4.4.6. Motivation à
être membre
Les motivations des membres à adhérer à
la caisse peuvent être aussi analysées comme condition pouvant
limiter l'accès des femmes aux services financiers dans la mesure
où si elles ne voient pas transparaitre ce qu'elles cherchent, elles ne
viendront jamais souscrire à un produit.
Figure
7: Répartition des membres selon leurs motivations à
adhérer à la CVECA
De cette figure 7, il ressort que les femmes viennent à
la caisse pour bien garder leur argent ; pour garder leur argent ensuite
prendre les crédits et pour bien gérer leur argent, ces
motivations ont été déclarées respectivement
à 50%, 25% et 18%. Ces chiffres viennent donc confirmer la position des
femmes à ne garder que leur argent dans la caisse sans pour autant
prendre de crédits car seulement 6% de femmes sont motivées
à cause des crédits qui leurs sont accordés.
Pour bien comprendre ces motivations des femmes à
adhérer à la caisse, il faudrait voir comment ces
dernières sont devenues membre dans ces EMF à travers le tableau
21.
Tableau 21: Répartition des membres selon leurs
réponses à la question « comment êtes-vous
devenus membre? »
Réponses
|
Membres
|
Effectifs
|
%
|
J'ai été encouragé par mon mari
|
81
|
32,40
|
On nous a sensibilisés au village
|
124
|
49,60
|
C'est ma famille qui m'a encouragé
|
5
|
2,00
|
Par moi même
|
40
|
16,00
|
Total
|
150
|
100,00
|
Il ressort du tableau 21 que les femmes sont devenues membres
en majorité par des campagnes de sensibilisation soit 49,60%, 32,40% par
l'implication de leurs conjoints. Ces hommes qui encouragent leurs compagnes
à être membre à la CVECA ont des intérêts
cachées puisque dans notre enquête, certaines femmes ont
déclaré hors interview que : « si je suis
membre de cette caisse c'est pour servir de deuxième carnet à mon
mari ». Cette « main cachée du
conjoint » dans l'octroi de crédit des femmes cause un
réel problème à leur autopromotion. Et de là on
pourrait mieux comprendre les volumes suscités de crédits
accordés par genre. Ceci vient rejoindre les écrits de Khandker
(1998) qui rapporte que la grande majorité des femmes ayant
bénéficiées du crédit au Bangladesh en avaient
confié la gestion à leur mari, ce qui permet à Osmani
(1998) de conclure que les femmes ont souvent des possibilités
limitées d'utilisation de leur crédit.
Cette situation du contrôle des fonds dans le
ménage a été une question importante dans l'enquête
et les différentes déclarations des répondantes sont
consignées dans le tableau 22.
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