4.2.1. Activités
nécessitant des financements externes
Les réponses des enquêtées à la
question de savoir « quelles sont vos activités qui
nécessitent un financement externe ? », sont
consignées dans le tableau 13.
Tableau 13: Activités des enquêtées
nécessitant des financements externes
Activités
|
Membres
|
Non-membres
|
Total
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Agriculture
|
130
|
52,00
|
168
|
67,20
|
298
|
59,60
|
Commerce
|
65
|
26,00
|
35
|
14,00
|
100
|
20,00
|
Cérémonie (fêtes, deuil..etc)
|
55
|
22,00
|
47
|
18,80
|
102
|
20,40
|
Total
|
250
|
100,00
|
250
|
100,00
|
500
|
100,00
|
De ce tableau 13, il ressort que quelque soit le groupe
considéré la majorité de femmes a besoin des financements
pour les activités agricoles soit 59,60% des enquêtées, et
cette agriculture est de subsistance comme il a été
mentionné plus haut. Cent femmes soit 20% déclarent vouloir des
financements soit pour transporter leurs marchandises pour les grands
marchés environnants soit pour la transformation en produits
dérivés. Approximativement 20% d'enquêtées ont
besoin des financements externes pour les activités dites
« subites » telles que les deuils ou les contributions
à un événement de la famille (mariage, dot ou encore les
fêtes de sortie d'apprentissage). Ceci vient renforcer l'idée
selon laquelle les regroupements en milieu rural sont beaucoup plus
coloriés par un caractère de solidarité, et rejoint ainsi
les propos de Fletschner et Kenney (2011) pour ce qui est de la fonction de la
femme dans les normes culturelles et la responsabilité familiale qui
l'amène à occuper une place de choix dans les
cérémonies de solidarité.
Concernant la formation par la caisse de ses membres, 36% de
femmes membres des EMF désirent être formées en
éducation financière et en gestion des projets pour
accroître leurs revenus.
Après des entretiens avec les autorités locales,
les extraits suivants ont été ressortis : le Chef d'un
village enquêté déclare que « les femmes de
notre village ont besoin d'argent pour nous aider à envoyer notre
progéniture à l'école », un de ses notables
continue en disant : « les besoins des femmes, sont les
besoins du ménage, car vous êtes sans ignorer que les femmes de la
région du centre dépensent plus sur leurs enfants que le
père même ».
Cette déclaration, rejoint les pensées de
Cheston et Kuhn (2006) dans leur article Le renforcement du pouvoir
d'action des femmes par la Microfinance où ils affirment
que « le rôle traditionnel des femmes est de fournir la
nourriture, les vêtements, l'argent de poche pour les enfants, les
ustensiles de cuisine et de nettoyage ».
Pour renforcer les propos de ces auteurs, les notables d'un
village de l'étude disent que : « s'il fallait
classifier les besoins des femmes par priorité, on commencerait
certainement par la nutrition des enfants, les fonds de commerce, les fonds
pour pallier aux problèmes de santé de la famille et enfin un peu
d'argent pour se rendre belle ».
Plus loin, un responsable de caisse affirme
que : « les femmes ont en majorité besoin
d'argent pour aller résoudre les problèmes de leurs maris ou
encore de leurs enfants. Quand tu vois une femme plusieurs fois à la
caisse pour le crédit, c'est que son mari a une main cachée
derrière cette demande ». Il continue en expliquant que les
femmes ont des besoins d'argent pour relancer leurs petites affaires
économiques (agriculture, commerce, couture) ayant pour finalité
la résolution des petits problèmes sociaux du foyer. Les services
financiers devraient donc mettre sur pieds des produits qui sont flexibles et
propres aux besoins des femmes (Matin et al., 2002) en
éliminant s'il est possible la main cachée des
conjoints.
Une délégué d'AFAC répond à
la question de besoins des femmes en disant que ces dernières ont besoin
de crédits de plus d'un an, ou encore des crédits à moyen
terme pour mener des grandes activités économiquement rentables.
Elle argumente cela en disant : « Si on donne à
un groupe 1 000 000 Fcfa, pour rembourser petit à petit
pendant trois ans, ah c'est que toutes les femmes seront capables de rembourser
et de faire quelque chose d'important avec cet argent »
En somme, les besoins en financement des femmes sont
généralement de trois ordres qu'elles soient membres ou non
membres d'un EMF et peuvent être classifiés de la manière
suivante : en premier lieu nous avons les besoins sociaux (la
scolarité des enfants, la santé, la nutrition et l'habitat),
ensuite les besoins en fonds de roulement pour les Activités
Génératrices de Revenus (l'agriculture, le commerce, la couture,
la coiffure etc... ) et enfin les besoins du conjoint(recouvrement des
créances, assistance à une cérémonie ou encore
investissement dans les cultures de rente).
Notons cependant que ce dernier besoin prime sur tous les
autres selon que la femme soit plus ou moins influencée par son
conjoint.
|