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INSTITUT SUPERIEUR DE
TECHNOLOGIE D'ANTANANANARIVO
DEPARTEMENT TERTIAIRE
FORMATION OUVERTE ET A DISTANCE EN EXPLOITATION
LOGISTIQUE ET TRANSPORT
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MEMOIRE DE FIN D'ETUDES EN VUE DE L'OBTENTION DU
DIPLOME DE LICENCE PROFESSIONNELLE EN EXPLOITATION LOGISTIQUE ET
TRANSPORT
Conçu et réalisé par :
Ulrich Geraldo TAMBY
Président du jury: Monsieur Patrice
RABEARIVELO
Examinateur: Monsieur Selmer
RANDRIAHERINDRAINY
Encadreur professionnel: Madame Lydie Myriam
MASY
Encadreur pédagogique: Monsieur Hery
RAMAROSON
Année Académique 2011/
2ème Promotion 21 Juin 2012
21 Juin 2012
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INSTITUT SUPERIEUR DE
TECHNOLOGIE D'ANTANANANARIVO
DEPARTEMENT TERTIAIRE
FORMATION OUVERTE ET A DISTANCE EN EXPLOITATION
LOGISTIQUE ET TRANSPORT
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MEMOIRE DE FIN D'ETUDES EN VUE DE L'OBTENTION DU DIPLOME
DE LICENCE PROFESSIONNELLE EN EXPLOITATION LOGISTIQUE ET TRANSPORT
Conçu et réalisé par :
Ulrich Geraldo TAMBY
Président du jury: Monsieur Patrice
RABEARIVELO
Examinateur: Monsieur Selmer
RANDRIAHERINDRAINY
Encadreur professionnel: Madame Lydie Myriam
MASY
III
Encadreur pédagogique: Monsieur Hery
RAMAROSON
Année Académique 2011/
2ème Promotion
iv
i 'L
Je dédicace ce travail à :
V' Dieu pour toute l'inspiration qu'il m'a donnée ;
V' mon regretté père « Ernest TAMBY »,
pour m'avoir appris que seul le travail libère l'homme. Il me disait
souvent : « c'est seulement en travaillant fort et juste que tu
pourras avancer dans ta vie » ;
V' ma mère, « Virginie RASOLOMONA », qui m'a
donné la vie et qui n'a jamais cessé de prier pour moi pour un
lendemain meilleur ;
V' Ainsi qu'à toute ma famille, mon épouse, mes
enfants, mes frères et soeurs pour l'amour que je porte pour eux et que
je porterai toujours.
V
Remerciements
Nous adressons nos sincères remerciements à tous
ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à
l'élaboration du présent document.
En premier lieu, à Dieu pour la vie, la santé et la
grâce qu'il nous a accordées.
En second lieu, à toute notre famille qui nous a
encouragé et soutenu moralement, matériellement et
spirituellement.
Enfin, nous aimerions adresser notre profonde gratitude à
:
V' Monsieur Christian Eddy AVELLIN, Directeur
Général de la S.P.A.T. ;
V' Madame Lydie Myriam MASY, Directrice de la gestion
du domaine portuaire S.P.A.T. ;
V' Monsieur Jami INJONA, Directeur de la Capitainerie
S.P.A.T. ;
V' Monsieur Josoa RAMAMONJISOA, Directeur
Général de l'Institut Supérieur de Technologie
d'Antananarivo ;
V' Madame Louise RAFANOMEZANTSOA et Monsieur Patrice
RABEARIVELO, nos
Coordinateurs pédagogiques qui nous ont encadré
tout au long de la formation ;
V' Monsieur Hery RAMAROSON, notre encadreur
pédagogique ;
V' Tous les enseignants tuteurs qui nous ont fait
preuve de leur dévouement tout au long de la formation ;
V' L'AUF, tout le personnel du Campus de l'AUF et
tous les étudiants de la 2ème promotion de la Formation Ouverte
et A Distance en Exploitation Logistique et Transport,
V' Les membres du jury.
Et pour terminer, nos collègues de travail, pour leur
accueil, leur disponibilité et leur aide précieuse.
Que la grâce du Seigneur soit avec vous !
vi
Avant-propos
Le présent mémoire est élaboré en
vue de l'obtention du diplôme de licence professionnelle en exploitation
logistique et transport qui est délivré, en fin d'étude du
second cycle FOAD ELT de l'Institut Supérieur de Technologie
d'Antananarivo (ISTT), par l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), en
partenariat avec l'Institut Supérieur de Technologie d'Antsiranana.
L'idée conductrice de cette étude est de mettre
en pratique les acquis de la formation, face à un problème
concret rencontré dans une entreprise faisant partie des maillons de la
chaîne de logistique du transport international, dont la S.P.A.T. qui
gère le port de Toamasina en tant qu'autorité portuaire et
concédante, et au sein de laquelle nous avons effectué notre
stage pour une durée de trois mois.
Cette étude a pour ambition de démontrer
l'importance d'une bonne gestion des flux physiques de navires et de
marchandises parallèlement aux flux d'informations y afférentes,
afin d'optimiser le passage portuaire, ce qui aurait pour retombées,
pour les acteurs portuaires privés et publics de :
y' fiabiliser le processus global de l'export et de l'import,
y' adapter les processus administratifs et alléger la
gestion de la documentation sur les marchandises,
y' couvrir à 100% le suivi et la
traçabilité du trafic de marchandises à l'import et
à l'export,
y' assurer l'échange d'informations entre les
différents acteurs du processus, tout en
respectant les exigences de sûreté, de
sécurité et de confidentialité en la matière,
y' et bien entendu pour la S.P.A.T., dans l'objectif ultime,
d'orienter les actions des dirigeants à apporter des innovations dans
les aménagements des infrastructures et dans la gestion des
échanges avec la communauté portuaire.
Il va sans dire que les difficultés n'ont pas
manqué dans la réalisation de cette étude. Elles
concernaient avant tout la disponibilité des cadres pour la tenue des
différents interviews. Cette situation nous a obligée, le plus
souvent, à nous orienter vers des entretiens informels avec des
techniciens et spécialistes à tous les niveaux.
VII
Résumé
Le présent document de travail expose une situation
générale rencontrée dans les ports internationaux, et
particulièrement les problèmes spécifiques
rencontrés par le port de Toamasina dans la gestion de sa logistique,
quotidiennement dans ses activités d'accueil des navires et de prise en
charge des marchandises et en parallèle, de maîtrise des
informations y afférentes.
Il serait intéressant de rappeler au passage que 70
à 80% des marchandises exportées et importées à
Madagascar transitent par le port de Toamasina. Ce qui met naturellement
à l'esprit l'importance de la quantité et du volume de navires et
de marchandises qu'il doit constamment prendre en charge. A cela s'ajoute la
tendance mondiale au gigantisme qui domine la construction navale depuis la fin
des années 80.
Cette situation exige de la part du port de Toamasina, un
professionnalisme à toute épreuve afin de répondre aux
exigences de célérité du passage portuaire. C'est une
obligation du métier qui nécessite d'une part, une parfaite
connaissance de la rotation des navires et des flux de marchandises, et d'autre
part une maîtrise totale des flux d'informations qui s'y rattachent. Ces
deux sujets, largement développés tout au long de cette
étude, tendent à amener le port de Toamasina à organiser,
à aménager, à rationnaliser l'exploitation de ses
infrastructures d'accueil, bref à optimiser l'exploitation de sa
logistique.
Plusieurs solutions et recommandations ont été
proposées à cet effet. Les plus importantes portent sur la mise
en oeuvre de son plan de développement, notamment l'aménagement
de ses infrastructures de base (les quais, terrains et terre-pleins) et par
ailleurs la reprise de son projet de mise en place d'un réseau
informatique intégré, reliant tous les acteurs du passage
portuaire à Toamasina.
Nous sommes convaincus que cette étude aura un impact
bénéfique pour la S.P.A.T., pour l'ensemble de la
communauté portuaire ainsi que pour l'économie Malagasy dans la
mesure où les améliorations préconisées sont
réalistes, concrètes et relèvent d'une mobilisation, qui
doit être effective, des structures de gestion de la logistique
déjà existantes.
Mots clés :
Navire, marchandises, concessionnaire de manutention,
flux physique, flux d'informations, port de Toamasina, logistique,
procédure.
VIII
Abstract
The present document exposes a general situation met in
international ports and particularly the specific problem of the port of
Toamasina in the management of its logistics, daily in its activities of
reception of ships and holding in charge cargoes and in parallel, to control
the information relating to these activities.
It would be interesting to remind that 70 to 80% of the goods
exported and imported to Madagascar pass by the port of Toamasina. That puts
naturally in mind the importance of the quantity and the volume of ships and
goods it must constantly take in charge. We must add to it the construction of
gigantic ships that dominate the world tendency since the end of the years
80.
This situation requires on behalf of the port of Toamasina,
professionalism to all test in order to satisfy the requirements of celerity of
the harbor passage. It is an obligation of the profession that requires on the
one hand, a perfect knowledge of the ships and cargo's flow, and on the other
hand a total control of the flow of information that connects themselves on
it.
These two topics, developed extensively all along this
document propose to bring the port of Toamasina to organize, to arrange its
infrastructures of reception, to optimize the exploitation of its logistics.
Several solutions and recommendations have been proposed to
this effect. The most important carry on the setting in work of its development
plan, notably the planning of its basis infrastructures (the quays, lands and
roadbeds) and otherwise the resumption of its project of setting up of an
integrated computer network, joining all actors of the harbor passage in
Toamasina.
We are convinced that this study will have a beneficial impact
for the S.P.A.T., for the whole harbor community as well as for the Malagasy
economy insofar as the recommended improvements are realistic, concrete and are
a matter for a mobilization that must be efficient, of structures of management
of the logistics already existing.
Key words :
Ship, goods, agent of handling, physical flow, flow of
information, port of Toamasina, logistics, procedure.
Listes des acronymes & abréviations
AIS
ix
Automatic Identification System
APMF Agence Portuaire, Maritime et
Fluviale
ARPA Automatic Radar Pilotting Aid
CCTV Closed Circuit TeleVision
CIS Center for Internet Security
CODAN Carrier Operated Divice AntiNoise
CROSS Centre de Recherche et d'Organisation
du Secours et du Sauvetage
CTPAT Customs Trade Partnership Against
Terrorism
DWT Dead Weight Tonnage
ECS European Communications Satellite
EDGE Enhanced Data-rates for Global
Evolution
EDI Electronic Data Interchange : «
Echange de Données Informatisées »
EVP Equivalent Vingt Pieds
FTP Files Transfer Protocol
GMDSS Global Maritime Distress and Safety
System
GPRS General Packet Radio Service
GPS Global Position System
GRT Gross Rate Tonnage
HAZMAT HAZardous MATerials
HPNR Heure Prévue Non
Respectée
HTML Hyper Text Markup Language
HTTPS Hyper Text Transfer Protocol Secure
ICOM International Concil of Meseums
ICS Internet Connection Sharing
IMPA International Maritime Pilot
Association
X
INMARSAT INternational MARitime SATelite
organization (modèle C ou B)
ISM Code International Safety Management
Code
ISO International Standard Organisation
ISPS Code International Ship's and Port
facility Security Code
ISS Interview Semi Structuré
LOA Length Over All (longueur hors tout)
MF, HF Medium Frequency, High frequency
MICTSL Madagascar International Container
Terminal Service Limited
MMSI Maritime Mobile Service Identity
NAVITEX NAVigational information TEleX
NRT Net Rate Tonnage
OEA Opérateur Economique
Agréé
OMD Organisation Mondiale des Douanes
OMERT Office Malagasy d'Etudes et de
Régulation des Télécommunications
ONU Organisation des Nations Unies
PCS Port Community System
PDF Portable Document Format
PIMD Personnel Information Management
Directorate
PIN Port d'Intérêt National
PTP Société Plateforme Terminal
Pétrolier
S.E.P.T. Société d'Exploitation
du Port de Toamasina
S.M.M.C. Société de Manutention
des Marchandises Conventionnelles
S.P.A.T. Société du Port
à gestion Autonome de Toamasina
SMTP Simple Mail Transfer Protocol
SOFI Système d'Ordinateur pour le Fret
International
SOLAS-74 Security Of Life At Sea de 1974
xi
SSL Secure Sockets Layer
STPS Secure Transfer Protocol System
SYCOSCAN SYstème de COntrôle par
SCANers
TCP/IP Transmission Control Protocol /
Internet Protocol
TEE Tiran d'Eau d'Eté
TIC Technologie de l'Information et de la
Communication
VHF-DSC Very High Frequency Digital Selective
Calling
VTM Vessel Trafic Management
VTM/VTS Vessel Trafic Management/Vessel
Trafic System
VTSM Video Title Set Menu
WAP Wireless Access Protocol
WAP Wireless Application Protocol
X400 Message Handling Protocol 400
XML eXtensible Markup Langage
XII
Glossaire
Accostage
Manoeuvre d'approche finale du navire à l'ouvrage (quai ou
appontement) conçu pour
permettre le stationnement des navires, leur amarrage et la
manutention.
Amarrage
Immobilisation d'un navire au moyen d'aussières
(câbles) à un quai ou une bouée.
Armateur
Personne qui arme un navire en lui fournissant matériel,
vivres, combustibles, équipage et tout ce qui est nécessaire
à la navigation. Il exploite le navire en son nom, qu'il soit ou non
propriétaire.
Arrimage
Opération qui consiste à fixer solidement les
marchandises à bord du navire.
Bâbord
Côté gauche du navire considéré dans
le sens de sa marche normale.
Capitainerie
Service dépendant de l'autorité portuaire et
chargé de coordonner les mouvements des navires dans le port et
d'assurer la police du domaine et de l'exploitation portuaire.
Chargeur
Personne qui expédie de la marchandise sur un navire.
Personne physique ou morale
(propriétaire ou non de la marchandise) qui conclut le
contrat de transport et remet, dans la plupart des cas, la marchandise au
transporteur.
Conteneur
Engin de transport généralement de forme
parallélépipédique, conçu pour faciliter le
transport sans rupture de charge et muni de dispositifs rendant
sa manipulation aisée.
Les conteneurs normalisés mesurent 20, 30 et 40 pieds de
long, soit une capacité respective de 30, 45 et 60 m3.
E.V.P
Équivalent Vingt Pieds, en anglais TEU ou Twenty
Equivalent Unit. Unité de mesure uniformisée permettant de
répertorier les conteneurs selon leur taille et de décrire les
capacités des navires porte-conteneurs ou des terminaux. Un conteneur
IS0 de 20 pieds correspond à 1 EVP.
Hinterland
Arrière-pays commercial d'un port. Cet
arrière-pays peut correspondre à plusieurs pays sans littoral.
Hub portuaire
Plateforme portuaire de groupage/dégroupage de
marchandises, en général conteneurisées.
Lamanage
Opération qui consiste à mettre les amarres d'un
navire sur des bollards ou des ducs d'Albe et inversement.
Ro-Ro (navire)
Navire de charge muni d'une passerelle permettant une
manutention horizontale par roulage ou navire roulier (Roll-on, Roll-off).
Trafic maritime (mesure)
Il s'exprime en tonnes de marchandises chargées pour
les exportations d'un pays ou d'un ensemble de pays, et en tonnes de
marchandises déchargées pour les importations.
XIII
Liste des tableaux
Tableau1 : Identification de la S.P.A.T page13
Tableau 2 : Les postes à quai 17
Tableau 3 : Synthèse des méthodologies
adoptées 29
Tableau 4 : Chronogramme de réalisation de
l'étude 32
Tableau 5 : Statistique du trafic maritime du port de
Toamasina 40
Tableau 6 : Flux d'information à l'import avant
l'arrivée du navire 55
Tableau 7 : Flux d'information à l'import
après la mise à quai du navire 56
Tableau 8 : Flux d'information à l'export avant
l'arrivée du navire 57
Tableau 9 : Flux d'information à l'export
après la mise à quai du navire 58
Liste des figures
Photo n°1 : Situation générale du
port de Toamasina page8
Photo n°2 : Accès nautique 9
Photo n°3 : Plan d'occupation du domaine
portuaire 18
Photo n°4 : Les trois remorqueurs du port de
Toamasina 20
Photo n°5 : Situation actuelle du port de
Toamasina 42
Photo n°6 : Opérations de manutention de
marchandises conventionnelles 46
Photo n°7 : Opérations à quai du
terminal à conteneurs 49
Photo n°8 : Manutention de colis lourd par
S.M.M.C 51
Photo n°9 : Le terminal à conteneurs du
port de Toamasina 53
Photo n°10: Opération de remorquage au port
de Toamasina 66
Photo n°11 : Plan urgent (horizon 2017) 93
Schéma n°1 : La réforme
institutionnelle du port de Toamasina page14
Schéma n°2 : Organisation du port de
Toamasina 23
Schéma n°3 : Déroulement de la
conférence d'exploitation 37
Schéma n°4 : Flux de marchandises 43
Schéma n°5 : Exemple de fonction logistique
82
Illustration n°1 : CCS AP+ le guichet unique
page73
Illustration n°2 : Les systèmes
informatiques interconnectés avec AP+ 74
Illustration n°3 : Couverture fonctionnelle d'AP+
75
xiv
Sommaire
INTRODUCTION 1
I- METHODOLOGIE 7
I-1 ZONE D'ETUDE 7
I-2 JUSTIFICATION DU CHOIX ET CARACTERISTIQUES DE
L'ETUDE 20
I-3 RECAPITULATIF DES METHODES ET DES OUTILS 27
I-4 LIMITES DE LA METHODOLOGIE 31
I-5 CHRONOGRAMME DE REALISATION DE L'ETUDE 32
II- RESULTATS 31
II-1- LES FLUX DE ROTATION DES NAVIRES 33
II-2- LES FLUX RELATIFS A LA MARCHANDISE 42
II-3- LES FLUX D'INFORMATION 54
II-4- ANALYSE SWOT 61
III-DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS 64
III-1 DISCUSSIONS 64
III-2 RECOMMANDATIONS 75
CONCLUSION 89
Références documentaires 97
1
Introduction
L
a mer façonne le destin des nations, détermine
leur économie, inspire leur ambition. Loin d'isoler les hommes, elle a
facilité leur déplacement et multiplié leurs rencontres.
La mer est sans conteste l'élément le plus propice au transport
des biens, des plus précieux aux plus lourds, dans les conditions les
moins onéreuses dans le commerce international.
En tant qu'île, les échanges internationaux faits
à Madagascar s'effectuent par voie maritime ou aérienne. Ces deux
modes sont utilisés selon l'itinéraire où doit passer la
marchandise. Ainsi chaque mode a son propre moyen matériel et ses
avantages spécifiques.
A l'intérieur du pays, plusieurs possibilités de
transport sont offertes dont la voie routière, la voie ferroviaire, la
voie fluviale mais aussi les mêmes voies maritimes et aériennes.
Dans cette chaîne de transport, le passage d'un mode de transport
à l'autre, appelé «transit», nécessite une
infrastructure adaptée et des moyens efficaces dont entre autres, une
organisation au point, une maîtrise de flux physique et une gestion
d'information rôdées afin que la marchandise ne subisse aucune
avarie ni retard. Force est de souligner que ce processus comporte
nécessairement une manipulation de la marchandise qui, elle-même,
est soumise à des contraintes qu'il faut respecter et des aléas
à surpasser.
Le transport maritime représente un enjeu essentiel
pour le pays pour lequel les importations et les exportations passent en
quasi-totalité par les ports du fait que de nombreuses régions
sont peu accessibles par la route. En effet, par leur importance, les ports
constituent des portes d'ouverture vers une croissance économique dans
le contexte d'économie mondialisée actuelle. De fait, la
situation stratégique des ports de Madagascar lui fait
bénéficier des trafics dans l'Océan Indien et lui offre
également des opportunités d'emplois conséquentes pour une
population qui s'accroît rapidement.
Dix-sept (17) ports sont fonctionnels à Madagascar :
Fort-Dauphin, Manakara, Mananjary, Toamasina, Sainte-Marie, Maroantsetra,
Antalaha, Vohémar, Antsiranana, Port Saint-Louis, Nosy Be, Antsohihy,
Mahajanga, Maintirano, Morondava, Morombe, Tuléar. Quatre d'entre-eux
sont classés «Port d'Intérêt National» dont
Antsiranana, Tuléar, Mahajanga et Toamasina. Ces derniers disposent
d'infrastructures portuaires suffisamment
2
adéquates (quai, tirant d'eau, terre-plein, magasin de
stockage), permettant la réalisation des opérations commerciales
de chargement et de déchargement des navires au long cours.
Avec la forte croissance presque exponentielle des
échanges commerciaux avec l'Asie et plus particulièrement avec la
Chine et l'Inde, devenues les principaux "ateliers du monde", d'intenses
trafics maritimes s'effectuent au départ et à destination de
cette région du globe. Bref, une nouvelle "autoroute maritime" s'ouvre
entre cette partie asiatique et le continent africain. Comme les autres
îles de l'Océan Indien, Madagascar se situe aussi bien dans l'axe
de cette autoroute Asie-Afrique que dans celle reliant les pays du golf
(persique, Oman, Aden) de la mer rouge et l'Afrique via le canal de
Mozambique.
En dépit de la multitude des ports existants, la
présente étude se limitera sur le port de Toamasina qui constitue
le thème de notre mémoire. Le choix du port de Toamasina se
justifie par le fait qu'il affiche la meilleure productivité : notamment
près de 80% des frets à destination ou en provenance de
Madagascar y sont effectués1. Favorisé par sa
situation géographique et la modernité de ses conditions de
travail, le port de Toamasina est le premier port de Madagascar.
La formation en Exploitation Logistique et Transport
dispensée par l'IST et l'AUF a pour objectif de former des
professionnels, capables de mettre en oeuvre des méthodes à la
fois souples et rationnelles. En ce sens, l'apprentissage a été
orienté de façon à permettre aux apprenants de situer
leurs actions dans un cadre global et de réguler les flux en
développant un système logistique et des réseaux
d'information performants.
La logistique étant un outil de rentabilité, le
logisticien devra avoir des méthodes de gestion plus centrées sur
des outils de contrôle en temps réel. Professionnel de
l'interfaçage, le logisticien doit non seulement faciliter et coordonner
l'échange entre les acteurs internes de l'entreprise mais aussi
contribuer à résoudre rapidement tout problème avec un
fournisseur ou un client. Plus généralement, il devra savoir
gérer le changement et promouvoir des solutions obtenant
l'adhésion de l'ensemble de ses partenaires.
Compte tenu des conséquences importantes que peuvent
avoir les décisions logistiques sur la qualité des biens et des
services proposés, le logisticien devra avoir une connaissance de la
mercatique. Celle-ci lui servira à cerner les attentes des consommateurs
et à concevoir le meilleur compromis entre efficacité et
qualité dans un contexte concurrentiel. Plus
1
http://www.madagascar-tribune.com/Un-nouveau-site-de-reparation,1785.html
3
particulièrement, les professionnels de la logistique
doivent être compétents dans la maîtrise des outils et des
techniques permettant une gestion optimale des maillons de la chaîne
logistique.
La logistique est devenue, actuellement, un des facteurs
majeurs de la compétitivité des entreprises, tant pour la
maîtrise des coûts que pour celle des niveaux de service.
L'ouverture des marchés, d'abord européens puis mondiaux, le
développement des infrastructures et l'importance de nouvelles
possibilités en matière d'échange de données ont
conduit un nombre croissant d'entreprises à définir leur
activité en termes de flux matériels et informationnels. Elle
doit aussi assurer le pilotage de cet ensemble par son adaptation rapide et
souple à l'évolution des marchés. Elle répond donc
à un double besoin d'organisation/rationalisation et de
gestion/communication, dans le cadre d'un large éventail de techniques
liées à l'exploitation de la chaîne logistique
(entreposage, manutention, production, transport, etc.).
Pour revenir au sujet de notre étude, il faut admettre
que la chaîne du passage portuaire est depuis toujours complexe et exige
l'exercice de nombreux intervenants. La mondialisation des échanges et
le renforcement de la compétition au plan international exigent que
toutes les entreprises qui concourent au fonctionnement des ports s'adaptent au
nouveau contexte économique, caractérisé par davantage
d'échanges de produits finis et semi-finis, l'augmentation de la taille
et la spécialisation des navires et cargaison, et par une intervention
croissante du secteur privé dans l'équipement et l'exploitation
des ports. La mondialisation des économies, la libéralisation des
marchés du transport, l'intégration des fonctions production,
transport, distribution restructurent profondément l'ensemble de la
chaîne des transports maritimes et de la logistique. Ces facteurs
accentuent la concurrence interportuaire qui a pour conséquence la
concentration des entreprises portuaires et de transport. Cette restructuration
des transports maritimes et des ports appelle, d'une part, une capacité
de réaction par rapport aux besoins exprimés sur le
marché, dont l'optimisation du service rendu au client. Elle
nécessite, d'autre part, de nouveaux investissements pour faire face
à la concurrence.
Dans le contexte international actuel où la
compétitivité portuaire règne, la fluidité des
informations et des marchandises dans les chaînes de transport peuvent
faire varier le choix logistique des opérateurs. A cet effet, les ports
commerciaux modernes doivent répondre à quatre impératifs
principaux, à savoir :
4
y' le gigantisme naval : augmentation de la taille des navires
associée à leur spécialisation ;
y' l'aménagement des ports : plan
d'eau, profondeurs, zones de stockage, outillage ;
y' la célérité dans le
déroulement des différentes phases des opérations de
manutention ; y' la gestion des flux par le biais de
l'informatique.
Cela conduit non seulement à une réorganisation
spatiale, mais aussi à une nouvelle organisation fonctionnelle des ports
: la coordination des opérations portuaires à l'échelle
mondiale et le développement de la circulation de l'information et de la
communication. A ce sujet, Th. Baudouin a bien stipulé que : «
ce transport s'interconnecte avec une circulation d'information de plus en
plus essentielle à la marchandisation des richesses, centrées
autour des services »2. Les ports doivent satisfaire
à ces conditions non seulement pour pouvoir répondre aux
exigences actuelles des transports maritimes, mais aussi pour ne pas se voir
marginaliser.
Le port Toamasina est le premier port et l'un des grands ports
commerciaux de Madagascar. Il rencontre des difficultés pour satisfaire
les conditions exigées par les impératifs cités ci-dessus.
C'est la problématique posée tout au long de cette étude.
En d'autres termes, il s'agit de poser la question de savoir : «Comment
organiser la logistique du port de Toamasina ? ».
L'objectif général de notre travail de recherche
est d'optimiser l'exploitation de la logistique du port de Toamasina, en
passant par une analyse et une mise en exergue de ses atouts et de ses
faiblesses, et de proposer une solution rationnelle et adéquate afin de
lui permettre d'une part, de satisfaire aux conditions citées ci-dessus
et d'autre part, de répondre aux exigences actuelles des transporteurs
maritimes.
La finalité de cette recherche serait par
conséquent, non seulement de rationnaliser l'organisation et
l'aménagement des infrastructures de base du port, mais aussi et surtout
de développer un système d'information communautaire qui
permettra aux opérateurs, qu'ils relèvent du secteur public que
du secteur privé, de :
y' bénéficier d'un réseau
de communication permanente; y' fiabiliser le processus global
export et import ;
2 BAUDOUIN, Th, « Les ports,
interfaces entre la mondialisation et les territoires »,
www.aivp.com/program/genes/theme.htm#alemany
, p.1
5
y' gérer les flux physiques, administratifs et
documentaires des marchandises ; y' échanger des messages en toute
sécurité et confidentialité.
Cette approche paraît judicieuse dans la mesure
où il est indéniable que la gestion de l'information est un
facteur clé pour concilier les exigences de la sécurité,
de la sûreté et du commerce.
Conformément à cette approche, la
présente recherche comporte deux objectifs spécifiques :
y' connaître les flux physiques sur la rotation des navires
et sur le trafic de marchandises dans l'exploitation du port ;
y' comprendre les flux d'informations y afférentes.
Les hypothèses de travail qui se rapportent aux deux
objectifs spécifiques et qui sont les bases de la présente
recherche sont les suivantes :
y' Le port de Toamasina possède-t-il suffisamment de
postes à quais spécialisés pour accueillir les
différents types de navires, ainsi que des matériels de
manutention qui pourraient répondre à la vitesse
d'opération en vigueur dans une exploitation moderne?
y' Le port de Toamasina dispose-t-il d'un système de
traitement d'information et de réseau de communication adéquats
reliant les différents acteurs du port à savoir les armateurs,
les manutentionnaires, l'autorité portuaire, la Douane, la Police aux
frontières et la Gendarmerie?
Les résultats attendus de cette étude sont les
suivants :
y' le processus de prise en charge des navires et des
marchandises dans leur aspect physique sera retracé ;
y' le système d'information et de communication pour la
gestion de la rotation des navires et du trafic de marchandises au port de
Toamasina sera traité ;
y' la logistique intégrée appropriée
à la nouvelle stratégie du port de Toamasina sera
analysée.
A ce titre, ce travail sera conduit suivant la démarche
Introduction-Matériels et Méthodes-Résultats-Discussions
(IMMRED). Par conséquent, ce document sera divisé en trois
grandes parties :
6
> La première partie, qui constitue la partie
descriptive, contiendra la présentation de l'entreprise et les approches
méthodologiques mises en oeuvre;
> la deuxième partie, dite partie analytique,
présentera le détail des analyses diagnostiques
réalisées, ainsi que les résultats des recherches
effectuées ;
> enfin la troisième partie constitue l'axe
stratégique des recherches réalisées autour duquel seront
discutés les résultats énoncés dans la
précédente partie, ce aux fins d'apporter les solutions aux
problématiques posées.
7
I - Méthodologie
Cette première partie se propose de présenter
préalablement :
- d'une part, l'objet sur lequel porte la présente
étude : le port de Toamasina,
- et d'autre part, la technique d'approche et de conduite de
l'étude proprement dite. Quatre sujets seront ainsi abordés dans
cette partie :
· Primo, une présentation synoptique de la zone
d'étude,
· Secundo, une justification du choix du thème qui
sera développé dans les pages qui suivent,
· Tertio, un récapitulatif des méthodes et
outils utilisés pour la conduite de l'étude proprement dite,
· Quarto, une synthèse qui définit la limite
de la méthodologie adoptée.
I-1- ZONE D'ETUDE
Ce chapitre sera axé sur la présentation du port
de Toamasina sous son aspect physique. A ce titre, il y est envisagé de
situer son lieu d'implantation et sa position géographique, de retracer
brièvement son historique et cadre institutionnel et de faire
connaître le fonctionnement général de la
Société du Port à gestion Autonome de Toamasina
(S.P.A.T.).
I-1-1- Lieu d'implantation et position géographique
Situé sur la côte Est de Madagascar, entre la
baie d'Ivondro et la longue plage qui ourle la rade et l'Océan Indien,
le premier port de l'île, qu'est le Port de Toamasina, se trouve sur la
côte Est de Madagascar à 18°09 de latitude Sud et de
49°25 de longitude Est. Il couvre une superficie de 63 hectares. Il est
implanté dans la région Atsinanana, à quelques 365 Km de
la Capitale (Antananarivo) à laquelle il est relié par trois
modes de transport dont :
V' une voie ferrée de la ligne TCE (Tananarive Côte
Est) de MADARAIL S.A
V' une route nationale, la RN2
V' une ligne aérienne desservie avec une fréquence
satisfaisante par la Compagnie
8
nationale AIR MADAGASCAR, ainsi que par d'autres compagnies
étrangères.
Ces trois modes d'évacuation permettent le transport
des marchandises vers les grands centres de consommation des hauts plateaux.
Ainsi, c'est le port le plus accessible et le plus proche de la capitale de
Madagascar. Le trafic fluvial par le Canal des Pangalanes assure
également l'écoulement des marchandises vers et depuis les
régions Sud Est de l'île.
Tous ces critères vont vite donner au port de
Toamasina, la prépondérance par rapport aux autres ports de la
côte Est et de Madagascar en général.
SITE NATUREL
Photo n°1 : Situation générale
du port de Toamasina
W
N
E
S
Débouché du Canal des
Pangalanes
Plage ouest
PORT
Pointe Tanio
Récif Hastie
Passe Sud (fermée)
Grand Récif
Grande Passe de l'Est
Source : S.P.A.T
Le site naturel du port de Toamasina est constitué par
une série de récifs coralliens : le Récif Hastie au Sud,
le Grand Récif puis le Petit Récif au milieu à l'Est et
l'île aux Prunes au Nord.
Ces récifs forment la protection naturelle d'une vaste
rade où les eaux sont pratiquement calmes et suffisamment profondes, si
bien que le mouillage et le mouvement des navires sont aisés.
9
Photo n°2 : Accès
nautique
Passe du Nord
Grand Passe de l'Est
Passe du Sud
Source : S.P.A.T
Ce site naturel est particulièrement favorable à la
construction et au développement d'un port commercial.
I-1-2-Historique et cadre institutionnel
Terminologie
Étymologiquement, le mot "port" désigne un abri
naturel ou artificiel aménagé pour recevoir les navires, charger
ou décharger leur cargaison, assurer leur entretien, etc.
Juridiquement, cet abri est un bien, une infrastructure relevant
du domaine public comme les routes, les plages, etc. Étant un bien du
domaine public, le port ne peut devenir, en demeurant ce qu'il est,
propriété privée.
Toutefois, comme toute autre dépendance du domaine public,
le port peut faire l'objet d'un usage ou d'une utilisation par des
particuliers, à condition de respecter sa destination et dans le cadre
des règlements en vigueur.
Ainsi, le port est un objet sur lequel s'exerce le droit d'un
sujet de droit qui est une personne morale, l'Exploitant.
Pour le cas du port de Toamasina, ce sujet de droit, cette
personne morale est la Société du Port à gestion Autonome
de Toamasina, communément appelée S.P.A.T., qui a
10
reçu de l'autorité publique l'autorisation
d'occuper, d'utiliser, d'exploiter ce domaine et cette infrastructure qu'est le
port.
Pour la suite de cette étude, il y a donc lieu de faire
la distinction entre le port de Toamasina en tant que bien public, et la
Société du Port à gestion Autonome de Toamasina
(S.P.A.T.), qui en est l'exploitant.
Les premières installations portuaires
Historiquement, la rade de Toamasina servait
déjà aux embarquements et débarquements relatifs aux
échanges commerciaux avec l'Europe dès 1804 et le port de
Toamasina fut définitivement établi en 1896.
En 1900, le wharf de batelage avait été
construit par Levallois-Perret. Il mesurait 300 mètres de longueur et
était relié par deux voies d'un mètre de largeur avec le
magasin de la Pointe Hastie.
Depuis 1911, le wharf était en ruine et ne servait
pratiquement plus. Ainsi en 1926, le Gouverneur général
arrêta un programme de travaux en plusieurs étapes pour permettre
au port de se doter d'une infrastructure moderne. Cependant, le 3 mars 1927, un
violent cyclone s'abattait sur Toamasina, détruisant toutes les
installations du port.
Après plusieurs études et appels d'offres
réalisés, la construction du port fut accordée au
consortium franco-allemand, la maison Schidt et Flohr, associée à
un groupe formé par la Société des Batignolles et de
Salvador Ottino.
Le 28 mai 1928 eut lieu la réception du phare de
l'île aux Prunes.
La construction du port a commencé en décembre
1929 pour s'achever en gros en 1934. Elle comprenait plusieurs étapes
dont entre autres, l'ouvrage de protection de la Pointe Hastie qui fut
terminé en septembre 1931. Il fut ensuite procédé au
remblaiement des terre-pleins de la pointe Hastie, suivi de
l'édification de la digue de protection de la rade et
complété par divers môles d'accostage.
Le 11 octobre 1933, après divers travaux de
construction, le « MARECHAL JOFFRE » fut le premier navire à
accoster au môle B, permettant pour la première fois aux voyageurs
de débarquer directement à terre.
Le 12 janvier 1934, en présence du Gouverneur
Général Léon CAYLA, le long courrier des messageries
maritimes, le « PORTHOS » inaugura les installations portuaires.
11
L'exploitation du port
De 1901 à 1927, l'exploitation du port a
été l'affaire de sociétés privées
appartenant au secteur des transports maritimes comme la Société
du wharf.
Entre 1927 et 1935 vint un consortium franco-allemand
dénommé "Société Anonyme de Manutention (S.A.M.)",
formé par un groupement des usagers portuaires. L'appellation
évoquerait un "stevedore" dans la mesure où en ces
temps-là, la S.A.M. se borna au travail de manutention sans avoir pris
en charge les marchandises.
En 1943, les chemins de fer, qui étaient alors une
"Régie d'Accostage et de Manutention", prennent en main l'exploitation
du port. C'est en 1954 que fut créée la "Régie Nationale
des Chemins de Fer", qui fut par la suite dénommée "Réseau
National des Chemins de Fer Malagasy (R.N.C.F.M.)", à l'avènement
de l'indépendance de Madagascar.
En 1970, le port fut étatisé et acquiert les
statuts de port autonome, calqués sur les statuts des ports autonomes
français, avec la différence que le port de Tamatave
détient le monopole de l'acconage (manutention et magasinage). Le "Port
Autonome de Tamatave (P.A.T.)" est un établissement public à
caractère industriel et commercial (E.P.I.C.), institué par les
Décrets n°70-386 et n°70-387. Il gère en titre toutes
les installations et tous les équipements portuaires, ainsi que la
main-d'oeuvre nécessaire à l'exécution des
opérations commerciales et à la gestion technique et
financière du port. Le P.A.T. est soumis aux règles de la
comptabilité publique. Sa gestion a été assurée par
des techniciens et cadres américains jusqu'à la fin de
l'année 1973.
En 1974, des cadres nationaux détachés de la
fonction publique ont pris la relève.
En 1976, le port de Toamasina est érigé en
société d'État dite "Société d'Exploitation
du Port de Tamatave (S.E.P.T)" par le Décret n°76-430 du 4
décembre 1976. C'est une société anonyme à gestion
privatisée. Ce changement de régime a surtout été
réalisé en vue d'assouplir la gestion du port et de l'adapter aux
besoins des activités commerciales et industrielles.
A partir de l'année 1985, la situation du port a
été régie par le Décret n°85-282 du 4
septembre 1985, portant refonte des dispositions des statuts de la S.E.P.T. Ce
nouveau texte lui attribue le monopole des activités portuaires. C'est
un établissement public régi par le droit commun des
sociétés anonymes. Son actionnaire majoritaire, et en fait
l'unique, est l'État.
Le 15 avril 1989, la S.E.P.T a adopté une politique
d'ouverture et fut jumelée avec le Port autonome de Nantes
Saint-Nazaire.
12
Au cours de l'année 1996, le Gouvernement malgache
s'est orienté vers une voie économique libérale et a
adopté un programme économique et financier basé sur un
désengagement progressif du secteur public des activités
commerciales. Ce programme a été consigné dans le Document
Cadre de Politique Économique (D.C.P.E), conjointement signé par
le Gouvernement, la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire
International.
En application de cette politique, la Loi n°96-011 du 13
août 1996 portant désengagement de l'État des entreprises
du secteur public a été adoptée par l'Assemblée
Nationale. Ce texte constitue le point de départ de la privatisation des
entreprises publiques à Madagascar.
Pour le cas de la S.E.P.T, société d'État
à part entière, le Décret n°98-914 du 28 octobre
1998, modifiant l'article 3 du Décret n°85-282, prévoit
l'extension de l'objet social sur d'autres activités en dehors de la
manutention des marchandises et de la capitainerie, avec possibilité
pour certaines activités d'être filialisées sur
décision du Conseil d'administration.
Le 5 septembre 2003, le Gouvernement malgache entérina
la politique de désengagement de l'État du secteur productif et
initia une réforme institutionnelle globale du secteur portuaire par la
promulgation de la Loi n°2003-025 (cf. annexe 1) portant statuts des ports
et création de l'Agence Portuaire Maritime et Fluviale (A.P.M.F) en tant
qu'organe d'administration et de régulation du secteur portuaire et
maritime.
Le décret n°2004-699, portant application de la
Loi n°2003-025 du 5 septembre 2003 portant statuts des ports fut
promulgué le 13 juillet 2004.
Conformément à l'article 3 de la Loi
n°2003-025, le Décret n°2004-702 (cf. annexes 2),
publié le 14 juillet 2004 confère au port de Toamasina le statut
de port d'intérêt national à gestion autonome,
délimite sa circonscription, crée la Société du
Port à gestion Autonome de Toamasina (S.P.A.T.) et autorise
l'État à participer à son capital.
Les statuts de la S.P.A.T ont été
approuvés par l'Arrêté n°166/2005 du 31 janvier
2005.
Suivant les dispositions de l'article 4 du Décret
n°2004-702 précité, les tâches d'exploitation
commerciale exercées dans l'enceinte du port de Toamasina sont
attribuées à des sociétés de droit privé au
titre de concessions, permissions et autorisations d'occupation temporaire du
domaine public, délivrées par la S.P.A.T. Cette
«exploitation des ports couvre l'ensemble des activités
à caractère industriel et commercial : manutention, entreposage,
lamanage, pilotage, remorquage et autres services rendus aux usagers du
port".
13
Ainsi, à l'issue d'un appel d'offres international, la
concession de service public du terminal à conteneurs a
été conclue et signée entre la S.P.A.T.et la
société Madagascar International Container Terminal Services
Limited (M.I.C.T.S.L.), le 16 juin 2005.
Le Décret n°2007-867 du 4 octobre 2007 relatif
à la Société de Manutention de Marchandises
Conventionnelles et approuvant ses statuts, entérine les nouvelles
dispositions dictées par la loi sur les statuts des ports et met en
place dès le 1er janvier 2008, le deuxième
concessionnaire de manutention de marchandises du port de Toamasina. Elle
assure la gestion et l'exploitation des marchandises non conteneurisées
dont les véhicules sur roues, les sacheries, certains minerais tels que
le chrome, les métaux etc.
I-1-3-Identification et fonctionnement de la S.P.A.T
Identification de la S.P.A.T
Tableau n°1 : Identification de la
S.P.A.T
Dénomination sociale
|
Société du Port à gestion Autonome de
Toamasina (S.P.A.T.)
|
Capital social
|
Ar 2 800 000 000
|
Forme juridique
|
Société Anonyme
|
Statut
|
Port d'intérêt national à gestion autonome
|
Siège social
|
Enceinte portuaire BP 492 Toamasina 501 MADAGASCAR
|
Fax
|
+261 20 53 329 94/ 335 58
|
E-mail Site web
|
spat@port-toamasina.com;
|
http://www.port-toamasina.com
|
|
Numéro statistique
|
63221.33 2005 0 00544
|
Numéro d'identification fiscale (NIF)
|
40000 49747
|
Registre du commerce et des sociétés (RCS)
|
2005 B 000 29
|
Schéma n°1 : La réforme
institutionnelle du port de Toamasina
Ministère chargé des ports
A.P.M.F.
S.r.A.T. ALICIATE
I CFTUAICE
Exploitation de service public : Exploitation de
service privé :
les concessionnaires les permissionnaires
HOLCIM SAVONNERIE TROPICALE HITA LMMF GALANA
RAF. TERMINAL KRAOMA JOVENNA M/CAR DYNATEC GASYNET Etc.
EX S.E.P.T
S.M.M.C
Concessionnaire de manutention de
m/ses conventionnelles
M.I.C.T.S.L.
Concessionnaire du terminal à conteneurs
P.T.P.
Concessionnaire du trafic de
produits pétroliers
14
Source : Recherche
personnelle
Objet de la S.P.A.T.
Aux termes de l'article 2 de l'Arrêté
n°166/2005 du 31 janvier 2005 relatifs à ses statuts, la S.P.A.T. a
pour objet la gestion du port de Toamasina dans les limites du domaine qui est
mis à sa disposition par l'État. A cet effet, elle assure :
1. Le rôle d'autorité portuaire qui comprend:
- la police portuaire qui couvre la police du domaine portuaire
et la police de l'exploitation portuaire,
15
- la gestion et l'entretien du domaine portuaire, des
infrastructures portuaires et du domaine immobilier du port et notamment la
délivrance des
autorisations d'occupation du domaine public portuaire,
2. le rôle d'autorité concédante pour ce
qui concerne les concessions et permissions prévues par la loi sur les
statuts des ports et ses textes d'application,
3. la surveillance des profondeurs et la réalisation
des travaux de dragage dans les limites du plan d'eau portuaire.
4. la réalisation des travaux d'extension,
d'amélioration, de renouvellement et de reconstruction des installations
situées dans les limites du domaine portuaire ou nécessaires
à son fonctionnement.
Elle a également pour objet :
5. l'entretien, l'exploitation et l'amélioration des
établissements de signalisation maritime des accès au port,
6. toutes opérations commerciales, industrielles,
immobilières, mobilières et financières se rattachant
à son objet et de nature à favoriser le développement des
activités portuaires.
Elle pourra :
7. prendre toutes participations dans toutes
sociétés quelconques à Madagascar, par voie de fusion,
apport, souscription, achat de titre ou de droits sociaux,
8. dans le cadre de la règlementation en vigueur,
créer ou participer à la création et à
l'aménagement de zones industrielles et d'entrepôts
extérieurs à la circonscription portuaire.
Les aspects organisationnels et activités
de la S.P.A.T
Conformément aux dispositions de l'article 15 de la Loi
portuaire, l'exploitation des ports couvre l'ensemble des activités
à caractère industriel et commercial comprenant : la manutention,
l'entreposage, le lamanage, le pilotage, le remorquage et les autres services
rendus aux usagers du port.
Cette exploitation fait l'objet d'autorisations,
délivrées par les ports à gestion autonome à des
sociétés de droit privé, qui peuvent revêtir la
forme de concessions de service public ou de permissions à usage
exclusivement privé.
16
Par ailleurs, conformément aux dispositions de
l'article 32 du décret n°2004-699, «les
sociétés de port à gestion autonome sont autorisées
à percevoir en rémunération des services qu'ils rendent
aux usagers portuaires, des droits et redevances portuaires - droit de port sur
les navires, marchandises et passagers, droits de stationnement, redevances
d'occupation et des redevances au titre des concessions et
permissions».
Ainsi, les services publics d'exploitation portuaire relatifs
au chargement et au déchargement de conteneurs, de marchandises
conventionnelles et de produits pétroliers au port de Toamasina, ont
fait l'objet de conventions de concession comprenant une occupation du domaine
public portuaire, délivrées par la S.P.A.T. conformément
aux dispositions de l'article 50 du décret n°2004-699 et
établies suivant les dispositions de l'Arrêté
n°24207/2004 du 14 décembre 2004 relatif au contrat type applicable
en la matière.
Par ailleurs, diverses personnes morales publiques ou
privées ont été autorisées à mettre en place
et à exploiter un outillage à usage exclusivement privé,
ou destiné à lui permettre d'exercer diverses activités
commerciales et industrielles sur le domaine public portuaire dans le cadre
d'une convention de permissions à usage exclusivement privé.
En respect des stipulations de l'article 3, alinéa
1er du Décret n°2004-703 cité supra, toutes les
permissions à usage exclusivement privé, délivrées
antérieurement par la S.E.P.T. ont été reprises par la
S.P.A.T. conformément aux dispositions de l'Arrêté
n°2708/2005 du 6 avril 2005 relatif au contrat type applicable en la
matière.
Il faut noter toutefois que la S.P.A.T. continue à
assurer des services publics rendus aux navires au sens de l'article 46 du
Décret n°2004-699, tels que le remorquage, le pilotage, le
lamanage, etc.
Dans le cadre de son nouveau statut de port
propriétaire, la S.P.A.T est également chargée de
l'entretien, de l'exploitation et de l'amélioration des
établissements de signalisation maritime balisant les accès ainsi
que des installations portuaires, matériels et équipements mis
à sa disposition par l'État, dont les détails sont fournis
ci-après.
17
Les capacités
d'accueil
Tableau n°2 : Les postes à
quai
POSTES A QUAI
|
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
|
Dénomination
|
Longueur
|
Tirant d'eau
|
5 postes à quai au long cours et au cabotage
national
|
|
|
1 poste à quai spécial porte-conteneurs et RORO
|
C3
|
180 mètres
|
10,50 mètres
|
2 postes à quai pour cargos mixtes
|
|
204 mètres
|
10,00 mètres
|
|
Môle B- quai 4F Môle B- quai 5F
|
190 mètres 41 mètres
|
9,00 mètres 9,00 mètres
|
1 poste à quai spécial vraquier
|
C1
|
165 mètres
|
9,50 mètres
|
1 poste pétrolier
|
Jetée du môle B
|
237mètres
|
13,60 mètres
|
5 postes à quai pour les caboteurs
nationaux
|
|
|
Tableau A
|
TA 2F
|
55 mètres
|
8,40 mètres
|
Môle A Est
|
AE 3F
|
110 mètres
|
7,90 mètres
|
Môle A Ouest (3 postes : Nord, Milieu, Sud)
|
AW 1F
|
205 mètres
|
5,80 à 6,20 mètres
|
Postes à quai pour les bateaux de
bornage
|
|
|
Hangar 6
|
H6
|
96 mètres
|
3,5 mètres
|
Hangar 7
|
H7
|
96 mètres
|
3,5 mètres
|
Les postes de la darse 1B
|
Quai 1B
|
210 mètres
|
3 mètres
|
|
Quai 2B
|
41 mètres
|
3 mètres
|
|
Quai 3B
|
125 mètres
|
3 mètres
|
Les postes de la darse 2B
|
Quai 4B
|
51 mètres
|
3 mètres
|
|
Quai 5B
|
135 mètres
|
3 mètres
|
|
Quai 6B
|
135 mètres
|
3 mètres
|
|
Quai 7B
|
192 mètres
|
3,50 mètres
|
1 plan incliné situé au môle A Est d'une
superficie de 403 m2
|
1 slipway de réparation navale pour les bateaux de bornage
et de pêche, d'une superficie de 4.200 m2.
|
Des voies de chemin de fer d'une longueur totale de 5 800
mètres linéaires.
|
Il faut noter au passage que construit dans les années
60-70, les postes longs courriers ne peuvent recevoir que des navires de tirant
d'eau de 7 à 12 mètres au maximum.
18
Photo n°3 : Plan d'occupation du
domaine portuaire
Source : S.P.A.T
Les capacités de
stockage
En matière de stockage, plus de 20 hectares sont mis
à la disposition de la clientèle dont :
· Hangars et magasins couverts : 27.511 m2.
· Terre-pleins à ferrailles : 11.900 m2
· 2 parcs à voitures dont 4.250 m2
pour les véhicules neufs et 9.740 m2 pour les
véhicules d'occasion.
· Un terminal à conteneurs de 137.000
m2 d'une capacité de stockage journalier de plus de 6.000
EVP.
19
Les espaces occupés par les permissionnaires concernent en
outre :
· Un Silo à céréales en béton
d'une capacité de 25.000 tonnes,
· Un silo à ciment d'une capacité de 25.000
tonnes sur une superficie de 5.580 m2,
· Une unité de stockage d'huile brute d'une
capacité de 2.500m3,
· Une zone d'entreposage de blocs de granite d'une
superficie totale de 1.000 m2,
· Une zone de stockage de chrome destiné à
l'exportation d'une superficie de 8.938 m2,
· Une usine de raffinage d'huile alimentaire et de tanks
à huile alimentaire occupant un terrain de 11.500 m2 et un
hangar de 941 m2,
· Une unité de minoterie installée sur une
superficie de 16.707 m2 de terrains et occupant un magasin de 2 268
m2,
· Un outillage privé pour la pêche
industrielle sur une superficie totale de 3.100 m2 de terre-plein et
945,56 m2 de hangar,
· Des installations et conduites pour le
chargement/déchargement de produits pétroliers sur une superficie
de 10.350 m2 de terre-plein et 3.945 mètres de conduite,
· Une occupation de surface du projet minier Ambatovy sur
1.589,38 m2 d'aire de stockage et 17.373,1 m2 de quai et
de zone d'accostage.
· Une station de distribution de carburants occupant un
terre-plein de 1.060 m2 et 435 m2 de hangar.
· Une installation d'outillage privé pour le scanner
des conteneurs à l'import et à l'export de 5.750
m2.
· Une installation de station marégraphique de 13
m2.
Les matériels navals:
* 1 vedette de lamanage de 300 CV dénommée
"FIHAVANANA" * 1 vedette de pilotage de 960 CV dénommée
"FANANTENANA" * 3 remorqueurs :
o ANTSIKA de 2.350 CV
o VOLAZARA de 2.720 CV x 2
o NOE de 4750 CV
20
Photo n°4 : Les trois remorqueurs du
port de Toamasina
Source : S.P.A.T.
Les matériels de communication
* 1 VHF fixe de marque ICOM
* 1 VHF fixe de marque ALCATEL
* 1 BLU de marque ICOM
* 1 VHF portatif (MOTOROLA GP 339)
* 9 VHF portatifs (MOTOROLA GP 329)
I-2- JUSTIFICATION DU CHOIX ET CARACTERISTIQUES DE
L'ETUDE
Aux termes de l'article 2 de l'Arrêté
n°166/2005 du 31 janvier 2005 relatifs à ses statuts, la S.P.A.T. a
pour objet la gestion du port de Toamasina dans les limites du domaine qui est
mis à sa disposition par l'État.
En fait, elle a pour obligation d'apporter
systématiquement une valeur ajoutée à ses services
portuaires, d'une part au point de vue logistique, donc sur le plan physique
(infrastructures, superstructures, équipements, matériels, etc.)
mais aussi et surtout sur le plan stratégique et gestion
d'informations.
21
C'est dans cette optique qu'a donc été
fixé le choix de l'étude détaillée dans les pages
qui suivent.
I-2-1- Rôles et missions de la S.P.A.T
Dans le cadre des réformes du secteur portuaire, le
Gouvernement malgache a pris la décision de transférer les
opérations commerciales du port de Toamasina à un ou plusieurs
opérateurs privés. Le port dans son ensemble est alors
géré selon le principe du "port propriétaire".
Pratiquement, la S.P.A.T. assume de ce fait trois missions
principales : celle d'Autorité portuaire, celle d'Autorité
concédante et celle de maître d'ouvrage.
En tant qu'autorité portuaire, elle demeure responsable
de la gestion des infrastructures de base et assure les fonctions
régaliennes de maintien de la sécurité du trafic et des
opérations, ainsi que la protection de l'environnement.
En tant qu'autorité concédante, elle garantit un
accueil, une équité de traitement et de service aux entreprises
implantées ou souhaitant s'implanter sur le domaine portuaire en
proposant et en gérant des contrats de concession, de permission et
d'autorisation de mise à disposition de surface et d'équipements
qui la lient à ses clients. Dans ce sens, elle doit assurer les contacts
commerciaux pour le développement de nouvelles activités et
maintenir des contacts formels et informels pour obtenir des informations sur
la perception des clients. Enfin, il lui revient d'assurer les missions de
régulation et de contrôle confiées par l'État.
En tant que maître d'ouvrage, il appartient à la
S.P.A.T. de concevoir et de conduire ses projets d'investissements, d'adapter
le patrimoine que l'État met à sa disposition en fonction de
l'évolution technologique et des pratiques internationales en la
matière, ce de façon continue et d'en optimiser l'entretien et
l'exploitation.
I-2-2- Objectif de la S.P.A.T
De par son nouveau statut, la Société du Port
à Gestion Autonome de Toamasina (S.P.A.T.), exerce le rôle
d'Autorité portuaire en même temps qu'elle assume une mission
commerciale de développement et de valorisation des
ressources portuaires mises à sa disposition par l'État.
Actuellement, la S.P.A.T. s'est fixée comme objectif de
devenir un port d'éclatement dans la zone de l'Océan Indien et
d'Afrique austral en développant ses infrastructures, en
améliorant ses services portuaires, en maîtrisant ses flux
d'informations et en modernisant sa gestion. Pour cela de nouvelles
dispositions ont été prises telles que :
se conformer au Code ISPS, pour permettre au port de garantir
la sûreté et la sécurité dans le cadre de la
réception et du stationnement des navires effectuant des
opérations internationales, tels le cas des navires européens et
surtout américains. En effet, la règlementation internationale en
la matière dicte que les ports qui ne répondent pas aux normes
ISPS ne sont pas habilités à accueillir des navires en provenance
ou à destination des pays qui ont ratifié ce code.
la réalisation de multiples études relatives
à différents projets d'aménagement des infrastructures
ainsi que des superstructures dans le port.
l'élaboration d'un plan directeur de
développement du port de Toamasina fait aussi partie des dispositions
prises pour réaliser cet objectif.
22
I-2-3- Organisation du port de Toamasina
|
|
GasyNet
|
Holcim
|
Savonnerie Tropicale
|
... Galana
|
23
Schéma n°2 : Organisation du
port de Toamasina
MINISTÈRE DES TRANSPORTS
A.P.M.F.
FONCTIONS :
AUTORITE PORTUAIRE / AUTORITE CONCEDANTE / MAITRISE
D'OUVRAGE
DIRECTION DU DEVELOPPEMENT
ET AMENAGEMENT PORTUAIRES
INFORMATIONS ET TECHNOLOGIE
FINANCES - COMPTABILITE
RELATIONS EXTERIEURES
DIRECTION DE LA GESTION DU
DOMAINE
PORTUAIRE
SECURITE
CONSEIL D'ADMINISTRATION
SCCIE1E ~~ ICFT A ~ESTft~~ AIJTCM~ME IE
TCAMASI~A (S.I.A.1.)
DIRECTION GENERALE
DIRECTION DE LA CAPITAINERIE
ADMINISTRATION ET COMMUNICATION
CONTROLE DE GESTION
DIRECTION D'APPUI
JURIDIQUE
Secrétariat particulier
DIRECTION DES RESSOURCES HUMAINES
FONCTION EXPLOITATION
[X S.[.P.T.
Exploitation de service public : Exploitation de
service privé :
M.I.C.T.S.L
Concession terminal à conteneurs
S.M.M.C.
Concession marchandises conventionnelles
P.T.P.
Concession produits pétroliers
les concessionnaires les permissionnaires
Source : Recherche
personnelle
|
24
I-2-4- Démarche de démonstration des
hypothèses
Le développement du transport maritime intercontinental
a suscité le développement des travaux de réflexion sur la
massification du transport, sur la réalisation d'une économie
d'échelle qui consiste à réduire les coûts du
transport grâce à une augmentation du volume de marchandises
transportées. Réputé pour sa modularité, sa
facilité de manipulation, et la sécurisation du fret qu'il offre,
le porte-conteneurs est apparu dans les années 70 et constitue
maintenant le principal mode de transport maritime de fret dans les ports de
commerce.
Depuis l'avènement de la conteneurisation des
marchandises empruntant la voie maritime, la taille des navires n'a
cessé d'augmenter d'année en année. Les navires panamax
d'une capacité de 4000 à 4500 EVP sont apparus à la fin
des années 80. Au début des années 2000, les plus gros
porte-conteneurs embarquaient 8.500 EVP. Depuis l'année 2006, des
navires de 10.000 EVP, dénommés Post-panamax atteignent une
longueur de 350 mètres. La compagnie danoise Maersk a lancé
l'Emma Maersk, le plus grand porte-conteneurs du monde en activité,
d'une capacité de 13.000 EVP et sa capacité maximum est un peu
plus élevée en cas de chargement de conteneurs peu lourds.
Récemment, la compagnie Maersk a annoncé avoir commandé
des navires de 18.000 EVP. Et cette tendance ne se limite pas simplement sur le
transport conteneurisé mais touche tout le secteur du transport maritime
à savoir le vrac liquide et solide, avec des vraquiers dits handysize de
15.000 à 35.000 tpl et handymax de 35.000 à 50.000 tpl d'une
part, et des pétroliers Aframax de 80.000 à 120.000 tpl d'autre
part.
Ainsi, le mot d'ordre universel est la massification du
transport : transporter le maximum de volume en optimisant l'itinéraire
et en minimisant le temps d'escale dans un port.
Mais force est de reconnaître que la taille sans cesse
croissante des navires crée de nombreux problèmes architecturaux
et portuaires.
Pour faire face à cette nouvelle tendance, la S.P.A.T
doit analyser la logistique du port de Toamasina. Il s'agit de voir dans
quelles mesures elle est à même de répondre aux besoins,
voire aux exigences du marché, ce au point de vue physique
(infrastructures et superstructures), et examiner les conditions de gestion de
l'information portuaire aux fins de maîtriser l'exploitation du port par
un meilleur traitement des flux de marchandises et une
célérité de rotation des navires.
Tel est le thème développé tout au long de
cette étude.
25
Cette problématique a fait l'objet de travaux de
recherche dont les résultats ont été analysés et
discutés suivant leur ordre d'importance. A cet effet, les
méthodes et outils d'analyse suivants ont été
utilisés :
V' analyse bibliographique,
V' observation directe,
V' analyse de capitalisation,
V' focus groupe,
V' analyse de l'efficacité et de l'efficience,
V' analyse économique.
Il serait intéressant de préciser que les
méthodes choisies constituent des méthodes communes de
démonstration pour appréhender les deux hypothèses qui
suivent.
Hypothèse n°1 : Le port de
Toamasina possède-t-il suffisamment de postes à quai
spécialisés pour accueillir les différents types de
navires, ainsi que des matériels de manutention performants qui
pourraient répondre à la vitesse d'opération
moderne?
Les principales méthodes qui ont été
appliquées afin d'apporter des éclaircissements sur
l'hypothèse n°1 sont les investigations sur terrain cumulées
à des observations directes. Cette approche a ensuite été
renforcée par une bibliographie en tant que moyen de capitalisation. En
effet, il s'agit de voir sur place les postes attribués à chaque
type de navires et parallèlement, de recouper l'adéquation de ces
postes et superstructures d'accueil par rapport aux types de navires et de
marchandises, à travers les écrits et leurs
éléments caractéristiques.
La revue bibliographique
Elle est basée sur les différents documents
disponibles à la Capitainerie du port ainsi que d'autres revues
spécifiques tel que le Portécho, qui renseignent sur les
différentes caractéristiques, les critères d'attribution
ainsi que les capacités d'accueil des infrastructures portuaires.
Observations directes sur terrain
Les observations directes sur terrain ont été
menées dans le but de confronter les renseignements collectés
dans les différentes bibliographies par rapport à la
réalité.
26
Méthodologie de
capitalisation
Cette hypothèse n°1 a aussi été
examinée en ayant eu recours à la méthodologie de
capitalisation. La capitalisation est une méthode d'analyse des
expériences effectuées. Elle a été le fil directeur
pour le cheminement de l'étude. Cette capitalisation est apparue
importante pour tirer des conclusions à partir des activités
réalisées, des succès comme des échecs; d'en
définir les acquis et de susciter des questions ouvertes afin de
déceler des pistes pour le futur. En effet, la finalité de la
recherche menée est de savoir la priorisation à fixer sur
l'aménagement du port.
Hypothèse n°2 : Le port de
Toamasina dispose-t-il d'un système performant d'échange de
données informatisées avec ses concessionnaires de manutention et
les différents acteurs du port à savoir les armateurs, la Douane,
la Police aux frontières et la Gendarmerie?
Pour appréhender cette hypothèse n°2, le
focus groupe, le webiographie et la capitalisation ont été les
principales méthodes appliquées sans oublier l'analyse de
l'efficacité et de l'efficience économique.
Rencontres en focus groupes
Des rencontres avec les acteurs du port ont été
réalisées. Il s'agit d'enquêtes qualitatives menées
à travers des focus groupes, en utilisant des guides d'entretien
d'interview semi-structuré (ISS) qui ont été
élaborés en fonction des objectifs fixés.
Webiographie
Consultation des différents sites maritimes sur le TIC
et l'EDI. Il s'agit de savoir les différents systèmes
d'information et de communication ainsi que d'échange de données
informatisées à travers les progiciels utilisés dans
d'autres ports modernes.
Méthodologie de
Capitalisation
Cette hypothèse n°2 a aussi été
développée en ayant eu recours à la méthodologie de
capitalisation ; la capitalisation étant une méthode d'analyse
des expériences vécues. Elle a été le fil directeur
pour le cheminement de l'étude. Cette capitalisation est apparue
importante pour tirer des conclusions à partir des activités
réalisées, des succès comme des échecs. Elle a
également permis d'en cerner les acquis et de susciter des questions
ouvertes ainsi que de déceler des pistes pour une nouvelle orientation
dans le futur. En effet, la finalité de la recherche menée est de
démontrer l'importance de l'utilisation des systèmes EDI par
l'ensemble des acteurs portuaires.
27
Analyse de l'efficacité et de
l'efficience
Pour analyser les facteurs reconnus comme pouvant stimuler le
système, ou précisément qui pourront éclairer et
améliorer la participation des acteurs du port dans l'implantation du
système EDI dans les différents secteurs d'activités, une
analyse de l'efficacité et de l'efficience a été utile
à réaliser. L'efficacité d'un facteur signifie que
celui-ci a permis d'atteindre les objectifs prévus dans l'action,
c'est-à-dire dans quelle mesure les acteurs du port et surtout la
S.P.A.T ont effectivement tiré profit des produits ou des services de
l'action. Tandis que l'efficience d'un facteur consiste à
déterminer si les avantages obtenus par rapport aux objectifs à
atteindre ont dépassé les coûts engagés. En quelque
sorte, il s'agit de poser la question de savoir si les résultats de la
stratégie adoptée ou de la politique suivie sont à la
hauteur des sommes dépensées. L'analyse de l'efficience
découle de l'analyse économique.
Analyse économique de la mise en place de
système EDI au sein de la S.P.A.T
Cette analyse économique permet de comparer tous les
avantages obtenus par rapport à tous les coûts engagés sans
pour autant exiger l'examen d'autres options. La question à
résoudre dans cette analyse est de savoir si la mise en place d'un EDI
à la S.P.A.T. avec les acteurs du port est avantageuse ? Il s'agit donc
de mesurer les retombées et les avantages économiques et ensuite
de les comparer avec les coûts engagés dans la mise en place de ce
système.
I-3- RECAPITULATIF DES METHODES ET DES OUTILS
La conception et l'élaboration de cette recherche ont
requis à la fois une bonne organisation et une bonne gestion de
temps.
I-3-1- Planning de travail adopté pendant le
stage
Pour l'élaboration de ce document, un planning de travail
rigoureux a été adopté.
Il s'agissait tout d'abord, d'établir la liste des
points à étudier conformément au thème, puis de
collecter les informations sur les revues webiographie, bibliographique et sur
la capitalisation. Ensuite, les investigations sur le terrain au sein
même de la société ont été
réalisées. Enfin, l'analyse des informations et des
données recueillies a été effectuée en vue de la
rédaction proprement dite suivant le Plan IMMRED.
I-3-2- Méthodes appliquées pour
l'élaboration de la recherche
Afin de concrétiser cette recherche, différents
types de méthodes ont été adoptés, à savoir
l'élaboration de questionnaires, l'observation, la prise de notes, les
recherches
28
documentaires, les recherches webiographique et
bibliographique ainsi que les interviews. La mise en oeuvre de ces
méthodes s'est déroulée comme suit :
· L'élaboration des questionnaires a permis
d'obtenir rapidement de vastes quantités de renseignements concernant
les problèmes des armateurs auprès du port.
· L'observation a semblé indispensable pour
comprendre la procédure de réception des navires et des
marchandises conteneurisées ou conventionnelles au port. Cette
observation s'est déroulée tout au long de l'escale depuis
l'annonce de l'arrivée des navires jusqu'à leur départ,
ainsi que dans le cadre de la manipulation de leurs cargaisons.
· Les recherches webiographiques et bibliographiques ont
été fondamentales dans l'élaboration de ce document. En
effet, elles ont permis d'une part, de prendre connaissance de l'innovation en
logistique et en entreprise pour pouvoir mieux cadrer l'étude. D'autre
part, celles-ci étaient indispensables dans la détermination des
méthodes et outils d'analyse nécessaires à
l'identification des différents problèmes auxquels est
confronté le port.
· Les interviews des cadres dirigeants et responsables
portuaires (S.P.A.T, S.M.M.C, M.I.C.T.S.L) par le biais de questions semi
structurées ont apporté plus de précisions et
d'éclaircissements sur des sujets délicats.
Un tableau de synthèse des méthodologies ainsi
appliquées est fourni à la page suivante.
29
I-3-3- Le tableau de synthèse des méthodes
adoptées pour la réalisation de l'étude
Tableau n°3 : Tableau de synthèse des
méthodologies adoptées
Etape 1
|
Activités réalisées
|
Outils méthodologiques
utilisés
|
Elaboration du concept de recherche
|
- Revue bibliographique sur la thématique traitée
et sur
les méthodologies adoptées par d'autres auteurs
sur le sujet.
- Navigation sur internet
|
- Analyse bibliographique qui donne le fil directeur
des réflexions sur la thématique traitée
- Canevas de protocole de recherche suivant la logique :
contexte - réalité contradictoire - problématique -
questions de recherche - objectifs globaux - objectifs spécifiques -
hypothèses de travail - méthode de démonstration -
résultats attendus.
|
Résultats Obtenus : Protocole de recherche
élaboré; éléments de connaissances
préliminaires sur la thématique traitée.
|
Etape 2
|
Activités réalisées
|
Outils méthodologiques
utilisés
|
Revue bibliographique et capitalisation
|
- Recherche de documents sur la thématique traitée
dans
les bibliothèques et dans les sites web de plusieurs
institutions oeuvrant dans le domaine de la logistique du transport maritime et
des ports.
|
- Analyse bibliographique qui donne le fil directeur
des réflexions sur la thématique
traitée.
- Méthode de capitalisation des acquis
|
Résultats Obtenus : Les éléments
qui contribuent à l'atteinte des résultats sur les
hypothèses n°1 et n°2 ; contribution des différents
acteurs sur la capitalisation des acquis.
|
Etape 3
|
Activités réalisées
|
Outils méthodologiques
utilisés
|
Investigations sur le terrain
|
- Elaboration des guides d'interview
- Informations sur la prise de contact au niveau des acteurs -
Rencontres et échanges avec divers acteurs portuaires
|
- Canevas d'observations directes - Guide ISS
|
Résultats Obtenus : Les éléments de
connaissance qui contribuent à l'atteinte des résultats des
hypothèses n°1 et n°2
|
30
Etape 4
|
Activités réalisées
|
Outils méthodologiques
utilisés
|
Analyse des informations obtenues et discussions
|
- Saisie et mise en forme des informations recueillies
- Revue bibliographique et webiographie pour comparer et pour
analyser les résultats obtenus
- Suivi des échanges avec les acteurs et les cadres du
port
|
- Méthode d'analyse systémique : analyse de
sensitivité
- Méthode d'analyse de l'efficacité et de
l'efficience - Analyse de la mise en place de système EDI et sur la
priorisation des constructions d'infrastructures dans
le port de Toamasina
|
Résultats Obtenus : Les éléments
d'analyse qui contribuent à l'atteinte des résultats n°1 et
n°2 : « Des matrices d'analyse élaborées à
partir des éléments clés déterminant
l'efficacité, l'opportunité, les menaces et faiblesses».
|
Etape 5
|
Activités réalisées
|
Outils méthodologiques
utilisés
|
Phase rédactionnelle
|
- Rédaction du mémoire
- Lecture par l'encadreur
- Amélioration par d'autres analyses.
|
- Outils de traitement de texte
- Logique de rédaction IMMRED
- Supports de cours pour la rédaction.
|
Résultats Obtenus : Mémoire de Licence
Professionnelle en Exploitation Logistique et du Transport
|
31
I-4- LIMITES DE LA METHODOLOGIE
Comme tout travail analytique, cette recherche a connu dans
son déroulement, des contraintes mais aussi des avantages.
I-4-1- Limites de la recherche
Suivant les experts ou les institutions, il existe de
nombreuses définitions de la logistique mais leur point commun est de
définir la logistique comme l'ensemble des opérations qui
permettent de mettre à disposition, la bonne quantité de produits
au bon moment et à moindre coût là où une demande
existe.
A partir de cette définition, cette recherche s'est
penchée à déterminer les flux physiques et les traitements
d'informations sur les marchandises et les navires et s'est posée comme
limite l'analyse économique, c'est-à-dire de comparer tous les
avantages obtenus par rapport à tous les coûts engagés sans
pour autant exiger l'examen d'autres options.
I-4-2- Difficultés rencontrées
Les difficultés rencontrées sont
essentiellement:
o l'obtention de rendez-vous avec les personnes
ciblées;
o l'inaccessibilité de certaines informations comme
celles liées au système d'échange de données
informatisées;
o la tenue de la période de stage qui a
coïncidé avec le passage de cyclone dans la localité, ce qui
avait empêché la possibilité de connexion à Internet
ainsi que le fait de subir de fréquentes coupures
d'électricité ;
o l'empiètement de la période de stage avec la
préparation de la soutenance du projet tutoré a quelque peu
perturbé son déroulement.
I-4-3- Opportunité de la recherche
Cette recherche a été l'occasion d'un
enrichissement personnel pour :
o se familiariser davantage avec les différents
responsables et acteurs au port de Toamasina ;
o mettre en pratique les connaissances théoriques
acquises durant l'année d'étude à l'ISTT, notamment sur
les systèmes de communication et la logistique;
o
32
enrichir les connaissances auprès des différents
acteurs (armateur, manutentionnaire, chargeur, importateur, etc.)
impliqués.
o de façon générale, cette étude
a permis de renforcer les capacités professionnelles en matière
de diagnostic d'un milieu. En dépit des difficultés et des
limites qu'a connues l'étude, elle s'est néanmoins bien
déroulée.
I-5- CHRONOGRAMME DE REALISATION DE L'ETUDE
Le chronogramme de réalisation de l'étude est
présenté dans le tableau suivant. Tableau n°4
: Tableau de chronogramme de réalisation de
l'étude
Phase
|
15 janvier au
31/01/2011
|
01 février au
29/02/2012
|
01 mars au
31/03/2012
|
01 au
14/04/2012
|
Elaboration de concept de recherche
|
|
|
|
|
|
Revue webiographique et capitalisation
|
|
|
|
|
|
Investigation sur terrain
|
|
|
|
|
|
|
Analyse de l'information
|
|
|
|
|
|
|
|
Phase rédactionnelle
|
|
|
|
|
|
Aux termes de cette première partie qui s'est
consacrée à faire connaître les
généralités sur le port de Toamasina et à
présenter les différents outils et méthodes
appliqués pour cette recherche, la suite de l'étude sera
orientée vers le diagnostic et l'analyse des flux relatifs aux navires
et aux marchandises qui transitent par le port de Toamasina.
33
II - Résultats
Le port de Toamasina est un port propriétaire,
autorité concédante de multiples services pour lequel les
opérations d'acconage (manutention et stockage) des marchandises
conteneurisées d'une part et des marchandises conventionnelles d'autre
part, sont respectivement concédées à deux
sociétés privées à savoir M.I.C.T.S.L et
S.M.M.C.
En revanche, la gestion nautique des navires qui entrent ou
sortent de la circonscription portuaire relève de la fonction
d'autorité portuaire de la S.P.A.T, plus exactement sous la direction de
la Capitainerie du port.
A ce propos, cette partie de l'étude s'efforcera de
faire savoir comment la S.P.A.T. gère la rotation des navires et
organise, avec ses concessionnaires de manutention, les opérations
d'exploitation portuaire relatives aux marchandises au port. Il s'agit plus
précisément de comprendre d'abord les flux physiques puis les
flux d'informations à gérer respectivement par l'autorité
portuaire et par les concessionnaires de manutention dans le cadre des
opérations portuaires à l'import et à l'export.
Dans cette deuxième partie, quatre sujets seront de ce
fait abordés:
· Primo, une présentation des flux sur la rotation
des navires,
· Secundo, une présentation des flux relatifs aux
marchandises durant leur passage portuaire,
· Tertio, une présentation synoptique des flux
d'informations navire/marchandises, à l'import et à l'export,
· Et à titre de synthèse, une analyse SWOT
qui permettra de reprendre de façon synoptique l'étude
combinée, de l'organisation, des forces et des faiblesses de
l'exploitation de la logistique du port de Toamasina, ainsi que des
opportunités et les menaces de son environnement, ce afin d'aider
à la définition de sa stratégie de
développement.
II-1- LES FLUX SUR LA ROTATION DES NAVIRES
Ce chapitre sera axé sur la présentation des
procédures d'entrée et de sortie des navires au port de
Toamasina, sur les règles de priorité appliquées ainsi que
sur l'organisation au sein
34
de la Capitainerie. A ce titre, il y sera traité les
différentes étapes de l'escale du navire dont l'annonce de
l'arrivée du navire, la mise à quai du navire, le séjour
à quai jusqu'à sa sortie.
II-1-1- Les procédures d'entrée et de sortie
des navires
Le règlement général de la police de
l'exploitation dans les ports Malagasy a été diffusé par
l'Agence Portuaire Maritime et Fluviale (A.P.M.F) suivant la décision
n°002/APMF/CA/2006.
Les procédures spécifiques d'entrée et de
sortie de navires en vigueur au port de Toamasina concernent deux
catégories dont celles pour le cabotage, le bornage et celles pour les
navires au long cours.
Pour les besoins de la présente étude, les
procédures relatives aux navires au long cours sont
détaillées ci-après.
A l'entrée du navire:
Les armateurs ou consignataires doivent adresser à la
Capitainerie un « avis d'arrivée », 7 jours
avant l'arrivée du navire et au plus tard 72 heures avant
l'arrivée du navire, indiquant :
y' Le nom du navire, son tonnage de port en lourd (tpl), sa
longueur, sa largeur et son tirant d'eau maximum à l'arrivée,
y' Les coordonnées de l'armateur ou de son
représentant,
y' La provenance du navire,
y' La prévision de date et heure d'arrivée sur
rade,
y' La prévision de durée d'escale,
y' Une indication sur le prochain port de destination,
y' Une indication sur la nature et le tonnage des marchandises
à débarquer ou à embarquer, avec mention
particulière pour les marchandises dangereuses.
Une copie dudit "avis d'arrivée" est jointe à
l'annexe 3 du présent document.
Cet «avis d'arrivée», doit être
confirmé par une « demande d'entrée », dont une copie
est présentée à l'annexe 4 ci-après. Le
délai de présentation de la demande d'entrée est
fixée à 72 heures à l'avance au minimum et au plus tard
à 24 heures du départ du navire du port précédent
lorsque celui-ci situé à moins de 24 heures de route.
35
Par ailleurs, certains autres documents doivent être
remis à la Capitainerie, 48 heures avant l'arrivée du navire
à savoir :
y' Pre-arrival notification of security and safety (cf. annexes
5),
y' Ship to shore Master/ pilot exchange (cf. annexes 6),
y' Advance notification for the discharge and transit of packed
or solid bulk dangerous cargoes (cf. annexes 7),
y' Crew list.
A la sortie du navire :
y' Les armateurs doivent faire parvenir à la
Capitainerie du port "un avis de sortie" au moins 24 heures avant le
départ du navire suivant l'exemplaire présenté à
l'annexe 8 ci-après; et cet "avis de sortie" doit être
confirmé par "une demande de sortie" au moins 4 heures avant
l'appareillage, ce suivant la forme présentée à l'annexe 9
du présent document.
y' Simultanément, les armateurs doivent adresser une
demande de port clearance à l'agence de l'A.P.M.F. de Toamasina.
II-1-2- Les règles de priorité des
navires
Les navires sont inscrits par les officiers de port à
tour de rôle par ordre de leur arrivée sur rade. Sauf
priorité fixée dans les conditions indiquées
ci-après, les opérations d'accostage des navires s'effectuent en
respectant ce tour de rôle.
Une décision de l'A.P.M.F fixe les règles
générales de priorité s'appliquant dans tous les ports.
Une décision de l'organe délibérant de l'autorité
portuaire fixe les règles particulières de priorité
s'appliquant dans le port ; elle pourra distinguer la priorité relative
et la priorité absolue.
Règle de priorité relative :
Les règles sont en général
définies par la spécificité du navire par rapport au poste
à quai, et plus encore en fonction des arrivées durant la
période d'un « shift ». Le navire bénéficiaire
est vu en tête de liste des navires en attente.
Dans la pratique, la Capitainerie du port de Toamasina
applique la règle du "fixe berthing windows" qui consiste à
gérer un programme d'accostage basé sur la fixation
36
concertée d'une périodicité (semaine,
quinzaine, mois), d'un choix de jour et d'heure d'accostage par navire et par
armateur.
Cette règle concerne uniquement les navires au long
cours, notamment les porte-conteneurs et s'applique spécialement sur le
quai C3
Règle de priorité absolue :
Les navires suivants jouissent d'une priorité absolue
sur les terminaux du port de Toamasina :
y' Les navires militaires ou marchands
réquisitionnés par le gouvernement malagasy, pour effectuer des
opérations spécifiques.
y' Les navires réquisitionnés par le
gouvernement dont les opérations présentent un caractère
d'urgence pour l'économie, et plus spécialement, le
ravitaillement du pays.
Les navires bénéficiant d'une priorité
absolue peuvent demander leur mise à quai au prix de déplacement
d'un autre navire qui s'y trouve déjà. Dans ce cas, les
coûts de déhalage sont à la charge du navire prioritaire
sauf pour les navires militaires.
II-1-3- L'organisation de la Capitainerie
La gestion de la rotation des navires dans un port
nécessite une organisation minutieuse de toutes les interventions sur le
navire, conformément à la règlementation en vigueur :
avant son arrivée, durant l'escale, avant le départ du navire et
au moment du départ du navire.
A. AVANT L'ARRIVEE DU NAVIRE :
Après l'annonce par les armateurs ou les consignataires
de l'arrivée de leur navire par un « avis d'arrivée »,
le service trafic portuaire, rattaché à la Capitainerie du port
enregistre le nom du navire dans le registre des prévisions de
touchées de navires
Une fois confirmé pendant la conférence
journalière d'exploitation organisée par la Capitainerie du port
et par la remise d'une « demande d'entrée », le navire est
enregistré dans la liste des prévisions d'arrivée avec la
date prévue d'arrivée (ETA = Estimate Time Arrival) et le poste
à quai. En effet, c'est pendant la conférence journalière
que les particularités des navires attendus sont discutées,
notamment la longueur hors tout (L.O.A), le tirant d'eau à
l'arrivée, la nature de la cargaison, ce aux fins de déterminer
le poste à quai où affecter le navire et éventuellement la
règle de priorité à appliquer.
La conférence journalière d'exploitation est une
plateforme d'échange de l'Autorité portuaire avec ses
concessionnaires de manutention et avec l'ensemble des usagers portuaires. Elle
est tenue dans les locaux de la S.P.A.T. et est conduite par la Capitainerie du
port. Elle a lieu tous les jours ouvrables à 15h30, excepté le
vendredi et à la veille des jours fériés où elle a
lieu à 15 heures. C'est pendant la conférence journalière
que sont discutées toutes les questions relatives à
l'exploitation portuaire dont entre autres l'affectation des postes à
quai, les règles de priorité à appliquer, l'organisation
des opérations de manutention par les concessionnaires respectifs, etc.
C'est également lors de la conférence journalière que les
usagers du port passent les commandes de matériels et de main-d'oeuvre
nécessaires pour les interventions des concessionnaires de manutention
dans le cadre de la prise en charge des marchandises.
Les principaux participants à la conférence
d'exploitation sont:
y' La Capitainerie du port, représentée par les
pilotes ou par le Capitaine de port en personne, qui siège en tant que
président de séance,
y' Les usagers portuaires constitués par les
représentants du navire, en l'occurrence les armateurs et les
consignataires d'une part et par les représentants de la marchandise
dont les chargeurs et les importateurs,
y' Les représentants des sociétés des
concessionnaires de manutention à savoir M.I.C.T.S.L pour les
conteneurs, S.M.M.C pour les marchandises conventionnelles et P.T.P. pour les
produits pétroliers.
Schéma n°3 :
Déroulement de la conférence d'exploitation
CONFERENCE D'EXPLOITATION
Navires opérationnels
Annonce de l'arrivée du navire
Passation de commande
État d'avancement des
|
|
|
|
|
|
|
opérations en cours
|
|
Confirma-
|
Report de
|
|
Commande
|
|
Annulation
|
|
|
|
|
tion de la
|
la date
|
|
d'équipe et de
|
|
de
|
|
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Finition
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Exposé des
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date
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d'arrivée
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matériels de
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commande
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chantier en cours
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incidents d'opération
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d'arrivée du navire
|
du navire
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manutention
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Programmation du départ du navire
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Problème lié au navire
|
Problème lié au
conces- sionnaire de manutention
|
Source : Recherche
personnelle
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37
Rétablir la situation
38
Ce schéma représente les sujets
généralement discutés pendant la conférence
d'exploitation. En ce sens, la conférence se déroule en trois
parties :
V' Partie 1. Les navires
opérationnels
La première partie de la conférence
d'exploitation est généralement consacrée à la
discussion sur les navires en cours d'opération : les quais
occupés et les concessionnaires de manutention intervenant sur ces
navires. C'est également le moment où les manutentionnaires
exposent les problèmes rencontrés, qu'ils soient liés au
navire qu'aux matériels ou équipes de manutention. C'est donc
à cette occasion que les arrêts de travail sont expliqués
afin d'en trouver des solutions concertées :
o Si le problème résulte d'un fait naturel
irrémédiable, cela relève du cas de force majeure auquel
nul n'est tenu;
o Si le problème provient du navire, la
responsabilité de l'armateur ou du consignataire est engagée et
il devra remédier au problème dans les meilleurs délais
sous peine de pénalité;
o Si le problème concerne la manutention,
l'autorité portuaire est en mesure d'enjoindre le concessionnaire de
manutention de remédier au problème. Le cas
échéant, le représentant du navire a toujours la
possibilité de recourir en contentieux contre le défaillant pour
supporter les excédents de frais (surestaries) liés à la
prolongation du séjour du navire.
V' Partie 2. Annonce de
l'arrivée du navire
La deuxième partie de la conférence porte sur
les prévisions de touchées de navire : le consignataire annonce
l'arrivée d'un navire et communique la date estimative d'arrivée,
ou informe l'assistance des changements de date des navires annoncés
précédemment ou encore annule l'arrivée de certains
navires.
V' Partie 3.
Passation de commande
Qu'il s'agisse des navires entrants que pour ceux
déjà à quai, la passation des commandes de travail est
faite par les usagers dans la troisième partie de la conférence.
La passation de commande est fonction du type de navire, du nombre de cales
à opérer et du temps d'escale estimé. Pour la manipulation
de marchandise, les commandes sont adressées aux concessionnaires de
manutention et portent communément sur le premier et le deuxième
shift; les commandes portant sur le troisième shift étant
payantes. Parallèlement, la commande peut s'adresser à la
Capitainerie lorsqu'il s'agit de déhaler ou de shifter un navire.
B. 39
ACCUEIL DU NAVIRE
Au jour J d'arrivée du navire, 4 heures avant l'E.T.A,
la tour de contrôle du port via la vigie doit recevoir la confirmation du
bord pour l'arrivée du navire et attendre les instructions du pilote de
service.
A partir de cet instant, c'est le pilote de service qui
dirige l'opération. Il donne toutes les instructions à
transmettre au navire via la vigie qui joue le rôle d'interface entre le
navire et le pilote du port.
Dès que la vigie aperçoit le navire attendu sur
rade, elle informe de nouveau le pilote en service qui peut alors entrer en
contact avec le bord pour les instructions que doivent suivre le capitaine du
navire.
Dès cet instant, le pilote de service mobilise les
remorqueurs, les lamaneurs, la pilotine pour la manoeuvre d'entrée.
Dès que le navire est à son poste, le pilote
fait signer une fiche de prestation « statement of port operation »
(cf. annexe 10) par le capitaine du navire ou par le consignataire.
Ensuite, l'équipe d'arraisonnement composée de
la police aux frontières, de la Douane et du Service de santé
accède à bord du navire pour la visite systématique.
Durant le séjour du navire à quai, la
Capitainerie offre des services et assiste le navire suivant ses besoins tels
que le ravitaillement en eau douce, la veille de sécurité,
etc.
C. AVANT LE DEPART DU NAVIRE :
Après avoir collecté des informations
précises sur la confirmation de départ du navire, la vigie avise
le pilote de service sur l'heure estimative de départ (E.T.D ou Estimate
Time Departure) du navire.
Si le navire obtient son autorisation « port clearance
» délivrée par l'A.P.M.F c'est-à-dire qu'il n'y a pas
de saisie judiciaire contre lui, le pilote de service peut monter à bord
et donner toutes les instructions pour les manoeuvres de sortie en mobilisant
les lamaneurs, les remorqueurs, la pilotine.
Au même titre que lors des formalités d'accueil
du navire, le pilote de service fait signer la fiche de prestation avant de
débarquer du navire en partance.
40
II-1-4- Les statistiques sur le trafic maritime du port de
Toamasina
Tableau n°5 : Statistique sur le trafic
maritime du port de Toamasina
|
Année 2007
|
Année 2008
|
Année 2009
|
Année 2010
|
Année 2011
|
TOUCHEES DE NAVIRES (Nombre)
|
Long cours
|
350
|
431
|
392
|
394
|
391
|
Caboteurs
|
75
|
45
|
28
|
14
|
11
|
Pétroliers
|
55
|
47
|
53
|
47
|
47
|
Divers
|
12
|
19
|
25
|
21
|
10
|
Bornage et Pêche
|
973
|
928
|
838
|
993
|
1174
|
TOTAL
|
1465
|
1470
|
1336
|
1469
|
1633
|
TRAFIC DE CONTENEURS (EVP)
|
Conteneurs pleins
|
77641
|
93123
|
82980
|
84299
|
93839
|
Conteneurs vides
|
34816
|
50208
|
49300
|
56794
|
52385
|
TOTAL
|
112457
|
143331
|
132280
|
141093
|
146224
|
TRAFIC DES MARCHANDISES CONVENTIONNELLES (Tonnes)
|
Long cours
|
287880
|
377980
|
184640
|
67600
|
108980
|
Caboteurs
|
23210
|
24850
|
18400
|
12050
|
14220
|
Total débarquement
|
311090
|
402830
|
203040
|
79650
|
123200
|
Long cours
|
149230
|
88500
|
89960
|
148630
|
48710
|
Caboteurs
|
38580
|
43720
|
26630
|
18370
|
14410
|
Total embarquemen
|
187810
|
132220
|
116590
|
167000
|
63120
|
TOTAL
|
498900
|
535050
|
319630
|
246650
|
186320
|
TRAFIC DES HYDROCARBURES (Tonnes)
|
Débarquement
|
451444
|
486198
|
486808
|
501413
|
574840
|
Embarquement
|
170479
|
145632
|
129486
|
180092
|
183830
|
TOTAL
|
621923
|
631830
|
616294
|
681505
|
758670
|
Source : Contrôle de
gestion S.P.A.T
Sur la base des données statistiques
présentées ci-dessus, il est constaté que les bateaux de
bornage et de pêche représentent un volume important parmi les
navires faisant escale au port de Toamasina. Il s'agit de petites navigations
côtières qui assurent le ravitaillement, en produits de
première nécessité et en matériaux de construction,
des ports secondaires et des localités côtières difficiles
d'accès par la voie routière. La manutention des marchandises sur
ce type de navigation s'effectue généralement de façon
traditionnelle, à dos d'hommes. De même, l'arrimage de la
cargaison se fait à l'ancienne, directement au fond des cales ou sur le
pont du navire ; la taille du navire et les apparaux de bord ne permettant pas
le chargement/déchargement de conteneurs. Il semble évident par
conséquent que ce type de navigation sort du cadre de notre étude
qui sera axé, pour la suite, aux navires au long cours, principalement
les porte-conteneurs.
41
Outre un pic enregistré dans le courant de
l'année 2008, suivi d'une régression sensible due à la
situation socio politique qui a prévalu dans le pays depuis le
début de l'année 2009, les touchées de navires au long
cours sont pratiquement au même niveau, avec néanmoins un
léger recul de 0,51% en 2010 et de 0,76% en 2011.
Il serait intéressant de noter au passage une tendance
à la baisse quasiment identique et de façon constante au niveau
des trafics maritimes des caboteurs et des marchandises conventionnelles.
En revanche, force est de constater une appréciation
constante du volume de conteneurs manipulés, avec une moyenne variant
entre 5 et 7% par an.
Cette situation constitue un élément
déterminant qui influe substantiellement sur la politique de gestion de
la logistique au sein de la S.P.A.T.
En effet, il est clair que l'avenir de la S.P.A.T. repose
d'une part, sur les navires au long cours et d'autre part, sur le trafic de
conteneurs.
La partie introductive de cette étude nous a pourtant
permis de savoir que le port de Toamasina ne dispose que d'un seul poste
à quai dédié aux porte-conteneurs, le môle C3.
Au point de vue pratique, il faut noter par ailleurs que ce
quai sert à d'autres types de navires tels que les RORO, les bateaux de
croisière et les cargos mixtes lorsque leur tirant d'eau ne permet pas
leur accostage sur un autre quai.
Cela appelle à l'esprit la difficulté pour la
Capitainerie à gérer les entrées/sorties de navires au
long cours au port de Toamasina. C'est un effort constant de gestion minutieuse
de temps, de programmation sérieuse des manoeuvres d'entrée et de
sortie, de suivi rigoureux des opérations d'exploitation à quai
pour éviter les temps d'attente en rade, etc.
Il va sans dire que cette gestion physique des infrastructures
d'accueil va de pair avec une gestion d'information à temps réel
et de façon intégrée, c'est-à-dire assurant la
liaison avec tous les acteurs portuaires. L'important à ce sujet est de
voir ultérieurement les moyens mis en oeuvre à cet effet.
Dans tous les cas, cette étude sommaire permet d'ores
et déjà d'affirmer que la S.P.A.T. reste limitée au niveau
de ses infrastructures d'accueil des navires, que ce soit en nombre de quais
disponibles qu'au point de vue caractéristiques techniques, eu
égard au fait que, le quai C3 ne présente que 10,50 m de tirant
d'eau.
42
Photo n°5 : Situation actuelle du port
de Toamasina
Source : S.P.A.T
II-2- LES FLUX RELATIFS A LA MARCHANDISE
Ce chapitre examinera la chaîne logistique dans son
aspect types d'opérations, les intervenants et l'organisation de travail
de chaque entité dans le cadre de la prise en charge des marchandises
conteneurisées et conventionnelles, à l'import et à
l'export.
II-2-1- Présentation de la chaîne logistique
et les différents types d'opérations
A- La chaîne logistique portuaire :
La chaîne logistique, en transport maritime, est
l'ensemble des flux physiques, des processus et des informations
associés, relatifs à la marchandise depuis son expédition,
en passant par son transport principal via navire et qui transite par le port
jusqu'à sa mise à disposition au destinataire final.
43
Schéma n°4 : Flux de
marchandises
V' Représentation de la chaîne
logistique pour une opération portuaire à
l'import
Le schéma montre les interfaces (maillons) importantes
dans la chaîne logistique portuaire, ainsi que les flux physiques et les
flux d'informations.
Manutention Livraison
Flux physiques Transfert de marchandises
(Expéditeur)
NAVIRE
Entrepôt où terre- plein du Port (S.M.MC
/ M.I.C.T.S.L)
Réceptionnaire
Manifeste de débarquement Bon d'enlèvement
|
Flux d'informations Transfert de documents
|
V' Représentation de la chaîne
logistique pour une opération portuaire à
l'export
Manutention Réception
|
Flux physique Transfert de marchandises
|
NAVIRE Entrepôt ou terre
plein du Port (S.M.MC / M.I.C.T.S.L)
EXPEDITEUR
Bon d'embarquement
Manifeste d'embarquement
Flux d'informations
Transfert de documents
Source : Recherche
personnelle
44
B - Les différents types d'opérations
L'opération de manutention de marchandises consiste,
pour le navire, en chargement, déchargement et manipulation à
bord du navire et pour le client, en opération de réception et de
livraison à terre.
Le débarquement
Le débarquement consiste à décharger la
marchandise du bord des navires (en cale ou en pontée), de le
transférer vers le lieu d'entreposage adéquat
(sécurisé contre le vol et tout autre facteur qui pourrait porter
préjudice à la marchandise), permettant une meilleure
réception de la marchandise pour le client au moment de
l'enlèvement.
Le débarquement est classé selon le lieu de
stockage :
o Débarquement magasin ou hangar (DM/DHP)
o Débarquement terre-plein (DTP)
o Débarquement indirecte (DI) : la marchandise
débarquée ne passe pas par un entrepôt. Elle reste sur le
quai pendant une courte durée avant l'enlèvement.
o Débarquement et enlèvement direct (DED) : la
marchandise débarquée du bord est aussitôt enlevée
sous-palan du navire par le réceptionnaire.
L'embarquement
L'opération d'embarquement, quant à elle,
consiste à transférer ou acheminer la marchandise depuis le lieu
d'entreposage vers le quai où le navire opère, afin de pouvoir
procéder au chargement à bord. Le lieu d'entreposage est dans ce
cas le lieu de prise en charge de la marchandise par l'acconier via le
chargeur. Il peut s'agir d'un magasin, terre-plein, ou hangar.
De ce fait, l'embarquement est classé suivant le lieu
de prise en charge de la marchandise :
o Embarquement magasin ou hangar (EM/H) ;
o Embarquement terre-plein (ETP) ;
o Embarquement direct (ED) : le lieu de prise en charge par
l'acconier est sous palan du navire. Il est communément appelé
embarquement sous palan.
45
La manipulation
A la demande du capitaine du navire, il est parfois
nécessaire de déplacer, des marchandises qui ne sont pas
destinées au port d'escale, afin de pouvoir accéder à
celles destinées à être débarquées sur place.
Cette opération de déplacement est appelée "manipulation
de marchandises".
En ce sens, l'opération de manipulation consiste
à déplacer la marchandise de son lieu d'arrimage à bord du
navire, vers un autre lieu (à bord ou momentanément à
quai) pour différentes raisons :
o Pour accéder plus facilement à des marchandises
à débarquer ;
o Pour assurer la stabilité du navire pour le prochain
voyage ;
o Pour libérer de l'espace pour les marchandises
à embarquer. La manipulation peut être avec ou sans mise à
terre.
La manipulation sans mise à terre (MSMT) est le
transfert des marchandises d'un endroit à un autre à bord du
navire (dans un autre entrepont ou une autre cale du même navire).
La manipulation avec mise à terre (MAMT) consiste
à décharger momentanément les marchandises sur le quai
d'accostage et à les réembarquer sur le même navire pour le
même voyage.
Livraison de marchandise :
L'opération de livraison consiste à
déplacer la marchandise de son lieu d'entreposage, après
débarquement, en vue de sa remise au client et pour la sortie de
l'enceinte portuaire. Cette opération détermine la fin de la
manutention à l'import.
Réception de marchandise :
L'opération de réception consiste en la remise
de la marchandise par le chargeur, sur le lieu d'entreposage, en vue de sa
prise en charge avant embarquement. Cette opération détermine le
début de la manutention à l'export.
Les horaires de travail des équipes de manutention,
appelés communément shifts, sont répartis en trois parties
:
1er shift : de 6 heures à 14 heures ; 2ème shift :
de 14 heures à 22 heures ; 3ème shift : de 22 heures à 6
heures.
46
II-2-2- Les intervenants à la manipulation de la
marchandise
A- Les intervenants à la S.M.MC : cas des
marchandises conventionnelles
Photo n°6 : Opérations de
manutention de marchandises conventionnelles
On peut distinguer deux grands groupes d'intervenants dans la
manipulation de la marchandise à savoir ceux qui interviennent à
bord du navire et ceux qui interviennent à terre lors de la
réception ou de la livraison de la marchandise.
Les intervenants à bord du navire
Le chef de chantier :
Au nombre d'un individu par shift, le chef de chantier a la
charge d'assurer la bonne exécution des opérations commerciales
de tous les navires à quai. En ce sens, le chef de chantier coordonne
simultanément le travail de deux ou plusieurs navires. En pratique, il
sert d'interface entre le bord, les magasins et le bureau central pour garantir
le bon déroulement du travail de l'acconier.
La chef de chantier a pour tâche d'organiser la
répartition du personnel et des matériels et accessoires de
manutention. En cas de besoin c'est lui qui décide des arrêts de
travail. Ainsi, tout au long du shift, il gère l'affectation des
matériels de manutention pour chaque navire à quai afin que
chaque navire soit servi dans les règles de l'art.
Le chef de bord :
Affecté au nombre d'un individu par navire, il
organise et dirige les opérations à bord quel que soit le nombre
de cales opérantes. Il est le maître d'oeuvre à bord. Il
démarre l'opération, donne des ordres à ses
subordonnées, discute, s'il le faut avec l'équipage du navire, de
la manière dont ils vont exécuter leurs tâches pour
faciliter et accélérer leur travail.
47
Le chef pointeur :
Affecté au nombre d'un individu par navire, le chef
pointeur est le principal correspondant du chef de bord; c'est le responsable
des opérations du quai vers le magasin en cas de débarquement et
inversement à l'embarquement. Il surveille et organise l'acheminement
des marchandises depuis le quai vers le lieu d'entreposage et vice-versa.
Le chef de quai :
Affecté au nombre d'un individu par navire, le chef de
quai est responsable de l'installation et du suivi de l'utilisation des
accessoires de manutention. En cas défaillance de ces derniers, il
procède immédiatement à leur remplacement.
Le grutier :
C'est celui qui manipule la grue du navire suivant le signal
du chef de panneau. Leur nombre est lié au nombre de grues disponibles
sur le navire ainsi qu'au nombre des équipes de dockers ou mains
commandées, suivant le jargon portuaire.
Le chef panneau (ou signaleur)
Affecté par équipe ou main commandée, le
chef panneau est affecté par cale opérante. Il indique au grutier
le mouvement à effectuer par des gestes de la main (montée,
descente, rotation à gauche, rotation à droite, etc.).
Le pointeur :
Affecté à raison d'un agent par équipe
ou main commandée, le pointeur intervient par cale opérante. Il
enregistre, sur un jeu de bordereau de pointage des opérations, les
informations précises sur les marchandises manipulées, colis par
colis : marque, numéro, description physique notamment l'état
apparent, nombre de colis, poids indiqué, etc. Le pointeur a
également la charge de consigner, pour l'ensemble de l'opération,
le début d'opération, la fin d'opération, les arrêts
de travail, le cas échéant. Ainsi, la principale mission du
pointeur est de constater et de consigner dans le bordereau de pointage,
l'état de la marchandise qualitativement et quantitativement, et ce,
afin de permettre de faire une comparaison avec le manifeste, qui est le
document de base transmis par le consignataire du navire, et d'établir
un état de divergence en cas de litige.
48
Les conducteurs :
Ils sont affectés suivant la nature des
opérations (embarquement/débarquement), et des marchandises.
Ainsi, on distingue des conducteurs d'élévateurs, de tracteurs,
de grues mobiles ou de grues de quai.
Les dockers :
Ce sont des personnes physiques qui sont chargées de
la manipulation directe des colis. Suivant la nature de ces derniers,
l'effectif d'une équipe peut varier de 4 à 12 personnes. A ce
titre, ils effectuent :
o l'arrimage et/ou désarrimage à bord comme dans
les magasins ;
o l'accrochage et le décrochage des palettes avec les
accessoires de manutention,
o le chargement et/ou le déchargement sur des moyens
de transport : remorque, camion, semi-remorque.
A chaque équipe de dockers à bord correspond
une équipe de dockers en magasin. Par exemple 4 équipes à
bord correspondent à 4 équipes au magasin d'entreposage.
L'ensemble des intervenants mentionnés ci-dessus
constituent ce qu'on appelle « une main», qui fait l'objet de la
commande des usagers pendant la conférence d'exploitation exposée
plus haut. Elles sont affectées par cale opérante et par shift de
travail lors de l'opération commerciale d'un navire et sont
placées sous les ordres du chef de bord.
Les intervenants à terre (à la
réception et à la livraison de marchandise ):
Service de stockage (entreposage) :
C'est l'organe responsable de la réception de la
marchandise après le débarquement ou avant l'embarquement pour
les stocker ou entreposer dans un lieu sûr dans l'attente de la livraison
au client ou l'embarquement sur le navire.
Les conducteurs :
Ce sont eux qui transfèrent les marchandises lors du
déchargement provenant du bord ou lors de chargement des camions au
moment de l'enlèvement des marchandises par les clients.
49
B- Les intervenants à la M.I.C.T.S.L : cas des
conteneurs
Photo n°7 : Opérations
à quai du terminal à conteneurs
Source : S.P.A.T
Les intervenants à bord du
navire
Le chargé du centre d'opération:
Il a pour tâches de coordonner les interventions sur
tous les navires en opération ainsi que toutes activités se
déroulant dans l'ensemble du terminal à conteneurs et de
communiquer toutes informations nécessaires pour le bon
déroulement des opérations. A ce titre, il joue le rôle
d'interface entre les équipes à bord du navire et les
équipes sur le terre-plein.
Le Chargé d'opération marine:
Affecté au nombre d'un agent par navire, il organise
et dirige les opérations à bord. Il est le maître d'oeuvre
à bord. Il démarre l'opération, donne des ordres à
ses subordonnées, discute, s'il le faut, de la manière dont ils
vont exécuter leurs tâches pour faciliter et
accélérer le travail. Il collabore étroitement avec le
centre d'opération, le second capitaine du navire et le conducteur de
grue de quai Gottwald.
Forman marine et General purpose worker:
Ce sont les responsables du déssaisissage/saisissage
des conteneurs sur le navire avant leur hissage ou posage.
50
Le Signalman (ou signaleur)
Affecté par main commandée, il indique au grutier
l'opération à effectuer par des gestes de la main.
Le Conducteur de grue de quai Gottwald :
C'est celui qui manipule la grue de quai conformément au
signal donné par le signalman. Le nombre des conducteurs de grue de quai
est déterminé en fonction du nombre de cales opérantes sur
le navire ainsi que du nombre de mains commandées.
Les intervenants à terre (à la
réception et à la livraison du conteneur :
Le chargé du centre d'opération
Assigné à la coordination de toutes les
opérations dans le terminal à conteneur ; il communique toutes
les informations nécessaires pour le bon déroulement des
opérations.
Les conducteurs de zone :
Ce sont eux qui enregistrent et transfèrent les
conteneurs sous palan provenant du bord vers la zone de stockage ou depuis la
zone de stockage en vue du chargement/déchargement des camions au moment
de l'enlèvement/réception du conteneur.
Le Supervisor yard (entreposage) :
C'est le responsable de la réception et du suivi du
conteneur après débarquement ou avant embarquement durant son
stockage/entreposage dans une zone bien déterminée
Le Checker (pointeur)
C'est lui qui se charge d'enregistrer toutes les
données nécessaires relatives au conteneur : son état, le
numéro de plomb, la date et l'heure de dépôt, etc.
Le « Gate keeper »
Il effectue le même travail que le
précédent mais il intervient à l'entrée/sortie du
terminal à conteneurs.
51
II-2-3- L'organisation de travail
L'opération de manutention débute bien avant la
manipulation physique de la marchandise. Elle nécessite une
programmation préalable, quelques jours à l'avance.
A - L'organisation au sein de la S.M.M.C Photo
n°8 : Manutention de colis lourd par S.M.M.C.
Les préparatifs commencent dès la confirmation
de l'arrivée du navire lors de la conférence d'exploitation,
simultanément avec la précision du poste à quai où
le navire sera affecté. L'événement déclencheur de
l'organisation proprement dite est bien entendu la connaissance du nombre de
cales à opérer, associée à la commande de mains
formulée par le consignataire du navire.
Au moins 24 heures avant l'arrivée du
navire ;
Le chef de chantier expose le plan et l'organisation du
travail aux chefs de bord et leur transmet les dernières recommandations
afin de préparer les équipes d'intervention, ce sur la base de
documents de travail tels que :
o le cargo manifeste ;
o le plan d'arrimage du navire;
o le plan de déchargement provenant de la compagnie
maritime;
o la liste de déchargement provenant de la compagnie
maritime.
L'étape suivante consiste à préparer les
moyens nécessaires pour l'exécution des travaux : moyens
matériels, moyens humains.
Le type et la qualité des moyens matériels
à mettre en oeuvre sont définis avant l'arrivée du navire.
A cette fin, une demande de matériels est adressée au responsable
concerné. Par
52
ailleurs, suivant les commandes des consignataires, un bon de
commande de main-d'oeuvre journalière est déposé au
service des travailleurs journaliers.
La fiabilité de ce plan de travail ou plan
d'opération est tributaire de la qualité et de la quantité
des renseignements disponibles; il s'agit de programmer les moyens à
mettre en oeuvre sur le poste à quai pour assurer une manutention rapide
et efficace, au moindre coût par tonne de marchandise.
Après la préparation des moyens, on
procède à l'évaluation des besoins en espace
d'entreposage.
Les marchandises sont censées être
entreposées suivant leurs spécificités : nature,
emballage, etc. Le lieu d'entreposage doit être suffisant pour accueillir
les marchandises. Il doit être aménagé de manière
à faciliter leur repérage et leur enlèvement et à
les protéger contre les avaries.
Le lieu d'entreposage doit être aménagé
de façon à garantir la sécurité des marchandises et
réduire les dégâts durant les opérations.
Le choix du terre-plein, ainsi que du hangar se fera en fonction
des paramètres précités.
Enfin après avoir choisi les moyens nécessaires
pour l'exécution du travail, le chef de chantier fait établir la
chronologie des opérations. En fait, il s'agit de calculer
préalablement la durée des opérations commerciales sur le
navire en divisant, par nature de marchandises, le tonnage par la norme de
rendement en vigueur ou rendement type.
Sur cette base, les responsables de manutention peuvent
établir une prévision du temps de manutention, donc du temps
d'immobilisation du navire. Une facture proforma est alors établie et
envoyée à l'agent maritime ou consignataire pour lui permettre de
s'acquitter des frais de débarquement et afin que l'acconier puisse
débuter les opérations.
Au jour j, le chef de bord :
o procède à la mise en place de son équipe
;
o désigne le lieu de stockage et magasin pour les
marchandises ;
o avant le début des opérations, monte à
bord pour s'entretenir avec le second capitaine sur des éventuelles
mesures complémentaires à prendre.
Il faut noter au passage que, indépendamment des
interventions à bord du navire, l'opération d'enlèvement
ou de réception de marchandises se fait quotidiennement dès
l'arrivée du client
53
sur le lieu de stockage. A l'export, un délai de sept
jours avant la date d'arrivée du navire est prescrit pour la
réception de la marchandise tandis qu'à l'import, une
période de franchise de 10 jours après l'avis de classement du
magasin ou du lieu de stockage, est accordée pour le stockage des
marchandises.
B - L'Organisation au sein de M.I.C.T.S.L Photo
n°9 : Le terminal à conteneurs du port de
Toamasina
Source : M.I.C.T.S.L.
5 jours avant l'arrivée du navire ;
D'emblée, on procède à la
préparation du système informatique. A ce titre, les documents
fournissant le nombre de conteneurs à manipuler et le numéro de
voyage de navire doivent être communiqués à l'Operation
Center pour être saisis afin d'initialiser le système.
48 heures avant l'arrivée du navire ;
Le nombre de conteneurs vides à embarquer doit
être suffisamment précis afin de préparer toutes les
structures opérationnelles internes de la société.
24 heures avant l'arrivée du navire ;
Le nombre de conteneurs pleins à embarquer ainsi que le
plan d'embarquement doivent également être communiqués
à l'Operation Center.
6 heures avant l'arrivée du navire ;
Ce délai marque la clôture de la réception
des conteneurs (closing date) pour les opérations d'embarquement.
54
II-3 LES FLUX D'INFORMATION
Les flux d'informations sont constitués par les divers
documents et informations (papiers et électroniques) à exploiter
en vue de la réalisation des opérations physiques d'accueil des
navires et de prise en charge des marchandises.
Les échanges d'informations s'effectuent principalement
entre les principaux acteurs portuaires tels que l'Autorité portuaire,
le navire représenté par l'armateur ou le consignataire, le
Concessionnaire de manutention et le client (appelé chargeur à
l'export et importateur à l'import), au moment de la rupture de charge
dans la chaîne de logistique portuaire.
Plus précisément, ils ont donc lieu au moment du
transfert de responsabilité entre le navire et l'autorité
portuaire lors de l'accueil du navire, entre le navire et le concessionnaire de
manutention pour les opérations à bord et entre le
concessionnaire de manutention et le client (chargeur/importateur) pour les
opérations à terre.
Il serait intéressant de préciser par ailleurs
que dans le cadre de cette étude, le type de marchandise (conteneur ou
marchandise conventionnelle) n'influe pas sur la nature des informations
à exploiter qui demeurent quasiment identiques; à ce niveau,
c'est davantage la dénomination des documents de travail qui fait la
différence.
L'accent doit par conséquent être mis sur les
flux en entrée et en sortie du navire, ce qui correspond à des
opérations en import et export de marchandises.
Les tableaux synoptiques présentés
ci-après fournissent les principaux points analysés à cet
effet.
55
II-3-1- Le flux d'information à l'import
Tableau n°6 : Flux d'information à
l'import avant l'arrivée du navire
Document ou information en entrée
|
Provenance
|
Opérations ou traitements et/ou intervenants
|
Document de sortie et /ou finalité
|
« Avis d'arrivée » : nom du navire/ voyage
number /NRT/LOA/GRT/DWT/ Cargo to load/cargo to discharge/last port
|
Consignataire ou Armateur
|
Autorité portuaire :
|
État prévisionnel des touchées de navires
|
Enregistre le navire dans le registre des prévisions de
touchées
|
Demande d'entrée
- nom du navire/ voyage number/date et heure d'arrivée/
Cargo to load/to discharge/last port/TEE/date et heure prévues de
départ/ destination/mses dangereuses
- le pré-arrival notification of security ;
- Pilot exchange ;
- Advance notification for the
discharge and transit of packed or solid bulk dangerous
cargoes;
- Crew list.
|
Consignataire ou Armateur
|
Autorité portuaire :
|
· Fiche de prestation à l'entrée ?
en vue de la facturation.
· Accord et condition de mise à quai des
marchandises dangereuses.
|
|
·
|
Police des frontières / APMF:
|
Formalités à la frontière
|
Etude de la liste d'équipage et/ou de passagers.
|
Phytosanitaire :
|
Affaler le pavillon jaune
|
Contrôle phytosanitaire Douane navigation :
|
Contrôle douanier
|
Cargo Manifeste de débarquement et plan d'arrimage
Cargo Manifeste d'embarquement et/ ou plan de chargement
|
Consignataire ou Armateur
|
Douane
|
Autorisation de déchargement
|
Vérification des documents
|
Manutentionnaire
|
Facture proforma relative aux marchandises à
débarquer/embarquer
|
Préparation des opérations de manutention à
bord
|
56
Tableau n°7: Flux d'information à
l'import après la mise à quai du navire
Document ou information en entrée
|
Provenance
|
Opérations ou traitements et/ou intervenants
|
Document de sortie et /ou finalité
|
Cargo manifeste et plan d'arrimage et/ ou plan de chargement
|
Consignataire ou Armateur
|
Manutentionnaire : Service Bord
|
o Vu à quai / réserves A la fin des
opérations :
o Rapport de travail ou vessel's performance report, mentionnant
: nom du navire/agent consignataire/date d'opération/ poste à
quai/début et fin d'opération/total déchargé /
numéro de shift travaillé, etc
o Validation état de divergence : élément
de facturation à l'enlèvement des marchandises.
|
- État contradictoire des marchandises au
débarquement
- Réalisation des opérations de
déchargement
|
Etat de divergence
|
Consignataire ou Armateur
|
Douane : Visualisation / enregistrement
|
Etat réel débarqué
|
Etat de divergence
|
Etat réel débarqué
|
Manutention naire : Pointeur
|
Manutentionnaire : Service magasin
|
Avis de classement
|
Etat contradictoire des m/ses réellement
débarqué par rapport au stockage
|
Avis de classement
|
Manuten- tionnaire : Service stockage
|
Douane :
|
Apurement douanier.
|
Enregistrement marchandises sous douane.
|
Consignataire ou/et Client : notification du
|
Notification de la Franchise de magasinage
|
client que la marchandise est disponible à
l'enlèvement.
|
« OT » Ordre de Transit/BL/
|
Client importateur (consignee)
|
Consignataire ou Armateur /Transitaire
|
Bon à délivrer (BAD)
|
agréée en Douane: payement des frais du
|
transport principal plus frais de dossiers
|
Bon à Délivrer / instruction BAD
|
Consignataire ou Armateur
|
Douane/Transitaire: Visualisation, étude et
|
Bon à Enlever (B A E)
|
payement des droits et taxes douaniers
|
BAD, BL ou connaissement
|
Consignataire ou Armateur
|
Manutentionnaire/Transitaire agréé en
|
Bon de sortie de marchandise (BAS)
|
douane:
|
BAE, Bon de sortie
|
Douane
|
Vérification de conformité et instruction des
dossiers.
|
Facture débarque- ment/magasinage
|
Manuten- tionnaire
|
57
II-3-2- Les flux d'information à l'export:
Tableau n°8 : Flux d'information à
l'export avant l'arrivée du navire
Document ou information en entrée
|
Provenance
|
Opérations ou traitements et/ou intervenants
|
Document de sortie et /ou finalité
|
Bon d'embarquement
|
Consignataire ou Armateur ou chargeur ou son
représentant
|
Service facturation du Manutentionnaire : Etablissement
facture d'embarquement
|
Facture d'embarquement
|
Copie de déclaration en Douane
Facture d'embarquement Bon d'embarquement
|
Douane
|
Manutentionnaire : service stockage Vérification
avant réception (liquidation Douane) Réception et stockage
avant
embarquement
|
Bon de réception
|
Service facturation du Manutentionnaire
|
Consignataire ou Armateur ou chargeur ou son
représentant
|
Déclaration marchandises dangereuses
|
Transitaire
|
Autorité portuaire :
|
Accord et condition de réception avant embarquement et de
mise à quai
|
Contrôle des marchandises dangereuses
|
58
Tableau n°9 : Flux d'information à
l'export après la mise à quai du navire
Document ou information en entrée
|
Provenance
|
Opérations ou traitements et/ou intervenants
|
Document de sortie et /ou finalité
|
Liste de chargement, plan de chargement
|
Consignataire ou Armateur
|
Manutentionnaire :
|
Constat de chargement
|
Opérations de chargement à bord
|
Liquidation de la Douane
|
Douane
|
Manutentionnaire :
|
Liste de chargement final
|
Autorisation de chargement
|
Confirmation de chargement / Etat de chargement
|
Manuten- tionnaire
|
Douane ; Consignataire ou Armateur; Autorité portuaire
|
Enregistrement marchandises réellement
embarquées
|
Avis de sortie / Demande de sortie du navire
|
Consignataire ou Armateur
|
Autorité portuaire ; Douane ; police
|
Autorisation de sortie
|
à la frontière ; APMF
|
Confirmation de sortie
|
Autorité portuaire
|
Compagnie maritime : préparation
|
Fiche de prestations à la sortie du navire
|
du départ du navire.
Autorité portuaire : réalisation des
|
manoeuvres de sortie du navire
|
59
Les tableaux présentés dans les pages ci-dessus
permettent de cerner les informations capitales à exploiter dans le
déclenchement des activités portuaires, depuis l'accueil du
navire jusqu'à sa sortie du port d'escale. Ils permettent
également d'affirmer l'uniformité des informations et des
documents utilisés que ce soit à l'import qu'à
l'export.
Ces informations et documents essentiels concernent :
> pour le navire : à l'import, l'avis
d'arrivée et la demande d'entrée et à l'export, l'avis de
sortie et la demande de sortie du navire;
> pour les marchandises, quelle que soit leur nature
(conteneur ou marchandises conventionnelles) : à l'import, le cargo
manifeste, le plan d'arrimage, le connaissement et à l'export, le cargo
manifeste, le plan de chargement, le bon d'embarquement.
En fait, ce sont les documents et informations essentiels qui
constituent les éléments déclencheurs des interventions
pour tous les acteurs portuaires, depuis l'autorité portuaire,
conjointement avec les concessionnaires de manutention et auxquelles viennent
se greffer celles de l'Administration territoriale et des clients
(chargeurs/importateurs).
Suivant un ordre logique et chronologique des
événements, l'élément primordial des
activités portuaires est le navire. Ce point reflète le processus
au point de vue flux physique, et de façon connexe, au niveau des flux
d'information, étant donné que la réception du navire va
de pair avec la connaissance du type de marchandises à manipuler.
La réception de "l'Avis d'arrivée"
déclenche la phase préparatoire des activités portuaires
en ce sens que l'autorité portuaire prépare l'accueil du navire
(prévision du quai d'accostage, organisation des équipes et
moyens d'accostage), mobilise son principal interface et partenaire en
l'occurrence les concessionnaires de manutention et à cela viennent se
greffer la mobilisation d'autres intervenants en amont et en aval de la prise
en charge physique (navire / marchandise), notamment l'Administration
territoriale (APMF, Douane, police des frontières, service de
santé, etc.).
Par la suite, la réception de "la Demande
d'entrée" du navire définit la phase opérationnelle des
activités portuaires : l'autorité portuaire est fixée sur
la période d'intervention exacte et procède aux manoeuvres
d'accostage du navire. Au même moment, l'Administration territoriale est
fin prête pour l'accomplissement des formalités d'entrée du
navire, chacune dans son domaine; et dans la foulée, le concessionnaire
de manutention est sur le quai, prêt à intervenir dans la prise en
charge des marchandises.
60
Il est ainsi constaté qu'à ce niveau, la
mobilisation de toutes les entités d'interventions est effective.
Parallèlement, la disposition du cargo manifeste joint
au plan d'arrimage et/ou au plan de chargement instruit
précisément le concessionnaire de manutention sur les moyens
à mettre en oeuvre (humains, matériels et accessoires de
manutention, aires de stockage, etc.) dans les opérations commerciales
de manutention des marchandises que ce soit pour le déchargement
(à l'import) que pour le chargement (à l'export). Il est clair
que l'organisation et l'accomplissement des formalités et
procédures relevant de la compétence des autres acteurs (douanes,
chargeurs, importateurs, etc.) viennent compléter les opérations
décrites ci-dessus.
Dans le cas de l'export, donc du chargement puis sortie du
navire, le déroulement des événements suit le même
processus.
A ce stade, il faut admettre que ce bref exposé permet
déjà d'affirmer la synergie inéluctable entre les flux
physiques de navire et de marchandise (d'une façon connexe) d'une part,
et les flux d'informations y afférentes d'autre part, dans le cadre des
activités portuaires. Cette situation appelle à l'esprit
l'assertion que le port de Toamasina ne peut être en mesure de satisfaire
à sa mission de port commercial de développement et de
répondre à son objectif de valorisation des ressources mises
à sa disposition par l'État, tel qu'il a été
décrit dans le cadre logique de la présente étude, qu'en
prêtant une attention particulière sur la gestion des flux
d'informations.
C'est à ce titre que le choix du thème de ce
mémoire justifie tout son intérêt. En effet, outre
l'insuffisance de quai spécialisé pour les navires au long cours
évoqué plus haut, il s'avère que le port de Toamasina
reste en-deçà de ses capacités au niveau gestion des flux
d'informations.
Au point de vue opérationnel, les avis d'arrivée
et les demandes d'entrée sont collectés, traités et
diffusés manuellement. Le seul outil actuellement accessible pour
l'autorité portuaire est le courrier électronique via internet
(e-mail) qui demeure limité pour l'échange de données.
Les principales interfaces ont de leur côté, pris
une bonne longueur d'avance à ce sujet en disposant de réseaux
informatiques interconnectés : terminal à conteneurs -
douane-Opérateur de contrôle au scanner (GasyNet) ainsi que
certaines compagnies de navigation.
Il est indéniable que l'autorité portuaire
devrait par conséquent disposer d'un réseau permettant un
échange de données informatiques intégrant l'ensemble de
la communauté portuaire.
61
II-4- ANALYSE SWOT
Cette analyse s'efforcera d'être aussi complète
que possible. Elle se propose de dresser un bilan des constats effectués
sur la rotation des navires au port de Toamasina, ainsi que sur les flux
physiques et les flux d'information relatifs aux marchandises conventionnelles
et conteneurisées tout au long du passage portuaire.
Cette analyse comportera deux volets dont :
Dans un premier temps, l'analyse de l'environnement interne de
l'entreprise. Il s'agit de cerner le processus interne qui permet de mesurer
les performances et les capacités spécifiques par lesquelles
l'entreprise peut se différencier de ses concurrents et marquer un
avantage compétitif. Elle aboutit finalement à un relevé
des forces et des faiblesses.
Dans un deuxième temps, l'analyse de l'environnement
extérieur. Il s'agit d'étudier minutieusement l'influence des
interfaces et l'impact des facteurs externes à l'entreprise afin de
détecter les tendances qui pourraient affecter son activité dans
les années à venir. C'est l'analyse externe de la
société.
II-4-1 Analyse de la rotation des navires
Analyse de l'environnement interne :
FORCES
|
FAIBLESSES
|
- Collecte d'informations à la
|
- Inadaptation des moyens mis en oeuvre pour la collecte et le
|
source : armateur et/ou
|
transfert d'informations : tous les traitements de flux
|
consignataire pour les navires
|
d'information relatifs au navire se font toujours en papier,
|
et douane et/ou
|
- Retard de transfert de flux d'informations,
|
concessionnaire de manuten-
|
- Insuffisance des entretiens/maintenance préventifs des
matériels
|
tion pour les marchandises,
|
d'assistance au navire,
|
- Maîtrise de la chaîne
|
- Non conformité des équipements utilisés
par la tour de contrôle,
|
logistique en matière de flux
|
- Insuffisance de poste à quai
spécialisé,
|
physique,
|
- Tirant d'eau limité de poste à quai,
|
- Bonne organisation des
|
- Personnel majoritairement à moyenne d'âge
avancée (52 ans)
|
équipes de pilotes,
|
- Sérieux retard par rapport à la technologie en
vigueur en matière
|
- Personnels expérimentés.
|
d'infrastructures de base (quai, jetée) et de moyens
matériels
|
|
(collecte et traitement d'informations et communication).
|
62
Analyse de l'environnement externe :
OPPORTUNITES
|
MENACES
|
- Larges possibilités d'extension des
activités et des infrastructures de base.
- Diversité des choix en moyens de
communication et de traitement d'informations.
|
- Tarifs d'escale relativement élevés.
- Problème de financement des travaux
d'extension du port.
- Instabilité de la situation sociale,
politique et économique du pays.
|
II-4-2 Analyse des flux physiques et des flux
d'informations sur les marchandises
A- Cas de S.M.M.C
Analyse de l'environnement interne :
FORCES
|
FAIBLESSES
|
- Maîtrise de la chaîne logistique en
matière de flux physique,
- Bonne organisation des équipes de
manutention,
- Flexibilité des matériels de manutention,
- Personnels expérimentés.
|
- Retard de transfert des flux
d'information,
- Insuffisance des aires d'entreposage,
- Insuffisance de maintenance préventive
des matériels de manutention,
- Inadéquation des quais disponibles.
|
Analyse de l'environnement externe :
OPPORTUNITES
|
MENACES
|
- Bonne infrastructure sur l'arrière pays,
- Position géographique avantageuse sur
l'avant pays (région Océan Indien).
|
- La tendance mondiale ascendante sur le
trafic en conteneur risque de faire régresser les
activités de la société.
|
63
B- Cas de M.I.C.T.S.L
Analyse de l'environnement interne :
FORCES
|
FAIBLESSES
|
- Maîtrise de la chaîne logistique en
matière de flux physique et de flux d'information,
|
- Un seul poste à quai disponible,
- Insuffisance des aires d'entreposage,
- Nombre de matériels de manutention en
|
- Bonne organisation des équipes de
manutention,
|
zone de stockage insuffisant,
- Rigueur prononcée dans la gestion des
|
- Flexibilité des matériels de manutention,
|
ressources humaines (fréquence des
|
- Formation des personnels adaptée.
|
suspensions de contrats et licenciements des employés),
- Vulnérabilité du système informatique.
|
Analyse de l'environnement externe :
OPPORTUNITES
|
MENACES
|
- La tendance mondiale ascendante en
trafic en conteneur propulse les activités da la
société,
- Bonne infrastructure sur l'arrière pays.
|
- Instabilité de la situation sociale,
politique et économique du pays.
- Projet d'extension de Port Louis (Ile
Maurice) : concurrence sérieuse.
|
Aux termes de cette deuxième partie qui s'est
consacrée au diagnostic et à l'analyse des flux relatifs aux
navires et aux marchandises qui transitent par le port de Toamasina, la suite
de l'étude sera orientée vers les discussions et recommandations
afin d'optimiser la rotation des navires dans ce port ainsi qu'à
l'exploitation rationnelle d'un système d'information et de
communication portuaire intégré.
64
III - Discussions et recommandations
Le facteur clé de la réussite logistique c'est
d'avoir des hommes capables d'organiser/réaliser/contrôler les
flux tout au long des différentes étapes du circuit logistique et
surtout d'avoir une plateforme logistique physique bien adaptée,
associée à un système d'information performant.
Cette partie du document se propose de détailler les
discussions et recommandations suscitées par le souci d'optimisation de
la rotation des navires au port de Toamasina, ainsi qu'à l'exploitation
rationnelle d'un système d'information et de communication portuaire
intégré.
III-1- DISCUSSIONS
Dans le souci de trouver des voies et moyens permettant
d'augmenter les flux sur la rotation des navires au port de Toamasina, il
serait sûrement intéressant de faire une analyse comparative
sommaire avec d'autres ports.
Pour ce faire, le port du Havre a été pris comme
référence.
Ce choix se justifie tout d'abord par le rapprochement du
système législatif et des pratiques règlementaires
français et malgache, ensuite par des affinités qui se sont
créées à partir des échanges et des formations
dispensées par les consultants et experts du port du Havre mais aussi et
surtout par une spécificité qui se rapproche le plus du contexte
du port de Toamasina.
En effet, l'héritage de la colonisation a fait que le
système législatif malgache en général et celui des
ports en particulier, ainsi que les pratiques règlementaires se sont
inspirés du système français. Dans la partie introductive
du devoir qui retrace l'évolution institutionnelle du port de Toamasina,
il a été exposé par exemple, que le statut de port
autonome institué à Toamasina en 1970 a été
calqué des réformes des ports français. Dans la situation
actuelle, il faut reconnaître que la loi portuaire française
n°92-496 qui autorise le recrutement de dockers par des entreprises de
manutention portuaire grâce à des contrats de travail de droit
commun, ainsi que le décret n°99-782 sur la faculté ouverte
à un port autonome de conclure avec une entreprise une convention
d'exploitation de terminal, sont à la base de la réforme
institutionnelle des ports malgaches instituée par la loi cadre
n°2003-025 du 5 septembre 2003.
65
Il faut souligner par ailleurs que le port de Toamasina a
toujours tissé des relations privilégiées et a
bénéficié de la compétence et des
expériences des consultants et experts du port du Havre dans le cadre de
diverses formations dispensées notamment par L'IPER Haute Normandie au
Havre; ces formations s'accompagnant souvent de visites et de périodes
d'imprégnation au port du Havre.
Au point de vue strictement portuaire, Marseille, Dunkerque et
Havre sont les trois principaux ports français,
précédemment connus comme "Port autonome" qui exercent
conjointement des missions de service public administratif et des missions de
service public à caractère industriel et commercial.
Doté d'une vocation industrielle et commerciale,
Marseille était le premier port français, le premier port de la
Méditerranée et le quatrième port européen en
trafic total de marchandises en 2006 avec 100,3 millions de tonnes de
marchandises traitées. Toutefois, comparé aux autres ports
méditerranéens, il a perdu le tiers de sa part de marché
en termes de trafic global depuis 1990, et la moitié de sa part de
marché en termes de trafic de conteneurs3. Cela s'explique
par une réputation détestable due aux conflits sociaux
répétitifs qui ont eu tendance à dissuader une partie de
la clientèle qui recherchait certes des prix bas, mais surtout la
fiabilité. Pour les mêmes raisons la dernière entreprise de
réparation navale du port de Marseille vient d'être
liquidée en mars 2009.
Le port de Dunkerque, quant à lui, a une vocation
énergétique affirmée (centrale électrique,
terminaux pétroliers et terminal méthanier gazoduc),
justifiée par sa proximité de la plus grande centrale
nucléaire d'Europe et de diverses usines très consommatrices
d'énergie. Le port maintient aussi un trafic roulier vers la
Grande-Bretagne avec 12 départs par jour4. Il est clair que
sa spécificité l'éloigne du port de Toamasina en termes
d'activités.
De son côté, le port du Havre est un grand port
maritime français de commerce et de passagers (liaison vers
l'Angleterre). C'est aussi un port de plaisance et de pêche sur la
Manche. Il est chargé de la gestion de l'ensemble des installations
portuaires de sa circonscription. Il est relié de manière
efficace à un arrière-pays dense (Rouen et Paris, la capitale) et
compte parmi les premiers ports européens. 52e port mondial
en termes de tonnage, il occupe la première place parmi les ports
français en termes de trafic conteneurisé
3
http://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_port_maritime_de_Marseille
4
http://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_port_maritime_de_Dunkerque
66
avec près de 2,4 millions d'EVP en 2008. Le port du
Havre est ainsi le premier port français pour le commerce
extérieur avec plus de 80 millions de tonnes de trafic traités en
20085.
Bref, il est indéniable que la vocation de Toamasina en
tant port de commerce, notamment le premier à Madagascar en terme de
trafic conteneurisé, son expansion en tant que port industriel, son
effort de développement du trafic passagers, la densité de son
arrière-pays, notamment sa liaison directe avec les grands centres
industriels des Hautes Terres et avec la capitale, sans oublier le poids
important occupé par les boutres et les bateaux de pêche qui
relient le port avec les villes côtières de l'île ne font
que rapprocher Toamasina du port du Havre qui est pris comme
référence dans le cadre de cette étude.
III-1-1 Discussions sur la rotation des navires
Photo n°10 : Opération de
remorquage au port de Toamasina
Source
:S.P.A.T.
Conformément aux pratiques universelles, c'est la
Capitainerie qui règle l'ordre d'entrée et de sortie des navires
ainsi que tous les mouvements de navigation dans le port de Toamasina.
L'année 2011, 1.639 mouvements ont ainsi été
enregistrés.
En premier lieu, la vigie ou la tour de contrôle
recueille toutes les informations portuaires, qu'il s'agisse d'informations sur
les navires en entrée ou en sortie (descriptif technique, provenance,
destination, chargement, etc.).
5
http://fr.wikipedia.org/wiki/Port_du_Havre
67
A cet effet, elle a recours à des équipements tels
que :
· 1 VHF standard ICOM IC-M45 Euro, pour les
opérations portuaires,
· 1 BLU standard CODAN pour toutes les fréquences
marines.
L'enregistrement des arrivées sur rade se fait par la
communication entre le navire et la tour de contrôle, par VHF au canal
16, et c'est par le même moyen que le pilote de service donne au navire
les instructions à suivre pour l'approche : détermination du lieu
de mouillage, indication de la vitesse d'approche à observer,
précision du degré d'orientation ou de direction dans le
déplacement avant la prise en charge du port pour le pilotage, etc.
Dans le cas des navires de grande taille et de tirant d'eau
important, les informations recueillies en provenance du navire permettent au
pilote de service et à l'agent maritime de situer la position du navire
et de simuler les manoeuvres d'approche sur une carte de navigation
maritime.
Dès l'accès dans les eaux territoriales du port,
l'entrée du navire par la grande passe de l'Est est balisée par
l'alignement des deux phares de Salazamay positionnés au 097°-
277°, tandis que l'entrée et sortie du chenal du port s'effectue
par orientation de 008°-188° délimitée à l'Est
par le Grand Récif et à l'Ouest par la bouée verte.
Les manoeuvres d'entrée et de sortie de navire au port
de Toamasina sont effectuées avec l'assistance obligatoire de deux
remorqueurs avec le renfort d'outils de communication comme le poste VHF sur le
canal 12.
La S.P.A.T. dispose à cet effet de trois puissants
remorqueurs de 2.350 à 4.750 CV, dotés chacun de lance monitor.
Ils sont disponibles 24h sur 24 et sont prêts à effectuer avec
sécurité les opérations d'amarrage, de désamarrage
et toute autre manoeuvre pour tous types de navires, à
l'intérieur de la zone portuaire.
A l'issue de cette brève analyse sur la situation
actuelle du port de Toamasina, il a été constaté que,
contrairement aux principaux ports internationaux du monde, la tour de
contrôle n'utilise pas encore le système VTS/VTM pour la gestion
du trafic maritime.
Il serait intéressant de souligner au passage que les
feux d'alignement et les balises qui délimitent les voies de circulation
maritime et qui orientent les pilotes dans les manoeuvres d'entrée
relèvent d'une technologie dépassée et sont dans un
état de vétusté relativement prononcé. De plus, le
fonctionnement, le contrôle et l'entretien de ces installations se font
encore manuellement au moyen de l'intervention directe de gardiens de phares et
ne peuvent pas encore se faire à distance. Il est fréquent de ce
fait de constater la défaillance de ces
68
installations, seulement au moment des manoeuvres proprement
dites. Le cas échéant, la sécurité et la
réussite de la manoeuvre reposent essentiellement sur
l'expérience et les habitudes des pilotes du port.
Malgré leurs puissances appréciables, le niveau
technologique de deux parmi les trois remorqueurs disponibles ne serait plus
adapté aux caractéristiques actuelles des navires ainsi que par
rapport à la structure du port à l'avenir. En effet, leurs
tailles seraient jugées trop longues, ce qui limiterait leur
manoeuvrabilité.
Bref, d'un point de vue général, les principales
causes de ralentissement de rotation des navires au port de Toamasina sont
l'inadéquation, voire l'insuffisance des équipements et
matériels de communication et de navigation, et parallèlement des
infrastructures d'accueil tels que le nombre de quai et le tirant d'eau
plutôt limité.
Dans la pratique, les échanges et les traitements
d'information se font toujours par des supports papier et transmis
généralement de main à main par simple courrier.
Suivant les constats effectués, il semble que les
problèmes auxquels le port de Toamasina est confronté
découlent d'un certain nombre d'éléments inexistants ou
inopérants qui doivent être mis sur pied par rapport à
d'autres ports internationaux. Les détails y afférents seront
bien entendu présentés dans la section "Recommandations" qui
suit.
Cas du port du Havre :
Pour le cas du port du Havre, c'est la vigie ou la tour de
contrôle qui recueille toutes les informations portuaires, qu'il s'agisse
d'informations sur les navires (descriptif technique, provenance, destination,
chargement, etc.) que de tout incident survenant à quai ou en mer avec
des systèmes et équipements performants tels que :
· CCTV system,
· Radio Direction Finder,
· Weather System,
· Radar sensor,
· AIS Base Station,
· Central Server,
· VHF Communication system,
· Radar Processor.
Avant l'escale, la réception du navire est
organisée par le bureau du port et de l'agent maritime en utilisant les
services suivants:
·
69
VTM (gestion du trafic maritime): tous les services à
bord du navire sont coordonnés par ce système, accessible par le
bureau du port, les zones côtières et littorales, les pilotes, les
remorqueurs et les services d'exploitation du port,
· AP + (l'acronyme français pour
l'expédition accélérée).
Le navire est suivi par le système VTS (services de
trafic maritime).
Le port du Havre, comme tous les ports français,
utilise un système de balisage maritime « région A »,
qui est valable dans le monde entier. Ce système balise l'emplacement
des dangers ainsi que le chenal le plus sécuritaire ou le plus profond
par rapport aux quatre points cardinaux - Nord - Sud - Est - Ouest.
Les phares sont progressivement automatisés pour
réduire les coûts et parce que la technologie permet
désormais de garantir leur fiabilité sans une présence
humaine permanente.
Les technologies de l'information les plus puissants sont
utilisés au Havre pour faciliter les opérations portuaires:
· un réseau de forte puissance à base de
fibres optiques, faisceaux hertziens, des boucles locales radio,
· des systèmes d'information Intranet et
Internet,
· WAP, GPRS mobilité systèmes, EDGE.
D'un seul poste de travail, via des interfaces avec les
systèmes privés, le système du Havre permet
d'accéder à un réseau de bases de données
multi-professionnelles couvrant l'ensemble des opérations liées
au navire ainsi qu'au transit des marchandises par le port.
III-1-2 Discussions sur le système d'information et
de communication
D'après l'analyse du système d'information et
de communication lié au flux de marchandises au port de Toamasina, il
été constaté que seuls les flux de marchandises
conteneurisées sont gérés par un système
d'échange des bases des données informatisées,
développé par le concessionnaire de manutention MICTSL, ce qui
n'est pas le cas des marchandises conventionnelles.
Malgré une large diffusion faite par M.IC.T.S.L
à ses interlocuteurs sur l'existence de ce système
d'échange de bases de données et de suivi des conteneurs avec son
propre système Navis sparks en 2007, les interviews
réalisées auprès des différentes compagnies
maritimes
70
qui opèrent au port de Toamasina ont permis de savoir
qu'une seule d'entre-elles est interconnectée avec ce système
actuellement ; la S.P.A.T n'étant pas partie prenante.
Il semblerait que ce problème serait dû, d'un
côté à une méconnaissance du système, de son
fonctionnement, des avantages qu'il procure par rapport au coût
d'installation et de l'autre côté bien évidement, à
la crainte du changement de système d'organisation de travail.
Avant d'aborder les recommandations pour
l'amélioration de la gestion des échanges d'informations sur la
gestion des flux de marchandises et de navire au port de Toamasina, il serait
judicieux de faire un aperçu de la manière dont les autres ports
gèrent leur logistique en la matière.
Cas du port du Havre :
Depuis bientôt dix ans, le port du Havre utilise un
système appelé « informatique communautaire » qui relie
tous les acteurs du port, public ou privés, qui ont des interventions ou
des prestations liées à l'activité portuaire.
L'utilisation de ce système permet au port du Havre
d'être l'un des plus importants ports pour le commerce international de
toute l'Europe. Depuis plusieurs années, il augmente ses parts de
marché grâce à des tonnages croissants de marchandises
diverses et de conteneurs. Les efforts déployés pour
accroître son attractivité le conduisent aujourd'hui à la
conquête des trafics du grand marché européen, avec les
performances suivantes :
1' premier port français pour le commerce
extérieur ;
1' premier port français pour le trafic de conteneurs
avec plus de 2,4 millions d'EVP en 2008, soit plus de 60% des conteneurs
manutentionnés dans les ports en France ;
1' premier port maritime fluvial de France avec près
de 5 millions de tonnes annuelles ;
1' 40% des approvisionnements de pétrole brut de la
France passent par Le Havre ~ 5ème port européen avec
près de 75 millions de tonnes traitées ;
~ 52ème mondial en termes de tonnage ;
1' 80 millions de tonnes de trafic traité en 2008.
71
L'origine de l'informatique communautaire :
Depuis 2002, les acteurs du commerce international savaient
qu'ils devaient assurer l'équilibre entre Sécurité et
Sûreté sur la base de :
· Règles internationales : Code ISPS
· Règles européennes : ECS, ICS
· Règles nationales : CSI, CTPAT, OEA, d'une part
et entre
· la libéralisation,
· la dérèglementation,
· la globalisation du commerce, d'autre part.
Car la gestion de l'information est le facteur clé
pour concilier les exigences de la sécurité/sûreté
et du commerce, notamment la sécurité/sûreté pour le
contrôle et le ciblage; et le commerce pour l'anticipation, la
facilitation, la simplification, la dématérialisation.
En fait, un système communautaire doit permettre aux
acteurs, tout en respectant les exigences de sécurité et de
sûreté, de :
· Lier tous les acteurs portuaires privés et
publics,
· Fiabiliser les processus globaux à l'export et
à l'import,
· Gérer les flux physiques, administratifs et
documentaires des marchandises,
· Couvrir à 100% ; les trafics de marchandises
conditionnées, à l'import et à l'export
· Echanger des messages en toute sécurité et
confidentialité.
La supply chain portuaire :
C'est une organisation ayant comme objectif de fournir,
à une personne ou à une machine créant une valeur
ajoutée, ce dont elle a besoin, au moment où elle a besoin et
à meilleur coût.
Un système d'information d'une communauté
d'acteurs a pour objectif une transmission rapide d'informations au bon
destinataire, dans un bon délai, au moindre coût assurant
qualité, unicité et pertinence de l'information.
En ce sens, un bon management de la supply chain :
· réduit les conflits entre les différentes
fonctions de l'entreprise, de la structure,
·
72
est un argument commercial ajoutant la qualité de service
à la qualité des produits,
· est une source de gain de productivité,
réduisant au minimum le stock et les délais de
réaction.
La communauté portuaire est une organisation complexe
:
· de nombreux intervenants publics et privées dans
la chaîne du transport,
· de nombreux évènements «
déclenchant » restent mouvants en terme de date et/ ou de
durée,
· les statuts administratifs et physiques doivent
être différenciés mais sont interdépendants,
· le processus type « pull » vers le navire
(goulot d'étranglement) doit être optimisé,
· la rapidité de transmission de l'information fait
partie de processus global d'amélioration.
Les ports community systems (PCS) et le cargo
community systems (CCS) :
Il est nécessaire d'évaluer correctement tous
les coûts pour la mise en place de PCS. La conduite du changement est le
point principal à prendre en compte. Du point de vue gestion de projet,
l'analyse fonctionnelle est l'élément clé avant de
procéder au développement informatique.
Les sociétés exploitantes des PCS sont de
formidables vecteurs organisationnels pour la mise en relation des
professionnels de la logistique et des administrations (Douane,
autorités portuaires). Les attentes des acteurs de la logistique portent
sur la mise en place de systèmes basés sur les technologies
ouvertes à l'internet ainsi que sur une organisation de
procédure.
Une des clés des succès de ces systèmes
communautaires est le partenariat public privé (3P) tout le long de la
vie du système.
Le CCS AP+ : le guichet
unique
Le CCS AP+ a été créé pour
répondre aux besoins de fluidité, de sécurité et de
traçabilité de la marchandise pour les professionnels
privés et les administrations publics : Douane, Autorité
Portuaire et Aéroportuaire, services vétérinaires et
phytosanitaires.
AP+ est un guichet unique électronique qui optimise,
agrège, automatise, orchestre et sécurise les processus
métiers des acteurs privés et publics de la communauté
portuaire et aéroportuaire.
73
Illustration n°1 : CCS AP + Le
guichet unique
Source :
www.giptis.fr
Les caractéristiques d'AP+
Accessible à partir d'une simple connexion Internet ou
via un réseau dédié, AP+ permet:
· La rationalisation des procédures en
conformité avec les autorités douanières, administratives,
portuaires et aéroportuaires,
· La dématérialisation des documents
échangés,
· L'automatisation des procédures administratives,
douanières et commerciales,
· L'interopérabilité entre les
systèmes d'information des utilisateurs et le CCS AP+
· La sécurisation de la chaîne logistique
grâce au tracking-tracing de la marchandise tout en assurant la
confidentialité.
Technologie d'AP+
o Architecture multi-niveaux
o Réseau TCP/ IP
o Protocol de transfert FTP, SMTP, X400
o Format des messages : Edifact, XML, HTML, PDF,
AP+ permet d'échanger des messages en toute
sécurité et confidentialité par l'utilisation de
protocoles sécurisés (HTTPS, SSL, STPS,...) ;
o Acquisition de l'information par saisie d'un formulaire web ou
par EDI ;
o Fonctionne sur tout le système d'exploitation.
AP+ et les systèmes informatiques publics
et privés
Illustration n°2 : Les systèmes
informatiques interconnectés avec AP+
74
Source :
www.giptis.fr
> L'AP+ est interface avec les systèmes
informatiques de l'administration publique :
i. Autorité portuaire/Aéroportuaire
:
· Système de gestion des escales pour l'annonce
et la confirmation de l'arrivée et départ,
· Système de statistique,
· Gestion des marchandises dangereuses.
ii. Douane :
· Pour la déclaration,
· Pour l'intégration dans le système
comptable douanier, ainsi que tout système douanier existant notamment:
SYDONIA, SIGAD,...
> L'AP+ est interface avec les systèmes informatiques
privés des entreprises:
· Les agents maritimes /
aériens: pour le Booking Export et l'Annonce de la marchandise
à l'export,
·
75
Les transitaires : pour le dossier,
· Le pré-post acheminement :
pour l'annonce de la marchandise à l'entrée ou à la sortie
de l'enceinte portuaire/ aéroportuaire,
· Les terminaux et dépôts à
conteneurs : pour les réceptions, chargements,
déchargements, annonces marchandises, statuts physiques et douaniers,
· Les entrepôts : pour l'annonce
de la marchandise, les listes d'empotage et de dépotage, les mouvements
de marchandises.
Illustration n°3: Couverture fonctionnelle
d'AP+
AP+ couvre les flux AP+ intègre la
gestion
Import (dépotage inclus) des marchandises dangereuses
Export (empotage inclus) de tous les types de marchandises
Transbordement des formalités de contrôle
Source :
www.giptis.fr
III-2 RECOMMANDATIONS
Dans ce chapitre seront présentées les
recommandations relatives à l'optimisation de la de rotation des navires
et celles de la gestion des flux de marchandises ainsi que leurs impacts sur
les activités.
76
III-2-1 Recommandations sur la rotation des navires
A- Les différentes recommandations
Afin d'optimiser la rotation des navires dans le port de
Toamasina, quelques propositions de solutions sont apportées
ci-après.
Les procédures :
Des sanctions devraient être appliquées pour le
non respect des délais de dépôt de demande d'entrée
à la Capitainerie.
Les dossiers techniques comme le pre arrival et suivants
devraient être joints avec la demande d'entrée pour que les
pilotes et les responsables de sûreté puissent les étudier
au préalable.
Des sanctions devraient être appliquées sur les
cas concernés par la règle des "4 Heures Prévues Non
Respectées", c'est-à-dire sur l'annulation et sur l'attente.
Il devrait y avoir de pénalisation sur toute fausse
déclaration sur le navire, ayant une incidence sur les manoeuvres de
mise à quai ou de déhalage du navire.
La capitainerie devrait être dotée de
système d'échange des bases des données
informatisées pour assurer les liaisons avec tous les acteurs qui sont
en contact avec elle et aussi avoir une liaison Intranet avec les
différents services internes de la S.P.A.T.
L'intégration de la S.P.A.T au PCS « Port Community
System » serait judicieuse. Le pilote
:
Le pilote devra vérifier la présence des
accessoires de quai avant chaque manoeuvre, notamment la présence et
l'état des bollards et défenses de quais, la présence
d'objets pouvant menacer la sécurité du navire lors des
manoeuvres d'accostage ou d'appareillage.
Il est vivement souhaitable que les pilotes du port de
Toamasina deviennent membres de l'Association internationale des pilotes
maritimes ou « IMPA ».
Les pilotes devraient être dotés d'un
véhicule avec logo à leur disposition, non seulement pour leur
image, mais aussi pour leur sécurité car la plage d'horaire d'un
pilote est très large. De même, il ne faudrait pas perdre de vue
que le pilote est l'intervenant qui rend le premier service au client à
l'arrivée du navire; en quelque sorte, il assure une fonction de
représentation qui reflète l'image du port, dès le premier
abord.
77
La Vigie ou Tour de contrôle
:
La vigie ou Tour de contrôle de la Capitainerie semble
ne pas forcément répondre à l'image qu'elle doit
refléter car elle ne dispose ni de matériels ni de
compétence suffisants pour satisfaire aux exigences des normes
internationales.
A ce sujet, afin de lui permettre de contrôler,
gérer le trafic des navires et surveiller le plan d'eau 24/24heures, il
serait souhaitable qu'elle soit équipée de matériels tels
que :
· 02 VHF DSC dont 1 de secours ;
· 01 MF, HF Transceiver DSC ;
· 01 Station mobile INMARSAT C ou B avec groupe d'appels
améliorés ;
· 01 Universal Automatic Identification System ;
· 02 Shore Based RADAR avec ARPA ;
· 01 Récepteur NAVTEX ;
· 01 PC lié avec réseau Intranet et
Internet.
Ces sont des recommandations dictées par la Convention
SOLAS-74 (renforcé dans son amendement GMDSS. ISPS Code).
En ce qui concerne la mise à niveau du personnel de la
Vigie, des possibilités de formation doivent être données
aux opérateurs et contrôleurs qui doivent être titulaires de
:
· Certificat d'opérateur GMDSS ;
· Certificat ARPA (pour le Radar).
Enfin, il faut souligner la nécessité absolue
pour la station d'acquérir son numéro MMSI auprès de
l'OMERT.
Les quais et accessoires :
Au point de vue infrastructures d'accueil, la S.P.A.T.
gagnerait à mettre en application les mesures correctives suivantes :
· Réparation des murs de quais actuels.
· Commande et pose de défenses de quai
normalisées capable d'absorber de choc et de frottement.
· Mise aux normes des bollards à une dimension
proportionnelle à la taille des navires fréquentant le port.
·
78
Approfondissement des pieds de quai pour augmenter les tirants
d'eau à quai ce qui permettrait ainsi de recevoir de gros navires
pouvant atteindre 12 mètres de tirant d'eau ou plus, car actuellement
les contrats maritimes tendent vers l'affrètement de navires de plus en
plus volumineux.
· Construction, à très court terme, de
trois nouveaux quais spécialisés et/ou prolongement des quais
existants afin de mettre à disposition des usagers :
1 quai et un terminal passagers pour les paquebots, 1 quai et
un terminal RORO,
1 quai et un terminal à conteneurs.
Les remorqueurs et vedettes :
La capitainerie devrait disposer de remorqueurs de taille
plus courte mais de puissance plus élevée, donc de plus grande
facilité de manoeuvre car les manoeuvres dans la structure actuelle et
celle à l'avenir du port tendent à être de plus en plus
compliquées. En effet, la détermination du type de remorqueur
adapté aux manoeuvres à effectuer dans le port devrait tenir
compte de la spécificité de ce port.
Parallèlement, un certain nombre de dispositions
devraient être prise par la Capitainerie du port dont :
* L'acquisition de nouvelles vedettes de pilotage, de lamanage
et de servitude.
* La formation permanente et périodique du personnel
de bord car la technologie et les matériels de navigation
évoluent.
* L'instauration des ISM Code et l'ISPS Code dans la gestion
des engins flottants utilisés dans les manoeuvres sur les navires
étrangers.
Le système de balisage et de guidage
:
Il serait opportun pour l'autorité portuaire
d'améliorer le système de balisage à l'entrée du
port en orientant ses actions vers :
· La mise en place d'une « balise nord » du
système cardinal au nord du Petit Récif,
· L'instauration d'un système latéral de
balisage à l'entrée de la Petite Rade,
· La mise en place, en face de la bouée verte,
d'une bouée rouge qui délimite le Grand Récif,
· La pose de bouées délimitant les
hauts-fonds de la Petite Rade, côté plage,
· L'élargissement du chenal d'entrée dans
la Petite Rade,
·
79
Le dragage du bassin et du chenal d'entrée,
· La mise à la disposition des usagers, des
informations techniques du port comme la levée bathymétrique qui
sont souvent demandées.
B- Les différents impacts
Consécutivement aux différentes
recommandations, les impacts attendus peuvent être les suivants:
Au niveau des procédures
:
Les impacts positifs :
La S.P.A.T, à travers la Capitainerie, pourrait:
- augmenter ses recettes en appliquant les différentes
pénalisations admises sur la règle
des 4 HPNR ;
- diminuer la congestion du port en respectant les
prévisions d'heures de mouvement
annoncées ;
- augmenter la célérité de rotation des
navires ;
- assurer la circulation plus rapide des informations ;
- gagner du temps et de l'argent.
Les impacts négatifs:
En premier lieu, il faut admettre que les coûts
d'investissements des matériels et les coûts de formation induits
par les mesures correctives préconisées sont assez
élevés. Pour chaque centre d'intérêt, on pourra
noter :
Au niveau des pilotes :
Les impacts positifs :
- une diminution des contraintes de manoeuvre ; - une diminution
des risques d'accident ;
- une motivation des employés.
Les impacts négatifs:
- une augmentation des charges ;
- un coût d'achat de matériels onéreux.
Au niveau de la Vigie :
Les impacts positifs :
- une normalisation de la station par rapport à la
règlementation en vigueur;
80
- une maîtrise des flux d'information sur les navires ainsi
que sur les marchandises dangereuses ;
- un gain de temps appréciable;
- une facilitation de la gestion des mouvements et trafic de
navires ;
- un renforcement de la surveillance des zones
côtières contre les contrebandes et les navires clandestins ainsi
que contre les actes de piraterie.
Les impacts négatifs :
- un coût d'investissement sur les matériels et sur
la formation, onéreux.
Au niveau des quais et accessoires :
Les impacts positifs :
- une augmentation des touchées de navires ;
- une augmentation des trafics de marchandises;
- une diminution de la congestion du port.
Les impacts négatifs :
- un coût d'investissement sur les matériels et sur
les projets de construction relativement onéreux.
Au niveau des remorqueurs et vedettes :
Les impacts positifs :
- une maîtrise des manoeuvres pendant les
opérations d'accostage et de déhalage des
navires ;
- une diminution des risques d'accident durant les
manoeuvres.
Les impacts négatifs:
- un coût d'investissement sur les matériels,
particulièrement élevé.
- un risque de lenteur durant la période d'apprentissage
et d'adaptation aux nouveaux matériels.
Au niveau du système de balisage et de
guidage :
Les impacts positifs :
- un gain de temps appréciable ;
- une augmentation de la fiabilité des manoeuvres.
Les impacts négatifs :
- un coût d'investissement sur les matériels,
relativement élevé.
81
III-2-2 Recommandations sur le système d'information
Une logistique bien organisée, c'est d'abord une bonne
circulation des informations la concernant. La gestion des flux d'information
est une des tâches importantes à se préoccuper par la
fonction logistique. Dans le cas du port de Toamasina, les recommandations
avancées sont présentées suivant deux axes majeurs, d'une
part le système d'information interne de la S.P.A.T, et d'autre part le
système d'information portuaire en général qui relie les
différents acteurs externes du port.
A- Système d'information interne de la
S.P.A.T.: Mise en place d'une logistique intégrée :
La logistique est une fonction importante dans les
entreprises surtout dans les grandes structures comme le port de Toamasina.
Jusqu'ici, la logistique de la S.P.A.T a été une logistique par
opération c'est-à-dire, chaque service ou direction se charge de
sa propre logistique. Il faudra dorénavant que les flux physiques et les
flux d'information de chaque entité soient coordonnés au niveau
de l'entreprise en général.
La logistique couvre en fait un éventail beaucoup plus
large qu'uniquement le transport. Elle se divise en deux catégories bien
précises :
~ le flux physique,
~ le flux d'information.
La logistique intégrée consiste en
l'intégration de tous les aspects de la logistique à
l'intérieur d'une même entité afin que le personnel puisse
avoir une vue d'ensemble de l'impact qu'a la logistique sur l'entreprise.
82
Voici un exemple de fonctions de la logistique que la S.P.A.T.
pourra développer. Schéma n°5: Exemple de
fonction logistique
Flux physique : marchandise
Logistique intégrée
Gestion de flux
Flux
d'informations
Système Automatisé
Maintenance
Technologie
Organisations
Communication
Sûreté de fonctionnement des
matériels
Source : Recherche
personnelle
La logistique de service :
Le but de la mise en place de la logistique
intégrée est donc de :
> Réduire les nombreux et divers temps d'attente,
c'est-à-dire optimiser la logistique
de façon à répondre au service :
- par des programmes de qualité élevée ;
- par des systèmes d'appel et de routing automatique ;
- par des procédures simplifiées ;
- par une meilleure communication avec le client ;
- par un espace d'intervention mieux intégré et
structuré.
83
> Gérer la capacité des services :
- en partageant des ressources ;
- en formant du personnel à des missions
inter-fonctionnelles ;
- en améliorant la prévision de la demande pour un
meilleur planning ;
- en utilisant les stratégies de prix pour mieux
utiliser la capacité et contrôler
la demande.
Informatisation de la gestion des flux d'information
:
Le système actuel que la S.P.A.T utilise pour la
gestion et le contrôle des navires ainsi que pour le traitement et le
contrôle des mouvements des marchandises est effectué
manuellement. Ce qui entraîne des tâches de plus en plus ardues.
L'informatisation apparaît comme une solution face à ce
problème car l'informatisation a pour but de minimiser le temps
d'exécution d'une tâche et d'améliorer la circulation des
informations.
Pour mettre en oeuvre le projet d'informatisation, il est
indispensable de répondre aux questions suivantes :
> Quel est l'objectif visé ?
La réponse à cette question est naturellement
pour la S.P.A.T., la création d'une base de données pour la
gestion des opérations qui touchent le navire depuis son arrivée
jusqu'à son départ et pour l'amélioration des services
offerts à la clientèle.
Parallèlement, l'objectif serait également la
création d'une base de données pour le suivi des
opérations de manutention et de stockage, ainsi que des
opérations de livraison/réception de marchandises en vue de
garantir leur traçabilité.
> Quelles sont les ressources informationnelles ?
Elles reposent, bien entendu, sur une collecte de toutes les
données pertinentes qui vont constituer la base de données
à mettre en place.
> Quelles sont les traitements nécessaires ?
Il va sans dire que les traitements nécessaires sont
avant tout la création des requêtes permettant d'interroger la
base de données et d'éditer les résultats attendus.
Le plus important est de garder constamment à l'esprit
que la réalisation de ce projet d'informatisation nécessite
l'utilisation d'un ou de plusieurs Systèmes de Gestion de Bases de
Données (S.G.B.D). Cet outil donnera les possibilités, d'une
part, d'implanter les différentes
84
tables sur machine (création de tables) et d'autre
part, d'interroger la base de données (utilisation des requêtes)
afin d'obtenir les résultats attendus.
De façon plus analytique, un SGBD permettrait pour la
S.P.A.T. :
- de créer différentes tables dans lesquelles
seront stockées les différentes informations ; - d'établir
des formulaires, des dessins d'écrans personnalisés,
utilisés pour saisir ou visualiser des informations ;
- de développer des requêtes,
c'est-à-dire un langage de manipulation des données issues des
différentes tables.
Bref, la création d'une base de données unique
garantirait pour la S.P.A.T., une gestion plus rationnelle des
opérations relatives aux navires, en facilitant le suivi de chaque
intervention, tout en assurant une couverture fiable de la facturation de ses
services.
Elle aurait également pour avantage de :
· réduire la manipulation des diverses paperasses
;
· diminuer le temps affecté aux recherche de
documents ;
· réduire les charges de personnel ;
· éviter les pertes et/ou déchirures de
documents.
Echange de données informatisées et
normalisées (EDI)
L'EDI ou Electronic Data Interchange est un transfert entre
applications, installées sur des ordinateurs
hétérogènes, de données structurées selon un
accord préalable et généralisé. C'est une technique
permettant l'échange automatisé de données,
codifiées et agencées selon un langage convenu
préalablement, entre des applications logées sur des
systèmes d'information distincts et hétérogènes ;
cet échange s'effectuant à travers différents
réseaux de télécommunication.
Pour la S.P.A.T., l'utilisation de l'EDI permettra de :
· réduire le temps de circulation des documents ;
· éviter les pertes de documents ou leur destruction
;
· éliminer les facteurs humains entre les
services, directions ou/et entre sociétés, d'où la
réduction du coût de personnel.
85
Communiquer avec le personnel :
Au-dessus de la volonté de la SPAT d'utiliser des
systèmes de traitement de l'information de plus en plus
perfectionnés, la fonction logistique repose essentiellement sur la
capacité des hommes à accepter le changement et à accepter
de travailler ensemble, notamment entre sociétés
différentes. Pour réussir, le concept logistique envisagé
ne doit pas être imposé mais être concerté en
utilisant l'information et la formation du personnel.
En effet, pour éviter tout phénomène de
rejet qui vouerait le nouvelle organisation à l'échec, tout
changement doit être accompagné par des réunions
d'information des personnes concernées et une formation
adaptée.
> Informer c'est échanger des informations :
L'échange d'informations entre la direction et les
employés est indispensable nécessaire afin de cerner les
problèmes spécifiques qui existeraient dans chaque niveau de
structure : direction sectorielle, département, service, au sein de la
société en général et entre plusieurs
sociétés partenaires.
> Former :
Les employés doivent systématiquement
bénéficier de formations à chaque fois qu'il y a une
nouvelle organisation dans une direction, service afin que l'innovation dans
l'entreprise soit en synergie totale.
Les impacts des propositions
avancées
|
Impacts positifs
|
Impacts négatifs
|
Logistique intégrée
|
Maîtrise de la chaîne logistique
portuaire en matière de flux physique et de flux
d'information.
|
Le changement pourrait requérir une période
d'adaptation qui sera cause de lenteur.
|
Automatisation des flux d'information
|
Circulation rapide des
documents ;
Gains de temps et d'argent ;
Diminution des charges de personnel.
|
Nécessité de redéploiement du
personnel voire risque de licenciement;
Coût d'achat de
matériels généralement élevé.
|
Formation de
personnel
|
Évolution des postes ; Réalisation des
employés.
|
Augmentation relative des
charges de personnel.
|
|
86
B- Les systèmes d'informations portuaires :
La mise en place d'un système d'information dans une
communauté portuaire nécessite une analyse et une étude
préalable. Il s'agit de lister les différentes fonctions
élémentaires du port et opérations successives,
indépendamment du fait de savoir qui en a la responsabilité et
qui les effectue.
Cette analyse est indispensable et spécifique selon
les ports, leurs statuts juridiques, les conditions réglementaires ou
matérielles locales, les habitudes etc. Dans cette analyse, ces
différentes fonctions élémentaires sont regroupées
de différentes façons et confiées à des
entités juridiques, organisationnelles ou opérationnelles qui
n'ont pas nécessairement le même contexte d'un port à
l'autre.
Ces considérations ont un impact sur les
systèmes d'information portuaires dans la mesure où, selon le
découpage ou le regroupement des fonctions, on passe d'échanges
internes à une entreprise à des échanges externes entre
entreprises.
Dans le cas du port de Toamasina, il est temps que ce port
dispose de son système d'information portuaire avec pour objet principal
la facilitation du passage portuaire de la marchandise.
Ceci passerait inéluctablement par la
définition de "l'unité marchandise", de son identifiant dans un
système d'information, des relations entre cet identifiant et son
contenant (navires, véhicules, conteneurs) et l'identification du
contenu (par exemple à travers la déclaration en douanes). Car le
système actuel par GasyNet a été créé afin
de poursuivre le déploiement des outils scanners, de mettre en place et
de gérer la plateforme Tradenet et d'une manière plus
générale, d'assurer une optimisation des performances
douanières, et par conséquent s'avère vraiment insuffisant
pour les besoins de l'autorité portuaire.
Le port a besoin d'un véritable guichet unique tel
qu'il est utilisé dans le port du Havre pour :
y' répondre aux besoins de fluidité, de
sécurité et de traçabilité de la marchandise pour
les professionnels privés et les administrations publiques : Douane,
Autorité Portuaire, services vétérinaires et
phytosanitaires, etc.;
y' optimiser, agréger, automatiser, orchestrer et
sécuriser les processus des métiers des acteurs privés et
publics de la communauté portuaire, quelque soit leur taille et les
types de marchandises concernés : vrac, conteneurisé, RORO,
conventionnel.
87
Ainsi, l'échange envisagé devrait concerner deux
volets connexes : le navire et la marchandise.
Le navire :
Il s'agit ici d'entrer plus précisément dans
les fonctions remplies par les systèmes développés le plus
souvent par les établissements portuaires eux-mêmes, dont les
fonctionnalités devraient couvrir :
- l'accueil (et le contrôle des mouvements) des navires
: par référence aux principes fonctionnels des systèmes
havrais VTS et VTM (la gestion des escales), avec les interfaces avec le
pilotage, le remorquage et le lamanage (qui n'est pas toujours une fonction
indépendante de la manutention).
D'un point de vue informatique, c'est l'occasion de
développer le thème de la séparation des données et
des traitements, de l'interface utilisateurs.
A ce titre, la gestion des escales devrait reposer sur des
bases de données quasi-permanentes :
- les navires, leurs caractéristiques ;
- les lignes régulières ;
- les infrastructures (dont les postes à quai) ;
- les équipements (ex : les portiques) ;
- et des outils de planification et d'affectation des
ressources (y compris des
ressources humaines).
La marchandise :
Dans ce volet, la démarche consistera à suivre
l'arrivée de la marchandise en montrant la
nécessité des échanges entre les acteurs
portuaires sur la base de :
* la liste prévisionnelle de déchargement,
bay-plan (pour les portes conteneurs),
* la taille actuelle des navires, ce qui rend impossible le
traitement non informatisé de la
marchandise (sauf en cas de cargaison composée de vrac
homogène, naturellement).
* un point important : la planification des équipes, des
engins (ex : portiques) et des
équipements,
* l'indication que la marchandise est à terre : on se
base ici sur le VAQ (vu à quai),
* la transmission, le traitement et l'apurement du manifeste
;
* la « réclamation » de la marchandise : la
déclaration en douane, etc.
88
Impact des propositions Avantages
stratégiques :
· Améliorer le processus de passage de la zone
logistique ;
· Augmenter la vitesse et renforcer la fiabilité de
communication entre les acteurs ;
· Assurer l'unicité de l'information ;
· Améliorer le contrôle des exportations et
des importations ;
· Accroître la qualité de service ;
· Réduire les coûts de gestion documentaire de
manière mesurable. Avantages opérationnels :
· Echanger des informations de façon confidentielle
et sécurisée ;
· Couvrir à 100% les trafics à l'import et
à l'export ;
· Suivre les statuts physiques, administratifs, douaniers
de la marchandise ;
· Assurer la fiabilité des processus d'importation
et d'exportation.
89
CONCLUSION
D
ans le contexte de mondialisation actuelle où la
compétitivité règne en maître mot dans le domaine
portuaire, la fluidité des informations et des marchandises dans les
chaînes de transport peuvent faire varier le choix logistique des
opérateurs de transport, ce qui a nécessairement des incidences
notables sur la fréquentation du port concerné. A cet effet, les
ports commerciaux modernes doivent répondre à quatre
impératifs principaux :
1. Le gigantisme naval ;
2. L'aménagement des ports ;
3. La célérité dans le déroulement
des différentes phases des opérations de manutention ;
4. La gestion des flux par le biais de la maîtrise de
l'information.
Le port Toamasina est le premier port et l'un des plus grands
ports commerciaux de Madagascar. Il rencontre des difficultés pour
satisfaire les conditions exigées par les impératifs cités
ci-dessus. C'est la problématique qui a été posée
tout au long de cette étude. En d'autres termes, il s'agit de
répondre à la question de savoir : «Comment organiser la
logistique du port de Toamasina?».
La présente étude s'est fixée deux
objectifs spécifiques afin d'optimiser la rotation des navires et du
transit des marchandises, en synergie avec une garantie de fluidité des
informations y afférentes.
La démarche adoptée à cet effet passait
par une analyse et une mise en exergue des atouts et des faiblesses du port de
Toamasina, et de proposer une solution rationnelle et adéquate afin de
lui permettre d'une part, de satisfaire aux conditions citées ci-dessus
et d'autre part, de répondre aux exigences actuelles des transporteurs
maritimes.
Les analyses menées ont apportés des
éclaircissements sur les divers aspects et ont permis de conclure sur
les hypothèses fixées pour l'étude.
La première hypothèse, qui a posé
l'inquisition : « Le port de Toamasina possède-t-il suffisamment de
postes à quais spécialisés pour accueillir les
différents types de navires, ainsi que des matériels de
manutention qui pourraient répondre à la vitesse
d'opération en vigueur dans une exploitation moderne? » a
été élucidée.
90
En effet, il est apparu à travers l'étude que le
port de Toamasina ne possède pratiquement qu'un seul poste à quai
avec un faible tirant d'eau, inférieur à onze mètres pour
les navires au long cours, porte-conteneurs.
En réalité, la situation est paradoxale dans la
mesure où deux postes à quais spécialisés existent
physiquement au port de Toamasina : le quai d'une longueur de 204
mètres linéaires et 10 mètres de tirant d'eau d'une part,
et le quai C3 d'une longueur de 180 mètres linéaires et 10,50
mètres de tirant d'eau, d'autre part. Mais face à
l'évolution de la taille des navires, notamment porte-conteneurs, la
longueur du quai C3 qui leur est dédié est insuffisante, ce qui
fait qu'à l'accostage, la position de ces navires empiète sur la
partie délimitée pour le quai . Du coup, le quai devient
impraticable et est sous utilisé. Dans la pratique donc, malgré
l'existence de ces deux quais aménagés, il est impossible
d'accoster simultanément deux navires sur ces postes.
L'étude réalisée a ainsi permis de
creuser le fond du problème : il s'agit davantage d'inadéquation
des caractéristiques techniques des quais existants par rapport à
l'évolution technique et technologique des navires qui font escale au
port de Toamasina.
En revanche, le port de Toamasina possède des quais
spécialisés pour les navires vraquiers. Ces quais sont
équipés d'installations fixes semi ou entièrement
automatisées pour le chargement/déchargement de marchandises qui
ne nécessitent pas d'importantes manipulations humaines. Tels sont les
cas du poste à quai pétrolier à l'extrémité
nord du môle B, du poste à quai minéralier du projet
Ambatovy dans l'extension du môle B, du quai C1, poste
céréalier mixte avec le poste à quai à ciment ainsi
que les postes à quai pour les cargos mixtes de l'ancienne structure du
môle B qui sont sous exploités à cause de l'insuffisance de
tirant d'eau.
De même, le site portuaire de Toamasina dispose de
matériels de manutention performants et de personnel hautement
expérimenté pour les opérations d'accueil des navires
ainsi que pour la manipulation des marchandises au débarquement et
à l'embarquement.
Par ailleurs, bien que le port soit un lieu de transit pour
les marchandises importées et à exporter, la réception de
ces marchandises nécessite des espaces de stockage dans un délai
bien déterminée au sein du port. Au moyen du focus-groupe, de la
capitalisation et des observations directes sur le terrain, il a
été constaté également que le port a des lacunes en
matière de terre plein de stockage pour les conteneurs vides ainsi que
pour les véhicules.
91
La deuxième hypothèse, quant à elle,
avait posé l'interrogation : « Le port de Toamasina dispose-t-il
d'un système de traitement d'information et de réseau de
communication adéquats reliant les différents acteurs du port
à savoir les armateurs, les manutentionnaires, l'autorité
portuaire, la Douane, la Police aux frontières et la Gendarmerie?
». Une fois de plus, la réponse est négative.
En effet, il est apparu à travers l'étude que le
port de Toamasina traite tous ses documents de travail sur support papier, que
ce soit avec les clients qu'avec tous les exploitants de la communauté
portuaire à savoir les armateurs et/ou les consignataires qui
interviennent dans les opérations aux navires, les
chargeurs/importateurs et les concessionnaires qui interviennent sur les
marchandises. Outre la communication par internet via le courrier
électronique, il n'existe ni de réseau de communication ni
d'échange de données informatisées reliant les
différents acteurs de ce port. Il est pourtant de
notoriété publique que la capacité du courrier
électronique est très limitée en matière de
transfert de données, donc n'est pas exploitable pour les besoins de la
gestion du port.
Il faut admettre par ailleurs que le concessionnaire du
terminal à conteneurs, la société M.I.C.T.S.L, est la
seule qui dispose d'un système d'information performant pour assurer le
contrôle des flux des marchandises conteneurisées dans le port. Ce
réseau assure l'échange des données entre l'entreprise et
les compagnies de navigation pour la gestion des opérations de
débarquement/embarquement avant, durant et après l'escale des
navires. Il utilise le système COARRI/CODECO pour les échanges
avec les compagnies de navigation concernant la situation des conteneurs
embarqués et débarqués sur les navires ainsi que pour les
conteneurs qui entrent ou sortent du terminal. Parallèlement,
grâce à son système NAVIS SPARKS, M.I.C.T.S.L. peut se
connecter sur le Réseau Tradenet de GasyNet, pour les formalités
douanières.
Sur la base des études des différents aspects
des activités portuaires réalisées dans les pages
précédentes, il est possible, au stade actuel de statuer sur les
problèmes réels du port de Toamasina. Il souffre de
problèmes de retards technologiques qui peuvent être
abordés suivant deux axes :
V' primo, un problème d'infrastructures d'accueil dont les
caractéristiques techniques sont dépassés et
inadéquats,
V' secundo, un problème d'absence de logistique de
communication portuaire et/ou de compétence pour la maîtrise de la
technologie moderne de gestion des flux physiques et des flux d'information
portuaires.
92
La réforme institutionnelle des ports malagasy, mise en
oeuvre suivant les dispositions de la Loi n°2003-025 du 5 septembre 2003,
ainsi que ses textes et décrets d'application permettent et attribuent
à la S.P.A.T la mission, entre autres de «réalisation
des travaux d'extension, d'amélioration, de renouvellement et de
reconstruction des installations situées dans les limites du domaine
portuaire ou nécessaires à son fonctionnement ».
Ayant ainsi pris en considération les multiples
handicaps face à la nouvelle génération de navires (les
gros porteurs), aux nouveaux modes de conditionnement (tendance accrue à
la conteneurisation), à l'évolution des types et des volumes de
trafic (tendance confirmée pour les conteneurs, le RORO et le vrac aux
dépens du conditionnement en conventionnel comme les sacheries, les
fardeaux, etc.), la S.P.A.T. a mené avec l'équipe japonaise de
JICA, l'étude de faisabilité de son projet de
développement, ce de février 2009 à octobre 2009.
L'étude a arrêté un scénario de
solutions en deux phases portant sur une phase n°1 relative à un
Plan urgent à horizon 2017 et une phase n°2 relative à un
Plan à moyen terme à horizon 2020.
La configuration du port de Toamasina en 2017 telle que
prévue par le Plan de développement urgent comprend :
a) la construction du quai C4 au bout du quai C3, à
-14 m de profondeur, d'une longueur de 320 m pour accueillir les navires porte
conteneurs de 40.000 TPL et 3.200 EVP et une nouvelle zone du terminal à
conteneurs TAC-C4 qui sera de 5,1 ha,
b) l'extension du brise-lames d'une longueur de 345 m afin de
fournir la protection nécessaire aux nouveaux terre-pleins et quais,
c) l'approfondissement des quais C1, et C3 existants
jusqu'à -13 m pour recevoir des navires de type Panamax pour le vrac et
les cargaisons générales. Le quai C3 sera approfondi à -14
m,
d) l'aménagement d'une nouvelle zone de terminal
à conteneurs de 10 ha sur le Récif Hastie,
e) la construction d'une route sur pont au dessus de la voie
de chemin de fer au niveau de la porte 5, réservée aux camions.
L'objectif est d'éviter le conflit entre rail et route et aussi de
fluidifier la circulation dans le port.
f) l'installation de nouvelles grues de quai sur le quai C4
afin de renforcer et d'améliorer la capacité de traitement des
bateaux porte-conteneurs.
93
Photo n°11: Phase n°1 - Plan urgent
(horizon 2017)
La configuration du port de Toamasina, telle que prévue
dans le plan de développement à moyen terme (horizon 2020)
comprend :
i. Une extension du quai C4 de 150 m pour une longueur totale
de quai de 470 m et du terminal à conteneurs de 2,4 ha pour une
superficie totale de 7,5 ha,
ii. Une extension du terminal à conteneurs sur une
zone supplémentaire de 16 ha sur le Récif Hastie, pour une
superficie totale de 26 ha en 2020.
94
Au point de vue gestion d'information, il apparaît
incontournable pour la S.P.A.T de mettre en place un système
d'information automatisé qui se chargera d'exploiter
simultanément un système de gestion de base de données
à l'interne de l'entreprise et un système de gestion de base de
données intégré pour la communauté portuaire pour
assurer : - la circulation rapide des documents relatifs à ses
prestations sur le navire, améliorer la vitesse de rotation des navires,
gagner du temps et diminuer les charges de personnel, - garantir des
échanges fiables, rapides, efficaces, sécurisés et en
toute confidentialité avec ses interfaces.
L'existence actuelle du système « Tradenet »
au port de Toamasina, qui essaie de relier les différents acteurs au
port, semble ne pas répondre aux besoins de l'autorité portuaire
pour sa propre gestion des flux d'informations relatifs aux navires et aux
marchandises qui entrent ou sortent de ce port. Les fonctionnalités de
Tradenet seraient plutôt orientées vers les marchandises
conteneurisées et sur les procédures de dédouanement,
ainsi que sur le contrôle au scanner à l'import et à
l'export.
La solution pour l'autorité portuaire devrait de ce
fait comporter deux phases d'étude et de développement :
une première phase portant sur ses besoins internes de
collecte, de suivi et de traitement d'informations pour satisfaire d'un
côté, la célérité de rotation des navires et
de l'autre côté la traçabilité des marchandises
à l'import comme à l'export. Le même système devra
bien entendu répondre aux impératifs de gestion interne telles
que la facturation, les finances, la comptabilité, etc.
une deuxième phase portant sur les échanges
d'informations avec l'ensemble de la communauté portuaire. Le souci dans
ce volet n'est pas uniquement de disposer d'un système autonome et
performant mais de garantir l'interfaçage et l'interconnexion avec les
systèmes existants.
En ce sens, les efforts de l'autorité portuaire
devraient visiblement s'orienter vers un système spécifique mais
en même temps adapté au contexte local et national, qui pourra
s'élargir vers un véritable système informatique au
service de l'ensemble de la communauté portuaire comme le système
AP+ utilisé par le Port du Havre. La solution étant, soit de
développer un nouveau système informatique sur mesure, soit de
rechercher un logiciel performant suffisamment paramétrable pour
répondre aux attentes de chacun.
95
Il va sans dire que là encore, les paramètres de
coûts seront déterminants dans le choix qui sera
définitivement retenu.
Au-delà de sa volonté d'aller de l'avant, de
faire face à la concurrence, la S.P.A.T. reste bloquée par les
problèmes de financement de ses projets. Par exemple, les travaux
relatifs au projet d'extension des infrastructures avec l'équipe
japonaise de JICA sont censés débuter en 2013. Mais faute de
financement, le respect du programme établi est difficilement
réalisable. Parallèlement, la mise en place d'un système
de gestion de base de données intégré pour la
communauté portuaire devrait passer par la mobilisation de
compétences suffisantes pour définir les fonctionnalités
exigées, comparer les besoins ainsi définis par rapport aux
pratiques existant dans d'autres ports, rechercher ou développer le
système susceptible de répondre au plus près aux attentes,
etc. Mais, à ce jour, est-ce que la S.P.A.T. dispose de moyens
suffisants à cet effet ?
En tant qu'actionnaire majoritaire et unique de la S.P.A.T.,
l'État malagasy devrait sûrement prêter main forte dans la
réalisation de ses projets de développement. Les prospections et
les négociations engagées à cet effet auprès des
organismes de financement internationaux ont dû être suspendues
à cause de la situation socio politique de Madagascar depuis
l'année 2009.
Dans l'attente d'une évolution contextuelle plus
favorable, la S.P.A.T. devrait s'activer dans la préparation des
structures et organisations, à même de recevoir les innovations
technologiques envisagées. En effet, il apparaît important de
rappeler que la mise en oeuvre de ce projet d'aménagement des
infrastructures et d'implantation du système communautaire portuaire ou
guichet unique sont tributaires d'une innovation organisationnelle. Et si le
port de Toamasina voudrait maintenir son objectif de devenir un port
d'éclatement dans l'Océan Indien et en Afrique Australe, elle
devra d'ores et déjà utiliser tous ses moyens et ses atouts en
tant qu'autorité représentant l'Etat, et en tant que port de type
propriétaire pour conserver les acquis et conquérir de nouveaux
marchés.
Au moyen des financements sur fonds propres, certains autres
projets pourront être engagés tels que le projet
d'aménagement de la porte n°5, dédiée à
l'entrée/sortie des camions transportant des marchandises à
l'export et à l'import en vue d'améliorer la fluidité de
la circulation dans le port. Il semble possible également de
réaliser le projet de normalisation de la tour de contrôle de la
Capitainerie aux exigences internationales. A ceux-là pourront s'ajouter
le projet d'aménagement de quai mixte croisières/RoRo au
môle A, ainsi que l'aménagement de diverses zones de stockage de
marchandises.
96
Dans tous les cas, force est d'admettre que la S.P.A.T est en
mesure d'assumer sa fonction régalienne de représentant de l'Etat
dans son rôle d'autorité portuaire et concédante. Bien que
confrontée à des problèmes de délais dans la
réalisation de ses projets, la S.P.A.T. assure pleinement sa mission de
port commercial de développement et ses attributions de valorisation des
ressources mises à sa disposition par l'État.
Au-delà des objectifs fixés, il faut
néanmoins reconnaître que cette étude n'a pas permis
d'appréhender tous les aspects de l'optimisation de l'exploitation de la
logistique portuaire dont il est question.
Certains sujets n'ont pas pu être abordés. Ils
soulèveront probablement des questions clés qui pourront conduire
vers des perspectives de recherche, portant sur des thèmes qui pourront
être reliés directement ou indirectement à celui
développé dans le présent document dont entre autres :
Quel pourrait être l'impact environnemental de la
réalisation du projet d'extension et d'aménagement portuaires
?
Quel système sera utilisé au port de Toamasina
afin de pouvoir interconnecter tous les acteurs portuaires dans la gestion des
navires, des trafics et de suivre la traçabilité des
marchandises, tout en répondant aux besoins de fluidité, de
sécurité et de confidentialité requis en la matière
?
Quels seront les impacts économiques de la mise en
place du guichet unique portuaire au niveau du coût de transit de la
marchandise, au niveau de la sécurisation des recettes
douanières, au niveau des tarifs d'escale et des prestations portuaires,
etc. ?
Les sujets sont larges, intéressants et
édifiants. Ils procurent un intérêt particulier de
recherche et de développement, surtout pour les universités. La
seule condition de réussite demeure toutefois la mobilisation effective
de tous les pouvoirs de décision, privés et publics, à
promouvoir par des actions concrètes, les initiatives des
opérateurs économiques et des organismes de financement.
97
Références documentaires
Webiographie :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_port_maritime_de_Dunkerque
http://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_port_maritime_de_Marseille
http://fr.wikipedia.org/wiki/Port_du_Havre
http://www.giptis.com;
http://www.havre-port.fr
http://www.madagascar-tribune.com/Un.nouveau-site-de-reparation,1785html;
www.aivp.com/program/genes/theme.htm#alemany;
www.cnuced.com
www.memoireoneline
www.port-toamasina.com;
Bibliographie :
« Bulletin trimestriel d'information du port de Toamasina
S.P.A.T ».- 4ème trimestre 2011,
12ème édition.
i
Liste des annexes
Annexe 1 : Loi n°2003-025 du 5 septembre 2003.
ii
Annexe 2 : Décret n°2004-702 du 14 juillet
2004 xiii
Annexe 3 : Avis d'arrivée xix
Annexe 4 : Demande d'entrée xx
Annexe 5 : Pré-arrival notification of security and
safety xxi
Annexe 6 : Ship to shore Master/pilote exchange
xxiii
Annexe 7 : Advance notification for discharge and transit
packed or solid bulk dangerous cargo xxiv
Annexe 8 : Avis de sortie xxv
Annexe 9 : Demande de sortie xxvi
Annexe 10 : Statement of port operation xxvii
Annexe 11: Cadre logique du mémoire xxviii
II
Annexe 1 : Loi n°2003-025 du 5 septembre 2003.
REPOBLIKAN'I
MADAGASIKARA Tanindrazana-Fahafahana-Fandrosoana
LOI N°2003-025
Portant Statuts des Ports
TITRE PREMIER
OBJET ET PRINCIPES GENERAUX
Article premier: Un port est un
ensemble d'espaces terrestres, eaux maritimes et installations qui,
situés sur les rivages ou les rives des fleuves, réunissent les
conditions physiques, naturelles ou artificielles, et d'organisation, qui
permettent l'exécution d'opération d'exploitation portuaire. Tout
port doit faire l'objet d'une délimitation faite en application des
dispositions régissant le domaine public.
Article 2: La présente
loi définit les statuts des ports autres que militaires. Elle fixe aussi
le statut et les dispositions s'appliquant aux entités chargées
d'assurer l'administration, la gestion et l'exploitation de ces ports ainsi que
la régulation du sous-secteur. Les dispositions de la présente
loi sont éditées dans le respect des principes suivants :
· principe d'inaliénabilité et
d'indivisibilité du territoire;
· principe de respect des prérogatives de l'Etat
liées à l'exercice de la souveraineté nationale sur
l'espace maritime ;
· principe d'autonomie des Provinces ;
· principe de désengagement de l'Etat des
activités à caractères industriel et commercial;
· principe d'appartenance au territoire
stratégique national au sens de la loi n°94-018 du 26 septembre
1995 portant Organisation Générale de la Défense de
Madagascar.
TITRE II
ORGANISATION GENERALE
CHAPITRE PREMIER
ADMINISTRATION ET REGULATION DU SOUS SECTEUR DES
PORTS
Article 3: L'administration et
la régulation du sous-secteurs des ports sont assurées par
l'Agence Portuaire Maritime et Fluviale (APMF) qui a le statut d'Etablissement
Public à Caractère Industriel et Commercial dotée de
l'autonomie administrative et financière tel qu'il est régi par
la loi n°98-031 portant définition des établissements
publics et des règles concernant la création de catégorie
d'établissements publics et
III
ses décrets d'application. L'APMF veille à ce
que la gestion et l'exploitation des ports soient assurées dans le
respect des règles d'une libre concurrence transparente entre
opérateurs.
CHAPITRE 2
CLASSIFICATION DES PORTS - DOMANIALITE
Article 4: Les ports, autres
que les ports militaires, sont classés en ports d'intérêt
national et ports d'intérêt provincial.
La classification des ports est établie par
décret en tenant compte de l'importance stratégique des flux de
trafic et de l'importance socio-économique et géographique de
chaque port, notamment en relation avec l'économie nationale.
Article 5: Quelle que soit la
classe à laquelle appartient le port, le domaine public portuaire
comprenant le domaine public naturel, légal et artificiel situé
dans les limites du port est classé dans le domaine public de l'Etat.
Article 6: La liste des ports
habilités à recevoir des navires assurant des opérations
à caractère international est fixée par décret.
CHAPITRE 3
GESTION DES PORTS ET EXERCICE DU ROLE D'AUTORITE
PORTUAIRE
Article 7: La gestion d'un port,
au sens de la présente loi, couvre :
· Le rôle d'autorité portuaire, qui
comprend:
· la police portuaire qui couvre notamment la police du
domaine public portuaire et la police de l'exploitation portuaire
· la gestion et l'entretien du domaine portuaire, des
infrastructures portuaires et du domaine immobilier du port et notamment la
délivrance des autorisations d'occupation du domaine public portuaire
· le rôle d'autorité concédante en
ce qui concerne les concessions et permissions d'exploitation dans le port
· la surveillance des profondeurs et la maîtrise
d'ouvrage des travaux de dragage dans les limites du plan d'eau portuaire
· la maîtrise d'ouvrage des travaux d'extension,
d'amélioration, de renouvellement et de reconstruction des installations
situées dans les limites du domaine portuaire ou nécessaires
à son fonctionnement.
Article 8: La gestion des
ports classés d'intérêt national dont l'importance le
justifie, est assurée par des sociétés dans le capital
desquelles la puissance publique-Etat. Provinces Autonomes et leurs
démembrements-est majoritaire. Ces ports ont le statut de, et sont
appelés, «ports à gestion autonome».Les
sociétés gérant ces ports sont
appelées «société du port à
gestion autonome de ». Elles sont régies selon le droit
iv
commun des sociétés anonymes sous réserve
des dispositions particulières prévues dans la présente
loi et ses décrets d'application.
Le TIRE III de la présente loi fixe les
modalités de création et précise les attributions ainsi
que les grands principes d'organisation administrative et financière des
sociétés des ports à gestion autonome.
Article 9: La gestion des
ports classés d'intérêt national autres que les ports
à gestion autonome est transférée à l'APMF qui est
tenue, dans les conditions qui sont précisées au TITRE V de la
présente loi, de la déléguer à des
opérateurs privés titulaires de concessions globales de gestion
et d'exploitation. Ces ports ont le statut de et sont appelés «port
d'intérêt national non autonome».
Article 10: La gestion des
ports classés d'intérêt provincial est
transférée à la Province Autonome où ils sont
situés, celle-ci est tenue, dans les conditions qui sont
précisées au TITRE V de la présente loi de
déléguer cette gestion à des opérateurs
privés titulaires de concessions globales de gestion et d'exploitation.
Ces ports ont le statut de et sont appelés, «port
d'intérêt provincial».
Article 11: En matière
de domanialité publique, les sociétés de port à
gestion autonome, dans les ports à gestion autonome, l'APMF, dans les
ports d'intérêt national non autonomes, et les Provinces
Autonomes, dans les ports d'intérêt provincial, ont les
mêmes droits et obligations que l'Etat.
Toutefois tous les travaux conduisant à apporter des
modifications aux ouvrages du domaine public portuaire doivent
préalablement, à tout début d'exécution, être
approuvés par l'APMF.
Article 12: Nonobstant les
dispositions spécifiques prévues dans l'ordonnance n°60-099
modifiée par l'Ordonnance n°62-035 réglementant le domaine
public et dans la Loi n°99-028 portant refonte du Code Maritime, les
contraventions aux règles de police de l'exploitation des ports qui sont
édictées dans des conditions fixées par décret sont
punies d'une amende de 500.000 à 5.000.000 francs malgaches, sans
préjudice de la réparation du dommage causé.
Les contraventions sont constatées par des
procès-verbaux dressés par les officiers de port qui sont des
employés de l'autorité assurant la gestion du port qui doivent
être agrées par l'APMF dans des conditions fixées par
décret. Ces contraventions sont de la compétence de la
juridiction correctionnelle.
Article 13: Les
autorités assurant la gestion des ports sont assistées par des
Commissions Consultatives des Usagers et des Opérateurs; un
décret fixe les compétences et les règles
générales s'appliquant à la désignation des membres
de ces commissions ainsi qu'à leur fonctionnement.
Article 14: L'État peut
participer au financement des travaux d'amélioration et d'extension des
infrastructures portuaires et de leurs accès dans tous les ports
malgaches. L'Etat
V
arrête les conditions de ces financements et les
modalités d'exercice de la maîtrise d'ouvrage de ces travaux, y
compris, le cas échéant, les dérogations aux dispositions
de l'article 7 concernant l'exercice de la maîtrise d'ouvrage de ces
travaux par l'autorité gestionnaire.
L'APMF peut d'autre part participer au financement des
travaux d'amélioration et d'extension des infrastructures portuaires et
de leurs accès dans tous les ports malagasy. Un décret fixe les
conditions générales s'appliquant à ces financements et
aux modalités d'exercice de la maîtrise d'ouvrage de ces travaux,
y compris, le cas échéant, les dérogations aux
dispositions de l'article 7 concernant l'exercice de la maîtrise
d'ouvrage de ces travaux par l'autorité gestionnaire.
CHAPITRE 4
EXPLOITATION DES PORTS
Article 15: L'exploitation des
ports, qui couvre l'ensemble des activités à caractère
industriel et commercial: manutention, entreposage, lamanage, pilotage,
remorquage et autres services rendus aux usagers du port, est assurée,
sauf exception motivée par des nécessités
impérieuses, par des sociétés de droit privé.
Article 16: L'exploitation
fait l'objet d'autorisations délivrées à ces
sociétés dans le respect des dispositions législatives
régissant la gestion et l'utilisation du domaine public ainsi que de
celles prévues dans la présente loi et dans ses décrets
d'application.
Ces autorisations peuvent revêtir la forme de:
- concessions de service public;
- permissions à usage exclusivement privé.
Article 17: Les tarifs
perçus par les titulaires de concession de service public en
rémunération des services qu'ils rendent aux usagers des ports
sont approuvés par l'autorité concédante dans le respect
des dispositions prévues dans les décrets d'application de la
présente loi.
Article 18: Dès qu'un
nouveau statut est conféré à un port, la nouvelle
autorité gestionnaire se substitue à l'ancienne en ce qui
concerne toutes les concessions, permissions et autorisations octroyées
et délivrées dans ce port et ce, jusqu'à leur date
d'expiration.
CHAPITRE 5
DISPOSITIONS FINANCIERES
Article 19: En
rémunération du service qu'ils rendent aux usagers et
opérateurs portuaires, les ports à gestion autonome et les
titulaires des concessions globales de gestion et d'exploitation auxquels est
déléguée la gestion des ports n'ayant pas le statut de
port à gestion autonome, perçoivent à leur
bénéfice, les droits et redevances portuaires, qui comprennent
les droits de port et de stationnement et les redevances versées par les
titulaires de concessions et permissions.
vi
Article 20: Dès qu'un
nouveau statut est conféré à un port, les droits et
redevances portuaires et les redevances de concessions et permissions
appliquées par l'autorité en charge de la gestion du port
à laquelle la nouvelle autorité gestionnaire se substitue, sont
perçus directement par cette dernière.
Article 21: Dans le souci
d'assurer une cohérence entre les différents ports, les
règles générales concernant les assiettes des tarifs des
droits et redevances portuaires sont fixées par décret.
TITRE III
PORTS A GESTION AUTONOME CHAPITRE
PREMIER
INSTITUTION DU STATUT DE PORT A GESTION
AUTONOME-ATTRIBUTIONS DES SOCIETES GERANT CES PORTS
Article 22: Le statut de "port
à gestion autonome" est fixé par décret.
Les sociétés assurant la gestion de ces ports
sont placées sous la tutelle technique de l'APMF pour le compte du
Ministre chargé des ports.
Article 23: La
société du port à gestion autonome assure, à
l'intérieur des limites de la circonscription portuaire et dans les
conditions définies ci-après, les attributions décrites
à l'article 7 de la présente loi. Elle peut également
être chargée de l'exploitation, de l'entretien et de
l'amélioration des établissements de signalisation maritime
balisant les installations portuaires et leurs accès.
Elle peut être autorisée, dans le cadre de la
réglementation en vigueur, à créer ou à participer
à la création et à l'aménagement de zones
industrielles et d'entrepôt extérieurs à la circonscription
portuaire.
Article 24: La circonscription
du port à gestion autonome ou d'un groupement de ports fusionnés
est fixée dans le décret conférant à ce port le
statut de port à gestion autonome. Le même décret
précise la consistance des biens et installations remis à la
société du port à gestion autonome, y compris de ceux qui
ressortissent du domaine privé de l'État, ainsi que la liste des
établissements de signalisation maritime balisant les installations
portuaires et leurs accès.
Article 25: La
société du port à gestion autonome peut aussi se voir
confier par l'APMF des services annexes. Les conditions dans lesquelles de tels
services annexes lui sont confiés font l'objet d'un protocole entre
ladite société et l'APMF. Les dépenses occasionnées
par ces services annexes sont intégralement remboursées par
l'APMF à cette société.
Article 26: La
société du port à gestion autonome se substitue à
l'État dans l'attribution, le renouvellement ou la modification des
concessions, des permissions et autorisations
VII
d'occupation temporaire du domaine public relevant de
l'État ainsi que dans l'approbation et la fixation des redevances et des
tarifs maxima appliqués par les concessionnaires, dans le respect des
règlementations des prix qui peuvent s'appliquer ainsi que dans celui
des règles générales concernant les assiettes des tarifs
des droits et redevances portuaires fixées dans les dispositions du
décret mentionné à l'article 21.
Article 27: Lorsque le statut
de port à gestion autonome est conféré à un port
à gestion non autonome, les terre-pleins, quais, jetées; plan
d'eau, réseau portuaire des voies ferrées et, d'une
manière générale, tous les immeubles du domaine public
relevant de l'État existant au moment de la substitution ou
exécutés ultérieurement par le port à gestion
autonome et affectés ou devant être affectés à
l'exploitation portuaire à l'intérieur de la circonscription
définie conformément à l'article 24 ci-dessus garde le
caractère de domaine public de l'État: la gestion de ce domaine
public relevant de l'État est assurée par le port à
gestion autonome dans le respect des dispositions prévues au TITRE II de
la présente loi.
De plus, toute modification des établissements de
signalisation maritime est soumise aux procédures d'instruction nautique
prévues dans les textes, réglementaires.
Article 28: Les transferts
prévus aux articles 26 et 27 ci- dessus substituent de plein droit la
société du port à gestion autonome à l'État
dans tous les droits, avantages et obligations rattachés à la
gestion des biens et aux activités transférées.
Les transferts de biens à la société du
port à gestion autonome ne donnent lieu à aucune imposition
à l'encontre de cette société.
CHAPITRE 2
ORGANISATION ADMINISTRATIVE
Article 29: Les dispositions
administratives applicables à une société du port à
gestion autonome sont fixées par ses statuts.
Article 30: La
société du port à gestion autonome recrute librement son
personnel.
Le personnel de cette société est soumis aux
règes de droit commun du Code du Travail.
Quant au personnel embarqué à bord des navires
de cette société, il est soumis au régime
spécifique du travail maritime conformément aux dispositions du
Code Maritime.
CHAPITRE 3
DISPOSITIONS FINANCIERES
Article 31: Les dispositions
financières applicables à une société de port
à gestion autonome sont fixées par ses statuts.
VIII
Article 32: La
société du port à gestion autonome dispose d'une grande
autonomie de gestion. Elle fixe elle-même ses tarifs dans le respect des
règlementations des prix qui peuvent s'appliquer ainsi que dans celui
des règles générales concernant les assiettes des tarifs
des droits et redevances portuaires fixées dans le décret
mentionné à l'article 21
La société du port à gestion autonome
informe l'APMF de toute modification des tarifs appliqués dans le port
dont elle assure la gestion. Elle fait également parvenir à
l'APMF les statistiques portuaires dans les formes et selon la
périodicitée requises par celle-ci, afin de permettre à
l'APMF d'assurer sa mission de suivi de l'activité portuaire.
Article 33: Dans le but
d'assurer leur autonomie financière, et nonobstant l'appartenance au
domaine public de l'Etat du terrain sur lequel ils peuvent être
construits, les sociétés de port à gestion autonome
doivent prévoir dans leurs comptes les amortissements et les provisions
pour renouvellement de l'ensemble des actifs, infrastructures et
superstructures, qui leur sont confiés en application de l'article 24.
Les conditions pratiques de la mise en oeuvre de ces amortissements et
provisions pour renouvellement sont précisées par décret.
Les tarifs appliqués par les sociétés du port à
gestion autonome reflètent l'ensemble des coûts supportés
par elles y compris les amortissements et les provisions pour
renouvellement.
Article 34: Chaque
société du port à gestion autonome verse au budget de
l'APMF une redevance annuelle correspondant à la rétribution de
la mise à disposition par l'État du domaine portuaire et des
infrastructures portuaires ainsi qu'à sa contribution au fonctionnement
et à l'amélioration de l'ensemble du secteur des ports et des
transports maritimes. Les modalités de fixation de cette redevance sont
déterminées par décret.
CHAPITRE 4
DISPOSITIONS DIVERSES
Article 35: La fusion
éventuelle d'un port à gestion autonome et d'un ou plusieurs
autres ports à gestion autonome ou le rattachement d'un ou plusieurs
ports à gestion non autonome à un port à gestion autonome
existant est prononcée par décret.
Les règles de fonctionnement et d'administration des
sociétés desdits ports fusionnés ou rattachés sont
fixées par le même décret.
Article 36: Le statut de
l'autonomie institué dans un port à gestion autonome peut y
être aboli par un décret rendu dans les mêmes formes que le
décret institutif visé à l'article 22.
Les modalités de dissolution ou de liquidation d'une
société du port à gestion autonome sont fixées par
les statuts.
Article 37: Un décret
fixe les statuts types auxquels doivent être conformes les statuts de
chaque société du port à gestion autonome.
ix
TITRE IV
PORTS D'INTERET PROVINCIAL
CHAPITRE PREMIER
INSTITUTION DU STATUT DE PORT D'INTER ET
PROVINCIAL-COMPETENCE DES PROVINCES AUTONOMES DANS CES PORTS
Article 38: Le statut «port
d'intérêt provincial» est fixé par décret.
Article 39: La circonscription
de chaque port d'intérêt provincial est fixée dans le
décret conférant à ce port le statut de port
d'intérêt provincial. Le même décret précise
la consistance des biens et installations remis à la Province Autonome,
y compris de ceux ressortissant du domaine privé de l'Etat.
Article 40: Dans les ports
d'intérêt provincial de sa responsabilité, la Province
Autonome se substitue à l'Etat dans l'attribution, le renouvellement ou
la modification des concessions, des permissions et autorisations d'occupation
temporaire du domaine public relevant de l'Etat ainsi que dans l'approbation
des tarifs maxima appliqués par les concessionnaires.
Article 41: Lorsque le statut
de port d'intérêt provincial est conféré à un
port, les terre- pleins, quais, jetées, plan d'eau, réseau
portuaire des voies ferrées et, d'une manière
générale, tous les immeubles du domaine public relevant de l'Etat
existant au moment de la substitution ou exécutés
ultérieurement par la Province Autonome et affectés ou devant
être affectés à l'exploitation portuaire à
l'intérieur de la circonscription définie conformément
à l'article 39 ci-dessus, gardent le caractère de domaine public
de l'Etat : la gestion de ce domaine public relevant de l'Etat est
assurée par la Province Autonome dans le respect des dispositions
prévues au TITRE II de la présente loi et dans les limites de
l'autonomie qui leur est conférée en vertu de la Constitution et
des lois relatives aux Provinces Autonomes.
Article 42: Les transferts
prévus aux articles 40 et 41 ci-dessus substituent de plein droit la
Province Autonome à l'Etat dans tous les droits, avantages et
obligations rattachés à la gestion des biens et aux
activités transférées.
CHAPITRE 2
ORGANISATION ADMINISTRATIVE
Article 43: La Province
Autonome gère les ports d'intérêt provincial de sa
responsabilité dans le respect des dispositions de la présente
loi et des autres dispositions législatives et règlementaires
s'appliquant à elle.
Article 44: La province
Autonome informe l'APMF de toutes modifications des tarifs qui sont
appliqués dans les ports d'intérêt provincial relevant de
sa responsabilité. Elle fait également parvenir à l'APMF
les statistiques portuaires des ports d'intérêt provincial
relevant de sa responsabilité dans les formes requises par l'APMF, afin
de permettre à celle-ci d'assurer sa mission de suivi de
l'activité portuaire.
X
CHAPITRE 4
DISPOSITIONS DIVERSES
Article 45: Le statut de port
d'intérêt provincial peut être aboli et remplacé par
un autre des statuts mentionnés au TITRE II ci-dessus par un
décret rendu dans les mêmes formes que le décret instituant
le statut de port d'intérêt provincial visé à
l'article 38 ci-dessus.
TITRE V
CONCESSION GLOBALE DE GESTION ET
D'EXPLOITATION
Article 46: L'APMF et les Provinces
Autonomes délèguent par contrat la gestion et l'exploitation des
ports sous leur responsabilité à des sociétés
titulaires de concession globale de gestion et d'exploitation qui assurent
· le rôle d'autorité portuaire au sens de
l'article 7 de la présente loi,
· les tâches d'exploitation au sens de l'article 15
de la présente loi.
Les titulaires de concession globale de gestion et
d'exploitation peuvent également se voir confier la maîtrise
d'ouvrage des travaux de dragage et d'infrastructures.
Les sociétés de ports à gestion autonome
peuvent également confier la gestion et l'exploitation de sites
portuaires secondaires sous leur responsabilité à des
sociétés titulaires d'une concession globale de gestion et
d'exploitation. Sont considérés comme sites portuaires
secondaires, au sens du présent article, les installations portuaires
dont l'activité est indissolublement liée à celle du port
à gestion autonome et qui sont intégrées dans sa
circonscription, qu'elles lui soient connexes ou non.
Article 47 Les dispositions
s'appliquant aux concessions globales de gestion et d'exploitation sont
stipulées par décret. Un cahier des charges annexé au
contrat de concession fixe les droits et obligation respectifs du
concessionnaire et l'autorité concédante. Sauf exception
dûment motivée et approuvée par arrêté du
Ministre chargé des ports pris sur proposition du Conseil
d'Administration de l'APMF, les concessions globales de gestion et
d'exploitation sont attribuées à la suite de procédures
transparentes d'appel à la concurrence.
Article 48: Les concessions
globales de gestion et d'exploitation peuvent prévoir ou non la
construction par le concessionnaire d'infrastructures et autres biens
immobiliers sur le domaine portuaire. Dans ce cas, et nonobstant l'appartenance
au domaine public de l'Etat du terrain sur lequel ils sont construits, le
concessionnaire est autorisé à prévoir dans ses comptes
les amortissements correspondants ainsi que les provisions pour le
renouvellement de ces infrastructures et autres biens immobiliers. Elles
peuvent prévoir des limitations à l'utilisation par le public des
infrastructures et autres biens immobiliers construits par le
concessionnaire.
xi
Article 49: Les tarifs
perçus par les titulaires de concession globale de gestion et
d'exploitation en rémunération des services qu'ils rendent aux
usagers des ports sont approuvés par l'autorité concédante
dans le respect des dispositions prévues aux articles 17 et 21 de la
présente loi.
TITRE VI
DE LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT
ARTICLE 50: Tout projet
d'investissement portuaire ayant trait à des travaux de construction, de
réhabilitation ou nécessaires aux emprunts de matériaux
est soumis à l'étude d'impact environnemental. Ils doivent,
suivant les règlements en vigueur, se conformer aux conditions et aux
procédures stipulées notamment au décret n°99-954 du
15 décembre 1999 relatif à la mise en compatibilité des
investissements avec l'environnement.
TITRE VII
DISPOSITIONS TRANSITOIRES
Article 51: Pour les ports
ayant antérieurement à la promulgation de la présente loi
un statut d'autonomie différent de celui prévu au Titre III
ci-dessus, la substitution du nouveau statut d'autonomie prévu dans la
présente loi au statut existant sera faite par décret.
Article 52: Pendant une
période transitoire d'une durée maximum de cinq ans à
compter de la date de promulgation de la présente, loi sur
décision du Ministre chargé des ports prise sur proposition de
l'APMF, celle-ci peut assurer en direct le rôle d'autorité
portuaire et les autres tâches de gestion dans des ports
d'intérêt national non autonome.
Pendant cette période transitoire, les droits et
redevances portuaires mentionnés à l'article 19 ci-dessus sont
perçus par l'APMF dans les ports dont elle assure la gestion en
direct.
Article 53: Pendant une
période transitoire d'une durée maximum de cinq ans à
compter de la promulgation de la présente loi, et sur décision du
Ministre chargé des ports prise sur proposition des provinces Autonomes
après avis de l'APMF, les Provinces Autonomes peuvent assurer en direct
le rôle d'autorité portuaire et les autres tâches de gestion
dans des ports d'intérêt provincial qui leur sont
confiés.
Pendant cette période transitoire, les droits et
redevances portuaires mentionnés à l'article 19 ci-dessus sont
perçus par les Provinces Autonomes dans les ports dont elles assurent la
gestion en direct.
TITRE VIII
DISPOSITIONS FINALES
Article 54: Des décrets
fixent en tant que de besoin les modalités d'application de la
présente loi.
Article 55: Sont et demeurent
abrogées toutes dispositions antérieures contraires à
celles de la présente loi, notamment de la Loi n°67-025 du 18
décembre 1967 créant le Budget Annexe des Ports ainsi que celles
de la loi n°70-008 du 15 juillet 1970 sur les ports autonomes.
Article 56: La présente
loi sera publiée au journal officiel de la République. Elle sera
exécutée en tant que loi de l'Etat.
Promulguée à Antananarivo, les 5 Septembre 2003
Marc RAVALOMANANA
Vu
Pour être annexé au
Décret N°2003-678 du 05 juin 2003
Par le Premier Ministre Chef du Gouvernement,
XII
Jacques SYLLA
XIII
Annexe 2 : Décret n°2004-702 du 14 juillet
2004
REPOBLIKAN'I
MADAGASIKARA Tanindrazana-Fahafahan-Fandrosoana
************
VICE-PRIMATURE CHARGEE DES PROGRAMMES
ECONOMIQUES
MINISTERE DES TRANSPORTS, DES TRAVAUX PUBLICS ET
DE L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
DECRET N°2004-702
************
Conférant au port de Toamasina le statut de port
d'intérêt national à gestion autonome, délimitant
sa circonscription, créant la société du port à
gestion autonome de Toamasina, et autorisant l'Etat à participer
à son capital
*************
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DE
MADAGASCAR
Vu la Constitution du 08 Avril 1998,
Vu la Loi n°67-007 du 28 Juin 1967 relative à la
participation de l'Etat et des autres personnes de droit public aux
sociétés anonymes et portant réglementation des
sociétés d'économie mixte,
Vu la Loi n°2003-025 du 5 Septembre 2003 portant statuts
des ports,
Vu le Décret n°71-148 du 23 Mars 1971
délimitant la circonscription du port autonome de Tamatave et fixant la
liste des biens remis à cet établissement public,
Vu le Décret n°76-430 du 4 Décembre 1976
portant création d'une Société d'Exploitation du Port de
Toamasina et fixant le statut de la dite société, modifié
par le Décret n°85-882 du 4 septembre 1985, le Décret
n°98-917 du 28 Octobre 1998 et le Décret n°2002-1276 du 16
Octobre 2002,
Vu le Décret n°2003-07 du 12 janvier 2003,
portant nomination du Premier Ministre, Chef du Gouvernent,
Vu le Décret n°2003-008 du 16 Janvier 2003,
modifié par le Décret n°2004-001 du 5 Janvier 2004 et le
Décret n°2004-680 du 5 Juillet 2004, portant nomination des membres
du Gouvernement,
Vu le Décret n°2003-098 du 11 Février
2003, fixant les attributions du Vice Premier Ministre ainsi que l'organisation
de sa Vice Primature,
xiv
Vu le Décret n°2003-659 du 5 Juin 2003 portant
création de l'Agence Portuaire, Maritime et Fluviale, fixant ses
statuts, ses modalités de financement et portant création du
Conseil Supérieur des Ports, des Transports Maritimes et Fluviaux,
Vu le Décret n°2004-699 du 13 Juillet 2004 portant
application de la Loi 2003-025 portant statuts des ports,
Sur proposition du Vice Premier Ministre chargé des
Programmes Economiques, Ministre des Transports, Travaux Publics et de
l'Aménagement du Territoire,
EN CONSEIL DES MINISTRES,
DECRETE :
ARTICLE PREMIER : Le statut de port
d'intérêt national à gestion autonome est
conféré au port de Toamasina.
ARTICLE 2 : La circonscription du port
à gestion autonome de Toamasina est délimitée comme suit
:
1) Plan d'eau faisant partie du domaine public
naturel :
Le plan d'eau intégré dans la circonscription du
port à gestion autonome de Toamasina comprend :
· Le Plan d'eau principal dont les limites sont les
suivantes :
- Le travers de la passe Sud dans le prolongement de la digue de
protection,
- L'accore Est du Grand Récif et son prolongement vers
les brisants du Petit Récif,
- La portion de méridien comprise entre les brisants du
Petit Récif et le parallèle de la balise antérieur de
Salazamay,
- Le parallèle de la balise antérieure de
Salazamay,
- La limite du rivage, depuis la parallèle de la
balise antérieure de Salazamay, jusqu'à la barrière
douanière qui longe le Boulevard Ratsimilaho
· Le plan d'eau recouvrant le récif dit de la pointe
Hastie, situé à l'Est des ouvrages de protection du port.
· La partie la baie dite d'Ivondro, délimitée
comme suit :
- A l'Est : par le méridien tangent à
l'extrémité Est du récif de la pointe Hastie
- Au Sud : par le parallèle 18°12'
- Au Nord et à l'Ouest par le récif de la pointe
Hastie et le littoral
2) xv
Domaine public artificiel :
La zone à laquelle l'article 1 alinéa 2
Décret n°71-148 du 23 Mars 1971 a conféré le statut
de domaine public artificiel, est intégrée dans la
circonscription du Port à Gestion Autonome de Toamasina ; les limites de
cette zone sont les suivantes :
- La barrière douanière longeant le Boulevard
Ratsimilaho, sur toute sa longueur depuis le club nautique jusqu'à
l'entrée principale du port, le bâtiment des colis postaux
étant exclu de la circonscription,
- La barrière douanière longeant le boulevard
de l'Ivondro, depuis l'entrée principale du port jusqu'au droit de
l'alignement du mur pignon Est du hangar DH1,
- L'alignement du mur pignon Est du hangar DH1, depuis la
barrière douanière le long du boulevard de l'Ivondro jusqu'au
bord Nord de la chaussée desservant la façade Nord du hangar
DH1,
- Le prolongement vers l'Est du bord Nord de la
chaussée desservant la façade Nord du hangar DH1, jusqu'à
son intersection avec une ligne située à dix mètres au Sud
du caniveau Sud de la voie principale d'accès au port et
parallèle à cette dernière,
- Une ligne située à dix mètres au Sud
du caniveau Sud de la voie principale d'accès au port et
parallèle à cette dernière, jusqu'à l'alignement
Nord-Sud de cette voie principale,
- Le prolongement vers le Sud du bord Ouest de la
chaussée de l'alignement Nord-Sud de la voie principale d'accès
au port, jusqu'à l'intersection avec le parement extérieur de la
digue dite «Blosset»,
- La partie Nord du parement Est de la digue dite
«Blosset» et le parement Est de la digue de protection du port.
Ces limites de cette zone sont indiquées en rouge sur
le plan de l'annexe n°1 au présent décret.
3) Domaine public légal :
Le domaine public légal décrit ci-après,
est intégré dans la circonscription du Port à Gestion
Autonome de Toamasina :
- toute la zone des pas géométriques située
à l'Est de la digue de protection du port
et de la digue dite «Blosset», qui est
mentionnée à l'alinéa précédent,
- toute la zone des pas géométriques bordant la
partie de la baie d'Ivondro qui est intégrée dans la
circonscription du port à gestion autonome de Toamasina, telle qu'elle
est définie au premier alinéa du présent article.
Toutes les jetées, quais, terre-pleins, voiries,
bâtiments et autres ouvrages et biens immeubles, existant ou à
créer, qui sont construits à l'intérieur de la
circonscription du port à gestion de Toamasina telle qu'elle est
définie ci-dessus font partie du domaine public de l'Etat.
ARTICLE 3 : Conformément
à l'article 8 de la Loi n°2003-025 du 5 Septembre 2003 portant
statuts des ports, il est créé la société du port
à gestion autonome de Toamasina dénommée
xvi
«S.P.A.T.».Cette société devra
être constituée sous forme de société anonyme dans
les trois mois de la publication du présent décret. Les statuts
de la S.P.A.T seront conformes aux statuts types annexés au
Décret n°2004-699 du 13 Juillet 2004 portant application de la Loi
2003-025 du 5 Septembre 2003 portant statuts des ports. Ces statuts seront
approuvés par arrêté du Ministre chargé des
ports.
Dans les limites de sa circonscription, telle que
définie à l'article 2 du présent Décret, la
S.P.A.T. est chargée d'assurer la gestion du port de Toamasina, telle
que définie par l'article 7 de la Loi n°2003-025 du 5 Septembre
2003 portant statuts des ports.
Un Décret, dit «Décret de transition»,
sera pris en conformité avec l'article 51 de la Loi n°2003-025 du 5
Septembre 2003 portant statuts des ports. Ce Décret de transition
prévoira notamment les conditions juridiques (i) de la poursuite des
contrats conclus par la Société d'Exploitation du Port de
Toamasina [S.E.P.T] avec les tiers, et (ii) du maintien des autorisations
d'occupation du domaine public délivrées par la S.E.P.T. Par
ailleurs ce Décret prévoira les modifications statutaires de la
S.E.P.T.
La S.P.A.T est également chargée de l'entretien,
de l'exploitation et de l'amélioration des établissements de
signalisation maritime balisant les accès aux installations portuaires
qui sont énumérés à l'annexe n°2 au
présent décret. La remise de ces établissements de
signalisation maritime fera l'objet d'un procès-verbal établi
contradictoirement entre les représentants de l'Etat (Agence Portuaire,
Maritime et Fluviale), de la S.P.A.T et de la S.E.P.T. Ce procès-verbal
sera établi dans un délai de trois mois de l'immatriculation de
la S.P.A.T. au Registre du Commerce et des Sociétés.
ARTICLE 4 : Les tâches
d'exploitation commerciale exercées dans l'enceinte du port de Toamasina
ont vocation à être confiées à des
sociétés de droit privé au titre de concessions,
permissions et autorisation d'occupation temporaire du domaine public. Ces
concessions, permissions et autorisations sont délivrées par la
S.P.A.T dans le respect des textes en vigueur et notamment de la Loi
n°2003-025 du 5 Septembre 2003 portant statuts des ports, de son
Décret d'application n°2004-699 du 13 Juillet 2004 et du
Décret de transition qui sera pris en conformité avec l'article
51 de la Loi n° 2003-025 du 5 Septembre 2003 portant statuts des ports.
Afin que l'exploitation du port de Toamasina puisse être
assurée en conformité avec la Loi n°2003-025 du 5 Septembre
2003 portant statuts des ports, la S.P.A.T devra conclure des concessions de
service public avec des tiers, personnes de droit privé, et notamment
celles relatives aux tâches d'exploitation commerciale assurée
jusque-là par la S.E.P.T .Jusqu'à leur mise en concession, ces
tâches d'exploitation commerciale continuent d'être assurées
par la S.E.P.T qui se comporte vis-à-vis de la S.P.A.T comme un
concessionnaire.
En outre, la S.P.A.T pourra délivrer les autorisations
et permissions à usage exclusivement privé, qu'elle estimera
nécessaires.
xvii
Dès sa création, la S.P.A.T se substitue
à la S.E.P.T en tant qu'autorité concédante
vis-à-vis de tous les titulaires de concession et permission
délivrées par la S.E.P.T dans le port de Toamasina.
ARTICLE 5 : Les immeubles faisant
partie du domaine public de l'Etat qui étaient antérieurement
gérés par la S.E.P.T et qui sont remis à la S.P.A.T en
application de l'article 3 ci-dessus font l'objet d'un procès-verbal de
remise établi contradictoirement entre les représentants de
l'Etat (Agence Portuaire Maritime et Fluviale et Direction chargée des
domaines), de la S.P.A.T et de la S.E.P.T.
Les immeubles faisant partie du domaine privé de la
S.E.P.T. qui seraient remis à la S.P.A.T pour être
incorporés dans son domaine privé font l'objet d'un
procès-verbal de remise établi contradictoirement entre les
représentants de l'Etat (Agence Portuaire Maritime et Fluviale et
Direction chargée des domaines), de la S.P.A.T et de la S.E.P.T.
Les procès-verbaux visés aux alinéas
précédents seront établis dans un délai de trois
mois de l'immatriculation de la S.P.A.T. au Registre du Commerce et
Sociétés.
ARTICLE 6 : Dès sa
création, la S.P.A.T se substitue au service chargé des domaines
pour tout ce qui concerne les autorisations d'occupation
délivrées par ce service sur les parties du domaine public
légal qui sont intégrées dans la circonscription du port
à gestion autonome de Toamasina au titre de l'article 2 ci-dessus.
ARTICLE 7 : Dans un délai de
six mois à compter de son immatriculation au Registre du Commerce et des
Sociétés, la S.P.A.T fera connaître au Ministre
chargé des ports, les zones qui ne seraient pas comprises dans la
circonscription décrite à l'article 2 ci-dessus et dont elle
propose l'intégration dans la circonscription du port à gestion
autonome de Toamasina pour favoriser le développement du port.
Le Ministre chargé des ports diligentera les
procédures nécessaires au classement dans le domaine public de
l'Etat des zones retenues ainsi que leur intégration dans la
circonscription du port à gestion autonome de Toamasina qui fera l'objet
d'un Décret modificatif.
ARTICLE 8 : Le montant de la redevance
annuelle que la S.P.A.T verse au budget de l'Agence Portuaire Maritime et
Fluviale [APMF] pour la première année pleine de son existence
est fixé à dix pour cent (10 %) des recettes des droits et
redevances portuaires et des redevances domaniales perçus par elle pour
cette année. Ce montant est payable au plus tard à la fin du
premier trimestre de l'année suivante sur présentation du
document de recouvrement émis par l'APMF.
Le coefficient (a) visé dans la formule de l'article 35
du Décret n°2004-699 du 13 Juillet 2004 est fixé à
0,1 (soit dix pour cent).
ARTICLE 9 : L'Etat est autorisé
à participer au capital de la S.P.A.T.
XVIII
Le Ministre chargé des ports est le Ministre
chargé de suivre le fonctionnement de la S.P.A.T pour le compte du
Gouvernement qui est investi des attributions listées à
l'alinéa 2 de l'article 2 de la Loi n°67-007 du 28 Juin 1967.
Le représentant de l'Etat aux assemblées
générales de la S.P.A.T est le Ministre chargé des ports
ou son représentant.
ARTICLE 10 : Toutes dispositions
contraires au présent Décret sont et demeurent
abrogées.
ARTICLE 11 : Le vice Premier Ministre
chargé des Programmes Economiques, Ministre chargé des
Transports, des Travaux Publics et de l'Aménagement du Territoire, le
Ministre de l'Economie des Finances et du Budget et le Ministre de
l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche sont chargés chacun en
ce qui le concerne de l'exécution du présent Décret qui
sera publié au journal Officiel de la République.
Fait à Antananarivo, le 14 juillet 2004
PAR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, MARC RAVALOMANANA
LE PREMIER MINISTRE CHEF DU GOUVERNEMENT
JACQUES SYLLA
LE VICE-PREMIER MINISTRE ;LE MINISTRE DE L'ECONOMIE
CHARGE DES PROGRAMMES ECONOMIQUES DES FINANCES ET DU BUDGET
MINISTRE DES TRANSPORTS, DES TRAVAUX PUBLICS ET DE L'AMENAGEMENT
DU TERRITOIRE
LE MINISTREDE L'AGRICULTURE, DE L'ELEVAGE ET DE LA PÊCHE
Antananarivo, le 16 jul 2004
Le Secrétaire Général du
Gouvernement
RAKOTONIRINA Daniel
xix
Annexe 3 : Avis d'arrivée
MALAGASY SHIPPING S.A.
Tamatave le 27 avril 2012
AVIS D'ARRIVEE
N/REF.0545/MSK/OPS/OD
Messieurs,
Nous avons l'honneur de porter à votre connaissance
que
Le navire NEFELI
Est attendu le 28/04/12 à 15 h 00
Venant de PORT REUNION
Pour débarquer 209 CNTRS
Avec un tirant d'eau d'été 10.90
Date prévue de départ 29/04/12 à 12 h
00
Destination MAPUTO
DESTINATAIRES
CHEF DU SERVICE PROVINCIAL DE LA MARINE MARCHANDE
LE RECEVEUR DES DOUANES
L'INSPECTEUR DES DOUANES (CHEF DE VISITE)
LE CHEF DE DEPARTEMENT NAVIRES DE LA SPAT
LE DOCTEUR VETERINAIRE- INSPECTEUR DPEL TOAMASINA
LE PILOTE DE LA SPAT
LE MEDECIN ARRAISONNEUR
LE CHEF DU SERVICE IMMIGRATION
LE COMMISSAIRE SPECIAL DE LA POLICE DE LA SPAT
LE COMMANDANT DE BRIGADE DE LA GENDARMERIE DE LA SPAT
LE CHEF DE SERVICE DES DOUANES NAVIGATION
ARCHIVES
Tamatave, le 27 avril 2.0
FOAMASIN A
n
MALAGASY SHIPPI
RC 8524/2001600751 -- STAT N° 6 4903 -- NIF 6 963 761
Tour ZITAL Ankorondrana 5eme Etage -- ANTANANARIVO 101 -- Tel
261 20 22 538 28
Villa Francoise Tanamakoa Parcelle 32/23 Ambodimanga --
TOAMASINA 501 -- Tel 261 20 53 312 56
r
Annexe 4 : Demande d'entrée
MALAGASY SHIPPING S.A.
DEMANDE DE TRAVAIL
N/REF.0534/MSK/OPS/OD
-ENTREE -SORTIE
-MOUVEMENT
NOM DU NAVIRE : NEFELI
|
VOYAGE N 1211
|
Nom du capitaine: Port d'attache: Nationalité :
Armateur affréteur : Consignataire :
Jauge nette : 10 215 LONG HT : 175 .00 M
Provenance/ Destination :
|
MONROVIA
LIBERIA
MAERSK LINE
MAERSK MADAGASCAR
Jauge brute: 18 334
LARG. HT : 27.40 M PORT REUNION/MAPUTO
|
PL :23 200
T E E: 10.90 M
|
|
|
|
|
|
|
|
MARCHANDISES : -A DEBARQUER : 209 CNTRS
-A CHARGER : 182 CNTRS
CNTRS -EN TRANSBORDEMENT :
MARCHANDISES DANGEREUSES :
- ARRIVEE PREVUE : 28/04/12 1800
- DEPART PREVU : 29/04/12 0600
- MOUVEMENT :
TOTAL EQUIPAGE : DATE ET HEURE :
POSTE D'AMARRAGE : - PILOTAGE : -LAMANAGE: -REMORQUAGE:
|
Oui
|
MOUILLAGE :
|
Oui Oui
|
|
|
|
|
XX
Toamasina, le 27 avril 2012
DESTINATAIRES
DIRECTION REGIONALE DES TRANSPORTS MARITIMES DEPARTEMENT
NAVIRES DE LA SPAT
CDT GENDARMERIE DE LA SPAT
COMMISSARIAT SPECIAL DE LA POLICE DE LA SPA DEPARTEMENT DE LA
FACTURATION DE LA SP PILOTE DE LA SPAT
MALAGASY SHIPPING SA
RC 8524/2001B00751 -- STAT N° 624903 -- NIF 6 963 761
Tour ZITAL Ankorondrana 5eme Etage -- ANTANANARIVO 101 --Tel
261 20 22 538 28
Villa Francoise Tanamakoa Parcelle 32/23 Ambodimanga --
TOAMASINA 501 -- Tel 261 20 53 312 56
xxi
Annexe 5 : Pré-arrival notification of security
and safety
I/2
21. ISM Conformity
- Ship safety management certificate: no
Issued by : BUREAU VERITAS
Date of expiry : 21.06.2012
- ISM non-conformity : NIL
- Last dry dock : MARCH 2007
22. ISPS Conformity
- International Ship Security Certificate : lymj
Issued by : BUREAU VERITAS
Date of expiry: 21.06.2012
23. Current security level of Ship : Level 1
24. Security level in 10 last ports at which the ship operated,
including arrival/departure dates
Port
|
Arrival
|
Departure
|
Security Level
|
POINTE DES GALETS, REUNION
|
04.04.2012
|
05.04.2012
|
Level 1
|
KHOR FAKKAN, UAE
|
27.03.2012
|
28.03.2012
|
Level l
|
MUNDRA, INDIA
|
23.03.2012
|
24.03.2012
|
Level 2
|
PORT VICTORIA, SEYCHELES
|
17.03.2012
|
18.03.2012
|
Level 1
|
NACALA, MOZAMBIQUE
|
12.03.2012
|
14.03.2012
|
Level 1
|
LONGONI,
MAYO l 1 h
|
07.03.20 l 2
|
11.03.2012
|
Level 1
|
TAMATAVE, MADAGASCAR
|
04.03.2012
|
05.03.2012
|
Level 1
|
PORT LOUIS, MAURITIUS
|
02.03.2012
|
03.03.2012
|
Level
|
POINTE DES GALETS, REUNION
|
29.02.2012
|
01.03.2012
|
Level I
|
KHOR FAKKAN, UAE
|
21.02.2012
|
22.02.2012
|
Level 1
|
|
25. Occurred safety and security incident : NO If yes, give
some description :
26. Special or additional security measures taken during any
ship/shore interface at the port mentioned in Q24 : NO
27. Health Declaration : (Death , infectious illness on board,)
NIL
28. Stowaway Déclaration : NIL
29. Ship contact alongside (Vhf, mobile) : 881 677 711 626 / 44
795 002 73 83 Master Date: 06.04.2012 Signature:
Name : ANDRIY ZABUSOV
2/2
Annexe 6 : Ship to shore Master/pilote exchange
Pil.Sâc.forme 01
SHIP TO SHORE Master/Pilot Exchange
SHIP IDENTITY
|
Name IICUMASI I Flag BAHAMAS Call sign IC6ZN5 1 IMO
N° I 9220859
|
|
built
|
|
Ship's agent CMA CGM TOAMASINAYear
|
2002 MMSI N° I 311060500
|
|
|
cargo type CONTAINERS Ship type CONTAINER Last port 1
POINTE DES GALETS
|
ADDITIONAL COMMUNICATION INFORMATION
|
TEL Bridge: +881 677 711 627 TelexI431101269 ! 4311012701
Other
|
PILOT BOARDING
|
I(UTC/LT)
|
Freeboard
[Draught amidships
Beam
|
|
Date/ETA 106.04.2012 / 19:00 LT
|
1
|
Boarding station (if there is more than one) SHIP
PARTICULARS
|
|
Draught fwd 1 9,05 1 Draught aftl_ 10
|
r 9,52 (salt water)
|
|
|
-I
Air draught 41,7 Length 195.60 mtrsj
|
[30.20 mtrs
|
|
|
Displacement 38798 mt 1 Dwt 30453 mt Gross 26061 mt
Net 10209 mt
|
ANCHORS
|
cable available)
|
Port anchor 11 shackles Stbd anchor 11 shackles
(Length of
|
MANOEUVRING DETAILS AT CURRENT CONDITION
|
(Half speed Min. steering Controllable
|
|
Full speed 12.0 kts
|
10.0 kts
|
|
|
Slow speed 8.0 kts
|
speed 6.0 kts
|
|
|
|
Propeller direction of turn left/right.
|
pitch yes/no
|
|
Aft thrusters
Power
|
Number of propellers 1 1 Fwd thrusters
|
YES
|
YES
|
Power
MAIN ENGINE DETAILS
|
1500 HP
|
1500 HP
|
from full
|
|
Type of engine I motor turbinelather 1
|
Power 33760 HP 124824 KW
|
|
ahead to full astern
|
|
Max. number of engine starts 1 5 ITime
|
Lmore than 12 mins.
|
EQUIPMENT DEFECTS RELEVANT TO SAFE NAVIGATION
|
|
|
OTHER IMPORTANT DETAILS e.g. berthing
restrictions, ,manoeuvring peculiarities
|
|
Date;
Signature:
Name: ANDRIY ZABUSOV
|
xxiv
Annexe 7 : Advance notification for discharge and
transit packed or solid bulk dangerous cargo
Annexe 8 : Avis de sortie
4 SDV
AVIS DE SORTIE NAVIRE
Voyage No : 9814 AB
Vessel's name : MOL SYMPHONY Flag :
SINGAPORE
Shipping Agent: SDV Madagascar
GRT : 25 535 Tons DWT : 33 971 Tons
BREADTH : 29,80 m
m
NRT : 12 454 Tons
LOA : 199,98 m
Departure draft : Fwd / m - Aft / 1/ Cargo to
discharge : CONTAINERS
2/ Cargo to load CONTAINERS
3/ Last Port TANJUNG PELEPAS
4/ ETD April 22nd, 2012 HOUR : TO
CONFIRM
Toamasina, April 13th, 2012
DESTINATAIRES
- SPAT/ EXPLOITATION -SPAT I CAPITAINERIE -SPAT /
POLICE
-SPAT I GENDARMERIE
- MEDECIN DES FRONTIERES -MARINE MARCHANDE
-DOUANES I CHEF DE POSTE
- DOUANES I SCE NAVIGATION -DOUANES / VISITE PLAGE
- VETERINAIRE -MICTSL
XXV
Annexe 9 : Demande de sortie
SDV
DEMANDE DE TRAVAIL
SORTIE
Vessel's name : MOL SYMPHONY Voyage No :
9814 AB
Flag : SINGAPORE
Shipping Agent: SDV Madagascar
NRT : 12 454 Tons GRT : 25 535 Tons
DWT : 33 971 Tons
LOA : 199,98 m BREADTH : 29,80
m
Departure draft : Fwd / m - Aft /
m 1/ Cargo to discharge : CONTAINERS
2/ Cargo to load : CONTAINERS
3/ Last Port : TANJUNG PELEPAS
4/ ETD : April 22nd, 2012 HOUR : TO
CONFIRM 5/ Quay
Toamasina, April 13th, 2012
L'AGENT
SDV MA
Rue B. P.41
RC: 2M 2 fo712 - K;i
xxvi
CC : SPAT / DEPT CAPITAINERIE
(PILOTAGE/LAMANAGE/REMORQUAGE)
Annexe 10 : Statement of port operation
- SOCIETE D' EXPLOITATION DU PORT DE
TOAMASINA
Numéra ci' escale 1; ; ; ! i
Date s 1 I I
_ DIRECTION D' EXPLOITATION
DÉPARTEMENT CAPITAINERIE Service Assistance
aux Navires
|
N':O5OO
|
|
|
|
|
|
FICHE DE PRESTATION
STA TEMP:', OF PORT r
PÉRATIC)N
- Nom du Navire.,.
~..._.. _. _ ...._ .....,_ . N ttt du Capitaine
.--.............
SHIPS NAME
Pavillon...».........._......., ....»._.......
FLAG
- JN........ _. JB ..........
.........-
NTR GRT
Creux sur guide .........................
DEPNT MO LED
Consignataire ....._....._...........
- AGENCE
t~ntvenance on destination
|
Port d' Attache......_........... HOME
PORT
LOALFY{ Tirant d. eau l'' i:.......
SUMMER DR.' F'
Type de Na e .....
SHIP'S TYPE
|
k ASTER'S NAME
Armateur - Affreteur__..........._......_......._..._.
OWNER-OPERATOR
..... Largeur hors membre.._ ......... ....
BREATH MOULDED
Année de Const ......__...._ ..........._
YEAR BURT
Tirant d' eau A-D ............._......................
DRAFT A-D
xxvii
Hors Zone Outssde
|
Zone Portuaire I Rade Inside /
Road
|
Date J Heure
|
Date
|
|
Heure
|
|
Prévision
Type d' Opération FOREING
TIME
|
i iPNA I )
|
H. Début BEGIN( TIME
|
H. tin ENDING TIME
|
Attente
WAITING TIME
|
Annulation
CANCEL
|
TYPE OF OPERATION
|
Date
DATE
|
Heure
TIME
|
|
Pilotage EMS
PILOTAGE IN SHIFT OUT
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
.
|
Lamanage EMS
MOORAGE IN SHIFT OUT
|
|
|
|
|
|
|
_.
|
L.
|
|
|
I
- ·-i
|
I
+
|
|
|
--f ·
s
|
|
|
Remorquage EMS
rr1YY,4(;. by "HIFT
|
|
|
|
|
_ __....
|
|
|
|
|
|
|
· I Sa, pr°a · .
try:'ftrx'j l'Ni..!; .,r, .. ·.v:.
' r%):-1, 1:1 yOln< Mottillige Mutivetneit
dz.: â,
;'.l};?t! 'ti' :ir.,r.4r:h: ,SirIF7 Fi~'3:5~
_: ro
]'Ill.-;ti .c
i t';;,-canin :a i' Ag.:nt, 110: t..i'j,; .;7k1}j L
._-'
xxviii
Annexe 11: Cadre logique du mémoire
CADRE LOGIQUE
« Optimisation de l'exploitation de la logistique
portuaire - Cas du port de Toamasina »
LOGIQUE D'INTERVENTION
|
LOGIQUE DE SUIVI
|
INDICATEURS OBJECTIVEMENT VERIFIABLES
|
SOURCES DE VERIFICATION
|
HYPOTHESES
|
Indicateurs quantitatifs
|
Objectifs quantitatifs
|
OBJECTIF GLOBAL
|
Optimisation de la rotation des navires et du transit des
marchandises, en synergie avec une garantie de fluidité des informations
y afférentes
|
Niveau actuel de:
· Touchées de navires.
· Trafic de marchandises (conteneurs et marchandises
conventionnelles).
|
--augmentation des touchées de
navires.
--célérité des
opérations d'exploitation du navire --accroissement du
trafic de marchandises (conteneurs et marchandises conventionnelles).
|
Partie stratégique du mémoire : « III- 2-1
Recommandations sur la célérité de rotation des navires ;
et III-2-2 Recommandations sur les systèmes d'information »
|
Connaissance de la stratégie existante à
la S.P.A.T. :
> Rôle d'autorité portuaire :
port propriétaire,
|
responsable de la gestion des infrastructures de base, investie
des fonctions régaliennes de maintien de la sécurité du
trafic et des opérations, ainsi que la protection de l'environnement.
> Port commercial de développement :
transfert des
|
anciennes opérations commerciales de manutention du port
à des opérateurs privés (MICTSL/conteneurs,
SMMC/marchandises conventionnelles).
> Valorisation des ressources mises à sa
disposition
|
par l'État :
|
o rôle d'autorité concédante :
délivrance, à des sociétés privées, des
autorisations d'utilisation du domaine public portuaire, sous forme de
concessions et de permissions d'exploitation,
o au titre des ressources financières : perception des
droits de port et de stationnement ainsi que des redevances liées aux
concessions et permissions d'exploitation.
|
|
xxix
OBJECTIFS SPECIFIQUES
|
OS1
Déterminer l'adéquation de la logistique existante
par rapport aux flux de navires et de marchandises
|
Les différentes étapes de rupture de charge :
o Accueil des navires
o Manutention de marchandises à bord :
chargement/déchargement des navires.
o Manutention de marchandises à terre : réception
/ livraison de marchandises.
|
--Accroissement du nombre de navires en escale
et réduction des temps d'attente
--Accroissement du rendement de manutention
(quantité manipulée par heure ou par shift) des marchandises
à bord et à terre (conteneurs et marchan- dises
conventionnelles).
|
Partie analytique du mémoire : «
II-1 Les flux de rotation des navires ; II-2 Les flux relatifs
à la marchandise »
|
Le port de Toamasina possède-t-il suffisamment de postes
à quai spécialisés pour accueillir les différents
types de navires, ainsi que de matériels de manutention qui pourraient
répondre à la vitesse d'opération en vigueur dans une
exploitation moderne? --Comparaison des capacités
d'accueil par rapport aux flux de navires et de marchandises liés
à l'exigence du marché.
|
OS2
Connaître les flux d'informations à exploiter
parallèlement aux flux physiques détaillés à
l'alinéa précédent
(cf.OS1 ci-dessus)
|
o Accueil des navires : échange d'informations entre
le navire et l'autorité portuaire (S.P.A.T)
o Manutention de marchandises à bord : échange
d'information entre le navire et le concessionnaire de manutention (SMMC ou
MICTSL).
o Manutention de marchandises à terre : échange
d'information entre le concessionnaire de manutention et le client
(chargeur/importateur)
|
Célérité de traitement : réduction
voire suppression des temps d'attente :
dans l'accueil des navires
dans la manutention des
marchandises à bord et à terre
|
Partie analytique du mémoire : «
II-2 Les flux de rotation des navires ; II-2 Les flux relatifs
à la marchandise »
|
Le port de Toamasina dispose-t-il d'un système
d'information et de réseau de communication adéquats reliant les
différents acteurs du port à savoir les armateurs, les
manutentionnaires, l'autorité portuaire, la Douane, la Police aux
frontières, la Gendarmerie, etc? --Corrélation
et synchronisation entre d'une part, la collecte, le traitement et la diffusion
des informations sur les navires et les marchandises et d'autre part, les flux
physiques y afférents.
|
|
XXX
RESULTATS
|
R1 : Mise en oeuvre du projet de développement
du port (2011- 2017) :
|
Accueil des navires :
extension des quais et C3
approfondissement du quai C1 et du quai
môle B
construction d'un quai mixte RORO/ croisière
|
|
Partie analytique du mémoire : « analyse SWOT
»
|
Est-ce le port trouvera de financement pour la mise en oeuvre de
ce projet ? ainsi est ce que l'entreprise de manutention dans le port pourra
supporter le coût d'investissement nécessaire ?
|
Renforcement de la
|
Manutention de marchandises à bord :
|
|
|
|
capacité physique d'accueil des
|
o renforcement des projets d'investissement
des concessionnaires de manutention :
|
|
|
|
navires et de prise en charge des marchandises.
|
acquisition de matériels et d'accessoires de
manutention performants ou répondant aux normes des technologies de
pointe).
|
|
|
|
|
Manutention de marchandises à terre :
|
|
|
|
|
o aménagement des terrains et terre-pleins
o Extension du terminal à conteneurs
o renforcement des matériels de manutention à
terre (grues porte-conteneurs, élévateurs, tracteurs, grues
à terre-pleins,...)
|
|
|
|
|
R2 : Mise en
|
Réseau informatique intégré reliant tous
les
|
|
Partie
|
Est-ce que le système d'information Tradenet par
|
oeuvre du Schéma
|
opérateurs portuaires : autorité portuaire, le
navire
|
|
analytique
|
le Gasynet actuel pourra évoluer en véritable
|
directeur infor-
|
(armateur/consignataire), les concessionnaires de
|
|
du mémoire
|
plateforme de communication pour la
|
matique : mise en
|
manutention, les clients (chargeur/importateur via les
|
|
: « analyse
|
communauté portuaire {autorité portuaire, le
|
place d'un réseau de gestion d'infor- mations et de com-
munication intégré à la nouvelle stra- tégie de la
SPAT.
|
sociétés de transit, la Douane, la police des
frontières, la gendarmerie, etc.)
|
|
SWOT »
|
navire (armateur/consignataire), les
concessionnaires de manutention, les clients
(chargeur/importateur via les sociétés de transit, la Douane, la
police des frontières, la gendarmerie, etc.)} ?
|
XXXI
ACTIVITES A METTRE EN OEUVRE
|
Analyse et étude des touchées de navires et du
trafic de marchandises (conteneurs et marchandises conventionnelles) en vue de
connaître les flux physiques actuels
|
Accueil des navires
Manutention de marchandises à bord (conteneurs et
marchandises conventionnelles)
Manutention de marchandises à terre
|
Déterminer l'adéquation de la capacité
d'accueil disponible par rapport à la rotation des navires et au trafic
de marchandises actuels
|
|
Fiabilité de l'analyse statistique portuaire par rapport
aux contextes et demande des armateurs mondiaux actuels.
|
Analyse des flux
|
Accueil des navires :
|
Identifier les informations à
|
|
Savoir le système adéquat à mettre en oeuvre
pour
|
d'informations
|
précision des informations
|
exploiter et cerner la
|
|
les différents intervenants au navire et à la
|
connexes aux flux
|
entre le navire et l'autorité
|
synergie entre la
|
|
marchandise
|
physiques pris en
|
portuaire
|
disponibilité et le traitement
|
|
|
charge dans le
|
Manutention à bord :
|
de ces informations par
|
|
|
cadre des activités
|
exactitude des informations
|
rapport aux flux physiques
|
|
|
d'exploitation du port.
|
échangées entre la navire et le concessionnaire de
manutention
|
exposés ci-dessus.
|
|
|
|
Manutention à terre :
|
|
|
|
|
spécification des données échangées
entre le concessionnaire de manutention et le client
|
|
|
|
|
(chargeur/importateur)
|
|
|
|
xxxii
Table des matières
DEDICAC iv
,emer~~ement8 v
Avant-propos vi
Résumé vii
Listes des acronymes & abréviations ix
Glossaire xii
Liste des tableaux xiii
Liste des figures xiii
Sommaire xiv
Introduction 1
I - Méthodologie 7
I-1- ZONE D'ETUDE 7
I-1-1- Lieu d'implantation et position géographique 7
I-1-2-Historique et cadre institutionnel 9
I-1-3-Identification et fonctionnement de la S.P.A.T 13
I-2- JUSTIFICATION DU CHOIX ET CARACTERISTIQUES DE L'ETUDE 20
I-2-1- Rôles et missions de la S.P.A.T 21
I-2-2- Objectif de la S.P.A.T 21
I-2-3- Organisation du port de Toamasina 22
I-2-4- Démarche de démonstration des
hypothèses 24
I-3- RECAPITULATIF DES METHODES ET DES OUTILS 27
I-3-1- Planning de travail adopté pendant le stage 27
I-3-2- Méthodes appliquées pour
l'élaboration de la recherche 27
I-3-3- Le tableau de synthèse des méthodes
adoptées pour la réalisation de l'étude 29
I-4- xxxiii
LIMITES DE LA METHODOLOGIE 31
I-4-1- Limites de la recherche 31
I-4-2- Difficultés rencontrées 31
I-4-3- Opportunité de la recherche 31
I-5- CHRONOGRAMME DE REALISATION DE L'ETUDE 32
II - Résultats 33
II-1- LES FLUX SUR LA ROTATION DES NAVIRES 33
II-1-1- Les procédures d'entrée et de sortie des
navires 34
II-1-2- Les règles de priorité des navires 35
II-1-3- L'organisation de la Capitainerie 36
II-1-4- Les statistiques sur le trafic maritime du port de
Toamasina 40
II-2- LES FLUX RELATIFS A LA MARCHANDISE 42
II-2-1- Présentation de la chaîne logistique et les
différents types d'opérations 42
II-2-2- Les intervenants à la manipulation de la
marchandise 46
II-2-3- L'organisation de travail 51
II-3 LES FLUX D'INFORMATION 54
II-3-1- Le flux d'information à l'import 55
II-3-2- Les flux d'information à l'export: 57
II-4- ANALYSE SWOT 61
II-4-1 Analyse de la rotation des navires 61
II-4-2 Analyse des flux physiques et des flux d'informations sur
les marchandises 62
III - Discussions et recommandations 64
III-1- DISCUSSIONS 64
III-1-1 Discussions sur la rotation des navires 66
III-1-2 Discussions sur le système d'information et de
communication 69
III-2 RECOMMANDATIONS 75
III-2-1 Recommandations sur la rotation des navires 76
xxxiv
III-2-2 Recommandations sur le système d'information
81
CONCLUSION 89
Références documentaires 97
Liste des annexes i
Annexe 1 : Loi n°2003-025 du 5 septembre 2003.
ii
Annexe 2 : Décret n°2004-702 du 14 juillet
2004 xiii
Annexe 3 : Avis d'arrivée xix
Annexe 4 : Demande d'entrée xx
Annexe 5 : Pré-arrival notification of security and
safety xxi
Annexe 6 : Ship to shore Master/pilote exchange
xxiii
Annexe 7 : Advance notification for discharge and transit
packed or solid bulk dangerous cargo xxiv
Annexe 8 : Avis de sortie xxv
Annexe 9 : Demande de sortie xxvi
Annexe 10 : Statement of port operation xxvii
Annexe 11: Cadre logique du mémoire xxviii
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