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Analyse de l'accessibilité des femmes aux services financiers auprès des établissements de microfinance du réseaux A3C

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par Christian ELOUNDOU ETOUNDI
Université de Dschang - Ingénieur en Agroéconomie 2013
  

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Tableau 26 : Comparaison de l'épargne mobilisée entre membres et non membres des

CVECA

 

êtes-vous membre ?

N

Moyenne

Ecart-type

Combien avez vous épargné cette année?

Oui

250

80408,08

193254,436

Non

250

15468,00

55910,257

Où Tcal=5, 104 au ddl= 448 et le niveau de confiance est à 90%

Il y'a une différence significative à 10% entre la moyenne de l'épargne mobilisée chez les membres et chez les non membres des CVECA.

La question de confidentialité de l'épargne peut être la raison principale de cette différence. Mais aussi la quête d'une garantie à contracter le crédit.

En somme la raison de la non adhésion des femmes à des services financiers de « proximité » (Gentil, 2002) peut s'expliquer par le fait que toutes les femmes n'ont pas encore adopté cette innovation (Rogers,1983) de sécurité des fonds et de recherche des sources de financement auprès des CVECA pour une augmentation de revenus. Or, les tests ci-dessous montrent bien que les membres demandent plus, reçoivent plus et épargnent plus d'argent pour se faire ce que Parrot(1998) appelle une « épargne de précaution » dans le but de sortir de la précarité dans laquelle elles sont plongées.

En définitive l'étude a été schématisée de la manière suivante :

Figure 8: Schémas de l'étude sur l'accessibilité des femmes aux services financiers dans la

Région du Centre-Cameroun

Haut de la figure : Les femmes rurales ont des besoins qui sont la résultante :

- des besoins de leurs enfants (santé, frais de scolarité, alimentation, habillement...etc) ;

- de leurs conjoints qui expriment des demandes de fonds pour les activités d'exploitation agricole en général (achat d'intrants, main-d'oeuvre et commercialisation des produits) et des recouvrements de dettes de ces derniers puisque les femmes ayant parfois honte à la place de leurs maris, préfèrent rembourser les créances de ces derniers;

- de leurs propres besoins d'investissement dans les Activités Génératrices de Revenus tels que : l'agriculture, le petit commerce, la transformation des produits (bâton de manioc, couscous de manioc, tapioca...), on peut aussi citer les besoin d'investissement de leurs enfants.

Centre : Nanties de toutes ces charges, les femmes rurales sont obligées d'aller auprès des EMF pour celles qui en sont membres ou auprès des sources de financements informelles afin de prendre de l'argent, pour le bien être de leur ménage

Coté droit de la figure : Aux besoins ci-dessus viennent s'ajouter les contraintes d'accès au financement des femmes à savoir :

· Le manque de formation : Cette contrainte est plus ou moins la cause de la non mobilisation des femmes autour des offres financières de leurs EMF. Le poste de trésorier étant la seule fonction généralement occupée par les femmes dans les COGES sur les 6 ou 8 à pouvoir. Or, ce sont ces membres du COGES qui reçoivent le plus de formation des bailleurs de fonds. Elles sont par là exclues en majorité des enseignements sur les avantages des services financiers qui sont pourtant une grande motivation pour l'accès à ces services ;

· Les garanties parmi lesquelles : les garanties matérielles (motos, ustensiles de cuisine, exploitation agricole...etc) et morales (avaliste) limitent l'accès des femmes aux services financiers ;

· Les frais d'adhésion élevés : Les CVECA aujourd'hui ont des frais d'adhésion compris entre 7 000 et 9 000 Fcfa contre la gratuité dans les associations, ce qui poussent ainsi les femmes à aller s'inscrire dans les tontines où leur épargne n'est pas sécurisée et les crédits octroyés sont relativement plus bas.

· Le faible accès et contrôle des ressources productives : la terre constitue la principale ressource productive que les femmes ne possèdent et ne contrôlent pas dans les ménages, ce qui ne garantie pas une pratique de l'agriculture et des ressources financières permanentes et continues ;

· L'auto-exclusion des femmes : les femmes se considèrent parfois marginalisées par les hommes au point où bien qu'ayant un compte d'épargne fourni, condition essentielle d'accès aux services financiers, elles ne demandent pas de crédits à la caisse, par peur de s'endetter déclarent-elles ;

· La rigueur dans les conditions d'octroi des services : les conditions regroupent les frais d'adhésion, les garanties plus les cautions de demande des services ;

Le manque de solidarité de la caisse : les cérémonies heureuses ou malheureuses sont les endroits indiqués pour la manifestation en grande pompe d'une solidarité à un membre. Or, les textes des caisses ne prévoient pas l'assistance physique à un membre, ce qui attire beaucoup de femmes dans d'autres associations où règnent ruses et manque de sécurité des fonds.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo