Les transformations actuelles de l'agriculture: cas du village de Koumbili au Burkina Faso( Télécharger le fichier original )par Issiaka BICTOGO Université polytechnique de Bobodioulasso ( Burkina Faso ) - Ingénieur de conception en vulgarisation agricole 0000 |
5 COTON AU BURKINA FASO, UN SECTEUR EN CRISE5.1 ÉVOLUTION DU PRIX DU COTONDepuis les années 1980, les variations des cours dépendent fortement du niveau de consommation et de production de la Chine. En effet, la Chine est à la fois premier ou second producteur mondial selon les saisons, et premier consommateur mondial. Ainsi, selon le niveau de production, le pays peut se retrouver alternativement en position d'importateur net ou d'exportateur net. Lorsque la Chine importe, comme cela a été le cas au cours de la première moitié des années 90, les prix sont plus élevés. Par contre, lorsque la Chine exporte, comme dans la première moitié des années 80, la fin des années 90 et le début des années 2000, les cours baissent, voire s'effondrent. (Vermeulen, 2005). Les pays africains producteurs de coton dont la production est minoritaire par rapport à celle de la Chine, subissent malheureusement les conséquences négatives de ces variations. 5.2 CRISE COTONNIEREDepuis 2005, le Burkina Faso est le premier producteur de coton d'Afrique. La crise que connaît ce secteur depuis quelques années affecte considérablement l'économie nationale. En effet, le coton, la principale culture de rente, est le premier produit d'exportation et procure 65% des devises du pays. Le coton est la principale source de revenus pour le monde rural. Il fait vivre plus de deux millions de personnes et contribue à la formation du PIB pour plus d'un tiers (Jeune Afrique, 2005.) Dans un environnement international défavorable à la filière cotonnière, les coton-culteurs réagissent spontanément. En effet, la chute du prix de coton, l'augmentation du prix des intrants (figure 2) et la concurrence déloyale liée aux subventions que les pays développés accordent à leurs producteurs de coton (chaque livre de coton produit aux États Unis est subventionné à hauteur de 52 cents), ont provoqué une baisse des revenus liés à la culture du coton (figure 3) (Vermeulen, 2005). Ainsi, les producteurs Burkinabès se détournent progressivement de la culture du coton, au profit de cultures plus rentables comme le soja ou le maraîchage, pour ce qui est de la zone de Koumbili. Outre la crise du marché et la question des subventions, s'ajoutent des problèmes d'ordre structurel tels que le retard des paiements, la caution solidaire et la perte de confiance entre les producteurs et les sociétés cotonnières. Cette perte de confiance est liée à l'écart entre les prix très faibles des sociétés burkinabèes comparativement aux autres sociétés cotonnières de la sous-région. Tout cela contribue davantage à démotiver les producteurs. Une autre difficulté comme le non respect de certains engagements tels que le délai de paiements des producteurs, risquent de fragiliser durablement la croissance économique et sociale des producteurs Burkinabès (AFD, 2008). F CFA Figure 1 : Localisation de Koumbili. Source : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/gif/burkina.gif. Koumbil Campagne agricole 6 Figure 2 : Variation du prix des intrants de coton. Données : Faso coton - Pô.
7 Campagne agricole Figure 3: Variation du revenu lié à la culture du coton (1ha) Données : Faso coton - Pô. 8 |
|