A
Mon père et ma mère pour la bonne
éducation que j'ai reçu d'eux,
A
Mes frères et soeurs, en particulier mon grand
frère ZANRE Boureima pour son soutien moral et financier pour mes
études,
A
Mes amis,
Pour leur soutien et assistance
inégalés
DÉDICACESREMERCIEMENTS
La réalisation de notre mémoire a
été possible grâce à la contribution de plusieurs
personnes que nous tenons à remercier du fond du coeur. Ce
sont:
Notre directeur de mémoire le Docteur Kassoum
ZERBO, enseignant chercheur à l'université Ouaga II pour son
grand sens de l'humanisme. Avec son amour pour le travail bien fait, il a suivi
avec abnégation, malgré ses multiples charges, notre travail. Ses
précieux conseils et orientations ont été pour nous les
ingrédients pour la rédaction de notre
mémoire ;
Les agents de la BCEAO en particulier
Mme CISSE pour ses orientations dans l'obtention des données pour la
présente étude ;
M. Simon Pierre BOUSSIM, pour ses explications et
conseils sur la partie économétrique de notre
travail ;
Nos parents, amis, Co-étudiants et toutes les
personnes qui ont contribué par leurs prières, leurs conseils et
autres formes de soutien à la réussite de notre
travail ;
L'administration de l'USTA et les professeurs. Que
Dieu bénisse cette institution !
Que Dieu rende à chacun le centuple de
ses bienfaits !
SOMMAIRE
Dédicaces
i
Remerciements
ii
LISTE DES ABREVIATIONS
.iv
LISTE DES TABLEAUX
v
LISTE DES GRAPHIQUES
vi
Introduction générale
2
Chapitre I : Revue de la
littérature 5
I.1. Revue des travaux
théoriques 5
I.2. Revue des travaux
empiriques..............................................................................13
Chapitre II : La politique
monétaire et les taux d'intérêt débiteurs au Burkina
Faso .......21
II.1. La politique monétaire de
la
BCEAO...........................................................21
II.2. les taux directeurs et les taux
débiteurs........................................................28
II.2.1. Les taux directeurs de la
BCEAO............................................................28
II.2.2.Taux débiteurs des
établissements de
crédit..................................................31
Chapitre III : Méthodologie
de
recherche.............................................................35
III.1. Cadre
d'analyse....................................................................................35
III.2. Instruments
d'analyse..........................................................................36
III.3. Les tests applicables au
modèle..................................................................41
III.4. Méthodologie
d'enquête..........................................................................43
Chapitre IV: Résultats et
Interprétations.............................................................44
IV.1. Résultats des différents
tests.....................................................................44
IV.2. Modèle à correction
d'erreur....................................................................50
IV.3.Interprétation des
résultats.......................................................................54
IV.4. Calcul d'impacts des variables et
prévision....................................................56
Conclusion générale et
recommandations............................................................59
Références
bibliographiques.............................................................................63
TABLE DES
MATIERES.........................................................................................66
ANNEXES..................................................................................................l
LISTE DES ABREVIATIONS
BAD : Banque Africaine de
Développement
BCEAO : Banque Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest
BOA : Bank of Africa
CGAP : Consultative Group to Assist the
Poor
DS : Differency
Stationary
FUCECAM : Fédération des
caisses d'épargne et de crédit agricole mutuel
FUCEC : Faitière des
Unités Coopératives d'Epargne et de Crédit
IHPC : Indice Harmonisé des prix
à la Consommation
IMF : Institution de Micro Finance
MCE : Modèle à
Correction d'Erreur
NKJ : Nyèsigiso et Kafo Jiginew
OCDE : Organisation de
Coopération et de Développement Economique
OFCE : Observatoire
français des Conjonctures Economiques
PAMECAS : Partenariat des Mutuelles
d'Epargne et de Crédit Au Sénégal
PPA : parité de pouvoir d'achat
PME : Petite et Moyenne Entreprise
PMI : Petite et Moyenne
Industrie
PVD : Pays en Voie de
Développement
RCPB : Réseaux des Caisses
Populaires du Burkina
REM : Revue Economique et Monétaire
UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine
UMOA : Union Monétaire Ouest
Africaine
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Synthèse des variables retenues et
leurs signes attendus 39
Tableau 2 : test ADF sur la variable
dépendante id 44
Tableau 3 : test AGF en différence première
de id 45
Tableau 4 : test ADF sur la variable es 45
Tableau 5: test ADF en différence première
de es 46
Tableau 6 : test ADF sur la variable tp
46
Tableau 7: test ADF sur la différence
première de tp 47
Tableau 8: test ADF sur la variable tmm 47
Tableau 9 : test ADF sur la différence
première de tmm 48
Tableau10: test ADF sur la variable tms 48
Tableau 11: test ADF en différence première
de tms 49
Tableau 12: test ADF sur la variable pi 49
Tableau 13: test de cointégration de Johansen
50
Tableau 14: estimation du
MCE.....................................................................51
Tableau15: LM test
......................................................................................51
Tableau16: test de
normalité..........................................................................52
Tableau17: test de spécification du
MCE...........................................................54
Tableau18: test de
White...............................................................................54
Tableau19: élasticités de court
terme...............................................................56
Tableau20: élasticités de long
terme................................................................57
Tableau21:
prévision...................................................................................58
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique1: Détermination du taux
d'intérêt dans le modèle
IS-LM........................6
Graphique2: Evolution de la liquidité bancaire des
pays de l'UEMOA......................23
Graphique3: Inflation - croissance dans la zone UEMOA
......................................27
Graphique
4 : Evolution du taux d'escompte de 2002 à
2009................................. ......28
Graphique5: Evolution du taux de pension de 2002 à
2009.....................................29
Graphiqu6: Evolution des autres taux directeurs de la
BCEAO..............................30
Graphique7: Evolution des taux débiteurs des
banques de l'UMOA de 1997 à 200......32
Graphique8: Taux débiteurs selon l'objet du
crédit.............................................33
Graphique9 : Test CUSUM de stabilité du
modèle..............................................53
Graphique10 : Test CUSUM
carré..................................................................53
INTRODUCTION GÉNÉRALE
L'accès au financement des agents
économiques, en particulier les entreprises privées (surtout les
PME et PMI) est l'un des défis majeurs du développement
économique en Afrique. En 2000, plus de 80% de la population dans les
pays d'Afrique n'ont pas accès aux services financiers (Y. GASSE, 2009).
Les pays de l'UEMOA par exemple accordent en moyenne 17,32% du PIB de l'union
comme crédit intérieur au secteur privé pour son
financement (Banque mondiale, 2009). Cependant, certains pays comme la France
et les Etats Unis accordent respectivement 110,3% et 202,9% de leur PIB comme
crédit intérieur au secteur privé (Banque mondiale, 2009).
Ce pourcentage traduit bien la problématique de financement des
entreprises privées dans les PVD. En 2005, l'état des lieux
montre également que le développement du secteur privé
est très hétérogène d'un pays d'Afrique à
l'autre. En Afrique du Sud, à Maurice et en Afrique du Nord, le secteur
des PME est prospère car soutenu par un système financier
relativement développé et des politiques publiques de promotion
du secteur privé volontaristes.
Ailleurs, le développement de ce secteur a
été compromis par l'instabilité politique (la Côte
d'Ivoire par exemple) ou une forte dépendance vis-à-vis de
quelques produits de base. En République Démocratique du Congo
par exemple, la plupart des PME ont fait faillite dans les années 1990,
soit à la suite des pillages de 1993 et 1996, soit pendant la
période de guerre. Au Congo, en Guinée Equatoriale, au Gabon et
au Tchad, la prédominance du pétrole a freiné
l'émergence d'un secteur privé non pétrolier. Au Nigeria
si les PME sont essentielles pour l'activité économique, elles
représentent approximativement 95% de l'activité
manufacturière formelle (BAD et centre de développement de
l'OCDE, 2004/2005). L'insécurité, la corruption et
l'inadéquation des infrastructures les empêchent de jouer leur
rôle de moteur de croissance.
Entre ces deux extrêmes, les pays de l'UEMOA ont
également essayé de mettre en place les ingrédients du
développement de leur secteur privé, mais restent contraints par
un système financier sous- développé. En effet les pays de
l'Afrique de l'Ouest ont en général traversé une phase de
désengagement de l'Etat qui débouche aujourd'hui sur une
libéralisation de leur économie et par conséquent sur
l'émergence d'un secteur privé en quête de besoins
financiers, de compétences et de débouchés d'affaires.
Disons que le développement du secteur privé, et plus
spécifiquement du côté des PME est peu avancé.
Certes, on y retrouve un grand nombre de très petites entreprises, mais
peu d'entre elles ont vraiment connu un essor significatif sur une
période de dix ans.
Cependant, il faut noter que parmi le paysage entrepreneurial,
la PME est considérée comme le moteur de l'économie de
demain et comme l'instrument privilégié pour développer
l'emploi et ainsi reculer les frontières de la pauvreté. Des
efforts ont été menés pour saisir la problématique
d'ensemble et pour mettre à contribution des intervenants du monde
financier et celui du non financier pouvant fournir, notamment pour ce dernier
secteur des appuis en formation et en comptabilité. Tous les acteurs
reconnaissent à travers les études réalisées que le
système financier n'arrive pas à desservir adéquatement
les clientèles d'entreprises selon des modes de déploiements
efficients et durables. Cette clientèle a donc difficilement
accès aux ressources financières et dans les conditions
appropriées qui leur permettraient de saisir les opportunités
d'affaires offertes par la croissance globale.
Le paysage financier est composé de banques classiques
et d'institutions de micro finance qui s'occupent de l'offre des services
financiers aux entrepreneurs. Ces banques s'intéressent de plus en plus
à la clientèle des entrepreneurs en plus des cinq grandes
structures de micro finance en Afrique de l'Ouest (RCPB du Burkina, PAMECAS du
Sénégal, NKJ du Mali, FUCEC du Togo et FUCECAM du Bénin).
Malgré, le défi reste tout de même énorme pour ces
établissements de crédit à relever surtout ceux du Burkina
qui pratiquent des taux débiteurs élevés sur les
crédits accordés à leurs clientèles.
Dans son cas précis, une étude
réalisée par SANOU (2005) révèle les faits
suivants : sur 90 dossiers de crédit soumis à examen,
seulement 30 ont été acceptés (33%) et 60 ont
été rejetés (67%). Parmi les 30 dossiers acceptés,
seulement 16 ont obtenu le montant total du crédit demandé (53%).
Les 14 autres, malgré que leurs dossiers soient acceptés, n'ont
pas reçu de la banque la totalité du concours demandé. Ces
statistiques traduisent encore bien toutes les difficultés des PME et
PMI et de façon générale, tous les agents à besoin
de financement à résoudre leurs difficultés
financières. Les raisons de ce constat sont entre autre, la
confrontation des banques commerciales à une pluralité de normes
à la fois changeante et souvent inadaptée aux contextes et
réalités des Etats membres, la faible spécialisation de
ces dernières dans les opérations de soutien à
l'investissement et la ségrégation faite aux entreprises par les
banques. Ces dernières préfèrent prêter aux grandes
entreprises qui sont connues et non aux PME et PMI existantes et en projet de
création. Dans ce contexte, on voit bien que ces banques ont de ce fait
un soutien limité à la politique de financement de
l'économie à cause de leur manque de goût du risque et des
barrières prudentielles fortement recommandées par la banque
centrale. Le développement économique est donc tributaire du
dynamisme de la capacité des entrepreneurs à
générer un commerce affichant une profitabilité; à
la fois pour la famille et l'entreprise elle-même. L'accès au
financement est un enjeu de taille dans ces milieux à risque et, en
même temps, une nécessité pour permettre aux entreprises de
s'équiper, d'être plus productives et de gérer le
phénomène incontournable de l'offre et de la demande.
C'est dans ce contexte que se situe la présente
étude qui s'attache à expliquer les conséquences de
l'action du système financier (celle de la banque centrale et des
établissements de crédit1(*)) dans l'accès au financement des agents
économiques et en particulier les PME. Elle s'inscrit plus
précisément dans le cadre général des
théories des mécanismes de transmission de la politique
monétaire (F. MISHKIN, 1996 ; B. BERNANKE et A. BLINDER, 1998,
1992).
L'objectif général de l'étude est
d'analyser les déterminants des taux d'intérêt
débiteurs au niveau du Burkina Faso. Les taux d'intérêt
débiteurs élevés, constituent un véritable frein
à l'accès au financement des agents économiques, en
particulier les PME. Comme mentionné plus haut, la PME occupe une place
importante dans le développement économique.
Spécifiquement, l'étude se propose de :
- Montrer l'importance de l'impact des variations des taux
directeurs de la banque centrale sur les taux débiteurs,
- Identifier les déterminants importants des taux
débiteurs au Burkina Faso,
- Apprécier le rôle joué par l'inflation
dans la formation des taux débiteurs.
Autrement dit, elle cherche à répondre aux
questions suivantes :
La politique des taux directeurs de la BCEAO n'est-elle pas
optimale au niveau du Burkina Faso?
Quel est l'ampleur de l'impact des variations des taux
directeurs de la BCEAO sur les taux d'intérêt débiteurs des
établissements de crédit burkinabés?
Quels autres facteurs expliquent-ils ces taux
d'intérêt?
Dans cette optique, l'étude formule trois
hypothèses qui sont:
ü H1 : Les taux d'intérêt
débiteurs élevés au niveau du Burkina suggèrent que
le taux d'escompte fixé par la BCEAO a un effet plus que proportionnel
sur ces derniers.
ü H2 : Les déterminants importants des taux
débiteurs sont au niveau du Burkina le taux d'escompte, le taux marginal
des appels d'offre et le taux moyen mensuel du marché
monétaire.
ü H3 : La politique d'inflation menée au sein de
l'UEMOA n'a pas d'impact sur les taux débiteurs.
Diverses approches ont été utilisées
pour tester ces hypothèses. Il s'agit d'une analyse
économétrique sur série temporelle des déterminants
des taux débiteurs des établissements de crédit du Burkina
Faso et le calcul d'élasticités.
La démarche utilisée pour traiter notre
thème a consisté à:
ü Dans un premier chapitre, faire une revue de
littérature concernant les déterminants des taux
d'intérêt,
ü Ensuite dans un deuxième chapitre, faire un
aperçu sur la politique monétaire de la BCEAO et sur les
procédures de détermination des taux d'intérêt
débiteurs par les établissements de crédit
burkinabés,
ü Traiter dans un troisième chapitre de la
méthodologie de recherche,
ü Enfin, donner les résultats et les
interpréter fait l'objet d'un quatrième et le dernier chapitre de
notre étude.
En somme, notre étude, tout en mettant en
évidence l'importance de l'accès au financement des agents
économiques en particulier des PME dans le développement
économique, tente d'apporter une « valeur
ajoutée » quant aux facteurs explicatifs des taux
débiteurs des établissements de crédit et surtout de faire
des propositions judicieuses pour l'amélioration des coûts du
crédit pour une accélération de la croissance au Burkina
Faso.
CHAPITRE I : REVUE DE LITTÉRATURE
Dans ce chapitre, il s'agit pour nous d'effectuer une visite
de la littérature théorique et empirique ayant mis en exergue les
déterminants des taux d'intérêt.
I.1. REVUE DES TRAVAUX THÉORIQUES.
L'étude de la littérature théorique
sur les déterminants des taux d'intérêt peut être
remontée jusqu'à l'époque de « la théorie
générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie
» de J.M. KEYNES (1936).
Au niveau macroéconomique, on admet
généralement que le taux d'intérêt constaté
sur un marché ou taux d'intérêt nominal dépend du
taux d'intérêt réel ; véritable reflet des
caractéristiques et de l'inflation anticipée qui mesure la perte
probable de pouvoir d'achat.
Cependant, la présentation de l'offre et la demande de
monnaie a souligné les oppositions entre théories d'inspiration
classique qui insistent sur l'interprétation réelle de la
détermination du taux d'intérêt et théories
d'inspiration keynésienne pour lesquelles le taux d'intérêt
a une nature monétaire.
ü Le modèle H-H.
Dans l'analyse keynésienne, le taux
d'intérêt ne détermine pas la répartition du revenu
entre consommation et épargne ; celles-ci étant fonctions de
la propension marginale à consommer. Il détermine en revanche la
répartition de l'épargne entre encaisses monétaires et
titres. Le taux d'intérêt est ici le prix de la
renonciation à la liquidité. Il est déterminé sur
le marché monétaire par la confrontation de la demande de monnaie
(motif de transaction, précaution, spéculation) et l'offre de
monnaie (contrôlée par les autorités monétaires).
En effet, l'explication schématique de la pensée
de Keynes par Hicks et Hansen dans le modèle IS-LM montre que le taux
d'intérêt se détermine par l'équilibre
réalisé sur le marché des biens et service et de la
monnaie. Ainsi, les facteurs susceptibles de provoquer les déplacements
de la courbe IS et LM influencent-ils les taux d'intérêt.
L'épargne (S), l'investissement (I), les dépenses publiques (G),
les impôts (T), la demande d'encaisse de transaction (Md) et l'offre de
monnaie (Mo) apparaissent donc comme des facteurs déterminants des taux
d'intérêt.
Graphique1 : Détermination du taux
d'intérêt dans le modèle IS-LM.
Le taux d'intérêt r est déterminé
ici par le point de rencontre entre la courbe IS et la courbe LM ;
celles-ci représentant respectivement l'équilibre sur le
marché des biens et services et de la monnaie.
ü Analyse des taux d'intérêt chez
WICKSELL.
Dans l'analyse classique, le taux d'intérêt
est déterminé par la confrontation de la demande d'emprunt et de
l'offre d'épargne des agents non financiers. Pour les ménages
épargnants, le taux d'intérêt représente le prix de
la renonciation à la consommation présente et détermine
l'affectation du revenu entre consommation et épargne. Le besoin
d'emprunt est déterminé par le besoin d'investissement. Les
entreprises comparent la productivité marginale de leur investissement
au coût de leur emprunt. K. WICKSELL (1898) est le précurseur de
cette analyse. Les entreprises comparent selon cet auteur, le taux
d'intérêt naturel qui est le taux de rendement marginal du capital
et le taux d'intérêt monétaire. Ce dernier résulte
de la confrontation de l'offre de fonds (des ménages et des banques) et
de la demande de fonds par les entreprises. Le taux d'intérêt
monétaire détermine le coût de l'emprunt pour les
entreprises. La condition d'équilibre d'un tel système est
l'égalité entre les deux taux (monétaire et naturel).
Chez K. WICKSELL, il existe en effet trois taux
d'intérêt :
- le « taux naturel » qui est égal
comme dans la version néo-classique traditionnelle à la
productivité marginale du capital, qui égalise l'épargne
et l'investissement désirés sur le marché des biens,
- le taux du marché ; taux réel qui
à l'équilibre égalise l'offre et la demande de fonds
prêtables,
- le taux nominal qui est le taux du marché,
majoré du taux d'inflation anticipé.
Le taux de marché et le taux naturel ne sont pas
forcement égaux. Le marché des fonds prêtables confronte
l'offre nouvelle d'encaisse et le « prêtage brute
nouveau » à la demande nouvelle d'encaisse et l'endettement
brut nouveau. L'abondance relative de crédit joue donc un rôle
déterminant sur la formation des taux d'intérêt.
L'offre de monnaie étant contrôlée par la
banque centrale, cette dernière fixe en dernier ressort le taux
d'intérêt du marché. En situation de sous-emploi, si le
taux naturel est inférieur au taux du marché, certains
investissements devront être abandonnés. Si les prix baissent
alors plus lentement que les quantités produites, l'économie
s'engage dans la voie d'une dépression cumulative qui se perpétue
par la diminution de la rentabilité du capital, et donc du taux naturel,
plus que le taux de marché.
Autrement dit, si l'on considère qu'une baisse de
l'efficacité marginale du capital équivaut à celle du taux
naturel, une politique monétaire qui ignore cette évolution
maintient un taux de marché supérieur à celui qui
équilibrerait l'économie. L'économie en se maintenant en
moyenne en sous-emploi, crée de la désinflation. Le taux nominal,
fondé sur une inflation anticipée supérieure à
l'inflation effective future accentue le déséquilibre entre taux
de marché et taux naturel: d'où une montée du taux
réel.
L'inflation, le déséquilibre entre le taux
naturel et celui du marché et la désinflation constituent donc
des déterminants des taux d'intérêt réels aux yeux
de K. WICKSELL.
ü La théorie des fonds prêtables et
les taux d'intérêt.
La théorie des fonds prêtables tente
d'effectuer une synthèse de ces deux théories (théorie
keynésienne et théorie classique) en apparence opposées.
Le taux d'intérêt est ici déterminé par la
confrontation de l'offre et la demande de fonds prêtables. L'offre de
fonds est composée à la fois d'actifs monétaires
(crédits monétaires) et non monétaires (actifs
financiers). De même, la demande de fonds prêtables intègre
les liquidités désirées par les agents ainsi que la
demande d'investissement.
ü Rôle des déficits publics dans la
formation des taux d'intérêt.
La montée et la persistance des taux
d'intérêt réels dans les pays de l'OCDE est selon une large
littérature financière attribuable aux
déséquilibres qui ont vu le jour sur le marché de
l'épargne au début des années 80. Légitimé
par le corpus dominant de l'équilibre général
concurrentiel, ce type d'approche fait du marché des capitaux ; le
lieu où s'arbitre le désir d'épargner et le besoin
d'investir et où se forment et s'égalisent les rendements des
capitaux financiers et productifs. L'explication fait découler la hausse
des taux d'intérêt réels des effets conjugués ou
différenciés d'une insuffisance de l'épargne et de
l'augmentation des opportunités de profit. L'exemple le plus cité
est le cas des Etats Unis où le gonflement des déficits publics
à l'aube des années 80 et la baisse simultanée de
l'épargne des ménages auraient raréfié
l'épargne mondiale, la hausse de la rentabilité des entreprises
en faisant perdurer les effets par la suite, soit elle se réfère
aux déséquilibres agrégés apparus sur le
marché mondial à partir du premier choc pétrolier. La
visualisation graphique des taux d'épargne mondiaux ou américains
soutient cette explication (voir graphique en annexe2)
Les mouvements observés montrent une certaine
simultanéité entre la baisse de l'épargne mondiale, la
hausse des déficits publics américains et européens et la
montée des taux en terme réel à l'aube des années
80.
Dans l'optique structuraliste des marchés d'actifs (E.
PHELPS, 1994), la montée du stock de dette publique provoque un
accroissement de la richesse réelle des détenteurs de titres, une
surconsommation des ménages (ou de manière équivalente une
baisse de leur propension à épargner) et induit donc un
déséquilibre sur le marché des capitaux ; ce qui
pousse à la hausse les taux d'intérêt réels.
ü Les chocs pétroliers et les taux
d'intérêt.
Au début, la montée brusque des prix du
pétrole à partir de 1973 a pu être
interprétée en particulier pour les pays dépendants comme
une ponction d'épargne (R. BARRO, 1992 ; E. PHELPS, 1994), parce
qu'elle augmente les coûts intermédiaires de production et
réduit le pouvoir d'achat des ménages et le profit des
entreprises. Mais paradoxalement le niveau réel des taux
d'intérêt baisse pour retrouver un niveau plus proche de la
moyenne des années 1960 à la veille du second choc
pétrolier, en partie parce que la montée de l'inflation a
été considérée comme transitoire et n'a pas
été intégrée totalement dans les taux nominaux.
Dans ces conditions, même si l'on accepte une explication en termes de
déséquilibre sur le marché des capitaux, la hausse du prix
du pétrole a aussi pour effet immédiat de diminuer la
rentabilité du capital et d'augmenter l'épargne des pays
producteurs de pétrole. Les chocs pétroliers apparaissent donc
comme une distorsion des prix relatifs qui nécessite une
réallocation des ressources, révèle certaines
rigidités de l'offre et engendre une obsolescence
accélérée du capital, poussant ainsi les taux
d'intérêt à la hausse.
ü Les politiques monétaires des
années 1980 et les taux d'intérêt.
La réorientation des politiques monétaires
dans les années 80 a joué un rôle dans la formation des
taux d'intérêt à cette époque. La politique
monétaire d'inflexion anti-inflationniste sous l'impulsion du
président de la Reserve Fédérale Paul VOLCKER, a
joué un Rôle de détonateur au moment du second choc
pétrolier. Elle a eu une influence momentanée dans la mesure
où le ralentissement de la demande de monnaie qui s'en est suivi aurait
dû ramener les taux à un niveau moindre (O. BLANCHARD ; L.
SUMMERS, 1984).
La désinflation consécutive au resserrement
monétaire peut, de manière mécanique et transitoire, par
inertie des taux nominaux et illusion monétaire, provoquer une hausse
des taux réels ou leur maintien à un niveau anormalement
élevé (L. GIPE, 1993).
Elle peut également, si se valorisent les
éléments de richesse qui ne sont pas indexés
mécaniquement sur les prix de production (immobilier d'habitation et
commercial, action) et dont l'offre est relativement rigide, entrainer une
baisse du taux d'épargne des ménages, parce que le ratio de
richesse désiré sur le revenu monte au dessus de sa valeur
désirée (M. AGLIETTA, 1993).
ü Modifications institutionnelles des
marchés financiers et taux d'intérêt.
La dérèglementation des taux
d'intérêt et les innovations financières
renchérissent le coût de la liquidité bancaire. De
même, la libéralisation des flux de capitaux accroit la
concurrence entre pays et renforce l'impératif de
crédibilité, obligeant chacun à s'aligner sur le taux
réel le plus élevé offert. Cette interdépendance
des niveaux de rémunération est renforcée par les
stratégies de change semi-flexibles concrétisées par
l'édification de zones cibles. A l'opposé, la hausse des taux
d'intérêt peut être interprétée comme le prix
de la « vertu obligée », mais comme le fruit d'une
plus grande permissivité en matière d'endettement qu'entrainent
la libéralisation des marchés et la diversification des produits.
Certains auteurs associent à la montée des taux, une
montée des risques à l'internationalisation des
marchés : montée des risques d'instabilité,
d'insolvabilité ou systémiques2(*).
Cette liste non exhaustive de la littérature
théorique des causes du niveau élevé des taux
d'intérêt réels au début des années 80 se
réfère donc aussi implicitement et fréquemment à la
notion du déficit public et évoque la politique monétaire
comme un simple facteur déclencheur dans la formation des taux
d'intérêt. Ce qui sous-estime donc les conséquences de long
terme des politiques discrétionnaires des banques centrales. Cependant,
à demande nette identique de réserves par les banques
commerciales, la banque centrale est libre de modifier le coût, la
volatilité et la quantité marginale du refinancement sur le
marché interbancaire. Céleris pari bus, à demande de
liquidité identique par les banques, le taux revient à un niveau
identique, pourtant, la courbe d'offre de liquidité peut être
modifiée : le banquier central ne fait surement pas office de
simple commissaire priseur3(*) sur le marché monétaire. D'autre part la
mise en place d'un monétarisme dur au début des années 80,
en accroissant la volatilité du cours des actifs financiers a introduit
une forte variance sur les taux (la marge de fluctuation des Fed Funds est
ainsi élargie de 100 points de base à 700 points de base en mars
1980) et peut avoir accru les primes moyennes de risque exigées par les
créanciers (O. PASSET, 1997). Si l'on prend pour exemple le cas
américain de l'époque, l'affirmation de l'effet transitoire d'un
resserrement monétaire sous-estime la portée des modifications
institutionnelles qui se produisent au même moment sur le marché
interbancaire : l'apparition de nouveaux produits (tels les comptes NOW et
SUPER NOW, les certificats de dépôts) et la mise en concurrence
des intermédiaires en renchérissant le coût de
l'acquisition des liquidités pour les banques, imposent que ces
dernières les cèdent à un taux rémunérateur
sur le marché interbancaire.
Par ailleurs, les choix des banques centrales ne sont pas
toujours indépendants des performances de rentabilité des agents
privés, soit qu'elles s'y adaptent, soit qu'elles cherchent à les
influencer. On peut donc interpréter le tournant des années 80
comme une volonté des banques centrales d'inciter les entreprises
à redresser la rentabilité de leurs capitaux (jugée trop
faible à la fin des années 1970) par une politique de
crédit plus discriminante. Décourager le crédit des agents
plus rentables (les entreprises principalement), ou dont la valeur de l'actif
s'est accrue (les ménages en particulier), peut durablement imposer de
pratiquer des taux plus élevés que par le passé. Le
rôle de la politique monétaire dans la formation des taux
d'intérêt mérite donc d'être
considéré.
ü Les mécanismes de transmission de la
politique monétaire.
La théorie économique distingue le canal
monétaire du canal de crédit (au sens strict ou au sens large).
Cependant, c'est la thèse du canal de crédit qui intéresse
cette étude car elle perçoit les taux d'intérêt
directeurs comme déterminants des taux d'intérêt
bancaires. (F. MISHKIN ; 1996, B. BERNANKE et A. BLINDER,
1988 ; 1992).
Il ressort des travaux de ces auteurs que les taux
d'intérêt directeurs de la banque centrale ont une influence sur
les taux bancaires. Selon eux, une modification des taux d'intérêt
directeurs entraine une variation des taux bancaires qui influe sur la demande
des biens. Elle entraine un changement des taux d'intérêt et de
rendement des nouveaux emprunts et des placements. Elle pèse aussi sur
les taux d'une partie des contrats existants et, en conséquence sur les
flux de revenu et les possibilités de dépense des agents
économiques. Les taux d'intérêt directeurs constituent donc
un facteur explicatif des taux d'intérêt au niveau des banques
commerciales.
ü Taux d'escompte, primes de risque et commissions
comme facteurs explicatifs des taux
débiteurs.
L'influence du taux d'escompte se fait principalement
sentir sur les taux d'intérêt débiteurs. Il sert de base
à la détermination des taux d'intérêt
débiteurs pratiqués par les banques commerciales. En effet ces
dernières calculent leurs taux en s'appuyant sur le taux d'escompte
auquel elles ajoutent diverses commissions et primes de risque (J-L BAILLY,
2006). Dans une période où les entreprises ont besoin de
crédits importants, alors qu'elles ne peuvent accéder à
d'autres sources de financement, une hausse du taux d'escompte entraine une
hausse des taux d'intérêt débiteurs. Les entreprises se
tourneront tout de même vers les banques pour obtenir les crédits
qu'elles souhaitent, quitte à répercuter cette hausse de
coût sur leurs prix. De fait, tout dépend de
l'élasticité de la demande de crédits par rapport au taux
d'intérêt, or cette élasticité dépend de la
part relative des intérêts dans les coûts de production.
Dès lors, le taux d'escompte, les commissions et les primes de risque
sont des facteurs importants dans la détermination des taux
débiteurs.
ü Taux d'inflation et taux
d'intérêt.
Selon J.F. LOUE (1996), une banque centrale mondiale peut
contrôler durablement le taux d'intérêt réel (sans
perdre le contrôle de l'inflation), dès que le taux
d'épargne des ménages est, à taux d'intérêt
réel donné, une fonction croissante du taux d'inflation,
c'est-à-dire, si l'inflation s'accélère, le motif de
précaution l'emporte sur la fuite devant la monnaie. Bien qu'il n'est
pas de valeur universelle et ne s'observe pas en cas d'hyperinflation, ce
comportement théoriquement justifié pour des taux d'inflation
faibles, a été observé dans les pays occidentaux sur les
vingt dernières années.
En période d'inflation, une hausse du taux d'escompte
de la banque centrale a peu d'influence, les emprunteurs peuvent
répercuter cette hausse sur les prix de leurs produits. En
période de ralentissement d'inflation, la charge de
l'intérêt peut apparaitre si lourde qu'elle aura un effet de
ralentissement économique.
ü Déterminants des taux
d'intérêt dans les pays de l'UEMOA.
D'une manière générale, malgré
la vérification empirique difficile au sein de l'union, il est admis par
certains auteurs (S. K. KONAN, juin 2008) par exemple, que la composante
tendancielle des taux d'intérêt est déterminée par
des données fondamentales de l'économie telles que le taux de
rendement du capital des entreprises, les risques associés aux
portefeuilles, les incertitudes liées à l'inflation et les
indicateurs de l'équilibre entre l'épargne et l'investissement
dans le futur à long terme. Pour le court terme, ce sont les
décisions de politique monétaire et les chocs associés
à l'inflation qui sont essentiellement les facteurs qui pourraient
influencer les taux d'intérêt.
ü Anticipations rationnelles, risque et taux
d'intérêt.
Les anticipations rationnelles sont l'un des principaux
déterminants des taux d'intérêt (B. PATTERSON et K.
LYGNERUD, janvier 2001). De manière générale, les
épargnants exigent un retour réel sur leurs investissements. Par
conséquent, les évolutions dans les prévisions de
l'inflation future se répercutent sur le prix actuel des actifs.
L'impact sur les obligations à diverses échéances, par
exemple, se traduit par des mouvements de la « courbe des
rendements ».
Les taux d'intérêt reflètent
également divers degrés de risque. Un établissement dont
la solvabilité ne fait aucun doute, comme la banque européenne
d'investissement par exemple, sera en mesure d'attirer l'épargne
à des taux d'intérêt beaucoup plus faibles que les
sociétés émettrices d'obligations spéculatives. Les
pays à fort endentement auront à payer des taux
d'intérêt plus élevés sur les emprunts publics que
ceux qui présentent un moindre risque de défaut de payement. La
garantie que la « dette souveraine4(*) » serait remboursée à
l'échéance a d'ailleurs souvent permis aux administrations
publiques d'emprunter à des taux d'intérêt réels
négatifs.
I.2. REVUE DES TRAVAUX EMPIRIQUES.
D'une manière générale, il existe
très peu d'études empiriques réalisées sur les
déterminants des taux d'intérêt surtout dans le cadre de
l'UEMOA (REM, juin 2008).
ü Interprétation de la montée des
taux d'intérêt réels de l'OCDE.
L'étude de l'OCDE réalisée par A. ORR,
E. MALCOM et M. KENNEDY (1995) apparait représentative à
l'époque car reflétant la croyance académique, à la
fois par ses postulats et ses conclusions. Elle teste une relation de long
terme pour 17 pays de l'OCDE qui est en totale conformité avec le
paradigme d'équilibre néo-classique sur le marché des
capitaux. Ces auteurs ont retenu dans leur modèle comme variables,
Rt ; le taux d'intérèt
réel tendanciel à long terme (variable expliquée) ,
?t ; la mesure du taux de rendement du capital,
gdt ; un idicateur de la position d'épargne
des administrations publiques par le déficit public ou l'endettement net
par rapport au PIB, ât ; une mesure du risque lié
à la détention d'un portefeuille d'obligations nationales,
c?t ; le solde de la balance des opérations courantes
lissé par une moyenne mobile sur cinq ans ,
ð ; une moyenne à long terme de l'inflation
passée et ðe qui correspond
à l'anticipation de l'inflation future mesurée à l'aide
d'un filtre Hodrick-Prescott.
Au terme de l'étude, les auteurs aboutissent à
la conclusion suivante: « Les balances courantes et les
déficits publics sont d'importants déterminants des variations
des taux d'intérèt réels ».
Cependant, il faut noter qu'à l'issu de
l'étude, aucun lien de court terme ne s'est avéré
économétriquement pertinent, alors que la théorie
économique affirme l'existence d'une relation entre les taux longs et
les taux courts. C'est d'ailleurs le résultat auquel est parvenu S.
AKHTAR (1994) dans son étude empirique consacrée à
l'influence de la politique monétaire sur les taux
d'intérèt longs réels aux Etats Unis. L'aboutissement de
son travail lui a permis de mettre en évidence une influence positive et
significative comprise à long terme entre 1/3 et 2/3 (voire de
causalité) entre les taux nominaux courts et longs. Il en est de
même pour l'étude de J. B. TAYLOR (1993) qui sera
élucidée dans la suite de la présente revue de
littérature. Aussi l'utilisation des soldes structurels dans
l'estimation du modèle pose-t-elle problème car à long
terme, ce sont les soldes budgétaires effectifs qui sont significatifs
puisse qu'il s'agit de démontrer l'influence exogène des besoins
de financement publics.
ü Dette publique et taux d'intérèt
dans le cadre d'un modèle structuraliste.
E. PHELPS (1994) tente d'appuyer empiriquement la
thèse selon laquelle la montée de l'endettement public accroit le
taux d'intérêt réel mondial, appliquant au monde une
logique d'économie fermée. Selon lui, le taux
d'intérêt mondial est déterminé par le stock de
dette publique, le stock de capital, les dépenses gouvernementales et
les variations transitoires du prix du pétrole. L'étude est
basée sur 17 pays de l'OCDE et les variables retenues sont les
suivant : rt ; le taux court nominal
mondial moins la variation de l'indice des prix à la consommation,
rdebtt ; le ratio de dette publique
rapporté au PIB mondial, rkt ; le stock mondial de
capital rapporté au PIB mondial, rmilt ; la part des
dépenses publiques militaires dans le PIB mondial,
rgnt ; la part des dépenses publiques civiles dans le
PIB mondial, poilt ; l'écart à sa tendance,
calculé par une moyenne mobile sur cinq ans du prix réel du
pétrole et inflt, la variation de l'inflation mondiale.
Le premier terme est un indicateur de richesse mondiale (rdept
+ rk). Lorsqu'il s'accroit, la hausse de la consommation induite provoque un
déséquilibre sur le marché des capitaux et une hausse des
taux d'intérêt réels.
Le second (rk) associe à la hausse de l'accumulation du
capital productif, un excès d'offre sur le marché des biens, une
baisse relative des prix de consommation, une hausse relative du prix du
capital et donc une baisse du rendement du capital.
Les quatrième et cinquième, relatifs aux
dépenses publiques testent un lien dont le sens reste largement
indéterminé par le modèle théorique. Leur effet
sera à priori différent selon qu'il s'agisse de dépenses
militaires ou civiles ; les premières étant supposées
plus discrétionnaires et d'avantage tournées vers la demande de
biens en capital.
Enfin, l'écart entre le prix relatif du pétrole
et sa moyenne mobile au cours des cinq années précédentes
implique qu'une augmentation transitoire du prix réel du pétrole
entraine une baisse de revenu, et compte tenu de l'inertie de la consommation
des ménages, une baisse de leur taux d'épargne qui
renchérit le coût de l'argent.
A la suite de E. PHELPS (1994), une autre étude
réalisée par T. HELBLING et R. WESCOTT (1995) sur le rôle
de l'endettement public dans la formation des taux d'intérêt a
permis d'aboutir aux résultats suivants:
Selon les relations de cointégration qu'ils obtiennent,
une hausse de dette publique mondiale de 1 point de PIB est associée
à une hausse du taux d'intérêt court de 0,2 points et une
hausse du taux long de 0,13 points, une hausse du rendement du capital de 1
point est associée à une hausse du taux court de 0,66 points et
à une hausse du taux long de 0,53 points. T. HELBLING et R. WESCOTT
(1995) concluent alors que: « la hausse du niveau de l'endettement
public mondial par rapport au PIB depuis le début des années 1980
est le facteur le plus important de la hausse globale des taux
d'intérêt ».
Une fois de plus la thèse selon laquelle, la dette
publique constitue un facteur explicatif important des taux
d'intérêt a été admise.
Pourtant, cette thèse peut être
controversée suite à une analyse plus poussée des
phénomènes. En tenant compte de la valeur des coefficients,
l'explication de l'évolution des taux d'intérêt est
dominée avant tout par le niveau de stock de dette publique (l'impact du
stock de capital est presque nul lorsque l'on regroupe les termes de
l'équation), le niveau des dépenses militaires et
l'écart à sa tendance des prix du pétrole. Ces constats
permettent de montrer la faiblesse de la preuve empirique de E. PHELPS en
observant le graphique utilisé par ce dernier (voir graphique en
annexe4).
Le calcul de la variable endogène peut être
contesté (voir graphique en annexe4). Les principales inflexions du taux
court réel mondial sont avancées d'un an par rapport aux
séries communément mesurées.
La baisse des taux réels dans la première
moitié des années 1970 relève alors intégralement
de la variable ad hoc et surpondérée que constitue le poids des
dépenses militaires (voir graphique en annexe4).
S'appuyant sur le prix du pétrole, le modèle
parvient à expliquer la hausse des taux en 1979, période
où les dettes publiques ne dérivent que pourtant
modérément.
Ce n'est qu'à partir de 1982 que la dette publique
(voir graphique en annexe4), joue son influence haussière.
Finalement, l'étude laisse penser que la preuve
empirique avancée par E. PHELPS apparait comme un assemblage de
variables qui se contredisent en ce qui concerne l'influence de la dette
publique sur les taux d'intérêt (comparaison des résultats
graphiques et de la régression économétrique).
En outre, l'exemple du cas américain de 1979-1992
montre qu'environ deux ans séparent le moment où le taux
d'intérêt s'élève brusquement au tournant des
années 1979-1980 et celui où le déficit budgétaire
s'éloigne fortement et durablement de sa tendance passée (voir
graphique en annexe4). Les détentes de la politique monétaire
entre 1984 et 1986 et 1986 et 1992 semblent en retour avoir été
favorables à des résorptions ultérieures du
déficit. Il est donc moins aisé de dégager une liaison
(simultanée ou décalée) partant du déficit public
et allant vers les taux.
ü Evolution des taux courts américains
entre 1987 et 1992.
C'est l'étude réalisée par J.B.
TAYLOR (1993). En synthétisant les élasticités
caractéristiques issues des estimations économétriques, il
aboutit à la formule suivante:
i = 2+ð+0,5Y/Y*+0,5(ð-2), où i est le taux au
jour le jour sur les fonds du système fédéral, la
constante (2) représente le taux réel d'équilibre de
longue période, ð est le taux de croissance en glissement annuel du
déflateur du PIB, Y/Y* est l'écart du PIB à sa tendance et
(ð-2) représente l'écart de l'inflation courante à une
cible définie par la banque centrale estimée à 2%. Les
taux courts sont donc des déterminants importants des taux
d'intérêt longs.
Les banques de second rang intègrent donc cette
équation dans la détermination des taux d'intérêt du
marché. Le lien entre les taux courts et les taux longs n'est donc pas
à négliger.
ü Liaison entre taux d'intérêt,
croissance et dette publique.
O. PASSET (1997) est parvenu à établir une
liaison entre le taux d'intérêt, la croissance et la dette
publique.
Si le taux d'intérêt réel est
supérieur au taux de croissance de l'économie, la persistance
d'un déficit primaire n'est pas compatible avec la stabilité du
taux d'endettement public.
L'écart de croissance constitue un indicateur
synthétique croisant plusieurs fondamentaux qui, en théorie
gouvernent la formation des taux d'intérêt. En tant qu'indicateur
d'accélération ou de décélération de la
croissance, l'écart de croissance peut influencer la formation des taux
d'intérêt courts, en particulier si l'on considère que la
position dans le cycle, intervient dans la fonction de réaction des
banques centrales et que les taux longs sont en partie endogènes aux
taux courts. Il peut également être interprété comme
un indicateur d'inflation par la demande. Quantifier donc le degré des
tensions sur l'offre, permet alors d'isoler une composante de l'inflation
anticipée et de ce fait, un facteur influençant la formation des
taux nominaux. Enfin, indicateur de rigidité relative de l'offre globale
par rapport à la demande, l'écart de croissance peut être
considéré comme un détecteur de déséquilibre
ex-ante entre l'épargne et l'investissement. En phase haute du cycle
économique, il est légitime de suspecter un risque de
rareté de l'épargne lorsque l'insuffisance des capacités
de production ne permet plus de dégager un revenu en ligne avec la
consommation et l'investissement national. Il en résulte alors une
hausse des taux d'intérêt.
Il ressort de ce résultat que l'influence de
l'écart de croissance sur la formation des taux d'intérêt
n'est pas directe. Son influence se ressent directement sur l'épargne et
l'investissement ; ce qui permet de déterminer les taux
d'intérêt. Une étude économétrique sur des
données bien déterminées pourrait rendre plus pertinente
de telle étude.
ü Les principales raisons du niveau
élevé des taux d'intérêt dans l'UEMOA.
Une récente étude réalisée par
D. AW (2010) révèle qu'il existe principalement quatre raisons
qui expliquent le niveau élevé des taux d'intérêt
dans l'UEMOA:
- Le risque important de défaut de paiement des
emprunteurs,
- Le manque de projets bancables,
- L'absence de normes comptables,
- La faiblesse du système judiciaire.
Ce travail qui se veut empirique, comporte des faiblesses
car elle fournit très peu d'informations concernant les facteurs
déterminants des taux d'intérêt au sein de l'union.
L'étude parait plutôt théorique qu'empirique.
ü Les crédits et les taux
d'intérêt.
Au niveau financier, il ressort de l'étude
réalisée par S. K. KONAN (2008) que les pays de l'UEMOA qui ont
enregistré une évolution plus importante des crédits
à l'économie, ont tendance à avoir des taux
d'intérêt plus faibles. En outre, le risque de défaut de
paiement des PME et des particuliers étant présumé plus
élevé, fait que ces derniers sont confrontés à des
taux d'intérêt plus élevés. Par conséquent,
dans les pays où la part relative des crédits alloués aux
PME et aux particuliers croit vite, les taux d'intérêt ont
tendance à être plus élevés. A l'inverse, lorsque
les crédits alloués aux clients présumés plus
solvables (Etats, grandes entreprises) augmentent plus vite, les taux sont plus
faibles.
Le volume des crédits accordés à
l'économie, le risque de défaut de paiement des emprunteurs et la
nature de ces derniers (solvables ou non) constituent au sein de l'UEMOA des
déterminants clés des taux d'intérêt.
ü Déterminants des taux débiteurs
dans l'UEMOA.
L'équation retenue par l'auteur dans le cadre de
l'étude sur les déterminants des taux débiteurs au sein de
l'UEMOA est la suivante :
lnIDi,t = ?i + á1
lnCEi,t + á2 lnICi,t +
á3 lnIPCi,t + á4
lnPIBRHi,t + á5 lnTBDPi,t
+ á6
D1i,t*lnTBDPi,t + á7
D2i,t *lnTBDPi,t
+á8D3i,t *lnTBDPi,t
IDi, t est le taux d'intérêt
débiteur nominal du pays i à la période t.
CEi, t le niveau de
crédits du système bancaire à l'économie en termes
réels, dont la pertinence dans l'explication du taux débiteur est
prouvée par le fait que ce dernier est défini par la
confrontation entre l'offre et la demande de fonds prêtables.
ICi, t est le taux
d'intérêt créditeur.
IPCi, t est l'indice des prix à la
consommation.
PIBRHi, t est le PIB réel
par habitant.
TBDPi, t est le taux brut de dégradation du
portefeuille qui est le ratio du niveau des créances en souffrances et
du niveau des crédits octroyés.
D1i, t , D2i,t ,
D3i,t sont respectivement des
variables indicatrices : (i) d'un risque élevé de défaut
(appelé aussi risque d'insolvabilité), caractérisant
principalement les PME/PMI et les Particuliers,
(ii) d'un faible risque de défaut caractérisant
les grandes Entreprises et (iii) d'une absence de risque de défaut,
caractéristique de l'Etat, sa signature étant
réputée solvable.
Dans cette étude réalisée par la REM
(2008), les conclusions suivantes ont été dégagées
en ce qui concerne les déterminants des taux d'intérêt
débiteurs au sein de l'UEMOA :
Comme attendu, l'inflation accroît significativement le
taux d'intérêt. En revanche, l'impact du revenu par habitant n'est
pas significatif, ce qui dénote de l'ambiguïté de
l'influence du revenu sur le taux d'intérêt.
L'effet du crédit bancaire à l'économie
n'est pas significatif mais son signe négatif est conforme aux attentes,
c'est-à-dire qu'un accroissement du crédit a tendance à
réduire le taux d'intérêt. En outre, le taux
créditeur a un effet positif et significatif sur le taux
débiteur.
L'influence du taux brut de dégradation du portefeuille
(TBDP), qui caractérise ici le risque de crédit, est
significative et son signe négatif est révélateur d'un
phénomène spécifique aux pays en développement et
en particulier à l'UEMOA. Il s'agit du fait que l'effet indirect
(négatif) qui consiste à un rationnement du crédit (au
profit des demandeurs ayant un risque moins élevé), domine
l'effet direct (positif) qui entraîne plutôt une hausse de la prime
de risque et donc du taux d'intérêt. Par ailleurs, l'effet
indirect s'appréhende mieux en différenciant le risque de
crédit suivant les trois types de débiteurs retenus dans
l'étude, à savoir: le groupe des PME/PMI et Particuliers, le
groupe des Grandes Entreprises et enfin celui représentant l'Etat. Le
risque associé à ces deux derniers types de débiteurs,
quoique non significatif, est positif, ce qui signifie que l'effet direct est
plus lié au risque des Grandes Entreprises et de l'Etat. En revanche,
avec un coefficient significatif et négatif, le risque lié aux
PME/PMI et aux Particuliers est caractéristique de l'effet indirect.
Deux enseignements peuvent est tirés de ces évolutions :
Premièrement, l'effet du risque de crédit global
est le reflet du risque dû au groupe PME/PMI et Particuliers qui sont les
demandeurs présumés les moins solvables ;
Deuxièmement, la sélection des demandeurs de
crédit se fait au profit des agents présumés les plus
solvables (Grandes entreprises, Etat) qui bénéficient en
général de taux d'intérêt plus bas. Ainsi, face
à une dégradation de leur portefeuille, les banques
procèdent-elles plus à une sélection des clients selon des
critères de solvabilité.
******
Au cours de ce chapitre, nous avons passé en revue
la littérature concernant les déterminants des taux
d'intérêt. Il en ressort que la politique monétaire, les
déficits publics, les chocs pétroliers, l'inflation,
l'écart de croissance, les déséquilibres entre
l'épargne et l'investissement, le rendement des capitaux des
entreprises, les risques, les taux créditeurs, le niveau des
crédits, l'objet du crédit et la nature du
bénéficiaire du crédit constituent des facteurs
explicatifs des taux d'intérêt. Le chapitre suivant de notre
étude tentera d'apporter des informations sur la politique
monétaire mise en place dans l'UEMOA et de cerner les procédures
de détermination des taux débiteurs des établissements de
crédit du Burkina Faso.
CHAPITRE II : LA POLITIQUE MONÉTAIRE ET LES TAUX
D'INTÉRÈT AU BURKINA FASO.
Dans ce chapitre, il sera question de mettre en exergue la
politique monétaire mise en place au sein de l'UEMOA et la façon
dont les établissements de crédit burkinabés
définissent les taux d'intérêt débiteurs.
II.1. LA POLITIQUE MONÉTAIRE DE LA BCEAO.
Suite à des mutations profondes intervenues en 1973
(l'environnement mondial est devenu incertain du fait de la conjonction de
perturbation dans le système monétaire international et la
montée des innovations financières), la BCEAO a entrepris des
modifications importantes dans sa méthode de gestion de la monnaie.
C'est ainsi qu'une nouvelle politique monétaire fut mise en place et
entrée en vigueur le 1er juillet 1975. Cette politique
monétaire a été le fruit des réflexions
menées par la communauté bancaire, les opérateurs
économiques, le monde universitaire et certains partenaires de
l'extérieur. Trois exigences majeures ont été retenues
à l'issu des réflexions menées:
- la réduction du rôle de la monnaie centrale au
profit d'une mobilisation accrue de l'épargne intérieure,
- la mise en harmonie des règles de gestion
monétaire avec l'organisation de l'activité économique et
le cadre de l'environnement international,
- la recherche de mécanismes flexibles de
régulation monétaire associant le relâchement des
contraintes administratives à un renforcement de la surveillance
bancaire dans le cadre d'une libéralisation graduelle du marché
du crédit et tenant compte des contraintes spécifiques aux pays
de l'UMOA, notamment l'appartenance à une zone ouverte ainsi que la
fragilité des structures économiques et financières.
Pour tenir compte des considérations de ce dernier
point, les autorités monétaires de l'union ont apporté des
aménagements à la politique monétaire lors de leurs
sessions extraordinaires du 31 juillet et 1er août 1989
à Lomé. De nouvelles directives de politique
générale de la monnaie et du crédit, ainsi que des
règles d'intervention de la banque centrale ont donc été
adoptées. C'est de là qu'un nouveau dispositif de gestion de la
politique monétaire de la BCEAO apparait le 18 Septembre 1989.
ü Nouveau dispositif de gestion de la politique
monétaire de la BCEAO.
Il s'agit principalement de changements apportés aux
rôles joués par la banque centrale dans la conduite de sa
politique monétaire au sein de l'UEMOA. Ce sont :
- Contrôle de la liquidité globale de
l'économie.
Il est essentiel pour la BCEAO d'avoir une sauvegarde de
la valeur de la monnaie commune pour assurer un financement sain de
l'économie. Il importe donc de veiller à la position des
réserves de change et à l'équilibre des comptes
extérieurs de l'UMOA. A cet égard, la fixation d'avoirs
extérieurs minimums nécessaires à une couverture
satisfaisante de la monnaie demeure une exigence fondamentale dans la conduite
de la politique monétaire et en particulier dans le contrôle de la
liquidité globale de l'économie. Les concours de l'Institut
d'émission au système bancaire seront soumis, quelle que soit la
nature des risques portés par ce dernier, à un plafonnement
normatif, tout comme les concours à l'Etat. Le niveau des interventions
monétaires de la banque centrale devant être constamment
compatible avec les objectifs d'avoirs extérieurs fixés. Mais
cette limitation des concours de l'Institut d'émission ne peut, à
elle seule permettre une maîtrise satisfaisante du débit
monétaire. Il faut donc tenir compte des effets de transmission de
l'ensemble des financements bancaires sur la situation des paiements
extérieurs et sur l'évolution des prix intérieurs. Ainsi
un contrôle rigoureux du crédit intérieur et de ses
composantes apparait-il indispensable. Pour ce faire, la BCEAO continuera de
recourir durant une période transitoire, à l'encadrement du
crédit qui sera remplacé par le système des
réserves obligatoires. Malgré ce contrôle de la
liquidité des banques, force est de reconnaître qu'elles restent
jusqu'à nos jours surliquides. La figure suivante nous donne
l'évolution de la liquidité bancaire au sein de l'union :
Graphique2: évolution de la
liquidité bancaire des pays de l'UEMOA (en milliards de
FCFA)
Source : BCEAO.
Ce graphique montre l'évolution de la liquidité
bancaire au sein de l'UEMOA. On remarque une croissance de la courbe de 2007
à juin 2010 reflétant la position de surliquidité des
banques des Etats membres de l'union de manière générale.
D'ailleurs, des sources révèlent que leurs trésoreries ont
demeuré excédentaires sur le quatrième trimestre 2010 et
leurs capacités à constituer les réserves sont
restées également satisfaisantes (rapport sur la politique
monétaire dans l'UEMOA, mars 2011).
- Le contrôle qualitatif du
crédit.
La qualité de la distribution du crédit par
les banques et les établissements financiers fera l'objet d'une
attention particulière. A cet effet, les banques auront à exercer
pleinement leurs responsabilités en ce qui concerne la surveillance de
la qualité de leurs emplois dans le respect des règles
d'orthodoxie financière5(*).
- La politique des taux d'intérêt et la
promotion de l'épargne.
Le nouveau dispositif des taux d'intérêt
repose sur une politique dynamique et flexible. Les taux de la banque centrale,
fixés en fonction des objectifs poursuivis dans l'union et des
contraintes de l'environnement extérieur s'articulent comme suit depuis
le 02 octobre 1989: le taux du marché monétaire, le taux
d'escompte qui est supérieur au taux du marché monétaire
pour les concours monétaires de l'Institut d'émission, le taux
spécial indexé sur le taux des avances du marché
monétaire au jour le jour pour les concours aux Etats prévus par
les statuts de l'Institut d'émission.
Les nouvelles conditions de banques reposent désormais
sur une grille simplifiée: pour les conditions débitrices ;
seul a été fixé un taux plafond qui concerne toutes les
catégories de crédit, pour les conditions
créditrices ; elles seront fonction notamment de la durée
des dépôts ; l'objectif étant de favoriser les
placements les plus longs et de consolider l'épargne.
Pour renforcer le dispositif des taux d'intérêt,
accroitre les flux financiers vers la zone d'émission de la BCEAO et
accélérer le rapatriement des recettes d'exportation, les
conditions des transferts émis par les banques ont fait l'objet d'un
aménagement substantiel: en particulier ont été
supprimés les commissions de transfert à l'entrée et
à la sortie payées par les banques à la banque centrale.
Par ailleurs, le marché monétaire qui devrait par le passé
contribuer à l'utilisation des ressources des Etats membres à
l'intérieur de l'UMOA, sera redynamisé. Ainsi sera-t-il
organisé le recyclage intégral des ressources avant toute
intervention de la monnaie centrale. De plus, les établissements
financiers actuellement admis au réescompte seront emprunteurs sur le
marché monétaire. Il faut noter également que dans la
perspective d'une évolution vers un véritable marché
monétaire, les prêts interbancaires seront librement mis en place
sous réserve d'en informer la banque centrale à
postériori.
La promotion et la mobilisation de l'épargne
nécessitent une politique des revenus appropriée, une adaptation
des institutions bancaires afin de favoriser l'émergence d'un
véritable marché financier.
- La surveillance bancaire.
Des orientations particulières ont
été définies par les organes compétents de l'UMOA
qui mettent un accent particulier sur la nécessité d'une
surveillance rigoureuse des banques et établissements financiers. Le
renforcement de l'organisation et du contrôle de l'activité
bancaire dans l'UMOA, conduira donc à une modification fondamentale des
dispositions actuelles avec notamment la création d'une commission
bancaire à l'échelle de l'UMOA.
ü Les règles d'intervention de la banque
centrale.
Les interventions de la BCEAO en faveur des Trésors
nationaux, comme des banques et des établissements financiers serviront
de ressources d'appoint destinées à la couverture des besoins
conjoncturels et temporaires de trésorerie. Des règles ont donc
été édictées en vue de préserver la
flexivité des concours de l'Institut d'émission et d'assurer
à ces derniers des contreparties saines par l'exigence d'une
solvabilité notoire, aussi bien des institutions de crédit
recourant aux concours de la banque centrale que des
bénéficiaires des crédits bancaires. Ces règles
sont:
- La procédure de refinancement.
Ici, il s'agit de considérer les concours de la
banque centrale comme des ressources d'appoint pour la couverture des seuls
besoins sains de trésorerie des établissements de crédit.
Ainsi dans la limite du maximum d'intervention de la banque centrale en faveur
des établissements de crédit fixé par son conseil
d'administration, les financements adossés sur des effets
déposés en garantie sont-ils effectués à un guichet
unique. Sur le marché monétaire, les besoins de trésorerie
des banques et établissements financiers sont d'abord couverts par
l'utilisation des ressources disponibles sous forme d'avances assorties du taux
du marché monétaire. Le recours aux concours monétaires de
la banque centrale à son taux d'escompte permet de faire l'appoint.
- Les règles d'admissibilité des
crédits au refinancement de la banque centrale.
Les supports aux opérations de refinancement
doivent être constitués d'effets ou valeurs garantis par deux
signatures notoirement solvables, celle de l'établissement sollicitant
le concours de l'Institut d'émission et celle du
bénéficiaire du crédit. Aussi tout établissement de
crédit, pour être admissible au refinancement, doit-il respecter
les ratios prudentiels règlementaires relatifs à la
solvabilité, notamment ceux concernant le capital minimum6(*), les fonds propres par rapport
aux risques7(*), la division
des risques et le coefficient de trésorerie. Si la signature de
l'établissement cédant constitue la première garantie du
refinancement, il n'en demeure pas moins que la solvabilité de
l'entreprise bénéficiaire de crédit ainsi que le bon
dénouement des financements constituent les compléments
importants à la sécurité des engagements.
Pour ce qui est de la durée des crédits
mobilisables, il convient de noter que par le passé, les crédits
à court terme d'une durée de deux ans au plus et ceux à
moyen terme de deux à dix ans, demeurent mobilisables. Pour encourager
le financement des investissements, les nouvelles dispositions prévoient
que les crédits à long terme n'ayant plus que 15ans à
courir, pourront être mobilisés auprès de l'Institut
d'émission. La part mobilisable de tous les crédits, quel que
soit leur terme est porté à 90% du montant de l'encours
réel. Egalement, la quotité maximale de refinancement en faveur
de chaque établissement de crédit reste fixée à 35%
des emplois.
- Les conditions de financement de la campagne de
commercialisation des produits agricoles locaux.
Les crédits destinés à la
commercialisation des produits agricoles locaux sont désormais soumis
aux mêmes conditions de financement que les crédits ordinaires:
conditions de taux, quotité mobilisable, quotité maximale de
refinancement, plafonnement, etc.
- Le financement monétaire des trésors
nationaux.
Le financement monétaire des trésors
nationaux exerce des pressions sur la monnaie et le crédit, pouvant
ainsi conduire à des effets indésirables sur la situation des
paiements extérieurs et à une réduction des
possibilités d'accès des banques aux refinancements de l'Institut
d'émission. Il est donc important d'assurer une maîtrise des
concours monétaires aux trésors nationaux. Pour ce faire, trois
principales dispositions ont été retenues par la BCEAO :
l'indexation des taux applicables à ces financements sur les conditions
du marché monétaire ; l'objectif étant d'inciter les
Etats à recourir de plus en plus à la mobilisation de ressources
financières ; de préférence aux facilités
monétaires, la limitation de l'utilisation des concours
monétaires aux trésors en fonction des autres sources disponibles
de financement des opérations de l'Etat ; tout en contenant cette
utilisation dans le plafond statutaire déterminé sur la base des
dernières recettes fiscales nationales constatées et le
renforcement de la coordination des politiques budgétaires et
monétaires. Cela grâce à l'instauration d'une concertation
permanente et étroite entre les gestionnaires de ces politiques et d'une
façon plus générale à la coordination graduelle de
l'ensemble des politiques économiques des Etats membres de l'union.
Voici donc un exposé simplifié de la politique
monétaire mise en place par la BCEAO dans sa tache de gestion de la
monnaie dans l'UEMOA.
La présente étude s'intéressant aux
déterminants des taux d'intérêt, va examiner la politique
des taux d'intérêt directeurs et tenter de cerner son impact sur
les taux débiteurs appliqués par les établissements de
crédit dans le cas particulier du Burkina Faso. En effet, lorsque la
BCEAO fait varier ses taux directeurs, c'est dans l'objectif de maîtriser
l'inflation et de consolider les réserves de change. Elle vise
également à travers cette politique à encourager les
initiatives d'investissement nécessaires à la consolidation de
l'activité économique. C'est donc à travers cette
politique que résultent les changements de la structure des taux
d'intérêt débiteurs et partant, des conditions de
financement de l'économie dans son ensemble.
Cependant, certaines études réalisées sur
l'effet de l'inflation sur la croissance ont conclu que la politique
anti-inflationniste de la BCEAO serait à l'origine de la faible
croissance dans la zone UEMOA (A. COMBEY et K. NUBUKPO, juin 2010). La figure
suivante a été conçue par ces auteurs pour soutenir leur
affirmation.
Graphique3 : Inflation - croissance dans la
zone UEMOA.
Source: Auteurs sur la base des données de
la commission UEMOA.
La figure met en évidence l'évolution du taux de
croissance et de l'inflation de la zone UEMOA. Le taux de croissance
était au dessus du taux d'inflation jusqu'à l'année
2000 ; ce qui est recherché par la plupart des pays. Mais depuis
lors, ces deux grandeurs (inflation et croissance) évoluent en dents de
scie.
II.2. LES TAUX DIRECTEURS ET LES TAUX
DÉBITEURS.
II.2.1. LES TAUX DIRECTEURS DE LA BCEAO.
ü Le taux d'escompte.
Depuis 1973, la BCEAO utilisait deux taux
d'escompte : le taux d'escompte préférentiel et le taux
d'escompte normal. Mais à partir de 1980, compte tenu de
l'évolution de l'environnement défavorable, (deuxième choc
pétrolier, la détérioration des termes de l'échange
de l'union etc.), la gestion du marché monétaire avec les taux
d'escompte préférentiel et normal n'était plus
adaptée. Ainsi en 1989, les deux taux d'escompte ont-ils
été remplacés par un taux d'escompte unique qui
prévaut jusqu'à nos jours.
Graphique4: évolution du taux d'escompte
de 2002 à 2009.
%
Source : Auteur sur la base des
données de la BCEAO.
De 2002 à 2006, on note une décroissance de la
courbe. Le pic observé en 2008 peut s'expliquer par l'évolution
de la conjoncture économique (crise financière de 2008) qui a
conduit la BCEAO à relever ce taux pour une éventuelle
atténuation des effets pervers.
ü Le taux de pension.
C'est en 1993 que ce taux directeur a vu le jour à la
BCEAO. Il s'agit d'un taux intermédiaire entre le taux du marché
monétaire et le taux d'escompte.
Graphique5: évolution du taux de pension
de 2002 à 2009.
%
Source : Auteur sur la base des
données de la BCEAO.
On remarque une décroissance de la courbe de 2002
jusqu'à 2008 mettant en évidence les politiques d'assouplissement
des conditions de financement de l'économie mises en place par la BCEAO.
Mais avec les problèmes économiques de 2008, un relèvement
de ce taux a été observé dans le but de maintenir
l'inflation dans « une fourchette raisonnable ».
Ces deux taux directeurs représentés
graphiquement sont des taux nominaux. Il en est également de même
pour les autres taux directeurs ainsi que les taux débiteurs de base
étudiés dans le cadre de la présente étude.
ü Les autres taux directeurs de la
BCEAO.
Il existe encore deux taux directeurs utilisés par la
BCEAO. Il s'agit du taux moyen mensuel du marché monétaire et le
taux marginal des appels d'offres.
Graphique6: Evolution des autres taux directeurs
de la BCEAO.
Source : BCEAO.
Le graphique montre l'évolution du taux interbancaire,
du taux du guichet de prêt marginal, du taux minimum de soumission et du
taux marginal des appels d'offres. Le taux interbancaire et celui marginal des
appels d'offres connaissent de fortes variations par rapport aux deux autres
(taux du guichet de prêt marginal et taux minimum de soumission).
II.2.2. LES TAUX DÉBITEURS DES ÉTABLISSEMENTS
DE CRÉDIT.
ü Taux débiteurs des banques
commerciales.
D'une manière générale, les pays de
l'Afrique Subsaharienne sont caractérisés par une
asymétrie d'information8(*) plus grande que dans les pays
développés. Dans cette situation, les banques manquent
d'éléments pour identifier les risques des projets. Cependant,
les risques constituent un élément fondamental dans
l'évaluation d'un dossier de crédit. Les banques
burkinabés financent difficilement ou avec un taux
d'intérêt élevé un projet à haut risque.
Selon elles, les risques sont liés à plusieurs
éléments difficiles à maîtriser:
- Au projet lui-même (technique utilisée non
fiable) ou aux caractéristiques financières de l'entreprise
(surendettement par exemple),
- A une mauvaise anticipation de la demande dans le secteur du
projet,
- A la réalisation d'un risque aléatoire,
- Au fait que l'emprunteur ne fournira pas forcément
tous les efforts suffisants; ce qui pourrait faire échouer son projet
(aléa moral ex ante),
- A la malhonnêteté de l'emprunteur s'il refuse
de rembourser la banque alors qu'il a les moyens de le faire (aléa moral
ex post).
En plus du facteur risque, les banques tiennent compte
également des règles monétaires édictées par
la BCEAO, de la durée, de l'objet du crédit et de la nature du
client bénéficiaire en générale pour la
détermination du taux d'intérêt à appliquer.
Graphique7: Evolution des taux débiteurs
des banques de l'UMOA de 1997 à 2007.
Source : AW, calculs effectués
à partir des données de PROMES.
On constate à travers ce graphique une
légère tendance haussière des taux débiteurs des
banques de l'UMOA et une différence entre ces derniers et selon les
pays. Le cas particulier du Burkina montre qu'il est le pays qui connait les
taux débiteurs les plus élevés durant toute la
période.
En effet, deux types de facteurs peuvent être
évoqués dans l'explication de ces différentiels de taux.
Il s'agit d'une part, de facteurs microéconomiques basés sur le
comportement de certaines banques leaders au sein de l'UEMOA, de la forte
concentration de l'activité bancaire et de l'imperfection du
marché. D'autre part, les différentiels de taux
d'intérêt peuvent dépendre de critères
macro-économiques et/ou liés à certains
éléments globaux du fonctionnement du marché du
crédit. En effet, les modèles macroéconomiques
traditionnels supposent généralement la parfaite
homogénéité des pays membres d'une union monétaire.
Cependant, peu d'études analysent avec précision les
conséquences de l'hétérogénéité
structurelle et conjoncturelle entre les pays membres sur les taux
d'intérêt, tant les unions monétaires restent un
phénomène rare.
Graphique8: Taux d'intérêt
débiteurs selon l'objet du crédit (%).
Source: commission bancaire de
l'UEMOA.
Les taux appliqués à la consommation sont les
plus élevés en 2006 et 2007. Dans un contexte de pays pauvres,
cette situation est défavorable à la croissance puisse que les
agents économiques ayant de faibles revenus et ne pouvant pas non plus
emprunter (parce le coût de la liquidité est élevé),
ne pourront pas augmenter leur consommation et donc la demande reste faible.
ü Taux débiteurs des établissements
financiers (IMF).
Des études réalisées sur le comportement
des établissements financiers en matière de taux
d'intérêt révèlent qu'ils utilisent la formule
suivante:
Où I est le taux d'intérêt, FG les frais
de gestion, CI les créances irrécouvrables, CR le coût des
ressources, K le taux de capitalisation et PP le produit de placement
(étude spéciale CGAP, 1997).
On voit bien qu'à travers cette formule,
l'intérêt ne peut qu'être lourd pour les emprunteurs. Les
IMF la justifient par le fait que leurs ressources sont difficilement
mobilisables. En effet, leurs épargnes étant en
général insuffisantes, elles finissent par avoir recours à
des ressources commerciales au taux du marché généralement
auprès des banques commerciales. Ces dernières leur appliquent
des taux effectifs de plus de 10% (B. Amadou, 2010), ce qui fait que les IMF
sont obligées de pratiquer des taux plus élevés que ceux
des banques.
Au niveau du Burkina et de l'UEMOA en
général, la problématique est encore plus critique. Les
banques acceptent très difficilement de financer les IMF pour plusieurs
raisons et l'une de ces raisons est celle de la non éligibilité
des dossiers des IMF aux accords de classement de la BCEAO. Ce qui
empêcherait une banque commerciale de prêter à une IMF car
non seulement son ratio de structure de portefeuille se trouverait
dégradé, mais aussi elle serait privée du refinancement de
ce crédit de la part de la BCEAO en cas de besoin. Ainsi pour qu'une IMF
soit financée par une banque, il lui faut une grande confiance de la
part de cette dernière.
Il est clair donc que le taux d'intérêt
pratiqué par les établissements financiers du Burkina, soit
influencé par le coût des ressources qui est lui même
influencé par l'accès au financement de ces derniers. A ces
facteurs, s'ajoutent les règles monétaires édictées
par la BCEAO à l'égard des IMF.
******
La politique monétaire de la BCEAO a
été présentée dans ce chapitre ainsi qu'une
description des différents taux d'intérêt. Cependant, le
simple inventaire des taux directeurs de la banque centrale et la mise en
exergue des procédures de détermination des taux débiteurs
ne saurait fournir des informations pertinentes quant à leurs
interactions entre eux. C'est-à-dire la nature de la relation qui peut
exister entre ces grandeurs (taux directeurs et taux débiteurs). Il
apparait alors judicieux de tenter une analyse approfondie des liaisons entre
ces grandeurs (taux directeurs de la banque centrale et taux
d'intérêt débiteurs des établissements de
crédit) par une méthode économétrique, mais avant
décrivons notre méthodologie de recherche dans le chapitre qui
suivra.
CHAPITRE III : METHODOLOGIE DE RECHERCHE
Dans le présent chapitre, il est question pour nous de
présenter le cadre d'analyse, les instruments d'analyse et la
méthodologie d'enquête de notre étude.
III.1. CADRE D'ANALYSE.
Dans le souci de compléter les enseignements des
études consultées dans la revue de la littérature de la
présente recherche et d'effectuer une évaluation globale des
déterminants des taux d'intérêt au Burkina Faso, le
modèle théorique des déterminants des taux
d'intérêt de J.M. KEYNES a été adopté. Selon
ce modèle, les taux d'intérêt sont
généralement fixés par le marché de crédit.
D'autres facteurs jouent néanmoins un rôle important, notamment la
« préférence pour la
liquidité » des épargnants. Le taux
d'intérêt est déterminé par le niveau de
rémunération qu'ils exigent pour bloquer leur agent sur des
obligations ou d'autres actifs au lieu de le garder sous forme liquide. Si les
épargnants estiment que les prix vont chuter (y compris ceux des actifs
financiers), ils conserveront leurs économies bien à l'abri sous
leurs matelas. Selon la théorie de la préférence pour la
liquidité, les taux d'intérêt fluctuent pour
équilibrer la demande et l'offre monétaires. Si la demande
augmente, (c'est-à-dire si la préférence est donnée
à l'argent liquide par rapport aux titres portant intérêts,
ces derniers sont vendus et les obligations chutent) : les taux
d'intérêt montent. Inversement, si l'offre de monnaie augmente,
les épargnants se tourneront vers les obligations dont les cours
progresseront, les taux d'intérêt baissent. La politique
monétaire règlementant la demande et l'offre de monnaie
constituent donc l'un des déterminants des taux d'intérêt.
Selon certains auteurs, en 1980, la réorientation des politiques
monétaires a joué un rôle dans la formation des taux
d'intérêt de cette époque. Elle a eu une influence
momentanée dans la mesure où le ralentissement de la demande de
monnaie qui s'en est suivi aurait dû ramener les taux à un niveau
moindre (O. BLANCHARD et L. SUMMERS, 1984).
Par contre, cette recherche a une nature explicative des
taux d'intérêt débiteurs pratiqués par les
établissements de crédit. Elle va donc se référer
aux théories explicatives des taux d'intérêt. Plus
précisément, elle se réfère aux théories des
mécanismes de transmission de la politique monétaire. Une
distinction est faite au sein de ces théories entre les
mécanismes de transmission de la politique monétaire par le
« canal monétaire » et par le « canal du
crédit » (au sens large ou au sens strict).
Le « canal monétaire » qui
décrit les effets des modifications des taux d'intérêt sur
l'économie réelle ne sera pas le cadre privilégié
ici. Il s'en suit donc que c'est le « canal du
crédit » qui sera retenu dans le cadre de cette recherche. Il
décrit les influences de la politique monétaire sur les taux
d'intérêt. Cependant, il faut noter que cette théorie n'est
qu'une extension du modèle keynésien à prix fixe et en
économie fermée connu sous le nom du modèle IS-LM.
Autrement dit, c'est une conséquence de la politique monétaire
évoquée par J. M. KEYNES dans ce modèle. La politique
monétaire dans le modèle IS-LM constitue donc une base
théorique pour la présente étude. Cette politique a
graphiquement pour conséquence de provoquer des déplacements de
la courbe LM qui représente l'équilibre sur le marché de
la monnaie. Ces déplacements entrainent une baisse des taux
d'intérêt dans le cas d'une politique monétaire expansive
et une hausse dans le cas d'une politique restrictive.
Selon la théorie du « canal du
crédit » (au sens large comme au sens strict), la politique
monétaire agit sur la demande agrégée non seulement par
ses effets directs sur le taux d'intérêt, mais aussi parce qu'elle
affecte l'offre de crédit bancaire (B. BERNANKE et A. BLINDER,
1988 ; 1992).
Dans sa version stricte, l'augmentation de l'offre de monnaie
accroit les dépôts collectés par les institutions
financières (c'est-à-dire leur passif): les établissements
de crédit ont alors l'opportunité de développer leur offre
de crédit (c'est-à-dire leur actif).
Dans sa version large, une baisse des taux
d'intérêt accroit l'offre de crédit aux agents non
financiers via l'augmentation de la richesse nette des emprunteurs potentiels
(qui constitue autant de garantie pour le prêteur en cas de
défaillance de l'emprunteur) et leur solvabilité (A. KASHYAP et
J. STEIN, 1993).
III.2. INSTRUMENTS D'ANALYSE.
ü Modèle théorique.
Le principal instrument utilisé par la BCEAO dans
la conduite de sa politique monétaire est l'ensemble de ses taux
directeurs. En général, elle les utilise pour la
régulation de la liquidité bancaire. Or l'abondance ou le manque
de liquidité bancaire a des effets indéniables sur la formation
des taux d'intérêt débiteurs.
En outre des taux directeurs de la banque centrale, la
théorie économique dénonce également l'existence
d'une multitude d'autres facteurs explicatifs des taux d'intérêt
qui peuvent être entre autre le taux d'inflation, le déficit
public, les anticipations rationnelles, les risques etc.
La présente étude essaie de cerner les effets
des taux directeurs de la banque centrale et du taux d'inflation sur les taux
débiteurs au Burkina. Ainsi la description théorique et la
justification du choix de ces variables peuvent-elles se faire de la
façon suivante :
- Le taux d'escompte.
Selon la théorie, l'influence du taux de l'escompte
se fait principalement sentir sur les taux d'intérêt
débiteurs pratiqués par les banques commerciales. Il sert en fait
de base pour la détermination des dits taux par ces banques. Celles-ci
calculent leurs taux en s'appuyant sur le taux d'escompte auquel elles ajoutent
diverses commissions et primes de risque (J.L. BAILLY, 2006). Le taux
d'escompte a donc un effet positif sur les taux d'intérêt
débiteurs.
- Le taux de prise en pension.
La différence entre le taux de pension et celui de
l'escompte est la durée et le caractère définitif ou
temporaire de l'opération. C'est le second principal taux directeur de
la BCEAO. Théoriquement, son effet s'avère positif sur les taux
d'intérêt des établissements de crédit qui se
refinancent à ce taux au près de la banque centrale.
- Le taux moyen mensuel du marché
monétaire (injection de liquidité à une
semaine).
C'est le taux en vigueur sur le marché
monétaire de l'UEMOA qui a vu le jour depuis le 02 octobre 1989. Pour
un établissement de crédit qui se refinance sur ce marché,
il tiendra compte de ce taux pour la définition de son taux
d'intérêt débiteur applicable à sa clientèle.
Il devrait donc influencer positivement les taux débiteurs des
établissements de crédit.
- Le taux marginal des appels d'offres (injection de
liquidité à une semaine).
Les établissements de crédit peuvent se
refinancer également à ce taux, ils le considèrent
également comme base pour la détermination de leurs taux
débiteurs. Son influence attendue est aussi positive comme dans le cas
précédent.
D'une manière générale, les
théories (J.L. BAILLY, 2006) et certaines études empiriques (S.
AKHTAR, 1994) stipulent que les taux directeurs des banques centrales ont des
impacts positifs sur les taux d'intérêt débiteurs
appliqués par les banques commerciales. Le choix des taux directeurs
comme variables dans notre étude s'avère donc intéressant
dans la mesure où elle pourra attirer l'attention des autorités
monétaires sur l'utilisation de ces taux.
- Le taux d'inflation.
L'atteinte d'un niveau d'inflation bas est l'un des
principaux objectifs de la politique monétaire de la BCEAO. Lorsque des
pressions inflationnistes se font sentir au sein de l'UEMOA, elle se sert de
ses taux directeurs pour un retour vers un taux bas. C'est d'ailleurs dans
cette optique que le niveau du taux d'inflation fait l'objet d'un
critère de convergence de premier rang de l'union (chaque pays de
l'union doit avoir un taux d'inflation annuel = 3%). Il est donc
nécessaire d'évaluer l'impact de cette variable sur la formation
des taux d'intérêt débiteurs dans le contexte
burkinabé. Elle a une influence négative sur les taux
d'intérêt réel. Ce comportement théoriquement
justifié pour des taux d'inflation faibles a été
observé dans les pays occidentaux durant ces vingt dernières
années (J.F. LOUE, 1996).
Le choix de cette variable dans le cadre de la
présente étude s'est opéré sur la base des
explications que donnent les théories économiques quant à
la formation des taux d'intérêt et à cause de l'importance
que lui accorde la BCEAO dans la conduite dans sa politique monétaire.
En effet selon certaines théories, cette variable contribue positivement
à la formation des taux d'intérêt débiteurs nominaux
pratiqués par les banques commerciales sur les crédits
accordés à leurs clientèles.
Tableau1: synthèse des variables retenues
pour le modèle et leur signe attendu.
Variable expliquée
Variables
Explicatives
|
id
|
Nature de la variable
|
Signe attendu
|
es
|
Quantitative
|
+
|
tp
|
Quantitative
|
+
|
tmm
|
Quantitative
|
+
|
tms
|
Quantitative
|
+
|
pi
|
Quantitative
|
+
|
Source: construction de l'auteur.
id est le taux d'intérêt
débiteur de base des établissements de crédit
burkinabés ; es, le taux d'escompte ;
tp, le taux de prise en pension ; tmm,
le taux moyen mensuel du marché monétaire (injection de
liquidité à une semaine) ; tms, le taux
marginal des appels d'offres (injection de liquidité à une
semaine) et pi est le taux d'inflation.
ü Modèle empirique
Dans le cas du Burkina Faso, l'évaluation des
déterminants des taux d'intérêt débiteurs peut
être donc faite grâce à l'équation suivante:
idt = â0 +
â1est + â2tpt +
â3tmmt + â4tmst +
â5pit + åt
Où id est le taux
d'intérêt débiteur nominal de base pratiqué par les
établissements de crédit du pays ; es,
tp, tmm, tms,
sont respectivement le taux d'escompte, le taux de prise en pension,
le taux moyen mensuel du marché monétaire (injection de
liquidité à une semaine) et le taux marginal des appels d'offres
(injection de liquidité à une semaine) de la BCEAO,
pi le taux d'inflation et
å, le terme d'erreur.
â1,
â2,
â3,
â4 et â5
sont les paramètres associés aux variables.
â0 est la
constante. Ces variables ont été retenues pour la
présente étude à cause d'une part, de leur importance dans
la formation des taux d'intérêt et d'autre part de la
disponibilité des données.
Ce modèle d'étude des déterminants
des taux débiteurs s'est inspiré de celui utilisé par la
REM (juin, 2008). En effet, l'une des variables explicatives dans ce dernier
modèle est le taux d'inflation qui fait aussi l'objet d'une variable
explicative dans le notre. Cependant, notre modèle diffère tout
de même de cellui de la REM, car il intègre les effets des taux
directeurs de la BCEAO sur les taux d'intérêt débiteurs en
plus de ceux de l'inflation dont ce dernier avait tenu compte, et c'est dans le
cas particulier du Burkina Faso.
La période de l'étude est comprise entre
2007 et mi 2011 avec 54 observations.
Les données utilisées proviennent principalement
de deux sources: la BCEAO et l'UEMOA. Celles relatives aux taux directeurs et
aux taux débiteurs de base proviennent précisément des
bulletins mensuels de statistiques monétaires et financières
(bmsf) de la BCEAO. Les données sur les taux d'inflation (IHPC) ont
été obtenues à partir du site de l'UEMOA.
III.3. LES TESTS APPLICABLES AU MODÈLE.
ü Test de stationnarité des variables: test
ADF.
Le test de stationnarité de Dickey et Fuller
Augmenté (1981) sera appliqué à notre équation. Les
résultats obtenus permettront de juger de la stationnarité de
chaque variable retenue pour l'étude. Les hypothèses de ce test
sont:
H0 : présence de racine unitaire (non
stationnaire),
H1 : absence de racine unitaire (stationnaire).
Lorsque la statistique calculée est supérieure
ou égale à la valeur critique, on rejette l'hypothèse H1
au profit de H0.
ü Test
d'hétérocédasticité de White.
C'est un test général qui s'applique aussi
bien aux modèles en coupe instantanée qu'aux modèles en
série temporelle. Il nous permet de détecter une
éventuelle hétéroscédasticité des termes
d'erreurs. Autrement dit, il permet de vérifier la constance de la
variance des erreurs sur les différentes observations.
Les hypothèses du test sont :
H0: modèle homocédastique,
H1: modèle hétéroscédastique.
Si les deux probabilités sont supérieures au
seuil á, les erreurs sont homocédastiques ;
c'est-à-dire qu'on accepte H0. Par contre, si elles sont
inférieures ou égales à á, c'est l'hypothèse
H1 qui est acceptée.
ü Test d'auto corrélation des termes
d'erreurs.
Il s'agit du test de Breusch- Godfrey qui est
utilisé ici et qui permet de détecter l'auto corrélation
d'ordre (p) des termes d'erreurs. Les hypothèses de ce test sont:
H0: erreurs non corrélées,
H1: erreurs corrélées.
Si les probabilités associées sont
supérieures au seuil de décision á, on accepte
l'hypothèse de non corrélation des termes d'erreurs,
c'est-à-dire H0. Dans le cas contraire on accepte H1.
ü Test de spécification du
modèle.
C'est le test de Ramsey RESET qui permet de savoir si le
modèle est bien spécifié ou non. Les hypothèses
sont :
H0 : modèle bien spécifié
H1 : modèle mal spécifié
Lorsque les valeurs des deux probabilités sont toutes
supérieures au seuil á, on accepte l'hypothèse nulle selon
laquelle le modèle est bien spécifié. Dans le cas
contraire, c'est l'hypothèse de la mauvaise spécification du
modèle qui est acceptée. En cas de mauvaise spécification
du modèle, il faut procéder par une élimination ou un
ajout de variables explicatives pour résoudre le problème.
ü Test de significativité du
modèle.
Ce test peut être réalisé avec les
statistiques de Student ou de Fisher. Dans le cadre de notre étude,
c'est la probabilité de Fisher qui est utilisée et qui va nous
permettre d'apprécier la significativité globale du
modèle.
ü Test de stabilité du
modèle.
C'est à l'issu de ce test que se font les
prévisions économiques, une fois le modèle stable. Le test
CUSUM et CUSUM carré feront l'objet d'usage dans la présente
étude pour évaluer la stabilité de notre modèle.
ü Test de normalité des
erreurs.
Jarque et Bera sont les auteurs qui ont inventé ce
test pour vérifier la normalité des erreurs d'un modèle.
Les critères de décision sont de telle sorte que lorsque toutes
les probabilités sont supérieures au seuil que l'on se fixe, on
conclut que les erreurs suivent une loi normale.
ü Test de cointégration des
variables.
Ce test n'est valable que lorsque les variables sont
intégrées du même ordre selon Engel et Granger qui
s'effectue sur les résidus du modèle en vue d'apprécier
leur stationnarité. Si les résidus sont stationnaires alors il ya
cointégration des variables et il faut la corriger par l'estimation d'un
modèle à correction d'erreur. Il peut également être
réalisé grâce au test de Johansen qui porte sur le rang
d'intégration des séries et c'est ce dernier qui sera
utilisé dans notre étude.
III.4. MÉTHODOLOGIE D'ENQUÊTE.
Cette étude porte sur les taux
d'intérêt débiteurs nominaux de base pratiqués par
les établissements de crédit du Burkina Faso.
L'échantillon est donc l'ensemble de ces établissements qui est
constitué de 12 banques et de 4 établissements financiers.
Notre enquête s'est déroulée de la
façon suivante :
- Des entretiens réalisés avec des cadres des
établissements de crédit de la place durant un mois. Ces
entretiens nous ont permis de cerner les procédures de
détermination des taux d'intérêt débiteurs au sein
des établissements de crédit,
- Trois mois de recherche et d'entretiens avec certains cadres
au niveau de la BCEAO ont prévalu pour la récolte des
données retenues dans le cadre de notre étude.
******
Une description théorique des variables retenues a
été faite dans ce chapitre. Il en est de même pour les
tests économétriques appropriés à notre
modèle. Les résultats et leurs interprétations feront
l'objet du chapitre qui suit.
CHAPITRE IV : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
Les résultats auxquels nous sommes parvenus sont
exposés et interprétés dans le présent chapitre.
IV.1. RÉSULTATS DES DIFFÉRENTS TESTS.
Le seuil fixé dans le cadre de la présente
étude pour la prise des décisions est á = 5%.
ü Tests de racine unitaire.
Tableau2: test ADF sur la variable
dépendante id.
ADF Test Statistic
|
-2.812181
|
1% Critical Value*
|
-4.1420
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.4969
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.1772
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(ID)
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
ID (-1)
|
-0.283355
|
0.100760
|
-2.812181
|
0.0071
|
D (ID (-1))
|
0.111030
|
0.143025
|
0.776298
|
0.4414
|
C
|
3.318030
|
1.180205
|
2.811401
|
0.0071
|
@TREND(1)
|
-0.006231
|
0.004342
|
-1.435225
|
0.1577
|
Source: test ADF réalisé par
l'auteur avec le logiciel EVIEWS.
Ce résultat montre que la variable id n'est pas
stationnaire car la statistique du test ADF est supérieure au seuil
critique á = 5%. Le trend n'étant pas significatif, il s'agit
donc d'un processus stochastique à tendance stochastique ou processus
DS. Sa stationnarisation nous dira s'il est avec ou sans dérive.
Pour stationnariser un processus DS, on utilise une technique
dite de filtre aux différences, c'est-à-dire la
différenciation, d'où le nom de processus DS (Differency
Stationnary).
Cette technique sera utilisée pour stationnariser
toutes les variables qui apparaitront comme des processus DS dans la suite de
l'étude de la stationnarité des variables retenues.
Tableau3: test ADF en différence
première de id.
ADF Test Statistic
|
-5.184194
|
1% Critical Value*
|
-2.6081
|
|
|
5% Critical Value
|
-1.9471
|
|
|
10% Critical Value
|
-1.6191
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable : D (ID, 2)
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D (ID (-1))
|
-1.033534
|
0.199362
|
-5.184194
|
0.0000
|
D (ID (-1), 2)
|
0.004755
|
0.139763
|
0.034023
|
0.9730
|
Source : test ADF en différence
première réalisé par l'auteur.
Le test ADF en différence première rend la
variable id stationnaire car la statistique du test est inférieure au
seuil á de 5%. Elle est donc intégrée d'ordre 1. Id ~I(1)
et est un processus DS sans dérive car la constante n'étant plus
significative.
Tableau4: test ADF sur la variable explicative
es.
ADF Test Statistic
|
-2.170353
|
1% Critical Value*
|
-4.1420
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.4969
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.1772
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(ES)
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
ES (-1)
|
-0.096973
|
0.044681
|
-2.170353
|
0.0350
|
D(ES (-1))
|
0.539648
|
0.123145
|
4.382204
|
0.0001
|
C
|
0.494274
|
0.216599
|
2.281977
|
0.0270
|
@TREND(1)
|
0.003006
|
0.002381
|
1.262352
|
0.2129
|
Source : test ADF réalisé par
l'auteur sur EVIEWS.
Elle est non stationnaire et son trend non significatif, il
s'agit donc d'un processus DS. Il faut donc la stationnariser.
Tableau5 : test ADF en différence
première de es.
ADF Test Statistic
|
-4.949747
|
1% Critical Value*
|
-2.6081
|
|
|
5% Critical Value
|
-1.9471
|
|
|
10% Critical Value
|
-1.6191
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(ES, 2)
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D(ES (-1))
|
-0.666667
|
0.134687
|
-4.949747
|
0.0000
|
D(ES (-1), 2)
|
0.333333
|
0.134687
|
2.474874
|
0.0168
|
Source : test ADF en différence
première réalisé par l'auteur.
La variable es devient stationnaire après sa
différenciation première ; elle est donc
intégrée d'ordre 1. es~I(1) et sans dérive.
Tableau6: test ADF sur la variable
tp.
ADF Test Statistic
|
-2.379640
|
1% Critical Value*
|
-4.1420
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.4969
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.1772
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(TP)
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
TP (-1)
|
-0.104026
|
0.043715
|
-2.379640
|
0.0214
|
D (TP (-1))
|
0.545916
|
0.120422
|
4.533354
|
0.0000
|
C
|
0.460499
|
0.191796
|
2.400982
|
0.0203
|
@TREND(1)
|
-0.000305
|
0.000549
|
-0.555265
|
0.5813
|
Source: test ADF réalisé par
l'auteur.
La variable tp est non stationnaire avec un trend non
significatif. C'est un processus DS. La constante est significative, mais nous
verrons si elle le restera après sa stationnarisation.
Tableau7 : test ADF en différence
première de tp.
ADF Test Statistic
|
-4.949747
|
1% Critical Value*
|
-2.6081
|
|
|
5% Critical Value
|
-1.9471
|
|
|
10% Critical Value
|
-1.6191
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D (TP, 2)
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D (TP (-1))
|
-0.666667
|
0.134687
|
-4.949747
|
0.0000
|
D (TP (-1), 2)
|
0.333333
|
0.134687
|
2.474874
|
0.0168
|
Source : test ADF en différence
première réalisé par l'auteur.
tp est stationnaire après sa différenciation
première. Elle est intégrée d'ordre 1 et est sans
dérive. tp ~I(1).
Tableau8: test ADF sur tmm.
ADF Test Statistic
|
-3.143423
|
1% Critical Value*
|
-4.1420
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.4969
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.1772
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(TMM)
|
Included observations: 52 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
TMM (-1)
|
-0.337374
|
0.107327
|
-3.143423
|
0.0029
|
D (TMM (-1))
|
0.104537
|
0.133596
|
0.782490
|
0.4378
|
C
|
1.335212
|
0.445799
|
2.995097
|
0.0043
|
@TREND(1)
|
-0.004736
|
0.002884
|
-1.642248
|
0.1071
|
Source : test ADF réalisé par
l'auteur.
Il ya non stationnarité de la variable tmm car la
statistique du test ADF est supérieure au seuil á = 5%. Son trend
est non significatif ; il s'agit d'un processus DS. Procédons
à sa stationnarisation.
Tableau9: test en différence
première de tmm.
ADF Test Statistic
|
-7.098535
|
1% Critical Value*
|
-2.6081
|
|
|
5% Critical Value
|
-1.9471
|
|
|
10% Critical Value
|
-1.6191
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D (TMM, 2)
|
Method: Least Squares
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D (TMM (-1))
|
-1.336102
|
0.188222
|
-7.098535
|
0.0000
|
D (TMM (-1), 2)
|
0.269492
|
0.129174
|
2.086270
|
0.0422
|
Source : test ADF en différence
première réalisé par l'auteur.
Le processus est stationnaire dès sa première
différenciation. Il est intégré d'ordre 1 et est sans
dérive. tmm ~I(1).
Tableau10: test ADF sur tms.
ADF Test Statistic
|
-2.994842
|
1% Critical Value*
|
-4.1420
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.4969
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.1772
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(TMS)
|
Method: Least Squares
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
TMS (-1)
|
-0.368504
|
0.123046
|
-2.994842
|
0.0043
|
D (TMS (-1))
|
0.013492
|
0.144307
|
0.093494
|
0.9259
|
C
|
1.484637
|
0.507879
|
2.923210
|
0.0053
|
@TREND(1)
|
-0.005584
|
0.003314
|
-1.685336
|
0.0984
|
Source: test ADF réalisé par
l'auteur.
tms n'est pas stationnaire et son trend non significatif.
Elle est donc un DS. Effectuons le test ADF sur sa différence
première pour voir si elle deviendra stationnaire ou non.
Tableau11: résultat du test en
différence première de tms.
ADF Test Statistic
|
-7.880078
|
1% Critical Value*
|
-2.6081
|
|
|
5% Critical Value
|
-1.9471
|
|
|
10% Critical Value
|
-1.6191
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D (TMS, 2)
|
Method: Least Squares
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D (TMS (-1))
|
-1.600150
|
0.203063
|
-7.880078
|
0.0000
|
D (TMS (-1), 2)
|
0.369374
|
0.132860
|
2.780167
|
0.0077
|
Source: test ADF en différence
première réalisé par l'auteur.
Processus stationnaire après la différenciation
première. Il s'agit alors d'un processus DS sans dérive. tms
~I(1).
Tableau12 : Test ADF sur pi.
ADF Test Statistic
|
-4.963127
|
1% Critical Value*
|
-4.1420
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.4969
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.1772
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(PI)
|
Method: Least Squares
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
PI (-1)
|
-0.993990
|
0.200275
|
-4.963127
|
0.0000
|
D (PI (-1))
|
0.015282
|
0.141344
|
0.108123
|
0.9143
|
C
|
0.676048
|
0.377443
|
1.791125
|
0.0796
|
@TREND(1)
|
-0.012718
|
0.011640
|
-1.092631
|
0.2800
|
Source : test ADF réalisé par
l'auteur.
La variable pi est stationnaire avec une constante et un trend
non significatifs. Il s'agit donc d'un DS sans dérive.
Toutes les variables sont non stationnaires et
intégrées d'ordre 1 car leur différenciation
première est stationnaire, à l'exception de la variable taux
d'inflation (pi) qui est stationnaire. Pour s'assurer de la non
cointégration des variables, l'on doit faire un test de
cointégration. Nous choisissons dans le cas de notre étude, le
test de cointégration de Johansen qui est adapté.
ü test de cointégration de
Johansen.
Tableau13: résultat du test.
Series: DID DES DTP DTMM TMS PI
|
Lags interval: 1 to 1
|
|
Likelihood
|
5 Percent
|
1 Percent
|
Hypothesized
|
Eigenvalue
|
Ratio
|
Critical Value
|
Critical Value
|
No. of CE(s)
|
0.724572
|
176.0335
|
82.49
|
90.45
|
None **
|
0.493512
|
110.2726
|
59.46
|
66.52
|
At most 1 **
|
0.459025
|
75.57967
|
39.89
|
45.58
|
At most 2 **
|
0.409144
|
44.24615
|
24.31
|
29.75
|
At most 3 **
|
0.286131
|
17.41081
|
12.53
|
16.31
|
At most 4 **
|
0.004323
|
0.220926
|
3.84
|
6.51
|
At most 5
|
*(**) denotes rejection of the hypothesis at 5%(1%)
significance level
L.R. test indicates 5 cointegrating equation(s) at 5%
significance level
|
Source : test de Johansen
réalisé par l'auteur.
Le rang de cointégration est 5, on accepte donc
l'hypothèse de cointégration des variables. On se doit dès
lors d'estimer un modèle à correction d'erreur.
IV.2. MODÈLE À CORRECTION
D'ERREUR(MCE).
Il existe deux méthodes d'estimation du MCE. Dans
le cadre de notre étude, la méthode à la Hendry sera
utilisée. Le modèle à correction d'erreur qui sera
estimé dans le logiciel EVIEWS est donc le suivant :
Didt =
â0 + â1 (D (es)) t +
â2 (D (tp)) t + â3 (D (tmm))
t + â4 (D (tms)) t
+ â5 (id (-1))
t + â6 (es (-1)) t + â7
(tp (-1)) t + â8 (tmm (-1))
t
+ â9 (tms (-1))
t + â10 pit +
ut
Avec â1, â2,
â3 et â4
les paramètres de court terme à estimer.
â5 est appelé coefficient de
correction d'erreur ou force de rappel vers l'équilibre et il doit
être différent de l'unité et négatif.
â6 , â7, â8,
â9 et â10
les paramètres de long terme.
ü Résultat de l'estimation du
MCE.
Tableau14 : estimation du MCE.
Dependent Variable: D(ID)
|
Method: Least Squares
|
Sample (adjusted): 2 54
|
Included observations: 53 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
7.255856
|
2.325702
|
3.119856
|
0.0033
|
D(ES)
|
-1.986410
|
0.424387
|
-4.680652
|
0.0000
|
D(TP)
|
1.204847
|
1.281936
|
0.939865
|
0.3527
|
D(TMM)
|
-1.055396
|
0.353837
|
-2.982715
|
0.0047
|
D(TMS)
|
0.871538
|
0.308639
|
2.823810
|
0.0072
|
ID (-1)
|
-0.541179
|
0.130097
|
-4.159820
|
0.0002
|
ES (-1)
|
-0.418551
|
0.140266
|
-2.983992
|
0.0047
|
TP (-1)
|
0.480972
|
0.468254
|
1.027159
|
0.3102
|
TMM (-1)
|
-1.099669
|
0.361990
|
-3.037840
|
0.0041
|
TMS (-1)
|
0.860367
|
0.348602
|
2.468052
|
0.0177
|
PI
|
-0.010373
|
0.036239
|
-0.286224
|
0.7761
|
R-squared
|
0.656630
|
Mean dependent var
|
-0.006226
|
Adjusted R-squared
|
0.574876
|
S.D. dependent var
|
0.437617
|
S.E. of regression
|
0.285333
|
Akaike info criterion
|
0.512153
|
Sum squared resid
|
3.419428
|
Schwarz criterion
|
0.921081
|
Log likelihood
|
-2.572051
|
F-statistic
|
8.031715
|
Durbin-Watson stat
|
2.218580
|
Prob (F-statistic)
|
0.000000
|
Source : estimation par le logiciel
EVIEWS.
Le taux d'escompte (es) ; le taux moyen mensuel du
marché monétaire et le taux marginal des appels d'offres sont les
variables significatives car leurs probabilités sont toutes
supérieures au seuil á de 5% fixé dans le cadre de la
présente. Par contre le taux de prise en pension et le taux d'inflation
ne sont pas significatives car leurs probabilités étant
inférieures à á.
ü Résultats des tests applicables au MCE
après régression.
- Test d'auto corrélation des termes d'erreurs
de Breusch- Godfrey.
Tableau15: LM test.
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
F-statistic
|
0.555183
|
Probability
|
0.578326
|
Obs*R-squared
|
1.431499
|
Probability
|
0.488826
|
Source : test LM réalisé par
l'auteur.
L'hypothèse de non corrélation des termes
d'erreurs est acceptée car les deux probabilités sont toutes
supérieures au seuil á de 5%. Les estimations obtenues par les
moindres carrés ordinaires (MCO) sont donc optimales (BLUE).
- Test de Fisher:
Le modèle MCE est globalement significatif car la
probabilité du Fisher est inférieure au seuil de 5%.
- Test de normalité de Jarque et
Bera.
Tableau16: résultat du test.
Jarque-Bera
|
847.7633
|
958.0818
|
232.0130
|
2.692760
|
42.59754
|
51.92208
|
Probability
|
0.831000
|
0.722500
|
0.876400
|
0.0620180
|
0.125123
|
0.974210
|
Source : auteur grâce au logiciel
EVIEWS.
Les probabilités étant toutes supérieures
au seuil de 5%, les erreurs du modèle MCE suivent une loi normale.
- Test CUSUM de stabilité (Brown, Durbin,
Ewans)
Graphique9: résultat du test.
Source : Auteur grâce au logiciel
EVIEWS.
La courbe ne coupe pas le corridor : le modèle
à correction d'erreur est structurellement stable.
- Test CUSUM carré de stabilité (Brown,
Durbin, Ewans).
Graphique10: résultat du test CUSUM
carré
Source : Auteur grâce au logiciel
EVIEWS.
Le modèle MCE est conjoncturellement stable car la
courbe ne coupe en aucun point le corridor.
- Test de spécification du
modèle.
Tableau17: résultat du test de
spécification.
Ramsey RESET Test:
|
F-statistic
|
34.59323
|
Probability
|
0.842400
|
Log likelihood ratio
|
53.22141
|
Probability
|
0.751380
|
Source : auteur grâce au logiciel
EVIEWS.
Le modèle MCE est bien spécifié.
- Test de White.
Tableau18: résultat du test de
White.
White Heteroskedasticity Test:
|
F-statistic
|
22.36437
|
Probability
|
0.224681
|
Obs*R-squared
|
48.87226
|
Probability
|
0.800112
|
Source : auteur par le logiciel
EVIEWS.
Les erreurs du modèle MCE sont
homocédastiques.
IV.3. INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS.
Parmi les variables retenues pour l'étude,
seulement les variables taux de prise en pension (tp) et taux d'inflation (pi)
ne sont pas significatives. Quant à la constante, elle est
significative. Ce qui peut s'expliquer par la non prise en compte d'autres
variables explicatives dans la présente étude que nous essaierons
de cerner dans la mesure du possible au cours de la poursuite de notre
thème au troisième cycle.
Le coefficient â5 (force
de rappel vers l'équilibre) est le coefficient de correction d'erreur.
Il est négatif (-0,541179) et significativement différent de
zéro au seuil statistique de 5% (son t de Student est supérieur
à 1,96 en valeur absolue). Il existe donc bien un mécanisme
à correction d'erreur: à long terme, les
déséquilibres entre les taux débiteurs de base des
établissements de crédit du Burkina Faso, les taux directeurs de
la BCEAO et le taux d'inflation se compensent de sorte que les deux
séries ont des évolutions similaires.
â5 représente la
vitesse à laquelle tout déséquilibre entre les niveaux
désirés et effectifs des taux débiteurs de base est
résorbé dans le mois qui suit tout choc.
â5 = -0,541179 signifie
qu'on arrive à ajuster 54,1% du déséquilibre entre le
niveau désiré et celui effectif des taux d'intérêt
débiteurs de base. 54,1% des effets d'un choc intervenu un mois
donné sont résorbés dans le mois qui suit.
Ainsi, les chocs sur les taux débiteurs de base au
Burkina Faso se corrigent-ils à 54,1% par l'effet de « feed
back9(*) ».
Autrement dit, un choc constaté au cours d'un mois est
entièrement résorbé au bout de 1 mois et 8 jours (1/0,541
mois = 1,848 mois).
L'estimation d'un MCE nous amène à conclure
donc que le taux d'escompte, le taux moyen mensuel du marché
monétaire, le taux marginal des appels d'offres, le taux de prise en
pension et le taux d'inflation ont des impacts positifs sur les taux
d'intérêt débiteurs du Burkina Faso. Les signes attendus
des différentes variables explicatives selon la théorie
économique ont été donc vérifiés dans le
cadre de notre étude.
R2 = 0,656630 ce qui signifie que
65,66% des fluctuations des taux débiteurs courants au niveau du Burkina
Faso (de la période t) sont expliquées par les taux
débiteurs de la période précédente (t-1) et les
taux directeurs courants de la BCEAO.
Au Burkina Faso, les déterminants des taux
d'intérêt débiteurs pratiqués par les
établissements de crédit sont donc principalement les taux
directeurs de la BCEAO (le taux d'escompte, le taux moyen mensuel du
marché monétaire et le taux marginal des appels d'offres).
Autrement dit, c'est la politique monétaire de la
banque centrale qui gouverne la formation des taux débiteurs de base au
niveau de notre pays.
Les résultats de notre étude peuvent
être considérés comme la confirmation de certaines
théories monétaristes selon lesquelles les taux directeurs
influencent fortement les taux d'intérêt bancaires. C'est le cas
par exemple de la théorie des mécanismes de transmission de la
politique monétaire avec les auteurs comme B. BERNANKE et A. BLINDER,
1988 ;
1992. Ils sont également une confirmation des travaux
empiriques (S. AKHTAR, 1994 et J.B. TAYLOR, 1993) selon lesquels il existerait
une relation entre les taux courts et longs dans le cas précis du
Burkina Faso.
Cependant, l'étude contredit les interprétations
des niveaux des taux d'intérêt de l'année 1980 dans les
pays de l'OCDE réalisées par les auteurs comme A.ORR, E. MALCOME
et M. KENNEDY en 1995. En effet selon ces interprétations, la politique
monétaire n'avait pas joué un grand rôle dans la formation
de ces dits taux. Elle contredit également les résultats de
l'étude de la REM (2008) où le taux d'inflation avait un impact
significatif et positif sur les taux débiteurs des pays de l'UEMOA. Ce
qui peut s'expliqué par les différences du niveau de
développement financier des pays membres de l'union.
IV.4. CALCUL D'IMPACTS DES VARIABLES ET
PRÉVISION.
ü Elasticités de court terme.
Tableau19: élasticités de court
terme.
Variables
|
es
|
tmm
|
tms
|
Elasticités
|
-1,03976694
|
-0,3434199
|
0,28553017
|
Source : Auteur sur la base des
données de la BCEAO.
A court terme, une augmentation du taux d'escompte et du
taux moyen mensuel du marché monétaire de la BCEAO de 1% entraine
respectivement une baisse des taux débiteurs de base de 1,03% et de
0,34%. Quant au taux marginal des appels d'offres (injection de
liquidité à une semaine), son augmentation de 1% entraine une
augmentation des taux débiteurs de base de 0,28%.
ü Elasticités de long terme.
Tableau20: élasticités de long
terme.
Variables
|
es1
|
tmm1
|
tms1
|
Elasticités
|
0,40286335
|
0,66705851
|
-0,52286809
|
Source :
Auteur sur la base de données de la BCEAO.
A long terme, une augmentation du taux d'escompte et du
taux moyen mensuel du marché monétaire de la BCEAO de 1% entraine
respectivement une augmentation des taux débiteurs de base de 0,40% et
de 0,66%. Tandis qu'une augmentation du taux marginal des appels d'offres
(injection de liquidité à une semaine) de 1% engendre une baisse
des taux débiteurs de base de 0,52%.
Nous pouvons donc retenir qu'à court, les
établissements de crédit du Burkina Faso utilisent le taux
marginal des appels d'offres pour la détermination des taux
d'intérêt débiteurs de base, tandis qu'à long terme,
ce sont, le taux d'escompte et le taux moyen mensuel du marché
monétaire qui sont utilisés. C'est d'ailleurs à ces taux
(taux marginal des appels d'offre pour le court terme, le taux d'escompte et le
taux moyen du marché monétaire pour le long terme) que les
établissements de crédits burkinabés se refinancent en
général auprès de la BCEAO.
La stabilité de notre modèle étant
confirmée (cf tests CUSUM et CUSUM carré), nous pouvons donc
faire une prévision sur l'évolution des taux débiteurs de
base au niveau du Burkina Faso.
ü Prévision sur un horizon de six
mois.
Tableau21: prévision
Sample: 1 54
|
Included observations: 54
|
Method: Single Exponential
|
Original Series: ID
|
Forecast Series: IDSM
|
Parameters:
|
Alpha
|
0.9700
|
Sum of Squared Residuals
|
9.981373
|
Root Mean Squared Error
|
0.429931
|
End of Period Levels:
|
Mean
|
10.77754
|
Source: prévision réalisée
sur EVIEWS par l'auteur.
Ainsi, six mois après la période retenue pour
l'étude (soit la fin de 2011), le taux d'intérêt
débiteur de base des établissements de crédit
s'affichera-t-il à 10,77754% au Burkina Faso.
******
A travers ce chapitre, nous avons pu avoir des
connaissances sur les déterminants des taux débiteurs
pratiqués par les établissements de crédit du Burkina
Faso. Il ressort de l'étude que c'est la politique monétaire qui
influe sur les taux débiteurs du pays. Le calcul des
élasticités nous a permis de distinguer les déterminants
de court terme (tms) de ceux de long terme (es, tmm).
CONCLUSION GÉNÉRALE ET
RECOMMANDATIONS.
Cette étude qui avait pour objectifs d'analyser les
déterminants des taux d'intérêt débiteurs au Burkina
Faso a permis dans un premier chapitre de faire le tour de la revue de la
littérature. Divers travaux empiriques et théories qui ont
tenté de trouver des explications à la formation des taux
d'intérêt débiteurs ont été
énumérés. Dans le deuxième chapitre consacré
à la politique monétaire mise en place par la BCEAO et à
la description des différents taux d'intérêt a permis de
mettre en évidence les processus de détermination des taux
débiteurs par les établissements de crédit. En effet, les
banques et les établissements financiers n'ont pas les mêmes
méthodes de détermination des taux d'intérêt
applicables à leur clientèle. A travers le troisième
chapitre, nous sommes parvenus à dégager les variables qui
pourraient expliquer la formation des taux débiteurs au niveau du
Burkina Faso. Le quatrième et le dernier chapitre nous a permis de
retenir de façon précise les véritables
déterminantes des taux débiteurs au sein du pays.
Trois hypothèses de recherche ont
été formulées au regard des objectifs de
l'étude ; ce sont :
ü Les taux d'intérêt débiteurs
élevés au niveau du Burkina suggèrent que le taux
d'escompte fixé par la BCEAO a un effet plus que proportionnel sur ces
derniers.
ü Les déterminants importants des taux
débiteurs sont au niveau du Burkina le taux d'escompte, le taux marginal
des appels d'offres et le taux moyen mensuel du marché
monétaire.
ü La politique d'inflation menée au sein de
l'UEMOA n'a pas d'impact sur les taux débiteurs.
La vérification de ces hypothèses a
nécessité l'utilisation d'un modèle
économétrique à savoir un modèle à
correction d'erreur (MCE) sur données temporelles et le calcul
d'élasticités.
Au terme de l'analyse, les trois hypothèses ont
été confirmées. En effet, la variable taux d'escompte
s'est révélée très significative (même
à 1%) confirmant son effet plus que proportionnel sur les taux
débiteurs du Burkina.
Les variables taux d'escompte, taux moyen mensuel du
marché monétaire et taux marginal des appels d'offres sont les
seules variables significatives. Autrement dit, ce sont les variables
pertinentes parmi celles retenues pour l'étude confirmant leurs
qualificatifs de déterminants importants des taux débiteurs au
niveau du Burkina Faso.
Quant à la variable taux d'inflation, elle apparait non
significative. Elle n'a donc pas d'impact sur les taux d'intérêt
débiteurs pratiqués par les établissements de
crédit burkinabés.
Au regard de ces résultats, les déterminants
des taux d'intérêt débiteurs de base pratiqués par
les établissements de crédit du Burkina sont les suivants: le
taux d'escompte, le taux marginal des appels d'offres et le taux moyen mensuel
du marché monétaire. Autrement, nous pouvons dire qu'en
général, c'est la politique monétaire de la BCEAO qui
gouverne la formation des taux débiteurs au niveau du Burkina Faso.
A la suite de ces analyses, les recommandations de
politiques économiques suivantes peuvent être formulées:
ü La BCEAO devrait continuer sa politique
d'assouplissement des conditions débitrices en abaissant ces taux
directeurs. Comme déjà mentionné plus haut, la banque
centrale utilise ses taux directeurs pour contenir le taux d'inflation dans la
limite du critère de convergence qui lui est relatif au sein de l'UEMOA
(= 3%) et de favoriser la croissance. Comme notre étude l'a
révélé, le taux d'inflation n'a pas d'impact sur les taux
débiteurs. Par ailleurs, une étude récente a
révélé que le taux d'inflation optimal au sein de l'union
est de 8,08% (A. COMBEY et K. NUBUKPO, 28 juin 2010). Ce qui pose la question
de la pertinence de la norme de 3% retenue dans le cadre des critères
de convergence de la zone UEMOA.
En effet, cette mesure aura un effet baissier sur les taux
débiteurs des établissements de crédit de l'union et du
même coup ceux du Burkina Faso. Ce qui va permettre un accès plus
favorable des agents économiques du pays (en particulier les
entreprises) aux ressources financières qui pourront par la suite
investir et créer de la valeur ajoutée.
ü Elle devrait également revoir à la baisse
les marges laissées aux établissements de crédit dans la
fixation des taux débiteurs applicables à leurs
clientèles. C'est-à-dire les taux de l'usure qu'elle leur a
fixé à ne pas dépasser (18% pour les banques et 27% pour
les établissements financiers). Ceci amènera ces derniers
à utiliser des taux débiteurs moindres dans l'exercice de leur
fonction qui est le financement de l'économie.
ü Les banques commerciales devront quant à elles
faciliter l'accès au crédit à leur niveau en exigeant
moins de conditions à leurs clientèles car celles-ci constituent
un véritable frein à la croissance de l'activité
économique dans son ensemble. Cette même politique de
crédit a des conséquences négatives pour les banques
elles-mêmes à savoir:
- Le faible taux de transformation monétaire qui
pourrait à la longue constituer un frein à leurs
compétitivités dans l'union,
- Le risque de taux,
- La croissance lente de leurs fonds propres,
Du coté des agents économiques (les PME et PMI
surtout), cette politique a aussi des conséquences néfastes:
- Le manque de compétitivité,
- L'incapacité de satisfaction de la clientèle
nationale sans parler de celle de l'union.
En effet, dans le cas où les établissements de
crédit du pays pratiqueraient des taux débiteurs moins
élevés, les avantages suivants peuvent être
tirés:
- La réduction du phénomène de la
sélection adverse et, donc la facilité aux établissements
de crédit de recouvrer les créances,
- La réalisation de marges supérieures par les
banques résultant du différentiel entre les taux appliqués
à la clientèle et les facilités de dépôt
marginal qui rémunèrent les réserves
excédentaires,
- La réduction de la part du financement informel
auquel ont recours souvent certains emprunteurs qui sont exclus du circuit
formel de financement,
- La récolte par l'Etat ; par le biais des
impôts d'une part des recettes qui sinon, lui échappe,
- Situation favorable à l'ensemble de l'activité
économique, c'est-à-dire à la consommation, à
l'emploi et au développement.
Certains résultats de cette étude peuvent
être nuancés au regard de certaines remarques qui peuvent
être pertinentes pour un approfondissement des recherches
ultérieures:
ü La période de l'étude n'est pas
suffisamment grande pour capter plus les effets de la politique
monétaire sur les taux débiteurs.
ü L'utilisation des taux débiteurs de base
bancaire reflète moins la réalité car les
établissements de crédit appliquent des taux plus
élevés à leur clientèle dans les faits.
ü La quasi indisponibilité des informations sur
les taux d'intérêt réellement appliqués à la
clientèle par les établissements de crédit constitue
également une limite pour l'analyse. En effet, ils affirment qu'il
s'agit d'informations confidentielles surtout lorsqu'on cherche à
connaitre les variables qu'ils utilisent pour la détermination des taux
d'intérêt.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES.
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cycles financiers, une approche comparative », document de travail
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l'influence de l'épargne, de l'investissement et d'autres facteurs
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UEMOA (2009) « Rapport annuel de la
commission bancaire ».
WICKSELL Johan G. K. (1898)
« Interest and Prices », London: Macmillan
ü Sites internet:
www.bceao.int,
www.uemoa.org,
www.banquemondiale.org,
www.googleschollar.com,
TABLE DES MATIERES
Dédicaces
i
Remerciements
ii
LISTE DES ABREVIATIONS
......................................................................................................iv
LISTE DES TABLEAUX
v
LISTE DES GRAPHIQUES
vi
Introduction générale
.
2
Chapitre I : Revue de la
littérature 5
I.1. Revue des travaux théoriques
5
I.2. Revue des travaux
empiriques..............................................................................13
Chapitre II : La politique
monétaire et les taux d'intérêt débiteurs au Burkina
Faso .......21
II.1. La politique monétaire de la
BCEAO...........................................................21
II.2. les taux directeurs et les taux
débiteurs........................................................28
II.2.1. Les taux directeurs de la
BCEAO.............................................................28
II.2.2.Taux débiteurs des
établissements de
crédit..................................................31
Chapitre III : Méthodologie de
recherche.............................................................35
III.1. Cadre
d'analyse....................................................................................35
III.2. Instruments
d'analyse...........................................................................36
III.3. Les tests applicables au
modèle.................................................................41
III.4. Méthodologie
d'enquête.........................................................................43
Chapitre IV: Résultats et
Interprétations..............................................................44
IV.1. Résultats des différents
tests.....................................................................44
IV.2. Modèle à correction
d'erreur...................................................................50
IV.3.Interprétation des
résultats......................................................................54
IV.4. Calcul d'impacts des variables et
prévision...................................................56
Conclusion générale et
recommandations..........................................................59
Références
bibliographiques............................................................................63
TABLE DES
MATIERES.........................................................................................66
ANNEXES.................................................................................................l
LISTE DES ANNEXES.
ANNEXE 1 : note de définition de
quelques concepts.
Financement informel : financement issu
des sources comme les tontines, les fonds des groupements villageois, des
coopératives etc.
Sélection adverse :
Phénomène lié à l'asymétrie d'information
dans le rapport offre-demande conduisant à des effets pervers. Ainsi
lorsqu'une compagnie d'assurance augmente ses primes pour sélectionner
ses clients, elle risque de n'avoir que ceux qui ont les plus fortes
probabilités d'avoir un sinistre. Il ya anti sélection
(sélection adverse) sur un marché lorsque l'asymétrie
d'information conduit à éliminer les produits et /ou les agents
économiques de meilleure qualité.
Taux d'escompte : taux
d'intérêt appliqué lors d'une opération par laquelle
une banque ou un établissement financier transfère en pleine
propriété et de façon définitive des titres
à la banque centrale moyennant de la liquidité. Les banques
utilisent l'escompte pour couvrir leur besoin de trésorerie sur un
an.
Taux d'intérêt débiteurs :
taux d'intérêt appliqué aux crédits
accordés aux agents économiques par les établissements de
crédit. Autrement dit c'est le loyer de l'argent que ces derniers
exigent aux agents économiques pour l'utilisation des capitaux qui leur
sont octroyés.
Taux de prise en pension : taux
d'intérêt appliqué lors d'une opération par laquelle
une banque ou un établissement financier transfère en pleine
propriété et de façon temporaire des titres à la
banque centrale moyennant de la liquidité. Les banques l'utilisent pour
couvrir leur besoin de trésorerie sur 30 jours.
ANNEXE 2 : mise en exergue de la
relation entre épargne brute et taux longs.
Note: les taux réels sont ici calculés comme la
différence entre le taux nominal et le déflateur du PIB en
glissement. Les PIB exprimés en PPA servent de pondération.
Source: OCDE.
ANNEXE 3 : résultat
de la régression du modèle MCE.
Dependent Variable: D(ID)
|
Method: Least Squares
|
Sample (adjusted): 2 54
|
Included observations: 53 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
7.255856
|
2.325702
|
3.119856
|
0.0033
|
D(ES)
|
-1.986410
|
0.424387
|
-4.680652
|
0.0000
|
D(TP)
|
1.204847
|
1.281936
|
0.939865
|
0.3527
|
D(TMM)
|
-1.055396
|
0.353837
|
-2.982715
|
0.0047
|
D(TMS)
|
0.871538
|
0.308639
|
2.823810
|
0.0072
|
ID (-1)
|
-0.541179
|
0.130097
|
-4.159820
|
0.0002
|
ES (-1)
|
-0.418551
|
0.140266
|
-2.983992
|
0.0047
|
TP (-1)
|
0.480972
|
0.468254
|
1.027159
|
0.3102
|
TMM (-1)
|
-1.099669
|
0.361990
|
-3.037840
|
0.0041
|
TMS (-1)
|
0.860367
|
0.348602
|
2.468052
|
0.0177
|
PI
|
-0.010373
|
0.036239
|
-0.286224
|
0.7761
|
R-squared
|
0.656630
|
Mean dependent var
|
-0.006226
|
Adjusted R-squared
|
0.574876
|
S.D. dependent var
|
0.437617
|
S.E. of regression
|
0.285333
|
Akaike info criterion
|
0.512153
|
Sum squared resid
|
3.419428
|
Schwarz criterion
|
0.921081
|
Log likelihood
|
-2.572051
|
F-statistic
|
8.031715
|
Durbin-Watson stat
|
2.218580
|
Prob (F-statistic)
|
0.000000
|
ANNEXE 4 : Profil des
variables endogènes et exogènes incorporées dans
l'équation de PHELPS
*Déflaté par les prix de production
américain
Source : FMI, OCDE, E.S. Phelps.
* 1 Terme utilisé pour
désigner l'ensemble des banques commerciales et des
établissements financiers.
* 2 On appelle risque
systémique, le risque qu'un évènement particulier entraine
par réaction en chaine des effets négatifs considérables
sur l'ensemble du système pouvant occasionner une crise
générale de son fonctionnement.
* 3 Officier ministériel
chargé de la vente aux enchères publiques des objets.
* 4 Une dette souveraine est une
dette émise ou garantie par un émetteur souverain (en
général l'Etat ou la banque centrale).
* 5 Règles classiques
d'octroi des crédits par les banques. C'est-à-dire le
contrôle de certains critères comme le risque, la
rentabilité, la solvabilité etc.
* 6 Capital de 1 milliard de
FCFA depuis 1982.
* 7 Norme de 25% des fonds
propres.
* 8 On parle d'asymétrie
d'information lors d'un échange quand certains des participants
disposent d'informations pertinentes que d'autres n'ont pas.
* 9 Un effet « feed
back » est, au sens large, l'action en retour d'un effet sur le
dispositif qui lui a donné naissance, et donc, ainsi sur elle-
même. C'est-à-dire que la valeur de sortie (à une date
antérieure) fait partie des éléments de la commande du
dispositif.
|