ABSTRACT
The Cameroonian economy is currently faced with the objective
of fighting poverty. Poverty as defined is the insatisfaction of access to
resources, the gender integration approach which is presented here like an
example or an instrument to fight against poverty. The study titled
«Analyzing women access to financial services by Microfinance Institution
of the A3C Network» had as the major objective to analyse the
accessibility of financial services by women. The study was also to examine the
financial needs of women; the various services offered by the institution as
well as the socio-economic factors that limit women access to financial
services. The study was carried out from March to September 2012. Data on the
financial services offered by A3C Network, as well as the socioeconomic
characteristics of respondents were obtained with the aid of well structured
pretested questionnaires. Results obtained showed that A3C Network as
Microfinance Institution offers five financials services to its members.
Further results showed that 31.29% women obtain credit to finance their
business, 21.56% for agriculture while 7.22% obtain credit to pay children's
school fees. The study also showed that 32% of respondents have never received
training on credit activities. Further analysis showed a significant difference
of credit demand and received, savings between members of A3C and non members.
Also low level of education, lack of access to and control of productive
resources, lack of collaterals were some factors identify as limiting women
access. Despite the efforts made to enhance the accessibility of women to the
financial services of Network of the Microfinance Institution A3C, women
continue to be influenced by their family responsibilities and their fragile
nature which contributes to and limit their access to financial services. It
could therefore be recommended that actors on accessibility of women to
financial services adapt their services to meet socio economic and cultural
needs of women aiming at ameliorating livelihood.
Keywords : Microfinance ; Financial
services; Microfinance Institutions ; Credit and Gender
CHAPITRE 1
INTRODUCTION
1.1. CONTEXTE DE L'ETUDE
Au regard de sa diversité géographique,
climatique et écologique, le Cameroun est un pays doté d'un grand
potentiel agricole, et économique. Malgré ses richesses
naturelles, le Cameroun a depuis les années 1980, sombré dans une
crise profonde marquée par des changements politiques et sociaux, mais
aussi par une détérioration de la situation économique
accentuée notamment par la baisse des prix des principaux produits
d'exportation et des revenus pétroliers (Banque Mondiale,1995).
Parlant de changements économiques et financiers, Mbaye
(2004) précise que le vide financier laissé par les banques
classiques et commerciales après l'imposition des Programmes
d'Ajustement Structurel (PAS), l'arrêt des subventions et la fin des prix
garantis (Nations Unies,1991) par les institutions de Breton Wood aux pays
africains ont permis l'éclosion des institutions de microfinance.
Institutions qui se veulent être une formule intermédiaire entre
les tontines traditionnelles et les banques classiques. Soutenue par les
bailleurs de fonds, la microfinance s'est ainsi
généralisée dans les pays pauvres après le
succès de la Grameen Bank au Bangladesh qui a su s'imposer dans un
contexte de grande pauvreté.
Malgré cette éclosion des établissements
de microfinance, le potentiel agricole important dont dispose le Cameroun et
l'autosuffisance alimentaire relative au plan national, la famine et la
pauvreté demeurent des réalités manifestes dans certaines
régions du Cameroun, notamment en milieu rural où vit plus de 70%
de la population (Moulende, 2003).
Parmi les préoccupations ou stratégies
jugées fondamentales pour vaincre le défi de la famine et de la
pauvreté, figure en bonne place la question d'accès aux
ressources. En effet, l'OCDE(2004) et le PNUD(1999) inspirés par les
travaux d'Armatya (1995) sur la théorie du bien-être,
appréhende la pauvreté comme étant une « absence
de capacités (CAD, 1997) » voire une « absence de
possibilités d'accès aux ressources » (PNUD, 1999).
Quatre principaux types de ressources sont jugés essentiels pour
élargir les possibilités d'accéder à un meilleur
bien-être : le capital naturel ou physique, le capital humain, le
capital social et le capital financier.
Selon Ribot et Peluso (2003), le capital naturel est le droit
d'utilisation des ressources naturelles, et le capital humain est l'ensemble
des connaissances, qualifications, compétences et
caractéristiques individuelles qui facilitent la création du
bien-être personnel, social et économique (OCDE, 2004). Et parlant
du capital social, Bonnewitz (2002) le définit comme étant un
ensemble de relations « socialement utiles » qui peuvent être
mobilisées par les individus ou les groupes dans le cadre de leur
trajectoire professionnelle et sociale. Par ailleurs Pineault (2002)
inspiré par les travaux de Hilferding (1970) appréhende le
capital financier comme l'ensemble des rapports sociaux qui bouleversent et
restructurent des formes institutionnelles aussi fondamentales à
l'économie capitaliste que sont la monnaie, le crédit ainsi que
la propriété. Par conséquent le faible accès ou le
non contrôle de l'un ou l'autre type de ces capitaux ou ressources
détermine des poches ou niches d'incapacité et contribue à
accentuer la pauvreté.
En effet, lutter contre cette criarde pauvreté des
populations rurales, améliorer leur sécurité alimentaire
et nutritionnelle, accroître leurs revenus et renforcer leur
capacité de résistance, tel est le but du Fonds International de
Développement Agricole (FIDA). Fonds qui par ailleurs se donne pour
objectif au Cameroun de contribuer à l'allègement de la
pauvreté à travers : (i) Le renforcement des institutions et
organisations rurales impliquées dans la gestion des ressources
naturelles, la finance rurale, la commercialisation et la transformation des
produits agricoles et (ii) La promotion des partenariats durables entre les
services techniques de l'Etat, le secteur privé et la
société civile de même que les ONG et les organismes de
base (FIDA, 2008).
C'est ainsi que le Projet d'Appui au Développement de
la Microfinance Rurale (PADMIR) a été conçu comme
instrument opérationnel de lutte contre la pauvreté et de
promotion du développement rural grâce à l'appui du FIDA,
pour améliorer l'environnement de la microfinance et faciliter
l'accès des ruraux aux services financiers particulièrement les
jeunes et les femmes.
Cependant, face aux garanties imposées par les
institutions de microfinance pour accéder aux crédits, les femmes
représentent un risque dans la mesure où elles ne disposent pas
de ressources garantissant le remboursement (Duval, 2002) d'une part, et
d'autre part, des études ont démontré que le crédit
est moins accessible aux femmes qu'aux hommes lorsque les ONG prennent de la
maturité et deviennent des institutions formelles (Etablissement de
Microfinance) à but lucratif (Cheston, 2006; Lynch et
Schneider-Moretto, 2008).
C'est donc suite à cette
« exclusion » plus ou moins manifeste des femmes
aux services financiers et au « processus de libéralisation de
l'économie dans lequel s'est engagé le Cameroun dès 1992
pour essayer de juguler la crise économique (Belibi,
2002) ».C'est ainsi que certains bailleurs de fonds notamment le
FIDA(2009) recommandent aux réseaux d'établissements de
microfinance partenaires d'être sensibles aux préoccupations des
femmes en ce qui concerne les offres de leurs services.
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