants
nutritionnel en $
|
Intrants
nutritionnel en
%
|
Médicaments Vaccins en $
|
Médicaments Vaccins en %
|
Pop.
|
20 302,54
|
39,1
|
0
|
0
|
30 456,81
|
5,0
|
Etat
|
0
|
0
|
0
|
0
|
9 000,00
|
1,4
|
Caritas
|
6 000
|
11,6
|
414 633,88
|
50
|
0,00
|
0
|
Paroisse
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0,00
|
0
|
Merlin
|
0
|
0
|
0
|
0
|
123 562,50
|
19,9
|
Heal Af
|
0
|
0
|
0
|
0
|
19 200,00
|
3,1
|
CICR
|
23 040
|
44,4
|
0
|
0
|
60 000,00
|
9,6
|
SANRU
|
2 576
|
4,9
|
0
|
0
|
376 367,370
|
60,5
|
UNICEF
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
Act. Da
|
0
|
0
|
414 633,88
|
50
|
2 707,70
|
0,5
|
Total Global
|
51 920,54
|
100%
|
829 267,76
|
100%
|
621 294,40
|
100%
|
- 52 -
A travers de ce tableau nous apprécions l'importance du
financement des services de santé mais avec des interventions
différentes selon chacun des partenaires ; en ce qui concerne la
participation de la population, ses contributions sont importantes dans le
financement des services (39,1%), une légère contribution pour
les médicaments et une contribution non significative pour l'achat des
intrants.
3-2 LA COUVERTURE DU COÛT DES SOINS DE SANTE
Comme nous avons vu à travers les lignes qui
précèdent, la contribution de la population aux dépenses
générales liées à la santé seraient requise
pour le paiement des services des médecins et, de cas
échéant, pour l'achat des médicaments dans le cas des
soins reçus au niveau de l'Hôpital Général de
Référence.
Cependant, au niveau de cette section, nous allons
évaluer la capacité de la population à couvrir le
coût des soins reçus, partant de leur revenu économique
ainsi que leurs stratégies d'adaptation une fois la maladie a
frappé un membre de la famille.
Tableau n°07 Identification des professions des la
population d'étude
PROFESSION
|
EFFECTIF D'HOMMES
|
POURCENTAGE
|
EFFECTIF DE
FEMMES
|
POURCENTAGE
|
AGRICULTURE
|
36
|
27,7
|
70
|
53,4
|
PÊCHE
|
3
|
2,3
|
0
|
0,0
|
Petit Commerce
|
14
|
10,8
|
15
|
11,5
|
Ouvrier Paroisse
|
10
|
7,8
|
2
|
1,5
|
Emploi non agricole
|
19
|
14,7
|
4
|
3,1
|
Admin. Publique
|
48
|
36,7
|
7
|
5,3
|
MENAGE
|
0
|
0,0
|
33
|
25,2
|
SANS
PROFESSION
|
1
|
0,8
|
0
|
0,0
|
TOTAL
|
131
|
100,0
|
131
|
100,0
|
Source : notre enquête (traitement avec le logiciel
MS Access)
- 53 -
Parmi les 131 ménages ayant des responsables
mariés, nous avons constaté que les hommes travaillent plus dans
l'administration publique où on regroupe les cadres politico-
administratifs de l'Etat, les enseignants aux établissements publics
agréés, les agents des entreprises de portefeuille, etc. Une part
importante des hommes vivent de l'agriculture, suivi de l'emploi non agricole
(et prestataires des services) dans les aires de santé qui ne sont pas
à vocation agricole comme Ishasha et Nyakakoma.
Pour les femmes mariées, l'activité
économique la plus importante reste l'agriculture (plus de la
moitié), les femmes qui restent à la maison sont nombreuses par
rapport aux femmes qui pratiquent un petit commerce.
Cette disparité entre homme et femmes engagés
dans l'agriculture est tout à fait normal dans nos
sociétés en voie de développement ; les femmes assurent le
suivi permanent des travaux de champs et les hommes assurent celui de la
famille ; d'où la basse classe s'occupe dans le petit commerce informel
et l'emploi non agricole au sein des coopératives des métiers.
Tableau n°08 Estimation du revenu mensuel
Niveau de revenu
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Moins de 50$
|
20
|
12,5
|
50 - 150$
|
69
|
43,1
|
plus de 150$
|
71
|
44,4
|
TOTAL
|
160
|
100,0
|
Source : notre enquête (traitement avec le logiciel
MS Access)
La répartition du revenu dans le groupement de Binza
est ambigu ; d'un côté la répartition du revenu agricole,
du revenu non agricole et de la débrouillardise laisse à ce que
la majorité de la population se situe à plus de 50 dollars
américains avec un grand nombre au dessus de 150 dollars par mois.
- 54 -
Tableau n°09 L'importance de dons et assistance dans
la détermination du
revenu
CRITERE
|
FREQUENCE
|
POURCENTAGE
|
BENEFICIAIRE D'ASSISTANCE
|
|
|
EXTERIEURE
|
85
|
53,2
|
NON BENEFICIAIRE DE
|
|
|
L'ASSISTANCE
|
75
|
46,8
|
TOTAL
|
160
|
100,0
|
Source : notre enquête (traitement avec le logiciel
MS Access)
La population serait divisée par deux avec un
léger écart numérique entre les ménages qui
reconnaissent bénéficier d'une assistance extérieure
à la famille pour compléter leur revenu et ainsi répondre
à leurs dépenses.
Tableau n°10 Provenance de l'assistance
PROVENANCE DE L'ASSISTANCE
|
FREQUENCE
|
POURCENTAGE
|
La Paroisse
|
27
|
31,8
|
La famille résidant à Binza
|
17
|
20,0
|
La famille non résidant à
|
|
|
Binza
|
29
|
34,1
|
Des bienfaiteurs
|
12
|
14,1
|
TOTAL
|
85
|
100,0
|
Source : notre enquête (traitement avec le logiciel
MS Access)
Généralement, l'assistance octroyé aux
ménages ruraux provient des membres de la famille qui ne résident
pas dans le groupement de Binza ; cela pour joindre l'idée de la banque
mondiale invoquée au niveau du cadre conceptuel : la lutte contre la
pauvreté rurale grâce aux migrations.
Si l'exode rural est un mal qui affecte la
société rurale en limitant la production agricole, il contribue,
à l'inverse, à renforcer le revenu rural par le biais des
transferts d'argent, des assistances en nature, etc.
Parmi les unités résidantes, la paroisse reste
le principal donateur des subsistances pour les ménages démunis
dans le groupement de Binza ; il emploi un nombre non négligeable de la
population, il scolarise les enfants soit disant « adoptés »
et paie pour eux les factures médicales (ou bons médicaux).
- 55 -
Tableau n°11 Capacité de paiement des soins de
santé
Modes de paiement
|
FREQUENCE
|
POURCENTAGE
|
vendre les économies mettre en gage les biens du
ménage
emprunter ou Solliciter une assistance
|
20
2
85
|
12,5
1,3
53,1
|
retirer l'argent épargné
|
53
|
33,1
|
TOTAL
|
160
|
100,0
|
Source : notre enquête (traitement avec le logiciel
MS Access)
En considérant d'un côté que les
ménages fortunés peuvent retirer l'argent épargné
ou vendre ses économies, notre enquête a trouvé que plus de
la moitié de la population sollicite une assistance par emprunt ou par
don pour couvrir ses dépenses de santé.
Ce chiffre vient étayer l'un des postulats selon lequel
la population rurale est généralement pauvre qu'il a difficile
à couvrir le coût de sa santé, d'où la
nécessité d'une assistance extérieure pour renforcer
l'accès aux services de santé.
Tableau n°12 Capacité de paiement des soins de
santé pour les moins nantis
Modes de financement
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE
|
Vendre les économies
|
1
|
5,3
|
Mettre en gage les biens du ménage
|
0
|
0,0
|
Rétirer l'argent épargné
|
1
|
5,3
|
Emprunter et/ou solliciter une assistance
|
17
|
89,4
|
TOTAL
|
19
|
100,0
|
Source : notre enquête (traitement avec le logiciel
MS Access)
En étudiant les modalités de paiement pour les
ménages dont le revenu est évalué à moins de 50
dollars américains, nous avons pleinement raison d'affirmer que le moyen
le plus fréquent pour les pauvres de répondre à leurs
exigences de paiement des soins de santé est d'emprunter et/ ou
solliciter une assistance en don.
- 56 -
Tableau n013 Appréciation de la
possibilité de recouvrement des recettes
Dette vis-à-vis de la structure de santé
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE
|
Sont endettés
|
93
|
58,1
|
Ne sont pas endetté
|
67
|
41,9
|
TOTAL
|
160
|
|
Source : notre enquête (traitement avec le logiciel
MS Access)
En ce qui concerne l'apurement de la dette des soins de
santé, notre enquête a trouvé que plus de la moitié
des ménages sont encore endettés vis- à- vis des structure
de santé qu'ils fréquentent.
Tableau n014 Les frais payés à
l'HGR pour les derniers soins reçus avant notre
enquête
MONTANT PAYE
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE
|
Moins de 10$
|
1
|
0,6
|
10 à 30$
|
5
|
3,1
|
31 à 50$
|
60
|
37,5
|
plus de 50$
|
94
|
58,8
|
TOTAL
|
160
|
100,0
|
Source : notre enquête (traitement avec le logiciel
MS Access)
Parmi les ménages qui ont reçu les soins
quelques jours avant notre enquête de juin 2012, La majorité a
payé plus de 50 dollars pour les soins à l'HGR et très
rare sont ceux qui ont reconnu avoir payé moins de 10 dollars. Vu qu'au
niveau des centres de santé avec 10 dollars on peut recevoir les soins
aisément, l'évidence est qu'il doit se poser un problème
d'accès aux services de l'HGR étant donné que la
population traverse la situation de pauvreté.
- 57 -
3-3 L'INCIDENCE DU POSITIONNEMENT GEOGRAPHIQUE
Le positionnement géographique est aussi un
élément important dans l'accessibilité aux soins de
santé, surtout dans le cas où les ménages sont
éloignés des structures de santé qu'ils sont censés
fréquenter, étant donné l'importance, le mode et surtout
le coût de transport pour le déplacement.
Tableau n°15 Identification des structures de
santé fréquentées par les ménages
Structure fréquentée Effectif Pourcentage
|
Tradi- praticien
|
2
|
1,3
|
Pharmacie
|
6
|
3,8
|
Poste de Santé& dispensaire
|
15
|
9,3
|
Centre de Santé
|
104
|
65,0
|
Hôpital
|
33
|
20,6
|
TOTAL
|
160
|
100,0
|
Source : notre enquête (traitement avec le logiciel
MS Access)
La structure de santé généralement
fréquenté dans la Zone de Santé de Binza par les
ménages est le Centre de Santé avec une proportion d'environ 65%
de ménages. La fréquentation d'un dispensaire agréé
est due au fait que l'administration n'a pas encore installé de centre
de santé dans tous les villages.
Les enquêtes révèlent que très rare
sont ceux qui suivent les soins de santé au près d'un tradi-
praticien, ce qui prouve l'acceptabilité des soins par la
communauté paysanne et absence de conflit d'avec les coutumes locales
- 58 -
Tableau n°16 Justification de la fréquentation
des soins des structures de santé
JUSTIFICATION
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE
|
Distance
|
29
|
18,1
|
Qualité des services
|
51
|
31,9
|
Prix des soins
|
11
|
6,9
|
Niveau de revenu
|
16
|
10,0
|
Certaines faveurs
|
53
|
33,1
|
TOTAL
|
160
|
100,0
|
Source : notre enquête (traitement avec le logiciel
MS Access)
Une grande partie des ménages ont suivi les soins sur
telle ou telle autre structure de santé suite à la
présence de certaines faveurs dont ils bénéficient sans
ignorer la qualité des services. Les faveurs résultent par le
fait qu'il n'y a pas rigueur vis-à-vis de la durée de paiement
des soins, il y a possibilité des consultations gratuites, etc.
La distance vient en troisième place, étant
donné que tous les ménages dans les aires de santé sont
situés à faible distance par rapport aux centres de santé
les plus proches.
Tableau n°17 Possibilités de recourir aux
tradi- praticiens
NATURE DE LA MALADIE
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE
|
Maladie simple
|
24
|
42,9
|
Maladie grâve
|
10
|
17,9
|
Maladie rare (ou étrange)
|
22
|
39,2
|
TOTAL
|
56
|
100,0
|
Source : notre enquête (traitement avec le logiciel
MS Access)
Parmi les 35% des ménages qui ont reconnu avoir suivi
les soins au près des tradi- praticiens depuis 2010, pour près de
la moitié c'était en cas des maladies simples suivi de ceux qui
ont reçu les soins pour les maladies étranges (comme du
poison).
- 59 -
Le traitement des maladies simples par la population se
justifie par le fait que les soins traditionnel sont liés à la
culture où un praticien, non professionnel, peut soigner un malade
étant donnée la nature des relations qui existent entre les deux
; ce qui n'empêche pas la population à suivre les soins dans les
milieux structurés qu'illustre le tableau n°15.
Tableau n°18 Identification des raisons de
fréquentation de l'HGR
RAISON D'UTILISATION DE L'HGR
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE
|
Transfert par le CS
|
85
|
53,1
|
Maladie jugée grave
|
39
|
24,4
|
Invitation
|
4
|
2,5
|
Habitude de la famille
|
32
|
20
|
TOTAL
|
160
|
|
Source : notre enquête (traitement avec le logiciel
MS Access)
Généralement la population fréquente
l'HGR par le biais de transfert prescrit par le personnel soignant au niveau du
Centre de Santé le plus proche.
Néanmoins, un nombre non négligeable est
allé à l'HGR après avoir jugé la maladie grave ou
sévère depuis son domicile et pour d'autres, ça
relève des habitudes de la famille à suivre les soins au niveau
de l'HGR pour des raisons de faveurs obtenues ou, du moins,
régulièrement pour des examens médicaux.
- 60 -
Tableau n°19 Niveau d'éloignement de la
population vis-à-vis de l'HGR
Aires de santé
|
Nombre d'habitants
|
Distance en Km
|
Nyamilima
|
27 438
|
0,4
|
Camps 5heures
|
16 529
|
3
|
Buramba
|
17 033
|
9
|
Nyaruhange
|
15 819
|
15
|
Kisharu
|
23 963
|
15
|
Munyaga
|
7 539
|
16
|
Ishasha
|
11 897
|
20
|
Katwigururu
|
19 878
|
25
|
Kiseguru
|
10 968
|
30
|
Nyakahanga
|
11 996
|
35
|
Nyabanira
|
14 777
|
35
|
Nyakakoma
|
9 220
|
48
|
Source : Archives du Bureau central de ZS de Binza
Tableau n°20 Coût de transport subi du domicile
jusqu'à l'HGR
COÛT DE TRANSPORT
|
FREQUENCE
|
POURCENTAGE
|
Moins de 10$
|
129
|
80,6
|
10 à 30$
|
27
|
16,9
|
31 à 50$
|
3
|
1,9
|
plus de 50$
|
1
|
0,6
|
TOTAL
|
160
|
100,0
|
Source : notre enquête (traitement avec le logiciel
MS Access)
Pour la population totale estimée à 187 057
habitants, environ 86 275 habitants, soient 46% de la population
s'éloigne de plus de 15 Km de l'Hôpital Général de
Référence ; reste à savoir si cela constitue un frein
à l'accessibilité de cette population aux services particuliers
de l'HGR.
Dans le tableau ci- dessus, la majorité de nos
enquêté ont reconnu avoir payé mois de 10 dollars
américains comme frais de transport depuis leur domicile jusqu'à
l'HGR ; ce qui n'est pas tellement compliqué, seulement si les
conditions de transport sont précaires et que la durée du
déplacement est longue.
- 61 -
Dans son rapport de l'année 2011, le Bureau central de
la Zone de Santé de Binza estime que 3,7% des patients sont
référés à l'HGR. Quant en ce qui concerne le niveau
d'utilisation de l'HGR par la population en 2011 sur l'ensemble des malades
attendus à l'HGR seuls 38,4% ont été reçus en
hospitalisation.
Les gestionnaires de santé ont estimé que les
causes de cette disparité sont généralement la
fréquentation des tradi-praticiens, sans ignorer que les malades de
l'axe Sud s'orientent à Rusthuru, enfin, il y a gratuité des
soins dans les CS et recouvrement à l'HGR mais très rares sont
ceux qui ont éprouvé les difficultés de déplacement
suite à la distance géographique.
- 62 -
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
A travers ces quelques lignes nous avons
présenté les résultats obtenus après notre
enquête visant l'élaboration de ce travail portant sur le
financement et l'accessibilité aux structures de la Zone de Santé
Rurale de Binza.
Ce travail est parti de trois interrogations majeures ;
d'abord celle qui cherchait à savoir quelles sont les principales
sources de financement des services de santé dans la zone de
santé de Binza. Nous avons voulu savoir, en outre, le niveau de la
capacité de la population à couvrir les coûts des soins de
santé qu'elle a reçus et enfin si le positionnement
géographique de certaines entités rurales aurait un impact sur
l'accessibilité de la population aux services de santé
particuliers.
Après analyse des données recueillies au
près de cent soixante ménages par questionnaire, mais aussi
l'interview nous accordée par les responsables de structures de
santé, nous avons obtenu les résultats ci- après :
L'importance du financement des services de santé ainsi
que les orientations des interventions sont différentes selon qu'il
s'agit de la population, du gouvernement central ou des organismes
internationaux ; la population occupe une part non négligeable dans
financement des services (39,1%), une légère contribution pour
les médicaments et une contribution insignifiante dans l'achat des
divers intrants. Ce qui a confirmé notre hypothèse selon laquelle
diverses partenaires devraient intervenir pour couvrir en
entièreté le coût des services de santé en ce qui
concerne la prestation du personnel, l'achat des médicaments et le
renforcement des capacités.
La répartition du revenu dans le groupement de Binza
est ambigüe mais reste faible ; avec la prédominance du secteur
agricole traditionnel et de l'assistance extérieure, notre enquête
a prouvé que plus de la
- 63 -
moitié de la population sollicite une assistance par
emprunt ou par don pour couvrir ses dépenses de santé. Ce chiffre
est venu soutenir l'un des postulats selon lequel la population rurale est
généralement pauvre qu'il a difficile à couvrir le
coût de sa santé, d'où la nécessité d'une
assistance extérieure pour renforcer l'accès aux services de
santé.
Pareillement, les modalités de paiement pour les
ménages dont le revenu est évalué à moins de 50
dollars américains continuent à soutenir que les pauvres
répondraient à leurs exigences de paiement des soins de
santé par emprunt ou par le revenu issu du don sollicité ce qui
ne suffit pas pour couvrir la charge des soins reçu, surtout au niveau
de l'HGR qui dispose des services très particuliers et où les
factures se sont retrouvé généralement allé au
delà de 50 dollars par épisode de maladie. Ce qui confirme notre
deuxième hypothèse selon laquelle la capacité de paiement
de coût des soins par la population serait faible, ce qui pousserait la
population à recourir à des mesures alternatives comme l'emprunt
et la demande d'assistance.
Généralement la population fréquente
l'HGR par le biais de transfert établi par le personnel soignant au
niveau du Centre de Santé le plus proche.
Pour la population totale estimée à 187 057
habitants, environ 86 275 habitants vivent à plus de 15 Km de
l'Hôpital Général de Référence, soient 46% de
la population totale ; reste à savoir si cela constitue un frein
à l'accessibilité de cette population aux services particuliers
de l'HGR.
Dans son rapport de l'année 2011, le Bureau central de
la Zone de Santé de Binza estime que 3,7% des patients sont
référés à l'HGR. Quant à ce qui concerne le
niveau d'utilisation de l'HGR par la population en 2011 sur l'ensemble des
malades attendus à l'HGR seuls 38,4% ont été reçus
en hospitalisation. Les gestionnaires de la santé ont estimé que
les causes de cette disparité sont généralement la
fréquentation des tradi- praticiens, l'orientation
- 64 -
des malades de l'axe Sud vers l'HGR Rutshuru, il y a
gratuité des soins dans les CS et recouvrement à l'HGR mais rares
étaient ceux qui avaient éprouvé les difficultés de
déplacement suite à la distance géographique.
Il va de soi de chercher à résoudre les vrais
problèmes liés à l'accès aux structures de
santé étant donné que la situation géographique de
l'HGR ne constitue pas le majeur frein à l'utilisation des services
particuliers. Surtout, la nécessité et l'urgence s'impose
à solliciter au près de différents partenaires l'extension
de leurs interventions vers la couverture des coûts des soins à
l'Hôpital général de Référence.
Notre capacité de la maîtrise de
l'économie de la santé étant limitée eu
égard à la complexité qu'englobe cette discipline, nous ne
manquerons pas à rester ouverts à toute remarque, suggestion et
recommandations qui viserait à améliorer la qualité de ce
travail.
- 65 -
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
I. OUVRAGES
1. BANQUE MONDIALE, L'agriculture au service du
développement, Bruxelles, Ed De Boek 2008 ;
2. Dictionnaire de français, Le Robert 2005 ;
3. Dictionnaire de Français, Le Robert, 2005
;
4. DORTIER J.F., Dictionnaire des Sciences Humaines,
Auxerre Cedex, Ed Sciences Humaines, 2004 ;
5. GAGEY F., Comprendre l'économie africaine,
Paris, Ed. L'Harmattan, 1985 ;
6. J. M. KEYNES, Théorie générale de
l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, livre I, II, III
(1936) ;
7. MANKIW G. et TAYLOR M., Principes de l'économie,
Bruxelles, Ed De Boek Université, 2010 ;
8. MAZOYER M., Larousse agricole, Paris, 2002 ;
9. Pierre Lemieux, L'anarcho-capitalisme,
Québéc, Édition
numérique réalisée en 1988.
10. Prof DDUMBA J., Basic Economics for East Africa,
Kampala Ed. Foutain Publishers, 2004;
11. SILEM A et ALBERTINI J M, Lexique d'Economie,
Paris, Ed. Dalloz, 2008 ;
12. WEBER M., Economie et Société,
cité par SILEM A. et ALBERTINI J.M. dans le Lexique d'Economie,
Paris, Ed Dalloz, 2008 ;
II. RAPPORTS, REVUES, COURS ET AUTRES PUBLICATIONS
1. BAUDIER et all, Vivre, comprendre et agir en milieu rural
in Le projet Santé et Milieu Rural, 2002 de l'Union
Régionale des Caisses d'Assurance Maladie.
2. Dr. MUNYANGA MUKUNGO S., Eléments de santé
publique, cours inédit, G1 Sciences bio- médicales, UNIGOM,
2010- 2011 ;
- 66 -
3. Dr. MUTABUNGA F., Eléments de santé
publique et terminologie en santé publique, cours inédit, G1
Santé communautaire et développement, ISAM/ Goma, 2011- 2012 ;
4. Haddad S. et all, Les inégalités
d'accès aux services de santé et leurs déterminants au
Burkina Faso, in SANTE, SOCIETE ET SOLIDERITE, Montréal, Canada
n°2, 2004 ;
5. Joanne Castonguay et all, Analyse comparative sur le
financement de la santé, rapport inédit, Montréal,
mai 2007 ;
6. L'entrepreneur informel africain et le concept de base de
gestion éco-sociale in Note de recherché de l'agence francophone
pour l'enseignement et la recherché, n°96-54 ;
7. NYAHUTWE Adeodatus, Sociologie rurale, cours
inédit, L1 Economie rurale, UNIGOM, 2010- 2011 ;
8. OCDE, Santé et pauvreté dans les pays en
développement- les grandes lignes d'action in Observateur, Avril
2004 ;
9. Pr. Dr. MUNYANGA MUKUNGO S., Eléments de
santé publique, cours inédit, G1 Sciences Bio-
médicales, UNIGOM, 2010- 2011 ;
10. Province du Nord Kivu, Plan quinquennal de croissance
et de l'emploi : 2011- 2015, inédit, Goma, dernier draft 2011 ;
11. SENZIRA P., Cours d'Economie de la santé,
inédit, L1 Economie Publique, UNIGOM, 2010-2011 ;
12. WFP, Ministère du Plan, Institut National de la
Statistique, Analyse globale de la sécurité alimentaire et de
la vulnérabilité, Juillet 2007 et Février 2008.
- 67 -
IV. WEBOBRAPHIE
1. http : //
fr.wikipedia.org/wiki/soins_de_sante
2. http : /
fr.wikipedia.org/wiki/agriculture.search
3. http: //
www.universalis.fr/encyclopedie/protection-sociale
4.
http://faostat.org
5.
http://fr.wikipedia.org/wiki/campagne-search
6.
http://www.actualites-news-environnement.com/index.php
7.
http://www.socialinfo.ch/cgi-bin/dicoposso/show.cfm?id=198
8.
http://www.socialinfo.ch/cgi-bin/dicoposso/show.cfm?id=198,
9.
http://www.u707.jussieu.fr/ds3/Recherche.htm
- Axe1
10.
http://www.who.int/entity/contracting/fr/index.html
- 68 -
TABLE DES MATIERES
IN MEMORIAM
|
i
|
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
SIGLES ET ABBREVIATIONS iv
LISTE DES TABLEAUX v
EPIGRAPHE vi
RESUME DU TRAVAIL vii
ABSTRACT ix
0. INTRODUCTION - 1 -
0-1 CONTEXTE DE L'ETUDE - 1 -
0-2 ETAT DE LA QUESTION - 1 -
0-3 PROBLEMATIQUE - 3 -
0-4 HYPOTHESES - 5 -
0-5 CHOIX ET INTERET DU SUJET - 6 -
0-6 OBJECTIFS DE L'ETUDE - 7 -
0-7 METHODOLOGIE - 7 -
0-8 DELIMITATION DU SUJET - 8 -
8. CANEVAS DE PRESENTATION - 9 -
Chapitre Premier : REVUE DE LA LITTERATURE - 10 -
1-1 CONCEPTS CLES - 10 -
1-2 ELEMENTS DE POLITIQUE SANITAIRE DU CONGO - 23 -
- 69 -
1-3 DETERMINANTS THEORIQUES ET EMPIRIQUES DE FINANCEMENT
DES SOINS DE SANTE - 26 -
1-4 ECONOMIE DE LA SANTE - 29 -
1-5 PARTICULARITES DES MILIEUX RURAUX DANS L'ACCES AUX SOINS
:
ENJEUX ET PERPECTIVES - 33 -
Chapitre Deuxième : - 35 -
PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE - 35 -
2-0 INTRODUCTION SUR LE SECTEUR SANITAIRE EN RDC - 35 -
2-2 PRESENTATION DE LA ZONE DE SANTE RURALE DE BINZA - 40 -
Chapitre troisième : - 47 -
ANALYSE DES DONNEES ET PRESENTATION DES RESULTATS - 47
-
3-0 PRESENTATION DE LA POPULATION D'ETUDE - 47 -
3-1 LES SOURCES DE FINANCEMENT DES SERVICES DE SANTE - 49 -
3-2 LA COUVERTURE DU COÛT DES SOINS DE SANTE - 52 -
3-3 L'INCIDENCE DU POSITIONNEMENT GEOGRAPHIQUE - 57 -
CONCLUSION ET SUGGESTIONS - 62 -
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES - 65 -
I. OUVRAGES - 65 -
II. RAPPORTS, REVUES, COURS ET AUTRES PUBLICATIONS - 65 -
IV. WEBOBRAPHIE - 67 -
TABLE DES MATIERES - 68 -
- 0 -
ANNEXES
A
ANNEXE 1. QUESTIONNAIRE D'ENQUETE ADRESSE AUX
MENAGES
Nous sommes étudiants en deuxième année
de licence en économie rurale à l'Université de Goma,
entrain de mener une étude sur le « financement des
services de santé et accessibilité aux structures sanitaires en
milieu rural » pour l'élaboration de notre travail de
mémoire.
Nous vous prions de bien vouloir répondre à nos
questions reprises sur cette grille et ainsi contribuer au progrès de la
science et de la connaissance.
Nous vous remercions d'avance pour votre hospitalité
et vous garantissons l'anonymat dans la présentation des
données.
Héritier BUKOKA MBEKEMOJA
Consignes: Remplir les pointillés ou cochez dans le
lieu d'une case vide
QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX MENAGES
I. IDENTIFICATION DE LA FAMILLE
1.
|
Sexe : M
|
F Age
|
: ans
|
|
Etat- civil : Marié(e)
|
|
Célibataire(e)
|
|
Divorcé(e)
|
|
Veuf(ve)
|
|
Localité habité (ou village)
|
2.
|
Niveau d'étude
|
du Chef de
|
ménage ?
|
|
|
|
Sans étude
|
|
|
Secondaire
|
|
|
|
Primaire
|
|
Supérieur
|
|
|
|
|
|
|
Quel est la
|
profession des responsables
|
|
de la famille:
|
|
|
Le père
|
(Réponse)
|
La mère
|
(Réponse)
|
Agriculture ou pêche
|
|
Agriculture
|
|
Ménage
|
|
Ménage
|
|
Petit commerce
|
|
Petit commerce
|
|
Ouvrier de la Paroisse
|
|
Ouvrier de la Paroisse
|
|
Emploi non agricole
|
|
Emploi non agricole
|
|
Administration publique
|
|
Administration publique
|
|
B
4. Taille du ménage
II. QUESTIONS PROPREMENT DITES
1. A combien estimez- vous est le revenu mensuel du ménage
?
2. Quelle est la structure de santé que vous
fréquentez en cas de maladie d'un membre de la famille ?
Médecine naturelle (tradi)
Pharmacie
Poste de santé
Centre de santé
Hôpital G.R
3.
La raison de cette utilisation se situe par rapport à
quoi ? Distance
Qualité de service
Le prix des soins
Limite (ou niveau) de revenu Présence de certaines
faveurs Absence des soins traditionnels
4. Quelle est la distance entre votre domicile et le secteur de
santé ?
Centre de santé Km
HGR . Km
5.
Depuis 2010, Avez- vous déjà reçu les soins
traditionnels chez vous ?
Oui Non
C
6.
Si oui, c'était pour quelle maladie ?
Maladie simple Maladie grave
Maladie rare (ou étrange)
7. Depuis 2010, Avez- vous déjà reçu un
soin (ou consultation) à l'HGR ?
- Lequel ? HGR Binza En dehors de Binza - Quel en a
été la raison ?
C'était en cas d'un transfert par le CS Vous avez
jugé la maladie grave Quelqu'un vous y a invité
C'est l'habitude de la famille
8.
A combien estimez- vous le montant que vous aves payé au
niveau de l'HGR Coût des soins Coût de transport
9.
Quelles sont vos stratégies d'adaptation pour couvrir les
frais de santé Vendre les économies
Mettre en gage les biens du ménage Emprunter
Retirer l'argent épargné
Solliciter une assistance au près d'un tiers
10. Bénéficiez- vous d'une assistance
extérieure à la famille ?
Non
Oui
Quelques fois (Oui)
11. Si oui, de la part de qui ? De la paroisse (de
l'église)
De la famille résidant à Binza
D
De la famille non résidant à Binza D'un
bienfaiteur
12. Aujourd'hui, Avez- vous une dette envers votre structure
de santé ? Non Oui
E
ANNEXE 2. Situation du personnel de la ZS Binza au
début 2012
N°
|
Catégorie
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
1
|
Médecin
|
4
|
1,7
|
2
|
Administrateurs- gestionnaires
|
2
|
0,8
|
3
|
Infirmiers A1
|
27
|
11,3
|
4
|
Infirmiers A2
|
44
|
18,5
|
5
|
Infirmiers A3
|
12
|
5,0
|
6
|
Nutritionniste
|
1
|
0,5
|
7
|
Technicien de Développement
|
1
|
0,5
|
8
|
Technicien de laboratoire A1
|
3
|
1,2
|
9
|
Technicien de laboratoire A2
|
0
|
0,0
|
10
|
Technicien en radiologie
|
0
|
0,0
|
11
|
Anesthésiste
|
0
|
0,0
|
12
|
Personnel Administratifs
|
144
|
60,5
|
13
|
Personnel de maintenance
|
0
|
0
|
14
|
Autres
|
0
|
0
|
|
TOTAL
|
238
|
100
|
Source : Rapport du CA 2011
F
ANNEXE 3. Les domaines d'intervention des
partenaires
N°
|
Partenaire
|
Domaine d'intervention
|
Observation
|
1
|
Population
|
Soins de santé
primaire
|
Paiement prime du personnel,
fonctionnement et achat des médicaments
|
2
|
Govt.
Central50
|
Soins de santé
primaire
|
Paiement salaire et prime de risque
|
3
|
Paroisse de Binja
|
|
|
4
|
MERLIN
|
Soins de santé
primaires
|
Approvisionnement en médicaments,
équipements, formation, appui au supervision et
fonctionnement, planning familial
|
5
|
CARITAS
|
Activités
nutritionnelles
|
Formation, approvisionnement en
intrants nutritionnels, prime et fonctionnement
|
6
|
Heal Africa
|
Curatif
|
Violences sexuelles, approvisionnement, 6 sites PTME, appui au
Bureau Central
|
7
|
CICR
|
Soins de santé
primaires
|
Paiement prime de deux structures,
appui au fonctionnement du bureau central
|
8
|
SANRU
|
Curatif
|
Prise en charge de cas contre le
|
50 Govt. Ici est l'abrégé du mot
gouvernement
G
|
|
|
paludisme, lutte contre le paludisme
|
9
|
UNICEF
|
Curatif et
Préventif
|
Interventions diverses
|
10
|
Action Damien
|
Curatif
|
Interventions diverses
|
Source : Archives de l'Administrateur Gestionnaire des
Institutions de Santé
H
ANNEXE 4.A. Le cout des services de santé dans
les aires de sante
N°
|
Structure
|
Coût du service (en $USD)
|
Consultation
|
Laboratoire
|
Maternité
|
CPN
|
CPS
|
Observation Par nuit
|
Petite chirurgie
|
1
|
Nyakakoma
|
0,84
|
0,00
|
5,00
|
0,84
|
0,00
|
0,30
|
2,50
|
2
|
Ishasha
|
1,00
|
0,00
|
6,00
|
1,00
|
0,00
|
0,30
|
2,50
|
3
|
Nyaruhange
|
0,75
|
0,00
|
5,00
|
0,00
|
0,00
|
0,75
|
1,30
|
4
|
Munyaga
|
0,75
|
0,00
|
5,00
|
0,00
|
0,00
|
0,75
|
1,30
|
5
|
Camps 5heures
|
0,84
|
0,00
|
5,00
|
0,84
|
0,00
|
0,30
|
2,50
|
6
|
Nyamilima
|
1,00
|
0,00
|
6,00
|
1,00
|
0,00
|
0,30
|
2,50
|
7
|
Buramba
|
0,75
|
0,00
|
5,00
|
0,00
|
0,00
|
0,75
|
1,30
|
8
|
Kisharu
|
0,84
|
0,00
|
5,00
|
0,84
|
0,00
|
0,30
|
2,50
|
9
|
Nyakahanga
|
0,75
|
0,00
|
5,00
|
0,00
|
0,00
|
0,75
|
1,30
|
10
|
Katwigururu
|
0,84
|
0,00
|
5,00
|
0,84
|
0,00
|
0,30
|
2,50
|
11
|
Kiseguru
|
0,75
|
0,00
|
5,00
|
0,00
|
0,00
|
0,75
|
1,30
|
12
|
Nyabanira
|
0,84
|
0,00
|
5,00
|
0,84
|
0,00
|
0,30
|
2,50
|
Source : Tarifs spécifiques des centres de
santé
4. B. Le cout des services de sante au niveau de
l'HGR
SERVICE
|
PRIX EN $
|
Opération mineur
|
15
|
Opération moyenne
|
30
|
Opération majeure
|
75
|
Césarienne
|
50
|
Echographie
|
10
|
Laboratoire
|
3
|
Radiographie
|
10
|
Suivi medico- infirmier
|
1,5
|
CC Médecin
|
30
|
Observation
|
2
|
Salle privé
|
5
|
Source : Tarifs spécifiques de l'HGR
J
ANNEXE 5. Appréciation de ressources
matérielles
N°
|
Structure
|
Frigo
|
Microscope
|
Lits
|
Véhicule
|
Moto
|
Vélo
|
1
|
BCZ
|
2
|
0
|
0
|
1
|
4
|
2
|
2
|
HGR
|
2
|
3
|
107
|
0
|
0
|
1
|
3
|
Nyakakoma
|
1
|
2
|
12
|
0
|
0
|
8
|
4
|
Ishasha
|
1
|
2
|
15
|
0
|
0
|
4
|
5
|
Nyaruhange
|
1
|
2
|
12
|
0
|
0
|
16
|
6
|
Munyaga
|
1
|
1
|
27
|
0
|
0
|
18
|
7
|
Nyamilima
|
1
|
1
|
35
|
0
|
0
|
4
|
8
|
Buramba
|
1
|
1
|
23
|
0
|
0
|
23
|
9
|
Kisharu
|
1
|
1
|
24
|
0
|
0
|
29
|
10
|
Nyakahanga
|
1
|
1
|
12
|
0
|
0
|
24
|
11
|
Katwiguru
|
1
|
1
|
6
|
0
|
0
|
31
|
12
|
Kiseguro
|
1
|
1
|
12
|
0
|
0
|
18
|
13
|
Nyabanira
|
1
|
1
|
18
|
0
|
0
|
20
|
14
|
Postes de santé
|
0
|
1
|
10
|
0
|
0
|
4
|
TOTAL ZS
|
15
|
18
|
813
|
1
|
4
|
202
|
Source : Rapport du CA 2011
|