II. ANALYSE DES RESULTATS
Les résultats de nos enquêtes montrent que peu de
présidents des clubs sont satisfaits du niveau de développement
du basketball au Cameroun (figure 1, p 44). « Le financement est le
principal problème relevé » affirme le président
de Bafoussam basketball. Il ajoute que « dans notre pays où le
football est roi les gens préfèrent y mettre de l'argent. Je ne
sais pas ce qui justifie cet intérêt particulier pour le football.
». Néanmoins, ces présidents qui sont pour la plupart
à la tête du club depuis plus de quatre ans (tableau V, annexe VI)
visent plusieurs objectifs parmi lesquels:
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- remporter la Coupe du Cameroun;
- remporter le Championnat national des catégories
où les clubs sont engagés;
- faire le doublet Coupe du Cameroun et Championnat
national;
- former et trouver les bourses d'étude en Europe et
aux USA pour les meilleurs;
- encourager les jeunes à faire du sport de
compétition et les études.
Ces clubs travaillent dans des conditions difficiles. La
majorité n'a pas de responsable markéting (figure 2, p 45). Par
contre, dans les clubs français par exemple, il en existe car, le
sponsoring est l'une des principales sources de financement du sport (Mahama,
2002). La FECABASKET est financée par l'Etat et les entreprises
privées. Ceci corrobore avec les résultats obtenus par Mahama
(2002) sur la France et la Côte d'Ivoire. Les entreprises, parrains de
cette fédération sont nombreuses. Cette multitude de parrains
renvoie au co-parainage tel que défini par Ruth et Simonin (2003) ;
Gwinner (1997). Ces parrains sont:
- Orange Cameroun, une société de
téléphonie mobile;
- la Société Anonyme des Brasseries du Cameroun
(SABC) à travers le produit Maltup ;
- Brussels Air Line;
- Olio;
- Semme : le nom d'une eau minérale.
Néanmoins, les contrats signés entre ces
parrains et la fédération tendent à bloquer le sponsoring
des clubs car ces derniers ne sauraient avoir comme parrain des entreprises
concurrentes. Un président de club affirme : « La
fédération a obtenu le financement de certaines
sociétés comme « orange » et empêche aux clubs
d'avoir le sponsoring des entreprises concurrentes ; ce qui nous limite par
rapport aux potentiels sponsors, pourtant la fédération ne
finance pas tous les clubs du Cameroun. »
Les présidents des clubs trouvent très peu
satisfaisant l'apport des sponsors de la FECABASKET (figure 3, p 45). Ceci peut
se justifier par la « petite» subvention que cette dernière
accorde aux clubs. En effet, les présidents de club interviewés
affirment : « la fédération n'aide que les
équipes hommes du championnat de première division [...] ces
clubs là reçoivent des maillots et un financement de 300 milles
francs par an », « mon équipe dame n'a reçu de la
fédération qu'une somme de 50 milles francs cette saison »,
ajoute le président
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de Bafoussam basketball club. Pourtant, 52,23% des clubs de
« orange championship » dépensent plus de deux
millions par an (tableau XVIII, annexe VI). Ce qui est dérisoire car le
président de Condor de Yaoundé affirme que « les joueurs
n'ont ni primes de matches, ni primes d'entrainement [...] quand un ami nous
vient en aide, nous donnons quelque chose aux joueurs mais ils savent qu'ils ne
jouent pas pour de l'argent».
Les programmes de compétition de la
fédération ne sont pas toujours respectés. La
majorité des présidents des clubs le justifie par le manque de
moyens financiers (figure 4, p 46). Le président de Phoenix d'Ebolowa
affirme: « les clubs enregistrent très souvent des forfaits
parce qu'ils n'ont pas les moyens de se déplacer pour certaines
journées de championnat. Dans les catégories jeunes,
difficilement, toutes les équipes attendues pour un regroupement font le
déplacement, les présidents de club n'ont pas suffisamment les
moyens [...] et la fédération nous empêche d'avoir comme
parrain les entreprises concurrentes de ses sponsors; vous vous souvenez bien
qu'un entraîneur a été suspendu pour avoir voulu jouer la
finale de coupe du Cameroun avec les maillots MTN ». MTN est un autre
opérateur de téléphonie mobile. Cette situation
vient confirmer l'hypothèse selon laquelle les contrats de parrainage
entre la FECABASKET et ses sponsors ne favorisent pas ceux entre les clubs et
les entreprises concurrentes.
Les résultats sur le financement des clubs montrent que
seuls quelques clubs reçoivent des subventions de la part des parrains
de la FECABASKET (figure 5, p 46). A cette subvention s'ajoutent des aides
matérielles : jeux de maillots et ballons. Les subventions des parrains
de la fédération ne pouvant couvrir les charges des clubs, la
majorité des présidents de clubs fait recours à d'autres
parrains (tableau XXI, annexe VI) en leur présentant chacun un dossier
de sponsoring. Ce dossier de sponsoring est généralement
constitué de :
- calendrier de la saison sportive; - programme annuel du club; -
plan financier du club;
- et état des besoins matériels.
Il faut cependant remarquer que bien que ces clubs
présentent des dossiers de sponsoring aux potentiels parrains,
très peu constituent un dossier tel que suggéré par l'AIFS
(2011) (figure 6, p 47). Ces derniers ont dans leur staff administratif un
responsable markéting
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qualifié (tableau X, annexe VI) comme c'est le cas dans
tous les clubs français par exemple, où le sponsoring est l'une
des principales sources de financement (Mahama, 2002). Les acteurs de ces
clubs, détiennent donc, chacun à son niveau, un pouvoir. Le
manque de responsable markéting dans la majorité des clubs
(Tableau IX, annexe VI) peut s'expliquer par une mauvaise organisation du
système de fonctionnement de ces derniers. Les présidents les
gèrent seuls, et ont tous les pouvoirs. Pourtant, détenir le
pouvoir, c'est faire preuve d'une bonne expertise, d'une bonne utilisation des
règles organisationnelles comme le suggèrent (Crozier et
Friedberg, 1977).
Certains clubs sont néanmoins parrainés (figure
7, P 47). Mais ces parrains sont très souvent les amis du
président ; la conséquence directe est que si le club change de
président, il perd aussitôt ses parrains. Le président de
Phoenix de Douala affirme que « c'est grâce aux relations que
j'ai à MTN et à Orange que je parviens à obtenir de temps
en temps de l'aide. Certainement, le prochain président, s'il n'a pas
les relations dans ces structures, il souffrira encore plus [...] surtout que
très souvent, nous ne savons pas présenter un dossier de
sponsoring et nous ne disposons pas de moyens financiers pour pouvoir payer un
spécialiste ». De ces clubs ayant des parrains ou sponsors, la
plupart n'a pas de contrat écrit et signé par les deux parties
(club et parrain) (figure 8, P 48). La conséquence est que certains ne
font que des rapports verbaux à leurs parrains (tableau XXVII, annexe
VI). Cette situation vient confirmer l'hypothèse selon laquelle
les clubs ne présentent pas un dossier de sponsoring
acceptable.
De l'analyse des résultats de nos
enquêtés, il ressort que les moyens dont dispose la commission
markéting de la fédération ne permettent pas de
développer toutes les activités programmées par la
FECABASKET (tableau XVII, annexe VI). Mais ils insistent qu'il existe quand
même plusieurs parrains de la fédération. Une étude
ultérieure sur le fonctionnement et la gestion des ressources
financières de la fédération nous permettra sans doute de
voir comment fonctionne la commission markéting de la
fédération, et comment sont gérées les finances
reçues des différents parrains.
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