Analyse de l'accessibilité des femmes aux services financiers auprès des établissements de microfinance du réseaux A3C( Télécharger le fichier original )par Christian ELOUNDOU ETOUNDI Université de Dschang - Ingénieur en Agroéconomie 2013 |
2.4. REVUE DE LA LITTERATUREAfin de mieux cerner les contours de cette étude, il a été jugé judicieux d'entrer dans la littérature existante et disponible pour mieux appréhender : (i) la microfinance au Cameroun, (ii) l'accès aux services financiers en milieu rural, (iii) la microfinance et le genre ainsi que (iv) le débat entre welpharistes et institutionnalistes en microfinance. 2.4.1. La microfinance au CamerounAu Cameroun, la microfinance sous sa forme traditionnelle (tontine) date de plus d'un siècle. Cependant, elle a démarré de manière formelle en 1963 avec la création de la première coopérative d'épargne et de crédit (dite « credit union » ou caisse populaire) dans la zone anglophone du pays sous l'impulsion de missionnaires hollandais (Elouna, 2007).Le même auteur continue en disant que la microfinance n'a cependant connu un essor remarquable et ne s'est diversifiée qu'à partir du début des années 90 à la faveur de la loi N°92/2006 du 14 Aout 1992 relative aux Sociétés Coopératives et aux Groupes d'Initiatives Communes ainsi que le décret N°92/455/PM du 23 novembre 1992 fixant les modalités d'application de la loi précitée annulant pratiquement la vieille loi N°73/15 du 7 décembre 1973 portant sur le statut des sociétés coopératives au Cameroun et son décret d'application N°74/874 du 29 octobre 1974 . Ce qui va conduire à de nombreuses innovations et diversifications dans le secteur de la Microfinance. Ainsi, d'autres types d'institutions apparurent telles que : · les institutions développées de manière endogène comme les MC² (Mutuelles Communautaires de Croissance) avec l'assistance technique de l'ONG Appropriate Development for Africa Foundation ( ADAF) sous le parrainage d' Afriland First Bank ; · les Caisses Villageoises d'Epargne et de Crédit Autogérées (CVECA) et les Caisses d'Epargne et de Crédit Autogérées(CECA) qui ont formé le réseau A3C appuyées par l'ONG Microfinance et Développement (MIFED) à travers le Projet Crédit Rural Décentralisé du Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural, la BICEC et deux institutions françaises : le Centre International pour le Développement et la Recherche et l'Agence Française de Développement ; · les Coopec (Coopératives d'Epargnes et de Crédits) exclusivement pour femmes notamment : les Coopératives d'Epargne et de Crédit pour Promotrices (CEC Prom) avec l'appui de l'Agence Canadienne pour le Développement International ( ACDI) et la Mutuelle Financière de Femmes Africaines (MUFFA) qui est appuyée par Afriland First Bank et l'ONG ADAF ; · les institutions qui n'offrent que du crédit, cas d'ACEP Cameroun (aujourd'hui transformé en Etablissement de Microfinance de deuxième catégorie), Cameroon Gatsby Foundation (CGF) et Advans Cameroun qui a été créé en août 2006 avec la Société Générale de Banques au Cameroun(SGBC) comme actionnaire ; · de nombreux projets de développement ou agro-industriels avec un volet crédit. C'est le cas de la Société de Développement du Coton (SODECOTON), de la South-West Développement Authority (SOWEDA), PREPAFEN, etc... Au regard de tout cela Ongolo (2011) affirme que la microfinance a connu un essor prodigieux au cours de ces dernières années. Il continue dans cette lancée en disant qu'elle se restructure lentement en consolidant les acquis du passé. Néanmoins, le secteur de la Microfinance reste exposé principalement à l'exercice illégal de l'activité de Microfinance. En effet, certaines structures évoluent sans agrément et d'autres agréées pour l'exercice des activités de Microfinance de 1ère catégorie se risquent à la réalisation des opérations dévolues aux EMF de 2ème catégorie. Cette situation est préjudiciable à l'image du secteur et a souvent conduit à la fermeture de nombreux EMF. Par conséquent, l'évolution des activités en ressort quelque peu timorée (Ongolo, 2011). Au 31 décembre 2010, le secteur de la microfinance compte 440 EMF repartis en 186 EMF indépendants et 254 EMF affiliés à un réseau. Le secteur dispose de cinq (5) réseaux agréés : CAMCCUL (177 EMF), CVECA Centre (33 EMF) et CVECA Grand Nord (8 EMF), CMEC Ouest (19 EMF), CMEC Nord-Ouest (8 EMF). Le secteur est dominé par les EMF de première catégorie qui représentent 94 % des établissements agréés au Cameroun. Un réseau CMEC Grand-Nord (9 EMF) ayant eu l'avis conforme de la COBAC n'est encore agréé (Ongolo, 2011). Parlant de couverture géographique, le Ministère des Finances à travers sa direction chargée du trésor estime que les EMF déploient leurs activités à travers 998 agences dont 525 sont installées en zone urbaine et 473 en zone rurale. Les implantations urbaines se retrouvent principalement à Douala (169) et à Yaoundé (155 agences). Ces points de vente sont généralement ouverts par les EMF de 1ère catégorie (718 agences), en particulier par ceux évoluant en réseau qui recensent 389 agences dont 230 pour le réseau CAMCCUL. L'extension des activités a été, en partie, freinée par la baisse du nombre de guichets. Celui-ci est passé de 1 111 à fin septembre 2007 à 983 à fin 2008. L'augmentation de la clientèle constatée lors de la dernière enquête se poursuit en 2008, malgré la réduction du nombre de guichets. En dépit d'un recul passager constaté entre la dernière enquête et le 31 décembre 2007 (54 828 clients), la clientèle du secteur enregistre une croissance de 18% en variation annuelle au 31 décembre 2008, pour s'établir à 1 073 621 clients (Ongolo, 2011). |
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