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Déterminants des taux d'intérêt débiteurs au Burkina Faso

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par Hamidou ZANRE
Université Saint Thomas d'Aquin de Ouagadougou Burkina Faso - Maà®trise en sciences économiques  2012
  

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INTRODUCTION GÉNÉRALE

L'accès au financement des agents économiques, en particulier les entreprises privées (surtout les PME et PMI) est l'un des défis majeurs du développement économique en Afrique. En 2000, plus de 80% de la population dans les pays d'Afrique n'ont pas accès aux services financiers (Y. GASSE, 2009). Les pays de l'UEMOA par exemple accordent en moyenne 17,32% du PIB de l'union comme crédit intérieur au secteur privé pour son financement (Banque mondiale, 2009). Cependant, certains pays comme la France et les Etats Unis accordent respectivement 110,3% et 202,9% de leur PIB comme crédit intérieur au secteur privé (Banque mondiale, 2009). Ce pourcentage traduit bien la problématique de financement des entreprises privées dans les PVD. En 2005, l'état des lieux montre également que le développement du secteur privé est très hétérogène d'un pays d'Afrique à l'autre. En Afrique du Sud, à Maurice et en Afrique du Nord, le secteur des PME est prospère car soutenu par un système financier relativement développé et des politiques publiques de promotion du secteur privé volontaristes.

Ailleurs, le développement de ce secteur a été compromis par l'instabilité politique (la Côte d'Ivoire par exemple) ou une forte dépendance vis-à-vis de quelques produits de base. En République Démocratique du Congo par exemple, la plupart des PME ont fait faillite dans les années 1990, soit à la suite des pillages de 1993 et 1996, soit pendant la période de guerre. Au Congo, en Guinée Equatoriale, au Gabon et au Tchad, la prédominance du pétrole a freiné l'émergence d'un secteur privé non pétrolier. Au Nigeria si les PME sont essentielles pour l'activité économique, elles représentent approximativement 95% de l'activité manufacturière formelle (BAD et centre de développement de l'OCDE, 2004/2005). L'insécurité, la corruption et l'inadéquation des infrastructures les empêchent de jouer leur rôle de moteur de croissance.

Entre ces deux extrêmes, les pays de l'UEMOA ont également essayé de mettre en place les ingrédients du développement de leur secteur privé, mais restent contraints par un système financier sous- développé. En effet les pays de l'Afrique de l'Ouest ont en général traversé une phase de désengagement de l'Etat qui débouche aujourd'hui sur une libéralisation de leur économie et par conséquent sur l'émergence d'un secteur privé en quête de besoins financiers, de compétences et de débouchés d'affaires. Disons que le développement du secteur privé, et plus spécifiquement du côté des PME est peu avancé. Certes, on y retrouve un grand nombre de très petites entreprises, mais peu d'entre elles ont vraiment connu un essor significatif sur une période de dix ans.

Cependant, il faut noter que parmi le paysage entrepreneurial, la PME est considérée comme le moteur de l'économie de demain et comme l'instrument privilégié pour développer l'emploi et ainsi reculer les frontières de la pauvreté. Des efforts ont été menés pour saisir la problématique d'ensemble et pour mettre à contribution des intervenants du monde financier et celui du non financier pouvant fournir, notamment pour ce dernier secteur des appuis en formation et en comptabilité. Tous les acteurs reconnaissent à travers les études réalisées que le système financier n'arrive pas à desservir adéquatement les clientèles d'entreprises selon des modes de déploiements efficients et durables. Cette clientèle a donc difficilement accès aux ressources financières et dans les conditions appropriées qui leur permettraient de saisir les opportunités d'affaires offertes par la croissance globale.

Le paysage financier est composé de banques classiques et d'institutions de micro finance qui s'occupent de l'offre des services financiers aux entrepreneurs. Ces banques s'intéressent de plus en plus à la clientèle des entrepreneurs en plus des cinq grandes structures de micro finance en Afrique de l'Ouest (RCPB du Burkina, PAMECAS du Sénégal, NKJ du Mali, FUCEC du Togo et FUCECAM du Bénin). Malgré, le défi reste tout de même énorme pour ces établissements de crédit à relever surtout ceux du Burkina qui pratiquent des taux débiteurs élevés sur les crédits accordés à leurs clientèles.

Dans son cas précis, une étude réalisée par SANOU (2005) révèle les faits suivants : sur 90 dossiers de crédit soumis à examen, seulement 30 ont été acceptés (33%) et 60 ont été rejetés (67%). Parmi les 30 dossiers acceptés, seulement 16 ont obtenu le montant total du crédit demandé (53%). Les 14 autres, malgré que leurs dossiers soient acceptés, n'ont pas reçu de la banque la totalité du concours demandé. Ces statistiques traduisent encore bien toutes les difficultés des PME et PMI et de façon générale, tous les agents à besoin de financement à résoudre leurs difficultés financières. Les raisons de ce constat sont entre autre, la confrontation des banques commerciales à une pluralité de normes à la fois changeante et souvent inadaptée aux contextes et réalités des Etats membres, la faible spécialisation de ces dernières dans les opérations de soutien à l'investissement et la ségrégation faite aux entreprises par les banques. Ces dernières préfèrent prêter aux grandes entreprises qui sont connues et non aux PME et PMI existantes et en projet de création. Dans ce contexte, on voit bien que ces banques ont de ce fait un soutien limité à la politique de financement de l'économie à cause de leur manque de goût du risque et des barrières prudentielles fortement recommandées par la banque centrale. Le développement économique est donc tributaire du dynamisme de la capacité des entrepreneurs à générer un commerce affichant une profitabilité; à la fois pour la famille et l'entreprise elle-même. L'accès au financement est un enjeu de taille dans ces milieux à risque et, en même temps, une nécessité pour permettre aux entreprises de s'équiper, d'être plus productives et de gérer le phénomène incontournable de l'offre et de la demande.

C'est dans ce contexte que se situe la présente étude qui s'attache à expliquer les conséquences de l'action du système financier (celle de la banque centrale et des établissements de crédit1(*)) dans l'accès au financement des agents économiques et en particulier les PME. Elle s'inscrit plus précisément dans le cadre général des théories des mécanismes de transmission de la politique monétaire (F. MISHKIN, 1996 ; B. BERNANKE et A. BLINDER, 1998, 1992).

L'objectif général de l'étude est d'analyser les déterminants des taux d'intérêt débiteurs au niveau du Burkina Faso. Les taux d'intérêt débiteurs élevés, constituent un véritable frein à l'accès au financement des agents économiques, en particulier les PME. Comme mentionné plus haut, la PME occupe une place importante dans le développement économique.

Spécifiquement, l'étude se propose de :

- Montrer l'importance de l'impact des variations des taux directeurs de la banque centrale sur les taux débiteurs,

- Identifier les déterminants importants des taux débiteurs au Burkina Faso,

- Apprécier le rôle joué par l'inflation dans la formation des taux débiteurs.

Autrement dit, elle cherche à répondre aux questions suivantes :

La politique des taux directeurs de la BCEAO n'est-elle pas optimale au niveau du Burkina Faso?

Quel est l'ampleur de l'impact des variations des taux directeurs de la BCEAO sur les taux d'intérêt débiteurs des établissements de crédit burkinabés?

Quels autres facteurs expliquent-ils ces taux d'intérêt?

Dans cette optique, l'étude formule trois hypothèses qui sont:

ü H1 : Les taux d'intérêt débiteurs élevés au niveau du Burkina suggèrent que le taux d'escompte fixé par la BCEAO a un effet plus que proportionnel sur ces derniers.

ü H2 : Les déterminants importants des taux débiteurs sont au niveau du Burkina le taux d'escompte, le taux marginal des appels d'offre et le taux moyen mensuel du marché monétaire.

ü H3 : La politique d'inflation menée au sein de l'UEMOA n'a pas d'impact sur les taux débiteurs.

Diverses approches ont été utilisées pour tester ces hypothèses. Il s'agit d'une analyse économétrique sur série temporelle des déterminants des taux débiteurs des établissements de crédit du Burkina Faso et le calcul d'élasticités.

La démarche utilisée pour traiter notre thème a consisté à:

ü Dans un premier chapitre, faire une revue de littérature concernant les déterminants des taux d'intérêt,

ü Ensuite dans un deuxième chapitre, faire un aperçu sur la politique monétaire de la BCEAO et sur les procédures de détermination des taux d'intérêt débiteurs par les établissements de crédit burkinabés,

ü Traiter dans un troisième chapitre de la méthodologie de recherche,

ü Enfin, donner les résultats et les interpréter fait l'objet d'un quatrième et le dernier chapitre de notre étude.

En somme, notre étude, tout en mettant en évidence l'importance de l'accès au financement des agents économiques en particulier des PME dans le développement économique, tente d'apporter une « valeur ajoutée » quant aux facteurs explicatifs des taux débiteurs des établissements de crédit et surtout de faire des propositions judicieuses pour l'amélioration des coûts du crédit pour une accélération de la croissance au Burkina Faso.

* 1 Terme utilisé pour désigner l'ensemble des banques commerciales et des établissements financiers.

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