UNIVERSITE DE BANGUI
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES
ET DE GESTION
*****
DEPARTEMEMENT DES SCIENCES
ECONOMIQUES
Avenue des Martyrs
B.P.1450 - BANGUI (RCA)
Téléphone
21.61.20.00/21.61.20.05
Télex : UBG 5283
FAX : (236) 21.61.78.90
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IMPACT DE LA POLITIQUE FISCALE
SUR LE DEVELOPPEMENT LOCAL DES ZONES FORESTIERES
EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE.
MEMOIRE DE MAITRISE EN SCIENCES
ECONOMIQUES
OPTION : ECONOMIE RURALE
REDIGE ET SOUTENU PAR :
SOUS LA DIRECTION SCIENTIFIQUE DE : Jude Alex
César SONGUET Monsieur Philippe
BODO
Enseignant
Associé à la Faculté
des Sciences Economiques et de
Gestion.
ANNEE ACADEMIQUE 2010-2011.
SOMMAIRE
Dédicace
iii
|
Remerciements
iv
|
Acronymes
v
|
Résumé
vi
|
Introduction Générale
1
|
Chapitre I : Fondement théorique du sujet
et Aspects physiques des Zones
Forestières
5
|
I- Fondement théorique du sujet
5
|
II- Aspects physiques des zones forestières
15
|
Chapitre II : La politique fiscale et
développement local des zones forestières
en RCA
20
|
I- La Structure de la Fiscalité
Forestière en RCA 20
|
II- Analyse de la Politique Fiscale
appliquée en faveur du développement
Local des zones forestières
26
|
Chapitre III : Analyse des Effets de la Politique
Fiscale sur le Développement
Local des zones
forestières en RCA
33
|
I- Description de la commune de NGOTTO et les
Constats sur terrain 33
|
II- Analyse de l'efficacité de la politique
fiscale face au processus du
développement local des zones
forestières et Suggestions 38
|
Conclusion Générale
47
|
Bibliographie
48
|
Liste des Figures, Graphiques et Tableaux
50
|
Table des Matières
51
|
DEDICACE.
Ce travail est dédié :
- A notre père SONGUET Dimanche
Christian qui a eu la sage et intelligente idée de nous
montrer le chemin de l'école comme notre ultime issue de réussite
- A notre mère BAGMON Julienne, pour
la tendresse, l'affection et les soins dont nous sommes toujours l'objet.
Tous les deux nous ont indiqué la voie de
l'idéal, de l'effort et du travail persévérant qui vient
à bout de tout.
REMERCIEMENTS
Le présent mémoire est le fruit de
l'effort conjoint de toutes personnes physiques et morales qui ont bien voulu
nous apporter leur soutien. Trop nombreuses sont ces personnes pour que toutes
soient nommément citées.
Nos sincères remerciements s'adressent plus
particulièrement :
- à notre Directeur de recherche Mr.
Philippe BODO, Enseignant associé à la Faculté
des Sciences Economiques et de Gestion, qui a su guider nos pas dans la
rédaction de cette oeuvre, et nous a montré le sens du
sacrifice.
- au corps enseignant de la Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion, en particulier, Dr. Emmanuel
MBETID-BESSANE, Maitre de conférences à
l'Université de Bangui et l'actuel Doyen de notre faculté, et au
chef de Département des Sciences Economiques, Mr
Lambert YERIMO qui n'ont cessé de nous
encourager à persévérer dans nos études.
- à Mr. Lambert BANZARA,
Enseignant assistant à la Faculté des Sciences Economiques et de
Gestion, et Mr YONDEI Oumarou, Professeur de Lycée,
pour leur appui technique et méthodologique ayant permis
également l'élaboration de ce document.
- à notre oncle paternel Mr. Emmanuel
BONGOPASSI, Conseiller Diplomatique à la Primature, qui est
toujours resté disponible et attentif à nos multiples
sollicitations, et dont la rigueur et le sens de l'humanité nous ont
séduit et contribué efficacement à la réalisation
de ce travail.
- à notre grand frère et ami Mr
Romane Habib TOBO, pour ses conseils et sa
générosité, qui nous ont donné le goût de la
persévérance pour achever ce travail, fruit de ces oeuvres.
- à toutes les familles :
SONGUET, BAGMON, GONDAMOYEN,
KOYANGA, GABA-MANO, GBOUAHO-LOPITA, pour leur
soutien moral qui a été pour nous un véritable
encouragement. Qu'elles trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude
et de notre respectueuse considération.
Nous tenons à remercier de tout coeur nos
amis avec qui nous avons partagé toutes ces quatre années
chaleureuses, en particulier, Jackson YOKO-MOKOBONGO, Armel MISSESSE,
Mermoz YENVOUDO, Habib LOUGOUSSOU, Rossi OSSAMA.
Nous ne saurions oublier les
précieuses contributions de notre fiancée Florence
TENDAYO, qui nous a prêté main forte tout au long de ce
travail.
Enfin, nos profonds sentiments s'adressent :
- au Président du Jury, pour
le grand honneur que vous nous faites en acceptant la présidence de
notre soutenance.
- aux Membres du Jury de devoir
juger, apprécier notre travail qui est le résultat de la
formation que vous nous avez dispensée à l'Université
ACRONYMES.
AL Administrateur
Local.
BIVAC Bureau international Veritas
Export RCA.
CAS-DFT Compte d'Affectation
Spéciale du Développement Forestier et Touristique.
CLD Centres Locaux de
Développement.
CF Code Forestier.
CL Collectivité
Locale.
CR Conseils
Régionaux.
CRD Conseils Régionaux de
Développement.
DL Développement Local.
DCL Dispositifs de
Contrôles Locaux.
FF Fiscalité
Forestière.
FCFA Francs de Coopération
Financière en Afrique.
FLI Fonds Focaux
d'Investissement.
FOB Free on Board.
FOT Free on Truck.
ID Impôt Direct.
IFB Industrie Forestière
de Batalimon.
IR Impôt sur les
Revenus.
IS Impôt sur les
Sociétés.
MEFCPE Ministère des Eaux,
Forêts, Chasses, Pêches et
Environnement.
MEF Ministère en Charge
des Forêts.
OI Organisme International.
ONG Organisation Non
Gouvernementale.
PARPAF Projet d'Appui au Plan
d'Aménagement Forestier.
PF Politique Fiscale.
PIB Produit Intérieur
Brut.
TA Taxes d'Abattage.
TF Taxe Forestière.
TR Taxes de Reboisements.
TVA Taxes sur
la Valeur Ajoutée.
VM Valeur
Mercuriale.
ZF Zone
Forestière.
Résumé
L'objet de cette étude est de
vérifier si la politique fiscale (PF) répond aux exigences du
développement local (DL) des zones forestières en RCA. L'effet de
la PF sur le Développement local du secteur ne peut que s'exprimer par
la volonté politique de l'Etat centrafricain, à
rétrocéder une partie de revenus issus de la fiscalité
forestière aux communes victimes d'exploitation forestière et la
prise en charge des mécanismes de gestion de ces parts
rétrocédées au profit de leur développement.
A cet effet, une étude faite sur le dynamisme de la
nouvelle politique fiscale appliquée en 2008 face au processus du
développement de la commune de NGOTTO et quelques communes voisines a
donc permit d'une part, de confirmer la légitimité de cette
politique fiscale à la recherche de l'équité
sociale ; c'est-à-dire, elle permet d'asseoir la transparence dans
la gestion des parts rétrocédées au niveau des communes
forestières, par la mise en place des comités de gestion qui,
consistent à vérifier la viabilité des différents
projets de développement conçus par les membres de chacune des
délégations spéciales des zones forestières et
leurs suivis jusqu'à l'exécution. D'autre part, malgré la
potentialité du secteur en termes de valeur fiscale, d'infirmer la
performance actuelle de cette nouvelle politique sur le processus du
développement de cette commune et des autres zones forestières.
Relever le défi d'une bonne politique fiscale
adaptée aux exigences du DL de ce secteur en RCA, consiste à
envisager quelques pistes d'harmonisation sur les plans politique et
administratif. Sur le plan Administratif il s'agit de renforcer la
capacité des autorités locales et d'améliorer la
capacité synergique des différentes institutions
impliquées dans ce processus du développement local. Enfin sur le
plan politique et social il s'agit d'améliorer les pratiques et les
procédures concernant la mobilisation des ressources et la gestion des
dépenses publiques au profit du secteur (y compris la planification et
la budgétisation locales, la mise en oeuvre des plans de
développement, la passation des marchés, la gestion et le suivi).
INTRODUCTION
GENERALE.
Pendant de longues années,
les politiques monétaire et budgétaire étaient
privilégiées par les pouvoirs publics. L'intérêt de
la politique fiscale s'est accru durant les années 19901(*) dans tous les pays en
développement, du fait de la naissance des nouvelles contraintes
à certaines préoccupations émergentes. Notamment, la lutte
contre la pauvreté, la recherche de la croissance économique et
l'extermination des contraintes aux nouvelles politiques publiques axées
sur la gestion des ressources fiscales pour la promotion d'une vision
économique récente appelée développement local.
La gestion des ressources fiscales durables telles
que forestières en faveur du développement local est depuis
longtemps le principal objet des politiques internationales. Ces questions font
partie de plusieurs propositions Intergouvernementales, Panel on Forest (Panel
intergouvernemental d'experts sur les forêts) et Forum on Forest (Forum
intergouvernemental sur les forêts) sur l'adoption des buts en
développement du millénaire. La réponse satisfaisante
à ces préoccupations est la nécessité de maximiser
les contributions du secteur forestier par l'application des bonnes politiques
économiques parmi lesquelles la politique fiscale, afin de lutter contre
la pauvreté et de promouvoir le développement de tous les pays
ayant des superficies forestières considérables en toutes valeurs
(fiscales et autres) comme celles de la République Centrafricaine
(RCA).
La République Centrafricaine2(*) (RCA) est un vaste territoire
enclavé d'Afrique Centrale, d'une superficie d'environ 622 984
km² (seulement 32% exploitable) sur laquelle la forêt abrite
près de 46750 km². Elle est peuplée d'environ 4.200.000
habitants dont 38,7% seulement vivent en milieu urbain et le reste en milieu
rural (61,3% environ) avec une densité estimée à 6,7
habitants /km2. Cette population enregistre un faible taux de
croissance démographique (1,9% environ), un taux de mortalité
infantile élevée (11,2% environ) et une espérance de vie
très faible (35 ans). La RCA est couverte de savane dans le Nord et de
forêt dans le Sud équatorial. Elle a comme pays limitrophes le
Tchad au Nord, le Soudan à l'Est, les deux Congo au Sud et le
Cameroun à l'ouest.
Son économie est dominée par le
secteur primaire basé essentiellement sur l'agriculture de subsistance
(28,5% du PIB en 2009) et l'élevage (12,5% du PIB en 2009). Les
industries manufacturières et la construction forment l'essentiel du
secteur secondaire (12,3% du PIB). Le secteur tertiaire est beaucoup plus
concentré sur les activités commerciales sources des recettes
fiscales dont la majeure partie provient de la forêt. Cette forêt
bien que restreinte, dispose d'importantes ressources en terme de valeur
commerciale et fiscale qui contribuent de manière substantielle aux
recettes fiscales nationales à hauteur de 1O milliards de francs CFA en
moyenne annuelle3(*) (soit
13% du produit intérieur brut), aux exportations (soit 46%) qui assurent
plus de 40% des recettes fiscales après le diamant (50%), à
l'exception d'autres cultures de rente essentiellement le café et le
coton, qui ne contribuent que faiblement au PIB.
Malgré le poids économique et l'appui
de la communauté internationale, la RCA enregistre un très
faible4(*) niveau des
indicateurs du développement justifiés par un faible niveau du
revenu par tête (inférieur à un dollar par jour), un niveau
de chômage élevé ( 66% en 2009 contre 75% en 2003), un
niveau d'inflation élevé (9,3% en 2009), un niveau
d'analphabétisme élevé pour les personnes adultes (54,6%)
du fait de l'extrême pauvreté (62,4%) de la population et un
niveau de croissance relativement en baisse ( 4% entre 2009 à 2008
contre 3,4% en 2010), qui caractérise son rang économique mondial
(159e sur 169 environ). Sans méconnaitre la
responsabilité de la communauté internationale à cet
égard, la prise en compte pour la RCA de cet instrument
économique notamment de la politique fiscale semble être un moyen
efficace pour sortir de cette impasse et de promouvoir le développement
local de ces petites collectivités en déclin.
Ainsi, dans presque tous les Etats actuels en
développement, l'utilisation des instruments économiques et
politiques, tels que les systèmes de perception des recettes pour
augmenter la rente économique, est actuellement reconnue comme
étant des moyens clés pour favoriser le développement
local des petites collectivités marginalisées.
Cependant, du fait de l'échec du secteur
forestier centrafricain de contribuer efficacement au processus de croissance
et de réduction de la pauvreté dans les zones forestières,
malgré leurs importances en toutes valeurs, il convient d'accorder une
attention de faite, à la question de bonne gouvernance économique
et politique, particulièrement la politique fiscale clé, laquelle
peut être un objectif pour le gouvernement centrafricain de
déterminer fondamentalement la manière dont les recettes
fiscales forestières et autres sont gérées et
utilisées en faveur du développement local des zones
forestières.
Au regard de ce qui précède, quel
impact la politique fiscale a t- elle sur le processus du développement
local des zones forestières en RCA ?
Pour cette question, l'objectif général
assigné à ce travail est de formuler quelques réflexions
stratégiques à l'intention des décideurs publics
centrafricains sur la faiblesse ou le dynamisme de la politique fiscale
centrafricaine face aux exigences du développement local des zones
forestières. Ainsi, pour l'atteindre il est donc important de
définir un certain nombre des spécificités. Il sera
question :
Ø D'analyser la politique fiscale appliquée en
faveur du développement local des zones forestières en
RCA;
Ø D'analyser l'efficacité de cette politique
fiscale centrafricaine face au processus du développement local des
zones forestières en RCA.
Ces objectifs nécessitent une certaine réponse
anticipée qui guidera ce travail. A cet effet, deux propositions
peuvent être envisagées à savoir :
Ø La politique fiscale serait un instrument favorable
pour l'Etat centrafricain d'assurer l'équité sociale et la bonne
gouvernance dans le souci du développement local des zones
forestières en RCA;
Ø La politique fiscale souffrirait de quelques
obstacles en vue de ne pas répondre aux exigences du
développement local des zones forestières en RCA.
La vérification de ces deux
hypothèses nécessite l'adoption d'une démarche
méthodologique. Pour cela, il convient donc de procéder d'abord
à la recherche documentaire. Cependant, compte tenu de la
diversification territoriale des zones forestières et de la
vérification de ces deux hypothèses, l'étude de cas
semble être une démarche appropriée.
Selon Yin5(*), c'est une méthodologie appropriée pour
deux raisons. Premièrement, pour l'auteur, l'étude de cas est ce
qui est préférable pour répondre aux questions de
recherches de types « comment » et
« pourquoi », et deuxièmement l'étude doit
porter sur un phénomène contemporain avec lequel le chercheur
peut être en contact réel. Ainsi, ce sujet répond aux
critères de Yin puisqu'il est question de chercher l'impact la
politique fiscale sur le développement local des zones
forestières en RCA. En recherchant cet impact, il convient donc de
rejoindre l'auteur à l'aide d'une réponse à la question du
type comment et pourquoi. En effet, pour cette étude, le principal cas
choisi est celui de la commune de NGOTTO située dans la
forêt Sud ouest, plus précisément dans la
préfecture de la Lobaye. Mais, pour plus de clarté, un
recoupement des données de cette commune à celles d'autres villes
comme Pissa et Batalimon semble important. Le choix de ces communes est fait
par rapport à deux critères. Premièrement, elles sont
sujet d'une exploitation industrielle et commerciale favorable à un
régime fiscal très important ; et deuxièmement, elles
subissent comme les vingt et une (21) autres communes du Sud ouest des effets
de la politique fiscale.
A cet effet, pour la recherche de toutes informations
nécessaires, l'accent sera particulièrement mis sur cinq
unités (agents concernés) à savoir, la population et les
élites locales, les collectivités locales des zones
forestières, le Compte d' Affectation Spéciale du
Développement Forestier et Touristique (CAS-DFT), les
sociétés forestières et le Trésor public.
L'interview directe faite aux différents agents précités
est la méthode retenue pour la collecte des données, et les
réponses fournies par ceux-ci constituent la principale source des
données sur laquelle repose l'analyse.
En fin l'étude portera sur une période
précise (2OO6-2011) d'une part. Cette période contient
l'année à laquelle à été publiée, la
toute dernière loi des finances contenant les impératives en
matière des taxes forestières, le nouveau code forestier et les
nouvelles décisions présidentielles relatives au nouveau mode de
gestion communale d'une partie de la fiscalité forestière
rétrocédée aux communes forestières dans le souci
de favoriser leur développement. D'autre part, elle s'articulera sur
trois chapitres. Le premier permet d'envisager un cadre théorique
d'ensemble, sur lequel il sera d'abord important de définir les mots
clés (politique fiscale et développement local) de ce sujet et
d'envisager une préoccupation théorique relative à ce
sujet avant une description physique du milieu auquel portera cette
étude (zones forestières). Le deuxième chapitre dans une
approche analytique, de chercher l'aspect centrafricain du sujet ; en
d'autre terme d'analyser la politique fiscale et le développement local
des zones forestières en RCA. Une fois que cet aspect soit mis en
évidence, le dernier s'inscrira dans la logique, d'analyser les effets
actuels de la politique fiscale sur le processus du développement local
des zones forestières en RCA avant de proposer dans la seconde partie de
ce chapitre quelques défis et suggestions a relevés.
CHAPITRE I : FONDEMENT THEORIQUE DU SUJET ET
ASPECTS PHYSIQUES DES ZONES
FORESTIERES.
Bâtir un nouveau modèle
nécessite la prise en compte des anciens déjà entrepris
par certains. La stratégie du développement passe
nécessairement aussi par la considération des anciennes
théories économiques et apprentissages des anciennes initiatives
du développement.
Ainsi, comme cette étude est partie d'une
idée déjà analysée par certains auteurs, il est
donc important à cet effet, de revoir tous ce qu'ils ont dits par
rapport aux effets de la politique fiscale sur le développement local et
enfin de présenter les caractéristiques physiques du milieu
auquel portera l'étude.
I- Fondement théorique.
Avant d'envisager toute
théorie relative à cette étude, il s'avère
nécessaire de définir les deux principaux concepts qui
constituent les points focaux.
1.1- Définitions des notions du
développement local et de la politique fiscale.
1.1.1- La notion de
Développement Local (DL).
Puisque le terme développement
local6(*)
est composé de deux notions différentes, il est important de les
définir séparément. C'est-à-dire de définir
d'une part la notion du développement et d'autre part celle de local
avant une définition concrète du terme qui les compose.
1.1.1.1- La notion de
développement.
Au- delà de ses dimensions
économiques, sociales, culturelles, spatiales et durables, le
développement peut être considéré comme un processus
de transformation qui accompagne et favorise la croissance dans une
évolution à long terme. Cette notion englobe également des
aspects politiques et tient compte des valeurs culturelles d'une population.
Le développement est donc une notion
très large, qui affecte l'augmentation de la production et des
changements qualitatifs d'ordres structurels, mentaux et sociaux. Ainsi, pour
F. PERROUX, le développement est définit comme
étant : un ensemble des combinaisons, des changements mentaux
et sociaux d'une population qui les rend aptes en vue de faire croitre
cumulativement et durablement son produit réel global.
1.1.1.2- La notion de local.
Elle repose sur la notion de territoire, qui désigne
le lieu de définition des besoins et de réalisation des actions.
Le mot local peut être aussi définit comme un lieu de
concertation des stratégies de développement, des politiques
gouvernementales à effet régional, des partages et des services
supérieurs.
Une définition large et pertinente du terme local est
donnée par l'Organisation pour la Coopération et du
Développement Economique (OCDE). Elle considère que le niveau
local est l'environnement immédiat dans lequel la plupart des
entreprises, et en particulier les petites se créent et se
développent, trouvent des services et des ressources dont dépend
leur dynamisme et dans lequel elles se raccordent à des réseaux
d'échanges d'informations et de relations techniques ou commerciales.
De ces deux définitions
précédentes, l'expression développement local (DL) encore
appelé développement à la base, peut être
défini comme un processus pour lequel les acteurs économiques
d'un pays ou d'une région utilisent les initiatives locales au niveau
des petites collectivités et des habitants eux-mêmes,
éventuellement avec une aide technique ou financière
extérieure afin de faire croître cumulativement et durablement
leurs produits réels globaux.
Comme dans tous les pays en développement,
en RCA, la stratégie du DL repose sur des actions mobilisant les
initiatives et les ressources naturelles, au niveau national ou international
permettant de mettre à la disposition des petites collectivités
locales défavorisées des zones forestières, des biens et
services collectifs indispensables à la croissance et au
développement. Cette stratégie peut se résumer par la mise
place des :
Ø Mini infrastructures ;
Ø Instruments financiers (fonds de
développement local) qui donnent aux organes locaux la
possibilité d'avoir accès à des allocations
régulières, transparentes et durables ;
Ø Micro coopératives ;
Ø Petites et moyennes entreprises.
Enfin, les dimensions et les processus du
développement des collectivités locales peuvent se résumer
par les liens d'interrelations qui amènent les acteurs d'un
environnement économique défavorisé à créer
une ouverture sur le monde7(*). Cette relation d'ouverture permet de faire circuler
l'information économique, d'explorer les programmes de formations, de
faciliter l'accès au financement et de développer le savoir-faire
de façon à assurer la réussite du DL. Ces dimensions
peuvent se résumer par le tableau ci-dessous.
Tableau 1 : Dimensions et Processus du
développement des collectivités locales
Patrimoine d'une collectivité.
|
L'appareil économique :
-Diversification et spécialisation ;
-Importation et Exportation ;
-Filières, grappes
-technologie
-Innovations ;
-Partenariat et réseaux.
|
La population :
-Variables démographiques ;
-Santé de la population ;
-Problèmes sociaux ;
-La sécurité ;
-Scolarisation de la population ;
-Ressources ;
-Infrastructures ;
-La qualité des logements ;
-Qualité de vie ;
|
L'appareil financier :
-Existences de contrôle/ accès au financement de la
consommation et des investissements ;
-Le micro-financement des projets locaux et de
microcrédit.
|
|
L'appareil décisionnel :
-La gouvernance locale ;
-Les administrateurs locaux ;
-les entrepreneurs
- les liens avec les autres instances ;
|
Les valeurs et comportements :
-sentiment d'appartenance ;
-La culture locale ;
-La participation communautaire ;
-Pragmatisme politique ;
-Ouverture sur le monde.
|
|
Gestion de développement.
|
Processus de gestion de projet :
-Projet global ;
-Système d'apprentissage.
|
Processus d'animation :
-Démarche de sensibilisation et de mobilisation.
|
Processus politique :
-Pouvoir (capacité de se positionner dans son
environnement ;
-Partenariats.
|
|
Processus de réflexion :
-Eclaircir la vision ;
-Donner un cadre de référence ;
-Réinvestir des apprentissages.
|
Evaluation :
-Assurer la crédibilité de l'opération
|
|
Source : Prévost (2002), les dimensions et processus
du développement des collectivités locales, cahier de
référence n° 01-05, Québec, p.6.
L'étude du DL, par rapport
à ce tableau ne doit pas se limiter à la compréhension des
composantes économiques. Elle doit aussi inclure les rapports sociaux
décrits de manière très explicite entre les acteurs
associés à la communauté et à la gestion du
développement. Toutefois, les modalités des rapports sociaux, par
exemple les liens entre les acteurs de l'appareil financier, les relations
entre les instances décisionnelles, les valeurs et le comportement
favorables à la question d'environnement économique local doivent
être pris en compte.
1.1.2- La notion de Politique fiscale (PF).
1.1.2.1- Définition.
La politique fiscale (PF) se distingue de la
politique démocratique en fonction des intérêts des
groupes sociaux représentés par la partie du gouvernement et par
les conditions internes et externes spécifiques à une
période donnée. Différente de cette politique, la PF varie
d'un pays à un autre en fonction du potentiel économique, des
ressources naturelles, des conditions internes et externes.
De cette comparaison, la PF8(*) peut être définie
comme étant un ensemble des décisions prises par les pouvoirs
publics en matière de la fiscalité. Au sens strict, elle
représente l'art de la détermination des caractéristiques
générales de l'impôt en fonction des données
économiques et psychologiques offertes par la société.
La PF se développe en étroite liaison avec la
politique financière de l'État. Ainsi, si la politique
budgétaire se définit comme l'ensemble des actions menées
par les pouvoirs publics ayant un support financier, qu'il s'agisse de
dépenses ou de recettes, alors la politique fiscale n'est que l'une des
dimensions de cet ensemble.
Concrètement, elle est le produit de choix explicite
ou implicite des décideurs publics dans des domaines économiques,
qui déterminent les caractéristiques générales des
prélèvements obligatoires. De cette définition ressort
l'objectif recherché par la PF.
1.1.2.2- Objectif de la politique
fiscale.
Elle a pour objectif initial de garantir les rentrées
budgétaires minimales, tout en sachant que les recettes fiscales
constituent la principale source des dépenses publiques de l'Etat vers
les petites collectivités locales. La PF est donc élaborée
en vue de codifier dans un document, l'ensemble des dispositions ou des
règles constitutives de l'assiette fiscale, du recouvrement et des
différentes procédures des impôts.
Son objectif principal, est d'assurer une meilleure
visibilité dans l'approche du système fiscal et de mettre entre
les mains des utilisateurs un outil pratique de travail. Celui ci ne supprime
nullement le choix des politiques économique et sociale
généralement intégrées dans la gestion des affaires
publiques. Ainsi, en fonction de ces objectifs, certains pays en
développement tentent d'attirer les entreprises sur leurs territoires en
affichant des faibles taux d'impositions et en initiant des meilleurs codes de
conduit pour empêcher une concurrence fiscale néfaste et nuisible
au développement.
Pour Richard MUSGRAVE9(*), la politique fiscale
est souvent utilisée pour satisfaire aux trois fonctions de l'Etat
à savoir :
Ø La régulation de l'activité
économique par la modulation du niveau des prélèvements
obligatoires ;
Ø La mise en oeuvre des incitations fiscales pour influer
sur l'allocation des ressources ;
Ø La recherche d'un équilibre social par la
redistribution des revenus en ajustant l'impôt au niveau des ressources
des contribuables, selon les effets recherchés.
En général, la politique fiscale
désigne toutes les décisions de l'Etat en matière de la
gestion, de la répartition, et de la mobilisation des ressources
fiscales dans un but favorable au DL. Elle est parfois utilisée afin
d'exterminer toutes les contraintes internes et externes susceptibles de
réduire ou d'élargir la base imposable schématisée
de la manière suivante :
Figure 1 : Représentation
Synthétique du rôle la Politique
Fiscale.
Etat
Politique fiscale.
Contraintes Internes.
Contraintes Externes.
Bases Imposables
Source : conception de l'auteur.
Le rôle de l'Etat en matière de la
gestion10(*) de PF, est de prévoir les grandes
orientations en matière fiscales qui dépendent beaucoup plus des
aléas naturels ou des contraintes internes. La PF est
généralement utilisée par l'Etat pour influencer les
entraves causées par ces contraintes naturelles internes (crises) et
externes (les crises internationales ou la concurrence
étrangère) susceptibles de modifier la structure fiscale d'un
pays, en élargissant ou réduisant l'assiette fiscale par rapport
à l'objectif visé par l'Etat.
En somme, la définition de ces deux concepts
permet de déduire une parfaite corrélation entre eux ;
à partir du moment où la PF est généralement
appliquée en vue d'élargir le potentiel économique dans un
but favorable au développement local (DL). De même, le processus
du DL fait beaucoup plus appel à l'emploi des ressources internes telles
que fiscales qui dépondent des prérogatives de la PF.
A cet effet, il est important d'envisager un cadre
théorique à partir de certaines théories explicatives du
développement sur la base de la PF, permettant de mettre en
évidence le lien existant entre ces deux concepts.
1.2- Préoccupation théorique.
Plusieurs théories du développement
régional, parmi lesquelles la théorie de la dépendance, du
développement local (DL) et celle des interventionnistes par le bas, ont
relativement proposé des cadres théoriques pour remplacer en tout
ou en partie les anciennes théories du développement au
développement local.
Les différentes idées avancées
par ces courants de pensées11(*) peuvent être centralisées autour d'une
idée, celle du développement équilibré des
régions. Elle met en évidence le lien entre les effets
néfastes de la politique fiscale relatifs à la redistribution
inégale des revenus sur la croissance et le DL. Les fortes
inégalités des revenus sont préjudiciables à la
croissance par taxation de l'investissement, par des activités de
promotion à la croissance et peuvent faire apparaitre deux situations
alternatives : soit une croissance forte qui produit une certaine
égalisation des revenus primaires, soit, sous l'effet de chocs
spécifiques et de politiques inadaptées favorisant une croissance
faible, suivi d'un creusement des inégalités des revenus
primaires.
Cette politique vue sous le seul angle de
l'équité de la politique fiscale (PF) se heurte à
l'objectif d'accroissement du niveau d'activité, conditionne le
redressement de la croissance. Elle dégage par la suite, une
conséquence néfaste en faveur du développement local
suite aux déséquilibres qu'elle engendre sur le plan national.
L'inscription au niveau local de ces déséquilibres entraîne
la dissociation entre les lieux de production, les lieux de vie et de
consommation des populations défavorisées. En effet, les
capacités de développement seront concentrées
géographiquement tandis que certaines zones entrent dans un processus
cumulatif de sous développement.
L'enjeu est alors de renforcer la PF nationale, selon la
vision économique d'un pays sur le plan de la fiscalité directe,
comme au niveau de certaines taxes sur les transactions qui ne touchent pas de
manière disproportionnée les pauvres. Puisque la PF a une
répercussion directe sur la répartition des revenus entre les
classes, les régions, les groupes sociaux et les sexes.
Répercussion qu'il convient de garder à l'esprit lors de
l'élaboration des politiques adéquates.
En résumé, pour que le développement
local (DL) soit équilibré dans un environnement donné, les
inégalités des revenus ne sont pas nécessairement
souhaitables en termes de performance économique et de bien-être
global. Car, elles sont susceptibles de reproduire au niveau local des
dysfonctionnements, capables de constituer un avantage comparatif sur les
autres régions et sur le territoire national. Par ailleurs, la voie du
DL consiste donc à cultiver et à exploiter de manière
équilibrée toutes les ressources telles que les facteurs internes
aux collectivités, les apprentissages, les créativités et
les liens de solidarité, qui constituent les éléments
essentiels d'un territoire donné.
Cependant, l'impact de la PF, qui désigne
les effets attendus des différentes décisions prises par l'Etat
en matière de mobilisation et de dépenses fiscales sur le
processus du DL des ZF en RCA peut être mis en évidence par les
différentes idées avancées par deux théories
explicatives du développement liées au DL12(*). Principalement, celle
développée par la théorie du développement de bas
vers le haut, et celle du haut vers le bas, qui suppose que l'intervention de
l'Etat est indispensable pour la planification et l'aménagement du
territoire.
La première cherche à promouvoir les
capitaux internes à travers l'allocation optimale des ressources pour la
maximisation du bien-être collectif en d'autre terme, la satisfaction des
besoins de la population locale. Cette approche13(*) s'inscrit sur ce sujet par sa vision de libre
initiative locale. Elle suppose la jouissance des acteurs locaux de leurs
propres initiatives et des mécanismes fondamentaux aux régions
tout en acceptant l'intervention de l'Etat que par ces subventions et non son
rôle promoteur de croissance et du développement local. Par
là, apparait le principe de subsidiarité, sous l'angle selon
lequel les décisions en matière de la gestion de PF, sont
assurées au niveau des petites collectivités locales.
Le principe de subsidiarité fait appel au
concept de décentralisation, beaucoup plus appliqué ailleurs
qu'en RCA. La politique de décentralisation cherche à promouvoir
l'efficacité dans la prévision des services financiers, le
développement durable, la croissance économique et la
réduction de la pauvreté dans les petites collectivités
locales en déclin. Bien qu'elle soit difficilement applicable en RCA,
mais peut être à l'origine d'une croissance cumulative. En effet,
à court terme, elle peut être défavorable à
l'économie nationale du fait de la dépendance totale des sources
de recettes fiscales de l'Etat dans les zones concernées. Mais, à
long terme, elle est favorable au développement local de ces
dernières et à l'économie nationale du fait des
externalités positives imputées par celle-ci. Cette politique se
renforce à travers une approche participative, impliquant toutes les
couches socio-économiques locales dans la prise de décision afin
d'asseoir l'équilibre et la démocratie dans la gestion des biens
collectifs. Ces partages égalitaires feront naître une
amélioration majeure qui entraine des économies d'échelles
réalisées tant au niveau interne à la région et
externe à l'Etat. D'ou le principe du développement de bas vers
le haut14(*).
La théorie du développement de bas vers le haut
confirme la nouvelle redéfinition de la régionalisation marquant
le début des années 1990 selon laquelle, les instances locales
reçoivent des budgets et des responsabilités nouvelles. Il s'agit
de la réforme pilote pour les régions, de la réforme
côté pour la santé et de formation pour la main d'oeuvre.
Cette politique fait naître la volonté de la notion du DL
à toutes les collectivités locales (et non
seulement aux seules collectivités en déclin) à partir par
exemple, des Fonds locaux d'investissement (FLI) mis à leur disposition.
La stratégie avait permis également aux membres des Conseils
régionaux de s'intéresser au développement local (DL) et
à la création d'entreprises (ce qui ne va pas sans tensions entre
les villes et les banlieues au sein d'autres communautés et entre les
villes moyennes et les petites municipalités).
Sur ce point, le DL peut être
considéré selon cette théorie comme une approche
volontariste, axée sur un territoire restreint et une démarche
partant du bas, privilégiant les ressources endogènes et faisant
appel aux traditions industrielles locales. Cet appel nécessite la prise
en compte des valeurs culturelles et le recours à des modalités
coopératives possédant une référence politique et
économique qui prend son essor dans les politiques de
décentralisation.
En somme, il convient de souligner aussi que, la
décentralisation passe parfois par une politique de
soutien au niveau local et régional, en mettant en
place des conseils régionaux de développement (CRD), des divers
conseils spécialisés (CR de Loisir, CR de Culture et CR de
l'Environnement, etc.) et des Centres locaux de développement (CLD) dont
le territoire est en gros celui des collectivités gérée
à toute fois du haut vers le bas.
La seconde théorie fait appel à la
théorie keynésienne15(*) fondée sur le rôle de l'Etat comme
garant du bien-être collectif et du développement. L'Etat par ses
interventions régulatrices en matière de la gestion des
politiques économiques, des ressources naturelles notamment fiscales,
réduit les insuffisances au niveau des petites collectivités
marginalisées et prévoit la demande intérieure globale en
liquidité.
L'Etat a donc pour mission de promouvoir la justice
sociale. Il doit réduire les inégalités excessives
engendrées par le dysfonctionnement des marchés d'une part.
D'autre part, il doit fixer les objectifs nécessaires à la
réduction de la pauvreté au niveau des petites
collectivités locales en fonction des ressources internes à
elles- mêmes. Le DL demande une offre plus pertinente d'éducation,
de santé et d'infrastructures publiques nécessaires à la
croissance et au développement aux zones défavorisées.
Pour Keynes16(*) , il s'agit principalement du pouvoir de l'Etat
à travers la mise en oeuvre d'une politique de baisse du taux
d'intérêt et d'une politique fiscale adéquate, des
impôts directes qui peuvent obliger les financiers, les
entrepreneurs et les hommes d'affaires à mettre au service des petites
collectivités, à des conditions raisonnables , leurs
intelligences, leurs caractères et leurs capacités
professionnelles.
L'importance économique de son intervention
à travers la politique fiscale (PF) dans le processus du
développement local (DL) selon la figure ci-après se justifie
par, l'acceptation et le financement des initiatives en provenance de petites
collectivités locales. Celle-ci permet d'accroitre l'environnement
économique local à travers le déploiement et la fourniture
des infrastructures favorables à la croissance, au développement
et à l'élaboration de nouvelles stratégies du
développement. Elle s'inscrit aussi favorablement à la promotion
des petites et moyennes entreprises et à l'entrée des nouveaux
partenaires au développement grâce à la mise en oeuvre des
mesures fiscales moins frappantes.
Figure 2 : Les formes
d'intervention Economique de l'Etat.
Développement des capacités locales.
Fournir les Intrants dans le processus de croissance.
Instrument dirige vers le développement et l'interaction
avec l'investissement.
C) Développer des partenaires
d'affaires.
D) Soutien de réseautage de PME.
B) Elaboration Proactif de stratégies
de développement
Instrument dirigé vers les initiatives individuelles
(logiques organisationnelles).
A) Mesures fiscales
(Politique fiscale).
Source : Jacob et Ouellet (2000), Capital et
Développement : Instruction par le haut vers le bas,
économie et solidarité, p.36.
En RCA, les ressources fiscales constituent les
premières sources ou moyens nécessaires pour le financement des
dépenses publiques en faveur du développement local. Par
conséquent, l'intervention de l'Etat est indispensable en vue d'orienter
l'emploi et les différentes actions attribuées à son
utilisation.
La question de décentralisation de la PF se
présente non comme une entrave à l'intervention de l'Etat.
Celle-ci dans le sens large du terme peut s'inscrire dans le cadre d'un souci
pour l'Etat, de promouvoir le développement des petites
collectivités ; et dans le sens stricte, de renforcer le dynamisme
de fonctionnement administratif de celles-ci. Mais, elle ne peut exister en
aucun cas, sans une base formelle.
Cependant, la structure Administrative locale de
ces zones défavorisées en RCA reste trop précaire et
beaucoup plus fragilisée par la corruption et autres malversations qui
entravent le processus du DL17(*). Ces réalités limitent les actions et
les projets de développement dans ses régions et par souci du
développement, l'Etat ne peut qu'intervenir afin d'éviter les
catastrophes et de planifier ces actions dépendant de ces
prérogatives.
En somme l'analyse de ces deux théories,
permet de déduire un cadre de gestion globale du DL, par les liens entre
l'Etat à travers la politique fiscale et les collectivités avec
leurs environnements économiques. Cette relation est beaucoup plus
influencée par la politique fiscale qui selon la conception de
Prévost18(*) est de
dimension institutionnelle de l'Etat schématisé de la
manière suivante :
Figure 3 : Relation entre politique fiscale
et gestion communale du
Développement
Local.
Nouvelle richesse, Création Répartition
Patrimoine de la collectivité.
Environnement Economique,
Politique Fiscale, et Socio
Culturelle
Etat
|
Source : Prévost (2002), les dimensions et processus
du développement des collectivités locales, cahier de
référence n° 01-05, p.5.
Il ressort de ce schéma
que, la relation entre les collectivités locales et l'Etat, est souvent
reconnue par la politique fiscale de l'Etat à travers, le financement
des initiatives locales et la prise en charge des mécanismes de gestion
du patrimoine collectif favorable à la création des richesses
nouvelles. En effet, le processus d'accroissement du potentiel
économique des petites collectivités est beaucoup plus
favorisé par la PF à travers ces trois objectifs définis
par Richard Musgrave. Cette relation spatiale, doit en premier lieu tenir
compte de l'environnent économique et socioculturel local. Celle-ci
permet également d'influencer le lien rétrospectif entre le
patrimoine collectif et les nouvelles sources de richesse agissant sur les
initiatives et les différents projets de développement qui
caractérisent la gestion communale du DL.
En général, cette étude
fondée sur le dynamisme de la politique fiscale face au processus du
développement local est portée sur les zones forestières
centrafricaines. A cet effet, il est donc important de présenter ses
aspects physiques avant toutes autres études éventuelles.
II- Aspects physiques des zones
forestières.
La diversité régionale des zones
forestières, exige en outre une description physique du milieu par une
description de ces aspects géographiques, démographiques et
socioéconomiques.
2.1- Aspects géographiques.
La description géographique des zones
forestières (ZF), apparaît indispensable en vue de porter une
meilleure visibilité sur ce champ d'étude. Cependant, ces zones
sont souvent trop diversifiées et réparties de façon
régionale selon l'organisation territoriale de la RCA. A cet effet, il
est d'abord nécessaire de présenter cette organisation
territoriale et définir les notions qu'elle regorge avant cette
description géographique.
2.1.1- L'organisation territoriale de la
RCA.
Le territoire centrafricain est divisé en
sept grandes Régions (Région1 : Ombella-Mpoko et
Lobaye ; Région2 :Nana-Mambaré (Bouar),
Mambérie-Kadéi (Berberati) et Sanga-Mbaeré (Nola) ;
Région3 : Ouham (Bossangoa) et Ouham-Pédé
(Bozoum) ; Région4 : Kémo (Sibut), Ouaka (Bambari) et
Nana-Gribizi (kaga-Badoro) ; Région5 : Bamingui Bangoran
(Dèlé), Haute Koto (Bria) et Vakaga (Birao) ;
Région6 : Basse-Kotto (Mobaye), Mbomou ( Bangassou) et Haut-Mbomou
(Obo) et Région7 : Bangui), dont trois seulement sont
couvertes de la forêt (région 1, 2, 6) 19(*). Ces régions sont
subdivisées en seize préfectures parmis lesquelles, la
préfecture de la Lobaye, de l'Ombella-Mpoko, de la Sangha-Mbaeré
et de Mbomou qui représentent les grandes zones forestières
centrafricaines. Les préfectures sont également divisées
en soixante douze sous préfectures (SP) et des postes de contrôles
administratifs (PCA).
Les SP et PCA sont reparties en communes (cent
soixante quinze) ou délégations spéciales qui
représentent administrativement les collectivités locales
déconcentrées. Elles ont pour objectif principal, la gestion et
la répartition équitable des ressources naturelles en vue de
promouvoir un développement économique durable.
2.1.2- La notion de commune,
préfecture, collectivité locale et de région.
2.1.2.1- La notion de Commune.
La commune désigne une
agrégation20(*) de familles rassemblées dans une
certaine circonscription du territoire et unies par des relations de voisinage,
des liens ethniques et des intérêts. Elle peut être aussi
définie comme une division territoriale administrée par un maire
et un conseil municipal.
2.1.2.2- La notion de Préfecture.
La préfecture peut être définie
comme étant une étendue du territoire qu'administre un
préfet dont son rôle est de veiller sur les ressources
destinées aux agents communaux et de leur retracer les grandes
prérogatives de développement.
2.1.2.3- La notion de Collectivité
locale.
Il est difficile de définir la notion de
collectivité locale. Les notions qu'elle couvre, dépendent d'un
large éventail des facteurs : géographiques, historiques,
culturels, administratifs, économiques et sociaux. En dépit de
ces divers aspects, la collectivité locale peut être
considérée comme étant un regroupement organisé sur
un territoire historique et naturel composée de valeurs, des personnes,
des institutions, des entreprises, des activités et de ressources,
capables de définir leurs propres objectifs ou projets de
développement.
2.1.2.4- La notion de Région.
Elle peut être considérée comme
étant une étendue de terrains caractérisée par une
végétation particulière ou un sol particulier. On peut
parler d'une région montagneuse, boisée, semi-boisée ou
forestière.
2.1.3- Les zones forestières (ZF) de la
R.C.A.
Elles sont reparties dans presque trois grandes
régions (1, 2, 6) 21(*) selon cette organisation territoriale. Le code
forestier centrafricain les considère comme étant des superficies
dominées par des arbres et arbustes naturels ou artificiels autres
qu'agricoles aptes à fournir des produits forestiers.
Les ZF centrafricaines sont
généralement males connues du fait de leur isolement et leurs
diversifications régionales. Cependant, la mise en oeuvre d'un centre
technique forestier du Sud-ouest et les travaux menés par le projet
d'appui au plan d'aménagement forestier (PARPAF), ont permis de faire
une estimation approximative du secteur. Ces analyses ont permis d'estimer que,
la forêt occupe environ 46750km2 sur les 622984 km2
de la superficie nationale soit 8% du territoire national répartie en
deux blocs (la forêt dense humide du Sud-ouest et du Sud-est).
2.1.3.1- La forêt dense humide du
Sud-ouest.
La forêt dense humide du sud-ouest couvre une
superficie de 36750 km2 dont environ 13500 km2 est
exploitable22(*) et
généralement localisée dans les préfectures de
Lobaye, Sangha-Mbaeré, Mambéré-KadéÏ et une
partie de l'Ombella Mpoko.
Ce massif dispose d'un domaine productif avec un
potentiel global d'environ 866 millions de m de types de bois (toutes essences
et types de bois confondus) où sont concentrées les exploitations
forestières modernes favorables à la mobilisation fiscale.
2.1.3.2- La forêt du Sud-est.
Le massif de Bangassou ou la forêt du
Sud-est est couverte d'une superficie de 10000 km2,
réservée à la conservation et exploitée parfois
illégalement de façon artisanale pour les besoins domestiques.
2.2- Aspects sociodémographiques et
socio-économiques.
2.2.1- Aspects sociodémographiques.
Les effets continus de ces analyses
précédentes et les récentes
enquêtes23(*), ont permis également d'estimer que
la forêt bien que restreinte, possède une forte densité
estimée à 1.918.951 habitants en 2008 soit 46% de la population
nationale.
Cette population se reparti de façon
inégale dans ces grandes zones forestières, et croît
généralement à un taux moyen annuel d'environ 2.3%, soit
plus élevé que la moyenne du pays estimée à 1.9% et
moins de la sous région (2.7% environ).
2.2.2- Aspects socio-économiques.
Malgré son importance
territoriale en valeurs et son rang économique, le secteur forestier
reste le plus pauvre et moins avancé. Il enregistre des indicateurs
économiques et sociaux très alarmants, justifiés par un
faible niveau de revenu par tête (inferieur à un dollar par
jour), une espérance de vie faible (35 ans) pour la majeure partie de la
population et un taux d'analphabétisme assez élevé (66.6%)
des personnes âgées de 10 ans et plus, et un niveau de
chômage élevé (80% de la population) entre 2008 et 2010.
L'économie du secteur forestier est
dominée par l'agriculture (70%) qui emploie la majeure partie de la
population. Le secteur secondaire (23%) est encore très peu
avancé et se concentre sur l'exploitation du bois, de l'or et du
diamant. Cependant, les activités commerciales et industrielles (7%) du
secteur sont limitées du fait de manque d'infrastructures
routières et de l'isolement au marché international.
Ainsi le graphique suivant explique la situation
générale des ZF indiquant tous les aspects physiques,
économiques, démographiques, politiques et les retards
qu'accumulent ce secteur.
Graphique 1 :
Représentation Synthétique des aspects physiques
des Zones forestières
en RCA entre 2008-2010
(taux en %)Source : Conception de l'auteur 24(*)
Les caractéristiques communes à ces
trois secteurs forestiers peuvent être remarquées par la forte
gouvernance publique en matière de la gestion des politiques
économiques et sociales qui limitent le pouvoir des administrateurs
locaux (AL) dans la prise de toutes autres décisions. Malgré
cette forte gouvernance et du niveau de croissance démographique, ces
secteurs manquent énormément des infrastructures
nécessaires au bien être et à la croissance, qui limitent
le niveau d'éducation, de la santé et source
d'insécurité sociale. Ces insuffisances des moyens de
productions et financiers, conditionnent également le niveau d'emploi
et sont à l'origine de l'inexistence presque de l'agriculture en
dépit d'un moyen important de subsistance et du développement
local.
Ainsi, les principaux problèmes pressentis
dans chacune de ces régions s'articulent de façon
régionale. Dans la première et la sixième région,
deux problèmes sont à relever : la forte marginalisation et
un phénomène de concept genre assez important. Malgré
l'adoption d'une politique nationale d'égalité sociale en 2005,
ces questions persistent dans les ZF. A celles-ci s'ajoutent les malversations
d'ordres économiques, institutionnels et socioculturels en
matière de la gouvernance. Celles-ci sont aussi à la cause de
sous-scolarisation, de l'insécurité majeure, de la
pauvreté et de la corruption qui limitent la croissance des moyens
financiers et offre un environnement désagréable à cette
population majoritairement analphabète. A ces deux problèmes
s'ajoute à la sixième région, un problème d'emploi.
En raison de ces mêmes pratiques, la
deuxième Région regorge d'importante insuffisance des moyens de
productions, financiers et de manque énorme des infrastructures
routières qui freinent le développement économique et
celui de l'agriculture.
En somme, du point de vue de son potentiel
forestier, la RCA dispose d'environ 46750 km2 de forêts denses
humides reparties en deux grands massifs à savoir la forêt
Sud-ouest (Région 1, 2), qui renferme l'essentielle des activités
forestières et la forêt de Bangassou très
éloignée et inexploitée.
Ce secteur est beaucoup plus performant et est
couvert d'une grande diversité de ressources (naturelles,
financières ou fiscales), favorables à l'économie
nationale et aux recettes fiscales de l'Etat. Ces recettes fiscales pourraient
être aussi un moyen indispensable pour le développement des ZF
s'il y a de bonnes orientations en matière de la gestion de ces
ressources fiscales (Politique fiscale).
CHAPITRE II : POLITIQUE FISCALE ET DEVELOPPEMENT
LOCAL DES ZONES FORESTIERES EN
RCA.
L'analyse des constats économiques faits
dans les zones forestières (ZF) montre que, la RCA dispose d'un
potentiel économique forestier très important, favorable à
la perception des recettes fiscales qui peuvent, suite à une bonne
politique fiscale (PF) de l'Etat, résoudre un certain nombre de
problèmes qu'abritent ce secteur et contribuer également à
son développement. A cet effet, l'analyse de la PF appliquée dans
les ZF ou l'examen des décisions prises par l'Etat en matière de
ces ressources fiscales semble indispensable en vue de promouvoir le
développement de ce secteur.
Comme la PF centrafricaine appliquée en faveur du
développement local des ZF se limite aux différentes
décisions prises par l'Etat en matière de la gestion de
ressources fiscales du secteur forestier, il est donc important
d'étudier d'abord la structure de la fiscalité forestière
avant d'analyser cette politique fiscale.
I- La structure de la fiscalité
forestière (FF) en RCA.
La Fiscalité forestière (FF) peut
être considérée comme étant un ensemble des
instruments et des techniques utilisés par la Politique fiscale, pour la
perception des différents types d'impôts, qui se subdivisent en
taxes et en redevances forestières.
La FF actuellement appliquée25(*) est celle contenue
dans le Code Forestier et les différentes lois de finances. Elle se
caractérise par sa forme générale et
spécifique.
1.1- Caractéristique générale
de la fiscalité forestière.
Cette forme de la FF est un
système de prélèvement (impôts) sur les produits
transformés notamment forestiers. Elle est généralement
appliquée sur les exploitations industrielles ou sur les entreprises
produisant des biens et services dans les ZF. Cette forme de fiscalité
forestière se caractérise par les impôts directs et
les impôts indirects.
Cependant, les Impôts sont des
prélèvements obligatoires payés en argent et
destinés à couvrir les dépenses publiques de l'Etat. Ils
sont donc en général une prestation pécuniaire
requise sur des personnes physiques ou morales de droit privé, voire de
droit public, par voie d'autorité, à titre définitif et
sans contrepartie, pour les charges publiques ou utilisés à des
fins d'intervention de la puissance publique.
1.1.1- Les impôts directs (ID)
forestiers.
Les ID sont des prélèvements
obligatoires sur le résultat de l'exercice productif des personnes
physiques ou morales et comprennent principalement, les impôts sur les
sociétés et les revenus.
1.1.1.1- Les impôts sur les
sociétés forestières (IS).
Ces impôts sont payables lorsque les
sociétés réalisent des bénéfices.
En effet, à la fin de chaque exercice budgétaire, les
sociétés sont tenues de faire leur bilan. Si les résultats
sont positifs c'est à dire s'il y a un bénéfice, le
service des impôts va déduire le montant des minimums fiscaux
déjà payés en acompte et les sociétés paient
la différence en guise d'impôt sur elles.
1.1.1.2- Les impôts sur les
revenus (IR) des employés forestiers.
Les IR se définissent comme étant
des prélèvements d'une certaine somme sur les activités
génératrices des revenus effectuées par les
employés et les affairistes forestiers. Leur aspect direct est
lié aux taxations des activités des agents économiques
forestiers.
Il s'agit principalement des retenus à la source sur
les salaires. Les sociétés, transformatrices des produits
forestiers sont tenues au prélèvement à la source, soit
une retenue de 5% sur les sommes brutes mises en paiement pour le compte du
Trésor Public.
1.1.2- Les impôts indirects
forestiers.
Ils se distinguent du premier par
l'incidence et le mode de perception. Ils désignent donc des
prélèvements inclus sur les prix d'un bien ou d'un service que
l'on souhaite acquérir.
1.1.2.1- La taxe sur la valeur
ajoutée (TVA).
La Taxe sur la Valeur Ajoutée communément
appelé T.V.A, est un impôt indirect sur la consommation et les
investissements facturés aux clients sur les biens qu'ils consomment et
les services qu'ils utilisent. C'est en quelque sorte un impôt
général sur les dépenses qui s'appliquent aux livraisons
de bien et aux prestations de services dans les zones forestières.
.
Comme son nom l'indique, la T.V.A ne porte que sur la valeur
ajouté c'est-à-dire la marge brute du commerçant et de
l'industriel ou un impôt à la consommation intérieure dont
le montant est incorporé dans le prix de vente de la marchandise ou du
service supporté par le consommateur. Sur les recettes des
sociétés forestières, le taux généralement
applicable à toutes ces opérations est évolutif et se
présente comme suit :
Tableau 2 : Evolution du taux des
taxes sur les Recettes.
Chiffres d'Affaires ou Recettes(FCFA)
|
Montant (FCFA)
|
Recettes de 0-50 millions
|
1 million
|
Recettes de 50-100 millions
|
1,5 millions
|
Recettes de1OO-200 millions
|
2% du chiffre d'affaire
|
Recettes de 200-500 millions
|
1,85 du chiffre d'affaire
|
Source : Rapport de la Banque Mondiale sur le
régime fiscal et les dépenses de l'Etat centrafricain en
faveur des zones forestières, p.5.
L'évolution
du taux des taxes sur les recettes des sociétés par rapport
à ce tableau suit un rythme ascendant selon la catégorie des
recettes générées par ces sociétés. Les
recettes variant de l'ordre de 0-50 et de 50-100 ont pour taux respectifs 1 et
1,5 million. Cependant, à partir de l'intervalle de 100-200 et de
200-500, ce taux est fixé par rapport au chiffre d'affaire.
1.1.2.2- Les droits de douanes à
l'exportation.
Ils sont constitués des taxes et des droits de sortie.
Les Droits de Douanes à l'exportation sont souvent basés sur la
valeur mercuriale de chacune des essences forestières quand elles sont
chargées sur camion (valeur FOT de la valeur mercuriale).
Cette valeur mercuriale (VM) par mettre cube de chaque essence
est établie par arrêté conjoint, à partir de la
valeur moyenne des cours du bois au port de Douala. Elle est
généralement exprimée en francs CFA et établie
trimestriellement. Les principales taxes douanières appliquées
dans ce secteur sont les suivantes :
Ø Taxe sur le Chiffre d'Affaires à l'exportation
= 2% du chiffre d'affaires ;
Ø Redevance informatique régies
financières = 0,25% du chiffre d'affaires ;
Ø Taxe des chargeurs Centrafricains = 0,25% du chiffre
d'affaires ; et
Ø Droits de sortie = 20% de la valeur taxable selon
l'essence par m3 exportée (grumes) ou 10% de la valeur
taxable selon l'essence par m3 exportée (sciages et
contre-plaqués).
1.1.2.3- Les valeurs
mercuriales.
Le montant des taxes d'abattage, de reboisement et des
droits de sortie est basé en grande partie sur les valeurs mercuriales
de chaque essence. Pour les deux premières taxes, sur les valeurs FOT
(free on truck - départ RCA chargé sur camion) pour la
dernière.
La valeur mercuriale par mètre cube de
chaque essence est établie par arrêté conjoint à
partir de la valeur moyenne des cours du bois FOB (free on board) au port de
Douala de l'année précédente ; elle est
exprimée en francs CFA et fixée selon la Loi des finances
récente et le nouveau code forestier à 40% de cette valeur
annuelle FOB.
Par contre, en application de cette même loi, la valeur
FOT est aussi établie trimestriellement par arrêté conjoint
du Ministre des Finances et du Ministre Chargé des Forêts : elle
est calculée en retranchant de la valeur FOB Douala du trimestre
écoulé le montant des frais de transport et de mise à FOB
au port de Douala. Lorsque la valeur FOT calculée est négative,
elle est fixée forfaitairement à 5.000 FCFA par mètre
cube. Ainsi, dans le cas où elle est positive cette valeur se calcule de
la manière suivante :
Droits de sortie = X% x valeurs FOT
FOT = FOB Douala - frais de transport
Valeur mercuriale = 40% FOB Douala.
1.2- Caractéristique spécifique de la
fiscalité forestière.
Elle est constituée des taxes et
redevances26(*) généralement
appliquées dans les zones forestières et reconnues par le code
forestier, différente de la première qui s'applique de
façon générale et non reconnue par le code forestier.
La fiscalité spécifique est celle
qui est prise en compte, soumise à de nombreuses dispositions du
Ministère en charges des forêts et appliquée sur
l'exploitation de bois. Ainsi l'article 179 de la loi n° 08.022du 17
Octobre 2008 portant code forestier centrafricain prévoit cinq types des
impôts spécifiques forestiers, dont (3) taxes forestières
et deux (2) redevances.
1.2.1- Les taxes forestières.
Elles désignent un
prélèvement obligatoire perçu au profit du budget local ou
national, en raison d'un service public, sans que son montant soit en
corrélation directe avec le coût du service.
1.2.1.1- Les taxes des
superficies.
Ces taxes s'appliquent sur les
périmètres allouées aux Sociétés
forestières appelées aussi taxes de loyer. Avant, elles sont
fixées à 125F CFA par hectares sous la légitimité
de l'ancien code forestier (CF). Cependant, le nouveau CF les revoie à
300F CFA et ces taux évoluent en fonction de sa durée
d'utilisation présentée comme suit :
Tableau 3 : Evolution des
Taxes de superficies.
Durée d'attribution
|
Taux (francs/ha/an)
1ére attribution Renouvèlement
|
Moins de 5 ans
5 ans
10 ans
15 ans
20 ans
|
2.000
300 300
200 150
150 125
125 125
|
Source : Code Forestier (2008),
p.13.
La structure du tableau permet
d'expliquée le montant des taxes allouées à toutes les
nouvelles et anciennes sociétés forestières selon la
durée d'attribution des surfaces exploitables pour un taux fixé
en Francs CFA par an et par hectares suivant deux cas.
Le premier cas est réservé
à toutes personnes physiques ou morales demandant une attribution pour
la première fois des surfaces forestières exploitables,
c'est-à-dire pour une activité productive nuisible ou non
à la forêt, est sensée payer des taxes de superficies dont
le taux varie en fonction des durées d'utilisation. Exemple, une
personne (physique ou morale) qui demande pour la première fois une
superficie allouée à des fins commerciales ou industrielles pour
une durée de moins de 5ans (4ans) est sensée payer un taux de
2000F par an et par hectare.
Le second cas concerne les
personnes qui demandent le renouvèlement de leur contrat d'attribution
pour une durée exclusivement de 5ans et plus. Ces personnes sont
sensées de payer des taxes allouées selon l'évolution
structurée dans la dernière colonne du tableau.
1.2.1.2- Les taxes d'abattage
(TA).
Les T.A sont appliquées sur les volumes abattus
avec un taux de 5% de la VM par mettre cube des essences concernées. La
valeur mercuriale est fixée au quart de la valeur FOB (FOB ou free on
board) à l'exportation selon la qualité des essences
défavorables à l'abattage des bois dont le taux est fixé
à 7% par le CF.
1.2.1.3- Les taxes de
reboisements (TR).
En ce qui concerne les taxes de reboisement (TR) son taux
est fixé à 11% selon la valeur des essences reboisées.
Les TR sont appliqués sur des personnes morales ou physiques, titulaires
des permis d'exploitation et d'aménagement, qui sont tenues au paiement
affectant les volumes des grumes exportées.
1.2.2- Les redevances forestières
(RF).
Toute personne physique ou morale, titulaire d'une
autorisation exceptionnelle d'une exploitation forestière est tenue au
paiement d'une redevance. Les redevances peuvent être
considérées comme étant une somme demandée à
des usagers en vue de couvrir les charges d'un service public
déterminé ou les frais d'établissement et d'entretien d'un
ouvrage public qui trouve sa contrepartie directe dans les prestations fournies
par le service ou dans l'utilisation de l'ouvrage.
1.2.2.1- La redevance de
pré-connaissance.
Elles sont appliquées sur toute personne physique ou
morale ayant l'intention de mener des activités à titre
industriel ou commercial dans les zones forestières. Elle est tenue de
payer une redevance fixée à un montant de 200.000F CFA exigible
au moment de la demande d'autorisation.
1.2.2.2- La redevance de
déboisement.
Elle est appliquée sur toutes les activités
considérées comme des principales activités destructrices
des bois et autres produits forestiers. Pour les bois d'oeuvres elle est
fixée à 50 FCFA le tube, mais le taux fixé pour les
exploitants industrieux dépend beaucoup plus de l'importance des
dégâts causés à cet effet.
Toutes ces cinq taxes sont reconnues par le nouveau CF et
applicables dans les ZF. Mais à celles-ci s'ajoutent certaines taxes qui
sont appliquées dans les ZF, mais non prévues par le code
forestier (CF) comme la fiscalité générale, les taxes
Faunistiques et autres.
1.2.3- Les taxes faunistiques.
Les taxes faunistiques appelées
encore taxes de pénalité environnementale27(*) visent
généralement la saine, exploitation et aménagement des
ressources naturelles. Elles sont appliquées sur les volumes abattus des
animaux sauvages dans les parcs nationaux, non prévues par le CF mais
reconnues au niveau régional et national. Les écotaxes ou taxes
faunistiques sont introduites lors des Etats généraux du
Ministère des Eaux, Forêts, Chasses, Pêches et Environnement
(MEFCPE).
Ainsi, Les vendeurs de viande de chasse paient des taxes
aux services des impôts dites patente de commerçant de gibier. Les
chasseurs quant à eux paient des patentes annuelles selon les
catégories (petite, moyenne ou grande chasse).
La gestion de la faune comme la
forêt est confiée au Département de l'Environnement des
Eaux, Forêts, Chasses et Pêches : ce dernier a mis en oeuvre des
orientations stratégiques, entre autres la promotion de l'installation
d'opérateurs privés sur les filières chasse safari, et
l'écotourisme. Ainsi, trois (3) sociétés de safari ont des
permis dans les ZF. Ces sociétés paient entre autres, la taxe
d'amodiation et la redevance sur location du secteur.
1.2.4- Autres charges sous formes de
taxes.
Dans les cahiers de charges concernant les permis
d'aménagement et d'exploitation, il est fait mention des clauses
particulières relatives à l'entretien des pistes et routes
classées ainsi que des clauses sociales. Les obligations qui peuvent
être assimilées à des taxes sont les suivantes:
Ø la société est tenue de contribuer
à la maintenance de toutes routes et pistes classées constituant
ses voies d'évacuation des produits forestiers et également
participer à la construction et ou à l'entretien des ouvrages
d'art ;
Ø La société devra assurer pour son
personnel la formation continue et les établissements humains notamment
les logements, les installations sanitaires et scolaires en matériaux
durables ;
Ø Elle s'engage à recevoir et à accorder
des facilités à des missions de recherche dans le domaine
forestier et à des étudiants lors des voyages d'études ou
pendant leur stage préprofessionnel.
En général, la fiscalité
forestière est celle qui est contenue dans le CF,
généralement subdivisée en trois parties à savoir
la fiscalité forestière appliquée sur la production de
bois, les taxes douanières et autres assignées à la
fiscalité générale et les taxes indirectes.
Ainsi, l'examen des textes liés aux
fiscalités forestières montre effectivement que, la RCA dispose
d'un potentiel fiscal forestier très diversifié susceptible de
palier aux insuffisances économiques énumérées au
chapitre précédent et de garantir un développement
économique durable du secteur, à condition que l'analyse de
toutes mesures prises à ce sujet qui suit donne des bonnes
prestations.
II- Analyse de la politique fiscale appliquée en
faveur du développement local des zones forestières.
Les inégalités et la pauvreté
constituent des facteurs négatifs de la mobilisation fiscale. Une
politique fiscale (PF) adéquate constitue une condition
nécessaire à une intervention efficace des Etats dans les petites
collectivités afin de définir un cadre des stratégies de
réduction de la pauvreté et du développement susceptible
d'élargir la base imposable.
L'analyse de la PF appliquée en faveur du
développement local (PF) des zones forestières (ZF) en RCA,
consiste par conséquent à examiner toutes les formes
d'interventions des pouvoirs publics en matière de recouvrement, du
contrôle, de gestion et de taxation, dans le cadre d'une politique de
mobilisation accrue de ressources fiscales du secteur forestier et de
dépenses favorables au DL des ZF.
2.1- Politique de mobilisation fiscale du secteur.
Le renforcement des capacités
administratives fiscales constitue un enjeu essentiel de la politique fiscale
(PF). Une politique de mobilisation accrue des recettes fiscales d'un secteur
dans l'optique gouvernementale de l'organisation administrative vise à
atteindre un optimum du potentiel fiscal favorable aux dépenses
spécifiques de l'Etat en faveur du développement local des
secteurs ressources.
Dans les ZF, cette organisation peut se
résumer par une politique de recouvrement ou de mobilisation
gérée par le Ministère en charge des forêts ainsi
que les dispositifs de contrôle mis en place par le Ministère.
2.1.1- Politique de Recouvrement et
Dispositifs de contrôles locaux.
2.1.1.1- Politique de
recouvrement.
Toutes les dispositions nécessaires
au recouvrement28(*) sont assurées en majeure partie par
le Ministère en charges des forêts. Mais à celui-ci,
s'ajoute autres institutions telles que, les dispositifs de Contrôles
locaux mise en place par le Ministère, le Bureau international Veritas
Export en RCA (BIVAC) chargé de contrôler les activités
d'exportations et le compte d'Affectation Spéciale du
Développement Forestier (CAS-DF) pour la collecte des taxes ou l'ordre
de paiement est donné par le Ministère en charge des
forêts.
Les deux premières institutions
vérifient toutes les activités liées aux taxes et
redevances forestières, par le suivie des cahiers des charges et des
activités du terrain. Ces activités s'inscrivent dans le cadre,
de l'amélioration, de la sécurisation et de la production des
statistiques sur les activités d'exploitations et des recettes fiscales
avant de donner tous ordres de recette aux sociétés et au CAS-DF
pour le recouvrement.
En ce qui concerne l'amélioration de
ces recettes, le Ministère en charge du secteur s'était
engagé lors des états généraux de fin 2003, et par
le soutient du projet d'appui au plan d'aménagement forestier (PARPAF),
de définir un certain nombre de mesures relatif a la mise en oeuvre
des :
Ø Guides d'audits fiscaux ;
Ø Capacités de renforcement du contrôle
d'éligibilité des entreprises forestières soumises
à l'impôt ;
Ø Consolidations des services du recouvrement des
impôts auprès des grands contribuables ;
Ø Etablissements de deux cordons douaniers sur les axes
principaux.
Le service des impôts et du domaine
perçoivent des impôts liés à la fiscalité
générale et douanière après l'examen et le
contrôle du Ministère en charges des forêts, des deux
dispositifs de contrôle local (DCL) et autres institutions. L'ordre de
recouvrement par contre en ce qui concerne la fiscalité
spécifique est donnée par le Ministère en charges des Eaux
et Forêts au CAS-DF.
En matière de la sécurisation, le
Ministère à sous-traité depuis 2005, le suivi des
exportations et les différentes étapes de ces collectes au BIVAC
avant leurs dépôts au trésor réalisé par un
suivi grâce au recoupement des donnés BIVAC. Pour une meilleure
sécurisation, BIVAC détient dans toutes ces
sociétés un bureau comprenant cinq (5) à six (6)
inspecteurs. Les rapports fournis par ces inspecteurs constituent la base de la
certification et de la sécurisation des recettes fiscales avant un
recoupement mensuel et annuel de ces données par les entités en
charges des finances, du Ministère en charge des forêts, et des
dispositifs de Contrôles locaux.
En ce qui concerne la production des statistiques
primaires sur les productions et utilisations forestières, quatre
structures y sont impliquées. Il s'agit de la Direction des Etudes
chargée de la Coordination des Projets au Ministère des Eaux et
Forêts, la Direction du Commerce extérieur au Ministère du
Commerce, le Service des Statistiques et la Direction Générale
des Impôts et Douanes.
Le Service des Statistiques et la Direction
Générale des Douanes sont chargés de contrôler la
qualité, la quantité et les prix du bois avant l'exportation. La
Direction des Etudes chargée de la Coordination des Projets au
Ministère des Eaux et Forêts Centralise toutes les données
statistiques provenant des autres structures. La Direction du Commerce
Extérieur au Ministère du Commerce enregistre les
déclarations d'exportation provenant de la Douane et de BIVAC,
chargés de préciser les valeurs des exportations. Il y a donc en
fin, un partage des informations entre le ministère du commerce et celui
des Finances en ce qui concerne les exportations du bois.
2.1.1.2- Les dispositifs de
contrôles locaux (DCL) .
Le Ministère en charge des forêts dispose d'une
brigade mobile29(*)
d'intervention appelée encore DCL qui exerce le suivi des
activités forestières. Ce dernier a été mis en
place en 2004, à l'issue des états généraux du
Ministère des Eaux et Forêts qui se sont tenus à Bangui du
8 au 12 Septembre 2003. La brigade est constituée de deux
unités :
Ø une unité mobile en matière de
forêt ;
Ø Une unité mobile en matière de faune,
des eaux et de la pêche.
Cette brigade est dirigée par un chef de brigade et
elle est composée des personnels suivants :
Ø Quatre (4) officiers des Eaux et Forêts ;
Ø Deux (2) agents des Finances ;
Ø Deux (2) agents des Douanes ;
Ø Un (1) élément de la gendarmerie
(assermenté officier de police judiciaire).
Les activités de la brigade mobile d'intervention
concernent les points suivants :
Ø Le suivi et le respect du cahier des charges et des
textes Législatifs en vigueur;
Ø Le contrôle physique des chantiers forestiers ;
Ø Le respect des quotas d'abattage ;
Ø Le contrôle des carnets de chantiers.
2.1.2- Politique de taxation.
En général, les dispositions
liées à la taxation sont régies par le code forestier
(CF). C'est donc le CF qui prévoit le taux des taxes forestières
en fonction des différentes lois des Finances. Ainsi, ce taux
commençait à être revu en fonction des différentes
lois des finances à partir de 199430(*).
La loi des finances arrête le budget de la
République centrafricaine pour une année donnée. Elle est
généralement orientée à cet effet par la politique
du Gouvernement notamment par la PF en vue de modifier les dispositions du CF
en termes de fiscalité spécifique selon les ampleurs que prennent
les activités du secteur forestier. Cette loi contient aussi les
anticipations faites en matière du développement des zones
forestières par le Ministère en charge des forêts et celui
de l'Economie. En outre, les taux de taxation sont fixés par les
arrêtés interministériels et adoptés par la loi des
Finances puis appliqués dans le code forestier.
Les arrêtés interministériels
(Ministère du commerce et Ministère chargé des
forêts) fixent les valeurs FOT et les valeurs mercuriales des produits
forestiers et les quotas des arbres à exporter sont fixés par le
Ministre chargé des forêts. Les Ministères des Finances et
des Forêts prendront toutes les dispositions nécessaires au
contrôle et à l'exécution de ces mesures.
Les taxes douanières et autres, liées
à l'exportation, sont définies par le Code des douanes. Leurs
taux sont aussi modifiables par les différentes lois des finances. Il en
est de même pour les taxes indirectes qui sont des taxes sur le chiffre
d'affaires (TCA) sur les ventes locales et sur le transport, devenue
aujourd'hui la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA).
Les taux actuellement pratiqués sur toutes
ces taxes forestières sont ceux qui sont contenus dans la loi des
Finances de 2006 appelée agenda 2006 et régis dans le nouveau CF
2008.
2.2- Politique Fiscale en faveur du
Développement Local.
La politique fiscale en faveur du DL des ZF,
est beaucoup plus caractérisée par la rétrocession d'une
partie des revenus issus de la fiscalité forestière(FF), plus
précisément celle contenue dans le code forestier
(fiscalité spécifique) aux communes victimes d'exploitation
forestières et sources des recettes fiscales. Cette politique peut
être également reconnue par l'implication récente de
l'Etat dans la gestion des parts qui leur sont affectées afin de
garantir un DL durable et équitable aux communes
bénéficiaires.
2.2.1- La répartition.
Dans le but d'améliorer les conditions de
vie de la population des zones forestières, de garantir un DL durable et
des dotations aux équipements de fonctionnement au compte d'affectation
spéciale du développement forestier et touristique (CAS-DFT),
l'Etat, à travers des nombreuses dispositions31(*),
rétrocède une partie des revenus issus de la fiscalité
spécifique aux communes forestières et au CAS-DFT
conformément à un tableau représenté ici par un
graphique. Ainsi, cette décision de partage à été
prise par un arrêté conjoint entre le Ministre de
l'Intérieur, de l'Administration du Territoire et celui des finances
présenté comme suit :
Graphique 2 : Répartition des taxes
forestières aux Bénéficiaires
(Taux en %)
Source : Code forestier de
la RCA (2008) p.12
.
Malgré la
diversité des taxes forestières, cette répartition ne
touche qu'exclusivement aux quatre taxes parmi tant d'autres dont trois
seulement sont reparties au profit des communes bénéficiaires.
Notamment, la taxe d'abattages (30%), de reboisement (25%) et les Ecotaxes
(25%). Les autres pourcentages sont repartis conformément au graphique,
entre l'Etat, mis dans le compte du trésor public en vue de
répondre à ces exigences quotidiennes et le CAS-DFT pour
l'acquisition des équipements nécessaires ou à la
matérialisation des outils performants pour le contrôle du milieu,
mis dans le compte du Ministère en charge des forêts ( MEF).
Cependant, à l'exception de ces parts
rétrocédées, les communes, fonctionnent aussi à
partir des ressources provenant des subventions de l'Etat (très
faibles), de l'extérieure (plus importantes) et des recettes propres
à elles mêmes. Les recettes propres des communes (Droit de place
sur le marché, droit d'exploitation du domaine de la communauté,
droit d'expédition des actes d'état civil, taxe d'abattage des
boeufs, amendes communales, droit de stationnement gare routière, taxe
sur parcage, taxes sur Kiosques et gargotes, etc.) appelées,
parafiscalités sont très faibles (environ 20% à 30% de
leurs budgets) contrairement aux transferts effectués à leur
profits dans le souci du DL, beaucoup plus importants (40% à 50%).
2.2.2- Les collectivités
bénéficiaires des parts reversées pour le
développement.
Environ 22 communes ou délégations
spéciales localisées dans la forêt Sud-ouest où se
déroulent les activités forestières perçoivent ces
sommes reversées. Dans la première région, environ quatre
(4) communes ont bénéficient actuellement du fait de non
renouvellement des permît d'exploitation par certaines
sociétés forestières. Ces communes sont : la commune
de Mbaïki, Mougounba, Ngotto et celle de Pissa. Pour cette même
raison, sept (7) communes située dans la deuxième région
parmi lesquelles la commune de Baya, Billonlon, Bombio, Boula et
Dédé Mokounba bénéficient également de ces
parts rétrocédées.
Ces communes sont dirigées par les maires
aussi, appelés les présidents des délégations
spéciales pris par décret présidentiel pour assurer la
gestion et la planification de ces parts reversées dans le processus du
développement des communes bénéficiaires. Les membres des
délégations spéciales sont aussi nommés par
décret présidentiel pour un mandat limité, renouvelable ou
non.
2.2.3- Modalité de transfert et
gestion communale de ces revenus au profit
du Développement Local.
2.2.3.1- Historique de la modalité
de transfert et de gestion communale de ces revenus au profit
du Développement Local.
Conformément aux dispositions
précédentes et dans le souci du développement local (DL)
des zones forestières, le gouvernement à pris l'initiative de
rétrocéder directement avant dans les années 1994
jusqu'à 2006 au niveau des communes, les pourcentages issus des taxes de
reboisements et d'abattages.
Cette rétrocession directe avait
été inscrite dans l'objectif de corriger les faiblesses
économiques accentuées dans chacune des communes et le retard
excessif accusé au processus de leur développement harmonieux.
Parmi les mesures prises à cette époque pour une bonne
gouvernance permettant d'atteindre ces objectifs, l'Etat interdit aux
communes d'allouer des subventions :
Ø A tous les services de l'Etat, exception faite de
ceux à caractère social ou culturel ;
Ø Aux établissements, Sociétés,
offices, organismes publics et parapublics dotés d'une autonomie
financière et ;
Ø Les parts rétrocédées doivent
obligatoirement être versées dans la caisse des comptables du
Trésor (Agence spécial). Elles doivent faire l'objet d'une
comptabilité séparée et être affectées
exclusivement à la couverture des dépenses prévues.
Pendant cette période, les maires
étaient invités à récupérer auprès du
MEFCPE des ordres de recettes notamment générées par les
taxes d'abattage et de reboisement. Ces ordres de recettes étaient
ensuite présentés chez les gestionnaires des
sociétés forestières pour paiement. Ainsi, ces recettes
effectuées au bénéfice des communes servaient bien au
fonctionnement qu'aux investissements dans le processus du DL selon les
prévisions des délégations spéciales.
En matière de fonctionnement, ce mode de
gestion offrait plusieurs avantages aux communes et aux sociétés
forestières dans la mesure où :
Ø Certaines rubriques dans le fonctionnement
permettaient d'assurer les fonctions Régaliennes de l'Etat dans
certains secteurs (prise en charge du personnel enseignant et du personnel de
santé) ;
Ø Certaines réalisations étaient
directement assurées par les sociétés forestières
(dotées de moyens logistiques et efficaces) et les sommes dues
étaient ensuite défalquées sur les montants à payer
aux communes ;
Ø Ces paiements directs par les sociétés
forestières permettaient aux communes d'assurer une planification des
actions à réaliser dans le temps et dans l'espace.
Bien qu'elles soient dotées
des moyens financiers suffisants offerts par ce mode de gestion, les
dépenses relatives aux investissements susceptibles d'atteindre les
objectifs prévus présentent des failles en faveur du DL puisque
:
Ø Les projets réalisés ne
reflétaient pas toujours les besoins prioritaires des communautés
supposées être représentées au sein des conseils
communaux ;
Ø Les membres de la délégation
spéciale n'ont pas toujours les capacités requises ou suffisantes
pour faire face aux impératifs de planification et de gestion efficiente
de ces fonds ;
Ø Les payements des ordres de recettes au
bénéfice des communes se faisaient dans plusieurs cas selon les
disponibilités financières des sociétés
forestières ;
Ø Il s'est installé un certain désordre,
entretenu par les maires, les agents spéciaux avec l'aide des
sociétés forestières, et ce au détriment des
objectifs de développement local ;
Ø Le montant des compensations ne correspondait pas
toujours à la valeur des services fournis (surfacturation de certains
services).
2.2.3.2- La modalité de
transfert et de gestion communale actuelle de ces
revenus au profit du Développement Local
(Nouvelle reforme de
2008).
En vue de limiter ces malversations en
défaveur du DL32(*) des zones en question, le Président
de la République était donc obligé de donné deux
instructions33(*) en vue
de définir un nouveau mécanisme de redistribution et de gestion
de ces parts rétrocédées en créant un compte
communal ouvert à la banque centrale établi selon le principe de
l'unicité de compte du trésor public. Ces fonds ne peuvent
être maintenant reversés, que dans la mesure où les membres
administratifs des communes bénéficiaires sont capables de
présenter au gouvernement un projet viable et favorable au DL qui peut
être validé et financé avec ces fonds.
Ainsi, à la suite de ces deux instructions
présidentielles, pour mieux garantir des projets du DL viables aux
zones concernées, deux arrêtés interministériels ont
été pris pour créer des comités de validation et de
pilotage de ces projets de développement au niveau des
bénéficiaires.
Le premier comité34(*) s'inscrit dans le cadre de
Validation des programmes d'emploi des pourcentages issus de ces taxes
forestières reversées. Il est composé des agents du
Ministère en charge des forêts représentés par
CAS-DFT, des Finances, du Plan et du Développement territorial.
C'est dans l'intérêt communautaire
qu'a été adopté ce comité de validation des projets
de développement communaux. Celui-ci permettra d'assurer le
développement dans une approche de proximité par la limitation de
toutes ces malversations organisées par les membres administratifs
locaux. Ce comité représente donc pour le gouvernement un moyen
le plus sûr de la pérennisation de ces acquis du
développement, en vue d'assurer un développement harmonieux et
durable aux communes bénéficiaires.
A cet effet, l'accent est désormais mis sur
la capacité des administrateurs locaux (AL) et des populations locales
de s'organiser afin de proposer des stratégies et des projets viables
de développement. Cette proposition permet aux AL et aux autres acteurs
locaux, de répondre à la question de bonne gouvernance en vue de
faciliter la transparence et de rendre durable la gestion de ces acquis
d'une part, de les responsabilisés dans le choix des actions qui leur
sont prioritaires avant tous accès aux fonds prévus pour le
développement d'autre part.
Le second comité35(*) s'inscrit dans le cadre de
Suivi d'exécution de ces projets d'investissement validés par le
premier et d'évaluation des différentes phases de
rétrocession permettant aux bénéficiaires d'accéder
à ces fonds au niveau de la banque centrale.
En somme, le secteur forestier centrafricain
présent des grandes diversifications économiques. Il est
favorable à un régime fiscal très important qui contribue
de manière substantielle aux recettes fiscales de l'Etat (à
l'économie nationale) et devrait par la même occasion suite
à l'ensemble de ces décisions prises par l'Etat en la
matière, favorisées le développement de ce secteur.
Cependant, en dépit de toutes ces
possibilités offertes, qui devraient être un moyen
nécessaire et suffisant de son développement économique,
il est donc important de chercher ou d'analyser les effets de cette nouvelle
politique fiscale sur le développement local des zones
forestières.
CHAPITRE III : ANALYSE DES EFFETS DE LA POLITIQUE
FISCALE SUR LE DEVELOPPEMENT
LOCAL DES ZONES FORESTIERES EN
RCA.
Les deux premiers chapitres
montrent des points forts, mais aussi des lacunes et des insuffisances dans les
connaissances des facteurs agissant sur la dynamique économique de cette
corrélation étroite. En particulier le rapport existant entre la
politique fiscale et le développement local des zones forestières
en RCA.
L'opportunité du présent chapitre est
de montrer ou de chercher à savoir « quel impact la
politique fiscale à t - elle sur le processus du développement
local des zones forestières en RCA ? » Partant d'une
réponse à cette question, suite aux constats faits dans
certaines communes forestières principalement à NGOTTO, un
certain nombre des mesures et des propositions peuvent donc être
envisagées en vue de garantir une vision d'avenir sur le dynamisme
actuel de cette politique face aux exigences du développement des zones
forestières centrafricaines à moyen et long terme.
I- Description de la commune de NGOTTO et les
constats
sur terrain.
En vue d'atteindre le but
poursuivi, il est important de canaliser l'étude sur un cas
précis, tel que celui de la commune de NGOTTO. Cette
commune subit comme les vingt et une (21) autres communes de la forêt du
Sud-ouest les mêmes effets de la politique fiscale analysés au
chapitre précédent.
Cependant, l'analyse des constats faits à
NGOTTO dont il est important de présenter son portrait
géographique et économique, peut être confirmée
grâce a un recoupement de ces données à celles de la
commune de Pissa et de Batalimon. Cette analyse permet de rechercher les
effets éminents de la politique fiscale sur le développement
local à travers la reconnaissance des parts reversées aux
communes forestières pour le développement.
1.1- Description de la commune de NGOTTO.
1.1.1- Situation géographique.
La commune de NGOTTO36(*), couvre une superficie de 7625
km2, et se situe dans la forêt du Sud-ouest (zone
exploitable). Elle est rattachée administrativement à la sous
préfecture de BODA avec une population estimée à 27556
habitants à l'exception des Peuhls et Pygmées.
1.1.2- Situation économique.
L'agriculture et les activités
extra-agricoles représentent les principales occupations des habitants
de cette commune qui caractérisent son secteur primaire. Le secteur
secondaire est beaucoup plus dominé par les exploitations
minières et les activités commerciales. La
végétation de la partie Sud de commune constituée d'une
forêt dense, riche en ressources exploitables à favoriser
l'installation de la société forestière IFB qui emploie
plus de 200 personnes chaque année. La majeure partie des ressources
financières de cette commune provient des taxes d'abattages et de
reboisement reversées par l'Etat dans le souci du développement
de la commune.
Malgré l'importance des taxes
reversées (5O% à 60% du budget communal), elle enregistre des
indicateurs macroéconomiques très alarmants. Ceux-ci peuvent
s'expliquer par un faible taux de scolarisation (66% de la population) et du
niveau des élèves dans le secteur éducatif (40%) ;
des nombreux cas de décès (3 en moyen par jour) traduisant ainsi
la précarité des infrastructures sanitaires et toutes autres
infrastructures publiques nécessaires à la croissance et au
développement ; de faibles pouvoirs d'achats des différents
agents économiques ; de manques de cohésions sociales et de
difficultés d'accès aux services municipaux et ; des
fluctuations importantes des recettes municipales qui limitent la question du
développement local (DL).
1.2- Les constats sur terrain et Analyses.
1.2.1- Les Constats sur terrain.
Ces constats37(*) sont le
résultat d'une enquête faite à NGOTTO et confirmés
grâce à une descente effectuée à Pissa et Batalimon.
Ainsi, à l'issue de cette enquête, l'accent à
été mis sur cinq unités à savoir la population et
les élites locales, les membres des délégations
spéciales, les dirigeants des sociétés forestières,
le Compte d'Affectation Spéciale du Développement Forestier et
Touristique (CAS-DFT) et le Trésor public afin de rechercher les effets
de la politique fiscale (PF) sur le développement local (DL) des zones
forestières (ZF).
Les réponses fournies par ses unités
résumées ci-dessous, constituent la base de la certification
permettant de vérifier d'une part, la légitimité de la
politique fiscale de l'Etat centrafricain, manifestée par la
rétrocession d'une partie des revenus issus des taxes forestières
aux communes proches des forêts en exploitation dans le souci du DL,
avant et après cette réforme de 2008. D'autre part de rechercher
l'efficacité de cette politique fiscale (PF) centrafricaine face au
processus du DL des ZF dans la section deux, relative à certaines
préoccupations inscrites dans ses objectifs.
1.2.1.1- La population et les élites
locales.
Une interrogation
de la population et des élites, des dites localités retenues
relève qu'elles ne s'intéressent pas tellement à la
redistribution et à la gestion communale des parts
rétrocédées pour le développement local (DL). Elles
sont donc ignorantes des modalités de versement par le fait qu'il n'y
à pas de transparence dans les modalités de gestion et de
transfert de ces fonds, mais reconnaissent à cette loi sa
légitimité en matière de rétrocession des parts
prévues aux communes bénéficiaires.
Pour elles, l'existence réelle des parts
rétrocédées ne peut être reconnue que grâce
à une gestion transparente, et participative. Seuls les membres des
délégations spéciales pouvaient être en mesure de
leur rendre compte. Cependant, tous disent avoir été convaincus
par les administrateurs locaux que depuis le 20 Novembre 2009, un an
après ces nouvelles décisions, rien n'a été presque
reversé jusqu'à présent. La principale raison, justifiant
leur point de vue est l'accumulation des arriérés de salaires (15
à 17 Mois). Or les salaires sont prioritaires une fois l'état de
salaires élaboré au niveau des communes. Cet argument traduit
à la population et aux élites, un manque de transparence dans la
gestion de ces fonds et constitue une absence de volonté politique de la
part de l'Etat puisque les versions divergent de parts et d'autres.
1.2.1.2- Les membres des
délégations spéciales.
Les membres des délégations
spéciales des dites localités reconnaissent par contre
l'existence d'une partie des taxes rétrocédées au niveau
des communes forestières avec des conditions préoccupantes. Pour
eux ces parts sont reconnues réellement avant les nouvelles dispositions
présidentielles, mais à l'heure actuelle, elles n'existent que de
manière théorique, car elles ne sont presque pas
reversées depuis deux ans au niveau des budgets communaux.
Cette reconnaissance théorique se justifie
pour eux par l'adoption de plusieurs projets en majeure partie non
validés par ce comité de validation mis en place par le
gouvernement. De plus, malgré la priorité donnée aux
salaires, depuis ces nouvelles décisions jusqu'aujourd'hui les
arriérées ne font qu'accumuler, bien que le salaire constitue un
droit.
En plus, pour eux cette réforme de la
politique fiscale centrafricaine appliquée à leur endroit
constitue un moyen pour l'Etat de les empêcher de
bénéficier de ces fonds. Car les raisons fournies
précédemment dans le second chapitre ne sont pas vraies, mais ne
sont que des subterfuges en vue d'utiliser ces fonds pour d'autres
activités. Ceci traduit également en eux, un manque de
volonté politique de l'Etat à promouvoir le développement
local (DL) des zones forestières.
1.2.1.3- Les sociétés
forestières (SF) et le Compte d'Affectation Spécial du
Développement Forestier et Touristique (CAS-DFT).
Les explications données par Les SF et le
CAS-DFT, permettent donc de reconnaitre à cet effet l'existence
réelle de ces fonds et confirmer que les parts prévues sont
reversées effectivement aux communes bénéficiaires avant
ou après les nouvelles dispositions et les deux arrêtés
interministériels.
Pour ces derniers, l'inexistence actuelle des parts
prévues pour le développement est beaucoup plus liée au
manque de conception (bas niveau des dirigeants administratifs locaux), des
véritables projets du DL par les membres administratifs locaux des
communes bénéficiaires, qui puissent être validés
par les comités mis en place et financés par le gouvernement
centrafricain. Car seule, la conception des projets viables leur donne la
possibilité d'accéder vite aux fonds prévus.
En définitive, étant donné que
les explications se divergent de part et autre, il est important de
procéder à une analyse particulière par rapport à
ces constats et aux réalités du terrain afin de vérifier
si les pourcentages prévus sont effectivement reversés pour le
développement des communes bénéficiaires.
1.2.2- Analyse des constats relevés sur
le terrain et leur impact face au développement local des Zones
Forestière.
Cette analyse peut être
illustrée par la figure ci-après, qui présente la tendance
de ces constats relevés et leurs impacts sur le processus du
développement local des zones forestières.
Tableau 4 : Reconnaissances des parts
reversées pour le
développement local
des zones forestières.
Acteurs identifiés (source
d'information).
|
Tendance observée.
|
Impact sur le DL.
|
Elites et population
Collectivités locales
(CL)
Sociétés forestières
CAS - DFT
|
Très Faible
Faible
Forte
Forte
|
Négatif
négatif
Positif
Positif
|
Source : Conception de l'auteur.
Ce tableau permet donc de reconnaître, la
légitimité de la politique fiscale de l'Etat centrafricain
manifestée, par le reversement d'une partie des taxes forestières
aux petites collectivités locales des zones forestières dans le
processus de leur développement. Principalement celle de la commune de
NGOTTO. A cet effet, deux unités choisies parmi les quatre reconnaissent
cette réversion effective des parts prévues par la nouvelle
politique fiscale appliquée dans les zones forestières. Leur
reconnaissance (tendance forte) traduit un impact positif sur le processus du
développement local de la commune de NGOTTO et des autres du fait de
l'existence d'une volonté politique affichée en ce sens par le
pouvoir public centrafricain.
Enfin, même si le reversement est presque non
reconnu (tendance faible) par les deux premières unités
traduisant ainsi des impacts négatifs sur le processus du
développement local, de cette commune de NGOTTO et des autres, il
convient de relever certains points faibles tels que l'ignorance totale de la
population et des élites sur les modalités de reversement et de
gestion ainsi que le bas niveau des administrateurs locaux, qui sont à
l'origine de ses deux impacts négatifs, en vue de faire des propositions
concrètes pour améliorer la situation.
1.2.2.1- L'ignorance totale de la population et
des élites sur les modalités de reversement et de
gestion.
Bien que la population et les élites des
localités retenues reconnaissent la légitimité de la
politique fiscale centrafricaine à travers cette réversion mais,
leur ignorance dans les modalités de transfert et de gestion (tendance
très faibles) traduit un impact négatif sur le
développement local (DL) de la commune concernée et des autres.
En ce sens que, cette attitude limite les actions des dirigeants locaux en
faveur du DL et ne peut que traduire un impact négatif sur le processus
du DL. Etant donné que, ces derniers auront la possibilité
d'utiliser les fonds affectés pour autres choses en d'autre terme, ils
sont capables de les utiliser pour leurs propres satisfactions.
La prise en compte des modalités de gestion
et de transfert par la population et les élites peut être un moyen
efficace de susciter des tensions sociales et peut conduire à une
répartition et une gestion équitable des parts affectées
pour le développement.
1.2.2.2- Le bas niveau des Dirigeants
locaux.
Cet aspect relevé par les dirigeants des
sociétés et le CAS-DFT est donc fondamental en vue de promouvoir
le développement de ces petites collectivités en déclin.
La rétrocession actuelle des parts prévues relève
beaucoup plus de la compétence des membres administratifs locaux des
commues forestières à concevoir des projets favorables au DL qui
puissent être validés et financés.
Cependant, le bas niveau des dirigeants locaux
limite par conséquent le reversement et traduit un impact négatif
sur le processus du DL, malgré leur reconnaissance théorique des
fonds prévus. L'impact négatif d'un tel acte sur le
développement se justifie par le fait qu'ils ne seront peut être
pas ou jamais en mesure de concevoir des bons projets et de piloter le DL.
En somme, malgré la reconnaissance
conditionnelle et partielle des parts rétrocédées par les
deux premières unités consultées, l'explication
donnée par les deux dernières et les faits constatés,
permettent donc de reconnaitre qu'après ou avant cette reforme, les
parts prévues par la politique fiscale centrafricaine dans le souci du
DL sont effectivement reversées aux collectivités victimes de
toutes autres formes d'exploitations forestières. Mais, elles sont
seulement conditionnées actuellement par la conception d'un projet
viable, rentable, réalisable et solvable reflétant les besoins
exprimés par les dirigeants administratifs de toutes les
délégations spéciales bénéficiaires de ces
parts.
A cet effet, une enquête menée
auprès du CAS-DFT et du Trésor public permet donc de confirmer
cet aspect. Ceux-ci confirment qu'en application de ces nouvelles dispositions
présidentielles en 2008, d'importantes sommes ont été
mises à la disposition des communes forestières après
validation de leurs projets d'investissements. En outre, ils précisent
que de 2008 à 2009, environ 997.656.760.francs CFA ont été
versés aux communes forestières, repartis par rubrique de la
manière suivante :
Tableau 5 : Versement des Parts prévues aux
différentes bénéficiaires entre
2008 à 2009
Les dépenses
effectuées
(Dépenses en %).
|
Montants des réalisations en francs
CFA
|
Ø Investissements (57,61%) ;
Ø Salaires et Indemnités (29,56%) ;
Ø Fonctionnements (6,12%) ;
Ø Divers (6,70%).
|
574.771.922
294.952.358
61.075.358
66.857.122
|
Source : CAS-DFT.
Par ce tableau, l'existence de ces parts
rétrocédées peut donc être confirmée,
à travers le financement des différents projets
édifiés au niveau des communes bénéficiaires. Ces
partages ont été effectués au bénéfice ou au
profit seulement des communes situées dans la forêt sud-ouest,
dite forêt exploitable. Ainsi, pendant ces partages, la commune de
NGOTTO avait bénéficié de plus de 26.125.900F CFA38(*), qui lui ont permis de couvrir
les mêmes dépenses prévues dans le tableau ci-dessus.
Suite à cette affirmation, la nouvelle
politique fiscale adoptée peut donc être considérée
comme étant un moyen efficace pour l'Etat de rechercher le bien
être de tous les habitants des communes bénéficiaires,
puisqu'elle exige la conception des projets d'investissements viables aux
membres administratifs locaux, de chacune des délégations
spéciales des communes forestières, chargés de
l'utilisation de ces parts au profit de la population locale et du DL. Cela
constitue en d'autre terme, un argument fondamental permettant de confirmer la
toute première hypothèse émise dans ce travail, à
savoir que la politique fiscale est un instrument indispensable pour l'Etat
centrafricain d'assurer l'équité sociale et la bonne gouvernance
dans le souci du DL des zones forestières en RCA. Cependant, la
limitation actuelle des communes d'accéder à ces fonds peut
être justifiée par les raisons suivantes :
Ø Une estimation difficile de l'état des salaires
des administrateurs locaux (AL) ;
Ø La surfacturation des investissements et
détournement des fonds par ces mêmes agents ;
Ø Des réalisations sociales non
inachevées ;
Ø La mauvaise gérance communale ;
Ø L'absence de fiabilité et
d'intégrité entre les AL ;
Ø L'absence d'initiatives favorables à
l'élaboration des projets solvables, rentables, réalisables et
viables.
II- Analyse de l'efficacité de la politique
fiscale face au processus du développement local des zones
forestières et Suggestions.
Ainsi, même si la nouvelle politique fiscale
appliquée par l'Etat centrafricain, permet d'assoir la justice sociale
dans la gestion des fonds qui sont attribués aux communes proches des
forêts en exploitation, d'autres préoccupations concernant le
reversement et réalisation des infrastructures inscrites dans l'objectif
de la politique fiscale sont à relever en vue de vérifier son
efficacité face au processus du DL avant toutes autres mesures et
suggestions.
2.1- Analyse de l'efficacité de la politique
fiscale face au processus du développement local des zones
forestières.
Cette analyse peut se
résumer par le tableau ci-dessous. Cette figure résume quelques
pratiques39(*) ou
préoccupations liées à l'efficacité de la politique
fiscale centrafricaine face au processus du développement local des
zones concernées. Les informations constituant ce tableau sont obtenues
à l'aide des interviews directes avec les principales unités
concernées et retenues dans ce travail. La tendance indicative des
différentes pratiques observées permet donc de déduire
à travers cette analyse, l'efficacité de la politique fiscale sur
le développement de la commune de Ngotto et des autres zones
forestières
Tableau 6 : Représentation synthétique de
toutes pratiques et leurs tendances : Versement et
réalisation.
Pratiques Observées.
|
Tendance indicative.
|
Impact sur le DL
|
Acteurs concernés.
|
1. Versement de la totalité des taxes à
l'Etat :
Ø Transfert effectif et rapide au niveau de
commune ;
Ø Important retard voire même blocage des fonds au
niveau central.
2. Reversement différentiel aux recettes municipales.
Ø Utilisation spécifique des parts à la
réalisation des oeuvres sociales.
3. Subvention aux recettes municipales.
4. Niveau des taxations.
5. Réalisation des oeuvres sociales :
Ø Par l'Etat ;
Ø Par les SF ;
Ø Par les Partenaires au développement.
|
Forte
Faible
Forte
Très forte
Très Faible
Faible
Très forte
Faible
Faible
Forte
|
Positif
Négatif
Négatif
Négatif
Négatif
Négatif
Négatif
Négatif
Négatif
Positif
|
Sociétés, Trésor public (TP)
CAS-DFT.
Trésor public CAS-DFT,
CL.
Collectivités locales
(CL)
, CAS-DFT.
CL, CAS-DFT.
CL, CAS-DFT
CL, Elites, SF.
Sociétés forestières (SF)
CL, Elites, SF.
CL, Elites, SF.
CL, Elites, SF.
|
Source : Conception de l'auteur.
Bien que cette politique fiscale
soit jugée inefficiente face au processus du développement local
des zones forestières d'après l'analyse faite dans le tableau ci
haut. L'inefficience de cette politique face au processus du DL se justifie par
le fait qu'elle à des impacts négatifs beaucoup plus que les
impacts positifs sur le processus du développement local des zones
forestières. Mais cela nécessite des explications concernant la
tendance forte et faible à toutes les préoccupations
mentionnées et analysées dans le tableau. Ces explications,
relatives aux cinq préoccupations peuvent être donc
résumées de la manière suivante :
Ø Paiement de la totalité des taxes
forestières à l'Etat et reversement aux communes.
Etant donné que, la RCA est un pays à
vocation fiscale, par conséquent tous secteurs ressources doivent
régulièrement payer leurs impôts apparemment sans
distinction. Cette préoccupation relève de la part des membres
administratifs locaux des communes bénéficiaires, accusant le non
paiement des taxes par les sociétés forestières (SF), qui
limite le reversement. Cependant, une enquête auprès des
sociétés forestières, du CAS-DFT chargé de
recouvrement et du Trésor public chargé d'encaissement (acteurs
concernés) à donc permis de confirmer le paiement des taxes
prévues par les SF (tendance forte). Ceci, devrait effectivement avoir
un impact positif sur le développement local des communes
bénéficiaires dans le cas ou les sommes prévues sont
disponibles pour le financement de leur projet de DL.
Malheureusement, bien que ces sommes sont
disponibles ou non pour le financement des différents projets entrepris
au niveau des communes bénéficiaires, mais elles tardent
à être acheminées vers ces secteurs. Ce retard s'explique
pour l'Etat (trésor public) et CAS-DFT par le fait d'absence des projets
réalistes et viables. Puisque d'après cette nouvelle disposition,
toutes tentatives de décaissement et de reversement de ces fonds aux
communes exigent en outre, la conception d'un projet de développement
viable par les Administrateurs communaux (AC), à l'exception de leurs
salaires qui sont prioritaires. Cependant, pour les AC, ce retard justifie
l'indisponibilité de cet argent au financement de leur projet. Car
d'après eux, de nombreux projets ont été entrepris par les
communes bénéficiaires, mais sans être validés et
financés.
De plus, pour les Administrateurs communaux (AC),
il n'est même pas question de viabilité des projets
élaborés et soumis au niveau du comité de validation.
Mais, d'un blocage excessif au niveau du comité, du trésor et du
CAS-DFT. Même, dans le cas du paiement de leurs salaires et des
subventions, les chèques destinés aux collectivités
bénéficiaires sont déposés au CAS-DF ou au
trésor pour l'ordre de paiement. Les receveurs municipaux sont encore
obligés de se plaindre auprès du Directeur Général
du trésor, qui s'en chargera par la suite dans un délai
indéterminé au reversement.
Ainsi, ces constats justifient la tendance faible
aux premiers points mentionnés dans le tableau ci-haut. Ceux-ci ne
peuvent que traduire, des impacts négatifs sur le processus du
développement local de cette commune et des autres zones
forestières. Car beaucoup d'entre les dirigeants locaux statuent le
financement de leurs budgets anticipatifs et autres actions favorables au
développement à partir des fonds prévus.
Ø Reversements différentiel et utilisations au
niveau des communes.
Puisque le reversement aux communes n'est jamais
à coût sûr, même dans le cas ou le comité
valide un projet. Pour la simple raison que, la validation d'un projet de
développement en RCA ne donne pas automatiquement lieu au financement du
projet. Pour ces acteurs concernés, l'accord peut être
donné au niveau des comités, mais il faut parfois passer par des
voix illégales pour toucher si possible à la moitié des
fonds prévus pour le financement. C'est pourquoi, certains d'entres eux
sont obligés d'accepter que le projet soit financé à
moitié, voire sacrifier une partie des fonds du projet au niveau
central. De plus, l'intégration des sommes reversées se fait
toujours de manière différentielle aux caisses municipales ou aux
budgets communaux.
Ainsi, l'impact d'un tel comportement ne peut
qu'être négatif sur le processus du DL dans les zones
concernées, car les fonds affectés ne peuvent difficilement
servir à la réalisation des objectif prévus en d'autre
terme son impact socioéconomique au niveau des
bénéficiaires ne sera donc pas visible d'une part. Les
investissements réalisés ou crédités aux
pourcentages affectés Seront donc faibles et ne refléteront pas
le niveau des sommes théoriques (gouvernement), réalistes
(organismes) affectées. D'autre part, les ordonnateurs des
dépenses communales ne seront jamais en mesure de justifier leurs
dépenses du fait de ces mauvais comportements qui, démontre donc
une incapacité de la part du comité de suivi d'exécution
de ces projets mis en place par le gouvernement. A forte raison que, les
mêmes besoins insatisfaits se feront sentir et demanderont toujours
à être satisfaits demain ou après.
Ø Les Subventions de l'Etat aux Recettes Municipales
(RM) dans les zones forestières.
Pour les acteurs enquêtés à ce sujet, les
subventions de L'Etat aux RM de ces secteurs sont généralement
faibles et presque insignifiantes. Elles ne représentent pas parfois le
quart des budgets communaux. L'insuffisance des subventions, justifient le
manque de volonté politique de l'Etat à promouvoir le processus
du développement local des zones forestières.
Pour l'exercice 2010-2011, l'Etat n'avait apporté
à la commune de NGOTTO que 4,4% (soit 1.700771/38670722) de son budget
exécutif. Celles-ci sont totalement insignifiantes et ne
représentent absolument rien du point de vu des acteurs
enquêtés.
L'incidence d'un tel acte ne peut qu'être faible et
traduit effectivement un impact négatif sur le DL de cette commune et
des autres zones forestières. En outre, si leur argent n'est pas
reversé à cause de l'indisponibilité de ces fonds
déposés ou non dans un compte et ou d'absence des projets
communaux viables, ces subventions peuvent être un moyen pour ces
communes de corriger les insuffisances engendrées par le manque de
reversement.
Ø Le niveau des taxations.
Pour les sociétés
de la place, le taux des taxes forestières généralement
appliquées en RCA dépend beaucoup plus des besoins du
Ministère en charge des forêts (MCF). D'après l'interview
directe avec la société IFB de NGOTTO, le niveau des taxes
appliqué en RCA est beaucoup plus élevé que celui
appliqué dans d'autres pays de la sous région et autres.
Malgré des nombreuses négociations entreprises après les
états généraux de 2003 du MCF en vue d'alléger
cette progressivité des taxes, aucun consensus n'a été
trouvé. Cette progressivité constitue pour la
société IFB de NGOTTO un manque à gagner pour l'Etat en
défaveur des zones forestières.
En effet, elle ne permet pas à la
société de réaliser des marges brutes importantes pour
pouvoir subventionner des oeuvres sociales dans un premier temps. L'Etat ne
voit seulement que ces disponibilités en fixant des taux
élevés et anticipe parfois le paiement des taxes pour faire face
à ces besoins et du MCF. Dans un second temps, elle limite sa
contribution à la création d'emplois par le fait du niveau
élevé des taxes, c'est pourquoi elle préfère
licencier des gens que d'en embaucher.
Cette progressivité du taux ne peut qu'avoir
un impact négatif sur le développement local des zones
forestières. Parce que les taux de taxation doivent
généralement être un facteur incitateur à
l'investissement et à l'implantation des nouvelles
sociétés mais aussi un moyen pour l'Etat, de réguler le
niveau des activités économiques et de stabiliser
l'économie d'un secteur comme suggère MUSGRAVE.
Ø Les réalisations d'oeuvres
sociales.
Malgré la performance des zones forestières, en
termes de valeur fiscale, elles renferment d'importante insuffisance en
infrastructures collectives publiques, qui limite son développement. Ce
manque des infrastructures publiques conditionne la résolution des
problèmes jugés entravent au processus du développement
local et conditionne le développement de toutes autres
activités.
En raison de cette progressivité des taux de taxation,
les SF sont donc limitées dans la réalisation des oeuvres
sociales. Le pouvoir de l'Etat est donc à cet effet limité,
puisqu'il ne peut pas demander autant qu'il perçoit. Les
sociétés sont donc libres de décider ce qu'elles veulent
en fonction des marges brutes réalisées. Seuls les organismes
internationaux (OI) et les ONG investissent en ce sens. Leurs
réalisations permettent donc d'alléger un peu les déficits
creusés en la matière par l'Etat.
C'est donc en général pour ces
raisons que, la volonté politique de l'Etat centrafricain à
travers la réforme de la politique fiscale pour la promotion du DL, est
jugée embryonnaire. Les effets négatifs de cette nouvelle
politique fiscale appliquée dans les zones forestières (ZF)
dépassent ses effets positifs. Ce qui démontre en d'autre terme
l'inefficacité de la politique fiscale (PF) centrafricaine face au
processus du DL des ZF et confirme donc la toute dernière
hypothèse émise dans ce travail. En effet, les malversations
analysées précédemment sont beaucoup plus liées
à la mauvaise gouvernance qui empêche la PF centrafricaine de
répondre aux exigences du DL des ZF en RCA. Donc la PF souffre de ces
obstacles en vue de ne pas répondre aux exigences du DL des ZF.
L'inefficacité de cette politique par rapport à ce processus
demande encore un certain nombre de mesures et des défis à
relevés.
2.2- Les Défis et Suggestions.
Vu les obstacles qui empêchent la politique
fiscale centrafricaine de faire face aux exigences du développement
local des zones forestières, il est nécessaire d'envisager un
certain nombre de mesures et suggestions. Ces mesures et suggestions d'ordres
administratives et politiques relatives à cette politique peuvent
être indispensables en vue d'enrayer ces difficultés afin de
promouvoir le développement économique et social des zones
forestières et d'améliorer cette situation à moyen ou
à long terme.
2.2.1- Défis et Suggestion
Administratives.
Bien qu'il y'ait des
évolutions significatives dans la collaboration entre le MCF, le CAS-DFT
qui le représente administrativement dans ce secteur, le service des
impôts, le BIVAC, les Comités mis en place lors de ces nouvelles
décisions et les collectivités locales (CL), cette relation
reste embryonnaire en faveur du développement local des zones
forestières.
Ainsi, le renforcement du contrôle des ressources et
des recettes fiscales forestières entrepris en 2008, dans l'objectif
gouvernemental de relance économique et de lutte contre la
pauvreté dans les ZF, en vue de promouvoir le DL se dilue en grande
partie par rapport à la qualité synergique et
opérationnelle des actions administratives entre ces institutions. Le
manque de concertation entre ces différentes parties prenantes est
à la cause :
Ø des faiblesses de connaissance partagée de ces
acteurs sur les aspects fondamentaux de la gestion des parts
rétrocédées ;
Ø des multiples conflits entre les maires, la population,
les sous préfets ainsi que les préfets ;
Ø des déficits de communication et d'information
entre ces parties prenantes sur le décaissement de ces fonds.
Eu égard à ces préoccupations
ci-dessus, il serait souhaitable de renforcer la capacité synergique de
ces différentes institutions précitées, par la
création d'interface entre elles et par la promotion symétrique
des informations.
De plus, les dispositions nécessaires au
recouvrement présentent des nombreuses insuffisances qui peuvent
être regroupées en deux grandes branches. Premièrement, des
nombreuses institutions privées sont impliquées dans la
vérification des cahiers de charge de recouvrement fiscal forestier.
Ceci ne peut qu'être un risque en matière de l'amélioration
et de la sécurisation des recettes fiscales du secteur.
Les questions de sécurisation et
d'amélioration des recettes ne peuvent se vérifier dans un tel
contexte. Plutôt la question d'instabilité du régime
fiscal forestier, puisque les dispositifs de contrôles locaux
associés à ces institutions n'ont pas la capacité requise
de limiter les dégâts qui peuvent en résulter des deux
questions précédentes, pour la simple raison qu'ils sont soumis
à de nombreuses difficultés techniques et institutionnelles.
Afin de palier à ce risque susceptible
d'entraver la politique du gouvernement en matière de
sécurisation et d'amélioration des recettes fiscales
forestières dans le souci du DL des actions suivantes peuvent être
envisagées :
Ø La mise en oeuvre des moyens matériels
à la disposition du CAS-DFT et des dispositifs de contrôle local;
Ø La promotion des équipements informatiques et
logistiques ;
Ø La fourniture des moyens de communication ;
Ø La formation des cadres de la douane et autres.
Deuxièmement, la politique de l'impôt
progressive n'est pas favorable à l'élargissement de la base
fiscale. De nombreux problèmes tels que, le problème sanitaire,
le manque d'éducation et le manque des infrastructures
nécessaires à la croissance, limitent le recouvrement et
rétrécissent la base imposable. Ils constituent en d'autre terme
une entrave majeure à la politique de l'amélioration des recettes
fiscales forestières de l'Etat. La recherche des solutions à ces
problèmes peut faire l'objet des défis de la mise en oeuvre
d'une bonne politique fiscale favorable au développement local et
à la diversification des sources des recettes fiscales du secteur.
A ces propos s'ajoute un commun accord avec les SF,
sur les questions du niveau des taxes forestières (TF). Car plusieurs
d'entre elles affirment de ne pas répondre aux recommandations
prévues dans les autres taxes qui peuvent être favorables au DL
du fait du niveau élevé des taxes.
2.2.2- Défis et suggestions
Politique.
La réforme de la politique
fiscale appliquée dans les zones forestières en faveur de leur
développement en 2008, est à l'origine de nombreuses
évolutions politiques mais, elle présente aussi certaines
limites qui entravent le processus du développement local (DL) dans les
zones forestières (ZF). Elle permet seulement de limiter la gestion
déficitaire orchestrée par l'incapacité de certains
maires, gestionnaire des politiques de planification du DL. Cependant, ces
effets positifs restent embryonnaires sur la question de volonté
politique en matière de financement des différentes actions du DL
et demande une certaine réforme.
Cette réforme politique devrait en
particulier toucher au maximum les actions menées par le CAS-DFT.
Celui-ci doit en effet, orienter ces actions vers les réalisations
d'ordre social comme son nom l'indique.
Le CAS-DFT, devrait par conséquent être un levier
important pour le DL des ZF, grâce à son dynamisme, son
autorité locale et l'appui desdits comités afin de corriger les
imperfections accumulées au niveau de ces communes
bénéficiaires. Les actions ou les projets entrepris par
celles-ci ou par les présidents de chacune des délégations
spéciales (DS), doivent majoritairement provenir de leurs initiatives si
ceux-ci ne sont pas en mesure de le faire.
Le non financement des projets entrepris au niveau des
communes relève d'une part de la responsabilité du CAS-DFT et des
comités mis en places. D'autant plus, qu'ils savent pertinemment et
maîtrisent les raisons pour lesquelles ces différents projets ne
sont pas financés d'après les nouveaux critères de
financement. Etant donné qu'ils les maîtrisent, celles-ci
devraient donc être un atout favorable pour les communes d'entreprendre
plusieurs projets suite au soutient qu'ils leur apportent.
Un renforcement significatif devrait
également touché en particulier, les capacités techniques,
institutionnelles et opérationnelles locales (communautés
villageoises riveraines, mairies, administrations publiques locales, ONG
locales, etc.). Les acteurs locaux (AL) ne se sont pas encore formés et
bien préparés suffisamment pour cette réforme. Ils
manquent des capacités requises pour assumer les responsabilités
qui leur sont dévolues par cette réforme. Faire une
réforme ne suffit pas, elle doit être suivie d'un processus de
renforcement des capacités et d'appui aux accompagnements.
De plus, bien que la politique fiscale octroie
diverses sortes d'avantages fiscaux aux communautés villageoises proches
de forêts en exploitation, par la redistribution des parts
affectées, seul le pourcentage des deux taxes forestières
à été codifié dans un cadre juridique suffisamment
détaillé et spécifique. Ceci limite le processus du DL par
le manque de transparence et demande peut être une évaluation
globale des avantages qui leur sont attribués afin d'asseoir à
nouveau l'équilibre social et favoriser le développement du
secteur.
En fin, Pour que cette politique soit favorable au
DL des ZF, un dynamisme de renforcement dans les relations entreprises par les
différentes institutions impliquées dans le processus du
développement local des zones forestières doit être
entrepris. En relation à ces préoccupations, les actions
suivantes seraient donc souhaitables à mener :
Ø Un appui a la mise place et au fonctionnement
régulier de toutes les institutions précitées ;
Ø Une facilitation des réunions de concertation
entre elles;
Ø Une interface entre les AL et centraux ;
Ø Une conception participative des plans de
développement local des communes concernées;
Ø Une présentation, discussion et validation
communes des plans de développement local;
Ø Un accompagnement dans les négociations avec
le comité de validation des projets, et dans la recherche de fonds
auprès des autres bailleurs de fonds.
En somme, l'analyse des effets de la PF sur le DL
de la commune de NGOTTO et celle des autres communes environnantes à
donc permis de conclure que la politique fiscale appliquée dans les
zones forestières peut être considérée comme un
instrument utilisé par l'Etat en vue de garantir une gestion
équitable. Cependant, ces effets positifs demeurent encore embryonnaires
sur le plan politique en matière du DL à cause d'un manque de
volonté politique et communautaire.
En résumé, pour que la politique
fiscale appliquée dans les zones forestières, puisse avoir des
impacts positifs sur le DL du secteur, il serait donc important que cette
politique soit en mesure de :
Ø Piloter des expériences novatrices au niveau de
ces ZF ;
Ø Fournir une assistance technique appropriée en
matière de changement institutionnel à leurs niveaux et au
niveau central ;
Ø Donner aux acteurs institutionnels locaux la
responsabilité de gérer ces ressources financières, pour
financer le développement local et établir le cadre de
mécanismes de transferts fiscaux ;
Ø Utiliser les leçons apprises par les
démarches pilotes pour favoriser des réformes en matière
de politiques de décentralisation et de gouvernance locale.
CONCLUSION
GENERALE.
La forêt centrafricaine bien que restreinte
(8% du territoire national), comporte de nombreuses ressources, qui constituent
d'importants moyens de subsistance pour la population et contribuent
favorablement à l'essor de l'économie nationale en terme des
recettes fiscales. Malgré ces immenses potentialités et les
nombreuses décisions prises par l'Etat en matière de ces
ressources dans le processus de réduction de la pauvreté et du
développement local, le secteur demeure le plus pauvre, alors que le
gouvernement pense avoir la solution grâce à une reforme radicale
de la politique fiscale appliquée à l'endroit du secteur en
2008.
En effet, cette nouvelle réforme de la
politique fiscale au profit du développement socio-économique
local des zones forestières constitue une innovation dont le
résultat demeure mitigé à ce sujet. Cependant, elle a
permis d'asseoir ou d'insuffler un dynamisme fondamental dans la gestion des
ressources fiscales rétrocédées au niveau du secteur et
peut avoir un impact positif sur le processus du développement de ces
zones à long terme. Toutefois, pour qu'une telle mesure qui est encore
expérimentale contribue véritablement à un
développement durable compatible avec la gestion des ressources
forestières, il faudrait qu'une évaluation globale soit faite
à l'échelle nationale, relative à l'utilisation des taxes
forestières destinées aux zones forestières.
Cependant, comme toutes les deux premières
dispositions de l'Etat relative à la gestion communale de ces parts
rétrocédées dans le souci d'un développement
économique local durable n'ont pas produit des effets favorables et,
puisque le développement local durable requiert l'instauration de la
démocratie participative dans la gestion de ces ressources au niveau de
ces communes, l'application du principe de subsidiarité dans la gestion
des ressources fiscales des petites collectivités des zones
forestières en RCA n'est - elle pas un moyen de l'atteindre ?
BIBLIOGRAPHIE.
1. LIVRES.
- CHAMBAS Gérard (2005), Afrique au Sud du Sahara.
Mobiliser des ressources fiscales pour le
développement », Paris, 273 pages.
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perspectives territoriales », Future anticipée, Gridecq,
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- PRESIDENCE DE LA
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Présidence de la République centrafricaine, Bangui »,
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- PREVOST Paul (2002) « Les dimensions et
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- YIN Robert (1994) « Initiation aux
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Centrafrique étude d'impact des accords de partenariat économique
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- Dr. BOKO Sylvain H. « Un
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- Ministère du Plan, de l'Economie et de la
Coopération Internationale « Caractéristiques
Economiques de la Population de Centrafrique, Rapport d'analyse et
thématique », 2009, 69 pages.
- Ministère de Développement Rural et de
l'Environnement: « Rapport National de l'Atelier sur la
Biotechnologie », 2002, 35 pages.
- Ministère du Plan, à l'Economie et de la
Coopération Internationale « Profil
socioéconomique de la ville de Bangui », 2008, 59
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- YALIBANDA Yves, « Régime fiscal
forestier et dépenses de l'état en faveur du secteur forestier en
République centrafricaine, Document de travail sur le financement de
l'aménagement durable des forêts », 2001-2008, 39
pages.
LISTES DES FIGURES, GRAPHIQUES ET
TABLEAUX.
Liste des Figures.
Figure 1 : Représentation synthétique du
Rôle de la politique fiscale............................9
Figure 2 : Les formes d'intervention économique de
l'Etat......................................13
Figure 3 : Relation entre politique fiscale et gestion
communale du développement
local..............................................................................................14
Liste des
Graphiques.
Graphique 1 : Représentation synthétique des
aspects physiques des zones
forestières................................................................................18
Graphique 2 : Répartition des taxes
forestières aux
bénéficiaires.............................29
Liste des
Tableaux.
Tableau 1 : Dimension et processus du
développement des collectivités locales..........7
Tableau 2 : Evolution du taux des taxes sur les
recettes........................................21
Tableau 3 : Evolution des taxes de
superficie.....................................................23
Tableau 4 : Reconnaissance des parts reversées
pour le développement local des
zones forestières en
RCA...............................................................36
Tableau 5 : Versement des parts prévues aux
différentes bénéficiaires entre 2008 à
2009..........................................................................................37
Tableau 6 : Représentation synthétique de
toutes pratiques et leurs tendances :
versement et
réalisation...........................................................................39
Table des
Matières
SOMMAIRE...................................................................................................ii
DEDICACE...................................................................................................iii
REMERCIEMMENT........................................................................................iv
ACRONYMES.................................................................................................v
RESUME......................................................................................................vi
INTRODUCTION
GENERALE.........................................................................................1
Chapitre I : Fondement théorique et aspects
physiques des zones forestières......5
I- Fondement
théorique.....................................................................................................5
1.1- Définition des notions du développement local et
de la politique fiscale..................5
1.1.1- La notion du développement
local...........................................................5
1.1.1.1- La notion du
développement..............................................................5
1.1.1.2- La notion de
local.............................................................................6
1.1.2- La notion de politique
fiscale....................................................................8
1.1.2.1- Définition de la politique
fiscale...........................................................8
1.1.2.2- Objectif de la politique
fiscale.............................................................8
1.2- Préoccupation
théorique...............................................................................10
II- Aspects physiques des zones
forestières...................................................15
2.1- Aspects
géographiques...........................................................................15
2.1.1- Organisation territoriale de la
RCA........................................................15
2.1.2- La notion de commune, préfecture,
collectivité locale et de région...................15
2.1.2.1- La notion de
commune... ;...............................................................15
2.1.2.2- La notion de
préfecture...................................................................
16
2.1.2.3- La notion de collectivité
locale.......................................................... 16
2.1.2.4- La notion de
région........................................................................16
2.1.3- Les zones forestières de la
RCA............................................................16
2.1.3.1- La forêt dense humide du
Sud-ouest...................................................16
2.1.3.2- La forêt du
Sud-Est......................................................
...................17
2.2- Aspects sociodémographique et
socioéconomique........................................17
2.2.1- Aspects
sociodémographiques...............................................................17
2.2.2- Aspects
socioéconomiques........................................................................17
Chapitre II : La Politique Fiscale
appliquée et développement local des
zones
forestières........................................................................20
I- La structure de la fiscalité forestière
en RCA.................................................20
1.1- Caractéristique générale de la
fiscalité
forestière...........................................20
1.1.1.- Les impôts directs
forestiers................................................................20
1.1.1.1- Les impôts sur les
sociétés
forestières..............................................21
1.1.1.2- Les impôts sur les revenus des
employés forestiers............................21
1.1.2- Les impôts indirects
forestiers................................................................21
1.1.2.1- La taxes sur la valeur
ajoutée............................................................21
1.1.2.2- Les droits de douanes à
l'exportation................................................22
.1.2.3- Les valeurs
mercuriales.....................................................................22
1.2- Caractéristique spécifique de la
fiscalité
forestière..........................................23
1.2.1- Les taxes
forestières...........................................................................23
1.2.1.1- Les taxes des
superficies.................................................................23
1.2.1.2- Les taxes
d'abattages......................................................................24
1.2.1.3- Les taxes de
reboisements...............................................................24
1.2.2- Les redevances
forestières....................................................................24
1.2.2.1- Les redevances de
pré-connaissances...............................................24
1.2.2.2- Les redevances de
déboisements......................................................24
1.2.3- Les taxes
faunistiques..........................................................................25
1.2.4- Autres charges sous formes de
taxes......................................................25
II- Analyse de la politique fiscale appliquée en
faveur du développement local des zones
forestière...........................................................................................26
2.1- Politique de mobilisation fiscale du secteur forestier
.......................................26
2.1.1- Politique de recouvrement et les dispositifs de
contrôles locaux..................26
2.1.1.1- Politique de
recouvrement..............................................................26
2.1.1.2- Les dispositifs de contrôles
locaux.....................................................27
2.1.2- Politique de
taxation.............................................................................28
2.2- Politique fiscale en faveur du développement
local.......................................29
2.2.1- La
répartition....................................................................................29
2.2.2- Les collectivités bénéficiaires
des parts reversées pour le développement...30
2.2.3- Modalité de transfère et de gestion
communale de ces revenus au profit
du développement
local...............................................................................30
2.2.3.1- Historique de la modalité de
transfère et de gestion communale
de ces revenus au profit du
développement local.................................30
2.2.3.2- La modalité de transfère et de gestion
communale actuelle de ces revenus
au profit du développement
local...............................................................31
Chapitre III : Analyse des effets de la Politique
fiscale sur le Développement
local des Zones
Forestières en RCA
..........................................33
I- Description de la commune de NGOTTO et les Constats
sur terrain.................33
1.1- Description de la commune de
NGOTTO......................................................33
1.1.1- Situation
géographique....................................................................................33
1.1.2- Situation
économique......................................................................34
1.2- Les Constats sur terrain et
Analyse............................................................34
1.2.1- Les Constats sur
terrain.......................................................................34
1.2.1.1- La Population et les
Elites.............................................................34
1.2.1.2- Les membres des délégations
spéciales..........................................35
1.2.1.3- Les sociétés forestières et
le CAS-DFT............................................35
1.2.2- L'analyse des constants relevés sur terrain et
leur impacts sur le développement local des zones
forestières......................................................36
1.2.2.1- L'ignorance totale de la
population...................................................36
1.2.2.2- Le bas niveau des dirigeants
locaux..................................................37
II- Analyse de l'efficacité de la politique
fiscale face au processus du développement local des zones
forestières et
Perspectives...................................................................................................38
2.1- Analyse de l'efficacité de la politique fiscale
face au processus du développement local des zones
forestières : reversements et
réalisation.............................38
2.2- Les défis et
Suggestions..........................................................................43
2.2.1- Défis et suggestions
Administrative..........................................................43
2.2.2- Défis et suggestions
Politique..............................................................44
CONCLUSION
GENERALE............................................................................47
Bibliographie.....................................................................................................................48
Liste des, Figures, graphiques et
Tableaux......................................................................50
Table des
Matières...........................................................................................................51
* 1 MONNIER Jean-Marie
(2003), "La formation des conceptions de la justice fiscale dans la
pensée économique anglo-saxonne", Revue Française
de Finances Publiques, n° 84, décembre,
p. 91-133.
* 2 PNUD (2010-2011):
Rapport Mondial sur les indices de développement humain, RCA,
p.10.
* 3 Banque mondiale (2006):
Rapport sur le régime fiscal et les dépenses de l'Etat
centrafricain en faveur des zones forestières, p.2.
* 4 PNUD (2010-2011):
Rapport Mondial sur les indices de développement humain, RCA,
p.21.
* 5 YIN Robert K (1994),
Initiation aux méthodologies de recherches, sage publication,
p.85.
* 6 Dr MALO D. (2011),
cours, Maitrise, Planification et d'Aménagement du Territoire,
Université de Bangui, RCA, p.6-7.
* 7Prévost. P, (2002),
cahier de référence n° 01-05, les dimensions et
processus du développement des collectivités locales,
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* 8 BOUVIER Michel, 1998,
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l'impôt, 2e édition, LGDJ, p.6.
* 9 MUSGRAVE Richard A.,
(1959), la théorie des finances publiques, New York, p.
105.
* 10 STERDYNIAK
Henry (2005), "Faut-il une politique budgétaire ?",
Les Cahiers français, n° 329, Novembre-décembre,
pp. 34-39.
* 11JULIEN Pierre (1997),
le développement régional, Comment multiplier les Beauce au
Québec, L'IQRC, p.5.
* 12 PREVOST Paul
(2002) « Les dimensions et processus du développement
des collectivités locales », Cahier de
référence n° 01-05, p.18.
* 13 Dr. BOKO Sylvain
H. « Un aperçu sur la
décentralisation fiscale et les Finances locales en Afrique
francophone », 2008, Paris,
p.36.
* 14 PROULX Marc-Urbain (2003),
« Capital et développement : instruction par le Haut
ou par le Bas, économie et solidarité, », p.88.
* 15 LAFONTAINE Daniel (2001),
« Choix public et perspectives territoriales, Future
anticipée », Gridecq, p.67-84.
* 16 KEYNES Jean, (1936),
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* 17 DSRP2 (2O08-2O10),
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petites collectivités locales », RCA, p.54.
* 18 PREVOST Paul (2002),
« Les dimensions et processus du développement des
collectivités locales », Cahier de
référence n° 01-05, p.8.
* 19PARPAF et Centres
techniques forestiers du Sud- Ouest (2008), « Rapport des
travaux de suivi des activités forestières en
RCA », p.8.
* 20 D. MALO (2011),
« Support de cours en Maitrise : Planification et
d'Aménagement du Territoire, RCA », p.6-7.
* 21 PARPAF et Centres
techniques forestiers du Sud- Ouest (2008), « Rapport des travaux
de suivi des activités forestières en RCA »,
p.6.
* 22 YALIBANDA, Y. 2004.
« Situation des ressources génétiques
forestières de la République Centrafricaine, Division des
ressources forestières ». FAO, Rome. p.12.
* 23 PNUD (2008),
« Rapport d'Enquête sur les conditions de vie dans le
milieu rural et urbain en RCA (ECVR et ECVU). »
* 24 DSRP 2 : «
Cadre Stratégique de lutte contre la Pauvreté,
RCA », p.8-10.
* 25 PNUD (2006),
« Document de travail sur le financement de l'aménagement
durable des forêts en RCA », p.5.
* 26 BANQUE
MONDIALE (2006): « Rapport sur le régime fiscal et
les dépenses de l'Etat centrafricain en faveur des zones
forestières », p.2-9.
* 27 YALINBADA Yves (2003),
« Rapport des états généraux du
Ministère des eaux et forêts, RCA », p.5.
* 28 YALINBADA Yves (2003),
« Rapport des états généraux du
Ministère des eaux et forêts, RCA », p.26.
* 29 YALINBADA Yves (2003),
« Rapport des états généraux du
Ministère des eaux et forêts, RCA », p.48.
* 30 BANQUE
MONDIALE (2006): « Rapport sur le régime fiscal et
les dépenses de l'Etat centrafricain en faveur des zones
forestières », p.13.
* 31 Présidence de
la République: Dispositions de d'article 78 de la loi n° 94.003
du 22 Mars 1994 arrêtant le budget de la République Centrafricaine
pour l'exercice 1994 et les dispositions de l'article 9 de la loi des Finances
modificatives n° 94.006 du 08 Octobre 1994.
* 32 Présidence de la
République (2008), La réforme de la gestion communale
des parts affectées en vue de promouvoir la lutte contre la
pauvreté et la gestion forestière durable en RCA, p.23.
* 33
Présidence de la République: Les Instructions
Présidentielles n°001/PR du 16 Mai 2008 et les Instructions
Présidentielles n°004/PR du 03 Septembre 2008.
* 34 Ministère en
charge des forêts : Arrêté n° 008/MICSP/MEFCPE
du 03/10/2007.
* 35 Ministère des
Finances et du Budget (2008) : Arrêté n°
109 /MFB/DIRCAB du 28/02/2008, RCA.
* 36 Commune de NGOTTO
(2008) : description socioéconomique de la commune, RCA,
p.8-13.
* 37 Résultats
d'enquêtes sur terrain à Ngotto, Pissa et Batalimon
(2010-2011).
* 38 CAS-DFT : Rapport
sur les différents reversements aux communes
bénéficiaires, RCA, 2008-2009.
* 39
Résultats d'enquêtes sur terrain à Ngotto, Pissa et
Batalimon (2010-2011).