2.2.2. Les activités économiques
La description de cette partie est importante dans
l'évaluation des impacts
environnementaux des travaux de revêtement de la
chaussée en enduit bicouche de la RN9,
dans ce sens que l'amélioration de la route va
très certainement faire augmenter la pression
anthropique sur les ressources naturelles.
Les principales activités économiques de la
population de la région de Mikea sont :
-les activités traditionnelles de subsistance des Mikea
autochtones : chasse et cueillette ;
-les cultures vivrières et cultures de rentes :
riziculture, cultures sèches dont le maïs et le
manioc, culture de coton surtout le long de la RN9 ;
-l'élevage de bétails : bovins, ovins, caprins ;
-la pêche maritime pour les vezo du littoral.
Photo 6. Marché de Milenaky
![](tude-des-impacts-environnementaux-des-travaux-d-amenagement-de-la-Route-nationale-9-sur-la-fort15.png)
Photo : Josoa 2012
On n'y trouve que des poissons à partir de 16H. Cela
montre la dépendance de la population aux ressources naturelles.
19
Etude des Impacts Environnementaux des travaux
d'aménagement de la RN9 sur la forêt Mikea
On note, par ailleurs, une évolution des
activités économiques depuis les années 70 et 80,
l'arrivée des migrants a marqué et de subsistance des habitants
de la région de Mikea incluant à la fois les habitants de la
forêt ainsi que les habitants des zones périphériques. Ces
activités peuvent être catégorisées en deux groupes
:
-Les activités traditionnelles : la chasse, la
cueillette de produits forestiers (miel, tubercules,...), et la pêche
maritime (pour les Vezo) ou continentale qui restent encore des
éléments importants de la culture actuelle et passée des
communautés de Mikea ;
-Les nouvelles activités, surtout depuis
l'arrivée des migrants: l'agriculture vivrière et la culture de
rente (maïs, maniocs, pois du cap, haricot, vohem, arachides, courges,
patates douces, coton), l'exploitation forestière (fabrication de
charbon, bois d'oeuvre,...), l'élevage de bovins, d'ovins, de caprins et
de volailles, le salariat agricole (repiquage, garde de zébus, travaux
agricoles) ainsi que le commerce.
Les principales activités économiques de la zone
sont l'agriculture dans la partie Est et la pêche dans la partie
littorale Ouest.
a) Agriculture
Les techniques culturales restent traditionnelles et les zones
de culture s'articulent sur une surface limitée autour des villages. Les
activités agricoles sont essentiellement orientées vers les
cultures vivrières (maïs, manioc, patate douce,...). La pratique du
hatsake est largement courante pour la culture de maïs.
L'agriculture est marquée par les problèmes d'eau et
l'enclavement du territoire. Aussi l'agriculture est tributaire des saisons et
on y rencontre des périodes de disette.
a-1) Surface de terrain cultivé disponible
par ménage.
La superficie moyenne du terrain cultivé à la
disposition des UP est de l'ordre de 0,3 ha par ménage. 66% des UP
exploitent le terrain ayant une superficie inférieure à 0,25 ha,
alors que 12% des UP possèdent une superficie du terrain cultivé
supérieure à 0,50 ha (figure n°04). Ceci nous montre que la
surface du terrain à la disposition des UP se trouve insuffisant par
rapport à leurs besoins en production agricole.
Etude des Impacts Environnementaux des travaux
d'aménagement de la RN9 sur la forêt Mikea
Figure n°04 : Distribution des UP selon leur
superficie de terrain cultivé
![](tude-des-impacts-environnementaux-des-travaux-d-amenagement-de-la-Route-nationale-9-sur-la-fort16.png)
![](tude-des-impacts-environnementaux-des-travaux-d-amenagement-de-la-Route-nationale-9-sur-la-fort17.png)
20
a-2) Catégorie de terrain
exploité
Pour voir la vision globale de la tendance des UP à
choisir les genres de terrain qu'elles ont mis en exploitation, nous allons les
résumer en trois catégories du terrain, à savoir le
hatsaky (terrain défriché), la rizière et les
autres types de terrain comme le baiboho et la jachère. Nous
observons que 56% des UP exploitent le genre de terrain comme le
hatsaky, par contre 6% des UP font leurs activités sur les
autres types de terrain (figure n°05). En conclusion, le type de terrain
comme le hatsaky est le plus exploité dans la zone Mikea.
Figure n°05 : Répartition des UP suivant les
catégories du terrain exploité
![](tude-des-impacts-environnementaux-des-travaux-d-amenagement-de-la-Route-nationale-9-sur-la-fort18.png)
Etude des Impacts Environnementaux des travaux
d'aménagement de la RN9 sur la forêt Mikea
a-3) Mode de faire-valoir de terrain et son statut
d'utilisation
Quatre types de mode de faire-valoir sont pratiqués par
les ménages dans la zone Mikea le long de la RN9.
Figure n°06 : Répartition des UP par les
types de mode de faire valoir
![](tude-des-impacts-environnementaux-des-travaux-d-amenagement-de-la-Route-nationale-9-sur-la-fort19.png)
21
Le mode de faire valoir direct individuel est le plus
pratiqué, parce que 60% des UP l'utilisent, tandis que le faire-valoir
indirect : Emprunt et Métayage concerne 8% des UP (figure n°06).
a-4) Equipements agricoles
Il est nécessaire d'évoquer que tous les
ménages enquêtés emploient des matériels agricoles
quel que soit le statut d'utilisation.
Mais, 24% des UP n'ont aucun matériel agricole à
leur disposition, par contre 76% des UP ont un équipement agricole. Ceux
qui n'en n'ont pas, donc font recours à la location ou à
l'emprunt. Cet équipement est présenté par les
différents types de matériels que le tableau ci-après nous
montre.
Tableau 2. Type des équipements agricoles à la
disposition des UP
Codes
|
Types de matériels
|
B
|
Boeuf de trait
|
Cr
|
Charrue
|
Ct
|
Charrette
|
H
|
Herse
|
Am
|
Autres types de matériels
|
22
Etude des Impacts Environnementaux des travaux
d'aménagement de la RN9 sur la forêt Mikea Figure n°07 :
Répartition des UP selon leurs types de matériels
agricoles
![](tude-des-impacts-environnementaux-des-travaux-d-amenagement-de-la-Route-nationale-9-sur-la-fort20.png)
Les équipements agricoles de type B, Cr, Ct sont les
plus dominants par rapport aux autres groupements des matériels
agricoles à la disposition des ménages enquêtés.
Effectivement, 45% des UP ont ce groupe de matériels, alors que 8% des
UP disposent des autres types de matériels agricoles, le plus souvent
fabriqués par eux-mêmes (figure n°07).
a-5) Résultats d'exploitation
La valeur de revenu brut annuel reçu par des
ménages varie suivant les diverses sources de revenu et les
caractéristiques des unités de productions (UP).
Figure n°08 : Distribution des UP suivant leur
source de revenu brut annuel
![](tude-des-impacts-environnementaux-des-travaux-d-amenagement-de-la-Route-nationale-9-sur-la-fort21.png)
23
Etude des Impacts Environnementaux des travaux
d'aménagement de la RN9 sur la forêt Mikea
La figure 08 ci-dessus montre que 56% des UP tirent leur
principale source de revenu brut annuel de la vente des produits agricoles et
qui constitue 87,85% du revenu total. Par contre 13% des UP ont d'autres
sources de revenu (commerce, massage traditionnel, salariat...) pour constituer
leur gagne pain moyen de subsistance.
Figure n°09 : Distribution des UP par le classement
du niveau de revenu brut annuel
![](tude-des-impacts-environnementaux-des-travaux-d-amenagement-de-la-Route-nationale-9-sur-la-fort22.png)
Nous avons classé les UP en trois groupes suivant leur
niveau de revenu, telles que le Ier groupe est les UP ayant le niveau de revenu
faible (inférieur à 2.000.000 Ar, IIème groupe
est les UP ayant le niveau de revenu moyen (entre 2.000.000 à 6.000.000
Ar) et IIIème groupe est les UP ayant le niveau de revenu
important (supérieur à 6.000.000 Ar). 57% des UP
représentent la classe pauvre avec un niveau de revenu au-dessous de
2.000.000 Ar, alors que 13% des UP logent dans la classe des riches avec un
niveau de revenu plus de 6.000.000 Ar ( figure n°09). Le niveau de revenu
brut annuel moyen est de 3.635.595 Ar.
|