UNIVERSITE DE DSCHANG
THE UNIVERSITY OF DSCHANG
FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES
AGRICOLES
FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES
DEPARTEMENT D'ECONOMIE RURALE
DEPARTMENT OF AGRICULTURAL ECONOMICS
ANALYSE DE L'ACCESSIBILITE DES FEMMES AUX SERVICES FINANCIERS
AUPRES DES ETABLISSEMENTS DE MICROFINANCE DU RESEAU A3C
Mémoire de fin d'études
présenté en vue de l'obtention du Diplôme
d'Ingénieur Agronome
Option: ECONOMIE ET SOCIOLOGIE RURALES
Par:
ELOUNDOU ETOUNDI CHRISTIAN
Ingénieur des Travaux Agricoles
Matricule : CM04-07ASA0077
Janvier 2013
UNIVERSITE DE
DSCHANG
THE UNIVERSITY
OF DSCHANG
FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES
AGRICOLES
FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES
DEPARTEMENT D'ECONOMIE RURALE
DEPARTMENT OF AGRICULTURAL ECONOMICS
ANALYSE DE L'ACCESSIBILITE DES FEMMES AUX SERVICES FINANCIERS
AUPRES DES ETABLISSEMENTS DE MICROFINANCE DU RESEAU A3C
Mémoire de fin d'études
présenté en vue de l'obtention du Diplôme
d'Ingénieur Agronome
Option: ECONOMIE ET SOCIOLOGIE
RURALES
Par:
ELOUNDOU ETOUNDI CHRISTIAN
Ingénieur des Travaux Agricoles
Matricule : CM04-07ASA0077
Superviseur
Co-Superviseur
Dr. Fon Dorothy Engwali
Dr. Bime Mary-Juliet
Chargée de Cours-FASA
Chargée de Cours-FASA
Encadreur
M. Nkouenkeu Thomas
Coordonnateur National
du PADMIR
Janvier 2013
FICHE DE CERTIFICATION DES
CORRECTIONS APRES SOUTENANCE
Le présent mémoire a été revu et
corrigé conformément aux observations du jury.
Visa du Président du Jury :
Date :...............................................
Visa du Superviseur :
Visa du Chef de Département
Date :....................................
Date :....................................
DEDICACE
« Je dédie avec beaucoup d'affection ce
travail à mes parents :
Eloundou Etoundi Charles et Nyangono
Angéline »
REMERCIEMENTS
La réalisation de ce travail de recherche a
été possible grâce à la précieuse
contribution de nombreuses personnes notamment à :
Ø Dr. Fon Dorothy Engwali, Chargée de Cours
à la FASA, pour avoir consenti à superviser cette étude
avec rigueur et patience, malgré ses nombreuses occupations ;
Ø Dr. Bime Mary-Juliet, Chargée de Cours
à la FASA, pour avoir accepté de co-superviser cette
étude ;
Ø Monsieur Thomas Nkouenkeu, Coordonnateur National du
Projet d'Appui au Développement de la Microfinance Rurale (PADMIR), pour
avoir répondu favorablement à la demande de stage ;
Ø Tout le personnel du PADMIR et
particulièrement :
- Madame Misse née Marigoh Hélène,
Responsable Suivi et Evaluation, d'avoir assuré l'orientation puis le
suivi de ce travail et mon imprégnation au sein de l'Unité
de Coordination du Projet,
- Monsieur Ernest Essomba, Responsable Administratif et
Financier, pour la fourniture des fonds nécessaires à la
réalisation de ce travail ;
- Madame Feudjio née Ndogmo Josée Cécile,
Responsable National Microfinance, pour ses conseils et ses cours
édifiants en microfinance et en administration ;
- Madame Djidja Garga, Responsable Régional
Microfinance, pour ses multiples conseils ;
- Le personnel d'appui notamment : Mme Djiki Viviane,
Assistante de Direction; Mme Yene Alice, Secrétaire ; Mme Iya, la
Comptable ; Régine, Agent d'Entretien, les vigils Abdoulaye,
Mouche et Christophe et enfin les Chauffeurs Hilaire, Bernard, Aaron, Metou
entre autres pour leur disponibilité et leurs conseils.
Ø Tout le personnel de la direction du réseau
A3C :
- Monsieur Zanga, PCA du réseau, pour sa
disponibilité et les facilités de travail offertes par sa
structure ;
- Monsieur Aloys Mballa, Directeur, pour ses multiples
relectures et les orientations qu'il a bien voulu donner à ce
travail ;
- Monsieur Moune Patrice, Directeur Adjoint, pour la
planification du calendrier de descente qu'il a accepté de faire dans
les caisses.
Ø Tous les Comités de Gestion des caisses de la
zone d'étude, pour leur accueil, leur soutien moral et leur
disponibilité ;
Ø Toutes les femmes et les autorités locales qui
ont bien voulu répondre aux questions durant les enquêtes
menées dans leurs localités respectives ;
Ø Tout le corps enseignant de la FASA de
l'Université de Dschang, pour leurs enseignements et leurs
conseils ;
Ø Tous les camarades de la 15e promotion, et
particulièrement ceux de l'option Economie et Sociologie
Rurales ;
Ø Mes frères et amis : Serge, Alain,
Edwige, Flavien, Ngono, Kouna, Charles, Marie, Thierry, Junior, Flore, Patrick,
Rodrigue, Christophe, Casimir, Kevin, Pascal, Florence, Lucrèce, Adjara
et Tatiana ;
Ø Enfin, à tous ceux que je n'ai pas cité
ici, mais qui m'ont certainement apporté une contribution à la
finalisation de cette étude.
A tous, je renouvelle mes sincères
remerciements !
TABLE DES MATIERES
FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU
TRAVAIL
iii
FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES
SOUTENANCE
ii
DEDICACE.....................................................................................................
iii
REMERCIEMENTS
iv
TABLE DES MATIERES
vi
LISTE DES TABLEAUX
ix
LISTE DES FIGURES
x
LISTE DES PHOTOS
xi
ABREVIATIONS ET SIGLES
xii
RESUME..................
xiv
ABSTRACT....
xv
CHAPITRE
1:
INTRODUCTION
1
1.1.CONTEXTE DE L'ETUDE
1
1.2.PROBLEMATIQUE
3
1.3.OBJECTIFS
4
1.4.IMPORTANCE DE L'ETUDE
4
1.5.ORGANISATION DU MEMOIRE
5
CHAPITRE 2:
PRESENTATION DU RESEAU A3C, CLARIFICATION DES
CONCEPTS, CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LALITTERATUR
3
2.1. PRESENTATION DU RESEAU A3C
6
2.1.1. Présentation des CVECA et CECA
8
2.2. CLARIFICATION DES CONCEPTS
9
2.2.1.Microfinance
9
2.2.2. Etablissement de Microfinance(EMF)
10
2.2.3. Services Financiers
11
2.2.4. Crédit
11
2.2.5. Epargne
12
2.2.6. Milieu rural
12
2.2.7. Genre
12
2.3. CADRE THEORIQUE : La théorie du bien
être
13
2.4. REVUE DE LA LITTERATURE
15
2.4.1. La microfinance au Cameroun
16
2.4.2. L'accès aux services financiers en
milieu rural
18
2.4.3. Microfinance et genre
19
2 .4.4. Débat entre welpharistes et
institutionnalistes en microfinance
21
CHAPITRE 3 :
METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
3
3.1. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
23
3.1.1. Milieu physique
23
3.1.2. Environnement socio-économique
23
3.2. INFORMATIONS, DONNEES ET LEURS SOURCES
26
3.2.1. Sources des données secondaires
26
3.2.2. Sources des données primaires
26
3.2.2.1. Les questionnaires
26
3.2.2.2. Les guides d'entretien
27
3.3. CHOIX ET TAILLE DE L'ECHANTILLON
27
3.3.1. Population d'étude
27
3.3.2. Unité d'analyse
28
3.3.3. Echantillonnage
28
3.4.4. Traitement des données
30
3.5. REALISATION DES OBJECTIFS
30
CHAPITRE 4 :
RESULTATS ET DISCUSSIONS
3
4.1. CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES ENQUETEES
32
4.1.1. Age
32
4.1.2. Statut matrimonial
32
4.1.3. Niveaux d'étude des
enquêtées
33
4.1.4. Activités principales
34
4.1.5. Activités secondaires
35
4.1.6. Taille du ménage
35
4.1.7. Revenus annuels
36
4.2. BESOINS FINANCIERS DES FEMMES, MEMBRES ET NON
MEMBRES DES EMF DU RESEAU A3C.
37
4.2.1. Activités nécessitant des
financements externes
37
4.2.2. Utilisation des crédits octroyés
39
4.3. SERVICES FINANCIERS OFFERTS PAR LE RESEAU A3C.
41
4.3.1. Les produits d'épargne
41
4.3.2. Les produits de crédit
44
4.3.3. Les AFAC : service destiné aux
femmes
46
4.4. CONDITIONS SOCIO-ECONOMIQUES LIMITANT L'ACCES DES
FEMMES AUX SERVICES FINANCIERS
48
4.4.1. Contrôle des ressources foncières
48
4.4.2. Accès à la formation et aux
conseils de gestion
49
4.4.3. Conditions d'offre de services financiers dans
les CVECA
50
4.4.4. Garanties
52
4.4.5. Auto-exclusion des membres
53
4.4.6. Motivation à être membre
55
4.4.7. Raisons de la non adhésion des femmes
57
4.4.7.1. Tests de comparaison des moyennes
58
4.4.7.1.1. Différences entre les
moyennes : Montant de crédits demandés des membres et des
non membres des CVECA.
58
4.4.7.1.2. Différences entre les
moyennes : Montants de crédits reçus des membres et des non
membres
59
4.4.7.1.3. Différences entre les
moyennes : Epargne mobilisée chez les membres et chez les non
membres.
59
CHAPITRE 5 :
SOMMAIRE, CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
3
5.1. SOMMAIRE
63
5.2. CONCLUSION
64
5.3. RECOMMANDATIONS
64
BIBLIOGRAPHIE
66
ANNEXES......
73
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1:
Répartition des caisses du réseau A3C dans la Région de
l'étude durant l'année
3
Tableau 2:
Répartition du volume de crédits accordés par genre en
2011
7
Tableau 3: Localisation
géographique des réseaux d'EMF partenaires du PADMIR
28
Tableau 4:
Répartition des membres des caisses d'étude par genre
29
Tableau 5:
Répartition de l'échantillon de l'étude par caisse
30
Tableau 6:
Réalisation des objectifs
31
Tableau 7:
Répartition des enquêtées selon l'âge
32
Tableau 8:
Répartition des enquêtées selon le statut matrimonial
33
Tableau 9:
Répartition des enquêtées par activité
principale
34
Tableau 10:
Répartition des enquêtées par activité
secondaire
35
Tableau 11:
Répartition des enquêtées selon la taille des
ménages
36
Tableau 12:
Répartition des enquêtées selon les intervalles de revenus
annuels
37
Tableau 13:
Activités des enquêtées nécessitant des financements
externes
38
Tableau 14: Montant de
dépôts dans les six caisses enquêtées du
réseau A3C pour l'année 2011
43
Tableau 15: Crédits
octroyés par caisse et par sexe
45
Tableau 16:
Répartition des enquêtées selon l'accès à la
formation et aux conseils de gestion
49
des AGR
49
Tableau 17: Conditions
d'offre de services financiers dans les CVECA
50
Tableau 18:
Répartition des épargnantes des CVECA selon les proportions de
prélèvement
51
des frais de tenue de compte
51
Tableau 19: Relation entre
épargnantes et celles ayant demandé un crédit à la
caisse
53
Tableau 20: Raisons
avancées par les femmes sur leur abstention aux demandes de
crédit
54
Tableau 21:
Répartition des membres selon leurs réponses à la question
« comment êtes-vous
56
devenus membre? »
56
Tableau 22:
Répartition des enquêtées selon la personne qui
contrôle les fonds dans le ménage
56
Tableau 23:
Répartition des non membres selon les raisons de leur non
adhésion à la CVECA
57
Tableau 24 :
Comparaison de moyennes des crédits demandés par les membres et
non
58
membres des CVECA.
58
Tableau 25 :
Comparaison de moyennes de crédits reçus des membres et non
membres
59
Tableau 26 :
Comparaison de l'épargne mobilisée entre membres et non membres
des
60
CVECA
60
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Autonomisation de
la femme
3
Figure 2: Localisation de
la région d'étude (Région du Centre)
25
Figure 3 :
Départements de la zone d'étude dans la Région du
Centre
26
Figure 4:
Répartition des enquêtées selon leur niveau
d'étude
33
Figure 5: Utilisation des
crédits octroyés aux femmes
40
Figure 6: Le contrôle
de la ressource foncière par les enquêtées
48
Figure 7:
Répartition des membres selon leurs motivations à adhérer
à la CVECA
55
Figure 8: Schémas de
l'étude sur l'accessibilité des femmes aux services financiers
dans la
61
LISTE DES PHOTOS
Photo 1: Petit commerce sur
l'axe routier Yaoundé-Ayos
3
Photo
2 :Présentation d'une Caisse Villageoise et de
Crédit Autogérée
41
Photo 3: Femmes de l'AFAC
en plein travail de transformation du manioc.
47
Photo 4: Exemple de
garanties saisies dans une CVECA
52
ABREVIATIONS ET SIGLES
A3C
|
: Association des CVECA et CECA du Centre
|
ACDI
|
: Agence Canadienne pour le Développement International
|
ACEP
|
: Agence de Crédit pour l'Entreprise
|
ADAF
|
: Appropriate Development for Africa Foundation
|
AFAC
|
: Association des Femmes Adhérentes de la CVECA
|
AFD
|
: Agence Française de Développement
|
AG
|
: Assemblée Générale
|
AGR
|
: Activités Génératrices de Revenus
|
AMC²
|
: Association des Mutuelles Communautaires de Croissance
|
ANEMCAM
|
: Association Nationale des Etablissements de Microfinance du
Cameroun
|
AVZ
|
: Agent de Vulgarisation de Zone
|
BICEC
|
: Banque Internationale du Cameroun pour l'Épargne et
le Crédit
|
CA
|
: Conseil d'Administration
|
CAD
|
: Comité d'Aide au Développement
|
CamCCUL
|
: Cameroon Cooperative Credit Union League
|
CCT
|
: Crédit Court Terme
|
CEC PROM
|
: Coopératives d'Épargne et de Crédit
pour Promotrices
|
CECA
|
: Caisse d'Épargne et de Crédit
Autogérée
|
CEMAC
|
: Communauté Economique et Monétaire d'Afrique
Centrale
|
CGAP
|
: Groupe Consultatif d'Assistance aux plus Pauvres
|
CGF
|
: Cameroon Gatsby Foundation
|
CIRD
|
: Centre International de Développement Rural
|
CMEC
|
: Caisse Mutuelle d'Epargne et de Crédit
|
CMT
|
: Crédit à Moyen Terme
|
CNMF
|
: Comité National de Microfinance
|
COBAC
|
: Commission Bancaire de l'Afrique Centrale
|
COGES
|
: Comité de Gestion
|
COOPEC
|
: Coopératives d'Épargnes et de
Crédits
|
CRATED
|
: Centre de Recherche et d'Appui Technique au
Développement
|
CS
|
: Conseil de Surveillance
|
CVECA
|
: Caisses Villageoises d'Epargne et de Crédit
Autogérée
|
DAT
|
: Dépôt à Terme
|
DAV
|
: Dépôt à Vue
|
DSCE
|
: Document de Stratégie de Croissance et de l'Emploi
|
EMF
|
: Etablissement de Microfinance
|
FAO
|
: Food and Agriculture Organisation
|
FASA
|
: Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles
|
FIDA
|
: Fonds International pour le Développement Agricole
|
FONADER
|
: Fonds National de Développement Rural
|
GIC
|
: Groupe d'Initiative Commune
|
IMF
|
: Institution de Microfinance
|
IRAD
|
: Institut de Recherche Agricole pour le
Développement
|
MER
|
: Micro Entreprise Rurale
|
MIFED
|
: Microfinance et Développement
|
MINADER
|
: Ministère de l'Agriculture et du Développement
Rural
|
MINEPAT
|
: Ministère de l'Economie, de la Planification et de
l'Aménagement du Territoire
|
MINEPIA
|
: Ministère de l'Elevage, des Pêches et des
Industries Animales
|
MINFI
|
: Ministère des Finances
|
MUFFA
|
: Mutuelle Financière de Femmes Africaines
|
OCDE
|
: Organisation de Coopération et de
Développement Economiques
|
OMD
|
: Objectifs du Millénaire pour le
Développement
|
ONG
|
: Organisation Non Gouvernemental
|
PADC
|
: Projet d'Appui au Développement Communautaire
|
PADFA
|
: Projet d'Appui au Développement des Filières
Agricoles
|
PADMIR
|
: Projet d'Appui au Développement Rural
|
PAS
|
: Plan d'Ajustement Structurel
|
PCA
|
: Président du Conseil d'Administration
|
PCRD
|
: Projet Crédit Rural Décentralisé
|
PE
|
: Plan d'Epargne
|
PNDRT
|
: Programme National de Développement des Racines et
Tubercules
|
PNUD
|
: Programme des Nations Unies pour le Développement
|
PNVRA
|
: Programme National de Vulgarisation et de recherche
Agricoles
|
PREPAFEN
|
: Projet de Réduction de la Pauvreté des Femmes
dans l'Extrême Nord
|
PTBA
|
: Programme de Travail et Budget Annuel
|
RENOUVO
|
: Réseau pour la Nouvelle Orthographe du
Français
|
SAP
|
: Société Africaine de Prévoyance
|
SFD
|
: Société Financière
Décentralisée
|
SGBC
|
: Société Générale de Banques au
Cameroun
|
SIP
|
: Société Indigène de
Prévoyance
|
SODECOTON
|
: Société de Développement du Coton
|
SOWEDA
|
: South-West Developpement Authority
|
SS
|
: Superviseur de Secteur
|
UCCGN
|
: Union des Caisses CVECA du Grand Nord
|
UMAC
|
: Union Monétaire d'Afrique Centrale
|
RESUME
Le contexte économique actuel du Cameroun est fortement
marqué par un objectif majeur, celui de lutte contre la pauvreté.
Si la pauvreté se définit comme la non satisfaction des besoins
et qu'elle se présente en termes d'accès et de contrôle des
ressources productives, l'approche d'intégration du genre qui est
présentée ici comme instrument est la mieux indiquée pour
prétendre à la lutte contre cette pauvreté. L'étude
portant sur l'« analyse de l'accessibilité des femmes aux
services financiers auprès des établissements de microfinance du
réseau A3C », s'est donc donnée pour objectif
général d'analyser les conditions d'accès des femmes aux
services financiers. L'étude a cependant examiné les besoins
financiers des femmes ; les différentes offres des services
financiers des caisses d'établissements de microfinance du réseau
A3C et les conditions socio-économiques pouvant limiter l'accès
de ces dernières aux services financiers. Les données sur
l'accès aux services financiers offerts par le réseau ainsi que
les caractéristiques socio-économiques des enquêtées
ont été obtenues à l'aide d'un questionnaire
pré-testé et des guides d'entretien. Les recherches se sont
déroulées de Mars à Septembre 2012 et l'analyse des
données collectées a permis de montrer que le réseau offre
cinq services à ses membres. Il est noté également que
31,29% de femmes prennent de l'argent pour se faire un fonds de commerce, 7,22%
pour payer la scolarité de leurs enfants et 21,56% pour pratiquer
l'agriculture. En effet, les données ont démontré qu'il
y'a une différence significative des crédits demandés,
reçus et l'épargne entre les membres et les non membres.
Toutefois, l'insuffisance de formation en éducation financière,
les frais d'adhésion élevés, l'auto-exclusion de la femme,
le faible contrôle des ressources productives, la rigueur des conditions
d'octroi des services, les garanties imposées et la faible
solidarité dans les EMF ont été identifiés comme
facteurs pouvant limiter l'accès des femmes aux services financiers. Malgré les efforts d'amélioration de
l'accessibilité des femmes membres aux services financiers du
réseau d'EMF A3C, les femmes continuent à être sous
l'emprise de leurs responsabilités familiales et de leur
fragilité naturelle qui participent à leur exclusion aux services
financiers. Ce constat a suscité la formulation d'une recommandation
à l'endroit des acteurs impliqués dans l'accessibilité des
femmes aux services financiers à savoir : adapter les services
offerts aux besoins socio-économiques et culturels des femmes afin
d'améliorer leur moyen de subsistance.
Mots-clés : Microfinance ;
Services financiers; Etablissements de Microfinance ; Crédit et
Genre .
ABSTRACT
The Cameroonian economy is currently faced with the objective
of fighting poverty. Poverty as defined is the insatisfaction of access to
resources, the gender integration approach which is presented here like an
example or an instrument to fight against poverty. The study titled
«Analyzing women access to financial services by Microfinance Institution
of the A3C Network» had as the major objective to analyse the
accessibility of financial services by women. The study was also to examine the
financial needs of women; the various services offered by the institution as
well as the socio-economic factors that limit women access to financial
services. The study was carried out from March to September 2012. Data on the
financial services offered by A3C Network, as well as the socioeconomic
characteristics of respondents were obtained with the aid of well structured
pretested questionnaires. Results obtained showed that A3C Network as
Microfinance Institution offers five financials services to its members.
Further results showed that 31.29% women obtain credit to finance their
business, 21.56% for agriculture while 7.22% obtain credit to pay children's
school fees. The study also showed that 32% of respondents have never received
training on credit activities. Further analysis showed a significant difference
of credit demand and received, savings between members of A3C and non members.
Also low level of education, lack of access to and control of productive
resources, lack of collaterals were some factors identify as limiting women
access. Despite the efforts made to enhance the accessibility of women to the
financial services of Network of the Microfinance Institution A3C, women
continue to be influenced by their family responsibilities and their fragile
nature which contributes to and limit their access to financial services. It
could therefore be recommended that actors on accessibility of women to
financial services adapt their services to meet socio economic and cultural
needs of women aiming at ameliorating livelihood.
Keywords : Microfinance ; Financial
services; Microfinance Institutions ; Credit and Gender
CHAPITRE 1
INTRODUCTION
1.1. CONTEXTE DE L'ETUDE
Au regard de sa diversité géographique,
climatique et écologique, le Cameroun est un pays doté d'un grand
potentiel agricole, et économique. Malgré ses richesses
naturelles, le Cameroun a depuis les années 1980, sombré dans une
crise profonde marquée par des changements politiques et sociaux, mais
aussi par une détérioration de la situation économique
accentuée notamment par la baisse des prix des principaux produits
d'exportation et des revenus pétroliers (Banque Mondiale,1995).
Parlant de changements économiques et financiers, Mbaye
(2004) précise que le vide financier laissé par les banques
classiques et commerciales après l'imposition des Programmes
d'Ajustement Structurel (PAS), l'arrêt des subventions et la fin des prix
garantis (Nations Unies,1991) par les institutions de Breton Wood aux pays
africains ont permis l'éclosion des institutions de microfinance.
Institutions qui se veulent être une formule intermédiaire entre
les tontines traditionnelles et les banques classiques. Soutenue par les
bailleurs de fonds, la microfinance s'est ainsi
généralisée dans les pays pauvres après le
succès de la Grameen Bank au Bangladesh qui a su s'imposer dans un
contexte de grande pauvreté.
Malgré cette éclosion des établissements
de microfinance, le potentiel agricole important dont dispose le Cameroun et
l'autosuffisance alimentaire relative au plan national, la famine et la
pauvreté demeurent des réalités manifestes dans certaines
régions du Cameroun, notamment en milieu rural où vit plus de 70%
de la population (Moulende, 2003).
Parmi les préoccupations ou stratégies
jugées fondamentales pour vaincre le défi de la famine et de la
pauvreté, figure en bonne place la question d'accès aux
ressources. En effet, l'OCDE(2004) et le PNUD(1999) inspirés par les
travaux d'Armatya (1995) sur la théorie du bien-être,
appréhende la pauvreté comme étant une « absence
de capacités (CAD, 1997) » voire une « absence de
possibilités d'accès aux ressources » (PNUD, 1999).
Quatre principaux types de ressources sont jugés essentiels pour
élargir les possibilités d'accéder à un meilleur
bien-être : le capital naturel ou physique, le capital humain, le
capital social et le capital financier.
Selon Ribot et Peluso (2003), le capital naturel est le droit
d'utilisation des ressources naturelles, et le capital humain est l'ensemble
des connaissances, qualifications, compétences et
caractéristiques individuelles qui facilitent la création du
bien-être personnel, social et économique (OCDE, 2004). Et parlant
du capital social, Bonnewitz (2002) le définit comme étant un
ensemble de relations « socialement utiles » qui peuvent être
mobilisées par les individus ou les groupes dans le cadre de leur
trajectoire professionnelle et sociale. Par ailleurs Pineault (2002)
inspiré par les travaux de Hilferding (1970) appréhende le
capital financier comme l'ensemble des rapports sociaux qui bouleversent et
restructurent des formes institutionnelles aussi fondamentales à
l'économie capitaliste que sont la monnaie, le crédit ainsi que
la propriété. Par conséquent le faible accès ou le
non contrôle de l'un ou l'autre type de ces capitaux ou ressources
détermine des poches ou niches d'incapacité et contribue à
accentuer la pauvreté.
En effet, lutter contre cette criarde pauvreté des
populations rurales, améliorer leur sécurité alimentaire
et nutritionnelle, accroître leurs revenus et renforcer leur
capacité de résistance, tel est le but du Fonds International de
Développement Agricole (FIDA). Fonds qui par ailleurs se donne pour
objectif au Cameroun de contribuer à l'allègement de la
pauvreté à travers : (i) Le renforcement des institutions et
organisations rurales impliquées dans la gestion des ressources
naturelles, la finance rurale, la commercialisation et la transformation des
produits agricoles et (ii) La promotion des partenariats durables entre les
services techniques de l'Etat, le secteur privé et la
société civile de même que les ONG et les organismes de
base (FIDA, 2008).
C'est ainsi que le Projet d'Appui au Développement de
la Microfinance Rurale (PADMIR) a été conçu comme
instrument opérationnel de lutte contre la pauvreté et de
promotion du développement rural grâce à l'appui du FIDA,
pour améliorer l'environnement de la microfinance et faciliter
l'accès des ruraux aux services financiers particulièrement les
jeunes et les femmes.
Cependant, face aux garanties imposées par les
institutions de microfinance pour accéder aux crédits, les femmes
représentent un risque dans la mesure où elles ne disposent pas
de ressources garantissant le remboursement (Duval, 2002) d'une part, et
d'autre part, des études ont démontré que le crédit
est moins accessible aux femmes qu'aux hommes lorsque les ONG prennent de la
maturité et deviennent des institutions formelles (Etablissement de
Microfinance) à but lucratif (Cheston, 2006; Lynch et
Schneider-Moretto, 2008).
C'est donc suite à cette
« exclusion » plus ou moins manifeste des femmes
aux services financiers et au « processus de libéralisation de
l'économie dans lequel s'est engagé le Cameroun dès 1992
pour essayer de juguler la crise économique (Belibi,
2002) ».C'est ainsi que certains bailleurs de fonds notamment le
FIDA(2009) recommandent aux réseaux d'établissements de
microfinance partenaires d'être sensibles aux préoccupations des
femmes en ce qui concerne les offres de leurs services.
1.2. PROBLEMATIQUE
Au Cameroun, une partie de la population continue de vivre en
dessous du seuil de pauvreté. Il s'agit principalement des populations
rurales et particulièrement les femmes. Pourtant, ces dernières
sont à bien des égards, des piliers incontestables du
développement et peuvent contribuer de manière significative
à l'atteinte des OMD (PADMIR, 2012).
Cependant, en dépit de cette contribution
significative, les femmes demeurent confrontées par rapport aux hommes
aux difficultés d'accès équitable aux facteurs de
production tels que la terre, les intrants agricoles, les services financiers
et non financiers. Pour ce dernier, seulement 25% de femmes contre 60% d'hommes
ont accès aux crédits (Tchakounte, 2008), cette proportion
rejoint les écrits de Siebrand (2001) sur l'octroi des services
financiers, ceci malgré le boom de la microfinance depuis les
années 1990 et leur croissance exponentielle dans notre pays (440 au 31
décembre 2010).
Par ailleurs, la préoccupation du FIDA(2001) a toujours
été de profiter de cette multitude d'établissements de
microfinance pour réduire la pauvreté en offrant aux populations
rurales une gamme de services financiers de proximité (épargne,
crédits, micro assurance, transfert d'argent...etc) et faciliter aux
jeunes et aux femmes l'accès à ces services. Ces femmes dont les
barrières culturelles, le manque d'accès à l'instruction
et les problèmes juridiques (titres de propriété, droits
de transmission limités, faible reconnaissance...etc) empêchent
souvent d'obtenir des financements de la part des banques (FAO, 1998). Cette
préoccupation continue d'avoir toute son importance une décennie
plus tard.
Il se pose dès lors en droite ligne de l'un des
objectifs stratégiques du FIDA, la question de savoir quelles peuvent
être les contraintes majeures d'accès des femmes aux services
financiers ruraux auprès des établissements de
microfinance ?
La réflexion sur cette question centrale conduit aux
interrogations suivantes :
1 Quelles sont les besoins financiers des femmes ?
2 Quelles sont les offres de services financiers des
établissements de microfinance en zone rurale ?
3 Quelles sont les conditions socio-économiques des
femmes à l'accès des services financiers ?
1.3. OBJECTIFS
L'objectif général de cette étude est
d'analyser les conditions d'accès des femmes aux services financiers
auprès des établissements de microfinance du réseau A3C.
Spécifiquement il s'agira :
1 D'identifier les besoins financiers des femmes, membres et
non membres des établissements de microfinance du réseau
A3C ;
2 D'identifier les offres des services financiers des caisses
d'établissements de microfinance du réseau A3C;
3 D'identifier les conditions socio-économiques pouvant
limiter l'accès des femmes aux services financiers.
1.4. IMPORTANCE DE L'ETUDE
Les services financiers jouent un rôle
considérable dans l'amélioration économique, sociale et
politique de la condition féminine à travers le monde. Favoriser
l'accès des femmes rurales au financement leur donne la
possibilité d'entrer dans un processus d'autonomisation (FIPA, 2010). Et
ces moyens supplémentaires participent également à
l'augmentation de leur productivité agricole, au développement
d'Activités Génératrices de Revenus en parallèle
à leur activité de production, au contrôle des moyens de
production, à la gestion des ressources naturelles, et par
conséquent, cela leur permet d'assurer la sécurité
alimentaire future dont elles sont les garantes.
Sur le plan théorique, l'étude va contribuer
modestement à enrichir la littérature sur la microfinance en
général et sur les stratégies de financement des
activités des femmes rurales en particulier.
Sur le plan pratique :
Ø Pour le PADMIR, cette analyse va contribuer à
enrichir les bases de données existantes sur l'accès aux services
financiers par les ruraux, principalement par les bénéficiaires
cibles du projet que sont les femmes et favoriser un meilleur ciblage de
l'intervention, et une amélioration de l'impact du projet ;
Ø Pour les femmes rurales, la détermination des
facteurs qui les empêchent de solliciter les services financiers,
permettra d'améliorer la qualité des services des EMF à
leur égard afin de pérenniser leur action pour le
développement du bien être social ;
Ø Pour l'État camerounais, les données
socio-économiques de cette étude permettront de mieux
affûter les politiques concernant le financement du milieu rural.
1.5. ORGANISATION DU MEMOIRE
Le présent mémoire se subdivise en cinq
chapitres :
Ø Dans le premier chapitre, le sujet a
été introduit, le problème présenté puis les
objectifs et l'importance de l'étude illustrés ;
Ø Le deuxième chapitre a permis la
présentation du réseau A3C, de définir le cadre
théorique de l'étude, de clarifier les principaux concepts et de
présenter la revue de la littérature ;
Ø Le troisième concerne la présentation
de la zone d'étude et la description de la méthodologie de la
recherche utilisée ;
Ø La présentation des résultats et leurs
discussions constituent les principales articulations du chapitre
quatre ;
Ø Le cinquième a permis de conclure
l'étude et de proposer des recommandations
CHAPITRE 2
PRESENTATION DU RESEAU A3C,
CLARIFICATION DES CONCEPTS, CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LA LITTERATURE
2.1. PRESENTATION DU RESEAU A3C
· Historique d'A3C
Le réseau d'Association des CVECA et CECA du Centre
réseau (A3C) a été créé en juin 2006 au
terme du processus de reconfiguration de trois anciens réseaux locaux
mis en place entre 1995 et 2005 dans le cadre du Projet Crédit Rural
Décentralisé (PCRD). En effet, le PCRD a vu le jour grâce
au financement de l'Agence Française de Développement
(AFD) et de l'Union Européenne(UE) sous la maîtrise d'ouvrage
du Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural
(MINADER), la maîtrise d'oeuvre de Microfinance et développement
(MIFED) et l'assistance technique du Centre International de
Développement et de Recherche (CIDR). Le réseau est reconnu sous
le numéro N°00743/RDA/J06/BAPP du 12 juillet 2006 et
agréé comme organe faitier sous le numéro
N°07/474/MINEFI du 29 mai 2007.
· Mission d'A3C
L'A3C a pour mission de favoriser la solidarité, les
échanges et la coopération entre les caisses membres dans
l'intérêt général des adhérents à la
base en veillant à leur bon fonctionnement et au respect de la
réglementation s'appliquant au secteur en zone CEMAC. Mais aussi
d'amener le gouvernement camerounais à faciliter l'accès au
financement des secteurs du monde rural par la promotion d'une offre de
services financiers de proximité pérenne.
· Organisation du réseau
L'organe faitier du réseau du Centre est
constitué :
- D'une Assemblée Générale (AG),
composée de toutes les caisses représentées au niveau des
trois unions locales (sections électives et représentatives sans
statut juridique) ;
- D'un Conseil d'Administration (CA) formé de 10
administrateurs chargés de la mise en oeuvre de la politique
générale et des orientations stratégiques liées au
pilotage du réseau ;
- D'une Direction composée d'un directeur
général et de son adjoint, agréés qui assurent la
gestion opérationnelle et financière quotidienne de l'organe
faitier ;
- D'un Conseil de Surveillance (CS) avec 3 membres.
Une assistance technique de qualité est assurée
par le CRATED (Centre de Recherche et d'Appui Technique au
Développement) appuyé par le MIFED. Le réseau a construit
une articulation avec la BICEC, une banque classique pour
bénéficier du refinancement.
· Zones d'intervention
Le réseau couvre 6 départements de la
Région du Centre par ses caisses qui sont au nombre de 69, reparties
ainsi qu'il suit :
Tableau 1: Répartition des caisses du
réseau A3C dans la Région de l'étude durant l'année
2010
Départements
|
Nombre de Caisses
|
Haute Sanaga
|
5
|
Lekie
|
18
|
Mbam Inoubou
|
12
|
Mbam et Kim
|
8
|
Nyong et Mfoumou
|
18
|
Mefou et Afamba
|
8
|
Total
|
69
|
Il convient ici de préciser que les caisses qui
intéressent l'étude sont celles partenaires du PADMIR dont 22
sur les 69. Notons dans ce tableau 1 que toutes ces caisses n'ont pas encore eu
d'agrément et celles ayant un agrément COBAC sont
présentées dans l'annexe 5.
· Quelques chiffres du réseau
Le nombre de membres du réseau est estimé
à 33 549 avec 13 144 femmes en 2010. L'épargne mobilisée
en 2010 est de 1 207 386 416 FCFA et 995 869 815 FCFA représentant
respectivement les dépôts à terme et les
dépôts à vue.
Le volume des crédits accordés est
mentionné dans le tableau 2.
Tableau 2: Répartition du volume de
crédits accordés par genre en 2011
|
Nombre
|
Montants
|
%
|
Hommes
|
5 001
|
1 244 201 000
|
62,24
|
Femmes
|
3 814
|
630 591 365
|
31,55
|
Groupes
|
297
|
124 080 250
|
6,21
|
Total
|
9 129
|
1 998 872 615
|
100,00
|
Il convient de préciser que ces crédits sont
accordés pour les activités agricoles (34%), commerciales
(29%) ; sociales (18%) et bien d'autres (19%) (A3C, 2011).
2.1.1. Présentation des
CVECA et CECA
· Sociétariat
La CVECA et la CECA sont des banques villageoises
conçues pour offrir des services financiers de proximité aux
populations (hommes, femmes, jeunes) défavorisées et groupes
formels ou informels des zones rurales et semi-rurales. Elles sont
généralement implantées dans un ou plusieurs villages et
hameaux. L'adhésion d'un membre donne lieu au paiement d'un droit
d'adhésion unique et non remboursable. Ce droit varie selon qu'on soit
un individu ou un groupe.
L'ensemble des droits d'adhésion constitue le capital
social de la caisse. Le nouveau membre reçoit après son
adhésion un livret intitulé « livret de
l'adhérent » sur lequel toutes les opérations qu'il
aura à mener avec la caisse seront reportées.
· Le mode de fonctionnement d'une
CVECA/CECA
Le principe de base du fonctionnement d'une CVECA est
l'autogestion d'où le mot
« Autogérée » dans le sigle. L'administration
se fait à trois niveaux : l'Assemblée Générale
(AG), le Comité de Gestion (COGES) et les Gestionnaires.
L'AG est l'organe suprême et souverain
d'une CVECA. Elle est ouverte à tous les membres de la caisse et se
réunit une ou deux fois par an en AG ordinaire. En dehors de ces
réunions statutaires, elle se réunit en AG extraordinaire chaque
fois que cela est nécessaire ; son rôle étant
de :
- Définir les règles de fonctionnement de la
caisse, lesquelles sont consignées dans le règlement
intérieur ainsi que ses grandes orientations ;
- Elire les responsables financiers et administratifs (COGES,
caissier, contrôleur...etc) ;
- Approuver les comptes et déterminer l'affectation des
résultats.
Le COGES qui dans certaines caisses
joue aussi le rôle du comité de crédit, est
désigné par l'assemblée générale de la
caisse. Il est composé de 5 à 15 personnes en fonction de la
taille de la caisse. Ce comité a pour fonction de :
- Décider des octrois de crédits ;
- Assurer le suivi et le recouvrement des
crédits ;
- Organiser les assemblées générales et
toutes autres réunions jugées nécessaires au
fonctionnement de la caisse ;
- Représenter la caisse vis-à-vis de
l'extérieur ;
- Appliquer les décisions prises en AG ;
- Faire respecter le règlement intérieur.
Les gestionnaires
Le caissier a pour rôles de :
- Effectuer les opérations de caisse ;
- Tenir les documents comptables ;
- Enregistrer les demandes de crédit ;
- Exécuter les décisions du comité de
gestion.
Le contrôleur interne a pour attributions :
- Vérifier et contrôler le travail du
caissier ;
- Réaliser les états financiers
simplifiés sous le regard du contrôleur financier (appui
externe) ;
- Rendre compte au COGES et à l'AG de la situation
financière ;
- Exécuter les décisions du COGES.
La majorité de ces fonctions sont
bénévoles (indemnités variant entre 5 000 et
10 000Fcfa/mois).Toutefois l'assemblée générale peut
décider du versement d'une indemnité annuelle aux gestionnaires,
prise sur le résultat de l'exercice n-1 quand celui-ci est positif.
Il est à noter que les CECA tendent à devenir de
vrais sociétés financières avec des directions et
salariés comme c'est le cas de la CECA de SA'A, ce qui entraine des
réorganisations statutaires différentes plus ou moins des
CVECA.
2.2. CLARIFICATION DES CONCEPTS
La présente étude repose sur les principaux
concepts suivants : Microfinance, Etablissement de Microfinance, services
financiers, crédit, épargne, milieu rural, empowerment des femmes
et pauvreté.
2.2.1.Microfinance
La Microfinance est un concept polysémique
c'est-à-dire qu'il a plusieurs définitions. Il est donc
important de ne pas la confondre ou de la réduire au
microcrédit. En effet, la microfinance selon la Banque
Mondiale(2009), consiste à offrir aux familles en situation de
précarité économique un crédit de faible montant
pour les aider à s'engager dans des activités
génératrices de revenus.
Or, Labie (2000) entend par microfinance, l'octroi de services
financiers généralement le crédit et/ou l'épargne
à des personnes développant une activité de
productivité, le plus souvent l'artisanat ou le commerce, et n'ayant pas
accès aux institutions financières en raison de leur profil
socio-économique. Et, pour Attali et Yann (2007), c'est l''octroi des
services financiers à des personnes en situation de
précarité économique impliquant le développement
d'une activité productive (existante dans 90% des situations, toute
nouvelle dans 10% des cas) telle que l'artisanat ou le commerce. Ces
personnes n'ont généralement pas accès aux
institutions financières commerciales en raison de leur profil
socio-économique (il s'agit d'agents économiques en
situation de précarité, sans revenus fixes et qui n'offrent
aucune des garanties en vigueur dans les institutions bancaires
commerciales).
Quant à Reifner (2001), la microfinance vise
l'accès au financement de petits projets, portés par des
personnes marginalisées qui aspirent à créer leur propre
emploi, souvent par défaut d'autres perspectives professionnelles et
parce que l'accès aux sources traditionnelles leur est refusé. En
somme, pour cette étude, la microfinance est une activité de
financement des activités des exclus des systèmes financiers
classiques (banques) qui cherche à soutenir les plus pauvres afin de les
faire sortir du cercle vicieux de la pauvreté.
2.2.2. Etablissement de Microfinance(EMF)
Selon la Commission Bancaire d'Afrique Centrale (COBAC) dans
son titre I de la loi du 15 Avril 2002, un Etablissement de Microfinance en
abrégé « EMF », désigne les
entités qui exercent l'activité de microfinance dans la
Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale
(CEMAC).
Dans cette même loi de la COBAC, les
établissements sont regroupés en trois
catégories :
Ø sont classés en première
catégorie, les établissements qui procèdent à la
collecte de l'épargne de leurs membres qu'ils emploient en
opérations de crédit, exclusivement au profit de
ceux-ci ;
Ø sont classés en deuxième
catégorie, les établissements qui collectent l'épargne et
accordent des crédits aux tiers ;
Ø sont classés en troisième
catégorie, les établissements qui accordent des crédits
aux tiers, sans exercer l'activité de collecte de l'épargne.
Il est à noter que ces établissements peuvent
exercer leurs activités soit de manière indépendante, soit
à l'intérieur d'un réseau.
Le réseau d'EMF est en effet un ensemble
d'établissements agréés, animés par un même
objectif et qui ont volontairement décidé de se regrouper afin
d'adopter une organisation et des règles de fonctionnement communes. Il
peut être local ou national et doit se doter d'un organe faitier.
La représentation du réseau
auprès des tiers, notamment des organes de tutelle et de
contrôle , la fixation des conditions d'adhésion, d'exclusion
ou de retrait des affiliés, la préservation de la
liquidité du réseau sont quelques devoirs des organes
faitiers des réseaux.
Cependant, les établissements affiliés à
un réseau sont tenus de satisfaire aux obligations suivantes :
souscrire les parts sociales de l'organe faitier ; participer aux frais de
fonctionnement ; verser à l'organe faitier une partie des
ressources collectées et participer à la constitution des fonds
propres de l'organe faitier.
Par conséquent, la présente étude
appellera Institution de Micro-Finance (IMF) ou Institution de
Microcrédit, toute entité ayant un volet microcrédit dans
ses activités et n'étant pas régie par les textes de la
COBAC relatifs aux activités de la microfinance en zone CEMAC.
2.2.3. Services Financiers
La présente étude parlera de services financiers
en établissant la relation avec le rôle de la finance qui est
selon Moulende (2003), de fournir des services de paiement (mobilisation de
l'épargne et répartition du crédit) aux usagers que sont
les ménages, les entreprises et les administrations publiques. La
finance constitue donc un moyen d'échange qui encourage le commerce,
stimule l'investissement et assure la croissance.
Le terme « Microfinance » désigne ainsi
l'offre de services financiers aux ménages à faibles revenus :
prêts, épargne, assurance ou services de transfert (CGAP, 2003).
Or, Gentil (2002) appelle les services financiers exerçant dans le
contexte de microfinance, les services financiers de proximité,
crédit, épargne et un peu d'assurance pour les exclus du
système bancaire.
2.2.4. Crédit
Pour le dictionnaire Le Petit Larousse (2008), le
crédit renvoie au prêt consenti par une personne auprès
d'une banque. Le rôle du crédit est donc de renforcer l'effort
propre et le capital déjà accumulé par les organismes de
développement ou ONG grâce à l'accès à des
prêts bancaires (Fernand, 1994).
D'après Villayphonh (1999), le crédit serait une
sorte de catalyseur d'un cercle « vertueux », qui
à terme devrait libérer les agents du recours au crédit
pour subvenir à leurs besoins de base, ou pour financer les
activités productives. En milieu rural, le concept de crédit
s'associe aux activités du monde rural pour devenir crédit
agricole (Tchakounte, 2008).
2.2.5. Epargne
Etymologiquement, l'épargne désigne la fraction
du revenu individuel ou national non affectée à la consommation
immédiate. Dans le champ du financement rural, l'épargne renvoie
à la partie du revenu de l'exploitation qui reste après les
dépenses liées aux charges courantes pouvant aider à mener
l'activité jusqu'au profit maximum.
Ainsi, Fernand (1994) pense qu'en milieu rural, l'organisation
de la collecte de l'épargne se fait selon quatre principes : (i)
assurer la sécurité pour les déposants (ii) assurer
la confidentialité des dépôts (iii) assurer la
liquidité à tout moment et (iv) assurer la couverture de
l'encours de crédit à terme. Pour cette étude,
l'épargne renvoie non seulement à l'argent protégé
par le paysan en gardant dans les EMF, mais aussi les fonds que les EMF
regroupent pour ensuite redistribuer sous forme de micro-crédit.
2.2.6. Milieu rural
Le milieu rural englobe l'ensemble de la population, du
territoire et autres ressources des campagnes, c'est-à-dire des zones
situées en dehors des grands centres urbains (OCDE, 2004). En effet, le
milieu rural constitue le lieu de production d'une grande partie des
denrées et des matières premières essentiellement
agricoles et sylvicoles. Le milieu rural est considéré dans cette
étude, comme un territoire où les infrastructures de base
(aménagements hydrauliques et électriques) sont peu
développées ou absentes, les activités principales
gravitent autour de l'agriculture, de l'élevage et/ou de la
sylviculture et les conditions de vie sont précaires mais aussi
où les comportements des populations ne sont pas toujours faciles
à expliquer.
2.2.7. Genre
Selon Akello et Sarr (1999), par
« genre » il faudrait entendre les caractéristiques
et les opportunités économiques, sociales, politiques et
culturelles liées au fait d'être une femme ou un homme. Or, Vabi
(2001) définit le genre comme les relations sociales qui existent entre
hommes et femmes. Pour cet auteur, le genre ne traite pas seulement des
préoccupations féminines, mais également celles des hommes
ainsi que l'équilibre entre hommes et femmes dans le processus de
développement.
Par contre, le concept de genre selon le PNUD est la
construction socioculturelle des rôles féminins et masculins et
des relations entre les femmes et les hommes. Les rôles féminins
et masculins se rapportent aux activités attribuées aux femmes et
aux hommes dans la société et à la position que femmes et
hommes y occupent respectivement. Ces rôles découlent des forces
telles que la culture, la tradition, la politique et les besoins et permettent
de déterminer l'accès aux opportunités aux ressources et
imposent des attentes ainsi que des limites aussi bien aux femmes qu'aux
hommes.
Certains prétendent en effet que les problèmes
de parité hommes-femmes n'existent pas dans la microfinance, tout
simplement parce que cette dernière est devenue un secteur qui fournit
ses services principalement aux femmes. Pourtant, le fait d'avoir des projets
exclusivement féminins ou masculins ne signifie pas que les questions de
parité hommes-femmes ne se posent plus.
2.3. CADRE THEORIQUE : La théorie du bien
être
L'amélioration de l'accès des femmes aux
services financiers des établissements de microfinance les conduit au
bien-être personnel et à une autonomisation économique,
c'est dans ce sens que la présente étude trouve son ancrage dans
la théorie du bien-être.
L'économie du bien-être trouve en fait son
origine dans les écrits de Jeremy Bentham. Ses fondements ont
été posés au XXe siècle par Vilfredo
Pareto et Arthur Pigou (1908). Elle désigne en effet une branche de la
théorie néoclassique qui étudie les différents
états de l'économie sous l'angle du bien-être social
(niveau de satisfaction atteint par les individus). Elle s'efforce donc de
déterminer quelle est la meilleure situation parmi toutes les
répartitions possibles des ressources et des revenus.
Dès lors, le bien-être devient un état qui
touche à la
santé, au
plaisir, à la
réalisation
de soi, à l'harmonie avec soi et les autres. Pour cela,
René Dubos
présente la santé comme la convergence des notions d'autonomie et
de bien-être. Par ailleurs, l''
utilitarisme
définit le bien-être comme la combinaison de plaisirs et de
l'absence de peine et prône ainsi la maximisation du bien-être
général (RENOUVO, 2011). En d'autres termes, le bien-être
est l'ensemble des facteurs dont une personne a besoin pour jouir d'une bonne
qualité de vie. Ces facteurs l'aident donc à jouir d'une
existence tranquille et d'un état de satisfaction.
Dans la
littérature, on peut regrouper quatre types de bien-être à
savoir le bien-être social, le bien-être physique, le
bien-être dans le développement personnel et la
spiritualité et le bien-être économique.
Selon le dictionnaire
dicto des définitions (2012), le bien-être social englobe
les choses qui incident de manière positive sur la qualité de vie
notamment un emploi digne, des ressources économiques pour satisfaire
les besoins, une maison, l'accès à l'éducation et à
la santé, du temps pour les loisirs, etc.
Le bien-être
physique peut être par contre la satisfaction du sujet par rapport
à sa vie quotidienne liée plus ou moins à
l'activité physique résultant de quatre
éléments : bien-être émotionnel
(anxiété, stress, énergie, vigueur...) ; perception
de soi (estime de soi...) ; bien-être physique (état de
santé, douleur...) et bien-être perçu (qualité de
vie...).
Pour ce qui est du bien
être dans le développement personnel, la revue Sciences
humaines N° 23 cité par RENOUVO (2011), stipule que "les
techniques de développement personnel visent à la transformation
de soi: soit pour se défaire de certains aspects pathologiques (phobie,
anxiété, déprime, timidité), soit pour
améliorer ses performances (mieux communiquer, gérer son temps,
s'affirmer) ".
Le bien-être
économique, repose sur deux propositions fondamentales :
premièrement selon Pigou (1908), tout accroissement de la somme
disponible des biens économiques va dans le sens d'une augmentation du
bien-être. Il appartient donc à celui qui conteste cette
proposition, dit-il, de faire la preuve du contraire dans les faits. La seconde
quant à elle se veut aussi de nature positive et montre qu'étant
donné l'utilité décroissante du revenu ou de la richesse,
tout transfert de richesse des plus riches aux plus pauvres qui n'a pas pour
effet de décourager et donc de diminuer la production représente
un accroissement de bien-être.
En outre, le
bien-être auquel tout le monde aspire est une préoccupation de
plusieurs organismes internationaux agissant dans le développement des
pays du Sud. Leurs objectifs étant de donner la chance à toutes
les populations d'accéder à ce bien être, dont
l'accès diffère du fait qu'on soit un homme ou une femme.
Pour cette dernière
dont les conditions socio-économiques ne permettent pas un accès
facile au bien-être, résultant en partie d'une amélioration
d'accès aux services financiers (Figure1)
Figure
1: Autonomisation de la femme
Source : FIDA, 2009.
La figure 1, présente premièrement,
qu'un meilleur accès aux services de microfinance peut ouvrir la voie
à l'autonomisation économique des femmes (le centre du
graphique). De plus, elles pourraient ainsi être en mesure de
démarrer leur entreprise, d'investir davantage dans des activités
existantes, de faire l'acquisition d'actifs ou de rehausser leur statut
économique au sein du ménage par leur contribution visible au
capital. Deuxièmement, l'amélioration de l'accès des
femmes à la microfinance peut contribuer au mieux-être du
ménage (partie gauche du graphique). Un tel scénario s'explique
en partie par l'autonomisation économique, mais peut se
concrétiser même lorsque les femmes ont recours aux services de
microfinance pour le compte d'autres membres du ménage, par exemple le
mari ou ses enfants. Troisièmement, une plus grande participation des
femmes aux activités économiques et aux décisions du
ménage peut accroître l'autonomisation sociale et politique (la
partie droite du graphique). La plupart des femmes sont désireuses de
contribuer davantage au bien-être du ménage. Et lorsqu'elles en
ont la possibilité, leur confiance en elles et leur estime de soi sont
renforcées.
2.4. REVUE DE LA LITTERATURE
Afin de mieux cerner les contours de cette étude, il a
été jugé judicieux d'entrer dans la littérature
existante et disponible pour mieux appréhender : (i) la
microfinance au Cameroun, (ii) l'accès aux services financiers en
milieu rural, (iii) la microfinance et le genre ainsi que (iv) le débat
entre welpharistes et institutionnalistes en microfinance.
2.4.1. La microfinance au Cameroun
Au Cameroun, la microfinance sous sa forme traditionnelle
(tontine) date de plus d'un siècle. Cependant, elle a
démarré de manière formelle en 1963 avec la
création de la première coopérative d'épargne et de
crédit (dite « credit union » ou caisse populaire) dans la
zone anglophone du pays sous l'impulsion de missionnaires hollandais (Elouna,
2007).Le même auteur continue en disant que la microfinance n'a cependant
connu un essor remarquable et ne s'est diversifiée qu'à partir du
début des années 90 à la faveur de la loi N°92/2006
du 14 Aout 1992 relative aux Sociétés Coopératives et aux
Groupes d'Initiatives Communes ainsi que le décret N°92/455/PM du
23 novembre 1992 fixant les modalités d'application de la loi
précitée annulant pratiquement la vieille loi N°73/15 du 7
décembre 1973 portant sur le statut des sociétés
coopératives au Cameroun et son décret d'application
N°74/874 du 29 octobre 1974 . Ce qui va conduire à de
nombreuses innovations et diversifications dans le secteur de la
Microfinance.
Ainsi, d'autres types d'institutions apparurent telles
que :
· les institutions développées de
manière endogène comme les MC² (Mutuelles
Communautaires de Croissance) avec l'assistance technique de l'ONG Appropriate
Development for Africa Foundation (
ADAF) sous le parrainage d'
Afriland First Bank ;
· les Caisses Villageoises d'Epargne et de
Crédit Autogérées (CVECA) et les Caisses d'Epargne et de
Crédit Autogérées(CECA) qui ont formé le
réseau A3C appuyées par l'ONG Microfinance et
Développement (MIFED) à travers le Projet Crédit Rural
Décentralisé du Ministère de l'Agriculture et du
Développement Rural, la BICEC et deux institutions françaises :
le Centre International pour le Développement et la Recherche et
l'Agence Française de Développement ;
· les Coopec (Coopératives d'Epargnes et de
Crédits) exclusivement pour femmes notamment : les
Coopératives d'Epargne et de Crédit pour Promotrices (CEC Prom)
avec l'appui de l'Agence Canadienne pour le Développement International (
ACDI) et la Mutuelle
Financière de Femmes Africaines (MUFFA) qui est appuyée par
Afriland First Bank et l'ONG ADAF ;
· les institutions qui n'offrent que du
crédit, cas d'ACEP Cameroun (aujourd'hui transformé en
Etablissement de Microfinance de deuxième catégorie), Cameroon
Gatsby Foundation (CGF) et Advans Cameroun qui a été
créé en août 2006 avec la Société
Générale de Banques au Cameroun(SGBC) comme actionnaire ;
· de nombreux projets de développement ou
agro-industriels avec un volet crédit. C'est le cas de la
Société de Développement du Coton (SODECOTON), de la
South-West Développement Authority (SOWEDA), PREPAFEN, etc...
Au regard de tout cela Ongolo (2011) affirme que la
microfinance a connu un essor prodigieux au cours de ces dernières
années. Il continue dans cette lancée en disant qu'elle se
restructure lentement en consolidant les acquis du passé.
Néanmoins, le secteur de la Microfinance reste exposé
principalement à l'exercice illégal de l'activité de
Microfinance. En effet, certaines structures évoluent sans
agrément et d'autres agréées pour l'exercice des
activités de Microfinance de 1ère catégorie se risquent
à la réalisation des opérations dévolues aux EMF de
2ème catégorie. Cette situation est préjudiciable à
l'image du secteur et a souvent conduit à la fermeture de nombreux EMF.
Par conséquent, l'évolution des activités en ressort
quelque peu timorée (Ongolo, 2011).
Au 31 décembre 2010, le secteur de la microfinance
compte 440 EMF repartis en 186 EMF indépendants et 254 EMF
affiliés à un réseau. Le secteur dispose de cinq (5)
réseaux agréés : CAMCCUL (177 EMF), CVECA Centre (33 EMF)
et CVECA Grand Nord (8 EMF), CMEC Ouest (19 EMF), CMEC Nord-Ouest (8 EMF). Le
secteur est dominé par les EMF de première catégorie qui
représentent 94 % des établissements agréés au
Cameroun. Un réseau CMEC Grand-Nord (9 EMF) ayant eu l'avis conforme de
la COBAC n'est encore agréé (Ongolo, 2011).
Parlant de couverture géographique, le Ministère
des Finances à travers sa direction chargée du trésor
estime que les EMF déploient leurs activités à travers 998
agences dont 525 sont installées en zone urbaine et 473 en zone rurale.
Les implantations urbaines se retrouvent principalement à Douala (169)
et à Yaoundé (155 agences). Ces points de vente sont
généralement ouverts par les EMF de 1ère
catégorie (718 agences), en particulier par ceux évoluant en
réseau qui recensent 389 agences dont 230 pour le réseau CAMCCUL.
L'extension des activités a été, en partie, freinée
par la baisse du nombre de guichets. Celui-ci est passé de 1 111
à fin septembre 2007 à 983 à fin 2008. L'augmentation de
la clientèle constatée lors de la dernière enquête
se poursuit en 2008, malgré la réduction du nombre de guichets.
En dépit d'un recul passager constaté entre la dernière
enquête et le 31 décembre 2007 (54 828 clients), la
clientèle du secteur enregistre une croissance de 18% en variation
annuelle au 31 décembre 2008, pour s'établir à 1 073 621
clients (Ongolo, 2011).
2.4.2. L'accès aux services financiers en milieu rural
La mise à disposition de services financiers sûrs
(épargne, crédit, transfert d'argent et assurance) en milieu
rural peut jouer un rôle primordial dans le développement
rural. A cet effet, Schlaufer et al (2008)
présentent 7 rôles que peuvent jouer ces services financiers de
proximité dans l'arrière pays :
1. Des systèmes d'épargne et d'assurance
aident les populations rurales à réduire leur
vulnérabilité face aux risques, à mieux planifier
l'avenir, à épargner en vue d'investissements, à
atténuer ainsi l'irrégularité des revenus et à
faire face aux dépenses imprévues. Ce dernier point est tout
particulièrement important dans les régions rurales où les
revenus dépendent des cycles agricoles.
2. Des prêts pour investir et disposer d'un
capital humain : les prêts sont un moyen essentiel pour
permettre aux entrepreneurs ruraux d'investir, de saisir des
opportunités économiques et d'acquérir des intrants
agricoles et du capital humain. Utilisés pour la consommation à
court terme et en cas d'urgence, ces prêts permettent aux ménages
d'éviter des situations difficiles pouvant conduire à la vente
des biens. Toutefois, s'endetter a son revers. En effet, des débiteurs
pauvres ont parfois de la peine à rembourser leurs dettes en raison de
circonstances indépendantes de leur volonté (maladie, vol,
catastrophes naturelles) ou d'un manque de connaissances et d'investissements
inadéquats.
3. Les services de transfert d'argent
permettent aux gens qui quittent les régions rurales pour aller
travailler en ville ou à l'étranger d'envoyer de l'argent
à leur famille par exemple en toute sécurité et à
un prix abordable.
4. Les prêts entre parents, amis et voisins :
les entrepreneurs puisent généralement dans les
économies de la famille ou empruntent à des amis pour financer
leurs petits investissements et, dans l'urgence, les gens ont tendance à
emprunter à des connaissances. Le remboursement se fait le plus souvent
sans intérêts.
5. Les prêteurs (sur gage) : en
l'absence d'institutions financières formelles, les gens s'adressent
à des prêteurs. Ceux-ci demandent souvent des taux
d'intérêt usuriers, et ont même parfois recours à la
violence pour obtenir le remboursement. D'un autre côté, les
prêteurs peuvent fournir de l'argent rapidement en cas d'urgence et ne
demandent pas de garantie.
6. Les systèmes d'entraide communautaire :
les groupes d'entraide, les associations de
crédit/épargne rotatif ou les mécanismes d'épargne
et de crédit basés sur la communauté sont des instruments
efficaces pour encourager l'épargne, offrir des assurances à
petite échelle et éviter l'endettement à des taux
d'intérêt exorbitants.
7. À défaut de banques et d'agences
financières officielles, le transfert d'argent est
souvent effectué par des chauffeurs de bus ou des tenanciers de
petits magasins qui collaborent avec les réseaux de migrants
étrangers. Ces services sont de meilleurs marchés que ceux des
opérateurs officiels, mais ils ne sont pas toujours
aussi sûrs et fiables.
2.4.3. Microfinance et genre
La fourniture de comptes d'épargne, des prêts,
des produits d'assurance, des transferts d'argent (de services financiers) pour
les femmes et les hommes pauvres par le biais d'initiatives de
microcrédit a considérablement bénéficié
à ceux qui ne sont pas desservis par les systèmes bancaires
ordinaires (FAO, 1998). La FAO continue dans le même sens en notant que
les barrières culturelles, le manque d'accès à
l'instruction et les problèmes juridiques (par exemple titres de
propriété et droits de transmission limités, faible
reconnaissance des femmes, analphabétisme etc.) empêchent souvent
les personnes pauvres d'obtenir des financements de la part des banques. Le
même auteur pense également que les agriculteurs sans terre et les
femmes sont en particulier exclus des services financiers officiels par manque
de garanties.
En outre, les faits démontrent que pour les pauvres,
une augmentation de revenus leur permet d'investir dans une vaste gamme de
ressources comme une meilleure nutrition, l'amélioration de la
santé, l'accès à l'éducation, un meilleur toit pour
leurs maisons et le développement de leur petite entreprise (Quisumbing
et Maluccio, 1999).
· Pourquoi l'attention à la
problématique de genre dans la microfinance?
Traditionnellement les femmes ont bien moins de choix que les
hommes en ce qui concerne l'accès au crédit et aux autres
services financiers. En effet, Daley-Harris (2004) dans un rapport affirme que
depuis que les services de microcrédit ont débuté, les
femmes ont un meilleur taux de remboursement que les hommes pour les
prêts de microcrédit. Par conséquent, elles ont
été spécifiquement ciblées par les pourvoyeurs de
services de microcrédit. En 2005, 3 133 institutions de
microcrédits ont atteint 113 261 390 clients, dont 81 949 036
étaient parmi les plus pauvres lorsqu'ils ont contracté leur
premier prêt. De ces clients les plus pauvres, 84.2 % ou encore 68 993
027 sont des femmes. En supposant cinq personnes par famille, les 81.9 millions
de clients les plus pauvres atteints à la fin de l'année 2005
cela fait 410 millions de membres de familles (Daley-Harris, 2004).
Le microcrédit a été largement investi,
depuis 20 ans, par les acteurs de la mondialisation, au point d'être
promu comme un "remède miracle"(Hofmann et Kamala, 2003) pour les femmes
pauvres ou "vrais pauvres" comme les appelle Brunel (2000) et leurs familles.
Toutefois, la microfinance n'a pas que des effets en
matière de lutte contre la pauvreté au sens strict. En fait, elle
permettrait également d'impulser un "empowerment" - sorte "d'attribution
de pouvoir".
C'est ainsi que les inégalités liées au
genre doivent être ciblées dans chaque intervention de lutte
contre la pauvreté.
C'est sans doute la raison pour laquelle le Cameroun dans son
Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE), en
matière de genre, stipule en ses points 267 et 268 de la
page76 :« Pour la promotion du genre, le Gouvernement va
poursuivre la sensibilisation des parents et de la communauté notamment
dans les zones rurales à fortes pesanteurs des coutumes traditionnelles
pour permettre à la jeune fille de bénéficier des
mêmes conditions d'accès à l'éducation. Dans le
même souci, l'Etat et la communauté veilleront à une
représentativité équitable des filles, tous secteurs
confondus pour ce qui est de la formation professionnelle, de l'enseignement
supérieur ou de l'accès à l'emploi.
Un accent particulier sera mis sur les conditions favorables
à l'épanouissement de la femme et sa meilleure contribution au
développement socio-économique, ainsi que sur l'encadrement des
enfants, des jeunes et des femmes par la création et la
réhabilitation des structures d'encadrement. L'Etat favorisera
l'initiation et la formation des femmes aux techniques culturales
appropriées capables de réduire la pénibilité de
leurs tâches et d'améliorer leur rendement et leur aptitude
à commercialiser leur production. Par ailleurs, un soutien social sera
apporté aux femmes et aux enfants en situation difficile ».
· Accès et contrôle des femmes aux
ressources productives, gages de crédits
La terre est un moyen de production important dans les
activités économiques et une source principale de revenus en
milieu rural. Fon (2011) dans une étude faite dans la région du
Nord-ouest Cameroun, constate que la majorité (75.7%) des femmes de
cette localité ne contrôle pas les terres arables. Le même
auteur relève que les femmes rurales ont accès à des
terres arables à travers leurs familles, mais ne contrôlent pas
ces terres, il n'existe pas de corrélation entre l'accès et le
contrôle des terres arables.
Comme la terre, le capital financier est aussi un moyen de
production et de gage de crédits (épargne préalable). Or,
la représentation des femmes est bien plus importante que celle des
hommes parmi les personnes les plus pauvres dans le monde. Dans son Rapport sur
le Développement Humain de 1995, le PNUD (1999) rapportait que 70% des
1,3 milliards de personnes vivant avec moins de 1 dollar par jour
étaient des femmes. Selon le Rapport sur l'état de la Campagne du
Sommet du Microcrédit en 2001, 14,2 million des femmes les plus pauvres
ont maintenant accès à des services financiers ou encore au
capital à travers des institutions spécialisées de
microfinance (IMF), des banques, des ONG, et autres institutions
financières non bancaires (Reed, 2001).
2 .4.4. Débat entre welpharistes et
institutionnalistes en microfinance
La microfinance et plus particulièrement le
microcrédit, tel que pratiqué depuis les années 1970, a
révolutionné notre façon de voir les pauvres, les causes
de leur état et les remèdes à appliquer afin de les
extraire (Dugas-Iregui, 2007). Malgré les innombrables
difficultés méthodologiques qu'implique toute étude
d'impact (Morduch, 1999), il existe aujourd'hui un consensus plus ou moins
établi sur le potentiel ou l'efficacité général du
microcrédit en terme de réduction de la pauvreté et de la
vulnérabilité des populations participantes (Otero,1999) mais
aussi de profonds désaccords sur la façon de faire évoluer
le mouvement.
Le débat entourant la meilleure façon
d'alléger la pauvreté à travers les institutions de
microcrédit semble particulièrement important aux vues de ce
contexte à l'intérieur duquel il s'inscrivent. Deux camps et deux
visions : la vision welphariste et la vision
institutionnaliste s'affrontent sur ce terrain, chacune
défendant leur vision de ce que devrait être les priorités
et le rôle des institutions de microfinance bien qu'elles partagent le
même objectif de base : celui de réduire la pauvreté.
Par ailleurs, les tenants de ces deux approches s'entendent
sur l'objectif suscité mais s'opposent néanmoins sur un nombre
important d'enjeux s'y rattachant. Cette opposition est si vive qu'elle a
été désignée comme le « schisme de la
Microfinance » (Morduch, 2000).
L'approche institutionnaliste vise en fait à la
création d'institutions financières vouées à servir
des clients qui ne sont pas servis ou qui le sont insuffisamment par le
système financier formel (Woller et al, 1999). Elle prône
la création d'un système parallèle d'intermédiaires
financiers viable qui servirait les pauvres. La thèse des
institutionnalistes repose donc sur l'idée que le microcrédit,
aussi efficace soit-il, ne fera jamais de véritable différence
sur le niveau général de pauvreté dans le monde si ses
opérations dépendent du financement des donneurs (Dugas-Iregui,
2007). Dans la même logique, les institutionnalistes pensent qu'une
Institution de Microfinance viable « motivée par la
rentabilité » (Woller et al, 1999) et opérant
à grande échelle servira plus de clients très pauvres
qu'une IMF dont l'objectif est le ciblage et la provision de service à
cette même clientèle. Pour cette approche, toute forme de
subvention n'est justifiée que pour couvrir les coûts de
départ d'une IMF et doit être clairement circonscrite dans le
temps. Les mêmes auteurs indiquent que les frais d'intérêts
liés aux prêts consentis aux pauvres doivent refléter les
coûts d'opérations pour l'institution. En somme, l'approche
institutionnaliste considère que la pérennité
institutionnelle des Institutions de Microfinance nécessite
l'autosuffisance financière, qui est la mesure du succès d'une
IMF (Woller et al, 1999).
C'est vers 1998 que la réplique de ceux qui
s'appelleront dorénavant les welpharistes s'organise. Leur
position s'articule en fait autour des écrits de Jonathan Morduch (2000)
et de Woller et al(1999), tous disent que la viabilité d'une
IMF serait plutôt la conséquence de la « capacité
d'un programme à produire un résultat suffisamment
valorisé par ses bénéficiaires et ses commanditaires de
telle façon qu'il reçoive assez de ressources et d'intrants pour
continuer leur production ». Ces auteurs soutiennent que, dans la
mesure où la survie de l'institution dépend de sa capacité
à dégager des profits afin d'attirer le capital privé, la
mission social risque d'être reléguée au second plan. Ils
dénoncent également la logique selon laquelle l'autosuffisance
financière équivaut à l'amélioration du
bien-être des populations.
L'approche welphariste est mise en pratique par les IMF de
type « familial » (celle faisant du poverty
lending). Elle ne vise pas à proprement parler
d'éfficacité économique, mais opère plutôt
d'un point de vue d'équité sociale et tente de
« soulager immédiatement le fardeau quotidien de la
pauvreté, comme premier pas aidant les gens à échapper
à la pauvreté à long terme » (Dunford, 1998).
Les IMF répondant à ces impératifs visent une
clientèle composée des plus pauvres, des pauvres
économiquement actifs et le but visé est l'auto-emploi
(Dugas-Iregui, 2007).
Dugas-Iregui (2007) continue en disant que les prêts
sont souvent réservés aux femmes car, non seulement elles
démontrent de meilleurs taux de remboursements mais aussi le
contrôle des revenus et de l'épargne du ménage par ces
dernières aurait un effet d' « empowerment »
leur permettant d'améliorer leur condition ainsi que celle de leurs
enfants.
CHAPITRE 3
METHODOLOGIE DE LA
RECHERCHE
3.1. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
3.1.1. Milieu physique
L'étude s'est déroulée dans la
Région du Centre, plus particulièrement dans les
départements de la Lékié, du Mbam-et-Inoubou, du
Mbam-et-Kim et du Nyong-et-Mfoumou (Voir figure 1).
La région du Centre est située entre 2°47'
et 6°5' de latitude Nord et entre 11°40' et 14° de longitude
Est. Elle jouxte la Région de l'Adamaoua au nord, celle de l'Ouest et du
Littoral à l'ouest, celle de l'Est à l'est et celle du Sud au
sud. Avec une superficie de 68 759 km2, elle constitue la
deuxième Région la plus vaste du pays (qui en compte 10 au total)
derrière la Région de l'Est (108 900 km²). Sur le plan
physique, le Centre appartient au plateau sud-camerounais qui occupe la
majeure partie du Cameroun méridional. Cette vaste surface
d'érosion inclinée vers le sud et le sud-est, présente une
succession de collines et d'interfluves compris entre 650 et 750 mètres.
A l'ouest, elle s'achève brusquement par un escarpement sur la plaine
côtière atlantique; et est drainée par de nombreux cours
d'eau dont les plus importants sont la Sanaga, le Nyong et le Mbam. Dans la
même lancée elle jouit d'un climat de type sub-équatorial
caractérisé par une alternance entre deux saisons pluvieuses et
deux saisons sèches et par une pluviométrie annuelle de 1700
à 2000 mm, répartie sur 150 jours. Sa végétation
primitive était la forêt dense, mais au fil des années,
elle a été attaquée et détruite en maints endroits
par l'action de l'Homme.
Les sols sont en majorité ferralitiques, acides,
argileux et de couleur rouge ou jaune selon la durée de la saison
humide. Ils ont par conséquent une faible capacité de
rétention des éléments nutritifs et s'épuisent
rapidement après une mise en culture, ce qui explique la pratique
traditionnelle de l'agriculture itinérante sur brûlis suivie de
jachères pour la restauration de la fertilité des sols (IRAD,
2005).
3.1.2. Environnement socio-économique
Sur le plan humain, la Région du Centre correspond en
grande partie au domaine de peuplement Beti (Eton, Ewondo...etc) et Bassa
(résidant exclusivement dans le département du
Nyong-et-Kellé) auxquels se mêlent dans les villes et dans
certaines zones rurales, des immigrants venus de l'est, de l'ouest, du nord et
de l'étranger. Par ailleurs, cette région est assez bien
urbanisée (à l'échelle du Cameroun) car en 2010 sa
population totale s'est chiffrée à 3 098 044 habitants soit 1
552 362 hommes et 1 545 682 femmes d'où la Région la plus
peuplée devant celle de l'Est (République du Cameroun, 2010).
La production agricole vivrière est assurée en
majorité par les femmes dont le rôle dans l'exploitation agricole
reste primordial. Traditionnellement, les hommes cultivent surtout le cacao et
le café de type robusta dans de vieux vergers (âge moyen de la
plantation au dessus de 20 ans). Mais de plus en plus, ils s'intéressent
aussi aux cultures vivrières telles que le bananier plantain, la tomate
et le maïs. Dans l'ensemble, l'utilisation des engrais reste faible 6% de
la consommation nationale (IRAD, 2005). Mais cette agriculture est
pratiquée traditionnellement et est constituée d'environ 700.000
exploitations familiales d'une superficie moyenne d'environ 1,7 ha (Eboutou,
2009).
L'élevage bovin y est aussi présent
particulièrement dans les alentours de Yaoundé. L'artisanat,
particulièrement le travail du bois et du raphia est également
très développé. Par ailleurs, les industries modernes du
bois et celles de l'extraction du sable (Monatélé) sont
importantes dans la région.
REGION DU CENTRE
ZONE D'ETUDE
Figure 2: Localisation de
la région d'étude (Région du Centre)
SOURCE :
http://www.cma93.fr/_data/pdf/rencontre_cameroun, consulté le 6 mai
2012
N
Figure
3 : Départements de la zone d'étude dans la
Région du Centre
Source :
www.cma93.fr, consulté le 6 mai
2012
3.2. INFORMATIONS, DONNEES ET LEURS SOURCES
Deux types de données ont été
utilisés dans le cadre de cette étude : Les données
primaires et les données secondaires.
3.2.1. Sources des
données secondaires
Les sources d'informations secondaires qui ont permis de
réaliser la revue de la littérature et le cadre théorique
ont été consultées au sein des bibliothèques
centrale de l'Université de Dschang, du Projet d'Appui au
Développement de la Microfinance Rurale; de la direction du
réseau A3C et celle du département d'Economie Rurale de la
Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles de l'Université de
Dschang.
3.2.2. Sources des
données primaires
Deux outils de collecte des données ont
été utilisés : les questionnaires et les guides
d'entretien.
3.2.2.1. Les questionnaires
Au cours de ces enquêtes, les questionnaires ont
été élaborés conformément aux objectifs
spécifiques de l'étude. Ils ont tout d'abord fait l'objet des
révisions et discussions avec trois experts de la microfinance et enfin
pré-testés sur le terrain afin de s'assurer de leur
fiabilité (d'où les questionnaires définitifs). C'est
ainsi qu'au terme de ce processus l'administration directe plutôt
qu'indirecte des questionnaires a été adoptée.
Les informations qui ont été recueillies
avaient trait aux sujets suivants : les caractéristiques
socio-économiques, l'identification de l'enquêté ; les
types et le nombre d'activités menées ; les activités
qui nécessitent des financements externes, l'accès aux
crédits, l'épargne, les services d'assurance, les contraintes
d'accès au capital physique, les contraintes d'accès au capital
humain, les contraintes d'accès au capital financier et au capital
social, les mécanismes d'accès aux services financiers selon
l'enquêté et le contrôle de ces capitaux financiers dans le
ménage.
3.2.2.2. Les guides
d'entretien
Les informations recueillies à l'aide des
questionnaires ont été complétées par des
entretiens semi-structurés au cours des « focus
groups » avec les responsables des caisses, les autorités
locales (chefs et notables) et lors des entretiens individuels avec les
spécialistes de la microfinance, et ce grâce à un guide
d'entretien. Ce dernier outil de collecte est divisé en cinq principales
parties portant sur : (i) la situation administrative, sociale et
économique de la localité, (ii) la situation financière de
la caisse, (iii) les conditions d'accès aux services financiers, (iv) la
situation des femmes dans la caisse, les services spécifiques aux
femmes, les contraintes d'accès aux services financiers et (v) les
causes de ces contraintes.
Des observations directes lors des visites auprès des
ménages de certains membres ont permis de compléter et
vérifier toutes ces informations.
3.3. CHOIX ET TAILLE DE L'ECHANTILLON
3.3.1. Population d'étude
La population de cette étude est
constituée d'acteurs directement ou indirectement impliqués dans
l'accessibilité des femmes aux services financiers auprès des
caisses d'EMF du réseau A3C. Ceux-ci sont présentés ainsi
qu'il suit :
Les acteurs directs : les femmes,
membres et non membres des caisses d'établissements de microfinance du
réseau A3C ;
Les acteurs
indirects :
· Les responsables
des caisses : Il s'agit des membres du Comité de gestion
(Président, Vice-président, trésorier, contrôleurs
internes et délégués) ;
· Les
autorités religieuses et traditionnelles : prêtre,
pasteur, chef de village et notables/patriarches ;
· Les conjoints des
enquêtées : les époux officiels ou non des
enquêtées ;
3.3.2. Unité d'analyse
L'unité d'analyse est la femme rurale.
3.3.3. Echantillonnage
Compte tenu du nombre important de membres par caisse et de la
logistique limitée, l'échantillonnage de cette étude est
constitué de 500 femmes dont 250 membres et 250 non-membres des caisses
du réseau A3C.
L'échantillonnage stratifié à trois
degré a été utilisé pour choisir les membres des
caisses. Il consistait dans un premier temps de diviser les Etablissements de
Microfinance en réseau ou en association partenaires du PADMIR en sous
population homogène (strates), suivant leur concentration dans une
région comme le montre le tableau 3 :
Tableau 3: Localisation géographique des
réseaux d'EMF partenaires du PADMIR
EMF
|
Nombre de caisses
|
Nombre de points de services
|
Total
|
CENTRE
|
OUEST
|
EN CENTRE
|
OUEST
|
EN
|
AM
|
5
|
31
|
2 4
|
3
|
0
|
45
|
CamCCUL
|
4
|
16
|
4
|
1
|
14
|
0
|
39
|
A3C
|
22
|
0
|
0
|
2
|
0
|
0
|
24
|
UCCGN
|
0
|
0
|
5
|
0
|
0
|
9
|
14
|
Total
|
31
|
47
|
11
|
7
|
17
|
9
|
122
|
Au premier degré, un tirage raisonné a permis de
choisir le réseau A3C, compte tenu de sa concentration dans une seule
région et de sa forte proximité avec les populations rurales.
Au deuxième degré, un tirage aléatoire
sans remise a été fait à partir de la liste des caisses
du réseau A3C partenaires du PADMIR, ce qui a rendu possible la
sélection de 6 caisses sur 22 à savoir : la CVECA de
NKOLNGOK ; la CECA de SA'A ; la CVECA DE BALAMBA ; la CVECA de
GOURA ; la CVECA d'EBOLAKOUNOU et la CVECA d'ATE. Une descente
préliminaire dans celles-ci a permis de connaître le nombre de
membres par caisse et c'est alors que le tableau 4 a pu être
dressé.
Tableau 4: Répartition des membres des
caisses d'étude par genre
Régions
|
Départements
|
Noms des Caisses
|
Nombre de Membres
|
Hommes
|
Femmes
|
|
|
|
|
|
Centre
|
Lekie
|
CVECA DE NKOLNGOK
|
402
|
644
|
Lekie
|
CECA DE SA'A
|
897
|
448
|
Mbam et Inoubou
|
CVECA DE BALAMBA
|
371
|
160
|
Mbam et Kim
|
CVECA DE GOURA
|
491
|
350
|
Nyong et Mfoumou
|
CVECA D'EBOLAKOUNOU
|
200
|
325
|
Nyong et Mfoumou
|
CVECA D'ATE
|
240
|
158
|
Total
|
2601
|
2085
|
N
K=
n1+n2+n3+n4+n5+n6
Au troisième degré, 250 membres ont
été choisis de manière aléatoire dans les six
caisses de l'étude en fonction du nombre d'adhérentes par caisse.
C'est ainsi qu'un coefficient de proportionnalité K va être
calculé et appliqué aux effectifs des femmes membres dans chaque
caisse.
Où K est le coefficient de proportionnalité
;
N est le nombre de l'échantillon des membres des
caisses dont porte l'étude
n1 ;n2 ;n3 ;n4 ;n5
et n6 représentent le nombre d'adhérentes
dans chaque caisse de l'étude.
250
K= 644+448+160+350+325+158
n1 = 644 ;
n2 =448
;n3=160 ;n4=350 ;n5=325
et n6 = 158
K= 0,12
Pour trouver l'échantillon de membres à
interroger par caisse, la formule qui suit a été
appliquée :
En=nn*K où K est le
coefficient de proportionnalité
n est le nombre
d'adhérentes de la caisse où porte l'étude
En est
l'échantillon de membres à interroger par caisse
La présente étude a pris les mêmes
proportions de femmes non membres par caisse afin d'analyser également
leur accessibilité aux services financiers auprès des autres
sources de financement.
Le choix de ces 250 non membres a été faite par
la méthode dite « boule de neige » ayant pour point
de départ le membre de la caisse interviewé.
Tableau 5: Répartition de
l'échantillon de l'étude par caisse
Caisses
|
Nombre des Femmes
dans la caisse
|
Echantillon des membres
|
Echantillon des Non Membres
|
Echantillon Total
|
CVECA NKOLNGOK
|
644
|
77
|
77
|
154
|
CECA DE SA'A
|
448
|
54
|
54
|
108
|
CVECA DE BALAMBA
|
160
|
19
|
19
|
38
|
CVECA DE GOURA
|
350
|
42
|
42
|
84
|
CVECA EBOLAKOUNOU
|
325
|
39
|
39
|
78
|
CVECA D'ATE
|
158
|
19
|
19
|
38
|
Total
|
2085
|
250
|
250
|
500
|
Pour mieux analyser cette accessibilité des femmes aux
services financiers, deux « focus group » ont
été faits par caisse à l'aide des guides d'entretien pour
certains acteurs cités plus hauts.
3.4.4. Traitement des données
Les données obtenues à partir des sources
primaires et des guides d'entretien ont été
dépouillées manuellement, codifiées et traitées
à l'aide des logiciels Microsoft EXCEL et SPSS 19.0 (Statistical
Package for Social Sciences).
· EXCEL a permis de tracer les tableaux,
les graphiques et calculer les sommes ;
· SPSS a aidé à
déterminer les moyennes, les fréquences, la variance et
l'écart-type, mais également de comparer
les moyennes à l'aide d'un T-test.
3.5. REALISATION DES OBJECTIFS
Les informations recherchées, la méthode de
collecte des données, les outils utilisés et les
différentes cibles pour la réalisation des objectifs de cette
étude sont consignés dans le tableau 6.
Tableau 6: Réalisation des objectifs
Objectifs
|
Informations recherchées
|
Méthodes
|
Outils de collecte des données
|
Cibles
|
Objectif 1 : Présenter les offres des
services financiers des caisses d'Etablissements de Microfinance du
réseau A3C
|
- Les types de produits de crédits offerts
- Les types de dépôts ;
- Les produits spécifiques aux femmes
- Conditions d'octroi de crédit ;
- Les autres services de proximité offerts.
|
« Focus group »
|
Guide d'entretien
|
Responsables des caisses et de l'organe faitier
|
Objectif 2 : Identifier les besoins financiers des
femmes, membres et non membres des Etablissements de Microfinance du
réseau A3C
|
- Les activités menées par les femmes ;
- Les activités des femmes qui nécessitent des
financements ;
- Les poches de dépense des femmes ;
- L'utilisation des crédits par les femmes.
|
Enquêtes auprès des membres
|
Questionnaires
|
Membres et non membres des caisses
|
Objectif 3 Identifier les conditions
socio-économiques pouvant limiter l'accès des femmes aux
services financiers
|
- Le statut de la femme dans la localité ;
- L'accès et le contrôle des ressources
productives ;
- Les considérations culturelles ;
- Les comportements conjugaux ;
- Gestion des fonds dans les ménages ;
- Les raisons avancées par les non membres pour leur
ralliement.
|
Focus group
Enquêtes auprès des membres
|
Guide d'entretien
Questionnaires
|
Autorités traditionnelles, religieuses et conjoints des
adhérentes
|
CHAPITRE 4
RESULTATS ET
DISCUSSIONS
Ce chapitre présente les résultats et les
discussions faisant suite aux enquêtes menées sur le terrain,
suivant les objectifs fixés dans l'orientation de l'étude ;
il comprend donc quatre sections.
4.1. CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES ENQUETEES
Les caractéristiques
générales des enquêtées concernent les aspects
suivants : l'âge, le statut matrimonial, le niveau d'étude,
l'activité principale, l'activité secondaire, la taille du
ménage et le revenu des ménages.
4.1.1. Age
Les tranches d'âges des enquêtées sont
consignées dans le tableau 7 ci-dessous.
Tableau 7: Répartition des
enquêtées selon l'âge
Age
|
Membres
|
Non-membres
|
Total
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
] 15-25ans]
|
73
|
29,20
|
7
|
2,80
|
80
|
16,00
|
[26-35ans]
|
51
|
20,40
|
38
|
15,20
|
89
|
17,80
|
[36-50ans]
|
61
|
24,40
|
136
|
54,40
|
197
|
39,40
|
[51-60ans]
|
34
|
13,60
|
48
|
19,20
|
82
|
16,40
|
] 60 ans et plus
|
31
|
12,40
|
21
|
8,40
|
52
|
10,40
|
Total
|
250
|
100,00
|
250
|
100,00
|
250
|
100,00
|
De ce tableau 7, il ressort que la
population d'étude est à majorité adulte ; soit
66,20% de femmes sont âgées de plus de 35 ans. Seulement 16% des
enquêtées sont dans la tranche d'âge de 15 à 25 ans
très loin de la proportion nationale de cet intervalle d'âge qui
est de 64,2% (République du Cameroun, 2010).Or, cette proportion peut
être considérée comme très importante pour le milieu
rural qui a besoin de main d'oeuvre jeune et dynamique pour un
développement agro-pastorale durable, mais vient aussi expliquer le
phénomène d'exode rural des jeunes filles.
4.1.2. Statut matrimonial
En milieu rural le statut matrimonial est un aspect
sociologique qui peut jouer un rôle important dans l'accès au
financement, le tableau 8 présente les différents statuts des
enquêtées.
Tableau 8: Répartition des
enquêtées selon le statut matrimonial
Statuts matrimoniaux
|
Membres
|
Non-membres
|
Total
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Mariée
|
180
|
72,00
|
160
|
64,00
|
340
|
68,00
|
Célibataire
|
24
|
9,60
|
57
|
22,80
|
81
|
16,20
|
Veuve
|
43
|
17,20
|
26
|
10,40
|
69
|
13,80
|
Divorcée
|
3
|
1,20
|
7
|
2,80
|
10
|
2,00
|
Total
|
250
|
100,00
|
250
|
100,00
|
500
|
100,00
|
Il ressort du tableau 8 que les femmes sont en
majorité mariées soit 68%, quel que soit le groupe
considéré ; les chiffres seraient plus élevés
si l'on considère le fait que les veuves et les divorcées sont
des femmes qui ont eu des conjoints. Par ailleurs, Goetz et Gupta (1996) dans
leurs travaux ont cherché le lien entre le statut matrimonial et le
degré de contrôle des crédits, il ressort de cette
étude que la plupart des femmes qui contrôlent pleinement leur
crédit sont les femmes qui subissent une influence masculine moindre,
à savoir les veuves, les femmes divorcées et celles
séparées de leurs maris. Ce qui traduit que le pourcentage
important (32%) de femmes « libres » de l'étude
peut être considéré comme un atout pour
l' « enpowerment » de la femme à la
lumière de ces derniers auteurs.
4.1.3. Niveaux d'étude
des enquêtées
Comme on le dit souvent, « donner la connaissance au
pauvre, c'est lui donner le pouvoir ». C'est ainsi que ces
connaissances pourront renforcer le pouvoir de décision des femmes. Les
différents niveaux d'étude des enquêtées sont
consignés en proportion dans la figure 4.
Figure
4: Répartition des enquêtées selon
leur niveau d'étude
Il ressort de la figure 4 que 76,40% des
enquêtées (membres et non membres) ont au moins fait des
études primaires. Ce niveau élevé d'alphabétisme
constitue un atout pour ces « femmes » qui peuvent jouer le
rôle de leaders ou de responsables de groupes et même de constituer
de véritables intermédiaires entre le monde rural et les
partenaires extérieurs (Fongang, 2008). Par ailleurs, 18,40% de membres
n'ont jamais été à l'école, ce qui les met en marge
de tout processus de développement. Or, l'éducation
générale et l'alphabétisation des femmes sont des
éléments importants si celles-ci n'ont pas atteint leur plein
potentiel et ne sont pas émancipées. L'analphabétisme
crée une situation de dépendance auprès des autres qui
peut limiter un individu dans son pouvoir d'action potentiel (Cheston et Kuhn,
2006). Mais relevons également que sur les trois cent quatre vingt deux
enquêtées alphabètes, seulement 3,20% ont eu à faire
des études supérieures dont 12,50 % sont membres des CVECA et
CECA, ceci traduit plus ou moins le mal qu'a les EMF en milieu rural à
comprendre les exigences de la COBAC du 15 Avril 2002.
4.1.4. Activités
principales
L'activité principale pratiquée est souvent une
preuve de revenus ou non et peut déterminer la capacité d'un
individu à épargner ou à contracter un crédit. Le
tableau 9 présente la répartition des enquêtées
selon l'activité principale.
Tableau 9: Répartition des
enquêtées par activité principale
Activités principales
|
Membres
|
Non-membres
|
Total
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Agriculture
|
193
|
77,20
|
159
|
63,60
|
352
|
70,40
|
Commerce
|
36
|
14,40
|
36
|
14,40
|
72
|
14,40
|
Enseignement
|
2
|
0,80
|
10
|
4,00
|
12
|
2,40
|
Élève/Étudiante
|
5
|
2,00
|
12
|
4,80
|
17
|
3,40
|
Couture
|
4
|
1,60
|
7
|
2,80
|
11
|
2,20
|
Coiffure
|
0
|
0,00
|
7
|
2,80
|
7
|
1,40
|
Infirmerie
|
3
|
1,20
|
2
|
0,80
|
5
|
1,00
|
Emploi divers
|
6
|
2,40
|
0
|
0,00
|
6
|
1,20
|
Sans emploi
|
1
|
0,40
|
17
|
6,80
|
18
|
3,60
|
Total
|
250
|
100,00
|
250
|
100,00
|
500
|
100,00
|
Le tableau 9 place l'agriculture au premier rang des
activités principales qui occupent les femmes en milieu rural soit
70,40% des enquêtées pratique de l'agriculture, ce qui rejoint les
données de la FAO(2004) et d'Atieno(1994). Cette agriculture est dite
familiale ou encore de subsistance et le reste des produits est destiné
au petit commerce. Parlant de commerce, Daniels et al(1995) pensent
que cette domination de l'activité agricole est le reflet du commerce en
aval, commerce qui occupe 14,40% des enquêtées, ici elles
(commerçantes) servent de grossistes aux revendeuses des marchés
des grandes agglomérations. Les femmes qui ne font pratiquement rien
représentent 3,60%, mais parmi celles-ci nombreuses sont les femmes du
troisième âge qui, dépourvues de toute force de travail
reste clouées à leur lit ou à décortiquer les
arachides.
4.1.5. Activités
secondaires
La majorité des femmes rurales mènent des
activités secondaires pour parfois disent-elles joindre les deux
bouts ; ces activités sont présentées dans le tableau
10.
Tableau 10: Répartition des
enquêtées par activité secondaire
Activités secondaires
|
Membres
|
Non-membres
|
Total
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Agriculture
|
78
|
31,20
|
65
|
26,00
|
143
|
28,60
|
Commerce
|
136
|
54,40
|
148
|
59,20
|
284
|
56,80
|
Ménage
|
3
|
1,20
|
9
|
3,60
|
12
|
2,40
|
Employé à la caisse
|
3
|
1,20
|
0
|
0,00
|
3
|
0,60
|
Rien d'autres
|
30
|
12,00
|
28
|
11,20
|
58
|
11,60
|
Total
|
250
|
100,00
|
250
|
100,00
|
500
|
100,00
|
Il ressort du tableau 10 que 56,80% des femmes ont pour
activité secondaire le commerce ce qui s'explique par le fait que
l'agriculture pratiquée est de subsistance et le reste est
destiné au commerce comme mentionné plus haut. L'agriculture est
l'activité qui occupe 55% de la population active au Cameroun (FAO,
2004), ce qui justifie clairement l'adoption de cette activité par
28,60% des enquêtées comme occupation secondaire.
Approximativement 2,50% des enquêtées sont ménagères
mais seulement 3 sur 12 femmes de cette catégorie sont membres d'une
CVECA ce qui pourrait se comprendre par le fait que la caisse apporte
certainement à ses membres des appuis pour diversifier leurs
activités économiques autre que le ménage.
4.1.6. Taille du
ménage
La taille des ménages peut aussi paraitre comme une
caractéristique socio-économique importante dans cette
étude, c'est ainsi que le tableau 11 présente la
répartition des enquêtées selon la taille des
ménages.
Tableau 11: Répartition des
enquêtées selon la taille des ménages
Taille des ménages
|
Membres
|
Non-membres
|
Total
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
1 à 3 personnes
|
12
|
4,80
|
13
|
5,20
|
25
|
5,00
|
4 à 8 personnes
|
91
|
36,40
|
108
|
43,20
|
199
|
39,80
|
Plus de 8 personnes
|
147
|
58,80
|
129
|
51,60
|
276
|
55,20
|
Total
|
250
|
100
|
250
|
100
|
500
|
100,00
|
Comme le montre le tableau 11, la taille des ménages
des enquêtées est grande quelque soit le groupe
considéré ; c'est ainsi que 55,20% des ménages ont
plus de 8 personnes. Locoh (1994) explique cette grandeur de
la taille des ménages par deux phénomènes :
l'âge d'entrée en union et la précocité des rapports
sexuelles. L'auteur continue en disant que 36% de femmes au Cameroun entre en
union entre 15 et 19 ans. Le tableau 11 ressort également que 39,80 %
des femmes résident dans des ménages de 4 à 8 personnes ce
qui est le résultat des programmes de planning familial en milieu rural
soutenus par l'Etat selon Locoh et Makdessi (1996). Mais, cette tendance
haussière des personnes vivant dans un ménage peut être
attribuée au type de famille existant en Afrique qui ne se limite pas
seulement aux parents et aux enfants mais donne aussi une place aux cousins,
cousines, grands parents...etc. Notons par ailleurs, que les femmes ayant plus
de 8 personnes dans leur ménage sont beaucoup plus des membres des EMF
soit 58,80% contre 51,60% pour les non membres, cette forte
représentativité des membres peut être attribuée au
fait que les ménages ayant plus de « bouches à
nourrir » sont obligés à trouver des sources de
prêts d'argent sûres, disponibles et continues pour l'alimentation
des membres de la famille.
4.1.7. Revenus annuels
Le revenu d'un ménage peut être un
déterminant important du niveau d'épargne et de la
capacité à contracter et à rembourser les crédits.
C'est ainsi que le tableau 12 présente les revenus annuels des
ménages enquêtés afin de mieux cerner les écarts
entre les membres et les non membres des CVECA. Il en découle donc que
3,20% de membres ont un revenu supérieur ou égal à
500 000 Fcfa contre 0,80% chez les non membres ; les femmes, membres
trouvent généralement leurs fonds de commerce ou de relance de
leurs Activités Génératrices de Revenus(AGR) auprès
de leurs différentes institutions financières qui leurs procurent
des montants plus ou moins conformes à leurs business plan, leur
permettant ainsi d'engranger beaucoup de bénéfices conduisant
à une augmentation de leurs revenus annuels. Gentil et Doligez (1997)
vont jusqu'à dire que les IMF augmentent les fonds de roulement de leurs
membres dans une fourchette de 50 à 150%. Or, les non membres
contractent auprès des sources informelles des petits montants leur
permettant seulement de faire le petit commerce (vente de vin de palme, de
pétrole, de gibier...etc) ce qui, le plus souvent ne rapporte pas et ne
permet pas d'augmenter leurs revenus.
Tableau 12: Répartition des
enquêtées selon les intervalles de revenus annuels
Revenus annuels(Fcfa)
|
Membres
|
Non-membres
|
Total
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
] 0 - 10 000]
|
7
|
2,80
|
7
|
2,80
|
14
|
2,80
|
] 10 000 - 50 000]
|
42
|
16,80
|
142
|
56,80
|
184
|
36,80
|
] 50 000 - 100 000]
|
88
|
35,20
|
45
|
18,00
|
133
|
26,60
|
] 100 000 - 200 000]
|
41
|
16,40
|
31
|
12,40
|
72
|
14,40
|
] 200 000 - 300 000]
|
25
|
10,00
|
22
|
8,80
|
47
|
9,40
|
] 300 000 - 500 000]
|
39
|
15,60
|
1
|
0,40
|
40
|
8,00
|
] 500 000- +8 [
|
8
|
3,20
|
2
|
0,80
|
10
|
2,00
|
Total
|
250
|
100,00
|
250
|
100,00
|
500
|
100,00
|
Les données recueillies permettent aussi de situer le
revenu annuel moyen d'un membre à 210 608 Fcfa contre 70 840
Fcfa pour les non membres soit une différence de 139 768 Fcfa.
4.2. BESOINS FINANCIERS DES FEMMES, MEMBRES ET NON MEMBRES
DES EMF DU RESEAU A3C.
Les femmes jouent un rôle crucial dans la production
agricole des pays en voie de développement. D'où la
nécessité d'identifier les besoins de ces dernières pour
mieux les accompagner dans leur autopromotion. Les différentes poches de
dépenses des femmes, l'utilisation des crédits reçus, les
activités qui selon elles nécessitent des financements, les
besoins en formation et enfin quelques extraits des entretiens avec les
autorités traditionnelles et les responsables des caisses
interviewés concernant cette question seront présentés
dans les sections qui suivent.
4.2.1. Activités
nécessitant des financements externes
Les réponses des enquêtées à la
question de savoir « quelles sont vos activités qui
nécessitent un financement externe ? », sont
consignées dans le tableau 13.
Tableau 13: Activités des enquêtées
nécessitant des financements externes
Activités
|
Membres
|
Non-membres
|
Total
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Agriculture
|
130
|
52,00
|
168
|
67,20
|
298
|
59,60
|
Commerce
|
65
|
26,00
|
35
|
14,00
|
100
|
20,00
|
Cérémonie (fêtes, deuil..etc)
|
55
|
22,00
|
47
|
18,80
|
102
|
20,40
|
Total
|
250
|
100,00
|
250
|
100,00
|
500
|
100,00
|
De ce tableau 13, il ressort que quelque soit le groupe
considéré la majorité de femmes a besoin des financements
pour les activités agricoles soit 59,60% des enquêtées, et
cette agriculture est de subsistance comme il a été
mentionné plus haut. Cent femmes soit 20% déclarent vouloir des
financements soit pour transporter leurs marchandises pour les grands
marchés environnants soit pour la transformation en produits
dérivés. Approximativement 20% d'enquêtées ont
besoin des financements externes pour les activités dites
« subites » telles que les deuils ou les contributions
à un événement de la famille (mariage, dot ou encore les
fêtes de sortie d'apprentissage). Ceci vient renforcer l'idée
selon laquelle les regroupements en milieu rural sont beaucoup plus
coloriés par un caractère de solidarité, et rejoint ainsi
les propos de Fletschner et Kenney (2011) pour ce qui est de la fonction de la
femme dans les normes culturelles et la responsabilité familiale qui
l'amène à occuper une place de choix dans les
cérémonies de solidarité.
Concernant la formation par la caisse de ses membres, 36% de
femmes membres des EMF désirent être formées en
éducation financière et en gestion des projets pour
accroître leurs revenus.
Après des entretiens avec les autorités locales,
les extraits suivants ont été ressortis : le Chef d'un
village enquêté déclare que « les femmes de
notre village ont besoin d'argent pour nous aider à envoyer notre
progéniture à l'école », un de ses notables
continue en disant : « les besoins des femmes, sont les
besoins du ménage, car vous êtes sans ignorer que les femmes de la
région du centre dépensent plus sur leurs enfants que le
père même ».
Cette déclaration, rejoint les pensées de
Cheston et Kuhn (2006) dans leur article Le renforcement du pouvoir
d'action des femmes par la Microfinance où ils affirment
que « le rôle traditionnel des femmes est de fournir la
nourriture, les vêtements, l'argent de poche pour les enfants, les
ustensiles de cuisine et de nettoyage ».
Pour renforcer les propos de ces auteurs, les notables d'un
village de l'étude disent que : « s'il fallait
classifier les besoins des femmes par priorité, on commencerait
certainement par la nutrition des enfants, les fonds de commerce, les fonds
pour pallier aux problèmes de santé de la famille et enfin un peu
d'argent pour se rendre belle ».
Plus loin, un responsable de caisse affirme
que : « les femmes ont en majorité besoin
d'argent pour aller résoudre les problèmes de leurs maris ou
encore de leurs enfants. Quand tu vois une femme plusieurs fois à la
caisse pour le crédit, c'est que son mari a une main cachée
derrière cette demande ». Il continue en expliquant que les
femmes ont des besoins d'argent pour relancer leurs petites affaires
économiques (agriculture, commerce, couture) ayant pour finalité
la résolution des petits problèmes sociaux du foyer. Les services
financiers devraient donc mettre sur pieds des produits qui sont flexibles et
propres aux besoins des femmes (Matin et al., 2002) en
éliminant s'il est possible la main cachée des
conjoints.
Une délégué d'AFAC répond à
la question de besoins des femmes en disant que ces dernières ont besoin
de crédits de plus d'un an, ou encore des crédits à moyen
terme pour mener des grandes activités économiquement rentables.
Elle argumente cela en disant : « Si on donne à
un groupe 1 000 000 Fcfa, pour rembourser petit à petit
pendant trois ans, ah c'est que toutes les femmes seront capables de rembourser
et de faire quelque chose d'important avec cet argent »
En somme, les besoins en financement des femmes sont
généralement de trois ordres qu'elles soient membres ou non
membres d'un EMF et peuvent être classifiés de la manière
suivante : en premier lieu nous avons les besoins sociaux (la
scolarité des enfants, la santé, la nutrition et l'habitat),
ensuite les besoins en fonds de roulement pour les Activités
Génératrices de Revenus (l'agriculture, le commerce, la couture,
la coiffure etc... ) et enfin les besoins du conjoint(recouvrement des
créances, assistance à une cérémonie ou encore
investissement dans les cultures de rente).
Notons cependant que ce dernier besoin prime sur tous les
autres selon que la femme soit plus ou moins influencée par son
conjoint.
4.2.2. Utilisation des
crédits octroyés
Les réponses à la question de savoir
« qu'est ce que vous faites avec les crédits qui vous sont
octroyés ? », sont consignées dans la figure 5.
s
s
Figure
5: Utilisation des crédits octroyés aux femmes
Il ressort de la figure 5 que quelque soit le groupe
considéré : 31,29% de femmes prennent de l'argent pour se
faire un fonds de commerce, cette situation est fréquente chez les non
membres (36,36%) car elles prennent constamment de faibles montants pour faire
le petit commerce (voir photo 1). Notons que, les femmes investissent moins de
8% de leurs prêts dans la scolarité des enfants, ceci rejoint les
résultats de l'enquête effectuée par Schrieder et Sharma
(1999) au Cameroun sur l'impact de la réduction de la pauvreté.
Cette proportion d'investissement dans l'éducation peut s'expliquer par
le fait que dans certaines caisses de l'étude il existe le crédit
scolaire à l'approche des rentrées. Par ailleurs, Les femmes
dépensent près de 22,28% de leurs crédits pour la
santé ce qui rejoint aussi les données de l'étude
menée par Schrieder et Sharma (1999). Cependant, Diagne (1998) affirme
que pour une étude faite au Mali, les crédits octroyés
n'ont pas eu un impact statistique significatif dans la consommation des
ménages. Ceci contraste avec les données d'une étude de
Gentil et Doligez (1997) qui reconnaissent que les personnes ayant reçu
un prêt ont vu leur niveau de vie totalement changé.
Photo 1: Petit
commerce sur l'axe routier Yaoundé-Ayos
4.3. SERVICES FINANCIERS OFFERTS PAR LE RESEAU A3C.
Dans leur document de base, les Caisses Villageoises d'Epargne
et de Crédit Autogérées se veulent être
agréées sous forme d'EMF de première catégorie, au
sens du règlement 01/02/CEMAC/UMAC/COBAC du 15 Avril 2002. Les CVECA
sont des sources de financement ou encore des banques très loin du
confort de la modernité des banques classiques comme le montre la photo
2.
Photo
2 : Présentation d'une Caisse Villageoise et de Crédit
Autogérée
Après des entretiens semi-structurés avec les
responsables de caisses, les membres et la lecture des documents mis à
disposition par l'organe faitier du réseau A3C, l'étude a pu
identifier les produits suivants : l'épargne, le crédit et
l'AFAC
4.3.1. Les produits d'épargne
Les caisses collectent l'épargne individuelle et
collective des villageois, la sécurise dans un coffre-fort et la
rémunère au moyen des crédits qu'elles octroient
localement à ses membres. Chaque CVECA décide des produits
à offrir à ses membres en fonction du contexte
socio-économique dans lequel elle s'insère.Les produits
d'épargne sont généralement des Dépôts A Vue
(DAV), les Dépôts A Terme(DAT) et les Plans d'Epargne (PE).
Le DAV constitue une épargne non bloquée, non
transformable en crédit et non rémunérée. Les
adhérents déposent à vue les sommes qu'ils utiliseront
rapidement profitant de la sécurité du coffre fort. Le retrait
peut se faire à chaque jour d'ouverture de la caisse. Le DAT quant
à lui constitue une épargne bloquée pendant une
période déterminée. Les adhérents mettent de
coté en prévision de certaines dépenses spécifiques
ou des périodes difficiles. L'argent étant bloqué, la
caisse s'en sert pour le transformer en crédit. Il est donc
rémunéré. Les durées des DAT sont en
général inférieures à 12 mois. Le taux de
rémunération de l'épargne se situe autour de 8% /an.Le PE
correspond à un contrat par lequel l'épargnant s'engage à
verser successivement un certain montant à des intervalles de temps bien
précis. C'est un produit qui a d'abord des valeurs pédagogiques
(utiliser des petites sommes versées régulièrement) et qui
s'adresse surtout aux femmes qui ont une capacité d'épargne
dit-on limitée. Le PE est particulièrement
utilisé pour faire des crédits.
L'enquête a permis de ressortir le tableau 14 sur
l'enveloppe d'épargne (DAT+DAV+PE) des 6 caisses enquêtées
au 31 décembre 2011.
Tableau 14: Montant de dépôts dans les six
caisses enquêtées du réseau A3C pour l'année
2011
|
CVECA D'EBOLAKOUNOU
|
%
|
CVECA D'ATE
|
%
|
CVECA BALAMBA
|
%
|
CVECA NKOLNGOK
|
%
|
CVECA GOURA
|
%
|
CECA DE SA'A
|
%
|
Total
|
Montant DAT
|
16 493 895
|
5,33
|
1 163 765
|
0,38
|
21 496 895
|
6,95
|
12 243 190
|
3,96
|
24 655 915
|
7,97
|
233 272 065
|
75,41
|
309 325 725
|
Hommes
|
9 852 780
|
10,33
|
606 085
|
0,64
|
15 165 365
|
15,90
|
5 001 110
|
5,24
|
15 528 720
|
16,28
|
49 202 620
|
51,60
|
95 356 680
|
Femmes
|
4 945 035
|
12,58
|
112 910
|
0,29
|
1 590 425
|
4,05
|
2 867 715
|
7,29
|
8 809 195
|
22,41
|
20 990 020
|
53,39
|
39 315 300
|
Groupes
|
1 696 080
|
0,97
|
444 770
|
0,25
|
4 741 105
|
2,71
|
4 374 365
|
2,50
|
318 000
|
0,18
|
163 079 425
|
93,37
|
174 653 745
|
Montant DAV
|
733 820
|
0,32
|
5 274 180
|
2,27
|
32 940 040
|
14,15
|
9 816 650
|
4,22
|
70 621 825
|
30,34
|
113 346 765
|
48,70
|
232 733 280
|
Hommes
|
215 395
|
0,14
|
3 402 710
|
2,18
|
21 849 640
|
13,97
|
4 339 545
|
2,77
|
52 617 860
|
33,64
|
73 988 950
|
47,30
|
156 414 100
|
Femmes
|
207 400
|
0,33
|
1 811 470
|
2,88
|
5 830 805
|
9,27
|
5 280 850
|
8,39
|
13 963 035
|
22,19
|
35 837 700
|
56,95
|
62 931 260
|
Groupes
|
311 025
|
2,32
|
60 000
|
0,45
|
5 259 595
|
39,29
|
196 255
|
1,47
|
4 040 930
|
30,18
|
3 520 115
|
26,29
|
13 387 920
|
Montant P.E
|
3 257 320
|
21,29
|
175 000
|
1,14
|
2 164 000
|
14,14
|
7 354 500
|
48,07
|
1 387 500
|
9,07
|
962 000
|
6,29
|
15 300 320
|
Hommes
|
333 500
|
9,26
|
175 000
|
4,86
|
959 500
|
26,64
|
1 524 500
|
42,33
|
244 000
|
6,77
|
365 000
|
10,13
|
3 601 500
|
Femmes
|
364 500
|
8,83
|
0
|
0,00
|
1 204 500
|
29,18
|
1 250 000
|
30,28
|
711 500
|
17,24
|
597 000
|
14,46
|
4 127 500
|
Groupes
|
2 559 320
|
33,80
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
4 580 000
|
60,49
|
432 000
|
5,71
|
0
|
0,00
|
7 571 320
|
%
|
3,68
|
|
1,19
|
|
10,16
|
|
5,28
|
|
17,34
|
|
62,36
|
|
100,00
|
Total épargne
|
20 485 035
|
|
6 612 945
|
|
56 600 935
|
|
29 414 340
|
|
96 665 240
|
|
347 580 830
|
|
557 359 325
|
Du tableau 14, il ressort que les femmes ont
épargné en 2011, 106 374 060 FCFA soit 19,09%, les hommes
255 372 280 FCFA soit 45,82% et les groupes 195 612 985 soit 35,10%.
Notons que cette proportion des montants des femmes pourrait être revue
à la hausse puisque les groupes sont essentiellement constitués
de femmes avec le produit AFAC. Les hommes représentent une source
sûre d'épargne pour les EMF car ils déposent beaucoup plus
d'argent en DAT que les femmes soit 30,83% contre 12,71%. Ce qui permet
aisément à ces établissements d'octroyer des
crédits avec ces fonds. Les femmes par contre préfèrent
garder elles même l'argent facilement mobilisable ou encore DAV
contrairement aux hommes qui, ayant peur de le consommer à
l'immédiat préfèrent le garder à la caisse.
4.3.2. Les produits de crédit
Les crédits de la caisse sont octroyés à
partir des ressources internes et parfois externes. Ils sont à court
terme avec un taux créditeur de 2,2% /mois.
Les ressources externes(ou refinancement) sont exclusivement
de l'organe faitier.
Les ressources internes quant à elles sont
constituées :
Ø Des dépôts à terme et les plans
d'épargne des membres ;
Ø Des fonds propres (frais d'adhésion, report
à nouveau, parts proportionnelles, etc...)
Les crédits ont été octroyés de la
manière suivante au courant de l'année 2011 comme le montre le
tableau 15 dans les six caisses de l'étude.
Tableau 15: Crédits octroyés par caisse et par
sexe
|
CVECA D'EBOLAKOUNOU
|
%
|
CVECA D'ATE
|
%
|
CVECA BALAMBA
|
%
|
CVECA NKOLNGOK
|
%
|
CVECA GOURA
|
%
|
CECA SA'A
|
%
|
TOTAL
|
%
|
Hommes
|
11 677 500
|
6,06
|
3 699 000
|
1,92
|
45 085 000
|
23,39
|
3 110 000
|
1,61
|
49 665 000
|
25,77
|
79 494 000
|
41,25
|
192 730 500
|
69,05
|
Femmes
|
6 536 000
|
8,96
|
3 661 000
|
5,02
|
16 160 000
|
22,16
|
7 160 000
|
9,82
|
16 120 000
|
22,11
|
23 275 000
|
31,92
|
72 912 000
|
26,12
|
Groupes
|
4 429 000
|
32,86
|
1 138 000
|
8,44
|
4 410 000
|
32,72
|
ND
|
|
500 000
|
3,71
|
3 000 000
|
22,26
|
13 477 000
|
4,83
|
%
|
8,11
|
|
3,04
|
|
23,52
|
|
3,68
|
|
23,75
|
|
37,89
|
|
|
|
TOTAL
|
22 642 500
|
|
8 498 000
|
|
65 655 000
|
|
10 270 000
|
|
66 285 000
|
|
105 769 000
|
|
279 119 500
|
100,00
|
Il ressort du tableau 15 que seulement 26,12% de femmes ont eu
accès au crédit en 2011 contre 69,05% d'hommes dans les six
caisses visitées ceci rejoint les écrits de Siebrand (2001).
4.3.3. Les AFAC : service destiné aux femmes
Le contexte économique actuel du Cameroun en
général et du milieu rural en particulier est fortement
marqué par un objectif majeur, celui de lutte contre la pauvreté.
Si la pauvreté se définit comme la non satisfaction des besoins
et qu'elle se présente en terme d'accès et de contrôle des
ressources, l'approche d'intégration du genre comme instrument de lutte
contre celle-ci est la mieux indiquée pour prétendre à
l'amorce d'un développement durable. Telle est la vision des dirigeants
du réseau A3C qui ont vu qu'il était primordial de créer
un produit spécifique à la mère de l'humanité
qu'est la femme.
C'est ainsi que s'est mis progressivement en place
l'Association des Femmes Adhérentes de la CVECA(AFAC) qui tire sa
particularité de la caution solidaire de ses membres. Ce sont des
femmes inscrites en groupes de dizaines ou plus ; ceci en fonction des
caisses et qui ont l'avantage de n'avoir que pour garantie imposée la
caution solidaire de leurs membres.
En d'autres termes selon les caisses, ce produit est un moyen
d'attraction des réunions encore appelées
« ékoan » dans la région du Centre
et des tontines de femmes cherchant des nouvelles sources de financement pour
leurs membres. Les membres de ces associations font des cotisations
journalières et hebdomadaires en fonction de leurs revenus, puis la
présidente de ce regroupement fait des versements réguliers
à la caisse dans le compte de ladite association. Ces membres peuvent
par conséquent prendre de gros crédits sous couvert de la caution
solidaire du groupe (de l'épargne préalable du groupe dans la
caisse). L'octroi ou la demande de crédit par un membre de l'AFAC doit
être unanimement acceptée par le reste des femmes de
l'association, mais les remboursements posent beaucoup de problèmes
entre l'AFAC et la CVECA. Car le non paiement à une seule
mensualité est automatiquement retranché dans l'épargne du
groupe. Soixante cinq pourcent des membres déclarent avoir eu des
démêlés avec leur présidente soit pour le non
versement de leur PE comme tel à la CVECA soit pour le blocage de leur
épargne à la CVECA pour non remboursement de dette de l'un des
membres de l'AFAC.
Il n'est pas à denier les avantages de ce service aux
membres, parce que selon les caisses, les AFAC servent énormément
à l'auto promotion de la femme ; c'est le cas à la CVCEA
d'EBOLAKOUNOU où des femmes membres se réunissent pour la
transformation du manioc comme le présente la photo 3.
Photo
3: Femmes de l'AFAC en plein travail de
transformation du manioc.
Cette photo, illustre les bienfaits des crédits
octroyés aux femmes pour financer une activité de groupe.
Notons enfin que ce service peut être vu comme un
service non financier car, il est considéré comme une forme
d'accompagnement aux services financiers. Par ailleurs, l'étude a
constaté l'existence d'une micro-assurance (assorisque)
nouvellement introduite dans les caisses et seulement fonctionnelle dans deux
des caisses enquêtées. C'est ainsi que les recherches ne se sont
pas appesanties sur ce service et l'ont donc exclu des services financiers
offerts par les CVECA et CECA dans le cadre de la présente
étude.
4.4. CONDITIONS
SOCIO-ECONOMIQUES LIMITANT L'ACCES DES FEMMES AUX SERVICES FINANCIERS
Comme conditions socio-économiques pouvant limiter
l'accès des femmes aux services financiers, l'étude a
considéré : l'accès à la terre, la formation
des membres, les conditions d'accès au crédit, l'accès
à une épargne sécurisée, les raisons
avancées pour le non accès au crédit, les motivations
à être membre d'une EMF, le contrôle de l'argent dans le
ménage et les raisons de la non adhésion à la caisse des
non membres. Bien que ces conditions puissent aussi limiter l'accès des
hommes, ces contraintes d'accès aux services financiers ont
été analysées avec à l'esprit que la femme est un
« être fragile » par rapport à l'homme.
4.4.1. Contrôle des
ressources foncières
La terre est une ressource importante dans l'agriculture, son
accès et son contrôle est un gage de sécurité
socio-économique. La figure 6 présente les proportions de
contrôle de cette ressource par les enquêtées.
s
s
Figure
6: Le contrôle de la ressource foncière par les
enquêtées
De cette figure 6, il ressort que quelque soit le groupe
considéré, les terres destinées à l'agriculture
sont la propriété de 8,40% des femmes. Or, la
propriété foncière est cruciale pour rehausser le statut
social des femmes et leur faciliter l'accès à des services et
prestations comme le crédit et la vulgarisation (Sarr, 1999). En somme
quelque soit le groupe considéré 35,20% de femmes disent
contrôler les ressources foncières de leur ménage, ce qui
rejoint les résultats de l'étude de Fon (2011) dans le Nord-Ouest
Cameroun. Mais cette proportion serait encore moindre si l'on garde à
l'esprit que bien que la terre appartienne à une femme mariée,
son conjoint a un regard très pointu sur sa mise en valeur. Et pour
celles dont la ressource appartient au conjoint, elles perdent
généralement le droit d'usufruit dès qu'elles quittent le
ménage ou le foyer (Essi, 2004). En effet, près de 60% des terres
appartient aux hommes « qui sont beaucoup impliqués dans la
production des cultures de rentes annuelles ou pérennes ; tandis
que les femmes se contentent de pratiquer les cultures
vivrières » (Aboubakar, 2012) sur des surfaces
n'excédant pas 1 hectare.
4.4.2. Accès à la
formation et aux conseils de gestion
Accéder à une formation technique et/ou aux
conseils peut être une assurance de compréhension de ce que qu'on
veut et de ce que l'on fait. En milieu rural l'accès à la
connaissance permet souvent de faire adopter une idée, un produit, une
manière de faire ...etc. Le tableau 16 présente cet accès
à la formation et aux conseils de gestion.
Tableau 136: Répartition des enquêtées
selon l'accès à la formation et aux conseils de gestion
des
AGR
|
Est-ce que la caisse vous a déjà apporté
des conseils de gestion dans vos activités ?
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Est-ce que la caisse vous a déjà
formé ?
|
Oui
|
157
|
62,80
|
1
|
0,40
|
158
|
63,20
|
Non
|
12
|
4,80
|
80
|
32,00
|
92
|
36,80
|
Total
|
169
|
67,60
|
81
|
32,40
|
250
|
100,00
|
Parmi les 250 membres des EMF interrogés, 62,80% ont
déjà reçu des formations et des conseils de gestion sur
leurs activités et 32% n'ont reçu ni formation ni conseil de la
part de leur caisse. Cette dernière catégorie explique
l'incompréhension des offres et les conditions d'octroi des services
financiers aux membres puisque, ne comprenant pas la logique d'intervention de
la Caisse Villageoise, ces femmes se disent souvent marginalisées et se
considèrent comme des laissées pour compte par leurs
collègues. Les responsables des caisses se doivent donc de former leurs
membres pour accroître l'adhésion de ces dernières à
leurs offres financières et prévenir les recouvrements des
crédits.
Cette proportion de formées (62,80%) dans la caisse
peut s'expliquer par le fait que presque tous les EMF enquêtés
n'ont pour la plupart qu'une seule femme contre 6 hommes dans leur
Comité de Gestion(COGES) et aucune femme dans l'organe faitier. Or, la
femme est la personne la mieux indiquée pour enrôler une autre
femme dans l'accès aux services financiers. Par ailleurs presque tous
les appuis de bailleurs cherchent toujours à professionnaliser la
gestion en formant les membres des COGES ce qui reviendrait à dire
à former une seule femme dans une caisse.
4.4.3. Conditions d'offre de
services financiers dans les CVECA
Avant de solliciter un crédit, il faudrait tout d'abord
avoir une épargne dans son compte telle est la condition principale sans
distinction de sexe d'octroi de crédit dans le réseau d'EMF A3C.
Les conditions d'offre de services financiers sont explicites et
dépendent du statut du débiteur. Toutes ces conditions sont
consignées dans le tableau 17.
Tableau 17: Conditions d'offre de services financiers dans
les CVECA
Opérations et services
|
Conditions particulières
|
Ouverture de compte
|
- Paiement des frais d'adhésion (part sociale) :
- Individu : 5 000 à 7 000 Fcfa ;
- Groupe : 10 000 à 25 000 Fcfa achat de
deux livrets : 1000 Fcfa ;
- Présentation d'une pièce d'identification
(individu) et/ou déclaration juridique (groupe) ;
- Dépôt minimum volontaire.
|
Dépôt à Vue (DAV)
|
- Montant minimum au dépôt : 1 000
Fcfa ;
- Frais de tenue de compte : 1 000 Fcfa/Trimestre.
|
Dépôt à Terme (DAT)
|
- Montant minimum au dépôt :2 000Fcfa ;
- Durée minimum : 3mois ;
- Retrait obligatoire à l'échéance ;
- Taux d'intérêt sur DAT : 8% par an (0,66% par
mois).
|
Plan d'épargne (PE)
|
- Montant minimum au dépôt : 500Fcfa ;
- Durée minimum : 3 mois ;
- Retrait obligatoire à l'échéance ;
- Taux d'intérêt sur DAT : 4% par an (0,33% par
mois) ;
- Versement périodique fixe (hebdomadaire,
mensuel) ;
- Annulation des intérêts en cas de non respect de
versement périodique ;
|
Crédit (uniquement moins de 12 mois)
|
- Résidence dans l'aire géographique de la
CVECA ;
- Nombre de mois d'adhésion révolus : au moins
3 mois.
- Être membre actif (opérations
régulières) ;
- Frais de dossier (demande, contrat) :1000fcfa ;
- Caution financière suivant le règlement
intérieur : 30 50% ;
- Montant plafond : 15% x fonds patrimoniaux net ;
- Durée de l'étude du dossier : 1 semaine
après enregistrement ;
- Avaliste(s) et garanties matérielles peuvent être
exigés ;
- Antécédents avec le crédit à
examiner par les gestionnaires ;
- Taux d'intérêts sur le crédit ; 24%
par an (2, 2% par moins) .
|
Il ressort clairement du tableau 17 que les conditions d'offre
de services financiers dans le réseau A3C tendent à se conformer
aux pratiques des banques classiques. Le taux d'intérêt
créditeur gravite autour de 24%/an ce qui prête à
discussion dans une stratégie de lutte contre la pauvreté. Le
MINADER (2010) reconnait dans son document d'évaluation du secteur de la
microfinance que les taux d'intérêt restent très
élevés dans les EMF, malgré la grande concurrence.
Pour bénéficier d'un compte fut-il DAT ou DAV,
le pauvre paysan est invité à payer entre 7 000 et 9 000
Fcfa sans distinction de sexe. Par contre, dans une étude pour le
réseau d'EMF UCEC par la fondation ADAF (2012), il est mentionné
que les hommes payent 9 600Fcfa contre 5 800 Fcfa pour les femmes
pour ouvrir un compte ou être membre. L'étude continue en disant
que les conditions spéciales pour les femmes sont aussi encourageantes
et devraient contribuer à faciliter l'accès de cette couche de la
population aux services financiers offerts.
Pour mieux illustrer les frais de tenue de compte sur
l'épargne des membres du réseau A3C (1000Fcfa/Trimestre) du
tableau 17, le tableau 18 présente les proportions de ces
prélèvements dans l'épargne mobilisée.
Tableau 181(*):
Répartition des épargnantes des CVECA selon les proportions de
prélèvement
des frais de tenue de compte
Epargnes(Fcfa)
|
Membres
|
Effectifs
|
Proportion de prélèvement(%)
|
%
|
] 0 - 10 000 [
|
18
|
44,30
|
10,34
|
] 10 000 - 50 000]
|
86
|
12,10
|
49,43
|
] 50 000 - 100 000]
|
28
|
4,30
|
16,09
|
] 100 000 - 200 000]
|
21
|
1,70
|
12,07
|
] 200 000 - 300 000[
|
8
|
1,10
|
4,60
|
] 300 000 - 500 000[
|
6
|
0,70
|
3,45
|
] 500 000 - +8 [
|
7
|
0,40
|
4,02
|
Total
|
174
|
-
|
100,00
|
Le tableau 18 présente clairement ce qui en est des
prélèvements des frais de tenue de compte sur l'épargne
des femmes, membres des CVECA; il en ressort que 49,43% des épargnantes
se situant entre 10 000 et 50 000 Fcfa seront imputées de
12,10% de leurs épargnes en fin d'année et 10,34% se situant
entre 0 et 10 000 et Fcfa seront quant à elles imputées de
44,30% de leurs dû. Cette situation vient sans doute justifier
l'abondance des livrets dits « morts », car sans
campagnes de sensibilisation sur les prélèvements
pratiqués sur les comptes, les membres des CVECA se retirent le plus
souvent ou alors deviennent des membres inactives (sans mouvement financier),
se disant ainsi abusées par les dirigeants. Notons cependant que, toutes
ces commissions de prélèvement ne sont pas encore
réglementées et les EMF sont libres de les fixer (MINADER, 2010).
4.4.4. Garanties
Parlant de garanties, l'enquête a
révélé que sur les 104 femmes ayant demandé le
crédit 38,46% ont été amenées à
présenter des garanties matérielles avant l'accès au
crédit à la caisse. Ces garanties sont entre autres :
des exploitations agricoles, des télévisions, des motos, des
ustensiles de cuisine, des machines à coudre et des machines à
écraser ...etc. (voir Photo 4). Le FIPA (2010) ajoute à ces
garanties, les contraintes institutionnelles lourdes telles que les
procédures bureaucratiques avec exigence des titres de
propriétés foncières ainsi que le problème
d'analphabétisme et de connaissances en gestion, et l'auteur continu en
disant que les femmes rurales ont de bonnes raisons de ne pas tenter
l'accès à ces services financiers. Bien sûr, les groupes de
femmes tels que les AFAC ont plus de chance de voir aboutir leur demande mais
cela nécessite une bonne organisation de leur part.
Photo
4: Exemple de garanties saisies dans une CVECA
Vu la multitude des rôles qu'elles assument entant
qu'agricultrices, chefs de ménage et de communauté,
commerçantes et mères de famille, les femmes (Essi,2004) ploient
de plus en plus sur les garanties qui leurs sont imposées. Cette
situation est très inquiétante pour la femme rurale dont les
revenus ne sont pas réguliers et consistants pour supporter de si
grosses charges d'ouverture de compte et d'adhésion.
Dans les discours, les dirigeants déclarent que leurs
caisses sont guidées par les principes de facilité au
crédit, d'adaptation au milieu et d'outil de développement. Mais
au regard de tout ce qui précède, le paysan est loin d'imaginer
que ces principes guident réellement l'action de ces EMF.
Pour ce qui est des tontines/GIC/Associations, les conditions
d'accès aux services financiers sont relativement plus souples. Pour
être membre d'un de ces groupes, il suffit juste de déclarer sa
volonté d'adhésion, pour un crédit ; les frais de
demande sont estimés à 100 Fcfa. Cependant, le seul avantage des
CVECA reste la sécurité des fonds pour ces membres. En effet,
l'épargne est sécurisée dans un coffre fort et
gérée avec plus ou moins de professionnalisme par des villageois
formés par des structures techniques reconnues, tel n'est pas le cas
dans les tontines/GIC et associations.
4.4.5. Auto-exclusion des
membres
La question d'accès des femmes au crédit
continue à se poser avec beaucoup d'acuité malgré les
conditions d'accès qui se veulent « adaptées au
milieu » par les CVECA.
Le tableau 19 qui suit présente les
enquêtées membres des CVECA ayant une épargne, condition
principale d'octroi de crédit et celles qui ont eu à demander
effectivement un crédit.
Tableau 19: Relation entre épargnantes et celles ayant
demandé un crédit à la caisse
|
Avez-vous épargné cette année à la
CVECA ?
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Avez-vous demandé un crédit cette année
à la CVECA ?
|
Oui
|
87
|
50,00
|
17
|
22,37
|
104
|
41,60
|
Non
|
87
|
50,00
|
59
|
77,63
|
146
|
58,40
|
Total
|
174
|
100,00
|
76
|
100,00
|
250
|
100,00
|
Bien qu'ayant rempli la condition principale pour l'obtention
d'un crédit (l'épargne préalable), les femmes ne
sollicitent pas de crédit. Sur les 174 épargnantes
interrogées, seulement 50% d'elles ont contracté un
crédit. Cette auto-exclusion des femmes qui ne veulent pas de l'argent
laisse perplexe parce que la précarité dans laquelle ces
dernières vivent au quotidien en milieu rural n'est plus à
démontrer (FIDA, 2010). Par contre dans une étude similaire faite
par Essi (2004) dans la région du Centre-Cameroun, les femmes
constituent le groupe qui prend le plus de crédit dans les caisses de
base d'EMF. En effet, dans cette proportion de femmes qui s'auto excluent du
crédit, se trouve celles dont la caisse a bloqué les avoirs pour
des raisons de non remboursement de crédits antérieurs. Par
ailleurs, 59 femmes sur les 250 enquêtées soit 23,60% n'ont ni
épargné et ni demandé un crédit à la
caisse ; on appelle ces membres dans le jargon de la microfinance
« des livrets morts2(*) ». Par ailleurs, 22,37% n'ont pas
d'épargne mais ont sollicité un crédit, cette
« souplesse » dans les conditions d'octroi est une preuve
à brandir que les CVECA « adaptent » leurs offres
aux conditions socio-économiques de ces membres.
Pour ce qui est des non membres inscrites dans les
Associations/GIC/Réunions, 52% de femmes interrogées ont
déjà eu à demander du crédit dans leur caisse,
cette proportion rejoint les résultats d'Essi (2004). Ce pourcentage
parait plus important dans cette catégorie d'enquêtées et
se justifient par le fait que : les regroupements en milieu rural ont des
conditions d'octroi de crédits plus souples et les montants
demandés sont très petits. En effet, ils varient
généralement entre 5 000 à 20 000 FCFA et il
existe moins de saisie de matériels.
Malgré cet engouement observé chez les
non-membres à prendre les crédits, le problème d'auto
exclusion des membres des CVECA demeure et ces dernières ont
avancé quelques raisons consignées dans le tableau 20 qui
pourraient les conduire à ne pas prendre de l'argent à la caisse.
Tableau 20: Raisons avancées par les femmes sur leur
abstention aux demandes de crédit
Raisons avancées
|
Membres
|
Effectifs
|
%
|
Mauvaise expérience antérieure
|
1
|
0,68
|
Peur de s'endetter
|
78
|
53,42
|
Pas d'épargne
|
59
|
40,41
|
Pas de projets à financer
|
6
|
4,11
|
Débitrices
|
2
|
1,37
|
Total
|
146
|
100,00
|
Sur les 146 femmes qui n'ont pas demandé de
crédit à la caisse, 53,42% ont peur de s'endetter. Cette peur de
s'endetter provient d'un manque de confiance en elles comme l'estime Cheston et
Kuhn (2006), les femmes perçoivent moins leurs capacités et leur
niveau réel de compétences à rembourser les crédits
que les hommes. Les mêmes auteurs continuent en disant que les
femmes «courent des risques lorsqu'elles prennent un crédit, car
cela devient une dette avec tout le stress et les responsabilités qui
l'accompagnent ». Une autre inquiétude peut être que les
maris des clientes des IMF ou d'autres membres du foyer prennent le
contrôle du crédit de la femme, alors que cette dernière a
toujours la responsabilité de rembourser l'emprunt, augmentant ainsi son
niveau de stress et de dépendance (Goetz and Gupta, 1999). Le
constat qui peut être fait de ces proportions d'abstention au
crédit, est que les femmes ont beaucoup peur de s'endetter pour la
simple raison que dépourvues de ressources productives et de forces
physiques pour s'opposer aux équipes de recouvrement des crédits,
elles préfèrent ne pas prendre « l'argent de la
caisse ».
4.4.6. Motivation à
être membre
Les motivations des membres à adhérer à
la caisse peuvent être aussi analysées comme condition pouvant
limiter l'accès des femmes aux services financiers dans la mesure
où si elles ne voient pas transparaitre ce qu'elles cherchent, elles ne
viendront jamais souscrire à un produit.
Figure
7: Répartition des membres selon leurs motivations à
adhérer à la CVECA
De cette figure 7, il ressort que les femmes viennent à
la caisse pour bien garder leur argent ; pour garder leur argent ensuite
prendre les crédits et pour bien gérer leur argent, ces
motivations ont été déclarées respectivement
à 50%, 25% et 18%. Ces chiffres viennent donc confirmer la position des
femmes à ne garder que leur argent dans la caisse sans pour autant
prendre de crédits car seulement 6% de femmes sont motivées
à cause des crédits qui leurs sont accordés.
Pour bien comprendre ces motivations des femmes à
adhérer à la caisse, il faudrait voir comment ces
dernières sont devenues membre dans ces EMF à travers le tableau
21.
Tableau 21: Répartition des membres selon leurs
réponses à la question « comment êtes-vous
devenus membre? »
Réponses
|
Membres
|
Effectifs
|
%
|
J'ai été encouragé par mon mari
|
81
|
32,40
|
On nous a sensibilisés au village
|
124
|
49,60
|
C'est ma famille qui m'a encouragé
|
5
|
2,00
|
Par moi même
|
40
|
16,00
|
Total
|
150
|
100,00
|
Il ressort du tableau 21 que les femmes sont devenues membres
en majorité par des campagnes de sensibilisation soit 49,60%, 32,40% par
l'implication de leurs conjoints. Ces hommes qui encouragent leurs compagnes
à être membre à la CVECA ont des intérêts
cachées puisque dans notre enquête, certaines femmes ont
déclaré hors interview que : « si je suis
membre de cette caisse c'est pour servir de deuxième carnet à mon
mari ». Cette « main cachée du
conjoint » dans l'octroi de crédit des femmes cause un
réel problème à leur autopromotion. Et de là on
pourrait mieux comprendre les volumes suscités de crédits
accordés par genre. Ceci vient rejoindre les écrits de Khandker
(1998) qui rapporte que la grande majorité des femmes ayant
bénéficiées du crédit au Bangladesh en avaient
confié la gestion à leur mari, ce qui permet à Osmani
(1998) de conclure que les femmes ont souvent des possibilités
limitées d'utilisation de leur crédit.
Cette situation du contrôle des fonds dans le
ménage a été une question importante dans l'enquête
et les différentes déclarations des répondantes sont
consignées dans le tableau 22.
Tableau 22: Répartition des enquêtées
selon la personne qui contrôle les fonds dans le ménage
Contrôle des fonds
|
Enquêtées
|
Effectifs
|
%
|
Moi-même
|
304
|
60,80
|
Mon mari
|
52
|
10,40
|
Nous deux
|
144
|
28,80
|
Total
|
500
|
100,00
|
Les femmes déclarent qu'elles contrôlent les
fonds dans le ménage (60,80%), or elles avouent aussi que c'est le
conjoint qui voit la nécessité d'une dépense ou non ce qui
conduit dans certains cas à des problèmes dans le foyer. Or,
Ledesma (2002) pensent que c'est seulement 31% de femmes qui contrôlent
les finances dans les ménages. Ce pendant, le
contrôle peut aussi vouloir dire gérer les flux d'entrée et
de sortie des fonds, l'accès aux services financiers fut-il
auprès d'une source formelle (CVECA) ou non sera dont
contrôlé par la personne qui gère ces flux dans le
ménage.
4.4.7. Raisons de la non
adhésion des femmes
Les non membres enquêtées dans le cadre de cette
étude ont donné les raisons de leur non adhésion dans ces
caisses et leurs réponses sont consignées dans le tableau 23.
Tableau 23: Répartition des non membres selon les
raisons de leur non adhésion à la CVECA
Raisons de la non adhésion
|
Effectifs
|
%
|
|
Frais d'adhésion
|
148
|
59,20
|
|
Le taux d'intérêt de crédit est
élevé
|
4
|
1,60
|
|
Les délais de remboursement sont courts
|
13
|
5,20
|
|
Je n'aime pas les membres de cette caisse
|
12
|
4,80
|
|
La mauvaise gestion des dirigeants
|
25
|
10,00
|
|
Rien
|
48
|
19,20
|
|
Total
|
250
|
100,00
|
Le tableau 23 montre que la majorité des non membres
(60,80%) pensent que les contraintes majeures de leur non ralliement sont les
frais d'adhésion et les taux d'intérêt qui sont
élevés. Cette raison est réfutée par Kafain (2012)
qui pense que les faibles taux d'intérêt et autres frais
pratiqués dans les EMF au Cameroun contribuent à
l'adhésion d'un plus grand nombre de membres dans ces institutions. Par
contre, cette raison pourrait se comprendre par le fait que, dans les
différents regroupements des non-membres (tontines, réunions,
GIC..etc), il n'existe pas de frais d'adhésion. Mais il faudrait nuancer
ces propos, car comme le dit Barka et al (n.d) « on peut
aider les pauvres avec des prêts sans intérêt ou à
intérêts subventionnés, mais on ne peut pas continuer
à jouer les Mères Theresa sans être conscients
que de tels programmes ne sont pas durables et se termineront avec la fin de
l'aide ». Cependant, hors interview plus de 80% de non membres
déclarent qu'en plus de leur réponse, la question de manque de
solidarité de la CVECA (présence physique) lors des
événements heureux et malheureux est aussi un
élément qui ne milite pas à leur adhésion à
la caisse.
A la suite de cette question, il leurs a été
posé celle de savoir ce qu'elles trouvent comme avantages dans ces
regroupements par rapport à la CVECA et 85% ont répondu que
l'avantage de ces associations est la solidarité entre les
membres ; 15% trouvent qu'elles reçoivent plus rapidement de
crédits moyennant seulement 100Fcfa. En effet, les femmes en milieu
rural mettent beaucoup d'accent sur la solidarité (Barka et al
,n.d ) et aiment bien avoir l'assistance physique dans leurs
cérémonies heureuses ou malheureuses plus que l'assistance
financière comme cela prévaut dans les caisses.
Au vue de tout ce qui précède, l'étude se
propose de faire des tests de comparaison de moyennes des montants
demandés, reçus et épargnés des membres et non
membres afin de trouver les raisons statistiques du non ralliement des non
membres pour accéder aux sources de financement formelles que sont les
CVECA.
4.4.7.1. Tests de comparaison des moyennes
Etant donné deux échantillons de taille N1
(250 Membres) et N2 (250 Non membres), on admet qu'ils ont
été prélevés d'une même population (femmes
rurales) relativement à la variable étudiée, ces deux
échantillons ayant été prélevés
indépendamment l'un de l'autre.
En tout cas, dans une situation
« normale » d'un test de Student à variances
égales, la formule du t calculé de
comparaison de deux moyennes est:
aux degrés de liberté
(ddl=N1+N2-2)
Où m1 et m2 sont les moyennes
respectives de N1 et N2
(Avec s² =variance commune aux deux
échantillons)
Les effectifs des échantillons étant les
même tobs devient
4.4.7.1.1.
Différences entre les moyennes : Montant de crédits
demandés des membres et des non membres des CVECA.
Le montant demandé reflète souvent le niveau de
revenu du requérant où sa capacité à contracter ou
à épargner de l'argent c'est ainsi que le tableau 24
présente les différences de moyennes des crédits
demandés entre les membres et les non membres des CVECA.
Tableau 24 :
Comparaison de moyennes des crédits demandés par les membres et
non
membres des CVECA.
|
êtes-vous membre ?
|
N
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Combien avez-vous demandé?
|
Oui
|
250
|
236760,00
|
596863,541
|
Non
|
250
|
42904,00
|
137339,285
|
Où Tcal=5, 005 au ddl= 448 et le niveau
de confiance est à 90%
Il y'a une différence significative à 10% entre la
moyenne des montants demandés chez les membres des CVECA et chez les non
membres.
Les sources de crédit informelles (famille, usuriers,
tontine...etc.) sont le plus souvent en manque de liquidité et
l'emprunteur le sait très souvent en avance et ne peut dès lors
solliciter un montant très élevé. Et l'emprunteur
généralement demande le crédit en fonction des limites de
ses ressources (Aryeety, 1996) et de celles du préteur.
4.4.7.1.2.
Différences entre les moyennes : Montants de crédits
reçus des membres et des non membres
Les montants de crédits octroyés peuvent aussi
permettre d'apprécier l'accessibilité aux services financiers
formelles, c'est ainsi que le tableau 25 compare les moyennes des
crédits reçus.
Tableau 25 :
Comparaison de moyennes de crédits reçus des membres et non
membres
|
êtes-vous membre ?
|
N
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Combien avez-vous reçu?
|
Oui
|
250
|
10759,04
|
25372,016
|
Non
|
250
|
2190,40
|
6731,455
|
Où Tcal=5, 161 au ddl= 448 et le niveau de
confiance est à 90%
Il y'a une différence significative à 10% entre la
moyenne des montants reçus chez les membres et chez les non membres des
CVECA.
La raison est que les procédures d'accès
étant plus courtes dans les sources informelles de crédit, les
populations rurales préfèrent prendre des petits montants
d'argent dans ces sources rapides et disponibles à n'importe quelle
heure de la journée(cas de maladie, deuil,
déplacements...etc).Or, les membres prennent de gros crédit pour
investir afin d'augmenter leur revenu(Tennant et al, n,d) et
s' en servir comme « intrant du développement »
(Gentil, 1996). Pourtant, Cheston et Kuhn(2006) prétendent que
l'accès au crédit et la participation dans des activités
génératrices de revenus renforcent le pouvoir de
négociation des femmes au sein du foyer, leur permettant ainsi
d'influencer un plus grand nombre de décisions stratégiques.
4.4.7.1.3.
Différences entre les moyennes : Epargne mobilisée chez les
membres et chez les non membres.
L'épargne étant la fraction du revenu qui n'est pas
consommée, elle serait un bon indicateur du niveau de vie des
populations en milieu rural, d'ou le tableau 26 compare les moyennes de
l'épargne mobilisée entre membres et non membres des CVECA.
Tableau 26 :
Comparaison de l'épargne mobilisée entre membres et non membres
des
CVECA
|
êtes-vous membre ?
|
N
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Combien avez vous épargné cette année?
|
Oui
|
250
|
80408,08
|
193254,436
|
Non
|
250
|
15468,00
|
55910,257
|
Où Tcal=5, 104 au ddl= 448 et le niveau de
confiance est à 90%
Il y'a une différence significative à 10% entre la
moyenne de l'épargne mobilisée chez les membres et chez les non
membres des CVECA.
La question de confidentialité de l'épargne peut
être la raison principale de cette différence. Mais aussi la
quête d'une garantie à contracter le crédit.
En somme la raison de la non adhésion des femmes
à des services financiers de « proximité »
(Gentil, 2002) peut s'expliquer par le fait que toutes les femmes n'ont pas
encore adopté cette innovation (Rogers,1983) de sécurité
des fonds et de recherche des sources de financement auprès des CVECA
pour une augmentation de revenus. Or, les tests ci-dessous montrent bien que
les membres demandent plus, reçoivent plus et épargnent plus
d'argent pour se faire ce que Parrot(1998) appelle une
« épargne de précaution » dans le but de
sortir de la précarité dans laquelle elles sont
plongées.
En définitive l'étude a été
schématisée de la manière suivante :
Figure 8: Schémas de l'étude sur
l'accessibilité des femmes aux services financiers dans la
Région du Centre-Cameroun
Haut de la figure : Les femmes rurales
ont des besoins qui sont la résultante :
- des besoins de leurs enfants (santé, frais de
scolarité, alimentation, habillement...etc) ;
- de leurs conjoints qui expriment des demandes de fonds pour
les activités d'exploitation agricole en général (achat
d'intrants, main-d'oeuvre et commercialisation des produits) et des
recouvrements de dettes de ces derniers puisque les femmes ayant parfois honte
à la place de leurs maris, préfèrent rembourser les
créances de ces derniers;
- de leurs propres besoins d'investissement dans les
Activités Génératrices de Revenus tels que :
l'agriculture, le petit commerce, la transformation des produits (bâton
de manioc, couscous de manioc, tapioca...), on peut aussi citer les besoin
d'investissement de leurs enfants.
Centre : Nanties de toutes ces charges,
les femmes rurales sont obligées d'aller auprès des EMF pour
celles qui en sont membres ou auprès des sources de financements
informelles afin de prendre de l'argent, pour le bien être de leur
ménage
Coté droit de la figure : Aux
besoins ci-dessus viennent s'ajouter les contraintes d'accès au
financement des femmes à savoir :
· Le manque de formation : Cette contrainte est plus
ou moins la cause de la non mobilisation des femmes autour des offres
financières de leurs EMF. Le poste de trésorier étant la
seule fonction généralement occupée par les femmes dans
les COGES sur les 6 ou 8 à pouvoir. Or, ce sont ces membres du COGES qui
reçoivent le plus de formation des bailleurs de fonds. Elles sont par
là exclues en majorité des enseignements sur les avantages des
services financiers qui sont pourtant une grande motivation pour l'accès
à ces services ;
· Les garanties parmi lesquelles : les garanties
matérielles (motos, ustensiles de cuisine, exploitation agricole...etc)
et morales (avaliste) limitent l'accès des femmes aux services
financiers ;
· Les frais d'adhésion élevés :
Les CVECA aujourd'hui ont des frais d'adhésion compris entre 7 000
et 9 000 Fcfa contre la gratuité dans les associations, ce qui
poussent ainsi les femmes à aller s'inscrire dans les tontines où
leur épargne n'est pas sécurisée et les crédits
octroyés sont relativement plus bas.
· Le faible accès et contrôle des ressources
productives : la terre constitue la principale ressource productive que
les femmes ne possèdent et ne contrôlent pas dans les
ménages, ce qui ne garantie pas une pratique de l'agriculture et des
ressources financières permanentes et continues ;
· L'auto-exclusion des femmes : les femmes se
considèrent parfois marginalisées par les hommes au point
où bien qu'ayant un compte d'épargne fourni, condition
essentielle d'accès aux services financiers, elles ne demandent pas de
crédits à la caisse, par peur de s'endetter
déclarent-elles ;
· La rigueur dans les conditions d'octroi des
services : les conditions regroupent les frais d'adhésion, les
garanties plus les cautions de demande des services ;
Le manque de solidarité de la caisse : les
cérémonies heureuses ou malheureuses sont les endroits
indiqués pour la manifestation en grande pompe d'une solidarité
à un membre. Or, les textes des caisses ne prévoient pas
l'assistance physique à un membre, ce qui attire beaucoup de femmes dans
d'autres associations où règnent ruses et manque de
sécurité des fonds.
CHAPITRE 5
SOMMAIRE, CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
5.1. SOMMAIRE
Cette étude avait pour objectif principal d'analyser
les conditions d'accès des femmes aux services financiers ruraux
auprès des CVECA et CECA du réseau A3C dans la région du
Centre. Plus spécifiquement, l'étude a consisté à
identifier : les offres des services financiers des CVECA et CECA du
réseau A3C; les besoins financiers des femmes, membres et non membres de
ces caisses; et les conditions socio-économiques pouvant limiter
l'accès des femmes aux services financiers.
C'est ainsi qu'il ressort que la population d'étude
est à majorité adulte ; soit 66,20% de femmes sont
âgées de plus de 35 ans ; 68,00% sont mariées quelque
soit le groupe considéré ; 76,40% des enquêtées
ont au moins fait les études primaires ; 70,40% ont pour
activité principale l'agriculture et 56,80% ont pour activité
secondaire le commerce ; 55,20% des ménages des
enquêtées ont une taille de plus de 8 personnes et les revenus
annuels moyens des membres est de 210 608 Fcfa contre 70 840 Fcfa
chez les non membres.
Pour ce qui est de l'offre de services financiers du
réseau A3C, cinq services offerts ont été
identifiés : le Dépôt à Vue (DAV), le
Dépôt à Terme(DAT), le Plan d'Epargne(PE), le Crédit
à Court Terme(CCT) et le service d'accompagnement qu'est l'Association
des Femmes Adhérentes à la CVECA (AFAC). Ce dernier étant
le seul service spécifique aux femmes.
Il a également été relevé que
31,29% de femmes prennent de l'argent pour se faire un fonds de commerce, 7,22%
pour payer la scolarité de leurs enfants, 21,56% pour pratiquer
l'agriculture, 13,24% pour la consommation du ménage et 4,7% pour
l'équipement. À ces besoins financiers des femmes viennent
s'ajouter ceux de leurs conjoints qui parfois précédent les
leurs. Donc, les besoins des femmes sont d'ordre social ce qui a amené
le responsable d'une caisse à dire : « les femmes en
majorité ont besoin d'argent pour aller résoudre les
problèmes de leurs maris ou encore de leurs enfants...»
Un besoin en éducation financière a
été identifié par ailleurs, car 32% des membres n'ont
jamais eu à suivre une formation ou un conseil en gestion de
crédit ou de leurs activités.
Pour ce qui est des conditions socio-économiques
pouvant limiter l'accès des femmes aux services financiers : la
faible formation en éducation financière, les frais
d'adhésions élevés, l'auto-exclusion de la femme ; le
faible accès et contrôle des ressources productives ; la
rigueur des conditions d'octroi des services ; les garanties
imposées ; et la faible solidarité dans les EMF ont
été identifiées.
5.2. CONCLUSION
Malgré les efforts d'amélioration de
l'accessibilité des femmes aux services financiers du réseau
d'EMF A3C, les femmes membres continuent à être sous l'emprise de
leurs responsabilités familiales et de leur fragilité naturelle
qui participent à leur exclusion aux services financiers.
Cette exclusion peut être vue sous deux angles :
une auto-exclusion et une exclusion par l'inadaptation des services financiers
à l'endroit de ces membres. Les non membres qui n'ont même pas
accès à une épargne sécurisée continuent
à décrier le fait que dans les CVECA l'aspect financier prend
trop de déçu sur l'aspect solidarité, ce dernier qui une
caractéristique propre aux populations rurales.
5.3. RECOMMANDATIONS
Au terme de cette étude, les recommandations ont
été faites à plusieurs niveaux :
Ø Aux femmes rurales
· De continuer à développer cet engouement
de mobilisation d'une épargne forte et à prendre des
crédits pour financer leurs Activités Génératrices
de Revenus ;
· De chercher à être dans les instances
dirigeantes de leur caisse et de l'organe faitier pour amener leurs filles,
soeurs, et mères à comprendre les biens faits des CVECA pour
l'augmentation de leurs revenus.
Ø Aux CVECA ET CECA
· D'adapter leurs offres aux conditions
socio-économiques et culturelles de leurs membres ;
· D'assurer la promotion des caisses par des campagnes de
sensibilisation, et de participation aux activités de la
communauté ;
· D'encourager les femmes à la production en
réorganisant les circuits de commercialisation.
Ø A l'organe faitier du réseau
A3C
· De faire une étude de développement et
d'adaptation du service d'accompagnement AFAC dans les caisses ;
· De faciliter l'insertion des femmes dans les instances
dirigeantes des caisses et du réseau ;
· De chercher des partenaires financiers pour la
promotion des crédits à court et à long terme ;
· De revoir les conditions d'octroi de crédits
lors de l'assemblée générale ;
Ø Au PADMIR
· De financer une étude participative sur le
produit AFAC et produire un manuel de gestion du produit par caisse ;
· D'encourager les caisses à inclure les femmes
dans les instances dirigeantes ;
· De continuer à former les formateurs des caisses
pour aller former à leur tour tous les membres de leur caisse
respective.
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ANNEXES
Annexe 1.
QUESTIONNAIRE : Membre de la CVECA
Le présent questionnaire vise à recueillir des
informations sur l'analyse de l'accessibilité des femmes aux
services financiers auprès des EMF du réseau A3C. Toutes les
informations obtenues seront strictement confidentielles et ne serviront
qu'à des fins académiques.
Date :......................................................N°
du Questionnaire :..................
Nom de la
Caisse :........................................................................................................
Localité.......................................................................................................
Arrondissement..........................................Département...................................
I. IDENTIFICATION ET ACTIVITÉS DE
L'ENQUÊTÉE
1- Quel âge avez-vous ?:
_______________________________________________
2- Quel est votre statut
matrimonial ? Mariée? Célibataire ? Veuve ?
Divorcée?
3- Quel est votre niveau
d'étude ?
Primaire ?Secondaire? Supérieur? Formation
professionnelle? N'a jamais été à l'école?
4- Quelle est votre activité
principale ?
Agriculture : (i) cultures pérennes
(Cacao-Café-Palmier à huile-Autre) ? (ii) cultures
maraichères (iii) cultures vivrières (Manioc Macabo arachides
pommes de terre) ? Commerce ? Enseignement? Pêche ? Chasse ?
Élevage ? Élève/étudiante ?
Sans emploi ? autres emplois
(précisez) ?.................................................
5- Vous menez cette activité depuis combien
d'années ?
Moins d'un an ? 2-5 ans? 6-10 ans? Plus de 10
ans?
6- Quelles sont vos activités
secondaires ?
Agriculture : (i) cultures pérennes
(Cacao-Café-Palmier à huile-Autre) ? (ii) culture
maraichères (iii) cultures vivrières (Manioc Macabo arachides
pommes de terre) ? Commerce? Enseignement? Pêche? Chasse?
Élevage?
7- Combien de personnes vivent sur votre toit
?
1à 3 personnes? 4 à 8 personnes ?
Plus de 8 personnes?
8- Le terrain sur lequel vous travaillez
appartient à qui ?
Moi-même ? Ma famille ? La famille de mon
mari ? Mon mari? Mon mari a acheté? Je loue? Autre
(précisez)
9- Combien pouvez-vous avoir en termes d'argent
par
mois ?...............................................................
II. ADHÉSION A LA CVECA ET RELATION AVEC LA
CAISSE
10- Depuis quand êtes vous membre de la
CVECA ?.............................................
11- Quelle fonction avez-vous à la
CVECA?
Simple membre ? Membre du Comité de Gestion?
Employée?
12- Si vous êtes membre du comité de
gestion, quel poste occupez-vous ?
Présidente? Vice présidente? SG ?
Caissière stagiaire? Caissière? Contrôleur interne ?
Délégué?
13- Comment êtes vous devenue membre de la
CVECA ?
J'ai été encouragé par mon mari ? On
nous a sensibilisé au village? C'est ma famille qui m'a
encouragé? Par moi-même ?
14- Quels sont les services que la caisse peut
vous rendre ?
Crédit? Crédit intrant (Warrantage)
Épargne? Aide de solidarité? Assurance?
Conseils de gestion du crédit? Transfert d'argent?
15- Etes-vous assuré à la
caisse? OUI ? NON?
16- Est ce que la caisse vous a déjà
formé ? OUI ? NON?
17- Si oui, sur quoi ?
..............................................................
18- Est ce que la caisse vous a apporté des
conseils sur votre activité? OUI? NON?
19- Qu'est ce qui vous a motivé à
être membre de la CVECA ?
Pour bien garder mon argent ? pour bien
gérer mon argent ? pour suivre le groupe? Pour avoir la
possibilité de prendre des crédits ? pour les formations de la
CVECA ? Autres
(précisez)................................................................
20- Quand vous voulez commencer une
activité, vous trouvez l'argent où ?
Réserves personnelles? Tontines? CVECA? Familles?
Prêt à la banque?
Autres prêts (précisez)
21- Êtes-vous membre d'une tontine
/réunion/GIC ? OUI? NON?
22- Si oui, où prenez vous le plus d'argent
entre la CVECA et cette Tontine/réunion/GIC ?
CVECA ? Tontine/Réunion/GIC?
Pourquoi ?.........................................................................................................................
III. INFORMATIONS SUR L'ÉPARGNE
23- Avez-vous épargné au cours de
cette année dans la CVECA ? OUI? NON?
24- Si oui, combien et pour combien de
temps?: remplir le tableau 1 suivant
Forme de l'épargne(a)
|
Montant
|
Durée du dépôt
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
(a)Forme d'épargne : 1-Dépôt à
vue 2-Dépôt à terme 3-Assurance
25- Quand vous garder votre argent à la
CVECA, vous faites quoi avec cette argent
premièrement ? (cocher seulement une seule case)
Agriculture 1(café, cacao, palmier à huile,
arbre fruitier) ? Commerce ?Agriculture 2(arachides, maïs, tubercules,
etc) ? Habitat? Maraichage? Soins de santé? Élevage? Frais
de scolarité? Fêtes et cérémonies familiales?
Logement?
26- Qu'elles sont les raisons qui peuvent vous
pousser à ne plus épargner à la
CVECA ?
Le manque de confiance vis à vis de la caisse?
Insuffisance de revenu ?
Le faible taux d'intérêt sur l'épargne?
Éloignement? Baisse des revenus de l'activité?
Autres (à
préciser)....................................................................................
27- Qu'est ce qui peut encourager les femmes
à épargner à la CVECA ?
Augmenter le taux d'intérêt sur l'épargne?
Encourager la bonne gestion de la caisse? Remettre l'argent
des membres quand ils veulent retirer? Faire des campagnes de collecte?
Sensibiliser les membres du COGES sur l'accueil des membres? sensibiliser sur
les avantages de la CVECA? Encourager la création des nouveaux
produits?
Autres
(précisez)...........................................................................................
III-INFORMATIONS SUR LE
CREDIT
28- Parmi vos activités quelles sont celles
qui nécessitent le crédit à la CVECA ?
Agriculture : (i) cultures pérennes
(Cacao-Café-Palmier à huile-Autre) ? (ii) culture
maraichères? (iii) cultures vivrières (Manioc Macabo arachides
pommes de terre) ? Commerce ? Enseignement ? Pêche? Chasse?
29- A quelle étape de ces activités
avez-vous le plus besoin des crédits ?
La mise en place? L'entretien? Production? La
commercialisation?
La transformation? Autres
(précisez)................................
30- Vous faites quoi précisément
avec cet argent ?
Engrais et semences? Transport? Main d'oeuvre? Achat des
fournitures? Médicaments? Fondations? Équipement (outils,
machines....) ?
31- Vous avez déjà demandé le
crédit à la caisse ? OUI ? NON?
32- Si non, pourquoi ?
Pas de projet rentable? Pas d'épargne ? Ne connais pas
les conditions d'accès ? Peur de s'endetter ? Mauvaise
expérience antérieure? Taux d'intérêt
élevé? Délais de remboursement trop court? Garanties?
Éloignement ? A cause du mari? La religion?
Autres(Précisez) ...
33- Vous avez demandé le crédit
combien de fois ? .......................
34- Vous avez obtenu le crédit combien de
fois ?.....................................................
Crédits
|
Vous avez demandé combien ?
|
La caisse vous a donné combien ?
|
Pour combien de mois ?
|
Vous avez fait quoi avec l'argent ?
|
Vous avez déjà remboursé
combien ?
|
Il vous reste combien à rembourser ?
|
Crédit1
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Crédit2
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Crédit 3
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Crédit4
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35- Quand vous demandez le crédit, cela met
combien de temps avant qu'on vous donne l'argent ?
Moins d'une semaine? 2 à 4 semaines? plus d'un mois?
36- Est-ce que vous êtes en retard de
remboursement de crédit ?
OUI ? NON?
37- Si oui, quelle est la cause de ce
retard ?
Mauvaise récolte ? Mauvaise gestion du crédit?
Détournement des fonds par le conjoint? L'activité n'a pas encore
produit les fonds?
38- Qui gère les fonds dans le
ménage ?
Vous même ? votre Mari? vous deux? Autres
(à préciser)...........................
39- Qu'est ce qu'on vous a demandé pour
vous donnez le crédit ?
Épargne préalable? Garanties ?
(Précisez................................................) Avalise?
Autres
(précisez).....................................................................
40- Est-ce que les conditions étaient
faciles à remplir ? OUI? NON?
41- Si non, quel était la condition qui
vous a beaucoup dérangé ?
Les garanties? L'apport personnel? Le manque
d'épargne?
42- Est-ce que votre mari vous a aidé
à remplir ces conditions ? OUI? NON?
43- Si non
expliquez.................................................................................
44- Si oui, laquelle ?
Les garanties ? L'apport personnel? Le manque
d'épargne?
45- Avez-vous souvent eu des problèmes dans
votre foyer avec votre mari en relation avec votre argent ?
OUI? NON?
46- Si OUI, de quel ordre ?
Le partage équitable ? Le contrôle des fonds ?
L'affectations des fonds?
47- D'après vous quelles sont les limites
de la CVECA ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
48- Quelles sugestions pouvez-vous formuler pour
améliorer l'accès des femmes au financements ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Nous vous remercions pour
votre collaboration
Annexe 2. QUESTIONNAIRE : Non-Membre de la
CVECA
Le présent questionnaire vise à recueillir des
informations sur l'analyse de l'accessibilité des femmes aux
services financiers auprès des EMF du réseau A3C. Toutes les
informations obtenues seront strictement confidentielles et ne serviront
qu'à des fins académiques.
Date :......................................................N°
du Questionnaire :..................
Nom de la
Caisse :........................................................................................................
Localité.......................................................................................................
Arrondissement..........................................Département...................................
IV. IDENTIFICATION ET ACTIVITÉS DE
L'ENQUÊTÉE
1- Quel âge avez-vous ?:
_________________________________________________
2- Quel est votre statut
matrimonial ? Mariée ? Célibataire ? Veuve ?
Divorcée?
3- Quel est votre niveau
d'étude ?
Primaire ?Secondaire? Supérieur? Formation
professionnelle? N'a jamais été à l'école?
4- Depuis combien de temps habitez-vous la zone
(le village) ?
5- Quelle est votre activité
principale ?
Agriculture : (i) cultures pérennes
(Cacao-Café-Palmier à huile-Autre) ? (ii) cultures
maraichères (iii) cultures vivrières (Manioc Macabo arachides
pommes de terre) ? Commerce ? Enseignement? Pêche ? Chasse ?
Élevages ? Elève/étudiante ?
Sans emploi ? autres emplois
(précisez) ?.................................................
6- Vous menez cette activité depuis combien
d'années ?
Moins d'un an ? 2-5 ans? 6-10 ans? Plus de 10
ans?
7- Quelles sont vos activités
secondaires ?
Agriculture : (i) cultures pérennes
(Cacao-Café-Palmier à huile-Autre) ? (ii) culture
maraichères (iii) cultures vivrières (Manioc Macabo arachides
pommes de terre) ? Commerce? Enseignement? Pêche? Chasse?
Élevages?
8- Combien de personnes vivent sur votre toit
?
1à 3 personnes? 4 à 8 personnes ?
Plus de 8 personnes?
9- Le terrain sur lequel vous travaillez
appartient à qui ?
Moi-même ? Ma famille ? La famille de mon
mari ? Mon mari? Mon mari a acheté? Je loue? Autre
(précisez)
10- Combien pouvez-vous avoir en termes d'argent
par
mois ?...............................................................
V. NON ADHÉSION A LA CVECA ET RELATION AVEC LA
CAISSE
11- Vous Connaissez la CVECA ?
OUI? NON?
12- Vous avez essayé d'être membre un
jour ? OUI? NON?
13- Connaissez-vous les membres de cette
CVECA ? OUI? NON?
14- Pourquoi n'êtes vous pas membre de la
CVECA ?
Frais d'adhésion sont élevés? le taux
d'intérêt est élevé? les délais de
remboursement sont courts? je n'aime pas les membres de cette caisse? la
mauvaise gestion des dirigeants? il y'a pas toujours l'argent dans cette
caisse ? les montants de crédits sont petits ? autres
précisez...............................................................................
15- Vous êtes membre
d'une tontine/réunion/GIC ? OUI?
NON?
16- Quels sont avantages de votre
tontine/réunion/GIC par rapport à la CVECA ?
La sécurité de l'argent? Je prends mon agent
quand je veux? On me donne vite les crédits? il y'a pas trop de
réunions? j'ai un poste de responsabilité à la
réunion?
La solidarité ?
17- Quand vous voulez commencer une
activité, vous trouvez l'argent où ?
Réserves personnelles?
Tontines/réunion/GIC ? Familles? Prêt à la
banque?
Autres prêts (précisez)
VI. INFORMATIONS SUR L'ÉPARGNE
18- Comment et ou gardez vous votre
argent ?
Dans une tontines/réunion/GIC? je garde
moi-même? je donne à une personne? je dépose à
la banque?
19- Vous faites quoi avec cet argent
après ?
Agriculture : (i) cultures pérennes
(Cacao-Café-Palmier à huile-Autre) ? (ii) culture
maraichères? (iii) cultures vivrières (Manioc Macabo arachides
pommes de terre) ? Commerce ? Enseignement ? Pêche? Chasse?
20- Vous avez épargnez combien cette
année ? _________________________________
III-INFORMATIONS SUR LE
CRÉDIT
21- Parmi vos activités quelles sont celles
qui nécessitent le crédit ?
Agriculture : (i) cultures pérennes
(Cacao-Café-Palmier à huile-Autre) ? (ii) culture
maraichères? (iii) cultures vivrières (Manioc Macabo arachides
pommes de terre) ? Commerce ? Enseignement ? Pêche? Chasse?
22- A quelle étape de ces activités
avez-vous le plus besoin des crédits ?
La mise en place? L'entretien? Production? La
commercialisation?
La transformation? Autres
(précisez)................................
23- Vous faites quoi précisément
avec cet argent ?
Engrais et semences? Transport? Main d'oeuvre? Achat des
fournitures? Médicaments? Fondations? Équipement (outils,
machines....) ?
24- Vous avez déjà demandé le
crédit dans votre dans une tontines/réunion/GIC ?
OUI? NON?
25- Si non, pourquoi ?
Pas de projet rentable? Pas d'épargne ? Peur de
s'endetter ? Mauvaise expérience antérieure? Taux
d'intérêt élevé? Délais de remboursement
trop court? Garanties? Éloignement ?
A cause du mari? La religion?
Autres(Précisez) ...
26- Vous avez demandé le crédit
combien de fois ? .......................
27- Vous avez obtenu le crédit combien de
fois ?.....................................................
Crédits
|
Vous avez demandé combien ?
|
La caisse vous a donné combien ?
|
Pour combien de mois ?
|
Vous avez fait quoi avec l'argent ?
|
Vous avez déjà remboursé
combien ?
|
Il vous reste combien à rembourser ?
|
Crédit1
|
|
|
|
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|
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Crédit2
|
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Crédit 3
|
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Crédit4
|
|
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|
28- Quand vous demandez le crédit, cela met
combien de temps avant qu'on vous donne l'argent ?
Moins d'une semaine? 2 à 4 semaines? plus d'un mois?
29- Est-ce que vous êtes en retard de
remboursement de crédit ?
OUI ? NON?
30- Si oui, quelle est la cause de ce
retard ?
Mauvaise récolte ? Mauvaise gestion du crédit?
Détournement des fonds par le conjoint? L'activité n'a pas encore
produit les fonds?
31- Qui a gère l'argent dans le
ménage ?
Vous même ? votre Mari? vous deux? Autres
(à préciser)...........................
32- Qu'est ce qu'on vous a demandé pour
vous donnez le crédit ?
Épargne préalable? Garanties ?
(Précisez................................................) Avalise?
Autres
(précisez).....................................................................
33- Est-ce que les conditions étaient
faciles à remplir ? OUI? NON?
34- Si non, quel était la condition qui
vous a beaucoup dérangé ?
Les garanties? L'apport personnel? Le manque
d'épargne?
35- Est-ce que votre mari vous a aidé
à remplir ces conditions ? OUI? NON?
36- Si non
expliquez.................................................................................
37- Si oui, laquelle ?
Les garanties ? L'apport personnel? Le manque
d'épargne?
38- Avez-vous souvent eu des problèmes dans
votre foyer avec votre mari en relation avec l'argent ?
OUI? NON?
39- Si OUI, de quel ordre ?
Le partage équitable ? Le contrôle des fonds ?
L'affectations des fonds?
40- D'après vous quelles sont les limites
de votre tontines/réunion/GIC ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
41- Quelles sugestions pouvez-vous formuler pour
améliorer l'accès des femmes au financements ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Nous vous remercions pour
votre collaboration
Annexe 3. Guide
d'entretien : Autorités traditionnelles locales
Le présent questionnaire vise à recueillir des
informations sur l'analyse de l'accessibilité des femmes aux
services financiers auprès des EMF du réseau A3C. Toutes les
informations obtenues seront strictement confidentielles et ne serviront
qu'à des fins académiques.
Date :........................................................................
Nom de la
Caisse :........................................................................................................
Localité.......................................................................................................
Arrondissement..........................................Département...................................
Présents :.................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
POINTS D'ECHANGES
Ø PRESENTATION DE LA LOCALITE ;
Ø PRESENTATION DES US ET COUTUMES ;
Ø PROBLEMES DES FEMMES DANS LA LOCALITE ;
Ø IMPACT DE LA CAISSE AU VILLAGE.
Annexe 3.Guide d'entretien : Responsable de la caisse
Le présent questionnaire vise à recueillir des
informations sur l'analyse de l'accessibilité des femmes aux
services financiers auprès des EMF du réseau A3C. Toutes les
informations obtenues seront strictement confidentielles et ne serviront
qu'à des fins académiques.
Date :........................................................................
Nom de la
Caisse :........................................................................................................
Localité.......................................................................................................
Arrondissement..........................................Département...................................
Présents :.................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
POINTS D'ÉCHANGES
Ø PRÉSENTATION DE LA CAISSE ;
Ø OFFRES OFFERTES ;
Ø CONDITIONS D'OCTROIE DES SERVICES ;
Ø PROBLÈMES DES FEMMES MEMBRES ;
Ø PROBLÈMES DE LA CAISSE.
Annexe 4. PRESENTATION DU
PROJET D'APPUI AU DÉVELOPPEMENT DE LA MICROFINANCE RURALE
(PADMIR)
Le Projet d'Appui au Développement de la Microfinance
Rurale en abrégé « PADMIR » est le fruit de
la coopération entre la République du Cameroun et le Fonds
International de Développement Agricole (FIDA). L'Accord de Financement
(Prêt n° 751-CM & Don n° 1050-CM) a été
signé le 11 Mai 2009 et l'entrée en vigueur du projet est
effective depuis le 07 Mai 2010, pour une durée de six ans (2010 -
2016).
L'objectif global dans lequel s'inscrit le PADMIR est de
contribuer à l'allégement de la pauvreté dans la zone du
projet, à travers l'amélioration des revenus et conditions de vie
des populations y compris leur sécurité alimentaire. Face
à cet objectif global, le projet se fixe les deux objectifs
spécifiques suivants :
(i) Améliorer l'environnement de la microfinance afin
que les problématiques de finance rurale soient mieux prises en compte,
à travers (a) le renforcement des capacités d'intervention des
acteurs régaliens clés (MINADER/MINADER et MINFI) et (b)
l'habilitation d'acteurs institutionnels clé du secteur de la
microfinance (ANEMCAM en tant que faîtière des EMF; et le
CNMF);
(ii) Faciliter l'accès des groupes cibles, notamment
les populations rurales et en particulier les plus défavorisées,
à des services financiers adaptés à leurs besoins
grâce (a) au renforcement des capacités des établissements
de microfinance en développement opérant en milieu rural et
offrant des services aux groupes cibles (consolidation des caisses ou points de
services existants et/ou extension de leur couverture des zones rurales), (b)
au renforcement des capacités de réseaux d'établissements
de microfinance en construction opérant en zones rurales (consolidation
et/ou extension) et (c) au développement de services et produits
financiers adaptés aux besoins des groupes cibles (introduction ou
développement de nouveaux produits ou services financiers, introduction
ou développement de produits ou services financiers innovants)
Le projet s'articule autour de trois composantes : (i)
Amélioration de l'environnement de la microfinance rurale; (ii)
Accès aux services financiers ruraux; et (iii) Coordination et gestion
du projet.
La zone d'intervention couvre cinq (05) Régions :
le Centre, l'Extrême Nord, l'Ouest, le Nord et le Nord Ouest. Pendant les
trois premières années, le projet sera toutefois mis en oeuvre
dans trois Régions prioritaires (Centre, Extrême Nord, et
l'Ouest), son extension dans le Nord et le Nord ouest devant être
examinée à l'occasion de la revue de mi parcours de
l'intervention. Le ciblage de la zone d'intervention du projet se fonde
essentiellement sur la concentration géographique, la synergie et la
complémentarité avec les autres interventions du FIDA, notamment
le Programme national de développement des racines et tubercules (PNDRT)
et le Projet d'appui au développement des filières agricoles
(PADFA).
Le projet regroupe deux catégories de groupes
cibles :
ü les bénéficiaires directs
(«partenaires stratégiques»), que sont les
établissements de microfinance (EMF) implantés dans les zones
d'intervention du projet, l'Association Nationale des EMF au Cameroun
(ANEMCAM), le MINFI, le MINADER/MINEPIA et le Comité National de
Microfinance (CNMF).
ü Les bénéficiaires finaux, que sont les
petits producteurs/rices en milieu rural (dont les femmes et les jeunes), pris
individuellement ou au sein des Groupements d'intérêts commun
(GIC) et des Organisations professionnelles agricoles de producteurs/rices
(OPA), et les Micro-entreprises rurales (MER), qui ont tous un accès
limité aux services financiers formels (des EMF et banques) et aux
informations et technologies appropriées pour améliorer leurs
systèmes de production et leurs revenus. On estime à 62 000
le nombre de bénéficiaires finaux de l'intervention.
Le coût total du projet est de 22, 5 Millions de $ EU,
soit l'équivalent de 9,6 Milliards de FCFA, répartit ainsi qu'il
suit par source de financement.
Tableau I : Coût du projet en Dollar US et en
F CFA et source de financement
N°
|
Source de financement
|
Montant en milliers de $ EU
|
Montant en millions de F CFA
|
Pourcentage
|
(%)
|
1
|
FIDA (prêt)
|
13 532
|
5 751,10
|
60,2
|
2
|
FIDA (don)
|
200
|
85
|
0,9
|
3
|
PNUD (don)
|
344
|
146,2
|
1,5
|
4
|
Gouvernement
|
2 466
|
1 048,10
|
11
|
5
|
Bénéficiaires
|
5 930
|
2 520,3
|
26,4
|
|
TOTAL
|
22 472
|
9 550,6
|
100
|
Le cadre logique du projet s'articule autour de dix (10)
résultats, résumés ainsi qu'il suit au sein des trois
composantes:
Tableau 2 : Synthèse des résultats du
cadre logique du projet selon les composantes
Composante 1 : Amélioration de l'environnement de
la microfinance rurale
|
Composante 2 : Accès aux services financiers
ruraux;
|
Composante 3 : Coordination et gestion du projet.
|
R1.1. Les capacités d'intervention des services
déconcentrés MINADER/MINEPIA pour l'accompagnement du
développement des exploitations agricoles des groupes cibles du projet
sont améliorés (Reformulé)
|
R2.1. Des réseaux d'EMF ruraux en développement
sont renforcés, mobilisent mieux l'épargne, sont plus rentables
et efficaces
|
R3.1. Les ressources et mécanismes de gestion des
ressources du projet et de mise en oeuvre des activités sont mis au
point et sont opérationnels
|
R1.2. L'ANEMCAM est renforcée et joue plus efficacement
son rôle de concertation et d'échanges d'expériences inter
EMF, de défense des EMF vis-à-vis de la tutelle, de promotion des
meilleures pratiques en matière de microfinance, et d'interface avec le
secteur bancaire et des assurances
|
R2.2. Des réseaux d'EMF ruraux en construction sont
renforcés, mobilisent mieux l'épargne, sont plus rentables et
efficaces
|
R3.2. Les instances et les mécanismes de coordination
et de suivi et évaluation sont établis et fonctionnels
|
R1.3. Les services compétents du MINFI sont
renforcés, contrôlent et orientent plus efficacement le secteur
|
R2.3. Les produits et services financiers des EMF sont
adaptés aux besoins des groupes cibles
|
|
R1.4. Le Comité National de microfinance (CNMF) est
plus efficace et joue mieux son rôle de concertation entre acteurs et
d'orientation du secteur
|
R2.4. Les EMF ont davantage accès à des
refinancements notamment à moyen terme pour répondre aux besoins
de crédits investissements des producteurs en zones rurales
(Reformulé)
|
L'atelier de lancement des activités du projet s'est
tenu en janvier 2011; et le premier Programme de Travail et Budget Annuel
(PTBA 2011) a été approuvé en mars 2011.
L'année 2011 a été essentiellement
consacrée à (i) la sélection des réseaux/EMF
et des prestataires (formateurs), (iii) la formulation d'un premier Programme
de Travail et Budget Annuel (PTBA 2011) axé sur une planification
participative des activités d'appui prioritaires avec les institutions
partenaires du projet, (iv) la préparation et la signature de
conventions de mise en oeuvre avec des partenaires clés et la
délivrance des appuis à certains d'entre eux notamment le
MINADER, le MINFI, l'ANEMCAM, CamCULL et A3C.
Les défis majeurs de mise en oeuvre du projet en 2012
se rapportent à (i) l'élaboration et la mise en oeuvre d'un cadre
stratégique pluriannuel et d'un tableau de bord de pilotage et de suivi,
(ii) La mise en place de mécanismes et modalités
opérationnels de partenariats (conventions, contrats de performances,
etc.) et (iii) la mise à disposition effective des appuis aux
populations rurales. L'Unité de Coordination du Projet entend relever
ces trois défis, à travers la mise en oeuvre du PTBA 2012 dans
une perspective pluriannuelle et de concert avec les parties prenantes (tutelle
MINADER, partenaires, CNP, Bureau pays FIDA).
Annexe 5. CVECA et CECA
avec leurs points de services ayant un agrément CEMAC
CARTOGRAPHIE DES AGENCES (CVECA/EMF)
|
N° D'ORDRE
|
IDENTIFICATION REPORTING SESAME (COBAC)
|
DESIGNATION
|
POINTS DE VENTE
|
LEKIE MBAM: 13 agréées; 28 points de
vente
|
|
|
|
1
|
1 612 005
|
BALIAMA
|
KEDIA; GUEFIGUE
|
2
|
1 612 006
|
BEGNI
|
KIIKI
|
3
|
1 612 013
|
ENDIGUILI
|
NKOLOUTOU. BIVOUNA; NGUILLA
|
4
|
1 604 060
|
MANAKAGNA
|
|
5
|
1 604 049
|
MBANGASSINA
|
YANGA FOCK
|
6
|
1 604 034
|
NKOL NGOK
|
OBALA; YEMESSOA II; NKOMETOU; ZIMA; NALASSI; NDZANA
|
7
|
1 604 056
|
NKOL EBASSIMBI
|
|
8
|
1 604 051
|
SAA
|
LEKA; NKOLKOSSE; MINTOTOMO; NLONG ONAMBELE; NKOLVE
|
9
|
1 604 056
|
TOBAGNE
|
TCHEKOS
|
10
|
1 612 012
|
GOURA
|
TALBA; TEATE; NGOKE; TCHAMOUNGOU
|
11
|
1 612 004
|
BALAMBA
|
BOURAKA; NGOK BONG; ELIG EFOMO
|
12
|
1 604 059
|
MINSOA
|
NKOL FEM; NKOLSENG; TALLA II
|
13
|
1 612 031
|
WOMKOA
|
|
HAUTE SANAGA: 3 agréées; 2 points de
vente
|
|
|
|
13
|
1 604 033
|
MVEBEKONE
|
NDJORE II
|
14
|
1 604 035
|
MENGUE-KOM
|
PELA II
|
15
|
1 612 007
|
BIBEA
|
|
NYONG ET MFOUMOU: 14 agréées ; 11 points de
vente
|
|
|
|
16
|
1 612 011
|
FANG BILOUN
|
NSAN
|
17
|
1 612 016
|
KANE
|
NDIBI
|
18
|
1 612 002
|
ABEM
|
AKONOLINGA
|
19
|
1 612 003
|
ATE
|
ESSABOUTOU; NOMAYOS; NGONDIMBELE
|
20
|
1 612 009
|
EBOLAKOUNOU
|
EDOU; MIMBANG; AWAE
|
21
|
1 612 010
|
EBOMAN
|
|
22
|
1 612 014
|
KAMBA
|
|
23
|
1 612 015
|
KOUM
|
|
24
|
1 604 042
|
MEDJEME
|
|
25
|
1 612 024
|
NGALLA
|
|
26
|
1 612 027
|
NLOBOLE
|
NKOO
|
28
|
1 612 032
|
ABAMYENDJOCK
|
LOUM
|
29
|
1 612 033
|
ZALOM
|
|
|
|
TOTAL
|
29 agréées
|
|
|
SALLA
|
42 points de vente
|
|
|
|
71
|
Source : Investigation de l'auteur.
Pour des éventuelles questions ou contacts veuillez
m'écrire à l'adresse :
elouetchristian@gmail.com
* 1 Etant donné que
l'épargne des membres reste inchangée tout au long de
l'année.
* 2 Livrets dont le dernier
report de mouvement financier remonte à plusieurs mois voir plusieurs
années.
|