1.1.2. Ressources : coques de noix de coco et noix de
palmes
Le gazeifieur de Songhaï centre est conçu pour
utiliser des coques de noix de coco(Cocos nucifera L.) et de noix de
palmes(Elaeis guineensis Jacq.) ayant une granulométrie par
pièce de 2 à 5 cm et 250 kg/m3 en densité.
![](Tests-technico-economiques-sur-la-plateforme-gazeifieur-de-letude-de-la-ressource--lutili27.png)
![](Tests-technico-economiques-sur-la-plateforme-gazeifieur-de-letude-de-la-ressource--lutili28.png)
Figure 9 : Coques de
noix de coco (à gauche) et coque de noix palmiste (à droite) en
séchage naturel
[26](Rousset P.2008) Le cocotier est une plante
pérenne dont la production s'étale surtoute l'année. Sa
densité de plantation dépend des conditions climatiques et de la
variété (grand ou nain).La récolte est manuelle. Elle
s'effectue tous les mois, voire tous lesdeux mois.
Le schéma ci-dessous fait ressortir l'estimation de
quantité de coque sur 1000 noix de coco :
![](Tests-technico-economiques-sur-la-plateforme-gazeifieur-de-letude-de-la-ressource--lutili29.png)
Figure 10 : Estimation
de la quantité de coque en fonction de la quantité de noix de
coco
Le palmier à huile quantà luiaussi est une
espèce pérenne. Sa période d'incubation(germination,
prepépinière et pépinière) est de 12 à 15
mois. Il commenceà produire à partir du trentième mois
après avoir été planté. Il atteint
samaturité productive (soit de 25 à 30 t/ha/an) à
l'âge de huit ans. Cetteproductivité est maintenue jusqu'à
sa 16ème année, ensuite il commence àdécliner
jusqu'à la fin de sa vie utile, suivant le matériel
végétal utilisé et lesconditions pédo-climatiques
de la zone de culture.La récolte est manuelle. Elle a lieu tout au long
de l'année et lesarbres sont visités tous les 10 jours afin de
recueillir des régimes à bonnematurité.Il s'agit de plus
ou moins 12 régimes par an. Chacun d'entre euxest composée de
1000 à 3000 fruits. Le fruit est ovale, d'une taille de 5 cmet d'un
poids de 10g. Il est composé d'un noyau (8%) et d'un
mésocarpe(92%). Compte tenu du pouvoir calorifique de la noix (9104
kcal/kg) de sa coque, c'est un produit idéal pour la
gazéification.
Le Bénin en général et la région de
l'Ouémé en particulier sont de grand producteur de noix de coco
et de noix de palmes. La valorisation est faite dans le domaine de la
cosmétique, l'agro-alimentaire comme c'est le cas de Songhaï sur la
fabrication de jus, de biscuits etc..,la production d'huile de palme
raffinée ou non.
Il faut préciser qu'il n'a pas vraiment un marché
déclaré de la matière première. Les prix recueillis
sur marché au Bénin ont donné une variation suivant les
saisons de 50 à 200 FCFA pour la noix de coco et un
prix de 60 à 100 FCFA pour le kilogramme de noix de
palme.
Les prix résidus de la matière première
n'est pas vraiment fixe puisque non systématiquement valorisés.
Malgré tout, les prix retrouvés chez certains
professionnels(www.Espaceagro.com)[27], des industries, et des
commerces locaux nous permettent de faire une estimation du prix variant
entre20 FCFA et 30 FCFA le kilogramme de coques.
Le système pour s'accorder un peu plus de souplesse dans
la gestion de la ressource pourrait fonctionner à temps partielle
suivant la disponibilité des coques.
La consommation en charge sur une annéeà 25% de
couverture par exemple,avec les coques de noix de coco nous donne les
paramètres suivants :
%Charge
|
Couverture journalière
|
Consommation kg/kWh
|
Consommation à l'année t/an
|
Coût de la matière/an
|
75%
|
25%
|
1,24
|
46,42
|
928 400 FCFA
|
Tableau 23 :
Estimation de la consommation des coques de noix de coco
La gestion de la ressource étant déterminant on
pourrait s'appuyer sur les données ombrothèrmiques (annexe 3)
observées sur la ville de Cotonou et que l'on peut étendre au
département de l'Ouémé pour permettre de gérer
l'utilisation de la ressource et alimenter la plateforme en continue.
Dépendamment des saisons, par exemple en période
de saison pluvieuse (Mars à juillet et septembre à octobre) on
pourrait stocker assez de bois et le laisser sécher et utiliser plus les
coques de noix de coco et de palmes et en saison sèche (Janvier à
Mars, Novembre à Décembre) on utilisera le bois et on stocke les
coques de noix de coco ou de palmes. Cette méthode aura non seulement
l'intérêt d'impacter sur le coût du kilowattheure
d'électricité et la gestion optimale de la ressource. Il faut
préciser que pour de futur expansion ou installation on pourrait
disposer de plus de quatre cents hectares (400 ha) disponible sur les sites
annexes tels que Savalou et Parakou afin d'y instaurer des plantations
durables.
1.2. Comparaison de la ressource pour BRF et le
gazéifieur
Le BRF est le résultat du broyage de branches vertes (pas
de bois mort et sec) d'un diamètre de 10 à 12 cm maximum issues
des feuillus. Les conifères sont toutefois tolérés en
mélange (20 %). Il s'agit d'un amendement organique de choix qui va
nourrir les habitants du sol et ainsi reconstituer ce dernier afin d'y cultiver
des plantes alimentaires ou non.
Les pays africains bien nantis dans le domaine forestier
peuvent être lesfournisseurs primaires de BRF pour les pays ou
régions dépourvus de forêts. Cecipermettrait à frais
réduits d'utiliser les ressources forestières non
utilisées dans lesrégions limitrophes de celles qui en ont besoin
pour amorcer le cycle dereconstitution des sols tant agricoles que forestiers.
Les régions les mieux nantiessont celles du sud du
Sénégal, la ceinture littorale entre Dakar et Saint-Louis,
demême que les régions de l'ouest et du sud du Bénin.
Plusieurs autres pays africains ont des ressources qui peuvent servir un
commerce relativement important qui seraitavant tout inter-régional,
mais également international; la ressource étant
abondantelocalement et de haute qualité. Cecipermettrait d'amorcer la
formation de véritables sols, sans quoi il sera impossible
dereconstituer la fertilité tant agricole que forestière.Le moyen
maintenant connu, qui a fait ses preuves en Afrique comme enAmérique, et
dont le Canada est à l'origine, a été retenu par les
participants à laconsultation de l'ICRAF (International Centre of
Research in Agroforestry (Nairobi, Kenya)en octobre 97, et ce sont les bois
raméaux fragmentés (BRF)[28].
Leur utilisation selon une technologie relativement simple a
permis demultiplier lesrendements de cultures vivrières en
améliorant l'environnement et laqualité de la vie dans les
milieux où ils furent mis à l'essai, et Songhaï en est un
exemple de réussite.
L'intérêt de l'étude sommaire à
Songhaï est d'arriver à valoriser les résidus venant de
l'exploitation des plantations du gazeifieur et éventuellement de
classifier les résidus des essences agro-forestières non
utilisées vers ce type de valorisation.
|